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TER DE L3 de Psychologie Sociale

L’effet du sexe sur les jugements de responsabilité, les


décisions de justice, et les motivations à punir dans le
cadre des violences conjugales

TOSTAIN Manuel, Professeur de psychologie sociale

KRISTEN Lucie 22003857


LEMAGNEN Lisa 22005464
PADRA Angelina 22007961

Année 2022-2023

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Remerciements

Nous remercions tout d’abord nos encadrants Manuel Tostain et Sacha Azoulay pour
leur guidance, leur disponibilité et leurs précieux conseils tout au long de ce travail d’études et
de recherches.

Nous remercions également tous les participant.e.s ayant pris le temps de répondre à
notre questionnaire.

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SOMMAIRE

1. Introduction théorique…………….…….….. 5-10

2. Problématique………………………………. 10-11

3. Méthode....................................................... 11-15

4. Résultats....................................................... 15-18

5. Discussion..................................................... 19-20

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Résumé :

L’objectif de cette étude est d’explorer le lien entre différents aspects : l’attribution de
responsabilité, les décisions de justice ainsi que les motivation à punir et l’effet du sexe sur ces
dernières dans le cadre des violences conjugales. Pour cela, nous avons présenté, à des
participants sollicités via les réseaux sociaux, une vignette représentant une affaire fictive de
violences conjugales commises par un homme sur sa conjointe, suivie d’un questionnaire sur le
jugement pénal (verdict, sanctions et logiques pénales) et les évolutions sociétales
(représentations des violences). Les résultats mettent en évidence : 1) qu’il y a un effet du sexe
sur l’attribution d’intention ; 2) que le sexe du juré impacte la prise de décision juridique ; 3)
que l’engagement dans la lutte contre les violences conjugales influence les motivations à punir
; 4) que l’engagement dans la lutte influence la perception du degré de gravité de l’acte.

Mots-clés : violences conjugales ; sexe ; décisions de justice ; motivation à punir ;


responsabilité.

Abstract:

The goal of this study is to explore the link between different elements: the attribution of
responsibility, the legal decisions as well as the motivations to punish and the effect of gender on
the latter in the context of domestic violence. To do so, we presented a vignette representing a
fictitious case of conjugal violence committed by a man against his wife to participants solicited
via social networks, followed by a questionnaire on the criminal judgment (verdict, sanctions and
penal logic) and societal developments (representations of violence). The results show that: 1)
there is an effect of gender on the attribution of intent; 2) the gender of the juror has an impact
on legal decision making; 3) commitment to the fight against domestic violence influences the
motivation to punish; 4) commitment to the fight influences the perception of the seriousness of
the act.

Key words : Intimate Partner Violence ; gender ; legal decision making ; motivation to punish ;
responsibility.

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1. Introduction

Nous sommes tous concernés par la justice pénale. En effet, tout citoyen âgé d’au moins
vingt-trois ans et inscrit sur les listes électorales françaises peut être appelé à être juré d’assises.
Le juré est désigné, par tirage au sort, pour siéger en cour d’assises et participer au procès de
personnes accusées de crime. Le juré participe aux délibérations, et vote à deux reprises : quant à
la culpabilité de l’accusé, puis quant à la peine qu’il souhaite attribuer. Répondre de cette
fonction est un devoir : ne pas se présenter à une audience à laquelle un individu est convoqué
en tant que juré le rend passible d’une amende de 3750€ (Ministère de l’intérieur, 2021).

Les jurés sont considérés comme des juges à part entière, au même titre que les
magistrats, dont le métier est de rendre justice. Ainsi, le juré a un rôle non négligeable dans
l’attribution de responsabilité et de peine envers l’accusé.

Le juré se doit d’être impartial : ses opinions personnelles et ses valeurs ne devraient pas
interférer avec son jugement. Malheureusement, des biais, notamment liés au genre, existent
dans de nombreuses situations, et la justice pénale n’y échappe probablement pas. Cette étude a
donc pour objectif d’observer ce potentiel effet chez les jurés, dans le cadre des violences
conjugales.

Les violences conjugales, ou Intimate Partner Violence (IPV), se caractérisent


généralement par le contrôle, la domination, la coercition et l'isolement d'un ou des deux
membres d'une relation intime, créant en fin de compte un déséquilibre de pouvoir entre les
partenaires (Jackson, 2007). Les violences conjugales englobent l’ensemble des violences,
c’est-à-dire les violences physiques, sexuelles et sexistes, psychologiques, économiques, le
stalking, le harcèlement…

Dans le cadre des violences conjugales, il existe plusieurs mesures pour la protection des
victimes. Suite au Grenelle sur les violences conjugales de 2019, il y a eu un développement des
mesures. On peut noter les ordonnances de protection, le Téléphone Grave Danger, le retrait de
l’autorité parentale aux auteurs, le bracelet Anti-rapprochement (BAR), ou encore la garantie
VISALE. Il existe aussi des peines complémentaires à la prison telles que le retrait de l’autorité
parentale, le retrait du droit de vote, des obligations de soins, des stages de sensibilisation et de
citoyenneté….

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Johnson (1995, 2011) a développé une typologie de la violence conjugale décrivant trois
discours distincts : le discours féministe, le discours masculiniste et le discours sur la violence
“familiale”. Le discours féministe considère la violence conjugale comme une oppression
patriarcale et comme un exercice de contrôle des femmes résultant du pouvoir et de la
domination masculine. Ce discours voit les violences conjugales comme une manifestation de
l’oppression patriarcale (Parent et Coderre, 2004). Le discours masculiniste est un
contre-mouvement au point de vue féministe. Il accuse les groupes féministes de “gonfler” les
taux de violences exercées par les hommes à l’égard des femmes. Ce discours dénonce le silence
entourant la violence faite par les femmes sur les hommes et la victimisation des hommes
(Romito, 2006 ; Brossard, 2008). Selon Dallaire (2001), les injustices, les fausses allégations de
femmes à l’égard d’hommes, et les violences de femmes faites aux hommes pourraient expliquer
pourquoi des hommes commettent des gestes de violence sur leurs conjointes. Enfin, le discours
sur la violence “familiale” voit la violence comme le résultat de l’exacerbation de conflits entre les
conjoints (Damant et Guay, 2005). Elle serait perpétrée aussi bien par les femmes que par les
hommes (Strauss, 2011).

Les théories de l'attribution sont des théories psychologiques qui cherchent à expliquer
comment les individus attribuent des causes à des événements ou à des comportements. Elles
peuvent être divisées en deux grandes catégories : les théories de l'attribution interne et les
théories de l'attribution externe (Kelley, 1967). Elles repèrent les éléments déterminant nos
explications et leurs conséquences sur nos comportements. Les attributions servent à
comprendre et simplifier le monde environnant.

Dans son modèle de la covariation, Kelley (1967) identifie 3 causes à l’origine d’un
comportement. Il évalue le consensus, la consistance et la distinctivité du comportement.
L’évaluation du consensus est le fait que le sujet s’ajuste aux autres pour ne pas les dépasser ou
être dépassé par eux (Moscovici et Doise, 1992). La consistance d’un comportement est la
répétition d’un même type de réponse dans le comportement d’un sujet ou d’un groupe
(Moscovici, 1996). La distinctivité correspond à la spécificité de l’effet du stimulus (Girandola,
Demarque et Lo Monaco, 2019).

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La responsabilité “fait référence aux facteurs intentionnels au sein des facteurs internes”
(Gosling, 2009). On cherche à trouver une responsabilité aux crimes et délits pour leur
appliquer une sanction (Fauconnet, 1928). Selon Fauconnet (1928), cette punition
compenserait les crimes.

Moscovici (1983) différencie deux causalités. L’imputation est une recherche de


responsabilité. Elle est une causalité primaire, spontanée et non réfléchie. L'imputation
recherche des intentions cachées lors de la perception d’un contraste entre un comportement
“normal” et un comportement “anormal”. L’attribution, que Moscovici (1983) qualifie de
causalité secondaire, est apprise au cours de l'éducation. Elle cherche à étudier les
phénomènes de manière objective et impartiale.

L’attribution de responsabilité a lieu quand le sujet responsable doit rendre compte de


quelque chose devant quelqu’un (Fincham et Jaspars ,1980). La personne responsable l’est car
elle est accusée de quelque chose et doit repousser ces accusations qui pourraient mener à une
sanction si elles s'avèrent vraies. Fincham et Jaspars (1980) distinguent le raisonnement
quotidien dans l’attribution de responsabilité du raisonnement juridique. Selon la démarche
légale, on considère la cause et l’intention de l’acte établi, pour ensuite accuser, et enfin punir.
Selon nos explications quotidiennes, on prend en compte la punition, puis les accusations et
enfin les causes et intentions potentielles de l’acte. Dans les deux cas, il s’agit de mettre en lien
le comportement déviant avec l’intention du coupable.

Si tout le monde avait agi de la même manière dans une situation donnée, alors la
personne ayant commis l’acte ne serait pas considérée comme coupable (Hamilton, 1980). Si la
personne ayant commis l’acte aurait pu agir autrement, elle serait considérée comme
responsable. Cependant, la responsabilité dépend aussi de la position sociale et de ses normes
(Fincham et Jaspars, 1980). Ces auteurs se basent sur les travaux de Heider (1958) qui distingue
5 niveaux de responsabilité. Le premier niveau est le plus exigeant. Selon lui, une personne est
responsable de chaque événement qui lui est relié de près ou de loin. Selon le deuxième
niveau, une personne est responsable de tout événement même si ce n’était pas prévu. Selon le
troisième niveau, une personne est considérée comme responsable de tout événement dont
elle est la cause, même si elle n’en avait pas l’intention, mais qu’elle aurait pu être évitée. Selon

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le quatrième niveau, une personne est considérée comme responsable d’un événement car elle
en avait l’intention. Selon le cinquième et dernier niveau, une personne n’est pas entièrement
considérée comme coupable car la cause de l’événement est externe. Selon Fincham et Jaspars
(1980), les niveaux de responsabilité de Heider (1958) ne sont pas les mêmes selon la position
sociale d’un individu.

L’attribution de punition découle de l’attribution de responsabilité et de la motivation à


punir un individu. Le but de la punition est de remplir un objectif (Van de Kerchove, 2005, cité
par Tostain, 2007), pouvant varier en fonction de certains critères.

“Des éléments sociaux, cognitifs, affectifs et motivationnels peuvent concourir à la


punition” (Fischer, 2003, cité par Tostain, 2007). Des paramètres entrent en compte lors de
l’attribution de punition, tels que la gravité de l’infraction pénale, les caractéristiques de
l’auteur de l’infraction pénale, les émotions éprouvées à l’égard de l’auteur et de la victime et
les motivations à punir des individus. Afin d’établir le niveau de responsabilité nécessaire à
l’attribution de la punition et à sa sévérité, les individus considèrent certains critères : des
informations sur des caractéristiques légales de l’infraction, le caractère intentionnel de l’acte,
le statut ou non de récidiviste de l’auteur, et l’importance du mal commis (Tostain, 2007).

Il existe quatres philosophies pénales permettant de justifier la punition : la philosophie


rétributive, la dissuasive ou préventive, la réhabilitative et la compensative (Tostain, 2007).
Dans la punition rétributive, plus l’auteur est jugé responsable, plus la sévérité de la sanction
augmente (Hegel, 1821 ; Kant, 1796 cité par Tostain, 2007). La punition dissuasive a pour but de
dissuader les individus de commettre l’acte ou de récidiver (Beccaria, 1764 ; Bentham, 1789 cité
par Tostain 2007). La punition réhabilitative a pour but de réintégrer l’individu dans la société
après qu’il ait réfléchi à son acte (Saleilles, 1898 ; Tocqueville, 1833 cité par Tostain 2007). Enfin,
la punition compensative, à travers l’empathie pour les victimes, vise à compenser les
souffrances qu’ont subi les victimes (Garapon et Salas, 1996 cité par Tostain 2007).

La question des différences de jugement et d’attribution de sanctions envers des accusés


de sexe différents a déjà été étudiée, montrant une certaine clémence dans l’attribution de

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sanctions envers les femmes (Mary, 1996), et des sanctions plus sévères attribuées aux
hommes, même quand le crime commis est identique (Henning et Feder, 2004; Hodell, 2014).
Dans cette étude, nous nous intéressons davantage aux différences de traitement judiciaire
selon le sexe du juré. En France, Soubiran et Leonard (2011) ont réalisé une étude sur des
magistrats dans le jugement de prévenus en comparution immédiate. Ils ont démontré que,
même si de prime abord les juges prononcent des peines similaires indépendamment de leur
sexe, des différences résident dans la durée des peines attribuées. En effet, les femmes juges
prononcent des peines de prison plus longues que les hommes (Soubiran et Leonard, 2011). Les
auteurs ont montré que des différences sont aussi observables dans la quantité de peines
prononcées, variant selon le type d’infraction considérée. Dans les affaires d’atteinte aux biens,
les hommes juges prononcent plus fréquemment des peines de prison que les femmes, en
comparaison aux autres types d’affaires (Soubiran et Leonard, 2011). Au regard d’une autre
étude, il a été constaté que les juges femmes ont tendance à être plus indulgentes que les juges
hommes envers les victimes dans le cadre d’affaires de discrimination et de harcèlement sexuel
(Peresie, 2005).

Il a été démontré qu’en interaction avec le sexe des victimes, on observe des différences
de traitement judiciaire selon le sexe des juges. Dans le cas d’affaires de violences commises à
l’encontre de femmes, les juges de sexe féminin attribuent deux fois plus souvent des peines de
prison ferme de plus de 6 mois que les juges de sexe masculin (Soubiran et Leonard, 2011). A
l’inverse, ce sont les juges hommes qui attribuent des peines plus longues lorsque la victime est
un homme, en comparaison aux juges femmes (Soubiran et Leonard, 2011). Une autre étude a
montré que des femmes en tant que jurées fictives sont plus punitives que les hommes dans le
cas d’affaires de violences conjugales (Kern, Libkuman et Temple, 2007; Maeder, Mossiere et
Cheung, 2012 ; Seelau, Seelau et Poorman, 2003, cités par Stanziani, 2018). On observe donc
très clairement un biais de favoritisme endogroupe, tant chez les hommes que chez les femmes,
définit par la « tendance qu’ont les individus à évaluer plus favorablement les membres de leur
propre groupe par rapport aux membres des groupes auxquels ils n’appartiennent pas »
(Sénémeaud et al., 2011).

Bien que les violences conjugales concernent les deux sexes, on ne peut pas nier leur
caractère genré. Entre 2011 à 2018, 295 000 personnes par an en ont été victimes en France
métropolitaine, et 72% étaient des femmes (INSEE, 2022). De ce fait, les femmes étant plus

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concernées que les hommes, elles s’identifient davantage aux victimes de violences. Elles sont
alors plus compatissantes que les hommes quant aux difficultés vécues par les femmes, et
notamment celles victimes de violences conjugales (Terrance, Matheson, 2003; Terrance,
Plumm et Little, 2008, cités par Stanziani, 2018). Cette forte identification aux victimes pourrait
alors être une des sources des inégalités de traitement judiciaire entre juges hommes et
femmes, particulièrement des peines plus sévères de la part des femmes, dans le cadre
d’affaires de violences conjugales.

En ce qui concerne l’attribution de responsabilité et de culpabilité, les femmes attribuent


une plus grande part de responsabilité à l’accusé. A l’inverse, les hommes attribuent une plus
grande part de culpabilité à la victime (Stanziani, 2018).

2. Problématique

Nous avons vu que la différence de genre influence l’attribution des sanctions et leur
sévérité. On observe que les paramètres qui entrent en compte dans l’attribution de sanctions
sont soumis à la perception de la situation en fonction du sexe du sujet. Les violences
conjugales sont marquées par leur caractère genré et un déséquilibre entre partenaires , ce qui
engendre une perception divergente de l’acte. La perception des violences conjugales va être
influencée par la logique du sujet (féministe/masculiniste/familiale) (Johnson, 1995, 2011), par
les explications que l’on se fait de la situation, par les attributions faites sur l’accusé, la victime,
et le contexte, et l’attribution de leur responsabilité. En fonction de la perception des éléments
de la situation, la motivation à punir s’en trouvera différente.

Notre analyse a une visée confirmatoire et exploratoire. Dans un premier temps, elle
cherche à mettre en évidence un effet du sexe sur l’attribution de sanction. Notre étude dérive
notamment de l’étude de Stanziani (2018), qui démontre un effet du genre sur l’attribution de
sanctions. Nous cherchons à le démontrer en France. De plus, nous analyserons les logiques
pénales ainsi que l’application de mesures complémentaires en fonction du sexe. L’objectif de la
recherche est de montrer un effet du sexe sur l’attribution de sanction et leur sévérité, en
prenant en compte l’attribution de responsabilité et les philosophies pénales, afin de démontrer

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l’influence du sexe du sujet en tant que juré dans la décision pénale. Nous supposons l'existence
d’un lien entre les motivations à punir et les sanctions attribuées.

Hypothèse théorique : Nous nous attendons à ce que les femmes soient plus sévères
que les hommes dans l’attribution des sanctions dans le cadre des violences conjugales.

Hypothèses principales:

1. Relatives à l’attribution de responsabilité : Hypothèse A : Nous nous attendons à


ce que les femmes attribuent davantage de responsabilité à l’accusé que les hommes, et donc
vont elles vont davantage reconnaître l’accusé comme coupable. Hypothèse B : Les hommes
vont davantage attribuer de responsabilité à la victime que les femmes.
2. Relatives aux décisions de justice : Hypothèse A : Les femmes vont considérer
une peine d’emprisonnement ferme à l’égard de l’accusé plus nécessaire que les hommes.
Hypothèse B : Les femmes vont attribuer des peines d’emprisonnement à l’accusé plus longues
ainsi que des amendes plus élevées.
3. Relatives aux motivations à punir : Hypothèse A : Les femmes auront plus
tendance à donner des punitions compensatives, rétributives et dissuasives. Hypothèse B : Les
hommes auront plus tendance à avoir des motivations réhabilitatives.

Hypothèses exploratoires : Hypothèse A : Nous nous attendons à ce que les sujets ayant
déjà eu une expérience avec les violences conjugales, que ce soit subi ou que la personne ait
connu une victime, aient tendance à être plus sévères dans l’attribution de sanctions.
Hypothèse B : Les sujets qui sont engagés dans la lutte contre les violences conjugales auront
tendance à être plus sévères dans l’attribution de sanctions.

3. Méthode

3. 1 – Participants

L’étude compte 182 participants. Leur âge moyen est de 25.4 ans, et l’écart-type de 11.9.
L’échantillon est composé de 129 femmes, dont 2 qui n’ont pas renseigné leur âge. Elles ont un

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âge moyen de 25 ans, avec un écart-type de 12.5. Pour ce qui est des hommes, ils sont 53, d’un
âge moyen de 26.5 ans, avec un écart-type de 10.5.

Parmi les sujets, on trouve 5 artisans/commerçants/chefs d’entreprise, 12 cadres/


professionnels intellectuels supérieurs, 17 employés, 132 étudiants, 1 fonctionnaire, 1 métier
paramédical, 1 ouvrier, 4 professions intermédiaires, 4 sujets au chômage, 4 retraités, et un
sujet en catégorie « autre ».

3. 2 – Matériels

Les sujets ont été sélectionnés via la diffusion d’un questionnaire sur les réseaux sociaux
(réalisé par Sacha Azoulay), et par mail au sein de l’UFR de Psychologie et de Droit de
l’Université de Caen Normandie. Initialement, la participation à l’étude devait être limitée aux
individus d’au moins 23 ans, dans le but de garder une validité écologique maximale. A cause
d’un nombre insuffisant de participants, nous avons été contraints d’étendre l’étude à tout
individu de 18 ans ou plus.

Le matériel employé était constitué d’un questionnaire réalisé par Sacha Azoulay dans le
cadre de sa thèse de psychologie sociale au sein du Centre de Recherches en Risques et
Vulnérabilités (Université de Caen Normandie) s’intéressant à la perception des violences
conjugales et des évolutions sociétales (voir annexes). Étant donné que notre sujet ne porte pas
exactement sur ce même sujet, nous n’avons utilisé qu’une partie des variables évaluées dans le
questionnaire de Monsieur Azoulay.

Le questionnaire était constitué d’une vignette qui représente une situation de violences
conjugales. L’agresseur est un homme et la victime est une femme. La vignette est suivie de
questions qui évaluent la perception de la situation en fonction du sexe. La vignette décrit en
détails l’ ”Affaire Dubois”. Une affaire fictive de violences conjugales dans laquelle l’homme
agresse sa conjointe. La défense et la partie civile sont indiquées, ainsi que des éléments
concernant l’accusé et sa relation avec la victime. Les faits sont précisés : les principaux
éléments d’expertise (concernant Mr Dubois et sa victime), les chefs d’accusation et le fait que
Mr Dubois plaide non-coupable (en plaidant la légitime défense sans contester les faits). Une
précision sur la notion du port d'armes est donnée, selon le code de procédure pénale.

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Après avoir lu la vignette, les sujets ont répondu aux 110 questions. La majeure partie
des réponses de la première partie était évaluée au moyen d’échelles de Likert allant de 1 (pas
du tout) à 7 (énormément, totalement ou extrêmement). D’autres étaient simplement des
réponses “oui” / “non”. La première partie porte sur le jugement après la lecture de la vignette,
donc sur la gravité perçue; la responsabilité de l’accusé (suivant les modes d’attribution); la part
de responsabilité de l’accusé et de la victime; la prise en compte de circonstances
atténuantes/aggravantes; le risque de récidive de l’accusé; le verdict de culpabilité; la sanction;
la peine; les logiques pénales et la perception des violences faites aux hommes et aux femmes,
dans les couples hétéro- et homosexuels. Dans la deuxième partie sont mesurées les
représentations des sujets grâce à l’échelle d'adhésion aux mythes sur les violences conjugales
(DVMAS), l’échelle de sexisme ambivalent envers les femmes (ASI), l’échelle de sexisme
ambivalent envers les hommes (AMI) et les attitudes envers les lesbiennes et gays (ATLGS).
Dans la dernière partie sont récoltées les variables socio-démographiques.

3. 3 – Procédure

3. 3. 1 – Hypothèses opérationnelles

Variable indépendante : La VD qui nous intéresse pour nos hypothèses opérationnelles est le
sexe du questionné, une variable intra-sujet donc. Celle-ci a été récoltée dans la dernière partie
du questionnaire grâce à la question dans laquelle les sujets indiquent leur sexe (“Homme” ou
“Femme”).

Variables dépendantes : Les VDs employées afin de tester nos hypothèses opérationnelles ont
été récoltées grâce aux questions posées dans la première partie du questionnaire. Pour les
hypothèses portant sur l’effet du sexe sur l’attribution des responsabilités ont été relevé (en %)
la part de responsabilité de l’accusé et de la victime (en terme de faute), ainsi que le verdict de
culpabilité (“oui” ou “non”) relevé dans la section “Verdict” de la permère partie du
questionnaire. Pour les hypothèses portant sur l’effet du sexe sur les décisions de justice ont été
relevé la nécessité perçue de la peine de prison (au moyen d’une échelle de Likert), ainsi que le
montant de peine ferme considéré (quantum de 0 à 15 ans) et le montant considéré de
l’amende (quantum de 0 à 15 000 €). Quant aux hypothèses portant sur l’effet du sexe sur la

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motivation à punir, ont été relevé les logiques pénales des sujets (au moyen d’une échelle de
Likert) : compensative, rétributive, dissuasive et rétributive.

3. 3. 2 - Hypothèses exploratoires

Variables indépendantes (VI) : La VI qui nous intéresse pour les hypothèses exploratoires est le
rapport du sujet aux violences conjugales, une variable intra-sujets également. Pour
l’Hypothèse A, on s’intéresse au fait que oui ou non le participant ait été au contact des
auteur.e.s et/ou victimes de violences, ait été témoin de violences, ou bien les ait subi ou
perpétré lui-même. Pour l’Hypothèse B, on s’intéresse à l’engagement ou non de la personne
dans des actions de lutte contre les VSS (Violences Sexistes et Sexuelles). Ces données ont été
recueillies dans la dernière partie du questionnaire où les participants ont coché “oui” ou
“non”. En plus des analyses réalisées en fonction des hypothèses émises, nous avons jugé
nécessaire de réaliser des analyses complémentaires. Pour ceci, nous nous sommes intéressé
au sexe de participant relevé dans la dernière partie du questionnaire grâce à la question dans
laquelle les sujets indiquent leur sexe (“Homme” ou “Femme”).

Variables dépendantes (VD) : Les VDs employées pour les hypothèses exploratoires sont les
mêmes aussi bien pour l’Hypothèse A que pour l’Hypothèse B : le montant de peine ferme
considéré (quantum de 0 à 15 ans), ainsi que le montant d’amende considéré (quantum de 0 à
15 000 €). Ces données ont été récoltées dans la section “Sanction” de la première partie du
questionnaire. Pour les analyses complémentaires, nous nous sommes intéressés à plusieurs
nouveaux éléments : la gravité perçue par les sujets des violences commises par les Hommes
sur les Femmes et inversement, ainsi que de la fréquence des violences commises par les
Femmes sur les Hommes (au moyen d’échelles de Likert) recueillis dans la seconde partie du
questionnaire ; l’engagement ou non du sujet dans des actions de lutte contre les VSS recueilli
dans la dernière partie du questionnaire où les participants ont coché “oui” ou “non” ; le degré
perçu de gravité des faits reprochés à l’accusé (au moyen d’une échelle de Likert) dans la
première partie du questionnaire ; les logiques pénales des sujets (au moyen d’une échelle de
Likert) : compensative, rétributive, dissuasive et rétributive.

3. 4 – Analyse(s) statistique(s) prévue(s)

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Afin de réaliser les analyses statistiques nécessaires pour tester nos hypothèses
opérationnelles et exploratoires, nous avons réalisé des ANOVAs avec contraste lorsque les
données étaient des Variables Dépendantes numériques combinées à des Valeurs
Indépendantes catégorielles. Lorsque les données étaient des variables Dépendantes et des
variables Indépendantes catégorielles, nous avons réalisé des Régressions Logistiques avec
Khi2.

4. Résultats

L’ensemble des données récoltées a été traité sur le logiciel Jamovi. Pour tous nos tests
statistiques, nous avons utilisé un seuil alpha de .05.

- Effet du sexe sur l’attribution de responsabilité :

Une ANOVA n’a pas montré de différence significative entre les hommes (m=73.7, s=18.4) et les
femmes (m=73.9, s=14.9) dans la responsabilité attribuée à l’accusé, p= .924. Pour ce qui est de
la responsabilité attribuée à la victime, l’ANOVA ne montre pas non plus de différence
significative entre les hommes (m=30.3, s=20.2) et les femmes (m=29.6, s=19), p= .820.

Une régression logistique avec test du Khi² n’a pas montré de différence significative entre les
hommes (m=0.925, s=0.267) et les femmes (m=0.953, s=0.211) dans l’attribution d’un verdict
en faveur de la culpabilité de l’accusé, p= .436.

Une ANOVA montre un effet significatif du sexe sur l’attribution d’intention à l’accusé,
F(1,180)=8.09, p= .005, avec une petite taille d’effet, η2=0.043. Un contraste de Helmert montre
que les femmes (m=4.93, s=1.57) attribuent davantage d’intention à l’accusé que les hommes
(m=4.11, s=2.16), t(180)=2.84, p= .005.

Une ANOVA montre aussi un effet significatif du sexe sur le jugement de risque de récidive,
F(1,180)=4.38, p= .038, avec une petite taille d’effet, η2=0.024. Un contraste de Helmert montre
que les femmes (m=51.5, s=30.6) jugent l’accusé comme plus à risque de récidiver que les
hommes (m=40.9, s=32.3), t(180)=2.09, p= .038.

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- Effet du sexe sur les décisions de justice

Concernant le fait de considérer une peine d’emprisonnement nécessaire à l’égard de l’accusé,


l’ANOVA réalisée ne montre pas de différence significative entre les hommes (m=4.20, s=1.91)
et les femmes (m=4.30, s=1.80), p= .755. Pour ce qui est de la peine d’emprisonnement ferme
prononcée, l’ANOVA révèle un effet marginal du sexe, F(1,170)=0.193, p= .066, avec une petite
taille d’effet, η2=0.001. Un contraste de Helmert montre que les femmes (m=5.48, s=4.52)
attribuent des peines d’emprisonnement plus longues que les hommes (m=4.10, s=4.19),
t(170)=1.85, p= .066.

Pour ce qui est des amendes prononcées, l’ANOVA montre un effet significatif du sexe sur le
montant attribué, F(1,170)=5.74, p= .018, et une petite taille d’effet, η2=0.033. Un contraste de
Helmert montre que les femmes (m=76659, s=75000) attribuent des amendes d’un montant
plus élevé que les hommes (m=54011, s=52358), t(170)=2.40, p= .018.

Enfin, une ANOVA montre un effet significatif du sexe des jurés sur la volonté d’aménagement
des peines, F(1,170)=6.63, p= .011, avec une petite taille d’effet, η2=0.038. Un contraste de
Helmert montre que les hommes (m=5.06, s=2.19) sont davantage en faveur d’un
aménagement de peine que les femmes (m=4.09, s=2.25), t(170)=-2.57, p= .011.

- Effet du sexe sur les motivations à punir :

Les ANOVAs réalisées ne montrent pas d’effet significatif du sexe du juré sur les motivations à
punir. On n’observe pas de différence significative entre les hommes (m=5.57, s=1.43) et les
femmes (m=5.85, s=1.28) dans l’utilisation de motivations compensatives, p= .208. Il n’y a pas
de différence significative entre les hommes (m=5.90, s=1.21) et les femmes (m=6.12, s=1.08)
pour ce qui est des motivations rétributives, p= .236. Il n’y a pas non plus de différence
significative entre les hommes (m=6.04, s=1.47) et les femmes (m=6.13, s=1.30) dans
l’utilisation de motivations dissuasives, p= .696. Enfin, il n’y a pas de différence significative
entre les hommes (m=5.90, s=1.72) et les femmes (m=6.10, s=1.18) pour les motivations
réhabilitatives, p= .384.

16
- Analyses exploratoires

En lien avec les représentations qu’ont les sujets sur les violences conjugales, une ANOVA
montre un effet marginal du sexe sur le niveau de gravité accordé aux violences commises par
des femmes sur leur conjoint, F(1,180)=3.67, p= .057, avec une petite taille d’effet, η2=0.020. Un
contraste de Helmert montre que les femmes (m=6.42, s=1.04) jugent ces violences plus graves
que les hommes (m=6.09, s=1.04), t(180)=1.91, p= .057. Pour ce qui est des violences commises
par des hommes sur leur conjointe, l’ANOVA montre un effet significatif du sexe, F(1,180)=12.1,
p< .001, avec une taille d’effet moyenne, η2=0.063. Un contraste de Helmert montre que les
femmes (m=6.68, s=0.586) considèrent ces violences comme plus graves que les hommes
(m=6.28, s=0.928), t(180)=3.48, p< .001.
De plus, une ANOVA montre un effet significatif du sexe sur le fait de considérer les violences
commises par les hommes sur leur conjointe comme plus ou moins fréquentes, F(1,180)=9.17,
p= .003, avec une petite taille d’effet, η2=0.048. Un contraste de Helmert montre que les
femmes (m=5.88, s=1.12) considèrent ces violences comme plus fréquentes que les hommes
(m=5.28, s=1.42), t(180)=3.03, p= .003.

En lien avec le rapport qu’entretiennent les sujets avec les violences conjugales, une ANOVA n’a
pas montré de différence significative entre les sujets ayant déjà été témoins ou victimes de
violences conjugales (m=5.20, s=4.54) et ceux qui ne l’ont jamais été (m=4.88, s=4.32) dans le
montant de la peine de prison ferme prononcé, p= .661, et idem pour celui de l’amende
attribuée (m=68665, s=55306 ; m=73316, s=59816), p= .614.
L’ANOVA ne montre pas non plus de différence significative entre les sujets qui ont déjà été au
contact de victimes de violences conjugales (m=5, s=4.23) et ceux qui ne l’ont pas été (m=5.10,
s=4.49) dans le montant de la peine de prison ferme prononcé, p= .933, et idem pour celui de
l’amende attribuée (m=72689, s=55735 ; m=69952, s=56977), p= .855.

En lien avec l’engagement dans des mouvements de lutte contre les violences conjugales, une
régression logistique montre que les femmes (cote engagés/non engagés = 0.45) sont
significativement plus engagées que les hommes (cote engagés/non engagés =0.15), p= .013.

Une ANOVA n’a pas montré de différence significative entre les sujets engagés (m=5.91, s=4.89)
et ceux qui ne le sont pas (m=4.78, s=4.27) dans le montant de la peine de prison ferme

17
prononcé, p= .137. En revanche, il y a un effet significatif de l’engagement sur le montant de
l’amende attribuée F(1,170)=4.67, p= .032, avec une petite taille d’effet, η2=0.027. Un contraste
de Helmert montre que les personnes engagées dans les mouvements de lutte contre les
violences conjugales (m=85277, s=58271) attribuent des amendes d’un montant plus élevé que
les personnes qui ne sont pas engagées (m=64540, s=55286), t(170)=-2.16, p=.032.

Pour ce qui est de l’effet de l’engagement sur les motivations à punir, les ANOVAs ne montrent
pas d’effet significatif pour les motivations dissuasive, p= .712, et réhabilitative, p= .714. En
revanche, l’ANOVA montre un effet marginal de cette variable sur l’utilisation de motivations
compensatives F(1,170)=3.64, p= .058, et une petite taille d’effet, η2=0.021. Un contraste de
Helmert est en faveur de l’utilisation de davantage de motivations compensatives chez les
personnes engagées (m=6.09, s=1.06) que chez les personnes non engagées (m=5.66, s=1.40),
t(170)=-1.91, p= .058. Enfin, on observe un effet significatif de l’engagement sur l’utilisation de
motivations rétributives, F(1,170)=4.88, p= .028, avec une petite taille d’effet, η2=0.028. Un
contraste de Helmert montre que les sujets engagés (m=6.36, s=0.895) utilisent davantage de
motivations rétributives que les personnes non engagées (m=5.94, s=1.17), t(170)=-2.21, p=
.028.

Enfin, on observe un effet de l’engagement sur les représentations qu’ont les sujets sur les
violences conjugales. Une ANOVA montre un effet significatif de l’engagement sur le degré de
gravité des faits reprochés à l’accusé, F(1,180)=6.08, p= .015, et une petite taille d’effet,
η2=0.033. Un contraste de Helmert montre que les personnes engagées (m=5.72, s=0.877)
considèrent les faits comme plus graves que les personnes non engagées (m=5.30, s=1.05),
t(180)=-2.46, p= .015. De plus, une ANOVA montre un effet marginal de l’engagement sur le fait
de considérer les violences commises par les hommes sur leur conjointe comme plus ou moins
fréquentes F(1,180)=3.53, p=0.062,et une petite taille d’effet, η2=0.019. Un contraste de
Helmert montre que les personnes engagées (m=6, s=1.12) considèrent ces violences comme
plus fréquentes que les personnes qui ne le sont pas (m=5.61, s=1.27), t(180)=-1.88, p= .062.

18
4. Discussion :

L’objectif principal de cette étude est de rendre compte des différences de perception
d’une situation de violence conjugale et des sanctions en conséquence, en fonction du sexe des
jurés.

L’objectif premier est d’examiner comment le sexe du sujet peut influencer l’attribution
de responsabilité et de culpabilité. Concernant nos résultats sur l’attribution de responsabilité
en fonction du sexe, on constate que malgré la différence non significative entre les sexes dans
l’attribution de responsabilité ou du verdict « coupable », on remarque une différence
significative dans l’attribution d’intention de l’accusé. On peut l’expliquer par le modèle de
Kelley (1967) : ici les femmes feraient une attribution sur les caractéristiques internes de
l'agresseur. (A l’inverse, les hommes favoriseraient une attribution sur des caractéristiques
externes, liées aux circonstances et au stimulus). Nous pouvons nous demander si l’absence de
reconnaissance de culpabilité ou de responsabilité est dû à la limite de représentativité de
l’échantillon.

L’objectif secondaire est de montrer comment le sexe du juré peut avoir une influence
sur la prise de décision juridique. Nos résultats ont également montré un effet significatif du
montant des amendes et un effet marginal concernant les peines d’emprisonnement allant tous
deux dans le sens d’une plus grande sévérité de la part des femmes. Cela pourrait être expliqué
par une plus grande empathie pour les victimes, par leur propre expérience ou par leur
identification à la victime. On peut penser que les résultats seraient plus probants avec une
puissance statistique supérieure.

De plus nous voulions étudier comment les motivations à punir sont influencées par le
sexe du juré. Concernant cette variable, l’absence d’effet du sexe ne permet aucune conclusion.
Il serait intéressant de questionner la représentation des peines et de la prison qu’ont les sujets,
ainsi que l’objectif et les enjeux de leur motivation à punir dans le contexte des violences
conjugales. Si les résultats principaux se sont avérés inférieurs à nos attentes, les résultats
secondaires étaient en revanche plus concluants. Effectivement, on constate des résultats
significatifs entre les motivations à punir et l’engagement dans la lutte contre les violences
conjugales. Il est important de noter qu’il y a plus de femmes engagées (40 femmes pour 7

19
hommes). On voit que les personnes engagées sont plus en faveur de punitions rétributives, et
avec un effet marginal, en faveur de punitions compensatives. Nous nous demandons si les
modestes résultats ne sont pas liés à une limite de représentativité. Nous pouvons penser que
cela est dû à la volonté de protéger les victimes et de reconnaître le statut de « victime ». Il
serait intéressant de questionner les représentations et la sensibilisation des personnes
engagées dans la lutte contre les violences conjugales face à des personnes qui ne le sont pas,
afin de voir l’impact de cet engagement dans les motivations à punir. De plus, on remarque que
les personnes engagées jugent la situation avec un degré de gravité supérieur, certainement dû
à une sensibilité plus importante et des représentations différentes face aux violences
conjugales.

Notre étude permet d’ouvrir sur différentes réflexions, notamment grâce à l’ampleur
des variables utilisables. Malgré cela, notre méthode comporte des limites. Effectivement, en ce
qui concerne la représentativité, l’échantillon est limité. Il compte en majorité des étudiants et
des femmes. De plus, la population a été en partie sollicitée sur les réseaux sociaux, donc
principalement dans notre cercle social. Il faut alors prendre en compte un effet d’influence
social, c’est-à-dire qu’une partie de notre entourage possède des valeurs similaires aux nôtres.
De plus, il existe un biais de confirmation : les personnes les plus sensibilisées aux violences
conjugales vont être plus enclines à répondre au questionnaire. Malgré le fait qu’il soit spécifié
que le questionnaire est anonyme, il est possible que les sujets se sentent jugés. Nous sommes
aussi exposés à un effet de désirabilité sociale : les sujets vont vouloir donner une image
d'eux-mêmes qui est socialement valorisée plutôt que de présenter leur propre comportement
ou leur avis réel. Ainsi il est possible que les sujets choisissent des réponses considérées comme
« saines », mais qui ne sont pas en accord avec leur avis réel.

Plusieurs points restent à explorer dans la perception différente des sexes dans le cadre
de situations judiciaires.

20
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de banalisation de la domination masculine, dans M. Blais et F. Dupuis-Déri (sous la dir.).
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22
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23
Annexes :

Valeur F de Taille
VD Sexe Moyenne Ecart-type
de p Fisher d’effet (η2)

Hommes 73.7 18.4


Responsabilité accusé .924
Femmes 73.9 14.9

Hommes 30.3 20.2


Responsabilité victime .820
Femmes 29.6 19

Hommes 0.925 0.267


Verdict violences .436
Femmes 0.953 0.211

Hommes 4.11 2.16


Intention accusé .005 8.09 0.043
Femmes 4.93 1.57

Hommes 40.9 32.3


Risque de récidive .038 4.38 0.024
Femmes 51.5 30.6

Hommes 4.2 1.91


Prison nécessaire .755
Femmes 4.3 1.8

Hommes 4.1 4.19


Peine prison ferme .066 0.193 0.001
Femmes 5.48 4.52

Hommes 54011 52358


Montant amende 0.18 5.74 0.033
Femmes 76659 75000

Hommes 5.06 2.19


Aménagement peine .011 6.63 0.038
Femmes 4.09 2.25

Hommes 5.57 1.43


Compensatives .208
Femmes 5.85 1.28

Hommes 5.90 1.21


Rétributives .236
Femmes 6.12 1.08

24
Hommes 6.04 1.47
Dissuasives .696
Femmes 6.13 1.3

Hommes 5.9 1.72


Réhabilitatives .384
Femmes 6.1 1.18

Hommes 6.09 1.04


Gravité violences FH .057 3.67 0.020
Femmes 6.42 1.04

Hommes 6.28 0.928


Gravité violences HF <.001 12.1 0.063
Femmes 6.68 0.586

Hommes 5.28 1.42


Fréquence violences HF .003 9.17 0.048
Femmes 5.88 1.12

Questionnaire :

Etude sur la perception des violences conjugales et des évolutions sociétales :

Pour les besoins de cette enquête, vous devez être âgé.e d’au moins 18 ans.

Cette étude menée dans le cadre de ma thèse en psychologie sociale au sein du Centre
de Recherches en Risques et Vulnérabilités (Université Caen Normandie) s’intéresse à la
perception des violences conjugales et des évolutions sociétales.

Dans le cadre de cette recherche, nous vous invitons d’abord à juger d’une affaire de
violence sur conjoint comme si vous étiez juré.e d’assises. Il vous sera donc demandé de statuer
sur la responsabilité, puis la culpabilité ou non de l’accusé, et le cas échéant, de déterminer la
peine qui vous semblerait la plus juste. Ensuite, nous vous inviterons à répondre à plusieurs
questions concernant votre perception des violences conjugales et des évolutions sociétales
autour des questions de genre et d’orientation sexuelle.

Sauf indication contraire, vous serez invité.e pour chaque proposition de réponse, à
cocher le chiffre qui correspond le mieux à votre opinion. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise
réponse, c’est votre avis qui nous intéresse, vous êtes donc invité.e à répondre à ce
questionnaire de la façon la plus sincère possible. Les données seront traitées de manière
strictement anonyme et confidentielle. Elles feront l’objet d’un traitement statistique global et
non d’un traitement individuel, et ne seront traitées qu’à des fins de recherches.

25
Pour échanger avec moi au sujet de cette étude, ou si vous souhaitez en connaître les
résultats, n’hésitez pas à me contacter à l’adresse suivante : sacha.azoulay@unicaen.fr

Si vous acceptez de participer à l’étude, nous vous invitons tout d’abord


à prendre connaissance du formulaire de consentement ci-dessous :

Promoteur : Centre d’Etudes et de Recherches en Risques et Vulnérabilités (CERREV), Maison de la


Recherche en Sciences Humaines, Université Caen Normandie (Esplanade de la paix – 14 000 Caen)

Investigateur : Sacha Azoulay – Doctorant en psychologie sociale

Engagement du participant : Accepter de participer à une étude sur la perception des violences
conjugales et des évolutions sociétales concernant les questions de genre et d’orientation sexuelle.

Information préalable sur la recherche : Une affaire de violence sur conjoint sera présentée, le contenu
qui suit peut donc être sensible et peut choquer certaines personnes.

Liberté des participants : Les participant.e.s sont libres d’accepter ou de refuser de participer à l’étude
et peuvent retirer leur consentement et leur participation à tout moment de l’étude sans justification et
sans encourir aucune responsabilité ni conséquence.

Information du / de la participant.e : Les participant.e.s ont la possibilité d’obtenir des informations


supplémentaires concernant cette étude et ses résultats auprès de l’investigateur principal.

Recueil et traitement de données : Les données seront étudiées de façon strictement anonyme et
confidentielle et ne feront l’objet que d’un traitement statistique global. Les résultats d'un grand nombre
de participants seront traités de façon simultanée, aucune étude individuelle des données ne sera
réalisée. Ces données seront uniquement traitées dans le cadre de recherches universitaires.

Déontologie et éthique : Les promoteurs et investigateurs principaux s'engagent à préserver


absolument la confidentialité et le secret professionnel pour toutes les informations concernant les
participant.e.s (Titre I, articles 1, 3, 5 et 6 et titre II, articles 3, 9, et 20 du Code de Déontologie des
Psychologues -France).

Je déclare accepter librement et de façon éclairée, de participer à l’étude intitulée


« Etude sur la perception des violences conjugales et des évolutions sociétales »

26
OUI / NON

Nous vous invitons tout d’abord à lire le compte-rendu suivant :

Affaire Dubois :

A la défense, l’accusé, Mr Dubois, âgé de 43 ans, actuellement gestionnaire administratif


en entreprise, comparaît libre devant le tribunal, assisté de deux avocats.

La partie civile est représentée par la victime, Mme Lemaître, l’ex-conjointe de l’accusé,
âgée de 41 ans, actuellement gestionnaire des ressources humaines dans une entreprise. Elle
est également assistée de deux avocats.

Les faits jugés sont les suivants : Dans la soirée du 27 avril 2019, aux alentours de 22 heures,
Mr Dubois appelle le 18 et indique que sa conjointe, Mme Lemaître, est inconsciente après une
chute survenue lors d’une dispute. Accompagnés des policiers, les pompiers se rendent à son
domicile situé au 7 rue des Colombes à Lyon. Dans le salon, Mme Lemaître est trouvée
inconsciente, le visage ensanglanté. Elle est immédiatement transférée aux urgences tandis que
Mr Dubois est placé en garde à vue, où il sera examiné par un médecin avant d’être entendu par
un officier de police judiciaire.

A la charge de Mr Dubois, Mme Lemaître présente des contusions sur la partie gauche
du visage, ainsi que les stigmates d’un traumatisme crânien. En garde à vue, l’accusé indique
avoir frappé sa conjointe au visage avec une tasse, puis qu’elle se serait cogné la tête sur la
table en tombant. La victime souffre depuis les faits, d’une perte de motricité caractérisée par
des troubles de la coordination des gestes, ainsi qu’une faiblesse musculaire.

À sa décharge, des marques pouvant évoquer une strangulation ont été constatées sur
le cou de Mr Dubois. Sa conjointe admet l’avoir saisi par le cou avant qu’il ne la frappe.

27
Mr Dubois est aujourd’hui jugé pour les chefs d’accusation suivants : Violence ayant entraîné
une mutilation ou infirmité permanente (art 222-9 ; CCP) avec la circonstance que la violence a
été commise sur sa conjointe, et ce avec l’usage d’une arme (art 222-10 ; CCP).

Mr Dubois plaide non-coupable, il plaide la légitime défense sans contester les faits.

Pour précisions sur la notion d’arme – Article 132 – 75 du code de procédure pénale

« Est une arme tout objet conçu pour tuer ou blesser.

Tout autre objet susceptible de présenter un danger pour les personnes est assimilé à une arme dès
lors qu'il est utilisé pour tuer, blesser ou menacer […] »

Concernant l’accusé et sa relation avec la victime

Mr Dubois est pacsé avec Mme Lemaître depuis 2007. Ils se sont rencontrés en 2005 par le
biais d’amis communs, puis ont emménagé ensemble après un an de relation. Ils sont parents
de deux enfants aujourd’hui âgés de 10 et 12 ans. Si aucun antécédent de violences au sein du
couple n’a été constaté, l’accusé et la victime rapportent l’existence de tensions régulières dans
leur couple. Les deux ex-conjoints s’accusent mutuellement de faire preuve d’égoïsme et
d’agressivité. Madame Lemaître et Mr Dubois se reprochent réciproquement une tendance à
hausser la voix et adresser des insultes lors d’accrochages, sans pour autant que l’un d’eux ne
commette de violences physiques.

Mr Dubois ne présente pas d’antécédents judiciaires, mais il a déjà fait l’objet d’un rappel à
la loi pour faits d’outrage lors d’une dispute avec son voisin. L’accusé ne se dit pas agressif, mais
admet qu’il peut s’emporter facilement en cas d’accrochage, ce que confirment ses proches,
amis et collègues témoignant à la barre.

28
Selon les experts psychologue et psychiatre, si l’accusé admet s’emporter facilement en cas
de tension, il ne présente pas pour autant de troubles impulsifs. Selon les mêmes experts,
l’accusé ne présente pas de risques prévisibles de récidive.

A l’issue de sa garde à vue, l’accusé a été placé sous contrôle judiciaire. Il devait se
présenter chaque semaine à la gendarmerie et informer le juge d’instruction de tout
changement de situation pouvant impacter les mesures de contrôle (changement d’adresse et /
ou de travail). Aussi, l’interdiction de contact avec son ex-conjointe a été prononcée. Les seuls
échanges autorisés concernent la garde des enfants et se font par le biais d’un ami commun.
Toutes les mesures de contrôle judiciaire ont été respectées à ce jour.

Sur les faits :

Selon la version de Mr Dubois, la dispute a éclaté du fait d’un désaccord concernant la


garde des enfants en vue de leur séparation qui allait avoir lieu le mois suivant. La dispute était
initialement verbale, sur fond de reproches, puis sa conjointe l’aurait poussé en le saisissant par
le cou après une insulte de sa part. Il l’aurait alors frappée sur le côté gauche de la tête avec une
tasse, puis elle aurait chuté sur le côté et se serait cogné l’arrière de la tête sur le rebord de la
table. Il aurait ensuite immédiatement appelé les secours.

Mme Lemaître rejoint Mr Dubois sur l’existence de la dispute, et reconnaît aussi l’avoir
poussé en l’attrapant par le cou. Elle mentionne, en plus de l’insulte, la présence d’un geste
menaçant, celui d’une main levée, qui lui aurait fait peur, ce pourquoi elle l’aurait poussé en le
saisissant au cou. Enfin, les versions des deux parties se rejoignent également quant au coup
porté au visage avec une tasse, suivi d’une chute.

Mr Dubois nie la présence du geste menaçant. Il admet avoir levé la main sous
l’énervement mais sans intention de menacer. Concernant le coup, il maintient avoir
uniquement eu l’intention de se défendre. Mme Lemaître pour sa part, sans contester non plus
ses gestes, maintient avoir agi par peur, seulement dans le but de se défendre.

L’éthylotest de Mr Dubois lors de sa garde à vue indique un taux d’alcoolémie de près


d’un gramme par litre de sang. L’accusé confirme avoir bu plusieurs verres au cours de la soirée

29
mais il maintient ne pas pour autant s’être trouvé ivre au moment des faits. Concernant
Madame Lemaître, l’examen médical ne relève pas de présence d’alcool.

Sur les principaux éléments d’expertise :

- Concernant Mr Dubois, le médecin l’ayant ausculté lors de sa garde à vue indique que les
lésions au cou sont compatibles avec le geste de Mme Lemaître tel qu’il a été décrit.

- Concernant Mme Lemaître :


o Le médecin l’ayant prise en charge aux urgences constate un hématome sur le
côté gauche du visage, qui serait compatible avec le coup porté par Mr
Dubois.
o La présence d’un traumatisme crânien a été confirmée par IRM, des
commotions cérébrales sont visibles sur la partie arrière de la tête. Il semble
cohérent de penser que les commotions sont liées à la chute contre la table
au regard de la zone du traumatisme crânien. Depuis sa chute, Mme
Lemaître présente une perte de motricité caractérisée par une faiblesse
musculaire et des difficultés dans la coordination des gestes. Selon l’expert,
ces troubles peuvent coïncider avec le traumatisme crânien.

Vous avez été tiré.e au sort en qualité de juré.e d’assises pour juger de la présente
affaire. Une fois que vous avez pris connaissance de cette affaire, vous serez invité.e à
statuer au regard des faits, sur la culpabilité ou non de l’accusé, puis le cas échéant, vous
aurez à déterminer la peine à prononcer à l’égard de l’accusé.

Partie 1 – Jugement pénal (Verdict, sanctions et logiques pénales)

Sur une échelle allant des infractions les moins graves aux infractions plus graves, quel est le niveau de
gravité des faits reprochés à l’accusé ?

30
1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


graves graves

La souffrance de la victime, au moment des faits, était :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


importante importante

Dans quelle mesure la victime est-elle traumatisée psychologiquement suite aux faits ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


traumatisée traumatisée

Dans quelle mesure ces faits handicapent la victime dans son quotidien ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout totalement

Dans quelle mesure l’accusé est-il à l’origine de la chute de la victime ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Totalement


en cause en
cause

La chute de la victime est

1 2 3 4 5 6 7

31
Pas du tout Totalement
accidentelle accidentelle

Dans quelle mesure l’accusé a-t-il agi par peur ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Totalement


d’accord
d’accord

Dans quelle mesure l’accusé était-il en pleine possession de ses capacités de discernement lors des faits ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Totalement

Dans quelle mesure l’alcool a-t-il pu jouer sur le comportement de l’accusé au moment des faits ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Totalement


d’accord d’accord

Selon vous, le fait que l’accusé ait consommé de l’alcool au moment des faits constitue :

Une circonstance atténuante Une circonstance aggravante

Dans quelle mesure l’accusé a-t-il eu l’intention de blesser la victime ?

1 2 3 4 5 6 7

32
Pas du tout Totalement

Par rapport aux faits, en imaginant que la responsabilité totale soit de 100%, quelle serait selon vous la
part de responsabilité (en termes de faute) :

- De l’accusé : _______

- De la victime : _______

Quel est le risque de récidive de l’accusé entre 0 et 100 % : ________________

Verdict :

1° Mr Dubois est-il coupable d’avoir commis des violences ayant entraîné une mutilation ou infirmité
permanente sur la personne de Madame Lemaître ?

OUI NON

2° Si Mr Dubois est reconnu coupable des faits indiqués à la question 1, les faits ont-ils été commis avec
la circonstance aggravante que la victime était la conjointe de Mr Dubois ?

OUI NON

3° Si Mr Dubois est reconnu coupable des faits indiqués à la question 1, les faits ont-ils été commis avec
usage d’une arme ?

OUI NON

Sur la sanction :

33
Si l’accusé est reconnu coupable de violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité
permanente, alors il encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

La peine prévue pour cette infraction peut monter à 15 ans d’emprisonnement si elle est
commise par le conjoint de la victime, et/ou avec usage ou menace d’une arme.

Si au moins l’une des deux circonstances énoncées aux question 2 et 3 a été retenue, alors la
peine maximale sera de 15 années d’emprisonnement.

Si l’accusé est reconnu coupable, alors il est accessible à une sanction pénale. Selon le principe
d’individualisation des peines, chaque peine est modulable dans les limites du code pénal.

Dans quelle mesure une peine d’emprisonnement ferme à l’égard de l’accusé semble nécessaire ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


nécessaire

Selon vous, quelle peine d’emprisonnement (en années) serait la plus juste ? ________

Si la peine ferme est inférieure ou égale à deux ans, dans quelle mesure serez-vous favorable à un
aménagement de peine sous forme de détention à domicile avec un bracelet électronique ?

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Totalement


favorable favorable

Pour les enfants de l’accusé, son incarcération peut représenter un coût psychologique (car ils ne
pourront pas voir leur père et celui-ci ne pourra pas s’occuper d’eux) :

1 2 3 4 5 6 7

34
Pas du tout Extrêmement
important important

A quel montant (en euros) l’amende mérite-t-elle d’être fixée : _____________

La peine principale (peine de prison) peut être assortie de peines complémentaires.

Parmi les différentes mesures ci-dessous, veuillez indiquer lesquelles vous semblent nécessaires :

- Aucune peine complémentaire

- Interdiction de détenir une arme (pour une durée de 15 ans maximum)

- Interdiction de séjour dans la ville de Lyon (pour une durée de 10 ans maximum).

- Interdiction de contact avec la victime

- Mise en place d’un bracelet anti-rapprochement

- Retrait de l’autorité parentale

- Retrait du droit d’éligibilité (10 ans max)

- Retrait du droit de vote (10 ans max)

- Obligation de se soumettre aux mesures de contrôle et de surveillance


(durée max de 10 ans pour délit ; 20 ans pour un crime)

- Obligation de suivre un stage

o De responsabilisation sur les violences conjugales et sexistes

o De citoyenneté

- Obligations de soins (médicaux et/ou psychologiques)

Pour chacune des propositions ci-dessous, indiquez dans quelle mesure elles correspondent
selon vous à l’objectif de la peine que vous avez définie à l’encontre du prévenu :

Sanctionner l’auteur pour les actes qu’il a commis

35
1 2 3 4 5 6 7

Ne correspond Correspond
pas du tout Totalement

Rendre justice à la victime pour le préjudice subi

1 2 3 4 5 6 7

Ne correspond Correspond
pas du tout Totalement

Assurer la protection de la victime et éviter que l’auteur ne fasse d’autres victimes

1 2 3 4 5 6 7

Ne correspond Correspond
pas du tout Totalement

Dissuader l’auteur de commettre de nouveaux actes

1 2 3 4 5 6 7

Ne correspond Correspond
pas du tout Totalement

Pour assurer une réflexion de la part de l’auteur sur ses actes, et favoriser sa réinsertion future

1 2 3 4 5 6 7

Ne correspond Correspond
pas du tout totalement

Partie 2 : Questions sur les évolutions sociétales

Représentations des violences

36
Pour les questions suivantes, le terme de violence englobera
les violences physiques et les violences psychologiques.

Les violences commises par des hommes sur leur conjointe sont :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


fréquentes fréquentes

Les violences commises par des femmes sur leur conjoint sont :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


fréquentes fréquentes

Les violences commises au sein des couples gays sont :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


fréquentes fréquentes

Les violences commises au sein des couples lesbiens sont :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


fréquentes fréquentes

Les violences commises par des hommes sur leur conjointe ont des conséquences :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


graves graves

37
Les violences commises par des femmes sur leur conjoint ont des conséquences :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


graves graves

Les violences commises au sein des couples gays ont des conséquences :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


graves graves

Les violences commises au sein des couples lesbiens ont des conséquences :

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Extrêmement


graves graves

DVMAS (LELAURAIN)

La violence conjugale affecte peu de gens

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Lorsqu’un un homme est violent, c’est qu’il a perdu son sang froid

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

38
Si une femme continue à vivre avec un homme qui la maltraite, c’est de sa faute si elle est à nouveau
maltraitée

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Rendre un homme jaloux, c’est chercher des ennuis

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Certaines femmes veulent inconsciemment que leurs conjoints les dominent

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Beaucoup de violences conjugales ont lieu parce que les femmes n’arrêtent pas de se disputer avec leurs
conjoints

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Si une femme n’est pas contente, elle n’a qu’à partir

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

39
La plupart des violences conjugales impliquent de la violence réciproque entre conjoints

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Les hommes violents perdent tellement le contrôle qu’ils ne savent pas ce qu’ils font

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Je regrette de le dire, mais si une femme reste avec un homme qui la maltraite, au fond elle mérite ce
qu’il lui arrive

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Il y a peu de cas de violences conjugales dans mon quartier

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Les femmes qui flirtent cherchent des ennuis

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

40
Les femmes peuvent éviter les violences si elles cessent de s’opposer de temps en temps

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Beaucoup de femmes souhaitent inconsciemment être contrôlées par leurs conjoints

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

La violence conjugale résulte d’une perte de contrôle momentanée

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

J’ai du mal à comprendre une femme maltraitée qui retourne sans cesse vers son partenaire

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Les femmes sont responsables de la plupart des violences conjugales

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

41
Si une femme retourne vers son partenaire violent, c’est lié à sa personnalité

1 2 3 4 5 6 7

Pas du tout Tout à fait


d’acccord d’accord

Sexisme ambivalent

Veuillez indiquer dans quelle mesure vous êtes d’accord ou pas d’accord avec chacune des
affirmations suivantes en utilisant la notation suivante :

(1) Pas du tout d’accord ; (2) Plutôt pas d’accord ; (3) Légèrement pas d’accord ; (4) Légèrement
d’accord ; (5) Plutôt d’accord ; (6) Tout à fait d’accord

AMI (DE BOSSCHER)

Dans un couple, même si tous les deux travaillent, c'est le rôle de la femme de prendre soin de son
homme à la maison.

1 2 3 4 5 6
Un homme sexuellement attiré par une femme est généralement prêt à tout pour coucher avec.

1 2 3 4 5 6

Les hommes sont moins susceptibles de perdre leur sang-froid que les femmes lors d’une situation
d’urgence.

1 2 3 4 5 6

Quand les hommes « aident » les femmes, ils tentent souvent de prouver qu’ils sont meilleurs qu’elles.

1 2 3 4 5 6

Toute femme a besoin d'un homme pour prendre soin d'elle.

1 2 3 4 5 6

42
Les hommes seraient perdus si les femmes n’étaient pas là pour les guider.

1 2 3 4 5 6

Une femme ne sera jamais vraiment comblée dans sa vie tant qu’elle ne sera pas dans une relation
sérieuse et durable avec un homme.

1 2 3 4 5 6

Les hommes se comportent comme des enfants lorsqu’ils sont malades.

1 2 3 4 5 6

Les hommes se battront toujours pour avoir un plus grand contrôle dans la société que les femmes.

1 2 3 4 5 6

Même les hommes qui prétendent être sensibles aux droits des femmes veulent en réalité une relation
traditionnelle à la maison, où la femme s'occupe de la plupart des tâches ménagères et des enfants.

1 2 3 4 5 6

Toute femme doit avoir un homme qu’elle adore.

1 2 3 4 5 6

Les hommes sont plus enclins à se mettre en danger pour protéger les autres.

1 2 3 4 5 6

Les hommes essaient généralement de dominer la conversation quand ils parlent avec des femmes.

1 2 3 4 5 6

La plupart des hommes se disent pour l'égalité femmes-hommes, mais ils ne supportent pas d’avoir une
femme comme égale.

1 2 3 4 5 6

Dans le fond, la plupart des hommes sont vraiment des enfants.

1 2 3 4 5 6

43
Les hommes sont plus disposés à prendre des risques que les femmes.

1 2 3 4 5 6

La plupart des hommes harcèlent sexuellement les femmes, ne serait-ce que subtilement, dès qu'ils sont
en position de pouvoir.

1 2 3 4 5 6

ASI (DARDENNE)

Quel que soit son niveau d’accomplissement, un homme n’est pas vraiment « complet » en tant que
personne s’il n’est pas aimé d’une femme

1 2 3 4 5 6

Sous l’apparence d’une politique d’égalité, beaucoup de femmes recherchent en fait des faveurs
spéciales, comme un recrutement en entreprise qui les favorise

1 2 3 4 5 6

Lors d’une catastrophe, les femmes doivent être sauvées avant les hommes.

1 2 3 4 5 6

La plupart des femmes interprètent des remarques ou des actes anodins comme étant sexistes.

1 2 3 4 5 6

Les femmes sont trop rapidement offensées.

1 2 3 4 5 6

Les gens ne sont pas vraiment heureux dans leur vie s’ils ne sont pas engagés dans une relation avec une
personne de l’autre sexe.

1 2 3 4 5 6

44
Les féministes veulent que les femmes aient plus de pouvoir que les hommes.

1 2 3 4 5 6

Beaucoup de femmes ont une espèce de pureté que la plupart des hommes n’ont pas.

1 2 3 4 5 6

Les femmes devraient être protégées et être aimées par les hommes.

1 2 3 4 5 6

En général, une femme n’apprécie pas à sa juste valeur ce qu’un homme fait pour elle.

1 2 3 4 5 6

Les femmes recherchent le pouvoir en ayant le contrôle sur les hommes.

1 2 3 4 5 6

Tout homme devrait avoir une femme qu’il adore.

1 2 3 4 5 6

Les hommes sont « incomplets » sans les femmes.

1 2 3 4 5 6

Les femmes exagèrent les problèmes qu’elles rencontrent au travail.

1 2 3 4 5 6

Quand une femme a réussi à faire en sorte qu’un homme s’engage envers elle, elle essaie souvent de le
tenir en laisse.

1 2 3 4 5 6

45
Quand les femmes perdent une compétition honnête contre un homme, elles se plaignent pourtant
d’être l’objet de discrimination.

1 2 3 4 5 6

Une femme parfaite doit être mise sur un piédestal par son compagnon.

1 2 3 4 5 6

Il y a beaucoup de femmes à qui cela plaît d’exciter les hommes en semblant sexuellement intéressées
pour ensuite refuser leurs avances.

1 2 3 4 5 6

Les femmes, comparées aux hommes, ont tendance à faire preuve d’un plus grand sens moral.

1 2 3 4 5 6

Les hommes devraient subvenir financièrement aux besoins des femmes, quitte à sacrifier leur propre
bien-être.

1 2 3 4 5 6

Les féministes ont des demandes tout à fait exagérées concernant les hommes.

1 2 3 4 5 6

Les femmes, comparées aux hommes, ont tendance à être plus cultivées et à avoir plus de bon-goût

1 2 3 4 5 6

ATLG (Mette, 2014)

Les femmes lesbiennes ne devraient pas être intégrées à notre société

46
1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

Il est normal que le mariage entre deux femmes soit autorisé

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

L’homosexualité féminine est une faute

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

L’homosexualité féminine n’est pas un problème pour notre société

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

Les femmes lesbiennes sont malades

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

Je pense que les hommes homosexuels sont repoussants

47
1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

L’homosexualité masculine est une perversion

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

L’homosexualité masculine est une forme naturelle de la sexualité

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

Les rapports sexuels entre deux hommes sont une erreur

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

L’homosexualité masculine est un style de vie différent mais acceptable

1 2 3 4 5

Pas du tout Tout à fait


d’accord d’accord

Enfin, pouvez-vous préciser quelques informations vous concernant :

48
1° Quel est votre sexe de naissance ?

- Homme

- Femme

2° A quel genre vous identifiez-vous ?

- Homme

- Femme

- Non-binaire

- Autre : _________

- Ne souhaite pas répondre

3° Comment définiriez-vous votre orientation sexuelle ?

- Hétérosexuel.le

- Homosexuel.le

- Bisexuel.le

- Autre : ____________

- Ne souhaite pas répondre

3° Quel est votre niveau de diplôme ?

- Aucun diplôme

- CAP/BEP

- Bac

- Licence

49
- Master

- Doctorat

- Autre (préciser) : ___________

4° Votre catégorie socio-professionnelle

- Agriculteurs exploitants

- Artisans, commerçants et chefs d’entreprise

- Cadres et professions intellectuelles supérieures

- Professions intermédiaires

- Employés

- Ouvriers

- Retraités

- En situation de chômage

- Étudiant

- Autre (préciser) :____________

Avez-vous vous-même, ou un.e proche déjà été confronté.e à une cour d’assises (en tant que
partie civile (victime) ou accusé.e) ?

OUI NON

Avez-vous déjà pris part à un procès en tant que juré d’assises ?

OUI NON

50
Avez-vous déjà assisté à un procès en cour d’assises ?

OUI NON

Vous arrive-t-il d’être en contact avec des professionnels du droit pénal (magistrats, avocats, …)
dans le cadre de votre activité professionnelle ?

OUI NON

Avez-vous déjà été témoin ou victime de violences conjugales, ou connu quelqu’un qui en était
victime ?

OUI NON

Êtes-vous au contact de victimes de violences conjugales dans votre activité professionnelle ?

OUI NON

Êtes-vous au contact d’auteur.e.s de violences conjugales dans votre activité professionnelle ?

OUI NON

Êtes-vous engagé.e dans des actions de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
(manifestation, conférences, actions de prévention/sensibilisation, aide aux victimes, …) ?

OUI NON

51
Retour sur l’étude :

Je vous remercie de votre participation, l’objectif de mes recherches est d’analyser


l’impact des perceptions et attitudes autour des questions de violences conjugales, de genre et
d’orientation sexuelle sur le jugement et la sanction pénale dans les affaires de violences
conjugales, selon le genre et l’orientation sexuelle des accusés et des victimes.

Ainsi, vous avez été invité.e à juger d’une affaire fictive de violence sur conjoint comme
si vous étiez juré.e d’assises, avant de répondre à plusieurs questions concernant votre
perception des violences conjugales, des relations femmes-hommes et des personnes
homosexuelles. L’étude à laquelle vous avez participé visait à tester le matériel utilisé (affaire
présentée et questionnaire associé) pour y intégrer d’éventuelles corrections et améliorations
avant de le diffuser par la suite à un plus grand nombre de participant.e.s, en faisant varier
cette fois-ci, le genre de l’accusé et de la victime. Les réponses feront l’objet d’un traitement
statistique pour tester la validité du questionnaire, ainsi que d’une étude dans le cadre d’un
Travail d'Études et de Recherche (TER) mené par des étudiantes en L3 de Psychologie.

En vous remerciant de nouveau pour votre participation qui est précieuse pour ces
recherches, je me tiens disponible si vous souhaitez échanger au sujet de mes recherches ou
avoir plus d’informations sur cette étude et ses résultats. N’hésitez pas à me contacter à
l’adresse suivante : sacha.azoulay@unicaen.fr

Pour finir, afin d’améliorer le questionnaire et d’y apporter d’éventuels ajustements,


votre retour sur l’étude nous intéresse :

Combien de temps vous a été nécessaire pour répondre à l’ensemble du questionnaire

52
Avez-vous ressenti certaines difficultés par rapport à la vignette qui vous a été présentée, ou
bien par rapport à certaines questions posées ? Si oui, précisez lesquelles ?

Commentaire libre
Avez-vous des remarques particulières sur l’affaire présentée,
le questionnaire ou de façon plus générale sur l’étude ?

53

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