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EXTRAIT
ISSU DE L’OFFRE
Agroalimentaire
RÉSUMÉ
Le saucisson sec est un produit cru, haché, stabilisé par acidification et déshydratation ; en fait, un produit fermenté dont la
flaveur caractéristique apparaît progressivement en cours des étapes de séchage et d’affinage. Sa fabrication impose des
contrôles de plus en plus poussés de la matière première viande, nommée minerais carnés, et constituée de maigres, gras,
minerais composites et viandes séparées mécaniquement. Tout fabricant de saucisson sec est désormais dans l’obligation
d’établir un cahier des charges précisant les paramètres importants ayant une incidence ultérieure sur l’évolution du produit,
donc sur sa qualité finale (conformité sanitaire, caractéristiques sensorielles, etc.).
ABSTRACT
1. Définition.................................................................................................... F 6 507 — 2
2. Composition .............................................................................................. — 2
2.1 Exemple de formulation. Rôle des additifs/ingrédients........................... — 2
2.2 Choix des matières premières.................................................................... — 2
2.3 Cahier des charges des minerais carnés ................................................... — 4
2.4 Techniques de contrôles des minerais....................................................... — 6
2.5 Additifs et ingrédients ................................................................................. — 6
2.6 Enveloppes et boyaux ................................................................................. — 7
3. Fabrication ................................................................................................. — 7
3.1 Traitements des minerais avant fabrication .............................................. — 7
3.2 Standardisation en fabrication ................................................................... — 7
3.3 Diagramme de fabrication .......................................................................... — 8
3.4 Traitements de stabilisation du produit frais ............................................ — 8
4. Microbiologie du saucisson sec........................................................... — 11
4.1 Origine des contaminations et composition de la flore ........................... — 11
4.2 Développement et sélection des micro-organismes en cours d’étuvage — 11
4.3 Ferments de maturation pour saucissons secs......................................... — 12
4.4 Fleurs de surface ......................................................................................... — 13
5. Évolution du saucisson sec en cours de séchage........................... — 13
5.1 Teneur en eau, Aw........................................................................................ — 13
5.2 Teneur en sels .............................................................................................. — 13
5.3 Évolution microbiologique ......................................................................... — 14
5.4 Métabolisme des glucides .......................................................................... — 14
5.5 Métabolisme des protéines ........................................................................ — 15
5.6 Métabolisme des lipides ............................................................................. — 15
6. Perception sensorielle : facteurs influants....................................... — 16
7. Conclusion ................................................................................................. — 16
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. F 6 507
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PRODUITS DE CHARCUTERIE _____________________________________________________________________________________________________________
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■ Ingrédients et additifs
1. Définition Leur composition et leur rôle sont donnés dans le tableau 3. Tous
ces aspects seront repris plus en détail dans le paragraphe 2.5.
Le saucisson sec est un produit cru, haché, stabilisé par acidi-
fication et déshydratation ; il s’agit donc d’un produit fermenté ■ Boyaux
dont la flaveur caractéristique apparaît progressivement en On utilise des chaudins de 60 à 65 mm de diamètre pour 500 g de
cours de séchage – affinage. produit embossé.
Le traitement classique comprend deux trempages successifs
Le produit frais haché (mêlée), dont la teneur en lipides avoisine pour assurer le dessalage. Le premier trempage s’effectue à l’eau
20 à 22 %, est embossé sous boyau naturel, artificiel ou synthétique froide (1 volume de boyaux pour 5 volumes d’eau) pendant 1 h
dont le calibre est fort variable (de 20-22 mm à plus de 100 mm). Par environ ; le deuxième avec de l’eau tiède (30/35 ˚C et 1 volume de
la suite, un processus d’acidification – séchage permet d’obtenir le boyaux pour 1 volume d’eau) pendant 10 min environ. Il est possible
produit stabilisé sec dont l’activité de l’eau Aw finale se situe, géné- d’ajouter des acides organiques (tannage).
ralement, entre 0,85 et 0,90.
■ Normes actuelles
Le tableau 1 donne les critères chimiques relatifs à la fabrication 2.2 Choix des matières premières
du saucisson sec.
Jambon de coche 4D 35 4 1,4 Dans d’autres pays tels l’Italie, notamment, des tissus adipeux
comme la gorge ou la graisse de mouille sont également utilisés.
Poitrine cutter de porc 10 50 5
■ Minerais composites
Bardière de porc 10 80 8
L’exemple type en est, bien évidemment, la poitrine (alternance
Total 100 18
de couches maigres et grasses) dont la proportion en maigre ou
(1) Cf. dossier [F 6 500]. gras peut varier de 1/3 à 2/3 selon le type d’animal (coche ou porc)
et l’état d’engraissement de ce dernier.
Le contrôle des mêlées (teneur en lipides) montre que l’on se En dehors de la poitrine, signalons les trimmings (parures des
situe, généralement, aux environs de 17 à 18 % de matières grasses, pièces de découpe du porc, le plus souvent) dont le pourcentage en
la variation étant due principalement à la « poitrine cutter ». gras est généralement élevé.
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_____________________________________________________________________________________________________________ PRODUITS DE CHARCUTERIE
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Tableau 3 – Additifs et ingrédients entrant dans la composition du saucisson sec pur porc
Quantité ajoutée
Additifs/Ingrédients Rôle
(g/kg de matière carnée)
Sel nitrité Salage et coloration + inhibition bactérienne apportée par le nitrite
20 de sodium
ou sel nitrité 26
Sel fin Salage
6
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cutter : − 5 à − 6 ˚C) ;
Tableau 4 – Contamination maximale à réception
— maigres : − 0,5 ˚C à + 1,5 ˚C ;
— poitrine : − 3 ˚C à + 0,5 ˚C, selon sa teneur en maigre. (UFC/cm2) [1]
Le point important est d’obtenir un grain de hachage parfaitement
Groupes microbiens Maigre de porc Maigre de coche
net, non enrobé, où toute dérive de température, en plus ou en
(épaule désossée, (jambon désossé,
moins, est synonyme de laminage, d’écrasement, donc d’enrobage.
non piécée) non piécé) (2)
FMAR (1) 105 5 × 105
2.3 Cahier des charges des minerais Entérobactéries 103 5 × 103
carnés Pseudomonas 104 5 × 104
Levures (à discuter) 5× 102 103
Tout fabricant de saucisson sec est, désormais, dans l’obligation Contrôle simple, technique du double écouvillonnage (S = 25 cm2).
d’établir un cahier des charges précisant les paramètres importants (1) FNAR : flore mésophile aérobie revivifiable : critère peu pertinent.
(2) « Normes » moins strictes pour la coche, compte tenu du pH relative-
ayant une incidence ultérieure sur l’évolution du produit, donc sur
ment élevé de ces viandes.
sa qualité finale (conformité sanitaire, caractéristiques sensorielles,
etc.). Il s’agit-là d’un document contractuel entre fournisseur et À chaque réception, le contrôle porte sur deux échantillons au
acheteur de matières premières carnées. moins (milieu du bac et fond du bac au contact du jus d’exsudation)
De toute évidence, les exigences du fabricant doivent être en adé- traités en échantillon moyen (mélangés et broyés). Ensuite, on pro-
quation avec les possibilités de réponse de fournisseurs nombreux, cède à une analyse statistique appropriée. Les niveaux d’exigence
exerçant leurs activités avec un bon niveau de maîtrise aux plans proposés sont relativement sévères ; ils sont cependant nécessaires
technologiques et sanitaires. D’autre part, tout document de ce type pour, volontairement, limiter l’acidification du produit fabriqué.
doit impérativement conduire le fabricant à contrôler périodique-
ment la conformité de ses achats au regard des critères imposés. En fait, les deux groupes microbiens qui posent problème au
Actuellement, pour chaque grand type de produits de charcuterie, plan technologique sont :
abatteurs - découpeurs et fabricants travaillent à la mise en place de — les Pseudomonas dont la charge enzymatique est élevée,
cahiers des charges (notamment au plan microbiologique), garan- d’où une putréfaction ultérieure possible ;
tissant au consommateur un produit fini parfaitement sain. Dans le — les entérobactéries qui induisent une fermentation du type
cas des minerais à saucisson sec, on pourrait, par exemple, retenir « acides mixtes » donc une possibilité de goûts piquants et, à
comme flores à dénombrer : l’extrême, la présence de petites inclusions gazeuses (mitraillage).
— entérobactéries et Pseudomonas (tous les minerais) ;
Les levures pourraient aussi être dénombrées, étant donné que l’on
— Staphylococcus aureus (certains minerais uniquement, c’est-à-
a parfois des taux de contamination excessifs (épisodes à levures).
dire les plus contaminés tels les trimmings, les viandes en petits
morceaux, les maigres de tête, poitrines et gras) ;
En définitive, actuellement, au strict plan technologique,
— Listeria monocytogenes (tous les minerais) ;
deux voire trois contrôles de surface peuvent être préconisés :
— salmonelles (tous les minerais) ; Pseudomonas, entérobactéries, levures (à discuter).
— Clostridium perfringens pour quelques minerais comme le
maigre de tête ; En ce qui concerne la conformité sanitaire (obligation du fournis-
— Escherichia coli verotoxiques (O157 : H7) (certains minerais : seur de viandes), elle doit être exigée et contrôlée à réception, environ
bovins, ovins, etc.) ; une fois par mois ou par quinzaine selon les tonnages réceptionnés
— ... (salmonelles, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, etc.).
■ Ultérieurement (en 1998), un groupe de travail réunissant des
2.3.1 Critères spécifiques aux maigres et aspects professionnels « fabricants de saucissons secs », dans le cadre de la
« contamination » pour tous les minerais FICT, a proposé une méthodologie de contrôle des minerais carnés
classiquement utilisés dans cette technologie avec pour souci
majeur la prise en compte des micro-organismes pathogènes dans
■ À titre d’exemple, pour le saucisson sec, nous avons proposé [1]
ce plan de contrôle. Nous reproduisons, ci-après, les éléments
en 1997 les éléments suivants, comme point de départ de l’élabora-
importants de ce travail.
tion d’un cahier des charges :
— type d’animal : porc, coche ; ● Approche propre à chaque matière première (tableau 5)
— site anatomique ; ● Fréquence des contrôles et nombre d’échantillons par contrôle
— mode de livraison : suspendu (cadres, autres à préciser),
Un lot tous les cinq lots à l’aide de cinq échantillons par lot (avec
cagettes, containers, etc. ;
mélange : « poolage »).
— absence de verrat (odeur sexuelle) ;
— délai entre abattage et livraison : 72 h (si possible 48 h ) ; ● Contrôles de surface ou dans la masse
— contrôle visuel de la fraîcheur ; • carcasses, découpe primaire en surface (par cm2) ;
— température à réception : petits morceaux + 1 ˚C ; pièces
• découpe secondaire, trimmings, etc. : dans la masse (par g).
4D : à cœur + 1 ˚C , en surface + 1 ˚C ;
— degré de parage (éventuellement : taux maximal de lipides) ; ● Contamination maximale (m) avec tolérances préconisées (P
— contrôle visuel du dénervage (éventuellement : taux maximal en % de lots) (tableau 6)
de collagène) ; • de 0 à P1 (% lots) : dépassement normal ;
— pH dans certains cas (maigres de coche utilisés seuls) ;
— absence d’antibiotiques, notamment pour la coche. • de P1 à P2 (% lots) : avertissement du fournisseur d’une
surcontamination ;
On s’attachera aussi à fixer des maximums de contamination
pour ces mêmes minerais. Le tableau 4 indique des valeurs pour • de P2 à P3 (% lots) : audit du fournisseur ;
des pièces de découpe type 4D. • > P3 (% lots) : refus de ce fournisseur.
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