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La prévention des risques professionnels de la maintenance nautique



Le nautisme est un secteur en pleine expansion : la préparation, la


réparation, l’accastillage de bateaux de plaisance emploient de très
nombreux techniciens de maintenance en marine travaillant en
atelier ou sur les chantiers à flot ou à sec...
Les dangers de chute, de manipulation de produits, d’inhalation de
poussières, de blessures, de fortes contraintes posturales, de
travaux en hauteur, occasionnent de fréquents accidents du travail.
Le nautisme est un secteur en pleine expansion : la préparation, la réparation, l’accastillage de bateaux de
plaisance emploient de très nombreux techniciens de maintenance en marine travaillant en atelier ou sur les
chantiers à flot ou à sec. Les dangers de chute sur des sols ou ponts mouillés, de manipulation de produits (vernis,
colles, hydrocarbures...), d’inhalation de poussières (ponçage), de blessures avec les outils ou moyens de levage, de
fortes contraintes posturales, de travaux en hauteur, occasionnent de fréquents accidents du travail. Les
conditions environnementales (vent, pluie, soleil ...), la proximité d’autres intervenants sur les quais, les pontons
ou les zones de carénage, le travail isolé et dans un espace restreint, majorent les risques des agents de
maintenance nautique.
Ces conditions de travail soulèvent généralement des problèmes de sécurité, et par conséquent doivent faire l’objet
d’une attention particulière pour en maîtriser les risques.
Les situations professionnelles à risques dans la maintenance
nautique
L’entretien de tout le matériel nautique de plaisance est très exigeant du fait de l’environnement humide et
glissant, des aléas météorologiques, des dures conditions de travail dans des embarcations exigües et mouvantes,
du travail en hauteur sur les coques à sec, des dangers de la sortie ou mise à l’eau des bateaux et aussi à cause de la
préoccupation constante de sécurité à bord (électrocution, incendie, chutes par-dessus bord ...).
Les domaines de la maintenance des embarcations de plaisance (inférieures à 24 mètres, au-delà il s’agit de
réparation navale) pour la navigation en mer et sur les grands lacs, regroupent un ensemble d’activités très
diverses : réparations des bateaux en bois ou en plastique, des moteurs et équipements du navire (voiles, éléments
de confort à bord, électronique embarquée, armement de sécurité ...), accastillage (accessoires des superstructures
du navire servant aux manœuvres, de gréement et de fixation de liaison entre la coque et le pont), levage, calage,
stockage et mise à l’eau des bateaux.
Les agents de maintenance nautique interviennent aussi sur des embarcations de différents types avec des
équipements variés : bateaux de plaisance, à moteur hors-bord et in-bord, embarcations pneumatiques, voiliers,
véhicules nautiques à moteur (motos marines,...), petits bateaux de pêche de loisir, petits matériels de sport
nautique (dériveurs, planches à voile, ...) ...
Ces activités s’exercent soit dans un atelier couvert, soit dans un port à flot et port à sec, c'est-à-dire à l’extérieur,
éventuellement en pleine mer lors d’essais ou de réglages.
- Les techniciens de maintenance nautique sont grandement tributaires des aléas
climatiques, exposés aux ultraviolets (UV), aux intempéries, au froid ou à la
chaleur, et à l’humidité. Ces conditions climatiques variables (chaleur, pluie, vent)
accentuent les risques liés aux postures de travail contraignantes et ne permettent
pas de travailler en toute sécurité.
- Le travail à flot s’exerce sur un support mouvant du fait des vagues, du tangage et
du roulis, ce qui rend beaucoup plus dangereux l’utilisation d’outils et de machines,
comme la scie à ruban, les disqueuses électriques portables et autres outillages
électroportatifs. A cela s’ajoute, l’éblouissement lorsque le soleil se reflète sur l’eau.
- La manutention manuelle des matériels lourds et encombrants (moteurs, caisses à
outils, grandes voiles ...) est très fréquente.
- Certaines opérations sont intrinsèquement sources de graves dangers : sortie ou
mise à l’eau du bateau, opération de calage, matage et démâtage, peuvent
provoquer le basculement intempestif et dangereux des mats et des coques.
- L’utilisation de produits chimiques (solvants, peintures, vernis, colles, résines ...)
est potentiellement à l’origine de brulures ou d’irritations cutanées, d’intoxication
par inhalation, de réactions allergiques, lors des travaux de décapage, peinture et
de ponçage des coques, de la découpe des cordages, ...
- Le traitement des coques à sec exige un travail en hauteur.
- Le déplacement sur des surfaces inégales, encombrées, mouillées et glissantes des
ponts des bateaux, des pontons, des quais, ou des zones de carénage, occasionnent
des risques de trébuchement et de glissades provoquant des chutes de plain-pied.
Ces risques sont aggravés par l’éventuelle chute par-dessus bord dans la mer ou
dans les eaux des ports ou des lacs, avec danger de noyade ou d’hypothermie.
- Les conditions de travail amènent souvent à adopter des postures contraignantes :
le travail de maintenance s’exerce sur des éléments d’équipements ou de moteurs
difficilement accessibles au démontage et au remontage, et/ou lourds à manipuler,
dans les espaces clos à l’intérieur des bateaux, mal éclairés, exigus voire insalubres
dans les cales.
- Les risques électriques sont accrus avec l’utilisation de connexions électriques de
mauvaise qualité, d’où possibilité de contacts avec des conducteurs électriques sous
tension aggravée par le milieu humide, mauvaise mise à la terre, prises de courant
ou outillages, prolongateurs, ... défectueux.
- La présence de produits inflammables en milieu confiné des cabines (gaz, fuel,
solvants ...) génère un risque d’incendie important.
- L’agent de maintenance nautique effectue le plus souvent seul les taches en étant
hors de portée de vue ou de voix pendant un certain temps à l’intérieur du bateau, et
ainsi, il ne dispose pas de possibilité de recours en cas d’aléas, d’accident ou de
malaise.
- Sur les quais, la stabilité des masses stockées (conteneurs, palettes...), le balan des
charges soulevées, la tension des câbles et cordages ... sont des risques causés par
les autres intervenants portuaires.
- Tous ces risques sont aggravés pour le personnel saisonnier, souvent embauché
par les entreprises de location par exemple : les travailleurs saisonniers sont plus
exposés aux risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles du fait de
la précarité de cette main d’œuvre, leur manque d’information, de formation et de
connaissances des lieux et des procédés qui augmentent ainsi leur vulnérabilité.

Les principaux risques professionnels des agents de maintenance


nautique
 Les risques traumatiques
Le travail dans la maintenance nautique expose à de nombreuses sources de traumatismes.
- Les chutes de plain-pied par glissades du fait de sols mouvants, souvent humides des ponts des bateaux
ou rendus glissant à la suite de salissures de déchets sur les quais, ou par trébuchement sur des sols
inégaux des pontons ou encombrés de cordages, caisses ... entrainent de nombreuses lésions physiques
cutanées et/ou ostéoarticulaires : foulure, entorse, contusions, plaies cutanées et hémorragies, fractures.
Ces risques sont aggravés par l’éventuelle chute par-dessus bord ou chute du quai dans les eaux du port,
et risque de noyade, d’immobilisation dans des filets et d’hypothermie.
- Des chutes de hauteur, suite à l’absence de garde-corps ou à des rambardes détériorées ou à un accès
inadapté sur un bateau (échelle, passerelle...) sont à l’origine de graves accidents, tout comme le travail
sur les mats.
Dans les travaux de maintenance nautique, les chutes de hauteur représentent une part importante des
accidents graves. Ils sont provoqués à terre par des échafaudages inadaptés, mal stabilisés, mal ancrés, la
mauvaise utilisation d’échelles mal entretenues, mal placées et/ou mal fixées, entrainant leur glissement
ou renversement.
- Les dangers liés aux manutentions manuelles dépendent de la nature des charges, au nombre excessif
de manipulation et au mouvement de torsion, déplacement, soulèvement. Les lombalgies d'effort sont
fréquentes lors de la manutention du matériel de calage et d'arrimage ou le transport de moteurs, d’outils
ou de colis ou de bagages. Non seulement les risques d'accidents de travail concernent le dos
(lombosciatiques) mais aussi les membres inférieurs (entorses ...) ou les extrémités (coincement des
doigts ...) et le vieillissement progressif des structures ostéoarticulaires peut aboutir à une inaptitude
professionnelle.
De plus, les surfaces anguleuses ou rugueuses, les chutes d'objets figurent parmi les causes de blessures,
de lacérations, de contusions ou de traumatismes crâniens pendant les opérations de manutention
manuelle, notamment dans l’espace restreint des cabines agitées par les vagues.
- Le travailleur peut également subir des blessures s'il entre en collision avec des objets : les risques
d'accident provoqué par des manutentionnaires effectuant des manœuvres sur le port, avec heurt avec
une charge (grue, chariots...) sont importants.
- Coincement ou lacération des mains, des bras ou cisaillement des doigts sont susceptibles d’être
provoqués lors de la mise en tension des câbles et cordages, ou par suite du positionnement des
différents composants des accessoires de levage lors du grutage des bateaux.
- Coupures avec les hélices, les outils tranchants (cutters ...).
- Piqûres par une épissure de câble, cordage ou de filin d’acier détériorée.
- Les fausses manœuvres de calage peuvent être à l’origine du renversement du bateau pouvant
occasionner des traumatismes gravissimes, voire mortels.
- L’utilisation d'outillage manuel ou électroportatif (perceuses, visseuses-dévisseuses, scies sauteuses ...)
sans dégagement, dans un espace restreint et mouvant, est la source de possibilités de multiples plaies
lors de réparations des équipements nautiques.
- Risque de brulures lié à l’exposition aux parties chaudes d’un moteur, d’un pot d’échappement.
- Risques traumatiques des jets de lavage sous haute pression.

 Les risques du travail à l’extérieur


L’exposition fréquente aux UV, surtout torse nu, peut être responsable de cancers de la peau,
d’ophtalmies (brûlure de la cornée) particulièrement en bord de mer, et, en tout cas, d’érythème solaire
(coup de soleil).
Les problèmes de santé dus à la chaleur et à l'action prolongée du rayonnement solaire sur la tête (effets
de l’insolation, de la déshydratation...) génèrent des risques de malaise général, de crampes musculaires,
de pertes de connaissance, qui peuvent être vitaux dans les cas extrêmes (coup de chaleur).
Indirectement, le travail par fortes chaleurs augmente aussi les risques d'accidents du travail par la
fatigue, la sudation, la diminution de la vigilance.
Les agents de maintenance nautique peuvent subir aussi une exposition au froid excessif en morte
saison, qui peut s’avérer parfois importante. Le risque lié au froid est accru par une exposition au vent
(refroidissement éolien) et à l’humidité maritime.
Non seulement travailler dans un environnement froid peut être dangereux directement pour la santé,
mais aussi indirectement du fait des risques liés à la baisse de dextérité manuelle et de vigilance mentale
qui augmentent les taux d'accidents du travail.
L’exposition au froid est aussi susceptible de déclencher le syndrome de Raynaud (doigts blancs et
douloureux par vasoconstriction).
Les ambiances froides associées à des courants d’air et à l’humidité de l’air favorisent aussi l’apparition
d’affections aiguës des voies respiratoires supérieures.
Le froid modifie les caractéristiques des vêtements. Une situation de travail qui impose des passages du
froid au chaud, peut ainsi entraîner des condensations successives sur et dans le vêtement (transpiration)
qui réduisent la protection thermique.
L'hypothermie causée par une chute dans une eau froide représente la pathologie due au froid la plus
grave; elle résulte d'une perte excessive de chaleur corporelle et de l'abaissement consécutif de la
température centrale du corps.
 Les risques chimiques
Le travail dans la maintenance nautique nécessite l’utilisation de nombreux produits chimiques.
- Toutes les opérations d'entretien et de nettoyage font appel, pour débarrasser des surfaces inertes de
toutes souillures visibles et inactiver ou tuer les micro-organismes présents, à des agents détergents,
désinfectants, décapants, détartrants qui utilisent souvent des produits chimiques très agressifs
susceptibles de provoquer des intoxications par inhalation ou absorption et des brûlures cutanées ou
oculaires, ou des sensibilisations allergiques.
- Les travaux de traitement des coques exposent notamment aux résines polyesters insaturées, époxydes,
polyuréthanes et diluants des résines (styrène, méthacrylate de méthyle), aux solvants organiques, des
peintures, vernis, colles ... Les pathologies irritatives et/ou allergiques atteignent le plus souvent la peau
(dermites, eczéma), suivies des atteintes des muqueuses oculaires (conjonctivite), nasales (rhinite) et
bronchiques (asthme...). Les Composés Organiques Volatils (COV) contenus dans ces produits
provoquent aussi des troubles neurologiques (céphalées, vertiges, agitation ou somnolence, ...).
- Le ponçage expose aux poussières de bois, de résines, de résidus de peinture : ces opérations génèrent
une quantité importante de fines particules irritantes qui se logent dans le nez, et certaines particules
très fines réussissent à traverser la cavité nasale et à s'attaquer à la trachée et aux poumons, ou elles
engendrent une inflammation des muqueuses des bronches : l’inhalation de poussières provoquent des
rhinites et peuvent être à l’origine de réactions asthmatiques.
Par ailleurs, l’exposition aux poussières de bois génère un risque de cancer naso-sinusien, qui, même si
c’est rare et d’apparition tardive, a été longtemps sous-estimé.
- L’exposition au plomb entraine des risques lors de découpage de tôles ou autres pièces métalliques
recouvertes de minium antirouille (tétraoxyde de plomb), de grattages ou meulages de pièces recouvertes
de peintures au plomb anciennes.
Les effets néfastes du plomb résident dans sa toxicité sanguine, neurologique et rénale (anémies,
neurasthénies, insuffisances d’élimination urinaire...) - Les fumées de soudure sont irritantes et toxiques
et sont responsables de diverses pathologies importantes. Les fumées de soudage sont répertoriées
cancérogènes.
- Le contact cutané avec les huiles minérales usagées, lors des vidanges moteur, et avec les solvants de
dégraissage est irritant pour la peau des mains : dermatoses, eczémas, se traduisant par des rougeurs
(sur le dos des mains et entre les doigts), des démangeaisons (prurit), des fissures, desquamations et des
crevasses et le contact répété peut donner une acné professionnelle (les « boutons d'huile »).
- Les vapeurs des carburants et les gaz d'échappement contiennent des hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP), dont du benzène cancérogène, qui agissent sur le système nerveux et provoquent
des troubles graves de la formule sanguine pour les effets provoqués par de très fortes concentrations que
l’on peut éventuellement rencontrer suite à des émanations ou fuites dans les milieux confinés des cales.
- Les décapants pour peinture (par exemple dichlorométhane) et produits pour solidifier les plastiques
endommagés peuvent être cancérogènes, toxiques pour le système nerveux et irritants cutanés et
respiratoires.
- La découpe à chaud des cordages provoque l’émission de vapeurs émises de dégradation thermique
avec présence de produits très toxiques voire cancérogènes (formaldéhyde, benzène).

 Les risques d’électrocution et d’incendie


L’électrisation/électrocution par contact avec un conducteur sous tension ou par utilisation d’outillage
mal entretenu ou de prises défectueuses, sont des dangers potentiels surtout dans un environnement
humide, au même titre que les risques importants d’explosion et d’incendie, en raison de l'utilisation de
tous les produits inflammables (solvants, carburants) et de sources de chaleur nombreuses (soudage,
meulage, températures élevées des moteurs et pots d'échappement, fort ensoleillement) dans des
enceintes confinées et mal ventilées des bateaux de plaisance.
Les mesures de prévention des risques de la maintenance nautique
Une organisation rationnelle des tâches, de bonnes méthodes de travail avec des outils adaptés et bien entretenus,
une bonne formation et le respect des règles d’hygiène sont nécessaires, mais insuffisantes compte tenu du
caractère peu maitrisable d’un travail très diversifié (allant de la peinture à la mécanique) et l'adoption de
vêtements et accessoires de protection (casquettes, chaussures ou bottes de sécurité antidérapantes, gants,
pantalons anti-coupures, et selon les situations, équipement individuel de flottaison, casque et masque de
protection, une protection thermique appropriée, etc.) s'avère indispensable.

Les travaux de maintenance nautique doivent faire l’objet d’une analyse poussée des risques pour permettre la
rédaction du Document Unique de Sécurité en appréciant à la fois l’environnement matériel et technique (outils,
machines, produits utilisés) et l’efficacité des moyens de protection existants et de leur utilisation selon les postes
de travail.
Les salariés doivent être aussi informés à propos des produits dangereux mis en œuvre et formés aux pratiques
professionnelles sécuritaires. Les Fiches de Données de Sécurité (FDS), obligatoires pour tout produit chimique
dangereux, comportent les renseignements relatifs à la toxicité des produits.
Les agents de maintenance nautique isolés doivent être dotés de moyens de communication et d’alerte, au
minimum d’un téléphone portable, d’un talkie-walkie ou mieux d’un DATI (Dispositif d’Alarme pour Travailleurs
Isolés) qui comporte un émetteur et un récepteur, et permet la détection de l’état physique de l’employé et sa
localisation.
 La suppression / substitution des procédés les plus dangereux
Une prévention efficace est la prévention primaire qui résulte d’un choix de produits permettant la
suppression ou l’emploi de produits de substitution de moindre impact potentiel sur l'homme et
l’environnement.
La suppression des COV ou leur substitution par des COV beaucoup moins toxiques apparaissent comme
des solutions prioritaires.
Par exemple,
- le dichlorométhane ou chlorure de méthylène, solvant utilisé comme décapant à peinture et vernis, peut
être remplacé par des procédés à chaud sans solvant ou d'autres procédés chimiques à cause de ses effets
nocifs. Néanmoins, il faut tenir compte du fait que les produits alternatifs au dichlorométhane ont une
action plus lente et ne sont pas non plus dénués d’effets toxiques et / ou corrosifs.
- Des dégraissants sans N-hexane (neurotoxique) existent.
- Privilégier les peintures aqueuses à la place des peintures à solvants organiques, si techniquement
possible.
- Choisir des produits prêts à l’emploi pour éviter les transvasements et mélanges.
- ...

 Prévention des risques des chutes


- Pour le travail à l’extérieur
L'installation de dispositifs de protection bien sécurisés par des barrières, rambardes, passerelles, garde-
corps ...et des échelles de sortie est impérative.
L’accès au bateau, que cela soit au moyen d’une échelle à terre ou d’une passerelle à quai, doit être
sécurisé : les échelles portables peuvent être utilisées comme poste de travail uniquement s’il s’agit de
travaux de très courte durée ne présentant pas de caractère répétitif ou risqué. Dans tous les cas, des
mesures particulières de sécurité doivent être prises : l’échelle doit reposer sur des supports stables et
résistants, leurs échelons ou marches doivent être horizontaux.
Les échafaudages sur roues doivent être privilégiés lors de la phase de traitement de la coque à sec : les
échafaudages roulants sont vite mis en place, polyvalents et avantageux en cout.
Les échafaudages sur tréteaux doivent surtout être utilisés pour des travaux à des petites hauteurs.
Il convient de s’assurer que la passerelle est pourvue de garde-corps ou de filières et supporte la charge à
transporter.
La prise en en compte des conditions météorologiques implique de ne pas effectuer de sortie en mer en
cas de forte houle, vents violents ... qui rendraient périlleux les travaux de maintenance.
La vérification de la bonne mise en place du harnais et des drisses est impérative avant de monter au
mat.

- Pour le travail à l’intérieur


Les glissades, les pertes d'équilibre sont souvent provoquées par un sol défectueux ou un trébuchement
contre un obstacle non repéré.
On doit veiller à maintenir l'ordre dans le local de travail et surtout dans les zones de stockage. Les voies
de circulation doivent être débarrassées de tout obstacle. Il faut éviter les zones d'ombre en optimisant
l'éclairage et signaler les escaliers, les dénivelés, les encombrements temporaires...
Des revêtements de sol antidérapants doivent être privilégiés, les inégalités de surfaces et/ou obstacles
doivent être soit supprimés soit clairement signalés, notamment dans les lieux de passage, les sols
doivent être nettoyés et essuyés régulièrement et tout produit accidentellement répandu, lors d’une fuite
ou déversement, doit être immédiatement épongé.
Les travailleurs doivent être équipés de chaussures de sécurité avec semelles antidérapantes (conformes
à la norme générale EN 345 S2).
L'environnement de travail doit offrir un éclairage suffisant, dont il faut entretenir régulièrement les
dispositifs (remplacement des tubes fluorescents et ampoules ...).
 Prévention des risques chimiques
- Dans l’atelier, la prévention collective indispensable concerne la ventilation et l’aération du local,
ensuite un captage efficace des vapeurs et poussières et un stockage correct des produits dangereux, et
une limitation de la quantité de produits présents sur chaque poste de travail.
La bonne aération et ventilation générale permettent un renouvellement de l’air qui diminue la densité
des polluants dans les locaux, en particulier celle des produits volatils, des solvants des peintures, vernis,
colles, décapants qui sont utilisés souvent. Les entrées d'air doivent être compensées par des sorties
forcées. L’utilisation de ces systèmes d’extraction d’air permet d’éviter les affections respiratoires.
L'entretien régulier du système de ventilation (nettoyage des conduits d'extraction, changement des
filtres) est une condition indispensable de bon fonctionnement.
La refermeture systématique de tous les bidons et autres conteneurs de produits est aussi un moyen
simple de limiter la présence de composés volatils dans l’air ambiant.
- A l’intérieur d’un bateau, il convient de bien aérer la cabine et la cale (ouverture des capots ...) avant de
séjourner dans l’habitacle du bateau, puis de disposer de systèmes de ventilation portables pour évacuer
l’air vicié à l’extérieur avec une prise d’air neuf de compensation
- La prévention individuelle concerne le port de protections individuelles (gants, masques, vêtements de
travail ...) adaptées aux produits utilisés. La mise en place d’une protection individuelle est nécessaire,
puisque la manipulation, l’inhalation et le contact avec les produits restent incontournables, même si les
préconisations de ventilation sont respectées.
C’est ainsi que le port d’équipements de protection individuels (EPI) s’impose pour réduire le plus
possible l'exposition aux agents chimiques nocifs, notamment lors des transvasements ou de dilution : il
s’avère indispensable de porter des gants de protection adaptés à la tâche effectuée et au produit
manipulé. Il n'existe pas de gant de protection universel. Le type de gants conseillé, en néoprène,
imperméables, à longues manchettes, pour éviter la pénétration des produits à l’intérieur, doit être
adapté aux différents produits utilisés selon leur composition qui figure sur la Fiche de Sécurité (FDS).
Le port de lunettes de protection évite les lésions par projections de produits (mais aussi de matières). Le
port d’un masque prenant le nez et la bouche en papier ou cartonnés, légers, jetables, filtrant les
particules, de type FFP3, de durée d’efficacité limitée à quelques heures, est indispensable pour les
travaux de ponçage. Le port d’un masque à cartouche n’est pas adapté pour le ponçage, car les poussières
l’obstruent, mais doit par contre être utilisé lors des expositions aux vapeurs toxiques, avec un filtre ad
hoc.
- Le stockage des produits chimiques présente des risques tels que l’incendie, l’explosion, le risque de
chute ou de renversement ou de détérioration d'emballage ... Toutes ces caractéristiques rendent
nécessaire, outre les précautions lors de leur emploi, l’aménagement de locaux de stockage, des armoires
avec étagères de rétention pour les petites quantités, matériels de stockage avec bacs ou cuves de
rétention pour prévenir et maîtriser les fuites accidentelles de liquides polluants, dont le gazole.
L’empilement doit être stable et sa hauteur ne doit pas affecter l’intégrité des emballages.
Le stockage des bidons et autres sacs ou récipients, doit se faire dans un local ventilé par un système de
ventilation mécanique, à l'abri de la chaleur et de l'humidité, et tous les conteneurs de produits
chimiques doivent toujours être bien refermés.
Une bonne tenue des sols des locaux de stockage est essentielle pour éviter l’accumulation des matières
déversées.
L’interdiction de fumer dans les locaux doit être absolument respectée et signalée de manière apparente
(de même que toutes les autres consignes de sécurité).
Il faut stocker les plus faibles quantités de produits possibles car le risque d'incident ou d'accident croît
avec la durée et le volume de stockage.

 Prévention des risques thermiques


- Pour le travail au soleil, particulièrement sur les plans d’eau, les travailleurs doivent se couvrir la tête, et
porter des sous-vêtements permettant l'évaporation de la sueur (le coton est à privilégier, le nylon est à
éviter), sans toutefois négliger le port des équipements de protection individuelle, sont des mesures
évidentes. Les travailleurs doivent porter une protection de la peau pour les parties du corps qui ne
peuvent pas être couvertes, essentiellement le visage, les oreilles, le cou et la nuque, en appliquant
largement une crème solaire sur la peau laissée à nu, et des lunettes de protection avec filtres pour
l’ultraviolet pour assurer la protection oculaire.

- Pour le travail au froid, le port de protections individuelles contre le froid (pullover marin, grosses
chaussettes, bonnet, vêtements imperméables ...) est indispensable.

- Les agents de maintenance nautique embarqués pour des essais ou interventions en mer doivent
disposer de bottes antidérapantes, de casques ou casquettes de protection, de cirés de marine
(vareuses..), de gants imperméables et l'amélioration de la sécurité des personnes au travail en milieu
maritime contre les risques de noyade, passe par la protection personnelle permanente des vêtements de
travail à flottabilité intégrée (VFI), assurée par de la mousse répartie dans l’ensemble du vêtement ou
une vessie gonflable pliée dans l’enveloppe reliée à un dispositif de gonflage.

 Prévention des risques physiques


Les nombreuses manutentions manuelles de charges lourdes qui entraînent des risques évidents de
troubles musculo-squelettiques au niveau du dos et des articulations, peuvent être réduits par
l’utilisation systématique de manutention assistée et de moyens de mise à niveau et de préhension des
charges : supports de fûts à roulettes, diables, râtelier pour pièces détachées, ventouses à poignées,
portiques, potences pivotantes, palans, tables élévatrices et tréteaux réglables pour travailler à la bonne
hauteur ...
L’utilisation des accessoires de levage comportent aussi par eux-mêmes des risques : il convient de
respecter les charges maximales qu’ils peuvent supporter.
Les conditionnements permettant de limiter les charges sont aussi un bon moyen de réduire les risques
dorsolombaires.
Une précaution pour éviter les coupures consiste à utiliser des cutters avec protection automatique du
tranchant en fin de coupe : le mécanisme de sécurité avec dispositif de retrait automatique de la lame,
qui se déclenche dès qu’on lâche le pouce, protège les mains et le corps d’un faux mouvement.

 Prévention des risques électriques


Dans l’atelier, l’installation électrique doit être conforme aux normes de sécurité électrique (norme NF C
15-100), ce qui est d’autant plus important si le travail s’effectue dans une atmosphère ou avec des mains
humides. L’installation électrique (armoires électriques, fils et câbles, éclairage) doit être conforme aux
normes de sécurité électrique, en particulier, la bonne mise à la terre doit être contrôlée, les prises de
courant défectueuses remplacées, les prolongateurs et outils portatifs vérifiés... Un disjoncteur
différentiel 30mA doit protéger le circuit électrique et l’appareillage électrique doit disposer d’enveloppes
antidéflagrantes dans le cas d’utilisation intensive de solvants et d’hydrocarbures (site de type Atex). Une
liaison de terre équipotentielle doit relier toutes les parties métalliques présentes dans l’atelier.

 Le respect des règles d’hygiène


- Les vestiaires
Dans le domaine de l’hygiène, les vestiaires et les sanitaires doivent faciliter les pratiques d’hygiène
corporelle, être d’un entretien facile, être aménagés de façon à isoler explicitement des zones spécifiques
et être adaptés au nombre de salariés.
Des vestiaires doubles appropriés doivent être mis à la disposition des travailleurs car ceux-ci doivent
porter des vêtements de travail spéciaux : l’entreposage des tenues de travail doit avoir lieu à l’abri de la
poussière et des souillures et le rangement des tenues de ville et des tenues de travail doit être séparé ; il
est primordial d'avoir un lieu de rangement pour le linge propre, et un autre pour le linge sale et d’avoir
des équipements permettant le séchage des tenues de travail (sèche-bottes, sèche-gants...).
Des lavabos, postes de rinçage oculaire et des douches de sécurité doivent se trouver à proximité des
postes de travail.
Celles-ci permettent les mesures d'hygiène générale : lavage des mains fréquent avec moyens adaptés,
douche en fin de poste...
En effet, le respect des règles d’hygiène s’étend aux comportements individuels : ne pas avoir les mains
sales afin de ne pas ingérer par inadvertance un produit toxique et ne pas manger sur le lieu de travail.

- L’hygiène des mains


Le port de gants ne remplace pas le lavage des mains.
Le lavage des mains avec un savon neutre est indispensable après tout contact avec des souillures, avant
chaque pause, etc....

Il est également conseillé à l’utilisateur de se laver les mains à l’eau claire et tiède après chaque utilisation
des gants, d’utiliser les gants avec des mains sèches et propres, d’éviter le port de bijoux. Dans le cas de
contact temporaire et non prolongé avec l’eau, l’usage d’une crème protectrice hydrorésistante peut être
envisagé.
Le lave-mains à commande non manuelle est nécessaire (au genou, au coude, électronique).
Il existe par ailleurs également des distributeurs de savon ou solution désinfectante à commande non
manuelle, faciles à installer, simples à utiliser.

- L’entretien des locaux


Une bonne tenue des sols des locaux par un procédé à l’humide (jet d’eau ou système eau/vapeur), est
essentielle pour éviter l’accumulation de déversements, de déchets et de poussières sous ou autour des
postes de travail. Les déversements peuvent créer un danger de glissement et par conséquent doivent
être nettoyés immédiatement.

- Les premiers secours


Les consignes en cas d'accident (n° d'appel d'urgence, conduite à tenir, identification des services de
secours) doivent être visiblement affichées.

Une trousse complète contenant un matériel de premiers secours non périmé (solutions antiseptiques,
pansements imperméables,...), aisément et rapidement accessible, doit être mise à la disposition du
personnel ; toute blessure cutanée doit immédiatement être désinfectée et pansée.
En cas de projection dans l’œil, il convient de rincer immédiatement abondamment à l’eau claire ou avec
une solution pour lavage ophtalmique.

Des extincteurs doivent être disponibles en nombre suffisant et vérifiés annuellement.

- La vaccination préventive contre Diphtérie Tétanos Polio doit être à jour, et éventuellement celle contre
la Typhoïde, les Hépatites A et B, et la Leptospirose.

 Les mesures de formation aux risques


La multiplicité, la fréquence et la gravité des accidents du travail dans les métiers de la maintenance
nautique nécessitent d’entreprendre des actions de sensibilisation et de formation des travailleurs à la
sécurité.
En particulier, pour le personnel saisonnier et intérimaire, des séances minimales d’information sur les
risques et les moyens de les prévenir (notamment pour les dorsalgies, tendinites, coupures, projections
oculaires, produits dangereux...) doivent être organisées, à la fois dans le cadre de leur intégration, puis
lors d’un suivi particulier et d’un encadrement adapté à leur profil.

- Formation du personnel sur les dangers des produits utilisés et sur les moyens de se protéger (par
exemple savoir lire attentivement l'étiquette du contenant des produits et connaître les symboles
présents sur les récipients, utiliser les E.P.I adéquats),
- Formation sur les premiers secours pour pallier les conséquences d'un éventuel accident de travail
- Formation PRAP (Prévention des Risques liés à l'Activité Physique) pour prévenir les risques liés aux
manutentions manuelles.
Il s’agit d’apprendre les bonnes postures de travail, les positions articulaires adéquates, en appliquant les
principes de base de sécurité physique et d’économie d’effort.
- Formation à la mise en œuvre et à l'utilisation des équipements de protection individuelle.
- Formation technique de survie en mer, aux règles de sécurité maritime, permis bateau.
Août 2014
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