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Introduction :
Dépassant le terme de qualification, la notion de compétence est apparu dans le
domaine social dans les années 1970. Ce concept aujourd’hui central dans la gestions des
ressources humaines à fait l'objet de nombreuses définitions. Les compétences correspondent
à un ensembles de savoirs, savoirs faire et savoir être définis dans l'exercice d'un emploi ou
d'un métier ,dans une situation d'activité donnée, la caractéristique du savoir est qu’il s’auto-
détruit et s’auto-alimente par le seul fait du temps et des différents progrès technologiques,
techniques, scientifiques, etc.
La compétence n'est donc pas établie a priori, elle est en combinaison des
connaissances, savoirs faire, expériences, attitudes dans une situation de travail. Les
compétences sont individuelles mais l'adition de compétences individuelles conduit à parler
de compétences collectives. Ces compétences collectives de l'entreprise constituent un actif
spécifique et un avantage concurrentiel
2
Problématique :
Problématique :
Comment
Comment le
le
management des
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l’implication d’une
stratégie au
stratégie au sein
sein
d’une entreprise ?
d’une entreprise ?
Chapitre I : Compétences et stratégie
3
Le concept de compétence s’est peu à peu imposé à deux niveaux, individuel et
organisationnel, dans certaines entreprises qui ont engagées une réflexion approfondie sur
l’identification de leurs compétences. Afin de mieux comprendre la notion de compétence
dans l’entreprise, il faut noter que ces deux niveaux ne sont pas indépendants, mais sont, au
contraire, étroitement liés.
+ Au niveau organisationnel, ce qu’on peut appeler compétence clé ou
organisationnelle, est la résultante de la combinaison coordonnée et valorisante d’un
ensemble de compétences professionnelles présentes au niveau individuel : l’individu est le
support physique de la compétence.
+ La compétence peut être définie à ce niveau individuel comme étant un ensemble
de connaissances, capacités et volonté professionnelles. Comme l’ont remarqué Aubret et al,
les compétences individuelles s’articulent autour de deux piliers principaux, le “savoir” (les
connaissances) et le “savoir-faire” (les capacités) : l’espace du “savoir” concerne les savoirs
et intelligences. Les capacités à comprendre, concevoir et décider – émergent par l’espace du
“savoir-faire” pour l’améliorer ou le faire évoluer.
Néanmoins, à côté des dimensions professionnelles stricto sensu de la compétence
individuelle, il nous paraît important dans le prolongement des travaux de Le Boterf.
La compétence n’est pas un état ou une connaissance possédée. Elle ne se réduit ni à
un savoir ni à un savoir-faire - d’ajouter une composante d’ordre plus comportementale qui
est le “vouloir” ou le “savoir être” (la volonté). La compétence individuelle apparaît ainsi
comme un système constitué par trois espaces interdépendants. L’interdépendance entre ces
trois dimensions est une fonction essentielle pour faire fonctionner et développer un tel
système : comme l’a expliqué Malglaive, c’est en acceptant de faire et en faisant (“vouloir” et
“savoir être”) que l’on devient capable de faire (“savoir-faire”) et de penser (“savoir”).
La compétence clé ou organisationnelle ne peut être appréhendé dans l’entreprise si
son identification et son analyse se font, sans connexion avec les compétences individuelles
qui la constituent. D’ailleurs, n’ont-ils pas expliqué qu’il est impossible de gérer dans la
pratique la réserve de compétences clés de l’entreprise tant que l’on ne les a pas
décomposées, au point même d’identifier les individus et les talents qui y concourent.
Si la compétence en stratégie se définit comme la combinaison coordonnée et
valorisante d’un certain nombre de compétences individuelles, qu’en est-il alors du caractère
stratégique de telle ou telle compétence clé ou organisationnelle présente au sein de
l’entreprise ?
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En d’autres termes, comment peut-on distinguer une compétence stratégique dans le
portefeuille de compétences clés d’une entreprise ?
Le problème est désormais de comprendre la relation entre possession et articulation
de certaines compétences et création d’un avantage concurrentiel. C’est en remontant d’une
façon plus générale à l’analyse des ressources, et notamment de leur caractère stratégique,
qu’il nous a été possible de définir la compétence stratégique. Les ressources se révèlent
stratégiques dans la poursuite d’un avantage concurrentiel s’il apparaît que celles-ci sont
difficiles à identifier et à comprendre, imparfaitement transmissibles et difficilement
reproductibles. La compétence, comme n’importe quelle autre ressource (actifs immobiliers,
brevets.....) sera ainsi considérée comme stratégique si elle est utile, rare et opaque.
En première analyse, deux attributs de la compétence stratégique se dégagent
immédiatement : l’utilité ainsi que la rareté. L’utilité de la compétence renvoie au rôle tenu
par cette dernière dans le processus de création de valeur de l’entreprise. L’utilité perd ici son
sens économique (analyse marshallienne de l’utilité) et financier (création de valeur pour les
actionnaires), pour prendre une signification résolument stratégique (création de valeur pour
les clients). Sur le plan stratégique, le processus de création de valeur se matérialise pour une
entreprise par le développement de produits ou de services considérés comme étant uniques
et répondant exactement aux besoins de ses clients. La compétence utile, et donc stratégique,
est par conséquent celle qui, par mobilisation ou combinaison avec d’autres compétences, va
permettre de développer de tels produits ou services. La rareté de la compétence se révèle
également stratégique pour l’entreprise, puisque la possession de compétences rares est une
source d’avantage concurrentiel, voire de rentes : la clé de l’existence de rentes ricardiennes
tient à la présence (au sein de l’entreprise) d’un facteur rare. Cependant, l’interprétation de la
rareté ne doit pas se faire au sens restrictif du terme : compétence rare ne signifie pas
compétence unique. En effet, une compétence peut être rare, mais pas nécessairement unique,
pour procurer à l’entreprise détentrice un avantage concurrentiel. La rareté suscite de fait une
situation de quasi-monopole sur une ou plusieurs compétences, grâce à des barrières qui
limitent la mobilité inter- entreprises de ces compétences.
La compétence stratégique est donc un construit humain utile, rare et opaque ; elle est
profondément insérée dans l’organisation et le fonctionnement de l’entreprise, et, à ce titre,
difficilement mobile, imitable et substituable. En fait, la compétence stratégique est
inséparable de l’entreprise qui la met en oeuvre. Sa valeur n’a de sens que par rapport à
l’entreprise qui va l’utiliser et la développer.
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2- le concept de compétence en stratégie1 :
Outre le problème de l’identification de la compétence, il s’agit désormais de
s’interroger sur les modalités pratiques d’organisation des compétences dans l’entreprise.
Pour éclairer cette interrogation, il faut noter que la tendance actuelle dans de nombreuses
entreprises concernées est de découper le réel en groupes professionnels constitués de postes
qui sont parfois disparates, mais dont le point commun est de s’appuyer globalement sur des
compétences considérées comme similaires et/ou complémentaires; la critique principale
soulevée par certains spécialistes à l’encontre de ce type d’organisation est que l’on aboutit
souvent à créer des collections d’individus détenteurs de qualités ou d’aptitudes communes
plus fondées sur une standardisation volontariste de règles de recrutement et de promotion
que sur des réalités professionnelles tangibles....la notion de compétence en management,
isolée d’aspects techniques, sociaux et professionnels, contribuerait à créer un groupe bien
artificiel.
Pour éviter de fondre les individus et leurs postes dans des groupes dont le
dénominateur commun, la compétence, s’apparente plus à un construit intellectuel qu’à une
“réalité professionnelle”, il convient de respecter une méthodologie d’organisation
progressive et rigoureuse, dont le point de départ est l’observation de l’individu au travail. La
première étape de cette organisation consiste à identifier les compétences professionnelles, en
tant qu’ensemble de connaissances, savoir-faire et volonté professionnelles, présentes au
niveau individuel. Il s’agit là d’une lourde phase d’analyse préalable, l’objectif étant
d’obtenir, pour l’entreprise étudiée, une carte détaillée des différentes compétences
professionnelles existantes. Cette carte met en lumière le patrimoine des compétences
individuelles qui peuvent être mobilisées et coordonnées à tout instant dans l’intérêt de
l’entreprise.
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aux environnements concurrentiels en constate évolution, les entreprises doivent « se
penser » comme des systèmes évolutif, réactifs et unique.
En stratégie, il n’y a pas d’outils garantissant le succès. Celui-ci provient du mixage
de différents outils.
a- la théorie des ressources permet d’élaborer de nouvelles stratégies en
envisageant la firme comme une somme de stocks et de flux :
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b- les compétences clés qui permettent de concevoir la firme comme un
portefeuille de ressources hétérogènes :
Définition des concepts clé de la théorie des ressources :
Les ressources : constituent ce que possède l’entreprise, a savoir, le capital
physique, capital humain, capital organisationnel
Les ressources stratégiques : possèdent les caractéristiques suivantes :
-Ont de la valeur ;
-Sont rares ;
-Ne sont pas imitables par les concurrents ;
-Procurent un avantage concurrentiel unique sur le marché.
Compétences de l’entreprise : ce sont des ressources spécifiques, plus
particulièrement intangibles, propre a l’organisation.
-Elles sont considérées comme « ce que l’entreprise sait faire » par
opposition aux actifs qui représentent « ce que l’entreprise possède » exemple : croyance de
l’entreprise, bases de données…
Compétences distinctives ou stratégiques :
Ce sont des compétences organisationnelles qui participent, incontestablement, a la
performance de l’entreprise et qui lui procurent un avantage concurrentiel :
- Elles sont peu nombreuses et renforcent la position concurrentielle de
l’entreprise sur une gamme de produits ou services ;
- Elles ne sont pas toujours décelables par les clients ;
- Elles recueillent de tous en interne ;
- Elles sont uniques dans leur catégorie.
c- la méthodologie de la théorie des ressources :
Étape 1 : identification des ressources de l’organisation dont l’identification des
compétences organisationnelles
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Les dirigeants dressent l’inventaire des compétences organisationnelles de façon tout
à fait aléatoire ou pour des raisons de pouvoirs.
Étape 5 : développement de nouvelles compétences organisationnelles stratégiques
Normalement il faut entre 5 à 10 ans pour atteindre une certaine suprématie en matière
de compétence organisationnelle stratégique. Une stabilité dans le temps entre les équipes qui
sont en charge du développement de ces compétences et la volonté de la direction de mener
cette action à terme doit s’instaure.
Étape 6 : défense des compétences organisationnelles stratégiques
Il existe de multiples façons de perdre les compétences organisationnelles
stratégiques. Les auteurs citent les cas suivants :
- Le financement est insuffisant ;
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- Une décentralisation est mise en place et a pour conséquence un effritement des
compétences ;
- Il n’existe pas de consensus entre les hauts dirigeants de l’organisation ;
- Les compétences organisationnelles stratégiques sont livrées a des partenaires lors
d’alliances ;
-Elles sont perdues lors de la cession d’un domaine d’activité aux performances
décevantes.
a- Les ressources et les compétences de la firme :
Par ressource, nous entendons tout ce qui peut être conçu comme une force ou une
faiblesse d’une firme donnée. Plus formellement, les ressources d’une firme à l’instant t
peuvent être définies comme les actifs associés de manière semi- permanente à la firme.
Suggère comme exemples de ressources “l’équipement productif, le savoir-faire d’employés,
des brevets, marques, du capital, etc.”.
Certaines ressources revêtent une importance particulière: les savoir-faire de la firme,
incarnés dans des routines, produits de l’accumulation des connaissances. Ces ‘compétences’
désignent la capacité à déployer les ressources pour atteindre un objectif voulu,
habituellement sous forme de combinaison faisant appel à des processus organisationnels, ou
pour reprendre la définition de Grant: “une compétence est la capacité d’un ensemble de
ressources à réaliser une tâche ou activité”.
Les compétences cardinales sont l’apprentissage collectif de l’organisation, portant en
particulier sur la coordination de savoir-faire productifs divers et l’intégration de séries de
technologies multiples, les savoir-faire qui constituent ensemble une compétence cardinale
doivent coaguler autour d’individus dont les efforts sont suffisamment diversifiés pour
reconnaître les opportunités de fusionner leur expérience fonctionnelle avec celles d’autres de
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manière nouvelle et intéressante. Puisque la compétence est un savoir-faire en action, elle ne
diminue pas à l’usage, mais est enrichie à mesure qu’elle est utilisée et partagée. Mais les
compétences requièrent néanmoins d’êtres entretenus et protégés: la connaissance s’estompe
si elle reste inutilisée.
Ainsi, si l’existence de la firme réside dans sa capacité à surmonter les limites de la
rationalité de ses membres, son mécanisme principal est alors l’intégration des savoirs
fragmentés des individus: la compétence organisationnelle est essentiellement une intégration
de savoir spécialisée afin de réaliser une tâche productive discrète. La réalisation répétitive de
ces tâches productives est liée, directement ou indirectement, à la capacité de création de
valeur de la firme, par la transformation de facteurs en produits’.
b- Une nouvelle définition des conditions de l’avantage concurrentiel :
Si la firme est une collection de produits-marchés, alors l’analyse stratégique et
l’avantage concurrentiel sont focalisés autour de la position de la firme dans ces couples
produits- marchés. L’adoption d’une définition de la firme comme un ensemble de ressources
et de compétences modifie notre approche des conditions de l’établissement d’un avantage
concurrentiel. L’avantage concurrentiel ne réside plus nécessairement dans l’exploitation
d’une position dominante et protégée sur un marché (ou une niche), mais dans la valorisation
supérieure de ses ressources.
Hétérogénéité Concurrence
limitée ex-post
Avantage
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concurrentiel
Rentes soutenues à Rentes non
compensées
l’intérieur de la firme par des
coûts
Mobilité Concurrence
imparfaite limitée ex-ante
La plupart des autres auteurs, dans une perspective complémentaire, définissent les
conditions de l’avantage concurrentiel en fonction des caractéristiques des ressources et des
compétences.
On peut identifier six conditions qu’une ressource ou compétence doivent respecter
pour apporter un avantage concurrentiel à une firme:
Valeur: la ressource ou compétence doit avoir de la valeur pour la firme, parce qu’elle
permet de tirer parti d’opportunités de marché ou de neutraliser une menace de
l’environnement, parce qu’elle permet un accès à un grand nombre de marchés et représente
une contribution significative à la valeur du produit final pour le client, ou bien parce que
cette ressource est supérieure à celles des concurrents, et permet donc l’exploitation
potentielle d’une rente. Enfin, un avantage concurrentiel peut résulter de la présence
simultanée de deux ressources ou compétences. Dans ce cas, la valeur d’une ressource est
accrue par la présence d’une autre ressource.
Raretéé: la ressource doit être rare, c’est-à-dire qu’un nombre limité seulement de
firmes peuvent y avoir accès, idéalement une seule. Si la ressource n’est pas unique, mais que
sa transférabilité est incertaine (marché imparfaits/incomplets) alors sa rareté est renforcée.
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Imitation: la ressource ou la compétence doit être difficilement imitable afin
d’empêcher les concurrents de répliquer la stratégie. Selon Lippmann & Rumelt, les
processus de production d’une firme sont imparfaitement imitables par ses concurrents
lorsque les facteurs permettant d’obtenir une performance supérieure ne sont pas clairement
identifiables et lorsque la mobilité des facteurs de production est imparfaite en raison de
l’existence d’actifs spécifiques auxquels sont associés des savoir-faire tacites ou bien des
droits de propriété exclusifs.
Ce n’est que lorsque ces six conditions sont respectées qu’une ressource ou compétence
peut permettre d’obtenir un avantage concurrentiel. Le MRC pose donc, de manière réaliste,
que l’avantage concurrentiel est un
phénomène complexe, difficile à établir, fragile à maintenir, et que rares sont les firmes qui y
parviennent.
c- Stratégie de développement de la firme :
Si l’avantage concurrentiel repose sur la mise en œuvre de ressources et de
compétences précieuses, difficilement imitables, non substituables, rares et durables, alors la
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stratégie des firmes, implicitement ou explicitement, doit tendre vers l’exploitation de telles
ressources. La recherche de leur utilisation optimale conduit à identifier quelles en sont les
meilleures applications: ‘tant que les ressources ne sont pas pleinement utilisées dans les
opérations existantes, la firme est incitée à chercher une manière de les utiliser plus
complètement’ et: ‘La sélection des couples produits-marchés pertinents est nécessairement
déterminée par les ressources dont la firme a hérité-les services productifs dont elle dispose
déjà.’ La croissance et le développement de la firme sont donc naturellement liées à son
activité originelle, et l’apparition de nouvelles activités se fait de manière concentrique,
autour d’un noyau d’activités technologique’.
Pour le MRC, une stratégie de développement s’articule donc nécessairement autour
d’un métier, les diverses activités de la firme reposant sur l’exploitation conjointe d’un
nombre limité de ressources et de compétences cardinales. La croissance par diversification
liée est donc, a priori, celle qui permet les meilleurs résultats à long terme. La
recommandation pour les praticiens est la recherche de synergies entre activités existantes et
activités nouvelles, autour d’un ‘noyau’ de ressources/compétences qui sont mises en œuvre
conjointement par plusieurs activités.
Cette injonction est justifiée par les résultats de nombreuses recherches empiriques
montrant que les firmes ayant opté pour une politique de diversification cohérente obtiennent
de meilleurs résultats et que l’itinéraire de croissance des firmes dépend de leur dotation
initiale en facteurs stratégiques et se développe généralement vers des domaines voisins. Les
limites à la croissance des firmes dépendant d’une part des capacités de son management, et
d’autre part de l’efficience allocative des marchés financiers.
d- Création de compétences nouvelles et avantage concurrentiel :
Une fois définis les éléments statiques du modèle 2 (ressources, compétences,
conditions de l’avantage concurrentiel, stratégie de développement), reste à explorer sa
dynamique, c’est à dire la création de ressources et compétences permettant d’obtenir un
avantage concurrentiel.
Si les ressources/compétences doivent être rares et difficilement imitables pour
permettre d’établir un avantage concurrentiel, il semble logique de préférer l’auto-production
à l’acquisition sur un marché. Selon Dierickx & Cool l’auto-production présente quatre
2
http://socio-logos.revues.org/document1323.html
14
caractéristiques susceptibles de rendre difficilement imitables les ressources et compétences
ainsi créer :
a - Analyse interne: ‘cherchez l’avantage concurrentiel à l’intérieur’
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Mesurer et quantifier les ressources et les compétences :
Afin de tirer des conclusions normatives des travaux examinant les stratégies des
firmes par le biais des ressources et des compétences, il est nécessaire d’opérationnaliser ces
concepts, ainsi que de pouvoir les mesurer. Or, il semble intrinsèquement difficile de mesurer
des compétences organisationnelles stratégiquement significatives, puisque les compétences
qu’il est aisé de décrire ou mesurer sont par nature moins susceptibles d’être à l’origine d’un
avantage concurrentiel durable car -a priori- aisément imitables .
Henderson & Cockburn suggèrent que la présence de compétences intégratives permet
d’expliquer sur le long terme une part significative des différences de productivité entre
firmes. Mais, leurs résultats restent parfois ambigus: les compétences organisationnelles sont
probablement composées de plusieurs activités complémentaires intimement liées, ceci
suggère que l’interprétation la plus honnête de nos mesures serait en termes de ‘symptômes’
ou d’‘indicateurs’ de la présence de compétences, plutôt que la mesure de variables causales’.
Il semble donc possible d’identifier la présence de compétences, mais sans pouvoir
leur attribuer un ordre de grandeur quantitatif.
b - Analyse externe :
L’analyse de l’environnement concurrentiel des firmes est un des domaines où
l’import de théories économiques en management stratégique a été des plus féconds et
substantiels.
L’apport des travaux de Porter, inspirés des modèles de l’économie industrielle y
occupe une place centrale. Les implications de ces travaux sont ainsi résumées par Grant :
‘l’économie industrielle pose que l’attrait d’une industrie est la cause première d’une
rentabilité supérieure, ce qui implique que l’objectif principal du management stratégique soit
de rechercher des environnements munificents, d’identifier des segments et groupes
stratégiques attractifs dans ces secteurs, et de réduire les pressions concurrentielles en
influençant la structure de l’industrie et le comportement des concurrents’.
Or, les recommandations issues de ce type d’analyse sont rapidement apparues
comme insatisfaisantes, comme l’explique Wernerfelt: “Si tous les étudiants en management
stratégique apprennent à identifier la niche ‘la plus attractive’, qui l’obtiendra et pour quelles
raisons la concurrence ne détruira-t-elle pas cet attrait?’.
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Une des motivations principales des promoteurs du MRC est de dépasser les impasses
où ces modèles semblent conduire. Le MRC s’est donc construit, en grande partie, par
opposition aux théories de Porter, afin de proposer une alternative plus conforme à la réalité
de l’activité des entreprises.
Le travail le plus complet de révision des théories de l’analyse externe -et
certainement celui où la volonté de fondation paradigmatique est la plus militante- est
proposé par Amit & Schoemaker qui proposent une réécriture du modèle des ‘cinq forces’ de
Porter.
Si les conditions du jeu concurrentiel (concurrents, clients, fournisseurs, substituts,
entrants, facteurs externes) définissent un certain nombre de ‘facteurs stratégiques spécifiques
à l’industrie, ceux-ci n’ont pas la même importance en fonction de la dotation en ressources
de la firme. Comme le montre Levinthal ‘les niches servies par une firme engendrent un
ensemble de compétences distinctives, mais non nécessairement uniques’.
Les ‘conditions initiales’ de la firme (choix organisationnels, technologiques, liens
avec clients) le taux de croissance de la demande, ainsi que la nature des exigences des
clients sont les facteurs les plus influents, et ‘en choisissant quels marchés elle sert, une firme
fait un pari sur un processus de coévolution’.
Ainsi, l’analyse de l’environnement doit se faire de manière subjective, en fonction
des ressources et compétences de la firme: son objectif n’est plus -comme chez Porter-
l’évaluation de l’intensité de la concurrence (et par conséquent de l’attrait d’un secteur),
l’identification d’une position stratégique favorable et des moyens de la défendre, mais la
mise en évidence des ressources et compétences de la firme qui seront susceptibles de fonder
un avantage concurrentiel. L’ordre logique de l’analyse est donc inversé: alors que les
théories inspirées de l’économie industrielle partent des caractéristiques de l’environnement
pour déterminer les ressources nécessaires à la stratégie, le MRC part des ressources
disponibles à la stratégie, et recherche dans quelles conditions celles-ci peuvent permettre
d’obtenir un avantage concurrentiel.
Dans la partie droite du diagramme, on reconnaîtra les éléments du schéma des ‘cinq
forces’ de Porter, qui est réorganisé: au centre du schéma se trouvent désormais les ‘facteurs
stratégiques de l’industrie’ et non plus les interactions concurrentielles entre les acteurs de
l’industrie. C’est la conjonction entre les facteurs stratégiques de l’industrie d’une part, et les
ressources et compétences de la firme, d’autre part, qui permet de définir les ‘actifs
stratégiques’ de la firme: ces ressources et compétences susceptibles de conduire à un
avantage concurrentiel.
18
Le MRC conduit donc à réfuter les approches traditionnelles de l’analyse industrielle,
dans lesquelles la plupart des travaux empiriques procèdent par analyses quantitatives en
coupe d’échantillons des plus grandes firmes multi-décisionnelles: si chaque firme tente
d’établir un avantage concurrentiel par le développement d’une stratégie originale, ‘les
origines des avantages spécifiques des firmes ainsi que de leur persistance doivent être
évalués. Ce type de résultat peut être obtenu par une analyse historique longitudinale des
firmes extrêmes, bien mieux que par l’examen de la structure de l’industrie’.
L’analyse de la concurrence au sein d’une industrie doit donc être individualisée en
prenant en compte à la fois les concurrents reconnus (qui visent les mêmes segments de
marchés) et potentiels (qui disposent de ressources similaires).
19
20
Section 3 : les outils de l’évaluation des compétences
3
Kerlan Francoise, « Guide de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », Edition
d’organisation, Paris 2004, p :84-86.
4
Dietrich Anne, « le management des compétences », Edition Vuibert, 2008, p :71.
21
2-L’accompagnement terrain et L’assessment center :
5
Dietrich Anne, « le management des compétences », Edition Vuibert, 2008.
22
3-Le tableau de mutlicompétences :
le tableau de multicompétences est un tableau à double entrée (une entrée pour la liste
des compétences critiques et une autre pour les différents membres de l’équipe) permettant de
raisonner en termes de maîtrise collective des compétences et non plus individuelle. L’objet
de l’évaluation se déplace de l’apprenant à l’équipe apprenante.
Il s’agit précisément d’un référentiel de compétences dédié à une équipe sur laquelle est
indiqué le niveau de maîtrise de compétence de chaque collaborateur.
23
La décennie 1990 Se caractérise par un important développement des discours et des
pratiques relatifs à la gestion des compétences. Si bien que rares sont les entreprises qui ne se
réclament pas aujourd’hui d’une telle gestion.
Pour tenter de comprendre à la fois la généralisation de ces pratiques et les discours
critiques dont elles font également l’objet. Il est nécessaire de s’attarder d’abord sur la notion
de compétence elle-même.
24
considérer la compétence sous l’angle de son utilité plutôt que de sa « validité scientifique ».
C’est pourquoi on peut envisager la compétence comme un construit opératoire qui définit les
capacités des personnes, a un caractère prédictif, intègre des modalités variées et utilisables
dans différents contextes de gestion ».
Cette forme de définition permet en quelque sorte, de forger le concept nécessaire au
problème à résoudre, Par exemple, s’il s’agit de faire évoluer l’organisation du travail. La
notion de compétence sera définie de manière plus large que s’il s’agit seulement d’améliorer
la politique de formation.
L’observation des pratiques des entreprises permet d’ailleurs de mettre en évidence
une grande diversité d’approches et de définitions de la compétence, qui traduit le
caractère contingent de la notion .Autrement dit, en fonction de leurs conceptions et des
problèmes qu’elles ont à résoudre, les entreprises s’entendent sur des définitions qui, pour
être utiles, doivent faire l’objet d’un minimum de négociation et de consensus. tous les
acteurs ou groupes d’acteurs concernés par le problème doivent donc se mettre d’accord
sur l’acception qu’ils envisagent de donner au terme « compétence».
8
Leplat j. « Compétance et ergonomie »modèl en analyse du travail,,bruxelles,Mardaga,1991,pp.263-278
26
Si la saisie de la compétence repose donc essentiellement sur l’analyse de la situation
de travail, il est risqué de faire correspondre trop étroitement les exigences de l’activité et les
compétences réellement mobilisées.
Enfin, inférer la compétence à partir de la situation de travail nécessite de distinguer
travail prescrit et travail réel. En effet, les analyses du travail, en particulier les ergonomes,
ont introduit cette distinction car elle permet de tenir compte du fait qu’aujourd’hui, les
compétences ne correspondent qu’exceptionnellement à une tache limitée, précisément
identifiée. Dans de nombreuses situations, les activités se révèlent de plus en plus tributaires
d’une « intelligence des situations ». Au delà des exigences de l’emploi, l’analyse du travail
peut aussi permettre de repérer quelles compétences spécifiques sont mises en œuvre par les
salariés pour assumer leurs tâches, en particulier lorsque surviennent des événements
imprévus ( pannes. incidents critiques.ect.).
Force est de constater que l’identification des compétences ne peut se faire qu’à partir
de l’analyse du travail, mais que l’exercice peut se révéler plus difficile que prévu. On pourra
cependant retenir qu’il est nécessaire de tenir compte non seulement du travail lui-même,
mais aussi du contexte dans lequel il s’exerce.
Par exemple, concernant une recherche sur le travail industriel, C. Everaere 9 a pu
mettre en évidence six paramètres essentiels à l’analyse de ce type de travail :
- la maîtrise d’un équipement
- la connaissance d’une matière
- l’ordonnancement local des tâches
- les conditions de travail
- les critères de performance
- l’ambiance de travail.
Une telle description permet de restituer le caractère global du travail industriel qui,
non seulement présente des caractéristiques techniques, mais aussi et surtout, s’exerce dans
un contexte précis intégrant des caractéristiques sociales, culturelles, organisationnelles et
affectives qui sont souvent négligées. Or, ce sont souvent ces dimensions qui « font la
différence » dans la manière dont les salariés exercent leur activité.
Pourtant, ces dimensions ne sont pas toujours prises en compte de la même manière
pour tous les salaries concernés.. On constate par exemple, à niveau de qualification
homogène à l’embauche et malgré des programmes de formation identiques, les salariés
9
Cadin LOEC « Gestion des Ressources Humaines :pratiques et éléments de la théories.Paris,France :Dunod
2003 p.124
27
d’une même équipe ne réagissent pas de la même façon et développent une grande diversité
d’aptitudes et de comportements. La difficulté consiste alors à tenir compte de cette diversité
dans la façon de déterminer les compétences nécessaires à l’activité.
Cependant, de nombreuses méthodes de repérage et de codification des compétences
sont disponibles. Nous avons choisi de présenter ici celles qui sont les plus souvent utilisées
dans le champ de la GRH, qui ont été mises en œuvres en entreprise et qui sont reconnues
par les professionnels.
10
Cadin, Loic « Gestion des Ressources Humaines : pratiques et éléments de théorie », Edition :2003.
28
que les comportements, les aptitudes, les savoirs ou les traits de personnalité. Elle est surtout
utilisée sous l’angle de la sélection, soit pour le recrutement, soit pour la gestion des carrières.
3-L’approche par les savoir-faire opérationnels
Plutôt que de s’intéresser aux connaissances ou aux traits de personnalité des
individus, cette approche s’attache à repérer, par l’observation, ce qu’ils sont capables de
mobiliser effectivement dans un contexte de travail déterminé. Très pragmatique, cette
approche présente l’inconvénient de déterminer des savoir-faire dépendent à la fois de
l’individu et de la situation de travail, si bien qu’il n’est pas toujours possible de la part de
l’un et de l’autre dans la manifestation du savoir-faire, ni donc d’élaborer un pronostic de
performance dans des contextes différents.
4-L’approche par les démarches intellectuelles
Cette approche, encore appelée approche cognitive11, s’intéresse aux modes de résolution des
problèmes dans un contexte organisationnel donnée. Il s’agit de repérer les stratégies de
raisonnement qui pourraient être utilisées dans d’autres situations professionnelles que celle
de l’observation. La compétence est ainsi définie comme une démarche de résolution de
problèmes comportant quatre éléments :
- Les démarches intellectuelles
- Les « savoirs références » (modes de raisonnement)
- La relation au temps et a l’espace
- Le type d’interaction relationnelle.
Cette approche est surtout utilisée dans les domaines de la formation et de
l’orientation. Son application dans l’entreprise reste plus délicate dans la mesure où
l’identification des stratégies de résolution des problèmes mises en œuvre dans un emploi
reste un exercice difficile.
Ces méthodes se différencient sous divers aspects : démarche d’analyse, but de
l’exploration, nature de l’inférence, fondement du référentiel’. Le choix de l’une d’entre elles
suppose d’avoir clairement défini au préalable son projet en matière d’identification de la
compétence.
29
L’expression même « gestion des compétences » parait claire, En réalité, elle cache une
grande disparité dans les pratiques mises en œuvre. Celles-ci montrent que les objectifs visés
et les effets attendus d’une telle gestion peuvent être différents d’une entreprise à l’autre.
Pour rendre compte de cette variété, nous avons mobilisé deux t dimensions que nous
détaillons ci-dessous :
- la manière dont la compétence est intégrée dans le champ de la G RH et articulée à
d’autres notions telles que le poste. le statut ou la qualification ,
- L’intensité avec laquelle la notion déborde le champ de la GRH et concerne d’autres
fonctions de l’entreprise. en particulier la stratégie et l’organisation du travail.
1-La compétence une notion devenue centrale en GRH
L’une des premières raisons qui expliquent l’émergence puis le développement de la
notion de compétence tient, en effet, à la transformation des organisations productives.
Celles-ci doivent désormais faciliter la capacité d’adaptation et de réaction, ainsi que la
flexibilité. Comme l’explique P. Zarifian , le travail en particulier celui des opérateurs, est
passe de la routine contenue dans l’exécution de taches prévues et ordonnées, au traitement
d’un événement que constitue tout aléa ou toute panne dans un dispositif souvent très
automatisé. Ainsi, l’organisation demande au salarié d’accroître son engagement pour être
capable de traiter l’imprévisible. Ce si donc bien la compétence de l’individu qui est
primordiale. Elle désigne sa capacité de réaction et se développe à l’occasion de ces
événements.
Une seconde raison tien au développement des activités de service qui relèvent
habituellement du secteur tertiaire, mais aussi à l’importance accordée à la notion même de
service dans les activités industrielles classiques. La préoccupation du service au client est
devenue omniprésente, quelle que soit l’activité productive de l’entreprise, et contribue à
faire émerger de nouvelles exigences vis-à-vis des salariés. Ceux-ci doivent développer des
qualités trés comportementales et sociales qui dépassent le savoir ou le savoir faire, et faire
preux d’ initiative, et pour pouvoir répondre aux attentes des clients, dans le cadre fixé par
l’entreprise. La notion de compétence permet ainsi de mettre l’accent sur la nécessité de
développer les comportements adéquats à chaque situation particulière.
En fin, une troisième raison, que peut également être considérer comme le transverse
aux deux précédentes, concerne l’individualisation du rapport salarial. Parce que les
évolutions des contenus du travail imposent désormais moins le respect de règles préétablies
que la capacité à réagir à des situations inédite, L’entreprise est amenée à distinguer les
salariés sur ce type de capacités plutôt que sur l’obéissance ou la discipline , comme dans les
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systèmes tayloriens. La compétence étant celle de l’ individu, elle est « ce qui fait la
différence ».
De quelle manière la notion de compétence contribue-t-elle à faire, évoluer les
réflexions en matière d’anticipation ?
Tout d’abord on constate que la notion de compétence favorise l’usage d’un langage
commun entre les caractéristiques des emplois (compétences requises) et celles des personnes
(compétences disponibles). Elle permet donc de raisonner sur un même principe et, ainsi, et
de procéder à la comparaison emplois/ressources inscrite dans le schéma de base.
Par ailleurs, les difficultés liées à la prévision encouragent également le recours à la
notion de compétence : puisqu’il devient de plus en plus difficile voire impossible de prévoir
les évolutions des emplois. La notion de compétence permet, par la prépondérance qu’elle
accorde à l’individu, de raisonner indépendamment des spécificités des emplois. Ainsi,
l’important n’est plus tant de connaître les emplois futurs que d’identifier les compétences
que les individus doivent maîtriser pour s’adapter et exercer des métiers encore inconnus.
Enfin, les modèles de gestion de l’emploi sont critiqués pour leur dimension
essentiellement quantitative. Certaines entreprises, comme EDF-GDF, qui avaient mis en
place des dispositifs de gestion prévisionnelle des emplois. Les modifient et introduisent une
orientation qualitative à travers la notion de compétence.
Dès le milieu des années 80, ce sont essentiellement les grandes entreprises qui ont
donc commencé à s’intéresser à la compétence. Les premières expériences visaient
l’orientation et la réorientation des carrières et l’organisation de la formation interne à moyen
et longs termes IBM en I985). D’autres, telle que celle conduite dès 1986 ‘à la Sollac
Dunkerque a consisté à mettre en place des groupes de travail pour réfléchir à une évolution
du management. Ces groupes donneront naissance, trois ans plus tard, au SEC. « Système
d’évolution des compétences ».. lui même précédant ce qui sera dénommée « logique de
compétence » dans le cadre du projet A Cap 2000.
Progressivement les préoccupations de la gestion de l’emploi se sont transformées,
tant dans les discours que dans les pratiques, en gestion des compétences .La généralisation
des discours et des pratiques centrés sur la notion de compétence ne doit pourtant pas cacher
sont insuffisante conceptualisation.
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Si la compétence à investi la GRH des entreprises, elle n’a pas forcément fait
disparaître instantanément d’autres notions sur lesquelles s’est appuyée la gestion de la main
d’œuvre pendant de nombreuses années : poste, statut, grade, qualification, etc. Autrement
dit, toutes les entreprises n ‘ont pas forcément modifié radicalement leurs pratiques
lorsqu’elles se sont mises à parler de compétence12.
On peut faire une distinction entre les entreprises selon le domaine d’utilisation (le la
notion. Certaines utilisent la compétence dans un domaine circonscrit de la GRH, ce qui
limite les conséquences en cas d’éventuel échec. C’est ce qui se passe lorsque la compétence
est t introduite dans une démarche de formation visant le développement des compétences ou
s’il s’agit d’un dispositif d’appréciation des compétences. Les décisions essentielles, c’est à
dire la rémunération et l’affectation aux emplois, peuvent reposer encore un certain temps sur
les notions habituelles, diplôme et qualification, par exemple.
D’autres, en revanche, sont amenées à recruter, voire à rémunérer sur la base des
compétences. Dans ces situations, la compétence s’est totalement substituée à la qualification
au poste. Dans le cadre de l’accord A AP 2000 par exemple, les entreprises sidérurgiques ont
été amenées à revoir intégralement leur organisation du travail ainsi que la manière dont les
operateurs pouvaient progresser dans une organisation où la notion de poste de travail n’était
plus de mise. Si les pratiques n’ont plus toujours été significativement modifiées du fait de
l’usage de la compétence. c’est en grande partie en raison des enjeux qu’elles comportent.
En effet, substituer la compétence à d’autres notions pour asseoir les pratiques (le
GRH soulève principalement la question de la mesure et de l’évaluation de la compétence qui
se traduiront à travers une classification et des salaires, Sans aborder des questions qui feront
l’objet des chapitres spécifiques suivants, On peut cependant mentionner que l’introduction
de la compétence modifie, et c’est sont but, des fonctionnements antérieurs, ce qui est
souvent perçu par les salariés ou leurs représentants comme une menace.
Il s’agirait, en effet, de substituer la négociation collective qui détermine et valide la
qualification. On petit craindre alors un déséquilibre dans la négociation entre l’entreprise et
le salarié, si ce dernier est placé situation de faire reconnaître ses compétences à chaque
changement introduit dans son travail. Par ailleurs, mettre en place une rémunération des
compétences suppose que des réponses précises aient été apportées a de nombreuses
questions, parmi lesquelles la nature des compétences que l’on souhaite rémunérer et la
12
Cadin LOEC « Gestion des Ressources Humaines :pratiques et éléments de la théories ». Paris,
France :Dunod 2003 p.127
32
manière de les mesurer, le lien entre ces compétences et les activités et tâches effectuées, la
part respective entre les compétences acquises et celles à acquérir.
3-Articulation avec d’autres fonctions de l’entreprise
La seconde façon d’appréhender l’intensité de la gestion des compétences mise en
place par une entreprise consiste à analyser les liens que la GRH entretient, par le biais (le la
compétence, avec d’autres fonctions de l’entreprise. Autrement dit, la compétence est-elle
une notion réservée à la GRH ou bien touche telle également d’autres domaines de la gestion
Dans quelle mesure la gestion des compétences est-elle liée à une décision
stratégique ? Si, comme le suggèrent les modèles théoriques, les compétences constituent un
avantage concurrentiel, alors la luise en place d’une gestion des compétences devrait
s’inscrire directement dans la démarche stratégique de l’entreprise. En réalité, ressources
humaines et stratégie restent souvent déconnectées, L’analyse stratégique généralement
élaborée en amont du processus décisionnel, alors que la DRH intervient encore souvent en
aval pour réguler les dysfonctionnements et mettre en place les dispositifs de recrutement,
rémunération et formation nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie.
Seules quelques entreprises effectuent aujourd’hui de réellement articuler GRH et
stratégie. Dans ce cas la DRH vise à identifier les salariés détenteurs des compétences
stratégique pour optimiser leur management.
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opérationnelles pour que les entreprises les adoptent réellement et parviennent à mettre en
œuvre une approche prévisionnelle en la matière.
Les raisons de ces difficultés sont multiples :
- La définition même du concept de compétences, qui varie significativement selon les
auteurs. Les tentatives de définition sont pourtant nombreuses, mais se heurtent souvent à un
manque d’orientation opérationnelle, ou plus simplement au sens courant du terme
Compétences.
- Un concept de base s’appuyant tantôt sur l’individu et sa responsabilité, tantôt sur
des dimensions collectives, souvent normatives et réductrices et qui entretient la difficulté
d’une démarche simple et opérationnelle.
- La difficile relation entre compétences et performances, dans la mesure où le
développement des compétences n’a réellement de sens que s’il se traduit par des actions,
donc par des performances de meilleure qualité.
Or cette relation est souvent peu claire, incertaine, voire contre-productive lorsque la
démarche est trop complexe. Elle se heurte aussi rapidement aux questions relatives à
l’organisation même de l’entreprise.
- La difficulté à considérer les collaborateurs comme des sources d’efficience et de
richesse, plutôt que comme une ressource coûteuse.
Cette tendance a été renforcée par la crise et par les solutions fréquentes de pression
sur les collaborateurs plus que de stimulation de l’«intelligence » et de l’expérimentation
pour atteindre des performances supérieures. Dans ce contexte, gestion des compétences et
développement de l’organisation peut se révéler étroitement lié et constituer une difficulté
supplémentaire pour la mise en œuvre de l’approche en question.
- La diversité des domaines d’application du concept de compétences, qui conduit à
des définitions très diverses, à des concepts hétérogènes et finalement à une grande
confusion: organisation du travail, rémunération, mobilité interne, mobilité externe, mise en
place de changements organisationnels, management développement etc. constituent
quelques- uns des domaines où les compétences doivent êtres évalués et gérées.
L’objectif à atteindre conditionnera nécessairement la démarche méthodologique
choisie, ce qui nuit évidemment à une extension rapide du concept de gestion des
compétences ,
- Plus généralement, la difficulté à intégrer la gestion des compétences dans
l’ensemble de la stratégie de l’entreprise. Il s’agit notamment de mettre en relation la
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stratégie même de la performance, les compétences nécessaires pour répondre aux exigences
de cette stratégie, la gestion de la performance et la récompense de la performance.
Il faut prendre en compte aussi les enjeux du chef d’entreprise et des salariés une
démarche compétences est porteuse d’enjeux pour les deux parties:
• enjeux pour les dirigeants qui s’expriment en termes de performance économique et
en termes d’amélioration de l’organisation de leur travail.
• Enjeux pour les salariés qui relèvent des conditions de travail mais également d’une
reconnaissance des compétences mobilisées.
Prendre en compte ces deux niveaux d’enjeux, construire des compromis et s’inscrire
dans une relation «gagnant -gagnant » apparaît comme un facteur clé de la réussite de ce type
d’approche.
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Pour atteindre son but, la politique de formation impose la formulation d’un plan de
formation, en plusieurs étapes successives facilitant l’identification des besoins en
compétences.
13
Jacques Soyer, « Fonction formation », Edition d’organisation, 1998-1999-2003, Chapitre 6, p :135.
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Identification à partir des attentes des individus et des groupes :
L’idée est que seul l’individu ou le groupe professionnel peut exprimer, rationnellement, les
besoins de formation en regard des données conjoncturelles.
Identification à partir de l’analyse de la situation de travail :
Cette méthode repose sur une procédure d’enquête, pour identifier les conditions générales T
particulières de l’exercice du travail, et les rapports sociaux qui entrent en jeu.
Une nouvelle approche de l’analyse des besoins
Après la loi de 1971 sur l’objet de la formation, se développe un grand débat entre
deux conceptions : l’une voit la formation comme un moyen de développement personnel,
l’autre l’appréhende comme moyen mis à la disposition des entreprises pour adapter les
compétences aux besoins de l’outil de production. La formation est perçue comme un
avantage social ou un outil pour l’entreprise. A cette époque, c’est souvent le salarié qui
choisit sa formation.
Elle fut ensuite utilisée pour des besoins très concrets : l’adaptation des qualifications,
l’accompagnement de grands projets (ex : l’informatisation). Dans les années 90, la formation
entre dans une 3ème phase : elle s’intègre dans les stratégies d’entreprise, elle permet de faire
évoluer les compétences. Elle devient en elle-même une activité stratégique. On l’aborde de
manière préventive et les compétences sont gérées comme des éléments de patrimoine.
Dans la politique de formation, il faut une volonté stratégique avec des objectifs à long terme.
Ce sont des objectifs stratégiques et opérationnels à plusieurs années de la direction générale
qui dictent les axes principaux de formation.
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Pour fournir les arguments en faveur d’une formation plus importante.
Caractéristiques des projets de formation avec ou sans analyse de besoins14 :
Avec analyse de besoins Sans analyse de besoins
La bonne solution au bon problème La solution formation appliquée sans égard
au problème.
Une intervention mieux ciblée sur les Peut être dénuée de sens pour l’apprenant,
besoins(assez, à temps, pertinente) peut dérouter démotiver ou susciter de la
résistance.
Une intervention contributive aux résultats Lien indéterminé avec les objectifs de
de l’organisation l’organisation.
investissement dans l’amélioration des Peut être une dépense injustifiée.
compétences
Fournit les données essentielles conception L’intervention est conçue à partir des idées de
de l’intervention l’expert sur le sujet.
Possibilité de mesurer les résultats Résultats aléatoires, difficiles à évaluer.
Sensibilise le milieu à la problématique ;
suscite l’engagement ; il devient partenaire.
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assurer le développement de l’entreprise. La mise en œuvre de programmes de formation
suppose cependant une planification qui prend en considération :
Les objectifs : il est difficile d’identifier une finalité unique ou dominant au lan de
formation d’une entreprise. La plupart du temps, il sera une synthèse plus ou moins équilibré
entre besoins individuels et organisationnels, entre court terme et long terme.
Le contenu de formation :
Parmi les éléments qui doivent pris en compte par la planification :
Le budget
Les catégories bénéficiaires
La durée de chaque programme et le calendrier de réalisation
Les modalités
Les méthodes d’évaluation
Cependant, la réalisation du plan de formation suppose un ensemble d’activités et de données
à gérer, notamment :
L’information du personnel, la gestion des données relatives aux moyens de formation en
particulier, tenu d’un fichier des organismes de formation, suivi des actions par salarié, calcul
et suivi des dépenses, la production des statistiques relatives aux activités de formation.
Le processus pour construire un plan de formation, en généra, peut être présenté par le
schéma ci-dessous :
Evaluation de formation
Lors de la mise en place de la formation, il faut prendre en compte ces remarques pour
que l’apprentissage se passe dans les meilleures conditions. De plus, il est souvent difficile
de concilier les objectifs stratégiques de l’entreprise avec les motivations des salariés.
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La formation permet à l’entreprise :
d’améliorer l’adéquation besoin technique / savoir-faire. Elle adapte ses salariés à ses
objectifs.
d’ajuster les compétences après une embauche/mutation.
de construire une gestion prévisionnelle des carrières (ex : un départ en retraite
entraîne la formation du remplaçant en amont).
d’améliorer la cohésion des salariés (un même stage rapproche des salariés qui ont
peu de contact dans l’entreprise).
de diffuser le projet d’entreprise et entraîner les salariés à y adhérer.
Pour que cette formation soit efficace, il faut que les salariés se sentent concernés et
impliqués dans la politique de formation. Cela nécessite une collaboration de la part de tous
les salariés. La hiérarchie doit clairement définir ses objectifs et le personnel encadrant doit
les communiquer aux salariés.
2 – le rôle de l’évaluation :
Une des étapes importantes de la formation est l’évaluation. En effet, la formation
devient stratégique dès lors qu’on peut en évaluer ses effets. Elle permet de savoir si les
objectifs définis ont été atteints. Si cela n’est pas le cas, il faut comprendre pourquoi.
Cela permettra d’éviter de faire les mêmes erreurs dans le futur.
Quels points évaluer :
l’atteinte des objectifs : a-t-on atteint les objectifs escomptés ?
l’efficacité : quels sont les impacts de cette formation ?
l’efficience : les ressources mobilisées et les moyens choisis ont-ils permis de
parvenir aux résultats ?
la pertinence : a-t-on défini les objectifs adéquats pour répondre aux besoins ?
la cohérence : les objectifs sont-ils cohérents entre eux ? Les moyens sont-ils adaptés
la conformité : c’est la différence entre la formation prévue et celle qui a été réalisée.
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Pour que la formation soit réellement stratégique, il ne faut pas considérer l’évaluation
comme l’étape finale du processus de formation. Contrairement à ce que l’on pense, elle doit
être présente à chacune des étapes de la formation.
Elle doit se faire :
avant l’action de formation : pour évaluer les résultats, il faut dans un premier temps,
définir les objectifs et déterminer ce que l’on attend de l’action, les moyens à mettre
en place, les ressources, les contraintes.
au début de l’action de formation : on vérifie que la formation choisie et les objectifs
définis sont en accord avec les attentes des participants. C’est l’évaluation préventive.
pendant l’action de formation : on vérifie que les apprentissages sont bien conformes
aux objectifs et on contrôle la qualité des dispositifs pédagogiques. C’est l’évaluation
formative.
à la fin de l’action de formation : on fait un point sur les nouvelles compétences
acquises. C’est l’évaluation sommative vue précédemment.
après l’action de formation : cette dernière étape permet de mesurer les effets de la
formation. On peut alors dire si la formation est un investissement ou une simple
dépense.
Mais cette évaluation reste difficile à faire pour les entreprises. Il serait intéressant de
réfléchir aux différents outils que l’entreprise pourrait mettre en place à chacune des étapes
du processus de formation.
Conclusion :
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visible.
Ainsi, le défi des ressources humaines demande une approche à long terme et une
stratégie continue. Alors que la réflexion à court terme et les gains rapides règnent toujours
sur la manière de travailler.
Hors, la formation, comme outil stratégique de management, n’a de sens que si elle
s’inscrit dans une démarche stratégique. Dans un environnement où la compétitivité est
amplifiée par la fragilité de la croissance, la formation a un caractère vital pour l’avenir de
l’entreprise.
Pour sa part, l’innovation jour un rôle central dans le système de gestion des
compétences, qui permet, grâce à ses dispositifs de flexibilité et d’accumulation des
compétences, de réaliser de nouveaux produit. Leur relation peut être qualifiée de réciproque.
En somme la gestion des compétences représente une technique managériale qui
permet de définir de nouvelles règles d’organisation et de gestion des hommes adaptées aux
normes d’efficacité économique, de performance et d’innovation.
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :
44
Labruffe, « Management des compétences », Edition :afnor 2003.
J-M. Peretti, « Ressources humaines et gestion du personnel », Edition :
Vuibert 1998.
J-M. Peretti, « Ressource humaines et gestion des personnes », Edition :
Vuibert 2003.
Michael S. Ledru M, « Capital Compétence dans l’entreprise, une approche
cognitive », Paris, ESF,1991.
Cadin, Loic « Gestion des Ressources Humaines : pratiques et éléments de
théorie », Edition :2003.
Articles :
C,Everare ,
« La compétence :un compromis multidimensionnel fragile »,
Gestion 2000,n°’,juillet aout 2000.
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WEBOGRAPHIE :
www.insee.fr
www.drhactu.com
www.hrm.net
www.plastifaf.com
www.centreinffo.fr
http://socio-logos.revues.org/document1323.html
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