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C’est Philippe Auguste qui fait de Paris la capitale incontestée du royaume, sur

lequel il est le premier des capétiens à exercer un fort contrôle ; cette position
est encore renforcée sous les règnes de Louis IX et de Philippe IV le Bel.
L’administration royale, qui se développe considérablement, tient ainsi son siège
dans la cité, où se situent la Chambre des comptes, le Trésor, et les Archives du
royaume. Les bourgeois parisiens jouent un rôle majeur dans la gestion de l’État,
faisant souvent partie du proche entourage du souverain. Les monarques veillent
néanmoins à limiter l’autonomie de la ville, qui n’obtient pas le statut de commune
; les corporations se voient seulement accorder divers privilèges politiques, ce
qui aboutit en 1263 à l’apparition d’une municipalité composée d’un prévôt des
marchands et quatre échevins. Dans le même temps, les écoles de la rive gauche
s’unifient en une « universitas »c 12, reconnue par le pape en 1209-1210, faisant
de Paris le plus prestigieux centre d’enseignement d’Europe occidentale pendant au
moins un siècle. La cité devient également le symbole du pouvoir royal, qui cherche
à lui donner des édifices dignes de son rang : la cathédrale Notre-Dame est achevée
vers 1250, la Sainte-Chapelle abritant la couronne d'épine du Christ en 1248, le
Palais de la Cité est rénové et étendu, et le marché parisien est couvert et emmuré
(Halles). Philippe Auguste entoure par ailleurs les deux rives de la cité de
murailles de pierres, terminées en 1209-1212. Paris poursuit sa croissance, la rive
gauche étant repeuplée au xiiie sièclec 13 ; au début du xive siècle, on estime sa
population à environ 200 000 habitantsc 14, ce qui en fait la ville la plus peuplée
d'Europef 6.

En 1348, la cité est frappée pour la première fois par la peste, qui ravage
l’Europe entre 1347 et 1351 ; ce mal l’atteint ensuite de façon cyclique pendant
plusieurs siècles. Pendant la guerre de Cent Ans, elle est exposée aux attaques
anglaises, ce qui amène Charles V à construire sur la rive droite un nouveau
rempart englobant les faubourgs. Dans le même temps, dans un contexte de dépression
économique et de défaite militaire, l’autorité royale est remise en cause : le
prévôt des marchands Étienne Marcel tente ainsi de s'emparer du pouvoir en 1357-
1358, tandis que les émeutes populaires se multiplient, telle celle des Maillotins
en 1382c 15. En réaction, Charles V puis Charles VI élisent résidence dans l’est
parisien, moins exposé aux troubles. Au début du xve siècle, le conflit entre
Armagnacs et Bourguignons occasionne également de nombreuses violences dans la
capitale ; ces derniers s'imposent en 1418, et Paris tombe en conséquence aux mains
du roi d’Angleterre deux ans plus tard. La cité est reconquise en 1436 par Charles
VII, mais celui-ci préfère résider près de la Loire, et il en est de même pour ses
successeurs Louis XI, Charles VIII et Louis XII. À l’issue de la guerre, Paris
s’est rétractée derrière ses murailles125, et sa population est tombée à environ
100 000 habitantsc 14.

De la Renaissance au xviiie siècle

L'hôtel de Sens, édifié entre 1475 et 1519, est l'un des plus anciens hôtels
particuliers de Paris.
La Renaissance, marquée par le roi et sa cour résidant dans le Val de Loire, ne
bénéficie donc guère à Paris. Malgré son éloignement, la monarchie s’inquiète de
l'expansion désordonnée de la cité. Une première réglementation d’urbanisme est
édictée en 1500 à propos du nouveau pont Notre-Dame, bordé de maisons uniformes de
brique et de pierre de style Louis XIIc 16.

En 1528, François Ier fixe officiellement sa résidence à Paris. Le rayonnement


intellectuel s'accroît : à l'enseignement de l'université (théologie et arts
libéraux) s'ajoute un enseignement moderne tourné vers l'humanisme et les sciences
exactes voulues par le roi, au Collège de France. Sous son règne, Paris atteint 280
000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétiens 12.

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