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' LECTRONIQUE MÉDICALE
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« QUE SAIS-JE? »
LE POINT DES CONNAISSANCES ACTUELLES
N° 1563


' LECTRONIQUE
MÉDICALE
par

Robert GUILLIEN
Professeur à l'Université de Nancy I
Directeur du Laboratoire d'Electronique
et de Physique du Solide
Directeur
de l'Institut de Génie Biologique et Médical

PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE


108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS
1974
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DU MÊME AUTEUR

Electronique (4 tomes), Presses Universitaires de France, 1965,


3 éd., coll. «Euclide ».
Les semiconducteurs et leurs applications, Presses Universitaires de
France, 1967, 2 éd., coll. «Que sais-je ? », n° 1080.
La télévision en couleur, Presses Universitaires de France, 1968,
coll. « Que sais-je ? », n° 1313.
La microélectronique, Presses Universitaires de France, 1969, coll.
« Que sais-je ? », n° 1367.
Physique nucléaire appliquée, Eyrolles, 1963, 2 éd.
Problèmes d'électronique, Eyrolles, 1967, 3 éd.

Dépôt légal. — 1 édition : 2 trimestre 1974


© 1974, Presses Universitaires de France
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation
réservés pour tous pays
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INTRODUCTION

Avec l'élévation du niveau de vie et le progrès


continu des connaissances scientifiques, et en parti-
culier médicales, la résignation devant la maladie
et la mort s'efface. Les efforts des médecins, entre
autres, y ont contribué.
Les dépenses médicales croissent plus vite que
le revenu national dont, en France, elles attei-
gnent 6 %. La consommation médicale (médecine,
chirurgie, pharmacie) dépasse 30 millions de francs
par an.
Il devient donc nécessaire pour la Sécurité Sociale
de développer la prévention, encourager les mé-
thodes rapides de diagnostic et de traitement et
d'utiliser en gestion les méthodes de l'informatique
actuelle. Pour ces objectifs, l'électronique a joué
et jouera un rôle de plus en plus important. Le
chiffre d'affaires de l'électronique médicale croît
actuellement en France d'environ 12 % par an
en moyenne, 25 % dans certaines branches de
pointe récemment développées.
Pour le cadre restreint de ce petit livre, nous
avons choisi les applications les plus importantes
par l'aide qu'elles apportent, ou les plus intéres-
santes par les développements qu'elles font prévoir.
Longtemps l'électronique n'apparut que sous la
forme de la radiologie, l'examen aux rayons X
s'étendant de la phtisiologie à l'étude des organes
opacifiables, à la localisation des projectiles, au
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contrôle des réductions de fractures. L'invention


des tubes électroniques à vide avait été, dans les
hôpitaux comme dans les usines, freinée dans ses
applications par le manque de fiabilité des tubes,
de certains composants (condensateurs électroly-
tiques qui claquaient, soudures qui lâchaient). Tout
changea rapidement à partir de l'invention du tran-
sistor et de l'introduction de nouvelles techniques
de montage : circuits imprimés, soudure au bain,
miniaturisation et amélioration considérable de la
qualité des composants qui permirent de réaliser
des dispositifs implantés tels les pacemakers.
Un nouveau bond en avant est en train de se faire
grâce à la production à bas prix des circuits intégrés.
L'introduction rapide de l'électronique en méde-
cine a été favorisée par sa grande fiabilité récente
mais elle ne l'a guère été par une baisse de prix
des appareils. En effet, les utilisateurs se sont mon-
trés plus exigeants pour la commodité, la sûreté et
la précision des mesures, pour le nombre des para-
mètres à connaître. Ceci a augmenté la complexité
des circuits, qui a contrebalancé la baisse de prix
des composants. Les appareils ont des performances
supérieures pour des prix restés accessibles, ils sont
en général produits par petites séries, en construc-
tion modulaire.
L'électronique a rendu précises, rapides et com-
modes des méthodes déjà bien connues il y a vingt
ans : électrophorèse, chromatographie ; elle a étendu
considérablement le champ de l'analyse automa-
tique, effectuée maintenant systématiquement.
Des vies humaines sont sauvées par des dispo-
sitifs nouveaux tels les stimulateurs cardiaques ou
la surveillance en soins intensifs (monitoring).
L'électronique quantique qui intéresse d'abord lesi
théoriciens a conduit à la réalisation de lasers pour:
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la chirurgie. C'est maintenant l'informatique dont


les ordinateurs électroniques se mettent au service
de la gestion hospitalière, ce qui était prévisible,
et aussi de la recherche et de l'aide au diagnostic.
Il n'y a pas de mois où quelque découverte ou
quelque nouvelle application de découvertes en élec-
tronique médicale ne s'introduise en médecine. Les
intéressés sont donc obligés d'en suivre les progrès
dans les périodiques spécialisés.
Il faut signaler ici que grâce à l'électronique
médicale de nombreux emplois ont été créés. Bien
entendu, l'industrie des appareils d'électronique
médicale utilise des ingénieurs spécialisés pour
concevoir ces appareils.
Les hôpitaux ont maintenant de plus en plus
besoin de techniciens supérieurs et d'ingénieurs
compétents à la fois pour conseiller les médecins
dans le choix de leurs appareils et pour assurer la
maintenance de ceux-ci. Ils sont employés spécia-
lement en radiologie, pour la bonne marche des
appareils enregistreurs d'E.C.G. et E.E.G., pour le
monitoring. Une collaboration étroite entre méde-
cins et scientifiques est indispensable pour assurer
dans l'intérêt des patients la meilleure utilisa-
tion possible des appareils délicats et souvent très
complexes d'électronique médicale.
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CHAPITRE PREMIER

SAISIE DES DONNÉES BIOLOGIQUES


I. —Electrodes cutanées
Pourenvoyeràdesdispositifsélectroniquesappro-
priés les signaux électriques, souvent très faibles,
provenant du corps humain, on recueille le plus
souvent ceux-ci avec des électrodes dites cutanées
ou de surface. Tel est le cas des signaux encéphalo-
graphiques (E.E.G.) où les électrodes en forme de
petits disques métalliques sont appliquées sur
le scalp et des signaux électrocardiographiques
(E.C.G.) recueillis par des électrodes en forme de
disques serrés sur les membres par des bracelets
ou appuyées sur le thorax.
La terminologie médicale en électricité peut dé-
router les électroniciens parce qu'elle diffère de la
leur, ayant été établie par ses usagers pour eux-
mêmes à partir de mesures sur des êtres vivants
et non par des physiciens à partir de phénomènes
simples. L'une des électrodes, habituellement de
large surface, sert dezéro deréférence. Lesmédecins
la nomment électrode indifférente, tandis que les
physiciens diraient électrode de masse ou zéro des
potentiels. Les médecins disent qu'une dérivation
est «unipolaire »avec une électrode Aparce qu'ils
sous-entendent qu'une seconde électrode B sert de
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référence et qu'ils mesurent la différence de poten-


tiel VA—VB.
Ceci est tout à fait comparable à ce que fait un
électronicien voulant contrôler un appareil avec un
oscilloscope cathodique. Il réunit avant toute chose
les masses (pratiquement les deux châssis) B de
l'appareil et B' del'oscilloscope. Il suffit alors d'une
seule connexion entre le point A à tester et l'en-
trée A' de l'amplificateur de déviation verticale de
l'oscilloscopepour observer la variation de VA—VB
au cours du temps.
II. —Propriétés de la peau
On peut schématiser ainsi quelques résultats. Si
letrajet deslignes decourant entrel'électrode explo-
ratrice A(fig. 1) et l'électrode de masse Btraverse

Fig. 1

l'intérieur du corps de A à B, l'admittance GABest


faible (0,1 à 1 millimho) (1) et dépend de multiples
variables parmi lesquelles l'état de la peau (sèche
ou humide) et sa température, la pression de A
sur elle, la valeur de la tension appliquée U et sa
(1) Une conductance de G mhos correspond à une résistance
R = 1/G ohms.
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fréquence si elle est périodique, la circulation san-


guine sous-cutanée.
Si l'on remplace B par une électrode A' voisine
de A, le courant i injecté par U circule surtout le
long de la peau et dépend essentiellement des
contacts entre Aet A' et la peau (surface, distance,
pression des électrodes, état dela peau). Ons'affran-
chit largement des incertitudes sur ce courant en
décapant l'épiderme de ses cellules mortes par une
pâte abrasive et en frottant les électrodes sur l'épi-
derme après interposition d'un gel salé donc conduc-
teur (par exemple crème Redux, Reegarpha...). Ceci
décuple l'admittance superficielle. Elle est de l'ordre
de 5 millimhos/cm à 1 kHz.
Les mesures en alternatif montrent qu'entre A
et A' (ou entre Aet B) l'impédance est équivalente
au schéma de la figure 2.
Ceci s'interprète aisément en assimilant la peau
à un diélectrique feuilleté de Maxwell-Wagner.

Fig. 2

Une complication supplémentaire réside en ce


que R1 ne suit pas exactement la loi d'Ohm et que
C1 diminue avec la tension à ses bornes.
A100 Hz, R1+ R2 est de l'ordre de 5 000 ohms.
Si l'on opère avec une source U continue, C1 n'a
pas à intervenir, mais les phénomènes d'électrolyse
provoquent rapidement une diminution de R1 + R2.
La diminution de la résistance cutanée sous l'ac-
tion de l'humidité montre l'imprudence qu'il y a
à toucher avec des mains mouillées des conducteurs
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électriques dès que leur tension dépasse plusieurs


dizaines de volts. Signalons que la chute de la résis-
tance cutanée sous l'action de la transpiration pro-
voquée par une émotion est utilisée aux Etats-Unis
dans le «détecteur de mensonges ».
Pour obtenir des tensions d'E.E.G. et E.C.G. bien
reproductibles, il faut, commenous l'avons déjà dit,
que la peau soit enduite de crème salée et que les
électrodes soient correctement appuyées, au besoin
par des sangles en plastique. L'admittance de la
peau est alors de l'ordre de 5millimhos/cm à 1kHz.
Le même soin devra être apporté aux contacts entre
la peau et des électrodes devant capter des tensions
myoélectriques pour commander électroniquement
des prothèses.
III. — Electrodes non cutanées
Des aiguilles métalliques implantées dans un
muscle permettent de recueillir les tensions élec-
tromyographiques (E.M.G.). Ces aiguilles sont iso-
lées saufà leur extrémité. Elles peuvent être doubles
pour mesurer un gradient de tension, c'est-à-dire
un champ électrique (fig. 3).
Une aiguille est en réalité un coaxial dont le
conducteur extérieur E de 0,7 mm de diamètre,
en acier inoxydable, mis à la masse, protège élec-
trostatiquement le conducteur intérieur A (ou les
conducteurs A et B) isolé à l'araldite. On relie
l'aiguille à un amplificateur différentiel.
Intermédiaires entre les électrodes cutanées et
percutanées sont les micropinces crocodiles pour
pincer la peau du scalp d'un fœtus pendant l'accou-
chement. Ainsi les signaux d'E.C.G. ou même
d'E.E.G. du fœtus ne subissent que de très faibles
perturbations dues aux signaux matériels.
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On a réalisé des appareils qui reçoivent depuis


l'extérieur du corps de l'énergie électrique pour
provoquer une contraction musculaire : stimula-
teurs vésicaux, stimulateur cardiaque (pacemaker)
à excitation extérieure, stimulateurs analgésiques.
L'énergie traverse la peau par induction ou par
des fils très fins, généralement en platine. La durée
d'implantation sans infection par diffusion de mi-

Fig. 3
(D'après le myopunctor d'Alvar Electronic)

crobes le long des fils (1) va de quelques semaines


à quelques mois.
Les électrodes internes peuvent être implantées,
cousues, ou simplement pressées sur un muscle.
Le métal qui les constitue ne doit pas subir de
corrosion, ni provoquer de réaction inflammatoire
des tissus. Le platine et des alliages spéciaux, dont
certains aciers inoxydables, conviennent bien.
Une mention spéciale peut être faite des élec-
trodes implantées dans le cerveau et fixées au
crâne pour des études de physiologie cérébrale.
(1) ces
évite Unefils.
transmission par induction HF entre deux bobines
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Collection dirigée par Paul Angoulvent


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