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INSTRUMENT DE PAIEMENT ET DE CREDIT

Cas pratique
Abdessamad EL OUARDI1

Plan :
I- ENONCE
II- ELEMENTS DE REPONSE

I- ENONCE

§. LETTRE DE CHANGE
Exercice n° 1 :
La lettre de change a été endossée par la société ADC le 6 juillet à l'ordre
de la Société DeltaPlus. Monsieur Dauphinois a donné son acceptation à celle-ci
par acte séparé. A l'échéance, le 10 juillet, le tiré, Monsieur Dauphinois refuse
de régler la lettre de change pour défaut de provision.
Le porteur, la société Deltaplus peut-elle se faire payer ?
Exercice n° 2 :
Mourad accepte de donner son aval. L’aval est donné par acte séparé avec
signature et indication du lieu où il est intervenu et sans autre précision. La lettre
de change est endossée au profit de la société Deltaplus.
À l'échéance de la lettre de change, et suite au refus de tiré, Mourad refuse
de payer. Le peut-il ?
Exercice n° 3 :
Monsieur Chouaib a reçu par voie d’endossement une lettre de change et la
présente au parement a échéance chez le tiré. Ce dernier refuse de payer la traite
au motif qu'il n'a pas vérifié l'état de la marchandise livrée. Par ailleurs,
Monsieur Chouaib n'a pas dressé de protêt au jour de l'échéance.
Qu'ils sont les recours de Monsieur Chouaib ?
Exercice n° 4 :
Une lettre de change a été établie et acceptée par la société DELTA qui a
désigné au recto comme tireur la société SISCO en précisant sa dénomination et
1
Lauréat du master Droit Des Affaires et administrateur auprès de la direction régionale de santé et de la
protection sociale Souss Massa.
son siège et en la conditionnant à la vérification préalable de la marchandise. La
société SISCO a signé la lettre de change et l'a endossée au profit de l'un de ses
créanciers, la société STARS.
À l'échéance de l'effet, la société DELTA, invoquant un refus de livraison
par la société SISCO, a refusé de payer la société STARS endossataire,
contestant être tenue cambiairement vis-à-vis de cette dernière, faute de
signature de la société SISCO en qualité de tireur sur la lettre de change.
La société STARS peut-elle faire condamner la société DELTA à lui régler
l'effet litigieux ?
Exercice n° 5 :
Monsieur Chouaib a tiré une lettre de change sur la société DELTA qui l'a
accepté. Il a remis la lettre de change à la banque qui l'a escompté.
À l'échéance, la société DELTA n'a pas exécuté son obligation de
paiement.
Quels sont les recours de la banque ?
II-ELEMENTS DE REPONSE

Exercice n° 1 : (fondement juridique, article 166 du C.Com)


La lettre de change a été endossée par la société ADC le 6 juillet à l'ordre
de la Société DeltaPlus. Monsieur Dauphinois a donné son acceptation à celle-ci
par acte séparé. A l'échéance, le 10 juillet, le tiré, Monsieur Dauphinois refuse
de régler la lettre de change pour défaut de provision.
Le porteur, la société Deltaplus peut-elle se faire payer ?
1- Résumé des faits :
Le 6 juillet une lettre de change a été endossée par la société ADC à l'ordre
de la Société DeltaPlus acceptée par Monsieur Dauphinois par acte séparé. A
l'échéance, le 10 juillet, le tiré, Monsieur Dauphinois refuse de régler la lettre de
change pour défaut de provision.
La Sté Peut-elle avoir gain de cause.
2- Règle de droit
Selon l'article 166 du code de commerce, il y a provision si, à l'échéance de
la lettre de change, celui sur qui elle est fournie est redevable au tireur, ou à
celui pour compte de qui elle est tirée, d'une somme au moins égale au montant
de la lettre de change.
En effet, la provision est un élément essentiel de la lettre de change, mais
elle n'est nécessaire qu'à l'échéance et ne constitue donc pas une condition de
validité du titre. Par ailleurs, l'obligation de constituer la provision incombe au
tireur de sorte qu'il doit s'assurer, à l'échéance, que la provision existe et qu'une
créance entre le tireur et le tiré peut être caractérisée. Si le tireur ne fournit pas la
provision, il reste néanmoins tenu à l'égard des porteurs successifs
Ainsi, la créance du tireur sur le tiré doit, à l'échéance de la lettre de
change, être certaine, liquide et exigible
3- Qualification
Dès lors que le tiré accepte de payer la lettre, elle fait naitre contre lui un
engagement cambiaire. Indépendamment de toute idée de provision cela veut
dire que le refus de Monsieur Dauphinois n’est pas justifié de sorte que la
caractéristique essentielle de la provision ne tient au fait qu’elle n’est pas requise
lors de l'émission de l'effet, mais seulement au jour de son paiement étant donné
que la lettre de change est principalement un instrument de crédit
En dépit de ce que la provision n'est requise qu'à l'échéance, l'article 166,
du code de commerce indique que la propriété de la provision est transmise, de
droit, aux porteurs successifs de la lettre de change par conséquence, la Société
DeltaPlus se voit sa garantie de paiement augmentée car, l'acceptation suppose
la provision. Elle en établit la preuve à l'égard des endosseurs. Soit qu'il y ait ou
non acceptation, le tireur seul est tenu de prouver, en cas de dénégation, que
ceux sur qui la lettre était tirée avaient provision à l'échéance ; sinon, il est tenu
de la garantir, quoique le protêt ait été fait après les délais fixés.
En filigrane, la société abstraction faite de refus de Monsieur Dauphinois
pour protéger ses droits aux paiement elle est tenue de dresser un protêt pour
faute de paiement afin d’agir contre les autres signataires qui seront tenus
solidairement.
Exercice n° 2 : (fondement juridique, article 180 du C.Com)
Mourad accepte de donner son aval. L’aval est donné par acte séparé avec
signature et indication du lieu où il est intervenu et sans autre précision. La lettre
de change est endossée au profit de la société Deltaplus.
À l'échéance de la lettre de change, et suite au refus de tiré, Mourad refuse
de payer. Le peut-il ?
1- Résumé des faits :
Mourad a avalisé une lettre de change endossée au profit de la sté Deltaplus
toutefois, à date d’échéance Mourad refuse de payer
La société peut-elle se prévaloir de gain de cause ?
2- Règle de droit
Selon les dispositions de l’article 180 de code de commerce le paiement
d'une lettre de change peut être garanti pour tout ou partie de son montant par un
aval. Cette garantie est fournie par un tiers ou même par un signataire de la
lettre.
En effet, L’aval est la garantie donnée par une tierce personne qui s’engage
à payer au lieu et à la place du tiré si ce dernier s’est montré incapable d’honorer
ses engagements suite à une situation boiteuse de son entreprise qui est devenue
non viable, ou quand cette dernière n’est plus in bonis, et risque un dépôt de
bilan imminent ou une liquidation. Il est matérialisé par une signature du
donneur d’aval précédée de la mention « bon pour aval » apposée sur la lettre de
change. L’aval peut même être donné sur une allonge ou (acte séparé) restée
attachée à l’effet.
En outre, il doit indiquer pour le compte de qui il est donné. A défaut de
cette indication, il est réputé donné pour le tireur. Le donneur d'aval est tenu de
la même manière que celui dont il s'est porté garant. Son engagement est
valable, alors même que l'obligation qu'il a garantie serait nulle pour toute cause
autre qu'un vice de forme. Cependant, il paie la lettre de change, le donneur
d'aval acquiert les droits résultant de la lettre de change contre le garanti et
contre ceux qui sont tenus envers ce dernier en vertu de la lettre de change
3- Qualification
En l’espèce, d’après les faits allégués Mourad a avalisé la lettre de change
endossée en faveur de la société Deltaplus, en effet, son aval est donné par un
acte séparé indiquant le lieu où il est intervenu ainsi que sa signature comme
l’édicte l’article 160 donc cette condition est remplie et par voie de conséquence
l’aval est valable. Néanmoins, l’aval n’a mentionné les mots «bon pour aval» ni
par autre formule équivalente en outre, il n’a pas indiqué pour le compte de qui
il est donné dès lors, ces conditions ne sont pas respectées.
Quant aux conditions de fond, les faits n’évoquent nullement la capacité
commerciale du donneur d'aval ils ne font pas allusion aux pouvoirs nécessaires
de Mourad pour s’engager.
En l’occurrence, l’aval étant considéré comme émanant de la seule
signature de son donneur, rien n’empêche que les termes « bon pour aval »
soient réimprimés sur le titre cambiaire ou apposés par un tampon. L’aval n’en
conserve pas moins sa validité dès lors, qu’il revêt la signature de l’avaliste lui-
même.
Autrement dit, si l’aval résulte de la signature manuscrite de l’avaliste, il
doit encore plus être assorti de la mention « bon pour aval » pour être dénuée de
toute ambiguïté.
Quoi que certaines conditions manquent dans le cas en espèce, la
responsabilité qui pèse sur M. Mourad en tant qu’avaliste et garant, l’engage du
moment que le tireur est défaillant, il doit être à l’affût de toute demande de
paiement du titre et il est tenu de recouvrer la créance son refus de payer n’est
justifié. Dès lors, M. Mourad sera tenu envers la personne à qui il a promis sa
garantie, subséquemment, il ne sera pas tenu de plein droit à l'égard des porteurs
successifs.

Exercice n° 3 : (fondement juridique, articles 200 et suivant et 209 à 212


du C.Com)
Monsieur Chouaib a reçu par voie d’endossement une lettre de change et la
présente au paiement à échéance chez le tiré. Ce dernier refuse de payer la traite
au motif qu'il n'a pas vérifié l'état de la marchandise livrée.
Par ailleurs, Monsieur Chouaib n'a pas dressé de protêt au jour de
l'échéance.
Qu'ils sont les recours de Monsieur Chouaib ?
1- Résumé des faits
Chouaib a reçu par voie d’endossement une lettre de change et la présente
au paiement à échéance chez le tiré celui-ci refuse de payer la traite au motif
qu'il n'a pas vérifié l'état de la marchandise livrée. Le porteur n’a pas dressé de
protêt au jour de l'échéance.
Alors qu'ils ses ces recours ?
2- Règle de droit
Le recours cambiaire pour défaut de paiement est réglementé par l’article
209 du code de commerce. Il intervient si le porteur n’a pas pu obtenir un
paiement de la traite à l’échéance et de façon spontanée, la loi lui confère le
droit d’exercer des recours et de dresser un protêt pour reprocher au débiteur-tiré
son inertie ou son abstention de recouvrement.
C’est un acte spécial et authentique dressé par les agents du secrétariat
greffe du tribunal de 1 ère instance pour faire un constat de non-paiement de la
traite ou le défaut de son acceptation par le tiré récalcitrant. C’est une
sommation de payer ou d’accepter l’effet.
Son établissement laisse comprendre que le porteur s’est comporté avec
diligence et a présenté l’effet au bon moment, que le débiteur solennellement
averti dispose d’une seconde chance pour corriger la situation et se libérer de sa
dette afin d’éviter l’action en justice (poursuites judiciaires) et les injonctions de
payer dressées par le juge qui considère la confection du protêt comme un signe
avant-coureur et révélateur de l’existence de difficultés insurmontables par le
débiteur.
En effet, le protêt est obligatoire si l’effet porte la formule « avec frais », et
c’est dans le cas d’un défaut de paiement ou d’acceptation du titre. Des
dérogations à ce caractère obligatoire de confection de protêt peuvent resurgir :
-un protêt faute de paiement est facultatif voire inutile en cas
d’établissement d’un protêt faute d’acceptation et le protêt faute d’acceptation
dispense de la présentation au paiement ;
-le protêt est subsidiaire en cas de cessation de paiement, de redressement
ou liquidation judiciaire du tiré, la prononciation du jugement d’ouverture
s’avère optimale. Une fois le protêt déclenché, le greffier se présentera au
guichet du tiré pour faire un constat de non-paiement, si le tiré dispose de
moyens suffisants, il s’efforcera de régler la traite pour se prémunir contre les
tracas des poursuites judiciaires.
3- Qualification
En l’espèce, Chouaib à présenter au paiement la lettre de change qu’il a
reçu par voie d’endossement à échéance chez le tiré et celui-ci refuse de lui
payer tandis que, Chouaib l’a présenté au bon moment autrement dit, à date
d’échéance mais, il a omis d’établir le protêt dès lors, il s’est comporté avec
indulgence. Néanmoins, l’effet n’est pas assortie de la clause « retour sans frais
», « sans protêt », ou tout autre clause équivalente inscrite sur le titre et signée,
dès lors, il n’en dispense pas Chouaib de faire dresser un protêt pour faute de
paiement même si il a présenté la lettre de change dans les délais prescrits.
En l’occurrence, M. Chouaib sera dépourvu et déchu de ses droits car il
s’est montré insouciant et avait manqué de dresser le protêt lorsque le tiré a
refusé de payer la traite. Donc cette omission de sa part engendrera ;
immanquablement ; la perte du droit d’exercer les recours.
En somme, M. Chouaib n’obtiendra pas gain de cause, cas il n’a pas agi
selon les prescriptions légales, il sera forclos, déchu pour défaut d’établissement
du protêt pour faute de paiement dans les délais légaux.
Choix deuxième Règle de l’exercice n°3 :
Si tiré refuse de payer la traite, le porteur à la possibilité d'agir contre les
autres signataires qui sont tenus solidairement au paiement de l'effet. Encore
faut-il que ce porteur puisse établir un protêt faute de paiement.
- Le protêt est défini comme un acte authentique dressé par un officier
public, généralement un huissier, à la demande du porteur, que le tiré refuse de
payer le montant de la traite présentée au paiement. Le protêt a une double
finalité probatoire :
Il sert d'abord à démontrer le refus de paiement du tiré et prouve, ensuite,
que le porteur a respecté son obligation de présenter la traite au paiement le jour
de l'échéance. Une fois qu'il a dressé le protêt, le porteur peut choisir d'agir
collectivement ou contre l'un des signataires de la traite.
Par ailleurs, le porteur est déchu de son droit d'exercer le recours cambiaire
après expiration des délais fixés pour la présentation d'une lettre de change à vue
ou à un certain délai à vue ; pour la confection du protêt, faute d'acceptation ou
faute de paiement et pour la présentation au paiement en cas de clause de retour
sans frais.
Le porteur est déchu de ses droits contre les endosseurs, contre le tireur et
contre les autres obligés à l'exception de l'accepteur.
Toutefois, la déchéance n'a lieu à l'égard du tireur que s'il justifie qu'il a fait
provision à l'échéance. Le porteur, en ce cas, ne conserve d'action que contre
celui sur qui la lettre de change était tirée.
À défaut de présentation à l'acceptation dans le délai stipulé par le tireur, le
porteur est déchu de ses droits de recours, tant pour défaut de paiement que pour
défaut d'acceptation, à moins qu'il ne résulte des termes de la stipulation que le
tireur n'a entendu s'exonérer que de la garantie de l'acceptation. Si la stipulation
d'un délai pour la présentation est contenue dans un endossement, l'endosseur
seul peut s'en prévaloir.
Exercice n° 4 : (fondement juridique, articles 167 et suivant du C.Com)
Une lettre de change a été établie et acceptée par la société DELTA qui a
désigné au recto comme tireur la société SISCO en précisant sa dénomination et
son siège et en la conditionnant à la vérification préalable de la marchandise. La
société SISCO a signé la lettre de change et l'a endossée au profit de l'un de ses
créanciers, la société STARS.
À l'échéance de l'effet, la société DELTA, invoquant un refus de livraison
par la société SISCO, a refusé de payer la société STARS endossataire,
contestant être tenue cambiairement vis-à-vis de cette dernière, faute de
signature de la société SISCO en qualité de tireur sur la lettre de change.
La société STARS peut-elle faire condamner la société DELTA à lui régler
l'effet litigieux ?
1- Résumé des faits
La société DELTA a établie et acceptée une lettre de change dans laquelle
elle a désigné au recto comme tireur la société SISCO en précisant sa
dénomination et son siège et en la conditionnant à la vérification préalable de la
marchandise. Cette dernière a signé la lettre de change et l'a endossée au profit
de l'un de ses créanciers, la société STARS.
À l'échéance de l'effet, la société DELTA, invoquant un refus de livraison
par la société SISCO, a refusé de payer la société STARS endossataire,
contestant être tenue cambiairement vis-à-vis de cette dernière, faute de
signature de la société SISCO en qualité de tireur sur la lettre de change.
2- Règle de droit
D'après la rédaction du premier alinéa de l'article 167 du Code de
commerce, « toute lettre de change est transmissible par la voie de
l'endossement ». En effet, la loi consacre le caractère transmissible de la lettre de
change.
Cette transmission ou l'endossement de la lettre de change obéit à des
conditions de forme et de fond
En ce qui des conditions de forme l'endossement il doit être :
Pur et simple cela veut dire qu’il ne doit être partiel ni conditionnel,
puisque toute condition à laquelle il est subordonné est réputée non écrite.
En outre, il doit être inscrit sur la lettre de change ou sur une feuille qui y
est attachée et doit être signé par l'endosseur. Il n'existe pas d'emplacement
obligatoire pour la signature, mais il est admis qu'une signature portée au dos de
la traite vaut endossement. Par ailleurs, l'endossement peut ne pas désigner le
bénéficiaire ou consister simplement dans la signature de l'endosseur
(endossement en blanc). Dans ce dernier cas, l'endossement, pour être valable,
doit être porté au dos de la lettre de change ou sur l'allonge.
Quant à la date de l'endossement, celle-ci n'est pas une mention obligatoire.
Mais sa présence est souhaitable dans la mesure où elle permet d'apprécier et de
vérifier la capacité et les pouvoirs de l'endosseur au moment de la signature.
- Quant à la typologie de l'endossement, ou les formes qu'il peut revêtir. Il
en existe trois :
• Il est nominatif, lorsque le nom de l'endossataire est expressément indiqué
• il peut être au porteur et dans ce cas il vaut comme endossement en blanc
• il peut être en blanc, se réduisant à la seule signature de l'endosseur.
Enfin, il faut noter que l'endossement peut comporter certaines mentions
facultatives. Celles-ci ne modifient pas les droits et les obligations des porteurs
antérieurs, mais elles emportent des effets. Ainsi, le code de commerce prévoit
qu'un endosseur peut interdire un nouvel endossement.
Cette mention implique de force que l'endosseur ne sera pas tenu à la
garantie de paiement envers les personnes auxquelles la lettre sera
ultérieurement endossée.
En ce qui concerne les conditions de fond l'endossement implique un
engagement cambiaire. Ce qui nécessite l'existence d'un consentement libre,
d'avoir la capacité et le pouvoir de s'engager cambiairement, Aussi,
l'endossement doit avoir une cause licite.
3- Qualification
DELTA : tiré
SISCO : tireur
STARS : bénéficiaire et endossataire
En l’espèce, l’endossement n’est pas valable car, il ne remplit pas aux
conditions expressément édictées par la loi à priori, il est assortie d’une
condition tenant à la vérification préalable de la marchandise alors que l’article
167 du C.Com exige à ce qu’il soit pur et simple autrement dit, il ne doit être
partiel ni conditionnel, attendu que, toute condition à laquelle il est subordonné
est réputée non écrite.
En effet la lettre peut être acceptée, dans ce cas elle est acceptée par le tiré
en la qualité de la société DELTA, sans la mention « bon pour acceptation »
mias sa signature, va garantir l’existence de la provision et ainsi en garantir le
paiement à la date d’échéance. Si le tiré ne peut pas accepter, il peut demander à
un tiers d’accepter à sa place. Si personne ne peut accepter pour lui et qu’il ne
peut le faire, le bénéficiaire fera dresser protêt ce qui peut entraîner une
déchéance du terme, c’est-à-dire que dans ce cas la lettre de change perd son
délai de paiement et doit être payée à vue, c’est-à-dire immédiatement.
En effet la lettre de change implique dans son fonctionnement les recours
cambiaires, cela signifie que le bénéficiaire, ou le porteur, si la lettre a circulé,
n’est pas payé à l’échéance pourra engager la responsabilité de tous ceux qui ont
fait circuler la lettre de change, de tous ceux qui ont participé à son
fonctionnement. Toutes ces personnes peuvent voir leur responsabilité engagée
cambiairement, cela veut dire qu’un seul d’entre eux peut être appelé au
paiement et dans ce cas il paiera en lieu et place de tous les autres. Mais après
avoir payé il pourra à son tour demander à celui qui aurait dû payer la lettre de
change. De plus la lettre de change implique l’inopposabilité des exceptions, on
ne peut opposer d’exceptions pour se soustraire au paiement.
Cela signifie que le tiré ne peut pas refuser le paiement en disant que le
contrat qui est à l’origine de l’émission de la lettre de change a été mal exécuté,
par exemple ici il ne pourra pas dire que la commande n’a pas été livrée, ou que
les marchandises n’étaient pas conformes. Ceci est peut-être vrai, mais ne pourra
pas être opposé au paiement, s’il y a lieu ce sera un autre recours qui devra être
intenté sur la base de la mauvaise exécution du contrat.
Exercice n° 5 : (fondement juridique, articles 526 et suivant du C.Com)
Monsieur Chouaib a tiré une lettre de change sur la société DELTA qui l'a
accepté. Il a remis la lettre de change à la banque qui l'a escompté.
À l'échéance, la société DELTA n'a pas exécuté son obligation de
paiement.
Quels sont les recours de la banque ?
1- Résumé des faits
Une lettre de change de Monsieur Chouaib a été tirée sur la société DELTA
qui l'a accepté. Chouaib l’a remis à la banque qui l'a escompté.
À l'échéance, la société DELTA n'a pas exécuté son obligation de paiement.
Quels sont les recours de la banque ?
2- Règle de droit
Le Code de commerce définit l'escompte à l'article 526 comme la
convention par laquelle l'établissement bancaire s'oblige à payer par anticipation
au porteur le montant d'effet de commerce ou autres titres négociables à
échéance déterminée que ce porteur lui cède à charge d'en rembourser le
montant à défaut de paiement par le principal obligé
L'opération comporte au profit de l'établissement bancaire la retenue d'un
intérêt et la perception de commission. Ainsi, l'escompte permet au porteur d'une
lettre de change de transférer les créances qu'il détient à une banque moyennant
une rémunération et sous réserve d'encaissement à l'échéance.
La banque, comme tout porteur de lettre de change bénéficiaire d’une
garantie de paiement de sorte que tous les signataires sont garants de paiement,
et ce conformément à l'article 528 du Code de disposition énonce que
l'établissement bancaire débiteurs principaux des effets, du bénéficiaire de
l'escompte et des autres coobligés, tous les droits attachés aux titres qu'il a
escomptés.
En outre, à l'égard du bénéficiaire de l'escompte, un droit distinct de celui-
ci, de remboursement des sommes mises à la disposition de celui-ci augmentées
des intérêts et commissions. En outre, la banque peut faire valoir sa créance et
procéder à une contrepassation de l'effet. Cette opération consiste dans
l’inscription du montant de l'effet au débit du compte du remettant.
3- Qualification
En l’espèce, Chouaib a remis à la banque par voie d’escompte la lettre de
changé tirée sur la société DELTA et ayant l'a accepté, en effet, la banque
s'oblige par anticipation elle a payé à M. Chouaib le montant de la traite
toutefois, cette dernière à la date d’échéance n’a pas honoré son engagement vis-
à-vis de l’établissement bancaire.
En l’occurrence, la banque dispose d’un recours suite à la non-exécution de
l’obligation de paiement par la Sté DELTA comme tout porteur de lettre de
change elle bénéficiera à l'égard la Sté DELTA d’une garantie de paiement
contre les signataires de la traite et ce conformément à l'article 528 du Code de
disposition énonce que l'établissement bancaire débiteurs principaux des effets,
du bénéficiaire de l'escompte et des autres coobligés, tous les droits attachés aux
titres qu'il a escomptés.
Egalement, à l'égard de M. Chouaib, elle disposera d’un droit, de
remboursement des sommes mises à la disposition de celui-ci augmenté des
intérêts et commissions. En outre, la banque peut faire valoir sa créance et
procéder à une contrepassation de l'effet notamment par l’inscription du montant
de l'effet au débit du compte de M. Chouaib en sa qualité de remettant.

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