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Chapitre 2
L’ÉVALUATION ET L’IDENTIFICATION DES
COMPETENCES
Dans le cadre du management des compétences qui constitue une partie importante du processus de
recrutement et aussi de gestion des carrières, l’évaluation et l’identification du besoin en compétence
demeures la tâche la plus délicates pour les responsables RH.
Le niveau individuel ; Il est composé de la « compétence individuelle » rattachée à une personne quel
que soit l’endroit où elle est mise en action (activités extra-professionnelles par exemple) et de la «
compétence professionnelle » exercée dans une situation de travail ;
Concernant les actions concrètes mises en place au nom de la compétence, faut-il parler de gestion des
compétences, de gestion par2 les compétences, de management des compétences, de « logique
compétences », ou encore de « démarche compétences » ?
Historiquement, la notion de compétence a émergé dans la réflexion scientifique, en faisant son entrée
par la linguistique. En 1970 Chomsky, fondateur de la grammaire générative, s’est particulièrement
intéressé à la distinction entre compétence et performance. Selon l’auteur, la compétence linguistique
1
Nous entendons par « management des compétences », l’ensemble des actions managériales engagées par une
ou des organisation(s) afin de gérer et de développer les compétences. Le terme « développer » est employé dans
un sens large. Il renvoie autant à la création d’une nouvelle compétence qu’au maintien d’une compétence déjà
existante.
2
La préposition « par » introduit l’idée que le fonctionnement d’une organisation s’exerce au travers ou encore
par l’intermédiaire des compétences.
doit être appréhendée comme la capacité d’un individu à produire et comprendre un nombre infini de
phrases grammaticalement correctes, à partir de la connaissance qu’il a des règles de syntaxe
(grammaire) et d’un vocabulaire de base (lexique). La performance traduit, quant à elle, l’actualisation
de la compétence, c’est-à-dire l’usage effectif de la langue dans les situations concrètes à travers l’écrit
ou la parole. Ainsi, l’intérêt de cette contribution, pour les entreprises, est d’éclairer la distinction entre
compétence et performance. En fait, la compétence n’est qu’un ingrédient, nécessaire mais non suffisant
de la performance.
Ø elle a un caractère structurant, dans le sens où elle est une construction permanente, et non une
addition d’éléments ;
Ø elle est de nature combinatoire ;
Ø elle a un caractère adaptatif : la compétence ne se réduit pas à une reproduction d’un
comportement mais réinvente à chaque fois une nouvelle conduite en fonction du contexte dans
lequel elle se situe.
L’introduction du terme « compétence » en psychologie n’est apparue qu’à partir des années 1990, dans
des expressions touchant au développement et l’évaluation des compétences individuelles. Cette
émergence tardive s’explique, en particulier, par l’intervention massive des psychologues dans les
pratiques de bilan de compétences. L’appropriation dans le langage par les psychologues d’un terme
nouveau comme celui de « compétence » reflète un changement de perspective dans la manière de
concevoir l’adaptation de l’homme au travail. En effet, la psychologie est passée d’une théorisation sur
les aptitudes et sur la personnalité, à une logique de compétences.
Ce changement de perspective a été précédé par des évolutions de la psychologie. Cette dernière est
passée d’une étude des comportements à l’étude des processus en œuvre dans l’activité humaine. Le
sujet n’est plus seulement considéré dans sa stabilité, mais aussi sous l’angle des changements cognitifs
qui s’opèrent sous l’effet des interactions avec l’environnement. Le sujet cognitif traite alors des
informations pour élaborer des solutions aux problèmes qu’il rencontre. C’est ainsi que les recherches
en psychologie sont de plus en plus mobilisées sur des questions relatives aux processus et mécanismes
d’apprentissage, à la mise en évidence de styles cognitifs ou styles d’apprentissage, à la place des
représentations dans le fonctionnement cognitif, ou au rôle des motivations et éléments de personnalité
dans la dynamique d’apprentissage.
L’ergonomie3 a pour but d’étudier les comportements de l’homme en situation de travail, afin d’en
améliorer les conditions, d’en diminuer les risques et d’en augmenter le résultat. Face aux mutations
technologiques, telles que l’automatisation, la modernisation des outils de production et la complexité
des systèmes d’information, qui ont entraîné un mouvement de dématérialisation du travail, l’ergonomie
a progressivement introduit dans ses réflexions la notion de « compétence », en complément des
concepts classiques de « tâche »,« d’activité » ou de « charge de travail ». L’analyse des compétences
en ergonomie, est doublement finalisée. Il s’agit d’une part, d’adapter au mieux les compétences aux
tâches à réaliser et d’autre part, d’adapter les tâches aux compétences disponibles.
l’introduction du concept de compétence en ergonomie, estime que la compétence devient peu à peu
indispensable, si nous voulons non seulement décrire mais surtout expliquer les conduites
professionnelles. Les processus d’identification des salariés se structurent autour d’une profession ou
d’un métier, autrement dit autour d’une compétence professionnelle. Celle-ci permet donc de donner à
l’opérateur4 une signification à la situation de travail. Les études sur la genèse des compétences montrent
que l’apprentissage des connaissances et des savoir-faire, nécessaires pour accomplir les tâches d’un
poste de travail, détermine en grande partie la réussite à ce poste de travail, et parfois la vie
professionnelle toute entière.
3 Pour le lecteur intéressé, l’ouvrage de Leplat & De Montmollin (2001) propose un choix de textes de référence
en ergonomie sur le concept de compétence.
4 En utilisant le terme « d’opérateur » pour désigner celui qui travaille à une tâche déterminée, l’ergonome n’a pas
à préciser s’il s’agit d’un ouvrier, d’un employé, d’un technicien ou d’un cadre.
5 Le pluriel de « compétences » n’est pas neutre. Pour l’ergonome, l’opérateur a autant de compétences que de
tâches à accomplir.
En effet, l’ergonomie ne fait pas appel à des notions comme le « savoir-être » ou les « compétences
comportementales ». Une des raisons avancées par les ergonomes est que les modèles et les méthodes
d’analyse de ces savoirs sociaux sont jugés encore trop imprécis pour être opératoires.
elles sont finalisées. En effet, une compétence n’existe que par rapport à un objectif à atteindre.
Les compétences « caractérisent la mise en jeu de connaissances en vue de la réalisation d’un
but, de l’exécution d’une tâche » ;
elles sont apprises. La compétence s’acquiert par un apprentissage à l’école (ou dans un centre
de formation) ou sur le lieu de travail, par des instructions ou par l’action elle-même ;
elles représentent des ensembles structurés. Les compétences sont organisées en unités
coordonnées, selon des hiérarchies ou des relations, pour la réalisation d’un objectif. Ce qui est
important, ce n’est pas seulement la réunion des différents éléments qui constituent la
compétence, mais bel et bien leurs combinaisons, leurs interactions ;
elles ont un caractère hypothétique. La compétence est une notion abstraite, elle est inférée à
partir de l’activité réellement exercée. Elle n’est observable qu’à partir de ses manifestations
objectives, telle que la performance.
Même si l’ergonomie se refuse à entrer dans les problématiques managériales, elle constitue toutefois
pour le management, une source utile d’informations et un guide de réflexion. Tout d’abord, l’ergonomie
est une discipline orientée vers l’action, tout comme la gestion. Ensuite, les sciences de gestion, et
notamment les spécialistes de la gestion des ressources humaines, doivent à l’ergonomie des
observations attentives sur la façon dont se forgent effectivement les compétences individuelles en
situation de travail.
La représentation de la compétence dans les sciences de l’éducation et de la formation est marquée par
une problématique instrumentale et opératoire. Dans les recherches propres à cette discipline, l’usage
du terme « compétence » est caractérisé par deux orientations.
ü La première s’intéresse à la production de compétences, le plus souvent en référence à des
objectifs de formation ou à une situation professionnelle donnée. Ainsi, cet axe de recherche
tente d’appréhender la compétence sous l’angle de l’action. En effet, la compétence est un «
savoir en usage », désignant une totalité complexe et mouvante mais structurée et opératoire,
c’est-à-dire ajustée l’action et à ses différentes occurrences. La compétence est contextualisée à
une situation et n’existe donc qu’en action. L’auteur considère également que deux aspects sont
à prendre en considération dans l’analyse de la compétence :
ü l’aspect structurel, constitué d’une part, de savoirs formalisés, tels que le savoir théorique
(ensemble de connaissances qui ne tiennent pas compte du contexte ou des objectifs à atteindre),
le savoir technique (ensemble des savoirs tournés vers l’action pour atteindre le but visé) et le
savoir méthodologique (ensemble des procédures de conduite de l’action), et d’autre part, de
savoirs pratiques (faits d’intuitions, de réflexes et d’habitudes) ;
ü l’aspect dynamique, impulsé par « l’intelligence humaine » comprise au sens large, aussi bien
à l’appareil cognitif qu’au fonctionnement global du corps (moteur, sensoriel et psychique).
La seconde orientation des recherches dans les sciences de l’éducation et de la formation, concerne
l’élaboration de taxinomies diverses, visant principalement à :
• Poser des repères, identifier différentes étapes dans un processus d’acquisition de compétences
;
• Appréhender les conditions de transférabilité des compétences d’une situation professionnelle
à une autre.
Enfin, dans les sciences de l’éducation et de la formation, l’évaluation des compétences, acquises par la
formation ou résultant de l’expérience sociale et professionnelle, apparaît comme un problème crucial,
tant au niveau des individus que des institutions. Cette évaluation est d’autant plus importante qu’elle
servira de jugement de valeur dans la reconnaissance de la compétence.
Parmi les questions essentielles qui se posent aux entreprises, se trouve celle de la reconnaissance des
salariés. Cette problématique constitue l’un des domaines de prédilection de la sociologie du travail, qui
se montre la plus féconde lorsque l’on aborde la question de la compétence professionnelle. Pourtant,
cette notion est apparue assez récemment dans les travaux des sociologues, alors que la qualification a
toujours été au cœur des préoccupations des chercheurs, en raison de son impact et de ses rapports avec
des thèmes essentiels tels que l’emploi, la rémunération, la division du travail, le changement technique,
etc. Alors que le salarié dispose d’un contrat individuel traduisant l’échange de sa force de travail contre
un salaire, la qualification traduit son appartenance à un collectif et lui attribue un certain statut social.
Ainsi, à travers la notion de qualification, c’est la question de la reconnaissance (laquelle se traduit par
une position dans une grille hiérarchique et un salaire assorti d’avantages divers), et celle de la protection
du salarié qui se trouvent posées.
Cependant, au cours des années 1990, il a été observé un glissement sémantique de la notion de
qualification vers celle de compétence. En fait, la notion de qualification s’est vite trouvée confrontée
aux effets des évolutions massives intervenues dans les années 1980. Transformation de l’organisation
du travail, tertiarisation des emplois, reconnaissance des savoirs acquis dans le travail et crise du modèle
productif taylorien-fordien, se conjuguent pour recentrer les préoccupations des entreprises et des
sociologues, sur les contenus de travail et sur l’individu en situation. C’est alors que les sociologues du
travail se sont intéressés à la notion de compétence, tendant à se substituer à celle de qualification.
Ces dernières années, face à l’évolution des technologies de l’information et de la communication (TIC),
la mondialisation de la concurrence et l’émergence de nouvelles configurations organisationnelles, la
compétence individuelle est devenue l’un des termes clés de la gestion des ressources humaines (GRH).
Pour de nombreux auteurs, la notion de compétence est vue comme une nouvelle logique de GRH, voire
comme le « pivot de la gestion des ressources humaines ». Cette discipline des sciences de gestion, ne
pouvant plus se contenter de l’approche économique et industrielle de la main-d’œuvre, a vécu le
passage des notions de « poste » à celle de « situation de travail », de « carrière » à « employabilité »,
de « travail » à « activité » et de « qualification » à compétence ». Zarifian (1988) voit ainsi dans la
compétence, l’émergence d’un nouveau modèle d’organisation et de gestion de la main-d’œuvre.
Dans cette perspective, l’objectif de la GRH est d’obtenir chez les salariés le meilleur niveau de
compétences individuelles, c’est-à-dire le meilleur niveau de savoirs, savoir-faire et savoir-être, au
regard de ce qui est exigé pour chaque emploi. Les leviers d’action à ce niveau sont principalement du
ressort de la gestion des ressources humaines (recrutement, évaluation, rémunération, gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences, formation, gestion des carrières, mobilité inter-métiers,
etc.). C’est pourquoi la gestion des compétences individuelles apparaît aujourd’hui largement
instrumentée.
Toutefois, à partir des apports des différents champs disciplinaires précédemment explorés, il est
possible de dégager, un certain consensus au sein de la communauté de chercheurs, permettant de
s’accorder sur les caractéristiques récurrentes de la compétence individuelle. Dans le tableau ci-après
exposé à la page suivante, nous proposons de caractériser cette notion autour de neuf principes : principe
de spécificité, principe d’action, principe de finalité, principe de contingence, principe cognitif, principe
combinatoire, principe dynamique et cumulatif, principe de visibilité et de reconnaissance, et enfin
principe de régularité. Cette caractérisation permet d’appréhender plus finement la richesse de la notion
de compétence individuelle. Toutefois, elle rend compte également de sa complexité et donc des
difficultés de son opérationnalisation.
Si le thème des compétences individuelles fait l’objet d’une abondante littérature, les compétences
collectives constituent, quant à elles, un terrain étonnamment peu exploré. La question de la génération
et du développement des compétences collectives est soit purement et simplement oubliée, soit
délibérément évitée. Ce n’est que depuis la fin des années 1990 que le concept de compétence collective
mobilise de nombreux chercheurs. Même si ce concept est sujet à polémique et reste très flou (définitions
divergentes, objets et unités d’analyse différents), il ne peut plus être ignoré.
Une conception liée à la dynamique qui se crée au sein d’une équipe, à la synergie et à la mise en
commun des compétences individuelles, aux règles collectives de fonctionnement qui permettent à
différents individus de travailler ensemble efficacement. Dans cette conception, la compétence
collective tend à être synonyme d’un « effet équipe ».
Ø L’approche interactionniste
La perspective interactionniste considère que la compétence collective se manifeste à travers les
interactions qui prennent place entre les membres de l’équipe. Il est vrai que d’un point de vue
méthodologique, il apparaît difficile d’examiner la production de compétences collectives en se passant
de l’étude des interactions entre individus. Mais qu’entendent précisément les auteurs par interaction ?
Malgré l’hétérogénéité des recherches portant spécifiquement sur la compétence collective, ces travaux
font quasiment tous référence aux résultats de Weick (1979), en particulier parce que l’auteur met
l’accent sur les processus d’interaction entre les individus. Il envisage un système d’action organisée
comme se développant et se maintenant par les interactions au sein desquelles les individus construisent
et inventent leur vie quotidienne, la compréhension des processus organisationnels passe par un examen
attentif des composants de base de ces processus, à savoir les comportements et plus précisément les
séquences d’interactions qui se développent entre deux personnes. Aussi, L’auteur retient comme unité
d’analyse le « schéma de réponse conditionné », un schéma dans lequel l’action d’un acteur A provoqué
une réponse spécifique d’un autre acteur B (l’auteur parle d’interaction ou « interact »), à laquelle
l’acteur A répondra « double interact ». Dès lors, la compétence collective découle d’un agencement
continu d’interactions, source de création de sens (« sensemaking »).
Selon l’approche interactionniste, l’action et l’interaction des individus les uns avec les autres est un
point fondamental dans la compréhension de l’émergence des compétences collectives. En effet, ces
dernières intègrent des actions individuelles, des interactions personnelles des individus au travail et des
décisions comme variables d’action. Plus précisément, c’est dans l’interaction des compétences
individuelles différentes dans une situation donnée que se reconstruit et se révèle la compétence
collective.
La situation d’interaction peut être identifiée par la conscience d’une complémentarité des compétences
individuelles. Ce n’est que dans la mesure où chaque individu trouvera des compétences
complémentaires aux siennes, qu’il pourra les mettre pleinement en œuvre et les intégrer au sein de
l’équipe, produisant alors une compétence collective. Ainsi, dans une vision interactionniste,
compétence individuelle et compétence collective sont deux facettes de la même réalité. Il devient alors
vain de chercher
Les savoirs et savoir-faire des individus n’acquièrent le statut de compétence collective que lorsqu’ils
sont communiqués et échangés. En fait, ce sont les échanges d’informations issus des interactions entre
les membres du collectif de travail, qui sont à l’origine de l’émergence de la compétence collective.
Cette dernière suppose ainsi, pour exister, une situation de communication de personne à personne.
Le principal moyen de communication inter-personnelle, à l’œuvre au sein des groupes de travail, reste
incontestablement le langage commun, « langage opératif commun ». Au sein des collectifs de travail,
le langage commun, nommé plus précisément le langage de travail ou langage professionnel, occupe
une place importante dans le processus d’émergence de la compétence collective. Jargon technique
incompréhensible pour le non-spécialiste, le langage de travail est orienté par une recherche d’économie
et d’efficacité, il vise une automatisation des processus de production et de compréhension du langage
dans un cadre finalisé. En effet, les langages professionnels sont en grande partie construits à partir de
codes professionnels connus et reconnus par les personnes d’une même profession. Par exemple, les
langages utilisés par les ingénieurs sont issus de formations spécialisées et d’expériences
professionnelles. Ils permettent des gains de temps non négligeables, dans la mesure où l’explication
d’un mot devient par le fait même inutile, puisqu’il est communément connu par les collaborateurs et
partagé par les membres d’une même équipe de travail ou d’une même catégorie professionnelle. Ce
langage commun se manifeste par la mise en commun rapide des informations pertinentes, la capacité
de réaction aux signaux faibles, l’utilisation d’un dictionnaire d’entreprise », d’un « common knowledge
» comme le désignent les anglo-saxons, etc. Aussi, la constitution d’un langage commun renforce la
confiance et l’appartenance au groupe puisqu’il est hermétique aux membres extérieurs.
La coopération entre les membres de l’équipe est une autre condition à considérer dans l’émergence de
la compétence collective. La coopération serait même la clé de la compétence collective. Faciliter et
entretenir des relations de solidarité, veiller à la cohésion et à la synergie des groupes de travail, résoudre
en commun des problèmes sont des éléments cruciaux au regard du développement des compétences
collectives. C’est par des processus d’adaptation et de coordination au sein des équipes de travail que
les effets de synergies peuvent se développer collectivement. La compétence collective suppose, de fait,
une mise en commun des compétences individuelles pour co-agir ou co-produire. C’est en cherchant à
mettre en commun les savoirs et les expériences que se constitue une compétence collective.
La mise à disposition de l’équipe des compétences individuelles est une condition essentielle de
complémentarité et de polyvalence. Le « savoir coopérer » est donc une coopération et une entraide
quotidienne : les membres de l’équipe parlent, discutent pour trouver une solution à un problème. Dans
cette situation de dépendance mutuelle, il faut savoir écouter le point de vue de l’autre. Chacun doit
pouvoir compter sur les autres membres de l’équipe, faire appel à leurs savoirs ou compétences, trouvé
de la disponibilité. Ainsi, la coopération entre les membres d’une équipe de travail permettra une
résolution collective des problèmes.
Dans le cadre d’une recherche portant sur l’organisation d’un porte-avions, organisation au sein de
laquelle les problèmes de sécurité et donc d’accidents sont particulièrement sensibles, Weick & Roberts
(1993) ont mis en avant le concept de « collective mind ». Les auteurs le définissent comme un ensemble
d’inter-relations conscientes entre différents acteurs appartenant à un système organisé. Ils montrent
que, dans ces situations où le système repose sur des savoir-faire interdépendants et où tout manque
d’attention peut avoir des conséquences dramatiques, la performance dépend d’un processus mental
collectif. La coopération passe alors par une attention et une vigilance vis-à-vis des actions des autres
qui sont spécifiques à ces situations à risque. Les auteurs concluent que ce sont souvent des problèmes
de compréhension entre les personnes qui conduisent à des catastrophes.
La compétence sociale est alors une nécessité au sein de ces organisations, car elle permet de réduire les
risques. En effet, lorsque les individus coopèrent, la compétence devient « sociale » et les relations entre
eux sont améliorées. Ainsi, grâce à la coopération, la compréhension des opérations que chacun doit
effectuer est alors plus claire et le risque d’accident est limité. Aussi, il permet de caractériser la
compétence collective par un développement des interactions entre les personnes. C’est à travers la
qualité des connexions entre les compétences individuelles que l’on arrive à un fonctionnement global
du système. Le « collective mind » permet au collectif de travail d’améliorer la compréhension de son
environnement, et donc d’être moins vulnérable.
b.5. Un « savoir apprendre » collectivement de l’expérience :
Le « savoir apprendre » est une autre composante dans l’élaboration d’une compétence collective. Il n’y
a de compétence collective que lorsque les membres de l’équipe tirent les leçons de leur propre
expérience ou apprentissage et les mettent à profit au sein de la collectivité. Une erreur de gestion a été
commise, une procédure a été mal appliquée, un malentendu a été provoqué avec un client, un
changement de méthode s’est avéré positif ou négatif. Toutes ces situations peuvent être riches
d’enseignements. Il s’agit, en fait, d’un apprentissage collectif dans l’expérience commune et par
l’action commune. Les compétences collectives se forgent dans et par l’action grâce à des apprentissages
constants.
La capitalisation des connaissances est également essentielle. Elle prend la forme d’une mémoire
collective, permettant de constituer une base de connaissances, de valeurs et de principes directeurs
communs. En fait, l’existence d’une mémoire collective permet aux compétences collectives constituées
de perdurer malgré la disparition des personnes ou des équipes.
Nous constatons la notion de compétence collective est complexe de la caractériser. La compétence
collective reste difficilement mesurable et opératoire. Aussi, si les compétences collectives sont une
préoccupation constante des entreprises, et donc des chercheurs, elles n’en demeurent pas moins une «
notion non stabilisée ». Il est difficile de décrypter et d’expliquer l’alchimie qui fait qu’une ou des
compétences collectives émergent et se développent. En particulier, les compétences collectives
reposent sur une « ambiance », une « atmosphère », une « dynamique de groupe », une composante
indéfinissable, propre au groupe, issue de la synergie et de la dynamique de celui-ci. De plus, dans un
groupe, les participants mettront en œuvre quelques-unes de leurs compétences individuelles mais, en
fonction des liens qui se tissent entre eux, des relations antérieures qui les lient, de leurs motivations, de
leurs objectifs personnels et d’autres facteurs conscients et inconscients, il se créera des compétences
collectives propres au groupe et à l’objectif qui lui est fixé.
Malgré la complexité qui entoure la notion de compétence collective et l’hétérogénéité des travaux
traitant de ce sujet, il est largement admis au sein de la littérature, que la compétence collective émerge
à partir de la coopération et de la synergie existant entre les compétences individuelles. Les compétences
collectives sont co-produites dans l’interaction inter-personnelle : elles relèvent d’une logique de co-
élaboration. La compétence collective doit alors être étudiée dans une approche intégrée, se concentrant
sur les liens entre les différentes interactions des individus au travail. Dans le schéma suivant exposé ci-
après, une représentation de la compétence collective :
Dans ce paragraphe, nous avons posé les fondements de la compétence collective, deuxième niveau
d’analyse de la compétence. Comme nous l’avons déjà précisé, ce niveau d’analyse reste un domaine
de recherche encore mal connu, malgré les derniers développements théoriques en la matière.
C’est à Nelson & Winter, dans un ouvrage de 1982 devenu une référence clé, qu’il revient d’avoir
véritablement posé les fondements de ce qui constitue aujourd’hui l’approche évolutionniste. L’objectif
poursuivi par ces auteurs est de proposer, à partir de la conception biologique et darwinienne de
l’évolution, une théorie générale du changement en économie, et plus particulièrement, une théorie de
l’évolution des structures industrielles. Nous présenterons la théorie évolutionniste de la firme à partir
de ses hypothèses clés et ses traits constitutifs, puis nous nous attarderons sur la notion de routine
organisationnelle6.
6
Nous renvoyons le lecteur intéressé à l’ouvrage de Nelson & Winter (1982) pour une présentation détaillée
des origines et fondements de l’école évolutionniste.
a.1. Les deux hypothèses clés
La théorie évolutionniste de la firme se fonde sur deux hypothèses centrales :
L’ultra-individualisme. Les évolutionnistes insistent sur le fait que la firme ne peut et ne doit pas être
considérée comme un tout indivisible, mais comme une collection d’individus distincts et dotés de
caractéristiques cognitives qui leur sont propres. Toutefois, pour les évolutionnistes, les compétences
organisationnelles ne se réduisent pas à l’addition des compétences des individus qui composent la
firme;
La rationalité procédurale et limitée des acteurs. Nelson & Winter (1982) ont repris comme fondement
de leur théorie, l’hypothèse de Simon (1976), selon laquelle les individus ne fonctionnent qu’en «
rationalité limitée ». Du fait de cette capacité limitée de traitement de l’information par les individus,
l’auteur avance que les décisions ne se fondent pas sur des comportements de maximisation (hypothèse
centrale du modèle néoclassique), mais sur un principe de satisfaction (« satisficing »). Un agent
recherche non pas l’action qui donne le meilleur résultat dans des conditions données, mais une action
qui conduit à un résultat jugé satisfaisant, relativement à un certain niveau d’aspiration. Dès lors, les
individus limitent leurs comportements de recherche de solutions à des routines et des programmes
simplificateurs, selon une « rationalité procédurale ». Ainsi, la firme est constituée d’individus
hétérogènes dotés de capacités cognitives distinctes et limitées.
Ø Les routines organisationnelles dites statiques. Engendrées à la suite d’actions répétées, elles
correspondent à des procédures opérationnelles standards, c’est-à-dire à des règles de décisions,
adoptées par l’entreprise, affectant aussi bien les domaines techniques, productifs et
stratégiques. Ces routines statiques constituent la mémoire organisationnelle ;
Ø Les routines organisationnelles dites dynamiques. Elles désignent la capacité des organisations
à changer de routines en fonction des impulsions du contexte dans lequel elles évoluent.
Incorporant la flexibilité, ces routines dynamiques ne figent pas l’apprentissage et permettent à
l’entreprise de faire face à des situations radicalement nouvelles.
Dès lors, la firme se trouve face à un arbitrage entre l’exploitation des routines existantes (routines
statiques) et l’exploration de nouvelles routines (routines dynamiques). En effet, la survie de l’entreprise
se joue dans la capacité à gérer et arbitrer entre continuité et rupture.
Afin de résumer les idées propres à l’approche évolutionniste, nous pouvons affirmer que les routines
sont en quelque sorte des aides à la décision sur lesquels les acteurs s’appuient pour coordonner leurs
activités et pour répondre rapidement à des demandes émanant du contexte socio-économique.
En fait, c’est la notion de routine qui permet de comprendre pourquoi chacune des organisations possède
des particularités irréductibles et non transférables. C’est également cette notion qui permet de souligner
que même si des collaborateurs s’en vont, l’organisation ne périra pas puisqu’elle possède des routines
qu’elle a construites grâce aux apports des différents acteurs.
En outre, il est vrai que le mot routine » est connoté négativement dans le langage de tous les jours, mais
il exprime également une forme d’économie d’énergie liée à des automatismes, des réflexes, qui
permettent aux ressources vives, telles que l’intelligence, de se centrer sur les enjeux vitaux de
l’organisation. Ces précisions étant données sur les fondements de l’approche évolutionniste, et en
particulier sur la notion de routine organisationnelle, nous proposons à présent de nous centrer sur le
concept de compétence, lequel tient également une place centrale dans la théorie évolutionniste de la
firme.
c. La firme évolutionniste basée sur les compétences
En effet, la théorie évolutionniste de la firme se distingue des autres théories économiques (théorie des
droits de propriété, théorie de l’agence, théorie des coûts de transaction, etc.) par l’importance accordée
à la notion de compétence. Cette théorie constitue une véritable théorie de la firme. La théorie
évolutionniste est capable de fournir :
ü Une explication de la définition des firmes, à partir des compétences qu’elles détiennent ;
ü Une explication de la différence entre firmes. Les routines, spécifiques aux entreprises et
intransférables, sont à la base de la différenciation ;
7
La compréhension du phénomène de la dépendance de sentier est fondamentale dans la théorie évolutionniste.
D’une manière simple, ce que l’entreprise est aujourd’hui est lié à ce qu’elle était hier, et ce que l’entreprise est
aujourd’hui va nécessairement influencer ce qu’elle pourra être demain.
ü Une explication de l’évolution des firmes, notamment par les mécanismes de « recherche » et
de sélection.
Enfin, pour contribuer à une consolidation des fondements d’une véritable théorie évolutionniste de la
firme, il est nécessaire de se tourner vers le modèle des ressources et des compétences (MRC). En effet,
pour de nombreux auteurs, la théorie évolutionniste de la firme et le MRC sont étroitement liés.
Le concept de compétence organisationnelle est rapidement devenu, depuis le début des années 1990,
l’un des concepts les plus populaires en sciences de gestion, et particulièrement dans le domaine de la
stratégie avec le modèle des ressources et des compétences. Le MRC abrite trois courants : la théorie
des ressources, la théorie des compétences fondamentales et la théorie des capacités dynamiques. Enfin,
dans le prolongement du MRC, une quatrième théorie a émergé : la théorie de la concurrence basée sur
la compétence.
a. La théorie des ressources
L’approche fondée sur les ressources, traduit de l’anglo-saxon « Resource-Based View » (RBV), initiée
par Wernerfelt (1984, 1989), Barney (1991) et reposant sur les écrits de Penrose (1959), est à l’origine
de l’émergence du concept de compétence organisationnelle en sciences de gestion, plus précisément en
management stratégique.
L’idée directrice de cette approche consiste à proposer une identification des ressources de
l’organisation, afin de sélectionner les compétences distinctives de l’entreprise. L’intérêt de
l’identification des compétences organisationnelles consiste à sélectionner celles qui sont ou seront
stratégiques pour la firme, c’est-à-dire celles qui confèrent à l’organisation un avantage concurrentiel
pouvant procurer une rente8 dans le temps.
a.1. L’héritage penrosien
C’est Un ensemble de ressources productives, à la fois physiques (usines, équipements, terrains,
matières premières, produits semi-finis, stocks) et humaines (main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée,
divers personnels fonctionnels). Elle attribue à ce « monde interne » une capacité à stimuler la croissance
de la firme, au moins équivalente à celle que l’on attribue habituellement aux variables externes que
sont l’exigence des clients ou la pression concurrentielle. En définissant ainsi la firme comme un
ensemble de ressources productives. Dès lors, c’est à la fois l’agencement de ces ressources et
l’évolution de cet agencement qui confèrent à chaque firme sa spécificité et sa capacité à générer des
services productifs idiosyncratiques.
En conséquence, suivante : « le système de ressources est un agencement évolutif (les compétences
peuvent changer de nature) qui produit des « services » idiosyncratiques (dont la nature est déterminée
par la composition particulière du système) et qui confère à chaque firme son caractère unique ».
8
Une rente est définie par le profit dégagé par une firme au-delà de celui qui reviendrait à l’ensemble des firmes
si elles disposaient des mêmes ressources.
a.2. L’approche stratégique classique
Les premières formulations de la stratégie d’entreprise comme modèle de pensée et d’action ont été
proposées au cours des années 1960, avec notamment le modèle LCAG, dénommé ainsi à partir des
initiales de ses fondateurs, quatre professeurs à Harvard (Learned, Christensen, Andrews et Guth). Ce
modèle du management stratégique stipule que le problème fondamental de la stratégie repose sur la
mise en adéquation des forces et des faiblesses de la firme d’une part, et des opportunités et des menaces
de l’environnement d’autre part. Cette analyse est également connue sous la dénomination SWOT,
acronyme de Strengths, Weaknesses » (soit forces et faiblesses de l’organisation), « Opportunities,
Threats » (soit opportunités et menaces de l’environnement).
Les compétences clés sont définies « comme les capacités qui sous-tendent la prééminence dans une
gamme de produits ou de services », ou comme « un ensemble de savoirs et de technologies qui
permettent à l’entreprise de proposer un avantage particulier à la clientèle ».
Pour être qualifiées de fondamentales, les compétences doivent satisfaire trois critères très généraux de
caractérisation :
ü Apporter une réelle valeur ajoutée aux clients. C’est le client qui décide en dernière instance si
la compétence est fondamentale ou pas ;
ü Être différentes par rapport à celles des concurrents. Pour être fondamentale, la compétence doit
être unique, sans équivalent sur le marché ;
ü Alimenter une diversité d’offre sur des marchés différents. Les compétences clés servent de
tremplin vers de nouveaux marchés où elles pourront être transférées.
Ø le processus productif (qualité, flexibilité, coût, rapidité d’exécution, respect des délais) ;
Ø le processus d’accès au marché (management des marques, marketing, commercialisation,
distribution, logistique) ;
Ø la contribution fonctionnelle distinctive du produit, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à
différencier son produit grâce à une fonction particulière.
Une fois que les compétences fondamentales sont repérées, il convient alors de les exploiter, d’envisager
des possibilités d’amélioration et d’examiner les opportunités d’acquisition de nouvelles compétences.
Pour que la perspective des compétences fondamentales prenne racine dans l’entreprise, l’équipe de
direction doit contribuer aux six étapes suivantes de management des compétences :
1ère étape – l’identification des ressources de l’organisation ;
2ème étape – le recensement des ressources stratégiques ;
3ème étape – le déploiement des compétences fondamentales ;
4ème étape – la mise sur pied d’un programme d’acquisition de nouvelles compétences
fondamentales ;
9
A l’origine, cette notion de compétences clés a été introduite par Selznick (1957), sous le vocable de
compétences distinctives. Cette notion rend compte des activités dans lesquelles une entreprise excelle, en
amont des différentes lignes de produits (Meschi, 1997).
5ème étape – le développement des nouvelles compétences fondamentales ;
6ème étape – la protection des compétences fondamentales contre les concurrents et l’usure du
temps.
Parallèlement à la reconnaissance du rôle des ressources et compétences (R&C), les années 1990 ont vu
apparaître une prise de conscience accrue de l’importance des capacités relatives des firmes à utiliser
leurs R&C actuelles, à créer de nouvelles R&C, et à concevoir de nouvelles manières d’utiliser ces deux
types de R&C (actuelles et nouvelles). En effet, la compétitivité d’une firme ne dépend pas seulement
de l’ensemble de ses R&C, mais également de sa capacité à les intégrer et à les mobiliser. C’est ainsi
que dans le prolongement de la RBV et de la théorie des compétences fondamentales, des recherches se
sont intéressées
Si le MRC a permis de progresser dans la réflexion stratégique, il connaît toutefois un certain nombre
de limites, en particulier :
• Des problèmes de définition ;
• Des difficultés d’opérationnalisation et de validation empirique ;
• Une fragmentation des champs disciplinaires ;
• Une vision statique des compétences.
Ces problèmes de définition des concepts utilisés par le MRC se doublent de difficultés
d’opérationnalisation et de validation empirique. Cette approche est de nature essentiellement
conceptuelle, dans la mesure où elle est bâtie sur des concepts (ressources, compétences
organisationnelles, capacités dynamiques) purement théoriques et pratiquement peu observables. En
particulier, les compétences sont difficiles à identifier, à isoler et à mesurer, « parce qu’elles sont souvent
tacites, inimitables, collectives, profondément ancrées, interactives et intégratives ».
C’est ainsi que dans le prolongement du MRC, un groupe de propose une approche qui se veut plus
opérationnelle : la théorie de la concurrence basée sur la compétence (« competence-based competition
»)10. Ces auteurs considèrent également l’approche par les ressources et les compétences comme
insuffisante dans ses applications empiriques et cherchent, dès lors, à combler ce manque, en prônant
une approche à la fois théorique et empirique.
Afin de répondre aux limites du MRC, Sanchez & al. (1996) se sont attachés, dans un premier temps, à
développer des conceptualisations des ressources, des capacités et des compétences, à la fois claires et
cohérentes, et susceptibles de servir de fondements à une théorie de la concurrence basée sur la
compétence. Les concepts et définitions clés que les auteurs proposent, sont détaillés dans le tableau
présenté ci-après.
10
Nommée également « théorie du management stratégique basée sur la compétence », ou tout simplement «
théorie de la compétence ».
Source : adapté de Sanchez & al. (1996, pp. 7-11)
Conclusion
Ce deuxième chapitre a exposé et discuté les différents travaux qui traitent spécifiquement du
management des compétences. A partir d’une analyse des travaux sur les trois niveaux du concept de
management des compétences (individuel, collectif et organisationnel). En effet, la compétence est la
capacité d’un individu, d’un collectif de travail ou d’une entreprise, à mobiliser et à combiner des
ressources (connaissances, savoir-faire et comportements), en vue de mettre en œuvre une activité ou
un processus d’action déterminé. En d’autre terme, le management des compétences, désigne l’ensemble
des actions managériales engagées par une ou des organisation(s) afin de gérer et de développer les
compétences.
Dans un second temps, une analyse plus approfondie de la littérature nous a amené à dépasser l’approche
« classique » du management des compétences, laquelle s’appuie sur une analyse séquentielle et statique
des compétences. C’est ainsi que nous prônons une approche transversale, cognitive et dynamique du
management des compétences.
Enfin, l’approche dynamique du management des compétences nous encourage à porter une attention
aussi importante aux leviers qui favorisent le développement des compétences (lequel résulte de deux
modes d’apprentissage : l’exploitation et l’exploration), qu’à leur simple identification. En effet, nous
considérons que l’entreprise n’est pas seulement un système de compétences. Elle est également et
surtout un espace qui a pour fonction essentielle de gérer les compétences existantes et de les faire
évoluer.
Bibliographie