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Charles Mangin

(1866-1925)

I. Un chef militaire

Sa Carrière militaire

Ancien élève de l’école militaire saint Cyr


En sort sous lieutenant de marine en 1886
1889 : Sert au Soudan français à la tête des
tirailleurs sénégalais (deux séjours)
Il s’initie à la langue Bambara

14 juillet 1893 : reçoit La Croix de chevalier de


la légion d’honneur
1895:intègre la mission Congo-Nil sous les ordres de Marchand,
notamment lors de la crise de fachoda
1901-1904 : Il sert au Tonkin après avoir été promu officier de la légion
d’honneur et chef de bataillon en 1900
1910: il publie La Force Noire, écrit alors qu’il sert au Sénégal

(1906-1908) comme chef d’état major du commandant supérieur en Afrique


occidentale française (AOF) :
Recommande l’utilisation militaire des ressources un homme de l’Afrique
noire pour occuper de l’Afrique française du Nord (AFN) en cas de
conflit afin de libérer des troupes nord-africaines pour les fronts
continentaux.
1911-1912 : Effectue une mission d’étude sur le recrutement en AOF
1912 : affecté au Maroc et prend part à la conquête du Maroc en tant que
colonel sous les ordres de louis Hubert gonzalve lyautey
Se distingue par la prise de Kasba Tadla en avril 1913 et la prise de
Marrakech
Il est alors fait commandant de la légion d’honneur, il reçoit ses
étoiles le 8 août 1913 (il sert alors à l’état major des troupes
coloniales à Paris
En août 1914, il est commandant de la 8e brigade d’infanterie puis nommé
à la tête de la 5e division d’infanterie.
Distinctions durant 1GM :
Mai 1915 : bataille d’Artois
Avril 1916 : front de Verdun
22 mai : il s’empare des superstructure du fort de Douaumont
Il est fait grand officier de la Légion d’honneur.
1919 : il est fait grand-croix de la Légion d’honneur
1920 : il siège au conseil supérieur de la guerre
Juin 1921 : il est envoyé au Pérou pour représenter la France aux fêtes
de célébration du centième anniversaire de l’indépendance avec le titre
d’ « ambassadeur extraordinaire »

1922 : il est inspecteur général des troupes coloniales


Mangin comparé à Pétain :

« Mangin est un impulsif, un imaginatif. Pétain est un réfléchi, un


calculateur, un temporisateur. Mangin a été général à 47 ans. Pétain
était encore colonel à 58 ans; il aurait peut-être pris sa retraite
comme colonel, s'il n'y avait pas eu la guerre. Voici bien deux
représentants aussi différents que possible de l'officier français:
le colonial, le breveté.»

« Mangin a passé toute sa vie aux colonies. C'est un homme d'action,


bâti pour la lutte, combattif, violent, dur pour lui comme pour les
autres. Pétain n'a pas quitté le sol de la France. C'est un
silencieux,laborieux [...]. Mangin a livré bien des combats, a reçu
plusieurs blessures, a gagné une bataille sur des Marocains. Pétain
n'a aucune expérience de guerre; il n'a étudié que la lutte. »

Général de Cugnac
II. L’ homme de la force noire :

« Le sofa (guerrier) qui nous


combattait hier était le tirailleur de
demain »
Charles Mangin

Le général Mangin crée la Force Noire alors qu’il sert au


Sénégal.
La Force Noire est une armée de soldats africains qui
vient en renfort des troupes coloniales dans la conquête
de l’Afrique ou d’autres territoires.
Il théorise l’intérêt de ces troupes en 1910 dans un livre
intitulé simplement La Force Noire puis le concrétise par
l’envoie de tirailleurs sénégalais sur le front européen
pendant la Première Guerre Mondiale.

Extrait de la conclusion de La Force Noire :


« L’organisation des troupes noires a pour but immédiat le maintien de nos effectifs
actuels, compromis par l’abaissement de la natalité française; il permet
l’augmentation de nos régiments de tirailleurs algériens, qui coopèrent au même
but, et l’utilisation complète des ressources arabes et berbères. »
Réception de La Force Noire :
Le Général de Vaulgrenant déclare à propos de La Force Noire : « Personne ne peut
nier que, dans cette question, Mangin ait été un précurseur »

F
«La seule personne que je vois, je suis obligé de la voir, c’est le général Mangin ;
c’est lui qui a semé l’idée de ces légions de millions d’hommes noirs. Cette idée-là
procède de celle même que M. Dalbiez formulait, à savoir qu’on a encore la
prétention que du matériel humain peut résister au canon et à la mitraille. Eh
bien ! non, même pas des nègres.» Blaise Diagne

L’Humanité écrit à l’occasion des obsèques de Mangin. Il n’est pas de mots


pour le qualifier de «grand tueur d’hommes», de «boucher décoré», de
«soudard africain», «d’âme féroce» et, bien sûr, de «broyeur des Noirs»…

III. Un clan « pro-Mangin » en opposition à un groupe « anti-Mangin »

Soutiens Adversaires

Il est assez dur de trouver des textes faisant l’éloge du général Mangin Marc MICHEL écrit : « En fait, Mangin avait contre lui deux catégories
qui est surtout reconnu et félicité dans les rapports militaires pour ses d’adversaires. D’abord, le personnel politique du Cartel mis en place par les
qualités de chef militaire. élections de 1924, Painlevé, en tête. La gauche radicale, victorieuse en 1924, le
soupçonne de vouloir «jouer les Boulanger». En fait, Mangin s’est fait des
ennemis dans toute la classe politique. »
Le Général de Cugnac et le Général de Vaulgrenant déclare
devant l’Acadelie de Metz :
Diagne ne critique pas tellement les pertes des troupes noires que les
conditions d’emploi.
« Mangin est toujours un ardent chef d'avant-garde, qui fonce
«Nous avons des raisons de combattre, mais nous demandons à combattre
sur l'adversdaire, qui veut toujours pousser en avant. »
dans des conditions humaines rationnelles ; nous demandons que celui qui
a un fusil à la main n’ait pas l’impression qu’il est un peu du bétail».

« Mangin était d'une bravoure extraordinaire. » Le PCF dénonce Mangin, pas pour l’exploitation de la chair à canon mais
pour le danger que représente une telle force entre les mains des militaristes
et au service du Capital : «Le militarisme français se vante par la bouche de
« Il faudrait des heures pour raconter tout ce qu'a fait Mangin, il Mangin de disposer de 400.000 soldats indigènes ; à la vérité, et par des
veut toujours attaquer. Il a la réputation de faire tuer beaucoup procédés susvisés, il peut lever 1 ou 2 millions d’Africains et d’Asiatiques. Il
d'hommes. Il répond par des chiffres et montre que sa division en espère ainsi des victimes plus dociles que les ouvriers et les paysans français,
attaquant n'a pas eu plus de pertes que la voisine qui est restée sur et aussi se servir des contingents coloniaux comme instrument aveugle pour
la défensive et qui a reçu des coups sans en donner. » opprimer et écraser le prolétariat d’Europe».

Hannah Arendt dénonce dans la Force Noire «une forme économique de


chair à canon produite selon les méthodes de fabrication en série»
Clemenceau n’est pas un soutien de Mangin mais il souligne ses
qualités de combattant tout en gardant une vision critique :

M. Clemenceau peint par lui-même : « Les colonies nous ont donné Mangin.
C'était un homme… dangereux ! Mais il s'est bien battu, et, dans sa
brousse, ses marais, il avait pris le goût, le sens de la lutte. Il a fait la
guerre en soldat et non, comme pas mal d'autres, en fonctionnaire » ;
Clemenceau aurait dit aussi : « Un grand militaire et un grand chef, mais
qui considérait que l'obéissance n'était pas faite pour lui », et : « Il aurait
donné du nez n'importe où. »

Le Rire, samedi 17 février 1917, avec deux formules :


"le général Mangin et ses exécutants" et "Musique de
guerre : un Noir vaut deux Boches »
Ses écrits :
- Charles Mangin, La force noire : Lieutenant-colonel Mangin, Hachette (Paris), 1910
- Charles Mangin, La mission des Troupes noires : compte-rendu fait devant le Comité de l'Afrique
française, Paris, Comité de l'Afrique française, 1911, 44 p.
- Charles Mangin, Comment finit la guerre : Général Mangin, Paris, Plon-Nourrit, 1920, XIII-330 p.
- Charles Mangin, Autour du continent latin avec le "Jules-Michelet" : Général Mangin, Paris, J.
Dumoulin, 1923, 381 p.
- Charles Mangin, Regards sur la France d'Afrique. Avec quatre cartes, Paris, Impr.-libr.-éditeurs Plon-
Nourrit et Cie, 1924, 315 p.
- Lettres du Soudan, Les Éditions des portiques, Paris, 1930, 253 p.
- Un régiment lorrain. Le 7-9. Verdun. La Somme, Floch, Mayenne ; Payot, Paris, 1935, 254 p.
- Souvenirs d'Afrique : Lettres et carnets de route, Denoël et Steele, Paris, 1936, 267 p.
- Les Chasseurs dans la bataille de France. 47e division (juillet-novembre 1918), Floch, Mayenne ; Payot,
Paris, 1935, 212 p.
- Histoire de la nation française (publ. sous la direction de Gabriel Hanotaux), 8, Histoire militaire et
navale, 2e partie, De la Constituante au Directoire, Plon, Paris, 1937
- Lettres de guerre : [à sa femme] 1914-1918, Fayard, 1950, 323 p.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Mangin

https://www.rfi.fr/fr/tirailleurs/20140518-premiere-guerre-mondiale-le-general-charles-
mangin-1866-1925

https://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/le-general-mangin-dans-le-tournant-de-la-guerre

https://www.lefigaro.fr/histoire/2016/02/22/26001-20160222ARTFIG00275-mangin-le-
combattant-dans-l-ame.php

https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Charles_Mangin/131494

Géo Histoire n°024 publié en décembre 2015, « L’Afrique au temps des colonies » (disponible
au CDI)

Marc MICHEL, « La Force noire et la « chair à canon », Diagne contre Mangin » dans Les
Troupes coloniales et la Grande Guerre, universités Reims : http://
etudescoloniales.canalblog.com/archives/2014/07/16/30243155.html

Causerie faite à l’académie de Metz le 8 novembre 1834 par le général de Cugnac et le général
de Vaulgrenant : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/33229/
ANM_1935-1936_163.pdf?sequence=1

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