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TP de Mécanique

Département MATMECA
2ème Année
SOMMAIRE

1. Réaction d’un jet


2. Soufflerie
3. Houle sinusoïdale
4. Convection naturelle
5. Convection forcée
6. Photoélasticimétrie
7. Etude d’un réservoir sous pression
8. Tube de Kundt
9. Lame immergée
10. Ondes de Lamb

Annexes

1. Comportement des matériaux


2. Photoélasticimétrie
3. Extensomètrie par jauges
4. Calculs d’erreur
TP de Mécanique
Note Générale à l’usage des étudiants
Déroulement des séances de travaux pratiques (TP)
• Présence obligatoire et contrôlée. Toute absence non justifiée (par un certificat médical
daté et signé, un courrier de convocation à un entretien, etc …) et feuille de résultat non
remise entraîneront la note de 0/20 qui sera prise en compte dans le calcul de la moyenne. Il
convient de s’excuser auprès de l’enseignant à la séance suivante ou par mail, le justificatif
étant donné à la scolarité.
• Les manipulations sont effectuées selon le cycle des permutations défini en début d’année.
• IL EST STRICTEMENT INTERDIT DE DEPLACER DU MATERIEL D’UN POSTE A
UN AUTRE - EN CAS DE PANNE, FAIRE APPEL A L’ENSEIGNANT OU AU
TECHNICIEN.

Ne pas oublier à la fin des manipulations :


• D’éteindre les appareils (oscilloscopes, ordinateurs, amplificateurs, …)

La Feuille de résultats :
• Sera remise à la fin de la séance à l’enseignant encadrant.
• Rédigée sur feuilles A4, il sera de 2 à 4 pages graphiques inclus (voir directives détaillées
page suivante).

Evaluation des séances (coef 1/3)


Les travaux pratiques seront évalués en cours d’année. Pour cette évaluation seront pris en
compte, le travail préparatoire (lecture du texte, démonstrations théoriques, préparation de la
feuille de résultats, etc...) l’assiduité (retards, pauses exagérément prolongées, départs avant la
fin de la séance sans accord de l’enseignant, 1pt en moins par plage de 15 min), la prestation des
étudiants le jour du TP (au sein d’un binôme, si l’un des deux élèves effectue 75% du travail, il
est évident que la note attribuée à chaque élève sera différente) et la rédaction des feuilles de
résultats (qualité de la présentation, clarté de la rédaction, calculs d’erreurs, clarté des courbes et
des résultats, pertinence des discussions et des conclusions, etc…).

Séance d’examen (coef 2/3)


Une séance d’examen est programmée à chaque fin de semestre sur un TP que vous avez
réalisé pendant le semestre. Le sujet est tiré au sort par les enseignants. La séance est de 1h20 et
est effectuée seule sans aide de l’enseignant. L’évaluation porte sur la maitrise de la théorie liée
au sujet, la pratique (mise en route, branchements, prises de mesure…), l’exploitation des
résultats et la rédaction d’une fiche de synthèse (document fourni par l’enseignant à remplir, on
cherchera à minimiser l’utilisation des moyens informatiques, les tracés seront probablement à
faire sur papier). Calculatrice autorisée. Les documents ne sont pas autorisés. La note est
définitive, il n’y a pas de seconde session.
Feuille de résultats de TP Mécanique (2 à 4 pages figures comprises)

Titre de la manipulation
Nom et prénom des participants - Date de la séance du TP
n° groupe
Nom de l’enseignant

Introduction
Décrire brièvement et clairement le contexte expérimental ainsi que tous les objectifs du TP,
sans recopier le fascicule. Ce doit être une introduction personnelle.

Théorie
Sans recopier intégralement toute la partie théorique fournie dans le fascicule, rappeler les
hypothèses et les équations principales utilisées dans le cadre du TP. Présenter brièvement les
démonstrations demandées dans la partie théorique du sujet.

Manipulation
Présenter le schéma de votre montage et l’expliquer.
Préparation des mesures : indiquer les réglages et essais préliminaires qui ont été nécessaires
avant de passer aux mesures principales (montage, étalonnage, équilibrage, etc …).
Expliquer la méthodologie suivie pour effectuer les mesures demandées.

Résultats et exploitation / discussion des résultats


Dans la mesure du possible, présenter les résultats de calculs ou de mesures sous forme de
graphes plutôt que sous forme de tableaux, généralement longs et fastidieux à écrire et à lire. Ne
pas oublier de préciser les noms et les unités des grandeurs représentées sur les axes, ainsi que les
échelles. Lorsque plusieurs courbes sont tracées sur une même figure, légender clairement
chacune d’elles (par des couleurs par exemple). Sous chaque figure (ou tableau si vous devez
impérativement présenter un tableau), indiquer explicitement sa légende complète ainsi que son
numéro par ordre d’apparition dans le compte-rendu (exemples Tableau 1 et Figure 1).

Fréquence (MHz) Temps écho 1 (s) Temps écho 2 (s) Vitesse onde 1 (mm/µs) Vitesse onde 2 (mm/µs)
0.8 150.3 322.6 3.2 6.3
1.0 151.2 326.4 3.3 6.4
1.2 158.4 354.2 3.4 6.2
1.4 157.1 324.6 3.2 6.5
1.6 155.2 336.4 3.6 6.1
1.8 159.4 344.1 3.4 6.3
Tableau 1 – Mesures de la position temporelle des échos et calculs correspondant aux vitesses de deux ondes.
7

6.5

Vitesse (mm/µs)
5.5

5 Vitesse 1 (mm/µs)

Vitesse 2 (mm/µs)
4.5

3.5

3
0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8
Fréquence (MHz)
Figure 1 – Evolution de la vitesse des ondes en fonction de la fréquence.

Calculs d’erreur : Estimer systématiquement les erreurs de vos mesures et leurs conséquences sur
les grandeurs calculées.

Exemple : A la fréquence 1.4 MHz, les temps d’arrivée des échos 1 et 2 valent
respectivement 157.1 ± 0.5 µs et 324.6 ± 0.6 µs, ce qui induit une erreur de 5% (à calculer) sur
les vitesses des ondes 1 et 2. Le même ordre de grandeur d’erreur existe sur l’ensemble des
mesures de temps d’arrivée et de calculs de vitesse.

→ Discuter clairement les résultats obtenus, en essayant toujours de rechercher leur sens
physique et de voir si les valeurs mesurées ou calculées sont cohérentes par rapport à ce qui était
attendu. Vos commentaires doivent être scientifiquement pertinents.
→ Le texte du compte-rendu doit faire référence aux n° des légendes que vous avez inscrites
sous les figures ou tableaux, sinon cela signifie que vous ne commentez pas vos résultats.
→ Lorsque vous comparez un résultat de mesure à un résultat de calcul, la différence ne
s’appelle pas une erreur mais un écart. Vous devez commenter ces écarts.

Conclusion
Discuter la qualité ces résultats. Un résultat de mesure inattendu n’est pas forcément un
mauvais résultat, surtout s’il est reproductible. Vos conclusions doivent être fondées sur
l’ensemble de vos résultats. Chercher à ouvrir le sur les applications dans la vie de tous les jours
ou dans l’industrie. Illustrez.

L’ORTHOGRAPHE, LA CLARTE ET LA TOURNURE DES PHRASES, AINSI QUE LA QUALITE DE LA


PRESENTATION SERONT PRISES EN COMPTE DANS LA NOTE. VOUS DEVEZ CHERCHER A REDIGER
DE MANIERE CONCISE ET CLAIRE POUR QU’UNE PERSONNE NE CONNAISSANT PAS VOTRE
TRAVAIL PUISSE FACILEMENT ET RAPIDEMENT EN COMPRENDRE LA TENEUR AINSI QUE VOTRE
ANALYSE DES RESULTATS OBTENUS.
REACTION D'UN JET CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

REACTION D'UN JET

*****

I - INTRODUCTION
On se propose de déterminer la résultante des actions de pression exercées par un
jet sur deux obstacles différents, une plaque plane circulaire et une plaque hémisphérique, en
utilisant le théorème des quantités de mouvement encore appelé théorème d'Euler.

II - RAPPELS THEORIQUES
II - 1 . THEOREME DES QUANTITES DE MOUVEMENT. EXPRESSION GENERALE.
En mécanique, on connaît la relation classique entre le torseur des forces
extérieures  Fe  et le torseur des quantités de mouvement Q , à savoir:

 Fe   dt 
dQ

En représentation dite Lagrangienne la dynamique du fluide est décrite par la


dynamique des particules déduite de leur trajectoire respective (approche comparable à la
mécanique du point classique). On travaille couramment, en mécanique des fluides, en
représentation d'Euler c'est-à-dire que l'on étudie l'évolution du champ de vitesse dans l'espace
en fonction du temps comme on peut étudier l'évolution d'un champ de pression ou de
température.
De ce fait, en représentation Eulérienne, une grandeur physique  étant fonction
des variables d'espace (x,y,z) et du temps t, la différentielle totale d'une telle fonction est
définie par:
    d   dx  dy  dz
d  dt  dx  dy  dz soit    
t x y z dt t x dt y dt z dt
d/dt s'appelle "dérivée particulaire" et s'écrit vectoriellement sous la forme:
d   
  V. grad 
dt t
Le théorème des quantités de mouvement ou théorème d'Euler traduit plus
spécifiquement la relation qui existe entre les résultantes des torseurs des forces extérieures et
des quantité de mouvement sur un volume de contrôle noté V, soit:

dQ 
  Fe
dt
  
avec Q   V( M ) dV où V( M ) dV est la quantité de mouvement élémentaire attachée
V
à l'élément de volume dV.

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D'après la définition de la dérivée particulaire, dQ / dt s'exprime par:

dQ d  d      
  VdV   (V) dV   (V) dV   V. grad (V) dV
dt dt V V dt V t V

      
 
En utilisant la propriété vectorielle: div (V) V  V. grad (V)  (V). divV ,

et l'équation de conservation de la masse pour un fluide incompressible (équation de


continuité): 
divV  0
la seconde intégrale de la dérivée particulaire s'écrit encore sous la forme:
       
V V. grad (  V ) dV  V div ( 
V ) V dV  
 
S ) V. n dS
( V
d 'aprèsOstrograsdky

La résultante des forces extérieures agissant sur le système comprend:


  
- les forces de surface FS : FS    dS
S
  
- les forces de volume FV : Fv   g dV
V

Le théorème d'Euler sous sa forme générale s'exprime donc par:


      
FS  FV   (V) dV   (V) V. n dS
V t S

II - 2 . APPLICATION A UN TUBE DE COURANT EN ECOULEMENT PERMANENT


Par hypothèse, le fluide est incompressible et l'écoulement est permanent. Isolons
un tube courant suffisamment étroit pour que dans chaque section perpendiculaire à
l'écoulement les vitesses, les pressions et les masses volumiques puissent être considérées
comme constantes.
S1

V1

S2
z1

V2
z2

L'écriture du théorème d'Euler dans ce cas particulier se traduit par:


          
FS  P  (V1 ) V1. n1S1  (V2 ) V2 . n 2S2   (V) V. n dS
SL

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Dans cette relation, SL, S1, S2 désignent respectivement la surface latérale, la


 
section d'entrée, et la section de sortie. Fs et P représentent les forces de surface et le poids du
  
fluide contenu dans le tube de courant. Les vecteurs unitaires n1 , n 2 et n , normaux
respectivement aux surfaces d'entrée, de sortie et aux surfaces latérales, sont orientés vers
l'extérieur du domaine (d'après le théorème d'Ostrogradsky), d'où:
     
V1. n1   V1 ; V2 . n 2  V2 ; V. n  0
   
ce qui conduit à: FS  P  V1S1V1  V2S2 V2
Le fluide étant incompressible, on a conservation du débit massique soit: q m  V1S1  V2S2
Le théorème d'Euler appliqué à un tube de courant se traduit donc par:
   
FS  P  q m ( V2  V1 )

III . APPLICATION A LA DETERMINATION DE LA FORCE EXERCEE PAR UN JET FRAPPANT UN


OBSTACLE

III.1 CAS DU FLUIDE PARFAIT


Considérons un jet circulaire frappant une plaque de révolution. Le jet se réfléchit
sur la plaque et sa trajectoire est déviée d'un angle  par rapport à sa direction initiale.
V A
1 Volume de contrôle

n1
D nAB
Plaque de
nCD révolution

C
x n2 B

y
V2

Schéma d'impact du jet sur une plaque


Nous nous proposons en appliquant le théorème d'Euler de déterminer FjSAB ,
résultante des actions de contact du jet sur la plaque.
Isolons un volume de contrôle ABCD du domaine fluide tel qu'il est représenté sur
la figure ci-dessus. Compte-tenu des hypothèses, dans la section d'entrée S1=SAD les lignes de
courant sont rectilignes et parallèles. Par conséquent  la répartition des pressions est
hydrostatique sur S1 et la vitesse du fluide sera notée V1 . De même, dans la section de sortie
S2=SBC les lignes de courant sont encore rectilignes et parallèles, la répartition des pressions

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est donc hydrostatique sur S2 et la vitesse, notée V2 , fait l'angle  avec la direction initiale du
jet. Appliquons le théorème d'Euler.
      
 FjSAB  P  P1S1n1  P2S2 n 2   p( M )dSn CD  q m ( V2  V1 )
CD

Le volume de contrôle étant petit, les forces de volume, c'est à dire le poids du
fluide peut être négligé devant l'action des forces de pression. Par ailleurs P1=P2=Pat et
P(M)=Pat avec Pat pression atmosphérique, d'où:
     
FjSAB  Pat S1n1  Pat S2 n 2  Pat  dS n CD q m ( V2  V1 )
CD

En fait, seule la force totale F appliquée sur la plaque est mesurable et cette force
résulte de la superposition de l'effet du jet sur la plaque et de l'effet de la pression
atmosphérique sur la surface libre de la plaque. Par conséquent:
        
F  FjSAB  Pat AB dS n AB  Pat S1 n 1  Pat S 2 n 2  Pat CD dS n CD  Pat AB dS n AB q m ( V2  V1 )

La résultante des forces de pression sur un contour fermé est nulle si la pression
est uniforme, par conséquent:
   
Pat S1 n 1  Pat S 2 n 2  Pat CD dS n CD  Pat AB dS n AB  0

et
  
F   q m ( V2  V1 )

Fx   q m ( V2 cos   V1 )
ce qui donne en projection sur les axes 0x et 0y: 
Fy   q m V2 sin 
Compte-tenu des hypothèses, entre 2 points situés l'un sur (S1), l'autre sur (S2),
d'une même ligne de courant, le théorème de Bernoulli peut être appliqué:
1 1
V12  gz 1  P1  V22  gz 2  P2
2 2
Si on néglige, comme on l'a fait précédemment les forces de volume c'est-à-dire les
termes en gz, on en déduit V1 =V2. De ce fait:
Fx   q m V1 (cos   1)

Fy   q m V1 sin 

III.2 . CAS D'UN FLUIDE REEL


Si l'écoulement dans le jet est permanent "en moyenne" pour le fluide réel, si les
forces de volume peuvent être effectivement négligées dans le cas étudié, l'hypothèse de fluide
non visqueux est peu réaliste. Ainsi la vitesse V2 n'est pas égale à V1 et par conséquent la
résultante réelle en module F' est inférieure à la résultante théorique F.
Pour tenir compte des pertes de charge liées à la viscosité du fluide, on introduit
un coefficient de correction C (C<1), souvent appelé coefficient de rendement, tel que:
F'=CF

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IV - DISPOSITIF EXPERIMENTAL

d y

ressort de rappel
du levier
masse mobile
règle graduée
axe de rotation A P O M
de la règle
I

obstacle Z

cylindre transparent

sortie
jet tuyère

évacuation
alimentation en eau
de l'eau

réservoir
Bac de la
collecteur
balance hydraulique
Schéma d'ensemble du dispositif

Un tuyau vertical alimenté par un banc hydraulique est terminé par une tuyère
conique qui produit un jet d'eau vertical à grande vitesse. Ce jet vient frapper un obstacle sur
lequel il se réfléchit. On dispose ici de deux types d'obstacle, une plaque plane circulaire ou une
plaque hémisphérique. La résultante des forces d'action sur l'obstacle peut être déterminée par
équilibrage d'un bras de levier muni d'un ressort de rappel et dont l'axe de rotation est A.
La tuyère et l'obstacle sont enfermés dans un cylindre transparent dont la base
possède un orifice d'évacuation de l'eau vers un bac collecteur destiné à la mesure du débit.
On donne: - le diamètre de sortie de la tuyère: D=0.953 cm
- la distance de la tuyère à l'obstacle: Z=3,85cm 0,5 cm.
- la distance de l'axe du jet à l'axe de rotation: d=15,25 cm

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V MODE OPERATOIRE

Mise en place de l'obstacle:


On dispose de deux obstacles qui peuvent être interchangés en ôtant la vis située
au-dessus du bras de levier et en soulevant l'obstacle pour le dégager du montage. Dans les
deux cas, les obstacles sont positionnés de telle sorte que la trajectoire du jet est confondue
avec l'axe de symétrie de l'obstacle comme le montrent les schémas ci-dessous:
x

x
volume de
contrôle y
plaque
disque plan y hémisphérique

V2 V2
V1
V1
volume de
contrôle V2 V2
sortie tuyère

sortie tuyère

Plaque plane circulaire Plaque hémisphérique


Montrer que, dans ces deux cas de figure, la composante suivant y de la résultante
des forces d'action sur la plaque est nulle. En déduire que les expressions de F et F' se réduisent
alors à:
. plaque plane: F  q m V1 et F'  C q m V1
. plaque hémisphérique: F  2q m V1 et F'  C (2q m V1 )
Réglage du bras de levier pour la mesure de F':
En l'absence du jet, placer la charge d'équilibrage de l'obstacle, m, sur le zéro de la
règle et régler l'horizontalité du levier en agissant si nécessaire sur le ressort de rappel (cf
schéma d'ensemble du dispositif). Dans cet état d'équilibre au repos, le moment résultant des
forces appliquées au système par rapport à l'axe de rotation de la règle s'annule.
      
M A  A 0 mg  AG  m r g  AP

  R
  0
   
moment de moment du moment de
la ch arg e d ' poids de la la force exercé e
é quilibrage règle par le ressort

Noter que les charges diffèrent suivant l'obstacle étudié:


.m=600g 1g pour la plaque hémisphérique
.m=300g 1g pour la plaque plane circulaire
Lorsque le jet frappe l'obstacle, le levier subit un déséquilibre dû à l'action de la
force du jet, déséquilibre qu'il faut rétablir en déplaçant la charge de sorte que soit rétablie
l'horizontalité du bras de levier. Dans ce nouvel état d'équilibre, le moment résultant des forces

NB, CG – PL mise à jour le 10/09/2014 6/8


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appliquées au système par rapport à l'axe de rotation de la règle s'annule, ce qui conduit à la
relation:
          
M   (A 0 OM )  mg  AG  mr g  AP
 R  AI
 F '  0
  
moment de moment du moment de moment de
la ch arg e d ' poids de la la force exercé e la force exercé e
é quilibrage règle par le ressort par le jet

Montrer que l'expression de la force F' peut être déduite de la relation précédente sous la
forme:
mgy
F' 
d
La vitesse V0 en sortie de tuyère peut être déterminée à partir du débit mesuré. En
appliquant le théorème de Bernoulli, donner l'expression de la vitesse V1 dans la section S1 en
fonction de cette vitesse V0.

VI MESURES EXPERIMENTALES ET EXPLOITATION DES RESULTATS

Pour différentes valeurs du débit et pour chacun des deux obstacles:


-Relever la valeur du déplacement de la charge, y, en fonction du débit qui sera
mesuré à l'aide de la balance hydraulique. On notera à ce propos que la charge de la balance
hydraulique doit être suffisante pour que le temps de mesure soit supérieur à 30s afin de limiter
les incertitudes surtout pour les forts débits.
- Déterminer F'.
- Calculer V1 et F.
- Déduire la valeur du coefficient de rendement C.
Effectuer un calcul d'incertitude pour estimer la précision avec laquelle sont
déterminés les forces F et F' ainsi que le coefficient de rendement C.
Représenter l'évolution de F et F' sur un même graphique en fonction du nombre de
Reynolds, Re, dont on rappelle qu'il peut être défini ici par:
Re=V0D/
Les valeurs de  sont données dans la table suivante:

T(°C) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

10 1,310 1,273 1,239 1,206 1,175 1,145 1,116 1,087 1,060 1,034

20 1,009 0,984 0,961 0,938 0,916 0,895 0,875 0,855 0,836 0,818

30 0,800 0,783 0,767 0,751 0,736 0,721 0,706 0,692 0,697 0,666

Viscosité dynamique de l'eau liquide (10-3 kg m-1s-1), en fonction de la température.


(d'après International Critical Tables, 1929)

Représenter l'évolution de C en fonction du nombre de Reynolds.

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REACTION D'UN JET CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

Commenter les courbes obtenues par rapport aux évolutions théoriques attendues.
Que pouvez-vous en déduire sur la validité des hypothèses initiales.

_____________________________

NB, CG – PL mise à jour le 10/09/2014 8/8


SOUFFLERIE CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

SOUFFLERIE
***
INTRODUCTION
Les souffleries sont des dispositifs expérimentaux très utiles pour étudier et modéliser les objets
se déplaçant dans l’atmosphère.
Nous allons ici nous intéresser à l’aérodynamique. C’est la mécanique des fluides appliquée à
la compréhension et l’analyse des écoulements d’air et leur effet sur les solides placés dans leur
écoulement.
Il est proposé d’analyser le comportement de profils d’ailes de type NACA. Le travail portera
sur le tracé de la polaire d’une aîle et sur l’analyse des pressions pour remonter aux trainées et
aux portances.

I. MESURE DE LA VITESSE DE L’AIR


La sonde de Prandtl (amélioration du tube de Pitot – figure 1) permet de mesurer
une différence de pression entre deux points A et B. Ces ponts de mesure sont à la même altitude
(zA = zB). A est face à l’écoulement, au niveau du point d’arrêt. B est perpendiculaire à
l’écoulement et mesure la vitesse du fluide.
Appliquer le théorème de Bernoulli et montrer que la vitesse de l’air vaut :

2(𝑃𝐴 − 𝑃𝐵 )
𝑉𝑎𝑖𝑟 = √
𝜌𝑎𝑖𝑟

Figure 1 : Sonde de Prandtl (ou tube de Pitot)

Olivier Caty (version du 08/12/2020) 1 / 11


SOUFFLERIE CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

La différence de pression peut être mesurée par différence de niveau d’eau


(manomètre différentiel). Δh étant la différence de niveau d’eau, donner la vitesse de l’air en
fonction de Δh. La masse volumique de l’eau est ρeau = 1000 kg/m3.

II. AERODYNAMIQUE
1. DIFFERENTS ECOULEMENTS, RESISTANCE DE L’AIR ET COUCHE LIMITE
L’écoulement est le déplacement de l’air par rapport à un objet. En aéronautique,
c’est l’objet qui se déplace dans une masse d’air (avion en vol), ce qui est équivalent à une
masse d’air qui se déplace autour d’une aile fixe (soufflerie). Cet écoulement peut être
laminaire, turbulent ou tourbillonnaire. Le type d’écoulement dépend de la forme du corps mais
aussi de la vitesse de l’air (nombre de Reynolds). L’objet crée une résistance qui tend à
s’opposer au mouvement. L’expression de la résistance de l’air est :
1
𝑅𝑋 = 𝐶𝑋 𝜌𝑆𝑉 2
2
𝑅𝑋 : résistance de l’air (N)
𝐶𝑋 : coefficient de trainée qui tiens compte de la forme du corps et de son état de surface (sans
unité)
Ρ : masse volumique (kg.m-3) ; V : vitesse (m.s-1)
S : surface perpendiculaire à l’écoulement (m2). On verra par la suite que toutes les études
n’utilisent pas la surface perpendiculaire à l’écoulement. En aéronautique, la définition fait
intervenir la surface de l’aile.

La figure 2 présente les écoulement autour de différents objets (d’après [1]).


Disque plat de faible épaisseur parallèle à l’écoulement :
- Ecoulement reste laminaire
- Résistance minimale, uniquement due aux
frottements de l’air sur les parois de la plaque
Disque plat perpendiculaire à l’écoulement :
- Ecoulement a du mal à contourner l’obstacle
- Surpression à l’avant, dépression à l’arrière avec
écoulement tourbillonnaire
- Résistance maximale (~ 100 %)

Ajout d’une demi sphère à l’avant du disque :


- L’air contourne mieux l’objet
- Surpression diminue
- Dépression et une zone tourbillonnaire à l’arrière
- Résistance réduite (~ 75 %)

Olivier Caty (version du 08/12/2020) 2 / 11


SOUFFLERIE CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

On complète la sphère, sphère complète :


- Ecoulement amélioré, zone de tourbillonnaire
réduite
- Résistance réduite (~ 50 %)
En étirant l’arrière de la sphère :
- Filets d’air se rejoignent sans créer de tourbillon
- Résistance (~ 15 %)

Forme d’aile symétrique horizontale :


- Résistance appelée trainée (~ 5 %) mais pas de
portance car l’aile est symétrique et horizontale

Figure 2 : Effet de la forme du corps sur la résistance aérodynamique (d’après [1])

- Couche limite :
Le dernier schéma de la figure 2 est assez simple est valable si on considère le fluide
comme parfait, il ne tient pas compte de la couche limite. Cette couche varie suivant l’état de
surface et la vitesse du fluide. De plus comme le montre la figure 3, proche du bord d’attaque
la couche limite est laminaire, assez rapidement la couche limite devient turbulente. Entre les
deux il existe une zone de transition dont les caractéristiques dépendent du nombre de Reynolds,
de la courbure, de l’état de surface et du nombre de Mach.

Figure 3 : schéma des différentes zones sur une aile

- Décollement de couche limite :


Dans les zones arrière des objets la pression peut devenir négative. Cette dépression
peut décoller la couche limite. Ce phénomène de décollement de couche limite s’accompagne
de tourbillons et de vitesse d’écoulement qui s’inverse. Le phénomène est très important en

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aérodynamique et impacte considérablement les performances des ailes et est à l’origine


d’augmentation de résistance et de perte de portance. Beaucoup de solutions sont proposées par
les avionneurs pour contrôler ce phénomène (soufflage, aspiration, modification de rugosité,
optimisation de profils, bec à fente, volet à fente, ailes en flèche, aile delta…)

Figure 4 : phénomène de décollement de couche limite en zone de dépression de l’aile. Source


ONERA.

2. PORTANCE
Pour mettre en évidence les forces aérodynamiques prenons une plaque plane
inclinée (figure 5).

Figure 5 : Résultante aérodynamique pour une plaque plane.

La résultante aérodynamique se décompose en :


- Une composante horizontale parallèle au sens de l’écoulement, la trainée (Rx)
- Une composante perpendiculaire, la portance (Rz)
Sur une aîle on retrouve les mêmes composantes. La figure 6 précise aussi le vocabulaire pour
les ailes souvent utilisé en aéronautique.

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Figure 6 : Schéma d’une aile avec vocabulaire et données essentielles

⃗⃗⃗⃗𝑧 ) et la trainée (𝑅
La portance (𝑅 ⃗⃗⃗⃗𝑋 ) sont fonction des coefficients de portance et de trainée (Cz
et Cx) tel que :
1 1
𝑅𝑋 = 2 𝜌𝑆𝑉 2 𝐶𝑋 et 𝑅𝑧 = 2 𝜌𝑆𝑉 2 𝐶𝑍

Avec S la surface projetée de l’aile = envergure x longueur = b x l (choix assez classique en


aéronautique, pourtant rigoureusement ce serai la surface projetée sur x ou z qui serait à utiliser).
V vitesse du fluide à l’infini aval. ρ masse volumique du fluide. Les coefficients de trainée et
de portance (Cx et Cz) dépendent du profil de l’aile, de l’angle d’incidence et de l’état de surface
de l’aile. L’influence de l’angle d’incidence sera étudié dans le TP grâce au tracé de la polaire
de l’aile.

A noter qu’il existe aussi un moment de tangage (l longueur de la corde moyenne


aérodynamique – dans notre cas la corde moyenne aérodynamique est la corde):
1
𝑀= 𝜌𝑆𝑙𝑉 2 𝐶𝑀
2
Pour comprendre l’origine des résultantes aérodynamiques, il faut étudier les pressions autours
de l’aile. Ceci est l’objet de la seconde partie du TP.

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3. POLAIRE D’UNE AILE :


La polaire d’une aile est une courbe tracée dans l’espace (Cx, Cz) (coefficient de
trainée en abscisse et coefficient de portance en ordonnée). Cette courbe permet de déterminer
les caractéristiques d’une aîle. Elle est obtenue en variant l’angle d’incidence de l’aile et en
repérant point par point les Cx et Cz, c’est la polaire de Lilienthal. Cette courbe ne dépend ni de
l’échelle, ni de la surface, ni de la pression dynamique. Dans le TP nous tracerons plutôt la
polaire dans le plan (Rx, Rz) (trainée en abscisse, portance en ordonnée - pour s’affranchir des
incertitudes liées à la mesure de la vitesse de l’air dans la veine fluide). La figure 7 propose un
schéma de polaire et les points caractéristiques que l’on peut en déduire.

Figure 7 : schéma de polaire d’une aile et caractéristiques


couramment utilisées en aéronautique.

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4. ETUDE DE LA REPARTITION DES PRESSIONS AUTOUR D’UNE AILE


L’étude des pressions autour d’une aile permet de comprendre l’origine de la
portance et de la trainée. Chaque élément de surface subit une pression, la résultante
⃗⃗⃗⃗ avec 𝑑𝑆
aérodynamique peut être définie par 𝑅⃗ = ∫ −𝑝 𝑑𝑆 ⃗⃗⃗⃗ = 𝑑𝑆𝑛⃗. 𝑑𝑆 étant un élément de la

surface de l’aile et 𝑛⃗ la normale sortante. On peut donc définir la trainée et la portance par 𝑅⃗ =
𝑅𝑥 𝑥 + 𝑅𝑦 𝑦 et un moment en G (point quelconque où on cherche à exprimer le moment) par

𝑀𝐺 = ∫ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗ .
𝐺𝑀^ − 𝑝𝑑𝑆
2 ∫ 𝑃𝑐𝑜𝑠𝛼𝑑𝑙 2 ∫ 𝑃𝑠𝑖𝑛𝛼𝑑𝑙
Montrer que 𝐶𝑋 = − et 𝐶𝑧 = −
𝜌𝑙𝑉 2 𝜌𝑙𝑉 2

Figure 8 : Schéma de la pression autour d’une aile.

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III. TRAVAIL EXPERIMENTAL


1. TRACE DE LA POLAIRE D’UNE AILE

Figure 9 : Montage expérimental pour la mesure de la portance et de la trainée d’une aile.

Réalisez le montage expérimental de la figure 9. Le chariot de mesure est relié à


deux balances permettant de mesurer à la fois la trainée (Rx) et la portance (Rz). Les vis 1 et 2
permettent de faire varier l’angle d’incidence de l’aile.
Placer la sonde de pitot en aval de l’aile et mesurer la vitesse de l’air. Pour une mesure idéale
elle doit se situer entre 2 et 5 m.s-1.
Pour le réglage de l’angle d’incidence de l’aile desserrer la vis moletée avant (vis 1). Pour
différents angles d’incidence, relever (Rx, Rz) et tracer la polaire de l’aile dans le plan (Cx, Cz)
ou (Rx, Rz). Repérer les points importants et commenter.

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2. ETUDE DE LA REPARTITION DES PRESSIONS AUTOUR D’UNE AILE.

a. Cartographie de l’écoulement en sortie de tuyère

Figure 10 : schéma du dispositif pour la cartographie de l’écoulement par sonde de pitot.

Régler le moteur pour avoir une vitesse d’écoulement maximale. Pour différentes
hauteurs et différentes distances, cartographier la vitesse de l’air en sortie de tuyère (environ 5
mesures dans la hauteur et à 5 distances).

b. Mesure de la pression autour de l’aile

Figure 11 : montage expérimental pour les mesures de pression autour d’une aile

• Fixer le profil d’aile suivant une inclinaison intéressante repérée dans le tracé de la polaire
(qualitativement car le profil d’aile est proche mais pas identique).

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• Mesurer les pressions pour les points 1 à 9.


• Représenter ces pressions par des vecteurs orthogonaux aux points de mesures (points 1 à
10) comme proposé sur la figure 8. Vous pouvez utiliser pour ceci les profils fournis en
figure 12. Relier les points pour obtenir le profil de pression le long de l’aile, commenter.
• Le tableau 1 indique pour chaque point de mesure ses coordonnées x et y, la distance
curviligne au bord d’attaque (point A) et l’angle de la normale avec la direction 𝑥 (angle α).
• Evaluer Cx et Cz par intégration graphique. Détailler la méthode utilisée. Commenter les
résultats et estimer les incertitudes.

Bord Extrados Intrados Bord de


d’attaque fuite
Point 1 6 7 8 9 2 3 4 5 10
x 0 18 33 71 116 18 33 71 116 163
y 0 13 17 16 10 -2 -2 -2 -2 0
d 0 25 41 79 124 20 35 72 116,5 164,5*
172,5**
𝛼 0° 110° 96° 83° 80° -90° -90° -90° -90° 0°
* par l’intrados, ** par l’extrados
Tableau 1 : position et angles des prises de pression autour de l’aile.

Figure 12 : Section de l’aile pour prise de pression. En haut échelle 1 et bas échelle ½.

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Tableau 2 : Propriété de l’air sec en fonction de la température (Batchelor)

[1] https://www.lavionnaire.fr/

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TP Houle (V5)
Par rapport à un écoulement stable ou au repos, permanent ou transitoire progressif, des perturbations peuvent
apparaître et se propager au sein d’un volume fluide.
Il peut s’agir de variations de la masse volumique autour des valeurs locales moyennes correspondant à l’écoulement non
perturbé, variations correspondant à des variations d’énergie interne. Observées dans le cas de fluides en écoulement
compressible, elles se propagent dans le volume fluide tout entier et on parle alors d’ondes de compressibilité ou de
volume.
Il peut s’agir de variations locales d’énergie potentielle liées à des différences de position des particules fluides dans
un champ de force (le champ de pesanteur par exemple). Elles sont souvent observées dans les liquides surmontés
d’une surface libre, et sont donc associées aux mouvements transitoires de cette surface. On parle souvent d’ondes de
surface et ondes de gravité surfaciques ou internes.
Ce TP présente un exemple simple de houle régulière correspondant à de petites perturbations de l’état de repos.
En un lieu donné, la houle est formée de vagues qui ne sont pas engendrées par le vent local, mais qui se sont formées
ailleurs et se sont propagées. La houle a toujours un aspect plus régulier, moins chaotique, que la mer par exemple.

1 Généralités sur les vagues et les ondes


Les ondes correspondent à des déformations périodiques d’une interface. En Océanie, les ondes de surface se matéria-
lisent par une déformation de la surface de la mer, c’est-à-dire de l’interface entre l’atmosphère et l’océan.

Une onde se caractérise par :


• sa période T ou sa fréquence f = 2πT ,
• sa longueur d’onde λ ,
• sa vitesse de propagation ou vitesse de phase c = T,
λ

• son amplitude H,
• son rapport d’aspect δ = 2Hλ .

• Les ondes forcées par le vent sont des ondes courtes.


La longueur d’onde de la houle est de l’ordre d’une centaine de mètres. au large, la profondeur de l’océan est supérieure
à 4000 m. par conséquent, nous sommes bien dans le cas des ondes courtes pour lesquelles la longueur d’onde doit être
inférieure à 2 fois la profondeur de l’océan.

• Quels sont les facteurs qui déterminent l’amplitude n la période et la longueur d’onde de la houle ?
L’effet du vent sur l’état de la mer dépend d’une part de la distance sur laquelle le vent souffle sans rencontrer
d’obstacles. Cette distance est appelée le fetch. La présence de la côte limite le fetch dans le cas d’un vent soufflant
de la terre vers la mer. Au large, le fetch est généralement déterminé par la taille de la dépression qui produit le vent.
L’effet du vent sur l’état de la mer dépend d’autre part du temps pendant lequel le vent souffle de façon continue à une
force donnée. Ainsi, pour une vitesse de vent donné, il faudra un certain temps pour que les ondes créées atteignent
un état d’équilibre. Ensuite, même si le vent continue à souffler, la houle ou le clapot ne grossira plus.

• On peut montrer : que des vagues de 10 m de hauteur et de période 11 secondes peuvent être produites localement
par un vent soufflant à 45 nœuds (81 km/h) pendant 24 à heures et sur une distance (fetch) de 250 km, qu’une houle
de 2 m de hauteur et de période 14 secondes peut être produite par un vent soufflant à 36 n½uds (65 km/h) à 2000
km de distance et 62 heures plus tôt.
Ainsi, une dépression, située au large de l’Islande, est capable de créer des ondes de longueurs d’ondes différentes.
Étant donné que la vitesse de propagation des ondes courtes est proportionnelle à leur longueur d’onde, les ondes dont
la longueur d’onde est la plus grande arriveront en premier sur les côtes bretonnes.

• Que devient la houle en arrivant près des côtes ?


En arrivant près de la côté, la houle atteint des eaux dont la profondeur est inférieure à la demi-longueur d’onde. Par
conséquent, elles se transforment en ondes en eau peu profonde (ou ondes longues) et se propagent avec une vitesse
qui est proportionnelle à la hauteur d’eau.
À cause du frottement sur le fond, la houle est ralentie et sa longueur d’onde diminue. Ces modifications des caracté-
ristiques de l’onde s’accompagnent d’une augmentation de l’amplitude. La période est la seule propriété qui ne change
pas à l’approche de la côte. Ainsi, en arrivant près du rivage, la houle est de plus en plus raide et la proximité du
fond déforme le mouvement des particules d’eau ; la vitesse des particules sur la crête est plus importante que celles
des particules dans le creux de l’onde, et lorsque la crête n’est plus en équilibre, la vague déferle. C’est ce qui fait le
bonheur des surfers.

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 1


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2 Rappels de cours
2.1 Houle sinusoïdale
Pour décrire le phénomène, on fait les hypothèses suivantes. L’eau contenue dans le canal est considérée comme un
fluide parfait, incompressible, initialement au repos et les mouvements induits par le batteur sont de petits mouvements
irrotationnels. L’écoulement est considéré comme bidimensionnel.
L’équation de Bernoulli en régime instationnaire est alors
∂ϕ 1 → P
+ −v 2 + + gz = cte
∂t 2 ρ
−−→
avec →−v = gradϕ (ϕ est le potentiel des vitesses) ; →−v le champ de vitesse du fluide, P son champ de pression et g la
constante de pesanteur.
En faisant les hypothèses suivantes :
• la courbure reste faible et la pression est donnée par la relation de Laplace (avec γ le coefficient de tension superficielle)
−1
∂2z

γ
P = P0 − avec R =
R ∂x2
• On néglige le terme cinétique
• l’écoulement est incompressible. −−→ 
div→

v = div gradϕ = ∆ϕ = 0

• On appelle z0 (x, t) la position instantanée de la surface.

Le potentiel des vitesses cherché est solution de l’équation de Laplace avec les conditions aux limites suivantes
 
 ∂ϕ =0
 ∂z z=0 (1)
 ∂ϕ = ∂z 0
∂z ∂t
z=z0

En cherchant une solution périodique du type ϕ (x, z, t) = f (z) cos 2π Tt − x


= f (z) × h (u) (avec u =

λ
2π T − λ ) et en séparant les variables dans l’équation de Laplace, on arrive à
t x


∂2h ∂2f
× f (z) + h (u) × =0
∂u2 ∂z 2
1 ∂2h 1 ∂2f
soit = − = constante = −k 2 (2)
h ∂u2 f ∂z 2
Il vient
  
t x
ϕ (x, z, t) = A cosh (kz) cos 2π − (3)
T λ
= A cosh (kz) cos (ωt − kx) (4)

on montre alors que l’équation de dispersion est


(
γk 3 ω = 2π
 
2
ω = gk + tan (kd) avec T (5)
ρ k = 2π
λ

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 2


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2.2 Onde solitaire


Un onde solitaire se propage sans se déformer si les effets non linéaires compensent les effets de dispersion.

La relation de dispersion des ondes linéaires à la surface d’un fluide parfait est donnée par
γk 3
 
2
ω = gk + tan (kd)
ρ
comme pour une onde harmonique monochromatique on a la vitesse de phase qui est donnée par c = ω/k , on a
γk 2
 
2 g
c = 1+ tanh (kd)
k ρg

Effet de la dispersion
La vitesse des ondes dépend de leur longueur d’onde λ via k = 2π/λ. Le milieu est donc dispersif. Les longueurs
d’ondes des manipulations varient de 30 cmqà 2 m dans l’expérience.
Pour l’eau, la longueur capillaire est lc = ρg
γ
= 2, 7 mm. Le second terme (terme capillaire) dans la parenthèse est
(dk)3
négligeable devant 1 : lc2 k 2 ≈ 0, 003 ≪ 1. Si le terme kd reste modérée, tanh (dk) ≈ (dk) − 3 , ainsi
s
r 3
g (dk)
c (k) ≈ (dk) −
k 3
s !
r 2 2
gp (dk) p (dk)
≈ (dk) 1 − ≈ gd 1 −
k 3 6
D’après la relation de dispersion, quand la longueur d’onde augmente, k diminue et la vitesse augmente. Les grandes
longueurs d’onde se déplace plus rapidement que les petites.
Si le spectre en vecteur d’onde s’étend entre k = 0 et k ≈ 1/∆. En négligeant le facteur 2π
( √
cmax (k = 0) ≈ gd   → |δc| ≈ gd2π d
2
(6)
p
1
 √ d 2
cmin k = ∆ ≈ gd 1 − 6∆ 2 ∆2

Effet de raidissement du front d’onde



Comme la vitesse des ondes croît en première approximation avec l’épaisseur d suivant la loi c ≈ gd, la crête se
déplace plus vite que la base, ce qui tend à creuser un raidissement du front, éventuellement
√ suivi d’un déferlement.
L’effet non linéaire de la vitesse de propagation donne quant à lui avec la loi c ≈ gd
( √ r
cmin ≈ gd gH
p → |δc| ≈ (7)
cmax ≈ g (d + H) d 2

Combinaison des deux effets


Pour la propagation des ondes solitaires, ces deux effets se compensent. Un calcul complet donne alors pour le profil
de l’onde
H
z (t) = d +
cosh2 ∆
x


16 d3
avec H =
6 ∆2

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 3


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3 Préparation de la manipulation
3.1 Présentation de la manipulation
On réalise de la houle en laboratoire à l’aide d’un mouvement périodique d’un “batteur de houle” situé à l’une des
extrémités du canal. On dispose à l’autre extrémité un “amortisseur de houle” qui évite toute influence parasite de la
paroi et permet de considérer le mouvement comme illimité dans la direction de l’axe du canal.

Au repos, la lame d’eau a une épaisseur uniforme égale à d. Après mise en mouvement, la surface libre de l’eau prend
une forme ondulée variant dans le temps et l’espace. Les paramètres de la houle sont alors d la profondeur du canal
au repos, H l’amplitude de la houle et λ sa longueur d’onde.

3.2 Mise en eau du canal


Précaution importante : Un étudiant devra toujours surveiller le canal au niveau de l’agitation, point sensible de
débordement du canal lors de sa phase de remplissage. Si jamais l’agitation est trop forte ou que le canal déborde, il
conviendra de couper l’alimentation de la pompe rapidement.

• Vérifier que le robinet d’arrêt est bien fermé.


• S’il n’est pas présent, placer le briseur de vague et fermer la guillotine de fin de canal pour obtenir une hauteur d’eau
de d = 7, 5 cm environ.
• Mettre en marche l’agitation sur 2 et laisser le moteur fonctionner.
• Mettre en marche la pompe.
• Ouvrir le robinet d’arrêt pour obtenir un débit maximal de 0, 8 m3 .h−1 (donc inférieur à 1, 6 m3 .h−1 ! ! !)
L’eau mettra alors 2′ 30′′ pour arriver au canal et 9′ pour le remplir en tout.
• Une fois la hauteur d’eau désirée atteinte, couper l’alimentation de la pompe et fermer le robinet d’arrêt.

Il pourra être nécessaire de refaire le plein d’eau durant la durée de la séance. On suivra le même protocole en n’oubliant
pas de fermer le robinet d’arrêt en fin de mise à niveau.

3.3 Chaîne de mesure


Afin de relever les hauteurs d’eau en fonction du temps, le dispositif expérimental possède 3 capteurs résistifs disposés
le long du canal.
On applique à la sonde une tension rectangulaire à haute fréquence (f ≈ 10 kHz, Ucc ≈ 100 mV), en vue d’éviter
les effets de polarisation à la surface des fils. Les fils plongent dans l’eau, et le courant qui circule de l’un à l’autre est
proportionnel à leur profondeur d’immersion instantanée, c’est-à-dire à la hauteur des vagues.

Mise en place du logiciel de mesure


• Lancer le logiciel DEWESoft
• Cliquez sur RÉGLAGES (en haut à droite), puis sélectionnez PROJET, puis DEW43.
• Cliquez alors sur TP_Houle_2017.d7s pour charger une configuration qui avait été préalablement sauvegardée.

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 4


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• Aller sur l’onglet VISUALISATION pour obtenir une représentation de la tension mesurée par chaque capteur en
fonction du temps.

Mise en place de l’amplification


• Régler le bouton SET OUTPUT à 5 sur la voie 1, à 5,05 sur la voie 2 et à 3 sur la voie 3 : ces valeurs ne devront
plus être modifiées durant toute la manipulation. Si ces valeurs sont déjà réglées, ne pas y toucher.
• Régler le bouton SET DATUM afin d’obtenir une tension proche de 0 pour le niveau d’eau choisi. On affinera le
réglage avec la tension mesurée par DEWESoft.
→ Chaque chaîne de mesure donne alors une tension U proportionnelle à la hauteur d’immersion h de la sonde i.

U = α i h + βi

4 Étude harmonique
4.1 Travail préalable
1. En appliquant la condition aux limites sur la fonction f en x = 0 de l’équation 2, montrer que le potentiel des
vitesses s’écrit alors   
t x
ϕ (x, z, t) = A cosh (kz) cos 2π −
T λ

2. En dérivant l’équation de Bernoulli par rapport au temps, on montre que l’équation de dispersion est alors
 2
∂ ϕ γ ∂3ϕ

∂ϕ
− +g =0
∂t2 ρ ∂z∂x2 ∂z z=z0

Montrer alors que l’on trouve l’équation de dispersion en injectant la solution précédente pour le potentiel des
vitesses puis en remplaçant z0 (x, t) (surface libre) par d.
3. Avec λ > 10 cm pour cette expérience, montrer que pour l’eau (les différents paramètres sont à chercher sur
internet), l’équation de dispersion peut se simplifier en
(
ω = 2π
ω 2 = gk tan (kd) avec T
k = 2π
λ

4.2 Étude expérimentale


La houle peut être classifiée selon plusieurs types suivant les différentes théories analytiques (théories de Stokes
à différents ordres, houle elliptique, etc.). Nous pouvons donc générer plusieurs types de houle distincts selon les
paramètres d’étude choisis (voir annexe). L’objectif sera donc d’identifier à quelle théorie analytique (linéaire ou
non-linéaire) correspondront les houles que vous allez générer expérimentalement en rapportant vos données dans le
diagramme donné en annexe.

1. Générer une houle régulière avec une profondeur comprise entre 5 cm et 6 cm, et à une fréquence supérieure
d’environ 0, 8 Hz (longueurs d’onde plutôt longue).
2. Baisser tous les capteurs afin qu’ils soient immergés au maximum.
Monter la guillotine afin qu’elle retienne l’eau même quand la houle est présente.
3. À l’aide des capteurs de houle (Régler le zéro avant chaque acquisition) et du logiciel DEWESoft, enregistrer
les différents signaux temporels dans l’optique d’en faire l’analyse. Déterminer la fréquence de la houle toujours
grâce au logiciel d’acquisition.

4. Positionner les capteurs de manière à obtenir des signaux en phase. En déduire la longueur d’onde de la houle.
Vérifier rapidement votre résultat à l’aide d’une règle en suivant une vague.
5. Mesurer zmax et zmin à l’aide des réglets mis à votre disposition sur le canal.
On prendra garde au fait que la hauteur lue sur le réglet n’est pas directement la distance au fond du canal.

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 5


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6. Enregistrer les tensions des différents capteurs en appuyant sur “Stop” puis “éditer” (en haut à droite) et enfin
“Sauver les données vers le fichier”.

7. Réaliser l’étalonnage de vos données (transformation des données brutes - tension- en données réelles - mètres).
8. Réaliser l’estimation de la fréquence de votre houle et vérifier l’estimation de la célérité.

9. Vérifier l’estimation de la longueur d’onde.

10. En calculant les valeurs caractérisant votre houle, vérifier le résultat en plaçant le point correspondant aux
différents paramètres de cette houle avec le diagramme de Bonnefille donné en annexe.
11. Répéter le protocole une autre fois en modifiant les paramètres de manière à obtenir des houles de Stokes d’ordres
différents (Choisir judicieusement ses paramètres en s’aidant du diagramme). Tracer vos profils de surface libre
pour les comparer et montrer l’évolution de la non-linéarité.
12. Balayer les différentes zones présentées dans le diagramme en annexe (en fixant la profondeur, faites varier la
vitesse du batteur ; en fixant la vitesse du batteur, faites varier la profondeur) et analyser les caractéristiques
des houles obtenues.

13. Présenter vos données tabulées (caractéristiques physiques de la houle, type, etc.), tracer vos profils expérimen-
taux pour le comparer et commenter.

5 Propagation d’onde solitaire


Le but de cette partie est de vérifier le modèle de propagation d’onde solitaire développé en première partie.

5.1 Travail préalable


1. En combinant les effets non linéaires (équation 7) et les effets de dispersion (équation 6), montrer que la relation
entre H, ∆ et d est proche de celle prédite par un calcul plus complet.

5.2 Étude expérimentale


• Retourner l’amortisseur de houle.
• Stopper l’agitation et placer manuellement le batteur à la verticale.
• Ne conserver qu’un capteur immergé (par exemple le 2).
• Générer une onde avec un bref aller-retour du briseur de lame retourné. Plusieurs allers-retours peuvent-être obtenus.
• Enregistrer les données dans un fichier txt (Éditer en haut à droite → Sauver les données vers le fichier)

Il conviendra de détecter et suivre l’évolution de la hauteur de l’onde solitaire (suivre sa crête), du niveau moyen
et de l’eau et la vitesse de déplacement de l’onde solitaire sur un mètre environ.
1. déterminer la hauteur de vague au premier passage ainsi que le niveau de l’eau au repos.
Ceci vous permettra de connaître le rapport tension mesurée-hauteur réelle lors de votre manipulation.
2. déterminer également la vitesse de propagation de l’onde solitaire à l’aide des multiples allers-retours de l’onde.

3. Vérifier la conservation de cette vitesse.


À l’aide de l’acquisition de la sonde (DeweSoft)

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1. Tracer la courbe z (t).


2. À l’aide du tableur de votre choix, vérifier la forme du profil de l’onde.

z (t) = d + coshH
(
(∆)
2 x

16 d3
H = 6 ∆2

et la pertinence de la vitesse de propagation c =


p
g (d + H).

6 Houle sur une plage


En dynamique des fluides, le nombre d’Iribarren (aussi connu comme la paramètre de surf ou de vague) est un
paramètre sans dimension utilisé pour modéliser de nombreux effets des ondes de gravités sur les plages et les structures
côtières.

Iribarren number
The type of breaking wave – spilling, plunging, collapsing or surging
– depends on the Iribarren number. According to Battjes (1974), for
periodic waves propagating on a plane beach, the Iribarren number is :
tan α
ξ0 = p
H0 /λ0

breaker type ξ0 range


surging or collapsing ξ0 > 3, 3
plunging 0, 5 < ξ0 < 3, 3
spilling ξ0 < 0, 5

where H0 is the offshore wave height in deep water and λ0 is the


deep-water wavelength.

6.1 Travail préalable


• Chercher sur internet une seconde définition du nombre d’Iribarren et donner les plages attendues pour les
différents régimes de vagues

6.2 Étude expérimentale


• Déterminer l’angle α de la structure en pente proposée et la placer dans le canal.
• Faire varier le nombre d’Irribaren expérimentalement avec le canal proposé et vérifier la cohérence de la forme des
vagues.
Évaluer les incertitudes associées à ces mesures.

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 7


ENSEIRB-MATMECA ∼ Mathématiques et Mécanique

Annexe A : Diagramme de Bonnefille

Diagramme de Bonnefille : Les domaines d’utilisation des différentes théories de la houle

Texte original C. JAI, modifié le 01/09/2023 par P. LUBIN 8


TRANSMISSION DE LA CHALEUR AU SEIN D'UNE
AILETTE A SECTION CIRCULAIRE
* * *

I PREAMBULE
Différents modes de transferts de chaleur peuvent intervenir en même temps dans un même
système, selon le matériau considéré. La chaleur est transférée lorsqu’on observe une différence
de température. La conduction correspond au transfert de la chaleur de proche en proche dans
un solide ou un fluide s’il est au repos. Les atomes ou molécules subissent une agitation
thermique, représentée par une température donnée. Cette agitation est transférée aux atomes
voisins, et petit à petit, va atteindre les atomes de moindre agitation (plus faible température),
sans transfert de matière. La convection thermique correspond au transport de la chaleur à cause
du mouvement d’un fluide. Selon les circonstances, le mouvement peut être provoqué par une
vitesse imposée (l’effet gravitaire est négligé), ce qui correspond à la convection forcée, ou bien
peut provenir d’une variation de masse volumique par variation de la température. Dans ce cas,
le terme de gravité est moteur du mouvement (comme l’exemple d’une montgolfière où l’air
chaud, donc moins dense, monte), ce qui correspond à la convection naturelle. Selon les cas,
l’écoulement peut être laminaire ou turbulent, ce qui influence la distribution de température
du fluide.

Dans de nombreux problèmes de thermique, l’estimation de températures ou de flux de chaleur


repose sur un bilan de chaleur. La séance va permettre de déterminer le profil de température
d’un cylindre, et estimer quel type d’écoulement se produit autour de ce tube chauffé.

II. GENERALITES
Un tube directement en contact avec l’air ambiant est chauffé par une extrémité. La chaleur est
tout d’abord transférée depuis la base du cylindre vers l’autre extrémité du tube (phénomène de
conduction thermique). Le tube atteignant une température plus chaude que l’air ambiant va
transférer la chaleur à l’air proche de la paroi. Celui-ci, plus chaud que l’air au lointain devient
moins dense. Par effet de gravité, l’air proche paroi (chaud) va s’écouler vers le haut, et
emporter la chaleur depuis la surface du tube vers l’air ambiant. Des expressions simples
existent pour relier le flux de chaleur à la différence de température du milieu :

A) Les modes de transferts


Dans le cas de la conduction thermique, la loi de Fourier (1) relie la différence de température
au flux de chaleur au travers de la conductivité thermique, caractéristique du matériau :

Φ = −𝜆∇𝑇 𝑆 (1)

CLB mise à jour le 13/09/2022 1/8


Le flux  s’exprime en Watt, la conductivité thermique  est en W/m.K, S est la section de
passage du flux, et le signe négatif exprime la convention d’un flux de chaleur positif lorsqu’il
se dirige du point le plus chaud vers le point le plus froid.

Dans le cas de la convection thermique, un flux de chaleur peut s’exprimer de diverses


manières :
Lorsqu’un fluide traverse une section (fictive) avec un débit 𝑚̇, il apporte avec lui une quantité
de chaleur exprimée par (2).
Φ = −𝑚̇𝑐𝑝 𝑇 (2)
Le flux est relié à la capacité calorifique cp (en J/kg.K) et à la température de la section fictive
considérée.
Lorsque le fluide contourne une surface réelle, il entraine une quantité de chaleur depuis la
surface en fonction de la vitesse et des propriétés du fluide. Une expression (3) permet d’évaluer
le flux en fonction de la température de paroi Tp et une température de référence Tref selon la
figure 1.
Φ = ℎ(𝑇𝑝 − 𝑇𝑟𝑒𝑓 )𝑆 (3)

Figure 1 : représentation du flux de chaleur en convection

Le coefficient d’échange h (en W/m2.K) renferme implicitement l’influence de la vitesse et les


caractéristiques du fluide sur le transport de la chaleur.

B) Les nombres adimensionnels

Tout comme en mécanique des fluides, des études adimensionnelles sont généralement utilisées
pour déterminer les régimes d’écoulements. Elles font appel à des nombres adimensionnels
appropriés.

Le nombre de Nusselt est un nombre adimensionnel qui compare l’intensité des transferts par
convection dans le fluide et les transferts par conduction dans le même fluide et informe sur
l’intensité du transport de chaleur. Son expression est donnée expérimentalement par :
hD
Nu  (4)

ATTENTION : D est le diamètre du tube, h est le coefficient d’échange et  est la conductivité
du fluide ambiant.

Puisqu’a minima le transfert de chaleur s’opère par conduction (pas de mouvement du fluide),
le nombre de Nusselt est égal ou supérieur à 1. Plus il est élevé, plus la convection est intense.

CLB mise à jour le 13/09/2022 2/8


Un adimensionnement des équations de mouvement et de la chaleur permet alors d’identifier
les nombres adimensionnels relatifs aux phénomènes physiques rencontrés.
Ainsi, pour la convection forcée, où la vitesse de l’écoulement est suffisante pour négliger la
gravité, le nombre de Reynolds apparaît comme un paramètre principal. Lorsque la gravité est
le moteur de la convection, un autre paramètre adimensionnel est prépondérant et remplace le
nombre de Reynolds : le nombre de Grashof.
𝑔𝛽|𝑇𝑎 −𝑇𝑏 |𝐷 3
𝐺𝑟 = (5)
𝜈2
g : gravité
 : coefficient de dilatation isobare (pour l’air, =1/T où T est la température de l’air en K)
 : viscosité cinématique (=/)

Le couplage entre les équations de mouvement et de la chaleur fait apparaître le nombre de


Prandtl, qui compare la diffusion de quantité de mouvement et la diffusion de chaleur :

𝜈
𝑃𝑟 = (6)
𝑎
Pr : le nombre de Prandtl
 : viscosité cinématique (=/)
a : diffusivité thermique (a=/(cp))

En associant les nombres de Grashof et de Prandtl, apparait le nombre de Rayleigh Ra,


représentatif de la convection naturelle :
𝑔𝛽|𝑇𝑎 −𝑇𝑏 |𝐷 3
𝑅𝑎 = 𝑃𝑟 (7)
𝜈2
Les régimes d’écoulement sont généralement identifiés au travers de lois empiriques qui relient
le nombre de Nusselt au nombre de Rayleigh. Les configurations sont très nombreuses, et selon
à la fois la géométrie et la position des zones froides et chaudes, il est possible de trouver une
grande quantité de lois empiriques, comme par exemple dans le cas de Rayleigh Benard ci-
dessous, où des cellules de recirculation se forment en fonction de la différence entre les
températures de paroi haute et basse.
Paroi froide

Paroi chaude
Figure 2 : Représentation schématique des cellules de Rayleigh Bénard

CLB mise à jour le 13/09/2022 3/8


III. OBJECTIFS DU TP

L’objectif du TP est de déterminer si la convection autour du cylindre est bien laminaire. Pour
cela, il existe des lois empiriques basées sur des nombres adimensionnels (tel que le nombre de
Nusselt défini en section III.5), chacune d’elles représentant un écoulement de nature différente.
Globalement, pour estimer le régime d’écoulement autour d’un cylindre, l’objectif serait de
calculer expérimentalement le nombre de Nusselt, puis de le comparer à plusieurs lois
empiriques exprimant le nombre de Nusselt en fonction de d’autres nombres adimensionnels.
Chaque loi est basée sur un régime d’écoulement donné (laminaire, turbulent, convection libre,
forcée ou mixte). Dès que les nombres de Nusselt expérimental et empirique correspondent, la
loi empirique correspondante fournit le régime d’écoulement.

Dans notre manipulation, une seule loi empirique est à disposition, si bien qu’on vérifiera
uniquement que cette loi retranscrit bien un nombre de Nusselt cohérent. Par étapes, il va
falloir :
- Estimer la valeur du coefficient d’échange h
- Calculer le nombre de Nusselt expérimental
- Calculer le nombre de Nusselt empirique
- Comparer les deux Nu et en tirer des conclusions quant à l’écoulement.

Le calcul du coefficient d’échange nécessitera d’exprimer le profil de température en fonction


de l’abscisse.

Le système physique (figure 3) est basé sur un tube de laiton chauffé par une extrémité. La
chaleur va se diffuser dans le laiton (phénomène de conduction), et une partie de la chaleur est
perdue par convection sur la paroi externe du tube.

CLB mise à jour le 13/09/2022 4/8


Figure 3 : Illustration du matériel

Pour estimer le profil de température, un bilan de chaleur est réalisé. Le bilan consiste à réaliser
les étapes suivantes :

- Représentation du volume de contrôle (figure 4) : il s’agit du volume d’étude sur lequel nous
identifierons les flux de chaleur entrants et sortants. Dans notre cas, il s’agit d’un volume de
laiton compris entre les abscisses x et x+dx.

Figure 4 : Schéma de principe du volume de contrôle

- Représenter les flux de chaleur entrant et sortant du domaine. Dans notre cas, un flux de
chaleur arrive en x (1), un flux sort en x+dx (2) et un dernier flux sort sur la paroi latérale
(3).

- Exprimer les flux en fonction de la température : Les flux 1 et 2 sont transférés par le laiton,
par conduction. Ils s’expriment par la loi de Fourier :

𝑑𝑇 𝑑𝑇
Φ1 = −𝜆 ) 𝜋𝑟 2 𝑒𝑡 Φ2 = −𝜆 ) 𝜋𝑟 2
𝑑𝑥 𝑥 𝑑𝑥 𝑥+𝑑𝑥

CLB mise à jour le 13/09/2022 5/8


Le flux latéral 3 est évacué par convection, et s’exprime au travers d’un coefficient d’échange
h:

Φ3 = ℎ(𝑇(𝑥) − 𝑇∞ ). 2𝜋𝑟𝐿 (8)

- En régime stationnaire la somme des flux entrants est égale à la somme des flux sortants :

Φ1 = Φ2 + Φ3 (9)

- A l’aide de ces expressions, on peut établir une équation différentielle, complétée par les
conditions aux limites, en x=0 et en x=L. Dans notre cas, les températures en x=0 et en x=L
sont connues et données expérimentalement par les thermocouples T1 et T8. La température de
l’air ambiant est donnée par T9 (=T∞)

L’expression de température en fonction de l’abscisse fait intervenir le coefficient d’échange h,


inconnu. Grâce aux températures expérimentales, il est possible de déterminer la valeur de h
permettant une concordance entre les températures théoriques et expérimentales.

Dans le cas de la convection naturelle laminaire autour d’un cylindre à température uniforme,
la loi empirique correspondante s’écrit sous la forme :
NuD  C.Ra n (10)
où C et n sont des constantes.
Dans notre cas, pour le calcul du nombre de Rayleigh, pour Ta, on prendra la température
moyenne de l’ailette, ce qui entraînera bien entendu des erreurs. Tb est la température de l’air
au loin (température expérimentale T9). Si les valeurs des deux nombres de Nusselt concordent,
on pourra conclure que les conditions d’utilisation de la loi empirique sont remplies.

Ra C n
-10 -2
10 à 10 0.675 0.058
10-2 à 102 1.02 0.148
102 à 104 0.85 0.188
104 à 107 0.48 ¼
107 à 1012 0.125 1/3

Données :
Conductivité thermique de l’ailette (laiton) =121W.m-1.K-1.
Longueur totale : L = 350mm
Espacement entre 2 thermocouples : 50mm
8 prises de mesures sur l’ailette, le 9e thermocouple mesure la température ambiante (Tinf)
Rayon du cylindre : r = 5mm

CLB mise à jour le 13/09/2022 6/8


PROTOCOLE EXPERIMENTAL

III.1 Mettre en marche la machine et imposer une tension de 10V.

III.2 Attendre (1 heure environ) le régime permanent (ATTENTION : l’ailette peut


atteindre des températures très élevées)

III.3 Relever toutes les températures et les tracer en fonction de l’abscisse

III.4 Déterminer l’expression analytique du profil de température de cylindre selon la


procédure décrite précédemment.

III.5 Le coefficient d’échange h est une inconnue du problème. A l’aide d’une méthode
inverse, de la loi théorique précédente et ds températures expérimentales, estimer la valeur
de h.

III.6 Comparer le nombre de Nusselt expérimental à l’expression empirique et conclure


sur le régime d’écoulement.

________________________

CLB mise à jour le 13/09/2022 7/8


TRANSMISSION DE CHALEUR PAR CONVECTION
FORCEE
* * *

1. INTRODUCTION
Afin de mettre en évidence le phénomène de convection thermique forcée, l’appareil présenté
en figure 2 permet de vérifier la théorie et les formules en rapport avec la convection forcée
dans les tubes. Les résultats expérimentaux permettent de calculer le coefficient d'échange
convectif dans le tube h et les divers nombres sans dimensions, tels que le nombre de Reynolds
Re et le nombre de Nusselt Nu. On peut comparer les valeurs obtenues avec celles que l’on tire
des formules empiriques admises.

2. PHENOMENES PHYSIQUES
La chaleur est transférée lorsqu’on observe une différence de température. La conduction
correspond au transfert de la chaleur de proche en proche dans un solide ou un fluide s’il est au
repos. Les atomes ou molécules subissent une agitation thermique, représentée par une
température donnée. Cette agitation est transférée aux atomes voisins, et petit à petit, va
atteindre les atomes de moindre agitation (plus faible température), sans transfert de matière.
La convection thermique correspond au transport de la chaleur à cause du mouvement d’un
fluide. Selon les circonstances, le mouvement peut être provoqué par une vitesse imposée
(l’effet gravitaire est négligé), ce qui correspond à la convection forcée, ou bien peut provenir
d’une variation de masse volumique par variation de la température. Dans ce cas, le terme de
gravité est moteur du mouvement (comme l’exemple d’une montgolfière où l’air chaud, donc
moins dense, monte), ce qui correspond à la convection naturelle. Selon les cas, l’écoulement
peut être laminaire ou turbulent, ce qui influence la distribution de température du fluide.

Dans de nombreux problème de thermique, l’estimation de températures ou de flux de chaleur


repose sur un bilan de chaleur. La séance va permettre de déterminer le type d’écoulement dans
un tube uniformément chauffé.

3. THEORIE
Des expressions simples existent pour relier le flux de chaleur à la différence de température
du milieu. Dans le cas de la convection thermique, un flux de chaleur peut s’exprimer de
diverses manières :
Lorsqu’un fluide traverse une section (fictive) avec un débit 𝑚̇ (en kg/s), il apporte avec lui une
quantité de chaleur exprimée par (1).
Φ = 𝑚̇𝑐𝑝 𝑇 (1)

CLB mise à jour le 12/09/2022 1/8


Le flux est relié à la capacité calorifique cp (en J/kg.K) et à la température de la section fictive
considérée.
Lorsque le fluide contourne une surface réelle, il entraine une quantité de chaleur depuis la
surface en fonction de la vitesse et des propriétés du fluide. Une expression (2) permet d’évaluer
le flux en fonction de la température de paroi Tp et une température de référence Tref selon la
figure 1.
Φ = ℎ(𝑇𝑝 − 𝑇𝑟𝑒𝑓 )𝑆 (2)

Figure 1 : représentation du flux de chaleur en convection

Le coefficient d’échange h (en W/m2.K) renferme implicitement l’influence de la vitesse et les


caractéristiques du fluide sur le transport de la chaleur. La température de référence Tref est liée
au fluide, et dépend des conditions du système. En général, il s’agit d’une température
représentative du fluide (comme la température à l’infini si la géométrie s’y prête)

4. Description de l'appareillage
La figure 2 montre l’appareil en détail. Il se compose d’un ventilateur centrifuge qui aspire l’air
à travers une vanne de commande et l’envoie dans un tube de 76,2 mm de diamètre coudé en
U. La vitesse du ventilateur reste constante. Un diaphragme est placé sur le tube et permet de
mesurer le débit d’air. Ce tube est relié au tube de cuivre, objet de l’essai, qui a 3048 mm de
long. Ce tube de cuivre, qui débouche à l’air libre est chauffé sur la longueur finale de 1753
mm par une résistance électrique enroulée sur sa surface extérieure. On peut faire varier la
puissance appliquée au ruban chauffant au moyen d’un transformateur réglable. L'ensemble est
isolé par une garniture de fibre de verre de 25 mm d’épaisseur. Dans la partie chauffée du tube
de cuivre, une longueur de 1524 mm est munie à chaque extrémité de trous de mesure de
pression.

CLB mise à jour le 12/09/2022 2/8


FIGURE 2 : a) schéma de la manipulation, b) illustration du
matériel

Les éléments de mesure sont répertoriés ci-après.

CLB mise à jour le 12/09/2022 3/8


Repérage des différents éléments
1 - Manomètre de pression du ventilateur.
2 - Manomètre de chute de pression du diaphragme.
3 - Manomètre de perte de charge de la longueur en essai.
4 - Ampèremètre du courant de chauffage.
5 - Voltmètre de la tension de chauffage.
6 - Transformateur réglable de puissance de chauffage.
7 - Sectionneur et démarreur.
8 - Sélecteur de thermocouple.
9 - Borne de raccordement à l’instrument de mesure.
10 - Vanne de commande du débit d’air.
11 - Manomètre pour le dispositif à tube de Pitot.
12 - Fusibles et voyant de chauffage.
13 - Contacteur du chauffage.

CLB mise à jour le 12/09/2022 4/8


Sept thermocouples (numérotés de 1 à 7) sont fixés à la paroi du tube de cuivre, en divers points
répartis sur la longueur chauffée. Six thermocouples supplémentaires (numérotés de 8 à 13)
sont placés en des points situés dans la chemise isolante. La figure 2 montre les emplacements
de tous les thermocouples.
Un thermomètre à mercure mesure la température à l’entrée du tube d’essai.

FIGURE 2

Caractéristiques de l’appareil
Diamètre du diaphragme 40 mm
Diamètre intérieur du tube 32,6 mm
Epaisseur du tube 1,2 mm
Conductivité thermique du cuivre du tube 1 380,6 W/m.K
Epaisseur de l’isolation thermique 25 mm
Conductivité thermique du matériau isolant 2 0,0415 W/m.K
Longueur du tube chauffé L’ 1753 mm
Longueur du tube en essai L 3048 mm
Longueur entre les prises de pression L” 1524 mm

VERIFIER CES DONNEES DIRECTEMENT SUR LE SCHEMA DE L’APPAREIL

5. Détermination du coefficient de convection h


Il s’agit principalement de calculer le coefficient de convection htel qu’il apparaît dans la loi
de Newton
 = h (T-Tm). (3)
 Densité de flux (W/m2)
T Température de paroi (K)
T Température de référence du fluide (K)
h Coefficient de convection (W/m2.K)
En convection forcée, h est quasiment indépendant de T et ne dépend que du type d'écoulement.
Le choix de la section de tube dans laquelle s’effectuera le calcul, n’est donc pas important. Il

CLB mise à jour le 12/09/2022 5/8


est cependant recommandé de le faire dans la partie centrale du tube pour des raisons de
commodité de calcul comme nous le montrerons plus tard. D’autre part, la température de
référence du fluide est prise égale à sa température de mélange Tm (voir paragraphe 5.2)
𝜑
En définitive :ℎ = (4)
(𝑇−𝑇𝑚 )

h sera obtenu à condition de déterminer les valeurs de , T,Tm. Pour cela, on suivra les
procédures proposées ci-dessous.

5. 1 - Détermination de la température de paroi du tube, T


Les 7 premiers thermocouples sont posés sur la paroi du tube à différentes abscisses x. En
traçant l’évolution de la température du tube (fig. 3) avec les indications des divers
thermocouples (T1 à T7) et de la température de l’air à l’entrée Te, il est possible de trouver la
température du tube dans une section quelconque.
T2
T1

Plan du
tube de Pitot

Te
Te

1 2

Thermocouples
9-11-13 8-10-12
1à7

isolant
résistance

tube de cuivre

FIGURE 3
On notera que:
1 - Le tube est isolé en amont de la résistance électrique sur une longueur suffisamment
importante pour que le gradient de température soit nul à l’entrée. L’air et le tube sont donc à
la même température.
2 - Le gradient de température est inversé à l’autre extrémité du tube. Cette inversion peut
s’expliquer par une perte d’énergie, principalement par rayonnement, par l’orifice de sortie. Il
est conseillé de choisir la section de calcul suffisamment loin de cette sortie pour minimiser
cette perte.
3 – Pour proposer une valeur de température de paroi T, il suffit de proposer une abscisse X.
Une portion de la courbe est linéaire. Afin de simplifier les calculs qui suivront, il faudra veiller

CLB mise à jour le 12/09/2022 6/8


à proposer une abscisse dans cet intervalle d’évolution linéaire. Les autres variables seront alors
déterminées à la même abscisse X.

5. 2 - Détermination de la température de mélange Tm


Tm s’obtient par un bilan thermique des flux sur le domaine indiqué sur la figure 4. Soit X
l’abscisse de la section choisie pour estimer les paramètres, l’origine étant le début de l’isolant
thermique (x=0), les flux participant au bilan sont les suivants:

FIGURE 4
Soit X l’abscisse de la section choisie par rapport à l’origine de la résistance électrique, les flux
participant au bilan sont les suivants:
Les flux de chaleur entrant en x=0 et sortant en x=X sont respectivement:
Φ𝑒𝑛𝑡 = 𝑚̇𝑐𝑝 𝑇𝑒 𝑒𝑡 Φ𝑠𝑜𝑟 = 𝑚̇𝑐𝑝 𝑇𝑚 (5)
𝑚̇ Cp Te et 𝑚̇ Cp Tm représentent les enthalpies de l’air à l’entrée et à la sortie du domaine. Le
débit massique q est obtenu grâce à la mesure de la chute de pression dans le diaphragme sous
la forme suivante:
2∆𝑝
𝑚̇ = 𝜌𝑎𝐶𝑑 √ (6)
𝜌

a : aire de l’orifice du diaphragme (m2)


 : masse volumique de l’air (kg/m3)
Cd = 0,613 coefficient caractéristique du diaphragme
p : chute de pression dans le diaphragme (N/m2)

 1: puissance fournie par la résistance électrique. Sur toute sa longueur L’, le tube produit
une puissance P=U.I. Une tranche de tube chauffé dx produit une chaleur :

CLB mise à jour le 12/09/2022 7/8


𝑑𝑥
𝑑Φ1 = 𝑈𝐼 (7)
𝐿′

En intégrant cela entre x=0 et x=X, il est possible de séparer l’expression en deux membres :
entre x=0 et x=X0, il n’y a pas de chauffage, le terme est donc nul. Entre x=X0 et x=X, le
chauffage est constant. On aboutit donc à une expression :
(𝑋−𝑋0 )
Φ1 = 𝑈𝐼 (8)
𝐿′
 2: flux perdu par l’isolant: il s’agit d’un transfert par conduction, qui répond à la loi de
Fourier. Cette loi relie le gradient de température au flux de chaleur et s’écrit de manière
générale :
Φ = −𝜆∇𝑇 𝑆 (9)
Où  est la conductivité thermique (W/m.K) et S (m2) est la section de passage.
Si on observe le flux 2 sur la figure précédente, on observe que la chaleur est transférée
radialement. De manière approchée, et en utilisant le concept de résistance thermique sur une
abscisse élémentaire dx, le flux de chaleur transféré selon l’isolant thermique s’écrit :
(𝑇𝑒 −𝑇𝑖 )
𝑑Φ2 = −2𝜋𝜆2 𝑅 𝑑𝑥 (10)
ln( 𝑒𝑥𝑡⁄𝑅 )
𝑖𝑛𝑡

Rext et Rint sont respectivement les rayons externe et interne du tube isolant (en m). Te et Ti sont
respectivement les températures externe et interne de l’isolant (en °C). Le flux de chaleur 2
correspond à la chaleur sur le tube entre x=0 et x=X.
𝑋 2𝜋𝜆2 𝑋
Φ2 = ∫0 𝑑Φ2 = − 𝑅𝑒𝑥𝑡 ∫0 (𝑇𝑒 (𝑥) − 𝑇𝑖 (𝑥))𝑑𝑥 (11)
𝑙𝑛( ⁄𝑅 )
𝑖𝑛𝑡

Afin d’estimer la valeur de l’intégrale, les thermocouples T8 à T13 sont mis à disposition. On
trace les différences de température T8-T9, T10-T11 et T12-T13 en fonction de x. En amont de la
position des thermocouples 8 et 9, le chauffage n’étant pas actif, on considère une différence
de température nulle. Les mesures de température de l’isolant dans le domaine isolé étant
insuffisantes pour l’obtenir avec précision, on considérera une allure linéaire de la différence
de température entre deux points de mesure. Un calcul d’aire de trapèze permettra alors
d’évaluer l’intégrale précédente.

 3 : flux entrant par le tube de cuivre (l’énergie entrant par l’isolant est négligeable). Il s’agit
d’un flux de chaleur par conduction, donc répondant à la loi de Fourier. Cependant,
contrairement à 2, il s’agit d’un transfert longitudinal, si bien que son expression est plus
simple.
3  2 1 r e gradT avec r  ( re  ri ) 2 (12)
De plus, les thermocouples 1 à 7 sont disposés directement sur la paroi du tube de cuivre, et
permettent d’exprimer le gradient de température en x=X. Si la cote X a été choisie
judicieusement (allure linéaire), le gradient se résume au coefficient directeur.

Le bilan de chaleur consiste à estimer les flux de chaleur entrant dans le volume de contrôle,
ceux en sortant. En régime permanent, nous obtenons une égalité des termes :

CLB mise à jour le 12/09/2022 8/8


Φ𝑒𝑛𝑡 + Φ1 = Φ2 + Φ3 + Φ𝑠𝑜𝑟 (13)
Ce bilan permet d’estimer l’inconnue : la température Tm en x=X

5. 3 - Détermination de la densité de flux 


La connaissance de  passe par celle de d représentant le flux fourni par le tube à l’air par la
partie infinitésimale de surface intérieure de tube de longueur dX, puisque par définition:
d

2 ri dX (14)
d s’obtient par un bilan thermique appliqué au domaine indiqué sur la figure 5. Il représente
une tranche de tube d’épaisseur dX, positionnée autour de la cote X (entre X-dx/2 et X+dx/2).
Le volume de contrôle contient le tube de cuivre (hachuré), et l’isolant thermique. L’air à
l’intérieur du tube ne fait pas partie du volume de contrôle. Dans la figure suivante, les flux
seront calculés à partir des données du banc d’essai, excepté d qui représente l’inconnue du
problème, c’est-à-dire le flux de chaleur évacué depuis la paroi du tube de cuivre vers l’air en
écoulement dans le tube.
Domaine sur lequel d2
est effectué le bilan

isolant
d1
3 3 d3
Re e cuivre

Ri re ri d tube
axe du tube
dX

FIGURE 5 : Schéma du volume de contrôle pour l’estimation du flux de chaleur d

 Puissance fournie par la résistance sur une longueur dX:


dX
d1  UI
L' (14)
 Flux perdu dans l'isolant sur une longueur dX:
2𝜋𝜆2
𝑑Φ2 = 𝑅𝑒𝑥𝑡 (𝑇𝑖 − 𝑇𝑒𝑥𝑡 )𝑑𝑋 (15)
𝑙𝑛( ⁄𝑅 )
𝑖𝑛𝑡
 Flux longitudinal dans le tube de cuivre (en x=X-dx/2):
𝑑𝑇
𝑑Φ3 = −2𝜋𝜆1 𝑟𝑒 𝑑𝑋) (16)
𝑋−𝑑𝑋/2

 Flux longitudinal dans le tube de cuivre (en x=X+dx/2):


𝑑𝑇
𝑑Φ4 = −2𝜋𝜆1 𝑟𝑒 𝑑𝑋) (17)
𝑋+𝑑𝑋/2

On constatera que la température (du tube de cuivre) ayant une évolution linéaire pour la côte
X choisie, les flux de chaleur d3 et d4 sont égaux.

CLB mise à jour le 12/09/2022 9/8


Le bilan de chaleur amène à l’équation suivante :
𝑑Φ1 + 𝑑Φ3 = 𝑑Φ2 + 𝑑Φ4 + 𝑑Φ (18)
Cette équation permet alors de déterminer d, puis, par extension, d’accéder à . Les
simplifications montreront que la taille dX choisie n’aura aucune influence sur le résultat.

Les paramètres nécessaires au calcul de h sont donc accessibles et vont permettre de calculer le
nombre de Nusselt.

5.4 Détermination des valeurs expérimentales de Nu


Par definition, le nombre de Nusselt s’écrit sous la forme:
ℎ𝑑
𝑁𝑢 = 𝜆 (19)
d : diamètre du tube (m)
 : conductivité thermique de l’air à la température moyenne Tm (Annexe I)
L'ensemble de ces données est fourni en annexe I

6. Détermination des valeurs théoriques de Nu, avec les formules en usage


La loi empirique de Colburn relie le nombre de Nusselt aux nombres de Reynolds et de Prandtl
dans le cas de convection forcée à chauffage pariétal uniforme en écoulement turbulent. Elle
s’exprime par :
𝜌𝑉𝑑 𝜇𝑐𝑝
Nu  0. 023 Pr0.4 Re0.8 avec 𝑅𝑒 = et 𝑃𝑟 = (20)
𝜇 𝜆

Cp : chaleur massique de l'air (J/kg.K)


 : viscosité dynamique de l'air (Pa.s)
 : masse volumique de l'air (kg/m3)
V : vitesse de l’air (m/s)

7. Travail à réaliser

a) Allumez le ventilateur (bouton vert du bas)


b) Allumez la résistance électrique (bouton vert du haut)
c) Réglez 200V à l’aide de la molette
d) Au bout d’une demi-heure, relevez les températures 1 à 13, la température d’entrée de
l’air (thermomètre), la valeur du manomètre lié au diaphragme, la tension, l’intensité.
On veillera à ne pas dépasser une température de tube de 150°C (thermocouples 1 à 7)
e) A partir de la partie 5, tracer la température de paroi en fonction de x, puis désignez la
température de paroi qui vous convient (abscisse X)
f) A partir de la partie 5, évaluez la température de mélange Tm et le flux  en X.
g) Calculez le coefficient d’échange h
h) Calculez le nombre de Nusselt Nu expérimental
i) Calculez le nombre de Nusselt empirique (partie 6) et comparez-le à l’expérimental
j) Conclusions sur le régime d’écoulement.

CLB mise à jour le 12/09/2022 10/8


k) Pour éteindre la machine, on éteint tout d’abord le chauffage (molette à zéro puis bouton
vers), puis on attend 5 minutes avant d’éteindre le ventilateur pour éviter une surchauffe
des thermocouples.

Annexe I
Caractéristiques de l’air à Patm

T (°C)  (kg/m3) Cp (J/kg K)  (kg/m.s)  (W/mK) Pr


0 1,296 1005 1,72 10-5 0,0245 0,711
20 1,205 1005 1,8 10-5 0,0257 0,710
40 1,131 1006 1,9 10-5 0,0272 0,705
-5
60 1,059 1008 2,0 10 0,0287 0,7

CLB mise à jour le 12/09/2022 11/8


PHOTOELASTICIMETRIE CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

PHOTOELASTICIMETRIE
* * *

I. Introduction
Ce TP propose l'utilisation d'une méthode de mesure de champs, la
photoélasticimétrie. Les mesures de champs permettent expérimentalement de mesurer une
grandeur en un nombre important de lieux. Les principales techniques reposent soit sur
l’analyse d’image (méthode de la grille, corrélation d’images) soit sur les lois optiques
(photoélasticimétrie). Elles sont particulièrement utiles dans le cas de structures complexes,
les zones de concentrations de contraintes ou les sollicitations complexes.
Dans un matériau biréfringent, il existe un couplage entre la lumière et ses
propriétés élastiques (Voir annexe et documents mis à disposition) : quand ce matériau est
soumis à des efforts, ses propriétés optiques sous lumière polarisée varient
proportionnellement aux déformations induites. La photoélasticimétrie permet donc de
visualiser par voie optique l’état de contrainte du matériau. Les matériaux biréfringent les plus
courants sont le plexiglas, la résine époxy, le polyester et le polyuréthane. Ces matériaux sont
caractérisés par une constante photoélastique.
L’objectif de ce TP est de déterminer le vecteur contrainte agissant en différents
points d’une poutre à inertie variable. Dans un premier temps, la constante photoélastique du
matériau constitutif de la poutre sera déterminée au travers de deux sollicitations simples pour
lesquelles l’état de contrainte est connu théoriquement : une traction uniaxiale et une flexion 4
points. Dans un deuxième temps, les vecteurs contraintes en différents points de la poutre à
inertie variable seront déterminées grâce à une combinaison de mesures expérimentales, de
considérations théoriques et d’utilisation du cercle de Mohr.

II. Travail préparatoire

TRACTION UNIAXIALE

 Soit  la différence des contraintes principales. Déterminer  en fonction


de F et de S0 (section de l’éprouvette soumise à la traction).

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 1/4


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FLEXION 4 POINTS

 Déterminer le torseur de cohésion en tout point de l’éprouvette.


 Etablir l’expression de Δσ, différence des contraintes principales, en tout point de
l’éprouvette.

III. Etude expérimentale


Toutes les éprouvettes utilisées dans ce T.P. seront constituées du même matériau et auront la
même épaisseur. La première étape consiste donc à déterminer la valeur de C. Pour cela, nous
allons effectuer des repérages d’ordres de franges sur des éprouvettes pour lesquelles l’état de
contraintes est connu.

Dans la suite, la constante photoélastique


C est définie telle que k C, avec k l’ordre de la
frange isochromatique et la différence des
contraintes principales.

TRACTION UNIAXIALE

ATTENTION : pour cette expérience, ne


pas dépasser l’ordre k=3. Au-delà, l’éprouvette risque
d’être endommagée !

 Déterminer la constante photoélastique du matériau en traction uniaxiale. Analysez les


hypothèses, les champs de contraintes, les incertitudes, etc...

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 2/4


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FLEXION 4 POINTS

ATTENTION : pour cette expérience,


ne pas dépasser l’ordre k=3, au risque
d’endommager l’éprouvette !

 Déterminer la constante photoélastique du


matériau en flexion 4 points. Analysez les
hypothèses, les champs de contraintes, les
incertitudes, etc...
 Comparez les résultats obtenus en traction et en
flexion.

POUTRE A INERTIE VARIABLE


L’objectif est de déterminer le vecteur contrainte en un point quelconque d’une

poutre à inertie variable sollicitée à son extrémité O par une force F verticale. Pour les

mesures, choisir F = 25 daN. Les mesures seront effectuées : en un point M(x,y) d’abscisse

x = 7 cm et en un point M(x,y) d’abscisse x = 12 cm.

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 3/4


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 Se documenter sur les notions d'isocline, d'isochromatique

La photoélasticimétrie ne donnant que la différence des contraintes, on utilisera l’expression


3 Fxy
théorique de xx obtenue par un calcul de RdM :  xx  . Dans cette dernière expression,
2bh 3
b correspond à l’épaisseur de la poutre.

 En utilisant les notions d'isocline et d'isochromatique, l'angle α, la différence de contrainte


principale Δσ mesurée par photoélasticimétrie et σxx, construire le cercle de Mohr au point
M.
 Analysez les vecteurs contraintes au point M, les représenter et commenter.

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 4/4


RESERVOIR CYLINDRIQUE SOUS PRESSION CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

RESERVOIR CYLINDRIQUE SOUS PRESSION


* * *

I - INTRODUCTION
Dans ce TP, vous êtes mis en situation d’expert arrivant après un accident sur une
bombonne sous pression (bombonne jaune). Pour comprendre les événements ayant menés à
cette rupture une maquette instrumentée a été reconstituée. Les mesures menées permettront
d’aider à la compréhension de l’accident.

II - TRAVAIL PREPARATOIRE
L’objectif est d’établir l’équation dite des chaudières donnant le rapport entre la
contrainte circonférentielle et la contrainte longitudinale dans le cas d’une bonbonne sous
pression.
Les contraintes sont reliées aux déformations selon la loi de Lamé :

   Tr   I  2 ,
où  et  sont les coefficients de Lamé et I est le tenseur identité.

Connaissant le module d’Young E et le coefficient de Poisson  du matériau :

E E
 et   .
1  2 1   2 1  
L’objet de l’étude est un réservoir cylindrique fermé aux deux extrémités (Fig. 1).
Les différentes quantités physiques utiles dans la suite sont :
- la pression interne P,
- la pression atmosphérique P0,
- le rayon extérieur r,
- l’épaisseur t de la coque.

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 1 / 3


RESERVOIR CYLINDRIQUE SOUS PRESSION CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

Figure 1 : géométrie du réservoir

Caractéristiques élastiques de l’acier constituant l’enveloppe :


- module d’Young : E = 210 GPa
- Coefficient de Poisson :  = 0.30
 Montrer qu’en un point de la surface du réservoir, la normale à cette surface est une des
directions principales de contrainte. On note r la contrainte principale radiale associée à
cette direction.
 Justifier que l’influence de la pression atmosphérique peut être négligée. En déduire la
valeur de r.

Les deux autres contraintes principales en un point de la surface du réservoir


sont la contrainte circonférentielle ϴ (i.e. associée à la direction tangentielle à la surface et
perpendiculaire à l’axe du cylindre) et la contrainte longitudinale z (i.e. associée à la
direction tangentielle à la surface et colinéaire à l’axe du cylindre).

 Calculer ϴ et z. En remarquant que écrire le lien entre ϴ et z.


 Tracer les cercles de Mohr de cet état de contrainte. Déterminer la contrainte de
cisaillement maximale et la direction associée.

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 2 / 3


RESERVOIR CYLINDRIQUE SOUS PRESSION CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

III - ETUDE EXPERIMENTALE


On utilise des jauges de déformation collées sur la surface du réservoir. Les jauges
de déformation permettent de mesurer des extensions (cf. annexes). Dans un plan, la mesure
de trois extensions selon trois directions différentes (l’ensemble des trois jauges constituant
une rosette) permet de caractériser l’état de déformation dans ce plan en un point de la
structure. Dans ce TP, en chaque point, un pont constitué de trois jauges à 120° est utilisé.
ATTENTION : La valeur maximum de la pression interne à ne pas dépasser est de
18 MPa pour ne pas endommager le matériel (bonbonne, système de mesure et de mise sous
pression).
 Pour une dizaine de valeurs de pression croissantes puis décroissantes, relever
successivement les indications fournies par les jauges. Analysez ces résultats et la rupture
de la bombonne endommagée.
 Pour deux valeurs de la pression interne, par exemple 9 MPa et 18 MPa, tracer le tricercle
de Mohr des déformations de la rosette centrale. L’utilisation des mesures de déformations
sur une rosette à 120° pour tracer un cercle de Mohr est détaillée en annexe. Analysez ces
résultats, comparez aux résultats de la partie théorique et observez plus finement le
réservoir endommagé.

NB : l’étudiant curieux pourra se documenter sur quelques accidents de


« bonbonne sous pression » dans divers domaines (canalisations, aéronautique, sous
marins…).

Yannick Guillet, (mise à jour le 02/09/2019 - Olivier CATY) 3 / 3


Ondes stationnaires dans un tube de Kundt.

Application à la caractérisation des propriétés acoustiques


d’un matériau.

Rédaction: M. Castaings
Mise à jour : Juin 2010 (M. Castaings)

9
10
I. But de la manipulation
Ce TP a pour objectif de rappeler la théorie des ondes stationnaires puis d’illustrer leur
utilisation dans un contexte industriel, notamment pour caractériser les propriétés acoustiques
d’un matériau. La première partie est un rappel sur la théorie de la propagation des ondes planes
et de leur réflexion à l’interface fluide/solide. Le problème du tube à ondes stationnaires est
ensuite mis en équation. L’étudiant est guidé pour démontrer certains résultats et pour effectuer
des applications numériques à l’aide du logiciel Maple. Cette phase préliminaire permet de
comprendre les phénomènes étudiés et donc de bien préparer la phase de mesures. La seconde
partie concerne l’expérimentation au cours de laquelle on mettra en évidence la distribution
sinusoïdale de la pression le long du tube, ainsi que les phénomènes de résonance du système.
Cette partie se terminera par les mesures du coefficient d’absorption et de l’impédance acoustique
d’un matériau de type mousse.

II. Notions théoriques : propagation, réflexion et transmission d’une


onde plane – Ondes stationnaires
A. Relation entre vitesse et pression pour une onde plane

La pression produite par le passage d'une onde plane (surpression par rapport à Patm),
progressive selon l'axe des x>0, en un point M d’abscisse x et à un instant t, peut être décrite par
la fonction suivante :
 → ω Eq. 1
p+ (x,t) = A+ sin(ω t − k .OM) = A+ sin(ω t −k x) = A+ sin(ω t − x)
c
→   
avec OM = x x et k = k x
€  ω
Le signe + en indice de p rappelle que l'onde se propage dans le sens des x > 0. k = x est le
c
vecteur d’onde et c est la célérité (vitesse de phase) de l'onde.

figure 1 - Evolution avec la position x et à un instant t donné, de l’amplitude


de la pression d’une onde plane progressive.

Par ailleurs, la relation fondamentale de la dynamique des fluides, démontrée en Mécanique des
Fluides et/ou en Dynamique de Milieux Continus, relie la vitesse de déplacement v des particules
fluides autour de leur position d’équilibre et la pression p, en ce point :
 → 
dv Eq. 2
ρ = − grad p + ρ F
dt

où ρ est la masse volumique du fluide et F représente les forces extérieures de volume.

11
En négligeant le champ des forces extérieures et en supposant que le mouvement des particules se
fait dans la seule direction x et qu’il est de faible amplitude (cadre de l’acoustique linéaire), on
obtient l’équation d’Euler suivante :
∂p dv Eq. 3
= −ρ
  ∂x dt
vitesse particulaire : v = v x x, v y = 0, v z = 0

Travail à effectuer :
 Montrer que les équations Eq. 1 et Eq. 3 permettent d’établir la relation suivante :
p Eq. 4
v+ = +
ρc
où Z = ρ c représente l’impédance acoustique du milieu de propagation. Lors de l’intégration par
rapport au temps t, une constante apparaît. Pour déterminer sa valeur, on tiendra compte du fait
que pression et vitesse particulaire sont nulles en l’absence d’onde.

La pression pour une onde plane rétrograde (se propageant dans le sens des x<0) s'écrit :
 →
p− = A − sin(ω t + k .OM ) = A− sin(ω t + k x) Eq. 5

 De même, montrer que la vitesse particulaire est liée à la pression par :


p Eq. 6
v− = − −
ρc

La projection sur x du vecteur vitesse et la pression sont donc soit de mêmes signes, pour les
ondes planes progressives (sens des x>0), soit de signes opposés, pour les ondes planes
rétrogrades (sens des x<0). €

B. Réflexion totale d’une onde plane


Supposons une onde plane progressive (sens x>0), se propageant vers un obstacle plan,
supposé parfaitement rigide, placé perpendiculairement à la direction de propagation et situé à
l’abscisse x = L. L'obstacle étant parfaitement rigide, les particules qui le constituent restent
immobiles pendant toute la durée de l'impact. Le déplacement (ou la vitesse particulaire)
normal à l’interface fluide/solide est donc nul au niveau de cette interface. Par contre, la
contrainte (ou la pression) y est maximale (à noter que l’on parlera de contrainte si l’on se place
coté solide et de pression si l’on se place coté fluide).

Si v+ = V+ sin(ω t − k x) représente la vitesse particulaire suivant x produite par l’onde incidente


et v− = V− sin(ω t + k x + ϕ) représente la vitesse particulaire suivant x produite par l’onde
réfléchie, où ϕ est le déphasage entre elles, alors la vitesse particulaire totale, suivant x, produite
par ces deux ondes, en x = L, s’écrit :

€ (v+ + v− ) x=L = ( V+ sin(ω t − k x) + V− sin(ω t + k x + ϕ) ) x=L Eq. 7
= V+ sin(ω t − k L) + V− sin(ω t + k L + ϕ)

D’après les conditions de frontières énoncées plus haut, cette vitesse totale doit être nulle à tout
instant et quelle que soit la position sur l’interface fluide/solide. On écrit donc :

V+ sin(ω t − k L) + V− sin(ω t + k L + ϕ) = 0 ∀t Eq. 8

12


Pour être satisfaite à tout instant t, cette relation impose que les termes de phase soient identiques,
c’est à dire que ω t − kL = ω t + k L + ϕ , ce qui entraîne deux égalités :
$ Eq. 9
$V+ +V− = 0 &V+ = −V−
& &
% ⇔ %
&−k L = k L + ϕ & 4πL 2π
' &ϕ = −2 k L = − car k = , λ : longueur d' onde
' λ λ

Donc, en x = L, la vitesse de l’onde réfléchie a la même expression que celle de l'onde incidente
mais au signe près :

v− = V− sin(ω t + k x + ϕ) = −V+ sin(ω t + k x − 2kL) = −V+ sin(ω t − kL) Eq. 10

Ce résultat confirme que la vitesse normale et totale est nulle à l’interface fluide-solide.

 Que se passe-t-il pour la pression ?

On sait qu'en tout point M, la pression est la somme des pressions dues aux divers phénomènes :
p = p+ + p− ⇔ p = ρc v+ − ρc v− Eq. 11
d'après Eq. 4 et Eq. 6.

Donc, en x=L,€on peut écrire :


( p)x=L = ρc [(v+ )x=L − (v− )x=L ] = 2ρc (v+ )x=L = 2( p+ )x=L Eq. 12

Il y a réflexion de l’onde, sans changement de signe de la pression. A l'interface, l’amplitude de


la pression est donc le double de celle de l’onde incidente. Le coefficient de réflexion en

pression vaut 1 alors que celui en vitesse vaut –1.

v+

x>0
HP

x=0 v- x=L

(a) Effet sur la vitesse (b) Effet sur la pression

figure 2 - Réflexion de l’onde plane à l’interface fluide/solide.

Note : Le plan réfléchissant joue le rôle de réflecteur parfait et retourne précisément une
distribution de pression qui correspond à celle qui aurait existé s’il n’avait pas été là.

C. Réflexion et transmission partielles d’une onde plane


L'obstacle plan n'est plus supposé parfaitement rigide mais élastique et absorbant. On ne
peut plus donc écrire (v+ + v− ) x=L = 0 car une partie de l'énergie régnant dans le tube est
transmise au milieu solide II. Pour simplifier la résolution de ce problème, il est préférable
d’utiliser un formalisme exponentiel complexe. On pose alors :

13
Onde incidente : p i = A e j(ω t − k x) Obstacle

Milieu I Milieu II
j(ω t + k x+ϕ r )
Onde réfléchie : p r = B e
pi
€ pt
j(ω t − k t x+ϕ $t )
Onde transmise : p t = C e
pr

x=L


x>0
figure 3 - Interface fluide/solide absorbant

où k t = k 't − jk "t est le vecteur d’onde complexe de l’onde transmise dans le solide absorbant.
On peut écrire les pressions des ondes réfléchie et transmise sous la forme plus généralisée :
j( ω t + k x ) j (ω t − k $t x)
pr = Be et p t = C e
jϕ jϕ t − k$$t x j ϕ $t
où B = B e r est l’amplitude complexe de l’onde réfléchie et C = C e =Ce e est
l’amplitude complexe de l’onde transmise.

En x = L, les conditions de frontières imposent la continuité du déplacement normal à l'interface,



ainsi que des efforts exercés sur cette interface : €

Continuité des efforts :

( p i + p r ) x=L = (p t ) x=L Eq. 13

⇔ A e j( ω t − k L ) + B e j( ω t + k L ) = C e j( ω t − k t L )

Continuité de la vitesse particulaire normale (ou du déplacement normal) :


(v i ) x=L + (v r ) x=L = (v t ) x=L Eq. 14

ou encore, d'après Eq. 4 et Eq. 6

#pi & #p & #p &


%$ ρc (' −% r ( =% t ('
x=L
$ ρc ' x=L $ Z t x=L

A j( ω t − k L ) B j( ω t + k L ) C j ( ω t − k t L ) Eq. 15
⇔ e − e = e
ρc ρc Zt

p
où Z t est l’impédance acoustique complexe du milieu solide II. Cette impédance vaut Z t = t
vt
où p t et v t sont respectivement la pression acoustique et la vitesse normale particulaire dans le
milieu de transmission. Le terme ρ c qui apparaît dans l’équation Eq. 15 est l’impédance
acoustique du milieu fluide I. On résout alors le système des deux équations Eq. 13 et Eq. 15 à
€ B
deux inconnues B et C , pour trouver l’expression des coefficients de réflexion r =
€ et de
A
C
transmission t = complexes de l’onde plane incidente sur l’interface :
A

14
Z t − ρc − 2 j k L 2Z t Eq. 16
r= e t= e j (k t L−k L)
Z t + ρc et Z t + ρc

Z t est formée d'une partie réelle (composante résistive) et d'une partie complexe (réactance) :

p ( pt ) x=L ( pi + pr ) x=L ( pi + pr ) x=L (1+ r) = ρc R + j X Eq. 17


Zt = t = = = = ρc ( )
v t (v t ) x=L (vi + v r ) x=L $ pi pr ' (1− r)
& − )
% ρc ρc ( x=L

B
ρ c est introduit pour simplifier les équations et r est complexe puisque r = .
A

Le coefficient de réflexion en pression est le rapport complexe de la pression acoustique de l'onde
réfléchie à la pression acoustique de l'onde incidente :
p jϕ Eq. 18
r= r =r e r
pi

Le coefficient d'absorption acoustique du milieu II est le rapport de la puissance acoustique


absorbée Wt par la puissance acoustique incidente Wi. Or la puissance acoustique absorbée Wt est
la différence entre les puissances incidente et€réfléchie. On écrit alors :
Wt Wi − Wr Eq. 19
α= =
Wi Wi

Or la puissance acoustique, moyennée sur une période temporelle, pour une onde plane, est une
2
p
fonction du carré de la pression : W = ∫ p(t ) v(t ) dt = , donc
2ρc
T

2 2 Eq. 20
pi − pr 2
α= = 1− r
2
pi

D. Tube à ondes stationnaires

Considérons un tube cylindrique, de longueur L, fermé à une extrémité (x=0) par un


€ piston plat animé d'un va-et-vient de pulsation ω, et imposant un déplacement
jω t
(u) x=0 = U 0 e , et à l'autre extrémité (x=L) par une terminaison droite. Nous supposerons
que la géométrie du tube est telle que les ondes s'y propageant puissent être assimilées à des
ondes planes (λ > 1,5 × ∅). Ce tube va être le siège d’ondes planes qui vont être initialement
générées par le piston, se propager jusqu’à l’extrémité opposée, s’y réfléchir avec un coefficient
de réflexion en pression noté RL, revenir vers le piston, s’y réfléchir avec un coefficient de
réflexion en pression noté R0, et ainsi de suite. Une infinité d ‘ondes planes vont donc évoluer
dans les deux sens le long de l’axe du tube et interférer entre elles.

15
figure 4 - Tube à ondes stationnaires (ou tube de Kundt).

On montre assez facilement que toutes les ondes planes progressives (sens x>0) produisent une
pression totale qui peut s’écrire :

(
 
)
p T (x +,t) = a 0 e- j k x 1 + R 0 R L e-2 j k L +...+(R 0 R L ) n e- 2 j k n L + ... e j ω t Eq. 21

de même, toutes les ondes planes rétrogrades (sens x<0) produisent une pression totale qui peut
s’écrire :

( 
)
p T (x- ,t) = R L a 0 e j k (x-2L) 1 + R 0 R L e-2 j k L +...+(R 0 R L ) n e- 2 j k n L + ... e j ω t Eq. 22

La pression totale produite en tout point x le long du tube et à tout instant t par toutes les ondes
planes progressives ou rétrogrades, s’écrit donc :

Eq. 23
( )
p T (x,t) = Ba 0 e- j k L e j k (L-x) + R L e-j k (L-x) e j ω t

où B = 1 + R 0 R L e-2 j k L +...+(R 0 R L ) n e- 2 j k n L + ...


et où a0 est l’amplitude en pression de l’onde incidente générée par le piston dont l’amplitude de

déplacement vaut U0.
€  Utiliser le fichier Maple nommé KundtAUtiliser.mws et situé dans le répertoire TPOndes
pour effectuer l’ensemble des calculs listés ci-après. Attention, ce fichier est protégé en écriture ;
vous devez donc, dès son ouverture, créer son jumeau ayant un nouveau nom afin de pouvoir
sauver vos travaux au cours du TP.
a) Ecrire l’expression analytique précédente (Eq.23) de la pression en tout point x le long du
tube et à tout instant t.
b) En utilisant l’équation d’Euler Eq. 3, calculer l’expression analytique de la vitesse
particulaire en tout point x le long du tube et à tout instant t.
c) Ecrire et résoudre la condition de continuité de la vitesse en x=0 pour établir l’expression de
l’amplitude a0 de la pression incidente en fonction de l’amplitude U0 du déplacement du haut-
parleur.
d) Dans la forme analytique de la pression rentrée au a), remplacer alors a0 par son expression
en fonction de U0.
e) Montrer que lorsque le tube est fermé par une terminaison parfaitement rigide ( R L = 1) la
pression totale s’écrit :
ρω cU 0 cos(k (L - x)) j ω t Eq. 24
p T (x,t) = e
sin(k L) €
16


ce qui démontre alors que l’on a à faire à une onde stationnaire puisque la pression se met sous
la forme d’une solution à variables séparées.

f) Dans ce cas (RL=1), tracer l’évolution du module de la pression totale. La fréquence vaut
500 Hz, le tube a une longueur de 1 m, la densité de l’air vaut 1 kg/m3, le HP produit un
déplacement U0 dont vous devrez ajuster la valeur de manière à ce que le calcul de la pression
maximale (ventres) soit du même ordre de grandeur que la pression correspondante mesurée.
Ceci revient à déterminer le déplacement U0 de la membrane du HP.

Note : k = 2*π*f / c où c est la célérité du son dans l’air (vitesse de propagation). Vous devez
déterminer cette célérité à partir du graphe expérimental p(x).

g) Calculer les 3 premières fréquences de résonance du tube, obtenues lorsque la pression


devient infiniment grande (dénominateur de Eq.24 = 0).

 Supposons maintenant que le tube soit fermé par un matériau absorbant ( R L ≠ 1)


j (ω t + k x) j (ω t +k x+ϕ)
On peut alors écrire : p i = A ie j(ωt −kx) et pr = A r e = Ar e
où ϕ est le déphasage entre l’onde incidente et l’onde réfléchie, induit en partie par la réflexion
elle-même mais également par le pouvoir absorbant du matériau. €

Le coefficient de réflexion complexe est donné par la relation :

Ar A r jϕ Eq. 25
RL = = e = R L e jϕ
Ai Ai

Le champ d’ondes résultant de la superposition de l'onde incidente et de toutes les ondes


réfléchies dans le tube s'écrit, d’après Eq. 23:

( )
p T (x,t) = Ba 0 e- j k L e j k (L-x) + R L e-j k (L-x) e j ω t Eq. 26

( )
= Ba 0 e-j k x + R L e j k x e- j 2 k L e j ω t

( )
= B a 0e j (ωt-k x) + R L a 0e j(ωt +kx)e- j 2 k L = Aie j (ωt-k x) + Ar e j (ωt +k x+ϕ)
 
pi pr

Superposition d’une onde plane incidente et d’une onde plane réfléchie, avec des rapports
d’amplitude et des termes de phase qui représentent intégralement le phénomène acoustique
€ existant dans le tube. Ce résultat peut aussi être arrangé sous une autre forme :

p = p i + p r = A ie j(ωt −kx) + A r e j(ωt +kx+ϕ)


= (A i − A r )e j(ωt −kx) + A r e j(ωt −kx) + A r e j(ωt +kx+ϕ)
ϕ
j(ωt −kx) ϕ j(ωt + 2 ) Eq. 27
soit p = (A i − A r )e + 2 A r cos(kx + )e
2
somme d'une onde progressive d'amplitude (A i − A r ) et d'une onde stationnaire d'amplitude
maximum 2 A r . C'est une onde "quasi-stationnaire" dont l'amplitude varie de (A i − A r ) à
(A i + A r ) selon que les premier et second termes soient en phase ou en opposition de phase.
Ces pressions maximales et minimales s’expriment respectivement par :
17
"p M = A i + A r " p M + pm Eq. 28
$ $$ A i = 2
# ⇒ #
$p = A - A p
$ Ar = M − p m
% m i r $% 2

d'où l'on tire le module du coefficient de réflexion :


pM −pm Eq. 29
RL =
p M + pm

et, d’après Eq. 20, le coefficient d'absorption α du matériau constituant la terminaison du tube :
2 Eq. 30
α = 1− R L

D’après l’équation Eq. 17, l’impédance acoustique complexe du matériau est alors obtenue par la
relation suivante :

Z = ρc
(1 + R L e jϕ )
= R + jX
Eq. 31

(1− R L e jϕ )
 Le coefficient de réflexion en pression pour un matériau souple et absorbant, tel qu’une
mousse par exemple, est compris entre 0 et 1, selon les performances acoustiques du matériau
choisi

 Avec les mêmes paramètres que précédemment, et en utilisant la valeur de U0 déterminée


précédemment, tracer l’évolution du module de la pression totale (Eq. 23). Pour effectuer ce
tracé, vous rechercherez la valeur optimale de RL, c’est-à-dire la valeur qui donne une pression
calculée la plus proche possible de celle mesurée. En particulier, on cherchera à ce que le rapport
PM/Pm calculé soit le plus proche possible du rapport PM/Pm mesuré. De plus, si vous n’avez pas
modifié le niveau en sortie du générateur, entre les deux séries de mesures (avec plan rigide et
avec mousse), alors les valeurs calculée et mesurée de PM doivent correspondre.

III. Expérimentation
A. Dispositif expérimental
On dispose d'un tuyau à parois réfléchissantes, fermé d'un côté par un haut-parleur qui
simule le piston vibrant mentionné au paragraphe II.D, et de l'autre par un échantillon
interchangeable. La pression dans le tube peut être mesurée par une sonde constituée d’une tige
métallique qui passe au travers de l’échantillon interchangeable, et qui supporte un petit
microphone. Ce microphone intègre en fait la pression régnant dans la section droite du tube où il
se trouve. Il peut être déplacé par une molette, ce qui permet de relever l’évolution de la pression
avec la position x le long du tube. Le microphone délivre des tensions de faibles amplitudes et
perturbées par le bruit ambiant de la salle. Par conséquent, avant d’être analysée sur un
oscilloscope, sa sortie est connectée à un préamplificateur lui même relié à un filtre fréquentiel
(incorporés dans le boîtier métallique de connexion). Le signal alors visualisé à l’oscilloscope est
représentatif de la pression régnant dans le plan vertical situé à l’extrémité de la sonde (au besoin,
s’il est bruité, ce signal peut être moyenné par l’oscilloscope).

18
figure 5 - Schéma de montage.

Dans un premier temps, le tube est fermé par une terminaison rigide et réfléchissante, constituée
d’une plaque métallique derrière laquelle on place une plaque en PVC, le tout étant maintenu par
un système d’écrous de serrage.
 Alimenter le haut-parleur avec une tension sinusoïdale de fréquence de 500 Hz.
 A l’aide de l'oscilloscope, relever l'évolution de la tension aux bornes du microphone avec
la distance x au piston. Cette tension est proportionnelle à la pression dans le tube, via la
E
fonction de transfert du microphone eff = σ = 50mV /Pa, ainsi que celles de l’amplificateur
p
et du filtre qui sont inconnues ; on supposera ces dernières égales à 1. Par conséquent, la
tension V que vous mesurez à l’oscilloscope vous permet de calculer la pression P = V/σ
dans le tube (en Pa).

 Les conditions aux limites définies par la terminaison rigide sont-elles vérifiées
expérimentalement ? Argumentez votre réponse.
 En évaluant les incertitudes, mesurer la distance séparant deux minima (ou deux maxima)
successifs.
λ
 Comparer cette valeur mesurée de au calcul par la relation empirique : λ = 1 20.05 T .
2 2 2 F
T : température absolue en °K régnant dans le tube ; F : fréquence (Hz).
En déduire la longueur d’onde λ.
€ €
 Connaissant la longueur d’onde et la fréquence, calculer la vitesse du son dans l’air.
Indiquer la précision et l’unité de ce résultat. Ce résultat vous servira comme donnée d’entrée
pour les calculs sous Maple.
 Tracer l'évolution P(x) de la pression (en Pa) le long du tube. Pour cela, le microphone
sera déplacé à partir de la terminaison (système en butée droite) sur environ 50 cm (attention
à la limite d’extension du fil de connexion du microphone). Relever les positions des deux
premiers maxima (ventres) et minima (nœuds). La valeur des maxima de pression (PM) vous
servira, sous Maple, à estimer la valeur du déplacement U0 de la membrane du HP.
19
B. Détermination du coefficient d'absorption et de l'impédance acoustique
Cette expérimentation est réalisée à la fréquence f = 500 Hz. Dans un essai réel, il serait
nécessaire de répéter l'opération pour certaines fréquences comprises entre 20 Hz et 20000 Hz
(domaine de l'acoustique audible), afin de connaître l'évolution du coefficient d'absorption avec la
fréquence. En effet, les applications industrielles concernant ce TP nécessitent de quantifier les
performances acoustiques de matériaux dans des gammes de fréquences spécifiques du domaine
audible. Les secteurs concernés sont, par exemple, l’architecture immobilière (habitat, salles de
spectacles, usines, …), mais aussi l’aéronautique ou l’automobile où les isolations acoustiques
sont de plus en plus prises en considération pour le confort des usagers.
 Placer l'échantillon à tester (mousse d’environ 7 cm d’épais) à l'extrémité du tube (à la
place de la plaque métallique). Dans un essai réel, il serait recommandé de coller
l'échantillon et d'assurer l'étanchéité sur son pourtour, ce qui ne sera pas réalisé ici pour des
raisons évidentes.

ATTENTION : N’écrasez pas l’échantillon en mousse afin de conserver son épaisseur. Ne modifiez pas
le niveau de tension du générateur, par rapport au niveau réglé lors des mesures avec la terminaison rigide.

 Mesurer la nouvelle évolution P(x) de la pression (en Pa) le long du tube. Relever les
positions des maxima PM et des minima Pm, ainsi que leurs valeurs (en Pa). Ces niveaux de
pression vont vous servir à déterminer le coefficient de réflexion RL de la mousse, par la
relation Eq.29. De plus, sous Maple, vous pouvez vérifier que le tracé de la pression
théorique avec cette valeur de RL donne un rapport entre PM et Pm proche du rapport mesuré.
Remarque : En absolu, la valeur de PM ne varie pas autant lors des mesures que lors des calculs lorsque
l’on remplace la terminaison rigide par la mousse, car le HP a un comportement différent dans les 2 cas, et
ce comportement n’est pas pris en compte dans le modèle.

 Après avoir estimé la valeur de RL, calculer le coefficient d'absorption α500Hz du matériau,
le changement de phase (ϕ)500Hz qu’il introduit entre les champs d’onde stationnaire et d’onde
quasi-stationnaire (∆ϕ = 2π × ∆x / λ où ∆x est le décalage spatial mesuré entre les deux
champs de pression expérimentaux : champ avec terminaison rigide et champ avec mousse).
Finalement, déterminez l'impédance acoustique complexe Z du matériau, à la fréquence 500
Hz. On s’aidera des équations Eq. 27 à Eq. 30.

 Enlever l'échantillon afin de laisser le tube ouvert et éteindre tous les appareils de la
manipulation.

C. Mise en évidence des fréquences de résonance du système


Le tube est à nouveau fermé par la terminaison rigide et réfléchissante.
 La position adéquate de la sonde pour mesurer chacune de ces fréquences de résonance
est la proximité du plan réfléchissant situé en bout du tube. Placer donc la sonde à environ 1
ou 2 cm de ce plan, et faire varier la fréquence du générateur pour détecter les 3 premières
résonances calculées précédemment au paragraphe II.D. Attention, le filtre passe-bande
centré sur 500 Hz risque de créer une croissance du signal mesuré qui n’est pas due, en fait, à
une résonance.

Faire un tableau récapitulatif faisant apparaître les valeurs théoriques, les valeurs
expérimentales et les écarts relatifs en %. Discutez les résultats.

20
Propagation d’ondes de volume à travers une lame immergée.

Application à la caractérisation des propriétés mécaniques d’un matériau.

Rédaction: B. Audoin
Mise à jour : Janvier 2021 (T. Brunet)
36
I. Introduction
Les ondes ultrasonores sont très utilisées pour étudier les propriétés des matériaux. On
distingue deux grandes classes de méthodes ultrasonores: les méthodes harmoniques, lorsqu'un
émetteur est alimenté par un signal sinusoïdal de fréquence contenue dans la bande passante du
capteur utilisé, et les méthodes impulsionnelles pour lesquelles le capteur d'émission est alimenté
par une impulsion brève (de quelques dizaines de nano secondes). Deux avantages sont en faveur
des méthodes impulsionnelles. Tout d'abord, elles se prêtent aux mesures de vitesses de
propagation et d'amplitude, puisque le pic d'émission représente l'origine des temps, et que la
propagation des ondes est directement visualisée sur l'écran de l'oscilloscope. Ensuite, du fait de
la courte durée de l'impulsion d'émission, le spectre de celle-ci est large (de l'ordre de grandeur de
la fréquence centrale du transducteur utilisé) ce qui permet de réaliser des capteurs appropriés
pour des études spectroscopiques (mesures de vitesses ou d'amplitude en fonction de la
fréquence).

L'objectif de ce travail est d'illustrer un certain nombre de données fondamentales liées aux
phénomènes de propagation dans divers milieux continus (liquide, solide).

II. Propagation d'ondes de volume dans un milieu homogène


L'équation de propagation des ondes de volume dans un milieu homogène illimité résulte du
principe fondamental de la dynamique. Sa forme générale, pour de petits déplacements u, est :
∂ 2 ui ∂ 2 ul Eq 1
ρ = Cijkl
∂t2 ∂ xj ∂ xk
où ρ désigne la masse volumique, t le temps, les xi sont les variables d'espace et les Cijkl sont les
composantes du tenseur d'élasticité C, représentatif des propriétés mécaniques du milieu qui est
supposé être un matériau isotrope ou anisotrope.

En recherchant le champ de déplacement solution sous la forme d'une onde plane


monochromatique (une seule fréquence f) de polarisation P (déplacement des particules), et de
vecteur d'onde k (direction de propagation) :

u = P exp i (ωt - k.x) Eq 2

où ω = 2 π f est la pulsation, on obtient trois équations de propagation :


Γi l Pl = ρ V2 Pi où i=1, 2, ou 3. Eq 3

dans lesquelles les Γi j sont les composantes du tenseur de propagation Γ, ou tenseur de


Christoffel :

Γi l = Cijkl nj nk où i=1, 2, ou 3 Eq 4

nj et nk étant les cosinus directeurs de la direction de propagation. Les expressions Eq 4 sont


développées en annexe.

& 2 )
L’Eq 3 peut se mettre sous la forme (Γil − ρV δil + Pl = 0 qui est une équation aux valeurs
' *
propres ( δii : symbôle de Krönecker). Les termes λ = ρ V2 sont donc les valeurs propres du
tenseur de propagation Γ. Trouver ces valeurs propres (en fonction des Cij) permet
€ 37

d’établir les expressions des vitesses V des ondes en fonction des Cij. Les vecteurs propres
associés à ces valeurs propres ne sont autres que les vecteurs polarisation P qui indiquent le
sens du déplacement de la matière sous l’effet du passage d’une onde. Ils permettent donc
d’identifier la nature des ondes (longitudinale ou transversale) en comparant la direction
du déplacement de la matière avec la direction de propagation de l’onde.

! Exprimer les composantes du tenseur de Christoffel, relatives à la propagation dans un milieu


élastique isotrope (utiliser les relations simplificatrices entre les Cij dans le cas du matériau
isotrope ; celles-ci sont données en annexe).
! n1 = 1 $
#
! Pour une direction de propagation particulière, par exemple n # n 2 = 0 && , chercher les valeurs
" n3 = 0%

λm et les vecteurs propres Pm du tenseur de Christoffel ainsi simplifié. Montrer que trois modes
peuvent se propager dans un solide isotrope : l'un de polarisation longitudinale (n // P) et les
deux autres, dégénérés, de polarisation transversale (n ⊥ P).

λm
! Exprimer leurs vitesses Vm = respectives (m = L ou T) en fonction de C11 et/ou de C66.
ρ

Dans le cadre de ce TP, le matériau utilisé est supposé isotrope. Il est placé dans l’eau (fluide
supposé parfait) et reçoit, sur l’une de ces faces, une onde longitudinale provenant du

transducteur émetteur avec un angle θ. Par conversion de mode à l'interface liquide
parfait / solide isotrope, l’onde incidente de polarisation longitudinale dans le milieu liquide peut,
sous incidence non nulle, générer une onde de polarisation longitudinale (L) et une onde de
polarisation transversale (T) dans le solide isotrope. A l'interface solide isotrope / liquide
parfait , chacune d'elles génère une onde réfractée de polarisation longitudinale dans le liquide. Si
l’angle d’incidence est nul, alors seule une onde de polarisation longitudinale (L) sera générée
dans le solide. Ces phénomènes sont schématisés par la Fig- 1 et seront observés dans la suite.

Récepteur
L L

T
Emetteur
L

Fig- 1 - Modes générés à la traversée de la lame immergée.

38
III. Manipulation
Le matériel utilisé est :
- Un Pulser/Receiver DPR 300 fonctionnant en mode pulse/écho ou pitch/catch (à utiliser ici) ;
- Une paire de transducteurs (E & R) de fréquence centrale 2,25 MHz et de diamètre 3/4" ;
- Un oscilloscope Tektronix ;
- Une cuve à parois transparentes;
- Une lame à face parallèle en aluminium ;

A. Montage ultrasonore

Fig- 2 - Modes générés à la traversée de la lame immergée.

Placer les deux transducteurs en immersion dans la cuve, en vis-à-vis à une distance de
100 mm (distance entre leurs faces avant). Assurez-vous, tout au long du TP, que la
synchronisation de l’oscilloscope est bien faite sur le signal de synchronisation délivré par le
pulser. Observer sur l'oscilloscope le signal électrique transmis par le transducteur récepteur.

1. Mesure de la vitesse du son dans l'eau

Bien aligner les deux transducteurs (axes coïncidant le mieux possible) pour observer une
série d’échos multiples qui se produisent entre leurs deux faces avant. Servez-vous de
l’oscilloscope pour régler finement cet alignement.

Mesurer le temps de parcours dans l'eau entre deux réflexions consécutives.

En déduire la vitesse V0 de propagation des ondes dans l'eau. Estimer l’erreur sur la distance
entre les deux transducteurs, ainsi que sur la mesure du temps de parcours. En déduire la
précision sur V0.

39
2. Propagation à travers une lame d'Aluminium

Au moyen du support orientable selon un axe vertical, interposer la lame d'aluminium entre
les deux transducteurs (le faisceau ultrasonore doit intégralement traverser cette lame).
Positionner la lame en incidence normale et à mi-chemin entre les deux transducteurs.
Quelle est la polarisation du mode généré dans la lame ?
Orienter la lame de façon à observer la génération des deux modes de polarisation
longitudinale et transversale. On mettra à profit la symétrie du phénomène pour ajuster
l'incidence normale.

a) Etude en incidence normale

On se propose de calculer, par une mesure différentielle, la vitesse de propagation VL des


ondes longitudinales dans le matériau d'épaisseur e. Soit t0 le temps de parcours dans l'eau entre
les deux transducteurs (sans échantillon), et soit t le temps de parcours mesuré lorsque le
matériau est interposé sur le passage de l'onde. Soit t l’écart entre ces deux temps d’arrivée. Soit
∆t le retard temporel entre deux échos consécutifs de l’onde longitudinale au sein de la lame
(durée du trajet d’aller-retour de l’onde dans la lame).

(a) Sans échantillon (b) Avec échantillon normal au faisceau acoustique

Fig- 3 - Configurations de mesures pour déterminer la vitesse de l’onde générée dans la lame en incidence normale.

Ecrire une équation reliant t aux paramètres e, VL et V0. Ecrire une seconde équation reliant
∆t aux paramètres e et VL. Résoudre alors ce système de deux équations à deux inconnues (VL et
e) et donner les expressions analytiques de la vitesse de propagation V L et de l’épaisseur e en
fonction des paramètres mesurés t, t0, ∆t et V0. Vous êtes fortement invités à utiliser le fichier
Maple Immersion.mws pour effectuer ce travail, ainsi que les calculs demandés dans la suite.
Quelles sont les valeurs numériques obtenues pour l’épaisseur e de la lame d'aluminium et
pour la vitesse VL des ondes longitudinales dans cette lame. Estimer l’erreur sur ces mesures et
comparer l’épaisseur à la valeur mesurée à l’aide du pied à coulisse.

b) Etude en incidence variable

La loi de Descartes, bien connue en optique, est généralisable pour la réflexion-réfraction


d'une onde acoustique à une interface liquide-solide.

40
(a) Sans échantillon
(b) Avec échantillon oblique par rapport
au faisceau acoustique

Fig- 4 - Configurations de mesures pour déterminer la vitesse des ondes générées dans la lame, sous incidence
oblique.

Si vous avez suivi le cours de Propagation des Ondes, montrer que l'expression de la vitesse
de propagation Vm dans le matériau pour un angle d'incidence 0 est :

V0 Eq 5
Vm , m = L ou T
V0 tm V0 tm
1 2 cos 0
e e

où tm t0 t , t étant le temps mesuré pour une incidence 0. Si vous n’avez pas suivi le cours de
Propagation des Ondes, admettez cette relation.

Relever les temps de propagation t pour des incidences 0 variables de 0 à 30 degrés par pas
de 2 degrés. Tracer sur un même graphe les vitesses des modes longitudinal et transversal, en
fonction de l'angle d'incidence 0. Vérifiez vous l'hypothèse d'isotropie ?

Dans l'affirmative, estimer les vitesses moyennes des modes longitudinal et transversal. En
déduire les valeurs des coefficients d'élasticité C11 et C66 en utilisant les relations que vous avez
établies lors de la recherche des valeurs propres du tenseur de Christoffel.

Sous Maple, exprimer analytiquement la matrice des raideurs et en déduire la matrice des
souplesses. En utilisant les relations données en annexe, déterminer alors les expressions
analytiques du module d'Young E, du module de Coulomb G et du coefficient de Poisson , en
fonction des constantes de raideurs C11 et C66. Faites alors les applications numériques et
précisez les unités de E, G et . On prendra pour masse volumique de l'aluminium
= 2,7 103 Kg/m3.

A l’aide de la relation de Snell-Descartes et des vitesses mesurées pour les ondes longitudinale
et transversale, calculer les angles d'incidence critiques du mode longitudinal et du mode
transversal (angles d'incidences pour lesquels l'angle de réfraction est égal à 90°). L’expérience
confirme-t-elle ses valeurs angulaires ? Reporter ces angles critiques sur l'axe des abscisses du
graphe précédant.

41
IV. Remarques
Les transducteurs utilisés dans le cadre de ce TP sont conçus pour un fonctionnement en
immersion. Il existe d'autres types de transducteurs adaptés à la génération-détection des ondes
ultrasonores par contact direct avec le matériau testé. Ils sont couplés à la surface du matériau ou
de la pièce à étudier par un gel. Ces transducteurs sont polarisés pour générer des ondes
longitudinale ou transversale. Deux mesures de vitesses sont alors suffisantes pour identifier les
modules d'Young et de Coulomb d'un matériau isotrope. Cependant, du fait de la non
reproductibilité du couplage transducteur-matériau, un banc en immersion tel que celui utilisé ici
est indispensable pour une étude portant sur le coefficient de transmission.

Des systèmes utilisant des transducteurs ultrasonores à couplage par air sont maintenant
disponibles sur le marché (depuis environ 1996). Ils permettent de s’affranchir des couplages par
eau ou par gel, ce qui rend beaucoup plus commodes les contrôles en environnement industriel.
Ils sont plus appropriés au contrôle des matériaux de faibles impédance acoustique (matériaux
poreux, polymères, composites, …) qu’aux matériaux de forte impédance acoustique (métaux).

La variation des vitesses des ondes réfractées, mesurées au moyen du banc ultrasonore en
immersion, fournit une information qualitative quant au degré d'anisotropie d'un matériau. Il est
utilisé, par exemple, pour quantifier l'anisotropie de matériaux composites à travers la mesure des
composantes du tenseur d'élasticité. La relation liant la vitesse de propagation d'un mode dans
une direction quelconque, aux coefficients d'élasticité, est l'équation caractéristique (équation de
Christoffel) intervenant dans la recherche des valeurs propres du tenseur de Christoffel. C'est,
dans le cas d'un matériau anisotrope, une équation tri-carrée de la vitesse dans laquelle les
coefficients d'élasticité interviennent de façon non linéaire. Des procédés numériques existent
pour identifier les coefficients à partir d'un grand nombre de données de vitesses expérimentales.

42
Annexe
1°/ Expression des composantes Γi j du tenseur de Christoffel relatif à la propagation dans une

direction n = (n1,n 2 ,n 3 ) d'un matériau dont les composantes du tenseur d'élasticité sont Cijkl (CIJ
en notation contractée usuelle, I et J variant de 1 à 6).


Γ1 1 = C1 1n21 + C6 6n22 + C5 5n23 + 2C1 6n1 n2 + 2C1 5n1 n3 + 2C5 6n2 n3
Γ1 2 = C1 6n21 + C2 6n22 + C4 5n23 + C1 2 + C6 6 n1 n2 + C1 4 + C5 6 n1 n3 + C4 6 + C2 5 n2 n3
Γ1 3 = C1 5n21 + C4 6n22 + C3 5n23 + C1 4 + C5 6 n1 n2 + C1 3 + C5 5 n1 n3 + C3 6 + C4 5 n2 n3
Γ2 2 = C6 6n21 + C2 2n22 + C4 4n23 + 2C2 6n1 n2 + 2C4 6n1 n3 + 2C2 4n2 n3
Γ2 3 = C5 6n21 + C2 4n22 + C3 4n23 + C4 6 + C2 5 n1 n2 + C3 6 + C4 5 n1 n3 + C2 3 + C4 4 n2 n3
Γ3 3 = C5 5n21 + C4 4n22 + C3 3n23 + 2C4 5n1 n2 + 2C3 5n1 n3 + 2C3 4n2 n3
Γ2 1 = Γ1 2
Γ3 1 = Γ1 3
Γ3 2 = Γ2 3

2°/ La relation de Hooke reliant le tenseur des contraintes au tenseur de déformation s'écrit sous
forme matricielle pour un matériau isotrope:

σ1 1 C1 1 C1 2 C1 2 ε1 1
σ2 2 C1 1 C1 2 ε2 2
σ3 3 = C1 1 0 ε3 3 C -C
C , avec C6 6 = 1 1 1 2 ,
σ2 3 66 ε2 3 2
σ3 1 sym. C6 6 ε3 1
σ1 2 C6 6 ε1 2
introduisant la matrice d'élasticité, représentation matricielle du tenseur C.

La matrice de souplesse S, inverse de la matrice d'élasticité, s'exprime en fonction des


modules d'Young E, de Coulomb G, et du coefficient de Poisson ν:

#1 ν ν &
− −
%E E E (
% (
1 ν
% − 0 (
% E E (
% 1 (
% (
E (
S=%
% 1 (
% (
% G (
% 1 (
sym
% G (
% (
% 1(
$ G'

43
3°/

TP Lame immergée - MATMECA 2 / MASTER MI 1!

Phénomènes de génération, conversion, propagation et transmission d’ondes ultrasonores à!


travers une lame solide immergée dans un fluide!
Excitation = 1 impulsion !
très brève ("120ns) !
toutes les 1ms ! V0=D/t0 ! t0!
D! 2 t0!
E2! t=0!
E1!
E! R! t!
E1!
t! E2!
e! !t = t0 - t !
!0=0°! t = t0 - e/V0 + e/VL!
L2! " t!
t!
E! R!
L1! L2! L3!
L1!

" t = 2*e /VL !

t!
0°<!0<!CL! L2! !t!
T2! t!
R!
E! L1!
T1!

t! !t!
!CL<!0<!CT !
L! T2! t!

R!
E!
T1!

!CL<!CT<!0 !
L!
t!
T! R!
E!

Michel CASTAINGS - Nov. 2007 !

44
Propagation d’ondes de Lamb.

Application au Contrôle Non Destructif de matériaux.

Rédaction: M. Castaings
Mise à jour : Janvier 2021 (T. Brunet)

21
22
I. Introduction
De nombreux secteurs industriels (aérospatial, aéronautique, naval, automobile, transport de
gaz, de pétrole, d’eau, …) font de plus en plus souvent appel à des techniques ultrasonores de
Contrôle Non Destructif (CND) qui consistent à propager des ondes ultrasonores dans les
structures afin de les contrôler, sans les détruire (les déformations provoquées par une onde sont
de faibles amplitudes et donc réversibles). Ces techniques permettent, par exemple, de mesurer
les propriétés mécaniques d’un matériau ou encore de détecter et de localiser la présence de
défauts, sans entraîner de modifications irréversibles de la matière.
Les dimensions des pièces à contrôler (généralement plusieurs mètres), ont conduit les
développeurs de ces méthodes à utiliser des ondes qui ont la particularité de se propager sur de
grandes distances. Un type d’ondes bien connues pour cette aptitude sont les ondes de Lamb,
d’après le nom du scientifique anglais H. Lamb qui les découvrit en 1917. Cependant, la mise au
point des techniques de CND nécessite de bien maîtriser les phénomènes liés à leur propagation
dans les matériaux et à leur diffraction par un défaut (trou, fissure, délaminage, …). Pour cela,
des modèles numériques et des expériences de laboratoire sont nécessaires.
Une onde de Lamb est une onde guidée qui se propage le long d’une plaque (ou d’un
tuyau … mais on s’intéressera uniquement aux cas des plaques dans le cadre de ce TP) en
produisant une petite déformation au sein du matériau. Comme toute onde, le mode de Lamb est
caractérisé par une amplitude, une fréquence et une vitesse de propagation. Il existe deux familles
d’ondes de Lamb : les modes symétriques (les déplacements de chaque face sont symétriques par
rapport au plan médian de la plaque) et les modes antisymétriques (les déplacements de chaque
face sont antisymétriques par rapport au plan médian de la plaque). Comme pour les modes
propres de vibration d’une corde (par exemple), on trouve des modes d’ordre 0, 1, 2, … n,
n ∈ . La terminologie utilisée est donc la suivante : an et sn, respectivement pour les modes
antisymétriques et symétriques, d’ordre n.
Le but de ce TP est de se familiariser avec les ondes de Lamb, d’étudier leur propagation le
long d’une plaque en PVC et leur interaction avec un défaut de type trou. Un logiciel de calcul
sera utilisé pour modéliser la propagation de plusieurs modes le long de la plaque saine. Puis, des
modes de Lamb seront expérimentalement propagé dans la plaque mise à disposition, et des
mesures seront faites pour comparer la théorie et l’expérience. Enfin, on analysera l’interaction
des modes de Lamb avec le défaut.

II. Théorie des ondes de Lamb


Contrairement aux milieux fluides parfaits dans lesquels une seule onde de compression
peut exister (voir cours d’Ondes), deux types d’ondes peuvent se propager dans un milieu solide :
l’onde de compression (ou onde longitudinale qui produit un déplacement de matière parallèle à
sa direction de propagation) et l’onde de cisaillement (ou onde transversale qui produit un
déplacement de matière perpendiculaire à sa direction de propagation). La propagation de ces
ondes dans un solide isotrope, élastique, homogène et infini est gouvernée, respectivement, par
les deux paires d’équations d’ondes vectorielles suivantes :
 
∂ 2u L 2   Eq.. 1
2 − VL Δu L = 0 et ∇ ∧ uL = 0
∂t
et

∂ 2u T 2   Eq.. 2
2 − VT Δu T = 0 et ∇ • uT = 0
∂t

23
 
où u L et u T sont les champs de déplacement produits par l’onde longitudinale et transversale,
∂2
respectivement, et VL et VT sont leurs vitesses de propagation. 2 est l’opérateur dérivée
∂t
seconde partielle par rapport au temps et Δ est l’opérateur Laplacien (dérivée seconde par
 
rapport aux variables d’espace : Δ u = ∇ • ∇ u ).

Lorsque l’on considère la propagation, non plus dans un milieu solide infini, mais dans une
plaque d’épaisseur finie, ces deux types d’ondes peuvent se combiner de manière à donner
naissance à une onde guidée qui se propage le long de la plaque, en produisant une certaine
déformation dans son épaisseur : c’est l’onde de Lamb. En réalité, des ondes longitudinales et
transversales se multi-réfléchissent indéfiniment entre les deux faces de la plaque. En théorie, on
peut assimiler l’ensemble de ces multi-réflexions à la superposition de quatre ondes planes de
volume : deux longitudinales (une descendante ou sens des x positifs et une montante ou sens des
x négatifs) et deux transversales (une descendante et une montante), toutes polarisées dans le plan
xOz (Fig. 1). Le problème posé est donc plan.

Fig. 1 - Superposition d’ondes planes de volumes dans une plaque d’épaisseur h.

 ω   ω 
Sur la Fig. 1, K L = n L et KT = n T sont les vecteurs d’ondes des ondes planes
VL VT
   
longitudinales et transversales, n L et n T sont les vecteurs direction de propagation et PL et PT

sont leurs vecteurs polarisation. K Lamb est le vecteur d’onde de l’onde de Lamb. Ce mode de
propagation existe lorsque les deux équations d’ondes précédentes sont simultanément satisfaites

par une solution u(t, x, z) qui vérifie également les conditions aux limites aux faces de la plaque.

A. Champ de déplacement
Le champ de déplacement, en un point M de la plaque, créé par le passage d’une onde de

Lamb se propageant dans la direction z, est représenté par le vecteur u(t, x, z) à deux
composantes et qui s’écrit sous la forme suivante :

 ! U x (x)$ i(ω t − kz z ) Eq.. 3


u(t, x,z) = # e
" U z (x) &%

où x et z sont les composantes du point M considéré, ω = 2 π f est la pulsation (rad/s), f est la


fréquence (de l’ordre du MHz puisqu’il s’agit d’ondes ultrasonores), t est la variable temps (s),
kz représente la composante suivant la direction Oz du vecteur d’onde K Lamb (rad/m). A noter
que la composante kx de ce vecteur d’onde est nulle puisque l’onde de Lamb se propage dans la
 

direction z, donc K Lamb = kz nz . Le terme ei(ω t − kz z ) est un terme de phase qui dépend du temps et de
la variable z, donc de la direction de propagation. Les termes Ux(x) et Uz(x) représentent les
composantes complexes du vecteur déplacement produit par le passage de l’onde. Elles

24
dépendent de la variable x, indiquant que l’amplitude du déplacement varie avec la position dans
! U x (x)$
l’épaisseur de la plaque. Le terme de phase ei(ω t − kz z ) indique que la perturbation # se
" U z (x) &%
propage le long de la plaque … on a donc à faire à une onde. Après développement, les
amplitudes du déplacement se mettent sous la forme de combinaisons de sinus ou de cosinus :

- pour les modes symétriques (modes de compression - Fig. 2) :


"$U x (x) = −2iAL PLx sin ( kLx x ) + 2 i AT PTx sin ( kTx x ) Eq.. 4
#
%$U z (x) = 2AL PLz cos ( kLx x ) + 2AT PTz cos ( kTx x )

- pour les modes antisymétriques (modes de flexion - Fig. 3) :


"$U x (x) = 2AL PLx cos ( kLx x ) − 2AT PTx cos ( kTx x ) Eq.. 5
#
%$U z (x) = −2iAL PLz sin ( kLx x ) − 2iAT PTz sin ( kTx x )

où AL et AT sont les amplitudes des ondes planes longitudinales et transverses, et


k k k k
PLz = z , PLx = Lx , PTz = − Tx , PTx = z les composantes de leurs vecteurs polarisation.
KL KL KT KT

Fig. 2 – Allure d’un mode symétrique. Fig. 3 - Allure d’un mode antisymétrique

B. Champ de contraintes
Le passage de l’onde de Lamb dans le solide produit un champ de contraintes. La mise en
équations de ce champ va permettre d’écrire les conditions aux limites qui doivent être satisfaites

par la solution présumée u(t, x, z) définie précédemment.

→ →
Soit Ti le vecteur contrainte s’exerçant sur une facette de normale ni , dont les composantes
s’expriment dans la base ni {}→
selon :

€ → → →
Tx = σ xx nx + σ zx nz
Eq.. 6
→ → →
Tz = σ zx nx + σ zz nz

" σ xx σ xz %
Les trois composantes σxx, σzz et σxz constituent le tenseur des contraintes : σ = $ '.
$# σ xz σ zz '&
La loi de Hooke, dans le cas de la propagation dans un matériau isotrope, permet de calculer ses
composantes :
σ ij = ρ (VL2 − 2VT2 ) θ δ ij + 2 ρ VT2 ε ij avec i, j = x, z Eq.. 7

25
#1 si i = j ΔV
où δ ij = $ est le symbole de Krönecker, θ = = ∑ ε ii est la dilatation volumique
%0 si i ≠ j V
(V : élément de volume, ∆V : variation de l’élément de volume, εii : déformations longitudinales),
VL et VT sont les célérités des ondes de volumes longitudinales et transversales dans le matériau
et ρ la masse volumique du matériau. εij est la composante ij du tenseur de déformations qui est
calculé à partir des composantes du champ de déplacement, établies au II.A, selon la relation :
Eq.. 8
1 # ∂u ∂ u & # ε xx ε xz &
ε = [ ε kl ] = % k + l ( = % (
2 $ ∂ xl ∂ xk ' %$ ε zx ε zz ('

C. Conditions aux limites


Le système étudié dans le cadre de ce TP est une plaque en matériau isotrope placée dans
l’air. Les conditions aux limites consistent à écrire que le déplacement normal Ux et les
contraintes normales σxx et tangentielles σzx sont continus au niveau des deux faces de la plaque.
Dans le problème traité ici, l’air peut être considéré comme un fluide parfait. Par conséquent, la
contrainte σxx sera égale à la pression dans le fluide, au niveau des interfaces. De même, la
contrainte σzx sera nulle au niveau des interfaces, à cause de l’absence de cisaillement dans l’air.

Cependant, pour simplifier l’écriture de ces conditions aux limites, on supposera que l’effet
de l’air sur la propagation des ondes dans la plaque est négligeable. Ceci est permis car le rapport
entre l’impédance acoustique d’une plaque solide et celle du vide est infini :
Z solide ρsolide ×Vsolide
= → ∞ et qu’il est bien représentatif du rapport entre l’impédance acoustique
Z vide 0
Z solide ρsolide ×Vsolide 10 3 × 10 3 ≤ Z solide ≤ 10 4 × 10 4
d’un solide et celle de l’air : = ≈ ≈ 10 4 − 10 6 .
Z air ρair ×Vair 1× 343

Note : Si le milieu environnant était de l’eau plutôt que de l’air, alors le rapport entre les impédances
Z solide ρsolide ×Vsolide 10 3 × 10 3 ≤ Z solide ≤ 10 4 × 10 4
acoustiques serait = ≈ ≈ 1 − 100 et l’effet de
Z eau ρeau ×Veau 1000 ×1500
l’eau devrait alors être pris en compte dans les conditions aux limites.

Finalement, l’écriture des conditions aux limites consiste à écrire que les contraintes
normales σxx et tangentielles σzx, en surface de la plaque (c’est à dire aux interfaces solide/vide),
sont nulles. Ceci conduit à un système homogène de deux équations à deux inconnues AL et AT :
! M xx M xz $ ! AT $ ! 0 $ Eq.. 9
# &# &=
#" M zx M zz &% #" AL &% #" 0 &%

où les termes Mxx, Mxz, Mzx et Mzz sont des fonctions de kz, kLx, kTx et ω qui ne sont pas explicitées
ici pour des raisons évidentes de simplification du texte. AL et AT sont les amplitudes des ondes
planes longitudinales et transversales qui se combinent pour donner naissance à l’onde de Lamb.

D. Equations de dispersion
Le système homogène obtenu précédemment n’admet de solutions non nulles que si son
déterminant s’annule. Ce déterminant se met sous la forme d’un produit de deux termes, d’où :

26
C antisymétriques C symétriques 0 Eq.. 10

La résolution de cette équation conduit à deux équations de dispersion :

- une pour les modes symétriques :

2 2 Eq.. 11
tan k Lx h / 2 2 kz2 VT2
Cs 0
tan k Tx h / 2 4 k Lx k Tx kz2 VT4

- une pour les modes antisymétriques :


2 2 Eq.. 12
tan k Tx h / 2 2 kz2 VT2
Ca 0
tan k Lx h / 2 4 k Lx k Tx kz2 VT4

La résolution de ces deux équations conduit à des couples de solutions (f, k z) qui permettent
de tracer les courbes de dispersion des ondes de Lamb, c’est à dire l’évolution avec la fréquence
du nombre d’onde kz, mais aussi de la vitesse de phase (Vph = / kz) et de la vitesse de groupe
1
(V gr ). On peut également tracer des courbes de dispersion en angle de
k 1 Vph
Vph Vph 2

coïncidence si l’on considère que la plaque est réellement couplée avec l’air environnant. Ce sera
le cas lors de la manipulation qui suit où une plaque de PVC sera insonifié grâce à un
transducteur à couplage par air suivant un angle défini via un goniomètre. Une onde de volume
longitudinale se propagera alors dans l’air le long d’une direction faisant un angle 1 avec la
normale à la plaque. Cet angle se calcule d'après la loi de Snell-Descartes qui, pour une
transmission à travers une interface séparant 2 milieux (schéma 1) s’écrit :
sin 1
sin 2
V1 V2

Schéma 1 Schéma 2

Dans le cas des ondes de Lamb et d’une onde incidente depuis l’air (schéma 2), cette loi devient :

1 Vair Eq.. 13
1 sin
VLamb

Au cours de sa propagation, cette onde de Lamb rayonne une onde longitudinale dans l’air
avec un angle – 1 (principe de réciprocité). Les courbes de dispersion sont essentielles pour
l’étude de la propagation des ondes de Lamb dans les matériaux et seront tracées et étudiées
ultérieurement grâce à un logiciel.

27
La vitesse de phase des ondes de Lamb est la vitesse de propagation d’une onde
monochromatique (à une seule composante fréquentielle). Elle représente physiquement le
rapport entre la distance séparant deux points dans le même état de phase et le temps mis par
l’onde pour se propager entre ces deux points.
La vitesse de groupe est la vitesse de propagation d’une onde comportant plusieurs
composantes fréquentielles (c’est généralement le cas des signaux réels). Elle représente le temps
mis par un « paquet d’ondes » pour se propager entre deux points, quel que soient leurs états de
phase. C’est aussi la vitesse de propagation de l’énergie. Par définition, un mode de Lamb est dit
« non dispersif » lorsque sa vitesse de groupe est constante avec la fréquence. L’enveloppe du
signal temporel ne se déforme pas au cours de la propagation d’un tel mode. Dans un contexte de
CND industriel par ondes de Lamb, il est essentiel de choisir un mode non dispersif en amplitude
qui pourra alors se propager sur de grandes distances sans que son signal temporel ne soit
fortement déformé. Ainsi, toute altération du signal indiquera « sans ambiguïté » un problème
provenant de la structure (défaut, présence de corrosion, d’eau, …).

Le logiciel de simulation utilisé résout les équations de dispersion Eq.. 11 et Eq.. 12 et


permet alors de tracer l’évolution avec la fréquence des vecteurs d’onde, vitesse de phase ou de
groupe, de modes de Lamb symétriques ou antisymétriques. Il permet également de calculer les
amplitudes Ux(x) et Uz(x) du champ de déplacement mais également les contraintes xx(x), zz(x)
et zx(x) provoquées par la propagation d’un mode de Lamb, et de tracer graphiquement leur
évolution, à une fréquence donnée, en fonction de la position x dans l’épaisseur de la plaque.

III. Manipulation
A. Matériel utilisé
Un ordinateur avec logiciel de simulation DISPERSE.
Un émetteur/récepteur SOFRANEL.
Deux traducteurs ULTRAN de fréquence centrale F0=220 kHz de bande passante à -6dB ≈ 70 kHz.
Un banc avec deux goniomètres Newport (ATTENTION aux réglages, demander conseil !).
Un oscilloscope Tektronix, type TDS 210.
Une plaque de PVC d’épaisseur 1 mm, avec un défaut.

B. Etude de la propagation
1. Tracé des courbes de dispersion des modes de Lamb

A l’aide du logiciel DISPERSE installé sur l’ordinateur, tracer les courbes de dispersion
représentatives de la propagation des ondes de Lamb dans la plaque de PVC de 1 mm
d’épaisseur. Pour utiliser ce logiciel, effectuer les opérations suivantes :
Menu FILE : Créer une nouvelle configuration de calcul en sélectionnant NEW et définir les
paramètres de calculs : GEOMETRY -> PLATE et STRUCTURE IN VACCUM.
Définir la nature et l’épaisseur de la plaque : PVC_TP_Lamb et 1 mm.
Ce matériau est ici considéré comme isotrope avc les propriétés mécaniques/acoustique
suivantes :
E (1 ) E
= 1445 kg/m3, E = 4,32 GPa, = 0.38, VL et VT .
(1 ) (1 2 ) 2 (1 )

Note : Il est possible de définir le matériau soit à partir des vitesses VL et VT, soit à partir de E et .

28
Menu TRACE : lancer la routine automatique de tracé des courbes de dispersion
(AUTOMATIC TRACING ou touche F7), en choisissant la borne maximale F max = 10 MHz pour
le domaine fréquentiel pour lequel les calculs et les tracés vont être effectués. Par défaut, la borne
minimale Fmin est proche de 0 MHz.

En sélectionnant la fonction LAMB MODES TYPE (Symmetric and antisymmetric)


dans la fenêtre affichée, cette routine de calcul résout numériquement les équations de dispersion
Eq.. 11 et Eq.. 12 et affiche l’allure des vitesses de phase (Vph) en fonction de la fréquence, pour
tous les modes symétriques et anti-symétriques pouvant se propager dans la plaque, entre 0 et
1 MHz.

Menu DISPLAY : Observer l’allure des vitesses de groupe (Vgr) en fonction de la fréquence.
La souris permet de déplacer un POINTEUR (fonction POINTEUR obtenue à l’aide du bouton
de droite) le long des différentes courbes et, pour chaque position, le nom du mode, ainsi que les
valeurs de Vph, de Vgr, du nombre d’onde k z et de l’atténuation (nulle pour un matériau
purement élastique placé dans le vide) sont affichés. En utilisant cette fonction, répertorier dans
le tableau suivant (sur votre fiche de résultats), les zones fréquentielles pour lesquelles les deux
premiers modes (a0 et s0) sont dispersifs puis non dispersifs.

Modes a0 s0
Zones mode dispersif (MHz) [f1,f2] [f'1,f'2]
Zones mode non dispersif (MHz) [f2,f3] [f'2,f'3]

Menu MODE SHAPE : Cliquer sur l’icône ; une nouvelle fenêtre graphique
apparaît avec plusieurs options permettant de tracer l’allure des amplitudes des champs de
déplacement (Eq.. 4 et Eq.. 5), de contrainte xx, zz et zx (Eq. 7) ou d’énergie (énergie totale
contenue dans une période temporelle) en fonction de la position dans l’épaisseur de la plaque,
pour un mode donné et à une fréquence donnée. En déplaçant le POINTEUR le long des diverses
courbes de dispersion (Vph ou Vgr) préalablement tracées, observer l’allure de ces champs en
fonction de la position dans l’épaisseur de la plaque, et leur évolution avec la fréquence.

Pour bien comprendre les phénomènes de déformations produits par des modes de Lamb,
placez-vous en mode GRID, ce qui vous permet de visualiser non pas une section droite (coupe
1D) du guide, mais toute une région 2D de la plaque dans deux états : l’état au repos (en bleu) et
l’état déformé (en noir) par le passage de l’onde. De plus, vous pouvez animer cette
i( t kz z)
représentation (ANIMATE), ce qui revient à prendre en compte le terme de phase e
jusqu’alors omis.

Ces champs vous permettent de comprendre les deux natures des modes (symétrique ou
antisymétrique) et d’être convaincus que les ondes de Lamb ne sont pas des ondes de surface qui
produisent des déformations uniquement en surface de la plaque, mais bien des ondes qui
produisent des déformations dans toute l’épaisseur. C’est cette caractéristique qui leur confère un
fort potentiel pour détecter des défauts cachés au sein de structures.

Quelle est la polarisation des ondes de Lamb ? Relever les valeurs des composantes (Ux, Uz)
du champ de déplacement à 220 kHz pour les modes a0 et s0. Expliquer pourquoi il est plus facile
d’observer le mode a0 que le mode s0 avec le montage expérimental dont vous disposez (détection
sans contact dans l’air au-dessus de la plaque).

2. Génération et détection expérimentale d’un mode de Lamb


29
a) Préliminaires
Pour générer expérimentalement un mode de Lamb, à l’aide des transducteurs ultrasonores
disponibles, il faut suivre un certain nombre de règles. Tout d’abord, il faut tenir compte de la
bande passante des transducteurs. Celle-ci est fournie par le constructeur et vaut environ 80 kHz à
–6 dB. Ceci signifie qu’un signal dont la fréquence est située en dehors de ce domaine ne pourra
être que difficilement généré ou détecté par ces transducteurs. Pour s’assurer d’avoir des signaux
de bonne amplitude, on travaillera alors, dans toute la suite du TP, dans le domaine fréquentiel
[180 – 260] kHz. Par ailleurs, les transducteurs ultrasonores utilisés pour générer et détecter les
ondes de Lamb sont des transducteurs à couplage par air. Ceci signifie que l’onde qui se propage
dans l’air, assurant le couplage entre les parties actives des transducteurs et la plaque de PVC, est
une onde de volume longitudinale. Cette onde a une célérité Vair = 343 m/s (indépendante de la
fréquence) et sa direction de propagation forme, avec la normale à la plaque, un angle 1 qui se
calcule d'après la loi de Snell-Descartes (Eq.. 13) en fonction du mode désiré dans la plaque.
Il faut donc choisir, dans le domaine fréquentiel [180 – 260] kHz, un mode de Lamb qui ait un
angle de coïncidence 1 qui puisse être imposé par le système expérimental mis à disposition.

Fig. 4 - Coïncidence angulaire entre les ondes longitudinales émises et reçues respectivement par les
transducteurs émetteur et récepteur et l’onde de Lamb se propageant dans la plaque.

Sur le tracé des courbes de dispersion (Vph), zoomer sur la zone [180 – 260] kHz (fonction
ZOOM obtenue à l’aide du bouton droit de la souris). Seuls les modes a 0 et s0 subsistent sur le
30
graphe. Relever alors, pour chacun d’eux, la valeur des vitesses de phase et de groupe pour la
fréquence centrale des transducteurs (220 kHz). Appliquer la loi de Snell-Descartes et déterminer
l’angle de coïncidence des ondes de Lamb a0 et s0 avec l’onde de volume longitudinale se
propageant dans le milieu de couplage situé entre les transducteurs et la plaque.

b) Mesures
La sortie de synchronisation du pulser est connectée à la voie de synchronisation externe de
l’oscilloscope (EXT. TRIG.). Ceci permet de recaler l’oscilloscope par rapport à la cadence
d’émission de salves du pulser. Cependant, pour que ce recalage prenne effet, l’oscilloscope doit
être convenablement réglé : afficher le menu TRIGGER et sélectionner les fonctions suivantes :
source EXT, pente MONTANTE, mode AUTO et couplage CA. Régler convenablement le
niveau de déclenchement (bien au-delà du niveau de bruit).
Positionner une plaque de PVC sans défaut sur un support plan au dessous du portique.
Orienter les deux transducteurs selon un angle d’inclinaison judicieusement choisi (cf III.B.2.a)
de façon à propager le mode a0 dans la plaque de PVC. Servez-vous des calculs et des tracés
effectués avec DISPERSE pour argumenter votre réponse.
Observer à l’oscilloscope le signal temporel détecté par le récepteur. Comment l’interpréter ?
Placer un écran absorbant (mousse blanche épaisse) entre les deux transducteurs ultrasonores.
Que se passe-t-il ? Optimiser l’amplitude des signaux à l’aide des réglages fins des goniomètres.
Identifier les ondes réfléchies par les extrémités de la plaque d’après les vitesses de groupe
préalablement calculées sous DISPERSE pour le mode a0.

Mesurer la vitesse du paquet d’ondes du mode a0. Comparer cette valeur avec celle obtenue à
l’aide du logiciel DISPERSE.

3. Détection d’un défaut


Orienter les deux transducteurs de façon à propager le mode de Lamb A0 à la fréquence 220 kHz
le long d’une région saine proche du défaut. Noter l’amplitude du signal détecté par le récepteur.
Faire glisser la plaque de PVC sous les transducteurs en conservant au mieux l’alignement,
jusqu’à ce que le défaut se situe sur le trajet de l’onde (Fig. 5). Observer alors la modification du
signal détecté par le récepteur, commenter.

Fig. 5 - Disposition des transducteurs pour générer et détecter l’onde de Lamb transmise par un défaut.

Sans changer les réglages du générateur ni l’angle d’inclinaison de l’émetteur, placer le


récepteur suivant ce même angle d’inclinaison entre l’émetteur et le défaut (Fig. 6) de manière à
détecter une éventuelle onde de Lamb réfléchie par ce défaut. Discuter les résultats obtenus.

31
Fig. 6 - Disposition des transducteurs pour générer et détecter l’onde de Lamb réfléchie par un défaut.

En mesurant l’écart temporel entre l’onde réfléchie par le trou et l’onde réfléchie par le
bord de la plaque, déterminer la distance entre ce trou et ce bord. Vérifier votre résultat à l’aide
d’une règle. Expliquer votre approche.

A la fin du TP, pensez à relâcher les vis de serrage des goniomètres !

32
Annexe 1
Le fait d’envoyer au transducteur émetteur une excitation temporelle qui soit une salve de
5 cycles (figure 7.a) plutôt qu’un sinus en régime permanent (figure 7.c) permet d’élargir le
spectre fréquentiel de cette excitation. En effet, la figure 7.b montre que le générateur, pour une
salve de 5 cycles, émet de l’énergie dans la bande passante [180 – 260] kHz plutôt qu’à la seule
fréquence 220 kHz (voir figure 7.d), pour le sinus en régime entretenu. Il est ainsi possible
d’étudier plus rapidement le comportement d’une onde en fonction de la fréquence. De plus, des
signaux temporels de durée finie permet de visualiser les différents échos des ondes au sein de la
plaque, ce qui permet de mesurer la vitesse de propagation (ou de groupe) d’un mode de Lamb.

Figure 7.a - Salve de 5 cycles - F0 = 220 kHz Figure 7.b - Spectre de salve de 5 cycles - F0 = 220 kHz

Figure 7.c - Sinus régime entretenu - F0 = 220 kHz Figure 7.d - Spectre du sinus entretenu - F0 = 220 kHz

Annexe 2
La figure suivante montre un exemple de deux signaux correspondant à la propagation du mode
de Lamb a0 dans une tôle d’épaisseur 0.2 mm et de longueur 220 mm, à la fréquence 180 kHz. La
2 L 440
vitesse de groupe mesurée dans ces conditions vaut Vgr = = = 1,19 mm/ s
t 370

33
34
ANNEXES
CALCULS D’ERREUR CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

Calculs d’erreur
* * *

I - INTRODUCTION

Le calcul d'erreur, ou calcul d'incertitudes est un ensemble de techniques


permettant d'estimer l'erreur faite sur un résultat numérique, à partir des incertitudes ou des
erreurs faites sur les mesures qui ont conduit à ce résultat. Ceci permet donc d'estimer la
propagation des erreurs.
Il faut considérer trois sources d'erreur (uncertainty en anglais) :
 la précision de la mesure 1, ou l'incertitude (resolution en anglais) ;
 la dispersion statistique 2 (precision en anglais) ;
 l'erreur systématique 3 (accuracy en anglais).

L’erreur totale  étant  = 1 + 2 + 3.

I.1 . PRECISION DE MESURE


Sur un appareil analogique, la première limitation est la distance séparant les
graduations ; on peut améliorer ceci avec un vernier, comme sur un pied à coulisse ou certains
goniomètres, ou bien avec une vis micrométrique comme sur un Palmer. Sur un appareil
numérique, cette précision est donnée par le nombre de chiffres de l'affichage.

1 est l'espacement entre les graduations, ou bien la valeur d'une unité du dernier
chiffre de l'affichage.

Mais il se peut que le phénomène soit instable ou bien perturbé par un phénomène
extérieur aléatoire. Alors, on verra l'aiguille osciller ou bien les derniers chiffres de l'affichage
numérique changer. Ceci réduit la précision de mesure, on ne peut considérer que la partie
stable du nombre obtenu.

Lorsque l'on utilise des publications très anciennes pour évaluer un événement non
reproductible (l'objet a disparu ou s'est altéré, ou bien il s'agit d'un événement unique), on doit
parfois avoir recours à une échelle empirique, comme par exemple l'échelle de Mercalli ou de
Rossi-Forel pour les séismes ou l'échelle de Mohs pour la dureté d'un matériau, l'évaluation de
1 devient alors difficile ; cela n'est possible que si l'on peut établir une correspondance avec
une échelle « moderne » basée sur une mesure physique. Par exemple, on essaie d'établir une
correspondance entre les dégâts d'un séisme décrits dans des écrits antiques et l'énergie des
ondes sismiques.

PL mise à jour le 13/09/2011 1/6


CALCULS D’ERREUR CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

De même, lorsque la mesure consiste à classifier un phénomène dans une catégorie


(cas par exemple d'un sondage d'opinion ou du recensement des pathologies), il n'est pas
possible de définir 1.

I.2 . DISPERSION STATISTIQUE


Si l'on mesure plusieurs fois le même phénomène avec un appareil suffisamment
précis, on obtiendra chaque fois un résultat différent xi. Ceci est dû à des phénomènes
perturbateurs ou, pour les mesures extrêmement précises, à la nature aléatoire du phénomène
(chaos, incertitude quantique).

Parmi les phénomènes perturbateurs, on peut dénombrer :


 l'erreur d'échantillonnage : c'est lorsque l'on prélève un échantillon qui n'est pas
représentatif de ce que l'on veut mesurer ; le résultat dépend alors de la manière
dont on choisit l'échantillon ;
 l'erreur de préparation : c'est lorsque la préparation de l'échantillon introduit un
biais ; l'échantillon s'altère pendant le transport, le stockage ou la manipulation
(pollution, dégradation, transformation physique ou chimique) ;
 la stabilité de l'appareil : celui-ci peut être sensible aux variations de température,
de tension d'alimentation électrique, aux vibrations, aux perturbations
électromagnétiques des appareils environnants… ou bien présenter un défaut de
conception ou une usure (bruit de fond électronique, pièce instable…)

Sur un grand nombre de mesures, on peut considérer que l'on a une probabilité
dont la distribution est gaussienne. Le résultat de la mesure sera alors la moyenne empirique
des résultats :
1 n
Ê  X   xi
n i 1
le carré de l'écart type 2 de la gaussienne peut s'évaluer avec la variance empirique
corrigée ̂ 2 :
1 n
ˆ 2  
n  1 i 1
(x i  X) 2

L'erreur due à la dispersion statistique est alors estimée par :


 2  k.ˆ

k étant une constante dépendant du niveau de confiance, c'est-à-dire de l'erreur admissible.

En physique, on prend souvent k = 3, ce qui correspond à un intervalle de confiance de


99,73%, c'est-à-dire que 99,73% des valeurs xi sont comprises entre Eˆ  x et Eˆ  x et 0,27%
seront hors de cet intervalle ; sur 1 000 mesures, seules trois seront en dehors de l'intervalle.

PL mise à jour le 13/09/2011 2/6


CALCULS D’ERREUR CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

Dans de nombreux cas, on se contente de prendre k = 2, soit un niveau de confiance de 95%


(5 mesures hors intervalle pour cent mesures).

I.3 . ERREUR SYSTEMATIQUE


L'erreur systématique comprend des phénomènes comme l'erreur
d'échantillonnage, l'erreur de préparation ; ces problèmes peuvent introduire une dispersion
statistique ou bien un décalage des résultats si l'erreur commise est toujours la même. Les
appareils dérivent avec le temps, ce qui rend nécessaire leur réétalonnage régulier. On peut
avoir une très faible dispersion statistique, et avoir toutefois un résultat faux... On peut aussi
tout simplement mesurer un paramètre qui ne représente pas de manière pertinente ce que l'on
veut évaluer.

II – CRITERES DE DISPERSION
En mesure physique (métrologie), la dispersion est estimée par l'écart type, qui sert
à calculer l'erreur de mesure. De manière plus générale, il est important de savoir si les valeurs
sont groupées ou au contraire dispersées, ce qui indique si la population est uniforme ou pas
vis-à-vis du critère testé.

L'étendue est la différence entre la valeur maximale et la valeur minimale du


caractère statistique.
Etendue = xmax – xmin

Après avoir calculé la moyenne X , on peut chercher à savoir de quelle façon les
valeurs s'éloignent de cette moyenne. On crée alors une nouvelle série statistique: la série des
écarts.
ei  x i  X
Le premier réflexe serait de calculer la moyenne de ces écarts. Mais les propriétés
de la moyenne nous assurent que la moyenne des écarts est nulle. En effet, certains de ces
écarts sont négatifs et d'autres sont positifs, la somme des écarts positifs compensant
exactement la somme des écarts négatifs. Il faut donc s'abstraire du signe et calculer alors la
moyenne de la valeur absolue des écarts. C’est ce que l'on appelle l'écart moyen.

1 n
  x i  X , dans le cas d'une série discrète non triée.
n i 1

n i xi  X n
 i 1
n
  f i (x i  X) , dans le cas d'une série discrète regroupée.
n
i 1
i
i 1

n i mi  X n
 i 1
n
  f i (m i  X) , dans le cas d'une série continue.
n
i 1
i
i 1

PL mise à jour le 13/09/2011 3/6


CALCULS D’ERREUR CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

III – Variance
L'utilisation des valeurs absolues est souvent une impasse en mathématique (parce
que la fonction valeur absolue n'est pas dérivable). Pour rendre positifs les écarts, un autre
outil est à notre disposition: la mise au carré. On ne va donc pas calculer la moyenne des écarts
mais la moyenne des écarts au carré. C'est ce qu'on appelle la variance :
1 n
 
n i 1
(x i  X) 2 , dans le cas d'une série discrète non triée.

 n x  X
2
i i n
 i 1
n
  f i (x i  X) 2 , dans le cas d'une série discrète regroupée.
n i 1
i
i 1

 n m  X
2
i i n
 i 1
n
  f i (m i  X) 2 , dans le cas d'une série continue.
n
i 1
i
i 1

En statistique et probabilité, la variance est une mesure arbitraire servant à


caractériser la dispersion d'un échantillon ou d'une population. On la définit comme le carré de
l'écart type. La variance représente la moyenne des carrés des écarts à la moyenne : elle permet
de caractériser, tout comme l'écart type, la dispersion des valeurs xi par rapport à la moyenne.
Dans le cas général, si X est une variable aléatoire :
2  E(x 2 )  E(x) 2
(moyenne des carrés – carrés des moyennes)
IV - Ecart-type
En mathématiques, l'écart type est une quantité réelle positive, éventuellement
infinie, utilisée dans le domaine des probabilités pour caractériser la répartition d'une variable
aléatoire autour de sa moyenne. En particulier, la moyenne et l'écart type caractérisent
entièrement les lois gaussiennes à un paramètre réel, de sorte qu'ils sont utilisés pour les
paramétrer. Plus généralement, l'écart type, à travers son carré appelé variance, permet de
caractériser des lois gaussiennes en dimension supérieure. Ces considérations ne sont pas sans
importance, notamment dans l'application du théorème central limite.

En statistiques, l'écart type ou déviation standard est défini au contraire pour un


ensemble fini de données numériques interprétées comme la réalisation d'une variable aléatoire.
Il est alors utilisé pour mettre en place des tests, autrement dit, il permet de décider si une
probabilité est plausible compte tenu des valeurs disposées avec une certaine marge d'erreur.
L'écart type est aussi utilisé dans les problèmes de régression linéaire.

Les écarts types connaissent de nombreuses applications, tant dans les sondages,
qu'en physique, ou en biologie. Ils permettent en pratique de rendre compte des résultats
numériques d'une expérience répétée.

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CALCULS D’ERREUR CENTRE DE RESSOURCES DE MECANIQUE ET INGENIERIES

De par la mise au carré des écarts, l'unité de la variance est le carré de celle du
caractère (si le caractère est en kg, sa moyenne est en kg mais sa variance est en kg 2) d'ou
l'impossibilité d'additionner la moyenne et la variance. On a donc défini l'écart type noté .
L’écart type est la racine carrée de la variance (et donc son unité est la même que celle de la
moyenne. Cela a l'air anecdotique mais la possibilité d'additionner moyenne et écart type est
fondamentale, en particulier pour le calcul d'intervalle de confiance.

L'écart type n'est pas modifié si on ajoute ou retranche une constante à la série
statistique. L'écart type est toujours positif et est nul si la série statistique est constante.
Comme la moyenne, l'écart type est sensible aux valeurs extrêmes ou aberrantes et il est
parfois nécessaire d'éliminer ces valeurs avant de faire le calcul de l'écart type.

Lorsque le caractère statistique a une distribution normale gaussienne,


grossièrement en forme de cloche, l'écart type prend tout son sens.

 Dans l'intervalle  X  ; X    , on trouve 68% de la population.

 Dans l'intervalle  X  2; X  2  , on trouve 95% de la population.

 Dans l'intervalle  X  3; X  3  , on trouve 99,7% de la population.

On appelle ces intervalles les plages de normalité à niveau de confiance de 68%,


95%, 99,7%.

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