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Le Français politique et communautaire

CURS DE FRANCEZÃ POLITICÃ


Lector univ.drd.Irina Airinei Vasile

“Je dois vous dire, à vous surtout élèves et étudiants, pour qui
ce Forum existe: ce siècle, c’est le vôtre. Utopique peut-être,
naïf sans doute, moi, quand j’avais votre âge, j’étais
optimiste.Je me disais que le XXIe siècle serait meilleure.Je
m’étais dit que tout le mal et toute la souffrance, toute la
cruauté, étaient épuisés, que l’histoire de ce siècle avait épuisé
tout ce qui avait un rapport au mal ou qui en était la
conséquence. Je me disais donc que le XXIe, le vôtre, serait
ensoleillé parce qu’on avait appris les leçons qu’il fallait. Et
bien, le XXIe siècle vient de commencer et les auspices ne sont
pas favorables. C’est à vous de changer tout”
Elie WIESEL, Préface au livre QUELLE
MONDIALISATION?, Éditions Grasset & Fasquelle, 2002

Le Français politique et communautaire


...s’adresse aux étudiants de niveau intermédiaire en français
qui désirent mieux maîtriser la communication écrite et orale, à
travers des documents qui se rapportent aux réalités politiques et
à travers des activités multiples leur demandant de s’impliquer
pleinement. Les étudiants se prépareront à faire face aux besoins
professionnels et à répondre aux situations rencontrées dans les
examens de français et, après la faculté,dans leurs métier ayant
trait à la vie politique.

Ce cours propose aux étudiants 4 dossiers thématiques


regroupant un certain nombre d’unités.Chaque unité offre
maints extraits des documents spécifiques de type descriptif ou
sous la forme de petits articles faisant partie de leur
bibliographie de spécialité. Ces textes sont enrichissants du
point de vue du lexique, des tournures syntactico-sémantiques,
mais aussi par les informations transmises ou les éléments de
culture politique véhiculés en vue de mettre en harmonie les
exigences pédagogiques locales avec celles de l’enseignement
européen.

Il semble utile que les étudiants réussissent à saisir le sens


global du texte et à utiliser le dictionnaire en étant conscients
de la valeur contextuelle de la langue. Les textes proposés vont
servir de base linguistique en vue d’une expression libre pour
mieux maîtriser la langue.
Semestrul I

I.Parlons politique

La politique
-Qu’est-ce que la politique ?-Economie et Politique-Education
et Politique-Violence et Politique-Religion et Politique-Guerre
et Paix-L’idée de Progrès et son ambiguïté-Libéraux
vs.Communautaires.

2.La société
-Les théories du contrat social-Citoyen, Citoyenneté-La
Nation-Le Nationalisme-Cosmopolitisme, Cosmopolitique-Le
Racisme-Le Droit à la Résistance-Le Féminisme.Politique de
l’Environnement

3.L’Etat
-Qu’est-ce que l”Etat ?-La classification des régimes
politiques-La Question de la Représentation-La Souveraineté-
La Légitimité- Pouvoir et Légitimité- Idéologie et Pouvoir-
Théorie de la disparition de l’Etat(>Marx)-L’Anarchisme-
Totalitarisme, Tyrannie et despotisme-La Bureaucracie-Une
société sans Etat ?

4.Droit et Justice
-Droit et Politique-L’égalité et les inégalités-La critique des
Droits de l’Homme-Le conservatisme et la contre-révolution-
Liberté et Politique
II. Petits portraits des grandes figures de la pensée politique
(24 personnalités du XX-e siècle, leurs idées de vie et de mort
projetées sur l’existence de l’homme moderne)

Hannah Arendt, Raymond Aron, Cornelius Castoriadis,


Pierre Clastres, Emile Durkheim, Michel Foucault, Antonio
Gramsci, Jürgen Habermas, Karl Jaspers, Hans Jonas, Franz
Kafka, Hans Kelsen, Piotr Alexeievitch Kropotkine, Lénine,
Herbert Marcuse, Charles Maurras, Maurice Merleau-Ponty,
John Rawls, Jean Paul Sartre, Carl Schmitt, Georges Sorel,
Claude Lévi-Strauss, Léon Trotski, Max Weber.
Semestrul II
III.L’ABC du Français communautaire

Culture civique communautaire


l’information européenne: une stratégie de proximité
l’Europe à l’écoute de la société civile

Education, formation, culture


de nouveaux programmes communautaires pour la formation
professionnelle: Leonardo da Vinci
Netd@ys Europe – le pont multimédia entre l`éducation et la
culture
L`Europass-Formation-promouvoir des parcours européens de
formation en alternance et d’apprentissage
Technologie de l’information et de la communication (TIC)
l’utilisation des TIC dans l’enseignement
des projets visant à introduire les TIC dans l’enseignement
l’accès par le service d’information CORDIS concernant la
recherche et le développement de la CE
l’initiative eEurope doit stimuler le développement de
l”Internet

La politique sociale de l’UE


le Fonds social européen
la politique communautaire en faveur des salariés et des
travailleurs indépendants
la lutte contre la discrimination des femmes et des jeunes
la politique sociale de l’UE après 2000.

L’ABC du droit communautaire


les principes fondamentaux de l’UE
la structure: la nature juridique, les tâches, les autorités, les
institutions
les sources juridiques du droit communautaire
les instruments dont dispose la CE
la procédure législative de la CE
le système de la protection juridique de la CE
la responsabilité de l’Etat membre
l’autonomie, l’interaction et le conflit entre le droit
communautaire et le droit national

La politique des droits de l’homme

La politique fiscale
la diversité des systèmes fiscaux
le marché unique
la monnaie unique
la globalisation, le commerce électronique
La défense et la sécurité
réaction rapide et prévention des conflits

Un nouveau programme d’action pou l’environnement


législation environnementale européenne

10.Le processus d’élargissement en cours


les critères d’adhésion à l’ UE

11.Coopération internationale
les 10 ans de Tempus
Tempus Institution Building et l’acquis communautaire en
Roumanie

12.L’Europe des cultures


-protéger et valoriser le patrimoine
-construire l’Europe des peuples

13.La solidarité européenne


-réduire l’écart entre les niveaux de développement des
diverses régions (conf.à l’art.158 du Traité d’Amsterdam)
IV. QUELLE MONDIALISATION ?
Traduction
Essai
Semestrul I

I.Parlons politique

¾ Je dois remercier à mon étudiante


Flavia Jurca pour son importante
contribution au premier chapitre.
La politique
-Qu’est-ce que la politique ?-Economie et Politique-Education
et Politique-Violence et Politique-Religion et Politique-Guerre
et Paix-L’idée de Progrès et son ambiguïté-Libéraux
vs.Communautaires.

2.La société
-Les théories du contrat social-Citoyen, Citoyenneté-La
Nation-Le Nationalisme-Cosmopolitisme, Cosmopolitique-Le
Racisme-Le Droit à la Résistance-Le Féminisme.Politique de
l’Environnement

3.L’Etat
-Qu’est-ce que l”Etat ?-La classification des régimes
politiques-La Question de la Représentation-La Souveraineté-
La Légitimité- Pouvoir et Légitimité- Idéologie et Pouvoir-
Théorie de la disparition de l’Etat(>Marx)-L’Anarchisme-
Totalitarisme, Tyrannie et despotisme-La Bureaucracie-Une
société sans Etat ?

4.Droit et Justice
-Droit et Politique-L’égalité et les inégalités-La critique des
Droits de l’Homme-Le conservatisme et la contre-révolution-
Liberté et Politique.
Allez à la bibliothèque, cherchez les ouvrages mentionnés pour
connaître le contexte dans lequel les affirmations sont faîtes. Ne
vous contentez pas de l’information synthtètique.
Ceci est un guidé contenant des concepts fondâmentaux sous
une forme accessible. Ceci n’est pas un traité de science
politique.
Un dictionnaire de notions philosophiques et l’Encyclopedie
Blackwell vous aidérant a découvrir le sens des concepts
précienses sur n’importe quel sujet.
Pour éviter les points de vue limités, cherchez des ouvrages sur
les mêmes thèmes et écoutez aussi les critiques relatives aux
théories etudiées.
Ça ira !
LA POLITIQUE

Ce premier chapitre est centré sur l’essence de la politique.


Dans ce cas, un bon point de départ serait la question
“Qu’est-ce que la politique?”. Pour continuer, on discutera
le concepts fondâmentaux tels que: 1. relations de pouvoir et
soumission; 2. cohésion; 3. organisation; 4. force et violence.
Cependant, une définition de la politique ne peut etre
formulée sans confronter la politique avec d’autres
domaines de l’activité humaine, comme l’économie et
l’éducation. Entre la religion et la politique, le point commun
en est la dimension collective.
La politique s’est aussi affirmé comme une démarché contre
la violence. On se penchera aussi sur le paradoxe de la
politique> bien qu’elle se constituat en recours contre la
violence, c’est cette dernière qui sert pour promouvoir les
formes politiques. Et comme la politique est la scène de
luttes de principe et de nombreuses controverses, la question
de la nature politique de l’homme mérite une place dans ce
chapitre.

Qu’est-ce la politique?

La politique – une activité et un domaine du savoir au même


temps. Ainsi fait-on la différence entre:
La politique – les activités concernant la vie et l’organization
de la cité.
Le politique – le champ spécifique [dimemsion conceptuelle
et des valeurs] ou s’exerce la politique.
La Cité, espace public. Aristotel: l’homme est le seul animal
politique né de la pluralité de l’existence, conçu comme un
réseau d’interactions. La pluralité ne doit pas etre comprise
comme simple multiplication de ce qui est idéntique, sinon
comme diversité.
La politique, distinction ami/ennemi. Carl Schmitt soutient
que l’activité politique suppose la distinction ami/ennemi; la
notion d’ennemi a le sens d’ennemi public, de la
communauté, sans impliquer de la haine personnelle. L’État
de paix est un état exceptionnel, et l’essence de la politique se
dévoile pendant les crises de la communauté.
Cohésion et hiérarchie. Selon F. Bourricaud, on reconnaît la
politique dans les communautés dont la cohésion est
menacée. G. Burdeau définit le politique comme pyramidé
des relations de pouvoir et de soumission. Julien Freund: la
politique assure la cohésion interne et la sécurité externe de
la communauté et institue l’ordre la où s’affrontent les
interêts.

Économie et politique

L’économie et la politique sont interdépendants. Les actions


politiques de nombreux États semblent etre dictées par les
orientations économiques, tandis que le plan économique est
vulnerable aux changements du plan politique.
Pour Platon, il n’y a aucune différence entre la gestion d’une
famille et celle d’une Cité. Par conséquent, il donne à l’art
d’administrer (de gérer) le nom d’art politique.
Dans l’article “économie politique” de l’Encyclopedie, Jean
Jacques Rousseau affirme que l’État ne droit pas gérer les
biens des citoyens, ses athributions ne comprenant que celles
non-économiques.
Les auteurs du XVIIIe siècle qui prônent l’économie
politique sont les mêmes qui militent pour une intervention
étatique minimale dans l’économie, soutenant la capacité
d’autoréglage du marché et affirmant que la stabilité du
marché détérmine la stabilité politique.
Montesquieu montre que l’économie détient un rôle
principal dans le processus d’instauration de la paix entre
les États, ceci étant dû aux échanges commerciaux.
C’est Adam Smith, en “Recherches sur la nature et la cause
de la richesse des nations”, qui explique la fonction politique
de l’économie par le fait qu’elle suppose l’intérêt (privé ou
nation, de faire les choix les plus convenables. Il note aussi
que les individus poursuivant leur intérêt en économie sont
plus bénéfiques pour la nation que ceux qui travaillent pour
le bien général.
Dans la pensée marxiste, l’économie est à la base de l’edifice
politique (la fâmeuse théorie de l’infra – et de la
superstructure). Pour F. Engels, l’orientation économique
de l’État est toujours celle de la classe dominante qui détient
et contrôle le pouvoir politique. Dans “Anti-Dühring”,
Engels soutient que le politique devient superflu dans une
société sans classes.
Gaetano Mosca théorise le pouvoir politique du riche dû à sa
domination économique. Cependant, Mosca, reconnaît les
limites de cette vision dans le contexte de l’émergence de la
“middle class, qui n’est ni dominatrice ni dominée, mais qui
fournit le personnel politique spécialisé.

Éducation et politique

Le thème de l’éducation comprend deux motifs:


éduquer le citoyen est perçu partout comme un devoir du
politique (fait prouvé par l’existence d’un Ministère de
l’Éducation dans chaque pays);
il existe une “éducation politique”, un processus de
familiarisation aux normes et aux valeurs de la société et de
la politique.
En partant de la premisse que l’art du gouvernement est
aussi difficile à apprendre que noble, Platon et Machiavel
pensent que le philosophe, respectivement le Prince (ceux
destinés à gouverner) doivent entreprendre des études
approfondies de tous les domaines du savoir afin de saisir les
“arcana regui” (secrets de l’art de regner). Certes, cette
conception repose sur la présupposée confiance du peuple
aux abilités de son dirigeant, une confiance si bien enracinée
que le peuple ne questionnera jamais l’activité de son chef.
Pour Aristote, l’éducation est nécessaire pour tous les
citoyens, car le progrès de la Cité en dépend (La Politique,
VII, VIII).
Politique de l’éducation. L’intérêt du “pouvoir” est d’éviter
toute contestation de sa legitimité, but atteint par la
discipline inculquée, aux citoyens des le plus jeune age. Dans
les ecoles du présent, on nous transmet des connaissances
dites”essentielles” pour l’individu, des connaissances qui ont
le rôle précis (non-explicite) de former des citoyens dociles et
obéissants.

4. Violence et politique

L’activité politique est vue comme remède contre la violence,


mais aussi comme “terrain de chasse” de celle-ci.
Politique vs. violence - Comme activité et en tant que
support théorique, la politique plaidé pour la résolution
paisible des conflits, se constituant elle-même en un débat,
au sens du dialogue et de l’accord. Platon oppose le politicien
au sophiste: le politicien ne cherche pas a étonner par la
rhétorique il ne tient pas à emporter la victoire à tout prix.
En échange, ses armes sont le discours cohérent, la
contruction logique et la raison de ses interlocuteurs. De
même, chez Aristote, si l’homme est zoon politikon, il possède
le logos (capacité de former des idées et de les exprimer),
ayant aussi la possibilité de résoudre les conflits par la
communication. La fonction anti-violence est présente aussi
dans les théories des communautés sociales (XVIIe et XVIIIe
siècles): la formation des communautés est résultante du
désir d’en finir avec “l’état de nature”, celui de “bellum
omnium contra omnes” (Hobbes, “Levitation”). Même si
certains auteurs de cette, lignée théorique, tels que
Rousseau et Locke, n’idéntifient pas l’état de nature, ils sont
tous d’accord que celui-ci serait défini par l’usage illimité de
la violence.
La violence institutionalisée. Locke montre que, acceptant de
former des communautés , les hommes s’exposent de
manière implicite a l’usage de la violence par les autorités
déléguées.
La violence legitime…instituonalisée reçoit ainsi une fonction
précise: celle punir ceux qui mettent la société en péril. Si ce
type de violence que l’on prétinde afin de contester les
décisions juridiques et administratives, comme refus de la
résolution paisible des conflits.
…et violence illegitime, comme l’on considère celle qui,
tenant au pouvoir et a son exercice, est arbitraire et non-
justifiée: c’est le cas du dictateur. Locke affirme que, le cas
écheant, l’homme n’a pas le droit, sinon le devoir de se
révolter.
Des cas exceptionnels de violence:
LE MENSONGE – forme de violence cachée, symbolique,
présente dans toutes les époques et dans tous les régimes
politiques. Le mensonge est lui même violence contre le sens
et le but de la communication (l’échange de représentations).
En politique, il annule la dignité des citoyens auxquels réelle
des autorités; c’est le cas de la campagne de stérilisation des
personnes handicapées mentales entamée par le
gouvernement suédois et cachée au public.
L”UNIVERS CONCENTRATIONNAIRE – violence
planifiée, massive, qui a pour but la destruction de
catégories entières de la population (que la discrimination se
fasse par race, religion, appartenence idéologique, pratique
sexuelle etc…). les deux exemples sont le Lager nazi et le
goulag soviétique.

5. Religion et politique

La religion suppose l’existence d’une série de croyances


communes parmi les membres d’un groupe, ce qui est aussi
le cas de la politique chais, pendant que la religion repose
sur la transcendence, la politique s’appuie sur la thèse que
l’homme (et aucune divinite) est le seul maître de son destin.
Dans son ouvrage “Le désenchantement du monde” M.
Gauchet montre la fonction politique de la religion dans les
sociétés pre-étatiques. La religion, dit-il, constitue la base de
l’organisation sociale et relie les membres de la société les
uns aux autres.
La politique a elle-aussi besoin de transcendance: pour les
anciens grecs, la Cité idéale était le reflet de l’ordre
universel, et affirmer que l’ordre politique est une création
artificielle leur paraissait sans logique. Après avoir constaté
l’imposibilité d’imprimer aux individus le respect des lois
civiques par la force ou par la démonstration raisonable,
Rousseau propose l’institution de la “religion civique” qui
contienne les normes sociales et les maximes à respecter.
Le caractère laïque du politique est caractéristique aux
sociétés chrétiennes occidéntales, conséquence des
changements à l’intérieur de la religion: le lien entre Dieu et
l’homme (dans l’espace privé) commence à prévaloir sur la
dimension collective de l’ expérience religieuse. Rousseau a
le mérite d’avoir reconnu le besoin naturel de sacre dans la
vie de l’homme et de l’avoir utilisé au service de la politique.

6. Guerre et paix

Au centre de la pensée politique se trouve un couple


conceptuel qui résume les relations internationales: la
guerre et la paix. Au long de l’histoire, les deux concepts ont
fait l’objet de nombreux débats et controverses;
aujourd’hui, plus que jamais, ils sont au centre de l’intérêt
des États et des organisations non-étatiques.
Pour les anciens, la guerre était la seule modalité d’entrer en
contact avec d’autres communautés et d’entâmer des
échanges culturels. Dans les anciennes sociétés sans État, il
existait une classe guerrière (ksatrya, chevaliers, samourai)
à lequelle revenait la tâche de “gouverner”. La modalité a
porté avec soi deux grands changements: 1. La guerre
moderne vise la destruction totale de l’enemi, tandis que la
guerre traditionnelle poursuivant la soumission de l’enemi;
2. Toute la société est entraînée dans l’échange des hostilités.
C’est bien pour cela qu’une attitude ferme contre la guerre
n’a pas été adopté qu’après les deux guerres mondiales.
Joseph de maistre voit dans la guerre une loi du monde,
provenant du divin. Pour Proudhon la guerre est une forme
de la pensée humaine (tout comme la beauté, la justice ou la
verité), une loi de l’âme. Après l’expérience americaine, de
Tocqueville y voit une source de sagesse et de pouvoir pour le
peuple. Pour aller plus loin, c’est Hegel qui soutient que la
guerre maintient la santé morale des peuples. À titre général
et plutôt idéalistes, ces conceptions auront du mal à
convaincre du fait que la guerre est noble.
Y a-t-il de guerre? Au Moyen-Age, les chevaliers croisés
luttaient dans l’Orient pour une cause noble et juste. Leur
guerre était juste, sainte. L’homme de nos jours frissonne en
entendant le syntagme “guerre sainte”, traduction du jihad,
terme qui désigne tant de massacres an nom de Dieu. En
théorie, la vie d’un seul individu est inestimable, car chaque
homme a le droit incontestable à la vie. L’affirmation
globale de la doctrine des droits de l’homme a changé la
vision de la paix. Celle-ci n’est plus le simple contraire de la
guerre, mais la valeur suprême et la condition sine qua non
du développement et du progrès.
Un projet loin d’etre accompli, la paix est de nos jours,
protégé par de nombreuses alliances et conventions entre les
États et les organismes politiques et militaires du monde
entier.
Que se passe-t-il lorsque les “regles du jeu” ne sont plus
respectées, et que la guerre nous apparaisse sans un autre
visage? Aujourd’hui, les guerres sont menées au nom d’une
idée, d’un principe ou d’une religion; l’ennemi est souvent
invisible ou à l’intérieur de la communauté des fois, il est
toute une ethnie, une race ou une religion. Les armes
peuvent selectionner leur cibles et tuer avec beacoup plus de
cruauté qu’avant. Les enjeux de la guerre ne sont plus les
mêmes.

7. Libéraux et communautariens

Ce débat est spécifique aux pays anglo-saxons, mais il est


relevant pour la politique en général, parce-qu’ au centre de
ce débat se trouve un problème de principe: la nature
politique ou apolitique de l’homme.
Les deux équipes qui s’affrontent sont:
l’équipe L (Liberaux): Locke, Constant, Kant.
l’équipe C (Communautariens): Hegel, Aristote.
Le débat a comme point de départ l’ouvrage “Théorie de la
justice” de John Rawls.
L’équipe L propose une vision centrée sur l’individu et ses
exigences. L’État est une institution artificielle qui sert et
défend les intérêts individuels. L’équipe C soutient que
l’État est anterieur à l’individu.
Le débat se développe sur trois champs thématiques:
le rapport entre la morale et la politique ou quels sont les
buts de la politique?
Dans la lignee de Hobbes, certains affirment qu’il n’y a
aucun rapport entre la politique et la morale. L’État est une
construction politique à fonction défensive; il est bénéfique
d’adhérer au pacte en étant le fondement, l’État ne peut
avoir aucun caractère moral. D’autres libéraux, comme
Rawls ou Larmore pensent que l’État est celui qui doit veiller
au libre choix et a l’accès au bonheur pour chaque individu.
Pour les communautariens, l’approche libérale semble
dangereuse pour le sentiment d’appartenance politique et
pour l’ordre social. La fonction morale de l’exercice
politique est d’éduquer l’individu à l’esprit de la cohésion et
de la solidarite, esprit si nécessaire pour la survivance de la
communauté.
la question anthropologique ou l’image spécifique de
l’homme.
Pour les libéraux, l’individu ne peut pas etre défini par
l’appartenance à une catégorie (culturelle, ethnique,
religieuse, sexuelle etc.). le fait d’être né dans tel ou tel
environnement n’est pas fatal; l’homme est libre de choisir
sur tous les plans.
Au contraire, les communautariens soutiennent que ce serait
un acte suicidaire pour l’individu de s’arracher à ses
racines, à l’environnement qui l’a formé. L’individu est
socialement détérminé. Les choix qu’il fait ne sont pas libres,
mais liées à un contexte objectif auquel on ne peut pas
s’échapper.
la question sociologique ou le réalisme des théories.
Des sociologues comme E. Durkhein, Taylor, M. Sandel
contestent la posibilité de fonder l’ordre social sur une
simple association d’intérêts privés (comme prettendent les
libéraux).

LA SOCIÉTÉ

Il n’y a pas de politique la où il n’y a pas de société. Les


personnes interagissent, collaborent, s’opposent et
débattent… la politique est la vie de la Cité ou de la nation,
dans l’espace public, dit aussi l’espace social.
La société, est-elle antérieure à l’État?
La réponse affirmative à cette question est de nature à nous
convaincre que l’État n’est qu’une forme d’organisation
politique parmi des autres, loin d’être la meilleure. La
société, bien qu’elle engendra la politique, ne se borne
jamais à se conformer aux formes rationnalisées de la
politique et du pouvoir politique.
Certaines questions de politique donnent lieu au débat
social, parce-qu’elles ont à voir avec l’avenir de la
communauté et non avec celui des institutions, ce sont des
thèmes incendiaires qui suscitent de nombreuses discussions
contradictoires.

Théories du contract social

La notion de contract apparaît au début du XVIIe siecle, en


même temps que la thèse sur “l’état de nature”. Ces deux
notions nient la condition de zoon politikon de l’homme et se
trouvent à la base d’un système théorique qui fait de la
création de la société le résultat d’un “contrat” adopté
librement, ayant pour but le maintien de l’ordre et la
neutralisation des menaces.
Le mythe de l’état de nature – Les théoriciens du contrat
n’ont jamais postulé l’existence d’un contrat proprement –
dit conclu à la fondation de la société. L’image du contrat est
une hypothèse montrant l’essence de l’autorité, du politique,
de l’État et du statut que l’individu acquiert en tant que
membre de la Cite. L’état de nature n’est pas une étape de
l’Histoire humaine, sinon un concept qui différencie
l’individu pris hors du contexte politico-social du citoyen. La
fonction du contrat social est de montrer le caractère
conventionnel et artificiel de l’ordre politique, tant en
détruisant l’idée des Antiques sur les classes dirigeantes,
celle que la division de la société en “castes” est naturelle et
divine, donc ineluctable.
Hobbes, dans le “Léviathan” voit dans l’état de nature un
état de guerre incessante. Chacun ayant la liberté de faire ce
que bien lui plaît, il entre en conflit avec les autres, qui ont le
même dégré de liberté. Le pouvoir collectif a pour mission
de mettre des limites à ce type de liberté.
Pour Locke, l’état de nature et l’état de conflit ne se
confondent point. Pour l’homme dans l’état de nature, les
autres sont une menace seulement s’ils mettent en danger sa
survivance.
Pourquoi passer a la société civile? Locke et Hobbes se
mettent d’accord – pour survivre et pour garder sa
propriété, l’individu renonce à sa souverainété, sachant que
les autres feront le même.
Comment devenir membre de la société? Locke pense que le
consentement associe les hommes, dont le résultat est
l’ordre politique. Hobbes y voit une perte de liberté et de
pouvoir et la soumission devant une autorité incontestable,
celle de l’État. Le contract est conclu par des individus,
ainsi que l’État est exempt de toute obligation, ce qui laisse
la porte ouverte aux abus.
C’est Rousseau qui va le plus loin en affirmant que le
contrat a comme effet la dissolution de l’individu dans cette
entité collective qui est l’État.

Les nationalismes

Il n’y a pas longue route entre le spécifique national et la


superiorité de la nation; cependant, un discours sur la nation
n’est pas nécessairement nationaliste. En effet, il y a
plusieurs types de nationalisme.
Le nationalisme émotif – Pour Maurice Barres, l’homme
trouve un abri et sa securité dans la nation, se définit en
fonction des traditions et, grâce à son appartenance à la
nation, il resent une certaine immortalité. Barres fonde sa
théorie sur ses études concernant les structures de relations
au sein de l’armée.
Le nationalisme intégral – Charles Maurras pense qu’à la
base du nationalisme se trouve le concept d’hiérarchie. Ce
type de nationalisme est anti-republicain; par conséquent,
Maurras condamne la Revolution de 1789, qu’il perçoit
comme événement perturbateur d’un ordre millénaire. La
monarchie est légitime, dit-il, car elle respecte les lois de
l’ordre naturel.
Le nationalisme totalitaire “tout est dans l’État, rien en
dehors de l’État, rien contre l’État”. Ces propos
appartiennent à Benito Mussolini, leader de l’Italie fasciste.
De la même manière, Adolf Hitler prêchait: “Tu n’es rien,
ton peuple est tout”. Ce type de nationalisme implique: 1. la
fusion de l’individu avec l’organisme de la nation, fusion qui
aboutit par la disparition de l’identité individuelle; 2. le
refus de l’appareil représentatif démocratique.

3. Le féminisme

La revendication d’un rôle politique pour les femmes et


l’égalité en droits pour les deux sexes datent du XIXe siecle,
mais se concrétisent seulement dans la seconde moitié du
XXe siècle.
Une histoire de la femme – Récemment, l’idée de la
différence entre l’histoire officielle et celle des femmes a
provoqué des réactions partout dans le monde. L’histoire de
la femme est le récit de son oppression, du refus de la laisser
s’exprimer et de l’essai de cacher ce fait. Notre société
renferme la femme dans des stéréotypes tels que la mère
soumise, épouse et gardienne du foyer ou la vampe
prostituée.
Sexisme et féminisme – Le sexisme étant défini comme
discrimination portée contre la genre féminine, conséquence
de la phallocratie (domination des hommes), le féminisme
est une accusation de sexisme adressée surtout à la société
capitaliste. Les courants féministes essaient par des
instruments comme l’école et les médias.
Deux courants. Le féminisme radical a deux formes
d’expression: 1. Le courant de l’égalité poursuit l’abolition
de la distinction homme/femme et plaide pour le main de
“personne humaine”; 2. Le courant de la différence
révendique une re-définition de la femme, l’existence d’une
culture feminine aux repères distincts par rapport à ceux
que la tradition imposé.

Politiques de l’envirounement

L’émergence des partis écologistes dans nombreux pays vers


la fin des années ‘60, le problème des ressources et de la
pollution – tout indique la nécessité d’introduire
l’écologisme dans le champ thématique de la science
politique.
Le caractère politique de la question envirounementale. Au-
délà de l’importance stratégique des problèmes
environnementaux, ceux-ci sont des sujets politiques car
toute communaute humaine habite un environnement qui lui
garantit la survivance. Cette observation a été faite dans
l’Antiquité, mais deux millénnaires ont dû passer pour que
l’homme en devienne responsable.
Un courant né de la crise de l’envirounement – jusqu’à
présent, l’homme considérait la nature comme une matière
première qui attendait d’être modifiée selon les besoins de
l’homme. Le progrès de la science et de la technique
reposant sur cette conception ont produit des dégâts
irréparables, comme par exemple l’épuisement des
ressources ou la pollution des nappes l’ozone. Les dangers
que cela entraîne montrent qu’il faut repenser notre rapport
à la nature. Une vision integrée s’impose, une vision dans
laquelle l’homme coexiste avec les autres êtres animés et les
écosystemes.
La responsabilité envers les générations à venir. La politique
a la difficile mission d’éveiller le sens du devoir dans les
citoyens, le problème de l’envirounement étant
profondément politique et unifiant la société en dépit des
frontières culturelles, étatiques ou idéologiques.

Le racisme

Le racisme n’est pas un sujet quelconque. Il implique de


nombreux aspects controversés et confus à la fois. L’homme
de nos jours doit réfléchir profondément sur ce thème.
Des racismes anciens et nombreux. À chaque époque de
l’Histoire, les civilisations ont pratiqué defférentes formes
d’exclusion. Les anciens Grecs, exceptés les stoïques,
qualifiaient de “barbare” tout ce qui n’appartenait pas à
l’hellénisme. Long temps après la Déclaration des Droits de
l’Homme (1789), la population de l’Afrique a continué être
perçue comme inférieure.
Le premier discours anti-racisme appartient à Max Weber,
qui a montré la fonction sociale de l’idée de l’inégalité entre
les races. Dans “Économie et Société”, Weber montre que la
population blanche et pauvre de l’Amérique du Nord est
raciste envers la population noire car sa propre dignité
sociale dépend de l’existence d’une catégorie encore plus
“démunie”.
L’anti-racisme contemporain. Les nouvelles formes de
racisme demandent de nouvelles réactions. Aujourd’hui le
racisme se cache sur la nécessité de préserver l’identité
culturelle de chaque groupe. À cette nouvelle provocation,
l’antiracisme répond dans la tradition de l’universalisme des
Lumières: la diversité, c’est des murs élevés entre les
hommes. Mais le vrai challenge du courant anti-raciste vient
de la nécessité de reconcilier les droits universels de
l’homme avec les héritages culturels spécifiques et divers.

L’ÉTAT

La forme d’organisation politique que nous connaissons


dans la société occidéntale moderne est l’État. Cela explique
la réduction de l’activité politique à la lutte pour obtenir les
postes de décision au sein des assemblées et des
gouvernements ainsi qu’à la fonction publique. La question
de la classification des régimes politiques ou des formes de
gouverement est un passage oblige dans l’histoire des idées
politiques. En parlant de la forme étatique, il est inévitable
de parler aussi de l’administration et de la bureaucratie.
L’État est la forme d’organisation politique du présent, mais
peut-on dire si ce n’est qu’une étape dans le processus de
l’evolution? La pensée politique a aussi enregistré deux
théories de la disparition de l’État.

Qu est-ce que l’État?

L’expérience quotidienne par rapport à l’idée d’État relève


trois dimensions: le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et
le pouvoir judiciaire, mais celle à laquelle nous avons le plus
à faire est l’appareil administratif.
L’apparition de l’État – Historiquement, l’émergence de
l’État est liée à une nécessité, celle de séparation entre le
pouvoir divin et le pouvoir temporel.
La subordination de la multitude – Le trait commun de toutes
les formes étatiques est la soumission de la Multitude à l’Un,
que ce soit un souverain, un présidént ou une assemblée.
Une forme d’organisation politique – N’oublions pas que
l’État que nous connaissons n’a pas existé dès le
commencement, simplement parce-que notre conception de
l’État comme expression de la souveranité et “monopole de
la violence legitime” (Max Weber) n’a pas toujours existé. La
notion d’État supposé est la séparation entre la société et
l’appareil politique.
Les origines de l’État – Sur ce sujet, les penseurs du contrat
social et leurs adversaires se disputent la validité de leurs
théories.
Les théoriciens du contrat social défendant l’idée que l’État
est le produit d’un accord entre les hommes. Au contraire,
montre Hegel, l’État est le résultat d’une alchimie subtile et
il se développe tout comme organisme vivant.

La classification des régimes politiques

Constante de la pensée politique, l’essai de classifier les


régimes préténd offrir une réponse aux questions: à quel
type d’autorité doit se soumetre le peuple ? et quel est le
meilleur régime politique?
De la l’oligarchie ou les déviances les regimes politiques –
Dans l’Antiquité, la classification s’organisait autour de
l’idée du régime politique idéal, pour laquelle on identifie
trois formes: 1. la monarchie; 2. l’oligarchie; 3. la
démocratie.
L’oligarchie – Dans ce cas, il s’agit du pouvoir que
détiennent les riches. Pour Platon, le gouvernement est
constitué de ceux qui possèdent les qualités requises. Dans
un État conduit par les riches, il y aura toujours deux
réalités, celle des riches et celle des pauvres, chose qui
engendre des tensions.
La démocratie – Résultat de la faillite de l’oligarchie, elle est
un régime instauré par la force des masses qui se sentent
opprimées. Le principe fondamental est le suivant : les
régimes ont les mêmes droits. A la suite de cette situation,
l’anarchie s’installe et c’est une porte ouverte à la tyrannie.
La tyrannie – Elle découle de la démocratie mal entendue,
comme excès de liberté. Devant les masses en desordre
s’impose celui qui sait plaire. C’est le cas des dictatures dites
socialistes et des régimes de l’Amérique Latine des dernières
décennies du XXe siecle.
Platon dit que tout régime politique déchoit lorsque le
manque de modération manque. Ce fait peut être évité par
la désignation aux rênes de la Cité des gens instruits et
appliqués pour cette tâche.

Legitimité. Pouvoir et legitimité

Le terme legitimité a la même racine que le mot légalité: le


mot latin lex (la loi). Est legitime ce qui est conforme à la loi.
Cependant, la legitimité est un concept vaste par rapport à
la légalité, terme qui désigne ce qui est conforme au droit
positif.
La legitimité comme limite morale de la légalité – La loi
decide sur ce que lui est conforme, non pas sur ce qui est
juste. La legitimité juge la loi.
C’est au sociologue Max Weber que revient le mérite d’avoir
montré que toute domination a pour but la création et le
maintien de la croyance en sa legitimité, chose vitale pour sa
survivance. Dans sou ouvrage “Économie et société”, Weber
distigue trois types de legitimité: 1. rationnelle, basée sur la
croyance que la loi et l’ordre politique sont essentiellement
bonnes; 2. traditionnelle, qui repose sur l’acceptation de
l’origine sacrée des gouvernants; 3. charismatique, qui part
des qualités exceptionnelles du chef. Le premier type est
caracteristique aux démocraties, par le fait qu’il laisse place
aux contestations.
Légitimité et légitimation – Un pouvoir légitime justifie son
fonctionnement par le fait que la société qu’il dirige le
considère légitime, autrement dit elle le reconnaît et s’y
soumet. Ce phénomène s’explique par le besoin des sociétés
de croire qu’elles ne sont pas le fruit du hasard.
Pouvoir politique, force et violence légitime – Certains
auteurs disent que la legitimité est un moyen de renforcer la
domination. D’autres théoriciens font de la legitimité un
masque pour l’exercice du pouvoir. Rousseau affirmait que
même le dirigeant le plus fort doit convertir la force en droit
et la soumission en devoir.
La Bureaucratie

Si le terme “bureaucrate” désigne simplement un


functionnaire de l’administration, la bureaucratie envoque
un pouvoir aveugle et insaisissable. Elle s’appuie sur deux
realités: l’activité reglementée par des lois écrites et les
attributions de contrôle (le refus d’une autorisation ou d’un
papier quelconque).
L’individu contre la bureaucratie – Caractéristique à toutes
les formes d’État, la bureaucratie apparaît devant l’individu
comme un puovoir non-humain et impersonnel, source
d’aliénation et de découragement. Dans ses romans “Le
Procès” et “Le Château”,Franz Kafka peint le portrait très
véridique de l’univers bureaucratique, obscur et écrasant, se
constituant en obstacle pour l’individu qui veut s’y échapper
pour garder son idéntité.
Est-ce la bureaucratie exclusiment nuisible? Pour Max
Weber, elle constitue un mode de gestions efficace, gouverné
par des lois précises, écrites, qui a le rôle d’instaurer l’ordre
et la raison dans une société difficile a gérer. Hegel est celui
qui soutient la thèse de la nécessité de la bureaucratie
comme instrument de création de l’État organique, dans
lequel les individus se foundent et auquel ils se confondent. Il
nomme la bureaucratie “la classe universelle”, car elle
réunit des individus non-marqués par l’apparténance
régionale, ethnique ou culturelle, définis strictement comme
employés de l’État.

Les théories de la disparition de l’État. Le Marxisme et


L’Anarchisme.

Le marxisme essaie de démontrer l’inévitabilité de la


disparition de l’État, conséquence du caractère dialectique
de l’Histoire. L’anarchisme, apparu au début du XIXe siecle,
repose sur l’idée qu’une société sans État est agréable et
désirable.
Le marxisme et ses concepts
Matérialisme dialectique – la théorie qui sous-éténd l’édifice
de la pensée marxiste à deux idées principales: a) L’Univers
s’exprime à travers un seul principe – la matière – et Dieu
est un produit de l’imagination humaine; b) l’évolution de
l’humanité est dialectique (notion de provenance
hegelienne), c’est-à-dire du simple au complexe, de la
mystification à la verité.
L’infrastructure économique – Marx introduit des notions
telles que: forces productives (moyens de production et des
individus qui les utilisent ) et les rapports de production
économiques qui leur permettent de vivre). Dans le champ
économique ressort l’immense abîme entre le propriétaire
capitaliste et le prolétaire. La situation de celui-dernier
détérmine son émancipation sociale à travers l’apropriation
collective des forces productives.
De la commune primitive à la société parfaite (le socialisme)
– Tout en respectant les thèses du materialisme dialectique,
l’évolution aboutirait a l’étape socialiste, et l’État serait
obligé de s’éteindre, d’être remplacé par une société sans
classes.
L’anarchisme
Culte de la liberté – Ses principaux représentants sont
Proudhon, Bakounine et Kropotkine. Pour ceux-ci, la liberté
est plus importante que n’importe quelle institution,
politique ou sociale. L’état de liberté totale peut seulement
être atteint dans une société sans État. Ils présentent deux
versions du futur: a) soit l’État sera détruit par la force
(lutte armée au caractère terroriste); b) soit l’État, en tant
qu’organisation efficace se dévalorisera par rapport au
progrès du savoir. La première version est nommée
anarchisme actif, et la deuxième – anarchisme contemplatif.
Le rejet de l’État – L’une des principales thèses de
l’anarchisme classique est celle de l’inutilité de l’État,
soutenue par l’argument que l’État n’a d’autre rôle que
protéger la propriété privée, qui divise la société en classes et
empêche son évolution. En effet, l’État tend à limiter la
liberté individuelle par une série de contraintes; par la force
ou par le développement, chez les individus, d’une
“mentalité d’assisté”
Le même raisonnement constitue la justification des
antiféderalistes américains, qui ont pour manifeste les
atentats à bombe (Oklahoma City) ou les suicides en masse
(les sectes Waco et Temple des Peuples).
L’anarchisme est un sujet qui attire aussi les écrivains. Sa
radiographie est faite par F.M. Dostoievski dans son roman
intitulé “Les Démons”.

DROIT ET JUSTICE

L’exigence politique est une exigence de justice. Être un


animal politique suppose éprouver le source d’accomplir ce
qui est juste, pour la juste partition des biens. En inaugurant
le mode de vie politique, l’homme a senti le besoin
d’instaurer le droit comme moyen de résoudre les conflits.
La justice se limite-elle à l’égalité des citoyens? Les droits de
l’homme, en dépit de leur caractère universel, faut l’objet de
multiples critiques. Au centre de la reflexion juridique se
trouvent deux exigences fondamentale: la liberté et la
tolérance.

Égalité et inégalités

L’égalité entre les citoyens est une condition absolue de la


justie politique. l’égalité de tous devant la loi, au moins aussi
importane que la liberté constitue un principe fondateur des
sociétés démocratiques.
La fausse égalité de l’Antiquité – Les Anciens ne pouvaient
pas penser l’égalité juridique pour tous parce-que chaque
classe sociale avait son système de justice et la retribution se
faisait en fonction de la position dans l’hiérarchie sociale.
Chacun ayant sa place designée dans l’hiérarchie, toute
démarche pour changer sa place serait condamnable sous
l’accusation de perturbation de l’ordre établi, de
transgression du principe “suum cuique tribuere”.
L’égalité juridique La Déclaration des Droits de l’Homme
(1789) affirme que “les hommes naissent et restent égaux en
droits libres” et que “la loi doit être la même pour tous,
qu’elle protège ou qu’elle punisse…”. La Déclaration est le
passage du “suum cuique tribuere” à la liberté d’accéder à
la position sociale et au bonheur poursuivi.
Les inégalités sociales Pour John Rawls, les inégalités
provenant des différences fonctionnelles ne constituent pas
une injustice. Ce que doit etre poursuivi est le bien général
de la communauté d’où découle le bonheur individuel.

La critique des Droits de l’homme

À peine la Déclaration des Droits de l’Homme a-t-elle été


gravee en marbre, que les critiques n’ont pas tardé à se faire
entendre.
La première en ordre chronologique est la critique de Burke,
qui attaque la legitimité de droits de l’homme sur trois
plans: a) la distinction entre les vrais et les faux droits de
l’homme, les vrais n’étant pas compris dans la Déclaration;
b) fonder l’ordre politique et social équivaut à annuler la
correspondance entre divin et terrestre; c) la Déclaration
uniformisé les individus et crée de nouvelles inégalités.
La critique de Marx a comme idée principales: 1) la défense
de la propriété privée limite la liberté et tord son sens; 2) la
sûrété que la fausse égalité offre est seulement pour les
bourgeois.
Jeremy Beutham, philosophe qui représente l’utilitarisme,
montre que les droits de l’homme, loin d’être naturels et
inprescriptives, sont le résultat de la démarche de la société
et de la loi.
La critique providéntialiste de Joseph de Maistre repose sur
ces arguments: 1) l’homme n’est pas capable de créer une
Constitution, qui est issue de l’inspiration divine et 2)
l’homme décrit dans la Déclaration n’existe pas en réalité,
alors les droits de ce “prototype” d’homme ne s’appliquent
pas aux hommes réels.
Liberté politique. Liberté et tolérance

Le stoïque Epictète donne une définition singulière de la


liberté, définition qui se voudrait absolue, dans le sens que la
liberté n’est pas obligatoirement liée au souci de ne pas
causer des préjudices à autrui. Le stoïque est libre même
lors de l’emprisonnement, car la liberté authentique est celle
intérieure (vision proche aux conceptions philosophiques
orientales). Certes, l’homme moderne connaît une autre
forme de liberté, la forme politique, qui suppose le principe
“alterum non laedere”.
Le discours libéral, représenté par B. Countant figure une
complementarité entre les deux types de liberté.
Jean Jacques Rousseau pense que la liberté individuelle est
purement théorique, car, étant un animal social, il ne peut
pas se passer de ses pairs et des interactions avec eux.
Tolérance et liberté. Le problème de la tolérance est
spécifique au monde occidéntal catholique. Si incroyable que
cela nous aparaisse, les sociétés orientales ont accepté les
communautes chrétiennes ainsi que la tolérance n’est pas
devenue un thème de débat pour elles. Quant à l’Occident
Catholique, des événements comme la Saint-Barthélemy en
France, les autodafés de l’Inquisition en Espagne et
massacre des habitants du Nouveau Monde par les
conquistadores font de la promotion de la tolérance un
impératif.
Au présent, les cultes sont assez tolérés par la société. Le
vrai défi de notre société est la tolérance culturelle, un défi
evidéncé par le scandal récent en France, celui des filles
musulmanes auxquelles on a interdit de porter leur foulard
(djellaba) islamique a l’école.
Ou n’est vraiment libre que si, non-obligé par des lois, on
reconnaît et respecte la liberté d’autrui, tout en sachant que
cette liberté peut s’exprimer de certaines manières qui
peuvent choquer.
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE (la plupart des ouvrages
sont disponibles a l’Institut Français ou sur Internet)

Julien Freund, L’essence du politique


Gaetano Mosca, The Ruling Class
Aristote, La Politique
Platon, La Republique et Le Gorgias
Machiavel, Le Prince
Marcel Prelot, Histoire des Idées Politiques
J.J. Rousseau, Du contrat social
J. Locke, Deuxième traité du gouvernement civil, Lettre sur la
tolérance
Th. Hobbes, Léviathan
Max Weber, Économie et Société.

II.Petits portraits des grandes figures de la pensée politique


(24 personnalités du XX-e siècle, leurs idées de vie et de
mort projetées sur l’existence de l’homme moderne)

Hannah Arendt, Raymond Aron, Cornelius Castoriadis,


Pierre Clastres, Emile Durkheim, Michel Foucault, Antonio
Gramsci, Jürgen Habermas, Karl Jaspers, Hans Jonas,
Franz Kafka, Roman Jakobson, Hans Kelsen, Piotr
Alexeievitch Kropotkine, Lénine, Herbert Marcuse, Charles
Maurras, Maurice Merleau-Ponty, John Rawls, Jean Paul
Sartre, Ferdinand de Saussure, Claude Lévi-Strauss, Léon
Trotski, Max Weber.

1. Hannah Arendt, (1906-1975), philosophe américaine


d’origine allemande se définit comme une théoricienne
politique, influencée fortement par les philosophes
allemands Karl Jaspers et Martin Heidegger. Elle a écrit des
études sur le totalitarisme ont exercé une influence
déterminante sur la philosophie politique contemporaine.

Hannah Arendt a entrepris une analyse du totalitarisme,


une vaste réflexion sur les implications historiques et
philosophiques du phénomène totalitaire, qu’elle analyse
comme une conséquence de la dissolution des classes sociales
et de la dépolitisation du monde moderne. Les Origines du
totalitarisme (1951) montre que «les mouvements totalitaires
sont des organisations massives d’individus atomisés et
isolés». La perte du lien social est une condition
déterminante de l’émergence de ces régimes, dont le ressort
essentiel est la terreur.
D’autres éléments permettent de caractériser la société
totalitaire : le culte du chef, l’organisation de la société sur le
modèle militaire, la multiplication des organisations secrètes,
l’exaltation du sentiment national renforcé par les rumeurs
de complots généralisés et l’instauration d’une idéologie
fondée sur l’article de foi «tout est possible» sont autant
d’éléments qui favorisent et entretiennent la domination du
sentiment communautaire sur les aspirations propres à
l’individu. Cependant, Hannah Arendt, se refusant à toute
analyse globalisante, n’a pas manqué de faire valoir qu’il
restait toujours, dans l’apparition des totalitarismes comme
dans celle des révolutions, une part inexplicable, irréductible
à l’analyse des mouvements sociaux.
Dans la Condition de l’homme moderne (1958), Hannah
Arendt analyse le nouveau modèle de «vie active», qui s’est
imposé contre le modèle «contemplatif», en développant des
valeurs fondées sur «le travail, l’œuvre et l’action», et en
contribuant à occulter les anciens repères inscrits dans la
tradition..
La Crise de la culture (1961) et l’Essai sur la révolution
(1963) s’attachent à démontrer comment les révolutions
démocratiques modernes ont opéré le passage d’une société
fondée sur des valeurs de liberté à une société reposant sur
la toute-puissance de l’État et de la bureaucratie.
Répondez aux questions suivantes:
En quoi la démarche philosophique de Hannah Arendt peut
se révéler utile à l’étude de la pensée moderne ?
Quel est le modèle de vie critiqué et pourquoi ?
Choisissez une idée majeure de Hannah Arendt et
recherchez des arguments favorables et défavorables à cette
idée.

Présentez par écrit un aspect du thème LES VALEURS DE


LA MODERNITĖ, à partir des informations recueillies
dans ce texte ci-dessus.

2.
L’oeuvre de Raymond Aron (1905-1983), philosophe et
sociologue français a servi de modèle à des générations
d’analystes et de politiciens. Elève a l’Ecole normale
supérieure entre 1924 et 1928, il y fréquente Jean-Paul
Sartre. Il sejourne en Allemagne entre 1930 et 1933 et peut
donc suivre l’accession de Hitler au pouvoir, tout en
entamant des recherches sur l’histoire et la politique. Il
rejoint les Forces françaises libres (FFL) à Londres pedant
la Seconde Guerre mondiale. Apres la guerre, il se consacre
au journalisme, rompt avec Sartre et critique le régime
sovietque ainsi que ses sympathisants au sein de
l’intelligentsia française. En 1955, il obtient la chaire de
sociologie de la Sorbonne.
La pensée d’Aron concilie donc deux domaines : la
philosophie et la sociologie, cette dernière étant fortement
influencée par la démarche de Max Weber, qu’il a contribué
à faire connaître en France, et dont il a révélé l’apport, en
même temps que celui de Tocqueville (les Étapes de la
pensée sociologique, 1967).
Tandis que, dans sa philosophie, Aron s’attache à analyser
la condition historique de l’homme, il cherche, dans son
œuvre sociologique, à comprendre les événements
historiques à la lumière de la compréhension des acteurs
eux-mêmes qui les ont accomplis, et du récit qu’ils en
effectuent (Dimensions de la conscience historique, 1960).
Parallèlement, Aron s’interroge sur les rapports qui
s’établissent entre la structure sociale et le régime politique
dans les sociétés industrielles (Dix-Huit Leçons sur la société
industrielle, 1962). Opposé aux conceptions démocratiques
proposées par les régimes de l’Est (Démocratie et
Totalitarisme, 1965), il a réfléchi sur la bipolarité du monde
contemporain, entre l’Est et l’Ouest, dans son livre Penser la
guerre. Clausewitz (1976).

Expression orale:
Qu’est-ce qui caractérise la pensée d’Aron ?
Identifiez les valeurs de sa philosophie.

Expression écrite:
Rédigez un texte qui décrit, évalue ou explique l’attitude des
Roumains à l’égard des valeurs démocratiques.

3. Cornélius Castoriadis, (1922-1997), philosophe français,


né à Constantinople, il étudie le droit, l’économie et la
philosophie à Athènes. Il adhère au trotskisme puis,à sa
venue en France en 1945, au PCI français , au sein duquel il
inaugure une tendance qui rompt avec le trotskisme. Il
travaille pour l’ OCDE entre 1948 et 1970 puis devient
psychanalyste en 1973.
La pensée de Cornelius Castoriadis ne peut se comprendre
en dehors de son engagement politique. Orthodoxe dans
l’hétérodoxie, tant par ses références (Aristote) que par sa
thématique, Castoriadis a construit une œuvre riche et
complexe, qui renouvelle les grandes questions
philosophiques (celles du temps, de la création, du sujet)
sans penser les épuiser, ce qui aurait été contraire à son
ontologie de l’imaginaire créateur.
D’abord inscrit au Parti communiste grec, il devient
trotskiste et rejoint en France (où il s’installe à partir de
1945) le Parti communiste internationaliste (PCI), section de
la IVe Internationale, où il rencontre Claude Lefort. En
1948, tous deux fondent Socialisme ou Barbarie, après avoir
quitté le PCI, dont ils considèrent insuffisante la critique du
stalinisme. Socialisme ou Barbarie est également le nom de la
revue qui paraîtra de 1949 à 1965, et qui proposera une
réflexion d’une ampleur jamais vue jusqu’alors sur la notion
de «socialisme» et sur le phénomène bureaucratique. Dès la
fin des années quarante, Castoriadis montre, en effet, dans
des articles qui seront repris dans la Société bureaucratique,
que la bureaucratie soviétique n’est pas une forme
parasitaire et transitoire du socialisme, contrairement à ce
qu’affirment les trotskistes, mais qu’elle est une forme neuve
des rapports d’exploitation, dans laquelle l’État détient les
moyens de production, et qui exclut les individus de toute
participation à la gestion de la production.
Le travail de Socialisme ou Barbarie amènera en définitive
Castoriadis à s’interroger sur la pertinence du marxisme lui-
même comme mode d’analyse des rapports sociaux. C’est ce
que fera le philosophe dans «Sur le contenu du socialisme»,
en 1955-1958, et surtout dans «Marxisme et théorie
révolutionnaire», en 1964-1965, qui sera repris dans la
première partie de l’Institution imaginaire de la société.
Ces textes marquent la rupture de Castoriadis avec le
matérialisme historique. Le marxisme a voulu en effet
fonder rationnellement le projet révolutionnaire : or il n’a
abouti qu’à une pseudoscience de l’histoire, qui est
incapable en tant que telle de rendre compte de l’émergence
de nouvelles formes historiques, parce qu’elle fait de
l’histoire une totalité qui se déroule selon une logique
inéluctable, un processus téléologique où la Raison
hégélienne est remplacée par la rationalité économique. Le
marxisme est donc une philosophie de l’hétéronomie, un
scientisme déterministe, qui rend possible l’idéologie
bureaucratique des pays de l’Est. Pour conserver toute son
actualité au projet révolutionnaire, c’est-à-dire à un projet
d’autonomie qui n’aliène pas l’homme à des forces ou à des
lois transcendantes, il convient donc de rompre avec le
marxisme et de promouvoir une philosophie qui considère
l’histoire comme création, comme production de l’altérité et
non comme répétition ou comme processus rationnel.
C’est ce que fait Castoriadis dans son grand œuvre, à savoir
la deuxième partie de l’Institution imaginaire de la société.
Ce n’est plus le scientisme marxiste qu’il dénonce, mais
l’ontologie et la logique (la logique «ensembliste-identitaire»)
qui dominent l’Occident depuis les débuts de la philosophie,
et d’après lesquelles être c’est être déterminé : or cette
ontologie et cette logique nous rendent incapables de penser
le social-historique comme lieu d’une création continuée par
un imaginaire instituant. La société se définit en effet
généralement comme institution hétéronome, comme fondée
par Dieu, la Raison ou comme répondant à des besoins
(d’après l’idéologie fonctionnaliste). Or il s’agit de la voir
comme instituée par un imaginaire social dont la
caractéristique est d’être invention de formes, que seule
pourrait décrire une «logique des magmas». Il appartient
donc au philosophe qui veut comprendre le monde social de
redéfinir l’ontologie et la logique qui ont jusqu’ici présidé à
la philosophie socio-historique jusqu’à Marx; et il lui
appartient surtout de saisir plus profondément l’Homme,
non plus seulement comme sujet rationnel, mais comme
sujet d’un imaginaire qui a jusqu’ici été le «parent pauvre»
de la philosophie, et dont Castoriadis trouve en revanche des
prémisses dans la psychanalyse freudienne.
La rupture avec Marx, les désaccords sur les questions
politiques et sociales, et le tour de plus en plus personnel de
la réflexion de Castoriadis provoquent la dissolution de
Socialisme ou Barbarie en 1966-1967. Castoriadis, qui
contribue à la formation en 1969 de l’Organisation
psychanalytique de langue française (OPLF) ou IVe Groupe,
devient alors psychanalyste à temps plein, et il publie les
articles qui seront rassemblés dans les cinq volumes des
Carrefours du labyrinthe.
Dans ces cinq tomes très composites, les analyses de
Castoriadis portent à la fois sur des questions
d’épistémologie, de philosophie, de politique et de
psychanalyse.
En ce qui concerne la philosophie, Castoriadis tient à
rappeler, contre les néopositivistes et ceux qui prophétisent
la «fin de la philosophie», la nécessité d’une pensée libre,
indissociable d’un projet politique émancipateur, dont la
première formulation historique (la démocratie directe de
l’Athènes du Ve siècle) coïncide précisément avec
l’apparition de la philosophie. C’est pourquoi il met au
premier plan la nécessité de constituer une ontologie qui
prenne en compte la spécificité du social-historique
découverte dans l’Institution imaginaire de la société. Cette
ontologie, contrairement à celle de Heidegger, ne sépare pas
la réflexion sur l’Être de la réflexion sur les étants et
n’abdique pas devant la technoscience, mais montre au
contraire que les questions que se posent les sciences sont
plus que jamais des questions philosophiques («Science
moderne et interrogation philosophique», dans le tome I des
Carrefours du labyrinthe).
En ce qui concerne la psychanalyse, sa lecture extrêmement
critique de Lacan l’amène à rejeter la vision structurale de
l’inconscient et à faire de l’autonomie du sujet la finalité de
la psychanalyse, conformément au vœu de Freud : «Où ça
était, Je dois devenir.»

Expression orale:
Sur quelles valeurs était bâtie la philosophie de Castoriadis ?
Autonomie collective et individuelle. Pouvez vous expliquer
les differentes nuances de ces notions ?

Expression écrite:
Quelles sont les valeurs à défendre dans la philosophie de
Castoriadis ?
Quelle est sa conception concernant “le parent pauvre” de la
philosophie et “la logique des magmas”?
Qu’est-ce qu’il pense sur “la fin de la philosophie “ ?
4. Pierre Clastres, (1934-1977) ethnologue français qui
effectue de nombreuses missions en Amerique du Sud,
essentiellement chez les Guayakis du Paraguay. Cherchant a
cerner le plus fidèlement possible la pensée primitive,
Clastres parvient à montrer, a travers l’analyse des sociétés
dites primitives, qu’il faut cesser de penser ces sociétés en
reference aux sociétés occidentales modernes. L’essentiel de
la pensée de Pierre Clastres est développé dans la Société
contre l’État (1974) et les Recherches d’anthropologie
politique (1980), recueils d’articles publiés entre 1962 et
1977. Il y critique l’analyse ethnocentrique des sociétés
primitives étudiées uniquement à la lumière de l’histoire
occidentale. L’affirmation courante selon laquelle ces
sociétés ne connaissent pas de pouvoir politique et sont
prisonnières d’une économie de subsistance masque, selon
lui, leur rationalité originale.
Il montre, au contraire, que leur organisation est fondée sur
la destruction volontaire des risques d’inégalité en
supprimant tout surplus de production et en attribuant
l’autorité politique à un chef soumis à des devoirs, mais ne
jouissant d’aucun droit. Il propose alors une distinction de
nature entre sociétés à pouvoir coercitif et sociétés à pouvoir
non coercitif.

Répondez aux questions suivantes:

Quelles sont selon Pierre Clastres, les valeurs à défendre


dans la civilisation humaine ?

Quel est votre avis sur la manière d’apprecier les sociétés


primitives actuelles en ce qui concerne leur importance
socio-historique ?

5. Émile Durkheim, (1858-1917), sociologue français qui


entre à l’ Ecole normale supérieure ou, avec toute une
génération d’intellectuels, il cherche à comprendre les
raisons du malheur social dont souffre la France. Il est le
fondateur de la sociologie moderne.
Dans son premier livre, qui était sa thèse, De la division du
travail social (1893), il définit une véritable typologie de la
vie en société, construite à partir de deux types possibles, la
solidarité mécanique, qui se caractérise par le fait que les
individus s'imitent les uns les autres en se conformant à une
société qui les transcende, et la solidarité organique, qui se
définit par la fusion des individus et de la société dans le
cadre d'une véritable division du travail. Il fonde la
spécificité de la sociologie dans les Règles de la méthode
sociologique (1895) : elle consiste dans l'observation des faits
sociaux et des faits physiques, dans la distinction du normal
et du pathologique, dans l'irréductibilité des faits sociaux à
d'autres faits, notamment psychologiques et biologiques. Son
ouvrage le Suicide (1897) a marqué des générations de
chercheurs, dans la mesure où Durkheim y a appliqué avec
rigueur sa méthode à un phénomène que l'on regardait
jusqu'alors comme individuel. Pour Durkheim, le taux de
suicide ne peut s'expliquer qu'à partir d'une analyse globale
de la société; il montre que celui-ci varie en proportion
inverse du degré d'intégration des groupes sociaux dont fait
partie l'individu. Dans les Formes élémentaires de la vie
religieuse (1912), il s'efforce de montrer que les
représentations religieuses sont en fait des représentations
collectives : l'essence du religieux ne peut être que le sacré,
tout autre phénomène (comme le transcendant) ne
caractérise pas toutes les religions. Le sacré, être collectif et
impersonnel, représente ainsi la société elle-même.
L'apport de Durkheim à la sociologie est fondamental en ce
sens que sa méthode, ses principes et ses études exemplaires,
comme celle sur le suicide, constituent jusqu'à nos jours les
bases de la sociologie moderne.

Répondez aux questions suivantes:


Quels sont les thèses majeurs d’Emile Durkheim ?
Quel est votre avis sur l’essence du religieux dans la société
actuelle ?
Justifiez la méthode sociologique de Durkheim.

6. Michel Foucault, (1926-1984), professeur au Collège de


France à partir de 1970, se situa aux centres d’intérêt tres
diversifiés (histoire, sociologie etc.) est le chef de file d’une
nouvelle génération de penseurs politiques dont le projet est
de penser le pouvoir et d’en démasquer toutes les
manifestations. Préférant décrire le pouvoir plutôt que
l’expliquer, Foucault s’attache a debusquer toutes le
relations de pouvoir qui sont au fondement de ce qu’il
appelle la “société disciplinaire” apparue au XVIIIe siècle et
dans laquelle nous vivons encore.
Il s'efforça de montrer que les représentations globales des
phénomènes sociaux et humains, constituent des unités
discursives spécifiques, susceptibles de changer radicalement
à mesure que les spécialistes adoptent des approches
différentes. Ses recherches s'inscrivent dans la lignée de la
pensée de Karl Marx, de Sigmund Freud et du positivisme
français.
Les deux philosophes qui influencèrent le plus la pensée de
Foucault furent Friedrich Nietzsche et Martin Heidegger.
On peut distinguer plusieurs périodes dans le
développement de la pensée de Foucault. Tout d'abord, dans
l'Histoire de la folie à l'âge classique (1960), qu'il rédigea
alors qu'il était lecteur de français à l'université d'Uppsala,
en Suède, il retrace comment, dans le monde occidental, la
folie, d'abord considérée d'inspiration divine, en vint à être
conçue comme une maladie mentale, une forme de
«déraison» qui nécessite l'isolement et l'enfermement. Dans
ce livre, où il tenta de dégager la spécificité de la folie, il
affirma : «Le langage est la structure première et dernière
de la folie; il en est la forme constituante.» L'œuvre
considérée comme la plus importante et la plus achevée de
Michel Foucault est les Mots et les Choses. Une archéologie
des sciences humaines (1966). Il y élabora une nouvelle
conception de la science historique, en énonçant les deux
concepts majeurs de sa pensée : la formation discursive,
constitutive du regard de l'homme sur lui-même et ses
propres conceptions en est le premier; la coupure
épistémologique, qui est le second concept majeur de
Foucault, est une rupture radicale, qui marque la disparition
de la précédente vision des choses et l'apparition d'une
nouvelle formation discursive. Dans l'Archéologie du savoir
(1969), il approfondit ces concepts.
La dernière période de la pensée de Foucault débuta avec la
publication de Surveiller et punir. Naissance de la prison en
1975. Cet ouvrage, qui porte explicitement sur la question de
savoir si l'emprisonnement est une punition plus humaine
que la torture, aborde plus généralement la façon dont la
société régit les individus en dressant leurs corps. Pour
Foucault, l'enfermement a pour objectif d'investir
«politiquement» les corps : par la douceur ou la violence, il
s'agit d'imposer la notion de norme. Ainsi, la notion de
délinquance est le produit direct de la prison. Les trois
derniers ouvrages de Foucault, Histoire de la sexualité,
tome I : la Volonté de savoir (1976), l'Usage des plaisirs
(1984) et le Souci de soi (1984), font partie d'une histoire de
la sexualité demeurée inachevée. Dans ces livres, Foucault
parcourt les étapes par lesquelles les individus, dans les
sociétés occidentales, en sont venus à se concevoir eux-
mêmes comme des êtres sexués et rapporte ce concept de
moi sexué à la vie morale et éthique de l'individu.
Dans tous les ouvrages de cette dernière période, Foucault
s'efforce de montrer que la société occidentale a engendré
une catégorie de pouvoir inédite, qu'il nomme biopouvoir,
c'est-à-dire un nouveau système de contrôle que les
conceptions traditionnelles de l'autorité sont incapables de
comprendre et de critiquer. Loin d'être répressif, ce
nouveau pouvoir accroît la vie. L'Histoire de la sexualité
traduit ainsi une «histoire des problématiques éthiques faites
à partir des pratiques de soi». Foucault résuma cette idée en
1984 dans les termes suivants : «Le sexe n'est pas une
fatalité; il est une possibilité d'accéder à une vie créatrice.»

Le bon coup d’oeil:


Commentez l’affirmation de Foucault: «Le sexe n'est pas
une fatalité; il est une possibilité d'accéder à une vie
créatrice.»
Après la lecture du texte ci-dessus:
Notez les idées les plus importantes de l’oeuvre de Foucault.
Expliquez sa conception de la science historique et discutez-
la.

7. Jürgen Habermas,(1929- ), philosophe et sociologue


allemand issu d’un milieu burgeois d’une petite ville de
province, il fait des études de philosophie à Göttingen,
Zürich et Bonn. Sa carrière universitaire se double d’une
grande activité journalistique dans la presse quotidienne et
dans des revues. Il appartinent à la “deuxième génération”
de la célébre école de Francfort ( avec Herbert M àrcuse) ou
ilapprend la sociologie et ou il est nommé professeur en
1964. ayant débuté dans les rangs de la gauche, il finit par
etre la cible de critiques de droite (qui veulent lui faire
endosser la responsabilité morale de la vague terroriste qui
secoue l’allemagne dans les années 1970) comme de gauche.
Habermas s'est livré dans son œuvre à une critique radicale
de l'idée selon laquelle la recherche scientifique moderne est
à certains égards objective et exempte de valeurs, et s'est
efforcé de montrer que ces positions sont au contraire
totalement imprégnées de valeurs et d'«intérêts
commandant la connaissance». La conception positiviste de
la connaissance va à l'encontre de l'idée de raison — issue
du siècle des Lumières — qui serait capable de bannir le
mythe, la superstition, la tyrannie et d'émanciper la société
humaine. Habermas soutient que les progrès techniques et le
développement de la bureaucratie qui l'accompagne n'ont
servi qu'à maintenir les institutions de l'État tout en
dépolitisant les citoyens. C'est ainsi que la raison et la
science sont devenues des instruments de domination et non
d'émancipation.
Habermas prévoit une époque où raison et connaissance
pourraient contribuer à l'amélioration pratique de la société.
Il envisage aussi une époque où la communication humaine
serait libérée de la domination de l'État. Les principaux
ouvrages de Habermas sont l'Espace public (1959-1962),
Théorie et pratique (1963), la Technique et la science comme
idéologie (1968), Raison et légitimité (1973) et Théorie de
l'agir communicationnel (1981).

Travail sur le tas:


Jürgen Habermas parle dans son oeuvre sur le rôle socio-
historique majeur de la connaissance et de la raison. Q’en
pensez vous ? Justifiez votre point de vue.

8...Antonio Gramsci, (1891-1937), théoricien marxiste et


homme politique italien, l'un des fondateurs du Parti
communiste italien. Il fait partie des membres fondateurs du
Parti communiste italien. Arrêté en 1926 sur ordre de
Mussolini, il est emprisonné jusqu’à ce qu’il meure de suites
de tortures onze années plus tard. C’est durant ce long
sejour carceral qu’il rédige ses Cahiers de prison, une oeuvre
qui influencera toute une génération de penseurs marxistes,
parmi lesquels le Français Louis Althusser
Né dans une famille de la petite bourgeoisie sarde, il
entreprit, à l'université de Turin, des études de philosophie
et d'histoire mais dut les abandonner en raison de sa
mauvaise santé. En 1916, il devint journaliste pour Avanti!,
le journal du Parti socialiste, puis lança, en 1919, avec
Palmiro Togliatti entre autres, l'Ordine Nuovo («Nouvel
Ordre»). L'année suivante, il participa au mouvement des
conseils ouvriers — premier pas, selon lui, vers un
gouvernement ouvrier —, qui tenta, sans succès, de se
rendre maître des entreprises à Turin et dans les villes
voisines. En janvier 1921, lors du congrès socialiste de
Livourne, il prit position en faveur de la scission qui devait
donner naissance au Parti communiste italien (PCI); il
travailla ensuite pour le Komintern, à Moscou et à Vienne.
De retour en Italie en 1924, il fut élu député et entra dans
l'opposition à la dictature de Benito Mussolini. Arrêté en
1926 par la police fasciste, et incarcéré en 1928, il mourut
dans l'hôpital d'une prison romaine le 27 avril 1937.
C'est en détention que Gramsci rédigea les Lettres de prison,
publiées pour la première fois entre 1948 et 1951. Il y
développe sa conception du marxisme en tant que
philosophie de la praxis. Son analyse des conditions de la
mutation des sociétés développées, dans lesquelles les classes
dirigeantes exercent non seulement une domination militaire
et politique, mais également intellectuelle et culturelle,
suscita l'intérêt de Jean-Paul Sartre et de Louis Althusser
notamment.

Exercices:
Imaginez une situation qui nécessite la rédaction d’une lettre
ouverte sur la domination des classes dirigeantes dans la
société roumaine actuelle. Rédigez-la.

Définissez la nature de la praxis.

9. Karl Jaspers, (1883-1969), Docteur en médecine,


enseignant en psychologie, ce philosophe allemand occupe
une chaire de philosophie à Heidelberg en 1922. Le fait
qu’il soit marié à une juive le prive de tout enseignement à
partir de 1937. Après la Seconde Guerre mondiale, il
recentre ses réflexions sur des thèmes plus spécifiquement
politiques : la nécessité d’un droit international, le
renforcement de l’unité de l’humanité par la circulation
illimitee de l’information afin d’acceder à une citoyenneté
mondiale.Ses principaux ouvrages sont Origine et sens de
l’histoire, De la verité et La Bombe atomique et l’avenir de
l’homme. Il est un des fondateurs de l'existentialisme dont
l'œuvre, comprenant trente ouvrages, influença la théologie,
la psychiatrie et la philosophie modernes.Dans son premier
ouvrage majeur, Psychopathologie générale (1913), il récusa
les prétentions scientifiques de la psychothérapie, les jugeant
déterministes et trompeuses. Il publia ensuite la Psychologie
der Weltanschauungen («Psychologie des conceptions du
monde», 1919), ouvrage dont l'importance particulière
réside dans son inventaire d'attitudes possibles envers la vie.
L'œuvre capitale de Jaspers, intitulée Philosophie (1932), en
trois volumes, présente sa vision de l'histoire de la
philosophie et introduit ses thèmes majeurs. Pour lui, la
philosophie est la pensée philosophique elle-même et non un
ensemble quelconque de thèses diverses. Sa philosophie
s'attache à explorer et à décrire les marges et les limites de
l'expérience. Il emploie le terme das Umgreifende
(«l'englobant») pour désigner les limites ultimes de l'être,
horizon indéfini de toute expérience possible, subjective et
objective, mais qui ne peut jamais être appréhendé
rationnellement. Existenzphilosohie («Philosophie de
l'existence») (1938-1971) est un autre ouvrage majeur. Le
terme Existenz désigne l'expérience indescriptible de la
liberté et de la possibilité qui constitue l'être authentique de
l'homme, qui prend conscience de l'englobant en faisant face
aux situations limites comme le hasard, la souffrance, le
conflit, la faute et la mort. Jaspers écrivit aussi
abondamment sur la menace à la liberté de l'homme que
présentent la science moderne et les institutions
économiques et politiques modernes. Parmi ses écrits
politiques, la Culpabilité allemande (1946) rencontra un large
écho. Sa correspondance (1926-1969) avec la philosophe
américaine d'origine allemande Hannah Arendt révèle
l'influence que Jaspers exerça sur la pensée contemporaine.

À faire:

Présentez les traits spécifiques de la philosophie de Jaspers.

Essai:
Les menaces à la liberté de l’homme.

Un autre essai:
L’homme et les situations limites.

10. Le philosophe allemand Hans Jonas, (1903-1993), a été


l’élève de Husserl et d’Heidegger. Il enseigne à Jerusalem,
au Canada, à New York et Munich. Son chef-d’oeuvre, Le
Principe responsabilite, publié en 1979, connaît un succès
réténtissant et s’est également attire de nombreuses
critiques. avec Le Principe responsabilite(Das Prinzip
Verantwortung, 1979) c’est un nouvel espace dans le champ
des idées politiques qui reçoit ses lettres de noblesse : le
devoir de l’homme d’aujourd’hui envers la nature au nom
de sa responsabilité a l’égard des générations
futures.apparaît ainsi un nouvel imperatif écopolitique : <<
agis de façon que les effets de ton action ne soient pas
destructeurs pour la possibilité future d’une vie
authentiquement humaine sur Terre.>>
Au terme d’études en philosophie, en théologie et en histoire
de l’art, Jonas rédige en 1928 une thèse sur la gnose («le
Concept de gnose»), sous la direction de Heidegger et
Bultmann. Après la prise du pouvoir par Hitler en 1933, il
doit fuir les persécutions antisémites du régime nazi. Il
enseigne à partir de 1955 à la New School for Social
Research de New York.
Jonas rédige ses premiers ouvrages à la lumière de la
philosophie antique, traitant notamment de la gnose et de
saint Augustin. Il s’intéresse plus particulièrement aux
fondements de la pensée gnostique et à son enracinement
dans l’existence (Dasein) de l’Homme (Gnosis und
spätantiker Geist, «la Gnose et l’esprit de l’Antiquité»,
1934).
Il cherche ensuite à déterminer comment l’Homme peut
affirmer son humanité de façon identique dans des contextes
historiques très divers. Dans son questionnement sur
l’évolution de nos modes d’action au sein de la civilisation
technologique, Jonas s’attache alors à démontrer que
l’homme moderne doit lui aussi aspirer à une existence
propre, mais en tendant néanmoins vers un élargissement de
ses connaissances dans le domaine des sciences naturelles, et
en étant associé au progrès scientifique et technique. Cette
idée passe par une remise en question de l’éthique : Jonas
défend l’idée d’un «droit de la nature», selon lequel la
liberté d’action dévolue à l’Homme doit être conciliable avec
l’épanouissement de la nature (Organismus und Freiheit,
«Organisme et liberté», 1973)

Justifiez la conception de Hans Jonas concernant l’essence


de l’Homme dans des contextes historiques très divers.

Commentez l’expression de Jonas: “le droit de la nature”.

Argumentez votre point de vue sur l’avenir de l’humanité en


concordance avec les conditions de vie.

11. Franz Kafka, (1883-1924), écrivain tchèque d'expression


allemande, dont les récits, réalistes et fantastiques en même
temps, révèlent un monde angoissant et sombre. Fils d’un
riche commerçant juif, ce romancier effectue sans
enthousiasme des études de droit puis gagne sa vie comme
employé de bureau, activité qui lui est rapidement
insupportable. En dehors de ses heures de bureau, il écrit
frénétiquement et laisse une des oeuvres les plus marquantes
du XX siècle. Dans la nuit du 22au 23 décembre 1912, en
moins de huit heures, il rédige une de ses plus admirables
nouvelles, Le Verdict. Ses principaux récits, Le Procès et Le
Château, font entrer le lecteur dans un univers de l’ absurde
qui est une des plus impressionnantes descriptions et l’une
des plus virulentes critiques du monde de la bureaucratie.
Écartelé entre son besoin impérieux d'écrire et son métier
d'employé de bureau, entre son attachement et ses griefs au
père, Kafka a tiré de sa propre expérience les thèmes
majeurs de son œuvre. Les héros de ses romans subissent,
impuissants, l'hostilité d'un système politique et social
absurde. L'adjectif «kafkaïen» est d'ailleurs entré dans le
langage pour désigner une situation inextricable, une
atmosphère oppressante, un mécanisme (bureaucratique,
social ou politique) dans lequel l'homme est pris au piège.
Une grande partie de l'œuvre de Kafka fut publiée contre sa
volonté. En effet, l'écrivain, convaincu de n'avoir aucun
talent littéraire, avait demandé à son ami Max Brod de
brûler, après sa mort, les manuscrits du Procès (posthume,
1925), du Château (posthume, 1926) et de l'Amérique
(posthume, 1927). Max Brod décida au contraire de les
publier. Presque méconnu de son vivant, banni par les nazis,
Kafka ne fut découvert que dans les années 1950. Il occupe
depuis lors une place capitale dans la littérature moderne.
Le style de Kafka, fantastique dans les œuvres de jeunesse,
de plus en plus réaliste avec la maturité, tient à la fois de
l'expressionnisme et du surréalisme. La solitude, la
frustration, l'angoisse, la culpabilité sont présentes dans
l'ensemble de son œuvre. Comme Kierkegaard, qu'il a
beaucoup lu, Kafka fait de l'angoisse l'expérience
fondamentale de l'homme. Ses héros, souvent désignés par
une simple initiale — Joseph K. dans le Procès (1925),
l'arpenteur K. dans le Château (1926) —, tentent, en vain, de
comprendre leur sort. Ils subissent, comme le condamné de
la Colonie pénitentiaire (1919), l'emprisonnement et la
torture, mais aussi l'exclusion, dans un monde qui ressemble
terriblement au monde réel mais qui, en même temps, est un
monde de cauchemar.
Dans le Château, roman inachevé, l'arpenteur K. souhaite
s'installer dans un village et y exercer son métier, mais le
pouvoir arbitraire d'un comte mystérieux, retiré dans son
château, l'en empêche. K. tente alors de lutter pour obtenir
gain de cause, mais l'hostilité des fonctionnaires du château
et des villageois le voue à l'échec. La lutte vaine de K. pour
être accepté au sein d'une communauté humaine ressemble à
celle de Joseph K., héros du Procès qui, un matin, se voit
accusé d'un crime qu'il n'a pas commis. L'un et l'autre sont
mis au ban de la société pour des raisons qu'ils ne
connaissent pas; quoi qu'ils tentent pour se défendre, ils se
trouvent écrasés et destitués de toute dignité d'homme et de
citoyen par la machine administrative. Quant à Grégoire
Samsa, le modeste commis voyageur qui, un matin, se
réveille transformé en blatte (la Métamorphose), il est rejeté
par son père, puis par toute sa famille, et meurt dans
l'indifférence générale, livré au cauchemar de sa situation. À
partir de son expérience particulière de la solitude et de la
marginalité, Kafka sut exprimer dans chacun de ces récits le
déchirement fondamental entre l'homme et le monde.

Lisez le Procès et le Château pour:

identifier les étapes de définir l’angoisse.


présenter la manière d’exprimer le déchirement
fondamental entre l’homme et le monde.
trouver d’autres exemples pour illustrer l’angoisse.

12. Jakobson, Roman (1896-1983), un des plus grands


linguistes du XXe siècle. Originaire de Moscou, Jakobson
s'installa à Prague en 1920. Il contribua à la fondation du
Cercle linguistique de Prague en 1926, dont il devint le vice-
président
Jakobson a eu une grande influence sur le développement
d'une approche linguistique spécifique, appelée par la suite
«stylistique linguistique». Il est particulièrement célébre
pour ses travaux en phonologie structurale, sa théorie des
traits distinctifs étant souvent considérée comme son apport
le plus brillant. Cette théorie établit que les traits distinctifs,
c'est-à-dire des unités plus petites que le segment (phonème),
sont d'importants facteurs à prendre en compte lors d'une
analyse phonologique, dans la mesure oů ils sont révélateurs
de la façon dont sont organisés les sons de la langue. Il est
également l'auteur d'importants travaux sur l'acquisition de
la phonologie chez l'enfant, sur l'aphasie et sur la
linguistique slave. Ses principaux ouvrages sont
Kindersprache, Aphasie und allgemeine Lautgesetze (Langage
enfantin et Aphasie, 1941), Preliminaries to Speech Analysis,
avec Gunnar Fant et Morris Halle, 1952), Fundamentals of
Language («les Principes essentiels du langage», 1956), The
Sound Shape of Language («la Forme sonore du langage»,
1979), et ses Selected Writings («Oeuvres choisies») en huit
volumes (1962-1985). Une anthologie de ses travaux est
parue en français sous le titre d'Essais de linguistique
générale, 2 volumes, 1971).

13. Né à Prague d’une famille juive germanophone, Hans


Kelsen, (1881-1973) grandit à Vienne ou il fait ses études à
la Faculté de droit. Nommé professeur à cette même
faculté, il est j’initiateur du courant majeur de la
philosophie contemporaine du droit, appelé
<normativisme> ou <école de Vienne>. En 1918 il se voit
confier la redaction d’un project de Constitution qui
deviendra, à quelques modifications près, la Constitution
autrichienne. L’originalite de celle-ci réside dans
l’instauration d’une cour constitutionelle a laquelle il siegera
en tant que membre à vie et qui sera restaurée après la
Seconde Guerre mondiale. a partir de 1933, il se réfugie à
Genève ou il enseigne à l’Institut des hautes études
internationales. Contraint de quitter la Suisse au début de la
guerre, il part aux Etats-Unis ou il enseigne dans les
prestigieuses universités de Harvard et Berkeley.. Il fut le
principal représentant de l'école juridique normativiste.
Philosophe du droit autant que juriste, Kelsen mit l'accent
sur la notion de norme, issue de la loi naturelle mais investie
d'une valeur sociale, comme fondement de l'ordre juridique.
Dans son ouvrage le plus célèbre, Reine Rechtslehre (1934;
Théorie pure du droit), il entend démontrer comment la
science du droit doit se fonder sur l'étude du droit positif,
lui-même déterminé par l'ensemble des normes. À partir de
chaque loi, il est ainsi possible de remonter à une autre loi,
laquelle assure sa validité, jusqu'à ce qu'on parvienne à celle
qui va les valider toutes en dernier ressort, la «norme
fondamentale», en allemand Grundnorm. Une décision de
justice émanant d'une juridiction est validée par la loi
écrite : c'est elle qui doit indiquer au tribunal le sens de sa
décision. Le corps législatif tient pour sa part le pouvoir de
faire les lois de la constitution, qui tient elle-même sa
puissance normative du Grundnorm. Une telle conception,
qui fait de la Constitution la norme positive suprême de
l'État de droit, fonde le développement du contrôle de
constitutionnalité qui fut introduit dans plusieurs pays
d'Europe (dont l'Allemagne et la France) après la Seconde
Guerre mondiale

Argumentez l’importance de la Constitution pour l’Etat.

Discutez la notion de norme.

14..Petr Alekseïevitch Kropotkine, prince (1842-1921),


géographe russe, qui fut le principal théoricien du
mouvement anarchiste. Membre de l’aristocratie russe, ce
geographe est également l’un des principaux théoriciens
anarchistes. Officier d’un régiment cosaque en Siberie, il
quitte l’ armee en 1866 et entame des études universitaires.
En 1872, il quitte la Russie pour l’Europe, adhère à
l’assemblée internationale des travailleurs en Suisse.
Retourne en Russie, il est condamné pour activité s
subversives et emprisonné pendant deux ans. a sa libération,
il rejoint la Suisse ou il fonde le journal La Révolte avec
Elisee Reclus. Expulsé de Suisse, incarceré en France, il
échoue à Londres ou il rédige ses mémoires (autour d’une
vie). Quand éclate la révolution russe en 1917, il décide de
rentrer sur son sol natal, prend rapidement ses distances par
rapport à Lénine et au bolchévisme et meurt le 1er fevrier
1921. Son enterrement a donné lieu au dernier
rassemblement anarchiste en Russie
Le thème central que développa Kropotkine dans ses
nombreux écrits a trait à l'abolition de toute forme de
gouvernement en faveur d'une société communiste,
fonctionnant uniquement sur le principe de l'entraide et de
la coopération, et non par le biais des institutions
gouvernementales. Il écrivit tant en français qu'en anglais et
laissa des œuvres telles que Mémoires d'un révolutionnaire
(1885); Champs, Usines et Ateliers (1899); Terreur en Russie
(1909) et Éthique, origine et développement (1924).

Discutez les origines possibles de l’anarchisme.

Commentez la relation entre l’anarchisme et le


communisme.

15. Ne Vladimir Ilitch Oulianov, Lénine (1870-1924), homme


politique russe, dictateur sur la fin de sa vie, est également le
grand theoricien de la révolution bolchevique. Son ouvrage
principal, L’Etat et la Revolution, date de 1917., l’année
même où triomphe le bolchevisme en Russie. Cet ouvrage est
à la fois le manifeste et le texte fondateur du mouvement
communiste. Il est un manuel à l’usage des combattants et
des cadres du mouvement. L’Etat et la Révolution se veut
aussi une vulgarisation de la doctrine de Marx et Engels, ou
plutôt la démonstration de la conformité de l’insurrection
bolchévique avec la doctrine de Marx.
En 1902, il formula la première théorie d'un parti marxiste,
en tant que directeur du combat politique du prolétariat
dans le texte intitulé  Que faire ? La thèse soutenue par
Lénine concernant le caractère essentiel d'une révolution
menée par des professionnels fut à l'origine d'une fracture à
l'intérieur même du Parti ouvrier social-démocrate russe qui
finit par se diviser lors de son IIe Congrès (1903). Sa fraction
la plus radicale obtint une courte majorité au Congrès, d'où
le mot «bolchevik», (en russe pour «majorité») qui lui fut
appliqué. Les membres de l'opposition modérée, furent
nommés «mencheviks» (en russe pour «minorité»). Les
querelles entre ces deux courants dominèrent la politique du
Parti jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Entre 1907 et 1917, Lénine vécut en Europe des années
difficiles. Il s'engagea dans plusieurs polémiques avec les
mencheviks dont il critiquait l'opportunisme, leur attribuant
la responsabilité de l'échec de la révolution de 1905. Il
continua à approfondir la pensée de Marx par une analyse
critique de la dialéctique hégélienne. C'est à cette époque
qu'il rédigea son plus célèbre tract philosophique,
Matérialisme et Empiriocriticisme (1909), dans lequel il
écrivait que «la continuation de l'œuvre de Hegel et de Marx
doit consister dans l'élaboration dialectique de l'histoire de
la pensée humaine, de la science et de la technique».
Le déclenchement de la Révolution russe de février 1917 le
surprit, mais il réussit à traverser l'Allemagne dans un train
blindé pour rejoindre son pays. Son arrivée spectaculaire à
Petrograd eut lieu un mois après la rébellion soulevée par les
ouvriers et les soldats, qui permit de renverser le régime
tsariste. Lénine proclama : «Sans théorie révolutionnaire,
pas de mouvement révolutionnaire.» Dans ses Thèses d'avril,
il affirma que seuls les soviets pouvaient répondre aux
espoirs, aux aspirations et aux besoins des ouvriers et des
paysans russes. Sous le slogan «Les pleins pouvoirs aux
soviets», la conférence du Parti bolchevique accepta son
programme.
Son ouvrage principal, L’Etat et la Revolution, (1917) est à la
fois le manifeste et le texte fondateur du mouvement
communiste. Il est un manuel à l’usage des combattants et
des cadres du mouvement, une vulgarisation de la doctrine
de Marx et Engels, ou la demonstration de la conformité de
l’insurrection bolchevique avec la doctrine de Marx.
Lénine ne fut pas un grand philosophe mais un brillant
penseur et un stratège révolutionnaire dont le réalisme
clairvoyant permit aux bolcheviks de s'emparer du pouvoir
et de le conserver. Lucide, Lénine a jugé son œuvre. Il en a
mesuré la portée et les réalisations mais il a aussi vu les
dangers à venir, essayant de les pallier en modifiant à de
nombreuses reprises le cours de sa
politique.Internationaliste convaincu, Lénine enrichit le
marxisme de ses analyses sur l'impérialisme et la possibilité
d'étendre la révolution aux pays du tiers-monde. Son
système de pensée donna naissance à l'idéologie marxiste-
léniniste qui fut adaptée de très nombreuses manières, que
ce soit par Staline qui l'appauvrit au seul bénéfice de son
pouvoir personnel, de Mao Zedong qui en donna une version
nationale et asiatique ou encore de l'Albanie de Enver
Hoxha qui en fit un modèle d'orthodoxie et de dictature
prolétarienne

Exercices proposés:

Reconstituez les étapes de l’oeuvre théoriques de Lénine.

Discutez les influences idéologiques de Lénine sur l’évolution


de la politique russe’
Présentez, par écrit, un aspect du thème “Lénine et la
concrétisation du marxisme”.

16. Claude Lévi-Strauss est l’un des grands penseurs du


XX-e siècle. Il est né en 1908 et après ses études de
phiplosophie, il s’est tourné vers l’ethnologie: en 1935, il
part pour Brésil comme professeur de sociologie à
l’Université de São Paolo. Au cours des années qui vont
suivre, il va étudier les tribus indiennes de l’Amazonie. C’est
le récit de ses voyages à l’intérieur de ces sociétés dites
“primitives” qu’il racontera, en 1955, dans le livre qui l’a
rendu célèbre, Tristes Tropiques. Exilé à New York entre
1941 et 1945, Il s’attache à une réflexion théorique sur les
systèmes matrimoniaux dans Les structures élémentaires de
la parenté, paru en 1949. Avec ce livre et avec les quatre
volumes des Mythologiques, il acquiert une influence
considérable en tant que théoricien structuraliste.
Marqué par l'oeuvre d'Émile Durkheim et surtout par la
linguistique structurale de Roman Jakobson, il jeta les bases
de sa méthode dans un article intitulé «L'analyse structurale
en linguistique et en anthropologie» (1945) qu'il reprit plus
tard dans l'Anthropologie structurale (1958, suivi de
l'Anthropologie structurale 2, en 1973). Il y pose en effet
comme principe que «la notion de structure sociale ne se
rapporte pas à la réalité empirique, mais aux modèles
construits d'après celle-ci. Ainsi apparaît la différence entre
deux notions […], celle de structure sociale et celle de
relations sociales. Les relations sociales sont la matière
première employée pour la construction des modèles qui
rendent manifeste la structure sociale elle-même.»
Dans Race et Histoire (1952), Lévi-Strauss a donné au
structuralisme la dimension d'un humanisme en montrant
que le racisme et męme l'ethnocentrisme reposent sur une
confusion entre le biologique et le culturel. Parmi ses
derniers ouvrages, on peut citer le Regard éloigné (1983), la
Potière jalouse (1985), De près et de loin (1988), Histoire de
lynx (1991).

Commentez l’affirmation de Lévi-Strauss: “La véritable


contribution des cultures ne consiste pas dans la liste de leurs
inventions particulières, mais dans l’écart différentiel qu’elles
offrent entre elles. “

17. Universitaire allemand, élève de Heidegger, Herbert


Marcuse, (1898-1979), émigre aux Etats-Unis en 1934 et
travaille à Columbia University, puis a Harvard et Brandel.
Sa période allemande est marquée par une participation
active à l’école de Francfort (ou il se lie avec Theodor
Adorno, Horckheimer et Walter Benjamin), tandis que sa
période americaine le voit connaître un succès phénomenal
et inattendu apres la parution de Eros et civilisation en 1958,
ouvrage qui tente de concilier freudisme et marxisme dans
une critique de la société capitaliste occidentale de l’après-
guerre. Il devient le modèle du philosophe contestataire
d’extrême gauche et le maître à penser de la Beat
Génération. L’Homme unidimensionnel (1966) finit
d’asseoir sa réputation. Dénonciation de l’utopie capitaliste,
défense d’une contre-culture incarnée par les minorités
ethniques et la jeunesse contestataire de la fin des années
1960, tels sont les thèmes de bataille du dernier Marcuse. Le
mouvement estudiantin de la fin des années 1960 se reconnut
dans la pensée politique de Marcuse, qui soutenait que pour
résoudre certains problèmes sociaux, il convenait de freiner
le processus démocratique. Il affirmait que le plus grand défi
qui serait dans l'avenir jeté à l'ordre établi émanerait des
étudiants et de groupes minoritaires plutôt que des
travailleurs qui, selon lui, étaient en passe d'entériner le
statu quo. Sa philosophie sociale est exposée dans Éros et
Civilisation (1955) et l'Homme unidimensionnel (1964).

Commentez le dicton de Blaise Pascal: “Le moi est


haïssable”.

La jeunesse contestataire, l’utopie capitaliste, la défense de


la culture des minorités ethniques – commentez les répères
de Marcuse.

18. Charles Maurras, (1868-1952), penseur et homme


politique français d’origine provençale, atteint de surdité
dans sa jeunesse, cet épisode douloreux lui fait prendre la foi
chrétienne. Dès 1890, dans la Gazette de France, Maurras se
fait remarquer par ses écrits qui appellent à un
renouvellement de la pensée monarchiste et traditionnaliste.
Son influence sur le Comité d’action française est très
importante puisqu’il oriente ce mouvement vers un
nationalisme intégral antiparlementariste, notamment dans
son Enquête sur la monarchie. Il débuta comme journaliste
en 1886.
C'est à cette époque qu'éclata l'affaire Dreyfus, au cours de
laquelle Maurras affirma sa foi en une monarchie
autoritariste et nationaliste. Dès 1899, il fonda le groupe de
l'Action française et le quotidien du même nom, dont
l'idéologie se fit progressivement de plus en plus fasciste et
antisémite. Sympathisant du maréchal Pétain pendant
l'Occupation, Charles Maurras fut emprisonné à la
Libération. Il termina ses jours en Touraine, où il mourut le
16 novembre 1952.
Le goût de Charles Maurras pour la Grèce antique lui
inspira l'ouvrage Barbarie et poésie (1925), où il critiquait le
romantisme. La même année, il fit paraître son recueil
poétique, la Musique intérieure.
Ses convictions politiques lui dictèrent un certain nombre
d'ouvrages, parmi lesquels Enquête sur la monarchie (1900)
et l'Avenir de l'intelligence (1900), qui auront une certaine
influence sur la pensée du conservatisme français (voir
Droite).
Exercice:
Rédigez une plaidoirie pour ou contre la monarchie.

19. Maurice Merleau-Ponty, (1908-1961), élève à l’Ecole


normale supérieure de 1926 a 1930, admis a l’agrégation de
philosophie en 1930, professeur aux lycées de Beauvais puis
Chartres, il enseigne à l’Ecole normale supérieure (ou son
influence est tres grande) a partir de 1935. Maître de
conférences puis professeur titulaire à l’université de Lyon
puis à la Sorbonne, il anime la revue Les Temps modernes
qu’il a fondée avec Jean-Paul Sartre. C’est en 1947 qu’il
publie Humanisme et Terreur, recueil d’articles qui reçoit
un accueil passionné et très divisé.
Si Merleau-Ponty est avant tout un brillant
phénoménologue, écrivain de la perception et du rapport de
l’homme au monde, ses brèves incursions dans le domaine
de la pensée politique ont été marquantes pour la génération
de l’après guerre. Humanisme et Terreur est une reflexion
critique sur les différentes formes que la violence politique
peut prendre, parmi lesquelles la violence communiste. Sur
ce sujet, qui a provoqué sa rupture avec Sartre (il quitte Les
Temps modernes en 1953), il affirme, au vu des purges et des
procès du régime sovietique, que l’on ne saurait etre
communiste mais, paradoxalement, que l’on ne saurait être
anticommuniste non plus, tant le marxisme constitue
l’humanisme le plus conséquent. de Husserl et la
Gestalttheorie (théorie de la forme), dont il tirera une pensée
originale orientée vers l’étude du rôle du sensible et du corps
dans l’expérience humaine de connaissance du monde.
Ouvrages philosophique majeurs : la Structure du
comportement (1942) et la Phénoménologie de la perception
(1945). Il reproche à la science son explication aride des
phénomènes, et à la psychologie d’occulter la subjectivité
dont sont empreintes les données qu’elle a recueillies.
À la naïveté de la prétendue objectivité de la science,
Merleau-Ponty oppose la naïveté subjective du penseur, qui
doit «formuler une expérience du monde, un contact avec le
monde qui précède toute pensée sur le monde» (Sens et Non-
Sens, 1948).
Percevoir, c’est percevoir du sens; toute sensation est déjà
engagée dans le sens. L’ego ne peut donc se constituer que
dans l’intersubjectivité : contrairement à Sartre, Merleau-
Ponty rejette la notion de conscience pure et transparente à
elle-même, désincarnée.
Ces réflexions sur le sujet voyant et visible mènent tout
naturellement Merleau-Ponty à s’intéresser aux œuvres
d’art. Dans l’Œil et l’Esprit (1961), comme dans son ouvrage
inachevé, le Visible et l’Invisible (1964), le philosophe
cherchera à construire une ontologie du sensible.
Humanisme et Terreur est une réflexion critique sur les
différentes formes que la violence politique peut prendre,
parmi lesquelles la violence communiste. Sur ce sujet, qui a
provoqué sa rupture avec Sartre (il quitte la revue Les
Temps modernes en 1953), il affirme, au vu des purges et des
procès du régime soviétique, que l’on ne saurait être
communiste mais, paradoxalement, que l’on ne saurait être
anticommuniste non plus, tant le marxisme constitue
l’humanisme le plus conséquent.

Rédigez un essai tout en partant de l’affirmation de


Merleau-Ponty:
La naïveté du penseur doit “formuler une expérience du
monde, un contact avec le monde qui précéde toute pensée
sur le monde”(Sens et Non-Sens,1948).
20John Rawls (1921- ), philosophe américain et penseur
politique connu pour sa théorie de la «justice équitable».
Professeur à la faculté de philosophie de l’université de
Harvard. En 1971, il devient, avec la publication de sa
Théorie de la justice, la figure majeure de la philosophie
morale et politique anglo- americaine. L’importance de son
oeuvre peut etre jugée d’après les innombrables critiques
(venant de Sandel, Nozick, Harsanyi notamment), reponses
et débats qu’elle a suscités. Cherchant é repondre a la
question <qu’est-ce qu’une société juste?>, il s’inspire de
Locke et de Rousseau en recourant lui aussi a un mythe
proche du contrat social, la position originelle soumise au
<voile d’ignorance>, c’est-a-dire: imaginons que nous
devions decider tous ensemble des principes fondateurs de la
société la plus juste possible . Pour parvenir a un decision
nationnelle et universelle, nous devons faire abstraction de
notre situation dans la société actuelle et choisir des
principes independemment de notre place dans la future
société. Cette procedure amène naturellement a choisir un
Système social qui soit le plus favorable aux défavorisés,
puisque rien n’exclut a priori que nous en fassions partie.
On le voit, tandis que Locke et Rousseau se servaient de
l’idée de contrat pour justifier l’autorité politique, Rawls y a
recours pour établir les principes de la justice sociale.
Rawls prétend qu’il serait injuste de choisir des principes de
justice en fonction de notre position dans la société ou de nos
talents. Quant aux inégalités sociales, elles doivent être à
l’avantage des membres les plus défavorisés de la société.
Dans Libéralisme politique, Rawls défend ces principes et
examine comment ils pourraient être durablement acceptés
par ceux qui ont des conceptions différentes de la notion du
bien. La théorie de Rawls se fonde sur des idées intuitives de
base sur le respect de l’équité politique et la société
envisagée comme un juste système de coopération.

Répondez à la question suivante et argumentez votre


réponse:
Que signifie “une société juste” ?

Quels sont les éléments majeurs de la philosophie de Rawls ?

21..Jean-Paul Sartre, (1905-1980), philosophe, dramaturge,


romancier et journaliste politique français qui fut une
personnalité majeure de la vie intellectuelle française de la
seconde moitié du XXe siècle et la figure de proue de
l’existentialisme. Cet ecrivain et philosophe français fut
eleve en classes preparatoires au lycee Louis-le-Grand avant
d’etre recale puis reçu premier a l’agrégation de philosophie
(devant Simone de Beauvoir, sa compagne). Professeur de
philosophie au Havre puis au lycée Pasteur (Paris) a la veille
de la Seconde Guerre mondiale, il est l’auteur de
nombreuses oeuvres littéraires (récits, romans, pièces de
theatre) et de quelques ouvrages philosophiques. Menant
une vie anticonventionnelle pour l’époque il loge à l’hotel, vit
en union libre), il passe assez confortablement la période de
l’Occupation, adhère ardemment au communisme et
soutient l’Union soviétique (visite enthousiaste en 1954,
dénonciation des << rats visqueux >> de l’anticommunisme
dans Les Communistes et la Paix). Il critique le courant
Socialisme ou Barbarie crée par Lefort et Castoriadis qui,
plus lucides, ont pris leurs distances avec les régimes
bureaucratique de bloc de l’Est. Quelque peu refroide-mais
pas révolte pour autant-par l’invasion soviétique de
Budapest en 1956, il déclare vouloir contribuer à la
destalinisation du Parti communiste français
Sartre connut la célébrité en publiant un roman, la Nausée
(1938) et des nouvelles, le Mur (1939) et l’Enfance d’un chef.
La Nausée est un roman philosophique où est présentée
l’expérience de la contingence, c’est-à-dire le fait pour
l’homme d’être, sans justification, au même titre que les
objets du monde. Cette expérience est vécue comme une
nausée que subit Antoine Roquentin, le personnage
principal.
La publication de l’Être et le Néant en 1943 et la
représentation de deux de ses pièces, les Mouches en 1943 et
Huis clos en 1944, firent de lui un des grands représentants
de la philosophie de la liberté et des idées de la Résistance. À
la fin de la guerre, Sartre abandonna l’enseignement et
fonda les Temps Modernes en 1945 qui deviendra une revue
importante de la gauche intellectuelle. Son contenu sera
essentiellement politique.
Sartre fut la figure principale de l’existentialisme athée à
partir des années cinquante. Il a laissé un étonnant récit
autobiographique dans lequel il relata son enfance et sa
venue à l’écriture, les Mots (1964).
Le travail philosophique de Sartre est marqué par l’école
phénoménologique allemande qu’il découvrit à Berlin dans
les années trente. La Transcendance de l’ego, publié en 1937,
témoigne déjà de son intérêt pour cette approche, puisqu’il y
critique la notion de sujet transcendantal telle qu’elle
apparaît chez Kant et chez Husserl. Sartre considère qu’on
peut faire l’économie d’un concept de «je» comme principe
d’unification fondateur de la conscience d’objet. Cet intérêt
pour la phénoménologie est aussi apparent dans ses œuvres
consacrées à l’Imagination (1936) et à l’Imaginaire (1940).
Le second de ces textes présente une théorie de la conscience
imageante (c’est-à-dire productrice d’images). L’imaginaire
est une disposition de la conscience intentionnelle qui
consiste à former des images en s’extrayant du réel, qui est
l’objet de la perception. Sartre insiste sur la fonction
irréalisante de la conscience imageante et l’oppose
fermement à la conscience perceptive. En effet, l’objet de la
première est absent, alors que celui de la seconde est présent.
Sartre soutient que ces deux types de conscience ne peuvent
être mis en œuvre simultanément.
L’œuvre philosophique la plus célèbre de Sartre est
certainement l’Être et le Néant qui est une réflexion sur les
rapports entre la conscience et la liberté. Dans son
surgissement premier, la conscience a à la fois conscience
d’être et conscience qu’elle n’est pas ce dont elle a
conscience. Cette étape est celle du cogito (voir Descartes,
René) préréflexif. Sartre appelle l’en-soi ce qui est et que la
conscience appréhende comme différent d’elle-même. L’en-
soi est pure coïncidence avec lui-même. Ce qui caractérise,
en revanche, la conscience, c’est l’être-pour-soi, à savoir la
distance par rapport à soi-même. L’être propre de la réalité
humaine, qui se présente sur le mode de l’attente, de
l’angoisse et du regret, est remise en cause de son être en
tant que réalité, c’est-à-dire négation de l’en-soi. Dans cette
négation, le pour-soi se saisit comme liberté en faisant
l’expérience de l’indétermination des possibles. La liberté est
vécue comme angoisse. À ce moment, la conscience fait
l’expérience de la mauvaise foi et de l’esprit de sérieux, qui
sont deux façons de fuir la liberté. Cette analyse débouche
sur une pensée de la nécessité de la liberté et de la situation
historique de l’homme. L’étape suivante consiste à examiner
le statut d’autrui dans la constitution de la conscience.
J’affronte l’existence d’autrui, ce non-moi qui n’est pas un
objet, dans l’expérience du regard. Le regard de l’autre
m’objective et me dépossède du monde. Le fondement de la
relation à autrui est le conflit.

Rédigez un essai sur le thème de l’imaginaire.

Lisez un livre de Sartre (au choix) et présentez les idées


structurales du contenu.

22. Ferdinand de Saussure, (1857-1913), linguiste suisse,


originaire de Genève. Son oeuvre la plus importante publiée
de son vivant est le Mémoire sur le système des voyelles dans
les langues indo-européennes, qu'il écrivit à l'âge de vingt
ans. Il y démontrait, d'après les défauts de concordance
entre les sons dans certains mots des diverses langues indo-
européennes alors connues, l'existence dans la langue proto-
indo-européenne de trois phonèmes supplémentaires
disparus dans toutes ses descendantes. Cette démonstration
fut à l'époque vivement critiquée par les spécialistes de son
domaine, mais elle fut confirmée de façon éclatante en 1915,
lorsque fut déchiffré le hittite, langue indo-européenne écrite
en caractères cunéiformes, qui avait préservé deux des trois
phonèmes prévus par Saussure dans les mots męme oů il
avait conjecturé leur présence. On a souvent comparé cette
découverte géniale à celle, due à l'astronome Le Verrier, de
l'existence et de la position de la planète Neptune, par des
calculs basés sur l'irrégularité des orbites des autres
planètes. Saussure devint professeur de sanskrit et de
grammaire comparée à l'université de Genève en 1891. C'est
surtout son Cours de linguistique générale (1916), reconstitué
après sa mort à partir de notes de ses élèves, qui le rendit
célèbre et lui vaut parfois d'ętre appelé le «père du
structuralisme» : il a rendu explicites les implications de
l'approche structuraliste du langage, opéré une série de
distinctions théoriques majeures qui constituent le
fondement du structuralisme et de la sémiotique, par
exemple la distinction entre «langue» et «parole», entre
dimensions «syntagmatique» et «paradigmatique», entre
«synchronie» et «diachronie», et entre «signifiant» et
«signifié». Son oeuvre a également eu d'importantes
répercussions en dehors du courant principal de la
linguistique, notamment en anthropologie, en histoire et
dans le champ de la critique littéraire.

Quels sont les répères les plus importants de l’oeuvre de


Saussure ?

Définissez le structuralisme.

23..Léon Trotski, (1879-1940), penseuret homme politique


russe, qui fut l'un des principaux acteurs de la Révolution
russe, puis l'un des dirigeants de l'Union soviétique, jusqu'à
son éviction par Joseph Staline, qui le contraignit à l'exil.
Il crée l’Union ouvrière de Russie méridionale, est
emprisonné, deporté; il en profite pour lire les oeuvres de
Lénine. Il s’évade, milite, est élu à la présidence du soviet de
Saint-Petersbourg après les événements de 1905. Exilé à
Londres, puis a Vienne, ou il publie la Pravda à partir de
1908, il tourne en Russie et adhère au parti bolchevique en
1917. Nommé commissaire aux Affaires etrangères puis
commissaire à la Guerre, il organise la fameuse Armée
rouge. En 1926, il s’oppose (en compagnie de Kamenev et de
Zinoviev) à Staline qui le lui fait payer: exclu du Bureau
politique, du Comité central puis du Parti communiste (PC),
il est deporté en 1928, échappe de peu a l’exécution, puis est
expulsé en Turquie en 1929. En exil, il publie La Révolution
dégénérée, La Révolution trahie qui sont autant de
manifestations de son opposition à la stalinisation
progressive du régime sovietique. Il fonde la IVe
Internationale en 1938, se réfugie au Mexique ou il est
assassiné à l’ ordre de Staline. Son oeuvre est caracterisée
par une critique virulente de la bureaucratie , la volonté de
démocratiser le Parti communiste et la révélation d’une
totale liberté d’expression au sein du parti.

Commentez le destin impressionant de Trotski en tant que


personnalité de l’histoire politique.

24. Sociologue allemand. Fils d’un père deputé à la


Chambre prussienne puis au Reichstag, il fait ses études a
Berlin puis à Heidelberg. Il enseigne l’économie politique a
l’université de Fribourg (1894) puis à celle de Heidelberg
(1896). Engagé comme officier dans l’armée allemande en
1914, il est liberé de ses fonctions en 1915. Conseiller de la
délégation allemande venue signer le traité de paix de
Versailles, il milite activement pour l’abdication de
Guillaume II et accepte la chaire de sociologie de l’université
de Munich en 1919.
Max Weber (1864-1920), sociologue allemand qui ouvrit la
voie à la sociologie comparative et s’interrogea sur les
caractéristiques de la civilisation occidentale. Son oeuvre,
dont les étapes principales sont Le Savant et le Politique,
Économie et politique et L’Ethnique protestante et L’Esprit du
capitalisme, consiste en multiples recherches sociologiques
sur le capitalisme, la sociologie de la réligion, la
bureaucratisation des sociétés contemporaines. Ses analyses
de l’ activité politique mettent en lumière les différents
types de domination qui sont au coeur de celle-la, ainsi que
le caractère de monopole de la violence légitime qui définit
toute autorité politique.
Né à Erfurt, Max Weber fit ses études aux universités de
Heidelberg, Berlin et Göttingen. Juriste, professeur
d’économie aux universités de Fribourg (1894), de
Heidelberg (1897) et de Munich (1919), il fut également
directeur de la revue allemande de sociologie Archiv für
Sozialwissenschaft und Sozialpolitik.
Sa sociologie, appelée «compréhensive», se propose de saisir
les motivations ou les raisons d’agir des individus et d’en
rendre compte en choisissant pour point de départ une
approche individualiste. Il en vint ainsi à distinguer quatre
types d’action sociale : l’action traditionnelle marquée par
l’emprise du passé, l’action affective dominée par les
pulsions, l’action rationnelle en valeur, guidée par les
convictions, et enfin l’action rationnelle en finalité,
commandée par le calcul et l’adéquation des moyens avec les
fins dont on dispose. Ces formes d’action relèvent de la
méthode wéberienne de l’idéal type, qui vise à construire un
modèle explicatif de la réalité destiné à être testé à travers
différents cas historiques.
Dans l’une de ses œuvres majeures, Die Protestantische Ethik
und der Geist des Kapitalismus (l’Éthique protestante et
l’Esprit du capitalisme, 1904-1905), il cherche à mettre en
relation l’influence du calvinisme sur la diffusion de l’esprit
du capitalisme : selon Weber, les deux éthos ont en commun
de privilégier un comportement ascétique, qui satisfait aussi
bien au salut de l’âme puritaine qu’à la dynamique de
l’accumulation. Se refusant, à la différence de Marx, à
trancher la question de la prédominance des valeurs ou du
matérialisme, il conclut, en reprenant la formule de Goethe,
à l’existence d’«affinités électives» unissant les deux univers.
Élargissant son projet à l’étude de la civilisation occidentale,
dont son ouvrage posthume Wirtschaft und Gesellschaft
(Économie et Société, 1922) rend compte, il s’orienta vers
l’étude du droit, des formes du pouvoir politique, de l’art, de
la religion, tous ces domaines étant marqués, comme
l’économie, par la rationalisation des activités sociales ou
par le «désenchantement du monde», c’est-à-dire par le
recours progressif au raisonnement rationnel en finalité au
détriment des autres formes d’action sociale.
La sociologie de Max Weber est dénuée de toute vision
prophétique contraire au principe de «neutralité
axiologique», en vertu duquel son projet consiste à
distinguer clairement le «rapport aux valeurs», qui éclaire le
sociologue dans sa recherche, du «jugement de valeurs»,
nuisible à l’analyse. C’est dans cet esprit qu’il plaide, dans
sa célèbre conférence de 1919, le Savant et le Politique, pour
que la politique se retire de l’Université, en appelant à
l’«éthique de responsabilité» des savants, laquelle ne saurait
se confondre avec l’«éthique de conviction» qui guide
l’action politique.
Les étapes principales de son oeuvre (Le Savant et le
Politique, Economie et politique et L’Ethnique protestante et
L’Esprit du capitalisme) consistent en multiples recherches
sociologiques sur le capitalisme, la sociologie de la religion,
la bureaucratisation des sociétés contemporaines. Ses
analyses de l’activité politique mettent en lumière les
différents types de domination qui sont au coeur de celle-la,
ainsi que le caractère de monopole de la violence légitime qui
définit toute autorité politique.

Compte tenu des informations que vous pouvez retenir du


texte ci-dessus, choisissez un thème de l’oeuvre de Max
Weber et exprimez votre opinion en ce qui le concerne.
Commentez le dicton: “La parole a été donnée à l’homme
pour déguiser sa pensée.”(Talleyrand)
Discutez les définitions de Max Weber:
La politique:l’«éthique de responsabilité».
L’action politique: l’«éthique de conviction».
Semestrul II
III.L’ABC du Français communautaire

1. CULTURE CIVIQUE COMMUNAUTAIRE

L’information européenne: une stratégie de proximité

Une majorité d’Européens cherche à s’informer sur des


questions liées à l’euro, aux droits des citoyens, à l’emploi,
etc. Les médias sont en première ligne pour répondre à ce
besoin. Télévision, presse quotidienne, radio suivent au jour
le jour l’actualité communautaire. Ainsi, 60% de citoyens
disent s’informer sur l’Europe principalement par la
télévision; 41% par la presse quotidienne et 24% par la
radio. Cette information, pourtant, n’est pas toujours
suffisanté. Près de deux Européens sur trois veulent en
savoir plus! Il est dès lors nécéssaire de pouvoir compléter
ses connaissances. Mais où et comment?
C’est pour répondre à cette demande que la Commission
européenne contribue à la mise sur de différents instruments
permettant une plus grande décentralisation de
l’information. Ainsi, plusieurs centaines de “relais
d’information” ouverts en parteneriat avec les autorités
locales, irriguent les États membres aux niveaux national,
régional, local. Il s’agit de structures décentralisées, proches
du terrain, qui visent à donnér accès aux informations
concernant l’UE où et quand le citoyen en à besoin.
Ces relais d’information prennent différentes formes. Il
s’agit principalement des Info-Points Europe disseminés
dans les villes et régions des quinze États membres, des
Carrefours d’information et d’animation rurale qui visent
davantâge le monde rural, et des Grands centrès
d’information.

Les Info-Points: une information sur mesure dans les villes


et régions
Depuis 1991, 121 Info-Points Europe (IPE) ont été ouverts
dans toute l’Union européenne. Ce n’est pas la Commission
qui en à l’initiative, mais bien des collectivités locales ou
territoriales, des bibliothèques publiques ou encore des
associations qui souhaitent avoir des centrès d’information
pour que l’accès du public à l’information européenne en
soit facilité. Des accords de parteneriat sont conclus avec la
Commission qui accorde un logo commun à tous les relais,
fournit des supports d’information dans les langues
appropriées (livres, brochures, CD-Rom), assure la
formation du responsable des centrès, donné accès aux bases
de données informatiques, à Europe par satellite, etc. Cela
permet aux Info-Points Europe de traitér les demandes
d’information générale, de mettre en consultation certaines
publications officielles des Communautés telles que le
Journal Officiel, mais également d’organisér des conférences
interactives, des séances du consultation de vidéos, etc. Bien
implantés dans la vie locale, ce sont de véritables centrès de
proximité en mesure de sélectionner et d’adapter
l’information aux besoins réels de leur public.
Outre la diffusion de l’information, les Info-Points tentent
d’adopter une dé marché plus active. Par exemple, à
Strasbourg (France) les mairies ont demande de veritables
plans de formation pour leur personnel par le biais de l’}nfo-
Point Europe. D’autrès, comme celui de Tornio en Finlande,
organisént des journées d’information sur l’Europe à
l’attention du grand public ou à destination de publics
spécifiques (étudiants, enseignants, etc.). D’autrès encore
organisént des conférences, des visites d’information,
animent des stands lors de manifestations culturells ou
commerciales. Plusieurs IPE ont pris l’initiative d’organisér
des bus aux couleurs de l’Europe avec lesquels ils sillonnent
leur région et apportent l’information au plus près du
citoyen. C’est le cas, par exemple, de l’IPE de Toulouse ou
de Linz, ou bien encore de Modena.

L’Europe à l’écoute de la société civile


Cette voix est celle de la société civile organisée, un nouvel
interlocuteur qui représente, à l’échelon européen, des
milliers d’associations et d’organisations non
gouvernementales (ONG). Qui est cette société civile et que
représente-t-elle? Elle ne se laisse certes pas aisement cerner.
Mais l’on peut dire, de manière générale, qu’elle regroupe
diverses composantés telles que les associations sans but
lucratif, les organisations non gouvernementales, le
mouvement syndical, les diverses coordinations qui se
mettent en place notamment au niveau communautaire
(lutte contre la pauvreté, promotion de l’environnement,
soutien aux projets de développement ici et dans le tiers
monde, etc.). Ses principales caractéristiques sont d’être
indépendante des gouvernements, des pouvoirs publics, des
partis politiques, et de ne pas défendre des intérêts
commerciaux ni de poussuivre des objectifs de profits.

Renforcer le parteneriat

Dans la mesure où la société civile représente des


préoccupations citoyennes, il est important d’être à l’écoute
de ses revendications et de pouvoir entamer un débat
constructif avec elle. Un parteneriat entre la Commission
européenne et les organisations non gouvernementales se
développe depuis une vigtaine d’années déjà sur différents
fronts.
Des initiatives sont prises en faveur de la société civile et de
la Commision européenne s’est dotée d’une nouvelle
Direction “Citoyenneté et Jeunesse”, au sein de la Direction
générale de l’ éducation et de la Culture. Dans le cadre
d’appels à propositions, elle promeut des actions
d’information et de réflexion réalisees par les différentes
acteurs de la société civile.
Le site Infonet a pour objectif d’informer et de dialoguer
avec les différents acteurs de la société civile. Les personnes
où organisations intéressées peuvent obtenir accès à ce site
en envoyant un messâge electronique à l’adresse:
trunsoaf@cec.eu.int.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine culturel ?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

ÉDUCATION, FORMATION, CULTURE

La connaissance est une “matière première” vitale dans


notre monde en évolution rapide. C’est là l’un des points
essentiels sur lesquels Viviane Reding, Commissaire
européenne responsable de l’éducation et de la culture, à
tenu à insister en ouvrant les Journées de contact et
d’information Leonardo da Vinci, qui se sont deroulées à
Bruxelles à la fin janvier. L’événement, qui a attiré un
chiffre record de plus de 2200 participants, a marque le
lancement de la seconde phase du programme
communautaire pour la formation professionnelle. Au cours
des sept prochaines années, un quart de million de personnes
(principalement des jeunes) devraient bénéficier d’actions de
formation à dimesion européenne dans le cadre élargi du
programme Leonardo da Vinci.
“La formation est devenue un instrument crucial pour aider
les gens à satisfaire aux exigences nouvelles de l’économie et
du marché du travail”, a déclaré Mme Reding lors de la
séance d’ouverture. Elle a souligné la nécessité de reconcilier
croissance économique et cohésion sociale en veillant à ce
que tout un chacun ait accès à la connaissance, quels que
soient l’âge, la qualification ou le milieu socioculturel.
L’intérêt que suscite le programme Leonardo da Vinci
transparaissait dans les discours prononcés à la séance
inaugurale par les représentants du Conseil de ministrès
(présidence portugaise), du Parlement européen, de la
Confédération européenne des syndicats (CES) et de l’Union
des confédérations de l’industrie et des employeurs
d’Europe (UNICE).

Deux grands axes

Les Journées de contact et d’information s’articulaient


autour de deux axes: une série d’ateliers offrant la possililité
d’obtenir toutes sortes de details sur les mesures spécifiques
à la nouvelle phase de Leonardo da Vinci, et une aire
d’exposition avec plus de 40 stands et points de rencontre ou
le personnel détaché par la Commissin et par les âgences
accueillant les visiteurs.
Les ateliers, dirigés par des fonctionnaires de la Commission
avec la participation d’experts nationaux, portaient sur les
cinq champs d’action qui peuvent bénéficier d’un soutien
communautaire dans le cadre du programme: la mobilité,
les projets pilotes, les compétences linguistiques, les réseaux
transnationaux et les outils de référence.
Des séances ont aussi été consacréés au thème “Diffusion et
exploitation des résultats” et à l’initiative “Europass-
Formation” récemment entrée en application. Les ateliers
ont connu un tel succès que des séances supplémentaires ont
dû être organisées dans l’après -midi de la deuxième
journée.

Netd@ys Europe – le pont multimédia entre l’ éducation et


la culture

L’objectif de l’initiative Netd@ysEurope est de sensibiliser


les Communautés culturelles et éducatives à l’intérêt
potentiel des nouvelles technologies en ligne comme
instruments d’enseignement, d’apprentissâge et de
découverte. Ces ressources comprennent notamment
l’utilisation d’ Internet, de la visioconférence et des
nouveaux outils audiovisuels.

Les Netd@ysEurope représentent actuellement la plus


grande manifestation du genre dans le monde et reçueillent
un intérêt et un soutien considérables auprès de secteurs
public et privé. Depuis son lancement en 1997, l’événement à
gagné chaque année en popularité: l’année dernière, son site
web a reçu 5 millions de visites, tandis que 150 000
participants actifs dans les domaines de l’ éducation et de la
culture y étaient associés, notamment des écoles, des maisons
de jeunes, des musées, des cinémas, des opéras et des centrès
de formation professionnelle.

L’initiative prévoit une campagne de communication en vue


d’encourâger les parteneriats entre différents acteurs des
secteurs public et privé. Le site web présente une
information détaillée sur Netd@ys, les activités en cours et
les idées pour l’avenir. La Commission apporte aussi un
soutien financier à certains projets, qui doivent réunir au
moins trois partenaires de différents pays européens. La
priorité est donnée au contenu éducatif du projet plutôt qu’à
la technologie.

Qui peut participer?

Les Netd@ys Europe sont ouverts à toutes les organisations


qui souhaitent faire connaître les nouveaux médias et
échanger leurs expériences sur le terrain dans l’utilisation de
ces médias au service de l’ éducation et de l’apprentissâge.
Les Netd@ys encourâgent aussi les partenariats entre les
secteurs public et privé dans les domaines de l’ éducation, de
la culture et de la formation professionnelle.
L’Europass-Formation - Promouvir des parcours européens
de formation en alternance et d’apprentissâge

A l’initiative de la Commision, un nouveau document


communautaire, l’Europass-Formation, est entré en viguer
le 1er janvier 2000 dans la Communauté européenne en
application de la décision du Conseil du 21 décembre 1998
visant la promotion de parcours européens de formation en
alternance, dont l’apprentissâge.

Cette décision s’inscrit dans les activités menées par la


Communauté européenne pour promouvoir à la fois
l’apprentissâge et la mobilité des personnes en formation.
Dans le cadre d’une Europe de la connaissance, la mobilité
des personnes en formation devient une dimension de plus
en plus importante de la citoyenneté européenne, ainsi qu’un
putil d’intégration interculturelle et sociale.

L’utilisation de l’Europass-Formation vise à encourâger la


mobilité des personnes en formation en Europe.,
indépendamment de leur âge, et à repprocher les écoles et/ou
centrès de formation des entreprises à travers l’Union
européenne. En effet, écoles et entreprises sont des espaces
complémentaires d’acquisition de savoirs et de compétences.

Par parcours européen de formation, on entend toute


période de formation profesionnelle qu’une personne en
formation en alternance effectue dans un autre pays, en
respectant certains critères de qualité. Il s’agit, notamment,
de constituer un parteneriat entre l’établissement ou
l’intéressé suit sa formation et la structure d’accueil à
l’étranger. Dans cette optique, les deux partenaires
conviennent du contenu, des objectifs, de la durée, des
modalités et du suivi du parcours européen.

Pour attester un tel parcours européen de formation et pour


conférer une meilleure transparence et une plus grande
visibilité à ces périodes de formation à l’étranger, un
document communautaire d’information unifié à été créé:
l’Europass-Formation. Le contenu et la présentation de ce
document sont définis au niveau communautaire.
L’Europass-Formation est délivré par l’organisme
responsable de l’organisation de la formation dans le pays
de départ. Il reprend les coordonnées de la personne en
stage, les données sur sa formation professionnelle en cours
(dont le parcours européen fait partie) et sur les périodes de
formation à l’étranger (partenaire d’accueil, tuteur, etc.)
Quels bénéficiaires ?
Toute personne, qui suit une formation professionnelle en
alternance dans un État membre de l’Union,
indépendamment de son âge et du niveau de sa formation.
Quels partenaires d’accueils ?
Tout organisme situé dans un autre pays de l’Union que
celui du bénéficiaire (notamment les employeurs privés ou
publics, les établissements ou centrès de formation) avec
lequel un parteneriat à été établi par l’organisme de
formation responsable.
Quelles conditions ?
Chaque parcours européen fait partie de la formation suivie
dans le pays de départ, selon la législation, les procédures ou
les pratiques qui y sont applicables.
L’organisme de formation dans le pays de départ et de
partenaire d’accueil conviennent des modalités du parcours
européen dans le cadre d’un parteneriat.
Le parcours européen est suivi et supervisé par un tuteur
qui est chargé d’aider, d’informer, de guider et de suivre les
personnes en formation pedant leur parcours européen.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine de l’éducation ?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

3. TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION

Dans tous les pays où des textes officiels prônent l’utilisation


des TIC dans l’enseignement, un ou plusieurs organes
nationaux ou officiels sont charges de les faire appliquer, de
promouvoir les applications concrètes ou encore de
centraliser les initiatives.

Selon les pays, le nombre de ces organes varie mais leurs


tâches et responsabilités sont assez semblables: ils fixent les
objectifs à poursuivre, ils sélectionnent et/ou fournissent le
materiel et les logiciels, ils gèrent la formation des
enseignants et le développement de nouveaux logiciels, ils
supervisent et coordonnént les différentes initiatives prises
en cette matière, ils sont responsables de l’application des
décisions prises et des accords conclus, ils collectent de
l’information pour évaluer l’impact des projets et
programmes mis en place, etc.

Aux trois niveaux d’enseignement, la plupart des projets ont


débuté après 1995. Les plus anciens ont débuté dans les
années 80 et concernaient rarement les troix niveaux
d’enseigment en Roumanie et Slovaquie. Lorsqu’une date de
mise en place complète du projet est fixee, elle est prévue
pour 1999 ou 2000 dans la plupart des cas. Le calendrier de
mise en place se prolonge bien au-delà aux Pays-Bas, en
Finlande, en Slovenie et en Slovaquie. En Bulgarie, la mise
en place complète du programme concernant l’enseignement
obligatoire n’a pas encore été décidée et calendrier n’est pas
encore fixe.
Une meilleure interaction avec les autrès participants
potentiels

Le service Partenaires est conçu pour vous aider à trouver


des partenaires scientifiques ou commerciaux
appropriés.Comment ?
Par la recherche parmi les profils d’entreprises déjà
enrégistrés
Par la publication et la mise à jour des données concernant
votre entreprise et vos besoins en termes de collaboration.
Par la participation plus aisée au 5eme PCRD ainsi qu’à
d’autrès projets de recherche paneuropéens.
Le service Partenaires inclut des milliers de demandes de
parteneriat et est utilisé par des entreprises de toute
l’Europe et du monde.

Davantage d’opportunités pour promouvoir l’exploitation


de résultats

Si vous recherchez une collaboration active pour le


développement ou la valorisation de vos découvertes, vous
pouvez publier en ligne les résultats de vos travaux de
recherche/vos offres de technologie CORDIS fournit une
possibilité unique de trouver des technologies, des processus,
des methodologies ou un savoir-faire complémentaires. Les
informations proposées sont fournies par des orgasnisations
des secteurs public et privé, quelles que soient les sources de
financement.

Plus d’informations sur les activités innovantes


Le service CORDIS Nouvelles offre une couverture
quotidienne des activités de recherche et d’innovation au
niveau européen. Vous pouvez vous tenir régulièrement
informés sur les développements récents des programmes de
recherche communautaire, les événements à venir, les appels
d’offre et les innovations majeures.
L’initiative eEurope doit stimuler le développement de
l’Internet

L’initiative “eEurope” à été proposée par la Commission


européenne en décembre 1999 pour stimuler le
développement de l’Internet et de la nouvelle économie en
Europe, et permettre à tous les citoyens de participer à la
société de l’information. Lors du Conseil européen de
Lisbonne, les 23 et 24 mars 2000, les chefs d’État ou de
gouvenement de l’Union européenne se sont fixe l’ambitieux
objectif de faire de l’Europe une économie de la
connaissance compétitive et dynamique. Lors du Conseil
européen de Feira, les 19 et 20 juin 2000, à été adopte un
plan d’action définissant les mesures nécessaires pour que
les objectifs clés d’ “eEurope” soient atteints d’ici à la fin de
2002:
Internet moins cher, plus rapide et plus sur;
investir dans les hommes et les compétences;
stimuler l’utilisation d’Internet.

Le calendrier

La nécessité d’entreprendre des actions urgentes dans des


délais précis est l’un des principaux moteurs de l’initiative
“eEurope”.
C’est pourquoi le plan d’action est axé sur une date butoir:
2002.

Fin 2001
Equiper toutes les écoles d’ordinateurs multimédias et de
connexions Internet.
Donnér accès sur Internet à toutes les transactions de base
avec la Commission (financement, contrats de recherche,
recrutement, marchés publics).

Fin 2002
Assurer que tous les élèves soient formes aux nouvelles
technologies et à Internet à leur sortie de l’école.
Donnér à la main-d’oeuvre la possibilité d’acquerir une
culture et des compétences numériques par l’apprentissage
tout au long de la vie.
Publier des normes de “conception pour tous” pour rendre
les produits des technologies de l’information accessibles aux
personnes ayant des besoins particuliers.

Les partenaires

Les actions prévues par le plan d’action “eEurope” 2002


seront mises en oeuvre par la Commission européenne et les
États membres, selon leurs compétences respectives. La
contribution de la Commission réposera sur la mobilisation
de l’ensemble des ressources existantes (Fonds strcturels,
programme de recherche et de développement IST –
technologies de la société de l’information –, programme
“eContent”, programmes dans le domaine de l’ éducation et
de la formation, etc.) et, le cas écheant, en parteneriat avec:
l’ensemble des institutions européennes;
les États membres;
le secteur privé;
les associations et les partenaires sociaux.

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Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine de TIC ?
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Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.
4. LA POLITIQUE SOCIALE DE L’UE

Le fonds social européen

Le Fonds social européen (FSE) est l’instrument financier


dont dispose l’UE pour investir dans les hommes. Depuis
1957, le FSE applique un principe de confinancement qui
complète ce que les États membres font pour améliorer les
perspectives d’emploi et permettre aux gens de développer
leurs qualifications.

Le Fonds social européen canalise des moyens financiers


européens de façon à permettre aux États membres
d’atteindre les buts qu’ils ons fixés ensemble pour créér des
emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Il a pour
mission de prévenir et de combattre le chômâge, de mieux
armer les travailleurs et les entreprises d’Europe pour
rélèver les nouveaux défis et d’éviter aux gens de perdre le
contact avec le marché du travail.

Il permet de développer les qualifications des gens, et


notamment de ceux qui se heurtent à des difficultés
particulières pour trouver du travail, garder un emploi ou
retravailler après un arrêt.
Il soutient les États membres dans leurs effort de mise en
place de nouveaux systèmes et politiques dynamiques pour
lutter contre les causes profondes du chômâge et améliorer
les qualifications.
Pour affronter le nouveau millenaire, l’Union européenne
s’est dotée de nouveaux mandats. Parmi ses grandes
priorités figurent la lutte contre le chômâge et l’amélioration
des qualifications de la population active, afin de donnér aux
gens de meilleures perspectives et d’accroître la
compétitivité de l’UE.

Bien que l’Europe ait créé des emplois, cela n’a guerre eu
d’effet sur le nombre des personnes sans emploi. A cet
égard, on sait que l’insuffisance de qualifications est un
élément majeur. Il est impératif que les gens acquièrent les
qualifications voulues pour trouver du travail et que les
entreprises acquièrent la croissance et des emplois,
notamment dans les nouveaux secteurs.

Quelques-uns des droits des salariés européens

Il est interdit d’embaucher des jeunes de moins de 15 ans de


faire des heures supplémentaires à des jeunes de moins de 18
ans.
Les salariés adultes doivent bénéficier de onze de répos entre
deux s de travail (certaines catégories professionnelles font
l’objet de dérogations).
Les salariés ont droit à un contrat de travail stipulant leur
rémuneration, leur droit à congés et la durée du préavis.
Des mesures d’hygiène et de securité particulières doivent
être prises en faveur des femmes enceintes et des mères qui
allaitent ou viennent d’accoucher. Une femme ne peut être
licenciée au seul motif qu’elle à un enfant, qu’elle est
enceinte ou qu’elle prend son congé de maternité.

Qu’en est-il des salariés qui travaillent dans un autre pays?

Depuis que la Communauté européenne – qui a précédé


l’actuelle UE – a été instituée en 1957, la libre circulation des
travailleurs est un droit fondamental. Aujourd’hui cinq
millions d’Européens usent tout naturellement de ce droit en
travaillant dans un autre État membre. Voici comment le
traité explique ce qu’est la libre circulation :
“La libre circulation implique l’abolition de toute
discrimination, fondée sur la nationalité, entre les
travailleurs des États membres en ce qui concerne l’emploi,
la rémunération et les autrès conditions de travail.”
La libre circulation à encore gagné du poids dans le cadre
du marché intérieur, puisqu’un marché commun a
notamment pour objet d’autoriser la libre circulation des
biens et des capitaux. Le marché intérieur signifie
également que les citoyens sont libres de travailler n’importe
où dans l’Union européenne. L’UE garantit le droit à la libre
circulation par des règles et des règlements spécifiques, afin
que le salarié ou le travailleur indépendent qui va résider
dans un autre État membre pour des raisons
professionnelles puisse être accompagné de sa famille et que
les chômeurs puissent, sous réserve de certaines conditions,
chercher du travail dans un autre État membre. Le traité
déclare que quiconque séjourne dans l’UE pour des raisons
professionnelles ne peut pas être defavorisé, ce qui oblige
l’UE à se préoccuper de la législation sociale pour protéger
les travailleurs migrants et les travailleurs frontaliers. À
titre d’exemple, quel État membre doit payer la retraite
d’une personne si celle-ci travaille dans différents pays?
Quel est le régime de securité sociale national responsable?
La législation européenne apporte des réponses claires à
toutes ces questions.

Pourtant, les citoyens de l’UE qui exercent leur droit à la


libre circulation se heurtent sans cesse à des difficultés. L’un
des problèmes qui se manifeste de façon recurrente est la
reconnaissance des qualifications professionnelles et de titrès
certaines professions soit régi par des dispositions
différentes selon les États membres, les gouvernements sont
tombés d’accord sur le principe de la reconnaissance
mutuelle des qualifications professionnelles. L’UE s’efforce
d’améliorer la coordination entre les autorités compétentes
et de veiller à ce que les citoyens soient parfaitement
informés de leurs droits en matière de libre circulation. à cet
effet, elle à créé le centre d’information Europe Direct, qui
peut être contacté par téléphone dans tous les pays de l’UE
ou par Internet (citizens.eu.int).

Comment trouver du travail dans un autre pays de l’UE?

Les citoyens désireux de se renseigner sur le marché du


travail européen peuvent s’adresser à l’agence de placement
EURES. Créée au milieu des années 90 par la Commission
européenne et de administrations du travail de tous les États
membres ainsi que de l’Islande et de la Norvège, elle a eu
pour objet initial l’échange de renseignements sur des
emplois, la formation des euroconseillers et la création de
bases de données. Les euroconseillers, qui sont aujourd’hui
plus de cinq cents, constituent les points de contact du
réseau spécifique forme par les administrations du travail.
Ils s’échangent des informations sur les postes vacants, les
demandeurs d’emploi, la situation sur le marché du travail
et les conditions de vie et de travail dans les différents pays.
Ils ont des relations particulièrement étroites dans les
régions frontalieres de l’Europe. Tous ces renseignements
sont entrés dans les bases de données que la Commission a
créées pour aider les euroconseillers. Aujourd’hui, non
seulement ces derniers, mais aussi un nombre croissant
d’agences pour l’emploi, ont accès à ces systèmes.

En 1998, la Commission européenne à franchi un pas


supplémentaire, en ce sens que ceux qui veulent savoir s’il y
a dans l’UE des emplois susceptibles de leur convenir n’ont
plus besoin d’aller à l’agence pour l’emploi: EURES est
désormais accessible sur Internet. EURES permet aux
citoyens de faire usage de leur droit à la libre circulation et,
ce faisant, favorise le développement d’une marché du
travail européen.

Les droits européens concernant l’égalite des chances en


bref

Les hommes et les femmes ont droit à un salaire égal pour


un travail égal et pour un travail d’égale valeur. La
Commission europpenne à publié des lignes directrices sur
ce qui doit, concrètement, être considéré comme un travail
égal.
Les femmes doivent bénéficier des mêmes chances que les
hommes en ce qui concerne l’accès à l’emploi, à la
formation, à la formation continue et la l’évolution de
carrière. C’est pourquoi la formation des annonces d’offres
d’emploi ne doit pas préciser le sexe.
Les régimes de securité sociale (professionnels et
obigatoires) doivent assurer des avantages égaux aux
femmes et aux hommes.
Les autorités doivent réserver aux femmes désireuses
d’avoir une activité indépendante le même traitément
qu’aux hommes qui s’installent à leur compte.
Les travailleuses ont droit à des allocations de maternite et à
un congé pendant leur grossesse.

La lutte contre la discrimination et l’exclusion

Dans les démocraties, c’est-à-dire dans tous les États


membres de l’UE, l’égalité devant la loi n’est pas contestée.
Or, dans la vie de tous les jours, de nombreuses personnes
souffrent d’une discrimination denuée de raison objective.
Ainsi, il arrive qu’une personne de couleur ne puisse pas
trouver d’appartement ou qu’un handicapé ne trouve pas de
travail, même s’il est bardé de diplômes. La discrimination a
de nombreux visages qui restent à découvrir. Dans une
enquête réalisée par l’UE en 1997, 33% des citoyens de l’UE
interrogés ont estimé qu’ils se considéraient souvent ou
parfois comme racistes. La xénophobie, l’antisémitisme et
d’autrès formes de discrimination violent les droits
élémentaires des personnes concernées.

Comment l’UE favorise-t-elle l’insertion sociale?

La politique de lutte contre la discrimination est étroitement


liée à la lutte contre l’exclusion. Les principales victimes de
la pauvrété et du chômage dans l’UE sont les catégories de la
population qui sont souvent en butte à la dérision, au rejet
ou à la discrimination. Il s’agit notamment des femmes de
différentes origines ethniques, des personnes âgées et des
handicapés.
A l’instar de l’égalité des chances entre les femmes et les
hommes, les besoins des handicapés doivent faire partie
intégrante de toutes les politiques communautaires. Ainsi,
l’UE tient compte du fait que, parmi les citoyens de l’UE en
âge de travailler, un sur dix souffre d’un handicap physique
ou mental. Le Fonds social européen et la stratégie
européenne pour l’emploi jouent un rôle de plus en plus
important dans l’élaboration d’une politique globale
d’insertion. En outre, l’UE entend promouvoir l’insertion
des handicapés au moyen de programmes et de projets
spécifiques. C’est ainsi qu’elle a proposé un programme
d’action pour l’insertion des refugiés, et, s’inspirant d’un
nouvel article du traité d’Amsterdam, elle va adopter des
mesures concrètes pour lutter contre l’exclusion.

La politique sociale de l’UE après 2000

Les résultats du sommet européen, qui s’est tenu en mars


2000 à Lisbonne sur le thème de l réforme économique, de
l’emploi et de la cohésion sociale, ont confirme l’egâgement
sur un nouvel âgenda économie cognitive et créér une
“Europe electronique”. Les chefs d’État ou de
gouvernement se sont mis d’accord sur un nouvel objectif
stratégieque pour l’UE pour les dix ans qui viennent, à
savoir: devenir l’économie cognitive la plus compétitive et la
plus dynamique du monde, capable de soutenir la croissance
grâce à des emplois plus nombreux et meilleurs et à une plus
grande cohésion sociale. Ils ont décidé qu’il y aurait, au
printemps de chaque année, un sommet européen chargé
d’examiner les questions économiques et sociales et
d’assurer la cohérence globale et le suivi efficace des progrès
accomplis.

A Lisbonne, les États membres se sont promis mutuellement


d’accroître substantiellement leurs investissements dans l’
éducation et de renforcer leur coopération pour assurer que
les possibilités par les services de communication modernes
seraient accessibles à tous. En outre, ils ont fortement insisté
sur la modernisation du modèle social européen et sur le
développement d’un État-providence dynamique. Pour la
première fois, les conclusions accordent une grande
importance à l’insertion sociale et à la nécessité pour l’UE
d’agir en ce domaine. Des mesures vont être prises pour agir
de façon plus décisive sur l’éradication de la pauvrété en
fixant des objectifs adéquats que le Conseil adoptera à la fin
de 2000.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine social?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

5. L’ABC DU DROIT COMMUNAUTAIRE

Principes fondamentaux de l’UE

La construction d’une Europe unie se fonde sur des


principes fondamentaux dont les États membres se
réclament aussi et dont l’application est confiée aux organes
exécutifs de l’UE. Au nombre de ces principes reconnus
figurent la réalisation d’une paix durable, l’unité, l’égalité,
la liberté, la securité et la solidarité, l’UE est explicitement
fondée sur le respect de la liberté, de la démocratie et de
l’État de droit, principes qui sont communs aux États
membres (article 6, paragraphe 1, du traité UE). Ces
principes ainsi que la protection des libertés et des droits
fondamentaux ont été renforcés par le traité UE qui prévoit,
pour la première fois, des mesures en cas de violation des
principes de l’Union (articles 7 et 8 du traité UE).
Concrétement, cela signifie que, si le Conseil de l’UE, réuni
au niveau des chefs d’État ou de gouvernement sur
proposition d’un tiers des États membres ou de la
Commission et après avis conforme du Parlement européen,
constate l’existence d’une violation grave et persistante de
principes de l’Union, il peut décider, à la majorité qualifiee,
de suspendre certains droits découlant de l’application des
traités UE et CE à l’État membre en question, y compris les
droits de vote du représentant du gouvernement de cet État
membre au sein du Conseil. Ce faisant, le Conseil tient
compte des conséquences éventuelles d’une telle suspension
des personnes physiques et morales. Les obligations qui
incombent à l’État membre en question au titre des traités
UE et CE restant en tout État de cause contraignantes pour
cet État.

La nature juridique de la CE et de l’UE

La nature juridique de la CE

La nature juridique de la CE répose sur deux arrêts


fondamentaux rendus en 1963 et en 1964 par la Cour de
justice des Communautés européennes.

La nature juridique de l’UE

Plus qu’un objectif programmatique du processus


d’intégration , l’UE est à present une organisation
internationale sui généris établie par le traité de Maastricht.

La spécificite de cette organisation internationale réside


dans sa fonction de “cadre juridique” commun aux troix
Communautés européennes, dans ses politiques
complémentaires et les formes de coopération entre États
membres.
Toutefois, l’ordre juridique de cette Union est bien loin
d’égaler celui de la CE. Ainsi, les principes de l’autonomie,
de l’applicabilité directe et de la prééminence du droit
communautaire, qui sont indispensables à l’ordre juridique
de la CE, ne s’appliquent pas aux autrès piliers de l’UE. Ces
derniers consistent davantage en programmes et en
déclarations d’intention qui se réalisént au travers de la
coopération intergouvernementale et ne constituent
délibérément qu’une première étape vers une Union
“institutionnalisée”. Le fait que l’UE utilise les organes de la
CE pour remplir ses tâches n’influe pas davantage sur cette
situation, etant donné que ces “institutions de l’Union”
doivent agir conformément au traité UE, c’est-à-dire
uniquement dans le cadre de la coopération entre États
membres au titre des deuxième et troisième piliers. Le traité
UE n’est pas encore une “Constitution” régissant l’ensemble
du système politique de cette Union.

La liste de tâches confiées à l’UE est analogue à celle d’un


ordre constitutionnel Étatique. Il ne s’agit pas,
contrairement à la plupart des autrès organisations
internationales, de tâches techniques précises, mais de
domaines d’activité touchant à l’essence même des États.

Dans le cadre du traité CE, l’UE a pour mission de fondre les


États membres dans une seule Communauté par la création
d’un marché commun qui reunit les “ marchés nationaux”
des États membres – c’est-à-dire que toutes les
marchandises et prestations de services peuvent être
proposées et vendues aux mêmes conditions que sur un
marché intérieur – ainsi que par le rapprochement
progrèssif des politiques économiques nationales.

Cet objectif de création d’un marché commun à été relancé


avec le programme d’achèvement du marché intérieur pour
1992.
L’introduction de l’euro (article 212, paraghaphe 4, du traité
CE) en tant que monnaie unique européenne dans onze des
quinze États membres (le Danemark, la Suède et le
Royaume-Uni ont refusé de participer, tandis que la Grèce
s’efforce encore de satisfaire aux critères d’éligibilité ) le 1er
janvier 1999, a donné un autre signe visible de
l’interpénétration des économies des États membres de l’UE
et à renforce de marché intérieur.
L’instauration d’une citoyenneté de l’Union (article 17 et
suivants du traité CE) à renforcé les droits et les intérêts des
ressortissants des États membres au sein de l’UE. Tout
citoyen de l’Union peut circuler librement dans l’UE (article
18 du traité CE), voter et être elu aux élections municipales
(article 19 du traité CE) et bénéficie, sur le territoire d’un
État tiers, de la protection des autorités diplomatiques et
consulaires de tout État membre (article 20 de traité CE), du
droit de petition devant le Parlement européen (article 21 du
traité CE) et, conformément au principe général de
nondiscrimination, du droit d’être traité dans tout État
membre comme tout autre ressortissant de ce même État
(article 17, paragraphe 2, combiné avec l’article 12 du traité
CE). Les États membres et la Communauté sont appelés à
élaborer une stratégie pour l’emploi et en particulier à
promouvoir une main-d’oeuvre qualifiée, formée et
susceptible de s’adapter ainsi que des marchés aptes à
reagir rapidement à l’évolution de l’économie.

Le traité UE prévoit également de nouvelles politiques et


formes de coopération dans les domaines de la politique
extérieure et de securité et de la coopération judiciaire et
policière.
Les traités se bornent, dans les divers chapitrès, à
détérminer l’éténdue des pouvoirs d’action conférés. C’est le
principe des pouvoirs limités. Les États membres ont choisi
cette solution pour pouvoir garder une vue d’ensemble et
exercer un contrôle sur le transfert de leurs propres
pouvoirs. L’éténdue des pouvoirs ainsi transférés a des
limites variables selon les tâches confiées à l’UE et à la CE.
Les principaux acteurs de ce système sont, d’une part, le
Conseil européen et, d’autre part, les institutions de la CE,
parmi lesquelles on trouve le Parlement européen, le Conseil
de l’UE, la Commision européenne, la Cour de justice des
Communautés européennes ainsi que la Cour des comptes
européenne. Aux institutions prévues par les traités
s’ajoutent la Banque centrale européenne, la Banque
européenne d’investissement, le Comité des régions en tant
qu’organes auxiliaires. Parmi ces organes, la Cour de justice
et le Parlement – désigné comme “Assemblée” – ont été dès
le début communs aux trois Communautés. C’est ce qu’a à
prévu un accord entre les six États membres d’origine, signé
en 1957 en même temps que les traités de Rome. La création
d’institutions communes a eu lieu en juillet 1967 avec le
“traité instituant un Conseil unique et une Commission
unique des Communautés européennes” (traité de fusion).
Depuis lors, les trois Communautés ont la même structure
institutionnelle.

Tâches

Le parlement exerce des fonctions de trois types.

Fonction décisionnelle

Le rôle décisionnel du PE à été nettement renforcé par


l’introduction de deux nouvelles procédures législatives, à
savoir la procédure de coopération (introduite en 1987 par
l’Acte unique européen, article 252 du traité CE) et la
procédure de codécision (instauree en 1993 par le traité UE,
article 251 du traité CE), qui seront développées dans la
partie consacréé au processus législatif. Ces deux procédures
permettent au Parlement non seulement de proposer des
modifications de la législation communautaire dans le cadre
de plusieurs lectures et de les défendre, dans certaines
limites, auprès du conseil, mais aussi d’assumer les fonctions
de colégislateur aus côtés du Conseil dans le cadre de la
procédure de codécision.

Fonction consultative

Pour l’essentiel, le Parlement européen exerce cette fonction


dans le cadre des procédures de consultation par le Conseil
et la Commission. Ces procédures peuvent être obligatoires,
c’est-à-dire prévues par les traités, ou facultatives.

Fonction de contrôle

Le Parlement européen n’exerce des fonctions de contrôle


qu’envers la Commission. Ce contrôle consiste
essentiellement en l’obligation, pour la Commission, de
répondre au Parlement, d’expliquer se positions au cours
des sessions plénières publiques et de lui présenter tous les
ans un “rapport général sur l’activité des Communautés
européennes”. Le Parlement peut alors adopter une motion
de censure à la majorité des deux tiers et demettre ainsi la
Commission de ses fonctions (article 201 du traité CE).

Les sources juridiques du droit communautaire

Les traités fondateurs, droit communautaire originaire


La première source juridique se compose des trois traités
instituant les Communautés, y compris les annexes et les
protocoles qui leur sont joints ainsi que leurs compléments
et leurs modifications ultérieures, c’est-à-dire les actes qui
ont créé la CE et l’UE. Les traités fondateurs ainsi que leur
modifications et leurs compléments, notamment l’Acte
unique européen, les différents accords d’adhésion et les
traités sur l’Union européenne, contiennent à la fois des
règles juridiques de base relatives aux objectifs, à
l’organisation et au fonctionnement de la CE et certains
éléments du droit économique. Ils forment ainsi le cadre
constitutionnel de la CE, que les institutions
communautaires doivent ensuite remplir dans l’intérêt de la
Communauté, grâce aux pouvoirs législatifs et
administratifs dont elles ont été dotées à cette fin.

Les actes juridiques communautaires, droit communautaire


dérivé
On appelle “droit communautaire dérivé” la deuxième
source importante du droit communautaire, celui qui est
créé par les institutions communautaires sur la base des
traités.

Il resulte avant tout des actes juridiques énumérés et définis


à l’article 249 du traité CE, à l’article 161 du traité CEEA et
à l’article 14 du traité CECA. En tant qu’actes juridiques
contraignants, ils contiennent à la fois des dispositions
juridiques générales et abstraités et des mesures concrètes et
individuelles. En outre, ils permettent aux institutions de la
Communauté de se prononcer de manière non
contraignante.

Les traités internationaux conclus par la CE


Cette troisième source juridique est liée au rôle de la
Communauté à l’échelle internationale.
Troix de relation contractuelles de la CE avec les pays tiers
méritent d’être mentionnées ici:
Les accords d’association
Les accords de coopération
Les accords commerciaux
Les sources non écrites sons les principes généraux du droit.
Les principes du droit trouvent en général leur référence
dans les principes généraux du droit des ordres juridiques
des États membres et le droit coutumier.
Il s’agit d’une pratique qui, après avoir été appliquée et
acceptée, est ainsi légalement établie et complété ou qui
modifie la législation originaire ou dérivée. La possibilité
qu’un tel droit au niveau communautaire est reconnue en
principe.
Les accords entre les États membres
La derniere souce de droit communautaire est constituee par
les accords entre les États membres. Il s’agit, d’une part,
d’accords conclus pour resoudre des questions qui ont
certains liens étroits avec les activités de la CE, mais pour
lesquelles aucune compétence n’a été confiée aux institutions
communautaires, et, d’autre part, de veritables accords
internationaux entre les pays membres visant, notamment, à
élargi r les limites territoriales des dispositions nationales et
à créér un droit uniforme à l’échelon de la Communauté
(article 293 du traité CE).

Les instruments dont dispose la CE

Le système d’actes juridiques communautaires à du être


“invente” lors de la création de la CE. La question centrale
qui se posait alors etait de définir la nature et les effets des
actes communautaires. D’une part, les aspects à prendre
encompte etaient le fait que les institutions devaient pouvoir
equilibrer efficacement – c’est-à-dire sans dependre de la
bonne volonte des pays membres – les diverses conditions
économiques, sociales ou même ecologiques existant de
manière inégale dans les États membres, l’objectif etant de
placer tous les citoyens de la Communauté dans les
meilleures conditions de vie possible. D’autre part, elles ne
devaient pas intervenir plus que nécessaire dans les ordres
juridiques nationaux. L’ensemble du système normatif de la
CE obedit donc au principe suivant: les dispositions
nationales doivent être remplacees par un acte
communautaire lorsqu’un texte précis, commun à tous les
pays membres, est nécessaire; dans le cas contraire, il faut
dument tenir compte des ordres juridiques nationaux.
C’est dans ce contexte qu’ont été développés les instruments
qui permettent aux institutions communautaires d’influer à
des degrés divers sur les ordres juridiques nationaux. Le cas
extreme est celui où les mesures nationales sont remplacées
par des normes communautaires. Il existe ensuite de
dispositions communautaires qui permettent aux institutions
de la CE d’agir indirectement sur les ordres juridiques des
États membres. Il est encore possible, pour règler un cas
concret, de prendre des mésures à l’égard d’une personne
désignée ou susceptible d’être individualisée. Enfin, certains
actes juridiques ne continnent aucune disposition
contraignante à l’egard des États membres ou des citoyens
de la Communauté. On retrouve ces formes fondamentales
d’actes juridiques dans les trois traités. Il existe toutefois des
différences dans la présentation concrété et la designation de
ces types d’actes entre la traité CECA, d’une part, et les
traités CE et CEEA, d’autre part. Alors que le traité CECA
ne prévoit que trois types d’actes – décisions,
recommandations et avis (article 14) –, les traités CE et
CEEA en définissent cinq – règlements, directives, décisions,
recommandations et avis (article 249 du traité CE et article
161 du traité CEEA). Il etait, en effet apparu que les formes
d’action conçues pour CECA ne répondraient pas
convenablement aux exigences des deux autre
Communautés. De plus, il semblait opportun de combler les
lacunes de la classification des actes de la CECA. Les
différences d’ordre conceptuel qui en résultent ont été
délibérément acceptees et devaient être eliminées lors de la
fusion ultérieure des trois Communautés.

Du point de vue de leurs destinataires et des effets qu’ils


produisent, les actes juridiques du système normatif des
traités européens peuvent être représentes comme indiqué
ci-après .

Traité CECA Traité CE Traité CEEA


Article 14 Article 249 Article 161
Décisions générales Règlements Règlements
Recommandations Directives Directives
Décisions Décisions Décisions
(individuelles)
Recommandations Recommandations
Avis Avis Avis
La procédure législative de la CE

Pour l’essentiel, la procédure législative de la CE se déroule


sur quatre niveaux, auxquels différentes procédures
s’appliquent.

L’adoption des actes juridiques généraux de nature


cotraignante (règlements et directives) peut s’inscrire dans
la cadre de la procédure de consultation, de la procédure de
coopération, de la procédure de codécision ou de la
procédure de l’avis conforme.
Des procédures particulières sont prévues pour l’adoption
des mesures d’application.
Les décisions ainsi que les actes juridiques non
contraignants sont adoptés au cours d’une procédure
simplifiee.
Le domaine CECA connaît diverses particularités.

Protection juridique provisoire (articles 242 et 243 du traité


CE)

Dans la pratique, le bien-fondé d’une demande de


prescription de mesures provisoires est détérminé à la
lumière des critères suivants:

les chances de réussite sur le fond (fumus boni juris):


l’instance évalue ces chances dans le cadre d’un examen
préalable sommaire des arguments du requérant;
l’urgence de l’ordre: celle-ce dépend de la question de savoir
si l’ordre sollicité est destine à éviter au requérant un
dommage grave et irréparable. Les critères appliqués sont la
nature et le degré de gravité de l’infraction ainsi que le
préjudice concret et définitif sur la propriété ou d’autrès
biens du requérant bénéficiant d’une protection juridique.
Pour qu’une perte financière soit réputée grave et
irreparable, elle doit obigatoirement ne pas être recouvrable
dans son intégralité, même si le requérant obtient gain de
cause au principal;
la mise en balance des intérêts: les inconvénients qui
menacent le requérant faute de mesure provisoire sont mis
en balance avec l’intérêt de la CE à mettre en oeuvre
immédiatement la mesure et avec les inconvénients pour les
tiers en cas de prescription de la mesure provisoire.

La responsabilité de l’État membre du fait de violations du


droit communautaire

Le principe de la responsabilité des États membres pour des


dommâges causés aux particuliers par des violations du
droit communautaire à été reconnu par la CJCE dans son
arrêt du 5 mars 1996 dans les affaires jointes C-46/93,
Brassérie du pêcheur, et C-48/93, Foctortame. Cet arrêt de
principe s’inscrit dans le prolongement des arrêts antérieurs
de la CJCE sur la primauté du droit communautaire,
l’applicabilité directe des dispositions communautaires et la
reconnaissance des droits fondamentaux propres à la
Communauté. Comme l’a relevé la CJCE, le droit à
réparation constitue le “corollaire nécessaire de l’effet direct
reconnu aux dispositions communautaires dont la violation
est à l’origine du dommage causé” et renforce
considérablement les possibilités offertes aux particuliers
d’obliger les autorités nationales (a la fois exécutives,
législatives et judiciaires) à respecter et à appliquer la
législation communautaire. La CJCE à ainsi développé la
jurisprudence déjà entamée par les arrêts Francovich et
Bonifaci. Alors que les premiers arrêts avaient limite la
responsabilité de États membres aux dommages
occasionnés à des particuliers en raison d’une transposition
tardive d’une directive leur accordant des droits subjectifs,
mais qui ne leur était pas directement adressée, l’arrêt plus
recent à établi le principe de la responsabilité générale
inclutant toutes les violations du droit communautaire
imputables à l’État membre.
L’autonomie de l’ordre juridique communautaire

L’autonomie de l’ordre juridique communautaire est


fondamentale pour la CE, car c’est elle qui empêche que le
droit national ne vide le droit communautaire de sa
substance et qui permet son application uniforme dans tous
les États membres. C’est ainsi que, grâce à l’autonomie de
l’ordre juridique communautaires sont toujours définies en
fonction des nécessités du droit communautaire et des
objectifs de la Communauté.

L’interaction entre le droit communautaire et le droit


national

Cet aspect du rapport entre le droit communautaire et le


droit national est celui des liens qui ont été établis entre le
droit communautaire et le droit national afin qu’ils se
complétént mutuellement. L’article 10 du traité CE illustre
bien cette relation:

“Les États membres prennent mesures générales ou


particulières propres à assurer l’exécution des obligations
découlant du présent traité ou résultant des actes des
institutions de la Communauté. Ils facilitent à celle-ci
l’accomplissement de sa mission. Ils s’abstiennent de toutes
mesures susceptibles de mettre en péril la realisation des
buts du present traité.

Le conflit entre le droit communautaire et le droit national

Les rapports entre le droit communautaire et de droit


national se caracterisent également par le fait que les ordres
juridiques de la CE et des États membres se “heurtent”
quelquefois. On parle alors de conflit entre les uns et les
autrès. C’est toujours le cas lorsqu’une dispositions du doit
communautaire crée pour les citoyens des droits ou des
obligations directs en contradiction avec une norme du droit
national, problème apparemment simple, qui pose
néanmoins deux questions fondamentales sur l’organisation
de la CE, mettant en cause l’existence même de l’ordre
juridique communautaire: l’applicabilité immédiate du
droit communautaire et la primauté du droit
communautaire sur le droit national qui lui est contraire.

L’applicabilité immédiate du droit communautaire

L’applicabilité immédiate du droit communautaire signifie


d’abord que celui-ci confère directement des droits et
impose directement des obligations non seulement aux
institutions communautaires et aux États membres, mais
aussi aux citoyens de la Communauté.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine du droit ?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

6. L’UNION EUROPÉENNE ET LES CITOYENS

Le traité d’Amsterdam insiste sur trois aspects essentiels:

l’obligation faite à l’Union de respecter les droits


fondamentaux, notamment ceux qui sont inscrits dans la
convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme
et des libertés fondamentales, établie par le Conseil de
l’Europe en 1950, les États membres qui ne respectent pas
ces droits d’une façon grave et systematique peuvent subir
des sanctions, allant jusqu’à la suspension de leur droit de
vote au sein du Conseil. Pour les pays candidats, le respect
des droits fondamentaux devient du même coup une
condition de leur adhésion à l’Union;
le droit reconnu à l’Union de prendre des mesures en vue de
combattre toute discrimination fondee sur le sexe, la race ou
l’origine ethnique, la religion ou les convictions, un
handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle;
l’obligation faite à l’Union de promouvoir dans toutes ses
politiques l’égalité des chances entre les hommes et les
femmes, au-delà des règles déjà inscrites dans les traités
européens sur le respect et la promotion de l’égalité en
matière sociale et de travail. Dans ce dernier domaine, le
traité ouvre la porte à des “discriminations positives”,
lorsqu’un des deux sexes est manifestement défavorisé.

Ce dispositif est complété par la reconnaissance du droit à la


protection des données personnelles détenues par les
institutions, un droit dont l’importance va croissant avec les
progrès de l’informatique.

Les pouvoirs politiques des citoyens

Le citoyen est l’acteur politique principal de toute société


démocratique. Composée d’États qui, de par leur
constitution et, désormais, en raison du traité lui-même, ne
peuvent qu’être démocratiques, l’Union européenne doit, au
fur et à mesure que ses responsabilités augmentent, fonder
plus nettement son organisation sur les principes de la
démocratie.

C’est la raison pour laquelle les pouvoirs du Parlement


européen ont été progressivement et sensiblement accrus
depuis l’Acte unique européen de 1986, tandis que le rôle
européen des parlements nationaux etait de plus en plus
évoqué. Parallélément, on s’est efforcé d’accroître les droits
electoraux des citoyens, en particulier dans les États dont ils
ne sont pas ressortissants. On à aussi développé leurs
moyens de recours en instituant un meditateur européen à
côté des juges nationaux et européens.

Le traité d’Amsterdam à continue dans cette direction,


notamment en renforçant, comme on le verra plus loin, les
capacités d’action des parlements. De plus, le traité:
confirme et précise le principe de subsidiarité, suivant lequel
les décisions doivent être prises le plus pres possible des
citoyens;
reconnaît le droit des citoyens et des résidents d’accéder aux
documents émanant des institutions européennes, suivant
des règles définies par le Parlement et le Conseil sur
proposition de la Commission. Ce droit constitue un élément
clé de la transparence legitimêment attendue des
institutions. La jurisprudence de la Cour de justice
européenne en avait déjà reconnu la nécessité, il etait donc
logique que le traité en fasse état;
donné des garanties quant au renforcement de la lutte
contre les fraudes affectant les intérêts financiers de l’Union,
ce qui devrait permettre un meilleur usâge de l’argent des
contribuables, grâce, notamment, à l’action de l’OLAF, le
nouvel Office européen de lutte antifraude.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine de droits de l’homme?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.
7. LA POLITIQUE FISCALE DANS L’UNION
EUROPÉENNE

Les enjeux de la politique fiscale dans l’Union européenne

Une nouvelle approche

Compte tenu de l’évolution observée dans la structure des


systèmes de taxation et de la nécessité de progresser dans la
voie de la réalisation du marché intérieur, la Commission a
proposé une nouvelle approche [communication SEC(96)
487 intitulée “La fiscalité dans l’Union européenne”]. Ce
document souligne la nécessité de promouvoir la croissance
et l’emploi, de stabiliser les systèmes fiscaux et d’achever la
construction du marché unique. Les ministrès de
l’économie et de finances, reunis à Verone le 13 avril 1996,
ont accueilli favorablement la communication de la
Commision et ont décide de poursuivre la réflexion sur la
base de cette nouvelle approche, axée sur les principes
décrits ci-après .

Le bon fonctionnement du marché unique

Les règlementations fiscales divergentes constituent une


entrave résiduelle importante à la pleine realisation du
marché unique. Les éventuelles incompatibilités entre les
diférents systèmes nationaux de taxation en viguer dans
l’Union européenne se traduissent par des obstacles aux
échanges et une fragmentation du marché unique. Il en
resulte une allocation sous-optimale des ressources ainsi
qu’un affaiblissement de la compétitivité internationale de
opérateurs européens. L’introduction de l’euro, la plus
grande transparence des marchés et le développement de la
concurrence rendent plus évidents les effets de distorsion
dus aux obstacles de nature fiscale.

Union économique et monétaire (UEM)

Le succès de l’UEM exige des États membres non seulement


de respecter les disciplines budgétaires, mais aussi
d’approfondir et de renforcer la coordination des politiques
économiques, y compris dans le domaine fiscal. L’exercise
annuel de “grandes orientations de politique économique”
adoptées par le Conseil comporte des recommandations sur
le volume et la structure des systèmes nationaux de
prélèvements obligatoires et sur le besoin croissant de
coordination entre États membres. Les systèmes de
prélèvements obligatoires doivent être structures de manière
à favoriser la croissance économique, la compétitivité et
l’emploi, mais aussi de manière à permettre l’obtention de
recettes suffisantés pour assurer le financement des depenses
sociales et de bien-être. Il s’agit en effet, tout en contribuant
à la discipline budgetaire, eesentielle pour l’UEM, d’assurer
l’equilibre entre efficacité économique et cohésion sociale.

La globalisation de l’économie et l’évolution technologique

Un village global

La liberté de mouvement des capitaux et la libre prestation


des services finaciers, jointes aux nouvelles facilités offertes
par le développement des technologies de l’information,
peuvent avoir des effets sur la compétitivité de l’économie
européenne et rendent encore plus délicate la conduite des
politiques fiscales nationales. Les accords bilatéraux entre
États ne suffisent plus à garantir la cohérence des systèmes
fiscaux entre eux. Seule une approche coordonnée au niveau
communautaire et poursuivie au niveau international peur
avoir quelque efficacité.
L’objectif est de garantir la liberté de circulation des
capitaux, tout en limitant son utilisation à des fins d’évasion
fiscale. Le plan d’action pour un marché financier unique,
présenté par la Commission en mai 1999, apporte des
éléments de réponse à ces questions; il invite à poursuivre les
efforts engâgés dans la voie d’une meilleure coordination
fiscale en vue d’éliminer les distorsions dans la taxation des
produits financiers transfrontaliers.

Le commerce électronique

L’évolution du commerce électronique constitue un défi


pour les systèmes fiscaux existants: d’une part, afin d’éviter
toute distorsion de conçurrence, les livraisons “en ligne”
doivent obéir aux mêmes règles de taxation que le commerce
traditinnel; d’autre part, la règlementation fiscale ne doit
pas non plus décourager le développement du commerce par
Internet.

Ces questions sont discutées au sein de plusieurs instances


internationales telles que l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) et l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE). Une communication
de la Commission [COM(1998) 374] a posé les principes de
neutralité de la taxation du commerce électronique par
rapport au commerce traditionnel, d’application du régime
de TVA du lieu de consommation, de taxation des
transmissions électroniques comme des prestations de
services. La Commission continue, en collaboration avec les
États membres et les milieux économiques, à étudier le
problème en recherchant des solutions adaptées, qui
pourraient nécessiter des modifications législatives.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine de la politique fiscale ?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

8. LA DÉFENSE ET LA SECURITÉ: MAINTENIR LA


PAIX

Pendant pratiquement toute la période qui a suivi la


Seconde Guerre mondiale, la securité de l’Europe a été
assuré en étroite coopération avec les États-Unis, et l’OTAN
a été l’institution prédominante d’autodéfense. La fin de la
guerre froide à marqué un changement.

Tels sont les factures qui ont poussé l’UE à jéter les bases
d’une politique étrangère et de sécurité commune (PESC)
dans la traité de Maastricht, en 1993. Elles ont été précisées
par la suite, dans le traité d’Amsterdam, qui est entré en
viguer le 1ermai 1999. La PESC de l’Union répose sur cinq
objectifs fondamentaux:

sauvegarder les intérêts fondamentaux et l’indépendence de


l’Union;
renforcer la securité de l’Union;
préserver la paix et renforcer la securité au niveau
international;
promouvoir la coopération internationale;
renforcer la démocratie, l’État de droit et le respect des
droits de l’homme.

Le traité d’Amsterdam à amelioré le processus décisionnel


de la PESC. Il prévoit des stratégies communes dans les
domaines d’intérêts essentiels pour les États membres. Il à
introduit des formulations de politiques plus précises, ainsi
qu’un mecanisme d’alerte précoce grâce à la création d’une
force de police travaillant pour le Conseil de ministrès. Un
comité politique et de securité provisoire et un comité
militaire parallèle viennent renforcer ces dispositions. Ils
sont destinés à conseiller le gouvernement en matière de
gestion de crise.

Réaction rapide et prévention des conflits

Le traité d’Amsterdam à reformule les objectifs de securité


et de défense de l’Union en ouvrant la perspective d’une
utilisation militaire et non militaire des capacités en cas de
catastrophes humanitaires. Il s’agit des missions de
Petersberg, qui comprennent aussi bien des missions de
recherche et de sauvetage que des opérations de maintien et
même de rétablissement de la paix.

Le conflit au Kosovo à mis en lumiere les limites des


capacités militaires nationales et collectives existantes de
l’Europe et à souligné la nécessité d’instaurer une politique
européenne de défense stratégique (European Stratégic
Défence Policy). Le cadre en à été défini par les sommet à
Helsinki en décembre 1999. Ils ont décide d’établir une force
de réaction rapide et ont insiste sur la mise en place de
procédures transparentes de consultation et de coopération
avec l’OTAN et des États n’appartenant pas à l’UE.
L’OTAN demeure le fondement de la défense collective de
ses membres et l’Union n’interviendra que lorsque l’OTAN
n’est pas engagée dans son ensemble.

Comme l’ont demonstré les événements dans des lieux aussi


éloignés l’un de l’autre que les Balkans et le Timor-Oriental,
l’UE doit être prété à réagir rapidement et efficacement le
cas écheant. Cette exigence est à l’origine de l’engagement
pris à Helsinki d’être en mesure, d’ici à 2003, de déployer
dans un délai de soixante jours des forces militaires pouvant
atteindre 60 000 personnes et de maintenir un tel
déploiement pendant au moins une année, afin d’effectuer
les missions de Petersberg. Il ne faut faire usage de la force
qu’en dernier recours.

Ensuite de la Commission et l’Union ont un rôle à jouer


dans la prévention des conflits et la gestion des crises. Ce
rôle inclut des domaines tels que l’assistance humanitaire, la
réhabilitation et la reconstruction, ainsi que des méthodes
plus indirectes, comme l’aide au respect de la loi, le renforcé
ment des institutions et les politiques commerciales. Parmi
les initiatives récentes, on peut mentionner les opérations de
déminage en Bosnie, le rétablissement de forces de police
viables en Albanie et la promotion de la reconstruction et de
la réconciliation au Kosovo.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine de la sécurité ?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

9. UN NOUVEAU PROGRAMME D’ACTION POUR


L’ENVIRONNEMENT

Dans l’Union européenne, trente années de politique de


l’environnement ont abouti à un système global de contrôles
environnementaux. Le cinquième programme d’action pour
l’environnement (1992-1999), baptisé “Vers un
développement durable”, a permis de progresser vers une
certaine réduction de la pollution. Aujourd’hui, des efforts
supplémentaires doivent cependant entre consentis afin de
mettre en pratique les lois existantes et d’accorder à
l’environnement une place centrale dans l’ensemble des
politiques de la Commission.

Le programme fixe un ensemble de priorités, d’objectifs et


de mesures pour les cinq à dix années à venir. Il couvre la
totalite des États membres et sera déjà en viguer lorsque les
premiers pays candidats rejoindront l’Union européenne. Ce
programme insufflera à l’Union élargie la force,
l’enthousiasme et les outils nécessaires pour relever les
grands défis environnementaux.

Une approche stratégique

La politique de l’environnement doit faire preuve


d’innovation et chercher de nouvelles manières de toucher
une large part de la société. Le programme d’action
préconise les mesures suivantes:
Améliorer la mise en oeuvre de la législation
environnementale en viguer.
Approfondir l’intégration des preoccupations
environnementales dans les autrès secteurs de la politique
européenne.
Influencer le marché à travers les intérêts des entreprises
et des consommateurs.
Les consommateurs ont besoin d’être informés, grâce au
système communautaire d’étiquetage écologique par
exemple, pour pouvoir choisir des produits respectueux de
l’environnement.
Promovoir la participation et la responsabilisation des
particuliers dont les décisions quotidiennes se répercutent
sur l’environnement, en rendant plus transparent le
processus décisionnel et en privilegiant une information
environnementale de type pratique.
Améliorer la politique de gestion et d’amenagement du
territoire dans les États membres
La lutte contre les changements climatiques

La priorité absolute du sixième programme d’action


consistera à faire ratifier et appliquer le protocole de Kyoto,
afin de réduire de 8% les émissions de gaz à effet de serre
par rapport aux chiffres de 1990, d’ici à 2008 ou 2012. Il faut
considérer qu’il s’agit d’un premier pas vers l’objectif à long
terme visant une réduction de 70% qui nécessité une
restructuration des secteurs de l’énergie et des transports.

La sauvegarde de la nature et de la biodiversité

Objectif: protéger et restaurer le fonctionnement des


systèmes naturels, et mettre un terme à l’appauvrissement
de la biodiversité dans l’Union européenne et dans le monde.
Protéger les sols contre l’érosion et la pollution.

L’Environnement et la santé

Objectif: générer un environnement dans lequel les


contaminants artificiels ne puissent affecter ou menacer la
santé.

Les ressources naturelles et les déchets

Objectif: promouvoir une consommation rationnelle des


ressources renouvelables et non renouvelables. Dissocier
l’utilisation des ressources de la croissance économique, en
améliorant sensiblement l’efficacité de leur gestion et en
prévenant la production de déchets.

L’approche de l’Union en matière de gestion des déchets met


l’accent sur la prévention en premier lieu, ensuite sur le
recyclage, la récupération et l’incinération, et enfin sur la
mise en décharge.
ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine environnemental?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

10. LE PROCESSUS D’ÉLARGI SSEMENT EN COURS

L’élargissement offre l’occasion unique de mettre un terme


à la division artificielle qui sépare en deux le continent
européen depuis près de soixante ans. Les personnes
pourront se déplacer, étudier et travailler librement par-
delà les frontières. En outre, les entreprises et les économies
d’Europe centrale et orientale devraient prospérer au fur et
à mesure du développement d’une économie de marché .
L’Europe tout entière tirera profit elle aussi, sur le plan
économique et politique, de la création d’un marché
intérieur comptant 500 millions de personnes.

Lors du sommet européen du mois de mars 1999, l’Union


européenne a mis à disposition près de 22 milliards d’euros
pour soutenir les démarches de préadhésion entre 2000 et
2006, soit près du double du montant alloué au cours des
années 1990. Par ailleurs, le budget de l’Union sera prêt
pour les premières adhésions à partir de 2002, une somme
avoisinant les 57 milliards d’euros étant spécialement
destinée aux nouveaux États membres entre 2002 et 2006.

Les critères d’adhésion à l’Union européenne


Un pays désireux d’adhérer à l’Union européenne doit
d’abord prouver qu’il répond aux trois critères d’adhésion
fondamentaux définis lors du sommet de Copenhague en
juin 1993. Ces critères sont les suivants:

l’existence d’institutions stables garantissant la démocratie,


l’État de droit, les droits de l’homme, ainsi que le respect et
la protection des minorités;
l’existence d’une économie de marché viable ainsi que la
capacité de faire à la pression de la concurrence et aux
forces de marché au sein de l’Union;
la capacité de satisfaire aux obligations découlant de
l’adhésion, y compris aux objectifs politiques, économiques
et monétaires de l’Union.

Conditions d’adhésion

En 1993, le Conseil européen de Copenhague (sommet de


l’UE) indiquait que “l’adhésion aura lieu dès qu’un pays
associé sera capable d’en assumer les obligations en
satisfaisant aux exigences économiques et politiques”. Ce
Conseil fixait les “critères de Copenhague” pour les futurs
membres: institutions stables garantissant la démocratie, la
primauté du droit, les droits de l’homme, le respect des
minorités et leur protection; existence d’une économie de
marché viable et capacité à faire face à la pression
concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de
l’Union européenne; capacité d’assumer les obligations de
l’adhésion, et notamment de souscrire aux objectifs de
l’Union politique, économique et monétaire.
Le Conseil européen de Madrid en 1995 estimait que chaque
pays candidat devait adapter ses structures administratives,
afin que la législation communautaire ne soit pas seulement
transposée au niveau national, mais aussi appliquée
efficacement par le biais de structures administratives et
judiciaires adaptées, en tant que condition préalable à la
confiance mutuelle nécessitée par l’adhésion à l’UE.
Le Conseil européen de Helsinki en 1999 ajoutait que les
pays candidats devaient “partager les valeurs et les objectifs
de l’Union européenne tels qu’ils sont enoncés dans les
traités”. Il enjoignait également les candidats à resoudre les
conflits frontaliers non aplanis, et sougnait la nécessité
d’instaurer des normes strictes en matière de sûrété
nucléaire.
Lors du Conseil européen de Nice en 2000, les pays
candidats ont été “invités à poursuivre et à accélérer les
réformes nécessaires pour se preparer à l’adhésion”.
L’acquis

Dans la perspective des négociations relatives à l’adhésion, le


dispositif des règles de l’UE est divise en trente et un
chapitrès:

Libre circulation des biens


Libre circulation des personnes
Liberté de prestation des services
Libre circulation du capital
Législation relative aux entreprises
Politique de la concurrence
Agriculture
Pêche
Politique des transports
Fiscalité
Union économique et monétaire
Statistiques
Politique sociale et emploi
Energie
Politique industrielle
Petites et moyennes entreprises
Science et recherche
éducation et formation
Telecommunications et technologies de l’information
Culture et politique audiovisuelle
Politique régionale et coordination des instruments
structurels
Environnement
Protection des consommateurs et de la santé
Coopération dans les domaines de la justice et des affaires
intérieures
Union douaniere
Relations extereures
Politique extérieure et de securité commune
Contrôle financier
Dispositions financieres et budgetaires
Institutions
Autrès

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie
d’élargissementen cours?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

11. COOPÉRATION INTERNATIONALE

Programme transeuropéen de coopération pour les études


universitaires, Tempus à été officiellement lancé le 7 mai
1990. Il y à dix ans, déjà. Durant ce laps de temps, Tempus a
engrangé de nombreux résultats concrets. Il a également fort
évolué, en s’ouvrant à de nouveaux pays de l’ancien bloc
communiste, tout en recentrant ses priorités. Saisissons
l’occasion de cet anniversaire pour dresser un court bilan.

Les 10 ans de TEMPUS


La naissance du programme pour les pays d’Europe
centrale et orientale

En 1989, la Pologne et Hongrie entament une transition


politique, ouvrent leurs frontières et se trouvent vers
l’économie de marché . Elles sont rapidement suivies sur
cette voie par les autrès pays d’Europe centrale et orientale.

Très vite, la Communauté européenne établit un programme


de soutien au processus de réforme économique et sociale de
ces pays voisins (appelé le programme Phare “Pologne,
Hongrie, Aide à la restructuration économique”). La
formation y est citee parmi les domaines prioritaires.

Il importe en particulier de former une nouvelle génération


de décideurs, prété à rélèver le défi d’une évolution
démocratique et de la compétition économique et
industrielle. Or, beaucoup de cours universitaires ne sont
plus adaptés. Des parts entiers de l’enseignement sont à
revoir, comme le droit et l’économie. Par ailleurs, dans la
situation économique difficile de ces États, les universités ne
disposent que de très peu de moyens pour se moderniser.

Pour appuyer l’effort de modernisation du système


universitaire, la Commission européenne – se basant sur
l’expérience déjà développée dans d’autrès actions
communautaires comme Erasmus et Comett – dessine un
programme “sur mesure” à l’intention des pays d’Europe
centrale et orientale. C’est ainsi que le 7 mai 1990, le Conseil
des ministrès adopte Tempus, “programme transeuropéen
de coopération pour les études universitaires”.

Le projet roumain

En Roumanie, l’université “Babes-Bolyai” et l’Université


technique, situées l’une comme l’autre dans la ville de Cluj-
Napoca, ainsi que l’ université de Transylvanie, à Brasov,
ont lancé ensemble un projet européen commun (JEP) pour
créer sur le web un réseau d’ éducation continue en études
européennes. Ce projet associé les universités d’Utrecht aux
pays-Bas, de Limerick en Irlande et de Turin en Italie,
auxquelles d’adjoint un réseau d’organisations non
universitaires réunissant la Chambre de commerce,
d’industrie et d’agriculture de Cluj, le Conseil du Comté de
Cluj, la Fondation pour la promotion des PME de Brasov, la
branche roumaine de l’Union Eurorégion des Carpathes et
le Swedish TelePedagogic Knowledge Centre (STPKC) de
Nykoping, en Suède.

Le consortium prévoit de développer un réseau d’ éducation


continue (CONED) et de fonder un centre CONED consacré
aux techniques d’enseignement en ligne, ainsi que quatre
laboratoires de formation dans les deux universités de Cluj-
Napoca. Il travaille aussi sur quatre programmes pilotes
d’enseignement en études européennes qui exploiteront les
technologies Internet. Enfin, il constituera une bibliothèque
et une banque de données sur le web. Les professeurs Ioan
Salomie et Kalman Pusztai, de l’Université technique de
Cluj-Napoca, sont les principaux responsables du projet.
Formations pilotes

Les projet à vraiment commence en mars 1999, quand tous


les partenaires du consortium se sont recontrés pour la
première fois. Pour les participants des universités
occidentales, c’etait l’occasion de découvrir les groupes
cibles roumains. Durant quatre jours, les partenaires ont
jété les bases des programmes, défini le contenu des
formations, leur calendrier, et conclu des accords pour la
reconnaissance et l’accreditation des titres, ou encore
l’évaluation du niveau des stagiaires. Les thèmes choisis
pour les formations pilotes, toutes dispensees et évaluées via
Internet, sont les suivants: “environnement comercial
européen”, “gestion européenne”, “gestion de la qualité”, et
“systèmes informatiques des organisations exploitant les
technologies Intranet/Extranet”.
ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
au domaine de la coopération internationale?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

12. L’EUROPE DES CULTURES

Protéger et valoriser le patrimoine

Les activités de conservation et de valorisation du


patrimoine culturel menées par l’Union européenne
concernent aujourd’hui tant le patrimoine bâti, le cadre
environnemental, le mobilier et les oeuvres artistiques que le
patrimoine immateriel. Les traditions, les pratiques sociales,
les savoirs et les savoir-faire sont pleinement pris en compte
dans la définition de l’héritage commun aux peuples
d’Europe. Un vestige de l’époque romaine, un site naturel
d’exception revêtent un intérêt non seulement aux yeux des
habitants du lieu, mais de tous les Européens.

Restaurer un quartier historique, sauver de l’oubli une


tradition folklorique, c’est, outre les avantages sur le plan
touristique, rendre à la Communauté locale son dynamisme
et son identite. Perenniser la memoire culturelle des peuples
européens, c’est ce à quoi s’attache l’association Eurorégio
en Belgique, avec des partenaires français, grecs et italiens.
Patrimoine archéologique ou monumental, documents
ethnographiques ou traditions populaires, Eurorégio
ressemble des documents filmés qu’elle met ensuite à la
disposition des télévisions nationales et régionales, des
centres de recherche et des acteurs du monde de l’ éducation
européens. Le programme “Culture 2000” consacre un tiers
de son budget à de tels projets de conservation et de
sensibilisation à l’héritage commun aux peuples européens.
Ceux-ci peuvent porter sur la formation des professionnels
du secteur, l’échange d’expériences ou la création de
supports multimédias.

Une Communauté de cultures

“Franchir une nouvelle étape dans le processus d’intégration


européenne engâge par la création des Communautés
européennes”, favoriser l’ ”union sans cesse plus étroite
entre les peuples de l’Europe…”. La volonté affichée par les
signataires du traité sur l’Union européenne, à Maastricht
en 1992, est celle d’une Europe-là passe aussi par la culture:
pour la première fois, ils dotent l’Union d’une compétence
propre dans ce domaine.

Le traité à également institué une “citoyennété européenne”


qui complète, sans la remplacer, la citoyennété européenne
traduit les valeurs fondamentales que partagent les
Européens et sur lesquelles répose la construction
européenne. Elle s’appuie également sur le formidable
héritage culturel des Européens. Transcendant les divisions
géographiques, religieuses ou politiques, les courants
artistiques, scientifiques ou philosophiques se sont
mutuellement influencés et enrichis au cours des siècles,
formant l’héritage commun dont peuvent aujourd’hui se
réclamer les multiples cultures de l’Union. En effet, si
différents soient ils, les peuples européens partagent une
histoire qui situe l’Europe dans le monde et fonde sa
spécificité.

Le “modèle culturel européen” se situe là, entre le respect de


l’expression culturelle de chaque peuple et les échanges, et
les coopérations qui nourissent et enrichissent chaque
culture.

Mettre en évidence les traits communs des patrimoines


européens, renforcer le sentiment d’appartenance à une
même Communauté tout en respectant les diversités
culturelles, nationales ou régionales, contribuer à
l’épanouissement et à la diffusion des cultures, c’est la tout
le pari de la politique menée par l’Union.

Le traité de Maastricht ne se contente pas de faire de la


culture un secteur à part entière de l’action européenne: il
introduit l’obligation, pour l’Union européenne, de prendre
en compte les aspects culturels dans l’ensemble de ses
politiques. Les aides apportées par l’Union dans le cadre de
ses politiques sociales ou régionales (au moins 500 millions
d’euros par an) font de l’Europe un intervenant très
important du développement culturel.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Quelle sont les valeurs européennes à maintenir et à
transmettre et en quoi consiste la stratégie d’élargissement
en vue de préserver l’originalité de chaque culture?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.

13. LA SOLIDARITÉ EUROPÉENNE

Le pays candidats
Les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) candidats à
l’adhésion se situent loin derrière les États membres de
l’Union en termes de développement économique. Au début
des années 90, ils sont entrés dans une ére de réformes
politiques et économiques profondes, qui représente une
expérience sans précédent en Europe. Ces réformes visent à
les intégrer dans une économie de marché que la
planification centrale avait supprimées et donc à les ouvrir
au commerce international.

Les économies de ces pays ont radicalement restructurés,


entraînant de ce fait une diminution de l’emploi et une
augmentation du chômage. En révanche, les rapports
commerciaux avec le reste du monde ont beacoup augmenté,
de même que les investissements étrangers.

En preparation des interventions du Fonds de Cohésion, les


PECO bénéficient du soutien de l’instrument structurel de
préadhésion (ISPA) pour améliorer leurs infrastructures
d’environnement et de transport. PHARE offre des
financements diversifiés (capacités administratives,
programmes de développement économique) qui seront pris
en charge par les Fonds structurels après l’adhésion. Le
SAPARD met en place les instruments du développement
rural en prévision des interventions du FEOGA.

ALLER-RETOUR
Réformulez chaque idée majeure du texte ci-dessus.
Dans la perspective suggérée par ces unités, choisissez une
assertion et commentez-là.
Que faire pour réduire l’écart entre les niveaux de
développement des diverses régions?
Commentez un paragraphe au choix.
Imaginez les questions qui ont conduit à la démonstration
choisie. Posez-les.
IV. QUELLE MONDIALISATION ?
Traduction
Essai

-Mettez en français un paragraphe du texte ci-dessous.


-Rédigez un essai inspiré par celui-ci.

QUELLE MONDIALISATION ?

O trecere în revistã, selectivã,a comunicãrilor susţinute în


cadrul Forumului Internaţional QUELLE
MONDIALISATION ? care a avut loc în la Grande Halle de
la Villette în zilele de 13-14 noiembrie 2001 şi care au fost
reunite într-o carte excepţionalã prefaţatã de Elie Wiesel,
apãrutã la Editura Grasset & Fasquelle în 2002.

Volumul este împãrţit corespunzãtor secţiunilor de lucru ale


Forumului:

istorie şi genealogie
economie şi finanţe
culturã, informaţie, educaţie
eticã, drept şi politicã
In deschiderea Forumului, Jacques le Goff îl citeazã pe
Fernand Braudel, în legãturã cu cele 4 aspecte esenţiale ale
mondializãrii: cel economic,cel social, cel cultural şi cel
politic. Iatã lista mondializãrilor istorice semnalate de
Braudel: Fenicia anticã, Cartagina, Roma, Europa creştinã,
Islamul, Moscova, China şi India. Roma şi tendinţa ei de
dominaţie mondialã.

In francezã, termenul “mondial” apare în 1904 dar cel de


“mondializare” nu s-a impus decât în ultimul deceniu.
Progresul mondializãrii ca viitor al omenirii a fost stimulat
de instrumentele comunicãrii. Astãzi, Internetul este cel mai
important dintre toate. Cu ajutorul acestora şi înarmaţi cu
o voinţã puternicã, oamenii trebuie sã controleze şi sã
combatã pericolele mondializãrii: dominaţia economicului,
dezvoltarea inegalitãţii şi injustiţiei sociale şi uniformizarea.
O mondializare care uniformizeazã valorile este catastrofalã,
conchide specialistul.

Giesbert vorbeşte despre intervenţionismul statului ca o


trãsãturã keynesianã a mondializãrii. Un alt aspect
important al mondializãrii: implicarea constantã a
musulmanilor în cea mai mare parte a conflictelor actuale
sau recente: Bosnia, Kosovo, Caucaz, Caşmir, Indonezia,
Filipine. Si, în fine, o caracteristicã pozitivã a
universalizãrii: democraţia lui Toqueville, Montesquieu şi
separarea puterilor, Erasmus şi toleranţa.

Umberto Eco vorbeşte despre “istoria comploturilor”.


Prima manifestare a istoriei mondializãrii a constituit-o
Manifestul Partidului Comunist din 1848 în care lumea era
menitã sã fie dominatã de proletari. Astfel “marea industrie
a creat piaţa mondialã, pregãtitã de descoperirea Americii.
Piaţa mondialã va accelera dezvoltarea comerţului,
navigaţiei, cãilor de comunicaţie.”
Teoria socialã a conspiraţiei îşi are obârşia în opera lui
Homer.Tot ceea ce se întâmplã în Troia nu este decât
reflectarea multiplelor conspiraţii urzite în Olimp. Este o
versiune a acestui teism.

Templierii au visat o republicã mondialã. In secolul al


XVIII-lea, ei pun mâna pe francmasonerie şi creeazã un fel
de academie ai cãrui membri diabolici sunt Voltaire, Turgot,
Condorcet, Diderot şi d’Alambert-un cenaclu de unde se
nasc iacobinii, controlaţi, la rândul lor de o societate
regicidã şi mai secretã:iluminiştii-rezultat final: Revoluţia
francezã.

Logica mondializãrii este aceea de a inţelege marile sisteme


cu scopul de a le stãpâni. A reduce totul la un complot este
una din formele cele mai periculoase ale mondializãrii.

In intervenţia sa intitulatã Sãnãtate, terorism, mondializare


şi ingerinţã, Bernard Kouchner reproşeazã occidentului
neglijenţa faţã de civilii afgani deveniţi victime ale
rãzboiului contra terorismului, aceşi civili care se
împotriviserã talibanilor.El argumenteazã pe larg
necesitatea “ingerinţei terapeutice” în ţãrile sãrace, în ţãrile
grevate de rãzboi.Aceasta, spune el, este o etapã a
mondializãrii. Autorul dezbate o idee uitatã a lui Kofi
Annan: crearea Fondului mondial de solidaritate
terapeuticã.Teroriştii sunt cei care divizeazã lumea.Ajutând
ţãrile sãrace, occidentul poate câştiga bãtãlia.

Monique Canto-Sperber, vorbind despre valorile care


unificã lumea, spune cã aceste valori sunt neputincioase
dacã nu sunt însoţite de o puternicã mişcare
criticã.Mondializarea este un proces complex, nu unul
spontan, care poate aduce bulversarea modului de viaţã şi de
consum, în termeni de exploatare sau de invazie culturalã
(importarea în masã a unor produse care, însã, nu transmit
şi experienţa istoricã trãitã de ţarile importatoare).
François de Bernard afirmã cã esenţa mondializãrii poartã
numele: “noi tehnologii ale informaţiei şi comunicãrii”,
<<NTIC>>. In englezã se numeşte globalizare, francezii îi
spun mondializare. Caracteristica intrinsecã a acestui
fenomen este ubicuitatea. Economia globalizantã unificã
ceea ce prin natura sa este diferit. Ea este o mamã imoralã:
nu vrea sã nascã decât produse foarte rentabile.
Globalizarea este afirmarea modelului economic neo-liberal
şi a unor cerinţe contabile definite de oligerhiile financiare şi
impuse întregii lumi.Mondializarea-globalizarea-Janus bi-
frons!- conţine o logicã proprie care se reduce la “societatea
informaţiei”, la “satul global”. Bilanţul mondializãrii este
paradoxal: distruge diversitatea, dar afirmã necesitatea
menţinerii diversitãţii culturale printr-un adevãrat proiect
cosmopolitic.

Roger-Pol Droit, în intervenţia sa intitulatã Adio barbarilor,


defineşte, din perspectiva diacronicã a mondializãrii,
termenul “barbar”.Pentru antici, barbari erau toţi cei care
nu erau greci. Pentru a-şi construi coerenţa lumii lor
multiculturale, romanii au elaborat o universalitate juridicã,
precursoare a “drepturilor omului”.

Universalitate şi particularitãţi, identitãţi locale şi


mondializare, globalizare şi etnicitate, iatã trãsãturile
peisajului care se naşte.

Jeffrey Sachs scrie despre “mondializare şi ţãrile în curs de


dezvoltare” . Mondializarea nu este nici salvarea, nici
duşmanul dezvoltãrii. Ea constituie un proces foarte
complex, având dimensiuni pozitive şi negative.
Mondializarea constã în interconexiuni permanente între
diferitele comunitãţi mondiale. In zonele în curs de
dezvoltare, reuşita tranziţiei este pusã in seama acestor
tehnologii.Rata de creştere economicã extrem de rapidã a
Chinei este atribuitã mondializãrii.
Jean-Paul Fitoussi vorbeşte despre democraţia de piaţã în
conferinţa sa Piaţã, democraţie şi mondializare. Pe de o
parte, piaţa este dominatã de principiul sufragiului cenzitar,
conform cãruia însuşirea bunurilor este proporţionalã
resurselor fiecãruia: un euro, un vot. Pe de alta parte,
democraţia este caracterizata prin sufragiu universal: o
femeie sau un bãrbat, un vot. Este vorba despre douã
principii aflate în tensiune dinamicã: individualismul şi
inegalitatea, pe de o parte şi societatea şi egalitatea pe de
alta. Din fericire, relaţiile dintre democraţie şi piaţã nu sunt
numai conflictuale, ele sunt şi complementare.

Esenţialul pentru eficacitatea economicã este ca pieţele sã fie


libere şi drepturile de proprietate garantate. In aceastã
privinţã, democraţia comportã numeroase
inconveniente:tendinţa votului majoritar este aceea de a
susţine programele sociale care redistribuie veniturile
bogaţilor cãtre sãraci.

Intr-un sistem capitalist, rata dobânzii este o variabilã


crucialã, probabil cea mai importantã a economiei. Ea este
mai mult decât o variabilã esonomicã, este una socialã.Ea
determinã repartizarea veniturilor şi roadele creşterii
economice. Or nivelul anormal de mare al ratei dobânzii
timp de aproape douãzeci de ani a constituit un fenomen
singular în istoria capitalismului occidental.El modificã
raportul de forţe între deţinãtorii capitalului financiar şi
producatorii din industrie dar şi dintre antreprenori şi
salariaţi în sensul cã permite, ca şi mondializarea, explicarea
agravãrii şomajului şi inegalitãţilor. Ratele crescute ale
dobânzilor sunt un privilegiu pe termen scurt. Ele sunt
preludiul disfuncţionalitãţilor de astãzi.

In conferinţa sa Mondializarea: pentru sau contra naturii? ,


Jaan Kaplinski scrie: “Ar trebui sã ne amintim cã cele douã
rãzboaie mondiale au devenit posibile prin mondializare,
prin procese de integrare şi concentrare la scarã mondialã.”

Aşa cum Imperiul Roman se debarasase de ţãrãnime dar a


fost înfrânt şi cucerit de naţiuni de ţãrani, este, oare, înţelept
sã presupunem cã acest lucru nu se va mai întâmpla?
Pendula istoriei a oscilat de multe ori între sat şi oraş. Este,
oare, înţelept sã abandonãm o tradiţie, un mod de viaţã, o
experienţã care ne-a ajutat sã surmontãm marile crize ?
Poate cã ar trebui sã dãm un sprijin moral şi financiar
pãstrãtorilor acestei tradiţii.

Dominique Plihon: Astãzi, 80% din fluxurile financiare


internaţionale circulã spre 20 de ţãri.Mondializarea existã,
în sensul în care finanţele circulã pe toatã planeta, dar nu în
profitul tuturor ţãrilor.

Philippe Cohen: Regulile politice şi nu regulile pieţii


favorizeazã concentrãrile care se fac, în final, în detrimentul
liberei concurenţe.

Dominique Plihon: Paradigma dezvoltãrii durabile este


singura şansã a omenirii.

Mohamed Talbi, în Mondializarea în stil occidental este,


oare, prometeicã ? scrie: “Mondializarea simbolizatã de
Prometeu este concurenţialã.Ea reprezintã confiscarea
Pãmântului, acolo unde Focul joacã un rol dominant.” Cel
care a furat focul şi îl foloseşte în folosul sãu procedeazã la o
americanizare forţatã a lumii. Conducãtorii lumii
occidentale,aliindu-se cu dictatorii lumii arabo-musulmane
şi-au înstrãinat, pentru generaţii, popoarele arabo-
musulmane, provocând ostilitatea acestora, cu consecinţe în
prezent şi în viitor.

Spre o uniformizare a culturii ? se întreabã Lady Helena


Kennedy. “Toate marile chestiuni de geopoliticã
internaţionalã sunt, în sens larg, de esenţã culturalã: fie ca
este vorba despre afirmarea regionalã în Balcani, de
moştenirea de catre africani a sistemelor democratice
culturalmente inutilizabile, de ramificaţiile mondiale ale
Islamului, de raporturile dintre autodeterminarea naţionlã
şi moştenirea confesionalã în Irlanda de Nord, de rezistenţa
la mondializare în stil american, de drepturile populaţiei
spoliate din sudul Asiei, de ascensiunea federalismului în
Europa şi de aceea a secesionismului (inclusiv cel britanic) în
aceeaşi regiune. Cultura înseamnã şi baletul şi foiletoanele
televizate, şi genocidurile şi purificarea etnicã.
Cultura este ceea ce ne distinge ca naţiuni diferite unele de
altele. Dar, de asemenea, prin culturã noi ne putem înţelege
unii cu alţii ca indivizi.Ea ne permite sã depãşim frontierele
(reale sau imaginare) care ne separã. Noi trãim într-un
mozaic de culturi şi trebuie sã ne percepem reciproc nu doar
ca diferiţi ci şi ca purtãtori ai unei umanitãţi comune. Noi
putem identifica nu numai ceea ce ne face sa fim diferiţi ci şi
tot ceea ce ne face sã fim asemãnãtori. Sã fim conştienţi de
faptul cã ceea ce ne accelereazã nouã pulsul stimuleazã, în
mod identic pulsul celorlalţi oameni.Sã ne dãm seama cã
ceaa ce ne distinge ne dã unitate. In asta consta puterea
relaţiilor culturale.”

In Cum sã revalorizãm valorile locale în contextul


mondializarii ?, Junzo Kawada spune cã, de mai multe
secole, centrul mondializãrii de situeazã în occident şi, la ora
actualã, în special în Statele Unite. Mondializarea se
bazeazã pe forţã şi nu trebuie sã fie asimilatã universalitãţii.
Mondializarea priveşte relaţiile dintre cei puternici şi cei
slabi. Ea este însoţitã de un aşa-zis standard global care
contribuie la creşterea inegalitãţilor economice supunând
popoarele ţãrilor subdezvoltate legii junglei.

In zilele noastre, în viziune occidentalã, munca umanã este


adesea denigratã şi considerata un simplu act economic, un
rãu necesar omului pentru a-şi câştiga pâinea. ”Ar trebui sã-
i redãm valoarea primordialã. In japonezã, hataraku, “a
munci”, denumeşte o activitate esenţialmente altruistã, care
nu se limiteazã la un act economic. Sunt convins cã în multe
societãţi din lume, noţiunea de muncã avea, la origine, un
sens mai mult sau mai puţin etic, luminat de bucurie şi
adesea altruist: acestui aspect trebuie sã-i dãm viaţã în
munca omeneascã aridã de astãzi.”

“Japoneza ca şi moore, o limbã vest-africanã pe care am


studiat-o, sunt foarte bogate în locuţiuni destinate sã laude şi
sã aducã mulţumiri persoanei care munceşte.”

Sub valul de ajustãri structurale conform criteriilor


standardului global, se pune întrebarea dacã activitãţile
economice existã pentru a servi omul sau dacã omul este
forţat sã munceascã în serviciul economiei.
Antropocentrismul trebuie pus în discuţie, dar orientãrile
umanitare trebuie întãrite.

In 1962, în volumul Pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss


defineşte caracterul gândirii mitice în opoziţie cu gândirea
ştiinţificã. Conform marelui antropolog, artizanii recurg la
semne, în timp ce gândirea ştiinţificã se bazeazã pe
concepte.

Aceste douã tipuri de gândire ar trebui sã coexiste. Trebuie


sã ne punem întrebãri asupra adevãratului sens al
bunãstãrii şi dezvoltãrii.

Ezra Chammah scrie despre o aplicaţie a mondializãrii:


epoca fotbalului. “Epoca fotbalului este un portal interactiv
şi o comunitate de utilizatori interesaţi de fotbalul
internaţional. Este o platformã care cuprinde ,
simultan,Internetul, telefonia mobilã şi televiziunea
interactivã care furnizeazã toate scorurile, meciurile,
ultimele informaţii în zece limbi, inclusiv în japonezã şî
chinezã.”

Christoph Wulf menţioneazã cinci particularitãţi


importante ale fenomenului:
mondializarea pieţelor financiare şi capitalurilor
mondializarea strategiilor întreprinderilor şi pieţelor care
sunt strategii mondiale de producţie, de distribuţie şi de
reducere a costurilor prin delocalizare
mondializarea cercetãrii şi dezvoltãrii tehnologice însoţite de
elaborarea reţelelor mondiale, de noile tehnologii ale
informaţiei şi comunicãrii şi de extinderea Noii Economii.
mondializarea structurilor politice transnaţionale şi
pierderea influenţei statelor-naţiuni.
Mondializarea modelelor de consum, stilurilor de viaţã şi
stilurilor culturale care cunosc o tendinţã de uniformizare.
Se observã pierderea suveranitãţii statelor-naţiuni,
reducerea puterii statelor-naţiuni prin acţiunea grupurilor
multinaţionale şi formarea de noi spaţii culturale şi sociale
care nu mai corespund teritoriilor naţionale separate de
frontiere.
Datoria viitorului este o mondializare diferenţiatã şi nu una
universalizantã.E mai bine sa vedem în mondializare un
ansamblu de diferenţe profunde, o pluralitate de moduri de
apartenenţã şi de a fi, o multiplicitate în profunzime.

Cartea este incitantã prin multitudinea de ipostaze ale


mondializãrii expuse în stiluri diferite, puternic marcate de
personalitatea fiecãruia dintre participanţii la Forumul
Internaţional CE MONDIALIZARE ? din 13-14 noiembrie
2001. O temã actualã, inspiratã din realitãţile mileniului al
III-lea, asupra cãreia se apleacã specialişti de prestigiu din
domenii diferite: politic, cultural, ştiinţific.O lecturã avizatã
a prezentului.
À la fin de ces 4 chapitres, vous en souhaitant bonne
réception, je vous prie de n’oublier pas, chers étudiants, les
mots d’Elie Wiesel:
“C’est à vous de changer tout.”

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE (la plupart des ouvrages sont


disponibles a l’Institut Français ou sur Internet)

1. Julien Freund, L’essence du politique, toute édition


2. Gaetano Mosca, The Ruling Class, toute édition
3. Aristote, La Politique, toute édition
4. Platon, La Republique et Le Gorgias, toute édition
5. Machiavel, Le Prince, toute édition
6. Marcel Prelot, Histoire des Idées Politiques, toute édition
7. J.J. Rousseau, Du contrat social, toute édition
8. J. Locke, Deuxième traité du gouvernement civil, Lettre sur la
tolérance, toute édition
9. Th. Hobbes, Léviathan, toute edition
10. Max Weber, Économie et Société, toute édition.

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