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Jean-Frédéric Terral

Université Montpellier 2, Centre de Bio-Archéologie et d’Ecologie


Laurent Bouby
CNRS, Centre de Bio-Archéologie et d’Ecologie

Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.)


et origines de cépages en France : apport de
l’archéobiologie

Résumé
L’histoire et les mécanismes de la domestication de la vigne Mots-clés
demeurent énigmatiques en dépit d’un important corpus de Archéobiologie
sources archéologiques, historiques et moléculaires. Depuis Domestication
peu, de nouveaux outils issus de la biologie sont investis par Gaule romaine
l’archéobotanique afin d’accéder à une résolution taxinomique Patrimoine
infra-spécifique au regard de taxinomies établies par l’agronomie biologique
et la génétique. Ces approches méthodologiques sont riches de Vitis vinifera L.
perspectives à la fois en archéologie et en biologie évolutive, tant
les connections entre types variétaux, sociétés, terroirs, pratiques
et usages peuvent être étroites. Certains cépages proposent un
parfait exemple d’un patrimoine biologique constituant l’assise
emblématique, souvent pluriséculaire, des viticultures régionales.

Abstract
The history and mechanisms of grapevine domestication (Vitis Keywords
vinifera L.) remain enigmatic despite a large corpus of avail- Archaeobiology
able archaeological, historical and genetic resources. Domestication
Recently, new tools from biology have been employed by archae- Roman Gaul
obotany in order to reach an infra-specific level on the basis of Biological heritage
classifications provided by agronomy and genetics. These meth- Vitis vinifera L.
odological approaches open new perspectives in both archaeol-
ogy and evolutionary biology because relationships between
varietal types, human societies, landscapes and socio-economic
uses may be intricate. Some varieties offer a perfect example of
a biological heritage constituting from several centuries, the
emblematic roots of winegrowing areas.

Food & History, vol. 11, n° 2 (2013), pp. 11–25 doi: 10.1484/J.FOOD.5.102100
12 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

Introduction

Selon le modèle traditionnellement admis qui s’appuie sur des données


biologiques, archéologiques, historiques et linguistiques, la viticulture et la
domestication de la vigne sont originaires de la zone Caucasienne,1 région
caractérisée actuellement par une diversité morphologique et génétique élevée,
à la fois chez les formes sauvages et les cultivars locaux.2 Les traces les plus anci-
ennes de pressage et de stockage de jus de raisin – et donc très probablement de
vinification – ont été mises en évidence dans l’aire sub-caucasienne, autour des
vie-ve millénaires av. J.-C.3 L’extraction de jus de raisin est également attestée
dans le nord de la Grèce à c. 4450-4000 BC.4
D’est en ouest, la culture de la vigne se propage et semble se généraliser sur
le bassin méditerranéen de l’Âge du Bronze à l’Antiquité. La viticulture et la
viniculture sont bien attestées dans la deuxième partie du ive millénaire avant
notre ère au Proche-Orient, au iiie millénaire en Egypte et dans la mer Egée,
vers la fin du iie millénaire dans le sud de l’Italie et au cours du ier millénaire
en Méditerranée occidentale.5 L’origine de la viticulture en France serait con-
comitante de l’implantation des Phocéens à Marseille en 600 av. J.-C. et aurait
été diffusée en Narbonnaise dans le cadre de la romanisation. L’expansion du
vignoble et la diversification des cépages sur l’ensemble du territoire français et

1 Augustin P. DE CANDOLLE, “Origin of Cultivated Plants”, (Trench, 1886) ; Nicolaï

I. VAVILOV, “Wild progenitors of the fruit trees of Turkistan and the Caucasus and the problem of
the origin of fruit trees”, in The report and proceedings of the Ninth International Horticultural Congress,
(London, 1930), pp. 271-286 ; Aleksandr M. NEGRUL “Origin and classification of cultivated grape”,
in A.K.Y. BARANOV et al. (ed.) The Ampelography of the USSR, (Moscow, 1946), pp. 159-216 ;
Gaetano FORNI, “The origin of the ‘Old World’ viticulture”, in David MAGHRADZE et al. (ed.)
Caucasus and Northern Black Sea region Ampelography, Vitis special issue (2012), pp. 27-38.
2 Jana EKHVAIA, Maia AKHALKATSI, “Morphological variation and relationships of Georgian

populations of Vitis vinifera L. subsp. sylvestris (C.C. Gmel.) Hegi”, Flora - Morphology, Distribution,
Functional Ecology of Plants, vol. 205 (9) (2010), pp. 608-617 ; Ia PIPIA, Mari GOGNIASHVILI
et al., “Plastid DNA sequence diversity in wild grapevine samples (Vitis vinifera subsp. sylvestris) from
the Caucasus region”. Vitis, vol. 51 (3) (2012), pp. 119-124 ; Tengiz BERIDZE, Ia PIPIA et al., “Plastid
DNA Sequence Diversity in a Worldwide Set of Grapevine Cultivars (Vitis vinifera L. subsp. vinifera)”,
Bulletin of the Georgian National Academy of Sciences, vol. 5 (1) (2011), pp. 98-103 ; Serena IMAZIO,
David MAGHRADZE et al., “From the cradle of grapevine domestication: molecular overview of and
description of Georgian grapevine (Vitis vinifera L.) germplasm”, Tree Genetics & Genomes, vol. 9 (3)
(2013), pp. 641-658.
3 Patrick E. MCGOVERN, Ancient Wine: the Search for the Origins of Viniculture, (Princeton,

2003) ; Hans BARNARD, Alek N. DOOLEY et al. “Chemical evidence for wine production around
4000 BCE in the Late Chalcolithic Near Eastern highlands”, Journal of Archaeological Science, vol. 38 (5)
(2011), pp. 977-984.
4 Sultana M. VALAMOTI, Maria MANGAFA et al. “Grape-pressings from Northern Greece: the

earliest wine in the Aegean?”, Antiquity vol. 81 (2007), pp. 54-61.


5 Hermann GENZ, “Cash crop production and storage in the early Bronze Age southern Levant”,

Journal of Mediterranean Archaeology, vol. 16 (2003), pp. 59-78 ; Patrick E. MCGOVERN, Ancient
Wine… ; J ean-Pierre BRUN, Archéologie du vin et de l’huile. De la Préhistoire à l’époque hellénistique,
(Paris, 2004).
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    13

au-delà seraient le fait des Romains et plus tard des installations monastiques
du Moyen Age. À la lumière des résultats archéologiques de ces dernières
années, cette histoire de la viticulture semble devoir être révisée et apparaît
beaucoup plus complexe.
Les témoins d’une viticulture précoce (vie-iie siècle av. J.-C.) sous la
forme de carporestes et de plantations fossiles, posent la question de pos-
sibles foyers de domestication et de diffusion indigènes, au contact des
sphères étrusques, phénico-puniques, grecques et marseillaises.6 La mise
en évidence sur plusieurs établissements romains (ier-iie siècle ap. J.-C). de
cépages typiquement languedociens permet d’envisager le développement
de vignobles endémiques.7 Cette viticulture locale connait des dynamiques
économiques propres que les vestiges archéologiques permettent de saisir
(culture intensive et/ou extensive, commercialisation à courtes et longues
distances).
Les temps forts de l’économie viticole gallo-romaine pluriséculaire
sont en voie d’être appréhendés mais la dynamique spatio-temporelle de
l’agrobiodiversité et ses mécanismes restent encore à caractériser à l’échelle
de la région et de la microrégion. Par ailleurs, on peut s’interroger sur
l’organisation des structures de productions et de leur diversité selon les
situations géographiques (système domanial sur le littoral et en périphérie des
agglomérations et communauté de viticulteurs dans l’arrière-pays).8

6 Philippe MARINVAL, “Vigne sauvage et vigne cultivée dans le Bassin méditerranéen :

émergence de la viticulture, contribution archéobotanique” in OIV (ed.), L’histoire du vin, une


histoire de rites (Paris, 1997), pp. 137-172 ; Ramon BUXO I CAPDEVILA, “Evidence for vines and
ancient cultivation from an urban area, Lattes (Hérault), Southern France”, Antiquity, vol. 70 (1996),
pp. 393-407 ; Laurent BOUBY, Philippe MARINVAL, “La vigne et les débuts de la viticulture
en France: apports de l’archéobotanique”, Gallia, vol 58 (2001), pp. 13-28 ; Laurent BOUBY,
Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-archéologique de l’histoire de la vigne cultivée
et de la viticulture : problématique, choix méthodologiques et premiers résultats”, Archéologie du Midi
Médiéval, vol. 23/24 (2006), pp. 61-74 ; Cécile JUNG C., “Le vignoble du deuxième âge du Fer et les
aménagements agraires républicains”, in I. DAVEAU (ed.), Port Ariane (Lattes, Hérault), Construction
deltaïque et utilisation d’une zone humide lors des six derniers millénaires, Lattara vol. 20 (2007), pp.
439-460 ; Michel PY, Ramon BUXO I CAPDEVILLA, “La viticulture en Gaule à l’âge du Fer”,
Gallia, vol. 58 (2001), pp. 29-43 ; Philippe BOISSINOT, “Archéologie des vignobles antiques du sud
de la Gaule” in J.-P. BRUN (ed.) La Viticulture en Gaule, Gallia, vol. 58 (2001), pp. 45-58 ; Laurent
BOUBY, Agriculture dans le bassin du Rhône, du Bronze final à l’Antiquité. Agrobiodiversité, économie,
cultures, Thèse de doctorat, EHESS (Toulouse, 2010).
7 Jean-Frédéric TERRAL, Elidie TABARD et al. “Evolution and history of grapevine (Vitis

vinifera L.) under domestication: new morphometric perspectives to understand domestication


syndromes and reveal origins of ancient cultivars”, Annals of Botany, vol. 105 (2010), pp. 443-455.
8 Christophe PELLECUER, La villa des Près-Bas (Loupian, Hérault) dans son environnement.

Contribution à l’étude de la villa et de l’économie domaniale en Narbonnaise, Thèse de Doctorat (Aix-


en-Provence, 2000) ; Hervé POMAREDES, “Viticulture antique et organisation de la production
agricole dans la cité de Lodève, apport des découvertes récentes en Clermontais”, Revue Archéologique
de Narbonnaise, vol. 41 (2008), pp. 7-41.
14 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

Dans la longue durée, la place de la viticulture Narbonnaise peut être


envisagée dans un contexte élargi à l’ensemble des provinces du nord-ouest
de l’Empire romain (Trois-Gaules, Rhénanie, Helvétie, Grande-Bretagne).
Malgré un corpus important données archéologiques et historiques disponi-
bles, la nature et l’origine des premiers cépages et des fluctuations de diversité
variétale au cours du temps restent énigmatiques.
Une étude morphométrique menée selon deux approches complémen-
taires, traditionnelle et géométrique, a été mise en place dans le but de décrire
de manière quantitative la structure morphologique du pépin de vigne. Par
comparaison avec une collection de référence établie sur matériel actuel
(individus sauvages et cépages), ces études visent à distinguer le comparti-
ment sauvage du compartiment domestiqué, à repérer des groupes parentaux
au sein de ce dernier et à caractériser des pépins mis au jour en contexte
archéologique.

Matériel et méthodes

Pépins archéologiques
Les établissements viticoles sont nombreux au cours des ier-iie siècle AD
dans la partie méditerranéenne de la Narbonnaise, notamment dans le
Biterrois (Hérault, France). La viticulture participe d’une véritable agricul-
ture spéculative, tournée vers l’exportation, qui atteint son apogée à cette
période.9 Distants d’une vingtaine de kms, les sites du Gasquinoy et de Rec
de Ligno (Figure 1) sont tous deux impliqués dans la production viticole
et comportent des puits qui ont livré des ensembles de pépins datés du iie
siècle ap. J.-C.
Au Gasquinoy (Béziers), les fouilles ont mis au jour deux petits établisse-
ments occupés aux ier et iie siècles ap. J.-C.10 Ils comprennent chacun un petit
chai à dolia, un ou deux bassins, un puits et les restes d’un pressoir pour le pre-
mier bâtiment. Tous deux sont séparés de quelques 200 m et entourés de mil-
liers de traces de plantation de vigne (fosses alvéolaires principalement mais
aussi tranchées) qui, au plus fort de leur étendue, couvrent 15 ha sur les 20 ha
appréhendées archéologiquement. Les assemblages carpologiques du puits de
chaque établissement sont dominés par les restes gorgés d’eau appartenant à
la vigne. L’association de pépins, de baies avortées, de fragments d’épicarpes

9 Stéphane MAUNE, Les campagnes de la cité de Béziers dans l’Antiquité. Partie nord orientale

(iie av. J.-C. -vie ap. J.-C). (Montagnac, 1998) ; Jean-Pierre BRUN, Archéologie du vin et de l’huile en
Gaule romaine, (Paris, 2005).
10 Loïc BUFFAT, “L’explotacio vinicola i les seves vinyes : l’exemple de la Gallia Narbonensis”, in

M. PREVOSTI, A. MARTIN I OLIVERA (ed.), El vi tarraconense i Laietà ahir i avui (Tarragona,


2009), pp. 29-42.
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    15

e
ôn
Rh
Nîmes

lt
FRANCE

rau

Montpellier
Rec de Ligno
Or
b
Béziers
Le Gasquinoy
e
Aud

Mer Méditerranée

Perpignan

100 km
ESPAGNE

Figure 1 : Localisation géographique des sites archéologiques.

dilacérés, de pédicelles et autres éléments de rafle montre qu’il s’agit, dans


les deux cas, de résidus de pressurage, opération sans doute pratiquée dans le
cadre du processus de vinification11 (Figure 2).
À Rec de Ligno (Valros), des traces de plantation de vigne sont identifiées
sur environ 4 ha.12 Le site comprend un puits, associé à un complexe funéraire
et cultuel, dont le contenu carpologique fait une très large place aux pépins
de vigne. La présence, en outre, de fragments de dolia conduit à penser que ce
comblement, daté du milieu du iie siècle, indique la proximité d’une unité de
production vinicole.

11 Isabel FIGUEIRAL, Laurent BOUBY et al., “Archaeobotany, vine growing and wine producing

in Roman Southern France: The site of Gasquinoy (Béziers, Hérault)”, Journal of Archaeological
Science, vol. 37 (2010), pp. 139-149.
12 Isabel FIGUEIRAL, Cécile JUNG et al., “La perception des paysages et des agro-systèmes

antiques de la moyenne vallée de l’Hérault. Apports des biomarqueurs à l’archéologie préventive”,


in C. DELHON, I. THERY-PARISOT, S. THIEBAULT (ed.), Exploitation du milieu et des
ressources végétales de la Préhistoire à nos jours (Antibes -Juan-les-Pins), Actes des xxxème Rencontres
internationales d’Archéologie et d’Histoire naturelle, “Des Hommes et des plantes” (2010), pp. 407-422.
16 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

Figure 2 : Assemblage carpologique d’un puits du Gasquinoy (Béziers, France -


Ier et IIe s. AD) interprété comme un résidu de pressurage de par l’abondance de
pépins, de baies avortées, de fragments d’épicarpes dilacérés, de pédicelles et autres
éléments de rafle.

Les 179 pépins archéologiques provenant de ces deux sites sont analysés
par analogie à une collection de référence de pépins de formes sauvages et
cultivées modernes.

Analyses morphométriques et traitements statistiques

Les analyses morphométriques sont uniquement conduites sur des assem-


blages conservés par imbibition, processus qui implique des déformations
mineures des pépins, à la différence de la carbonisation.13 Deux démarches
morphométriques sont conjointement employées. La première se fonde sur
une approche classique en archéobotanique,14 aisée à mettre en œuvre, et
reposant sur la mesure de quatre distances (Figure 3).15 La seconde relève de
la morphométrie géométrique et fait appel à la méthode des Transformées

13 Maria MANGAFA, Kostas KOTSAKIS, “A New Method for the Identification of

Wild and Cultivated Charred Grape Seeds”, Journal of Archaeological Science, vol. 23 (1998),
pp. 409-418 ; Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-
archéologique…”, p. 65
14 Maria MANGAFA, Kostas KOTSAKIS, “A New Method for the Identification…”, p. 409 ;

Christiane JACQUAT, David MARTINOLI. “Vitis vinifera L. : wild or cultivated? Study of the
grape pips found at Petra, Jordan ; 150 B.C. – A.D. 40”, Vegetation History and Archaeobotany, vol. 8
(1999), pp. 25-30 ; Laurent BOUBY, Philippe MARINVAL, “La vigne et les débuts de la viticulture
en France…”, pp. 16-17.
15 Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-archéologique…”, p. 63.
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    17

Structure du pépin Morphométrie géométrique


(méthode des transformées elliptiques de Fourier)

Chalaze Corps Vue dorsale


S

Bec

Morphométrie traditionnelle
X
B
Y
Vue latérale
S

PCH
LS
X

Figure 3 : Structure morphologique d’un pépin de raisin et approche méthodologique des études
morphométriques, traditionnelle et géométrique.

Elliptiques de Fourier (TEF),16 permettant la description des contours dorsal


et latéral des pépins représentés par les coordonnées x, y de 64 points équidis-
tants.17 Chaque contour est décrit par une fonction périodique qui correspond
à une somme infinie de fonctions trigonométriques appelées harmoniques
dont les longueurs d’onde diminuent avec le rang de ces dernières. Chaque
harmonique est caractérisée par 4 coefficients qui représentent les coordon-
nées d’une ellipse. Plus une harmonique est de rang élevé dans la somme de la
fonction périodique, plus l’ellipse qu’elle décrit est petite et finalement, plus
l’information apportée par cette harmonique sur le contour de l’objet diminue.
Ainsi, les TEF décrivent le contour par le déplacement d’un point autour d’une
série infinie d’ellipses de plus en plus petits, imbriquées les unes dans les autres.
Le nombre d’harmoniques suffisants pour décrire un contour correspond à
la moitié du nombre de point décrivant le contour de l’objet (fréquence de
Nyquist),18 dans notre cas 32. Dans la pratique, nous avons utilisé les TEF

16 James S. CRAMPTON, “Elliptic Fourier shape analysis of fossil bivalves: some practical

considerations”, Lethaia, vol. 28 (1995), pp. 179-186.


17 Jean-Frédéric TERRAL, Elidie TABARD et al. “Evolution and history of grapevine…”,

pp. 446-449.
18 James S. CRAMPTON, “Elliptic Fourier shape analysis of fossil bivalves…”, p. 182.
18 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

normalisées dans le but de standardiser la taille des contours et de ne travailler


que sur des différences géométriques. L’harmonique H0 définie par deux coef-
ficients de Fourier (A0, C0) est utilisée pour déterminer le centre du contour.
Les n harmoniques suivantes sont décrites par 4 coefficients : An, Bn, Cn et
Dn. La première harmonique (H1) est utilisée pour standardiser la taille et
l’orientation des pépins. Les harmoniques suivantes décrivent le contour avec
un niveau de précision de plus en plus précis. Cependant, l’information appor-
tée par chaque harmonique décroit à mesure que le rang de l’harmonique
augmente tandis que le bruit de fond (erreurs) augmente. Dans notre étude,
5 harmoniques (H2, H3, H4, H5 et H6) ont été retenues, soient 40 coef-
ficients normalisés par pépin (20 par contour), car elles constituent un bon
compromis entre précision de la description des contours et niveau des erreurs
générées. Ces coefficients normalisés sont par la suite utilisés comme variables
dans les analyses statistiques multivariées. Enfin, une autre caractéristique
intéressante des TEF est la possibilité de reconstruire un contour à partir des
coefficients en utilisant les transformées de Fourier inverses.19 Grâce à cette
propriété, la forme moyenne d’un ensemble de pépins peut être obtenue à
partir de la moyenne des coefficients de TEF de ces derniers.20
Chaque méthode a été appliquée à un référentiel actuel conséquent, com-
posé de pépins provenant de diverses stations européennes de vigne sauvage (14
localités pour la première méthode, 12 pour la seconde) et de nombreux cépages,
principalement d’origine française (50 pour la première méthode, 45 pour la
seconde). Les données morphométriques sont traitées par Analyse Factorielle
Discriminante (AFD) méthode statistique multivariée utilisée pour ses proprié-
tés descriptives, exploratoires et décisionnelles. L’AFD teste le niveau de différen-
tiation de groupes définis a priori. Son pouvoir discriminant est évalué sur la base
d’assignations a posteriori permettant de calculer le pourcentage de pépins alloués
correctement à leur groupe initial. Après l’établissement d’un modèle de référence
à l’aide de fonctions discriminantes, les pépins archéologiques sont intégrés
dans l’analyse comme individus statistiques supplémentaires. Les distances entre
chaque pépin et les centres de gravité de chaque groupe de référence sont cal-
culées dans l’espace multidimensionnel de l’AFD. Chaque pépin est finalement
affecté de manière probabiliste au groupe le plus proche morphologiquement.
Pour les deux méthodes, l’analyse révèle un excellent pouvoir discriminant
entre les deux sous-espèces (Figure 4).21 L’ampleur du référentiel est un acquis
important par rapport aux travaux conduits jusque là.

19 F. James ROHLF, James W. ARCHIE, “A comparison of Fourier methods for the description of

Wing shape in Mosquitoes (Diptera: Culicidae)”, vol. 33, n°3 (1984), pp. 302-217.
20 A. John HAINES, James S. CRAMPTON, “Improvements to the method of Fourier shape

analysis as applied in morphometric studies”, vol. 43, n°4 (2000), pp. 765-783.
21 Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-archéologique…”, p.

64 ; Laurent BOUBY, Agriculture dans le bassin du Rhône… ; Jean-Frédéric TERRAL, Elidie TABARD
et al. “Evolution and history of grapevine…”, p. 449 ; Laurent BOUBY, Isabel FIGUEIRAL et al.
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    19

-4 -2 0 2 4 6
2
1 A

1
Clairette blanche
Scores canoniques 2 (13,5%)

graines à bec graines à bec


0
prononcé court

-1

-2

Vitis vinifera subsp. sylvestris prélevées in natura


Vitis vinifera subsp. sylvestris cultivées en collection
Vitis vinifera subsp. vinifera - cépages
-3
Scores canoniques 1 (75,35%)

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6

B 4
2

2
Clairette blanche
Scores canoniques 2 (13,6%)

-2

-4

-6
Vitis vinifera subsp. sylvestris prélevées in natura
Vitis vinifera subsp. sylvestris cultivées en collection
Vitis vinifera subsp. vinifera - cépages
-8
Scores canoniques 1 (24,3 %)

Figure 4 : Résultats de l’Analyse Factorielle Discriminante (représentation des plans 1-2 décrivant
respectivement 88,5% et 37,9% de la variation morphologique totale) pratiquées sur les descrip-
teurs morphométriques traditionnels (1) et géométriques (2).

La méthode géométrique ayant révélé la quasi indépendance de la forme


des pépins vis-à-vis des facteurs environnementaux, son potentiel analyt-
ique constitue probablement un avantage sur la méthode traditionnelle. Sa

“Bioarchaeological Insights into the process of domestication of grapevine (Vitis vinifera L.) during
Roman Times in Southern France”, PLoS ONE vol. 8(5), e63195. doi:10.1371/journal.pone.0063195.
20 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

Tableau 1 : Affectation (nombre et %) des pépins archéologiques des sites


“Gasquinoy” et “Rec de Ligno” à des morphotypes reconnus par la mor-
phométrie traditionnelle et géométrique.

Attribution des pépins Gasquinoy Gasquinoy Rec de Ligno


(puits 3103) (puits 5150)
Morphométrie traditionnelle
Nombre de pépins analysés 80 49 50
Morphotype sauvage 25 (31,3%) 20 (40,8%) 15 (30%)
Morphotype domestique 26 (32,5%) 20 (40,8%) 18 (36%)
Indéterminés / indéterminables 29 (36.2%) 9 (18,2%) 17 (34%)
Morphométrie géométrique
Nombre de pépins analysés 78 49 50
Morphotype sauvage 23 (29,5%) 21 (42,9%) 10 (20%)
Morphotype domestique 46 (59%) 17 (34,7%) 22 (44%)
Groupe Syrah 2 0 0
Henab / Muscat à petits grains 1 1 2
Groupe Merlot 18 4 8
Groupe des Pinot 4 4 0
Clairette blanche 7 1 6
Mondeuse blanche 8 2 6
Groupe Sauvignon 2 2 0
Petit Verdot 4 3 0
Groupe Cabernet 0 0 2
Indéterminés / indéterminables 9 (11,5%) 11 (22,4%) 18 (36%)

puissance permet en outre de discriminer des groupes de cultivars. Enfin,


l’existence d’une éventuelle relation entre taille et forme (allométrie) n’a
pas été testée dans ce travail. Elle fait l’objet d’une étude spécifique menée
actuellement.

Résultats
Les analyses ont porté sur 179 pépins archéologiques provenant des deux
puits du Gasquinoy et de celui de Rec de Ligno (Tableau 1). Dans tous les
cas une proportion importante de graines est attribuée au type sauvage.
Celle-ci est parfois équivalente à la proportion affectée au compartiment
cultivé. Le nombre de pépins attribués au type sauvage est comparable
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    21

quelle que soit la méthode. Essentiellement dans le cas du puits 3103 du


Gasquinoy, la morphométrie géométrique identifie un plus grand nom-
bre de pépins comme appartenant au compartiment cultivé. Le nombre
d’exemplaires indéterminés est alors plus faible : peut être cette légère dis-
parité est-elle liée à la moins grande sensibilité de cette méthode au facteur
taille du pépin.
La morphométrie géométrique permet de reconnaître une importante
diversité à l’intérieur du compartiment cultivé. Les pépins archéologiques
présentent des convergences avec divers cépages et groupes de cépages actuels.
Les groupes de la Clairette blanche, du Merlot et de la Mondeuse blanche se
retrouvent dans les deux sites22 alors que ceux du Pinot et du Petit Verdot, en
particulier, ne sont observés qu’au Gasquinoy.

Discussion

Un des moyens privilégiés avec succès ces dernières années en France pour
affiner notre résolution taxinomique dans l’identification des fruits est la
morphométrie et, plus particulièrement, la morphométrie géométrique qui
s’attache à une analyse de la structuration géométrique des objets en associant
ou en distinguant, selon les approches, les informations relatives à la taille et
à la forme.23 Ces travaux s’appuient sur d’importants référentiels biologiques
modernes comprenant de nombreuses populations sauvages et/ou variétés
cultivées pour une même espèce fruitière. Les espèces concernées sont pour
l’heure l’olivier,24 la vigne,25 récemment le cerisier (Prunus avium/cerasus)26
et enfin le palmier dattier et ses espèces affines (Phoenix spp.).27

22 Jean-Frédéric TERRAL, Elidie TABARD et al. “Evolution and history of grapevine…”, p. 452.
23 Miriam L. ZELDIRCH, Donald L. SWIDERSKI et al., “Geometric Morphometrics for

biologists: a primer”, (London, 2004).


24 Jean-Frédéric TERRAL, Natalia ALONSO et al., “Historical Biogeography of olive

domestication (Olea europaea L.) as revealed by geometrical morphometry applied to Biological and
Archaeological material”, Journal of Biogeography, vol. 31 (2004), pp. 63-77 ; Claire NEWTON,
Jean-Frédéric TERRAL et al., “The Egyptian olive (Olea europaea subsp. europaea) in the later first
millennium BC: origins and history using the morphometric analysis of olive stones”, Antiquity, vol.
80 (2006), pp. 405-414.
25 Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-archéologique…”,

p. 65 ; Jean-Frédéric TERRAL, Elidie TABARD et al. “Evolution and history of grapevine…”,


pp. 443-455.
26 Pauline BURGER, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Assessing past agrobiodiversity of Prunus

avium L. (Rosaceae) and related cherry species: focus on the stones from the Hôtel-Dieu archaeological
site (16th c., Tours, France) using morphometrics”, Vegetation History and Archaeobotany, vol. 20 (5)
(2011), pp. 447-458.
27 Jean-Frédéric TERRAL, Claire NEWTON et al. “Insights into the complex historical

biogeography of date palm agrobiodiversity (Phoenix dactylifera L.) using geometric morphometrical
analysis of modern seeds from various origins and Egyptian ancient material”, Journal of Biogeography,
22 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

La vigne a fait l’objet de travaux nombreux et anciens à partir d’approches


morphométriques classiques, reposant sur des mesures discrètes de distances.
Il s’agissait essentiellement de distinguer la vigne cultivée (V. vinifera subsp.
vinifera) de son ancêtre sauvage (V. vinifera subsp. sylvestris), indigène en
Europe et aux abords de la Méditerranée, afin de retracer régionalement les
débuts de la viticulture.28 Dans le Sud de la France, de telles approches ont
montré que la vigne était cultivée à partir de l’Âge du Fer, sans doute au moins
dès la fin du vie siècle avant J.-C.29
L’approche traditionnelle permet non seulement de différencier les vignes
sauvages des cépages, mais également de mettre en évidence un patron de diffé-
rentiation allant des pépins de petite taille et présentant un bec court (vignes
sauvages) vers des pépins plus grands (plus larges et allongés) (see Figure 4.1).
Parmi l’ensemble des vignes sauvages, nous pouvons noter que les pépins
issus d’individus sauvages mis en culture ne présentent pas de différences
morphologiques significatives par rapport à leurs homologues poussant
en conditions naturelles. Par conséquent, la mise en culture ne semble pas
affecter la taille du bec des pépins, qui constitue un critère très efficace
pour différentier les deux sous espèces, Vitis vinifera subsp. sylvestris et
V. v. subsp. vinifera. Ce trait morphologique représente un élément impor-
tant du syndrome de domestication (ensemble des changements mor-
phologiques et physiologiques se produisant au cours de la domestication)30
de la vigne, au même titre que la morphologie de la grappe, la structure de
la fleur et la biologie florale.31 En effet, la vigne sauvage produit des grap-
pes lâches de petites dimensions. Les baies sont généralement noires, petites
(diamètre de l’ordre du cm), sphériques et possèdent un goût allant de l’acide
au sucré marquant une hétérogénéité de maturation. Chez les vignes cultivées,
les grappes compactes produisent des baies de grande taille, présentant une
importante variabilité de forme mais dont la maturation, quel que soit le

vol. 39 (5) (2012), pp. 928-941.


28 Philippe MARINVAL, “Vigne sauvage et vigne cultivée dans le Bassin méditerranéen…”,

pp. 137-172.
29 Philippe MARINVAL, L’alimentation végétale en France du Mésolithique jusqu’à l’âge du

Fer, (Paris, 1988). Ramon BUXO I CAPDEVILA “Evidence for vines and ancient cultivation from
an urban area, Lattes (Hérault), Southern France”, Antiquity, vol. 70 (1996), pp. 393-407. Laurent
BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-archéologique…”, pp. 66-67. Laurent
BOUBY, Agriculture dans le bassin du Rhône…
30 Daniel ZOHARY, Maria HOPF et al. Domestication of plants in the old world, (Oxford, 2012
th
– 4 edition).
31 Patrice THIS, Thierry LACOMBE et al. “Historical origins and genetic diversity of wine

grapes”, Trends in Genetics, vol. 22 (2006), pp. 511-519 ; Sandrine PICQ Diversité et évolution
chez Vitis vinifera L. de traits impliqués dans le syndrome de domestication et dans la biologie de la
reproduction, Thèse de Doctorat (Université Montpellier 2).
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    23

cépage, se réalise de manière très homogène. Enfin, l’évolution majeure


intervenue au cours de la domestication concerne le passage de la diécie (les
fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des individus différents)
chez la vigne sauvage, à l’hermaphrodisme (individus dont les fleurs portent
des organes mâles et femelles fonctionnels) chez la plupart des vignes du
compartiment domestiqué.
Parmi les cépages étudiés, il est intéressant de noter que la Clairette
blanche (cépage français – Languedoc) dont les pépins sont munis d’un bec
très discret, semble représenter un cas extrême de par sa position intermédi-
aire entre les vignes sauvages et les cépages. Les pépins de la Clairette blanche
correspondent à des formes “archaïques” ou “primitives” au regard de la classi-
fication proposée par Levadoux32 même si, d’autres traits morphologiques de
ce cépage (morphologie de la feuille, des sarments et de grappe par exemple)
plaident plutôt en faveur d’un degré de domestication avancé.
L’approche de morphométrie géométrique, développée récemment à
partir de l’analyse des contours dorsal et latéral du pépin par la méthode des
transformées elliptiques de Fourier, conforte cette discrimination sauvage/
cultivée (Figure 4.2) et fournit un niveau de résolution permettant d’ aller
plus loin à l’intérieur de chaque compartiment. Il est ainsi d’ores et déjà
possible de caractériser divers groupes de cépages chez la vigne cultivée, cor-
respondant pour certains à des lignées parentales établies par la génétique.33
Pourtant, en l’état actuel des recherches, on ne sait rien du déterminisme
génétique, de l’héritabilité et de la transmission parentale de la morphologie
de la graine. Quoiqu’il en soit, en distinguant les informations relatives à la
forme et à la taille, cette méthode procure une forte indépendance vis-à-vis
des facteurs environnementaux.
Appliquée à des lots de pépins gorgés d’eau prélevés à l’intérieur de puits
de deux sites de production viticole du Biterrois (iie siècle après J.-C.), la
morphométrie géométrique permet d’établir des convergences significatives
avec divers cépages et groupes de cépages actuels (groupes de la Clairette
blanche, variété présentant une morphologie proche du morphotype sau-
vage (voir Figure 4), groupe du Merlot et celui de la Mondeuse blanche
notamment), plaidant pour l’existence d’une forte diversité de la vigne
cultivée exploitée dans ces propriétés. Par ailleurs, une proportion élevée
des pépins archéologiques est attribuée à la vigne sauvage (en proportion

32 Louis LEVADOUX, “Les populations sauvages et cultivées de Vitis vinifera L.”, Annales de

l’amélioration des plantes, vol. I (1956), pp. 59-116.


33 Patrice THIS, Thierry LACOMBE et al., “Historical origins and genetic diversity…” ; Jean-

Frédéric TERRAL, Elidie TABARD et al. “Evolution and history of grapevine…”, pp. 452-453.
24 Jean-Frédéric Terral & Laurent Bouby

parfois équivalente au type domestique (Tableau 1).34 La méthode tra-


ditionnelle utilisant des mesures discrètes livre des résultats comparables
quant à la présence du type sauvage dans ces deux établissements viticoles.
Elle permet en outre de reconnaître ce dernier dans une quinzaine d’autres
sites de Narbonnaise, ruraux et urbains, datés du Haut- et du Bas-Empire.35
Si elle est parfaitement envisageable, la cueillette ne saurait expliquer
la fréquence et la récurrence des pépins de type sauvage. Il est dorénavant
assuré que la viticulture de Narbonnaise faisait appel à un morphotype sau-
vage, cultivé en association et aux mêmes fins – notamment vinicole – que le
type domestique. La nature précise de ce morphotype sauvage, le processus
de domestication en vigueur demeurent à caractériser plus précisément mais
plusieurs hypothèses peuvent être avancées.36 On peut notamment considé-
rer, d’une part que la vigne sauvage locale a pu être utilisée par les vignerons
gallo-romains, en transplantant dans leurs parcelles des pieds sauvages ou
issus de croisements entre sauvages et formes domestiques. Des données
génétiques tendent aujourd’hui à mettre au jour la contribution des vignes
sauvages occidentales à la constitution du patrimoine variétal viticole.37
D’autre part, il semble envisageable que le semis de pépins de variétés cul-
tivées ait donné des plants archaïques, plus proches de la vigne sauvage.38 Ici
encore, la génétique témoigne de l’existence de croisements entre cépages.39
Si le semis est clairement proscrit pour la vigne par les agronomes latins,
l’arabo-andalou Ibn Al-’Awwâm40 le considère, au xiie siècle, comme totale-
ment légitime pour la constitution de pépinières.

Remerciements

Nous remercions le Domaine de Vassal (Marseillan, France – INRA) qui


nous a permis de constituer la majeure partie de notre collection de référence
de pépins ainsi que Loïc Buffat, Hervé Petitot, Jean-Baptiste Chevance,

34 Ibid., pp. 452-453 ; Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “La vigne sauvage (Vitis

vinifera subsp. sylvestris) : une plante cultivée dans les établissements viticoles de la Narbonnaise?”, in
C. DELHON, I. THERY-PARISOT, S. THIEBAULT (ed.), Exploitation du milieu….
35 Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “Vers une approche bio-archéologique…”, pp.

67-68 ; Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “La vigne sauvage…”, p. 134.
36 Laurent BOUBY, Jean-Frédéric TERRAL et al., “La vigne sauvage…”, pp. 135-136.
37 Serena IMAZIO S., Massimo LABRA et al. “Chloroplast microsatellites to investigate the

origin of grapevine”, Genetic Resources and Crop Evolution, vol. 53 (2006), pp. 1003-1011.
38 Louis LEVADOUX “Les populations sauvages et cultivées de Vitis vinifera L.”, Annales de

l’Amélioration des Plantes, vol. 6, 1 (1956), pp. 59-117.


39 John BOWERS, Jean-Michel BOURSIQUOT et al. “Historical genetics: The parentage of

Chardonnay, Gamay, and other wine grapes of northeastern France”, Science, vol. 285, 5433 (1999),
pp. 1562-1565.
40 Ibn AL-AWWÂM, Livre de l’agriculture, VII, pp. 45-46.
Domestication de la vigne (Vitis vinifera L.) et origines de cépages en France    25

Cécile Jung, Laurent Fabre, Isabel Figueiral, Christophe Tardy et Michel


Compan pour leur contribution archéologique et archéobotanique. Merci
à Sarah Ivorra et à Thierry Pastor pour l’efficacité de leur soutien technique
ainsi qu’à Sandrine Picq, Roberto Bacilieri, Thierry Lacombe et Patrice
This pour leurs éclairages en morphométrie, en génétique et sur la vigne
sauvage. Merci aux deux rapporteurs dont les commentaires nous ont per-
mis d’améliorer l’article. Cette étude a été financée par les projets ATIP
“ArchéoVitis” et ANR “Fructimedhis”.

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