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CNAM Département CCA – UE CFA 115

Partie I Chap 1 – Poly cours n°1


Département Comptabilité Contrôle Audit
CFA 115 : Comptabilité financière des sociétés

Première Partie : Comptabilité des sociétés


Chapitre 1 : L'apport en capital et
La constitution des sociétés

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Chapitre 1 : L’apport en capital et la constitution des Sociétés

Introduction
a- Les spécificités d’un contrat de société
b- Pourquoi vouloir créer une société ?
c- Comment financer un projet de création ?

I- L’apport en capital

A- La notion de capital
- Dette très particulière
- Garantie des créanciers
- Elargissement de la garantie aux capitaux propres
- Clé de répartition du pouvoir entre les actionnaires

B- Les apports dans le cas d’une société de personnes


- Responsabilité illimitée et solidaire
- Fonctionnement simple
- Autres caractéristiques

C- Les apports dans le cadre d’une SARL, société hybride


- Caractéristiques du capital
- Avantages du statut

D- Les apports dans le cadre d’une Société Anonyme


- Caractéristiques du capital
- Modalités de libération
- Importance du capital

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II- Les modalités de comptabilisation

A- Comptabilisation dans le cadre d’une SARL


- Enregistrement en deux temps
- Les frais de constitution
- Application n°1

B- Comptabilisation dans le cadre de la SA


- Principe
- Schéma de comptabilisation
- Corrigé Application n°2

Annexe du chapitre 1

- Annexe 1 : Les formalités de constitution d'une société


- Annexe 2 : Les caractéristiques juridiques des sociétés
- Annexe 3 : Droits et devoirs des associés
- Annexe 4 : Les particularités de la SAS
- Annexe 5 : Quelques évolutions législatives récentes
- Annexe 6 : Modifications législatives liées à l'ordonnance de 2004 (SA)

« Aux uns le contrôle, la puissance et la gloire,


aux autres, le placement, la jouissance et l’espoir »
C. Champaud (universitaire français 20ème)

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Eléments de cours

Introduction

a- Les spécificités d’un contrat de société : distinction entre une entreprise et une société

3 éléments fondamentaux sont à réunir pour former un contrat de société (au-delà des
conditions générales de validité de tout contrat) :
- La mise en commun des biens représentant les apports : en espèces (en numéraire),
en nature, industrie (selon les types de sociétés - Ex : interdit dans les SA)
- Le partage des bénéfices et la participation aux pertes
- L’intention de collaborer (= affectio societatis) : tous les associés collaborent à la
désignation des dirigeants et il n’existe pas de subordination entre associés.

Entraîne la création d’une personne morale qui n’existe qu’après avoir été immatriculée
au RCS. Elle possède un nom (raison sociale), un domicile (siège social), une nationalité,
un objet, des responsabilités civiles (on peut demander réparation à une PM) et pénale
(on reconnaît la volonté de nuire d’une société).

L’alternative au contrat de société est l’entreprise individuelle (non reconnue par le droit
qui ne reconnaît que la personne physique de l’entrepreneur – Confusion des patrimoines
– Ex : l’auto-entreprise). Voir aussi aujourd’hui l’EIRL : Entreprise individuelle à
responsabilité limitée.

Existence de différents types de société : de personnes et de capitaux


Une double question se pose pour classer les sociétés selon ces deux types :
- La cession des parts est-elle libre ? Si oui, alors sociétés de capitaux. Si non, sociétés de
personnes dans lesquelles l’intuitu personae joue un rôle fondamental.
- La responsabilité des associés est-elle limitée aux apports ? Si oui, sociétés de capitaux. Si
non, sociétés de personnes.
- Remarque : statut hybride de la SARL qui est une société mixte car les associés ne
peuvent céder librement leurs parts mais leur responsabilité est limitée.

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b- Pourquoi vouloir créer une société ?

La société permet d’organiser un partenariat par le biais d’un contrat :


- Offrir un cadre d’organisation à des partenaires désirant participer à une œuvre
commune.
- La société peut ainsi réunir des associés souhaitant exercer une profession en commun :
médecins, notaires, avocats (Ex : sociétés civiles professionnelle).
- Le véritable apport est alors le talent de chacun et les principes d’intuitu personae et
d’affection societatis sont importants.

La société permet d’organiser la vie de l’entreprise :


- A travers la structure et son management
- A travers son financement (possibilité d’ouvrir le capital à d’autres partenaires)

La société permet d’organiser son patrimoine :


- La mise en société permet la séparation du patrimoine de l’entreprise et de l’entrepreneur
selon les statuts (SNC ≠ SA).
- Elle facilite la transmission : il est assez facile juridiquement de céder des titres sociaux.

c- Comment peut-on financer un projet de création ?

Analyse des besoins : - Ceux liés aux investissements à réaliser (long terme)
- Ceux liés au cycle d’exploitation (court terme)
Analyse des moyens : - Apports en capital
- Emprunts
- Subventions
- Autofinancement

Remarque : L’apport en capital est cependant obligatoire dans la mesure où il est


significatif de la prise de risques des fondateurs. Les autres partenaires ne s’engageront
qu’en fonction :
- Des garanties apportées = engagement financier effectif des fondateurs qui seuls
contrôlent l’entreprise.
- Des perspectives de développement (projet économique)

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I- L’apport en capital

A- La notion de capital

« Dette » très particulière puisque tant que la société est en vie les associés ne peuvent
réclamer leur créance. Pas d’échéance donc contrairement aux autres dettes classiques.
- Interdiction également de réduire le capital en le mettant en distribution sous forme de
dividendes (cf. dividendes fictifs).
- Les détenteurs de titres peuvent changer (plus ou moins contraignant selon les statuts)
mais chaque associé ne pourra être remboursé que s’il quitte la société ou que si elle est
dissoute (sous réserve qu’il reste des fonds).

Garantie des créanciers :


- Le capital a une fonction de garantie pour les créanciers, d’autant plus importante
lorsqu’il s’agit de sociétés de capitaux où la responsabilité des associés est limitée à leurs
apports.
- Toute modification du montant du capital à la hausse ou à la baisse doit être approuvé
par l’AGE et donner lieu à des formalités de publicité particulières.
- Il s’agit bien d’une garantie pour les tiers et non pour les créateurs. En effet, ce droit
n’entraîne aucun droit de blocage des actifs. Si l’entreprise rencontre des difficultés les
actifs peuvent fondre alors que le montant du capital reste inchangé. Ce n’est donc pas une
garantie contre l’évaporation des actifs.

Elargissement de la garantie aux capitaux propres :

- Règles (Article L223-42 du Code du commerce) = KP > ½ du capital social sinon deux
choix seront possibles :
* Dissoudre la société
* Régulariser dans les deux exercices suivant l’approbation des comptes
(Soit N+3 pour un exercice en N approuvé en N+1)

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- Illustration : Situation de départ

En € 31-12-N
Capital 50 000
Réserves 5 000
Report à nouveau - 40 000
Capitaux propres 15 000

Constatation à l’AGO approuvant les comptes de N au cours de N+1. La société devra,


d’ici fin N+3, régulariser car 15 000 < 25 000 (50 000 /2) donc règle non respectée.

1- Soit l’entreprise a dégagé des résultats et les a mis en réserve : augmentation des
réserves et des capitaux propres.

2- Soit l’entreprise procède à une augmentation du capital ou à une réduction du capital.

En € 1- Fin N+3
Capital 50 000 40 000 > 25 000 donc Ok
Réserves 5 000
Report à nouveau - 15 000
Capitaux propres 40 000

En € 2- Fin N+3 Augmentation Réduction


de capital de capital
Capital 50 000 85 000 15 000
Réserves 5 000 5 000 5 000
Report à nouveau - 45 000 - 45 000 - 10 000
Capitaux propres 10 000 45 000 10 000

Analyse du cas n°2 :


- Fin N+3 : 10 000 < 25 000 donc il faut agir
- Augmentation de capital de 35 000 : 45 000 > 42 500 donc Ok
- Réduction du capital de 35 000 : 10 000 > 7 500 donc Ok

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Donne la clé de répartition du pouvoir entre les actionnaires :

- La structure de capital est également représentative de la répartition du pouvoir entre les


associés. Toute modification du capital doit être décidée lors d’une assemblée générale
extraordinaire, sur la base de la majorité requise.

- Dans la pratique, on rencontre deux catégories d’associés :


* Ceux qui recherchent le pouvoir politique, c’est-à-dire le contrôle de la société
* Ceux qui apportent les fonds (et recherchent un placement financier dont ils
attendent des dividendes ou des plus-values).
D’où la citation de C. Champaud : « Aux uns le contrôle, la puissance et la gloire (les 1ers
cités) aux autres, le placement, la jouissance et l’espoir »

B- Les apports dans le cas d’une société de personnes

Responsabilité illimitée et solidaire :


- La personnalité morale distincte de la société ne protège en rien le patrimoine des
associés.
- Ils sont responsables des dettes de la société sur leurs biens personnels indéfiniment
(sans limitation de montant) et solidairement (un seul des associés peut être contraint à
supporter la totalité de la dette).
- En cas de cessation de paiement, ils sont personnellement mis en redressement ou en
liquidation judiciaire.

Fonctionnement simple :
- La loi n’impose pas de capital minimum
- Les apports en industrie sont permis
- Pas de % de libération minimum lors de la constitution
- Pas de procédure légale d’évaluation des apports

Autres caractéristiques de ces sociétés :


- Les associés de SNC ont tous la qualité de commerçant (ce qui rend impossible la
participation de mineurs).

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- La SNC s’apparente à la réunion d’entrepreneurs individuels (interdite cependant pour


certaines professions comme les avocats).
- L’intuitu personae est donc un principe fondamental : la répartition du capital social ne
peut être modifiée sans l’accord de tous les associés.

C- Les apports dans le cadre d’une Société à Responsabilité Limitée,


société hybride

Caractéristiques du capital :

- Pas de capital minimum (1 €). Capital divisé en parts sociales.


- Nombre d’associés : de 1 (pour l’EURL) à 100.
- L’évaluation des apports en nature doit être vérifiée par un commissaire aux apports
désigné à l’unanimité par les associés ou à défaut par le président du Tribunal de
Commerce. Remarque : pas obligatoire si apport < 30 000 € et si les apports en nature < ½
du capital social.
- Les apports en industrie = sans effet sur le capital social. Ce sont des associés mais cet
apport n’entre pas dans le capital social et ne peut être ni transmis ni vendu. Il permet un
droit de vote et éventuellement une partie des bénéfices.
- Les apports en nature :
*Tous les biens et droits y compris le numéraire si apport d’une entreprise
* Libérés à 100% dès la création
- Les apports en numéraire : libération mini 1 / 5 à la création (le reste dans les 5 ans).
Dans la pratique, très souvent libérés à 100% dès la création.

Avantages :

- La création d’une SARL peut permettre de contrôler l’entrée de nouveaux associés


puisque la cession des parts sociales est soumise à l’accord des autres associés.
- Elle permet aussi de bénéficier de la responsabilité limitée aux apports. Mais la réalité
relativise cependant cet avantage : les organismes financiers imposent souvent aux
associés de s’engager personnellement (Ex : caution).

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D- Les apports dans le cadre d’une Société Anonyme

Caractéristiques du capital :
- Le montant de capital minimum est de 37 000 € (1 € pour une SAS)
Remarque : depuis la loi du 22-01-09, on ne parle plus d’appel public à l’épargne mais
d’« Offre au Public de Titres Financiers ». Plus de minimum.
- Il n’est pas exigé, pour les actions, de valeur nominale minimum.
- Le nombre d’associés est au minimum de 2 si SA non cotée et toujours 7 si SA cotée.
- L’évaluation des apports en nature est contrôlée par un commissaire aux apports (CAC
différent de celui de la SA), nommé par le président du Tribunal de Commerce.
- Les apports en industrie ne peuvent être pris en compte pour la formation du capital.

Modalités de libération :
- Capital souscrit intégralement dès la création.
- Les apports en nature : libérés à 100% dès la création.
- Les apports en numéraire : libération mini 50% à la création (le reste dans les 5 ans).

Importance du capital :
- Des investissements importants supposant un montant de financement élevé, en termes
de capitaux et d’emprunts, nécessitent en général la création d’une Société Anonyme.
- La limitation de la responsabilité des actionnaires a pour corollaire l’existence d’un
capital minimum élevé et des contraintes en termes d’apports. Les contraintes financières
renforcées par des contraintes juridiques apportent ainsi une crédibilité certaine aux
créanciers (organismes financiers, fournisseurs..).
- La négociabilité des actions favorise, par ailleurs, les entrées et sorties d’actionnaires.

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II- Les modalités de comptabilisation

A- Comptabilisation dans le cadre d’une Société à Responsabilité Limitée

Enregistrement en deux temps :

- Le droit comptable distingue donc :


1- La souscription du capital, opération au cours de laquelle les associés s’engagent
à effectuer un apport. Tout le capital doit être souscrit même s’il n’est pas libéré.
2- La libération du capital qui correspond à la réalisation des apports.

- L’intuitu personae est un principe effectif qui peut se traduire, en comptabilité, par une
distinction nominative des associés lorsque ces derniers ne sont pas trop nombreux.

- Schéma de comptabilisation classique :

1- Souscription = promesse d’apports

456111 Associés Apports en nature – 1er x


456112 Associés Apports en nature – 2nd x
45615 Associés Apports en numéraire x
1012 Capital appelé non versé x

2- Réalisation des apports = à la même date

207 x
411/467 x
512 x
401/467 x
45611 x
45615 x

1012 Capital appelé non versé x


1013 Capital appelé versé x

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Les frais de constitution :

- Méthode préférentielle : enregistrement en charge (honoraires, frais d'actes, annonces et


insertions, droits d'enregistrement = compte 622).

- Possibilité aussi d’être comptabilisés en immobilisations incorporelles, «Frais de


constitution» (2011), sous le compte de « Frais d’établissement ». Puis amortissement de
ces frais sur une durée de 5 ans maxi (répartition des charges).

2011 Frais de constitution 3 000


44562 588
512 3 588

6811 3 000 / 5 ans 600


28011 Amortissements … 600

- Il sera impossible de procéder à une distribution de bénéfices tant que les frais de
constitution ne seront pas intégralement amortis.

+ Application n°1

Remarques :

- L’enregistrement de l’apport des créances peut s’effectuer en débitant le compte 411 «


Créance client » mais le compte 467 « Autres comptes débiteurs » paraît le plus approprié.
Pareil pour les fournisseurs (401 ou 467 = créditeurs divers).

- Problèmes d’évaluation de créances douteuses (ex : 10 000 € dont 2 000 € douteuses) :


* Valeur d’entrée = valeur nominale – perte potentielle = 10 000 – 2 000 = 8 000 €
* Comptabilisation : plusieurs options divergent
- A leur valeur nette d’apport (rapprochement avec la juste valeur) = pour 8 000 €
- A leur brute (valeur nominale) + dépréciation = 10 000 en 411/416 et 2 000 en 491
- A leur valeur brute + compte correctif = 10 000 en 411 et 2 000 en 4199. On utiliserait le
compte 491 Dépréciations qu’en cas de dépréciation postérieure à l’apport de la créance.

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B- Comptabilisation dans le cadre de la Société anonyme

Principe :
Les principes sont identiques à ceux appliqués dans le cadre d’une SARL.
Les actionnaires ne sont par contre pas nominativement distingués.

Schéma de comptabilisation :

- Souscription = promesse d’apports

45611 Associés Apports en nature x


45615 Associés Apports en numéraire x
Ou bien en regroupant les apports
4561 Associés comptes d’apports x
1012 Capital appelé non versé x

109 Actionnaires capital non appelé x


1011 Capital non appelé x

- Réalisation des apports = à la même date

32 Autres approv. x
512 Banque x
4561 Associés comptes d’apports x

1012 Capital appelé non versé x


1013 Capital appelé versé x

- Attention, à ce stade, au bilan :


* Passif = le capital représente la totalité des apports même ceux non libérés.
* Actif = compte 109 au D pour la partie non libérée.

- Frais de constitution :

622 x
512 x

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- Appel du capital restant : (Ex 2 ans après)

1011 x
1012 x

4562 x
109 x

- Réalisation de l’appel :

512 x
4562 x

1012 x
1013 x

- Remarque : la libération de la 2ème partie n’a pas d’effet sur le capital, ni sur le passif, ni
sur l’actif. Le seul effet est sur le compte 512. Le compte 109 sera alors soldé.

Si les fonds transitent par un notaire = utilisation d’un compte de 1/3 (467)

4671 Notaire x
4561/62 Action. x

512 Banque x
622 Honoraires
623 Droits enregistr.
4671 Notaire x

Cas des actionnaires retardataires et défaillants :

- Si actionnaires retardataires = Mise en demeure puis paiement d’intérêts de retard et des


frais liés (Utilisation d’un compte d‘actionnaires défaillants 4566).

- Si actionnaires défaillants = Actions mises en vente (prix dépendant du % de libération).

+ Application 2

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Annexes du chapitre 1

Annexe 1 : Les formalités de constitution d'une société

1- Formalités antérieures à la signature des statuts :


- Etablissement du protocole d'accord, comprenant les caractéristiques de la société :
forme, objet, durée, siège social, composition du capital.
- Dépôt des fonds à la Caisse des dépôt, à la banque, chez un notaire. Les sommes ne
seront retirées qu'après l'immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
- En cas d'apports en nature, un commissaire aux apports est désigné à la diligence des
fondateurs par le président du tribunal de commerce (dans la SARL, il peut être désigné
d'un accord commun entre les associés)

2- Signature des statuts (ou des bulletins de souscription dans le cas de SA faisant appel à
l'épargne) : L'intervention d'un notaire est obligatoire si les statuts constatent un apport
devant faire l'objet de publicité au bureau des hypothèques (Ex : immeuble).

3- Formalités postérieures à la signature des statuts


- Enregistrement, insertion dans un journal d'annonces légales, dépôt au greffe du tribunal
de commerce de deux exemplaires des statuts, du rapport du commissaire aux apports.
- Demande d'immatriculation au Registre de commerce et des sociétés : la personne
morale est alors créée.
- Insertion au Bulletin Officiel des annonces civiles et commerciales.
- Déclaration d'existence aux services des contributions directes :
- Déclaration d'existence des assujettis à la TVA
- Déclaration à l'URSSAF…
- Immatriculation au répertoire national des entreprises SIRENE attribué par l'INSEE

Remarque : possibilité d’être aidé notamment par le centre de formalités des entreprises
(en relation avec la chambre de commerce et d’industrie). Voir aussi les modalités
pratiques et approfondies sur le site internet de l'agence pour la création d'entreprise :
www.apce.com

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Annexe 2 : Les caractéristiques juridiques des sociétés

Sociétés à risque limité Sociétés à risque illimité


Morphologie
Rigidité Société rigides (caractère Sociétés plastiques à
institutionnel fort), sauf pour les SAS prédominance contractuelle
Capital Pas de minimum pour les SARL Pas de minimum imposé ; apports
Minimum 37 000 € pour les SA en industrie autorisés
Comptes Publicité par dépôt au greffe du Pas de publicité des comptes
sociaux tribunal de commerce
Fiscalité Régime de l’impôt sur les sociétés Régime de l’impôt sur le revenu
(sociétés opaques : pleine (sauf exception)
personnalité juridique et fiscale)
Statut des
associés
Responsabilité Limitée au montant des apports Responsabilité illimitée
Qualité de Pas de qualité de commerçant Qualité de commerçant si la
commerçant société présente un caractère
commercial
Statut des
dirigeants
Statut social et Salariés Travailleurs indépendants
fiscal
Cumul avec un Cumul possible mais réglementé Cumul impossible sauf dans
contrat de certaines sociétés civiles
travail
Pouvoirs Engagent la société en cas de N’engagent pas la société en cas
dépassement de l’objet social de dépassement de l’objet social
Responsabilité Existence de délits spécifiques : abus Pas de délits spécifiques mais
pénale de biens sociaux, présentation de attention aux délits de droit
comptes infidèles, etc. commun : faux, escroquerie, abus
de confiance, etc.

Source : Droit des sociétés, COZIAN M., VIANDIER A., DEBOISSY Fl.

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Annexe 3 : Droits et devoirs des associés

Les associés SNC SARL SA


Droits - Droit de - Droit de communication des - Droits aux bénéfices
communication des documents sociaux avant l'AG sans distribution
documents sociaux - Droit à l'information sur les systématique de
avant l'AG affaires sociales (consultation dividendes et au boni
- Droit à l'information des documents sociaux, de liquidation
sur les affaires sociales question écrites deux fois par - Droit de vote aux
(consultation des an) assemblées
documents sociaux, Possibilité de demander une - Droit d'éligibilité au
question écrites deux expertise en gestion conseil
fois par an) - Droit de vote aux assemblées d'Administration et de
- Droit de vote aux - Droits aux bénéfices répartis surveillance
assemblées conformément aux statuts et - Droit de contrôle sur
- Droits aux bénéfices au boni de liquidation l'administration de la
répartis conformément société
aux statuts et au boni
de liquidation
Devoirs - Obligation de réaliser - Obligation de réaliser des - Réaliser l'apport
des apports apports - Etre responsable des
- Obligation aux - Obligation aux paiements dettes sociales dans la
paiements des dettes des dettes sociales dans la limite de l'apport
sociales indéfiniment limite de leurs apports - Respecter les statuts
et solidairement - Contribution aux pertes et les décisions de
- Contribution aux sociales l'assemblée
pertes sociales

Source : "L'essentiel du droit des sociétés commerciales" Ed Gualino

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Annexe 4 : Les particularités de la SAS

- Peut avoir un seul associé (Société unipersonnelle par actions simplifiées).


- La désignation d’un CAC est requise.
- Les statuts déterminent la nature et les fonctions des organes de direction ainsi que les conditions
et les formes dans lesquelles sont prises les décisions collectives.
- Le président peut être une personne physique ou morale et ne doit pas obligatoirement être
associé. Il dépend du régime de la Sécurité Sociale.
- Ne peut faire appel public à l’épargne.
Principal intérêt :
Grande liberté laissées aux associés d’organiser dans les statuts la répartition du pouvoir au sein
de la société et les relations entre associés (faculté de différencier la participation au capital et les
droits de vote des associés, en rendant inaliénables les actions pendant une période…)

Annexe 5 : Quelques évolutions législatives récentes

Concernant la SARL :
- Suppression de l’exigence d’un capital social minimum pour la constitution.
- Allègement des droits d’enregistrement pour les cessions de parts.
- Autorisation d’émission des obligations sous certaines conditions (ordonnance du 25 mars 2004).
- Assouplissements des règles de cession des parts sociales (aux conjoints, ascendants,
descendants).
- Abaissement du seuil de la double majorité pour l’agrément d’un tiers : Auparavant ¾ des parts
sociales qui devient la moitié des associés représentant au moins la moitié des parts sociales

Concernant la SAS :
La loi sécurité financière de 2003 (LSF) permet de conférer aux directeurs généraux le même
pouvoir de représentation de la société à l’égard des tiers que celui accordé au président.

Concernant la SA :
- Limitation du cumul des mandats sociaux (cf. loi sur les nouvelles régulations économiques de
2001 - NRE). D’où transformation de nombreuses SA en SAS. Les lois du 29 octobre 2002 et la loi
LSF ont ensuite réassoupli ces règles.

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- Modification du rôle du conseil d’administration et la dissociation des fonctions du président et


de celles de la direction générale.
- Meilleure information du public et des actionnaires (NRE) et la responsabilisation des acteurs (loi
LSF). Nécessité notamment pour le président d’établir un rapport sur les procédures de contrôle
interne ; la communication sur la rémunération des mandataires sociaux et de la listes des mandats
exercés par les mandataires…
- Faculté d’utiliser les moyens de visioconférence aux réunions du conseil d’administration et de
l’assemblée générale.

Annexe 6 : Modifications législatives liées à l'ordonnance de 2004 (SA)

- Les organes de direction pouvaient déjà définir les modalités d'augmentation de capital
et réaliser les augmentations décidées par l'assemblée. Ils peuvent à présent décider
d'augmentation dans la limite d'un plafond décidé par l'assemblée. Les actionnaires ne
seront donc pas systématiquement réunis pour chaque décision d'augmentation de capital.

- La délégation consentie par l'assemblée pour décider de l'augmentation de capital est


enserrée dans un délai de 26 mois, celle pour les modalités d'émission dans un délai de 5
ans.

- Pour les sociétés cotées, il peut y avoir délégation de l'assemblée pour émettre des actions
à hauteur de 10% du capital afin de rémunérer les apports d'une société non cotée.
Les rachats d'actions peuvent également être délégués.

- Afin de permettre l'adaptation aux circonstances du marché, l'Autorité des Marchés


Financiers fixera par décret les conditions de fixation des prix d'émission des sociétés
cotées.

Dans la limite de 10% du capital, après en avoir défini les modalités, l'assemblée peut
déléguer la fixation au CA. Ce qui permettra de pouvoir réaliser des augmentations de
capital "en continu".

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