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Université de Limoges Université de Lomé

Faculté de droit et Faculté de droit


des Sciences Economiques

Ecole Doctorale Sciences de


l
’Hommeetdel aSoci été

Centre de Recherches Interdisciplinaires en Droit de


l
’Envi
ronnement ,del ’
Aménagementetdel ’
Urbani sme
(CRIDEAU-CNRS-INRA)

LE DROIT DE L’
ENVIRONNEMENT MARIN ET COTIER EN
AFRIQUE OCCIDENTALE, CAS DE CINQ PAYS
FRANCOPHONES

Thèsededoctor
atenDr oitpublic/Opt ionDr oi
tdel ’
environnement
Présentée et soutenue le 15 septembre 2006 par

Alida Nabobuè ASSEMBONI Epse OGUNJIMI


Jury :
Directeurs de recherche :
- Pr. Michel PRIEUR
Professeur Emérite,
Doyen honoraire de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de
l’
Uni ver
sit
édeLi moges
Directeur Scientifique du CRIDEAU-CNRS-INRA
- Pr. Koffi AHADZI
Pr ofesseuràl aFacul tédeDr oi
tdel’Uni ver si
tédeLomé
Vice-Pr ési
dentdel ’Universi
tédeKar a

Rapporteurs et Suffragants :
- Pr. François FÉRAL, Pr ési
dent de l
’Univer
sit
é de Per pignan Vi a
Domitia
- Pr. Mahfoud GHEZALI, Professeur Agrégé, Université du Littoral –
Côted’Opal e(Cent redeGest i
onUniver
sitai
redeBoul ogne-sur-Mer)
- M. Adama KPODAR, Maître de Conférences Agrégé, Professeur à
l’
Universi
tédeLomé
DEDICACE

A ma famille :

- Mon époux Jimi,


- Mes enfants Fayola et Fémi,
- Mon père Théophile à titre posthume,
- Ma mère Béatrice,
- Mesf rèreetsœur s(Jules, Obi, Ignéza et Tèdi)
- Et tous les autres membres que je ne cite pas,

Afin de leur apporter la preuve que la volonté est mère


de résultat et que la réussite est vraiment au bout de
l
’effort
.

i
REMERCIEMENTS

Lorsquej ed éc i
daiq uel
que sa nné espl ustôtdem’ insc
rir
ee ncot
ute
ll
edet h ès
ed e
doctoratdansl esuni versi
tésdeLomée tdeLimog e
s,j’
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lesj ’
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aisê trec onfron t
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her
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.Ce pe
n dant

l’i
ssue de ce sa n nées de r echerche s,j es ouha
itev i
vementadre
sse
rme ss i
ncèr
es
remerciements aux personnes suivantes :

- les Professeurs Michel PRIEUR et Koffi AHADZI, qui ont accepté de diriger mes
travaux, malgré leurs plannings très chargés et surtout pour tous leurs conseils dont le
bu taé téd’ amé l
iorerl aq uali
téd ut ravai
lqu ej ’a ieff
ec t
ué;
- l’Ag enc eUn ive
rsit
a iredel aFr anc ophon i
eq uia financé les trois premières années de
recherches à travers la bourse de formation à la recherche ;
- leMi nist
è r
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anç aisde sAf f
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e sEt r
ang è res,po url ’oc t
roidel abour seEi ffel
Doc t
or atqu im’ape r mi sd’ach e
ve rme strava uxd ansdebo nnesc onditi
ons;
- le directeur du CRIDEAU, Monsieur Gérard MONEDIAIRE, tous les enseignants du
laboratoire de recherche et le Pr. Stéphane DOUMBE-BI LLEdel ’Univers it
éJ ea n
Mo ulindeLy onI II,po urle sc onseil
sq u’ilsm’ ontprod ig uéspo url’amé li
or ati
o ne t
l’ava nceme n tdemon travail ;
- le personnel du CRIDEAU (Mme Nicole PAULHIAC, M. François PELISSON) et
Mme Carole LISSANDRE de la Bibliothèque TURGOT, pour leur disponibilité ;
- Mme sAn neCLAUDELe tSoni aPELANGEON pou rl’a ideq u’ell
esm’ onta pp ort
é e
au cours de mes premières années de recherche au CRIDEAU ;
- le personnel du Legal Office, ainsi que les juges Tullio TREVES et Tafsir NDIAYE
du Tribunal international du droit de la mer de Hambourg pour leurs utiles conseils
prodigués au cours de mon stage effectué dans cette institution ;
- lesme mbr esdemaf a mill
ee ttou sme sa mis( quis ereco nnaîtr
on t
)po url ’
in fai
lli
bl e
sou tienmor a lqu’il
sn ’ontp a shé sit
éàm’ a pp orte
rt outa ulongdec esa n néesde
recherches.

Mes remerciements vont enfin aux honorables personnes qui ont bien accepté de faire
partie de ce jury de thèse, pour leurs diverses appréciations, remarques, et critiques dont
le but est d’appo rteramé li
ora t
ionàc ett
emode s
tec on tri
bu ti
onqui ,loind’ êt
repa rfa
ite,
tente de porter un regard sur les actions menées sur le plan juridique dans la protection et
lami see nv a l
eurdumi l
ieuma ri
ne tde sz onesc ôti
èrese nAf riquedel ’Oue s t
.

ii
Avertissement

Les uni versités n’ entendent donn era ucune a ppr


oba
ti
on ni
improbations aux opinions émises dans les thèses.

Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

iii
Sigles, abréviations et acronymes
ACDI : Agence Canadienne de Développement International
AFDI : Annuaire Français de Droit International
AGPAOC : Association pour la Gestion des Ports de l ’Afriqued el’Oueste
tduCe ntr
e
AIEA :Ag e nceI nternationaledel ’Ene rgi
eAt omi que
AMP: Aires Marines Protégées
ASAME : Association des Amis de la Mer et des Eaux
Bull. : Bulletin
BRAO :Bu reauRé g
i onalAf riquedel ’Oue st
CA:Cou rd’ Ap pel
CAA: Cour Admi nistrati
ved’ Appe l
CE:Cons eild’ Et at
CEDEAO :Commun a utéEc ono mi q ueDe sEtatsdel ’Afriqued el ’
Oue s
t
CEDRE : Centre de Documentation, de Recherche et d'Expérimentations sur les
Pollutions Accidentelles des Eaux
CEE: Communauté Economique Européenne
CELM : Cellule Environnement Littoral et Marin
CFA: Communauté Financière Africaine
CGILE : Centre de Gestion Intégrée du Littoral et de l'Environnement
CIJ: Cour Internationale de Justice
Cass. Civ. : Chambre civile de la Cour de Cassation
CNFTPM : Centre national de formation des techniciens des pêches maritimes
COLREG : Collision Regulations
COI : Commission Océanique Intergouvernementale
COREP : Comité Régional des Pêches du Golfe de Guinée
CRIDEAU : Centre de Recherches Interdisciplinaire en Droit de l ’
Envi
ronneme nt,d
e
l’Amé nage me nte tdel ’Urba nisme
CSRP: Commission Sous-Régionale des Pêches
CRISTAL: Contract Regarding a Supplement to Tanker Liability for Oil Pollution
DPSP : Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches
DTS : Droits de Tirages Spéciaux
EPEEC : Equipe Pluridisciplinaire d'Etude de l'Environnement Côtier
FAO : Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour
l’Al i
me n
tatione tl’
Ag ric
ulture)
FEM :Fon dspou rl’
En vir
onn eme ntMon dia
l
FIBA : Fondation I nte r
n at
iona l
eduBa ncd’Arg uin
FIPOL :Fo ndsi nterna ti
onald’ inde mni sat
ionpo urlesdomma gesd usàlapo l
lutionpar
les hydrocarbures
GEMS : General Environmental Monitoring System
GIZC : Gestion Intégrée des Zones Côtières
GIEC : Groupe Intergouvernement alpou rl’
Ev oluti
onduCl i
ma t
GIRMaC : Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières
GPA :Pr og ra mmed’ Ac ti
on Mo ndialpou rl ap rotecti
on du mi li
eu mari
nc on t
rel
a
pollution due aux activités terrestres
IEC : Information Education et Communication
IFREMER : Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer

iv
ISPS Code: International Ship and Port Facility Security Code
JOCE: Journal Officiel des Communautés Européennes
JORB : Journal Officiel de la République du Bénin
JORCI : Jo urna lOf ficieldel aRé publi
qu edeCôt ed ’Ivoire
JORF : Journal Officiel de la République Togolaise
JORT : Journal Officiel de la République Togolaise
MARPOL : Prévention de la pollution par les navires
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l ’
Af ri
que
OCDE : Organisation pour le Commerce et le Développement Economique
OILPOL: Prévention de la pollution de la mer par les hydrocarbures
OIT : Organisation Internationale du Travail
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMCI : Organisation Maritime Consultative Internationale
OMI : Organisation Maritime Internationale
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
PAC :Pr ogrammed’ Amé nage mentCôtier
PACSICOM : Conférence panafricaine sur la gestion intégrée des zones côtières dans une
perspective durable
PAM :Pl and’ Ac ti
onp ourl aMé diterr
anée
PAZ :Pl and ’Amé na geme ntdeZone
PBMC : Projet de gestion de la Biodiversité Marine et Côtière
PIB : Produit Intérieur Brut
PMEDP :Pr o grammepo urlesMo yensd’Exi stenceDu rabl
edel aPê c
h e
PNAE :Pl anNa ti
on ald ’Ac t
ionp ourl’Envi ronneme nt
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE :Pr o grammede sNa t
ionsUni espourl ’Envi r
on ne ment
POLMAR : Pollution Maritime
POLLUMAR :Pl a nd’ I
nt erventi
ond’ Urge ncec ontrele sPoll
u ti
onsAc c
identel
lese nMe r
,
en Lagune ou dans les Zones Côtières
PRCM :Pr og rammeRé gionaldeCons er
v ationdel az oneMa rin
eenAf ri
qu edel ’Oue st
REDE : Revue Européenne de Dr oitdel’Envi ronneme nt
RISCPT : Registre International des Substances Chimiques Potentiellement Toxiques
RJE:Re vueJ uridiquedel ’En vir
onn e
me nt
SMVM : Schéma de Mise en Valeur de la Mer
SOLAS : Safety Of Life At Sea (Sécurité de la vie humaine en mer)
TA : Tribunal Administratif
TIDM : Tribunal International du Droit de la Mer
TOVALOP: Tanker Owners Voluntary Agreement concerning Liability for Oil Pollution
UCR: Unité de Coordination Régionale
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UICN: Union Mondiale pour la Nature
UCAD : Université Cheikh Anta Diop
UL : Université de Lomé
UNESCO :Or gani sat
ionde sNa ti
onsUni e spo urlaSc ience,l’Educat
ionetlaCul ture

v
WACAF:We stAndCe ntralAf r
ica(Afr
iquedel ’Oue s tetd uCe
ntr
e)
WWF : World Widlife Fund (Fond Mondial pour la nature)
ZAC :Zon ed’Amé na gementConc e
rté
e
ZEE: Zone Economique Exclusive

vi
Sommaire
Introduction générale
1ère Partie : UN CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION ET DE GESTION DE
L’ ENVI RONNEMENTMARI NETCOTI ERPERTINENTMAI SINSUFFISANT

Titre 1er : LA PERTINENCE DU CADRE JURIDIQUE

Chapitre 1 : Les éléments de pertinence


Chapitre 2 : Les ambitieux objectifs poursuivis par les législations nationales

Titre 2 : UN CADRE JURIDIQUE CEPENDANT INSUFFISANT

Chapitre 1 : Les insuffisances du point de vue du droit régional


Chapitre 2 : Les insuffisances du point de vue du droit national

2ème Partie :LA COMPLEXI


TE DE LA MI SE EN ŒUVRE DES MESURES
JURI DIQUESDE PROTECTI ON ET DE GESTI
ON DE L’
ENVIRONNEMENT
MARIN ET COTIER

Titre 1er : DES PROBLEMESD’


EFFECTI
VITE

Chapitre 1: La difficile mise en place des moyens de prévention de la dégradation de


l’
environ neme ntma r
ine tcôt
ier
Chapitre 2 : La difficile concrétisation des mesures de réparation et de répression en cas
dedég radationd el ’en vironnement marin et côtier

Titre 2 : LE ROLE DETERMINANT JOUE PAR LES INSTITUTIONS

Chapitre 1 :L’ impa c


tdur ô lej ouépa rl
esi ns
ti
tut
ionsda
nsl
ami
see
nœuv
ree
tle
s
difficultés existantes
Chapitre 2 : Les perspectives de renforcement

Conclusion générale

vii
INTRODUCTION GENERALE

« Homme Libre, toujours tu chériras la mer


La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer1 »
L’
Hommea
-t-il jamais chéri la mer ? A-t-il jamais contemplé son âme à travers
l
’i
mme
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roi
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par ces vers ? Auc
our
sdus
ièc
led
erni
ere
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usi
eur
sdé
cenn
iesdur
ant
,l’
Hommea
toujours considéré la Mer comme étant à la fois un réservoir de richesses naturelles et la
poubelle de notre planète. La Mer, espace naturel qui couvre la majorité de la superficie
del
aTe
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sti
ndi
spe
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ourl
avi
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’Homme
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rlepa
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idel
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mpo
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emilieu. Pourtant, la Mer a une valeur
inestimable. Une valeur qui est à la fois sentimentale, écologique, économique et
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ll
e.Pe
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temp
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sempo
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les autres. Progressivement la valeur écologique d
elame
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mer
gée
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enta
ujour
d’hui
une place tout aussi importante.

Plusieurs actions ont été menées sur les plans politique, économique et surtout juridique,
en vue de donner plus de considération à la mer et à ses ressources. Les actions menées
s
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,
quand bien même relativement jeunes2, ne sont pas restés inactifs, face à la situation qui
prévalait. Certes, leur réaction a été très lente et incertaine, contrairement aux pays dits

vel
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isn’
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eme
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smo
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mpor
tant
e.

L’
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euma
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et des zones côtières. Ensuite, mener des réflexions sur la manière dont il procède ; en
r
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é,i
ls’
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étud
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cac
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édel
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uenc
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oitdel
’env
iro
nne
ment
sur la mer et le littoral, et surtout, son effectivité.

1
Charles BAUDELAIRE, « L’ Hommee tlamer », Poème n°XIV - Extrait de son recueil Les fleurs du mal,
publié à Paris en 1861, p. 18, également disponible sur le Web sur le site http://www.poetes.com/baud/bmer.htm
2
La plupart de ces pays ont émergé sur le plan international vers la moitié du 20ème siècle, notamment après
leurs indépendances.

1
Ma
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envenir à ces points qui seront ultérieurement développés, une présentation
duc
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egé
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étude
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ll
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préalable nécessaire.

I- Contexte général

Lec
ont
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egé
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vel
opp
etoutd
’abor
dlanot
iond’
env
iro
nne
ment
marin et côtier (A), présente et décrit ensuite le champ géographique de cette étude, qui
est la sous- région ouest africaine et un échantillon de cinq Etats francophones, ainsi que
la France3 (B). Les diverses dégradations de l
’envi
ronne
mentma
rine
tcôt
ie
r(C)ys
ont
également développées, ainsi que le concept de zone côtière et de gestion intégrée des
zones côtières (D).

A- Lano
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LaMe
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ande partie du globe4. Elle est
5
e
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exclusivement compte des caractères physiques de l
’ea
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ent
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la plupart des données statistiques disponibles, plus de 70% de notre planète. A cet effet,
Emmanuel LANGAVANTn’
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lé «Terre » une planète qui apparaît bleue aux
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c
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r » ? Citant Paul CLAUDEL, il
7
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tpos
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s ».
L’
océ
anmo
ndi
al
,couv
ranta
ins
ile
str
oisq
uar
tsd
elasurface de la Terre représente, selon
Jean-Marie PERES, un véritable sixième continent. Les ressources de la Mer, affirme-t-il,

3
Bienquen’ é t
an tpasunpa ysdel as ous– régi onouestafr
ica i
ne,l’e xemp l
edelaFr an ceestp r i
sdansl e
c adred’unea ppr ochecompa rative.Cf .infra, Approche méthodologique.
4
V. ROBERT (Paul), Dictionnaire alphabétique et analytique de la langue française « Le Petit Robert »,
Société du Nouveau Littré, Paris, 1976, p. 1072.
5
V. Dictionnaire QUILLET de la langue française, K-P, Paris 1975, p. 92.
6
LANGAVANT E., Droit de la mer, Tome 1 : Cadre institutionnel et milieu marin (Océanologie -
pollution) Ed. CUJAS, 1979, Paris, p. 7
7
Paul CLAUDEL, cité par LANGAVANT E., ibid., p. 7.

2
sont multiples : elles sont énergétiques, minérales et biologiques 8 . Les océans 9
pr
odui
rai
ent70à80% del
’oxy
gènemo
ndi
ale
tcontiendraient 80% de la faune et de la
flore de notre planète10.Ave
cl’
atmo
sphè
re,l
’oc
éanf
ormeu
nsy
stè
mei
ndé
penda
ntqui
affecte presque tous les aspects de la vie. Il emmagasine la chaleur solaire, agit comme
un thermostat et façonne le climat11. Les mers contiennent des éléments organiques en
équilibre complexe, recyclent des composés chimiques nécessaires à la survie des êtres
12
vi
vant
sets
ontun
eré
ser
vei
mpor
tant
ed’
ali
men
ts .

Au départ, il était uniquement question de la mer. Par le passé, on dissociait le milieu


ma
rinde
szone
scôt

res
.Ma
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omp
tet
enudel
’i
nte
rre
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l
anot
iond’
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ronne
men
tma
rine
tcôt
ie
r.Ce
tten
oti
ond’
env
ironnement marin et côtier a
émergé avec les problèmes écologiques qui touchent à la fois le milieu marin et les zones
c
ôti
ère
s.Pou
rdé
fini
rl’
envi
ronn
eme
ntma
rine
tcôt
ie
r,i
lco
nvi
entdepr
océ
derpa
r
morcellement.

Le terme « environnement »af


aitl
’objet de plusieurs tentatives de définitions. La
définition physique ne pose en réalité pas autant de difficultés que la définition juridique.
13
Da
nss
onou
vra
ges
url
edr
oitdel
’en
vir
onne
mente
nAf
ri
que , le Pr. Maurice KAMTO
le définit comme étant « (
…)le mi
li
eu,l
’en
sembl
edel
anat
uree
tdes
esr
ess
our
ces
…)» Pour le définir, le Pr. Michel PRIEUR 14 se situe quant à lui par rapport à
(
15
l
’éc
olog
ie , la nature16, la qualité de la vie17 et le cadre de vie18.C’
estl
ana
tur
eetl
es

8
PERES Jean-Ma rie,Oc é anse tMe r
si nDi ction nairedel ’
Ec ol og ie,Pr éfa
cede François RAMADE,
Editions Encyclopedia Universalis et Albin Michel, 1999, p. 909.
9
Ilc on vi
e ntda nsc esdé fini t
ions ,deb ienfaireuned istinctiona v ecl et e rmeoc é
a n.L’ océa
ne stunev aste
é tendued ’eaudeme rq u ic ouv r eunePa rt
iedo nné ed ug lobet e rrestre. La mer, de ce point de vue est
c ompr is
eda nsl ’océ a
n; aussi parle-t-o npare xemp led’ oc éanAt la nt i
que ,d’ océa
nI ndien,etc.
10
FRANKEL Ernst, Ocean Environmental Management : a primer on the role of the oceans and how to
maintain their contributions to life on earth, New Jersey, Prentice Hall PTR, 1995, P. xiv, cité par SAHEB-
ETTABAAz izi nLap r ot
e c t
ionj uridi q
uedel ’env ir
o nne me ntma rinda nsl ecadred utransportma rit
imede
substances nocives et potentiellement dangereuses, THEMIS, Montréal, 2000, p.4.
11
GORMAN Martha, Environmental hazardous : Marine Pollution, Santa Barbara-Denver-Oxford, ABC-
CLIO, Contemporary World Issues, pp. 2 et 3, cité par SAHEB-ETTABA Aziz, ibid., p. 5.
12
SAHEB-ETABBA Aziz, ibid., p. 5.
13
Ma uriceKAMTO,Dr oitdel ’env ironnement en Afrique, EDICEF/AUPELF, Paris, 1996, p.16.
14
Mi c helPRI EUR,Dr oitdel ’env i
ronne ment,5ème édition, Précis Dalloz 2004, pp. 1-5.
15
Ilpr é
cisequel ’écologieé tudi el esr ela
tionsde sê tresv ivant sa vecl eurmili
e u,d oncnes ’int
éressant
qu’ auxa nima uxe ta uxv ég étauxt and isquel ’env ir
onn eme ntpr en de nc onsi
dérati
onl ’Ho mmeda nsson
milieu artificiel ou naturel. Ibid., p. 3.

3
sc
éléments qui la composent. Vu sou e
tang
le,l
’Hommef
aitpa
rti
edel
’env
iro
nne
ment
pu
isq
u’i
lvi
tau
ssid
ansc
eca
drena
tur
ela
umê
met
it
req
uel
esa
nima
uxe
tle
své
gét
aux.
Le dictionnaire de la langue française le définit tout simplement comme étant
l
’«ensemble des éléments naturels et artificiels qui entourent un individu ou une
espèce19».

Pa
rle
rd’
envi
ron
neme
ntma
rinc
’es
tre
con
naî
tr
eetc
ons
acr
erl
ava
leuré
col
ogi
qued
ela
me
r.L’
env
iro
nne
mentma
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emi
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apa
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mit
esdel
aju
rid
ict
ionna
ti
ona
led’
unEt
at
.C’
estl
’en
sembl
ede
s
éléments naturels et des ressources vivantes et abiotiques de la mer.

Qua
ntàl
ano
tio
nd’
env
iro
nne
mentc
ôti
er,s
adé
fin
iti
onpa
raî
tre
lat
ive
mentc
ompl
exec
ar
souvent rattachée à la mer. Zone côtière - l
it
tor
al,l
adi
ff
ére
ncen
’es
tpa
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quoique parfois nécessaire. La côte est la bande de terre qui borde la mer, le littoral est
20
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ubor
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r ou encore la zone de contact entre
la terre et la mer21. Vraisemblablement, le concept du littoral est plus vaste que celui de la
22
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tle
spe
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tsf
onds . Le mot
littoral vient du latin litus, litoris, qui signifie rivage. Pour Jules MICHELET, le littoral
au XIXème siècle, « c
’es
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r,uneme
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fougères et bruyères23»
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et entre les processus physiques, biologiques, sociaux, culturels et économiques. Elle est
composée de systèmes interactifs multiples : marins, terrestres et fluviaux.

16
Lana tureé voq uer ai
ts elonl ePr .PRI EUR,l ’
e nsembl ede sc h os escréé espa rl eg randho rl
og erd e
l’un i
v ers,c’est-à-dire aussi bien le sol et les minéraux que les espèces animales et végétales. Ibid., p. 4.
17
Co nsidéréec ommeu nes or t
edec omp léme ntné ce s
sair
eàl ’env iro nnement ,laqua litédel av i
e ,toujours
se lonl ePr .PRI EUR,v eute x prime rl av olon t
éd’ uner eche rched el aqualité, après les déceptions de la
qua ntitée tche rc heàbi enma rque rqu el ’e
nv ironn emen tc onc erneno ns eul eme ntl an ature,ma isa u
ssi
l’Hommeda nss esr apportss oc i
auxdet ra vailetdel oisi
rs.Ibid., p. 4.
18
Es t
ima ntl ec adredev iep l
usé loig nédel ’écologie, il affirme que le cadre de vie est en réalité un
sy nony med’ e nv i
r onne mentd ansuns e nspl utôtar c
hi te
ctur aletur ba ni s
ti
que.
19
Larousse pratique, dictionnaire du français au quotidien, Ed. Larousse, Paris, 2003, p. 538.
20
Définitions du LAROUSSE.
21
Définition du ROBERT.
22
Bernard BOUSQUET, « Définition et identification du littoral contemporain » RJE 1990 /4, P. 451.
23
Jules Michelet, La Mer, cité par Norbert CALDERARO, dans Le droit du littoral, Ed. LE MONITEUR,
Paris, 1993, p. 13.

4
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englobe plusieurs phénomènes à savoir la pollution marine et côtière, la surexploitation
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par des substances chimiques, des déchets industriels ou ménagers. Plusieurs autres
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que
nce
s
préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources
biologiques et aux systèmes écologiques, à porter atteinte aux agréments ou à gêner les
24
au
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sut
il
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sol, les eaux continentales et marines sont concernés par la présente définition.

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droit de la mer, « l'introduction directe ou indirecte, par l'homme, de substances ou
d'énergie dans le milieu marin, y compris les estuaires, lorsqu'elle a ou peut avoir des
effets nuisibles tels que dommages aux ressources biologiques (la faune et la flore
marines), risques pour la santé de l'homme, entrave aux activités maritimes, y compris la
pêche et les autres utilisations légitimes de la mer, altération de la qualité de l'eau de
mer du point de vue de son utilisation et dégradation des valeurs d'agrément 25 ». La
pollution des milieux océaniques et côtiers constitue un des aspects les plus dramatiques
del
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ve, les polluants émis
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simple chute aidée ou non par la pluie.

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24
Recommandati on a dopté
ep arl eCons eildel ’OCDE l
e14 no vemb re1 974( C( 74)2 24)p ortant
proclamation de principes relatifs à la pollution transfrontière, Cité par Alexandre KISS et Jean-Pierre
BEURI ER, Dr oi tinterna t
ionaldel ’env i
ro nneme nt,PEDONE,Pa ris200 4,P.112.
25
V. Art. 1, al. 4 de la Convention sur le droit de la mer.

5
accidentelles. Parmi ces formes de pollution, on distingue celles qui sont pélagiques,
c
’es
t-à-dire provenant de la mer et qui se manifestent dans les eaux intérieures et sur les
côtes, de celles qui sont telluriques, autrement dit qui proviennent des activités terrestres
et qui touchent le milieu marin, soit la pollution dans le sens inverse.

Au rang des pollutions pélagiques on classe les pollutions accidentelles et les pollutions
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normal des activités humaines situées sur la terre ferme. Les pollutions venues de la mer
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ts,denaufrages de navires
et de déballastages encore appelés « dégazages ».

Lorsque la pollution marine se propage sur de très longues distances ignorant les
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t«transfrontière ». Pour définir la pollution
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if «transfrontière » provenait du
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« transfrontalier » plus correct en français. Ce dernier terme désigne des zones de 20 à 30
Km le long de la ligne de démarcation qui sépare le territoire de deux Etats26.L’
OCDE
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acc
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non discrimination en matière de pollution transfrontière retient comme définition :
nv
« toute pollutio o
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s
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tio
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s ».

Schématisée, elle reviendrait à présenter la situation de la manière suivante : une


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aut
resEt
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svo
isi
ns.Ce
tt
e
forme de pollution est très peu médiatisée et très peu juridiquement consacrée. Elle est
pourtant réelle et constitue un problème très important pour les pays qui en sont victimes.

26
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 114.
27
V. Recommandation C (77) 28 (Final), Annexe C, du 17 mai 1977, ibid., p. 114.

6
El
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plusieurs pays.

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28
Le continent africain a 40 000 km de côtes et est e
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ressources naturelles. Parmi les écosystèmes côt
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palétuviers (mangroves), les estuaires, les côtes rocheuses, les zones humides côtières et
les récifs coralliens. Ils exercent un effet modérateur sur les tempêtes et protègent les
côtes. Ils assurent un recyclage des éléments nutritifs, absorbent et dégradent les déchets.
I
lsof
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que
« inclut toutes les zones intercotidales et supralittorales de la côte notamment dans les
zones inondables, mangroves, marécages et waddens du littoral, ainsi que les plages,
dunes et récifs coralliens frangeants30 »
.Le
scôt
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ri
quef
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troi
teba
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côtière de faible altitude qui inclut le plateau continental de 32 pays du continent31.

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’Oue
ste
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us-région dont la bande côtière est généralement rattachée
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nra
isondes
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mportance sur le plan socio-économique, culturel et de la
biodiversité. 65% de la population de la région vivent de ses ressources naturelles. Zone
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naturelles abondantes e
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eaux é
cha
nge
s
28
L’Af r
iqueestbor déepa rlesoc éa nsAt la
nt iquee tIndien et la Mer Méditerranée.
29
PNUE, « La mer et les côtes : Afrique » in Lame re tlesc ôtes,é ta
tdel ’
envir
on ne me nte tpo
lit
ique s
suivies de 1972 à 2002, UNEP, 2002, p. 188.
30
Selon CLARK (1996), cité dans le document du PNUE, ibid.
31
Ibid.
32
La régiond el ’Af ri
q uedel ’Oue ste tduCe ntree stlaz oned’ a
pplicationdel aConv e ntiond’ Abi
djand u
23 mars 1981, relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des
zones côtières et à son Protocole relatif aux situations critiques. Voir développements ultérieurs.

7
internationaux, elle concentre à elle seule 90% des activités économiques des Etats
côtiers de la sous région 33 . De plus les gisements de pétrole, de gaz et de minerai
(notamment le diamant au large des c
ôte
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exemple au Bénin, au Ghana, au Nigeria, en Sierra Léone et au Togo, la majorité des
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trole et de minerai se trouvent dans les zones
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vit près de côtes.

1- Pr
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lon

Sur le plan géographique on distingue en Afrique del


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située au sud et une autre, soudano-shé
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occidentale soudano-sahélienne est composée de pays tels que le Burkina Faso, le Mali,
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r. Cependant des pays tels que la Mauritanie
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également traversés par le désert sahélien. Tous les pays de la côte occidentale de
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lfe de Guinée.

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na,del
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e-Conakry,
de la Guinée-Bissau, du Libéria, de la Mauritanie, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra
Leone et du Togo. Cependant, la présente étude ne les couvrira pas tous. Seuls seront
é
tud
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esp
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lgr
él’
exi
st
enc
edeme
sur
esj
uri
diqu
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encore timides censées apporter des solutions à la dégradation de ces milieux. Seuls des
pays francophones ont été ciblés afin de faciliter la compréhension de la démarche

33
Ibrahima NIAMADIO « Le PRCM,mo t
eurde l’
int
égrat
ionrégi
onal
ee n Afri
que de l
’Ouest»,
Co ord onnateurduPr og rammeRé giona ldeConserv
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ère
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iquede
l’
Oue st,inKibaar Bul let
ind ’informa t
io nduBur
eaurégio
na ldel’
UICN pourl’
Afr
iquedel’Ouestn°9,
avril 2004, Zones marines et côtières, p. 4.

8
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epe
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tt
red’
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bli
runl
iena
vecl
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France, qui pendant plusieurs décennies a servi de modèle à ces pays dans la mise en
place de leurs instruments juridiques et politiques.

34
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sera donné à plusieurs reprises tout au long de cette étude, afin de démontrer les progrès
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ncomp
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vecl
esa
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née
sda
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esp
aysdel
’éc
han
til
lon35.

Le premier pays36 de notre échantillon, le Bénin couvre une superficie de 114.763 Km2 et
compte e
n200
2,un
epo
pul
at
ionde6
.752.
569d’
habi
ta
ntsdont plus de la moitié ont
moins de 20 ans. Entièrement situé dans la zone intertropicale entre l'Equateur et le
Tropique du Cancer, ce pays qui, tel un doigt pointé vers le cœu
rdel'Afrique occidentale,
est entouré par le Nigeria, le Togo, le Burkina Faso et le Niger. Baigné par les eaux du
Golfe du Bénin et de l'océan Atlantique, le Bénin s'étire le long des rives du majestueux
fleuve Niger. Bordé au Sud par 125 km de plages atlantiques inondées de soleil et
jalonnées par les mangroves peuplées d'oiseaux fascinants, le Bénin s'allonge vers
l'intérieur, vers les cimes du Mont ATACORA et à l'extrême nord, vers le plateau sableux
dub
ass
induNi
ger
.C’
estunp
ayst
ropi
caldo
ntl
es saisons sont fortement influencées par
les vents humides de l'océan et les vents secs du désert nord37.

LaCôt
ed’
Ivo
ire
,es
tent
our
éepa
rleLi
bér
ia,l
aGui
née
,leMa
li
,leBu
rki
na-Faso et le
Ghana. Avec une superficie de 322.462 Km2, elle est habitée par 15.446.231 personnes
(en 1998)38. Abidjan, la capitale économique du pays, située sur la côte, abrite quelques
3,9 millions d'habitants39.Lel
it
tor
aldel
aCôt
ed’
ivoi
ree
ste
sti
méà560Km del
ong

34
Il ne sera cependant pas procédé à une description géographique de la France, ni à une présentation des
caractéristiques physiques de son environnement marin et côtier car le lien qui doit être établi concerne
surtout les actions menées par ce pays sur le plan juridique.
35
V. Infra, Approche méthodologique.
36
L’ ordrec hoisiestalpha bétiquee tnet i
entpasc ompt edel ’
impor tance géographique des pays.
37
V. Présentation du Bénin sur le site Web gouvernemental de la République du Bénin,
http://www.gouv.bj/benin/presentation_top.php,( Da ted’ accèsle12f év r
ier2005 ).
38
Données recueillies sur le site http://www.abidjan.net/cotedivoire/,(Da ted’ accè sl
e12fé vr
ier2005) .
39
V.Pr ésenta t
iondel aCôt ed ’Iv oires urlesi
te
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/cotiv.htm, dernière mise à jour le 12 janvier 2005.

9
e
nvi
rone
tc’
estl
’unde
sli
tt
ora
uxl
espl
usi
mpor
tant
sdes pays situés dans le Golfe de
Guinée40.

LaRé
publ
iqu
edeGui
néee
stbo
rdé
eàl
’oue
stpa
rl’
océ
anAt
lan
tiq
ues
ur34
6km,l
imi

e
au Nord-Ouest sur 386 km par la Guinée Bissau et le Sénégal (330 km), au Nord-Est par
l
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Léone (652 km) et au Sud par le Libéria (563 km) 41. Sa superficie de 245.857 km2, avec
une population de 7.165.750 habitants (selon le recensement de 1996)42.

Le Sénégal est quant à lui, situé dans la partie la plus occidentale du continent africain.
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Sud par la Guinée et la Guinée-Bissau. Le pays a une superficie de 196.722 Km2 43 pour
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(Dakar la capitale est située su la côte). La Gambie est enclavée dans la partie Sud-Ouest
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togolais est relativement étroit (50 Km de longueur). Lomé la capitale est située sur la
côte et abrite la majorité de la population totale. Le milieu marin togolais fait partie
intégrante du Grand Ecosystème marin du Courant de Guinée. Il est surtout marqué par le
caractère transfrontalier de ses problèmes environnementaux46.

40
PNUE, Programme pour les mers régionales, Synthèse sur les sources de pollution due aux activités
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e, Rapports et études sur les mers régionales, n°171, PNUE 1999, p. 32.
41
V. Présentation géographique de la Guinée sur le site
http://www.guinee.gov.gn/2_presentation/situation_geographique.htm,( Da ted’a ccèsle12 février 2005).
42
V. Présentation de la population guinéenne sur le site
http://www.guinee.gov.gn/2_presentation/population.htm ( Da ted’accèsle12f é vrie
r20 05).
43
V. Présentation du Sénégal sur le site
http://www.senegal-online.com/francais/presentation/carte-geo.htm,( Dated’ accèsle13f évr
ier2005) .
44
PNUE, Programme pour les mers régionales, Rapports et études sur les mers régionales, n°171, op. cit.,
p. 80.
45
V. « A la découverte du Sénégal » sur le site
http://www.au-senegal.com/decouvrir/pop.htm,( Da t
ed’ acc èsle13f évri
e r2005 ).
46
PNUE, Programme pour les mers régionales, Rapports et études sur les mers régionales, n°171, op. cit.,
p. 90.

10
Tous ces pays présentent des caractéristiques physiques similaires, mais aussi des
particularités.

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Réputées très riches en ressources naturelles, elles constituent dans la plupart des pays
des habitats naturels pour des espèces animales et végétales.

Ainsi, la zone côtière du Bénin par exemple, est caractérisée par la diversité de ses
formations végétales : mangroves, forêts marécageuses, forêts périodiquement inondées,
forêt communautaire, forêts riveraines, savanes herbeuses littorales, végétation herbacée
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des milieux saumâtres et des lagunes en communicti
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végétation herbacée des zones argileuses basses, régulièrement inondées, formations
artificielles des zones humides (formées des cocoteraies, palmeraies, plantations de filao,
acacia, teck et eucalyptus). Dans toutes les zones humides du Sud-Bénin, plus de 160
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la faune sont constitués par les forêts périodiquement inondées, les formations
marécageuses et les savanes arbustives47.

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mangroves, marais et marécages, les lagunes, les estuaires et les cours inférieurs des
fleuves et rivières, les forêts, les écosystèmes marins, les écosystèmes artificialisés
(agricultures). Beaucoup d'oiseaux, de mammifères, de reptiles, d'insectes et d'espèces de
poissons y vivent. Les 1200 km2 de lagune fournissent un habitat pour de nombreuses
espèces de poissons, et servent de nurseries pour des espèces marines et côtières. Elles
constituent des sanctuaires importants pour des oiseaux locaux et migrateurs. Sur le plan
écologique, elles constituent des habitats pour une gamme d'espèces d'animaux fouisseurs,
notamment les crustacés et mollusques et sont des abris et des lieux de résidence pour un

47
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développement en Afrique) 1997, p.13-30, on http://www.globaloceans.org/country/benin/benin.pdf

11
certain nombre de reptiles et d'oiseaux. Le paysage côtier ivoirien comprend 366 km de
plages de sable et 200 km de côtes rocheuses et semi-rocheuses48.

Ailleurs, la composition des écosystèmes marins et côtiers est quasi-similaire, quoique


différente par endroits. En Guinée par exemple, le littoral est constitué de mangroves où
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Les eaux guinéennes sont riches en ressources marines, des planctons jus aux
mammifères en passant par les plantes aquatiques, les invertébrés, les poissons et les
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espèces marines, les écosystèmes côtiers produisent près du tiers de toute la productivité
biologique marine (biomasse vivante produite par les océans)49.

Au Sénégal, l'espace maritime constitue un domaine doté de potentialités très riches, avec
des teneurs en phosphate plus élevées sur la côte sud. Il s'y ajoute les zones côtières et
estuariennes qui constituent des aires particulièrement riches et propices au
développement des juvéniles de plusieurs espèces fortement exploitées (sardinelles,
mérous, maquereaux, barracudas, etc.). Du point de vue des ressources, la zone maritime
est caractérisée par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées
comprennent cinq groupes dont les caractéristiques bio-écologiques et l'importance socio-
économique sont différentes : les ressources pélagiques hauturières (thons, espadon,
voilier); les ressources pélagiques côtières (sardinelles, chinchards, maquereaux, etc.); les
ressources démersales profondes et côtières (crevettes blanches, merlus, rougets, dorades
roses, mérous, seiches, poulpes, soles, etc.) et la flore algale (Ulva, Hypnea, Cladophora,
Sargassum, Cymodocea)50.

Au Togo enfin, le basin sédimentaire côtier couvre entièrement la région littorale. Le


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telles que la monotonie des gîtes et leurs faibles dimensions, la perturbation de l'équilibre

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e-Profil environnemental de la zone côtière, CEDA,
1997, p. 10-20, on http://www.globaloceans.org/country/cote/cote.pdf
49
Agences du système des Nations Unies de Guinée, Bilan commun pays, 4ème Partie : Développement
rural, sécurité alimentaire et environnement - Environnement : Etat des lieux, décembre 2000 on
http://www.snu-gn.org/ccaenvir.html .
50
V. Les caractéristiques physiques de l ’environnemen tma rine tc ôtiera u Sé négals u
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http://www.cse.sn/sid/biblioth/pnae/pnae/peche.htm,( Dated’ accèsl e16f évrier2005).

12
du milieu due à la forte pression anthropique. La flore des zones humides n'est pas
particulièrement diversifiée. Les peuplements des eaux libres (Nymphea sp., Echinochloa
sp., etc.), la mangrove (Nymphea lotus, Rhizophora sp., Avicenia sp. Drepanocarpus sp.),
les peuplements des marécages (Typha australis, Paspalum distichum) et les peuplements
des zones peu inondées s'organisent souvent en cortèges monospécifiques51.

Tous ces milieux subissent les pires dégradations. Les causes de ces dégradations sont
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(1). Les conséquences pour le milieu marin et les zones côtières sont très déplorables (2).

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situées sur les côtes. Dans un pays comme le Togo, la région maritime, la plus petite des
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dégradation des zones côtières. L'urbanisation de l'Afrique de l'Ouest est, après
l'accroissement démographique, la cause du changement le plus spectaculaire de la sous-

51
Dodé JOHNSON, Adoté BLIVI, Koko HOUEDAKOR, Abla KWASSI, Noumonvi SENA, « Le littoral
du Togo : données et gestion intégrée », CGILE (Centre de Gestion Intégrée du Littoral et de
l'Environnement), Université de Lomé, 2001, p. 3.
52
La région maritime au Togo regroupe près de 50% de la population du pays. V. Sous la direction de T.C.
ADDRA avec la coordination de A.K. FAHEM, Atlas du développement régional, p. 174, cité par Alida
ASSEMBONI, Urbanisation et environnement en Afrique, le cas du Togo, Mémoire de troisième cycle
pourl ’obtentionduDEAe nDr oite tPoli
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13
région au cours des dernières décennies. Aux yeux de certains, c'est aussi le changement
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traitement de minerais tels que le phosphate et le marbre. La plupart de ces industries sont
installées sur la côte du pays54. Le même phénomène existe au Ghana où on estime à
presque 60% les industries du pays qui sont implantées sur la côte, principalement dans la
zone métropolitaine de Accra - Tema qui couvre quant à elle une superficie de moins de
1% de la superficie totale du pays55.

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détritus et plastiques, y compris les débris marins, de rejets agro - chimiques dont les
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53
M. Arnaud, « L'urbanisation en Afrique de l'Ouest, mécanismes et logiques », Décembre 1993 on
http://www.urbanisme.equipement.gouv.fr/cdu/datas/docs/ouvr14/meca_1.htm
54
Alida ASSEMBONI, op. cit., p. 16.
55
PNUE, Rapports et études sur les mers régionales, n°171, op. cit., p. 45.

14
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Les pollutions marines

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La pollution par immersion consiste à déverser des déchets et autres substances


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est une cause de destruction mécanique de zones fragiles telles que les frayères. De très
nombreux déversements ont eu lieu à partir de 1960 par des barges ou des navires
spécialisés à fond ouvrant (boues rouges, phosphogypses, résidus industriels parfois
hautement toxiques)56. Cette pratique est très ancienne mais la perception de ses effets
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plus tard, avec la découverte de substances hautement dangereuses.

En Europe, vers la fin des années soixante, des investigations suggérées par le taux
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allemande déversée dans les eaux de la mer Baltique par les Alliés après la seconde
guerre mondiale57.

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les eaux africaines les déchets hautement nocifs transportés dans leurs cales. D’
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56
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 178 ; v. également Jean-Pierre BEURIER, Patrick
CHAUMETTE et Gwenaëlle PROUTIERE-MAULION, Droits maritimes, Tome III, Exploitation et
pr otect
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océan,Edi tionsJ URI SSERVI CES,Ly on,1998,p .228.
57
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tentionduDoc t
oratdeTr o i
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Cycle en Relations Internationales, Université de Yaoundé, Institut des relations internationales du
Cameroun, Avril 1990, p. 56 ; v. également Maurice KAMTO, op. cit., p. 260.

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Les observateurs du monde marin avaient auparavant indiqué dans la région, des troubles
du comportement de la faune liés au déversement de produits chimiques dans la mer : de
« nombreux cas de cécité » chez certains animaux marins. Il est « parfois possible de les
pêcher avec les mains : les poissons ne bougent pas, ils ne fuient pas. Quant aux tortues,
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elles avancent toujours plus loin sur la terre ferme58 ».

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maritime de produits pétroliers qui constitue la plus vieille activité entraînant directement
une pollution marine. En e
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novembre 1861 par le brick américain « Elizabeth Watts » (224 tonneaux de jauge brute),
effectué entre Philadelphie et Londres59. La liste des accidents de navires ayant provoqué
des marées no
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insulaire et toutes ses façades constituent des voies de navigation maritime. Sur ce dernier
point, on dénombrerait entre 1975 et 1980 une dizaine de cas de pollution par les
hydrocarbures sur les côtes ouest africaines du fait d’
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ANGELI COUSSIS, échoué le 16 août 1979 au large des côtes sénégalaises, le SALEM,
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58
Sandrine DESROSES, « Les tsunamis ont fait remonter des déchets radioactifs sous-marins en Somalie,
Les produits toxiques déversés clandestinement au large des côtes refont surface », 26 février 2005 publié
surl ep ort
ailWe bdel ’act
ua l
itéa fri
caine ,http://www.afrik.com/article8150.html
59
Alain BERTRAND, Transport maritime et pollution accidentelle par le pétrole, Faits et chiffres (1951-
1999), Editions TECHNIP, Paris 2000, p. 19.

16
de brut, le MARIA ALEJANDRA, échoué le 11 mars 1980 au large de la Mauritanie, le
60
MYCENE,
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Une autre forme de pollution accidentelle par les hydrocarbures est celle résultant
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10 mètres au dessous de la mer » lors du chargement du M/S BREEZE provoqua
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californiennes, laissa échapper 4500 tonnes de brut répandues sur près de 19 kilomètres
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secteur de la Mer du Nord le 22 avril 1977, encore appelée « a
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IXTOC I le 3 juin 1979 dans le Golfe de CAMPECHE au Mexique est estimée à 400
millions de tonnes, soit près du double du brut déversé par l
’ Z62.
AMOCOCADI

Les suites désastreuses de ces accidents sont bien connues du public : mers et plages
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flore marines, activités touristiques considérablement affectées, etc.

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concernent tous les types de navires ;d’
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nant des opérations de
déballastage effectués par les pétroliers et celles résultant du nettoyage des citernes. Cela
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an-Pelé FOMETE, op. cit., pp. 50-67.
61
Ibid.
62
Ibid.

17
citernes. Ce pétrole est par la suite rejeté en mer lors du nettoyage des citernes, de la
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ces rejets donne une quantité qui est largement supérieure à celles provenant des
déversements accidentels63.C’
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umoins 1000 tonnes de pétrole qui sont ainsi
rejetées à la mer, mélangées à des eaux de lavage de citernes, pendant un seul voyage
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de mer les citernes qui sont vidées de leur pétrole, afin de remplir les conditions de
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nt ces dépôts nocifs65.

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livrent quotidiennement les navires conventionnels, les chalutiers et les embarcations ou
engins divers de servitude portuaire. Cette forme de déversement constitue une source
importante et permanente de pollution dans les ports et rades en état de pollution
permanente66.

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ont été volontairement rejetées par les hydrocarbures. V. Régis VALET, Le rejet opérationnel
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maritimes » ,Uni ve rsi
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ienc esd’ Aix-Marseille, Faculté de droit et des
Sciences politiques, Centre de droit maritime et des transports, Année 1999-2000, p. 2.
64
Maurice KAMTO, op. cit., p. 259.
65
V. la communication de Markus MONO MBOUM, « Prévention et lutte contre la pollution marine,
mesures de protection et de lutte en république du Cameroun » présentée au symposium international sur le
ZEE à Abidjan (18-23 mars 1987), p. 7, citée par Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 52.
66
Ibid.

18
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milieu marin et de dégradation des zones côtières. Elle peut être définie comme étant la
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établissements côtiers ou les émissaires, ou émanant de toute autre source située sur la
terre ferme67. Elle est la plus insidieuse et la plus massive. Elle représente en effet 80%
de la pollution des mers. Les sources sont très diversifiées et diffuses. Depuis que
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marin lui a servi de dépotoir naturel pour toutes sortes de déchets. Initialement, il
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leur volume et de leur nature, les déchets étaient facilement absorbés et neutralisés du
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ontprogressivement devenus une menace imminente pour le milieu
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déchets sans subir de dégradation significative68.

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variés. Les matières flottantes peuvent ainsi modifier les caractéristiques aquatiques
naturelles ; de même, les solides forment des couches de boues qui se décomposent en
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de surcroît nocives pour les organismes vivants69. Un grand nombre de substances sont

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r.Entrent dans la catégorie de la pollution

67
Définition adaptée de celles proposées par le Pr. KISS et Mme REMOND-GOUILLOUD, faite par J-P
FOMETE TAMAFO, op. cit., p. 60.
68
As sembl éepa rl
e me nt
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ldel ’Eur ope ,Oc éans,Déba
ts,Edi
ti
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nse
ildel ’Eu rop e,
Strasbourg, 1999, pp. 32-33.
69
Jean-Pelé FOMETE-TAMAFO, op. cit., p. 61.

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cadmium et autres substances chimiques qui y sont déversés par les industries polluantes.

Les données relatives aux causes dep


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entreprises localisées à Abidjan, a évalué à environ 11 tonnes par jour la quantité de
matières oxydables rejetées. Dans la zone allant de Cotonou à Cap Lopez, les industries
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mer70. De plus, le tourisme représente une industrie importante dans de nombreux pays
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des implications souvent très désastreuses. Au Togo, environ 40 à 50 kilomètres de côtes
sont érodés72, soit la quasi totalité de la longueur de son littoral. Cette plage réflexive est
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la conséquence directe de la construction du port de Lomé. A l’va
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les vagues récupèrent du sable sur la plage, provoquant un recul atteignant 350 mètres sur
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70
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Droit et Environnement, Bul letinduRé seauDr oitdel ’envir onne me nt del ’
Ag e
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si
tai
redel a
Francophonie, n°10, juin 2004, p. 5, également disponible sur le site http://www.denv.auf.org
71
PNUE, Rapports et études sur les mers régionales, n°171, op. cit., p. 9.
72
Adot éBLI VI ,Eros ionc ôti
è re da nsl eg o l
fed eGui né ee nAf r
iquedel ’Ouest: exemple du Togo,
Université de Lomé, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Département de Géographie, Centre de
Ge stionIntégréeduLi t
t or
aletdel ’Env ironneme nt, p.4,disponi bl es url es it
e
http://www.nesda.kabissa.org/documents/erosion.pdf ( dated’ ac cèsma i2004)

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ne facilite pas la remontée des embarcations; l'utilisation de la senne est rendue difficile
par le beach-rock. L'extraction des graviers dans la zone côtière est un facteur
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s'adonnent aussi au ramassage du sable dans les carrières. Selon les données disponibles,
dans les zones de très forte érosion, la vitesse de recul arrive à 12 mètres par an. La
situation est évidemment significative au Bénin où le recul est également estimé à 12

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73
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es . Au Togo, la conséquence est la modification à deux reprises de la route
internationale côtière Accra - Cotonou, la perte de terrain et le déplacement de
populations locales vivant exclusivement de produits de la pêche. Ailleurs, même si les
données disponibles sont moins alarmantes, elles ne sont pas moins préoccupantes. Ainsi,
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construction de barrages sur le Haut Niger, sur le Bénoué et sur la Volta, a modifié le

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la côte aurait dépassé 150 mètres au cours des 20 dernières années au Togo et au Bénin74.

Les effets des changements climatiques

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terrestre se modifie à un rythme sans précde
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activités humaines, notamment les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le
méthane. Le réchauffement planétaire qui en découle se manifeste par une élévation du
niveau des mers, consécutive à fonte des glaciers. Dans son troisième rapport, paru début
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PCC,e
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73
Adoté BLIVI, ibid., p. 4.
74
PNUE, « La mer et les côtes : Afrique », op. cit., p. 188.

21
évalue la hausse du niveau des mers due au réchauffement des océans à 0,5 mm par an au
cours des dernières décennies (soit 5 cm sur le XXe s
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des modèles climatiques couplant océans et atmosphère. La fonte des glaciers de
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Groenland se compensent et contribuent de façon négligeable au niveau de la mer.
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an2030 et de 65 centimètres pour la fin du 21ème siècle76.

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deltaïques, les littoraux à lagunes, les marais maritimes, les mangroves, les récifs
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’accélération des érosions sur les falaises et les plages,
le renforcement de la salinisation dans les estuaires, la réduction du volume des nappes
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D- De la mer à la terre : le concept de zone côtière et de gestion intégrée des zones


côtières

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processus physiques, biologiques, sociaux, culturels et économiques. Elle est composée
de systèmes interactifs multiples : marins, terrestres et fluviaux. Les régions littorales
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75
Anny CAZENAVE et Cécile CABANES, « L’ élévation d u n ivea
u de l a me r»,
Extrait de la Lettre n°14, octobre 2002, Programme International Géosphère Biosphère - Programme
Mondial de Recherches sur le Climat (PIGB-PMRC), disponible sur le site :
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/biblio/pigb14/01_elevation.htm
76
J-C.LACAZE,Ladé gr
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François RAMADE, Ed. MASSON, Paris, 1993, p. 4.
77
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ronne me ntenAf r
iquee ta nalys edepoliti
qu es- Partie C : Environnements côtiers et marins,
disponible sur le site Web
http://www.grida.no/aeo/french/224.htm, 2002.

22
littoral78. Plusieurs enjeux primordiaux sont attachés aux zones côtières :i
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patrimoine commun vital et fragile et il est essentiel de sauvegarder sa diversité
« biologique, sa valeur en tant que site naturel, sa qualité écologique et sa capacité en
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souligne la Résolution relative à la future politique communautaire concernant les zones
côtières européennes et adoptée le 25 février 1992 par le Conseil des communautés
européennes79. Une des caractéristiques fondamentales des régions côtières est que leurs
ressources et les activités qui les exploitent mettent en relation des composantes à la fois
marines et terrestres. La dépendance terre-mer se fait remarquer tant au niveau de la
biodiversité que des activités humaines exercées sur le littoral. Compte tenu de
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relatif à leur mise en valeur :c
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stion intégrée des zones côtières.

La gestion intégrée du littoral peut être définie comme étant « un processus continu,
rétroactif et adaptable des ressources, visant à assurer un développement durable80». On
estime que pour assurer une véritable gestion intégrée du littoral, une compréhension
globale des relations entre les ressources littorales, leurs usages et les impacts mutuels sur
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performances. La gestion intégrée doit favoriser le dialogue horizontal et vertical, et
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planification stratégique qui tient compte des valeurs, traditions, besoins et priorités
locaux lors de la définition des priorités et des objectifs globaux de développement et de
gestion du littoral. Les questions telles que la propriété foncière et les droits de propriété
devraient également être abordées dans le cadre de la gestion intégrée du littoral81.

78
PNUE, Directives concernant la gestion intégrée des régions littorales avec une référence particulière au
bassin méditerranéen, Rapports et études des mers régionales n° 161, PNUE, 1995, p.13.
79
Résolution 92\C59\01 JOCE n° C59\1 du 06-03-1992 citée par V. Mahfoud GHEZALI, Gestion Intégrée
de sZone sCô t
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io ndel ’Un iversi
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d’ Op ale ,20 00, p. 5.
80
PNUE, Directives concernant la gestion intégrée des régions littorales avec une référence particulière au
bassin méditerranéen, op. cit., p. 24.
81
Ibid., p. 25.

23
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régional ouest africain) que national.

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cours du siècle dernier. Depuis lors, un important arsenal juridique a été élaboré tant au
niveau international que national.

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notion complexe. Selon le Pr. PRIEUR, compte tenu de son étroite dépendance par
rapport aux sciences et à la technologie, « sa compréhension exige un minimum de
connaissance scientifique et toute réflexion critique à son propos impose une approche
pluridisciplinaire 82 »
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approche pluridisciplinaire dans laquelle sont intégrées la biologie, la géographie, la
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82
Michel PRIEUR, op. cit., p. 6.

24
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textes législatifs destinés à lutter c
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adoptés. En France, la légendaire loi de 1976 sur la protection de la nature apporte une

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relatif aux règles juridiques qui concernent la nature, les pollutions et nuisances84.

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perspective durable. Ce droit, que certains ont qualifié de « droit carrefour » car étant une
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droit privé et du droit public 85 est une discipline juridique nouvelle. Le droit de
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et végétales, les eaux continentales, les eaux marines, etc., sont affectés. La branche du
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ieurs sciences juridiques sont relatives à la
mer. Il est donc très important de faire la distinction entre le droit maritime, le droit de la
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commerce, englobant notamment le trafic maritime et sa sécurité, la cargaison et sa sûreté,
le contrat de transport et les problèmes de responsabilité86. Le droit de la mer, est quant à
lui, une branche du droit international public qui régit les relations des Etats sur les

83
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 13.
84
Article 1er de la loi citée par le Pr. PRIEUR, op. cit., p. 7.
85
Rap haë lROMI ,Dr oite tadmi nistrati
ondel’env ironne me nt
,Ed.MONTCHRESTI
EN,Pa
ris
,1999,p.5.
86
LANGAVANT E., op. cit., p. 8.

25
espaces océaniques87. Le droit de la mer a connu une évolution. Il comporte plusieurs
autres ramifications à savoir un droit du milieu marin, un droit des communications et du
commerce et un droit des richesses marines88. Le droit de la mer a donc défini les espaces
maritimes par une subdivision du milieu maritime en plusieurs parties, négligeant
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aux zones côtières, point de liaison entre la terre ferme et la mer, les fonds marins et leurs
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environnement et le droit de la mer.

Dans son évolution, le droit de la mer intègre désormais dans ses règles, la protection et
la préservation du milieu. Si dans le droit de la mer, il est également question de
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protection et de préservation du milieu marn,c
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écosystèmes marins et côtiers. Et, se référant aux écosystèmes marins, conçus dans leur
unité ou limités à un espace géographique donné certains estiment que le droit de
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instruments juridiques internationaux tels les conventions internationales et des actes
juridiques internationaux non contraignants. La raison qui explique la nécessité
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avancée par le Pr. KISS. En effet, il estime que « s
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ble
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est particulièrement vrai pour le milieu marin pour des raisons évidentes : la pollution de

87
Claude DOUAY, Le droit de la mer et préservation du milieu marin, in Publications de la Revue
Générale de Droit International Public, Nouvelle série, n°39 : Le nouveau droit de la Mer, sous la Direction
de Michel VIRALLY, Ed. PEDONE, Paris 1983, p. 231.
88
LANGAVANT E., op. cit., p. 16.
89
V. Jean-Pelé FOMETE,c itantD. M.J OHNSTON “ Th ee nv i
ronme ntall awo fthes ea: historical
de velopment”,op. cit., p. 9.

26
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marin nécessite donc que soient traités de manière globale et non éparse, tous les
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ont affirmé dans le préambule de la Convention sur le droit de la mer, leur conscience
que « les problèmes des espaces marins sont étroitement liés entre eux et doivent être
envisagés dans leur ensemble91 ».

B- Les instruments juridiques internationaux et nationaux

Ils se subdivisent en trois principales catégories à savoir le cadre juridique universel (1),
le cadre juridique régional (2) et le cadre juridique national (3).

1- Le cadre juridique universel

Les premiers textes conventionnels qui ont été adoptés sur le plan international portaient
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des conventions relatives à la protection des eaux frontalières (dont notamment le Traité
américano-britannique du 11 janvier 1909 concernant les eaux frontalières entre les Etats-
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relatives à la protection de la faune et de la flore, etc. Il a fallu attendre les années
cinquante pour voir apparaître les premières conventions relatives à la protection de la
mer contre les pollutions.

La pollution des mers par les hydrocarbures est celle qui fut la première à faire prendre
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internationale. La Convention de Londres du 12 mai 1954 relative à la prévention de la
pollution de la mer par les hydrocarbures encore appelée OILPOL, constitue un premier
pas timide dans cette voie. Elle sera remplacée le 2 novembre 1973 par la Convention

90
Alexandre KISS, « La protection de la mer dans la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer,
10 décembre 1982 », in Dr oitdel ’env i
r on
ne men tmarin, Développements récents, Actes du colloque
organisé les 26 et 27 novembre 1987 à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Brest par le
Ce ntredeDr oitetd’Economi edelaMe retlas e
ctionGr and-Ouest de la Société Française pour le Droit de
l’Env i
ron ne me nt,Coll
ectionDr oi
tetEc onomi edel ’envi
ronne me nt,Ed.Economica, Paris 1988, p. 13.
91
V. Al. 3 du préambule de la Convention.
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l’agriculture.

27
MARPOL 93 pour la prévention de la pollution par les navires. Entre-temps, furent
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immersion de déchets,
relatives à la responsabilité civile pour dommage dus à la pollution par les hydrocarbures.

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tendant à la codification internationale des règles régissantl
’ut
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ainsi que fut convoquée à trois reprises la Conférence des Nations Unies sur le droit de la
mer. Au cours des travaux de la première Conférence qui a eu lieu en 1958, quatre
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dop
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ention sur la haute mer, entrée en vigueur
le 30 septembre 1962, de la Convention sur le plateau continental, entrée en vigueur le 10
juin 1964, de la Convention sur la mer territoriale et la zone contiguë, entrée en vigueur
le 10 septembre 1964, et de la Convention sur la pêche et la conservation des ressources
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Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer qui apporte une définition à la
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et le développement (Rio de Janeiro, 1992) et la dernière en date portant sur le

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déclarations de principes qui en ont émergé (Déclarations de Stockholm et de Rio) avec
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du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres (GPA) démontrent bien la
préoccupation de la Communauté internationale de veiller à la protection des mers et des
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93
Elle est entrée en vigueur en 1983.
94
La décomposition du milieu marin distingue les eaux intérieures, la mer territoriale (12 miles), zone
économique exclusive (200 miles), le plateau continental et la haute mer. Ces délimitations ont été faites
(non sans difficultés) par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982.

28
Le Chapitre 17 del
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a«Protection des océans et de toutes les
mers - y compris les mers fermées et semi-fermées - et des zones côtières et protection,
utilisation rationnelle et mise en valeur de leurs ressources biologiques ». Cet instrument,
reconnaît que le milieu marin, y compris les océans et toutes les mers et les zones côtières
adjacentes forment un seul ensemble et constitue un élément essentiel du système
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critiques relatives à la gestion du milieu marin et aux changements climatiques, préconise
le renforcement de la coopération et de la coordination internationale et régionale et enfin
le développement durable des petits pays insulaires. Le GPA, créé en 1995 par la
Déclaration de Washington, vise quant à lui à prévenir, réduire et contrôler les activités
terrestres, à l'origine de près de 80 % des problèmes environnementaux des océans en
développant les évaluations scientifiques sur l'état des océans et zones côtières, en
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régionaux, notamment en facilitant la collaboration entre Etats, ainsi que la coordination
des initiatives95.

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ronnement marin et côtier contre les diverses dégradations. Cette
coopération internationale devait obligatoirement passer outre les divisions du droit
international qui ne se justifiaient pas scientifiquement car le milieu marin est unique.
Seulement, avec la mise en place des instruments juridiques internationaux, apparaissent
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95
V. Dossier documentaire, Sommet mondial sur le développement durable, Johannesburg 2002, Fiche
n°17 : Mers et océans on http://www2.environnement.gouv.fr/international/johannesburg2002/fich17.htm.
V. également infra, la création du GPA dans le contexte régional ouest africain, in La régionalisation
géographique.

29
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universellement dégagés a donc trouvé son expression dans la régionalisation.

2- Le cadre juridique régional

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plus strictes. Dans de telles conditions, la conclusion de la suprématie du droit régional
par rapport au droit universel est évidente, même si elle est contestable. Mais toujours
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rendre plus opérationnelles. La principale raison qui justifie cette restriction
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contre certaines formes de pollution marine nécessite des mesures très détaillées et un
intérêt particulièrement soutenu des Etats à les appliquer. Cela explique le besoin de
rechercher une coopération à un niveau où les responsabilités et les intérêts sont directs et
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96
Dominique CARREAU, Droit international, Ed. PEDONE, Paris, 2001, p. 93.

30
Programme pour les mers régionales dont les principaux objectifs étaient la lutte contre la
pollution marine et la gestion des ressources marines et côtières. Il apparaît donc
clairement que le cadre régional constitue le « doma
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Une quinzaine de régions du monde sont couvertes par le Programme pour les mers
régionales. Au nombre de ces régions, quatre zones maritimes régionales africaines. Il
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Les autres régions en dehors de celles précitées sont la mer Noire, le Pacifique du Sud, le
Pacifique du Sud-Est, le Pacifique du Nord-Ouest, les Caraïbes, la région du Koweït, les
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la réglementation détaillée pour combattre efficacement chaque type de pollution98.

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des raisons qui leur sont propres. En effet dans leurs pratiques nationales, ils contestèrent
la liberté formelle de la mer par une revendication concernant notamment la largeur de la

97
V. L. LUCCHINI et M.VOELCKEL, « Les Etats et la Mer » Documentation française, 1978, p.402,
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dique s,n° 9,
1981, p.10.
98
Michel FALICON, ibid., p. 17.

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zones de haute mer situées au-delà de leurs eaux territoriales. La contestation dépassa le
champ de leurs visions nationales pour affirmer une doctrine africaine du droit de la mer
dont émergea essentiellement le concept de la zone économique exclusive à 200 miles.
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apportée par la Convention sur le droit de la mer de la mer apporta satisfaction à ces Etats.
De ces contestations naquit un « régionalisme maritime »
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La Conférence des Plénipotentiaires sur la Coopération en matière de protection et de


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contre la pollution en cas de situation critique. Ils ont été adoptés le 23 mars 1981, alors

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régional où des actions appropriées de gestion et de protection de l
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et côtier sont susceptibles de voir le jour. La Convention et le Protocole sont entrés en
vigueur en le 5 août 1984. Conformément à leur dénomination, ces deux textes mettent

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rs2002,
Université de Poitiers, Faculté de droit et des sciences sociales, pp. 6-11.

32
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gestion intégrée des zones côtières.

Quant au Protocole, il vise spécifiquement à combattre ou à répondre de façon


opérationnelle aux situations c
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relatives, dans chacun des gouvernements des Etats qui sont Parties contractantes. Il
définit les situations critiques pour le milieu marin comme étant tout incident ou
événement dont la conséquence est une pollution importante ou une simple menace
imminente de pollution importante du milieu marin et des zones côtières par les
hydrocarbures.

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du Centre ont signé la Convention et le Protocole depuis son adoption mais seuls 12
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esont ratifiés. Au nombre de ces pays, figurent les cinq Etats côtiers

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sont également Parties à ces accords100.

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de la région WACAF, de la Conférence des Parties Contac
tant
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’Uni
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Coordination Régionale101.For
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it
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uri
dic
o-institutionnel
mis en place par ces accords dans le cadre régional, les gouvernements des Etats ont
élaboré un arsenal juridique de protection et de gestiond
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xte
sré
gle
ment
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esdep
rot
ect
ion
de ces milieux.

3- Le cadre juridique national

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nel
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t,l
edr
oitdel
’ho
mmeàu
n
environnement sain est consacré par les lois fondamentales de ces pays, quoique
diversement formulé. Au Togo la Constitution dispose que « Toute personne a droit à un
102
e
nvi
ronne
ments
ain.L’
Etatv
eil
leàl
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ote
cti
ondel
’en
vir
onn
eme
nt »
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squ
’en
Côt
ed’
Ivo
ir,«Le droit à un environnement sain est reconnu à tous103 ». Allant plus
e
loin, la Constitution béninoise reconnaît le même droit aux citoyens, mais leur assigne
104
é
gal
eme
ntl
’obl
iga
tio
ndedé
fendr
el’
envi
ron
neme
nt , et en Guinée, le peuple a droit « à
la préservation de son environnement105».

100
Not edes y nthès es url aCon ventione tlePl a nd’ Ac t
iond ’
Abidj
a n,Un i
té de Coordination régionale,
2005, p. 1.
101
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ionetdedé veloppe mentd el’envir
on ne ment
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ine tc ôtierdel ar é giondel ’Afriqu edel ’
Oue s tetd uCe nt
re,Pr
ofi
le tPr ogra mmedec oop érat
ion,UCR,
2005, p. 3.
102
Article 41 de la Constitution de la IVème République, adoptée par référendum le 27 septembre 1992 et
révisée par la loi n°2002-029 du 31 décembre 2002.
103
Article 19 de la Constitution ivoirienne du 28 juin 1995.
104
Article 27 de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990, portant Constitution de la République du Bénin.
105
Article 19 de la Constitution guinéenne de 1991.

34
Ces pays disposent par ailleurs de textes législatifs et réglementaires relatifs à la
pr
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cti
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sjur
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ct
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nationales. Parmi eux, certains comme le Sénégal, la Guinée et le Togo, ont élaboré leurs
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oisp
ort
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odedel
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eme
ntd
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nné
esqua
tr-vingt 106 , bien avant la
e
« grande mouvance » environnementale de 1992 que le monde entier a connu avec la
Conférence de Rio.

Dans leurs textes environnementaux, chacun de ces pays a consacré la protection et la


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juridique interne répond à la règle posée par le droit international, relative à
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nsl
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pays concernés par cette étude, dès leur publication, les traités internationaux (bilatéraux
107
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ppl
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nte
rne .
Dans tous les cas, à travers leurs arsenaux juridiques respectifs en la matière, ces pays se
conforment aux textes juridiques internationaux en vigueur.

C- Problématique

L’
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explique parfois leurs limites. De même, le dispositif juridique mis en place par la
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rfections relevées
dans ce contexte géographique ont inévitablement un impact négatif dans les législations
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rna
tionaux dès leur ratification et leur
publication. La Convention et le Protocole comportent des limites de forme mais aussi de
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spa
rle
ste
xte
sré
giona
ux.C’
estl
eca
s
de la pollution marine à caractère transfrontière qui a été souligné dans un autre accord

106
V. Loi n°88-14d u3n ov embre19 8 8por tan tc odedel ’e
nv i
ronneme n
ta uTog o,l oin °83-05 du 28
janv i
er19 83p ortantcodedel ’envir
o nne me nte n république du Sénégal, modifiée par la loi n°2001-01 du
15j an vi
er2001e tl’or
donn a nc en°045 /PRG/ 87por tantc odedel ’e
nv i
ronn emente nr épubl i
qued eGui née.
107
Dispositions prévues par les Constitutions de ces pays.

35
régional européen, la Convention de Paris du 22 novembre 1992 (entrée en vigueur en
1998) relative à la protection del
’At
la
nti
queNor
d-Est. De même, le problème de la
po
llut
ionma
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Act
ionp
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aMé
dit
err
ané
e(PAM)
. Dans cette région, la Convention de Barcelone du
16 février 1975, telle que modifiée en 1995 est complétée par six protocoles dont un
relatif à la pollution tellurique.

Sur le plan interne, à la lecture, les textes environnementaux se révèlent incomplets. Il


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xis
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textes.

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’on est amené à se poser un certain
nombre de question, à savoir si le dispositif juridique mis en place est approprié pour
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instruments juridiques actuellement en vigueur organisent-ils suffisamment la
protection et la mise en valeur ? Une prise en compte des particularités de cette région
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s? Accorde-t-on vraiment une
importance au milieu marin et aux zones côtières ? Les institutions mises en place par les
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-elles vraiment à jouer ce rôle ? Quels
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pouvoirs faudrait-il conférer aux instiut
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ele
ursa
ttr
ibu
tio
ns? Leurs compétences ne sont-elles pas limitées, de même
qu
ele
urd
roi
td’
ing
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nce? Dans quelles conditions peut-on effectivement mettre en
œuv
rel
esi
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côtier et comment y procéder ?Que
ll
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xte
s
juridiques de protection e
tdeg
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’env
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nne
mentma
rine
tcôt
ie
r?

Autant de questions auxquelles nous aurons la tâche de répondre tout au long de cette
é
tud
e.L’
éluc
ida
tio
nde
sque
sti
onsc
i-dessus posées suppose, en règles générales, le
recours à une documentation préalable à travers une rigoureuse méthodologie

36
documentaire. Une démarche qui, à coup sûr, devrait permettre de trouver les réponses
adéquates à toutes ces interrogations.

III- Approche méthodologique

Puisque « la méthode éclaire les hypothèses et détermine les conclusions 108 » de la


r
ech
erc
he,e
ll
ees
tcons
ti
tué
epa
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ens
embl
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eche
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ele
své
rit
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ell
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sui
t,l
esdé
mon
tree
tle
s
vérifie109. La recherche en droit suppose un sérieux défrichage précédant toute tentative
d’
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sappr
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dis
seme
nts ul

rie
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eronts
ansc
ess
e
découvrir de nouveaux horizons conceptuels et apercevoir de nouvelles interprétations110.
L’
abon
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L’
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sis
teàp
roc
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’exégèse des textes de droit, démarche à laquelle est
généralement soumis tout travail juridique. Elle est parfois décrite comme étant une
méthode de « décortication des textes juridiques111 »
.El
lepe
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td’
ens
ais
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112
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au-dlà
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ell
esa
ppr
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ste
lle
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epo
lit
ique
sets
oci
olog
ique
sdu
droit devient indispensable. Un des aspects les plus importants de notre analyse est la
comparaison.

a
Considérée comme une science, la comparaison a pour but la connaissnc
ed’
unc
ert
ai
n
nombre de données 113 . Elle accepte la totalité des modèles juridiques qui existent à

108
Maurice KAMTO, Pouvoir et droit en Afrique Noire, Essai sur les fondements du constitutionnalisme
da nsl esEtat
sd’
Afri
qu eNoi r eFr a
ncophone,Pa r
isLGDJ1987,c itépa rJ ean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 19.
109
Jean SALOMON, La construction juridique du fait en droit international, paris SIREY, 1987, cité par
Jean-Pelé FOMETE, ibid., p. 20.
110
Yann TANGUY, La recherche documentaire en droit, PUF, Paris, 1991, p. 143.
111
Yann TANGUY, ibid., p. 143.
112
Ibid.
113
For céme
ntl’
unei
mp li
quel ’
a ut
re,i
lyadoncu nei nterrelat
ione ntrel esde ux .

37
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contenus ne sont pas toujours uniformes et qui par conséquent peuvent aussi se trouver en
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erv
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usi
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smo
dèl
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uri
diqu
esma
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ll
evaa
u-delà de la
simple observation. Elle porte son attention sur ces multiples modèles, elle examine dans
quelle mesure ils son
tide
nti
que
setda
nsque
ll
esme
sur
esi
lsdi
ff
ère
nt.El
les
’app
liqu
era
surtout à relever et à mesurer les différences qui existent entre plusieurs systèmes
juridiques 114 . Le but est non pas de reléguer à un rang inférieur les législations qui
accusent un retard mais surtout de voir dans quelles mesures elles pourraient prendre
exemple sur celles qui sont assez avancées, tout en conservant leurs spécificités locales.

C’
este
nces
ensqueda
nsl
eca
dredel
apr
ésente étude, il sera procédé à une analyse
comparative des instruments juridiques en vigueur et des actions menées dans les pays de
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’éc
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lon.Ce
ttea
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iseàdé
ter
mine
rle
spa
ysqui
,d’
unec
ert
ainema
niè
reont
pris une avance sur les autres en matière de protection et de mise en valeur du milieu
ma
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esc
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s.Sic
ett
ecompa
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sons
’avè
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ema
rqua
ble
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effectuées par la France dans le do
mai
nedud
roi
tdel
’en
vir
onn
eme
ntma
rine
tcôt
ie
r.Le
but recherché est de voir dans quelles mesures les lacunes qui existent dans les pays qui
accusent un retard pourront être corrigées, en prenant exemple sur ceux qui ont fait des
progrès dans le domaine115.

Pa
rfo
is,l
’i
nsuf
fi
sanc
e,l
’i
nexi
st
enc
eoue
ncor
el’
indi
sponi
bil
it
édec
ert
ainsi
nst
rume
nts
juridiques 116 dans un domaine précis, conduisent à procéder à un raisonnement par
analogie. Raisonner par analogie, selon M. DOROLLE117, « c
’es
tpr
endr
epoi
ntd’
appui
ou bien sur la ressemblance ou même une identité de termes, ou bien sur la ressemblance
de deux rapports, pour conclure de la nature connue (ou supposée) à la nature de
l
’aut
re»
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log
ie,da
nss
afor
mei
den
tit
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imi
li
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ext
esa
ppa
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nsi comme
moy
endec
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euri
nte
rpr
éta
tio
n.Etc
ommemoy
end’
int
erpr
éta
ti
ond
etr
ait
és,

114
Rodolfo SACCO, La comparaison juridique au service du droit, ECONOMICA, Coll. Etudes juridiques
comparatives, Paris, 1991, pp. 6,8, 39.
115
Cf. supra, notes de bas de page nº3 et 35.
116
Difficultés principalement rencontrées dans la recherche documentaire.
117
Cité par Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 27.

38
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conventions internationales en vigueur adoptées antérieurement à la Convention et au
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’ana
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il
is
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urt
ent
erdec
omb
lerl
esl
acune
sdu dr
oita
nalysé 118 . Le
raisonnement par analogie permettra aussi de déceler la qualité cachée demeurée
inexploitée de certains instruments et de les rendre véritablement exploitables. Des
réflexions seront constamment menées, des réflexions censées aboutir à une issue
po
sit
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vra
ita
voi
rpour bu
td’
opé
rerd
es
bouleversements utiles et favoriser des pistes fécondes, tout en évitant les impasses les
plus évidentes119.

Tout en restant dans les limites de cette approche méthodologique, nous étudierons
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omme
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tie
r,ma
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rti
nen
ce,c
omp
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encore à plusieurs niveaux des insuffisances (1re Partie). Les instruments juridiques mis
en place sont pertinents car ayant été élaboré conformément au droit international de
l
’envi
ron
neme
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Abi
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ux pr
éoc
cup
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ons du dr
oit
international. La conservation des ressources marines et la lutte contre les pollutions
ma
rine
sso
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cti
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Abi
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nent
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gal
eme
ntda
nsl
eca
dreduPr
ogr
ammepo
ur
les mers régionales du PNUE. Ces efforts, visibles sur le plan régional, le sont également
dans le droit interne de ces Etats.

En effet, sur le plan interne, les Etats ont développé des objectifs véritablement ambitieux,
allant parfois au-delà de leur capacité à combiner développement durable, protection de
l
’envi
ron
neme
nt marin et gestion intégrée des zones côtières. De tels efforts sont
salutaires pour ces pays. Le point de départ est leur arsenal juridique en matière
d’
envi
ronn
eme
nt.Mê
mes
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lsnes
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sif
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nisqu
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ste
xte
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s
i
internationaux relatf
sàl
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ron
neme
ntma
rin
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ste
xte
senvi
ron
neme
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uxn
ati
ona
ux

118
Ibid.
119
Yann TANGUY, op. cit., p. 147.

39
ne sont pas moins importants. Ils constituent la clé de toute action juridique menée sur le
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lenf
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Le système juridique mis en place dans le cadre régional présente aussi des failles qui ne
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Partie). Une telle situation rend plus difficiles les efforts déployés pour appliquer les
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gestion de ses ressources. Les institutions internationales interviennent dans la mise en
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joué par les institutions des secteurs public et privé. Les limites des pouvoirs conférés à
ces institutions entravent considérablement les efforts demi
see
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pour laquelle des perspectives de renforcement seront en fin de compte envisagées.

40
1ère Partie

UN CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION ET DE


GESTI
ONDEL’
ENVI
RONNEMENTMARI
NETCOTI
ER
PERTINENT MAIS INSUFFISANT

41
Le
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marins est très importante mais les activités anthropiques y contribuent largement. Un
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mondial, notamment près des côtes où les déversements de polluants sont les plus
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dégradation du milieu par les excès de capture comme la dégradation des fonds
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ame
r,àl
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suite de pollutions volontaires par des cargaisons ou de produits de soute 120 . La mer
profonde est de plus en plus reconnue comme un réservoir de la biodiversité de la terre,
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ystèmes découverte dans les profondeurs de mers au-delà de 200

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s
espèces endémiques dont le nombre pourrait dépasser les 100 millions. « Alors que
beaucoup reste à faire dans les eaux côtières et du large, les dommages causés à la
biodiversité de la haute mer et à la productivité par les activités humaines sont énormes
au point de détruire les espèces et les habitats et de transformer les écosystèmes plus
rapidement que les scientifiques ne peuvent les étudier. Des mesures et des actions
urgentes sont requises pour réduire les risques prévisibles que fait courir aux fonds de
hautes mers la pêche au chalut et assurer la protection aux importantes zones de
biodiversité121 ».

Les réactions de l'opinion publique des pays industrialisés ne tarderont pas à se faire
remarquer sur la scène internationale et s'expliquent surtout par la détérioration continue
sàl
et de plus en plus visible du cadre de vie, du fait des diverses atteinte ’env
iro
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conscience de la gravité du problème, aussi bien par le grand public que par les
120
Jean-Pierre BEURIER, « Lapr o tectiond el ’env iron nementma ri
n». Livre 3, in Droits maritimes, Tome
III ,Exploitati
o netpro t
ecti
ondel ’oc éan,op. cit., p. 221. V. également Alexandre KISS et J-P. BEURIER,
Dr oiti
nterna t
ionaldel ’envir
onne me nt,op. cit., p. 173.
121
ProposdeCa rlGus tafLUNDI N,Re spons a bl
ed u Prog
rammema rin del ’
UI CN,r ec uei
ll
isd ans
« Cons er
v at
ionde sme r
se tdesoc éa ns,u nené c essitépo url
’huma n
ité», La lettre du Sea River, Semaine du
16 au 23 juin 2004, disponible sur le site http://sea-river.com/147_5.php , Sources UICN (www.uicn.org)

42
gouvernements. De cette prise de conscience, naîtra un réseau de conventions
internationales qui progressivement vont bouleverser les règles juridiques et même
modifier sensiblement les principes du droit international classique122.

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tout en veillant autant que possible à ne pas modifier les comportements économiques.
Progressivement est apparue la lutte spécifique contre la pollution, tout en continuant à
maintenir les données économiques. Les données de base du droit international de la mer
ont connu une évolution et des transformations extrêmement importantes au cours de ces
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utilisations de la mer (transports et pêches), un certain nombre de nouvelles activités ont
fait leur apparition et exercent une influence sur le milieu marin et les zones côtières,
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polymétalliques dans les grands fonds marins, les dimensions prises par la navigation de
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La réglementation internationale tendant à préserver le milieu marin et les zones côtières
se caractérise par une combinaison de plusieurs catégories de règles juridiques. Chacune
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ldel
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nement marin font
preuve pour la plupart, de pertinence (Titre 1er) car traitant des problèmes écologiques
ciblés auxquels le milieu marin et les zones côtières sont confrontés. Dans un cadre
géographiquement restreint, notamment sur le plan national, la démarche est identique à
celle adoptée sur le plan international. Seulement, puisque aucune règle, aussi bonne soit-
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entravent les grandes avancées juridiques tendant non seulement à la protection mais
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.

122
Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 221.
123
Alexandre KISS, « La protection de la mer dans la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer,
10 décembre 1982 »,inDr oitdel ’e nv i
ronneme ntma ri
n,Dé veloppeme ntsr écent
s,op. cit., p. 13.

43
Titre 1er :
LA PERTINENCE DU CADRE JURIDIQUE

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côtières, les premières actions sont apparues dans les domaines tels que la diversité
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ment à travers les
conventions internationales, y a joué un rôle de très grande importance. La lutte
spécifique contre la pollution marine fut en réalité la première réponse donnée par le droit
international face au phénomène causé par les dégradations intempestives de
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ainsi à des cas très précis de pollution, comme par exemple la pollution par les
hydrocarbures 124, sans toutefois jamais aborder le problème dans son ensemble. Cette
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’est opérée en trois étapes dont la première
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Conférence de Stockholm125.

La Conférence de Stockholm de 1972 avait en effet, déjà abordé dans des termes très
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eau do
ucee
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s
Recommandations 86 à 94 portaient sur la pollution des mers en termes très généraux.

124
Allusion faite à la Convention OILPOL de 1954.
125
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 176.

44
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approche ne prenait pas en compte les particularismes géographiques et
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océanographiques propres à une aire détrmi
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écosystème particulier. Cette approche novatrice permet de prendre en compte
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est un cadre juridique que seuls des Etats
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approche. De plus, la Conférence de Rio en 1992 consacrant un chapitre entier de
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s ressources biologiques de la mer et pour le renforcement de
la coopération régionale126. Cette approche juridique régionale est complémentaire des
deux premières.

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instruments juridiques mis en place dans chaque région présentent tous un intérêt
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pond aux
exigences du Programme des Nations Unies pour les mers régionales. Les ambitions

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Etats qui en sont Parties contractantes. En effet, la conséquence directe est la mise en
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Cha
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re2)
.

126
Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 237.

45
Chapitre 1 : Les éléments de pertinence

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Le régionalisme, selon le Pr. QUENEUDEC, constitue une réalité complexe. Tantôt


revendicatif par rapport aux normes universelles (il est alors qualifié de « catégoriel »),
tantôt harmonique et complémentaire du cadre universel (il est dans ce cas qualifié de
régionalisme géographique ou de situation). Le régionalisme géographique résulte selon
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même espace maritime et qui les conduisent à adopter entre eux des règles spécifiques et
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sun
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rse
ll
es, bien au
contraire. « Il ne lui fait même pas concurrence, dans la mesure où à certains égards, il
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ombl
erl
esl
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esdud
roi
tuni
versel ». Une
troisième forme de régionalisme, est celle qui est qualifiée de « fonctionnel » qui vise
plutôt à réglementer une activité déterminée dans un secteur maritime donné127.

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uxe
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ogr
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esp
ourles mers
régionales (Section 2).

Section 1 : Un système juridique régional conforme au droit international de


l
’env
iro
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Da
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SSa
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rmeque
c
’es
tun«domaine spécial du droit international, au même titre que le droit de la mer ou
del
’es
pac
eex
tra
-atmosphérique, (qui) a pour objet de protéger la biosphère contre les

127
Jean-Pierre QUENEUDEC, « Les tendances régionales dans le droit de la mer », in Régionalisme et
universalisme dans le droit international contemporain, Colloque de Bordeaux organisé par la SFDI,
PEDONE, Paris, 1977, pp. 259-262.

46
détériorations majeures et les déséquilibres qui pourraient en perturber le
fonctionnement normal 128 ». Plusieurs interprétations sont possibles à partir de cette

fini
ti
on.Lab
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lithosphère129. Le milieu marin et les zones côtières peuvent y figurer car la mer et toutes
ses composantes en font partie.Pa
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en la matière dans la région, se sont inspirés des textes internationaux qui composent le
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conservation des ressources marines (Paragraphe 1) et le droit international de la lutte
contre les pollutions marines (Paragraphe 2) en sont les principales composantes.

Par
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conservation des ressources marines

Le droit international de la conservation des ressources marines est constitué par


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exploitation abusive des ressources terrestres, les nations se sont tournées vers les océans
qui constituent un énorme réservoir de richesses non encore exploitées.

128
V. Alexandre KISS ET J-P. BEURIER, op. cit., p. 17.
129
Définition littéraire du Larousse Pratique, op. cit., p.154.

47
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de pétrole offshore, de minerais et de nodules polymétalliques qui tapissent le fond des
mers 130 . Les ressources biologiques de la mer sont constituées de toutes les espèces
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s ressources dans les eaux marines de cette région, mais aussi leur
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de conventions portant sur leur conservation (2).

1- L’
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Les ressources biologiques ou halieutiques de la planète, capturées hier à la cueillette,


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es estimations scientifiques disponibles se chiffraient à 17.000
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Dans les années quatre-vingt, les prises maritimes mondiales débarquées plafonnaient
autour de 70 millions de tonnes131. Elles sont passées au cours des années quatre-vingt-
dix à 90 millions de tonnes132.C’
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à la pêche industrielle. Le poisson est traqué par des procédés sophistiqués (sonar et
parfois satellites pour les bancs de thon), il est capturé par des moyens modernes : attiré à

130
Emmanuel LANGAVANT, Droit de la mer, Tome IV : Le droit des richesses marines, Cujas, Paris,
1985, p. 8.
131
Ibid.
132
Jean-Pierre BEURIER, Droit international de la mer, Livre 2, in Philippe Jean HESSE, Jean-Pierre
BEURIER, Patrick CHAUMETTE, Yves TASSEL, André-Hubert MESNARD et Robert REZENTHEL,
Droits maritimes, Tome 1 : Mer, navire et marins, Ed. JURIS SERVICE, Paris Lyon, 1995, p.78.

48
une extrémité du navire par électricité, il est aspiré quelle que soit sa taille, sur le pont.
Ensuite, sa fraîcheur étant conservée par des procédés frigorifiques, il est transformé en
conserve sur le navire-usine même133. En mer, la production de la biomasse est beaucoup
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alors une énorme disproportion des rapports entre les divers composants de la biomasse
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disponible. Plus de 85% de ces ressources commerciales proviennent des plateaux
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-à-dire, des zones les plus facilementa
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Au large, la mer est un vaste désert, uniquement parcouru par les espèces appelées grands
migrateurs 134 , plus précisément des baleines et des thons. Selon un récent rapport du
PNUE(
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2),unp
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Liste Rouge des espèces menacées et ce sont environ 11.000 espèces qui risquent de
disparaître dans les décennies à venir135.

Les eaux marines de la sous-région ouest africaine sont riches en ressources biologiques.
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directs (tortues marines), accidentels (dauphins, lamantins capturés dans les filets) ou
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durables tels que la pêche de juvéniles, la capture de raies et de requins pour leurs
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marin tels que les filets monofilaments.

Le secteur de la pêche dans cette région souffre de conflits entre pêcheurs, ou encore
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133
Emmanuel LANGAVANT, op. cit., p. 8.
134
Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 189.
135
Gr oupes pé ciald ’e
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ologi
q ue,Re v i
ew oft heSt a t
usa ndTr endsof ,andmajo
r
threats to forest biological diversity, CDB, Technical Series n°7, 2002, cité par Jean-Pierre LE DANFF,
“LaConv entions url ad iversit
éb iologique:t ent
ati
vedebi land epuisl es omme td eRi od eJ a
neir
o”,i
n
Vertigo - Lar ev uee nsc i
enc esdel ’environnementsurle Web, Vol. 3, n°3, décembre 2002, on
http://www.vertigo.uqam.ca/vol3no3/art1vol3n3/jean_pierre_le_danff.html

49
pélagiques qui vivent en bancs, se déplacent le long du littoral en traversant les frontières
nationales136. Les activités de pêche dans cette région sont aussi variables, tant artisanale
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Les pêcheurs artisanaux dans des « pirogues » poussées par de petits moteurs hors-bord et
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mesurant de 3 à 25 mètres de longueur utilisent une grande vaié
téd’
équi
peme
ntse
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pratiquent la pêche à la ligne, au filet dérivant, à la senne de plage, au filet maillant ou au
piège.

De plus, la zone marine ouest africaine est également victime de pêches pirates. Plusieurs
navires de pêche étrangers sont souvent pris en flagrant délit par des avions de
surveillance comme ce fut le cas en juillet 2001. En effet, au large des côtes de Conakry,
en Guinée, un avion parti en mission de surveillance prit plusieurs bateaux étrangers en
flagrant délit de piraterie. En tout, une trentaine de navires de pêche dont la moitié était
constituée de grands chalutiers noirs, sans nom, sans pavillon, sans identification. Le seul
à porter un nom, l'avait caché sous ses filets. Des vaisseaux pirates, tous pêchant les
espèces les plus précieuses : les céphalopodes, les crevettes, le mérou, la sole, en tuant et
en rejetant à la fois des myriades d'autres espèces. Ils détruisent aussi les ressources et la
subsistance des pêcheurs locaux, en volant leur poisson pour leur propre profit. Ils
remontent jusqu'aux plages et, lorsqu'ils pêchent la nuit, ils renversent les petits canoës de
pêche, en blessant et en tuant parfois des gens137.Det
el
sac
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ontl
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econt
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internationaux, comme celui qui opposa la Guinée à saint-Vincent-Et-Les-Grenadines en
1997 et qui fut porté devant le Tribunal international du droit de la mer138.

Ai
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t-à-dire en Europe, le secteur de la pêche a connu un essor considérable dans
la seconde moitié du vingtième siècle, en particulier grâce à l'amélioration des techniques
et à la modernisation des équipements. Il doit maintenant faire face à un déséquilibre
structurel croissant entre les capacités de capture et le potentiel biologique des ressources
136
UICN, Le PRCM, Un programme régional de conservation del az onemar inee nAf riquedel ’Oue st
,
UI CN, da ted’ acc
è s9ma rs2005,on
http://www.iucn.org/places/mauritania/PRCM/Trilangue/FRANCAIS/PRCM%20FR.pdf
137
En juillet 2001, Hélène BOURS a accompagné l'équipe d'un avion de surveillance sénégalais lors d'une
patrouille. Greenpeace, « La p êche p i
ra t
ep il
lel ese au xd ’Af r
i q
ue de l’Oue st», septembre 2001,
http://archive.greenpeace.org/oceans/reports/WAfactsheet-french.pdf
138
V. Infra.

50
halieutiques, qui entraîne une surexploitation de ces ressources et une modification des
écosystèmes marins. La surexploitation qui continue de peser lourdement sur les
pêcheries communautaires se traduit par une pression sur les écosystèmes marins qui est
inutile et excessive. La raréfaction des stocks qu'elle engendre est contraire à la rentabilité
des entreprises de pêche139.

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de protection et de gestion des ressources marines vivantes.

2- Le droit de la conservation

Face au vide juridique qui avait auparavant incité les pays technologiquement avancés à
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fait attendre. Une internationalisation des ressources avait au préalable été imaginée140.
Elle consistait à confier à une organisation internationale le soin de réglementer la pêche
dans toutes les mers du globe. Cette idée, soumise par la Commission de droit
international lors de la préparation de la première Conférence sur le droit de la mer141,
n’a
pas connu de succès. Il a donc été suggéré la nationalisation de ces ressources qui
consistait à leur appropriation par les Etats côtiers. Cette solution apportait des
restrictions au principe de la liberté de pêche surtout en haute mer. Elle renforçait le
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nsn°
180
3(XVI
II
)du1
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cembr
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2etn°
301
6(XXVI
I)d
u18
décembre 1972, spécifiques aux ressources marines142). La nationalisation des ressources
se traduit en règles générales par la reconnaissance des droits souverains sur les
ressources biologiques dans la ZEE des 200 milles et des ressources minérales du plateau
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econ
nueàunEtat côtier pourrait alors se
révéler néfaste si elle provoquait une mauvaise gestion des ressources pour raison

139
Commission des Communautés européennes, Gestion halieutique et conservation de la nature en milieu
marin, Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen, Bruxelles, le 14 juillet
1999, COM (1999) 363 Final, on
http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/site/fr/com/1999/com1999_0363fr01.pdf
140
Cyrille de KLEMM, « L’ évolut
ion del apr ote
ctio
nd elaf aunee tdel af lor
ema rinesda n sl es
conventions internationales » ,inDroitdel ’env ironneme ntma ri
n,développeme nt
sr écent
s,op. cit., p. 24.
141
Visser T. HOFT, Les nations Unies et la conservation des ressources de la mer, La Haye, 1958, p. 86,
196-197, 201-203, cité par Cyril de KLEMM, ibid., p. 26.
142
Citées par E. LANGAVANT, op. cit., p. 13.

51
d’
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cit
éfi
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eout
ech
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que; par contre, une bonne gestion des ressources
del
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le.C’
est
ainsi que furent adoptées des conventions internationales relatives à la conservation des
espèces marines.

La principale réforme a été faite par la Convention sur le droit de la mer suite aux
contestations du système juridique inégalitaire pré - existant par les pays du Tiers Monde
do
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Afr
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st. Le
s Et
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s de l
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s-région cherchaient
impérativement à réserver en priorité les activités de pêche aux seuls nationaux, et par
conséquent à restreindre les activités des pêcheurs étrangers sous leur juridiction, même à

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vention sur le droit de la mer en élaborant à travers les textes
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ceux des conventions internationales relatives à la conservation des ressources
biologiques marines.

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point de vue économique et social et du point de vue de la santé a été reconnue et
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abusive est la source de motivation de la mise en place de règles juridiques relatives à
leur protection et à leur conservation. Dans sa stratégie de conservation, la Convention
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leme
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gée
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En Afrique de l'Ouest, les zones marines protégées présentent, en règle générale, la


caractéristique d'être habitées par des communautés humaines qui en sont les usagers
traditionnels, ce qui explique la relation entre ces populations et leur environnement. Les
zones marines protégées offrent en principe des opportunités en matière d'écotourisme,
d'artisanat, d'éducation et de recherche scientifique. Elles apparaissent comme des zones-
pilotes où l'on expérimente des approches qui peuvent servir de modèle de gestion. Elles

52
ne constituent donc pas des territoires isolés, mais doivent être envisagées dans une
dynamique d'échange répondant ainsi aux besoins des populations143.

LaConv
ent
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Abi
dja
nens
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cl
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nti
tul
é«Zones spécialement protégées »
stipule que « les Parties contractantes prennent, individuellement ou conjointement,
selon le cas, toutes les mesures appropriées pour protéger et préserver les écosystèmes
s
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appauvries, menacées ou en vie de disparition »
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int
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réglementer toute activité de nature à avoir des effets néfastes sur les espèces, les
écosystèmes ou les processus biologiques de cette zone ». Dans un contexte d'exploitation
incontrôlée et de manque de moyens des Etats, la création des aires marines protégées
apparaît comme une solution incontournable. En effet, face à la vulnérabilité des
r
ess
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cesha
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spui
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ons
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tue
ntu
nea
ssur
anc
e
contre les incertitudes liées à l'évaluation des stocks, à la gestion et au contrôle de la
pêche, en mettant une partie des ressources à l'abri de leur exploitation.

LaCo
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Abi
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estnons
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la conservation des espèces marines qui lui sont antérieurs, mais est également
compatible avec celles qui lui sont ultérieures. Tel est le cas de la Convention de
Washington du 3 mars 1973 sur le commerce international des espèces de faune et de
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végétales. Déjà en 1971 (le 2 février) avait été adoptée la Convention de Ramsar sur les
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zones humides qui, sans être exclusivement relative au milieu marin, concer une
certaine manière les zones côtières. Au nombre des types de zones humides placés sous

143
Daouda MANE Et Abdoulaye THIAM, « Aires marines protégées: une assurance-vie pour la pêche de
la sous-région », in Le Soleil (Dakar) du 19 Juin 2003, Rubrique Actualités, également publié sur le web le
19 Juin 2003 on
http://www.iucn.org/news/june03/190603lesoleil.pdf

53
son égide figurent les marais et marécages, lacs et rivières, prairies humides et tourbières,
oasis, estuaires, deltas et zones cotidales, étendues marines proches du rivage, mangroves
et récifs coralliens, sans oublier les zones humides artificielles telles que les bassins de
pisciculture, les rizières, les réservoirs, et les marais salants. Ce texte préconise la
conservation des zones humides à travers leur utilisation rationnelle 144 définie comme
leur « utilisation durable au bénéfice de l'humanité d'une manière qui soit compatible
avec le maintien des propriétés naturelles de l'écosystème ». La conservation, la gestion
et la restauration des zones humides, sont s
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utilisation rationnelle. La Convention de Bonn du 23 juin 1979 sur la conservation des
espèces migratrices de faune sauvage organise quant à elle la conservation et la gestion
des populations animales franchissant les l
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nationales au cours de leur cycle migratoire. Elle énonce des principes fondamentaux
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conservation des espèces migratrices et à accorder une attention particulière aux espèces
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également permis de définir un cadre nouveau pour une meilleure gestion des ressources
marines. Le nouveau régime juridique des océans confère aux Etats côtiers des droits et
des responsabilités en matière d'aménagement et d'utilisation des ressources halieutiques
dans leurs zones de juridiction nationale, qui représentent quelque 90% des pêches
marines du globe. La Convention sur la diversité biologique de 1992 est quant à elle
remarquable par sa portée, sa complexité et sa capacité potentielle à redéfinir la
distribution des droits et devoirs des Etats. Elle est le premier traité global couvrant la
diversité biologique sous toutes ses formes, y compris la biodiversité marine. Ses trois
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de ses éléments constitutifs et le partage équitable des avantages qui en découlent.

La préoccupation manifeste des Etats de la sous-région ouest africaine pour les ressources
vivantes de la mer est identique en ce qui concerne les ressources non vivantes, source de
développement et de prospérité économiques.

144
Article 3, paragraphe 1 et suivants de la Convention de RAMSAR

54
B- L’
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Les ressources marines non vivantes sont généralement subdivisées en trois catégories :
les ressources du sol et du sous-sol comme le sable, le gravier, les huiles, le gaz, le
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charbon ; les dépôts entrîné
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à minéraux ou les boues métallifères ; enfin, les précipités de la mer elle-même, comme
les sels, les métalloïdes ou les nodules polymétalliques. Pendant plusieurs décennies, leur
exploitation a constitué la principale source de revenus des pays industriellement
développés. Cette activité a connu un véritable essor jusque dans les pays en

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par le droit international.

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L'océan mondial contient en réalité des réserves considérables de combustibles fossiles


qui sont une précieuse source potentielle d'énergie. Selon des données relativement
récentes (1992), les réserves sous-marines de pétrole se situent à 36,5 milliards de tonnes

145
Jean-Pierre BEURIER, Patrick CHAUMETTE et Gwenaëlle PROUTIERE-MAULION, Droits
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ime s,To meII
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éan,op. cit., p. 189.
146
Ibid.

55
et celles de gaz à 21,4 trillions de tonnes147. Ces ressources sont déjà en exploitation dans
de nombreuses parties du monde. Les autres sources potentielles d'énergie comprennent
l'énergie mécanique des vagues, des marées et des courants et l'énergie thermique
associée à la chaleur emmagasinée dans la mer. Jusqu'ici, ce sont les obstacles
technologiques et économiques à l'exploitation de ces ressources qui les rendent trop
onéreuses. Les plaines abyssales du lit de la mer profonde sont jonchées de nodules de
minerais de manganèse, de cuivre, de nickel et de cobalt. Il serait théoriquement possible
d'utiliser des tuyaux immergés pour les "aspirer" dans des navires, mais l'opération coûte
encore trop cher pour être rentable148.

La part du pétrole marin sur la production tot


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des découvertes de gisements dans les zones sédimentaires, mais surtout du fait des
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progressé de 60% depuis 1992149.

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de richesses naturelles. Il existe une importante quantité de minéraux dits « utiles ». En
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plate-forme et de la pente continentale de la Guinée sont potentiellement riches en
minéraux dits utiles. Les phosphorites, les dépôts phosphatés, les minéraux métallogènes,
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expéditions de géologues européens150. Il en est de même des réserves off-shore et de gaz
découvertes au large de nombreux pays tels que le Bénin,l
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Ivo
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147
Ressources mondiales, 1994, cité par la Commission océanographique intergouvernementale: Peace in
the Oceans No 47, UNESCO 1997.
148
UNESCO, La planète océan : des faits et des chiffres, 1998 –anné
eint
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océa n,19 98,o n
http://www.unesco.org/bpi/fre/98iyo/pl-ocean.htm
149
Jean-Pierre BEURRIER, op. cit., p. 190.
150
E.-F. CHNUKOV et A.Y. MITROPOLSKY, « Les minéraux de la plate-forme continentale dans la ZEE
de la république de Guinée », in UNESCO, Etude de la géologie mari nedel ’
Afriquedel ’Oue ste tdu
Centre, Edité par E.-F.CHNUKOV e tA.SUZYUMOV,Ra pport
sdel’Unescos urle ssc
iencesdel ame r,
Unesco, Paris 1999, pp.74-77.

56
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s. Selon des déclarations faites par
le président de la société Chevron Texaco Overseas Petroleum, M. George KIRKLAND,
précédemment à la tête de la société Chevron Nigeria Ltd, « l'Afrique offre l'une des
meilleures perspectives du monde en ce qui concerne l'exploitation de nouveaux
gisements de pétrole et de gaz naturel151 » et l'Afrique de l'Ouest est en passe de devenir
un élément très important de la diversification de l'offre de pétrole au cours des dix
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st », il a pour objectif le transport de gaz naturel produit au Nigeria, à destination
du Bénin, du Togo et du Ghana. Ce projet développe des activités partiellement terrestres
et sous-marines, pour la conduite du gaz du Nigeria au Ghana. Il est prévu que le gazoduc
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vironnement marin. En Mauritanie, a démarré en 2006
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Le fond de l'océan est aussi une réserve massive de sable et de gravier, matériaux dont on
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sables et de graviers de grande importance existent à ce jour sur des plateaux
continentaux et ont progressivement été mis en exploitation. En Afrique occidentale
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151
Susan ELLIS « Pétrole : un nombre croissant de pays se tournent vers l'Afrique » Colloque sur le pétrole
et la sécurité en Afrique, 22 avril 2004, Washington, on
http://www.usembassy.be/fr/frpolicy/fr.petrole.042204.htm .
152
V.Annon c edel ’organisationdel ’
e nquê tep ublique , in Togo-Presse n°3739 du 17 mars 2004, p. 15.
153
PANAPRESS, « Atelier sur l'exploitation pétrolière offshore à Nouakchott
Mauritanie », J euneAf riqueL’ int el
li
ge nt, 8 mars 2005, on
http://www.lintelligent.com/gabarits/articleAFP_online.asp?art_cle=PAN50025atelittohck0

57
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ressources nécessitent un contrôle de la part du droit international.

2- La réglementation internationale

Le droit distingue le sous-sol marin sous juridiction nationale des grands fonds marins
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écologique. Dans son article 8, les Parties contractantss
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mesures appropriées pour prévenir, réduire, combattre et maîtriser la pollution résultant
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n». La consécration que
font les Etats de cette région de la protection des ressources non vivantes de la mer et de
son sous-sol, quoique intéressante, est en réalité insuffisante. A vrai dire, le droit régional
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droit de la mer. Elle discerne les fonds marins relevant de la juridiction nationale des
Etats (autrement dit ceux dont il est question dans la Convention d
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fonds marins internationaux dénommés la Zone dont elle définit le régime juridique et
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154
Profil de la zone côtière du Bénin, op. cit., p.20.

58
exercer sa souveraineté, ni de droits souverains sur un secteur quelconque de la Zone ou
sur ses ressources ; de même, ni la Zone, ni une quelconque partie de celle-ci ne peuvent
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ressources de la Zone sont inaliénables et imprescriptibles, les minéraux qui en sont
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deviennent ainsi la propriété des opérateurs, Etats, etc. Un tel revirement est contestable
et les propos du Pr. QUENEUDEC sur la question sont justifiés. Il estime en effet que
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au domaine public international et subissent un déclassement. Tout se passe comme si les
ressources minérales de la Zone internationale subissaient un déclassement du seul fait
de leur extraction et sortaient ainsi du domaine public international auquel elles étaient
jusque-là incorporées »155.

Dans ses dispositions relatives aux activités relevant de la Zone, la Convention sur le
droit de la mer combine la protection et la mise en valeur, contrairement à la Convention
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Convention de Montego Bay spécifie que les Etats côtiers ont le droit de prendre des
mesures de protection nécessaire « pour prévenir, atténuer un danger grave et imminent
pour leur littoral ou pour des intérêts connexes, imputable à une pollution ou à une
menace de pollution résultant de toutes les activités menées dans la Zone ou à tous autres
accidents causés par de telles activités156 ». De même, une protection efficace du milieu
marin contre les effets nocifs de ces activités est préconisée. Toutes ces mesures visent à
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milieu marin, tout en accordant un intérêt particulier à la protection contre les effets
négatifs des forages, dragages, excavations, élimination de déchets, constructions et
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155
J-P. QUENEUDEC, cité par E. LANGAVANT, op. cit., p. 257.
156
Article 142 relatif aux droits et intérêts légitimes des Etats côtiers.

59
telles activités. Elles visent enfin à protéger et conserver les ressources naturelles de la
Zone et à prévenir les dommages à la faune et à la flore marines157.

A la Partie XII de la Convention sur le droit de la mer, il est spécifié que dans un contexte
national, les Etats adoptent des lois et règlements pour prévenir, réduire et maîtriser la
po
llut
iondumi
li
euma
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ouvrages ou autres engins battant leur pavillonoui
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eurt
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oir
eous
’i
ls
relèvent de leur autorité. Ces mesures (lois et règlements nationaux) doivent être
conformes aux règles, procédures et règlements internationaux158.

En matière de mise en valeur des ressources de la Zone, les activités qui y sont menées
on
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vel
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l.El
lesvi
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romou
voi
rla
coopération internationale aux fins de développement général de tous les pays et
spécialement des pays en développement. La Convention encourage à cet effet tous les
Etats à mettre en valeur les ressources de la Zone. Pour cette raison, ils doivent gérer de
façon méthodique, sure et rationnelle, les ressources de la Zone, tout en évitant les
gaspillages, conformément aux principes de conservation. Ils doivent donner à tous les
Etats Parties, indépendamment de leur système social et économique ou de leur situation
géographique, de grandes possibilités de participation à la mise en valeur des ressources
de la Zone et empêcher la monopolisation des activités menées dans la Zone. Enfin, la
mi
see
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rdec
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tri
moi
nec
ommu
ndoi
tal
le
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rêtd
el’
huma
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entière159.

La Convention universelle de Montego Bay est en somme allée plus loin que la
Conv
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rine
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ent
iond
’Ab
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ans
’es
t
également inspirée du cadre universel.

157
Article 145 relatif à la protection du milieu marin.
158
Article 209 de la Convention.
159
Article 150 de la Convention.

60
Paragraphe 2 : Des accords inspirés du droit international de la lutte contre les
pollutions marines

La lutte anti-pollution est le second volet des actions de protection et de mise en valeur de
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nuisances pour les ressources vivantes, risques pour la santé humaine, entraves aux
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spo
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it
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dans les domaine des loisirs ». Le droit international de la lutte anti-pollution est
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cinq sources de pollution marine : la pollution par les navires, la pollution tellurique, la
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anti-pollution marine organisée par le droit iner
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.
Il a été envisagé au départ de mener une lutte contre certaines formes spécifiques de
pollution (A). Seulement, compte tenu des diverses évolutions intervenues au fil des
années, la lutte contre les pollutions marines a pris un aspect plus généralisé (B), méthode
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dopt
éepa
rlaCo
nve
nti
ond’
Abi
dja
n.

A- La lutte spécifique

Les premières formes de pollution contre lesquelles le droit international a mené une lutte
sont la pollution par hydrocarbures et la pollution par immersion.

61
1- La lutte contre la pollution par les hydrocarbures

La pollution des mers par les hydrocarbures fut la première à faire prendre conscience de
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matière de pollution par hydrocarbures, on distingue les pollutions volontaires
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matière de lutte contre la pollution marine par les hydrocarbures.

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n
1935, il a fallut attendre 1954 pour voir la Convention pour la prévention de la pollution
des eaux de mers par les hydrocarbures (Convention OILPOL, Londres, le 12 mai
1954 160 ). Le système de lutte de cette convention reposait sur trois principes :
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uxnavires marchands supérieurs à
un certain tonnage de jauge brute. Les limites apportées par la Convention OILPOL
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le champ des actes condamnés pour pollution. La Convention OILPOL exclut en effet de
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ou à la cargaison, ou sauver des vies humaines en mer. Elle exclut également le rejet
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jetd
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sid
us

160
Elle a été amendée le 13 avril 1962, le 21 octobre 1969 et le 12 octobre 1971.

62
provenant de la purification ou de la clarification du fuel-oi
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le
sdeg
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à
c
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lsoi
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oin des terres) est la troisième catégorie des exceptions
faites par OILPOL.

Malgré ces premiers pas encourageants faits par cette convention, le système mis en place
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internationale pour la prévention de la pollution par les navires, encore appelée
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pollution par les hydrocarbures162.Dec
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très large ; il concerne tous les navires, y compris tous les submersibles, tous les engins
flottants, de même que les plates-formes fixes ou mobiles. Seuls en sont exclus les
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navires d’ a
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elle réglemente les pollutions causées par les navires en fixant des normes quant à la
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qualité de é
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substances nuisibles en infraction à la Convention.

La Convention MARPOL représente un saut qualitatif de grande importance dans la


prévention de la pollution des mers. Pendant la période qui précéda son entrée en vigueur,
de
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our
quoi
avant son entrée en vigueur, elle a été complétée le 17 février 1978 par un protocole
additionnel qui va sensiblement modifier les normes en cours. Les dispositions

161
La première version de MARPOL fut signée à Londres le 2 novembre 1973, puis elle a été complétée le
17 février 1978 par un protocole. MARPOL 73/78 est entrée en vigueur en 1983.
162
Il convient ici de noter que la Convention MARPOL est applicable dans les Etats Parties à la
Co nventiond’Ab idjan.

63
techniques prévoient un système de citernes séparées afin de réduire les écoulements
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éch
oue
ment
,uns
yst
èmeden
ett
oya
gede
scuv
es
au pétrole brut en atmosphère inerte pour les navires de plus de 20.000 tonnes de port en
lourd et pour les très grands pétroliers, la duplication des commandes à distance, des
moteurs, des appareils à gouverner, ainsi que des radars de navigation.

LePr
otoc
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Abi
dja
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s objectifs qui convergent avec ceux de MARPOL
73
/78,qu
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méthodes de prévention de cette forme de pollution, telles que développées ci-dessus. Il
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critique pour le milieu marin », les « opérations pour faire face à une situation critique »
et les « pl
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marin163 ».

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cause, ayant pour conséquence une pollution importante ou une menace imminente de
pollution importante du milieu marin et des zones côtières par des hydrocarbures ou
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incidents survenant à des navires, y compris les navires-citernes, les éruptions sur les
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oled’
Abi
dja
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eli
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epa
squ’
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pollution par les hydrocarbures, même si elle constitue le principal objectif. Les
opérations164 pour y faire face consistent alors à mener toute activité visant à prévenir,
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tt
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eme
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unet
ell
epo
llu
tionàl
asui
ted’
une
situation critique pour le milieu marin, y compris le nettoyage des nappes de pétrole et la

163
V. Infra.
164
Article 1er,pa
rag
raphe4duPr
otoc
oled’
Abi
dja
n.

64
récupération ou le sauvetage de colis, de conteneurs, de citernes mobiles, de camions-
citernes ou de wagons-citernes.

Les moyens utilisés dans ce cadre régional sont moins techniques que le cadre universel
établi par MARPOL.Le Pr
otoc
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Abi
dja
n pr
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rti
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contractantes demandent aux capitaines de navires battant leur pavillon et aux pilotes des
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espon
sabl
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ouvr
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s
opérant au large des côtes sous leur juridiction de signaler tout accident causant ou
pouvant causer une pollution des eaux de la mer par les hydrocarbures, ainsi que la
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péc
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par les hydrocarbures, comme la Convention de Bruxelles du 29 novembre 1969 165 sur
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nti
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cas de pollution par les substances autres que les hydrocarbures du 2 novembre 1973.
D’
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vie humaine en mer et COLREG (Collision Regulations) rejoignent, au même titre que le
Pr
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Abi
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forme de pollution.

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mes
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but
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stot
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eme
ntpa
rfa
it
e.

2- La lutte contre la pollution par immersion

Le déversement de déchets en mer est la seconde forme de pollution dont la lutte


s
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165
Elle est entrée en vigueur le 6 mai 1975.

65
de déchets ont eu lieu loin des côtes africaines (Mer Baltique, Mer du Nord, etc.),
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de pollution, bien que cette sous-région, ait été victime de ces pratiques. En effet, en 1988,
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au large des côtes guinéennes, 15.000 tonnes de produits toxiques provenant de
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généralement admises au niveau international contre ce type de pollution.

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s

166
Exemples cités par Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 57.
167
Elle est entrée en vigueur le 30 août 1975, soit trente jours après le quinzième instrument de ratification.
V. http://www.londonconvention.org/documents/lc72/LC+LP%20in%20French.pdf
168
Mercure, cadmium, pesticides, pétrole brut, déchets à forte radioactivité.

66
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matières à partir de navires, aéronefs, plates-formes ou autres ouvrages placés en mer,
ainsi que le sabordage en mer de ces navires ou autres plates-formes 170 . Les déchets
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sauvegarde de la vie en mer ou la sécurité des navires ou encore dans des cas jugés de
force majeure. La Convention de Londres oblige les Parties contractantes à encourager
l'adoption des mesures visant à prévenir la pollution par les hydrocarbures, par d'autres
substances transportées autrement qu'à des fins d'immersion, par les déchets créés au
cours de l'exploitation des navires, etc., par les polluants radioactifs et les matières
résultant de l'exploitation du fond des mers.

Elle a été amendée à plusieurs reprises171 a


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En 1996, cette Convention fut complétée par un protocole qui y apporte des
modifications et des innovations. En effet, le nouveau texte introduit dans les obligations
générales des parties contractantes une approche de précaution en matière de protection
de l'environnement et de mise en application du principe du pollueur-payeur. La
définition de la « mer », jusqu'alors limitée aux eaux marines, est élargie et englobe
désormais le sol et le sous-sol. L'interdiction d'immersion de tout déchet, faiblement ou

169
Arsenic et plomb.
170
Définition par la Convention de Londres sur la prévention de la pollution des mers résultant
de l’i
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s.
171
Au total cinq amendements ont été effectués sur la Convention : en octobre 1978, septembre 1980,
novembre 1989, novembre 1993 et décembre 1995. Voir Xavier PINTAT, Rapport 190 (2002-2003) de la
Commission des affaires étrangères du Sénat Français on http://www.senat.fr/rap/l02-190/l02-
190_mono.html#fn2 .

67
fortement radioactif est entérinée. Il n'est plus donné de liste de produits interdits et de
produits tolérés moyennant un permis puisque toute immersion ou incinération en mer est
interdite, à l'exception des produits listés dans l'Annexe I : déblais de dragage, boues
d'épuration, déchets de la pêche ou de son traitement industriel en mer, navires, plates-
formes et autres ouvrages artificiels, matières géologiques inertes et inorganiques,
matières organiques d'origine naturelle, etc. Il prévoit des études en matière de réduction
des déchets afin d'évaluer soigneusement les alternatives au déversement en mer. Ces
alternatives comprennent la reformulation des produits, le recours à des technologies de
production propre, des modifications des procédés de fabrication et le recyclage sur place
en circuit fermé172.

La Convention incite les Etats Parties à conclure des accords r


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sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux. Tout le monde est
unanime sur le fait que le transport de déchets dangereux se fait généralement par voie
maritime et la Convention de Bamako définitl
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rejet délibéré en mer de déchets dangereux, à partir de navires, aéronefs, plates-formes
ou autres ouvrages placés en mer, y compris l'incinération en mer et l'évacuation de ces
déchets dans les fonds marins et leur sous-sol173 ». Elle incite les Parties contractantes à
prendre les mesures juridiques, administratives et autres appropriées sur les territoires
relevant de leur juridiction en vue d'interdire l'importation en Afrique de tous les déchets
dangereux, pour quelque raison que ce soit, en provenance de Parties non contractantes.
Leur importation est déclarée illicite et passible de sanctions pénales. De même, elle
considère que toute immersion de déchets dangereux en mer, y compris leur incinération

172
Le Protocole devait entrer en vigueur 30 jours après la date à laquelle 26 Etats, dont 15 Parties
contractantes à la Convention de Londres de 1972, auront exprimé leur consentement à être liés par lui
(art.25). En août 2001, le Protocole avait 15 Parties sur les 26 nécessaires à son entrée en vigueur, dont 13
sont également Parties de la Convention de 1972. Voir
http://www.ifremer.fr/envlit/actualite/2002052801.htm. Au 31 décembre 2002, 78 Etats étaient parties à la
Convention de Londres et le Protocole comptait 14 Parties. Plus tard deux pays adhérèrent immédiatement
au Protocole sans passer par la Convention, portant le nombre total à 16. Voir http://www.senat.fr/rap/l02-
190/l02-190_mono.html#fn2
173
Article 1er, paragraphe 23 de la Convention de Bamako.

68
en mer et leur évacuation dans les fonds marins et leur sous-sol par des Parties
contractantes, que ce soit dans des eaux intérieures, dans des eaux territoriales, dans des
zones économiques exclusives ou en haute mer, est illicite. Pour cette raison, les Parties
adoptent conformément aux conventions et aux instruments internationaux en vigueur,,
dans les limites des eaux intérieures, des eaux territoriales, des zones économiques
exclusives et du plateau continental qui relèvent de leur juridiction, les mesures
juridiques, administratives et autres, qui soient appropriées pour contrôler tous les
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dangereux en mer, y compris leur incinération en mer et leur évacuation dans les fonds
marins et leur sous-sol174.

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Convention de Londres) est cependant interprété comme étant une solution de facilité en
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susceptibles de la compléter. De plus, plusieurs Etats de la sous-rgi
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ccélérer ce
processus de ratification. Dans la sous-région ouest africaine, seuls trois Etats175 sur 12
sont Parties à la Convention de Londres de 1972 et à son protocole de 1996176.

Face à ces difficultés à organiser les pollutions marines de manière spécifique dans la
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de la mer du 10 décembre 1982.

B- La lutte globale

Dans les années soixante-dix, la pollution des mers prit une telle ampleur que la
Communauté internationale cherchera une réponse juridique globale à ce problème. La

174
Article 4 de la Convention de Bamako.
175
Ce stroisEt atss ontleCa pVe rt
,l aCôt ed’ Ivoi ree tl
eNi geri
a .
176
V. Liste des Etats Parties à la Convention et au Protocole de Londres, annexée au projet de loi autorisant
l’a d
h ésiondel aFr ancea u Pr otoco ledeLo nd r
e ss urlap réventiond el ap o llution des mers résultant de
l’imme rsiondedé chets(Anne xeI ); Projet de loi soumis au Sénat français parle gouvernement ; op. cit.,
http://www.senat.fr/rap/l02-190/l02-190_mono.html#fn2 .

69
Conférence de Stockholm de 1972 aboutira non seulement à la définition du phénomène,
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mais retiendra égle
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toutes les mesures nécessaires pour lutter contre le fléau. Au cours des travaux du Comité
des fonds marins, le sous-comité III 177 fit des propositions sur la prévention de la
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Nations Unies sur le droit de la mer. La troisième Commission de la Conférence178 fut
chargée de cette question, qui aboutira à un ensemble de mesures, dont certaines
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sature de la Partie XII de la Convention de Montego Bay, relative à la
protection et à la préservation du milieu marin. Cette partie forme un ensemble complexe
de règles de natures différentes179.

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La lutte globale contre la pollution des mers consiste au dé l
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Abidjan du 23 mars 1981 sur la
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et du Centre) qui fut le premier instrument juridique international à caractère universel à
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Ces deux textes, différents par leur portée juridico-géographique, regroupent toutes les
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classe les maux qui minent le milieu marin et les zones côtières dans les limites de la

177
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delà des limites de la juridiction nationale etl’
e xplo i
tationdel eursr essourcesda nsl ’i
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êtdel’Huma nité.
Il devint peu de temps après Comité permanent avec la Résolution 2467 (XXIII) du 21 décembre 1967. En
février 1969, le Comité décida de créer en son sein deux sous –comités :l ’
u njuridiqu e,l
’aut
reéconomi que
et technique. E. LANGAVANT, cadre institutionnel et milieu marin (océanologie et pollution), CUJAS,
Paris, 1979, p. 31.
178
Au cours des travaux de la Troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, trois
Commissions ont été créées, succédant ainsi aux sous-comités du Comité des fonds marins. La première
Commission devait examiner les questions relatives aux fonds marins et à leur sous-sol situés au-delà des
limites de la juridiction nationale. La deuxième Commission devait étudier les questions relatives à la mer
territoriale, sa largeur, le passage dans les détroits et les droits de pêche. La troisième Commission était
spé cifique me ntc hargé ede sq uest
ion sd’e nviro
nne me ntma rin( p r
otectione tpréserv at
iondumi l
ieuma rin),
de pollution, de recherche scientifique océanologique et de transfert de techniques. Le projet comporte une
ob ligationp ourl esEt atsd ’adopterde sme suresp o urpr évenirt ou t
epo llut
ionpa rlesna vi
resenhauteme r.
V. Ibid., p. 34
179
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 191.

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e,de la manière suivante : la pollution par les navires, la pollution
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mer, contrairement à la convention régionale, distingue, notamment en ce qui concerne
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t« au milieu marin,
aux zones côtières et aux eaux intérieures connexes relevant de la juridiction des Etats
(
…)» de la région.

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certaine manière, reprennent les recommandations élaborées lors de conférences
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Ces dispositions constituent la base des concepts devant permettre la protection et la
préservation du milieu marin, sans toutefois contenir de mesures contraignantes, compte
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sEtats de protéger et de préserver le milieu marin (et les zones
côtières en ce qui concerne Abidjan). Ils prennent des mesures pour prévenir, réduire,
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es«mesures appropriées »

180
V. supra,Lar é gleme ntati
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ationde sr e s
sour cesa bioti
que sdelame
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181
Articles 3 et 4, respectivement intitulés Dispositions générales et obligations générales.

71
que sont censées prendre les Parties contractantes pour lutter contre les différentes formes
de po
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additionnels à la Convention qui prescrivent des mesures, des procédures et des normes
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Abi
dja
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invite les Etats à adopter à un niveau national, « des lois et des règlements garantissant la
bonne exécution les obligations »f
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aConv
ent
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«harmoniser leurs
politiques nationales dans ce domaine182 ». Les activités des Etats ne doivent pas causer
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mutuellement des risques de pollution dont ils ont connaissance. Enfin, ils ne doivent pas
remplacer un type de pollution par un autre, ni transférer ou déplacer le préjudice ou le
s
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utr
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Lal
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tions
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edr
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elame
r,qu
oique justifiée, pourrait
se révéler inefficace. Le principal risque réside dans la formulation des obligations qui
ont un caractère trop général et non véritablement contraignant pour les Parties
contractantes. Ce moyen de lutte est compréhensible pour les règles universelles. Le droit
régional qui se veut complémentaire du droit universel est en principe plus précis et plus
concis et doit à cet effet opter pour des règles plus contraignantes.

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rti
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Abi
dja
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émergé avec le Programme pour les Mers Régionales du PNUE dont il répond aux
exigences.

182
Article 4, paragraphe 3del
aCon
vent
iond’
Abi
dja
n.

72
Section 2 : Un système juridique régional conforme aux exigences du Programme
pour les Mers Régionales du PNUE

Lame
rét
ai
tàl
’or
igi
nec
ons
idé
rée comme un milieu international qui ne pouvait être régi
que par des normes universelles. Cette attitude a longtemps prévalu avant de se voir
remplacer par une tendance nouvelle. A partir du moment où les espaces maritimes ont
été davantage considérés comme des réservoirs de ressources alimentaires, énergétiques
e
tmi
nér
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égi
ona
li
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dud
roi
tdel
’environnement marin.

La tendance régionale se manifeste bien davantage dans le domaine de la protection et de


la gestion milieu marin et des zones côtières. Les conventions régionales mises en place à
cet effet sont adaptées à des zones géographiques particulières. Elles se veulent
complémentaires des normes juridiques universelles et ne visent surtout pas à les
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empl
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vai
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apt
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mer à assimiler les déchets et à leur enlever toute nocivité, ainsi que son pouvoir de
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ons
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rti
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apo
llut
iond
es
mers183.

Institué par la Résolution 2997 (XXVIII) del


’As
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PNUE)a choisi les océans comme domaine
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lepou
rsa
mi
see
n œu
vre184 . Lancé en 1974, le Programme pour les mers régionales a pour
principaux objectifs la lutte contre la pollution des mers ainsi que la gestion des
ressources marines et côtières.

183
A/CONF.48/14/Rev.1, Recommandations 86 à 94, V. Maguelonne DEJEANT-PONS, « Les principes
du PNUE pour la protection des mers régionales »i nDr o i
tdel ’envi
ronn eme n tma ri
n,Dé velop peme nts
récents op. cit. p. 63.
184
V. Décision GC.1 (I), Décision 1(I) et Décision 8 (II) dans les rapports des deux premières sessions (12-
22 juin 1973 et 11-22ma r
s1974)duCons eild’Admi ni strat
ionduPNUE,Cf .M.DEJ EANT-PONS, ibid.

73
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entrent dans le cadre de ce Programme et développent des préoccupations justifiant la
nécessité de la régionalisation des actions de protection et de gestion.

Paragraphe 1 :L’
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régionalisé, revient à en reconnaître la restriction géographique. Ce cadre, comme déjà
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is
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a
nécessité de mener à un niveau géographique donné, des actions concrètes et plus
contraignantes, qui visent à protéger et à gérer efficacement le milieu marin et les zones
côtières.

Si les termes « région » et « régionalisation » littéralement définis185 se retrouvent mieux


a
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186
en effet que la difficulté est due à « l
’i
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égi
onal » ; de plus,
en allant au-de
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éch
ang
esi
nte
roui
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a-régional, on dresse un constat selon lequel « la réalité
régionale apparaît extrêmement diluée 187 ». La notion de « mer régionale » ou de
« région marine »nef
aitl
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auc
uned
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nit
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diqu
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scr
it
ère
s
concrets. Le « fait régional » étant en droit international, une notion relative, il semble en
effet particulièrement difficile de donner une définition juridique générale et unique de la
mer régionale. Dans le cadre de la troisième Conférence sur le droit de la mer, le concept
der
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185
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ione stl’étenduedep aysquid o its onu nit
éàde scaractéristiques physiques ou humaines et la
régionalisation est le transfert aux Régions, de compétences qui appartiennent au pouvoir central.
Définitions du Larousse.
186
Pro posdeM.VELLASda nsl esdé ba tsqu ion tsuiv il’i
nte
r ventions url ar é gional
is
ati
ondel ’
OMS,
régionalisme et universalisme dans le droit international contemporain, op. cit., p. 201.
187
Ibid.

74
de la finalité fixés. A défaut de pouvoir se référer à une notion juridique précise, le
Programme pour les mers régionales a donc été établi en fonction de la vulnérabilité des
eaux de certaines régions188.

è
Malgré ces difficultés, la régionalisation des actions en matired
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régionaux en la matière. La régionalisation es abor
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A- La régionalisation géographique

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mers régionales, dans le but de résoudre des problèmes mondiaux. La proximité
géographique, les similitudes climatiques, parfois également économiques et sociales,
créent une convergence d'intérêts favorable à l'élaboration de solutions adaptées et
concrètes ; c'est pourquoi l'approche régionale est idéale pour tout ce qui touche à la
protection de l'environnement marin189. La régionalisation géographique constitue selon
Mme DEJEANT-PONS, « le meilleur moyen de gérer rationnellement un espace
190

ter
minée
t,àt
erme
,l’
env
iron
neme
ntmon
dial ».

Se référant aux Parties XI et XII de la Convention sur le droit de la mer, certains estiment
que le régionalisme géographique est plus approprié aux pays riverains des mers
européennes fermées et semi-fermées, telles que la mer du Nord, la mer Baltique et la
191
Méditerranée . Une telle affirmation est très contestable car le régionalisme
géographique en question est également applicable à une mer régionale qui ne présente
e
pas les caractères de mer fermée ou semi-frmé
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188
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Alexandre-Ch ar
lesKI SS,Ce ntred ’
é tudese tder eche rches internationales et communautaires, Université
Aix-Marseille III, Faculté de droit et de science politique, ECONOMICA, Paris, 1990, p. 53.
189
Josette BEER-GABEL, « Conventions régionales relatives à la lutte contre la pollution des mers :
Panorama des conventions régionales », Jurisclasseur Environnement, 12 juillet 1999, version CD ROM
remise à jour de janvier 2004, Fasc. 632.
190
M. DEJEANT-PONS, « Les principes du PNUE pour la protection des mers régionales », op. cit., p. 65.
191
Claude IMPERIALI, « L’ adaptation aux particularités des mers régionales européennes », in La
pro tect
ionr égiona l
edel ’env i
ron ne me ntma ri
n: Approche européenne (Préface de Martin BANGEMAN),
Sous la direction de Wolfgang GRAF VITZTHUM et Claude IMPERIALI, ECONOMICA, 1992, p. 17.

75
l
’Oue
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tdu Centre. La similitude des problèmes écologiques l

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régionalisation des actions de protection et de gestion dans la limite de leur juridiction à
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’Abi
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n.La plupart des pays de cette région sont
en pleine expansion économique. Leur développement repose en grande partie sur la

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promotion suppose la sauvegarde permanente del
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ondu
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dop
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ègl
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particulières applicables à un espace considéré. Très souvent, il s'agit de mers ou de
parties d'océans essentiellement vulnérables, qui possèdent des caractéristiques
hydrographiques et écologiques spéciales. Ces mers sont bordées de nombreux pays, et
ont à faire face à des problèmes de forte pression démographique et industrielle, de
surexploitation des ressources minérales et vivantes, de densité du trafic maritime. Ces
régions sont exposées par conséquent à un degré élevé de pollution en provenance de la
terre, de l'atmosphère, des navires, d'installations offshore, etc.

Le Programme pour les mers régionales développe des objectifs que sont la protection
de
soc
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tret
out
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amé
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téd
umi
li
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marin (en freinant la destruction des ressources biologiques maritime et de leur habitat),
la prévention de la pollution des mers et plus particulièrement des eaux littorales
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mise en valeur entreprise au niveau mondial. Le PNUE compte ainsi, à travers ce
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zones marines et côtières de régions posant des problèmes communs.

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en cours de réalisation, conformément aux exigences de la Convention et du Protocole
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76
de portée mondiale du Programme pour les mers régionales. Elles sont relatives à la
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tellurique, à la gestion intégrée des zones côtières, à la conservation des ressources
biologiques de la mer, etc.

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marin contre la pollution due aux activités terrestres192 dans la région en est un exemple.
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PNUE organise une s
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aux, e
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coopération avec les organisation régionales concernées. Le GPA aide les Etats à prendre,
de manière individuelle ou collective, dans le cadre de leurs politiques, priorités et
ressources respectives, des mesures concrètes visant à prévenir, réduire ou contrôler la

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Ces initiatives concourent au renforcement des capacités des Etats en matière de
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’environnement aquatique, marin et côtier contre la pollution due aux
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28 novembre 1997 et a regroupé les 21 Etats de la région WACAF couverte par la
Conv
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Abi
dja
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La protection et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières sont également à
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UNESCO,unec
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panafricaine sur la gestion intégrée des zones côtières dans une perspective durable
(PACSICOM), rencontre qui s'était penchée sur plusieurs problèmes d'environnement et
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intégrée et inter-sectorielle a été jugée déterminante dans la résolution de ces problèmes.
Dans le même sens, la Commission Océanique Intergouvernementale (COI) de
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tenue du 23 octobre au 3 novembre 1995. Décision UNEP(OCA)/LBA/IG.2/7 ; cf. PNUE, Rapports et
études sur les mers régionales, n°171, op. cit., p. v. V. également supra.

77
PNUD un projet pour le « Développement et la Protection de l'Environnement Marin et
Côtier en Afrique Subsaharienne »don
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gérer durablement leur milieu côtier et marin et ses ressources. Il a été élaboré en guise
de suivi aux résolutions de la Conférence panafricaine sur la gestion intégrée et durable
des zones côtières et de la Conférence du Cap sur la coopération pour le développement
et la protection du milieu marin et côtier en Afrique subsaharienne (1998)193.

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Ouagadougou au Burkina Faso194 quant à lui intervient dans une dizaine de pays de la
sous-région. Il appuie techniquement les gouvernements et les membres de la société
c
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un
réseau régional de planification côtière. Pour accroître leur force, ces institutions ont
réuni leurs compétences au sein du Programme régional de Conservation marine et
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la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP), une stratégie régionale pour les aires
ma
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coordination et à un soutien des initiatives de conservation des ressources côtières et
marines de la sous-région par la création de nouvelles aires marines protégées, la
promotion de modes de conservation plus ouverts aux acteurs locaux195.

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contre la dégradation des zones côtières et la réduction des ressources vivantes dans le
Grand Ecosystème marin du Courant de Guinée par des actions régionales » vient
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193
UNESCO, La science, moteur de développement en Afrique, voir le site :
http://www.unesco.org/africa/portal/sciences.html#comm_oceanog
194
Bur eauRégionaldel ’Afriquedel ’
Oue s
t(BRAO) .
195
Ibrahima NIAMADIO, « LePRCM,mot eurd el ’intégrati
onr égionalee nAf riquedel ’Ou est», in
Kibaar, Bu ll
etind’informa tio nduBur eaurégi
ona ldel ’UICNpourl ’Afriquedel ’
Oue s t
, N° 9, avril 2004, p.
4, également disponible sur le site http://www.iucn.org/brao/kibaar/kibaar9/kibaar9.pdf.

78
tellurique. Ce projet succède à une première phase pilote, relative au « Contrôle de la
pollution aquatique et à la conservation de la biodiversité du Grand Ecosystème marin du
Golfe de Guinée », lancée en 1998196. Cette seconde phase a pour objectif général de
lutter contre la pollution marine par les activités terrestres en vue de la conservation de la
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Grand Courant de Guinée. Elle est exécutée entre dix-sept pays partageant le Courant de
Guinée sur une période de trois années (de 2004 à 2006 inclus).

Enfin, l
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Abi
dja
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oppe des objectifs de conservation qui se retrouvent
également dans les principales préoccupations formulées par la Convention africaine sur
les ressources naturelles, adoptée à Maputo au Mozambique le 11 juillet 2003197.

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Méditerranée. Les mers régionales européennes (la mer Baltique, la mer du Nord, et la
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fondées sur des supports juridiques. De manière générale, les textes juridiques régionaux
élaborés en vue de la protection de ces mers régionales, constituent la base de toute action.
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Convention de Nairobi. Les mesures prises sur le plan régional répondent aux objectifs de
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mis en place dans le cadre du Programme pour les mers régionales.

196
La première phase du projet était exécutée entre six pays de la côte ouest africaine et centrale (Bénin,
Ca me roun,Cô ted’ Ivoire, Ghana et Nigeria). V. Projet Grand Ecosystème du Courant de GUINÉE,
PNUD/PNUE/ONUDI/NOAA (FEM/PDF-B/2), Lutte contre la dégradation des zones côtières et la
réduction des ressources vivantes dans le Grand Ecosystème du Courant de Guinée, par des actions
régionales, Application de la méthode de décantation pour réduire le volume des rejets industriels de
pho sphatedansl’océ ana uTo g o,Mi nist
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197
Cetteconvent i
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notamment la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives (paysages terrestres ou
marins protégés). V. Article 5, paragraphe 6 de la Convention.

79
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Programme pour les mers régionales, à travers les accords régionaux de caractère
obligatoire. La régionalisation juridique se voit ainsi matérialisée.

B- La régionalisation juridique

La régionalisation juridique constitue le second volet de la protection et de la gestion de


l
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mers régionales constitue un élément fondamental du Programme pour les mers
régionales. La coopération régionale fournit un cadre plus approprié pour faciliter
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application les principes, objectifs et politiques formulés sur le plan universel concernant
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ronnement. Dans chaque région couverte par
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composantes interdépendantes: un élément « évaluation », un élément « gestion », un
élément juridique, un élément institutionnel et un élément financier. La partie juridique
est la « c
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complétées par des protocoles addii
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gouvernements à faire face individuellement et conjointement aux problèmes que
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Les accords conclus visent à protéger l'environnement marin et les zones côtières d'une
région donnée. Ils expriment la solidarité d'États conscients des risques qui pèsent sur la

198
Maguelone DEJEANT-PONS, « Les conventions du Programme des Nations Unies pour
l
’Envi
ronnement,r
ela
tiv
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srégiona
les», AFDI 1987, p. 691.

80
sauvegarde du milieu naturel qui leur est commun199. Les Parties contractantes précisent à
travers les conventions, ce que les gouvernements ent
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Abi
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n et son protocole prescrit toute une série
de mesures juridiques tendant à protéger et à mettre en valeur le milieu marin et les zones
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différentes formes de pollution et de conservation des ressources marines, les Parties
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la négociation.

De telles mesures sont généralement inscrites dans toutes les conventions régionales
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obligations (information, consultation, concertation) tendent à donner une dimension
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intimée aux Etats, qui implique pour eux une autre obligation, beaucoup plus
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cependant pas préconisée. En vertu du principe de bon voisinage en droit international, ils
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Etats ne se contentent pas simplement de ne pas polluer, dégrader et surexploiter leur
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milieu marin et des zones côtières se voit ainsi justifié.

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démarche de régionalisation juridique de la protection et de la gestion des ressources

199
Josette BEER-GABEL, op. cit.
200
Maguelone DEJEANT-PONS, op. cit., p. 699.

81
halieutiques, préconisées par la Convention de Montego Bay. Ils ont manifestement
amorcé une coopération régionale notamment en matière de gestion durable des
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és
si la majorité des Etats-membres ou au mieux la totalité est intrinsèquement liée par
plusieurs formes de relations. Les liens en question peuvent être de nature économique,
politique, écologique, culturelle, idéologique ; les zones marines et les ressources dont
elles regorgent en sont les éléments unificateurs. Les accords de pêche conclus en
Afrique visent la rationalisation de la gestion et de la conservation des ressources marines,
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que si elle est envisagée de manière coordonnée.

Plusieurs accords ont été passés entre les pays de la sous-région. Dans leur majorité, ils
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encore entamées les négociations de la troisième Conférence des Nations Unies sur le
droit de la mer.Ce
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Bissau202 et la Gambie203, des accords qui portent sur la présence de stocks partagés et
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dan
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Dans un contexte régional plus large, il a été élaboré une convention multilatérale relative
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t-à-dire trente

201
Waké YAGNINIM, op. cit., p. 232.
202
Accord conclu le 22 décembre 1978.
203
Accord conclu le 22 octobre 1982.

82
i
jours après réception de son septième instrument de ratf
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entre autres, « de développer, coordonner et harmoniser leurs efforts et leurs capacités
en vue de préserver, exploiter, mettre en valeur et commercialiser les ressources
halieutiques, en prenant notamment en considération les stocks de poisson se trouvant
dans les eaux relevant de la souveraineté ou de la juridiction de plusieurs Parties204 ». La
conservation desdites ressources est également de mise dans la Convention205, ainsi que
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ressources halieutiques au large des Etats côte
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septembre 1993 relative à la coopération sous-rgi
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poursuite maritime et son Protocole relatif aux modalités pratiques de coordination des
opérations de surveillance dans les Etats Parties furent adoptés. De même, sept Etats de
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plutôt un cadre juridique relativement simple de coopération pour la conservation des
tortues marines et de leurs habitats. Le
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de conservation207.

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Protocole en vue de réglementer la pêche, de protéger et de conserver les ressources
naturelles vivantes de la mer de cette région. Techniquement, ils présentent probablement
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nef
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204
Article 2 de la Convention.
205
Article 3 de la Convention, concernant la conjugaison de leurs efforts par les Parties
,afind’as
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cons erv ati
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le
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Article12d el aConv enti
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onne me ntma rinetc ôtiercon trelespo ll
uti
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aspe ctn’ apa sma nquéd’êtres oulevé .
207
Maurice KAMTO, « Le sEt atsafricai
nsriv erainsdel ’Atlantiqueetlapr o t
ec ti
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Re v
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tdel ’
e nv ir
o nnement, n°1 2003, p.149.

83
solutions consacrées par la Convention sur le droit de la mer et surtout c
ell
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Abi
dja
n.
Ils ont néanmoins le mérite de développer les mêmes objectifs que ces textes
i
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mentma
rine
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côtier ainsi que de ses ressources à travers leur conservation et leur exploitation durable.
Le revers de la médaille est le vide quasi-total qui règne dans cette région, notamment en
ce qui concerne la lutte spécifique contre les différentes formes de pollution à travers des
moyens similaires. Loin de constituer un handicap, ce vide devrait être le point de départ
d’
act
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scoor
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esdel
utt
eco
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elapo
llut
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rinee
nAf
ri
qued
el’
Oue
st.

Au regard de tout ce qui précède, il ne fait plus de doute que les Etats de la côte ouest
africaine ont déployés des efforts salutaires en vue de protéger et de gérer le milieu marin
et les zones côtières de cette région. Toutes ces actions, tant sur les plans scientifique,
é
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chni
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rcon
séquent en osmose avec les exigences formulées par le
Programme pour les mers régionales.

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vue des idées appliquées que de sa portée et de sa taille. Un nouveau cadre se dégage à
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e,i
leng
lob
ele
spr
écé
den
tsé
léme
nts
scientifiques, administratifs et juridiques. Les principales composantes du Programme
sont la conservation de la biodiversité, les activités terrestres sources de pollution
tellurique et la gestion intégrée des zones côtières. Le PNUE entend, pour les années à
venir collaborer avec les secrétariats du Programme pour les mers régionales pour donner
un nouvel élan à tous les programmes régionaux grâce à une stratégie en plusieurs
volets : renforcer sa contribution au Programme pour les mers régionales, promouvoir les
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ela
tio
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84
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côtier dans les différentes régions à travers le soutien du PNUE au Programme pour les
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le Programme pour les mers régionales offre un mécanisme régional bien établi qui est
pl
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êtàs
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ta
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raux problèmes écologiques mondiaux de ce siècle. Il propose en
outre, un cadre technique, scientifique, juridique et institutionnel de coopération
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sso
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insuffisances existantes.

Paragraphe 2 : Analyse comparative avec les différentes mesures de protection et de


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rle
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nti
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égi
ona
lesr
elat
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sàl
’environnement marin
et côtier

Toutes les mers régionales et les zones côtières de notre planète ont un élément commun :
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rti
cularités des systèmes juridiques mis en place
dans les différentes régions couvertes par le Programme pour les mers régionales est
d’
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zones côtières dans la politique environne
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rine
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ère
s.Ent
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sde
protection, elle organise la lutte contre toutes les dégradations et veille à conserver les
ressources naturelles de ces milieux. En termes de gestion, elle organise aussi la mise en
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rdumi
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euma
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85
Nombre de textes régionaux poursuivent les mêmes objectifs. Cependant, à la différence
du di
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opp
él’
aspe
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protection du milieu marin contre les pollutions, ou négligé dès le départ de prendre en
compte les zones côtières, même si ces imperfections ont été progressivement corrigées.
Aussi nous intéresserons-nou
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nvi
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part à celles de gestion ou de mise en valeur.

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’organisation juridique de la
protection

Les mesures prises dans les divers instruments juridiques régionaux pour protéger
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de protection ont leurs particularités respectives. De toutes les mers régionales à avoir
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« spécimen » de coopération régionale.

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un seul protocole, tandis qu’
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protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la
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1er est relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution des mers en cas de
situation critique. Il désigne comme types de pollution, principalement la pollution par les
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ress
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tanc
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ual
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sdeda
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constituant « une source ou un risque pour la santé humaine », qui sont susceptibles
d’
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erl
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olo
gique
sma
rine
setquip
euvent entraver toute utilisation
légitime de la mer208. Le second protocole définit des espèces de faune et de flore marines
qu
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intégré des espèces migratrices. Quant aux deuxa
nne
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208
Article 1er, paragraphe f) du Protocole.

86
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eant
une protection spéciale.

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causés par des activités de génie civil 209 .I
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set
côtiers sans toutefois polluer.

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pollution par les hydrocarbures et autres substances nuisibles. Cette ouverture donne un
caractère un peu trop général au système de protection dans cette région.

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5ave
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du littoral, par souci de précision et de concision, est complétée par six protocoles
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agi
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Protocole « Immersions »r
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éàBa
rce
lonel
e10j
uin199
5,

Protocole « Prévention et situations critiques » relatif à la coopération en matière de
prévention de la pollution par les navires et en cas de situations critiques, de lutte contre
la pollution de la mer Méditerranée, signé à La Valette le 25 janvier 2002,

Protocole « Tellurique » relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la pollution
pr
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cese
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act
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it
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sàt
err
e,mod
ifi
éàSy
rac
usele 7 mars 1996,

Protocole « ASP et biodiversité » relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité
biologique en Méditerranée, modifié à Barcelone le 10 juin 1995,

209
Oue
En Afrique de l’ s
t,enplusdesa
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iondecemi l
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Conventi
ond’ Ab idj
an.

87

Protocole « Offshore » relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la pollution
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oit
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eauc
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nta
l,duf
ondsdel
ame
ret
de son sous-sol, signé à Madrid le 14 octobre 1994,

Protocole « Déchets dangereux » relatif à la prévention de la pollution de la mer
Méditerranée par les mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur
élimination, adopté à Izmir le 1er octobre 1996.
Le dernier en date est un projet de protocole sur la gestion intégrée des zones côtières. Il
e
stc
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ére
nfor
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acoop
éra
tio
nré
gion
ale
.Iln’
apa
s encore été adopté et demeure pour
le moment au stade de projet.

Ces textes font preuve de précision dans la lutte contre les différents types de pollution.
Précision dans la protection et la conservation de la biodiversité marine et souci de prise
en compte du caractère transfrontière que peut prendre une pollution marine du fait du
transport de déchets dangereux. Il faut dire que la réputation de station balnéaire de la
Méditerranée justifie la mise en place de telles mesures. De plus, la mer Méditerranée
c
ons
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’i
nst
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’aut
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emi–fermées, une région particulièrement vulnérable
au déversement de substances polluantes. De même, de par sa situation stratégique qui
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ntde
nsec
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ete
nud
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sa superficie relativement réduite par rapport aux autres mers et océans210. Pourtant, elle
est traversée par environ 30% du trafic pétrolier mondial et 20% du trafic mondial de
produits chimiques211. Elle constitue précisément une des premières mers régionales à
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210
Située au carrefour de trois continents (l
’Afriq ue,l ’
Eur op eetl’As ie),laMé d i
te rrané es ’éta
lesur2 ,
5
millions de km² et représente seulement 0,8% de la superficie totale des mers et des océans de la planète.
Lila KHODJET EL KHIL, La pollution de la mer Méditerranée du fait du transport maritime de
ma rchand i
s es,Ré gi
mej uridi
q uemi se npl a ceetmi se nœu v r
ep arle sEt at
s,Pressesun i
v e rs
itai
resd’Aix -
Marseille, 2003, p. 43.
211
Ibid., p. 43.
212 er
L’idé eaé me r
géen1 910pa rledirigean tdeMo nac oàc etteépoque ,lePr i
nceAl be rt1 . V. Maguelonne
DEJEANT-PONS, « Les programmes des mers régionales :LePl and’ Ac t
ionpo url aMé diter
ranée» in
Dr oi
tmé diterranéendel ’
environn eme nt
,sous la direction de Jean-Yves CHEROT et André ROUX, Centre
d’é tudese td er echer
che sint
ern at
iona l
ese tc ommu nau tai
res, Université Aix-Marseille III, Faculté de droit
et de science politique, Economica, Paris, 1988, p. 88.

88
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de la sous-région ouest africaine. Le continent européen et la mer ont toujours formé un
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tine
nt; son histoire contemporaine est celle de
« grandes puissances maritimes 213 ». Pourtant, dès le départ, ni la préoccupation
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Les données ont changé depuis lors car il y a eu évolution. Progressivement, des normes
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sré
giona
lese
tcommunautaires ont été
crées au sein de la CEE. Ce sont les marques du droit international et communautaire au
sujet des mers régionales en Europe214.

Les conventions régionales de protection de ces mers insistent beaucoup sur la nécessité
pour les Parties contractantes de coopérer de manière très active afin de pouvoir mener à
bien les objectifs assignés. Dans la région de la mer du Nord, fut signé à Bonn le 9 juin
1969, un Accord relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution par les
hydrocarbures, problème auquel les États s'étaient trouvés confrontés à la suite de la
catastrophe du Torrey-Canyon en 1967. Mais la volonté de renforcer cette coopération
notamment en cas de situation critique a conduit ces pays à négocier un nouveau traité,
qui fut signé le 13 septembre 1983 également à Bonn (entré en vigueur le 1er septembre
1989). Le nouvel accord ne se limite plus à la pollution par les hydrocarbures mais vise
également les autres substances dangereuses. En réalité, la protection de la mer du Nord
apparaît de manière plus explicite entre 1982 et 1986, avec le troisième programme
d’
act
ionpou
rl’
env
iro
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menti
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it
uéd
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973p
arl
aCommuna
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éenn
e.I
la

213
Didier LE MORVAN, « Lapoli
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quec ommuna u t
airedepr otect
i o
ndel’
envir
onnementma ri
n» in Droit
del ’environnementma r
in,dé
vel
oppementsr éce nts,op. cit., p. 103.
214
Wolfgang GRAF VITZTHUM, « Dr oitdel ’envir
o nne me n tma r
ine
trégi
onali
sme», in La protection
rég i
ona ledel ’
envi
ronnementmari
n,L’ a ppr oc hee ur opé e nn e,s ousl
ad ir
ect
ion deWo lf
gang GRAF
VITZTHUM et Claude IMPERIALI, op. cit., p. 11.

89
donc fallu attendre une résolution du Conseil en date du 19 octobre 1987 relative au
quatrième programme (1987-1992) pour que la protection de la mer du Nord apparaisse
comme un domaine prioritaire215.

Quant à la mer Baltique, son caractère semi-fermé ainsi que son utilisation du point de
vue socio-économique, et les intérêts communs des Etats côtiers pour la protection de
l
’envi
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’on
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cenni
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rse
spol
lut
ionsduf
aitd
el’
Homme: les
pollutions urbaines, agricoles, industrielles (la production de pâte à papier), les
substances dangereuses, les rejets radioactifs, la pollution biologique216, ont conduit les
pa
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ns à a
dopt
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acc
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cti
on de c
ett
e me
r.
Particulièrement vulnérable, elle a en effet, été la première région au monde pour laquelle
une Convention traitant de toutes les formes de pollution, a été conclue. Quatre accords
internationaux ont pour objet la préservation de l'environnement dans la région de la mer
Baltique. Le dernier en date signé à Helsinki le 9 avril 1992, est appelé à remplacer lors
de son entrée en vigueur celui du 22 mars 1974. Les deux autres instruments avaient été
signés à Copenhague le 16 septembre 1971 et à Stockholm le 19 février 1974.

Les dispositifs juridiquesdet


out
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Afr
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age
mentde
sEt
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sàpr
endr
etout
esl
es
mesures appropriées afin de lutter (prévenir, réduire, maîtriser, ou encore éliminer) toutes
les formes de pollution qui affectent le milieu marin et les zones côtières. Dans leur
majorité, les dispositions mises en place allient les notions de prévention et de lutte.
e
Plusieurs accords organisent une intervention rapide de la part des riverains, comme c’st
le cas dans les situations critiques. Ces textes comportent tous un énoncé des actions à
mener. Leurs dispositions revêtent des degrés de contrainte différents, depuis la simple
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slor
squ’
il
sont
ratifié le traité.

215
Jean-Louis FILLON, « L’ Europ ee tlap r
o t
ect i
ond el’environneme ntma rit
ime», in Collection Espaces
et ressources maritimes n°11- 1997, Edition Pedone, p. 251.
216
FrançoisFERRARI ,Lapr otec ti
ondel ’envir
on neme n
te td esressource sna turellesda nslar égi
on de la
mer Baltique, Thèse de doctorat de droit soutenue le 9 mai 1995, Université de Paris-I Panthéon Sorbonne,
Presses Universitaires du Septentrion, pp. 10-17.

90
Dans leur énoncé, ces accords régionaux comportent toute une série de dispositions à
c
ara
ctè
rei
nci
tat
if
,d’
obl
iga
tio
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eso
bli
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es
aux Parties. Les dispositions à caractère incitatif sont énoncées sous la forme suivante :
«l
esEt
at
ss’
eng
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ntà… », « s
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for
cen
tde… », « peuvent entreprendre telle ou telle
action »
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concernant la protection du milieu ma
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des accords bilatéraux ou multilatéraux en vue de protéger la mer contre la pollution,
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De même, on retrouve dans ces textes régiona equel
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«obligations non
217
contraignantes »
.Ils
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apparaissent en réalité dénuées de toute contrainte. Tel est l
eca
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ils
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Parties de prendre « toutes les mesures pour prévenir, réduire, combattre et maîtriser la
pollution »
,lor
squ’
ell
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rine
tcô
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r,à
créer des aires marines protégées, etc. Enfin, les règles véritablement obligatoires
auxquelles les Etats parties à ces accords sont soumises sont notamment le devoir
d’
inf
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rsu
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exi
st
enc
ed’
unepol
lut
ion,l
ede
voi
rded
ési
gne
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gan
ismec
har
géd
e
contrôler et de lutter contre les pollutions, le devoir de donner des instructions précises
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uxc
api
ta
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ct
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océ
derà l
’i
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rsi
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ai
ness
ubs
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es,l
es
obligations relatives aux aires protégées218.

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antda
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esa
ccor
dsd
’Ab
idj
an
que dans les autres textes régionaux, existent celles élaborées pour la gestion du milieu
marin et des zones côtières.

217
Expression empruntée à Mme Josette BEER-GABEL, « Conventions régionales relatives à la lutte
contre la pollution des mers : Panorama des conventions régionales », Jurisclasseur Environnement, 12
juillet 1999, version CD ROM remise à jour de janvier 2004, Fasc. 632.
218
Ibid.

91
B- Les mesures de gestion et/ou de mise en valeur

Lag
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rcon
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embl
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dissocier gestion et mise en valeur. Littéralement, la gestine
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ger
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quec e219 . Cela revient à dire que gérer
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admi
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tre
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vel
opp
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niè
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voi
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aussi en tirer des profits. Autant la finalité de la mer a changé au cours de ces dernières
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col
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que
ment
rationnelle et durable des ressources du milieu marin et des zones côtières régionales. Ils
satisfont ainsi les aspirations du bien-être des populations et minimisent les effets
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qui sert de principe directeur aux actionsdemi
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des ressources marines. Elle apparaît comme une réaction à ce développement destructeur
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esf
ond
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nts
.C’
estune réaction positive qui préconise des solutions en vue de la
r
éal
is
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ond
’uni
déa
lder
emp
lac
eme
ntquie
s e«développement soutenable 220 » ou
tl
encore développement durable221.

Le
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Afr
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el’
Oue
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eso
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cie
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el’
imme
nse
valeur économique du milieu marin et des zones côtières de la région et du devoir qui
l
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tri
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ure
s.C’
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ara
iso
npourl
aque
ll
eil
sses
onte
nga
gésda
nsl
e préambule de la

219
Définition du Larousse Pratique.
220
J.-P. FOMETE, op. cit., pp. 90-91.
221
C'est une idée qui fait son chemin depuis trente ans, puisque l'idée d'un éco-développement est avancée
en 1972 à la Conférence de l'ONU à Stockholm, comme alternative au tout économique. En 1980, le terme
anglais "sustainable development" apparaît pour la première fois. Traduit littéralement par développement
soutenable, cette notion est encore essentiellement environnementale. C'est en 1987, que le rapport "Notre
avenir à tous" commandé par l'ONU à Madame Gro Harlem BRUNDTLAND, 1er ministre de Norvège,
fait définitivement connaître le concept de développement durable. Celui-ci est consacré en 1992 lors du
Sommet de la Terre à Rio de Janeiro qui lie définitivement les questions d'environnement et de
développement. Source :Co nseilgé nér
a ldel ’Es sonne ,Document « Qu’ estc equ el edév elop pement
durable ? », sur le site
http://www.essonne.fr/index.html?1=1&SPRIN=/inf/inf_prin.htm&SLEFT=/inf/inf_left.htm

92
Conv
ent
iond
’Ab
idj
an222 à adopter une approche globale et coordonnée dans la mise en
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asque le concept
environnemental ne faisait généralement pas partie des divers processus de

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sif
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’or
igi
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aux aspects économiques, il a été étendu aux questions sociales puis environnementales.

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xte
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stè
medepr
oduc
tionma
isf
air
e
partie intégrante et devenir une dimension même du développement223. Allant dans le
même sens, le Pr. PRIEUR, citant Mme Sylvie CAUDAL-SIZARET, estime que
l
’i
nté
gra
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ndel
’en
vir
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eme
ntda
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esl
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cis
ionse
tst
rat
égi
esp
ubl
ique
set
privées, est une exigence fondamentale pour garantir le développement durable224.

Ce souci de concilier environnement et développement avait auparavant été formulé dans


no
mbr
edet
ext
esi
nte
rna
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Act
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nal« La Stratégie Mondiale de la Conservation », adopté en
19
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int
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acons
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tio
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vel
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afin que les transformations apportées à la planète garantissent véritablement la survie et
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sen œuv
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ppr
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225
interdisciplinaire .Ré
pond
ant à c
esouc
id’
int
égr
ati
on,l
a pl
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rtd
est
ext
es
conventionnels relatifs aux mers régionales, font état de la mise en valeur du milieu
marin et des zones côtières. Les spécificités physiques et géographiques des régions
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nte
xted
emi
see
nva
leu
r,l
esexpressions
telles que planification intégrée du développement, conception intégrée de

222
Alinéas 1 à 4 du préambule de la Convention.
223
Maguelonne. DEJEANT-PONS,LaMé dite
rr a
néee nd roi ti
nte
rna
tio
naldel
’env
ironn
eme
nt,op. cit., p.
40.
224
Mi chelPRI EUR,Dr oitdel’env ironne
me nt,op. cit., p. 69.
225
Maguelonne. DEJEANT-PONS, La Méditerrané ee nd roi ti
nte
rna
tio
naldel
’env
ironn
eme
nt,op. cit., p.
37.

93
l
’envi
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ment
,amé
nag
eme
nti
nté
gré du t
err
it
oir
e,g
est
ion
intégrée des ressources naturelles, gestion écologiquement rationnelle des ressources
naturelles, utilisation rationnelle des ressources naturelles, planification écologique ou
environnementale, éco-développement, etc. sont les plus courantes.

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a
production de pétrole et de gaz naturel. De même, la pêche y a toujours constitué une
activité très importante. Cependant, on déplore la surexploitation des ressources
halieutiques de la région, notamment par des embarcations étrangères, parfois même par
des navires pirates. Afin donc de combler le déficit provoqué par cette surexploitation,
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ondeme
sur
es
de réglementation de la pêche. Elles consistent à limiter les prises par les pêcheurs, à
interdire la capture de certaines espèces en voie de disparition, ou encore à éliminer les
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ébiologique,
telles que les pesticides (procédé très souvent répandu dans certains milieux en Afrique
del
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ll
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s
ressources marines.

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ati
qued
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cul
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st une autre option préconisée en vue de gérer de
manière plus efficace les ressources du milieu marin et des zones côtières de la sous-
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ermeen lui-même désigne toutes les activités humaines
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es-ci soient élevées en eau douce, en
e
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est
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226
notamment par la diminution de l
amor
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ri
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st,e
llee
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nco
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une phase expérimentale et constitue néanmoins une perspective prometteuse. La mise à

226
Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 150.

94
jour des données de la pr
ati
qued
el’
aqua
cul
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e,c
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il
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Conv
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’Abi
dja
n,t
out
esl
esd
isp
ositions devraient donc être prises pour que cette
activité, censée gérer de manière plus efficace les ressources marines et côtières, ne se
transforme à son tour en moyen de surexploitation227.

Enfin, le tourisme balnéaire est une activité en lien avec les zones marines et littorales en
Af
ri
queded
’Oue
stdon
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sré
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ta
tspr
odui
tss
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oub
les
.Aut
anti
lcont
ri
bueàp
oll
uer
le milieu marin et les zones côtières, autant il génère des revenus. En effet, au large
c
ommepr
èsde
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enouv
ell
efor
med
’ac
tivité a vu le jour. Plages privées, hôtels,
restaurants, ont émergé, essentiellement dans les zones côtières de la plupart des pays de
la sous-région228.Pou
rta
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il
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ainsi que de son littoral nécessite une planification en vue de parvenir à une gestion
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pac
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mej
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diqu
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Abi
dja
naé
labor
éune
série de projets de développement de la région, au nombre desquels le projet sur la
gestion intégrée des bassins hydrologiques et des zones côtières de la Région de l´Afrique
de l´Ouest et du Centre 229 (WACAF/11). En effet, le Projet WACAF/11 a pour but
d´aider les pays de la région à développer des stratégies et des plans pour l´utilisation
durable des ressources côtières et pour le bien être continu des communautés côtières.
Les 2 premières phases de ce projet (1994-95 et 1995-97), dont l´agence d´exécution est
la FAO, ont été consacrées à la formation et au développement des capacités nationales
pour la planification et la gestion des zones côtières des pays de la région de l´Afrique de
ĺOue
ste
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e.Ma
lhe
ure
use
ment
,l’
exé
cut
iond
upr
oje
tre
nco
ntr
ebe
auc
oupde
difficultés au nombre desquelles les ressources financières limitées, le manque de
compétences en la matière, etc.

Il convient de signaler que toutes les mers régionales, la Méditerranée est celle qui fait

rit
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eme
ntl
’ob
jetd
’uneg
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ione
t/
oud
emi
see
nva
leu
ref
fec
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e.LaCon
vent
iond
e

227
Jean-Pelé FOMETE, op. cit., pp. 114-117.
228
LeTog o,l eBé nin,l eSé né gale tlaCô t
ed’ Ivoir
eo ntdév eloppéc esde rn ière
san
née
sd’
impor
tan
tes
infrastructures littorales et reçoivent de ce fait un nombre important de touristes.
229
Cf.Not edes ynthè ses url aConv entione tl ePr otoc
oled’ Abidjan,op. cit., p. 4.

95
Barcelone fait état de la valeur non seulement économique mais aussi sociale et culturelle
du milieu marin et des zones côtières, ainsi que de son importance pour la santé et
s
oul
ign
equ’
ile
stn
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mpa
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’Af
ri
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’Oue
st,c
ett
eré
gio
n
développe un tourisme balnéaire de très haut niveau et a, par la même occasion, mis en
place des outils de gestion intégrée des zones côtières.

La gestion intégrée des zones côtières (GIZC) est un processus continu, pro-actif et
évolutif pour la gestion des ressources et le développement durable des zones côtières.
L’
obj
ect
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mentc
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er.Lag
est
iond
es ressources et la
conservation qui sous-tendent la GIZC sont compatibles avec le développement
économique ; la GIZC permet une meilleure réalisation du développement économique
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omi
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sàc
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tte
rme
.Ena
nti
ci
pante
tenpr
éve
nantl
a
destruction irréversible de ressources, et en exécutant des projets pilotes dans les zones
côtières les plus gravement affectées, il cherche à intégrer la gestion avisée du patrimoine
naturel et culturel dans des activités de planification et de développement. A cet effet, il a
c
rééd
esPr
ogr
amme
sd’
Amé
nag
eme
ntCô
tie
r(PAC)quivi
sentà introduire la GIZC aux
niveaux national ou local et à renforcer les institutions et les capacités en vue de
réhabiliter les zones les plus gravement touchées ou simplement menacées. Les PAC
représentent ainsi la contribution propre du PAM au développement de la GIZC dans
cette région. Ils visent à développer des stratégies et des procédures de développement
du
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Une dizaine de projets ont été exécutés dans le cadre des PAC depuis 1989 et bien
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ion230.

230
Entre 1989 et 1998, deux cycles de PAC ont été bouclés avec des projets réalisés en Albanie, (Côte
albanaise), en Croatie, (Baie de Kastela), en Egypte, (Fuka-Matrouh), en Grèce, (Ile de Rhodes), en Syrie
(Côtes yrie nne),enTu nisi
e( Vill
edeSf ax)ete nTur quie( Bai
ed ’IZmi r).En2 002,una utrep roj
e taé t
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exécuté en Israël et celui de Malte était encore en cours. Pendant toute cette période le Programme a fait
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etd’ a daptati
on sa findemi euxr épon drea uxob jec
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op peme ntdur ablee tdel aGI ZC.Le
Troisièmec ycl
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trelami see nœu vredepr ojets-pilotes en Algérie, à Chypre, au

96
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intégré des zones côtières en est un autre. La planification est envisagée sous deux
angles : planification physique ou géographique, comparable aux techniques
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le droit de la mer) et planification d’
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ointdevue catalyseur des objectifs de politiques
maritimes231.Obj
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mais également de mise en valeur.

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en aide aux mers régionales dans leurs efforts consentis par les institutions mises en place
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évaluer la gestion inadéquate de nombreuses zones côtières européennes, imputable à des
problèmes tels que :i
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actions, participation et consultation insuffisantes des acteurs concernés. Pour ce faire, il
a été établi, des principes généraux tendant à une bonne GIZC. Adopter une approche très
large, prendre en compte les conditions qui prévalent dans chaque région concernée par
un projet, avoir recours à une planification participative pour arriver à forger un véritable
consensus, sont quelques uns des principes qui dirigent la GIZC en Europe232.
*
* *

Liban, au Maroc et en Slovénie. Cf. PNUE/PAM, Pour une bonne pratique de gestion des zones côtières en
Mé di
terranée,Prog r
a mmed’ Ac ti
onsPr i
orita i
res, Spl
it,Croat
ie,2002,p.2 0.
231
Ton IJLSTRA, « Vers une approche régionale planifiée et concertée des usages de la mer », in La
prot e
ctionrég i
onaledel ’
environn eme ntma r
in,Appr oc heeur
opé enne,op. cit., pp. 131-132.
232
Commi s
sione u ropéenne,Ve rsu nes tratégi
ee uropéenned ’amé nage me nti n tégr
éde sz one
scô t
ières
(AIZC), Principes généraux et options politiques, Luxembourg, 1999, pp. 5-12.

97
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et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières sont les principales motivations
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pertinence du cadre régional.

98
Chapitre 2 : Les ambitieux objectifs des législations nationales

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coordonnée est donc plus souvent privilégiée dans le cadre international. Cependant,
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dans leurs législations respectives, les dispositions internationales. Aussi, retrouve-t-on
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acôte ouest africaine les
mêmes objectifs concernant notamment la protection (Section 1) et la gestion (Section 2)
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n.

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Section 1 : Les objectifs de protectondel
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tcôt
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Contrairement au cadre juridique régional où les règles de protection présentent un


caractère général et sont applicables à toutes les Parties contractantes, celles mises en
place sur le plan national présentent un caractère plutôt spécifique. Une spécificité qui
apparaît tant dans les mesures de protection des écosystèmes marins et côtiers
(Paragraphe 1), que dans celles concernant la lutte contre les pollutions (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La spécificité de la protection des écosystèmes marins et côtiers

La protection des écosystèmes marins et côtiers, est un devoir pour tout Etat ouvert sur
une mer ou un océan. Sur le plan strictement écologique, la mer regorge de ressources
naturelles indispensables à la vie et à la survie des populations, surtout pour celles qui
vivent dans les zones côtières. Sur le plan économique, les Etats côtiers tirent un
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99
raison pour laquelle plusieurs infrastructures industrielles et commerciales (telles que les
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implantées. Le souci du maintien des avantages tirés de ces milieux naturels motive par
conséquent, leur protection.

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consécration diffèrent selon les Etats. En effet, dans certains pays, la protection du milieu
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deux milieux naturels a été consacrée.

A- La consécration de la protection juridique des écosystèmes marins

La consécration de la protection juridique des écosystèmes marins233 par les Etats côtiers
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y relatifs. Les textes por
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principales illustrations.

Les premières actions tendant à la protection et à la conservation des ressources


é
naturelles de la mer dans les pays de la sous-rgi
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été motivées par un souci écologique. Au contraire, ces Etats avaient mis en place un
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le Bénin sont défavorisés234.

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e cette nouvelle donne appelée « conscience écologique »,
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nternational de règles environnementales, la
protection des écosystèmes marins a vu le jour dans ces pays. Désormais, les objectifs

233
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marin.
234
YAGNINIM Waké, op. cit., p 67.

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place sont généralement similaires à celles prises dans le contexte international. La
protection et la conservation de la mer et de ses ressources est diversement organisée par
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Ainsi, au Togo par exemple, la loi 235 soumet à autorisation du Ministre chargé de
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milieu marin et par conséquent sur les ressources marines. Au nombre de ces activités on
236
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activités concernent les aménagements sur le littoral 237, ou alors dans le lit des cours
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industrielle avec des taux de capture très élevés. En effet, la pêche maritime est pratiquée
sur la bande côtière, le pays ne disposant pas de flottille lui permettant la capture en haute
mer. De plus, sa configuration géographique 238 ne lui permet pas de jouir des
circonstances naturelles favorables au développement de cette activité. Le pays est pauvre
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’Oue
st.
Avec la nouvelle réglementation du droit de la mer relative à la création de ZEE, le pays
fait face à un obstacle supplémentaire au développement industriel de la pêche.

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prisées telles que les thonidés, est rendu plus difficile, nécessitant ainsi une protection
adéquate et renforcée des ressources halieutiques239.

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éfé
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expresse à la nécessité de veiller à protéger les ressources biologiques de la mer sous
juridiction togolaise.

235
Loi nº88-14du3nov embre1988por tantco
dedel
’env
ironne
ment.
236
Article59duc odet
ogolai
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onnement
.
237
V. Infra.
238
Allusionf a
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sc ôt
es(50Km)etdesonpla
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nta
l(120 Km2)
239
YAGNINIM Waké, op. cit., p. 75.

101
Ailleurs, en Guinée240, au Bénin241, en Côted’
Ivo
ir242
e et au Sénégal243, les lois portant
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protection des écosystèmes marins. Elles interdisent tout déversement, immersion ou
incinération dans les eaux maritimes situées sous leurs juridictions respectives, de toute
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rin
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biologiques, de nuire aux activités maritimes, y compris la pêche244. La similitude des
dispositions concernant la protection des ressources biologiques de la mer est frappante,
parfois gênante. Par ce constat, il ne fait pas de doute que ces textes ont été produits par
un ou plusieurs rédacteurs identiques, qui ne tiennent pas réellement compte des
particularités de chaque pays, ce qui de toute évidence est déplorable.

La spécificité des problèmes de chaque pays exige que les textes législatifs adoptés soient
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selon les pays. Ainsi, des pays c
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555.000 tonnes de captures245)
,laCô
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vit
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de pêche sont assez importantes, gagneraient considérablement à protéger les intérêts
tirés des activités maritimes tout en assurant le maintien des espèces. Des pays comme le
Togo et le Bénin, qui sont moins nantis en termes de potentiels en matière de pêche
devraient surtout veiller à la protection et à la conservation de leurs ressources marines
da
nsl
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urer durablement la survie de leurs populations consommatrices de
pr
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estp
as
mauvaise en soi. Cependant, une clarification des objectifs poursuivis par ces législations
aurait été la bienvenue. Autrement dit, les textes devraient pour chaque pays spécifier les
modalités de protection et de conservation des espèces de faune et de flore marine,
ensuite consacrer séparément des dispositions à la lutte contre les différentes formes de
po
llut
ion
.Ce
tama
lga
mede
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spor
tantc
odedel
’en
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onne
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rai
tpr
ête

confusion.

240
Ordonn ancenº 045/PRG/ 87por tantc odedel ’envi
ronne
me nt
.
241
Loi nº98-030 du 12 février 1999 portant loi-cadr
esurl’
env ir
onneme nt.
242
Loi-Ca drenº96/766du3oc tobre1996por tantcodedel’
e nvir
onneme nt.
243
Loi nº2001-01du15j anv ier2001por t
antc odedel’env
ironneme nt
244
Articles33duc odeg ui
né endel ’
env ir
on neme nt
,82duc odei v
oiri
en ,L64d
uco
des
éné
gal
ais
,et3
9du
code béninois.
245
Données avancées par YAGNINIM Waké, citant la FAO, op. cit., p. 68.

102
Sic
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sa protection. Tel est le cas au Togo de textes très anciens relatifs à la pêche. En effet, la
loi nº64-14 du 11 juillet 1964 portant réglementation de la pêche au Togo interdit, dans
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s
explosives de quelque nature que ce soit, ou de drogues pouvant détruire enivrer ou
modifier le comportement normal des poissons, crustacés, coquillages ou animaux
aquatiques quelconques. Ces pratiques se sont développées au cours de ces dernières
a
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cun contrôle, ni de la régularité des
activités menées, ni du respect des interdictions formulées par les textes législatifs et
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dispositions ne suffit nullement pas à décourager les pêcheurs qui continuent
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pour la santé humaine. La loi est restée lettre morte à ce sujet. Cette loi a été remplacée
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tdela loi 98-012 du 11 juin 1998 portant
réglementation de la pêche qui intègre de nouveaux aspects en la matière246. Mais à ce
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rot
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des ressources biologiques marines au Togo.

Le Sénégal quant à lui, contrairement aux autres pays, a élaboré un code de la pêche qui
no
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cti
on
systématique des écosystèmes marins. En effet, la loi nº98-32 du 14 avril 1998247 dispose
que les ressources halieutiques des eaux sous juridiction sénégalaise constituent un
patrimoine national. Seul l'Etat peut autoriser l'exercice du droit de pêche dans les eaux

246
V. infra.
247
Ce texte remplace en fait la loi n° 87/27 du 18 août 1987 portant sur le Code de la pêche maritime. Cette
loiétaitu ndo cume ntju ri
diq u ed er éférence,do ntle sdécretsd ’applicationa vaientàl ’
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une certaine exemplarité dans la sousr égion,lespr emi èr
esp réoccupa tio nsenma t
iè red’amé nage mente td e
développement de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer des pays côtiers en
développement. Longtemps considéré comme un modèle dans la sous-région, son remplacement été motivé
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ion sintervenu sd ansles ec t
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pêche maritime durant ces dernières années.

103
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finit, toute politique
visant à protéger, à conserver ces ressources et à prévoir leur exploitation durable de
manière à préserver l'écosystème marin 248 . La protection des ressources biologiques
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e35du code de la pêche. Tout
comme au Togo, il interdit à toute personne physique ou morale exerçant cette activité,
de faire usage de matières explosives ou de substances ou appâts toxiques susceptibles
d'affaiblir, de paralyser, d'étourdir, d'exciter ou de tuer des poissons et autres organismes
vivants marins. Il interdit également la détention à bord de tout navire de pêche, sauf
autorisation spéciale du Ministre chargé de la pêche maritime, des matières et substances
sus mentionnées249.

Allant au-delà des dispositions de la loi togolaise, la loi sénégalaise interdit également en
tout temps et en tout lieu, la pêche, la détention et la commercialisation de toutes les
espèces de mammifères marins, la pêche, la capture, la détention et la commercialisation
de toutes les espèces de tortues marines, enfin, la chasse, la capture, la détention et la
commercialisation de toutes les espèces d'oiseaux marins. Il ne fait pas de doute que ces
dispositions qui ont un caractère exclusivement écologique, répondent aux exigences des
conventions internationales relatives à la protection des espèces, auxquelles le pays est
Partie.

La carence de textes législatifs et réglementaires en matière de protection spécifique des


écosystèmes marins dans les pays situés sur la côte ouest africaine en association ou non
avec le droit de la pêche est sérieusement déplorable250.

En France par contre, la législation en la matière est très développée. Le droit de la pêche
maritime est né au 19ème siècle avec le décret du 9 janvier 1852. Son article 1er apporte
comme définition de la pêche, « la capture des animaux et la récolte des végétaux marins,
en mer et dans les parties des fleuves, rivières, étangs et canaux où les eaux sont salées ».
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nt le décret du 10 mai 1862 portant

248
Article 3 du code sénégalais de la pêche.
249
Article 34 du code sénégalais de la pêche.
250
V. Infra, Chapitre 2 du Titre 2.

104
réglementation de la pêche maritime côtière251. Le texte de 1852 a également défini les
modalités de protection et de conservation des ressources marines biologiques sous
juridiction française. Il prévoit ainsi en son article 3 alinéa 5, des mesures telles que la
création de cantonnements de pêche destinés à permettre le repeuplement naturel ou à le
faciliter par l'implantation de structures artificielles, l'interdiction de pêche à l'aide
d'explosifs, armes à feu, substances toxiques pouvant altérer aussi bien les espèces
vivantes que leur milieu, de capturer des espèces qui n'ont pas atteint la taille ou le poids
minimum de captures, de pêcher avec des engins prohibés, dans des zones ou à des
périodes interdites. Un arrêté pris en 1963, a ensuite prévu des interdictions temporaires
ou permanentes de pêche, dans des zones déterminées ou pour certaines espèces 252 .
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sauf dérogation accordée par arrêté de l'autorité compétente lorsque la profondeur des
eaux le permet ou lorsqu'une telle mesure ne remet pas en cause les exigences de la
protection des ressources a été formulée quant à elle par les articles 4 et 5 du décret n°
90-94 du 25 janvier 1990.

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également évolué. Ainsi, la loi n° 85-542 du 22 mai 1985 (J.O. du 24 mai 1985, p. 5815)
intègre les dispositions prises dans le cadre de la politique commune des pêches, dans
l'ordre juridique national, réforme le régime des peines et autorise de nouveaux modes de
pêche professionnelle naguère prohibés, la loi n° 91-627 du 3 juillet 1991 (J.O. du 5
juillet 1991, p. 8761) détermine les mesures d'adaptation de la capacité de captures de la
flotte de pêche aux ressources halieutiques disponibles, la loi d'orientation n° 97-1051 du
18 novembre 1997 (J.O. du 19 novembre 1997, p. 16723) qui redéfinit la politique de la
pêche maritime253.

La législation française en la matière est à tous points de vue incomparable à celle des
pays de la sous-région ouest africaine. Pourtant les objectifs poursuivis dans ces pays sont
identiques à savoir la protection, l'exploitation durable et la valorisation du patrimoine

251
Gwenaëlle PROUTIERE-MAULION, « La pêche, exploitation des ressources marines » Jurisclasseur
Environnement, op. cit., Fascicule 475.
252
Arrêté du 4 juin 1963 réglementant la création de réserves ou de cantonnement pour la pêche maritime
côtière : JO du 13 juin 1963 ; BOMM n° 28, p. 230,
253
Gwenaëlle PROUTIERE-MAULION, op. cit.

105
collectif que constituent les ressources halieutiques auxquelles ils accèdent tant dans les
eaux sous juridiction nationale que dans les autres parties de la mer dans lesquelles ils
disposent de droits de pêche en vertu d'accords internationaux ou alors en haute mer.

La protection des écosystèmes côtiers, au même titre que les écosystèmes marins ont
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B- La consécration de la protection des écosystèmes côtiers

La dissociation de la protection des écosystèmes marins de celle des écosystèmes côtiers


pourrait être critiquable, mais elle est tout aussi justifiable et compréhensible. Critiquable
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protection de ces milieux. En effet, les zones côtières, de nos jours, sont incluses dans
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les lexiques de la langue française ainsi que des ouvrages scientifiques. Tantôt on y voit
« une ligne départageant la terre de la mer (bord, côte, rivage)» tantôt, plus largement,
« une zone sous l'influence exclusive de la mer (ou) un domaine plus vaste qui englobe
254
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tt
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li
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l) ». Les zones côtières
constituent dans tous les cas le point de liaison, la zone de contact ou zone intermédiaire
entre la terre et la mer.

Pourquoi procéder alors à une dissociation ? Le concept littoral/zones côtières - milieu


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rit
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ncré dans les pratiques des législations nationales
africaines. Pendant que les textes de certains pays font la distinction entre ces deux
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où le législateur prévoit que « les travaux, ouvrages et aménagements sur le littoral
maritime seront conçus de manière à ne pas entraîner de diminution sensible des
ressources naturelles de la mer sous juridiction togolaise255 ». De même, il soumet à
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’environnement toutes « les décisions concernant les
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254
Bernard BOUSQUET, « Définition et identification du littoral contemporain » op. cit., p.451.
255
Article 56 de la loi n°88-14 du 3 novembre 1988 portant codedel ’envi
ron neme nta uTog o.

106
256
courants marins et la configuration des littoraux (
…) ». On ne perçoit dans ces
dispositions aucune distinction entre le littoral et le milieu marin. Au Bénin, la loi
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établissement susceptible de constituer une source de nuisance de quelque nature que ce
soit, ne peut être réalisé sur le rivage de la mere
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ubl
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maritime sans autorisation des autorités compétentes257. Là encore, la loi englobe la zone
côtière et le milieu marin.

Pour avoir très tôt intégré le souci de protection du littoral, dans la codification de la
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en tête des préoccupations majeures développées dans les années quatre-vingt par les
pays côtiers africains, bien au contraire. Seulement, la confusion provoquée par la lecture
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les écosystèmes côtiers. Déduction faite du sens à donner à la disposition concernant la
modification de la configuration des littoraux, on pou
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général évident que les ouvrages maritimes perturbent le mécanisme hydro-sédimentaire
sous l'impulsion d'une puissante dérive littorale et exacerbent la vitesse d'érosion de la
plage258.
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substances susceptibles de « porter atteinte à la valeur esthétique et touristique de la

256
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257
Arti
cle43duc odebé ni noisdel ’env i
ronnement.
258
Adoté BLIVI, op. cit., p.1. on http://www.nesda.kabissa.org/Rapports/Erosion.pdf

107
lagune, de la mer et du littoral259 ». Le tourisme est certes une activité très développée et
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beauté des rivages de la mer. Cependant, il serait erroné de ne pas accorder autant
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balnéaire figure aussi parmi les principales causes de dégradation des écosystèmes côtiers.
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osons croire que la préoccupation formulée à ce même article concernant la mise en
danger de la santé des êtres vivants par le rejet de substances est compréhensible dans le
sens de la protection des écosystèmes côtiers. Les lois guinéenne 260 et sénégalaise 261
rejoignent la législation ivoirienne en parlant plutôt de dégradation des « valeurs
d’
agr
éme
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t(du) potentiel touristique de la mer et du littoral ».

En France, le littoral262 n
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milieux naturels littoraux est de 1%. Déjà en 1976, les grands espaces naturels littoraux
ne représentaient plus que 0,3 % de linéaire côtier en Bretagne et 1,9 % en méditerranée,
ce qui justifie les craintes du public263. Aussi, pour protéger ces milieux contre toutes les
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çais de l'environnement s'est doté d'un arsenal juridique
spécifique au littoral. La légendaire loi nº86-2 du 3 janvier 1986 relative à
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able ballet juridique dans les années soixante-dix et quatre-
vingt264. Cette loi qui constitue la « Charte du littoral », apporte une clarification sur la

259
Article 78 in fine duco deiv oir
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nvironne me nt.
260
Article 33 in fine duco deg uinée ndel’e
nvironne me nt.
261
Article L64 in fine du codes én égal
aisdel’environne me nt.
262
Es pac era r
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es ur5. 500Km dec ôtes
,selonLePr .PRI EUR,op. cit., p.
397.
263
Erwan LE CORNEC, Loi Littoral: Définitions, Applicabilité, Contrôle, JurisClaseur Environnement
nº2-1996, Fasc., 510-10.
264
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approuvée par le décret nº79-71 6du25a oût19 79q uipr évo i
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littoral directement riveraines de la meroudel ’
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isprenaite n
compte le littoral dans son ensemble puisque le texte de la Directive concerne à la fois le domaine public
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-cte.Lal oidu3j anvier19 86dè ss apub lications’estsubstituée à la Directive de
1979. Commel aDi rec
tive,elles’intér
essenons euleme n taudoma inepub li
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sa us
siàl azone

108
définition des communes littorales. Elle définit le littoral comme étant « une entité
géographique qui appelle une politique spécifique d'aménagement, de protection et de
mise en valeur265 ».

266
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’envi
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que la réalisation de cette politique d'intérêt général implique une coordination des
actions de l'État et des collectivités locales, ou de leurs groupements. Les objectifs
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particularités et les ressources du littoral, la protection des équilibres biologiques ou
écologiques, la lutte contre l'érosion, la préservation des sites et paysages et du
patrimoine, la préservation et le développement des activités économiques liées à la
proximité de l'eau, telles que la pêche, les cultures marines, les activités portuaires, la
construction et la réparation navales et les transports maritimes, enfin le maintien ou le
développement dans la zone littorale, des activités agricoles ou sylvicoles, de l'industrie,
de l'artisanat et du tourisme.

Le code français del


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u-delà de la simple présentation générale des
objectifs poursuivis en matière de protection et de gestion du littoral. Il va réglementer les
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naturels de coquillages vivants et exploitation s de cultures marines 267 ». De telles
mesures ont pour objet de prévenir les écosystèmes côtiers contre toutes formes
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Les pays de la côte ouest africaine devraient àl


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législatifs environnementaux, qui répondent aussi véritablement au souci de protection de

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côtière.Sonc hampd ’applicati
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ge.Cf .No rbe
r tCALDERARO,Dr oi
tduLi t
tora l
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Co ll
ectionl ’actual
ité juridique, Ed. Le Moniteur, Paris 1993, pp.18-19.
265
Article 1er de la loi-l i
tt
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é pa rl ’article L.32 1-1, paragraphe 1 du code français de
l’e nvi
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266
Lapa rti
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son aménagement.
267
Article L. 321-8,a l.1duc odedel ’envir
onne me nt.

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accordée aux écosystèmes marins et côtiers compte tenu de leurs valeurs écologique et
économique. Suivre les traces de la législation française en la matière serait une solution
mais il ne faudrait surtout pas négliger leurs particularités respectives.

La création des aires marines protégées est le dernier volet des objectifs de protection des
écosystèmes marins et côtiers.

C- La création de zones marines protégées

Pour un certain nombre de chercheurs, la dissociation des pêcheries et des aires marines
protégées est impossible. Les aires marines protégées devraient, disent-ils, veiller à une
exploitation raisonnée de la ressource halieutique pour garantir le maintien en bon état
des biocénoses marines et la conservation de la biodiversité marine. Cette position
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ueles aires marines protégées jouent un rôle économique de
production pérenne des ressources268. La démarche habituelle consiste à créer de petites
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réglementée par des organismes spécialisés, tels le Ministère des pêches, soit dans
certains cas, non réglementée. Dans le contexte marin, la création de grandes zones
protégées polyvalentes faisantl
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de la biosphère au milieu marin ou côtier est un exemple de cette approche269. Les aires
marines protégées en effet, contribuent directement à la vitalité des écosystèmes marins
et des ressources. Elles abritent les habitats critiques de la biodiversité marine en général.
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coordonner automatiquement la réglementation de différentes activités humaines. La
coordination de la gestion semble à tous points de vue plus importante encore en mer que
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268
Philippe LE NILIOT et Frédéric BACHET, op. cit., p. 13
269
Graeme KELLEHER et Richard KENCHINGTON, « Dynamique politique et sociale de la création
d’airesma rine
s protégées », in, Nature et Ressources,v
ol.26,nu
mér
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90,Ge
sti
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envi
ron neme nt
côtier, UNESCO, Parthenon publishing, p. 33.

110
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collectif est source de conflits réels ou potentiels entre leurs différents emplois et
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ressources de manière à ne pas les épuiser270.

Cet intérêt pour les aires marines protégées a au préalable été consacré sur le plan
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protégées et du milieu marin qui les entoure ont été adoptées lors du quatrième Congrès
mondial des terres inh
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objectif de la conservation et de la gestion était de « prévoir la protection, la restauration,
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les principes de la Stratégie Mondiale de la conservation271 »
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milieu marin, chaque gouvernement sur le plan national devait chercher à instaurer une
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définition du terme « aire marine protégée »
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’ag
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nef
fetde«toute région intertidale
ou subtidale, de même que les eaux la recouvrant, ainsi que la flore, la faune et les
caractéristiques historiques et culturelles associées, classée par la législation dans le but
272
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ncl
us ».

En Afrique de l'Ouest, les aires marines protégées constituent un domaine de vie et de


travail de communautés humaines qui y résident de façon permanente ou temporaire.

270
Ibid.
271
Ré soluti
on17. 38del a1 7èmes e
ssi
ondel
’As semb léegén
éra
ledel
’UI
CN,i nti t
ul éePro
tec
tiondumi
li
eu
côtier et marin, cité par Graeme KELLEHER et Richard KENCHINGTON, ibid., p. 34.
272
V.Ré sol
utiondel ’UICN,ibid.

111
Elles contribuent à la gestion rationnelle de ressources marines naturelles et leur
exploitation non durable, peut conduire à une dégradation irréversible. Une partie
significative des populations de la faune sauvage est incluse dans ces zones bénéficiant
d'un statut de protection particulier (colonie de 100 phoques moines, soit la plus grande
colonie connue au monde de cette espèce rarissime, plusieurs espèces de cétacés incluant
dauphins, orques et baleines, des lamantins et des hippopotames dits marins, cinq espèces
menacées de tortues marines, les plus grandes concentrations mondiales d'oiseaux d'eau
avec plus de quatre millions d'individus273).

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protégées. Cependant, à l
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on de zones protégées sur le domaine public maritime, étaient avant tout conçus
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la loi du 22 juillet 1960 sur les parcs nationaux et celle du 10 juillet 1976 sur la protection
de la nature, dont une partie importante a été consacrée aux réserves naturelles274. Ce vide
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setréglementaires créant et/ou
régissant de nouvelles aires marines protégées. Dans ce pays, les réserves sous-marines
représentent des sortes de garde-fous qui assurent le maintien ou la restauration de la
qualité du milieu marin dans certaines zones particulièrement sensibles ou remarquables.
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des espaces naturels marins et de leurs ressources biologiques. Ces réserves constituent
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273
Daouda MANE et Abdoulaye THIAM, op. cit., pp. 2-3, on
http://www.iucn.org/news/june03/190603lesoleil.pdf
274
Une proposition de loi de 1982 sur les réserves et les parcs marins fondée sur des travaux de la Société
fra nçai
sepourl ed ro i
tdel ’envir
onne me n tn’ avaitjusq u’en1 991a b outiàa ucunr ésultatc oncret
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tdel ’environneme nt,dé cembr e1 991,p. 14.

112
peuplement et un témoin très précieux face aux autres secteurs du littoral si souvent
perturbés par les activités humaines275.

Il existe en France différents types de zones marines protégées. Elles vont des
établissements de pêche276 aux réserves intégrales277, en passant par les cantonnements de
pêche278, les réserves naturelles279 et les parcs nationaux280. En ce qui concerne les cas
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protégées, des zones interdites à la chasse sous-marine (ports, estuaires, aires de
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interdictions draconiennes au droit de certaines installations militaires ou de zones de tir
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littoral terrestre seulement (zones protégées situées en bordure du littoral mais dont la
partie marine ne bénéficie pas de mesures de protection du milieu terrestre), etc. Enfin, le
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relevé281.

275
Cons eildel ’Euro pe,Le sz on esma rine sp rotégé es,L’ exe mpl ef rança i
s: bilan et perspectives, Collection
Sauvegarde de la nature, nº31, Strasbourg, 1985, p. 13.
276
Ilss on tc réésàpa rti
rd ’autori
sation so udec onc essi
on sd’ occupa ti
onsdud oma inepub l i
cma rit
ime
(Décrets du 9 janvier 1852 et du 21 décembre 1915) dont la durée est limitée dans le temps: 25 ans pour les
établissements fixes et 5 ans pour les établissements mobiles. Ibid., p. 15
277
D’ éten duer elat
ive me ntf aible,lesr ése rvesi nt
é gra l
ess o nts ouv ents it
ué e sa ucœurd ’au tr
esr éser
vese t
notamment dans des parcs nationaux. Ibid., p.18.
278
Les cantonnements de pêche ont pour objectif principal, la préservation des espèces comestibles et
pe uv enté ga l
eme ntf airel ’ob j
etd’ expé rien cesd er epeup leme ntd on tl ’effetbé né fi
q uepe utd ébor
derl e
cadre géographique du cantonnement lui-même. Leur création repo ses url ’arr
êtémi n istéri
e ldu4j uin
1963. Ibid.
279
Les réserves naturelles reposent quant à elles sur un ensemble de lois dont certaines sont relativement
anciennes, mais elles sont réellement définies par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la
na ture.Le urmi see nœuv reaé térenduee ffectivepa rl edé c retd u25n ove mbr e1977.En1985,s urles34
réserves que comptait la France, on dénombrait seulement 3 qui étaient marines. Ibid., p. 15. En 2005, on
en compte en France une quinzaine de réserves naturelles érigées en aires marines protégées. V. Le Réseau
de sAMPe nFr ance( Ré sea ud’ échanget echnique ),s urhttp://www.airesmarines.org/reseau/membres.asp .
280
Ce sont des portions de territoire dans lesquelles des mesures de protection appropriées sont appliquées
lorsque la conservation des sites et des richesses biologiques terrestres et aquatiques présentent une
imp ortanc epa r
ticulièreou e ncorel o rsqu’ i
lc onv i
e ntdes ous tr
aire ces éléments à toute intervention
artificielle susceptibles de les dégrader. Ils sont définis par la loi du 22 juillet 1960. Ibid. p. 17.
281
LeCon ser
v ato
ireapo urv oc ati
one ssen ti
elled’ ac heterde se spac esna ture lsenbor dur edul it
tora
ld ans
des sites s o uventre ma rqua blese tme na cé sdef açonàc eq ues ’ye x er
c entuneme i
lleu r
epr ote c
ti
one tu ne
meilleure gestion au bénéfice prioritaire du public. Ibid., p. 21.

113
La France à elle seule compte actuellement 23 aires marines protégées. Un décret nº2004-
33d
u08j
anvi
er200
4po
rta
ntc
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ond’
unez
onede protection écologique au large des
côtes du Territoire de la République en Méditerranée282 vient renforcer ce dispositif. Ce
texte fixe les limites de cette zone marine protégée. Elle comprend deux parties que
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sépare la mer territoriale et la Corse. Une tel
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méditerranéen.

Une récente loi adoptée en avril 2006 dans ce pays, porte enfin sur les parcs naturels
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marins, les parcs nai
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du 14 avril 2006283 qui crée des instruments spécifiques pour les espaces marins. Il est
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t-à-dire celles qui sont à la
fois marines et terrestres et les aires protégées strictement marines. Désormais, sous le
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parcs nationaux, des réserves naturelles, des sites Natura 2000, des arrêtés de protection
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pac
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lacustres ainsi que les futurs parcs naturels marins284. Une telle distinction se justifie par
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principe devrait échapper aux considérations juridiques classiques qui font référence à
des compétences fondées sur un territoire terrestre285.

La lutte con
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Afr
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st.

282
JO du 10 janvier, 2004, p. 845; article 1er du décret.
283
J.O n° 90 du 15 avril 2006 p. 5682, texte n° 1, cf. article 18 de la loi. Ce texte porte également création
d’uneAg enc ede sa i
resma rin espr otég ées,é tablisse
me ntpubli
cna tiona l.
284
Cf. Article L. 334-1-II
Iduc o dedel ’e nvironne me nt .V.Je a
n-Marc FEVRIER, « La loi du 14 avril 2006
relative aux parcs nationaux, naturels marins et naturels régionaux », in La Semaine Juridique,
Administrations et collectivités territoriales, nº20 du 15 mai 2006, p. 611.
285
Ibid.

114
Paragraphe 2 : La spécificité de la lutte contre les pollutions marines en droit
national

L’
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plus approprié. En effet, en matière de lutte contre la pollution, les actions coordonnées
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éparses ne sont généralement pas recommandées surtout en cas de pollution marine
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gis
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réglementaire tendant à la lutte spécifique contre les pollutions marines.

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contre les pollutions marines. Certains pays se sont plus ou moins longuement attardés
sur la notion de pollution marine (A) avant de se consacrer aux moyens dont ils disposent
pour lutter contre la pollution marine (B).

A- Les tentatives de définition de la notion de pollution marine dans les différentes


législations nationales

La notion de pollution marine est différemment définie et interprétée selon les pays. De
manière générale, la pollution marine se conçoit comme une nuisance causant une
perturbation du milieu marin, des zones côtières et de leurs écosystèmes. Dans certains
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Les lois portant code de l


’env
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yso
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emé
rit
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élaboré un début de clarification. Elles ont en effet su fractionner le concept de pollution
marine, par une définition du polluant, du pollueur et de la pollution. En effet, dans les
législations sénégalaise, ivoirienne, béninoise et guinéenne, le polluant est « tout élément

115
ou rejet solide, liquide ou gazeux, tout déchet, odeur, chaleur, son, vibration,
rayonnement ou combinaison de ceux-ci susceptibles de provoquer une pollution286 ». Le
pollueur est alors « toute personne physique ou morale émettant un polluant qui entraîne
un déséquilibre dans le milieu naturel287 » ou qui par son acte ou son activité, provoque
une pollution, selon le texte du Bénin288 . Enfin, la pollution en droit sénégalais, guinéen,
i
voi
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tbé
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eme
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a«contamination ou modification directe ou
i
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situation préjudiciable à la santé, à la sécurité, au bien-êredel
’ho
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auxe
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tauxbi
ensc
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ect
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seti
ndi
vi
due
ls ».

La curieuse formulation identique des dispositions de ces différents codes, tel que
précédemment soulignée, une fois encore saute aux yeux du lecteur. Cependant, cette
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imi
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it
épe
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smar
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s,yc
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et les autres utilisations normales de la mer ». Cette définition rejoint celle du code
g
uin
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t.Ce
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cti
vit
ésma
rit
ime
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elap
oll
uti
one
st susceptible de

286
V.Ar ticl
eL2,p aragraphe2 3duc odes énégal
aisdel ’e
nv ir
onne me nt; article 2, paragraphe 9 du code
béninois ;a rtic
le3,pa ragrap he2duc odeg ui
néendel ’
e nvi
ronne me nt.
287
Article L2, paragraphe 24 de la loi environnementale du Sénégal
288
Article 2, paragraphe 10.
289
Article 2, paragraphe 10 de la loi béninoise, article L2, paragraphe 25 du code sénégalais, article 3,
paragraphe 1 du code guinéen, enfin article 1er, paragraphe 6 de la loi ivoirienne portant code de
l’e nv
ironne me nt.

116
provoquer « l
’al
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ont
rai
reme
nta
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xteinternational,
ils omettent de mentionner les zones côtières, ce qui est paradoxal. Autant les législations
nationales de ces pays insistent dans les mesures de protection du littoral, autant elles

gli
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eme
nti
onda
nsl
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fin
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u’e
ll
esf
ont de la pollution marine. Un tel
choix est difficilement justifiable.

Ces dispositions présentent un intérêt multiple, mais elles sont également critiquables.
Toutd
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oduc
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milieu marin pourrait avoir des effets nuisibles pour la faune et la flore marines (des
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ressources.

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oll
uti
onma
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natures. On a en effet pu se rendre compte que certaines formes de pollution ne sont pas
(
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esoi
tdi
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teme
nt)l
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’homme. Tel est le cas de la
pollution biologique provoquée par des polluants microbiens. Les microbes (bactéries,
vi
ruspa
thog
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seta
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llu
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nvi
si
ble
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,na
tur
ell
eme
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présents dans les océans jouent un rôle double. Autant ils sont indispensables, autant ils
sont nuisibles. En effet, ils assurent la transformation de la matière organique ou végétale,
s
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it
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gani
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sma
rins
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vor
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entl
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xat
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alg
ues
ou de larves sur certains substrats, et permettent la dégradation de multiples polluants.
Mais au même moment, ils peuvent également être pathogènes pour les invertébrés, les

290
Ar
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cle32duc
odeg
uiné
endel
’env
ironn
eme
nt.

117
291
po
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tmê
mel
’Homme . Lorsque ces bactéries et virus proviennent de déjections
humaines ou animales (déversementse
nme
rd’
eau
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que
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el’
Hommema
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peut aussi être naturelle. La reconnaissance de cette éventualité reviendrait à remettre en
question la définition donnée non seulement par le texte de la Guinée mais aussi par tous
l
est
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e dans le milieu marin. Derrière le terme
« introduction »onyve
rrat
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oduc
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ond
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cteo
uin
dir
ect
edes
ubs
tances, ainsi que les effets néfastes entraînés par
les modifications ou transformations biologiques qui se produisent dans le milieu marin
et qui atteignent les zones côtières.

Allant au-de
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odedel
’env
iro
nne
mentl
utt
ant contre
la pollution, le gouvernement guinéen a adopté un décret no 201/PRG/SGG/89 portant
préservation du milieu marin contre toutes formes de pollution. Ce texte organise la lutte
contre toutes les formes de rejets et de déversements que ce soit par les navires ou par les
établissements humains situés à terre. Il organise également la lutte contre les rejets dus à
l'exploitation du plateau continental ou du sol et sous-sol de la zone économique exclusive
me
ainsi que la pollution causée par les épaves mariti s
.Led
écr
etg
uin
éens
’at
ta
quee
n
substance à toutes les causes de pollution marine auxquelles il apporte toute une série de
définition292.
C’e
sta
ins
iqu
’ile
nte
ndp
arr
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t«tout déversement de substances ou d'énergie
polluantes provenant d'un navire, d'un aéronef ou d'une installation à terre, quelle qu'en
soit la cause et comprenant notamment tout écoulement, épanchement, évacuation, fuite,
déchargement par pompage, émanation ou vidange »
.L’
imme
rsi
onye
std
éfi
niec
omme
étant « tout déversement délibéré de substances ou d'énergie polluantes ou autres matières
chargées à terre, à partir de navires ou d'aéronefs et tout sabordage en mer de navires ou
aéronefs »
.Qu
antàl
’i
nci
nér
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ond
epr
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itse
nme
r,e
ll
ees
t«toute combustion délibérée

291
Jean-Claude LACAZE, La pollution des mers, Ed. DOMINOS Flammarion, Paris, 1996, p. 43.
292
Toutesc esdéfi
nit
ionsf
igurentda nslesd is
pos iti
onsg é
nér
ale
sdudé cr
et,not amme ntàl ’article1er.

118
en milieu marin de déchets, substances, produits ou matériaux embarqués en vue de leur
incinération à partir d'un navire ou d'un aéronef »
.Cet
ext
epr
ends
urt
outs
oind
’ap
por
ter
une définition au terme hydrocarbure, qui est la principale cause de pollution sur laquelle
reviennent très souvent la majorité des textes juridiques environnementaux ouest africains.
Ainsi, aux termes du décret guinéen, les hydrocarbures désignent « le gaz naturel ou pétrole
sous toutes ses formes, notamment le pétrole brut et raffiné, fuel-oil, l'huile de graissage, les
boues et les résidus d'hydrocarbures, qu'ils soient transportés à bord d'un navire en tant que
cargaison ou dans les soutes de ce navire ».

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Ivoi
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gis
lat
eurned
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aucune définition de la pollution marine, mais se contente de mettre en place à la
disposition des acteurs, les moyens de lutte contre les différentes formes de pollution.

B- Les moyens juridiques de lutte contre les différentes formes de pollution marine

Les moyens juridiques dont disposent les pays de la côte ouest africaine pour lutter contre
la pollution marine sous leurs juridictions nationales respectives en vérité ne sont pas
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gis
lat
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interdictions de déversements et de rejets de certains produits et substances polluantes en
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cti
vit
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cept
ibl
es
de polluer le milieu marin et les zones côtières.

Les interdictions concernent principalement les déversements, écoulements, rejets, dépôts


di
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tsoui
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onts
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acc
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llut
ionde
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Sénégal, le législateur interdit les déversements, les immersions et incinérations dans les
eaux marines sous leur juridiction nationale, ainsi que toutes substances susceptibles de
polluer le milieu marin293. La même mesure prévaut pour le Bénin294, la Guinée295 et la
Côt
ed’
Ivoi
re296 ,l
eTog
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esconcernant
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euma
rinda
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oded
el’
envi
ronn
eme
nt.

293
ArticleL64duc odeSé négalai
sd el ’envir
onnement
294
Article 39 précité du code béninois.
295
Article 33 du code gui néendel ’env i
ronnement
.
296
Article82duc odei v oir
iend el’env ironnement
.

119
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auxma
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sso
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nte
rdi
ts
,es
tfi
xéepar des
textes réglementaires (des arrêtés au Sénégal, des décrets en Guinée 297 ). Ce sont ces

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esquidé
ter
mine
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esc
ond
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eme
nta
tio
noud’
int
erdi
ct
iondec
es
activités polluantes 298 . La violation de ces interdictions est généralement passible de
sanctions pénales qui varient selon les pays. En fonction de la gravité des infractions, les
sanctions prévues par les lois environnementales vont de la simple amende à des peines
299
d’
empr
iso
nne
ment .Onr
ema
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raqu
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este
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elégislateur revient
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act
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usc
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esdep
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uerl
’en
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onne
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marin. Ainsi, en plus des activités sus mentionnées qui sont réglementées par arrêtés
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,lal
oii
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ennedi
spos
equel
’i
mpor
tat
ionn
ona
utorisée de déchets sur le
territoire national, ainsi que leur immersion ou leur élimination dans les eaux maritimes
sous juridiction ivoirienne sont strictement interdites 300 . De même, est interdite à
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’i
nté
rie
urde
spé
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tre
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rot
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ioné
tab
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ctivité susceptible de nuire à la
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ell
esa
cti
vit
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uve
nté
gal
eme
ntf
air
el’
obj
etd’
une
réglementation par les autorités compétentes 301 . Au Sénégal, des zones de protection
spéciale sont constituées par arrêté émanant conjointement de plusieurs ministres à savoir
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eluidel
’env
iro
nne
ment
,del
asa
ntép
ubl
ique
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’hy
dra
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que
,del
aMa
rinema
rcha
nde
et de la pêche. Ces derniers se basent sur les niveaux de pollution observés et tiennent
c
ompt
ede
sci
rcons
tan
cess
usc
ept
ibl
esd
’en aggraver les conséquences déjà néfastes302.

En république de Guinée, le décret relatif à la lutte contre la pollution marine préconise


des mesures similaires mais qui sont plus détaillées que celles prescrites par les lois
po
rta
ntc
odedel
’env
iro
nne
ment
. Ainsi, en ce qui concerne les rejets provenant de
na
vir
es,l
ete
xtepr
évoi
tl’
immobi
li
sat
iondans les ports guinéens de tout navire dont l'état
matériel risque d'entraîner une pollution ou un accident de mer dans les zones maritimes

297
Il convient à cet effet de rappeler les mesures mises en place par le décret anti-pollution de la Guinée.
Cet e xt
ec ont i
en te na nnex e,d’unep art,lal
ist
ede ssubstancesdon tler e j
ete stinterd i
t,d’a utr
ep a r
tc e
llede
substances dont le rejet est soumis à autorisation.
298
V.Ar ti
c leL62d uc odes énég alaisdel ’e
nvironne men t
.
299
V. Infra.
300
Ar tic
le83duc odei voiriend el ’environneme nt.
301
e
Article 13, al. 2 du code ivoirien de l’nvironne ment.
302
Ar tic
leL59duc odes éné gal
a isdel ’envir
onne me nt
.

120
sous juridiction guinéennes303, de même que le refus de l'accès à la mer territoriale, aux eaux
intérieures et aux ports guinéens de tout navire étranger dont l'état matériel risquerait
d'entraîner une pollution grave ou un accident de mer dans ces dites zones maritimes304. Il
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prévité
gal
eme
ntq
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nca
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erg
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nen
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esc
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iné
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tle
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intérêts connexes provoqué par une pollution ou une menace de pollution des eaux
maritimes à la suite d'une accident de mer ou des actions afférentes à un tel accident, que les
autorités compétentes, à savoir la Direction de la Marine Marchande, après avis de la
Direction de l'Environnement, prennent en haute mer toutes les mesures nécessaires et
adéquates pour atténuer et éliminer ces dangers305. Autant de mesures concrètes qui si elles
s
onte
ffe
cti
veme
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sese
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onts
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ibl
eme
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aré
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ti
ond
elap
oll
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dans eaux sous juridiction de ce pays.

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usc
ept
ibl
esdepo
llu
er,l
a
loi prévoit également dans ces pays, leur autorisation sous réserve. Ces autorisations
ressemblent en réalité à des dérogations faites par la loi à la réalisation de telles activités,
s
ansdou
tec
ompt
ete
nude
sav
ant
age
sd’
ord
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con
omi
quequ’
ell
espe
uve
ntg
éné
rero
u
qu
’elles génèrent effectivement. Aussi, observe-t-on que dans la quasi-totalité de ces pays,
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ct
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li
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marin. Au Bénin, par exemple, les interdictions de déversement, immersion, introduction
directe ou indirecte, incinération en mer de nature à polluer, ne concernent pas les
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sdel
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apol
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marine par les hydrocarbures menées par les autorités compétentes béninoises306 ». De

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-dessus prescrites,
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s«déversements
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ors
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cur
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éd’
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reoud
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soccupants est
gravement menacée307 ». Le décret relatif à la lutte contre la pollution marine prévoit
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exc
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’i
nte
rdi
cti
on de r
eje
td’
hydr
oca
rbur
es,a
ssor
ti
esd
e

303
Article 10 du décret guinéen.
304
Article 11 du décret.
305
Cette démarche intervient conformément aux dispositions de la Convention de Bruxelles du 29 Novembre
1969 sur l'intervention en haute mer en cas d'accident entraînant ou pouvant entraîner une pollution par les
hydrocarbures. V. article 12 du décret guinéen.
306
Article 40 de la loi environnementale béninoise.
307
Article34del ’ordo nna nceguinée nne.

121
conditions particulières pour ce qui concerne chaque type de bateau308. C’
esta
ins
iqu
’il
di
spo
sequ’
estdé
rog
édel
’i
nte
rdi
ct
ion,l
epétrolier qui ne se trouve pas dans un périmètre
spécial où tout acte de pollution est interdit, celui qui est à plus de 50 milles marins de la
côte guinéenne la plus proche, celui dont le rejet d'hydrocarbures ne dépasse pas les 60 litres
par mille marin et celui qui utilise un dispositif de surveillance continue et de contrôle des
r
eje
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'hy
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bur
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edec
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ern
esd
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can
tat
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onf
ormé
men
tau
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recommandations de l'Organisation Maritime Internationale. Ensuite, pour ce qui concerne
l
esa
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lss
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e12mi
ll
esma
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sdel
acô
teg
uin
éen
nel
apl
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proche et lorsque tout comme pour les pétroliers, ils utilisent un dispositif de surveillance
c
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car
bur
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emê
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nsy
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efi
lt
rat
iono
u
une autre installation conforme aux recommandations de l'OMI309.

Il est à vrai dire,d


iff
ici
ledec
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lco
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edo
nne
rauc
ont
enudec
es
dispositions et surtout de les interpréter. En principe toute pollution est nuisible pour
l
’envi
ron
neme
ntma
rine
tpa
rcons
éque
ntpourl
’Homme
,cons
omma
teure
tus
age
rde
s
produits de la mer. A moins que les substances déversées en question ne présentent aucun
r
is
quedepo
llu
tion
,l’
on nevo
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scomme
ntl
adé
cis
ion d
epe
rme
ttr
edet
el
le
s
dérogations ne puisse pas être dommageable au milieu marin, aux zones côtières et à
leurs riverains. Les conditions posées par le décret guinéen, notamment celles relatives à
la surveillance des rejets et des dispositifs de contrôle semblent apporter un début de
satisfaction dans la mesure où elles pourraient véritablement permettre de limiter la
pollution.

Quant aux activités qui sont expressément autorisées, elles concernent les opérations de

ver
seme
nt,d’
imme
rsi
on,oud
’in
cin
éra
ti
ondes
ubs
tanc
eso
uma
tér
iauxno
nvi
séspa
rla
loi et les règlements. Ces autorisations sont délivrées en Guinée par les services de
l
’envi
ron
neme
ntquip
réc
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eli
eue
tle
smod
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tést
echni
que
sdel
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rat
ion310. Au

nég
al,c
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nis
tr
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édel
’en
vir
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abi
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téàa
uto
ris
erc
es

308
nc
Le texte fait en effet une disti t
ione
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espé
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saut
resna
vir
esd
’unej
aug
ebr
utes
upé
rie
ure
ou égale à 400 tonneaux.
309
Article 14 du décret guinéen.
310
Article35,duc odeg uinéendel ’
envi
ronne
ment
.

122
op
éra
tio
nsda
nsde
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dit
ionst
el
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nteau milieu marin et à
ses utilisations. La condition dont est assortie cette autorisation ne peut que réjouir le

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dans ce cas assuré. De plus, à la demande du Ministre chargé del
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opérations311. Cette mesure de prévention est nécessaire car elle empêche la réalisation de
la pollution marine312. La loi ivoirienne quant à elle prévoit des dispositions pénales à la
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exclusivement compétent pour, soit donner des avis, soit délivrer des autorisations
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acts négatifs sur le milieu marin et
les zones côtières313. La loi dans ce pays punit à cet effet, des rejets de substances qui
sont effectués sans cette autorisation expresse du ministre314.

Par ailleurs, les lois environnementales de ces pays organisent, conformément aux
engagements pris par leurs gouvernements sur le plan régional, une lutte contre les
diverses formes classiques de pollution marine. Cependant, de toutes les formes de
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accidents de navires susceptibles de provoquer une importante pollution marine avec les
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tlec
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vecl
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cre
tgui
née
ndel
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eco
ntr
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la pollution.

En effet, en dehors des dérogations prévues, la loi dispose que les autorités compétentes
mettent en demeure tout capitaine ou propriétaire de navire, aéronef, engin ou plate-
forme transportant ou ayant à son bord des hydrocarbures ou autres substances nocives

311
ArticleL65del al oiporta ntc odedel’
envi
ronneme
ntauSénégal
.
312
V. infra.
313
Articles5 4e t5 9pr éci
tésduc odetog
olai
sdel’e
nvi
ronne
me nt
.
314
Article 95, paragraphe 2, ibid.

123
dangereuses qui peuvent créer un « danger grave et imminent au milieu marin » sous
juridiction nationale, de prendre « toutes les mesures nécessaires pour mettre fin au
danger315»
.Demê
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compétentes, tout événement qui survient en mer et qui pourrait être de nature à
constituer une menace pour le milieu marin ou la santé publique316, ou encore les intérêts
connexes, comme le dispose les lois guinéenne317 et sénégalaise318. Toutes ces mesures
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hydrocarbures et autres substances dérivées.

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environnementales. Tel est le cas de la pollution par immersion de déchets et la pollution
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conséquent ont un caractère nuisible319. En Guinée le décret anti-pollution soumet aux
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3et3
5duc
oded
el’
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nne
men
t,la réalisation de toute
exploitation ou installation basée sur le territoire terrestre et qui rejette des substances
susceptibles de polluer le milieu marin 320 . Il prévoit également que lorsque les rejets
domestiques sont effectués en dehors d'une activité commerciale ou industrielle lucrative, ils
ne sont pas soumis à autorisation ; mais s'ils constituent une menace pour la qualité des eaux
de mer et sont susceptibles de porter atteinte aux objectifs visés à l'article 24, ils seront
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l'Environnement321.

De manière générale, telles sont les principaux moyens dont disposent les pays notre
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France, même si les mesures mise en place sont difficilement comparables à celles déjà
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315
Articles41d uc odebé n i
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odes
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’env
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t36d
u
codeg uiné endel ’environne ment.
316
Article 42, du code béninois.
317
Article 37 du code guinéen.
318
Article L67 du code sénégalais
319
Article79duc odei v oiriend el
’env
ironne
ment
.
320
Article 24 du décret.
321
Article 28 du décret ; ibid.

124
Contrairement aux pays de la côte ouest africaine, le législateur français a élaboré toute
une série de dispositions spéciales concernant les eaux marines et les voies ouvertes à la
navigation maritime322. Les mesures de lutte contre la pollution marine en France sont
relatives à la prévention, la réparation et la répression de rejets de polluants par les
navires ; elles concernent également la lutte contre toutes les autres formes classiques de
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du fond de la mer et de son sous-s ,l
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salées. Les interdictions et autorisations sont les moyens utilisés dans la législation
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mécanisme juridique permettant la poursuite devant les tribunaux et la condamnation de
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Plusieurs lois intégrant les dispositions de conventions internationales auxquelles la
France est Partie contractante permettent également de lutter efficacement contre les
pollutions marines323.

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différentes formes de pollution maine
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à la lutte contre la pollution par les hydrocarbures. Cette situation est imputable à
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cas de situation critique, ce qui à tous points de vue est insuffisant324. Il ne serait pas de
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sont tous confrontés à diverses formes de pollution marine et devraient par conséquent
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Cha pitre8del ’ordonna nc erelat
iveàl apa rti
el ég i
slati v
educ
odedel
’env
iro
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ment
.
323
V. Infra.
324
V. Infra, les insuffisances du cadre juridique (Titre 2).

125
importance similaire aux autres formes de pollution contre lesquelles une lutte juridique
semblable doit être également organisée.

Ces pays sont par ailleurs conscients de la valeur multiple du milieu marin et des zones
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laquelle, en plus de la protection de ces milieux, ils développent un second objectif, qui
est de gérer et de développer ces milieux de manière à pouvoir en tirer des bénéfices.

Section 2 : Les objectifs de gestion et de mise en valeur

Expl
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ironnement marin et côtier de manière à en
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principal but que cherchent à atteindre les pays de cette planète, ouverts sur une mer ou
un océan. La tendance actuelle est au développement des activités maritimes, portuaires,
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de la côte ouest africaine se sont également lancés dans cette dynamique de
développement des ressources issues du milieu marin, et des espaces côtiers. Pour la
concrétiser, conformément aux engagements pris sur le plan régional, ils font de la mise
en valeur du milieu marin (Paragraphe 1), ainsi que spécifiquement de la gestion intégrée
des zones côtières (Paragraphe 2), une consécration juridique.

Paragraphe 1 : La consécration de la mise en valeur des ressources marines

El
lee
stài
nsc
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’ac
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senv
iro
nne
ment
al
es des pays. Elle est souvent formulée,
soit de manière expresse par les textes environnementaux généraux qui prévoient des
dispositions à la mise en valeur du milieu marin, soit au contraire de manière implicite.
Le concept général de mise en valeur du milieu marin dans les pays de la côte ouest
Ab
africaine, tel que développé par système juridique d’ i
dja
n,s
ema
nif
est
epa
rfo
isà
travers une gestion rationnelle et durable des pêches maritimes (A) et la mise en valeur de
zones marines protégées créées à cet effet (B).

126
A- La gestion rationnelle des pêches maritimes

Lami
see
nva
leu
rdel
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nt doit être comprise comme étant sa rentabilisation.
Lava
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r
ela
tiv
esàl
’env
iro
nne
mentdans certains pays de la côte ouest africaine, le concept de
mise en valeur du milieu marin est autant mis en évidence que celui de la protection,
325
c
ommec
’es
tlec
asa
uSé
nég
al . Cependant, la gestion rationnelle des pêches maritimes,
qui fait partie intégrante du concept de mise en valeur du milieu marin est une des
principales préoccupations développées par les autorités maritimes de ces pays.

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imp
ort
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esi
nte
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vecl
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milieu naturel marin. Cela est dû au fait que les pêcheurs exploitent une ressource
produite par un environnement naturel. Dans un contexte de bonne gestion, la pêche
maritime, notamment côtière peut constituer une activité durable reposant sur une
ressource renouvelable qui permet de maintenir le tissu social et culturel, de contribuer à
326
l
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al,e
nCôt
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Ivoire, en Guinée où elle représente une part importante du
PIB. Les moyens d'existence durables dans la pêche de même que sa gestion responsable
s
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sda
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de.C’
estu
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secteur en forte expansion qui offre des emplois, de la nourriture et des bénéfices
provenant du commerce et des échanges extérieurs et qui favorise le développement local.
Le Programme des moyens d'existence durables dans la pêche (PMEDP)327 exécuté par la

325
Cf.Ti tr
eIIIdel aloipor tantc odedel ’environ ne me ntrel
ati
fàla«protection et la mise en valeur des
milieux récepteurs ».
326
Philippe LE NILIOT et Fr édé ri
cBACHET,“ Pê c heetprote
cti
ondel ’environne me nt,d esi nt
é rê
ts
commun s”,inEspaces naturels (Revue des professionnels des espaces naturels), nº9-janvier 2005, Aires
marines protégées Particularités des profondeurs, p. 13.
327
Le Programme pour des Moy ensd ’Exist
enceDur abl esda
nslaPêche(PMEDP)e stunp rojetrégiona lde
pêche qui a débuté ses activités en novembre 1999. Il est financé par le Département pour le
Développement International du Royaume-Uni de Grande-Br e
tagneetdel ’Irl
a nded uNor d( DFID) et
exécuté par la FAO. Son siège se trouve au sein du Département des Pêches de la FAO à Rome, Italie et
l’Uni t
édeSuppor tRé gi
ona le stba séeàCo t
ono ua uBé ni n.

127
FAO, estime que dans cette région, environ 5,3 millions de personnes dépendent
directement du poisson soit des eaux douces, soit des eaux salées. Les débarquements de
poisson de mer sont estimés à 1,1 million de tonnes par an328.

Toutefois, ces ressources marines ne sont pas inépuisables et ne peuvent donc continuer à
soutenir la tendance à une perpétuelle augmentation de captures. Ces pays ressentent de
plus en plus le besoin d'une gestion rationnelle de la pêche qui permette de garantir aux
populations futures, un avenir assuré en terme de bénéfice des revenus de ce secteur. La
participation active de la part des pêcheurs eux-mêmes (ainsi que d'autres groupes
d'acteurs) apparaît alors comme un facteur essentiel pour une gestion responsable de la
pêche, susceptible d'assurer la protection des intérêts de ceux dont les moyens d'existence
dépendent de la pêche. Elle devrait également permettre que les mesures de gestion soient
de plus en plus acceptées par les pêcheurs. Les pays côtiers de la sous-région ouest
africaine ont par conséquent mis en place des législations allant dans ce sens.

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législatifs et réglementaires relatifs à la pêche. La plupart de ces textes développent des
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objectifs de geti
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pêcheurs dans la gestion officielle des pêches. La gestion rationnelle et participative des
ressources halieutiques constitue une priorité de leurs gouvernements, compte tenu de
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pêche maritime329 au Sénégal et en Guinée prévoient dans chacun de ces pays, la mise en
330
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Le
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s, selon ces lois, identifient les principales
pêcheries et leurs caractéristiques technologiques, géographiques, sociales et
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e,i
ls

Source : http://www.sflp.org/fr/007/pub1/bul1f_art2.htm Da ted’ac cès :ma i2005


328
Noeky M. LENSELINK, Participation à la gestion des pêches artisanales pour améliorer les moyens
d'existence des pêcheurs en Afrique de l'Ouest ; Une synthèse des entretiens et des études de cas réalisés en
Mauritanie, au Sénégal, en Guinée et au Ghana, FAO Document technique sur les pêches, n°432, 2001,
disponible sur le site
http://www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_file=/docrep/007/y4281f/y4281f03.htm
329
Loi n°98-32 du 14 avril 1998 portant code de la pêche maritime au Sénégal, op. cit., et loi n°95-13
CTRN du 15 mai 1995 portant code de la pêche maritime en république de Guinée.
330
Ces plans sont également prévus dans les législations béninoise et togolaise.

128
spécifient pour chaque pêcherie, les objectifs à atteindre en matière de gestion et
d’
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amé
nag
eme
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tdec
ons
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onquidevront être adoptées. Ils définissent
également leurs programmes de concession de licences concernant les principales
pêcheries, de même que les limitations relatives aux opérations de pêche locale et aux
activités de pêche qui peuvent être conduites par des navires étrangers331.

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spê
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s,l
oins
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aut
.Ene
ffe
t,i
ls ont élaboré une législation
renforcée par des textes réglementaires visant une exploitation rationnelle des ressources
biologiques marines. Tel est le cas de vieux textes réglementaires togolais332 qui prônent
à la fois le développement et la maximisation de la productivité en matière de pêches
333
ma
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ime
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reconnaissaient déjà la valeur des ressources de la mer, en consacraient déjà la mise en
valeur et développaient au même moment un souci de préservation. On ne peut certes pas
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déceler un objectif de gestion rationnell tdu
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bout
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spl
ust
ardàl
’adop
tio
nle11
juin 1998 de la loi n° 98-012 portant réglementation de la pêche334. Ce texte définit les

331
Articles 8 et 10 des codes guinéen et sénégalais de la pêche maritime.
332
Décrets présidentiels nº63-3du8j anv ier1963por t
a ntcréati
ond’ unSe r
vicedepê c hese t7 1-166 du 3
septembre 1971 por tanta p probati
o n de ss t
at u
ts de l ’Offi
ce na ti
ona lde s pê ches dé nommé «LA
TOGOLAISE DES PÊCHES ».
333
Articles 3 et 6 des décrets de 1963 et de 1971.
334
Cette loi qui comporte 6 chapitres, prévoit 10 décrets d'application dont ceux relatifs aux zones
réservées à chaque type de pêche, à la distance de la côte où devront se tenir les pêcheurs, aux époques
d'ouverture et de fermeture de diverses pêches, aux engins autorisés, aux interdictions de pêche et de
l'usage des immatures. Plusieurs décrets prévus dans cette loi ne sont pas encore pris. Ils le seront afin de
donner au secteur de la pêche une solide base juridique capable de garantir la durabilité des ressources
halieutiques et les moyens d'existence des communautés des pêches. Un seul de ces décrets est
actuellement adopté. Il s'agit du décret présidentiel adopté le 21 février 2001 qui fixe les règles sanitaires
qui doivent régir la production et la mise sur le marché des produits de la pêche. V. Kossi Maxoe
SEDZRO,“ Fi sheryc ountry pr ofi
le ofTo go”, Mars 2001, sur le site Internet du Fisheries Global
Information System (FAO) on http://www.fao.org/figis/servlet/static?dom=country&xml=fims_tg.xml

129
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atique de cette activité et soumet entre autre son application aux
dispositions du code de l'environnement, en particulier celles relatives à la conservation
de la faune aquatique, à l'exploitation optimale et à la gestion planifiée des ressources
biologiques.

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arla loi du 1er juillet 1986 sur les pêches.
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68-38/PR/MTPTPT du 18 juin
1968, modifiée par ordonnance nº69-49/PR/MAE du 9 décembre 1969, portant code de la
marine marchande qui permet la définition par arrêté ministériel, des conditions
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interdites, les engins interdits, les limites de taille de capture, la nature des appâts utilisés,
les mesures de contrôle et de suivi de la pêche et activités prohibées. Il est complété par
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particulier sur les licences de pêche industrielle335.

Par ailleurs, le code sénégalais de la pêche maritime prévoit quant à lui des mesures
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des pêcheries. Ces mesures portent notamment sur la mise en place de systèmes de
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espèces, de fixer les périodes de fermeture des zones de pêche, de définir les zones
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mesures limitent enfin le volume de capture de certaines espèces en fixant un maximum

(Dernière mise à jour a vril20 02).Végaleme ntIn f


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ss url ’aménageme ntde spê che se nrépub l
ique
togolaise, Mars 2002 on http://www.fao.org/fi/fcp/fr/TGO/body.htm
335
V. arrêté interministériel n°100/MTPTPT/MDRC du 3 1J uil
let1 968fixantlesc on di
tion sd’ exercicedel a
pêche dans les eaux marines territoriales; ordonnance n°73– 40 du 5 mai 1973 portant sur l'organisation de
la pêche industrielle; ordonnance n°76-92 du 2 Avril 1976 portant sur l'extension des eaux territoriales à
200 milles marins (zone économique exclusive); décret n°78-18 du 9 Février 1978 portant sur la création et
l'attribution de la Commission technique permanente du Comité national des pêches; V. Informations sur
l’a mé na geme nt de s p êches e n république du Bénin, janvier 2004 on
http://www.fao.org/fi/fcp/fr/BEN/body.htm

130
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maritimes en faisant reposer leur développement sur des bases scientifiques.

La gestion rationnelle des pêches maritimes dans la sous-région ouest africaine passe
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respectivement avec la Guinée-Bissau et la Gambie, des accords qui portent sur la
337
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Tous ces pays, faut-il encore le rappeler, ont signé et ratifié la Convention des Nations
Unies sur le droit de la mer et mettent en application le Code de Conduite pour une Pêche
Responsable de la FAO338.

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des niveaux de captures, a poussé les autorités des pays de la sous-région, à préconiser
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mise en valeur par les Etats des zones marines protégées qui assurent la conservation des
habitats critiques pour la reproduction des ressources halieutiques et de la biodiversité en
général.

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république du Bénin,
337
V. Supra, notes 202 et 203.
338
Adopté par la Conférence de la FAO à sa vingt-huitième session, le 31 octobre 1995, le Code de
conduite pour une pêche responsable définit des principes et des normes internationales de comportement
pour garantir des pratiques responsables en vue d'assurer effectivement la conservation, la gestion et le
développement des ressources bio-aquatiques, dans le respect des écosystèmes et de la biodiversité. Le
Code reconnaît l'importance nutritionnelle, économique, sociale, environnementale et culturelle de la pêche
et les intérêts de tous ceux qui sont concernés par ce secteur. Il prend en considération les caractéristiques
biologiques des ressources et de leur environnement, ainsi que les intérêts des consommateurs et autres
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isateurs.Po urp lusd’ infor
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iress url ec o dedec ondu i
tedel aFAO,v oirl el ien
suivant : http://www.fao.org/fi/agreem/codecond/codeconf.asp

131
B- La mise en valeur des zones marines protégées

La gestion et/ou la mise en valeur des aires marines protégées dans les communautés
ouest africaines est strictement liée aux dynamiques démographiques et aux enjeux socio-
culturels et économiques qui intéressent ces populations. Dans la plupart des cas, ces
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côtière, fournissant un grand nombre de services aux sociétés dans leur ensemble339. Des
actions significatives en la matière sont menées dans des pays comme le Sénégal, la
Guinée et surtout la Mauritanie (non ciblée dans le cadre de cette étude, mais dont
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cependant un vide juridique dans ce domaine dans les pays de la sous-région, même si
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vide est fort heureusement comblé par les activités menées sur place par le Bureau

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BRAO)del
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Les activités menées par le BRAO se déroulent au sein du Programme Régional de


Conservation Marine et Côtière (PRCM)341. A la suite de la proposition faite aux pays de
la sous-région ouest africaine, membres de la Commission Sous-Régionale des Pêches342,
il a été mis en place une stratégie régionale pour les aires marines protégées qui fut signée
en 2003 par tous les ministres chargés des pêches et des aires protégées dans les pays
concernés. Le PRCM vise une meilleure coordination et un soutien des initiatives de
conservation des ressources côtières et marines dans la sous région par la création de
nouvelles aires marines protégées, la promotion de modes de gestion plus ouverts aux

339
UICN, Stratégie Régiona lepourl
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341
V. Supra,Lar é g i
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nvironne me ntmari
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côtier (Chapitre 1er). V. également
http://www.iucn.org/places/mauritania/PRCM/Trilangue/FRANCAIS/PRCM%20FR.pdf
342
La Commission Sous Régionale des Pêches est composée des pays suivants : le Cap-Vert, la Gambie, la
Guinée, la Guinée-Bissau, le Sénégal et la Mauritanie.

132
acteurs locaux. A cet effet, sont effectuées des actions de recherche et de conservation
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création et à la gestion des aires marines protégées, la conservation des habitats et des
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conservation de la biodiversité côtière et marine, la mise en place de cette stratégie
représente une opportunité pour définir avec tous les partenaires concernés de la région,
tels que les communautés de pêcheurs, les administrations centrales, les ONG, le secteur
privé, les institutions internationales et les agences de coopération, une vision commune
qui réponde aux besoins futurs des sociétés et aux défis du développement des pays
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ont ainsi été créées et sont en cours de gestion de manière participative par tous les
acteurs concernés. Pour y parvenir, plusieurs activités ont été organisées. Favoriser
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local, national et régional, à travers la création ou le renforcement de cadres de
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internationaux sur les AMP dans chaque pays de la région, sont quelques principaux axes
des activités menées.

Compte tenu de la diversité des acteurs impliqués dans la gestion des AMP, de la
nécessaire harmonisation des intérêts et des diverses responsabilités, la stratégie entend
encourager les mécanismes de concertation. Au niveau national, certains existent déjà

343
Ibrahima NIAMADIO, « LePRCM,mot
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133
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Atelier annuel de concertation sur les modalités de la pêche dans le Parc National du
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niveau régional (Réseau Régional de Planification Côtière et la Commission Sous-
Régionale des Pêches).

Des plans de gestion seront élaborés pour chacune des AMP, les expériences partagées et
les intérêts collectifs seront mis en valeur. Une harmonisation des plans de gestion sera
organisée de manière à faciliter la compatibilité des approches nationales et la
coopération régionale. Les AMP seront ensuite dotées de moyens techniques adéquats
tels que des infrastructures de terrain, équipements, logistique, balisage. Elles
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surveillance spécifiques pour les parties marines ou continentales, sont autant de
particularités qui exigent des moyens techniques importants.

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des parties prenantes. Dans les AMP où les ressources sont abondantes, la présence de
populations résidentes bénéficiant de droi
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des communautés résidentes et coordonnée avec les moyens de surveillance de
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caeet économique344.
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La réunion à Conakry (Guinée) du 10 au 14 mai 2004, des experts nationaux des pays de
la sous- région, invités par le PRCM, pour participer au premier Forum Régional de la
Zone Côtière entre dans le cadre des activités de cette stratégie. Les travaux de ce forum
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344
UI CN,StratégieRé gi
onalep ourl esAi resMa rin esPr otég é
ese nAf r
iquedel ’Ouest, op. cit., pp. 30-36.
La liste des activités ci-de
ssuspr ésentée sn’ estpo i
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v e.Lesi nforma tionsc omp lètes s ont
disponibles dans le document de présentation de la stratégie pour les AMP sur le site suivant :
http://www.iucn.org/places/mauritania/PRCM/Trilangue/FRANCAIS/STRATEGIE.pdf

134
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de créer au plus tard au premier trimestre de l’nné
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Régional des Aires Marines Protégées figure parmi les principales recommandations
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Toutes les mesures élaborées tant sur le plan national que régional, sont destinées à
renforcer aussi bien la création que les modes de gestion des AMP. Elles visent à
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chacune des AMP en tant que composantes des politiques nationales de gestion des zones
côtières.

Les AMP apparaissent ainsi comme étant également des modèles de gestion intégrée des
zones côtières, second objectif de développement durable à partir des ressources
naturelles de ces milieux.

Paragraphe 2 : La consécration de la gestion intégrée des zones côtières

Le concept de la gestion intégrée des zones côtières est apparu dans les politiques
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dans les pays de la côte ouest africaine, il est relativement récent. Devenu une priorité
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-14 mai 2004, Communiqué
final, mai 2004, p. 1.

135
A- Le concept de gestion intégrée des zones côtières

Zones côtières, gestion intégrée, aménagement intégré, sont des concepts relativement
récents. La zone côtière comprend à la fois des éléments marins et terrestres, naturels et
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re) . Certains affirment carrément que la construction juridique de la zone
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smul
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autorités publiques347.

Le développement du concept de gestion intégrée des zones côtières (ou encore


aménagement intégré des zones côtières) sur le plan national, constitue une reprise, ou
plutôt une mise en application sur le plan interne des recommandations reçues par les
pays sur lep
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dans les zones côtières 348 [
…]», on estime que le droit régional leur reconnaît la

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pour leur économie nationale, mais aussi de veiller à ne pas les dégrader de manière
irréversible.

346
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e,op. cit, p. 5. Il cite à ce niveau précis Mme M. DEJEANT-PONS : « La notion juridique de Z.C. :
application au cadre méditerranéen » séminaire de Cuxhaven RFA 07-05-1985 CADT (85) 28.
347
J. CAILLOSSE « Qui a peur du droit littoral » RJE 1993 /4 p.513.
348
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136
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ou de projets visant à exploiter et à préserver ces ressources à perpétuité349 ». La gestion
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écosystèmes côtiers à surveiller, le mode de protection, de conservation, de gestion,
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durablement la qualité des zones côtières, enfin, le seuil critique de qualité des ressources
côtières qui permettent une production durable350.

La gestion intégrée des zones côtières vise également à traiter de manière concomitante
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compte de la préservation du patrimoine naturel consisterait, selon M. GHEZALI, à
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Le concept de gestion intégrée est né dans le contexte du développement durable. Dans


les tentatives de définition de la GIZC352, on retiendra celle-ci : « processus dynamique
qui réunit gouvernement et société, science et décideurs, intérêts publics et privés en vue
349
Définition avancée dans le glossaire pour le développement durable, élaboré dans le cadre du Colloque
de Ouagadougou sur « Le développement durable, Leçons et perspectives » 1er-4 juin 2004, Ouagadougou,
Burkina Faso.
350
OCDE, Gestion des zones côtières, Politiques intégrées, OCDE Paris, 1993, p. 50.
351
Mahfoud GHEZALI et Jean-Claude DAUVIN, « Gestion intégrée du litto ra
lda nsl ape
rspe
cti
ved ’un
développement durable », in Gestion intégrée des zones côtières : Outils et perspectives pour la
préservation du patrimoine naturel, Sous la coordination de Jean-Claude DAUVIN, Publications
Sc ientifiquesduMus éum Na ti
ona ld’Histoire Naturelle (M.N.H.N.), Paris 2002, p. 231.
352
Cf. supra, Chapitre 1er, la rubrique sur les mesures de gestion et/ou de mise en valeur.

137
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systèmes et ressources côtières ; instrument privilégié du développement durable des
éco-socio-systèmes complexes en liant les questions environnementales, économiques et
sociales 353 »
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développement durable des acteurs aux intérêts divergents.

Entrant dans cette logique de développement durable, les pays de la côte ouest africaine
se sont lancés dans des actions tendant à la mise en valeur des zones côtières. Le cadre
juridique relatif à la gestion intégrée des zones côtières dans ces pays est généralement
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en la matière. Tel est le cas de la République du Bénin où en dehors des dispositions du
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gestion du littoral.

Le texte en question est le décret nº86-516 du 15 décembre 1986 portant définition des
responsabilités en matière de gestion du littoral. Il avance une définition de la gestion du
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r ». Ce texte poursuit en estimant que cette gestion est subdivisée en
deux volets à savoir un volet technique et hydrologique et un autre, purement
administratif. Toute compétence en matière de gestion du littoral est à cet effet confiée au
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tant au Bénin que dans les autres pays de la sous-rgi
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repos
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353
Club Sciences de Nantes, « Qu ’
est-ce que la GIZC (Gestion Intégrée des Zones Côtières) ? » in Objectif
Sciences, article publié le vendredi 13 mai 2005, p. 3, on
http://asso.objectif-sciences.com/IMG/_article_PDF/article_94.pdf
354
Article 1er du décret béninois.
355
Article 4 du décret.

138
situation contraste avec les enrichissantes actions de terrain qui sont menées dans les
zones côtières de ces pays356.

En France par contre, la gestion du littoral est régie par une série de textes législatifs
dont notamment la loi « littoral » du 3 janvier 1986 357 ,r
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réglementaire.

La loi « littoral » impose la préservation des espaces terrestres et marins, sites et paysages
remarquables, ou caractéristiques du patrimoine naturel et culturel du littoral et des
milieux nécessaires au maintien des équilibres biologiques. Elle a été partiellement
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en 1989 358 énumère les espaces ou milieux dont la protection est obligatoire dans les
359
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360
côtières dont la loi « littoral » elle-mê
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356
V. Infra B- La prise de conscience des Etats de la côte ouest africaine pour une GIZC.
357
Commedé jàa nnon cé,s ona dop t
ionfutpr écédé ed’ uneg y mna st
iq uejuridico-administrative. En effet,
déjà en 1973, une circulaire nº73-207 du 26 novembre 1973 avait demandé, lors de la réalisation de travaux
et ouvrages sur le littoral, que soient réalisées des études montrant les impacts éventuels sur le milieu
naturel. Quelques années plus tard, la nouvelle politique de protection du littoral fut présentée par le
Pr emi ermi ni
stre,a ve cl’instr
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1979q u’ uned irectived ’a ménag eme ntnationalr e lat
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intervient avec le décret 79-716 du 25 août 1979 (JO, 26 août). V. Michel PRIEUR, op. cit., p. 401. V.
également Supra, La consécration de la protection des écosystèmes côtiers.
358
Décret 89-694 du 20 septembre 1989.
359
Michel PRIEUR, ibid. p. 412.
360
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139
361
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Ils tendent à permettre une meilleure appréhension des relations terre-mer, ainsi que les
choix, les arbitrages indispensables entre utilisations concurrentes ou incompatibles des
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nag
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intégré du littoral, pour sa partie maritime362. La loi n° 2005-157 du 23 février 2005
relative au développement des territoires ruraux363 complète la loi du 3 janvier 1986 en
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en valeur du littoral et la gestion intégrée des zones côtières. Elle apporte également
quelques aménagements au statut des SMVM qui connaissent ainsi une évolution depuis
leur création en 1983.

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LoiN°
88-05 du 20 juin 1988364). Cependant, ce déficit législatif et
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notamment en ce qui concerne le c
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côtières. Au contraire, le vide juridique est comblé par les importantes activités qui sont
effectuées dans les zones côtières de ces pays dans le cadre de leurs politiques de gestion
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toral.

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lv isel e ma intiene tl a pr otection de sz ones
conchylicoles et aquacoles existantes, la réservation etlaprése rvationdes itesnouv eaux ,lar e che r
ched’ une
meilleure coexistence des activités maricoles et des autres activités du littoral), etc., V. Ibid., p. 404.
361
Le sSMVM é taie ntpr écédésparless chéma sd ’
aptit
udee td’ utilisationdel ame rd esquelsils se
distinguent notamment par rapport à leur valeur juridique contraignante. Cf. Norbert CALDERARO, Droit
du littoral, op. cit., p. 181.
362
Ibid., p. 179.
363
J.O n° 46 du 24 février 2005 p. 3073, texte n° 1.
364
Let e xted uc o des énég al
aisdel’ur
ban i
smeest disponible du le site Web officiel du gouvernement, on
http://www.gouv.sn/textes/URBANISME.cfm

140
B- La prise de conscience des Etats de la côte ouest africaine pour une GIZC

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textes juridiques que les politiques et stratégies en ce sens. Ces pays multiplient en effet
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ou sous-régionale.

Tous les acteurs concernés (les gouvernements, les agences internationales et les bailleurs
de fonds, la communauté de donateurs, et les populations riveraines) reconnaissent dans
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côtières peuvent être protégés, développés et gérés d'une façon durable. Pour eux, la
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des rapports entre les ressources naturelles de la zone côtière, et la population qui en tire
ses moyens de subsistance. De manière plus concrète, cette connaissance se réfère à la
manière dont les paramètres économiques, politiques, sociaux et techniques spécifiques
lient, de façon réciproque, les écosystèmes de la zone côtière aux activités humaines
spécifiques.

Chaque pays aborde sous un angle différent, la question de la GIZC. Au Togo, la


construction du port maritime365 sur la frange côtière a été suivie par sa mise en service
en 1967. Sa construction a posé de sérieux problèmes parmi lesquels l'érosion côtière et
ses conséquences sur les sites d'habitat et les activités socio-économiques. Cependant, la
jetée ouest a favorisé une accumulation de plage sur environ 5 km permettant
l'implantation d'hôtel et des activités de recréation. En effet, jusqu'en 1997, l'inventaire
montre l'existence de 106 entreprises industrielles et minières au Togo dont la plupart
dans la zone littorale et spécialement dans la zone portuaire. Lomé compte à elle seule
environ 68 établissements hôteliers sur 77 hôtels toutes catégories confondues dans la
zone littorale. Les plus grands hôtels sont en bordure de mer366.

365
C'est un port franc couvrant une superficie de 800 ha. V. Dodé JOHNSON, Adoté BLIVI, Koko
HOUEDAKOR, Abla KWASSI, Noumonvi SENA, « Le littoral du Togo: données et gestion intégrée », op.
cit., p. 4.
366
Les principales activités économiques se concentrent sur une étroite bande côtière; cette zone portuaire
abrite 92% des unités industrielles du pays. Ibid. , p. 6.

141
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travaux et études de terrain préconisent le développement des stratégies de GIZC et un
renforcement des actions préexistantes. De telles activités passent par une collecte de
données sur le littoral togolais, tâche qui parait assez complexe du fait de leur
inaccessibilité367.L’
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cat
iond
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ionde
suni

sindu
str
ielles
sur le littoral explique une occupation abusive et désordonnée des terres situées dans ces
milieux. La complexité des systèmes côtiers nécessite alors une nouvelle approche de la
zone côtière dans toute sa globalité ; une vision qui prenne en compte tous les éléments
des systèmes physiques, biologiques et humains et qui les considère beaucoup plus dans
leurs interactions que pris isolément. Si dans le pays, les approches sectorielles de
développement durable et de l'aménagement du territoire n'ont manifestement pas réussi à
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planification intégrée (et non plus uniquement sectorielle) se révèle plus appropriée. La
gestion intégrée renforce la gestion sectorielle et se concentrant sur « les liens existant
entre les différentes activités sectorielles pour atteindre des objectifs plus globaux368».
Dans cette perspective, la GIZC semble constituer la meilleure alternative actuelle
permettant de trouver les solutions appropriées aux problèmes multiples entremêlés et
superposés que pose le cadre du littoral en s'orientant vers une approche pluridisciplinaire
d’
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préoccupations environnementales des espaces côtiers. Une meilleure gestion du littoral

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mat
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d'un système d'information géographique qui permettent, au terme d'analyses spatiales,
l'édition d'une cartographie thématique utile à la prise de décision369.

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la bande littorale, la lutte contre toutes les dégradations des zones côtières, les travaux
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sto
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st
iqu
es

367
V. Infra.
368
Rapport PNUE, 1995 cité par Dodé JOHNSON, op. cit., p. 6.
369
Ibid., pp.6-7.

142
e
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rat
iond
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onsdevie des populations côtières. De telles actions visent à
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notamment de la réalisation de la carte topographique de la bande littorale de la Côte
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côtière, basé sur des références géographiques ;del
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hydrobioclimatiques pour des stations côtières ;del
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les effets des crues ;del
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tit
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fluviaux particuliers et dissous dans les lagunes ;del
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sources de pollution, suivie enfin de la mise en place de dispositifs de protection et de
370
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Ivo
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.

Au Sénégal, le gouvernement a entrepris plusieurs projets et programmes combinant


371

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nt . Parmi eux, le Programme de gestion
intégrée des ressources marines et côtières (GIRMaC), retiendra notre attention. Ce
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ys,ainsi que leurs
partenaires au développement, les différents acteurs (communautés littorales, chercheurs,
ONG,e
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durables pour sauver les zones et les ressources côtières du Sénégal, confrontées à une

370
Côted’ Ivoire ,Profilenvironneme nt aldel az onec ôti
ère,op. cit., p. 55.
371
Ces projets et programmes sont rattachés au Cabinet duMi ni stèr edel ’environnement et de la protection
del ana ture .Ils ’agitduProgramme de gestion intégrée des ressources marines et côtières (GIRMaC), du
Projet agro-forestier de lutte contre la désertification (PAGF2), du Projet agriculture et de gestion des
ressources naturelles (PAGRN), du Pr o j
etbo isd ’
é cole(PBE), du Projet biodiversité Sénégal -Mauritanie
(PBSM), de la Gestion intégrée des écosystèmes dans quatre paysages représentatifs du Sénégal (PGIES),
du Proje tAppu iinstit
u t
ionnelaus e ct
e urdel ’e nviron nementa uSé né gal, du Projet assistance-conseil à la
gestion et à la protection des ressources naturelles au Sénégal, enfin du - Programme de reboisement
villageois (PRV). Toutes les informations détaillées concernant ces projets et programmes sont disponibles
surl es i
teI nterne tduMi nis
tèreséné galaisdel ’e nvironneme nt,on:
http://www.environnement.gouv.sn/rubrique.php3?id_rubrique=8

143
grave crise environnementale et économique qui compromet la survie des communautés
l
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.

que
Ce programme vise un objectif global et plusieurs objectifs spécifi s.L’
obj
ect
ifg
loba
l
est de promouvoir la croissance durable de la pêche tout en préservant les habitats
naturels importants pour la biodiversité et la satisfaction des besoins socio-économiques
des acteurs concernés, particulièrement les communautés locales. Le programme vise
également une intégration des principes du développement durable dans la gestion des
ressources marines et côtières pour une réduction de la pauvreté des populations côtières.
Il appuie tous les acteurs concernés dans la gestion durable des ressources marines et
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cti
ond
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écosystèmes et des processus écologiques critiques pour leur régénération. Le projet est
subdivisé en quatre composantes à savoir la gestion durable des pêcheries, la
conservation des habitats et des espèces clés, les mécanismes de financement durable,
enfin le management du programme, suivi-évaluation et communication372.

En résumé, les pays de la côte ouest africaine ont entrepris, soit individuellement, soit en
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elatives aux zones côtières 373
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ila gestion intégrée de leurs zones côtières.
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nside
sab
us.

372
Mi nistèred el ’environne mente tdela protection de la nature, Programme de gestion intégrée des
ressources marines et côtières, Programme GIRMAC 2004. Toutes les informations concernant le
programme sont disponibles sur son site Web, on http://www.girmac.sn/
373
Articles précités à savoir 54 du code togolais, 43 du code béninois, 39 du code guinéen, L 64 du code
séné galaise t78duc odei voi r
iendel ’environne me nt.

144
Conclusion du Titre 1er

Au regard de t
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national, des efforts ont été déployés en vue de protéger et de gérer au mieux
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’environnement marin et côtier, ainsi que leurs ressources.

Les Etats de la côte ouest africaine, conformément aux exigences de la Convention


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moyens de protection et de gestion du milieu marin et des zones côtières. De même, à
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côtier).

Cependant, de tout
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nte
rve
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Les Etats de la sous-région ouest africaine ont certes conclu des accords de pêche, des
accords portant sur la protection et la conservation de certaines espèces marines. Mais,
malgré leur prise de conscience quant au degré élevé de pollution marine et côtière,
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ucune me
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protection et de gestion du milieu marin et des zones côtières (en dehors de quelques
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meilleure protection juridique de ces milieux, notamment dans les pays européens dont la
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env
ironne
mentd
ansl
ebutd
’yd
éce
lerd
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références directes ou implicites à la protection et à la gestion du milieu marin et des
zones côtières.

145
Eué
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aff
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lgr
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efforts fournis sur les plan régional et national, malgré les objectifs ambitieux poursuivis
par les Etats, malgré la pertinence du cadre juridique en vigueur en matière de protection
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sformes de dégradation, mais
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146
Titre 2 :
UN CADRE JURIDIQUE CEPENDANT INSUFFISANT

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et son Protocole jouent un rôle non négligeable dans la protection et la gestion de
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problèmes demeurés irrésolus pendant plusieurs décennies sur le continent, notamment
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s: le
milieu marin et les zones côtières peuvent-ils encore être sauvés de toutes les formes de
dégradation auxquelles ils sont confrontés ?Led
roi
tdel
’envi
ron
neme
ntma
rinpe
ut-il
activement y contribuer, et de manière efficace ? A priori, les réponses à ces
interrogations sont affirmatives. Il va donc de soi que le système juridique mis en place
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mande
rjus
qu’
àque
lni
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uces
textes peuvent-ils assurer la protection et la gestion du milieu marin. Quelles en sont les
limites ?

Nombreux sont les Etats situés sur la côte ouest africaine dont le développement repose
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le
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ègl
esq
uil
apr
ési
den
t,a
ins
iqu’
àse
sobjectifs374. Cependant, la grande interrogation à
laquelle nous devons faire face, est de savoir si les règles posées par la Convention et le
Pr
oto
col
esuf
fi
sen
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rit
abl
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cti
one
tuneg
est
iondel
’env
iro
nne
ment
marin et côtier. Intègrent-ils tous les paramètres nécessaires devant aboutir à une
efficacité dans la gestion et la protection ?

374
Ibrahima FALL, « La coopération interafricaine en matière de pollution du milieu marin et des zones
côtièresàlal umi è
redel aConv ent
io nd ’Abidjane tdes esp rot
oc ol
e s» in Revue Juridique et Politique
Indépendance et Coopération, le Caire 20-27 novembre 1982, ACCT, Ed. IDIENA, 1982, Le Vésinet, p.
276.

147
L’
exa
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Abi
dja
nmon
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il
spr
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nte
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lgr
é
leur pertinence, des lacunes qui compromettent les objectifs poursuivis tant sur le plan
régional (Chapitre 1) que sur le plan national (Chapitre 2)

148
Chapitre 1 : Les insuffisances du point de vue du droit régional

Le
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one
td’
une
g
est
ion de l
’envi
ronnement marin et côtier sont salutaires. Cependant, quelques
difficultés apparaissent dans la mise en place des dispositifs juridiques concernant ces
milieux. Ces difficultés sont remarquables sur les plans universel et régional.

EnAf
ri
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’Ou
est
,les règles juridiques de protection mises en place par les textes
d’
Abi
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Abi
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qui en fragilisent la portée. Ainsi, nous intéresserons-no
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uen
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attention ne soit retenue par le problème particulier de la pollution transfrontière de
l
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rine
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ie
r,pr
esq
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ste
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Abi
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n(Se
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.

Section 1 :Le
sins
uff
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sdus
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uri
diqued’
Abi
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n

Al
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sti
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esa
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stè
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uri
diqued’
Abi
dja
n,c
ons
ti
tuép
arl
aconv
ent
ione
t
son protocole, répond de manière adéquate à tous les problèmes écologiques liés à
l
’envi
ron
neme
ntma
rine
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tie
rda
nss
azoned’
app
lic
ati
on,l
apr
emi
èrer
épons
epos
sibl
e
qui soit réaliste est forcément négative. Il établit certes des mesures de protection et de
gestion qui sont assez pertinentes et en général conformes aux exigences du droit
international. Ces mesures, quoique fort intéressantes, ne sont pourtant pas dépourvues de
l
imi
tes(
Par
agr
aphe2)
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isa
van
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rri
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s,i
lse
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tju
dic
ieuxt
out
d’
abor
dder
ele
ver les grandes lacunes que comportent la Convention et le Protocole
d’
Abi
dja
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rag
rap
he1)
.

Paragraphe 1 :Le
slac
une
sdel
aCo
nve
nti
one
tduPr
oto
col
ed’
Abi
djan

De manière générale et de toute évidence, les dispositions de la Convention et du


ed’
Protocol Abi
dja
ncomp
ort
entde
sla
cune
squ’
ili
mpo
rtea
uss
ides
ort
ira
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andj
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iqued
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red’
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ord
reg
éné
rale
tpr
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nta
ntunc
ara
ctè
reàl
afoi
sli
mit
é,va
gue et

149
i
mpr
éci
s(A)
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’ent
ie
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’amp
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ron
neme
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tcô
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rexi
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antda
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requel
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ell
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uni
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Conv
ent
ione
stno
nse
ule
mentdé
pas
sé,ma
isn’
arr
ivepa
sàl
uis
eulàr
épond
rea
ux
exigences actuelles en terme de protection et de gestion du milieu marin et des zones
côtières (B).

A- Des dispositions présentant un caractère limité et imprécis

Dema
niè
reg
éné
ral
e,l
esa
ccor
dsr
ela
tif
sàl
’envi
ronne
mentma
rine
tcôt
ierd
éfi
nis
sent
des termes, principes et concepts tendant à la protection et à la gestion de ces milieux. Ils
t
rai
ten
tduc
hampd
’appl
ica
ti
on,d
esc
aus
ese
tef
fet
sded
égr
ada
tion (surexploitation et
pollution), des moyens à mettre en place pour prévenir ces dégradations et réparer les
dommages qui en résultent, les voies de recours possibles. La Convention et le Protocole
d’
Abi
dja
nré
pon
den
tdepr
imea
bor
dàc
esc
rit
ère
s.Dé
finition du champ géographique,
di
spo
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ion
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ordr
egé
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al,obl
iga
ti
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éné
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po
llut
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’ér
osi
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ôti
ère
,coop
éra
tio
nenc
asdes
it
uat
ionc
rit
ique
,te
chni
que
s
de prévention de la pollution et réparation des dommages résultant de la pollution,
arrangements institutionnels, règlement pacifique des différends, etc. constituent le
pr
inc
ipa
ux po
int
sdé
vel
opp
éspa
rlaConv
ent
ion d’
Abi
dja
n.Qua
nta
u Pr
oto
col
e,i
l
reprend presque les mêmes définitions figurant dans la Convention mais fait des
développements approfondis en ce qui concerne particulièrement la pollution par les
hydrocarbures.

Po
urt
ant
,lal
ect
ured
ece
sde
ux t
ext
esn’
appor
tevé
rit
abl
eme
ntpa
ssa
tis
fac
tio
nau
chercheur. En effet, plusieurs raisons pe
rme
tt
entd’
éme
tt
rede
sré
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aqua
li

,ou
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adé
fin
iti
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iond’
Abi
dja
nappo
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anot
iond
e
,c
pollution marine. En réalité eq
uel
’onp
eutr
epr
oche
ràc
ete
xte
,c’
estdes
’êt
re
uniquement consacré à la pollution marine qui, selon elle, est « l
’i
ntr
oduc
tiondi
rec
teo
u
i
ndi
rec
tepa
rl’
hommedes
ubs
tan
cesoud’
éne
rgi
edansl
emi
li
eumar
in,l
esz
one
s
sc
côtières et eaux intérieure o
nne
xes
,(…)». La Convention semble ne pas tenir compte

150
del
’évo
lut
ionde
sac
ti
vit
ésma
rit
ime
sets
urt
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ôti
ère
squ’
aco
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nauc
our
sde
ces dernières années.

Ene
ffe
t,den
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our
s,l
adé
gra
dat
iondel
’en
vir
onn
eme
ntma
rinn’
estpl
usl
eseul fait de
la pollution. Parmi les autres sources de dégradation figurent : la surexploitation des
ressources biologiques et des ressources non vivantes du sol et du sous-sol marin,
l
’ér
osi
onc
ôti
èree
tls«agressions esthétiques375 »
e ,pou
rre
pre
ndr
el’
expression de Mme
DEJEANT-PONS.I
ln’
estdon
cpl
usu
nique
mentque
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ond’
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rodu
cti
ondes
ubs
tan
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éne
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emi
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rin.Or
,laConv
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’Ab
idj
annes
’es
tli
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éeq
u’àl
a
po
llut
ion
,co
mmeuni
ques
our
ced
edé
gra
dat
ionqu
’el
led
éfi
nit
,né
gli
geant presque toutes
les autres sources de dégradation qui au même titre que la pollution, constituent de graves
376
da
nge
rsàl
ame
rai
nsiqu’
auxz
one
scô
tiè
res .Ai
nsi
,sil
edé
ver
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l
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ci
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mme
rsi
ond
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che
tsd
ans la mer constituent les causes
ème
c
las
siqu
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alt
éra
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ondel
ame
r,e
ll
esnes
ontpa
sle
sse
ule
s.Enc
edé
butde21 siècle,
la dégradation des océans et des mers, ne peut plus être uniquement attribuée à la
pollution. Il ne fait plus de doute que les activités telles que le dragage des fonds marins
377
e
tl’
ext
rac
ti
ond
esa
blee
tdeg
rav
ier génèrent à long terme des effets nuisibles pour
l
’envi
ron
neme
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rins
i
constitue une autre source potente
lled
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rang
ère
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tted
éfi
nit
ion e
stdon
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lacunaire378.

Las
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dec
rit
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eladé
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ti
onduc
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’app
lic
ati
ond
elaConv
ent
ion.
nnes
En effet, si la Conventio ’ap
pli
quequ
’« au milieu marin, aux zones côtières et aux
eaux intérieures relevant de la juridiction des Etats de la région (
…)», quid alors de
do
mma
gesq
uis
ema
nif
est
ents
url
acôt
eetdon
tlas
our
cepr
ovi
entd’
unepol
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haute mer ? Auuner
épon
sen’
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eni
vea
upos
sibl
eca
rlaCon
vent
ionn
es’
app
liqu
e
375
Maguelonne DEJEANT-PONS, La Médit errané ee ndr oitinternationa ldel ’env ironne me nt,op. cit., p.
27. Le terme utilisé concerne les agressions portées aux zones côtières en Méditerranée, mais, on peut très
bie nl’uti
liserpourl acô teoue stafricaine ,trè ss ouv entp rised’ assautpa rle sa ctivités touristiques.
376
LaConv entionpr évoite ns o na r
ticle1 0l al u t
tec o ntr
el ’érosionc ô t
iè r
ema isnes emon trepa sexpl icite
surl ess t
ratégiesàme t
tree nœu vree nc es e ns .V.infra.
377
Ce sont des pratiques très prisées sur le littoral de certains pays de la côte ouest africaine.
378
V. Jean-Pelé FOMETE, op. cit. ,p.45.I lf au trec onn aî
treq uec ettedé fin it
ione stlamê meq uel ’on
ret r
ouv eda nsp resquet ou tesl esc o nvent ion si nterna ti
ona lesr ela
tive sàl ’env ironne me n tma r
in,q u’e lles
soient régionales ou universelles. Elle est textuellement reprise dans certaines législations nationales.

151
pas à la haute mer. Faudrait-il attendre que les pays de cette région soient confrontés aux
difficultés consécutives aux pollutions nées en haute mer et que les effets se fassent
ressentir jusque dans leurs eaux intérieures et zones côtières, comme ce fut le cas des
marées noires spectaculaires très médiatisées en Europe avant de réagir ? Ceci est un
a
spe
ctt
rèsi
mpor
tantdon
tlaConv
ent
iond’
Abi
dja
nde
vra
itt
eni
rcompt
e.

Par ailleurs,l
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éné
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’Abi
dja
n(Conv
ent
ione
tPr
otoc
ole
)nes
emon
trep
as
clair sur les mesures à prendre en cas de non respect des obligations générales aux Parties
contractantes. La Convention prévoit certes une disposition relative au contrôle de son
application379.Ma
ise
nré
ali
té,i
ls’
agi
td’
uneme
sur
edé
pour
vuedet
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té.Ce
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s
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fec
ti
vit
é.Onnes
aur
aite
ndi
rea
uta
ntp
ourd’
aut
resc
onve
nti
onsr
égionales qui
veillent strictement au respect des engagements pris, à travers la mise en place
380
d’
ins
ti
tut
ionsquie
xer
centunc
ont
rôl
eef
fec
ti
f .

De mê
me,a
ucun
esa
nct
ion n’
est pr
évue à l
’en
cont
re d’
une q
uel
conqu
e Pa
rti
e
contractante, en cas de violation flagrante des dispositions relatives à la protection de
l
’envi
ron
neme
ntma
rine
tcôt
ie
r.Sie
nAf
ri
quedel
’Ou
est
,le
sEt
atsa
utor
is
entt
ouj
our
s
des activités polluantes qui affectent non seulement les zones côtières, mais aussi le
mi
li
euma
rinàl
’i
nté
rie
uret au-delà de leur juridiction nationale, cela est dû au laxisme et
au laisser-aller occasionnés par le dispositif juridique en vigueur, censé veiller à la
protection du milieu marin et des zones côtières de cette région. Une telle affirmation
nous amène àl
aque
sti
ond
elar
esp
ons
abi
li
téquin
’es
tvé
rit
abl
eme
ntpa
sré
sol
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rle
s
t
ext
esd’
Abi
dja
n.

Ene
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t,l
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cle1
5del
aConv
ent
iond’
Abi
dja
ndi
spos
eque«les Parties contractantes
c
oopè
rente
nvued’
élab
ore
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adopt
erde
srè
gle
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spr
océ
dur
es appropriées
c
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antl
adé
ter
mina
tiond
esr
esp
ons
abi
li

setl
aré
par
ati
ono
ul’
inde
mni
sat
ion
rapide et adéquate des dommages résultant de la pollution »da
nss
azoned
’appl
ic
ati
on.
Même si une telle disposition est très ambitieuse, il ne fait aucun dou
tequ’
ell
ees
taus
si

379
Article23del aConv ent
iond’ Abi djan.
380
Tel est le cas de la Convention de Paris du 22 septembre 1992 relative à la protection du milieu marin de
l
’Atl
ant i
queNor d-Est)

152
utopique car, la question de la responsabilité et de la réparation de dommages dans les
conventions internationales est très peu effective, ce qui est fort déplorable 381 . Nous
verrons par la suite dans nos développements ultérieurs que l
’ar
ti
cl
e15del
aCo
nve
nti
on
d’
Abi
dja
n,demê
meq
uepl
usi
eur
sau
tre
sdi
spos
it
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est
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resmor
tes
.

Dema
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ral
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isp
osi
ti
onsdel
aCo
nve
nti
ond’
Abi
dja
npr
ése
nte
ntunc
ara
ctè
re
très vague qui conforte le chercheur dans ses doutes quant à son efficacité. En effet, tel
est notamment le cas des dispositions concernant « les mesures appropriées » que sont
censées prendre les Parties contractantes pour « prévenir, réduire, combattre et maîtriser
la pollution ». Elles sont excessivement r
épé
ti
ti
ves
,sa
nsqu
’auc
unep
réc
isi
onn
esoi
t
a
ppor
tées
url
eurna
tur
e.Da
nss
onouv
rag
esurl
edr
oitd
el’
envi
ronne
men
tenAf
ri
que
,le
Pr. KAMTO relève également cette lacune 382 .I
les
ti
mequel
’expr
ess
ion«mesures
appropriées » est suffisamment ample pour couvrir toutes les mesures envisageables. Il
souligne par ailleurs que cette expression revêt un caractère rhétorique dans les
conventions internationales et revient « inlassablement et invariablement 383 » dans
presque toutes leurs dispositions. En clair, l
’onn
esa
ura
itvé
rit
abl
eme
ntr
epr
oche
ràl
a
Conv
ent
ionc
ema
nquedep
réc
isi
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ell
ees
tun
eco
nve
nti
on-cadre énonçant de
g
ran
dspr
inc
ipe
squ
ele
sPa
rti
esc
ont
rac
tant
ess
’ef
for
cer
ontde p
réc
ise
rda
nsl
eur
s
législations nationales dans le cadre de la mi
see
nœuvr
ede
sdi
spos
it
ionsr
égi
ona
les
.Or
,
po
urc
equic
onc
ernel
aca
sdel
aCo
nve
nti
ond
’Abi
dja
n(e
tonl
eve
rrapl
usl
oin
)ce
s
imprécisions relevées ont sensiblement influencé les textes nationaux en matière de
pr
ote
cti
one
tdeg
est
iond
el’
envi
ron
nement marin, rendant hypothétiques les efforts
consentis par les pays en ce sens384. En sa qualité de convention-cadre, les principales
dispositions de la Convention devraient être assorties de protocoles qui non seulement
veilleraient à son application, mais aussi au meilleur des cas, du moins les plus
importants, traiteront de tous les problèmes écologiques de la région. Mais à ce jour, un
s
eulpr
oto
col
eaé
téa
dopt
éete
stt
ouj
our
senvi
gue
ur.C’
estunpr
otoc
olequiforcément,

381
Josette BEER-GABEL, op. cit.
382
Maurice KAMTO, op. cit., pp. 260-263.
383
Nous reprenons à ce niveau, les adverbes utilisés par le Pr. KAMTO pour désigner la manière avec
laquelle est répétée cette expression dans les dispositions des conventions internationales.
384
V. Infra.

153
répond difficilement à lui tout seul à tous les problèmes écologiques du milieu marin et
de
szo
nesc
ôti
ère
senAf
ri
quedel
’Oue
st,ma
isa
uss
ienAf
ri
quec
ent
ral
e.

B- Un protocole répondant difficilement à tous les problèmes écologiques du milieu


marin et des zones côtières

Les problèmes écologiques du milieu marin et des zones côtières de la sous- région ouest
a
fri
cai
nes
ontmu
lti
ple
s.Ma
isl
espl
usi
mpor
tant
sson
tlapo
llu
tiond
’or
igi
netellurique et
l
’ér
osi
onc
ôti
ère
.Po
urt
ant
,led
isp
osi
ti
fju
ridi
quemi
senp
lac
esu
rvol
eàpe
inec
ett
e
qu
est
ion.L’
unede
spr
inc
ipa
lesi
nsuf
fi
sanc
esde
ste
xte
sd’
Abi
dja
nes
tlema
nquede
protocoles traitant spécifiquement des problèmes écologiques de la région. Le seul
protocole en vigueur est relatif à la lutte contre la pollution marine par les hydrocarbures
e
nca
sdes
it
uat
ion c
rit
ique
.De t
out
eévi
denc
e,c
’es
tune d
éma
rche q
uia
ppa
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t
i
nap
propr
iéec
omp
tet
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g
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ll
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ins
trume
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uri
diqu
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ti
ple
sre
lat
if

l
’environnement marin et côtier.

Enr
éal
it
éaumome
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oné
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on,l
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mej
uri
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Abi
dja
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aitt
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s
éri
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ard,n’
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ob
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ati
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ormu
lée
sàl
’en
droi
tde
ssi
gnataires de cette convention, figure
c
ell
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’adop
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respr
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Conv
ent
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’Ab
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cl
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rag
raphe 2 que «les Parties
c
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rac
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ère
nte
nvued
’él
abo
rere
td’
adopt
er, outre le Protocole relatif à la
c
oopé
rat
ione
nmat

redel
utt
econ
trel
apo
llu
tione
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tuat
ionc
rit
iqu
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,
d’
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ole
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esc
riv
antde
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sur
es,de
spr
océ
dur
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tde
sno
rme
sconv
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sen
vue de prévenir, réduire, combattre et maîtriserl
apol
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uel
lequ’
ens
oitl
aso
urc
e,
oudep
romou
voi
rlag
est
iondel
’env
ironn
eme
nt(
…)» conformément à ses objectifs,
c
’es
tbi
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rceques
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éda
cte
ursé
tai
entc
ons
cie
ntsdè
sled
épa
rtq
u’àl
uis
eul
,ce
protocole était insuffisant pour faire faceàt
ousl
espr
obl
ème
sd’
ordr
eéc
olog
iquepo
sés
en ce qui concerne le milieu marin et les zones côtières.

De même, plusieurs propositions ont été faites par les participants aux travaux ayant
a
bout
iàl
’ad
opt
iondel
aCo
nve
nti
one
tduPr
otoc
oled’
Abi
dja
n. Au nombre de ces

154
propositions, figure la mise en place progressive de mécanismes juridiques de protection
de
scôt
esoue
sta
fri
cai
nesc
ont
rel
’ér
osi
on,del
utt
econ
trel
apo
llu
tiont
ell
uri
que
,etd’
un
t
protocole sur les zones spécialement protégées. Les Etasàl
’ép
oqu
e,a
vai
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u
qu
’un«p
rot
oco
lel
égal
eme
ntc
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uis
’aj
out
era
itàl
aConv
ent
iond
’Abi
dja
n
fournirait le cadre juridique nécessaire à une action concertée visant à lutter contre la
385
po
llut
iond
’or
igi
net
el
lur
ique xt
». Pourtant, ce te en’
aja
mai
sét
éado
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tle
sac
ti
vit
és
po
llua
nte
sta
ntda
nsl
’ar
ri
èrec
ont
ine
ntques
url
acô
tes
esontmul
ti
pli
éese
tontpr
isc
es
dernières années une ampleur non négligeable. Les travaux effectués par le PNUE en
1999 sur les sources de pollution dues aux activités terrestres dans la région sont censés
s
ti
mul
erl
’él
abo
rat
iond’
ins
tr
ume
ntsj
uri
diqu
esd
epr
ote
cti
ond
umi
li
euma
rine
tde
szon
es
côtières contre cette forme de pollution.

Dema
niè
repl
uspr
éci
se,e
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ic
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and
’Ac
ti
ond’
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dja
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itédel
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Abi
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concrétisation de ces promesses devrait se manifester par une identification préalable
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nombre desquelles la Stratégie régionale pour les aires marines protégées386, ainsi que
celles réalisées dans le cadre du PRCM, constituent déjà des prémisses censées amener la
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tsf
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t
WACAF/3 adopté au cours de la première réunion des autorités nationales compétentes

385
V. Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 65.
386
V. Supra.

155
du Plan d
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Abi
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ère
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complété par les projets WACAF/6 et WACAF/7 respectivement relatifs au
développement de programmes pour la surveillance, le contrôle et la lutte contre l´érosion
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èree
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Conférence de Rio en 1992, il fut décidé à la troisième Conférence des Parties à la
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intégrée des zones côtières.

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ère
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qui
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un
programme de gestion intégrée. Initié comme prioritaire, le projet sur la gestion intégrée
des bassins hydrologiques et des zones côtières de la Région de l´Afrique de l´Ouest et du
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technique. En effet, le facteur géographique, et le manque de ressources financières n´ont
pas permis d´étendre ce projet à des pays autres que le Togo, la Guinée et la Gambie.
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lit
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économique. De même, la rareté d´experts régionaux et nationaux dans le domaine de la
GIZC est un obstacle majeur, car le développement d´expertise appropriée parmi les
consultants régionaux est essentiel pour le succès à long terme de ce programme. En

pitd’
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éde fonds, il aurait été impossible de trouver le nombre
requis d´experts dans tous les pays de la région. Telles sont les raisons qui justifient la
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ZC,pr
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gionWACAF.
Cette nouvelle phase s´intitule : « Gestion Intégrée des Côtes et des bassins
hydrologiques pour la Région de l´Afrique de l´Ouest et du Centre ».

Elle envisage notamment de diviser la région WACAF en unités écologiques ou sous


groupes régionaux, écologiquement et géographiquement faciles à gérer, de réduire le

387
Cetter éun
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e.V.Doc
.UNEP/
WWG.
71/
4,P.
2,c
itép
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Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 87.

156
nombre d´étapes dans la stratégie du programme GIZC et de développer à la fin du
programme des portes d´investissement ou porte-feuilles de projets dans lesquels l´on
pourrait investir. La FAO a mené à cet effet en 1994 dans la région, une campagne afin
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intégrée des ressources. Les résultats, une fois de plus, ont montré que dans la plupart des
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existent, la pratique de ce type de gestion demeure extrêmement limitée388.

Il est difficile de tirer un bilan, cependa


nt,c
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ainc
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tt
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ère
conclusion nous ramène à nos premières préoccupations, à savoir que la situation
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teque de la pollution par les hydrocarbures,

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trouver des solutions alternatives (lspr
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escomptés. Même la dernière réunion de la Conférence des Parties à la Convention
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nouveau protocole.

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côtières390, concept déjà inséré dans la Convention de Barcelone lors de son amendement
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tit
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désormais Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée.
Cet amendement est intervenu pour mieux tenir compte des objectifs de protection et de
gestion intégrée des zones côtières391. De sérieuses réflexions devraient sans plus tarder

388
Convention WACAF, Présentation du profil et du programme de coopération, mise à disposition par
l’UCR,f évrier2005,op. cit., p. 11.
389
Infra.
390
Cf. Projet de protocole sur les zones côtières en Méditerranée.
391
Michel PRIEUR, « L’ évol utionj uridi
qued el ag esti
oni ntégré
ede sz on e
scô
tiè
resd
ans le bassin
méditerranéen », Re vuer o umai nededr oitdel ’envir
onne me nt, n°1-2003, p. 87.

157
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Abi
dja
nda
nsl
ebutd’
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erd
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nouveaux protocoles censés venir en appui au protocole actuel, vraisemblablement
essoufflé et dépassé. Telle est, pour le moment la meilleure manière de faire face, dans le
contexte régional, aux problèmes écologiques auxquels sont confrontés le milieu marin et
les zones côtières de cette région.

Au-de
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Abi
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Paragraphe 2 : Des mesures de protection et de mise en valeur limitées

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de mesures visant à protéger et à mettre en valeur le milieu marin et les zones côtières
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tée
s,t
anta
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ote
cti
on(
A)q
u’à
celui de la mise en valeur (B).

A- Les limites des mesures de protection

Le
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Abi
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appl
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ati
ons
ontr
ela
ti
ves àl
a
lutte contre toutes dégradations de ces milieux. Parmi ces dégradations, ces textes
insistent sur la lutte contre les différentes formes classiques de pollution. Cependant, ces
mesures sont limitées, tant dans leur forme (tel que présenté ci-dessus) que dans leur fond.
Quelques exemples appuieront cette affirmation.

Ende
hor
sde
sla
cune
sd’
ordr
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sque
sti
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nsu
bst
anc
eco
nce
rne
ntl
ana
tur
e
juridique et la portée des mesures de protection préconisées. La Convention oblige les
Etats à prendre toutes les mesures appropriées pour prévenir, réduire, combattre et
ma
ît
ri
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ionma
rines
oust
out
ess
esf
orme
s.A pr
ése
nt,l
’ons
ede
man
dec
een

392
V. supra, chapitre 1er.

158
quoi consistent concrètement les mesures de prévention, de réduction, de maîtrise et de
combat dont il est question.

Lap
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nti
ondel
apol
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org
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eme
ntda
nsl
ase
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departie de ce
travail. Pour ce qui concerne les autres mesures, à savoir réduire, combattre et maîtriser la
pollution, des problèmes majeurs subsistent. En ce qui concerne la réduction de la
pollution, le problème se pose de savoir comment les Etats devront-ils procéder, étant
do
nnéqu’
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mine
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uil
sdepol
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iona
yanta
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cté
le milieu marin et les zones côtières. Cette interrogation est valable pour la maîtrise et le
combat de la pollution.

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li
eue
stno
n
seulement la détermination de son degré de pollution, mais aussi celle du taux de
réduction de cette pollution. Autrement dit, on ne peut valablement parler de réduire un
niveau de pollution lorsque aucune étude ne détermine ni les seuils de pollution déjà
a
tt
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nts
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euxqu
iso
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oto
col
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otode1
997
,da
ns
lequel les Etats se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre qui sont à
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Abi
dja
nde
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abo
rdé
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irl
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degré de pollution de la mer et des zones côtières, ensuite fixer dans un protocole
additionnel, les niveaux à atteindre en terme de réduction de la pollution.

La seconde remarque concerne les mesures visant à maîtriser la pollution. Que faut-il
entendre par la maîtrise de la pollution ?Li
tt
éra
leme
ntdé
fini
,ma
îtr
is
erc
’es
t«se rendre
maître de forces difficilement contrôlables 393 » ;c
’es
tég
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apol
lut
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’ons
’ent
ie
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définitions, on pourrait simplement supposer394 q
uel
aConv
ent
iond
’Abi
dja
nob
lig
ese
s
Parties contractantes à prendre toutes les mesures appropriées pour se rendre maîtres de

393
Définition du Larousse Pratique.
394
Nousi nsistonss url ef aitq u’ i
ls’
agi
tlàd’
unes
imp
les
uppo
sit
ion,c
eàq
uoinou
sré
dui
tunt
ext
e
dépourvu de clarté et de précision.

159
la pollution marine qui dans ce contexte est la force difficilement contrôlable. On pourrait
également supposer que ces mesures visent à enrayer, juguler ou arrêter la pollution
marine. En insistant sur le fait que nous ignorons quelles sont les mesures appropriées à
pr
endr
e,nou
scons
tat
onsé
gal
eme
ntq
u’a
ucunep
réc
isi
onn’
esta
ppor
tées
url
esmoda
li

s
de la maîtrise de la pollution marine. Comment les Etats devront-ils procéder et quels
sont les moyens mis à leur disposition ? Là encore sont posées des questions qui
demeurent sans réponse.

Enf
in,l
ade
rni
èreme
sur
econ
sis
teàc
omb
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’ag
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« faire la guerre » à la pollution, e
nd’
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iond’
Abi
dja
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stemue
tt
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esmo
dal
it
ésd
ece
tt
elu
ttee
t
sur les moyens dont devront disposer les Parties contractantes pour y procéder.

La Convention dans son contenu préconise que les Etats coopèrent entre eux et « (
…)
avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes en vue
395
d’
élab
ore
retd
’adop
terde
spr
ati
que
s,de
spr
océ
dur
ese
tde
sme
sur
esr
ecomman
dée
s
(
…)». De quelles pratiques, procédures et mesures recommandées est-il question ? Une
fois de plus ce texte ne se montre pas explicite sur ce qui aurait pu être un début de
réponse à quelques unes des questions posés et qui sont demeurées sans réponse.

A côté de ces problèmes def


ond,e
xis
ten
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ti
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quantitative de la denst
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tion
.L’
unde
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let
spr
inc
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uxdel
acoop
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tio
n
anti-pollution dont les bases juridiques ont été posées par la Convention et aussi le
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Abi
dja
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sdi
spo
sit
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ti
vesa
uxmoy
ense
tte
chni
que
s
de mesure de la pollution396. Or, pour être efficace, une politique de protection du milieu
ma
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aitdi
spo
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inf
orma
tio
nsf
iabl
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’ét
atdumi
li
eun
atur
el,l
’ét
atd
ela
pollution et des autres dégradations. Ces informations sont censées jeter les bases de la
c
oopé
rat
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rot
ect
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sdi
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sinf
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tio
nss
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emi
li
euma
rin

395
Article 4, paragraphe 4, relative aux obligations générales.
396
Ibrahima FALL, « La coopération interafricaine en matière de pollution du milieu marin et des zones
c
ôtièresàl al umi èredelaConv entiond’ Abi djane tdes es protocoles », op. cit., pp. 277,278.

160
et les zones côtières, qui entrave à la politique de protection que les Parties à la
Conv
ent
iond’
Abi
dja
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éesme
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nsl
econ
tenudel
aConv
ent
iond’
Abi
dja
n,
notamment en ce qui concerne la protection du milieu marin et des zones côtières
fragilisent sa portée et constituent une sérieuse entrave à sa mise en application. Les
critiques sont quasiment identiques, quant à la mise en valeur de ces milieux. Cependant
contrairement à celles faites concernant la protection, le problème posé par la mise en
valeur est relatif à une insuffisance de dispositions y relatives.

B- Les insuffisances relevées quant à la mise en valeur

La mise en valeur du milieu marin et des zones côtières est le second volet développé par
l
aConv
ent
iond
’Ab
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an.C’
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èrev
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pe
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tun
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ll
eaf
fi
rma
tio
n.L’
étudemi
nut
ieuse du contenu de la Convention par contre,
permet difficilement de retrouver des dispositions claires à ce propos. En effet, en dehors
des quelques rares dispositions y relatives, le texte est presque muet sur la question. Dans
les obligations générales faites aux Parties, la Convention dispose que ces dernières
prennent toutes les mesures appropriées (cette expression critiquée à maintes reprises,
revient une fois de plus) pour « assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles
du point de vue de l
’env
iro
nne
ment397 ». Plus loin, elle prévoit que les Parties
c
ont
rac
tant
esc
oopè
rentàl
’él
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ondep
rog
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sd’
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ll
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azoned’
app
lic
ati
on .
On peut supposer que la création de zones marines protégées, telle que préconisée par le
texte de la Convention entre également dans le cadre de la mise en valeur. Toutes ces
analyses se basent sur des spéculations et des interprétations incertaines qui aboutissent à
la déduction selon laquelle la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières a
effectivement été « mise en évidence ». Mais la réalité est toute autre car les dispositions
ci-de
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ése
nté
ess
ontc
ell
es,da
nsl
ete
xtedel
aCon
vent
iond
’Ab
idj
an,q
uipe
rme
ttent

397
Article 4, paragraphe 1, précité.
398
Article 14, paragraphe 3 de la Convention.

161
unc
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ai
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ppr
och
eme
nta
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iga
ti
ondeme
tt
ree
nva
leu
rlemi
li
euma
rine
tle
s
zones côtières.

En principe, la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières procède par étapes,
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squ
elet
ext
ed’
Abi
dja
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vepa
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niè
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laire et univoque. Prenant
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fec
ti
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ntu
nec
oop
éra
tio
nent
rel
es
Parties contractantes, dans les domaines de la recherche scientifique, de la surveillance et
de l
’éva
lua
tio
n de l
a po
llu
tion
,de mê
me qu
e de
séc
hanges de données et de
renseignements scientifiques. Elle rejoint de ce fait les textes internationaux qui
c
ons
idè
rentquel
’envi
ron
neme
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smoy
ensdel
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nfo
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tio
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les
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isoi
entd
’or
dreg
éog
raph
ique
,
économique, humain, ainsi que toutes les données scientifiques concernant le milieu
ma
rine
tle
szone
scôt

res
.Ce
tinve
nta
ires
’ef
fec
tueg
râc
eàde
sré
sul
ta
tsd
’ét
ude
sfa
it
es
sur le terrain, à la cartographie, à la télédétection. Les espèces importantes, rares ou
menacées ainsi que les écosystèmes liés aux activités humaines actuellement ou
potentiellement dommageables sont recensés.

Lepr
obl
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uque
les
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cti
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el’
envi
ronn
eme
ntma
rine
tcô
tie
rda
ns
cette région, il limite également toute politique visant la mise en valeur ou la gestion
intégrée de ces milieux. Une politique de gestion intégrée dispose de principes de base
qu
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ici
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tloc
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qu’
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pac
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399
Maguelonne DEJEANT-PONS,LaMé
dit
err
ané
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nte
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naldel
’env
iro
nne
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,op. cit., p.
215 et suivantes.

162
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espr
obl
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inc
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bil
it
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conflit pouvant exister ou existant réellement entre les diverses activités. Comment peut-
on prétendre mener une politique de gestion intégrée oud
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sd’
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ami
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leu
r,c
’es
tsur
toutl
a formulation de son
intitulé. Les rares allusions faites à la gestion rationnelle telles que relevées sont
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nsuf
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sant
esp
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éel
leme
nt pa
rle
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see
nva
leur
. Le
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at
ss’
org
ani
sent
individuellement dans le cadre de leurs législations nationales respectives afin de
protéger et de gérer au mieux leurs ressources marines. Mais nous verrons également que
l
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xis
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eré
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nationaux.

Endé
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len
’es
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une convention-cadre qui se limite à ne
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Convention de Nairobi, la Convention de Barcelone sur la Méditerranée. Tout comme la
Conv
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’Ab
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sson
tde
scon
vent
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s-cadres mais qui ont su compléter leurs
lacunes, soit à travers des protocoles additionnels, soit en subissant des modifications qui
les rendent beaucoup plus explicites notamment en ce qui concerne les moyens à mettre
e
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epr
oté
gere
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critique, sauve, pourrait-ond
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squ’
ild
eme
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ral
’un
iquepr
oto
col
eenvi
gue
urda
ns
le cadre de la protection et de la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières dans
cette région, toutes les questions posées depuis 1981 resteront irrésolues.

Apr
èsa
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rso
ule
vél
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ordr
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tt
entd’
aff
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aci
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ncompt
e.

163
Section 2 : Lapol
lut
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ièr
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mentmar
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tcô
tie
r,une
réalité presque oubliée

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stunf
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ment
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venuunc
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eptded
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tint
erna
ti
ona
l,s
’es
tdé
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oppé au cours de ces dernières
années. Tr
èst
ôt,l
ors
quel
’at
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ond
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opi
nionp
ubl
iquei
nte
rna
tio
nal
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tt
ir
éepa
r
l
espr
obl
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sd’
env
iro
nne
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,lapr
emi
èrer
éac
ti
ond
esj
uri
st
esaé
téd’
yvoi
rav
antt
out
des cas de pollution transfrontière400. Les pollutions transfrontières sont les pollutions les
plus difficiles à endiguer. Les pollutions transfrontières sont en effet celles qui ne
connaissent pas les frontières tracées par le droit international. La situation se présente
d’
unema
niè
ret
rèss
ché
mat
ique. Un Etat A autorise des activités sur son territoire.
L’
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rci
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ema
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it
oir
edel
’Et
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ty
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provoque des dommages oll
uti
one
stt
rans
nat
ion
ale
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estl
esc
hémadef
igur
equi
est caricaturé dans les cas classiques de pollutions transfrontières.

L’
appr
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èmee
nca
sdep
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uti
onma
rinenepr
ése
ntea priori pas de
différence substantielle. Malheureusement, la pollution transfrontière, plus souvent
a
ssi
mil
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reta
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auxc
ont
ine
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les
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niè
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s.Ai
nsi
,da
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uri
diqued’
Abi
dja
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ommeda
nst
out
autre système juridique de dr
oiti
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iro
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,lec
onc
eptdep
oll
uti
on
t
rans
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redel
’env
ironne
mentma
rine
tcô
tie
rde
meur
eenc
oret
rèsf
lou(
Par
agr
aphe2)
.
Pour le comprendre, il convient au départ de prendre du recul par rapport au cadre
j
uri
diqued
’Ab
idj
an,a
find
’ét
udi
erl
efon
deme
ntj
uri
diqu
edec
econc
ept(
Par
agr
aphe1)
.

Paragraphe 1 : Le fondement juridique du concept de pollution transfrontière de


l
’env
iro
nne
mentma
rine
tcôt
ier

Le terme concept désigne un « ac


tee
t/
oul
’ob
jetd’
unepe
nsé
edo
ntl
asource est le sujet
é
pis
témi
que abo
uti
ssantun
ere
pré
sent
ati
on gé
nér
aled
’une c
las
se dé
ter
miné
ede

400
V. Alexandre KISS, « LeDr oitInter
na t
ionaldel
’Env
iron
ne ment», Extraits de son ouvrage sur le droit
interna t
iona
ldel ’
environne me nt,disponibl
es urles
it
eWe bsuivant:
http://www.diramb.gov.pt/data/basedoc/TXT_D_9148_1_0001.htm,dated’ acc ès:oc tobre2002.

164
phénomènes401 »
.Lec
onc
eptdepo
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fro
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èreé
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taudé
par
t,s
il’
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’ent
ie
ntà
la définition ci-dessus avancée, une idée générale qui a émergé etf
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une
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fai
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riedeTr
aile
ntr
ele
sEt
at
sUni
setl
eCa
nad
aen194
1.
Le concept de pollution transfrontière trouve son fondement dans les principes généraux
dedr
oit(
A).I
laé
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uéa
ufi
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sjour
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’ac
cor
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den
tif
ierà
l
’envi
ron
neme
ntma
rin(
B).

A- Le
ssour
cesduc
onc
eptdepo
llut
iont
rans
front
ièr
edel
’envi
ronne
ment

La définition du concept de pollution transfrontière devrait passer par deux étapes


pr
opos
éespa
rlePr
.KI
SS.D’
abor
dlapol
lut
ion,e
nsui
teson caractère transfrontière,
autrement dit, sa « transfrontiarité »
.Iln
’es
tnulbe
soi
ndes
’ét
ale
run
eéni
èmef
oiss
url
a
définition du terme pollution. Tous les instruments juridiques nationaux et internationaux
r
ela
tif
sàl
apol
lut
ionontf
aitd’
ass
ezl
arg
esdé
vel
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aqu
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l
’adj
ect
ift
rans
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tt
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Pr. KISS, il p
rovi
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uvo
cabu
lai
reu
til
is
épa
rl’
OCDEquic
her
cheàé
vit
erl
ete
rme
transfrontalier402 plus correct en français. On cherche en fait à éviter toute confusion avec
l
ete
rmet
rans
front
al
ier
,cons
idé
réc
ommenes
era
ppr
ocha
ntqu
’àde
szone
sde20à3
0
kilomètres le long de la ligne de démarcation qui sépare le territoire de deux pays. Or, il
e
stde
spol
lut
ionsqu
ivo
nta
ude
làdec
esdi
st
anc
es.C’
estl
ara
isonp
ourl
aque
ll
eaé

avancée la définition de la pollution transfrontière. Le concept de pollution transfrontière
del
’en
vir
onn
eme
nte
sti
ssudepr
inc
ipe
sgé
nér
auxded
roi
t(1
)ma
iss
ama
ît
ri
sepo
se
d’
énor
mesdi
ff
icul

s(2
).

1- Un concept issu de principes généraux de droit

Le concept de pollution transfrontière, est issu de certains principes fondamentaux de


dr
oitdon
tnot
amme
ntc
elu
iqu
ies
tre
lat
ifa
ure
spe
ctdel
’env
iro
nne
mentàl
’ext
éri
eurd
es

401
Définition du terme « Concept » in Sous la direction de André-Jean ARNAUD, Dictionnaire
encyclopédique de théorie et de sociologie du droit , LGDJ, Paris 1993, p. 87.
402
Pui
squ’ onp arle par exemple dans le français courant de conflits transfrontaliers.

165
limites de la juridiction nationale (a). De plus, il était plus assimilé à des milieux naturels
t
el
squel
’ai
r et les eaux continentales (b).

a- Ler
espe
ctdel
’envi
ronne
mentàl
’ext
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eurde
sli
mit
esdel
ajur
idi
cti
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e

L’
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unpr
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ipet
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e.Le
sEt
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’une s
ouve
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net
ésur l
eur
sre
ssour
ces na
tur
ell
es ma
is
un
ique
men
tàl
’intérieur de leurs frontières. Au delà de leurs frontières nationales, ces
de
rni
ersnedi
spos
entp
lusd’
auc
und
roi
tso
uve
rai
nsurl
esr
ess
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cesn
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s.Ladé
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rme
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ble
ments
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li
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gar
ddudr
oiti
nte
rna
ti
ona
l.C’
estc
equ
ire
sso
rtdel
a
légendaire jurisprudence de la Fonderie de Trail. Cette décision, constitue semble-t-il, la
pr
emi
èrea
ffa
irej
ugé
esurl
efonde
ndr
oiti
nte
rna
tio
nal
.Unpe
ti
tra
ppe
lde
sfa
it
ss’
impo
se.

Une compagnie privée canadienne émettait, lors de ses opérations quotidiennes de fonte
de minerais de zinc et de plomb, des fumées à très fortes teneurs d’
anhy
dri
des
ulf
ure
ux
qui causaient des dommages substantiels au territoire des Etats-Unis. Les Etats Unis ont
de
mandéàê
trei
nde
mni
séspa
rleCa
nad
apou
rle
sdomma
gesc
aus
éspa
rl’
émi
ssi
ond
e
fumées sur leur territoire. Dans cette affaire, le Tribunal arbi
tr
ala
vai
tjug
équ’
«en vertu
des principes de droit international, comme de la législation des Etats-Unis, aucun Etat
n’
aledr
oitd’
uti
li
sers
ont
err
it
oir
e,oud’
enpe
rme
ttr
el’
uti
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l
’émi
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umé
es,unpr
éjud
iceaut
err
it
oir
ed’
unaut
reEt
at(
…)»
.LeTr
ibun
ala
également estimé que le Canada était responsable en vertu du droit international, de
l
’ac
tiv
itéd
elaf
ond
eri
ede Tr
ailda
nsl
est
erme
ssui
van
ts: « Il appartient au
gouvernement du Dominion du Canada de veiller à ce que cette activité soit conforme à
l
’obl
igat
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aque
ll
ees
tte
nul
edo
min
ione
nve
rtududr
oiti
nte
rna
tio
nal
,dan
sle
s
403
àl
termes où celui-l ’
adé
fin
i ».

403
Reports of international Arbitral Awards, V. III, p. 1905, V. Christopher BO BRAMSEN, « Pollution
transnationale et Droit international », in Problèmes de la pollution transfrontière, Co
mptere
ndu d’un
sémi nai
res urle saspe ctséc onomi quese tjuri
diqu e
sdel apo llu
tiont r
ans fr
o nti
ère ,tenuàl’OCDEen1972,
OCDE, Paris, 1974, pp. 270 et 280.

166
Da
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nedé
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ions
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’af
fai
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tro
itdeCor
fou
,laCourI
nte
rna
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lede
Justice a réitéré cette « obligation pour tout Etat de ne pas laisser utiliser son territoire
404
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resEt
ats ». Ce problème fut également
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n1956da
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ndueda
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Fr
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’Es
pag
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il
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ééqui
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pagne dans la Sègre. La
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asmo
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ston405 . Cette application du principe
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gea
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sre
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spa
rta
gée
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ent en fait en échec la
« Doctrine HARMON406 » soutenue au siècle dernier par un Président de la Cour suprême
des Etats-Unis.

De même, plusieurs spécialistes de droit international ont fait référence au principe de


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nag
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tatd
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obl
iga
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on de non ingérence. Certains courants
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conn
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par les Etats civilisés ( . Pourd
’aut
res
,«un principe général de droit
international interdit à un Etat de faire sur son territoire des travaux qui causeraient un
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it
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sac
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dans les régions frontalières » et mentionnent que « la pollution des eaux internationales
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si
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ssurl
ete
rri
toi
redel
’Et
atv
ict
imedup
réj
udi
ce,
constitue une action interdite pat le droit international409 ».

404
CIJ, 9 avril 1949 Affaire du détroit de Corfou, arrêt sur le fond. V. David RUZIE, Droit international
public, Collection Mémentos Droit public et science politique, Dalloz, Paris, 1996, p. 203. V. également
Recueil CIJ, 1949, P. 22, cité par Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, p. 120.
405
Ibid., p. 120.
406
Selon cette doctrine, un Etat situé en a
mo n
td’ unf leuv ei nternati
on alserai
te ndroitd’ut
ili
s erc ommei l
l’e ntende tmê med edé tournerl ese auxd ’unfleuvei nte r
na t
io nalsan ssep r
éoc cuperdesintérêtsde sEt ats
ena val
.V.Pa tri
ckDAI LLI ER e tAl ainPELLET,( N’ Guy e nQUOC DI HN) ,Dr o
iti n
ter
na t
ional Public,
LGDJ, Paris, 2002, p. 1314.
407
OPPENHEIM-LAUTERPACHT, cité par Christopher BO BRAMSEN, op. cit. p. 270.
408
J. ANDRASSY, « Les relations internationales de voisinage » ,Re cueildesc our
sdel ’Ac adémi edeLa
Haye, Vol.79, 1951, p. 95, cité par Christopher BO BRAMSEN, ibid., p. 270.
409
Hans THALMANN, cité par Christopher BO BRAMSEN, ibid., pp. 270-271.

167
En dehors de la coutume internationale, de la jurispr
ude
ncee
tdel
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ctr
ine
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res
s
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ctd
el’
envi
ron
neme
nta
u
delà des limites de la juridiction nationale. Tel est le cas des traités internationaux
(universels et régionaux) dans lesquels les Etats se sont juridiquement engagés à
empêcher toute pollution transnationale. Les compétences territoriales des Etats ainsi
réaffirmées, le principe ajoute que ceux-ci sont responsables non seulement de leurs
propres activités, mais aussi de toutes celles sur lesquelles elles ont un pouvoir. Un Etat a
l
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ond’
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ajuridiction. Cela consisterait à la mise en place de régimes
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s
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eme
nt dans les limites de sa juridiction, mais aussi partout ailleurs où il
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s.Le
contrôle que les Etats exercent sur les activités dans ces régions doit leur permettre de
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iond
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les
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s
pollutions transportées par l'air à longue distance constituent un aspect particulier du
problème général de la pollution atmosphérique. Des études scientifiques ont été menées
par des organes de l'O.C.D.E. depuis le début des années 1970 pour mieux connaître ce

410
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 124.

168
phénomène qui auparavant était insoupçonné411. Par la suite, dans un document sur la
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la
Conférence de Stockholm de 1972), il avait été indiqué que les polluants pouvaient être
transportés sur de grandes distances et toucher des zones se trouvant à des centaines de
k
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sde ne pas causer de
dommages au territoire des autres Etats en vertu du principe de bon voisinage ne fait plus
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’ai
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ssé
.De
s
conventions ont été adoptées dans ce sens, dans lesquels les Etats se sont engagés à
limiter, réduire graduellement et prévenir la pollution atmosphérique, y compris la
pollution atmosphérique transfrontière à longue distance. Tel est le cas de la Convention
de Genève sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance du 13
novembre 1979 et de ses protocoles. Cet instrument a défini la pollution atmosphérique
transfrontière à longue distance comme étant celle « dont la source physique est comprise
onn
totalement ou en partie dans une zone soumise à la juridicti ati
onal
ed’
unÉt
ate
tqui
exerce des effets dommageables dans une zone soumise à la juridiction d'un autre État à
une distance telle qu'il n'est généralement pas possible de distinguer les apports des
sources individuelles ou groupes de sources d'émission ». Cette définition met en relation
deux Etats :l
’Et
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epol
lue
ure
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me.Ce
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iondel
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nte
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stve
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renforcer les principes fondamentaux de droit international relatifs au respect de
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’envi
ron
neme
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aju
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ict
ionn
ati
ona
le.

411
Alexandre KISS, « La Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance », in
RJE 1981/1, p. 30.
412
Documents des Nations Unies, A/CONF.48/8 du 7 janvier 1972, Détermination des polluants
d’i mportancei nternat
ionalee tlu t
tec ontrec esp olluan
ts,pa ragraphe 3 4; cité par Christopher BO
BRAMSEN, op. cit., p. 280.

169
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nec
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nda
ntl
eurde
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rdepr
endr
e
également toutes les mesures propres à assurer que leurs activités ou celles exercées dans
les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de pollution
413
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rans
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tiè
redel
’ai
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aff
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iondec
esi
nst
rume
ntsi
nte
rdi
santc
ett
efor
med
epol
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ionà
caractère transfrontière, en est la preuve, même si dansc
eca
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un
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uel
ecomb
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uri
diq
uec
ont
inuee
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renforce de plus en plus contre ces pratiques des Etats.

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414
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err
it
oir
e . En règles générales il est reconnu à tout
Etat le droit de faire lui-même ou de permettre sur son territoire toutes les constructions
qu
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rai
sse
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ucunec
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veformant par exemple la frontière de deux
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ipepeut également être formulé de la manière
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s,Ver
sionCD-
ROM. V. également RJE 1989, numéro spécial, p. 217.
414
i
PatrckDAILLIERe tAl ai
nPELLET,( N’ GUYENQUOCDI HN) ,op. cit., p. 1314.

170
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iel
s)é
tai
tint
erd
ite415 .
Ainsi, le droit international a formulé le principe selon lequel un Etat ne peut par des
constructions faites par lui sur son territoire, porter un « préjudice positif et aisément
416
reconnaissable »a
ute
rri
toi
red’
una
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eEt
at . Ce problème fut également abordé en
19
56da
nsl
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aler
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nsl
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cLa
noux417. De même, en 1961,
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une résolution a ét dop
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Ins
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amê
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e,l
’As
soc
iat
iondeDr
oitI
nternational a
tenu à Helsinki, une réunion au cours de laquelle les experts en droit international ont
élaboré des règles qui constituent en fait une tentative de codification des principes
généraux de droit international en matière de pollution des eaux. Ce texte a défini la
po
llut
iond
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ommeé
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téde
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uxd’
unba
ssi
ndedr
aina
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international. Ainsi, tout Etat se devait de prévenir toute nouvelle forme de pollution des

415
Recueil des Nations Unies sur les traités relatifs aux fleuves et Rapport des Nations Unies sur les
fleuves, Vol. I et II ; cité par Christopher BO BRAMSEN, op. cit. ; p. 279.
416
Vattel, le droit des gens, T.1, §272 ;He f
f t
e r,ledro i
ti nter
nationa ldel ’Eu rop e,4ème
édition française par
Geffcken, p.72, note 7, § 20, IV, Oppenheim, International law, T.1, p. 175, cités dans la Réglementation
int er
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ede sc ou rsd ’eaui n
te rnat
ionauxa upo intdev uedel ’ex pl
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ondel eursforc esmo tri
cese tde
leure xplo itatione ng éné ralpa rM.L.v onBAR,r app orteur,i
nAnnua ir
edel ’Instit
utdeDr oi tI
n t
ernationa l
,
1911, Vol. 24, p. 158.
417
V. Supra.Enf ait,e nma tièr
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ona ux ,un epo l
émi quea vai
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ce uxqu is ou t
ena ientl at hè sedel as ouve rainetét errit
o r
ial
ea bs o l
uee tc ell
edel ’
intég rit
ét erri
tor ia
le
absolue. La souveraineté territoriale, faut-il le rappeler, permettait à un Etat de disposer en toute liberté des
eaux qui traversent son territoire sans même se préoccuper des utilisateurs situés en aval (« Doctrine
Harmon »pr écit
é e).Av e clat hèsedel ’i
ntég r
itét e
rritorialeabso lue ,unEt a triverainnep e ututil
iserl ’eau
d’unf l
euv ei nter
na tiona l,surs ont erri
toir
e,dema nièrequ ic r
éeundomma g epou rd’au tr
esEt atssou vera i
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(Jur i
sprude nceLa cLa noux ).C’ e stlepr inc ipequ ie stàpr és entut il
isépa rl edr oiti nt e
rnationa lde
l’e nvi
ronne me nt.

171
eaux ou toute augmentation du degré de pollution de celle-ci dans un bassin de drainage
i
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l,q
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erundomma
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o-riverain.
Tout
esl
esme
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esqu
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impos
entdo
ive
nté
gal
eme
ntêtre prises afin de réduire la
pollution des eaux existant dans un bassin de drainage international, de manière à ce
qu
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ges
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tan
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lnes
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En matière de pollution transfrontière des eaux, on pourrait dansl


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oncernent généralement deux ou
plusieurs pays situés sur un même continent et qui en font un usage commun. Aussi est-
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internationaux, adoptée le 17 mars 1992. Comme toute convention relative à la protection
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eles Parties contractantes à prendre toutes les mesures
appropriées pour prévenir, maîtriser et réduire la pollution des eaux qui a ou risque
d'avoir un impact transfrontière ; ils doivent également veiller à ce que les eaux

418
Christopher BO BRAMSEN, op. cit. p. 278.
419
V. La Cour da nsc e t
teaff
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e,ad’ abor dr ejetél ’
argume ntdel’« état de nécessité écologique » soulevé
parl a Hong r
iepo urj ust
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erl as us pe nsion ou l ’aband on de c ert
ainst r
ava ux qu ié t
aiente ffectué s
conformément au Traité du 16 septembre 1977 relatif à la const ruct
io nd’ uns ys tèmed’ écl
uses .Ellea
notamment reconnu « que les préoccupations exprimées par la Hongrie en ce qui concerne son
environne me nt[ …] a vai
entt raità un ‘ ‘intérête s
se nti
el’
’ de c etEt at» et considéré que « la
Tchécoslovaquie, en prenant unilatéraleme n tlec on t
rôled ’uner essourcep artagéee tenpr ivantlaHon gr ie
de son droit à une part équitable et raisonnable des ressources naturelles du Danube –avec les effets
continusquel ed ét
our nementdes ese auxd ép l
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é cologi
edel ar égionriveraine de Szigetköz –n ’a
pas respecté la proportionnalité exigée par le droit international ». La Cour a donc estimé que le
détourne men tduDa nubeeffect
uépa rl aTc héc oslovaquiee nl ’
espè cen’é t
aitpa sunec on t
re-mesure licite.
V. Arrêt CIJ, 25 septembre 1997, Affaire relative au Projet Gabcikovo-Nagymaros (Hongrie c/ Slovaquie).

172
transfrontières soient utilisées dans le but d'assurer une gestion de l'eau respectueuse de
l'environnement et rationnelle, la conservation des ressources en eau et la protection de
l'environnement. Ils veillent enfin à ce qu'il soit fait un usage raisonnable et équitable des
eaux transfrontières, en tenant particulièrement compte de leur caractère transfrontière,
dans le cas d'activités qui entraînent ou risquent d'entraîner un impact transfrontière420. La
Convention de New York du 21 mai 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours
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article 23 intitulé « protection et préservation du milieu marin », le lien entre les cours
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Au-delà de toutes ces mesures, subsistent des difficultés quant à la maîtrise du concept de
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2- Un concept difficilement maîtrisable

Les pollutions transfrontières, ou plutôt le concept de pollution transfrontière est


difficilement maîtrisable. Les régions situées à proximité des frontières sont
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hydrographiques ignorent les frontières puisque plusieurs pays sont souvent traversés par
un ou plusieurs c
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ertaines formes de pollution transfrontières
dépassent les cadres politico-administratifs, voire juridiques des Etats.

On a pu constater ces dernières années que certains projets contestés étaient situés au
voisinage des frontières. Dans plusieurs pays, ces problèmes ont pris une importance à tel
point que depuis un certain temps déjà, les pays concernés ont mis en place des organes
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de concertation et de consultation interétatiques. En dépit de ce début de solution, il faut
reconnaître que ce sont des procédures longues, lourdes et complexes422. La raison qui

420
Article 2 de la Convention de Helsinki.
421
Auxt erme sdel ’
art
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e2 3del aConv entiondeNe wYo rk ,«Les États du cours d'eau, séparément et, s'il
y a lieu, en coopération avec d'autres États, prennent toutes les mesures se rapportant à un cours d'eau
international qui sont nécessaires pour protéger et préserver le milieu marin, y compris les estuaires, en
tenant compte des règles et normes internationales généralement acceptées ».
422
Mary SANCY, « La prévention de la pollution transfrontière en Belgique », in Les pollutions
transfrontières en droit comparé et international, RJE 1989, n° Hors série, p. 7.

173
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face à des incertitudes qui occasionnent des hésitations.

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contenu de la règle juridique surtout lorsque celle-ci est vague et imprécise 423 . Or
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tude surgit lorsque plusieurs pays sont touchés. Cela
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remédier connaissent encore des limites424.

La pollution transfrontière est une pollution à longue distance. Des difficultés


apparaissent également lorsque dans la résolution des questions de pollution
transfrontière, on est confronté à un problème de territorialité des lois425. De manière
générale, les droits nationaux ne prévoient expressément pas les situations transfrontières
mais en permettent seulement la prise en compte implicite426.Ene
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des problèmes de pollution transfrontière, les solutions adoptées au seul niveau national
peuvent être à la fois inefficaces et inappropriées. Une fois défini le caractère
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totalement, la question qui se poserait ensuite serait de savoir comment étudier,
réglementer, gérer à la fois le problème et la ressource pour laquelle il se pose. Les Etats
devraient alors évaluer les dimensions physiques du problème et organiser leurs stratégies
de lutte contre la pollution en fonction des limites ci-dessus évoquées427.

423
Michel PRIEUR, « Incertitude juridique, incertitude scientifique et prot ec t
iondel ’env i
ronne me nt» in,
Inc er
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tudej urid i
que ,incert
itudes cient
ifique,Ac tesduSé minai
redel ’Ins
titutf édératif«Environnement et
Eau » tenu à Limoges le 5 avril 2002, Publications des Cahiers du CRIDEAU n°3, PULIM, Limoges, 2000,
p. 13.
424
Les législations en question ne concernent pas les pays ouest africains car on prendra connaissance dans
les développements à suivre, du vide juridique qui existe dans ces pays en matière de pollution
tra ns
f r
ontiè r
edel ’env ir
onne me nte ngén éra
l ,etdel ’e nvironnement marin et côtier en particulier. V. infra.
425
Mary SANCY, « Pollution transfrontière et installations existantes » in RJE 1989, n° Hors série, op. cit.
p. 163.
426
Michel PRIEUR, « Pollutions transfrontières et installations nouvelles », op. cit. p. 165.
427
Robert E. STEIN, « Aspects juridiques et institutionnels de la lutte contre la pollution transfrontière » in
Problèmes de la pollution transfrontière, op. cit., 297.

174
Un des problèmes cruciaux qui se posent avec le concept de pollution transfrontière est
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transfrontières à longue distance posent ainsi de sérieuses difficultés aux juristes car elles
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véritables victimes. Certains instruments conventionnels internationaux, au nombre
desquels la Convention de Genève du 13 novembre 1979 sur les pollutions
atmosphériques transfrontières à longue distance, ont proposé des solutions dites de
rechange en envisageant exclusivement la coopération entre les Etats. Mais le problème
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valablement être victimes de pollutions transfrontières428.C’
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onc pour cerner dans la
mesure du possible ce problème que le droit international a créé des cadres et règles de
coopération. Il se crée alors un cadre international de discussion et de concertation,
destiné à terme à trouver les solutions adéquates. Ainsi, le problème posé par les
pollutions transfrontières en droit international a commencé à se dissoudre. Désormais les
solutions de ce droit mou nécessitant la coopération de tous les Etats sont favorisées429.

Malgré toutes ces difficultés recensées, quant à la maîtrise de ce concept, il a connu une
évolution. La pollution transfrontière, autrefois rattachée à des milieux récepteurs tels que
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milieu marin et aux zones côtières.

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Comme on a pu le constater dans les développements précédents, les instruments
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428
Alexandre KISS, « Pollutions transfrontières et droit international », in RJE 1989, n° Hors série, op. cit.
p. 167.
429
Mary SANCY, « Pollution transfrontière et installations existantes », op. cit., p. 164.

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de par leur nature, les mers et les océans sont transfrontières. Le droit international de la
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accident survenu en haute mer se manifestent sur les côtes de plusieurs Etats. La
reconnaissance par le droit international del
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environnement marin soit source de conflit entre deux ou
plusieurs Etats. Le juge international a eu à se prononcer sur la question (3).

1- Le caractère transfrontière des pollutions marines

Les substances polluantes atteignent le milieu marin par des voies très diverses.
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côtes et touchent enfin le milieu marin. Leur origine se situe dans un ou plusieurs autres
pays et se manifestent au-delà des limites des juridictions nationales. Ce genre de
pollution est parfois causé par des pays sans littoral et qui néanmoins sont de très gros
pollueurs 430 . Ce sont là des pollutions transmises par le
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passage, des dégâts sur les zones côtières et les eaux intérieures de plusieurs pays.
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transportant des déchets dangereux, déchargent illégalement leurs cargaisons en toute
quiétude dans le milieu marin ; une autre catégorie de pollution est due au nettoyage et au
déversement en mer des déchets et résidus du lavage des cales de bateaux. Ces déchets se

430
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grandes distances. Les pollutions transmiespa
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les industries de substances polluantes, ne sont pas assez médiatisées, mais ne
représentent pas moins des pollutions importantes. Enfin, les pollutions marines les plus
médiatisées car étant les plus spectaculaires sont celles là provoquées par les naufrages de
navires pétroliers.

Il ne fait plus aucun doute que toutes ces formes de pollution ont un caractère
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supérieures au volume débité par les grands fleuves et transportent de ce fait les polluants.
Avec le brassage des océans, les polluants introduits dans le milieu marin à un point
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hommes et imposées par le droit international de la mer. Dans ce cas de figure, il est fort
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exercent aucune activité polluante se retrouvent touchés par
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mportance de la prise en
compte du caractère transfrontière des pollutions marines.

2- Lat
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marin par les conventions internationales

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ont expressément formulé aucune disposition
concernant la prise en compte du caractère transfrontière des pollutions marines.
Toutefois, une interprétation de leur contenu aboutit à cette conclusion. Ainsi, la
Convention sur le droit de la mer, dispose en son article 194, paragraphe 2 que « les Etats
prennent toutes les mesures nécessaires pour que les activités relevant de leur juridiction
ou de leur contrôle le soient de manière à ne pas causer de préjudice par pollution à
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u-delà des
zones où ils exercent des droits souverains (
…)». Il est donc évident que les Etats ont

177
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Ensuite, ils ne doivent pas déplacer directement ou indirectement le préjudice ou les
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pas dirigé le navire vers un port-refuge433. Cela aurait permis de réduire le risque élevé de
pollution ou à la rigueur de réduire la gravité des dommages subis et sur le littoral
espagnol, et sur le littoral français.

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pollution importante, doit au préalable en évaluer les risques potentiels et en rendre
compte 435. Il doit notamment mettre à la disposition des autres Etats les résultats des
436
rapports de surveillance continue des effets de toutes les activités autorisées
437
s
usc
ept
ibl
esd’
ent
raî
nerun
epol
lut
ion .

Enfin, en ce qui concerne par exemple la lutte contre la pollution par immersion, la
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ent
iond
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equel
’aut
ori
sat
iond
’unet
el
lea
cti
vit
éma
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eauc
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nta
lned
oitê
tred
onn
éequ’
apr
èsa
voi
raup
réa
lable
« examiné la question avec les autres Etats pour lesquels, du fait de leur situation
géographique, cette immersion peut avoir des effets préjudiciables438 ». Les Etats doivent
également adopter des dispositifs réglementant la circulation des navires dans leurs eaux,
dema
niè
reàr
édui
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umi
nimum l
eri
squed’
acc
ide
ntss
usc
ept
ibl
esd
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rte
rat
tei
ntea
ux
intérêts connexes des autres Etats côtiers439.

431
Voir Supra, Ler espectdel ’ e
nvi
r on neme ntàl ’ext
é ri
eurde
sli
mit
esd
el ajuri
dictionna tionale.
432
Article 195 de la Convention sur le droit de la mer.
433
V. « Tentative de sauvetage », Publication du CEDRE dans la rubrique Accidents, on http://www.le-
cedre.fr/fr/prestige/sauvetage.htm
434
Article 198 de la Convention sur le Droit de la mer.
435
Article 206 de la Convention.
436
Article 205.
437
Article 204, paragraphe 2.
438
Article 210, paragraphe 5.
439
Article 211, paragraphe 1er.

178
D’
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tantp
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sur
es
visant à prendre en compte le caractère transfrontière des pollutions marines. Tel est le
cas de la Convention de Londres de 1990, sur la préparation, la lutte et la coopération en
matière de pollution par les hydrocarbures. En effet, les Parties contractantes à cette
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con n
tionon
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rméd
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tio
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sur les moyens dont disposent les Etats pour lutter contre les événements de pollution par
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simp
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ant
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cept
ibl
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uche
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envi
ronn
eme
ntma
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ou le littoral et les intérêts connexes des Etats. On peut également citerl
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Conv
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’i
nte
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asd’
acc
ide
nte
ntr
aîna
ntou
pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures440 q
uipr
évo
itqu
’unePa
rti
equia
pris des mesures en contradiction avec ses dispositions, causant à autrui un préjudice, est
tenue de le dédommager441. La Convention de Londres sur la prévention de la pollution
de
sme
rsr
ésul
ta
ntdel
’i
mme
rsi
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éche
tsaé
gal
eme
ntf
aitq
uel
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sal
lus
ionsàc
e
concept. Elle a élaboré un système de délivrance par les Etats côtiers, de permis pour les
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rsi
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nna
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ons
ult
at
ion
préalable de « tout autre ou tous autres pays qui pourraient en être affectés » leur est à
cet effet, imposée442.

Des exemples concrets de pollution marine transfrontière existent dont un en Afrique de


443
l
’Oue
stquie
stbi
enc
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udup
ubl
ic . Ailleurs, ces cas de pollution, source de litiges,
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nsl
econ
text
e
international que national.

440
Convention de Bruxelles du 29 novembre 1969, entrée en vigueur le 6 mai 1975.
441
Article 6 de la présente convention.
442
Article 5, paragraphe 2 de la Convention de Londres
443
V.I ls ’agitd el apo ll
u ti
onma rined’ originet el
luri
quedel ’usi
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phateduTog
odon
tle
sef
fet
s
sont ressentis au Bénin et au Nigeria. Infra, paragraphe 2 de ce chapitre.

179
3- Lec
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tét
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juridictions, concernant la pollution marine dans un contexte transfrontière. On a vu ces
dernières années une évolution en la matière. Une juridiction internationale a eu à
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tional du Droit de la Mer
qui le premier a tranché des litiges dans lesquels des problèmes de pollution marine à
caractère transfrontière ont été soulevés444.Ce
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ource était partagée par deux ou
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privant ainsi les autres qui pourraient en bénéficier ;c
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violation de la « proportionnalité exigée par le droit international ». De plus, dans cette
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cause.

Quant aux affaires portées devant le Tribunal du droit de la mer elles concernent la
pollution marine. La pr
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Singapour. Dans les deux affaires, des mesures conservatoires445 ont été prescrites par le
Tribunal.

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èrede
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retraitement de déchets de combustibles nucléaires contenant un mélange de dioxyde de
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it
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ll
afi
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tué sur la

444
Alida ASSEMBONI-OGUNJIMI, « Le c ontenti
e ux del ’
envi
ronneme ntmari
n dev a
n tleTr i
bu nal
International du Droit de la Mer », in REDE, n°3/2004, p. 255.
445
Les mesures conservatoires sont des décisions provisoires rendues par ordonnance en attendant la
cons t
itutiond’ untribuna la rbi
tralc h arg
édec onnaît
rel ’affair
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la mer.

180
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en prescription de mesures conservatoires, sollicitant en particulier la suspension de
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ionde transfert de
substances radioactives liées à ces opérations446. Le Gouvernement irlandais a fait valoir
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la Convention sur le droit de la mer et du droit international général, un principe
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nti
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ondumi
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447
l
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ion . Selon lui, la prudence et la précaution exigent que ces
deux pays coopèrent en échangeant des informations relatives aux risques ou effets qui
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448
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ace . Il a par conséquent, en attendant une

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tél
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sur
econs
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toi
re
tendant à ce que les deux pays coopèrent en procédant à des consultations, dans le but
t
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abor
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ernant les conséquences
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cedel
’us
ineMOX» ; ensuite « de
surveiller les risques ou les effets qui pourraient découler ou résulter, pour la mer
d’
Irl
ande
,de
sopé
rat
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el’
usi
neMOX» et enfin « d’
ado
pter, le cas échéant des
mesures pour prévenir une pollution du milieu marin pouvant résulter des opérations de
l
’us
ineMOX».

446
Caroline LALY-CHEVALIER, « L’ affa
ire de l ’
Usi
ne MOX,(
Irl
ande c
ont
re Roy
aume Uni
),
Ordonnance du 3 décembre 2001 », AFDI 2002, p. 373.
447
Paragraphe82del’or
donn ancedu3dé cembr e2001.
448
Paragraphe84del’or
donn ance.

181
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éco
ule
mente
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nsl
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dime
nta
ti
on,c
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ntr
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e
érosion côtière. Les autorités de ces deux pays ont eu des échanges de vue sur la question.
Al
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ett
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nco
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uni
on,l
adé
lég
ati
ondel
aMa
lai
si
es’
estr
ése
rvé
e
le droit de demander au Tribunal international du droit de la mer de prescrire des mesures
c
ons
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toi
res
.Ena
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it
uti
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buna
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bit
rale
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’ar
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cl
e
290, paragraphe 5, la Malaisie a demandé au Tribunal du droit de la mer de prescrire des
sc
mesure ons
erva
toi
rest
enda
ntàc
eque
,jus
qu’
aup
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eladé
cis
iond
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nit
ived
u
tribunal arbitral, Singapour suspende les travaux de poldérisation en cours à proximité de
la frontière maritime entre les deux Etats ;q
u’i
lluif
our
nis
sede
sin
for
mat
ionscomplètes
quant aux travaux en cours et prévus et lui donne latitude pour présenter des observations
sur lesdits travaux et leurs effets potentiels. Le motif sur lequel se fonde la Malaisie pour
po
demander des mesures conservatoires est que le fait pour Singa urd’
ent
rep
rendr
ede
s
travaux de poldérisation à proximité de Pulau Tekong et de Tuas cause et risque de
c
aus
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seti
rr
éve
rsi
ble
saumi
li
euma
rina
ins
iqu’
uneg
ravea
tt
ei
nteà
ses droits.

Le Tribunal, après avoir examiné les éléments des dossiers présentés par les deux parties
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endul
e8oc
tobr
e2003
,un
eor
donn
anc
esurl
’af
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cidéqu
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sdeux pays devaient procéder à des consultations afin
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ldé
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one
tpr
opo
serl
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séc
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ntde
sme
sur
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permettant de faire face à tout impact négatif éventuel de ces travaux sur le milieu marin.
D’
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repa
rti
lae
njoi
ntSi
nga
pourdenepa
sme
ners
est
rav
auxdepo
ldé
ris
ati
ond’
une
manière qui pourrait porter préjudice irréparable aux droits de la Malaisie ou causer de

182
dommages graves à sonmi
li
euma
rin,e
nte
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tede
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expe
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indépendants449.

Da
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mes
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ita priori pas la raison qui avait amené les parties en litige devant le
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séc
onomi
que
senj
eu.
Cependant un lien très clair a été établi avec la protection du milieu marin notamment
contre la pollution transfrontière.

Cela est une grande première dans la jurisprudence internationale. Désormais, en vertu de
la Partie XII de la Convention sur le droit de la mer, un Etat simplement menacé ou qui
est effectivement victime de pollution marine par des activités industrielles effectuées par
un voisin peut porter le litige devant le Tribunal de Hambourg qui est compétent pour en
connaître.

Malgré cette évolution du droit en matière de lutte contre la pollution transfrontière de


l
’envi
ron
neme
ntma
rine
tcô
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r,l
asi
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Abi
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concept de pollution marine transfrontière est encore très flou.

Paragraphe 2 :Unc
onc
eptde
meur
éfl
oudansl
esys
tèmej
uri
diqued’
Abi
djan

Si le concept de pollution transfrontière existe de manière plus ou moins implicite dans


les textes juridiques universels sus mentionnés, il en est autrement dans le système
j
uri
diqued
’Ab
idj
an.Ene
ffe
t,ma
lgr
él’
exi
st
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449
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ordonna
ncedu8oc
tobr
e2003e
tlec
ommuni
qué de presse n°84.

183
A- Lapol
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front
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’envi
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iere
nAf
riquede
l
’Oue
st,
unproblème réel.

Plusieurs raisons expliquent les efforts du droit international de la mer en matière de



li
mit
ati
onde
sfr
ont

resma
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sent
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esEt
at
s.I
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agi
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’auxdifférends relatifs
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450
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is
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ntd’
un c
adr
ejur
idi
qued
e
protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières, des litiges451 sont
nés de revendications par les Etats de la souveraineté sur certains espaces maritimes. Ces
l
it
ige
sfur
entp
ourl
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upa
rtd’
ent
ree
ux,t
ranc
hésp
arl
aCI
J,c
ommec
’es
tlec
asp
ourl
es
affaires ayant opposé le Sénégal et la Guinée-Bissau452, la Guinée et la Guinée-Bissau453,
le Nigeria et le Cameroun454, etc.

Au-de
là de
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ème
sd’
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iqu
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sEt
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esf
insé
con
omi
que
spr
ovoqu
ein
évi
ta
ble
men
tde
s
pollutions. Transports maritimes, extraction de pétrole, activités industrielles côtières et
maritimes, etc. En vertu des principes généraux de droit international, les Etats, dans les
limites de leur juridiction nationale autorisent des activités, à condition de ne pas
e
ndomma
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on-shore et off-shore. Au large des pays commel
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e
nco
ursd’
expl
oit
ati
on, soit en démarrage imminent. Les accidents qui surviennent aussi

450
Certains se sont éternisés dans la durée comme le litige opposant le Nigeria et le Cameroun.
451
Litiges nés de contestations de précédents accords bilatéraux de délimitation des frontières maritimes,
ce rt
ain sa ccordsd atantmê medel ’époque coloniale ou de la période des indépendances, pour les pays
fra ncophone sd’Af rique.
452
Sentence arbitrale du 31 juillet 1989 et Ordonnance du 8 novembre 1995.
453
Sentence arbitrale du 14 février 1985.
454
Arrêt de la CIJ du 10 octobre 2002.

184
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rci
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viés présentent un caractère transfrontière455. Cependant, la
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principale source de pollution, dont les effets transfrontières sont visibles, est celle causée
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minière, les déchets solides, les débris marins, les rejets agro-chimiques, etc.

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phosphate de Kpémé située sur la côte Est, à une trentaine de kilomètres de Lomé la
e
capitale. L’audeme
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séd
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gangue argileuse, il est ensuite admis dans des essoreuses où il est centrifugé pour
l'élimination de l'eau de mer, et rincé pour l'élimination de chlore introduit lors des
opérations de délitage, de lavage et de triage. Au cours du traitement sec par contre le
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teneur à un taux inférieur à 2 %. La récupération du produit séché se fait en partie par
dépoussiérage des fumées et par la goulotte de sortie du sécheur456.

Les eaux usées issues du lavage et du rinçage du phosphate sont ainsi directement
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rjour . Déjà en 1978,
dans un travail effectué sur le Golfe de Guinée, il avait déjà été souligné le déversement
régulier des effluents entraînant un dépôt de boue aux abords des côtes du village de
Kpémé dans la préfecture des Lacs, qui donnait une coloration jaunâtre à la mer et

455
En Afrique occide ntal
ep are x empl e
,e strecenséc ege nr
ed’ accide ntdon tce luidel’
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81
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te-forme dansl ’encla vedeCa b i
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de la frontière maritime angolo-c on gol
a i
see tqu iap oll
uél ’env i
ronne me ntma rind uCo ng o.Ca sr évélés
par J-P FOMETE, op. cit., p. 67.
456
Sources :Si te of fi
cie
lde l ’Of fi
ce Tog o
lais de s Pho sphate s,o n http://www.otp.tg/index1.html.
Informations datant du 13 juin 2002.
457
Wilfried CHALLEMEL du ROZIER, « L’ environneme ntind ust
r i
e lauTog o», PNUE, Paris, 1990, cité
par THOMBIANO Taladidia, « Ana l
ysedel ’i
mpa ctenvir
on neme nta ls url’eaudeme rdel’Of ficeTog olais
de sPhos phates(OTP)àl ’aidedel ’
a pproches oci
oé conomé t
riqu e», p. 3. on
http://www.crde.umontreal.ca/auf/thiombiano.pdf.Da ted’accès,a vril 2004.

185
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au-delà de la frontière béninoise.
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et jusque sur les côtes béninoises458.

Il ne fait aucun doute que la pollution del


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transfrontière. Par le mouvement des courants marins, les mélanges de déchets rejetés par
l
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es eaux marines béninoises. Cette pollution ressentie
j
usqu
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and-Popo au Bénin, par la coloration de la mer serait visible sur près de 400
mètres de la côte 459 . Plusieurs sources indiquent même que la pollution visuelle est
remarquable jusque près des côtes nigérianes. En effet, une étude menée en 1987 aurait
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ron6Km460. Une autre
étude a affirmé que la coloration jaunâtre était observable dans les eaux côtières du Togo,
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lor
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preuve de la pollution marine transfrontière entre le Togo et ces pays voisins de l
’Es
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ainsi établie.

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rins
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font ressentir principalement par les populations riveraines vivant principalement des
produits de la mer. Au Bénin, la pollution de la mer sur la côte aurait entraîné
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ncsdepoi
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ede
sac
tivi
tésd
epê
che
.
Certains estiment même que la concentration de phosphates dans les tissus de poissons

458
V. THOMBIANO Taladidia, ibid., p. 8.
459
ACOUETEY Covi, La lutte contre les pollutions transfrontières : cas du Togo et du Bénin, Mémoire de
DEAe ndr oi
tetpolit
iquedel ’env ironn
ement,Uni ve rsi
tédeLomé ,Tog o,2000 -2001, p. 11, cité par Alida
ASSEMBONI, « Lapol luti
onma ri neauTogopa rl ’usined eph o spha tedeKpé mé», in Bulletin Droit et
environnement n°9, juin 2004, p. 6.
460
JOHNSON Comlan, « Etude de la pollution côtière à partir de la télédétection aérospatiale : le littoral
togolais », Rappor
tdes t
agee ff
e ctuéàl ’
EcoleNa tionalede sSc ie ncesGé ographique sdePa ris,c i
tépa r
Voir THOMBIANO Taladidia, ibid. , p. 7,

186
pourrait présenter des dangers à la consommation humaine. Seulement, aucun contrôle
s
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’aj
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nsc
ett
ezonec
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xic
it
éde
spoi
sso
ns
consommés à Lomé et à Cotonou, de manière à lever toute équivoque sur la question461.
Dans un document publié sur la pollution marine le long du littoral béninois, de Cotonou
à Grand-Po
po,i
ln’
apa
sét
éma
nquédes
oul
igne
rque«la pollution des eaux marines
côtières est évidente dans les régions de Grand-Po
poe
tel
lee
stduea
ure
jetd
el’
usi
nede
phosphates du Togo »462. Une telle affirmation ressemble fort à une accusation à peine
voilée de la part du Bénin mais, à ce jour, a
ucunep
lai
nten
’aj
ama
isé
tédé
pos
éedel
apa
rt
des pays victimes de cette pollution marine transfrontière.

Le respect par les Etats du principe général de droit relatif au r


espe
ctdel
’en
vir
onne
ment
au-delà des limites de la juridiction nationale est censé aboutir à la réduction progressive,
vo
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ivi

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ali
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s,
qui sont sources de pollutions marines t
ran
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ont

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spor
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apol
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rans
fron
tiè
redel
’env
iro
nne
mentmarin, même si ce problème est une réalité dans la
sous- région. Si à terme, des solutions juridico-politiques ne sont pas trouvées et si les
Etats concernés ne réduisent pas au minimum ou au mieux ne mettent pas fin à ces
pratiques, des litiges pourraiente
ndé
coul
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concernés.

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isp
osi
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erme
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ydé
cel
erqu
elque
sal
lus
ions
,
formulées de manière très implicite.

461
ACOUETEY Covi, op. cit., p. 13.
462
« Prob lème spr iorit
a i
rese nr a
ppo rta v e
clap rodu cti
on ,l
’expor
tati
onetl ’u t
il
is
a t
io n de produits
chimiques », V. Tableau 3A : Description de la nature des problèmes
sur http://ecb.jrc.it/natprof/benin/Chapitre3.htm.Dated’ accè s
,av
ril200
4.

187
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référence, sinon les seuls en matière de protection et de gestion du milieu marin et des
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lut
ion
nta
marine. En effet aucune disposition faisa ll
usi
on àc
ege
nredepol
lut
ion n’
est
clairement perceptible. Pourtant de par leur dénomination, la Convention et le Protocole
d’
Abi
dja
nso
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nti
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endroits, sur la nécessité de coopérer, dep
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men
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cept
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int
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rét
at
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comme cela a été le cas pour les conventions universelles. Les dispositions relatives à la
coopération en matière de lutte contre la pollution en cas de situation critique, celles
r
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tiv
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’envi
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cie
nti
fi
quee
t
technique463, sont celles de la Convention à travers lesquelles un rapprochement apparent
à la prise en compte du caractère transfrontière des pollutions marines peut se faire. Le
Protocole est quant à lui relativement plus explicite sur la question.

i
En effet, dans la majort
édes
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entend par « pl
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urg
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asdes
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uat
ionc
rit
iquep
ourl
emi
li
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marin », un plan mis au point « sur une base nationale, bilatérale ou multilatérale » de
manière à lutter contre la pollution et les autres atteintes du milieu marin464. Les plans
d’
int
erve
nti
ond’
urg
enc
eél
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nsl
eca
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ointdevu
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nte
rna
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lco
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ila
tér
aux.C’
est
la raison pour laquelle le cadre bilatéral et multilatéral devrait être privilégié dans une
véritable lutte conjointe contre une pollution en cas de situation critique. Ailleurs, le
Protocole prévoit de s
’app
liqu
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uxs
it
uat
ionse
xis
tant
eso
upo
tent
ie
ll
eme
ntc
rit
iqu
es

463
Article12à14del aConvent
iond’Abidjan.
464
Article 1er,pa
rag
raphe3duProt
ocoled’Abi dj
an.

188
pour le milieu marin et qui constituent une menace importante de pollution dans sa zone
465
d’
appl
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ati
on,demê
meq
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esi
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rêt
sco
nne
xesde
sPa
rti
es . Il est certainement
i
plus simple d’nt
erp
rét
erces dispositions comme une manière de prévenir les pollutions,
ma
isl
’onyv
oita
van
tto
utl
esmoy
ensp
arl
esqu
els ce texte entend faire face à une
situation critique causée par une pollution marine affectant plusieurs pays à la fois. La
no
tion d’
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tsc
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sde
saut
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sse
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eme
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tcôt
ie
r.Cequ
’ilf
audr
aite
nte
ndr
epa
r
intérêts connexes des autres Etats, ce sont leurs activités maritimes, côtières, portuaires
oud
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s,t
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leurdec
esmi
li
eux.Le
sac
tiv
ité
sdepê
che
,l’
att
rai
t
historique et touristique de la zone côtière, la santé et le bien-être des habitants de ladite
zone, de même que la conservation des ressources vivantes en mer, de la faune et de la
flore sauvage et la protection des parcs et réserves marins et côtiers466 sont concernées.

Plusieurs autres exemples tendant vers une prise en compte du caractère transfrontière
de
spol
lut
ionsma
rin
ess
onts
usc
ept
ibl
esd’
êtr
ere
levé
s.Te
les
tlec
asde
sdi
spos
it
ions
relatives à la protection de leurs côtes par les Etats, contre les dangers et les effets de
pollutions résultant de situations critiques 467 . Il en est de même lorsque le Protocole
prévoit que chaque Partie contractante puisse demander aux capitaines de navires battant
leur pavillon et opérant au large des côtes sous sa juridiction, de signaler à toute autre
Partie, les accidents causant ou pouvant causer une pollution marine par les
hydrocarbures ou autres substances nuisibles 468 , de même que leur présence une fois
repérées en mer et qui pourraient constituer une menace grave et imminente pour le
milieu marin, les côtes et les intérêts connexes des autres Parties 469 .I
les
td’
ail
le
urs
de
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pti
ble
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êtr
etouc
héepa
rlas
it
uat
ionc
rit
iquepou
rlemi
li
euma
rin470 .C’
estr
econn
aît
red
e

465
Article 3 du Protocole.
466
Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 185.
467
Article 4 du Protocole. Cela suppose que ces pays sont conscients que la pollution provient de
l’e xt
érieu r,soitd’ unEtatv oi
sin, soit de la haute mer.
468
Article 7, paragraphe 1.
469
Parag raphe1) b)del’ar ti
cle7.
470
Article 7, paragraphe 2.

189
manière implicite la « transfrontiarité » des pollutions par les hydrocarbures et les autres
s
ubs
tanc
esqu
in’
ontp
asé
téc
it
ées
.

Les exemples ci-de


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t.Ce
lac
ons
ti
tue
,aumê
met
it
re
que les limites précédemment relevées, une insuffisance à corriger. Ailleurs en Europe,
une tentative salutaire a été faite en la matière.

En effet, dans le contexte géographique européen, les textes conventionnels insistent tous
sur la nécessité de coopérer dans la mise en place des mesures de protection et de gestion
del
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rela pollution marine transfrontière est comblée par
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e « Déchets dangereux » relatif à la prévention de la pollution
marine, par les mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur élimination,
adopté à Izmir le 1er oc
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mpor
tant
edumi
li
euma
rin
et parfois des zones côtières, avec un impact négatif sur la biodiversité marine,
notamment sur les produits de pêche, ce qui évidemment affecte la santé des
consommateurs. De plus, ces mouvements transfrontières, provoquent inévitablement des
i
pollutions marines transfrontè
res
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mes
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posées, ce protocole est un début de solution tendant à la prise en compte du concept de
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rans
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ntma
rin.

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Au-delà, un seul texte consacre un article à la pollutonma
rin
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el’
Atl
ant
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Adoptée à Paris le 22 septembre 1992, elle est entrée en vigueur en 1998. Après avoir
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ces
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édeme
nerdes actions coordonnées en matière de lutte
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nti
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st

190
revenue spécifiquement sur la nécessité de prendre en compte la pollution transfrontière
del
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Parties contractantes à la Convention, les Parties contractantes concernées entrent en
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coopération ». Ledit accord de coopération est censé définir les zones auxquelles il
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scientifique et technique à recueillir471.

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pour des consultations susceptibles d
’abou
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eac
cor
ddon
tlebuts
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itd
e
conférer des obligations supplémentaires aux Parties, quant aux mesures à prendre pour
faire face à la pollution marine transfrontière une fois survenue. Cette consécration sans
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s
autres conventions régionales devraient prendre exemple sur la Convention de Paris. La
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aConvention de Paris de 1992 devrait sérieusement
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tt
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spol
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sdema
niè
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pouvoir faire effectivement face aux situations de ce genre déjà présentes dans la sous-
région ouest africaine.

*
* *
Ens
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ain
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manière les efforts consentis par les Etats pour mettre en place un dispositif pertinent de
protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières. De plus,
l
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Pa
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’ar
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aCo
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nti
ondePa
ris
.

191
milieu marin et des zones côtière contres les pollutions transfrontières472 ouvre la voie à
des abus de la part de certains Etats.

On peut toutefois se réjouir du fait que si toutes les limites et insuffisances ont un certain
i
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ct,e
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ané
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és,mê
mes
i
des lacunes similaires sont malheureusement relevées dans les différentes législations
nationales des Etats de côte ouest africaine. Cependant les cas diffèrent selon les pays.

472
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lig
ati
onder
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’env
ironne
men
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juridiction nationale.

192
Chapitre 2 : Les insuffisances du point de vue du droit national

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tna
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lpe
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être à la fois tant positive que négative. Au-delà de toutes polémiques monistes ou
dualistes, le principe de la primauté du droit international sur le droit national ne fait plus
de doute 473 . Il est donc compréhensible que des imperfections relevées sur le plan
i
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internationales.

Dans le cadre de la juridicisation de la protection et de la gestiondel


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des normes internationales ou à une intégration imparfaite de ces normes. De manière
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rie
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dic
tio
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nationales respectives (Section 2) qui expliquent les lacunes existant sur le plan interne.

Section 1 : Une insuffisante intégration des normes internationales

L’
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l,d
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interne (Paragraphe 1). Dans le contexte a
ctue
l,i
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unei
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sEt
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s

473
Al ’origi
ne ,l at héor iede smo nistesa ffir
ma i
tlas upé ri
oritédudr oitint e
rnes url ed ro itinternation al
.
Cette thèse a par la suite été abandonnée au profit de celle qui affirme la primauté du droit international sur
le droit interne. Les dualistes quant à eux refusent de raisonner en terme de supériorité des ordres
juridiques. En effet, selon eux, la question des rapports entre normes appartenant à des ordres juridiques
différentsnes ep osepa s .End’ a ut
re sterme s ,da
nsl’ordrej uridiquei nterne ,seul
e spe uven ts ’appliquerl es
nor me sin t
erne se tda nsl ’ordrei nternationa l,seul
espe uvents ’ap pli
que rle srègl
e sinternatio nales.Ilajou te
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n que c h acun de c e so rdr esj uridique so r
ganisec omme i ll ’entend,l ahiérarchie des normes.
Auj ou r
d’ hui,ladoc t
rinee tmê mel ajur i
sp rud
ence( CIJ)s ’ac cordentpo ura ff
irme rl apr ima u t
édudr o i
t
international sur le droit interne. Cf. Patrick DAILLIER et Alain PELLET, op. cit., pp. 95-96.

193
dans la juridicisation de lap
rot
ect
ione
tdel
age
sti
ond
el’
envi
ronn
eme
ntma
rine
tcôt
ie
r
(Paragraphe 2).

Paragraphe 1 :L’
obl
igat
iond’
int
égr
ati
onde
snor
mesi
nte
rnat
iona
lesr
elat
ive
ment
suivie

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int
égr
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int
rodu
ired
ansl
’or
drej
uri
diqu
ena
tional les
mesures établies dans les traités internationaux, est une règle fondamentale établie par le
droit international (A). Cela implique la mise en place sur le plan interne de mécanismes
visant non seulement à ratifier les traités et les conventions auxquels ils sont Parties
contractantes, mais aussi à les rendre effectivement applicables (B).

A –La règle posée par le droit international

Lepoi
ntdedé
par
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enned
e196
9sur
le droit des traités qui stipule que « tout traité en vigueur lie les parties et doit être
exécuté par elles de bonne foi »
.Ils
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itl
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unpr
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taldud
roi
tde
str
ait
és
qui a été énoncé, celui de la « pacta sunt servanda »
.L’
exé
cut
iondebonn
efoie
tle
respect de cette règle sont intimement liés pour constituer deux aspects complémentaires
474
d’
uns
eulp
rin
cipe
,ce
luid
elabo
nnef
oida
nsl
’exé
cut
ionde
str
ait
és .

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igi
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inc
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uis
’él
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unei
nst
it
uti
onr
égi
ssa
nt
l
’ens
emble des relations internationales. Il acquiert un relief particulier dans le droit des
traités475. Selon une formule générale de la Convention de Vienne, exécuter de bonne foi
signifie « s
’abs
ten
ird
etoutac
tev
isa
ntàr
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ireàné
antl
’obj
ete
tlebu
td raité476 ».
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Le pr
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exé
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diquei
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rnede
str
ait
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abl
is
sentde
sdr
oit
setde
s
obligations pour tous. Cette introduction permet aux normes conventionnelles de
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’i
mpos
ere
ffe
cti
veme
ntc
ommen’
impor
tequ
ell
eaut
renor
med
udr
oiti
nte
rne
,vi
s-à-vis
non seulement de toutes les autorités étatiques, gouvernementales, administratives, à tous

474
.Ibid., p. 218.
475
Ibid., p. 219.
476
Article 18 de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités.

194
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mesures visant à introduire dans leurs législations respectives les normes établies dans le
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conditions posées par ce texte pour que ses dispositions de même que celles de son
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adhé
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Abi
dja
noud’
yêt
rel
ié.Un
ete
llesituation
apparaît plutôt comme un laisser-aller occasionné par ce système juridique. Un laisser-
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fetu
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nte
rpr
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nsl
apr
ati
que
des Etats Parties contractantes à un traité478.S’
il
son
tbi
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upo
ser des règles de droit
international, ils doivent prendre les mesures nécessaires pour que les dispositions
i
nte
rna
ti
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sse
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irede
sef
fet
ssu
rlepl
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nte
rne
.Lama
niè
red
ontl
’Et
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intègre ou applique le texte conventionnel, est essentielle car elle permet de déceler la
portée des droits et obligations véhiculés par celui-ci, ainsi que son intention.
L’
int
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tant
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’exé
cut
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’une ob
lig
ati
on

477
V.Le sa r
ti
cles26à29d elaConv entiond’ Abidjan.
478
Giovani DISTEFANO, « La pratique subséquente des Etats Parties à un traité », AFDI 1994, p. 43.

195
i
nte
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’i
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side
derrière la règle dont elle est issue 479 .Ci
ta
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eaffirmation souligne que « s
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s
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rêt
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’i
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rpr
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ngr
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aledet
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critiquable.

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parfois difficile à cerner surtout lorsque les normes conventionnelles sont ambiguës. Les
Parties contractantes peuvent, par des rédactions appropriées, réduire la portée de leurs
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possibilité de se délier de leurs engagements dans certaines circonstances. En effet, les
Etats peuvent très aisément jouer sur la distinction entre les obligations posées par le
texte conventionnel, à savoir : obligations de résultat et obligations de comportement. Les
obligations de résultat sont plus contraignantes dans la mesure où les Parties
contractantes doivent atteindre un objectif préalablement fixé. Les obligations de
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certaines attitudes. Les traités peuvent annoncer en des termes très vagues les résultats à
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suivre les Parties481. En outre, notamment en matière de protection del
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nt,

479
Ibid., p. 44. Cela fait direàl’auteurdec ett
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tiese tlapr at
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ant
l’interp rétationdut raité.
480
Affaire du Vapeur « WIMBLEDON », CPJI, Recueil A.I. 1923, p. 36, cité par Giovani DISTEFANO,
ibid., p.44.
481
Tel est le cas du préambule de la Convention sur la sûreté nucléaire de 1994, qui présente expressément
celle-ci comme incitative. V. Patrick DAILLIER et Alain PELLET, op. cit., p. 219.

196
certaines dispositions peuvent avoir un caractère évolutif et progressivement imposer aux
482
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eur
sdi
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itions sur le plan interne,
encore moins sur les effets produits en droit par le non respect de ladite obligation. Cette
obligation qui, imposée à tout Etat lié sur le plan international à un traité, comporte à son
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relevée.

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des gouvernements. En effet, selon le Pr. KISS483, les traités leur imposent par exemple
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mau
x
ou de plantes sauvages. Les traités les obligent également à surveiller leurs ressortissants
ou les navires battant leur pavillon et/ou de prendre des sanctions pénales en répression à
toute violation de la règle préétablie. Il est donc fréquent que dans ce domaine,
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482
Cf. Arrêt de la CIJ, 25 septembre 1997, Affaire du Projet GABCIKOVO-NAGYMAROS, précité ; ibid.,
p. 219.
483
V. Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURRIER, op. cit., p. 52.

197
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executing treaties », autrement dit des traités auto-exécutoires.

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internationale. Il existe ainsi des conventions484 qui prévoient des dispositions en ce sens.
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protocole sont ouverts à signature à tous les Etats côtiers et insulaires situés dans sa zone
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textes, en déposent les instruments auprès du gouvernement de la République de Côte
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ces accords486 pourrait nous apporter un début de réponse. En dépit de ce vide, il existe en
droit positif une procédure adoptée par les Etats pour introduire les normes juridiques
internationales dans leurs ordres juridiques internes respectifs.

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introduire les textes juridiques internationaux en droit interne. De manière spécifique, on
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484
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iondeBonndu23j uin1 979s urlac onservation des espèces
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i cesa ppart
enantàlafaunes auvagequipr év oitquel esEt atsd’ unea ireder éparti
tiond’ unee spèce
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ma uxdel adit
ee spèces p éc
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qu edo nné e; on peut également
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mp ledelaConv e
ntion CITES dont les disposions engagent les Parties contractantes à prendre
de ss anc tionspé nale
sàl ’e
ncontrede spe r
sonne squ il esv iolerai
e nt(ar t
icl
e8d el adit
ec onven ti
o n).Cf.
ibid., p. 52.
485
Ar ti
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iond’ Abidjan,r
elat
ifàs one ntrée en vigueur.
486
V. Infra,Cont rôleetsui
videlami s
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rume ntsjuridi
que s .

198
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rl’
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ori
téé
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iqued’
una
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juridique spécial. La forme et la nature de cet acte varient selon les systèmes nationaux.
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diquei
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rnea
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ilr
eçoi
veva
leu
rde
droit positif ; la seconde pense que la simple formalité de ratification suivie de
publication dans le journal officiel devrait en principe suffire487. Toujours est-il que les
pays choisissent généralement la voie qui leur convient le mieux.

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les lois fondamentales disposent que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou
approuvés, ont dès leur publication, une autorités supérieure à celle des lois, sous
488
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tous les cas, en vertu de ces dispositions, ces pays entendent bien évidemment se
conformer à la réglementation internationale en vigueur. Il ne faut surtout pas oublier leur
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sants. Aussi, il est
important de relever que ces pays ont pour le moins respecté cette procédure
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procédé de la manière suivante :l
aCon
ven
tiond
’Abi
dja
naé
tér
ati
fi
ée par la loi nº83-17
du 20 juin 1983. Les instruments de ratification ont été postérieurement déposés au
secrétariat de la Convention le 16 novembre 1983. Le texte est entré en vigueur dans ce
pays le 6 août 1984 et il a été publié par décret nº84-9 du 2 janvier 1984489. Quant au
Protocole, signé le 23 mars 1981, il a été ratifié par la loi nº83-16 du 20 juin 1983 et
publié par décret nº84-8 du 2 janvier 1984 490 .I
lfa
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gal
eme
ntno
terqu’
enma
ti
ère

487
Patrick DAILLIER et Alain PELLET, op. cit., p. 230, v. également Dominique CARREAU, Droit
international, op. cit., pp. 43-48.
488
Articles 140 de la Constitution togolaise, 91 de la Constitution du Sénégal, 87 de la Constitution
ivoirienne et 79 de la Constitution guinéenne.
489
JORT du 16 février 1984, pp.111-117 ; v. également Recueil des principaux textes relatifs à la
pro tecti
ondel ’env iro nne me nta uTogo,mi sàjour par la Direction de la Protection et du Contrôle de
l’Ex ploitati
ondel aFl ore( D.P.C.E.
F.)
,Lomé ,1993,p.159.
490
JORT du 16 février 1984, pp. 108-111 ; v. également ibid. p. 160.

199
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xig
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esde
sdi
spos
it
ionsd
e
leurs lois fondamentales.

En France, la Constitution de 1958 prévoit que « les traités et accords régulièrement


ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication ont une autorité supérieure à celle des lois,
491
s
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rte ». Aussi existe-t-
il dans ce pays plusieurs textes législatifs et réglementaires portant approbation,
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interne492. Avant cette option, la Constitution française de 1946 prévoyait notamment en
son article 26 que les traités régulièrement ratifiés et publiés avaient force de loi sans
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plus tard abandonnée par la
France) qui prévaut encore dans plusieurs autres pays européens. En effet, pour un grand
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qu
’enGr
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-Bretagne, par exemple, la seule source de droit positif consiste dans les lois
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rans
for
mé,r
eçupa
runer
égl
eme
nta
tio
n
ou une loi nationale en reprenant les termes ou prévoyant son applicabilité sur le plan

491
Article 55 de la Constitution française de la Ve République. La même option figure dans les textes de
l’Al lema gnee tdel ’ex-Yougoslavie, exemples cités Dominique CARREAU, op. cit., p. 495. Fait assez
sur p r
enan t,qu imé riteder e t
e nirnotr
ea tt
ent
ionc arils’ag i
tdeb ienp l
usq ’unes imp leq uestiondef or me .
En effet, les dispositions sus-me nti
onn éesdesc onst
ituti
on sdespa y sf r
a ncop honesdel ’Af ri
queoc ci
den tale
son tli
be l
lé e
sda nsl esmê me st er
me s,àl ’ex
ceptiondel aGu inéeoùl et erme«réciprocité » a été utilisé.
Une situation bien déplorable pour ces pays, ex-colonies françaises, car on pourrait bien leur reprocher (et à
jus tetit
red ’ail
leurs)d’ a voirc opi
és url eurgrandemé tr
op ol
e ,àmo insquet outesc esl oisf onda men tales
n’a ienté t
él ’œuv red ’uns eule tmê mer édact
eur.
492
En ce qui concerne les conventions interna tionalestrai
tantde so pé rati
on sd’imme rs
io n,o npe u tci
teru n
dé c re
tdu17ma i1 974p ortan trati
fic
ationdel aConv e nt
iond ’Os l
ode197 2qu iac e sséd’ existere n1998du
fai tdel ’entréee nv igue urdel aConv entionOSPAR.LaConv entiondeLo ndresde19 72 sur la prévention
de so péra t
ion sd ’i
mme rsionaé t
éappr ouvéepa rlaloin °76-1182 du 22 décembre 1976, entrée en vigueur
le 3 mars 1977. Le Protocole de 1996 à cette convention a été approuvé par un décret du 28 septembre 1977.
Demê me ,c’es tledé c
re tn ° 78-1000 du 29 septembre 1978 qui intègre la Convention de Barcelone dans
l’o rdrej uridiquef rança is; les amendements à cette convention et à ses protocoles « Immersions »
et « Telluriques » intervenus en 1995, ont été approuvés en France, respectivement par les lois n°2001-85,
2001-86 et 2001-80 toutes les trois datant du 30 janvier 2001. Enfin, la Convention de Paris du 22
sep temb re1 992 po url apr otect
ion d el ’e
nvironneme ntma rin del ’Atlanti
queNo rd-Est (Convention
OSPAR) a été introduite en France par la loi n°97-1 274du29nov embr e1997 .Ilnes ’ag i
tlàqued e
quelques exemples parmi des milliers de textes nationaux français.

200
interne493. Enfin, pour revenir au cas français, parce que les traités ratifiés et approuvés
s
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upé
rie
ursa
uxl
oisna
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les
,il
ss’
impos
entdè
slor
sàl
’admi
nis
tra
ti
one
tlej
uge
administratif en sanctionne la violation par un acte administratif interne, même si celui-ci
est conforme à une loi nationale494.

L’
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ntr
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tda
nsl
’or
drej
uri
dique interne par la
seule publication. Or, pour être véritablement applicable, un traité doit contenir des
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ion
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droit interne exige souvent la prise de certaines décisions au plan national. Le respect du
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cti
veme
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esa
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s,à
savoir adopter les lois ou des textes réglementaires, modifier la législation ou la
r
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éexi
st
ant
esa
findel
’ada
pte
rauxno
uve
ll
esr
ègl
espos
éespa
rlet
ext
e,
voter des crédits spéciaux. Le contenu de cette obligation dépend du caractère de self-
executing ou non du traité.

En somme, selon la règle posée par le droit international coutumier, les Etats qui sont
Pa
rti
esc
ont
rac
tant
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str
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ése
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cor
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rna
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ffe
cti
ve.Lenon respect
de cette obligation engage leur responsabilité internationale. Parties à la Convention et au
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Abi
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esc
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acôt
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cai
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e
doivent de prendre les mesures nécessaires, rendant effectives sur le plan national, les
no
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niè
ret
rèsi
nsuf
fi
sant
e.Lap
rin
cipa
le
conséquence qui en a découlé est que leurs textes nationaux sont affectés par les lacunes

493
Dominique CARREAU, op. cit., p. 496.
494
CE, 30 mai 1952, Dame Kirkwood, R.D.P. 1952, Cf. Jean RIVERO et Jean WALINE, Droit
administratif, DALLOZ, Paris, 1994, p. 48.

201
d’
Abi
dja
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t
réglementaire.

Paragraphe 2: Des carences législatives et réglementaires en matière


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ronne
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tie
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Il découle du non respect total del


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rfo
is,l
’i
nsuf
fi
sant
e
internalisation des obligations auxquelles les Etats sont liés sur le plan international crée
en termes législatif et réglementaire, un vide juridique. Parfois aussi, ce sont les lacunes
dont souffrent certains textes juridiques internationaux qui affectent le cadre juridique
i
nte
rnede
sEt
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slo
rsqu’
il
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sint
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entda
nsl
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sjur
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Abi
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n,p
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ilc
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cune
sno
n
négligeables, influence tout aussi négativement les Etats qui y sont Parties contractantes.
Non seulement les obligations faites aux Etats ne sont pas forcément respectées sur le
plan interne, notamment du fait que la procédure légale de traduction des normes
juridiques internationales en droit interne est relativement suivie, mais aussi, du fait que
le système juridique des Parties contractantes souffre de graves lacunes en ce qui
concerne la mise en place de la législation et la réglementation en matière
d’
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ronn
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rine
tcôt
ie
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ronnement marin et côtier
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at
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nlama
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B).

A- Une législation insuffisante en matière de protection et de gestion de


l
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nne
mentma
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tcôt
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Lepr
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’envi
ron
neme
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’env
iro
nne
ment
marin et côtier en particulier est que pour mener une protection efficace, il est
indispensable de faire intervenir plusieurs paramètres. Au nombre de ces paramètres, le
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oit
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lit
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ati
ona
le,c
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ormé
men
taux e
xig
enc
es du dr
oit
international et aux engagements pris par les Etats sur le plan international. Ces textes

202
législatifs sont censés réguler dans les pays les a
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nma
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envi
ronne
ment
en général, établissent des normes de protection et de gestion qui sont appliquées sur le
plan strictement interne. Tel est par exemple le cas de la loi française du 10 juillet 1976,
relative à la protection de la nature, de la loi du 19 juillet 1976, relative aux installations
495
c
las
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ment à
, pour ne citer que celles-l.Enl
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esdel
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relatifs à la protection de ces milieux sont censés être élaborés, avec pour objectif
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sur
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nire
tlu
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ver
sesd
égr
ada
tio
ns
du milieu marin et les affectations des zones côtières. Ils établissent également des
normes juridiques de droit interne visant une gestion rationnelle des ressources marines et
côtières. Les cinq pays francophones de la côte ouest africaine, concernés par cette étude
ont cependant failli à cette obligation.

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t,e
nde
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sde
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ort
antc
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envi
ronn
eme
ntda
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ys,i
ln’
estp
oint
évident de mettre la main sur des textes législatifs qui soient strictement relatifs soit à la
protection, soit à l
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mentma
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roude
sde
uxàl
afo
is.
Pourtant, dans ces pays, des efforts ont été déployés pour doter leurs systèmes juridiques
environnementaux nationaux de textes législatifs visant la protection et la gestion de
l
’envi
ron
nement dans sa globalité. Dans chacun de ces pays, il existe des textes relatifs à
la chasse, à la protection et à la gestion des végétaux, des eaux, des pêches continentales
et maritimes, comme nous avons pu le constater pour les pays comme le Sénégal et la
Guinée avec leurs codes de la pêche, pour le Togo avec sa loi de 1998 réglementant la
pêche et pour le Bénin avec une vieille loi nº 60-24 du 13 juillet 1960 relative à la pêche
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cadre législatif approprié à la protection et à la gestion du milieu marin et des zones
496
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ère
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ansc
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ys .

495
Ces textes sont parmi les premiers en France, à avoir soit défini, soit utilisé le mot environnement. V.
Mi chelPRI EUR,Dr oitdel ’e nv i
ronne ment,op. cit., p. 2.
496
Cette affirmation est justifiée pour plusieurs raisons. Les recherches faites sur le cadre juridique des
pa ysdel ’Af r
iquedel ’Oue stno usme tf aceàun c o nst
atdépl
or able: un vide juridique en matière
d’e nvironne me ntma rine tc ôtier.Ilsses ontt ousdo tésd ’ uncodedel ’env i
ronne me n te
tdet e xt
esg énéraux
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sàl ’environneme nt.Ce rt
ainsp aysa nglopho n est el squeleGh ana ,leNi ge ri
ae tlaGa mbi ed i
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d’unc adrel égislat
ifasse zin téressant.Una utrepr ob lèmea ssezsé
rieux,e str e lat
ifa uxd i
ffi
c ult
ésd ’ac
c èsà

203

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ntc
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’en
vir
onn
ement dans
ces pays ne suffisent pas pour effectivement parler de protection et de gestion du milieu
marin et des zones côtières car ne couvrant pas tous les aspects requis. Certaines
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che
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les
tlec
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xempl
edel
alé
gis
lat
ion
togolaise qui, en dehors des dispositions prévues aux articles 54, 56 et 59, relatives aux
travaux ouvrages et aménagements sur le littoral maritime etl
espr
is
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eaudeme
ràd
es
f
insi
ndu
str
iel
le
s,a
ucu
nepr
éci
si
onn’
esta
ppor
téenis
url
esdé
ver
seme
ntsdedé
che
tse
n
mer à des fins industrielles, ni sur les causes et effets de pollution marine. Les lois
environnementales des autres pays ont certes été un peu plus loin que le texte togolais en
ma
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èred
’envi
ron
neme
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rine
tcô
tir497 , s
e eul
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neme
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antu
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vecl
’env
iro
nne
mentma
rine
tcôt
ie
rso
nt,c
omme
déjà annoncé, relatifs soit aux activités pétrolières498, aux activités de pêche maritimes,
aux activités minières, avec par endroits allusion à la protection et à la gestion de ces
milieux. Or, dans la rubrique consacrée dans le contexte régional aux problèmes
écologiques auxquels sont confrontés et le milieu marin et les zones côtières, dont
c
ert
ai
nspa
rmic
espr
obl
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front

res
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sdevued
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iref
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it
uat
ionq
uis
’ag
gra
ve
au fil des années. Des pays comme le Togo et le Bénin, gravement touchés par le

la législation de manière générale. Nous reviendrons plus amplement sur cette question dans nos
développements ultérieurs.
497
La loi-cadr
eb éninoi
ses url’envi
ronneme ntetl’ordonna nc epor t
antco dedel ’
e nv
ironneme ntenGui née
ont consacré chacun un chapitre entier aux eaux maritimes et à leurs ressources ; la loi portant code
séné gala i
sdel ’
environneme n tyaqua ntàe lleprévuu ntitree nti
er,avecunc ha pi
treconsacréàl apo llut
ion
de se aux ,incl
uante auxc ontine n
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ines.Qu antàl aCôt ed ’
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por tantc odedel ’envir
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source se ne auxe tleseauxma rit
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tre1,Ti tre2,)etpluslo in,d’aut
resd ispo sit
ionspréven t
iv esauTi t
re4, Chapitre1,da ns
les quell
e sf i
gurentlesme s
ure sd’int
erdiction des actes de dégradation du milieu marin et des zones
côtières.
498
V. Lois n°98-05 du 8 janvier 1998 portant code pétrolier au Sénégal et n°96-003 du 18 février 1996
por tantc odedeshy drocarbur esauTog o,V.é g
alemen tl’ordonn ancenº29d u12a oût1971 portant code de
la marine marchande au Togo.

204
pr
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’ér
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llu
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ori
ginet
err
est
ren’
estpa
s
du reste. En effet, les dispositions très peu dissuasives des lois portant code de
l
’envi
ron
neme
nt,nec
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sd’
eff
etsc
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ret
senf
ave
urd’
uner
éduc
tiond
esr
eje
ts
polluants domestiques et industriels qui prennent source et sur le littoral et dans les zones
intérieures du continent. Cette remarque est également valable pour les opérations
d’
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rsi
onded
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etse
tsub
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nce
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hor
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n.

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oled’
Abi
dja
n.I
lss
onté
gal
eme
ntPa
rti
esàl
a
Convention sur le droit de la mer. Ces conventions les obligent à prendre toutes les
mesures appropriées en vue de prévenir, réduire, combattre et maîtriser la pollution et
assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles du milieu marin et des zones
côtières. Cela sous-entend que ces Etats se sont engagés en 1981, pour la Convention
d’
Abi
dja
nete
n1982
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s ratifications
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cti
one
tdeg
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’envi
ron
neme
ntma
rine
tcô
tie
r.
Dans ces mesures figurent les textes législatifs, au même titre que les mesures
scientifiques ou techniques de terrain qui dans la plupart de ces pays ont tendance à
prendre le dessus.

Au Togo, très peu de mesures juridiques ont été prises dans le cadre de la mi
see
nœu
vre
du dr
oiti
nte
rna
tio
naldel
’en
vir
onn
eme
ntr
elatif au milieu marin et au littoral. En
revanche, des travaux de protection de la zone côtière ont été effectués entre 1984 et
1988499.L’
étud
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vir
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nta
ldup
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n1999da
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eca
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du Projet Grand Ecosystème Marin du Golfe de Guinée, entre-temps devenu « Projet
Grand Ecosystème du Courant de Guinée »
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499
V. Bougonou Kouassivi DJERI-ALASSANI ,Rappor
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ionaldel ’e
nv i
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nementdansl e
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sde str
ois
ièmesjour
nées
scientifiques du Réseau « Droitdel’e
nvi
ronn
eme ntdel’
AgenceUniversi
tairedelaFr a
ncopho
n i
e(AUF),
Sous la direction de Michel PRIEUR, Yaoundé, Cameroun, 14-15 juin 2001, PULIM, CRIDEAU,
Limoges, août 2003, p. 455.

205
et la mise en valeur et régler ainsi l
espr
obl
ème
sd’
amé
nag
eme
ntdut
err
it
oir
eenl
ie
nle
littoral. Le pays a également prévu des actions futures, concernant notamment la gestion
intégrée du littoral et la protection des ressources de la mer, sur la base de stratégies
apparemment plus scientifiques et techniques que juridiques500. Or, il importe de légiférer
sur la protection et la gestion du milieu marin et des zones côtières dans ce pays.

Ailleurs, dans les autres pays côtiers de la sous -région dont le Sénégal, on signalera la
réalisation de que
lque
sac
ti
onst
ell
esq
uel
’él
abor
ati
ond’
unpl
ann
ati
ona
ld’
urg
enc
een
cas de pollution marine, la surveillance continue de la pollution marine et la lutte contre
l
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eformulation par le
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Abi
dja
n,not
amme
ntda
nsl
eca
dredel
adé
fini
ti
ond
u
projet WACAF/II de gestion intégrée des zones côtières501.

En dehors de toutes ces actions, il est fort complexe, sinon excessivement difficile de
roud’
trouve acc
éde
ràde
ste
xte
slé
gis
lat
if
s,dumoi
nsr
éce
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nte
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ionse
nces
ense
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ble
.Se
ulement, ce

500
Ils’ ag
itno tamme n tdel ami s ee np lac edes y stème sdet rai
tementdese a
uxus éesd’o riginet ell
uri
q ue
avec une prise en compte de la capacité de charge du littoral ainsi que de la protection des espèces marines
menacées et des habitats marins ;del ’élabo ratione tdel ami s
eenœuv red’ unp land ’
aménagement et de la
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toral,del ’
étud ed ’impa c ts url ’e nv ironne mentdepr ojet
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dégrader le milieu marin et les zones côtières en tenant compte des effets cumulatifs, la protection des
zones côtières érodées les plusv ul nérab l
e s,del ’
ap p licationdupr inci
pepo l
lueur-payeure tl’ins t
itut
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incitations économiques pour limiter la pollution de la mer, le développement en concertation avec les
autres pays côtiers de la sous-région ouest africaine tels que le Bénin, le Nigeria, le Ghana et la Côte
d’I voire,d’ un p lan del uttec ommune c on t
r el ’é ros i
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tor ale tdelame re tenfind ud év elopp eme ntd ’un
arsenal juridique pour pr omo uv oiruneg e sti
onr ationn ell
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ironne men tma ri
ne tc ôtier.V.B. K.
DJERI-ALASSANI, ibid. ,pp.455 ,4 56.Au tan td’a c ti
on sp révues,maisq uico ncrèt
eme ntt arde ntàv oirle
jour, surtout en ce qui concerne celles relatives au renforcement du cadre juridique.
501
Ibrah i
maLY,Ra ppor tnationa lduSé né gali nLami s ee nœu vrenationaled udr oiti nterna ti
onald e
l’e nvironneme ntda nslespa ysfra ncoph one s,op. cit., p. 415.

206
sont des dispositions dont le contenu est insuffisant à proprement parler de protection de
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article 51, al. 2 que les entreprises qui effectuent des opérations pétrolières doivent mener
des travaux « àl
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aux traitements des déchets et à la préservation du patrimoine floristique et faunique
ainsi que des eaux du sol et du sous-sol ». Rien à travers ces dispositions ne met le
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On ne saurait par ailleurs non plus justifier le vide juridique en mai
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marin et côtier dans ces pays par leur négligence. Leurs préoccupations actuelles ne sont
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lieu marin, des zones côtières et de
leurs ressources. Même si ces lacunes sont déplorables, il ne saurait en être éternellement
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Dans ce pays par exemple, plusieurs lois régissent les activités qui affectent
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n est ainsi, en matière de pollution marine par les
502
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ais» en cas de violation des dispositions de conventions
internationales sur la lutte contre la pollution par les hydrocarbures503. Une loi n° 81-
1135 du 23 décembre 1981 sur l'exploration et l'exploitation des ressources minérales des
grands fonds marins a été adoptée504. On peut également citer la loi du 7 janvier 1983
portant institution des schémas de mise en valeur de la mer505. Pour ce qui concerne les
zones côtières, la loi « littoral »
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502
Nous reviendrons également sur le système répressif des dégradations du milieu marin et des zones
côtières ; v. infra.
503
Loi n° 79-5 du 2 janvier 1979 portant modification de la loi n° 64-1331 du 26 décembre 1964 sur la
pollution de la mer par les hydrocarbures J.O.R.F., 3 janvier 1979. V. RJE 1979/1, p. 59.
504
RJE 1982/4, p. 412
505
Op. cit., v. supra, chapitre 2.

207
506
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matière de pêche et de gestion des ressources marines. Déjà en 1985, une loi avait pris
acte des modifications intervenues dans la gestion des pêches maritimes et intégré dans
l
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drejuridique interne les dispositions prises en matière de politique de pêches et qui
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auxquelles ce pays accède, en patrimoine collectif, géré par une collectivité507.

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africaine, des efforts restent encore à faire dans ce sens. Malheureusement, cette
insuffisance remarquable au niveau des lois en général et de leur contenu en particulier,
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la protection et de la gestion du milieu marin et des zones côtières dans ces pays.

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du fait de toutes les activités industrielles maritimes ou côtières, amène généralement les
Etats à mettre en place sur le plan interne un arsenal juridique adéquat en la matière. Or,
les lacunes relevées au niveau des textes législatifs se retrouvent également au niveau des
textes réglementaires. De manière générale, il existe quelques textes réglementaires
relatifs à la protection et à la gestion du milieu marin et des zones côtières. Cependant,
ces textes souffrent de limites. En effet, dans le contenu des textes réglementaires que
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direct avec la protection et la gestion de ces milieux dans un souci purement écologique.
Pourtant, quelques exceptions peuvent être relevées, notamment en ce qui concerne

506
Norbert CALDERARO, « Lapr ot
ection del ’environne me ntda n sl ese s pace sr ema r
qua
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setl
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espaces proches du rivage », RJE numéro spécial 1997 : Les dix ans de la loi littoral, p. 53.
507
V. Gwenaëlle PROUTIERE-MAULION, « Commentaire de la loi n°97-1051 du 18 novembre 1997
d’or i
entat
ions urlapê chee tlescultur
esma r
ines», in RJE n°3/1998, p. 319.

208
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réglementaires beaucoup plus clairs dans ce domaine.

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cette loi est appliquée depuis plusieurs années déjà dans le pays. Néanmoins, ce pays
dispose de textes réglementaires mais qui sont de manière générale relatifs à
509
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e . Une ordonnance de
1977 délimitant les eaux territoriales et créant une zone maritime de protection510 a certes
été prise, mais on ne saurait en déduire une volonté de protection dans un contexte
écologique. Ce texte en effet a été pris au moment où se tenaient les travaux de la
troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer. Les Etats côtiers du
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des mesures similaires concernant la délimitation des eaux maritimes sous leurs
juridictions respectives et veillaient plutôt à protéger leurs intérêts économiques
nationaux511. Ce vide peut certainement se justifier par le caractère vétuste de ce texte,
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Au Bénin, le code de la marine marchande (ordonnance nº68-38/PR/MTPTPT du 18 juin


19
68,mo
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ordonnance nº 69-49/PR/MAE du 9 décembre 1969) permet par

508
V.Ré pub liquet og olaise,Mi n i
stèred el ’environne me ntetde sr essource sf ores t
ières,Pl a nNa ti
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d’Ac t
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Env ironne me nt, (P.N.A.E.), adopté par le gouvernement togolais le 06 juin 2001, p. 30.
509
Ils’ag i
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dut erritoireduTog o,l ’ordonna ncen° 4du1 6j anvier1 968r ég l
eme ntantla protection de la faune et
l’e x
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c icedel ac hass ea uTo go,l edé cretn° 68-10 du 16 janvier 1968 interdisant la chasse de nuit, les
décrets n°79-139 du 18 avril 1979 et 84-1 71du04j ui
n19 80p ortantmoda lit
ésd’ applicati
onde
l’o r
do nna nc en° 4du16j anvier 1968, le décret n° 90-178d u7nov e mbr e1 990por t
antmo da lit
ésd’ e
xe rcic e
de la chasse au Togo
510
Ordonnance n°77-24 du 16 août 1977 portant délimitation des eaux territoriales togolaises et création
d’unez onema ritimeé c onomi q uedepr ote c
tion.J ORT du 1er septembre 1977, p. 410. Ce texte est
également disponible en Anglais sur le site Nations Unies et droit de la mer précité, sous le titre
« Ordinance n°24 delimiting the territorial waters and creating a protected Economic Maritime Zone of 16
August 1977 ».
511
V. à cet effet les textes du Bénin et du Sénégal sur les eaux territoriales qui rejoignent le texte togolais.
512
At itred’ infor ma tion,leTog o, colonisére spectiveme n tparl’Allema gne( 18 84-1919) et la France (1919-
1960) est indépendant depuis le 27 avril 1960.

209
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fixer les zones et période de pêche interdites, les engins interdits, les limites de taille de
capture, la nature des appâts utilisés, les mesures de contrôle et de suivi de la pêche et
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des produits. Il prévoit enfin des dispositions sur toutes les activités connexes
(construction navale, mareyage, fabrication de glace, etc.) et des amendes pour
infractions aux conditions de pêche et activités connexes. On peut également donner
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n°73–40 du 5 mai 1973 portant sur l'organisation de la pêche industrielle; de
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76-92 du 2 avril 1976 portant sur l'extension des eaux territoriales à 200
milles marins (zone économique exclusive); du décret n°78-18 du 9 février 1978 portant
sur la création et l'attribution de la Commission technique permanente du Comité national
des pêches513. Un autre texte réglementaire est le décret n°86-516 du 15 décembre 1986
portant définition des responsabilités en matière de gestion du littoral. Une observation de
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délimitation des frontières maritimes et à la gestion du littoral. Quid a
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purement écologique ? A priori,ln’
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réglementation de la pêche fait partie intégrante de la protection et de la gestion de
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est ensuite fragilisée par les incertitudes concernant la lutte contre la pollution marine
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aucun autre texte réglementaire ne porte expressément sur la question. A ces limites
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re vétuste des textes qui pour la plupart sont applicables
depuis plusieurs décennies et ne répondent plus aux diverses évolutions que connaît
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210
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00-833 du 16 octobre 2000 portant création
de la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP) ; également du
décret n° 91-1349 décembre 1991 portant création du Centre national de formation des
techniciens des pêches maritimes (CNFTPM)514. Un arrêté interministériel du 20 janvier
1995 réglemente dans ce pays le trafic maritime515. Ses principales préoccupations sont
relatives au chargement des marchandises et à la répartition des cargaisons entre les
compagnies maritimes 516 . Ce texte ne présente donc pas de dispositions à caractère
écologique. Il est donc fort déplorable de constater une fois de plus que la réglementation
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’environnement marin et côtier dans les textes
réglementaires existants et surtout celle de textes concernant spécifiquement la protection
et la gestion des ressources marines et côtières dans un contexte écologique constituent
des limites aux efforts déployés en ce sens sur le plan national par ce pays.

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réglementaires allant effectivement dans le sens des préoccupations de la Convention et
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ffet, la Guinée a élaboré un texte réglementaire qui est
relatif à la préservation du milieu marin contre les pollutions517.Qua
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le cas au Bénin et au Sénégal) elle a mis en place, en application de la Convention et du
Pr
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85-949 du 12 septembre 1985, le Plan POLLUMAR,

514
I
nfo rma tionss url’a mé nage mentde spê c hesenRé publiqueduSéné gal,op. cit.
515
Ce texte remplace le décret n° 78/179 du 2 mars 1978 portant réglementation du trafic maritime au
Sénégal ; v. Journal Officiel de la République du Sénégal nº 5618, 28 janvier 1995, p. 69 et 70.
516
Articles 1er à3del ’a rrêté.
517
Décret nº201/PRG/SGG/89 du 8 novembre 1989 précité.
518
Arrêté nº 13 MINIMAR/ CAB/ SAMARPOL du 27 novembre 1986 portant attributions et organisation
du Service autonome de l'environnement marin et lagunaire, JORCI du 22 janvier 1987, p. 34 à 36 ; arrêté
nº14 MINIMAR CAB. LCE du 17 novembre 1986 portant attribution et organisation du Laboratoire central
del ’En vironnement marin et Lagunaire, JO du 22 janvier 1987, p. 36 à 38 ; arrêté nº 15 MINIMAR/ CAB/
DAMPI du 27 novembre 1986 portant attributions et organisation de la direction des Affaires maritimes,
portuaires et industrielles, JO du 22 janvier 1987, p. 38 à 41.

211
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uti
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accidentelles en mer, en lagune ou dans les zones côtières519.

Le premier de ces textes, le décret guinéen consacre surtout la protection des zones
côtières et du milieu marin sous juridiction guinéenne contre toutes les formes de
pollution marine et dresse en annexe, la liste des substances dont le rejet est interdit, ainsi
que celles dont le rejet est soumis à autorisation. Quant au décret ivoirien, il organise la
lutte contre la pollution marine avant et après sa survenance. Ces deux textes sont les
seuls qui existent effectivement en application des dispositions de la Convention et du
Pr
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préoccupation pour nos gouvernements. Ce laxisme démontre à quel point ces derniers se
soucient très peu de réglementer les activités maritimes dont les effets sur
l
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reux-mêmes, et
pour leurs voisins. Il conviendrait désormais que les Etats fassent preuve de plus de
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’ég
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sre
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problème ne se pose pas en tant que tel, puisque ce pays semble accorder plus
d’
impo
rta
nceàl
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gle
men
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ionde
sac
ti
vit
ése
nli
ena
vecl
’envi
ron
neme
ntma
rine
t
côtier.

Dans ce pays en effet, plusieurs textes réglementent la protection et la gestion de


l
’envi
ron
neme
ntma
rine
tcô
tie
r.Con
cer
nan
tpa
rexe
mpl
elar
égl
eme
nta
tiondut
rans
it
maritime des substances dangereuses au large des côtes françaises, les préfets maritimes
prennent dans chaque région maritime des arrêtés qui contiennent des dispositions dont le
bu
tes
t,d
’unep
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,d’
éloi
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serl
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rl’
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tio
n de
saut
ori

sma
rit
ime
ssu
rle
s
mouvements aux approches des eaux territoriales et les accidents ou avaries de mer dont
seraient victimes les navires transportant des hydrocarbures et des substances
da
nge
reu
sesa
ula
rgede
scôt
esf
ran
çai
ses
.C’
estl
edé
cre
tn°
79-703 du 7 août 1979

519
Décret nº 85-949 relatif à l'organisation du plan d'intervention d'urgence contre les pollutions
accidentelles en mer, en lagune ou dans les zones côtières, JORCI du 19 septembre 1985, p. 414 à 416.

212
définissant les substances dangereuses qui détermine les navires visés par ces mesures520.
En matière de transport en mer de marchandises dangereuses plusieurs textes
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eme
nta
ire
sét
abl
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sen
tler
égi
medepr
ote
cti
on.Te
les
tlec
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el’
arr
êtéd
u27
décembre 1984 fixant les règles techniques et les procédures applicables aux navires et à
leur équipement en matière de sauvegarde de la vie humaine en mer (conformément à la
Conv
ent
ionSOLAS)
,d’
habi
ta
bil
it
éàbor
detdepr
éve
nti
ond
elapol
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ion521.D’
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res
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espl
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nte
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gal
eme
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ls’
agi
tent
rea
utr
edudé
cre
tn°
78-
847 du 3 août 1978 portant modification du décret n°61-1547 du 26 décembre 1961
fixant le régime des épaves maritimes. (J.O., 13 août 1978) 522, du décret n°72-302 du 19
a
vri
l19
72r
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cti
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ist
rat
ionsdel
’Ét
ate
t
aussi du décret n°82-111 du 29 janvier 1982 pris en application de la loi du 23 décembre
1981 sur l'exploration et l'exploitation des ressources minérales des grands fonds
marins523.

Ces mesures législatives et réglementaires prises en droit français manquent de manière


générale dans les pays de la côte ouest africaine. Les textes en vigueur dans ces pays ne
suffisent pas à protéger ni à gérer efficacement le milieu marin et les zones côtières. Par
a
il
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esd
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en place par ces pays de dispositions qui c
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r,un
ique
men
tàl
’i
nté
rie
urd
e
leurs juridictions nationales respectives.

520
Les navires visés sont ceux transportant en vrac des substances classées dans les catégories A et B de
l’An ne x eI Idel aConv ent
ionMARPOL.V.G.BERGOT,«La prévention et la lutte contre les pollutions
par substances dangereuses : réglementation internationale et nationale » ,i nDr oitdel ’env i
ronne ment
marin, op. cit., pp. 227-228.
521
Ibid., p. 228.
522
RJE 1979/2, p. 46
523
RJE 1982/4, p. 416.

213
Section 2 : La mise en place de dispositions consacrant une protection excessive de
l
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rie
urdel
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cti
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cti
ves

L’
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leslacunes remarquables dans la mise en place par les Etats de la côte
ouest africaine de mesures de protection et de gestion du milieu marin et des zones
côtières consiste en la mise en place de dispositions juridiques excessivement protectrices
del
eur
sint
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tsàl
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urde
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fait penser à une forme de protectionnisme, comme il en existe dans les relations
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,ils
’ag
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cid
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cti
onni
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écologique, que les Etats appliquent en ce qui concerne le milieu marin et les zones
côtières (Paragraphe 1). Cette protection excessive constitue une limite dans la mesure où
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ll
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esdel
aConv
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rap
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.

Paragraphe 1 : La c
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que
s d’
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orme de
« protectionnisme écologique »e
nma
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red’
envi
ronne
ment marin et côtier

L’
expr
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ion«protectionnisme écologique » pourrait paraître ici inadaptée pour qualifier
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ron
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tcôt
ie
rmi
see
npl
acepa
rle
s
textes juridiques nationaux en vigueur. Elle a été choisie à bon escient puisque les
dispositions des certains textes juridiques dans ces pays insistent beaucoup sur une
protection renforcée ou plutôt exagérée du milieu marin et des ressources marines à
l
’i
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ursj
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dic
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lesr
espe
cti
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A). Pourtant, cette forme excessive
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ionn’
estpa
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éque
nce
sné
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B)nons
eul
eme
ntpourl
espa
ysqui
adoptent cette démarche, mais aussi pour ceux dont les intérêts sont situés au-delà des
limites des juridictions nationales, ainsi que des ressources marines des Etats frontaliers.

A- La protection e
xagé
réedel
’envi
ronne
mentmar
ine
tcôt
ieràl
’i
nté
rie
urde
s
juridictions nationales

Le protectionnisme écologique peut à ce niveau précis, être considéré comme une notion
nouvelle car de manière générale, le terme protectionnisme est plus approprié aux

214
relations commerciales existant entre les Etats. Le protectionnisme est littéralement défini
c
ommeé
tantunep
oli
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conomi
quevi
santàp
rot
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écon
omi
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tion
alec
ont
rel
a
concurrence étrangère par des mesures diverses telles que les droits de douane, les
contingents, les formalités administratives524, etc. Une telle définition a priori n
’ét
abl
it
aucun lien avec le domaine écologique. Le terme « protection525 » aurait ainsi été plus
approprié en la matière.

Seulement, le choix de cette expression est justifié. Les Etats ont mis en place à travers
l
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esl
égi
sl
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setr
égl
eme
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sre
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iro
nne
ment
,de
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sur
esqui
protègent de manière excessive le milieu marin et les zones c
ôti
ère
sàl
’i
nté
rie
urd
ele
urs
juridictions nationales respectives. Ce terme conviendrait donc le mieux pour qualifier
cette forme exagérée de protection. Il importe à cet effet de procéder à une définition et à
une meilleure explication du protectionnisme écologique en vue de pouvoir justifier
po
urqu
oie
nl’
espè
ce,l
ete
rmepr
ote
cti
onni
smesemble l
’empor
ter sur la simple protection.

1- Le
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ionspr
évue
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oispo
rtantc
odedel
’env
ironne
ment

Le
slo
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onda
men
tal
ese
nma
tiè
red
’envi
ron
neme
ntdans les pays francophones situés sur
la côte ouest africaine, comportent des dispositions relatives à la protection de
l
’envi
ron
neme
ntma
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’i
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rie
urd
esl
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s.
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quel
iéàl
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ronnement marin et côtier serait en principe
un
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ronn
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r,e
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aut
res
termes les eaux sous juridiction nationale et les zones côtières contre les pollutions
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sdel
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e,par une série de mesures telles que la surveillance
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ont
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sac
tesi
nte
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.Un
ete
ll
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définition est empruntée au terme original, « le protectionnisme ». Seulement, les textes
e
nvi
ronne
ment
aux,n
’ontpa
svraiment spécifié que les pollutions marines puissent être
causées au-delà des limites de leurs juridictions nationales. Au contraire, ils traitent des

524
V. « Le nouveau Petit Robert », dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, éd.
Dictionnaires Robert, Paris, 2002.
525
Prot
e ct
ionqu idé signel ’a c
tio
n,lefaitded é fendreque lquec hoseo uqu elqu’unc on t
reu na gres
s eur,ou
contre un danger. V. lbid.

215
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asde po
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tion q
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enn
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rie
urmê
me de l
eur
sfr
ont

resma
rit
ime
s
nationales.

Ainsi, la loi béninoise prévoit par exemple que lorsque des avaries ou des accidents
surviennent dans les eaux maritimes sous juridiction béninoise, les autorités béninoises
compétentes mettent en demeure le propriétaire du navire, aéronef, engin ou plate-forme
transportant ou ayant à son bord des hydrocarbures ou des substances nocives ou
dangereuses, susceptibles de causer un danger grave et imminent au milieu marin
béninois526 ; au Sénégal, les mêmes mesures sont prises en application du code de la
marine marchande 527 . Le texte sénégalais interdit « tous déversements, écoulements,
rejets, dépôts directes ou indirects de toute nature susceptibles de provoquer ou
528
d’
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roî
tr
elapol
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…]d
eme
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sle
sli
mit
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s ». Il prévoit
enfin que ce sontl
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ion du c
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mentqui
déterminent les conditions dans lesquelles sont réglementés ou interdits les actes
s
usc
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alt
ére
rlaqua
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té«des eaux de la mer dans les limites territoriales ». En
Guinée, le code del
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inc
iné
rat
ion,s
usc
ept
ibl
ede
polluer la mer sous juridiction guinéenne 529 et autorise par ailleurs la réalisation des
mêmes actes dans « les eaux maritimes guinéennes »àc
ondi
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aut
ori
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oit

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t
l
esmoda
li

ste
chni
que
sde l
’opé
rat
ion530 . De même, lorsque le capitaine ou le
responsable de tout navire, aéronef ou engin transportant à son bord des hydrocarbures ou
des substances nocives ou dangereuses qui se trouvent dans les eaux maritimes sous
j
uri
dic
tio
ngui
née
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ondes
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lera
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ésna
ti
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lesc
ompé
tent
es,t
out
événement de mer survenu à son bord qui est susceptible de constituer une menace grave
pour le milieu marin guinéen ainsi que pour ses intérêts connexes531. En droit ivoirien de

526
a
Articles 41 de la loi-cdrebé
ninois
es url’
envi
ronnementet36del
’or
donnanc
egu i
né ennepor t
a ntc ode
del ’env ironne ment .
527
Article L 66 du code del ’
envi
ronneme nt
.
528
ArticleL6 3duc odedel ’
envi
ronneme nt
.
529
Article33duc odeg ui
néendel’env
ironnement.I
lpré
voitqu’
undécr
etdr
esse
ralalistede ssub st
a nces
visées.
530
Article35 .A c eni vea
u,ils
’agitdudé ver
sementdesubst
ance
souma t
éri
auxqui ne sont pas visés à
l’a r
ti
cle33pr écéde nt.
531
Article 37 guinéen.

216
l
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ct
iondepo
llu
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sous juridiction nationale sont prises en ce qui concerne les actes de déversement,
d’
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rsi
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’inc
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rat
ione
td’
éli
mina
ti
ond
edé
che
tse
tsubs
tanc
esdet
out
esna
tur
es,
par quelque procédé que ce soit532.

Toutes ces mesures de protection prévues par les dispositions des textes portant code de
l
’envi
ron
neme
nts
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gide
s.El
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urdel
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ont
ièr
esma
rit
ime
s.C’
estdi
re
que seule intéresse ces Etats, la pollution marine qui touche leurs propres intérêts
nationaux. Ils protègent ainsi leurs intérêts nationaux sans toutefois se soucier des intérêts
de
saut
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rinen
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limites de ur
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ivi

sme
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s
limites des juridictions nationales des Etats. Le protectionnisme écologique lié à
l
’envi
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environnementalsna
tio
nal
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iqu
eàc
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vea
u.Pour
tant
,lami
see
npl
aced
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dispositions juridiques de protection renforcée de la mer située dans les limites de leurs
juridictions nationales constitue une limite dans la mesure où les intérêts des autres Etats
ne sont plus pris en compte.

EnFr
anc
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vecpo
urs
péc
ifi
ci
téd’
appor
terpa
rendr
oit
spl
usd
e
précisions quant aux mesures de protection qui sont appliquées. En effet, dans ce pays, la
loi pose des conditions « àl
’ac
cèsau
xpo
rtsf
ran
çai
souàde
sin
sta
lla
tion
ste
rmi
nal
es
situées dans les eaux territoriales ou intérieures françaises »
.Ils
’ag
itn
ota
mme
ntd
e
certificats établissant que la responsabilité civile des propriétaires de navires533 pour les
dommages par pollution, est couverte par une assurance ou une garantie financière, dans
les conditions prévues par la Convention de Bruxelles sur la responsabilité civile pour les
dommages dus à la pollution par les hydrocarbures 534 . De même, des dispositions
répressives sont appliquées en cas de rejets polluants des navires « dans la zone

532
Articles8 2e t83ducodeivoir
iendel’
envir
onnement.
533
Cetteme sures ’
appl
iqueàtoutnavi
retra
nsport
antpl
usde2000t
onne
sd’
hyd
roc
arbur
ese
nvr
ace
nta
nt
que cargaison.
534
Article L. 218-3ducodefr
ançaisdel
’envir
onnement
.

217
économique au large des côtes de la République, les eaux territoriales, les eaux
sj
intérieures et les voies navigables française u
squ’
auxl
imi
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sdel
anav
iga
tio
nmar
it
ime
,
[
…]au
xnav
ire
setpl
ate
s-formes étrangers, même immatriculés dans un territoire
r
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vantd’
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aConv
ent
ionme
nti
onn
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’ar
ti
cl
eL.21
8-
10 535 ». En ce qui concerne la lutte contre la pollution par immersion, les mesures
pr
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ctr
ice
ss’
appl
ique
nta
uxop
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tio
nsd’
imme
rsi
one
ffe
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ées«soit en haute mer, soit
dans les eaux territoriales et intérieures maritimes françaises536 »
.Enf
in,l
’i
nci
nér
ati
on
en mer est interdite notamment « dans les eaux sous souveraineté ou sous juridiction
française537 ». Il est encore heureux de constater que le texte français accorde une grande
i
mpor
tan
cea
uxo
pér
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fec
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eme
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des limites de leur juridictionn
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toul
echa
rge
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lieu sur le territoire français.

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ess
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tur
eàr
est
rei
ndr
ed’
unec
ert
ain
e
manière certaines libertés des navires étrangers circulant dans les eaux sous juridiction
f
ranç
ais
e,mê
mes
ipa
rfoi
sel
less
’ap
pli
que
nté
gal
eme
ntàd
esna
vir
es français. En effet,
en dépit des dispositions pénales prévoyant la condamnation de « tout capitaine de

time
ntsf
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çai
sout
outc
omman
dan
tdebo
rdd’
unaé
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sumantl
acond
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opé
rat
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sd’
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rsi
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urd
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ngi
ns français ou
plates-formes fixes ou flottantes sous juridiction française538 »
,iln’
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esn
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tra
nge
rsn
es’
app
liq
uentp
as
simultanément aux navires nationaux. Ces mesures ne sont-elles pas protectionnistes,
même si elles ne concernent que la sauvegarde et la conservation du milieu marin et de
s
esr
ess
our
ces na
tur
ell
es,a
utr
eme
nt di
t mê
me s
iel
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sso
nt pu
reme
nt d’
ordr
e
écologiques ?
535
V. Article L. 218-21d uc o dedel ’ env
ironne
me nt
.Ils
’agi
tn otamme ntdelaConv entionMARPOLd u2
novembre 1973 et de son protocole du 17 février 1978.
536
Article L. 218-45duc od edel ’e nvi
ronnement.Danscesmi li
eux ,cesd isposi
ti
on ss ’
a ppl
iquenta ux
navires, aéronefs, engins et plates-formes, même immatriculés dans un Etat non Partie à la Convention
d’Os lodu1 5f é vr
ier19 72r elati
veàl apréve
nti
ondel apolluti
onma rinepa rlesopé rati
onsd’ i
mme rsion
effectuées par les navires et aéronefs.
537
Article L. 218-60duc oded el’
env i
ronnement.
538
Article L. 218-48duc oded el’
env i
ronnement.

218
Le texte français prévoit par ailleurs que selon les cas, que les tribunaux nationaux ou
l
oca
uxs
ontc
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tent
spou
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herl
esl
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esdep
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uti
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nsl
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ayant agi en violation des dispositions de la législation environnementale. Si la loi
française est plus précise quant aux pollutions provoquées dans les eaux sous juridiction
nationale, elle se montre implicite sur divers autres aspects des pollutions marines. Il en
est ainsi lorsque par exemple la pollution née dans les eaux maritimes françaises se
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En effet les pollutions causées par les activités menées dans les eaux maritimes en dehors
de toute juridiction nationale telle la haute mer, sont susceptibles de se manifester dans
les eaux territoriales et intérieures des Etats et jusque sur les côtes. Il en est de même pour
les accidents de navires qui entraînent la pollution du milieu marin et des zones côtières
sur de longues distances. De tels actes provoquant les diverses dégradations du milieu
marin et des zones côtières, entraînent des effets préjudiciables sur le plan non seulement
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activités touristiques côtières et maritimes sont très affectées par les pollutions marines
car elles créent un déficit économique, notamment en terme de rentrée de fonds,
engendrant plutôt des dépenses supplémentaires. Les Etats entendent ainsi mettre en
place des systèmes et dispositifs juridiques tendant à protéger efficacement leurs intérêts
nationaux qui pourraient pâtir des diverses dégradations qui touchent le milieu marin et
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De plus, pour ce qui concerne spécifiquement les pays africains, le tristement célèbre
label de « pays pauvres » ou « pays en développement », ou encore de « pays du Tiers
Monde » qui leur est en général fréquemment attribué justifie les mesures rigides de
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nationales. Il existe certes, des cas de pollution marine notamment par les hydrocarbures,
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plusieurs arrêtés de « dépenses éventuelles » et décrets de « dépenses accidentelles » ont
prélevé des crédits sur le budget des Charges communes. Un montant de 1.742 millions
de francs 539 aé
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francs de subventions aux collectivités locales), sur le budget de l
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millions de francs dont 225 millions de francs au profit des pêcheurs et des
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(290 millions de francs pour abonder le fonds Polmar), sur le budget des charges
communes (40 millions de francs pour financer les secours urgents aux victimes des
sinistres) et sur le budget de la Mer (40 millions de francs au profit des ports
maritimes) 540 . Les pays de la côte ouest africaine ne disposent pas de tels crédits
susceptibles de leur permettre de couvrir de telles dépenses en cas de pollution marine.

De telles raisons pourraient expliquer le fait qu


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dispositifs juridiques qui tendent vers un protectionnisme écologique en matière
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connaissance des mesures mises en place par le décret anti-pollution guinéen, qui
présente lui aussi un caractère protectionniste.

2- Le cas particulier du décret guinéen anti-pollution marine

Le décret n°201/PRG/SGG/89 portant préservation du milieu marin contre toutes formes


de pollution est un texte qui illustre les modalités et les moyens par lesquels le milieu
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539
Soit un équivalent de 265.560.925 €ou17 4,200mi lliardsdefra nc
sCFA,c equie stt rope xorbitan t
s
pour le budget de ces Etats.
540
V.Sé nateurHe nrideRI CHEMONT,Ra ppor td’ infor mati
oné tabliauno m del ami ssionc ommu ne
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mi nerl’ense mb lede sque stionslié
e sàl ama réeno i
repr ov oquéep arl e
naufrage du navire « Erika », de proposer les améliorations concernant la réglementation applicable et de
définir les mesures propres prévenir de telles situations ; Tome 1 ; N°441 –Sénat, Session ordinaire de
1999-2000, pp. 45-46.

220
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ce pays. Il définit les zones maritimes guinéennes comme étant celles « [
…]sur
lesquelles la République de Guinée exerce la souveraineté ou des droits souverains541
[
…]»
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tdepassage inoffensif dans
les eaux sous juridiction guinéenne. En effet, le décret prévoit que le Ministre chargé des
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arrêté suspendant temporairement et sans discrimination, « l
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inoffensif dans tout ou partie des eaux territoriales guinéennes [
…]lorsque cette mesure
est indispensable pour éviter une pollution grave ou pour lutter efficacement contre celle-
ci542 ». De même, « lorsque la protectionde
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similaires, cette fois-ci afin de « dé
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desquelles la navigation est soumise à une réglementation particulière visant à prévenir,
réduire et maîtriser la pollution par les navires 543 ». Sans équivoque, par cette
disposition, ce décret établit un régime de protection qui tient exclusivement compte des
intérêts nationaux guinéens tel que spécifié à son article 8.

Dans sa lutte contre la pollution résultant des rejets de navires et accidents de mer, les
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satisfait aux conditions de sécurité mises en place par la Direction de la marine

541
Article 1er, al.1, a) du décret guinéen.
542
Article 7 du décret.
543
Article 8 du décret.

221
marchande 544 . De même, cette institution, peut, après avis de la Direction de
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guinéens, de tout navire étranger dontl
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uespo
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zones maritimes545.

Les autorités compétentes de ce pays prennent également en haute mer, « toutes les
mesures nécessaires et adéquates »da
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et imminents pour « les côtes guinéennes et les intérêts connexes guinéens », causés par
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de mer ou des actions afférentes à un tel accident 546.Ler
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principe interdit, sauf lorsque le navire en question est un pétrolier qui se trouve « à plus
de 50 milles de la côte guinéenne la plus proche 547»
,ouunna
vir
ed’
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aug
ebr
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supérieure ou égale à 400 tonneaux se trouve « à plus de 12 milles marins de la côte
guinéenne la plus proche548 ».

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equ’
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antdans ces zones, y a commis une infraction
ayant entraîné des dommages importants sur le littoral, « aux intérêts connexes de la
république de Guinée » ou toute autre ressource des zones maritimes sous juridiction
e
guinéenne, les autorités maritimes compétentspr
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mesures consistent en la saisine, par la Direction de la marine marchande, après avis de la
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navire, conformément aux dispositions fixées par arrêté. Une entente peut intervenir entre
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une action judiciaire et permettant au navire de poursuivre sa route 549 . Quant à la

544
Article 10 du décret.
545
Article 11 du décret.
546
Article 12 du décret. Le texte précise que cette dernière disposition est prise conformément à celles de la
Co nventiondeBr ux
elle sdu2 9n ovemb re1969s url ’i
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v entione nha uteme re nc asd’a
cci
de nte n t
ra î
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ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures.
547
Article 13, a).
548
Article 13, b).
549
Article 36 du décret.

222
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ère
.
Cependant, lorsque la mainlevée entraîne « un risque de dommage inconsidéré pour les
zones maritimes,[
…]» l
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base du litige opposant la Guinée à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, tranché par le
Tribunal international du droit de la mer. Dans cette affaire qui ne comportait pas de volet
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Grenadines que les autorités guinéennes avaient arraisonné et immobilisé alors que
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ZEE guinéenne551.

En somme, le décret portant préservation du milieu marin contre toutes les formes de
pollution en Guinée est un texte juridique qui illustre la protection du milieu marin et des
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intérêts des pays voisins qui constitue une limite aux efforts de protection de
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marine atteigne les zones maritimes de pays frontaliers. Il s
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s
conséquences engendrées par la protection excessive du milieu marin et des zones
côtières, mise en place par les textes juridiques nationaux.

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des juridictions nationales

Plusieurs conséquences sont liées à la prise par les Etats de mesures de protection
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nationales respectives. La négligence des intérêts des Etats voisins, constitue la plus
grave de toutes le conséquences découlant de ces mesures. En effet, la mise en place de
mesures exagérément protectrices des intérêts nationaux entraînerait pour les Etats une

550
Article 37 du décret.
551
V. Arrêt rendu le 4 décembre 1997 da nsl ’Affai
reduna vire«SAIGA », Rôle des affaires n°1, Tribunal
international du droit de la mer, Hambourg. Egalement disponible sur le site www.itlos.org .

223
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outdes dégâts que pourraient causer sur
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ron
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s.La
quasi-totalité des textes environnementaux nationaux accorde une attention et une
importance démesurées à la sauvegarde des intérêts nationaux. Le constat est alarmant,
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nte«les eaux
maritimes guinéennes, les eaux maritimes sous juridiction guinéenne, le milieu marin
guinéen et ses intérêts connexes552 », « la mer sous juridiction togolaise553 », « les eaux
maritimes sous juridiction béninoise 554 », « les eaux de la mer dans les limites
territoriales, les eaux marines sous juridiction sénégalaise, le milieu marin et les intérêts
connexes 555 », « les eaux maritimes sous juridiction ivoirienne 556 »
.Qu
’ene
st-il
exactement pour les intérêts des autres Etats ? Les textes juridiques semblent ainsi passer
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ement situé au-delà des limites de la juridiction nationale.

Cette situation cause un vide juridique qui ne répond pas aux exigences du droit
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onnement marin, les Etats doivent obligatoirement tenir compte
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peuvent être ou sont effectivement préjudiciables aux autres. Cela explique que la règle
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de droit intena
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ressort des jurisprudences Fonderie de Trail 557 ,c
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apol
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ion de l
’ai
r,
Gabcikovo/Nagymaros558, concernant la pollution des eaux, enfin, Usine MOX et travaux
de poldérisation Singapour –Malaisie, concernant la pollution marine559.

Conc
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Articles3 3à37duc odeg uinée ndel ’environne me nt.
553
V.a rti
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sdel ’ envir
on neme nt .
554
Article42duc odebé ninoisdel ’e nv i
ronneme nt
.
555
ArticlesL62 ,L63,L66,L67duc odes énéga la
isdel ’envi
ron ne me nt
.
556
Article82duc odei voi r
iend el’e nv ir
onne me nt.
557
Sentence arbitrale de 1941 entre les Etats-Unis et le Canada, op. cit.
558
CIJ, 25 septembre 1997, affaire opposant la Hongrie à la Slovaquie, op. cit.
559
TIDM,3dé cemb re200 1po u rl’Af f a
ireMOX o p po santleRoy aumeUn iàl ’I
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,op. cit.

224
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conformément au principe 21 de la Déclaration de Stockholm et aux règles admises en
matière de pollution transfrontière 560 . En vertu du droit international, les Etats voient
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la côte ouest africaine devraient adapter leurs textes juridiques nationaux en matière
d’
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ntmarin aux prescriptions du droit international. La négligence des
intérêts des Etats voisins se solde en général par une dégradation des relations entre eux,
situation qui entraîne des différends comme ceux portés devant les juridictions
internationales. Sil
’ond
énon
ceunc
asa
vér
édepol
lut
ionma
rinet
rans
front
ièr
ed’
ori
gin
e
t
el
lur
iquee
ntr
eleTog
o,l
eBé
nine
tleNi
ger
ia,
c’e
stq
uec
’es
tunes
it
uat
ione
nge
ndr
éepa
r
les limites et les insuffisances des textes juridiques nationaux en la matière. Si les textes
na
ti
ona
uxd
epr
ote
cti
ond
el’
envi
ronne
men
tava
ientpr
évude
sdi
spo
sit
ion
sconc
erna
ntl
a
prise en compte des intérêts connexes des Etats voisins, la pollution marine aurait pu
d’
unec
ert
ai
nema
niè
reê
treé
vit
éeous
impl
eme
ntr
édui
te
.Onos
esu
ppo
serq
uec
’es
tfa
ute
demoy
ensf
ina
nci
ersd
epa
rte
td’
aut
requeda
nsc
espa
ys,c
ett
esi
tua
ti
ondep
oll
uti
on
ma
rinet
rans
fron
tiè
res
’ét
ern
isea
ugr
andda
m de
spo
pul
at
ionsr
ive
rai
nese
tnec
omme
nce
pas vraiment à voir un début de solution.

De tout ce qui précède, il ressort que dans la mise en place sur le plan interne de leur
a
rse
nalj
uri
diqu
edepr
ote
cti
one
tdeg
est
iondel
’env
iro
nne
mentma
rine
tcôt
ie
r,l
esEt
at
s
se sont quelque peu éloignés des principales obligations formulées par la Convention et le
ol
Protoc ed’
Abi
dja
n.I
ls’
agi
tlàd’
unedé
mar
chequ
iloi
nd’
êtr
etot
al
eme
ntc
onf
ormea
ux
di
spo
sit
ion
sdec
est
ext
esr
égi
ona
ux,v
ontc
omp
lèt
eme
ntàl
’en
cont
redec
ell
es-ci.

Paragraphe 2 :Unedé
mar
chenone
nti
ère
mentc
onf
ormeauxdi
spos
it
ionsd’
Abi
djan

nt
La Conve i
one
tlePr
otoc
oled
’Abi
dja
n,c
ommet
ousa
cco
rdsr
égi
ona
uxs
ontd
est
ext
es
qu
is’
eff
orc
entd’
éta
bli
rde
sre
lat
ionsdec
oopé
rat
ione
ntr
ele
sPa
rti
esc
ont
rac
tan
tes
.Af
in
de mettre fin à des situations conflictuelles entre les Etats ou au mieux, de les éviter, elle
les oblige à prendre en compte les intérêts connexes des uns et des autres (A). Pourtant,

560
Bernard PACTEAU,“ L’a cti
oni nter
na t
ion al
eàl’encont
red el apo llutionmarined ’
origi
net e ll
urique” ,in
La protection du littoral, 2ème colloque de la SFDE, Bordeaux, 6, 7, 8 octobre 1977, Collection droit et
économi edel ’env ironne me nt,Publ i
cati
onspé r
iodi
quesspécialisées, p. 286.

225
malgré les engagements pris, les Etats de la côte ouest africaine prévoient très rarement
de dispositions en ce sens (B).

A- Laf
ormul
ati
onparl
est
ext
esd’
Abi
djandel
’obl
iga
tio
ndepr
isee
ncompt
ede
s
intérêts connexes des autres Etats

L’
obl
iga
ti
ondepr
is
eenc
ompt
ede
sint
érê
tsc
onne
xesde
sEt
atse
sti
ssued
upr
inc
iped
e
dr
oitdel
’envi
ron
neme
ntp
réc
éde
mme
nté
non
cé,r
ela
ti
faur
espe
ctdel
’env
iro
nne
mentau-
de
làd
esl
imi
te
sde
sjur
idi
ct
ionsna
ti
ona
les
.LaCon
vent
ione
tlePr
oto
col
ed’
Abi
dja
nont
prévu des dispositions obligeant les différentes Parties contractantes à tout mettre en
œuv
res
url
apl
anna
ti
ona
lpourpr
oté
gere
tgé
rere
ffi
cac
eme
ntl
’en
vir
onne
ment marin et
côtier, tout en veillant à prendre en compte, les intérêts économiques de tous les Etats.

Onner
etr
ouv
ece
rte
spa
sda
nsl
aConv
ent
ionl
est
erme
sexa
ctsj
usqu
’ic
iemp
loy
és,c
equi
nous mène à une interprétation extensive des dispositions en lien avec la prise en compte
des intérêts connexes. Une définition du terme « intérêt connexe » et plus précisément de
l
’adj
ect
if«connexe »s
’imp
ose
.Dul
at
inconnexus, de connectere, qui veut dire « lier
ensemble », il désigne tout ce qui a des rapports étroits avec autres choses561.C’
estl
e
Pr
oto
col
ed’
Abi
dja
nqu
iava
nceunedé
fini
ti
onc
lai
ree
tuni
voqu
edel
ano
tio
nd’
int
érê
t
c
onne
xe.Ai
nsi
,aut
ermedel
’ar
ti
ce1er d
l uPr
oto
col
ed’
Abi
dja
n,«on entend par intérêts
c
onne
xes
,le
sin
tér
êtsd’
unePa
rti
econtractante qui sont directement ou indirectement
affectés ou menacés par une situation critique pour le milieu marin [
…]». Il poursuit en
do
nna
ntc
ommee
xempl
es,l
esa
cti
vit
ésma
rit
ime
s,c
ôti
ère
s,po
rtu
air
esoud
’es
tua
ire
s,y
compris les activités de pêche ;l
’at
tr
aith
ist
ori
quee
ttour
is
ti
qued
elaz
onec
ons
idé
rée
,
ainsi que la santé et le bien-être des habitants de la zone touchée, y compris la
conservation des ressources vivantes de la mer, de la faune et de la flore sauvage et la
protection des parcs et réserves marins et côtiers.

Dans le contexte actuel, un intérêt connexe pour un Etat constitue un avantage que ce
de
rni
ert
ir
eoupo
urr
aitt
ir
erd’
unemê
mea
cti
vit
éout
out
eaut
rea
cti
vit
ési
mil
ai
ree
xer
cée
et par lui-mê
mee
tpa
rd’
aut
resEt
at
svo
isi
ns.End’
aut
rest
erme
s,u
noup
lus
ieur
sEt
ats
,

561
Définition du dictionnaire Robert.

226
pe
uve
ntt
ir
erde
sav
ant
age
sd’
unemê
mea
cti
vit
éexe
rcé
edep
arte
td’
aut
redel
eur
s
frontières respectives. Ainsi, un Etat qui autorise une activité génératrice de revenus pour
lui et pour son économie nationale mais qui a une très forte potentialité de pollution
devrait veiller à ce que cette même activité ne cause pas de dommage par pollution au
t
err
it
oir
ed’
una
utr
eEt
ate
tvi
ceve
rsa
.C’
estc
equ’
ona
ppe
ll
epr
endr
eenc
ompt
ele
s
intérêts connexes des autres Etats.

LaConv
ent
ione
tlePr
otoc
oled’
Abi
dja
non
tre
lat
ive
menti
nsi
st
ésurl
aque
sti
on.Le
s
e
xempl
esc
it
ésàl
’ar
ti
cl
e4del
aCon
vent
ionc
onc
ern
antl
esobl
iga
ti
onsg
éné
ral
ese
tau
x
articles 3, 4, 7 et 8 du Protocole illustrent clairement ce concept.

En e
ffe
t,l
efa
itpo
url
aCon
ven
tiond’
Abi
dja
nd’
obl
ige
rle
sPa
rti
esc
ont
rac
tan
tesd
ansl
es
a
cti
onsd
epr
ote
cti
one
tdeg
est
iondel
’en
vir
onne
mentma
rine
tcôt
ie
r,àv
eil
lerànep
as
t
rans
fér
erl
epr
éjud
iceoul
eri
squ
edep
oll
uti
ond’
unez
oneàl
’aut
re,dé
montre que ces
Et
atss
ontt
enu
sder
espe
cte
rl’
envi
ron
neme
ntma
rina
ude
làde
sli
mit
esdel
eur
sfr
ont

res
nationales. Ainsi, autant prennent-ils des mesures pour protéger et conserver les
ressources marines naturelles situées à intérieur des limites de leur juridiction nationale,
autant se doivent-ils également de veiller à ne pas dégrader les ressources marines des
autres Etats ;c
’es
tpr
endr
eenc
omp
tel
eur
sin
tér
êtsc
onn
exe
sda
nsl
ami
see
npl
acede
l
eur
spol
it
ique
sdep
rot
ect
ione
tdeg
est
iondel
’envi
ronnement marin et côtier.

De telles dispositions sont également prévues par Convention sur le droit de la mer562. En
de
hor
sde
sdi
spo
sit
ionsdon
tl’
int
erpr
éta
ti
onn
ousr
appr
ochedel
apr
is
eenc
ompt
ede
s
i
nté
rêt
sco
nne
xesde
sEt
at
s,c
’es
tsu
rto
utl
’ar
ti
cle211 concernant la lutte contre la
po
llut
ionpa
rle
sna
vir
esq
uii
nsi
st
esu
rl’
impor
tan
cedec
econc
ept
.Ene
ffe
t,i
ldi
spo
se
que « les Etats [
…]adoptent des règles et normes internationales visant à prévenir,
réduire et maîtriser la pollution du milieu marin par les navires 563 e
ts’
att
ache
ntà
ad
opt
er[
…]d
esdi
spos
it
if
sdec
irc
ulat
ionde
snav
ire
svi
san
tàr
édui
reàu
nmi
nimu
m,l
e
r
isqued’
acc
ide
ntss
usc
ept
ibl
esdepol
lue
rlemi
li
eumar
in,yc
ompr
isl
eli
tt
oral
,etd
e

562
V. article 194, paragraphe 2 concernant les mesures visant à prévenir, réduire, et maîtriser la pollution
du milieu marin ;v .é galeme ntl’art
icle19 5r ela
tifàl ’obliga t
iondenepa sd ép l
a cerl epréjudice ou les
ris quesdepol luti
o nd’ unez oneàl ’autre;enf i
nl ’
arti
cle211r e l
atifàl apo llutionpa rl esn avires.
563
Enl ’e spècelaConv enti
onr ég i
ona led’Ab idja
nqu iàs ont ouri ncitelesEt at
sàme tt
ree np laces u rle
plan national, des mesures allant dans le même sens que les prescriptions des textes internationaux.

227
porter atteinte de ce fait aux intérêts connexes des Etats côtiers »
.C’
estdi
requ
’ile
xis
te
de
sri
squ
esl

sàl
’exe
rci
cede
sac
tiv
ité
sma
rit
ime
setpor
tua
ire
s,s
usc
ept
ibl
esdec
aus
er
préjudice aux Etats et à leurs intérêts connexes. Il est cependant déplorable de relever que
ce c
onc
eptn’
aété clairement souligné que pour ce qui concerne la pollution par les
navires. Dans les dispositions des mesures de lutte contre la pollution du milieu marin, ce
texte a par ailleurs implicitement insisté sur la prise en compte du caractère transfrontière
des pollutions marines, concept qui rejoint celui de la prise en compte des intérêts
connexes des Etats.

Quant a
uxt
ext
esd
’Abi
dja
n,mê
mes
ilaConv
ent
ionn
el’
apa
sexpr
ess
éme
ntpr
évu
,on
pe
utf
aci
leme
nt dé
dui
re,à t
rave
rsl
’i
nte
rpr
éta
tio
ndes
es di
spos
itions précitées,
l
’i
mpor
tanc
eac
cor
déeàc
ett
enot
iond
epr
is
eenc
ompt
ede
sint
érê
tsc
onne
xesde
sEt
ats
.
Le Protocole quant à lui, plus explicite que la Convention, insiste sur la question. Il
s
’app
liq
uea
uxs
it
uat
ionse
xis
tant
eso
upo
ten
tie
ll
eme
ntc
rit
iques pour le milieu marin et
qu
ico
nst
it
uentuneme
nac
edepol
lut
ioni
mpo
rta
ntep
ours
azo
ned’
appl
ic
ati
one
tsur
tout
l
esi
nté
rêt
scon
nexe
sde
sPa
rti
esc
ont
rac
tant
es.C’
esta
ins
iqu’
ill
esob
lig
eàc
oopé
rer
,
no
tamme
nte
nce quic
onc
erne l
’ado
pti
on de me
sur
es nécessaires et efficaces de
protection de leurs côtes respectives564 et des intérêts connexes contre les dangers et les
effets de la pollution qui résulte des situations critiques pour le milieu marin. De même,
l
esEt
at
sPa
rti
ess
’eng
age
ntàd
ema
nde
rauxc
apitaines de navires battant leur pavillon et
a
ux pi
lot
esd
’aé
rone
fsi
mma
tri
cul
éss
ur l
eur t
err
it
oir
e,a
ins
i qu’
aux p
ers
onn
es
r
espo
nsa
ble
sd’
ouv
rag
es,opé
ranta
ula
rgede
scôt
ess
ousl
eurj
uri
dic
ti
ond
esi
gna
lera
ux
a
utr
es,l
apr
ése
nced
’hy
dro
car
bur
esoua
utres substances nuisibles repérées en mer qui
sont de nature à constituer une menace grave et imminente pour le milieu marin et les
i
nté
rêt
scon
nexe
sd’
uneo
udep
lus
ieur
sPa
rti
esc
ont
rac
tant
es.Enf
in,l
ors
quel
esc
ôte
set
l
esi
nté
rêt
scon
nexe
sd’
unEt
atsont menacés, il peut demander à tout autre Etat, Partie
contractante, assistance pour faire face à une situation critique.

Pa
rce
sdi
spo
sit
ion
s,l
e Pr
otoc
oled
’Ab
idj
ans
eve
utbe
auc
oup p
lusc
onc
isquel
a
Convention, notamment dans la prescription des mesures de protection des intérêts

564
Surc epo
int
,onaeul’
occ
asi
ondeserend
recompteàquelpoi
ntl
esEt atson tp r
é vude sdispo si
tionsd e
pr
otec
tiondele
ursc
ôte
setdumil
ieumar
insit
uéàl’
int
éri
eurdesl
imi
tes de leurs juridictions nationales.

228
connexes des Etats, intrinsèquement intégrée dans la protection du milieu marin et des
zones côtières. La préoccupation des intérêts connexes des Etats dont fait preuve le
s
Protocole est un atout majeur. En effet, ce texte préen
tea
vece
xac
ti
tudel
’i
mpor
tan
ce
qu
ele
sPa
rti
esc
ont
rac
tan
tess
ontc
ens
éesa
ccor
deràl
anot
iond’
int
érê
tsc
onne
xes
.Sio
n
r
epr
ocheàl
aCo
nve
nti
ond’
Abi
dja
nso
nma
nquedec
lar
tés
url
aque
sti
on,i
lnes
aur
aite
n
être de même pour le Protocole. Ainsi, si le manque de clarté de la Convention est
s
usc
ept
ibl
ed’
inf
lue
nce
rné
gat
ive
mentl
esPa
rti
esc
ont
rac
tan
tesd
ansl
ami
see
npl
aced
es
dispositifs nationaux de protection et de gestion du milieu marin et des zones côtières, il
en est autrement pour le Protocole.

Les précisions apportées notamment en ce qui concerne la lutte contre la pollution par les
hydrocarbures dont les effets portent ou sont susceptibles de porter atteinte aux intérêts
connexes des Etats, devraient plutôt positivement influencer les Parties contractantes et
les inciter à mettre en place des textes juridiques qui en tiennent effectivement compte, ce
qu
iena
ppa
renc
en’
estpa
slec
as.Da
nsc
ett
elog
iqu
e,o
npo
urr
aitc
onc
lur
eàl
’abs
enc
e
totale de dispositions dans les textes nationaux, qui soient relatives à cette question de
pr
is
eenc
omp
ted
’int
érê
tsc
onne
xes
.Po
urt
ant
,l’
ana
lys
e mé
ti
cul
eus
e dec
est
ext
es

mont
rel
’exi
st
enc
edequ
elque
str
èsr
are
sdi
spos
it
ionst
rai
tan
tdel
aqu
est
ion.

B- L’
exi
st
enc
eder
are
sdi
spo
sit
ionsnat
iona
lesr
elatives à la prise en compte des
intérêts connexes des autres Etats

Les textes juridiques dont disposent les Etats de la côte ouest africaine, en matière de
pr
ote
cti
one
tdeg
est
iondel
’en
vir
onn
eme
ntma
rine
tcôt
ie
r,s
onte
nrè
gle
sgé
nér
ale
s
conformes aux prescriptions établies par le droit international en la matière. Les
dispositions relatives au renforcement des mesures de protection du milieu marin et des
z
one
scô
tiè
resàl
’i
nté
rie
urde
sli
mit
esde
sjur
idi
ct
ion
sna
ti
ona
lesr
esp
ect
ive
sens
oi,n
e
t
constiue
ntpa
sun
eent
rav
eàl
ami
see
nœuv
redudr
oitd
el’
env
iro
nne
mentma
rin.
Cependant, des imperfections apparaissent, notamment lorsque certains aspects de la
protection sont mis à mal par les textes juridiques. En effet, alors même que la
Convention et l
ePr
otoc
oled’
Abi
dja
nd’
unepa
rt,l
aCo
nve
nti
ons
url
edr
oitd
elame
r
d’
aut
rep
arti
nsi
st
ents
url
’obl
iga
ti
onde
sEt
at
sàr
esp
ect
erl
’envi
ron
neme
ntma
rina
u-delà

229
des limites de leurs juridictions nationales, les Etats choisissent de mettre en place des
s
dipo
sit
if
sjur
idi
que
ste
nda
ntàpr
oté
gere
xce
ssi
veme
ntl
emi
li
euma
rins
it
uéàl
’i
nté
rie
ur
del
eur
sjur
idi
ct
ionsn
ati
ona
les
.Ilnef
aita
ucundou
tequ’
unet
el
leop
tion
,lo
ind’
êtr
e
c
onf
ormea
uxe
xig
enc
esdudr
oiti
nte
rna
tio
nal
,n’
estc
epe
nda
ntp
ast
ota
leme
nt conforme
aux règles posées par le droit international coutumier.

Le précédent examen des dispositions relatives au milieu marin et aux zones côtières,
c
ont
enue
sda
nsl
esl
oisna
ti
ona
lespo
rta
ntc
odedel
’en
vir
onn
eme
nto
ntdé
mont
réun
e
ue d
préoccupation accr esi
nté
rêt
s na
ti
ona
ux q
ui dé
coul
entd
el’
exp
loi
tat
ion d
e
l
’envi
ron
neme
ntma
rin.Ce
ttepr
éoc
cupa
ti
one
xag
éré
edon
tfo
ntpr
euvel
esEt
at
spo
ur
leurs intérêts nationaux a pour principale conséquence, la négligence des intérêts des
autres Etats voisins. Seuls quelques textes environnementaux ont fait référence à la
no
tiond’
int
érê
tsc
onn
exe
s,s
anst
out
efoi
squ’
iln
esoi
tpos
sib
led’
ydé
cel
erla volonté de
nepa
sendo
mma
gerl
’envi
ron
neme
ntma
rinde
sEt
atsvo
isi
ns.

Tel est le cas des textes portant code de l


’en
vir
onn
eme
nta
uSé
nég
ale
tenGu
iné
e.Lal
oi
sénégalaise dispose en effet que le responsable de navire transportant à son bord des
hydrocarbures et qui se trouve dans les eaux maritimes sous juridiction sénégalaise doit
informer les autorités compétentes sénégalaises de tout événement survenu à son bord,
susceptible de constituer une menace pour le milieu marin et les intérêts connexes565. Les

mesdi
spos
it
ionsf
igur
entàl
’ar
ti
cl
e36duc
odeg
uin
éendel
’env
iro
nne
ment
,ce
penda
nt,
alors même que le texte s
éné
gal
ai
sje
tt
eunl
ége
rdout
eda
nsl
’es
pri
tdul
ect
eurdes
on
article L 67, le texte guinéen précise que sont pris en compte « ses » intérêts connexes,
autrement dit, uniquement les intérêts connexes guinéens.

EnCô
ted
’Iv
oir
epa
rexe
mpl
e,s
ilec
odedel
’env
iro
nne
mente
stq
uas
ime
ntr
est
émue
tsur
la question, le décret instituant le plan POLLUMAR a par contre prévu dans la lutte
c
ont
rel
apo
llu
tion
,de
sca
soùc
ett
epol
lut
ione
stpr
ovoqu
éeàl
’ext
éri
eurde
sli
mit
esdel
a
j
uri
dic
tio
nna
tio
nal
e.C’
esta
ins
iqu’
ildi
spos
equ
e«pour toute pollution ou menace
survenant en dehors des limites de la juridiction nationale de la république de Côte

565
Art
ic leL67p ré ci
téduc odes é négala i
sdel’
env iron neme nt.Enl ’absenc ed et outepr éc i
sion,onn epeut
ques uppo serq uel ’
arti
c l
e«les » utilisé dans cette disposition désigne à la fois les intérêts connexes du
Sénégal, ainsi que ceux des autres Etats.

230
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Ivo
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resp
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nte
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conformément aux réglementations nationales et internationales pertinentes en vigueur,
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protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières en Afrique de
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elat
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les
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llor
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elapol
lut
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éea
u-delà de
ses frontières maritimes, se manifeste dans les eaux maritimes ivoiriennes et vice versa.
Malgré sa légitimité, cette démarche est insuffisante dans la mesure où aucune solution
n’
este
nvi
sag
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uré
vit
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nté
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sconne
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affectés par les moyens nationaux de lutte contre la pollution.

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cti
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’en
vir
onne
men
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rin.AuTog
oeta
uBé
nin,
aucune disposition des lois environnementales ne fait allusion à la prise en compte des
intérêts connexes des autres Etats. De même, aucun autre texte juridique qui soit
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péc
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queàl
’en
vir
onne
mentma
rine
tcôt
iernet
rai
tedel
aque
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on,unvi
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uin’
estpa
s
pour arranger une situation déjà préoccupante.

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plusieurs conventions internationales 567 ,l
esme
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esdepr
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caine. Une telle situation
s
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eur
manière de régler les problèmes liés à la protection et à la g
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marin et côtier.

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567
Ils er éfèrepa re xemp l
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utionp ar
immersion, à la Convention MARPOL en ce qui concerne la lutte contre la pollution par les hydrocarbures
et à la Convention de Bruxelles en ce qui concerne la responsabilité civile pour dommages dus à la
pollution par les hydrocarbures, etc.

231
* *
*
e
En somme, toutes les insuffisances ci-dss
usr
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dispositions consacrant une protectione
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our
nisp
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esd
erni
ers
pour protéger et gérer ces milieux naturels. Toutefois, ces limites sont susceptibles de
trouver un début de solution. Pour la plupart des cas, ces solutions résident dans les
dispositions des accords internationaux conclus, auxquels les Etats en question sont
Parties contractantes.

232
Conclusion du Titre 2

Les efforts fournis par les Etats francophones de la côte ouest africaine pour disposer des
moyens juridiques nécessaires leur permettant de protéger et de gérer efficacement le
milieu marin et les zones côtières, tant dans le contexte régional que national sont fort
louables (V. Titre 1er du présent document). Cependant, ils ne sont pas dépourvus de
limites. En effet, de tout ce qui précède, il ressort que des insuffisances sont apparues tant
sur le plan régional que national.

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textes nationaux de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières.
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dispositions de la Convention, la plus importante a été le flou engendré par le manque de
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rin.La
formulation implicite de la prise en compte du caractère transfrontière des pollutions
marines pourrait expliquer non seulement le vide juridique en la matière sur le plan
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stextes
environnementaux, des mesures tendant vers un « protectionnisme écologique » du
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cti
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totalement les intérêts connexes des autres Etats. Une telle position adoptée par les Etats
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ronn
eme
ntr
ela
tifa
ure
spe
ctdel
’en
vir
onne
ment
au-delà des limites de toute juridiction nationale formulé à plusieurs reprises dans les
grandes déclarations universelles et accords internationaux.

Les cinq Etats francophones de la côte ouest africaine ciblés dans le cadre de la présente
étude devraient pour cette raison revoir le contenu ainsi que les objectifs de leurs
s
yst
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que
saf
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epr
euv
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ouve
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esu
nse
nve
rsl
esautres. Ce
serait également aller dans le sens de la coopération interétatique, préconisée par la
Conv
ent
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Abi
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ont
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tant
esdel
’obligation de
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espe
cte
rl’
env
iro
nne
mentma
rin et côtier de leurs voisins. Une telle préoccupation ne fait

233
même pas partie des principales recommandations de la Conférence des Parties à la
Conv
ent
ione
tauPr
oto
col
ed’
Abi
dja
n.

234
Conclusion de la 1ère Partie

Led
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res
tenc
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esdé
but
senAf
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el’
Oue
st,
malgré son âge relativement ancien. En effet, né depuis 1981, bien avant même
l
’adop
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rine
tcôt
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queo
cci
den
tal
eami
slo
ngt
emp
sàd
éma
rre
r
effectivement. De par son contenu, le cadre juridique mis en place dans cette région en
matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières est très
pertinent. Cependant, autant il est pertinent, autant il présente des insuffisances.

Lec
adr
ejur
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quedepr
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ione
tdel
acons
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onde
sre
ssou
rce
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rine
sta
nt
vivantes que non vivantes, ainsi que celui de la lutte contre les pollutions qui affectent le
milieu marin et les zones côtières. Dans le contexte régional, les mécanismes juridiques
c
onc
erna
ntn
ons
eul
eme
ntl
apr
ote
cti
on,ma
isa
uss
ilami
see
nva
leurdel
’env
iro
nne
ment
marin et côtier répondent de manière générale aux normes établies par le droit
international. Cette ambition régionale de prendre en compte le milieu marin et les zones
côtières se retrouve sur le plan national, à travers les moyens mis en place par les Etats de
l
acôt
eoc
cide
nta
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’Af
ri
que
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rti
esc
ont
rac
tant
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nti
one
tauPr
oto
col
e
d’
Abi
dja
n.

En effet, les textes législatifs et réglementaires des Etats francophones de la côte ouest
africaine ont démontré une préoccupation accrue de ces derniers dans la résolution des
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obl
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cti
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tàl
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ondel
’envi
ron
neme
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rine
tcô
tie
r.La
protection des écosystèmes marins et côtiers, la lutte contre les pollutions marines, la
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utt
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trel
’ér
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onc
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ère
,lag
est
ionde
spê
che
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s,l
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sai
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elan
éce
ssi
tédel
age
sti
oni
nté
gré
ede
szo
nesc
ôti
ère
s,
constituent les principaux volets des actions élaborées à travers les textes juridiques
environnementaux, en relation directe ou indirecte avec le milieu marin et les zones
côtières.

235
Ce
pen
dan
t,ma
lgr
éle
samb
iti
euxob
jec
ti
fsde
slé
gis
lat
ion
sna
ti
ona
lese
tl’
int
érê
taf
fiché
par ces pays, on relève des insuffisances dans les mesures de protection et de gestion de
ces milieux. Les limites relevées se retrouvent principalement sur le plan régional, au
niveau du contenu de la Convention et au niveau du Protocole. Le Protocole situation
critique en cas de pollution par les hydrocarbures est insuffisant pour faire face à tous les
pr
obl
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séc
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’env
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L’
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e,constituent les plus graves
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Se
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ant
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origine tellurique est une réalité dans la sous
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xte
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Abi
dja
ninf
lue
nce
ntt
out
aussi négativement les textes nationaux. Non seulement on constate une insuffisante et
imparfaite intégration de certaines dispositions internationales, mais on note également
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sca
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esl
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sl
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égl
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nta
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senl
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ron
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acons
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onpa
rce
ste
xte
sna
tion
aux,d’
une
forme de protectionnisme écologique qui consiste à mettre en place à travers leurs
dispositions juridiques, des mesures consistant à protéger excessivement, le milieu marin
s
it
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Pourtant, a
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ext
esd’
Abi
dja
nin
sis
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ané
ces
sit
édep
rendr
een
compte les intérêts connexes des autres Etats, certains textes nationaux prévoient
quelques rares dispositions relatives à la question.

Aur
ega
rddet
outc
equipr
écè
dee
tàl
’i
ssue de cette première partie, nous pouvons en
toute quiétude nous avancer à établir un premier bilan. En effet, le droit de
l
’envi
ron
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ophon
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la
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gé.D’
unepa
rt,onr
ema
rquea
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’ef
for
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demeurer dans la conformité des prescriptions du droit international universel de
l
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ron
neme
ntma
rin,d’
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repa
rt,c
ese
ffor
tss
onte
ntr
avé
spa
rle
sli
mit
esj
usq
u’à
présent relevées.

236
Si les mesures juridiques mises en place par les textes environnementaux souffrent de
no
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eus
esi
nsu
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sanc
es,
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nes
tdemê
meda
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eme
ntma
rine
tcôt
ie
rda
nsl
a
sous région ouest africaine est très complexe (2ème Partie), rendant la situation encore plus
difficile.

237
2ème Partie

LACOMPLEXI
TEDELAMI
SEENŒUVREDES
MESURES JURIDIQUES DE PROTECTION ET DE
GESTI
ONDEL’
ENVI
RONNEMENTMARI
NETCOTI
ER

238
De manière générale, la mise en place des instruments juridiques de protection et de
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est
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vir
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eme
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rine
tcôt
iere
ste
npr
inc
ipec
onc
rét
is
éepa
rlapr
is
ede
mesures tendant à leur application effective. La mise en application desdits instruments
pa
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bli
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esj
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idel
ami
see
nœu
vredep
roc
édur
es
juridiques de contrôle et de sanction.Pour
tan
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ami
see
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red
esdi
te
sme
sur
es
juridiques se révèle tout aussi complexe que leur mise en place. En droit international de
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’envi
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sur
esd’
app
lic
ati
onde
sac
cor
dse
ttr
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nte
rna
tio
nau
x
ainsi que le contrôle de leur application revêtent une importance capitale dans
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’une c
onve
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internationale est principalement rendue effective sur le plan interne par la mise en place
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uxd’
int
égr
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td’
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réee
nvi
gue
ur.Or
,da
nsl
espa
ys
de la côte ouest africaine, les insuffisances constatées quant à la mise en place des
i
nst
rume
ntsr
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see
nœuvr
ede
sdi
spos
it
ionsi
nte
rna
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epl
ani
nte
rne
,
provoquent un malaise général rendant complexes et parfois hypothétiques les efforts
d’
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uxe
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obl
éma
tiq
ue.Lami
see
nœuvr
ede
sdi
spos
it
ionsd
esc
onve
nti
ons
internationales (au nombre desquelles celles de la Convention et du Protoc
oled
’Ab
idj
an)
e
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epa
rl’
exi
st
enc
edep
robl
ème
sd’
eff
ect
ivi
té(
Tit
re1er). De tels problèmes sont
relevés de manière générale sur les plans régional et national. De même, les institutions
créées ont une grande part de responsabilité dans la mise e
nœu
vrede
sdi
spos
it
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nsi
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éche
c de l
a mi
see
nap
pli
cat
ione
ffe
cti
ve de
sob
lig
ati
ons
imposées aux Parties contractantes est imputable au rôle joué par les institutions. De telle
ma
niè
re,l
acompl
exi
tédel
ami
see
nœuvr
ede
sme
sur
es juridiques de protection et de
gestion du milieu marin et des zones côtières est devenue un problème fondamental
c
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rel
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luner
ech
erc
hedes
olu
tion
sdur
abl
ess
’av
èren
éce
ssa
ire(
Tit
re2ème).

239
Titre 1er :
DESPROBLEMESD’
EFFECTI
VITE

La protectione
tlag
est
iond
el’
envi
ron
neme
ntma
rine
tcô
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rpa
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on de r
ègl
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rtà e
mpê
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gra
dat
iondec
esmi
li
eux,d’
aut
repa
rt,àyf
air
efa
cedè
slo
rsqu’
ell
enapas pu être
évitée. Beaucoup voient à travers ces règles, la mise en place de mesures, soit préventives,
soit curatives.

La prévention, selon le Pr. KAMTO, pe


rme
td’
ant
ici
perl
esr
isque
sdepol
lut
ion,s
oitpo
ur
l
’évi
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r,s
oitpou
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yfa
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aced nière plus efficace568. Quant
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s
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ron
neme
ntpa
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nti
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’unou
vra
geoud
’unea
cti
vit
é.L’
act
ionpr
éve
nti
vee
stdo
ncun
e
action anticipatrice a priori, et qui depuis fort longtemps est préférée aux mesures a
posteriori que sont la réparation, la restauration ou encore la répression, qui interviennent
a
prè
sunea
tt
ei
ntea
vér
éeàl
’en
vionnement569. Si la prévention est bien organisée et par
r
c
ons
équ
entb
ienr
éus
sie
,enpr
inc
ipe
,le
sme
sur
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éve
nti
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gra
dat
iondumi
li
euma
rine
t
de
szone
scôt

res
,l’
ons
erend compte que la prévention ne suffit pas toujours à éviter
les dommages environnementaux. Ces dommages, qui sont provoqués par des accidents
et autres activités humaines, posent de sérieux problèmes de droit notamment ceux
relatifs à la réparation et ceux relatifs à la répression570.

Le
spr
obl
ème
sd’
eff
ect
ivi
téq
uis
epos
entàc
eni
vea
ucon
cer
nen
tau
tantl
ami
see
nœu
vre
des mesures de prévention que celles concernant la réparation et la répression. En effet,
malgré les exigences faites avec insistance par les conventions internationales (tant
universelles que régionales) aux Parties contractantes, des difficultés subsistent quant à
l
’appl
ic
ati
onde
sdi
spos
ion
sre
lat
ive
sàl
ami
see
npl
acee
ffe
cti
vede
sdi
te
sme
sur
es.Ai
nsi
,
la mise en place sur le plan interne de moyens de prévention de la dégradation de

568
Maurice KAMTO, op. cit., p. 295.
569
Michel PRIEUR, op. cit., p. 71.
570
J.-P. FOMETE, op. cit., p. 180.

240
l
’envi
ron
neme
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tcô
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let
rèsc
ompl
exe
,vo
iret
rèsdi
ff
ici
le(
Cha
pit
re1)
.
De même, la concrétisation des mesures de réparation et de répression des actes de
dégradation commis en violation des règles juridiques préétablies, se révèle tout aussi
di
ff
ici
le(
Cha
pit
re2)
.L’
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st
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edet
el
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li
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nése
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unep
rot
ect
ione
td’
uneg
est
ione
ffi
cac
edel
’env
iro
nne
ment
marin et côtier dans la sous- région ouest africaine.

241
Chapitre 1: La difficile mise en place des moyens de prévention de la dégradation de
l
’env
iro
nne
mentma
rine
tcôt
ier

Les textes environnementaux prévoient généralement la mise en place de moyens de


g
prévention de toute déra
dat
iondel
’env
iron
neme
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rine
tcôt
ie
r.Le
sEt
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nti
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ns.I
lexi
st
e
de manière générale plusieurs techniques et pratiques de prévention. Parmi les plus
fréquentes, f
igur
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ell
ede
sét
ude
sd’
imp
actenvironnementales, les enquêtes publiques,
l
apr
omo
tio
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nfor
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ione
nvi
ron
neme
nta
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rti
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pat
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de décisions571,l
aso
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ronn
eme
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ux572, etc. Ces
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ssepr
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eme
nte
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roj
et
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s
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le
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avo
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nimpa
ctc
ert
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’en
vir
onn
eme
nt.Au
même titre, leur intervention est tout aussi indispensable dans le cadre de la réalisation
d’
act
ivi

sdemê
mena
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péc
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’envi
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’envi
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neme
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rine
tcôt
ie
res
tce
rte
sàs
es
débuts dans la sous- région ouest africaine, ce qui explique les énormes difficultés
renc
ont
rée
s(Se
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.De mê
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vel
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ipe
sfon
dame
nta
ux d
e dr
oitde l
’env
iro
nne
ment
intervenant dans le contexte actuel de la prévention des dégradations du milieu marin et
des zones côtières, présentent de graves défaillances (Section 2) qui affectent
c
ons
idé
rabl
eme
ntl
ami
see
nœuvr
ede
sins
tr
ume
ntsj
uri
diq
uesquie
nson
tàl
’or
igi
ne.

Section 1 :Lapr
ati
qued’
étude
sd’
impac
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’env
iro
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tcôt
ier

Lec
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’envi
ron
neme
nte
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ncor
eenp
has
ed’
exp
éri
ment
at
ion
sur le continent africain. Il est apparu avec la naissance de la conscience écologique
générale dont ont fait preuve les nations de notre planète au cours du siècle dernier.

571
Pri
ncipesf ondame ntauxd ud roi
tdel ’env ironne me nta umê met itr
equel eprinc ip
edel ag esti
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éc olog
iqueme ntr ationne l
lee te ffi
cacedel ’e nvironneme nt
,l ep rincipedep réca
u ti
o n,lep ri
nc ipe de
prévention, le principe pollueur-payeur, le principe des responsabilités communes mais différenciées, et
bie nd’autr
e s.V.Ma uriceKAMTO,op. cit., p. 73 et suivants.
572
L’i
nterventiond ec ettete ch
n i
q uen ’es tp l
u tô teffecti
vequ ’
un ef oisledomma ges urvenu et sert plus à
indemniser en partie les victimes, mais elle est très souvent considérée comme moyen de prévention.

242
Progressivement, elles sont devenues incontournables dans les politiques
environnementales des Etats.

Aud
épa
rt,pr
océ
dur
epu
reme
ntt
ech
niqueàl
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’es
tré
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ces
sai
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e
e
« ramification » ou un « morcellement » du droit de l’nv
iro
nne
ment
.C’
esta
ins
iqu
el’
on
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étu
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ron
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qu’
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l
’envi
ron
neme
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n; il en est de même pour l
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uded
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’env
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r,s
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li
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is,mê
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tt
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dit
ion
constitue une obligation formulée par les textes juridiques nationaux et internationaux, sa
pr
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entrave à son effecti t
é.I
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’envi
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iqu
’às
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ppl
ic
ati
ona
umi
li
euma
rine
t
côtier (Paragraphe 1), avant de prendre connaissance des difficultés liées à cette pratique
(Paragraphe 2).

Paragraphe 1 :Lef
onde
mentj
uri
diquede
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sd’
impac
tsurl
’envi
ronne
mente
t
l
’appl
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l
Traditionnellement, elee
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éed
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quequir
elè
vede
sinc
ide
nce
sd’
unpr
oje
tsurund
oma
ined’
act
ivi
téous
uru
n

243
milieu donné573. Cette pratique consistait à évaluer de façon expérimentale les impacts de
projets. Tel e
stl
eca
sde
sét
ude
sd’
imp
actdi
te
séc
onomi
que
sauxq
uel
le
sons
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574
ma
ti
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mec
omme
rci
al .Ma
isc
ett
ema
niè
redepe
rce
voi
rle
sét
ude
sd’
impa
ct,
autrement dit au sens traditionnel, parait insuffisante pour définir un cadre approprié au
e
dévlopp
eme
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e.Ene
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impa
ct,c
ompt
ete
nud
ufa
itqu
ece
spr
ati
que
spr
éexi
st
era
ient
.Le
s
impacts des projets étaient donc évalués de manière expérimentale et les résultats de ces
é
tud
es,l
ai
ssé
sàl
’appr
éci
ati
ondi
scr
éti
onna
ired
esa
utor
it
és.C’
estl
ara
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npo
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aque
ll
e
575
i
laf
all
ul’
envi
sag
ers
ousu
nang
lepl
utô
tmod
erne .

Lef
onde
mentj
uri
diqued
el’
étu
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impa
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’env
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nne
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rine
tcôt
ie
rcons
ist
e
à en étudier la base juridique. La connaissance de sa nature juridique se révèle à cet effet
t
rèsi
mpor
tan
te(
A),pu
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u’e
ll
ees
tce
nsé
epe
rme
ttr
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avoi
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uded’
impa
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l
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neme
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tueo
unonunno
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l
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ron
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nt(
B).

A- Lana
tur
ejur
idi
quede
sét
ude
sd’
impac
tsurl
’envi
ronne
ment

Depuis sa première apparition à la fin des années soixante aux Etats-Un


is,l
’ét
ude
d’
impa
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’env
iro
nne
ments
’es
tpr
ogr
ess
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menti
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vir
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ment
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vel
opp
ésa
van
tdes
egé
nér
ali
serpa
rlas
uit
eens
’i
nsé
rantda
nsl
esl
égi
sl
ati
ons
des pays en développement à partir des années quatre-vingt.

Dema
niè
res
péc
ifi
que
,lan
oti
on d’
étud
ed’
imp
acts
url
’env
iro
nne
mentaf
aits
on
apparition dans les pays de la côte ouest africaine, vers la fin des années quatre-vingt et
au début des années quatre-vingt dix, ce qui la place à une époque très récente. Dans les
pays développés, dont la France, les constructeurs, ingénieurs, industriels, faisaient déjà
pr
écé
derl
eur
spr
oje
ts,d’
étude
sap
prof
ondi
espouré
val
uerl
aso
lid
ité
,l’
uti
li
tée
tla

573
Nou r ou di
neGI BRIL,l
apr océ
dur ed ’é
tuded’i
mpa ct
,unecontribut
ionàl ag estiondel ’e
nv i
ronneme
nt
au Togo, Avant-propos de Michel PAQUES et préface du Pr. Messanvi GBEASSOR, publications du
CERDIA, collection « Chacun pour tous »
,Press
esdel’UB,Lomé , j
anvi
er2 003,p.32.
574
Selon N. GIBRIL, citant Mme Jacqueline MORAND-DEVI LLER,l ’
é t
uded’ imp actéconomiqueen
ma ti
ère d’ urbanis
me comme rc
ialpe r
me td ep r
écis
erlesi ncidence
sé conomi q ue s qu’
u n pr
ojetde
cons t
ruc ti
ond’ ungra
ndcentr
ecomme rcialpe
utavoirs
urlemilie
uu r
bai
n; ibid., p. 33.
575
Ibid. p. 34.

244
nocivité de leurs ouvrages. Mais seules la fiabilité et la rentabilité économique
importaient. A présent, il faut aller au-de
là.Ene
ffe
t,a
vecl
’ét
uded’
impa
ct,l
are
cherche
pr
éal
abl
echa
ngedena
tur
eetd’
éche
lle
.Ile
stpl
utôtque
sti
ond’
étud
iers
cie
nti
fi
que
ment
l
’i
nse
rti
ondupr
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nsl
’en
vir
onn
eme
nte
ngé
nér
al,t
oute
npr
ena
nts
oind’
exa
mine
rle
s
effets directs et indirects, immédiats et lointains, individuels et collectifs. Selon le Pr.
576
PRI
EUR,onr
éal
is
elàun
esor
ted
esoc
ial
is
ati
onde
sac
ti
onsd’
inve
sti
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men
t .L’
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de
d’
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cts
ur l
’envi
ronne
men
tes
tta
ntôt pr
ése
nté
ecomme é
tant u
ne p
roc
édur
e
administrative, tantôt comme une pièce dans un dossier concernant une procédure
administrative577. Dans tous les cas on la considère, non pas comme un acte administratif,
ma
ispl
utôtc
ommeuni
nst
rume
ntd
’ai
deàl
adé
cis
ion578. Sa définition (1) et les éléments
de son contenu (2) devraient apporter p
lusd’
écl
ai
rci
sse
ment
s.

1- Ladé
fini
ti
ondel
’ét
uded’
impac
tsurl
’envi
ronne
ment

Al
’or
igi
ne,c
’es
tauxEt
ats
-Unis que le rapport d'impact a été introduit dans la législation
fédérale américaine par l'article 102 (C) du National Environmental Protection Act
el
(NEPA) de 1970, ou encor ois
url
apol
it
iqu
edel
’en
vir
onn
eme
nt.Ma
is,pa
rl'
act
ion
c
onj
ugué
eduCo
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ilpo
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aPr
ote
cti
ondel
’Envi
ronn
eme
nte
tde
scour
sfé
dér
ale
s,l
e
rapport d'impact est devenu un instrument juridique de protection de l'environnement579.
t
Le système de déclarai
onsd
’imp
acts
url
’envi
ron
neme
nti
nst
it
uépa
rce
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oi,ai
nspi

unc
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Eta
tss
urt
outme
mbr
esdel
’OCDE.Ces
yst
èmee
stpa
rti
cul

reme
nt
adapté au régime administratif et juridique des Etats-Unis, notamment en ce qui concerne
les responsabilités des organismes fédéraux et le rôle imparti au débat contradictoire dans
l
apr
is
ededé
cis
ion.Lanot
ionp
lusva
sted’
éva
lua
ti
ond’
impa
ctss
url
’env
iro
nne
menta
progressivement été plus généralement adoptée tant par les pays qui éprouvent le besoin
del
oise
tdedi
spos
it
ionsnou
vel
le
s,quep
arc
eux quis
’ef
for
centd’
ins
ére
rl’
étude

576
Michel PRIEUR, op. cit., p. 72.
577
Chri
sti
anHUGLO,Et ud esd’ i
mpa c té
col
ogi
que- Introduction générale, février 1992, in Jurisclasseur
environnement, version CD ROM, Fasc. 190, paragraphe 8.
578
Nouroudine GIBRIL, op. cit., p. 36.
579
V. Alexandre KISS et Claude LAMBRECHTS, « Lapr océdur ed’étuded ’i
mpa ctendr o i
tc ompa ré», in
RJE 1976/3-4, p. 239.

245
d’
impa
cts
url
’envi
ron
neme
ntda
nsu
nsy
stè
mee
xis
tantdep
lani
fi
cat
ionoudec
ont
rôl
e
des projets de développement580.

De manière générale, les textes juridiques en vigueur (les lois et les règlements)
581
n’
appor
tentpa
sde dé
fin
iti
on s
tat
ique de l
’ét
ude d’
impa
cts
url
’envi
ron
neme
nt .
Cependant, les textes législatifs dans certains pays ont fait une tentative en ce sens. Tel
e
stl
eca
sde
sloi
spor
tantc
oded
el’
envi
ron
neme
ntd
ans certains pays de la côte ouest
africaine.

a
En république du Bénin, la loi-cdr
esu
rl’
envi
ronn
eme
ntd
éfi
nitl
’ét
uded’
impa
cts
ur
l
’envi
ron
neme
ntc
ommeé
tan
t«la procédure qui permet de déterminer les effets que la
r
éal
is
ati
on ou l
’ex
écut
ion d’
unp
roj
et ou d’
un pr
ogr
amme pe
ut av
oirs
ur
582
l
’env
iron
neme
nt ». Cette définition, rejoindra celle avancée par de nombreuses
l
égi
sl
at
ions
.Cont
rai
reme
ntàd’
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rest
ext
ese
nvi
ronne
ment
aux,e
ll
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ntel
ana
tur
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j
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diqued
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actc
ommeé
tantu
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dure, quand bien même elle
n’
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asdepr
éci
si
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urs
onc
ara
ctè
rea
dmi
nis
tr
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f.Ce
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inst
ext
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impa
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’envi
ron
neme
nt.Te
les
tle
c
asduc
odei
voi
ri
endel
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ment»583. La notion de rapport, à laquelle fait allusion
le texte ivoirien limite quelque peu le champd
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Ailleurs, il est procédé à une distinction entre évaluation environnementale et étude


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que qui
consiste à évaluer les possibilités, les capacités et les fonctions des ressources, des

580
OCDE,Le sé tude sd’imp acts url’e
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t;Ana ly s
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mentdes
projets publics et privés importants, OCDE Paris, 1979, p. 12.
581
Tel est le cas de la France où selon Christian HUGLO, ni la loi sur les études d’ i
mpact
,nisondéc
ret
d'application, ne définissent clairement l'étude d'impact. V. op. cit., Fasc. 190.
582
a
Article 87 de la loi-c dr
es url ’envi
ronne me nte nrépubl iqueduBé ni
n.
583
Article 1er,al.33del aloipo rt
antcodedel ’env i
ronne me nte nr ép ubli
quedeCôt ed’I
voi
re.

246
systèmes naturels et des systèmes humains afin de faciliter la planification du
développement durable et la prise de décision en général, ainsi que de prévoir et de gérer
les impacts négatifs e
tle
scons
éque
nce
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sur
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ces conséquences sont dûment prises en compte dans la conception du projet ou du
programme en cause584.Ce
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cadre environnementale en république du Bénin, qui comparativement au texte sénégalais,
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impact, cependant elle présente les situations dans
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quede
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eme
nts
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des ouvrages ou des installations risquent, en raison de leur dimension, de la nature des
activités qui y sont exercées ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter atteinte à
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tlamê meq uiaé t
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av anc éee n19 92p a rl’OCDE.V.ANDRE (Pierre), DELISLE (Claude E.), REVERET (Jean-Pierre) et
SENE (Abdoulaye), avec la collaboration de Dieudonné BITONDO et Levy RAKOTOARISON,
L’ év al
uation de si mpa ct
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ronnement,Pr oce
ssus,a c
teursetpr at
iques,Préface de Pier
re
DANSEREAU et Francesco di CASTRI, Presses universitaires internationales Polytechniques, Québec
1999, p. 1.
585
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247

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il se montre beaucoup plus explicite sur son contenu586.

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d'impact est de permettre d'apprécier les conséquences et les atteintes « au milieu
naturel 587 ». Elle était alors définie comme étant une étude et un rapport scientifique,
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justifié au plan économique ou au point de vue des intérêts immédiats du constructeur, ne
se révèle ultérieurement néfaste ou catastrophique pour l'environnement. On cherche
donc à prévenir les pollutions et les atteintes à la nature en évaluant à l'avance les effets
del
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e: celui du « mieux vaut prévenir que
guérir589».

Sil
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nef
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nsn
’es
tpa
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demeurée inactive. En effet, la définition de l'étude d'impact en France, est selon
Christian HUGLO, l'oeuvre de la doctrine. Elle est envisagée sous deux angles, à savoir
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tl’
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let
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586
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n tinfra,lec ont
enudel ’ét
u d
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d’i mpa c t.
587
Article 2, alinéa 2 de la loi.
588
V. Michel PRIEUR, « Ler e s
pe c
tdel’e
nvir
onneme
ntetl
esét
ude
sd’i
mpact», in RJE 1981/2, p. 103.
589
Ibid., p. 103.

248
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ue,l
ePr
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EUR,e
sti
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ils
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it«d'une procédure
préalable à la décision administrative autorisant l'équipement ou l'ouvrage590 »; selon lui,
elle consiste en « une procédure administrative "à contenu obligé" réalisée par le
pétitionnaire sous le contrôle de l'administration et du juge591 »; enfin,àl
’enc
roi
re, c
’es
t
« une procédure qui s'insère dans une procédure plus large à titre obligatoire et sous
certaines sanctions 592 ». D’
unp
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,d’
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iel
lel
'
étu
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d'impact est une étude technique, ou autrement, une pièce dans un dossier concernant une
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ffi
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u’«il s'agit
d'une étude à laquelle il doit être procédé avant d'entreprendre certains projets
d'ouvrages ou d'aménagements publics ou privés dans le but d'apprécier l'incidence de
ces derniers sur l'environnement593 »
.Qua
ntàSe
rge
sHEBRARD,i
les
ti
mequ
’el
leaune
triple fonction à savoir un instrument de conception et de prévision des effets du projet
pour le maître de l'ouvrage, ensuite un instrument d'information pour le public, enfin une
aide à la décision pour l'Administration594. Comme le relèvent également d'autres auteurs
elle constitue pour l'Administration un des éléments de contrainte préventive mais qui
reste souple, un moyen de contrôle de haut niveau et de détermination scientifique des
objectifs avant la décision595. On peut enfin y ajouter la définition de Max FALQUE
s
elonl
aque
ll
e,l
’ét
uded'
i
mpa
cte
st«l'identification d'évaluation des effets physiques,
écologiques ou esthétiques d'un équipement ou d'une décision technique, économique ou
politique ; ses effets directs ou indirects doivent être considérés dans leurs conséquences
à court, moyen et long terme596 ».

Dans un contexte géographique plus large, notamment sur le continent européen,


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’envi
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rec
tiv
e

590
Ibid., p. 103.
591
HUGLO et LEPAGE-JESSUA : Gaz. Pal. 1981, 1, doctr. 288.
592
Serges HEBRARD, « Les études d'impact sur l'environnement devant le juge administratif », in RJE
1981/2, p. 133
593
Renaud DENOIX DE SAINT-MARC, « Le rapport d'impact sur l'environnement », in RJE 1976/3-4, p.
250.
594
Serges HÉBRARD, op. cit., in RJE. 1981/2, p. 131 et 167.
595
BILLAUDOT et BESSON-GUILLAUMOT, Environnement, cadre de vie, urbanisme, p. 311, cité par
C. HUGLO, Fasc. 190.
596
Max FALQUE, « Réflexion sur la prise en compte de l'environnement », Travaux OCDE non publiés.
V. également la définition citée par HUGLO et LEPAGE, « L'étude d'impact écologique suivant la loi du
10 juillet 1976 » ; Gazette du Palais 1978, doctrine nº2, p. 525.

249
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les 12Et
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act
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communautés européennes de 1973, 1977 et 1983 avaient mis en avant la priorité de la
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planification et de décision598.

Telle que décrite ci-de


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des impacts biophysiques et des impacts humains. Elle inclut toute une gamme
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udossier, autrement dit ceux contenus dans un
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2- Lec
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compétentes. Le promoteur soumet son projet aux autorités compétentes, notamment le
Mi
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597
JOCE L.175 du 5 juillet 1985.
Université de Limoges, Faculté de droit et des Sciences Economiques, CRIDEAU-CNRS,L’
598
évaluation
ducontenude sé tude
sd’ i
mpact dans la CEE, Sous la direction de Michel PRIEUR, Recherche réalisée
pourl
aDi rectiondel aRe c h
erchee td esEt ude sDoc t
oralesd uMin i
st
è redel’Educ
ati
onNationalee tde
l’
Ense
ign eme ntSupé ri
eu r,Vol .1,Limog es,oc tobre19 93,p.7.

250
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certaines conditions préalables. Les exigences des éléments censés être contenus dans le
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l
’envi
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- une analyse des mesures proposées par le promoteur du projet pour supprimer,
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estimation des dépenses correspondantes ;
- une présentation des autres parties possibles et les raisons pour lesquelles, du point de
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nu .

599
Article L 49 duc odes é
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ronne me nt.AuBé nin,l’autorisatione s tac co
rdé eaprèsa vis
tec hnique de l ’Age nce Bé ni
noise de l ’environ neme nt( art.88,a l.
3 de l al o i-cadre béninoise sur
l’e nvi
ro nneme nt
),t
a ndisqu’auTog o,c ’estl eBur ea ud esé t
ude sd ’
impa ctq ui, après examen du dossier, le
tra nsme tsousl escea uduMi ni
strecha rgédel ’
e nvironneme nt,àl ’autori
téi nv esti
edupou voirdedé cisi
on,
d’a pproba ti
onoud’ au t
orisa
tion(art
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).Ce t
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des ministres.
600
Article24d uc odet ogola
isd el’env iron neme nt.Le smê me sé lémentss ontr eq uisa uBé nin,auSé né
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sd u1 2oc tobre1977qu i
fix el ec ont
e nu del ’
étuded’ impa cts url ’env i
ron neme nt.Cf .Chr i
sti
a n HUGLO,«Et udesd’ impa ct
écologique : Contenu et responsabilité », in Jurisclasseur environnement, version CD ROM, Fasc. 190-2,
paragraphe 2.

251
C’
est partout ailleurs les mêmes éléments qui sont en général requis pour la réalisation de
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quatre conditions ci-dessus énumérées, certains éléments supplémentaires sont exigés
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impact transfrontalier602.C’
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législation en France.

De manière générale, dans les éléments contenus da


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dans lequel il compte installer son ouvrage. Les données doivent être de tous ordres. Tout
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602
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603
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téàa ccue i
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le projet, de même que les risques encourus.
604
Ler appor td’ impa c
tdo itégal
eme ntprése nt
erlecoûtestimatif total du projet ainsi que son intérêt pour
les populations riveraines.

252
devrait permettre de prévoir les mesures tendant soit à dédommager les victimes
potentielles, soit à restaurer le milieu605.

EnFr
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si
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paysages, faune, flore, air, eau, sol, climat, équilibres biologiques, etc.) que physique
(diverses pollutions et nuisances telles que le bruit, les vibrations, les odeurs, les
émissions lumineuses, etc.)606.L’
art
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cre
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977aé
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rl'
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ti
cl
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du décret n°93-245 du 25 février 1993. Aux termes de ce texte, l'auteur de l'étude
ee
d'impact doit obligatoirement prendr nc
ons
idé
rat
ionl
ese
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antdi
rec
tsqu’
ind
ire
cts
,
ainsi que les effets permanents et temporaires. Il faut également analyser les effets du
projet « sur la protection des biens et le patrimoine culturel », au même titre que le
milieu naturel607. Le second volet de la réforme renforce d'une part, l'obligation faite au
pétitionnaire de respecter les règles relatives aux conduites d'études d'impact obligeant
notamment l'auteur à la signer, et d'autre part, l'obligation de réaliser un résumé non
technique de l'étude d'impact, ainsi que l'obligation de justifier de la méthodologie
adoptée. Les articles L122-1 et L122-3 du c
odedel
’envi
ron
neme
nt,modi
fi
és par

605
C’este nc es en squel ec odet og ola
isdel ’env ir
on neme ntp révoitqu el orsquel ’étuded’ i
mp actf ai
t
appa raît
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et,l a disparition ou
l’a moindr i
ss eme ntsensibl
ed ’uner es sourcena turelleex ploi
té e
,i ldo ityê tr
ej ointu nr a pports urlese ffet
s
économiques et sociaux. Ce rapport devrait indiquer le nombre de personnes ou familles pratiquant
l’e xp
loitation,l ev ol
umee tladestination des produits exploités, et le cas échéant, les solutions proposées
poura ssure rlas ubsis
tancede se x plo it
antsa insiquel ’ap provision neme nte npr odu itss imilaires.V.a rtic
le
25d uc odedel ’envir
onneme nt .Cet e xtepe rme tenp rinc i
pea uxpo pulations locales, riveraines de grands
pro je
ts,d’ êtreda nsunec e
rtaineme sur eàl ’abride sris
que sl iésàl ’
e xploitat
ionde sditsp rojets.Ma isn ous
av onspa rl as uit
ec onstat
éq u’iln’ e né tai
ta bso l
ume ntr i
end ansl epa ys,d umo insj usqu’ àu nepé riode
récenteoùl ’onac omme ncéàa ssisteràundé butdec ons ci
enc eé colog i
quee ffective.
606
Michel PRIEUR, op. cit., pp. 86-87.
607
Christian HUGLO, op. cit., v. les fiches jaunes de mise à jour, paragraphe 2.

253
l
’ar
ti
cl
e147Idel
aloin°
200
2-276 du 27 février 2002 (JORF du 28 février 2002)
prévoient quant à e
ux d’
une pa
rtque «les études préalables à la réalisation
d'aménagements ou d'ouvrages qui, par l'importance de leurs dimensions ou leurs
incidences sur le milieu naturel, peuvent porter atteinte à ce dernier, doivent comporter
une étude d'impact permettant d'en apprécier les conséquences608 »
,d’
aut
repa
rt,qu
’un
décret pris par le Conseil d'Etat détermine aussi bien le contenu de l'étude d'impact que
« les conditions dans lesquelles sont rendues publiques l'étude d'impact, ainsi que les
principales mesures destinées à éviter, réduire, et si possible compenser les effets
négatifs importants du projet609 ».

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administratives610, le public, que par le juge.

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Le contrôle des ét e
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ui-même informé des études réalisées. Il peut
également être saisi par une personne physique ou morale. Une fois saisi, il donne son
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purement consultatif, mais doit nécessairement être donné avant toute décision finale
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impa
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608
Article L122-1, al. 2 duc
odef ranç aisdel’
envi
ronnement.
609
Article L122-3, paragraphes 2 et 3 ducodefr
ançaisdel’
e nvi
ronne
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610
Commec ’estlec a sdan
slespa y sdel acôt
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juridictionnel.

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sérieuse611.

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considérée un concept nouveau?

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ou un nouveau concept ?

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ommeune toute nouvelle catégorie
ou plutôt un nouveau concept. A priori, on ne saurait disloquer le conc
eptg
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lse
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’envi
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erson application
ou encore son extension aux milieux naturels que sont la mer et les zones côtières.

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1),demê
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on(2).

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sagé
s.El
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rme
tég
ale
mentd
es’
ass
ure
r
que ces conséquences sont dûment prises en compte dans la conception desdits projets ou

611
Michel PRIEUR, op. cit., pp. 91-94. V. également Serge HEBRARD, « Le
sét
ude
sd’
impa
cts
ur
l
’envi
ronne mentde
va ntl
ej ug ea dministr
a t
if» in RJE 1981/2, p. 129.

255
programmes 612 . Cette étude devrait tenir compte des impacts tant biophysiques
qu
’huma
ins; elle devrait également inclure les impacts sociaux et les impacts sur la santé,
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meq
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add
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ondepl
usi
eur
spr
oje
ts sur le milieu marin et
les zones côtières.

De manière générale dans les pays en développement, notamment ceux ciblés par la
présente étude, certains objectifs spécifiques doivent être atteints en terme de pratique
d’
étud
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impa
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opr
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sd’
att
énu
ati
on
desdits problèmes,
- déterminer les bénéfices et coûts environnementaux du projet de même que son
acceptabilité économique et environnementale pour les communautés locales
riveraines,
- dé
fini
rle
spr
obl
ème
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uxc
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’ét
ude
souun
e
surveillance
- examiner les différentes options qui sont possibles et choisir celle qui est optimale,
- a
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nsl
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ciéàl
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ment
,
- enfin assister toutes les parties engagées en environnement et développement pour
comprendre leurs rôles, responsabilités et interrelations614.

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côtier. Les quatre éléments précités pour le cadre général sont également requis à ce
615
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612
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lei ln’ estpa s
spé cifiéq u’ ils ’
agi
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in et côtier ; v. (OCDE 1992 a : 9) in Pierre ANDRE, Claude E.
DELISLE, Jean-Pierre REVERET et Abdoulaye SENE, avec la collaboration de Dieudonné BITONDO et
Lévy RAKOTOARISON, op. cit., p.1.
613
Ibid., p. 2.
614
Ibid., p. 14.
615
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Par le terme « site » désigné ici lfautenten dre,d ’abo rdlemi lieuma rine tsesr essource sv ivantes,l a
faune et la flore marine et sous-marine, ensuite le littoral et tout le potentiel naturel qui y est attaché. Il
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àpa ss ujetàl ’
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fondamentalement compte.

256
mesures prévues pour réduire, compenser ou éliminer les effets négatifs sur
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nge616 ,
autrement dit celles qui permettent celles qui permettent de substituer au projet ou
programme ou à certains de ces éléments un autre présentant moins de risques617.

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offshore, soit encore sur le littoral, tels les ports, hôtels et autres activités industrielles et
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Ce sont principalement les ouvrages et activités qui sont réalisés soit en bordure de mer,
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extractives et/ou de traitement de ressources minières), les ports autonomes, les ports de
plaisance plus fréquents dans les pays développés, etc. En pleine mer, les activités
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Dans les pays situés sur la côte ouest africaine, les unités industrielles sont pour la plupart
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il faut compter en moyenne quatre à cinq grands hôtels618 construits le long de la côte. Le
même problème se pose dans les autres pays côtiers de cette sous-région. La plupart de
ces établissements hôteliers, voire la quasi-totalité des unités industrielles, ont été

616
Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 158.
617
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tionn’ estpa stoujour sex i
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peut être indispensable en ce qui concerne le milieu marin et les zones côtières.
618
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257
construits dans les années soixante-dix et quatre-vi
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travaux de construction effectués sur le littoral togolais et également dans les pays côtiers
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AKOSSOMBO au Ghana, ensuite la construction du port autonome de Lomé en 1964.
Certains documents y ajoutent les conséquences découlant de la construction en 1987 du
barrage de NANGBETO sur le fleuve Mono au Sud-Est du Togo.

Lac
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rra
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AKOSSOMBO a entraîné une diminution du transit des
alluvions sédimentaires de 35%, provoquant ainsi un sérieux impact négatif sur le littoral
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Ghana, la Togo et le Bénin. Il comporte un grand lac dans lequel 95% de matériaux
solides transportés et la totalité des sables sont ainsi piégés. Selon un rapport produit par
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principale une baisse progressive de la capacité des réservoirs, conduisant ainsi à un
déficit énergétique du barrage en 1997 et 1998. Ce blocage systématique de sable vers
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de sédiments avec une sous-saturation de la dérive. Cette sous-saturation provoque à son
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ronnement(PNAE),adopt
épa rleGouvernementtogo
lais le 06 juin 2001, op. cit., p.
47.V.égalemen
tEy ouAGBA,LeDr oi
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nationaldel
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vironnementetleTog o,t hèsed ed octor ate n
droi
tpubli
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’envir
onnement
,soutenueàLimogesle31janvi
er2005, p.37.

258
Quant à la construction du port autonome de Lomé, effectuée sans étude d
’impa
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environnemental préalable, les conséquences liées à son implantation sont tant bénéfiques,
sur le plan économique que désastreuses sur le plan écologique. En effet, elle a été la
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La jetée construite en 1964 a provoqué un ensablement progressif et une sédimentation
sur le côté ouest, donnant ainsi lieu à un prélèvement de sable marin à Lomé, tandis que
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du produit fini étant située sur la côte, à Kpémé). Les effets transfrontières du
620
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Tous les établissements hôteliers, de même que les unités industrielles construits de long
des côtes déversent en toute quiétude leurs déchets liquides directement dans la mer, au
grand dam des populations riveraines qui vivent principalement des produits de la mer.
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’empêcher les conséquences néfastes liées à la
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Dans un pays comme la France, les travaux et ouvrages qui sont effectués dans les zones
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construction des ports de plaisance est un exemple assez intéressant en la matière. En
France, les ports de plaisance 621 sont occupés en permanence à 90% par des bateaux
qualifiés de « ventouses » et les postes disponibles ne suffisent plus à accueillir tous les
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anarchique des mouillages individuels, de nombreux projets de création ports de
plaisance voient le jour. Pour les communes cela apparaît comme une source de
développement économique de leur région et un moyen de créer des emplois. Pourtant, la
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620
V. Supra.
621
Sandrine DERIAN, « Impacts des ports de plaisance sur le milieu marin », Promotion DEA 1995-1996,
in Revue Juridique NEPTUNUS, Université de Nantes, on http://www.droit.univ-
nantes.fr/labos/cdmo/nept/nep08/nep8_2pdf,dated’ accès:le24nov embr e20 05.

259
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ve-t-on deux types de conséquences : un impact direct lié à
la construction du port en elle-même et un impact indirect correspondant aux
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française, est indispensable 622 . Dans ce pays où la prati
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est insuffisant, notamment lorsque certains aspects f
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compte. Tel est le cas de la construction d'une station d'épuration côtière dont l'étude
d'impact a omis l'étude des rejets en mer d'un hôtel, la pollution en mer ayant été étudiée
sur l'ensemble de la zone623. Le juge admi
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du rivage en particulier dans les massifs de Posidonies, très développés sur cette partie du
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622
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tee tdes one nvironne me n t,analysede se f
fetssurl ’env ironne me nt( marin
et côtier), les raisons pour lesquelles le projet a été retenu, les mesures envisagées par le pétitionnaire pour
sup prime r ,rédu ireets ipos si
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ec ompe n serlesc onsé quenc esd omma geablesd upr oj
ets u rl’env iro
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nl esmé thode suti
liséese tlesdiffi
c ultésr en contr
é es.
623
CE 9 mars 1988, Assoc. des amis de Rayol Canadel, req. n° 68395 : Petites Affiches 14 oct. 1988, p. 12,
Jurisclasseur environnement, op. cit.
624
TA Nice 4 juillet 1991, SOS Environnement, Jurisprudence administrative Illustré septembre 1992, p.
27 cité par Sandrine DERIAN, op. cit.

260
En matière de gestion intégrée des zones côtières les études menées visent à assister les
décideurs dans leurs choix de gestion, en leur fournissant une information élaborée à
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méthodologie rigoureuse et des outils informatiques innovants tels que les bases de
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portuaires, rejets industriels, urbains ou agricoles, extraction de sables et de graviers,
pr
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oitations, apports, effets et devenir des contaminants chimiques.
Elles consistent également en des études préalables aux aménagements locaux tels que
ouvrages côtiers ou dans les zones humides625.

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pui
s
plusieurs années voire des décennies pour certains Etats et largement assimilé par bon
nombre de législations nationales. Cependant, il existe dans certains textes internationaux,
un
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ats
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amme
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ernel
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tio
nde
sef
fet
s
potentiels de certaines activités maritimes et côtières. Seulement, cette obligation est très
souvent mise à mal dans les législations des Etats.

Paragraphe 2 : Le
s di
ff
icul
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esà l
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eszones côtières et/ou sur le
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ces
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la règle qui est en vigueur tant sur le plan international que national. La Convention sur le
droit de la mer a formulé cette obligation dans les termes suivants : « Lorsque des États

625
IFREMER, Direction de la valorisation, Environnement côtier, Assistance scientifique et technique pour
la compréhension et la modélisation des écosystèmes côtiers complexes, on
http://www.ifremer.fr/prod/survenv/survenv.htm, 2001, Dernière mise à jour du site le 23 janvier 2002.

261
ont de sérieuses raisons de penser que des activités envisagées relevant de leur
juridiction ou de leur contrôle risquent d'entraîner une pollution importante ou des
modifications considérables et nuisibles du milieu marin, ils évaluent, dans la mesure du
possible, les effets potentiels de ces activités sur ce milieu et rendent compte des résultats
de ces évaluations626 (
…)»
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également fait mention (A), même si cette obligation est relativement suivie dans les
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rdans leur région. Au nombre
de ces difficultés figure celle qui est relative au « manque de renseignements
scientifiques sur la pollution des mers »
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(2).

1- Lec
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on

Comme toutes les autres conventions relatives aux mers régionales la Convention
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626
Article 206 de la Convention sur le droit de la mer.
627
V.Pr éa mbul edel aConv e nt
iond ’Abi dja n.

262
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marine, même si dans leur totalité, elles ne font pas forcément référence de manière très
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Tel est le cas de la Convention de Londres de 1972 sur la prévention de la pollution
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même pour les accords régionaux comme la Convention de Paris de 1974 sur la
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628
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aphe1del aCo nve nt
iond’
Abi
dja
n.
629
Paragraphe 2.
630
Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 153.

263
prévention de la pollution de la mer méditerranée par les opérations d'immersion
effectuées par les navires et aéronefs631, le Protocole relatif à la coopération en matière de
prévention de la pollution par les navires et en cas de situations critiques, de lutte contre
la pollution de la mer Méditerranée632,e
tc.L’
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Nairobi633 présente un grand intérêt dans la mesure où, il développe, à quelques petites
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Il faut reconnaître que le contenu de cet article 13 de la Conventond’
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rel
’ap
pli
cat
ion
effective des dispositions régionales.

631
Adopté le 16 février 1976 au même moment que la Convention, il a été modifié le 10 juin 1995 à
Ba rcelonee ts’
intit
u l
edé sorma is«Pr ot ocoler elat
ifàl apr év entione tàl’éli
mi nationdel apo llut
iondela
Mé dit
errané epa rlesopé rationsd' i
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s i
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ectué espa rl e snav irese taérone fso ud’ incinérat
io ne n
mer ».
632
Ils ’
ag itduPr otocole«Prévention et situations critiques ». Entré en vigueur le 17 mars 2004, il
remplace le « Protocole relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution de la mer
Méditerranée par les hydrocarbures et autres substances nuisibles en cas de situation critique ».
633
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cle1 3del aConv e
n ti
ond eNa irobid ispos eq ueda nsl ec adredel eurp olitiquedeg esti
onde
l’e nv i
ronne me nt
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o na vecl esorg anisa ti
onsr é gi
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leurs projets importants de développement de manière à empêcher ou minimiser les effets néfastes de ces
pro jet
sda nslaz oned’ a pp l
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o ndel aConv entio n.I lp rév oitég aleme ntqu eda nsl esl i
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on neme nt, de grands projets
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mod if
icationsco nsidérable so unu isi
ble sda nslaz on ed’ a pplica t
iondel aCo nvention.Enf in,ilc onclute n
prévoyant que les Parties mettent au point si nécessaire en consultation avec le Secrétariat de la
Co nv enti
on,de sp rocé dure se nv ueded iffuserde sr ens eigne me n t
se ts ibe so i
ne s t,d’ organis
e rde s
consultations entre les Parties contractantes qui sont intéressées.
634
Les points des imilit
u dee x i
stentd’unepa rtda nslec o nten udel ’articl
e13del aCo nv entiond’ Ab i
d janet
del aConv ent
iondeNa irob i,d’autrep a r
ta vecl ’article20 6del aConv e
n t
iondeMo nte goBa y.Da nsl es
de uxc onv enti
onsr ég i
ona les,ilestque s t
iond ’élabor erd e s directives techniques de manière à empêcher ou
mi nimi serleseffe t
sné fastesd eprojetss url’env i
ron neme ntma r
ine tc ôti
er; par ailleurs, au niveau de la
Co nv enti
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ec on tractan teades érieuses
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ierd es esg randsp rojet
s,
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ne runepol lutionimpor tanteoude smodi fic at
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264
2- Les implicationsduc
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if«autres » qui complète les directives techniques est vague et imprécis. Cette
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notamment sur la nature de ces directi st
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généraliser par le terme « et autres » les mesures possibles dans ce contexte, démontre
que cette Convention régionale entend laisser aux Etats une liberté dans la prévention des
effets néfastes suscept
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Etats liés par cette disposition, se voient obligés de prévenir toute dégradation du milieu
marin et des zonesc
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mettront en place des mesures destinées à prévenir la pollution. Ces mesures sont
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général nécessite une disponibilité de ressources financières. Connaissant les difficultés
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Parties à la Convention, on pourrait comprendre que ce paramètre soit pris en compte

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pas être obligées de le faire. On est en somme face à un jeu de mot
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esnons
eul
eme
ntda
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’i
nté
gra
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des dispositions de la Convention dans leurs législations nationales respectives, mais
a
uss
ida
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ami
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cti
ved
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sdi
spositions.

nt
Dans tous les cas, la Convention sous-e e
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ce du contrôle des études
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nut
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use de
s
dispositions. Cela revient à reconnaître que le rôle majeur dans la réalisation des études
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utorités compétentes, comme
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ron
neme
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nsl
espa
ysdel
acôt
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ouest africaine. Ces dernières examinent le contenu des dossiers soumis à leur
autorisation et rendent leur avis, conformément à la législation en vigueur.

Pa
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projets sur son territoire, spécifiquement dans les zones côtières, un Etat a de sérieuses
raisons de penser que ces activités peuvent entraîner une pollution importante susceptible
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rle
sef
fet
senvi
ronn
eme
nta
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it
projet ne se limitent pas à un seul territoire. Dans les pays de la côte ouest africaine, le
c
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epte
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ncor
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esdé
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save
clar
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éal
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one
n20
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impa
ctt
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littoral ouest africain635.Ai
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ela
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veme
nta
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esta
ins
iqu
’en

635
V. Infra, Les modalités de la mise e
nœuv
ree
ffe
cti
veduc
onc
epté
tude
sd’
imp
acts
url
’env
iron
neme
nt
marin et côtier.

266
France par exemple, le Tribunal administratif de Strasbourg a énoncé ce concept, sous
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ése
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che
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epa
rl’
aut
eurdel
’ét
uded’
impa
ct,de
sef
fet
sàl
’ét
rang
ernes
e
heurte pas à des difficultés liées à la collecte des informations636. Cette réserve émise par
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nis
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aiss
’exp
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ali
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iond’
uneé
tud
ed’
impa
ctt
ran
sfr
ont

repo
sed’
énor
mesdifficultés.
Dans le contexte européen, la Directive du 27 juin 1985 modifiée par celle du 3 mars
19
97i
mpo
seunepr
océ
dur
ed’
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ndel
’Et
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637
l
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ron
neme
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Contrairement au cadre géographique européen, les pays de la côte ouest africaine ne


disposent que du s
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edel
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aussi dans un contexte transfrontière. Cela est certes insuffisant dans la mesure où il est

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impa
cts
url
’env
iro
nne
mentma
rine
tcô
tie
r,
est relativement suivie dans les législations internes.

B- Une obligation relativement suivie par les Etats

Les textes nationaux des Etats de la côte ouest africaine, Parties à la Convention
d’
Abi
dja
n,o
ntpr
évuc
ommeonapul
eco
nst
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er,de
sdi
spos
it
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sdemi
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edel
’ar
ti
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nve
nti
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idj
an

636
V. TA Strasbourg, 3 août 1989, Province de Hollande septentrionale et autres contre Etat, in RJE
1990/1, p. 125, cité par Michel PRIEUR, op. cit., p. 84.
637
Approuvée en France par la loi 2000-328 du 14 avril 2000, JO du 15 avril 2000 et publiée par le décret
2001-1176 du 5 décembre 2001. Références disponibles sur le site du service public de la diffusion du droit
on www.legifrance.gouv.fr. V. également Michel PRIEUR, ibid., p. 84.

267
ss
apparaissent et les textes nationaux sont impréci url
aque
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1).C’
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hel
lena
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onale (2).

1- La perception de difficultés sur le plan législatif et réglementaire

Les textes environnementaux législatifs et réglementaires en vigueur dans les pays de la


c
ôteou
esta
fri
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one
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tcôt
ier
,comme moy
en de p
réve
nti
on d
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dégradations de ces milieux. Au Togo par exemple, en dehors du code de
l
’envi
ron
neme
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itd
esdi
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étude
sd’
impa
ct
s
url
’envi
ronnement général, un texte réglementaire a été pris en Conseil des ministres le
3 mai 2006 et qui porte sur les travaux, activités et documents de planification soumis à
638
é
tud
ed’
impa
cts
url
’envi
ron
neme
nt . Cependant, ces textes ne font pas de référence
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exprss
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aci
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impa
ctc
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oded
e
l
’envi
ron
neme
ntet au décret du 3 mai 2006.

Outre les d
ispos
it
ionsd
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tdudé
cre
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i2006
,l’
on

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spo
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url
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urt
ant

638
Se l
onl ecommun iquép ub l
iéàl ’ i
s su
eduCon seilde smi ni st
res,lesdisposit
ionsdec edé cretvisentà
pré v e
nirl esi ncidenc esné gati
v esde c ertainspr ojet
sd e dé vel
oppe ments url ’enviro nne me nte tl es
cond i
tionsdev i
ede sp opulations.Ile s
ta ins ifaitobliga ti
ona v antoctroideto ut
ea utorisationd ’
e xécution
de spr o je
tsded ével
op peme nt,depr océde ràde sé tu desd ’impa cts url’enviro
nne me nte nv uedel a
dé livrancepr éa l
ab l
ed’ unc ertif
icatdec on formité environnementale. Cf. Conseil des ministres du 3 mai
2006, sur les sites Web de la radio et de la télévision nationale, on
http://www.radiolome.tg/template.php?pg=affichenews&idnews=4872,da te d’accès1 4j uin 20 06e t
http://www.tvt.tg/conseil_ministres.htm,da ted’ accès,le14j uin200 6.
639
Ilconv ientd eno te rq uel ec odet og olaisdel ’env i
ronne me ntn’ estq u
’unel oi
-cadre. Il est en principe
nor malq ue l’on n’ yt rouve qu ’
u nc adr es tricte
me n tg éné raldel a protect
ione tde l ag e s
tion de
l’e nvir
o nne men t;c e
lan’ emp êchet o utefoispa sq uec et extee ts ur
toutler é
ce nt
edé crett iennec omp tede
tous les milieux récepteurs d onto nc hercheàpr éven i
rt outesf orme sd edégradati
onc o mmel ’ontf aitles
autres pays côtiers de la sous région.

268
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esp
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s
ou non à cette obligation. Le vide juridique très flagrant dans ce pays en la matière
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n ob
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cles
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dur
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tio
n
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environnementale étendue au milieu marin et aux zones côtières. L’ta
bli
sse
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ett
e
liste devrait en principe constituer la base légale sur laquelle se fonde la structure chargée
de
sét
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ts.

Ai
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t-à-dire au Bénin, on relève également des lacunes législatives et
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’envi
ron
neme
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aboutir à la conclusion selon laquelle les textes juridiques applicables en la matière
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it
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url
’envi
ron
neme
nts
ont
contradictoires 640 . En dehors des dispositions de cette loi-cadre et de son décret
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gle
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ron
neme
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tdud
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1-235 du 12 juillet 2001 portant organisation de
l
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’envi
ron
neme
nt.Cet
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esmi
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pte
urs
.Ile
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demeuré aussi général que la loi-cadre environnementale.

Au Sénégal, bien que la situation se présente de manière presque similaire, il est possible
der
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verq
uel
que
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’envi
ron
neme
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’expl
oit
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ces
sit
euneé
tuded’
impa
ct.Ced
écr
et
établit et révise la liste de ces ouvrages et activités ; mais pour ce faire, les autorités
pu
bli
que
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éal
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spo
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tat
s d’
une é
tude d’
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esc
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éque
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ssurl
’en
vir
onn
eme
nt,a
vantdepr
end
reun
e
décision favorable ou non pour le promoteur du projet. Il faut ajouter que dans ce pays,
plusieurs textes réglementaires interviennent notamment pour fixer les conditions de
641

li
vra
ncedel
’ag
réme
ntp
ourl
’exe
rci
ced
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cti
vit
ésr
ela
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tude
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imp
act , le

640
V.KOUGBLENOU Dos saVict
ori
en,L’ étuded’impa cte nvi
ron nementale nr é publi
q ueduBé
nin
,
Mémoire de DEA, Faculté de Droit, Université de Lomé, Togo, Année 2002-2003, pp. 44-45.
641
Arrêté ministériel nº9470 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001, JO nº6025 du 12 janvier 2002.

269
642
contenu des termes de référencede
sét
ude
sd’
impa
cts
url
’envi
ron
neme
nt , ainsi que le
643
c
ont
enud
ura
ppor
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it
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s . Même la
pa
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ion d
u pub
licàl
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’imp
acts
url
’en
vir
onne
mentf
aitl
’obj
etd’
une
réglementation644.

Ma
isl
’i
nté
rêt que pourrait susciter les dispositions de la loi fondamentale
environnementale du Sénégal réside dans le fait que les autorités des pays voisins doivent
a
uss
iêt
rei
nfor
mée
setc
ons
ult
éess
urt
outpr
oje
tout
out
eac
tiv
ités
usc
ept
ibl
ed’
avo
iru
n
impact transfrontière645.C’
estu
nepr
éca
uti
ons
alut
air
epr
is
epa
rlel
égi
sl
ate
urs
éné
gal
ai
s
c
ari
les
tév
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’unea
cti
vit
éme
néeda
nsu
nez
onef
ront
al
ièr
eaf
orc
éme
ntde
sef
fet
s
s
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ete
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sau
tre
sEt
at
svo
isi
ns.Onl
are
tro
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uss
ienCô
ted
’Ivoi
reda
nsle
646
c
ont
enud
el’
étuded’
impa
cts
url
’en
vir
onne
ment . Les projets environnementaux qui
sont situés sur les côtes de ces pays, notamment en zones frontalières sont concernés par
ces dispositions.

Enr
épubl
iqu
edeGui
née
,ende
hor
sduc
odedel
’en
vir
onn
eme
nt, le décret portant
préservation du milieu marin contre toutes formes de pollution ne prévoit pas non plus de
di
spo
sit
ion
sre
lat
ive
sauxé
tud
esd’
impa
cts
url
’envi
ron
neme
ntma
rine
tcô
tie
r.Onyvoi
t
certes, des mesures de prévention de la pollution marinema
isq
uin
’onta
ucunl
ie
nav
ec
l
esé
tude
sd’
imp
act
.At
it
red
’exe
mpl
e,c
onc
erna
ntl
esp
oll
uti
onsd’
ori
ginet
err
est
re,t
ous
les rejets, déversements, écoulements, jets et immersions, dépôts directs ou indirects
i
effectués dans les zones maritimes et susceptbl
esd
’al
tér
erl
aqua
li
téde
sea
uxd
eme
r
sont généralement soumis à autorisation préalable délivrée par la Direction de
647
l
’envi
ron
neme
nt,a
prè
scon
sul
ta
tio
nde
sla
bor
atoi
resc
onc
erné
s . Concernant les rejets
du
sàl
’expl
oit
at
iondup
lat
eauc
ont
ine
nta
loudu sol et sous-sol de la zone économique
e
xcl
usi
ve,i
les
tpr
évu,po
uré
vit
erd
esa
cci
dent
sdeme
r,s
usc
ept
ibl
esd’
eng
endr
erun
e
pollution du milieu marin que le Ministre chargé de la Marine Marchande institue, après
consultation du Ministre chargé des ressources naturelles, un périmètre de sécurité autour

642
Arrêté ministériel nº9471 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001.
643
Arrêté ministériel nº9472 du 28 novembre 2001.
644
Arrêté ministériel nº9468 du 28 novembre 2001.
645
ArticleL4 8i nf ineduc o dedel ’env i
ronneme ntduSé
nég
al.
646
Article41duc odei voiriend el ’
env i
ronne ment.
647
Article 25, al. 2 du décret guinéen de 1989.

270
h
de chaque installation ou plate-forme off-sor
eenc
our
sd’
act
ivi

s,àl
’i
nté
rie
urdu
que
lla
navigation sera réglementée ou interdite648. Toutes ces mesures sont intéressantes mais
n’
appor
tenta
ucunepr
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url
ané
ces
sit
éd’
eff
ect
uer
,tou
jour
spr
éal
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cti
vit
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ude
sd’
impa
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’env
iron
neme
ntma
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tcô
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rré
pond
anta
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x
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xig
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esdel
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ti
cle13d
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Abi
dja
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’unet
ell
eét
ude
aurait pour effet s
oitd
’an
tic
ipe
r,s
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évi
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ai
ness
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uat
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cas
ionna
ntl
es

gra
dat
ionsd
umi
li
euma
rinoud
esz
one
scô
tiè
rest
el
le
squ’
ell
ese
xis
tentd
éjà
.

En somme, les textes législatifs et réglementaires des cinq pays francophones ouest
nte
africains présente ncor
ebe
auc
oup del
acune
sen ma
tiè
red’
étu
desd’
impa
cts
ur
l
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ron
neme
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squ
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cti
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commerciales q
uis
’yd
éroul
ent
,on r
ema
rque bi
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’ily a u
n dé
séq
uil
ibr
e.Ce

séqui
li
bres
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loue
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ndr
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rle
ste
xte
sjur
idi
que
senl
ama
ti
ère
.Ce
tt
e
insuffisance doit donc être comblée par la redéfinition du contenu des législations,
notamment ce quic
onc
ernel
aré
ali
sat
ione
ffe
cti
ved’
étude
sd’
imp
acts
url
’env
iro
nne
ment
marin et côtier.

2- Le
s modal
it
és de l
a mi
see
n appl
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on e
ffe
cti
ve d’
étude
s d’
impac
tsur
l
’env
iro
nne
mentma
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tcôt
ier

Le problème fondamental auquel sont confrontés les pays de la côte ouest africaine se
s
it
ueno
npa
sauni
vea
udel
adé
fini
ti
on,ma
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leur quasi-totalité, les pays concernés prévoient dans leurs textes la réalisation des études
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648
Article 31 du décret.
649
Environment impact assessment decree of 1992 (decree n°86 of December 10th 1992; Supplement of
Official Gazette Extraordinary n°73 Vol.79, December 31st 1992 –Part A A979).

271
l
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uncadre réglementaire relatif aux
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Pour ce qui concerne spécifiquement le milieu marin et les zones côtières, on assiste à un
mutisme juridique. En effet, aucun de ces pays ne dispose, comme précédemment
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et plus précisément ceux de la sous région concernée, de mettre fin au vide juridique qui
règne en matière de prévention de la dégradation du marin milieu et des zones côtières.
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par une redéfinition du contenu des textes législatifs et réglementaires relatifs à la
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s,les Etats doivent y
insérer les ouvrages et activités qui se déroulent sur les rivages de la mer ainsi que ceux
réalisés en pleine mer. Ils doivent au mieux élaborer sur le plan interne, une législation
appuyée par une réglementation appropriée qui consisterait à veiller à la réalisation
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réalisées doivent donc être faites sur la base de textes précis relatifs à la protection de
l
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protection du milieu marin contre la pollution. Tout promoteur de projet doit au préalable
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marin et côtier. De plus, compte tenu du fait que les Etats sont davantage soucieux de
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activités marines et côtières menées et ne pas se limiter à un impact national.

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mpedu projet gazoduc ouest africain650 est le seul dont on dispose
l
dans la sous région. Répondant ainsi aux exigences de la législation environnementale et
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les pays concernés par ledit projet, devrait être portée à la connaissance de toutes les

650
V. supra,Hi
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272
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ntmarin et côtier, pourquoi alors ne pas légiférer sur la question, et surtout
pourquoi ne pas la réglementer ?EnFr
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ressorti que dans le cadre du schéma de mise en valeur de la mer dans le Golfe du
Morbihan en Bretagne, les études préalables et inventaires ont conduit à une meilleure
appréciation des impacts potentiels des mouillages des bateaux sur les herbiers à zostère.
Les zones de mouillage à Saint-Armel ont donc été déplacées pour éviter les zones
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certains projets. Le second volet de la prévention de la pollution marine et côtière est la
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protection et à la gestion de ces milieux.

Section 2 :L’
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prendre », tandis que la participation « s
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acceptabilité des décisions prises en une matière qui touche le plus souvent directement à
652
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s ». Les deux se combinent pour faire du
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651
V. Josette LAUNEY, « Des démarches de qualité et de sensibilisation » (Cadre réglementaire et
planification) on www.bretagne-environnement.org/article1089384170, dernière mise à jour le 1er
décembre 2004.
652
Maurice KAMTO, op. cit., p. 76.

273
Proclamés par le Principe 10 de la Déclaration de Rio, ces deux principes de droit de
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Par
agr
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(Paragraphe 2) sont devenues indispensables, notamment en terme de prévention des
dégradations. Seulement, ils sont très défaillants, malgré les efforts consentis par les Etats
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(Paragraphe 3).

Paragraphe 1 : L’
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s
problèmes liés à son effectivité

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fondamentale pour que tout citoyen s
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l'environnement, du fait de la dimension collective de la protection de l'environnement,
apparaît à bien des égards spécifique. Le caractère très technique et complexe des
phénomènes environnementaux impose que le contenu de l'information réponde à un
certain nombre d'exigences spécifiques que les mécanismes généraux d'accès à
l'information administrative ne sont plus en mesure de satisfaire. Le droit de
l'environnement, caractérisé par sa nature dynamique et sans cesse évolutive, a ainsi
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ondui
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tcommund
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fait partie intégrante du droit de l'environnement.

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s
contribue en principe à prévenir les problèmes écologiques auxquels ils sont confrontés.
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274
également intégré cette règle dans leurs textes juridiques nationaux, même si leur
effectivité laisse énormément à désirer (B).

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ond
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former sur
le milieu marin et les zones côtières. Elle revient à plusieurs reprises et de manière
éparpillée sur la question, notamment à travers les dispositions des articles 12, 13, 14 et
16.

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Convention) et par ricochet, toute autre Partie contractante qui serait menacée par cette
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secrétariat, des procédures en vue de diffuser des renseig me
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ontraints de mettre en place des mécanismes
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esd’
impa
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De même, dans la coopération scientifique, ils procèdent à des échanges de données et de
renseignements scientifiques sur le milieu marin et les zones côtières dans la zone
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itques
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communique aux Parties contractantes, toutes les notifications, les rapports, et autres
renseignements qui lui parviennent.

Quant au Protocole, au même titre que la Convention, il développe également un souci


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le

275
compétente, les textes juridiques en vigueur y relatifs et surtout les plans nationaux
653
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ncr
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iquepo
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emi
li
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rin . Les Parties contractantes
doivent également procéder à des échanges de renseignements sur des programmes de
recherche –développement, y compris les résultats des moyens de lutte contre la
pollution marine par les hydrocarbures et autres substances nuisibles, ainsi que des
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’expé
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rel
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rine654 . De
même, elles doivent demander aux capitaines de navires battant leurs pavillons ainsi
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sjur
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ct
ions
,des
igna
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uxa
utr
espa
ys
par les voies les plus rapides et les plus appropriées, compte tenu des circonstances, tous
les accidents causant ou susceptibles de causer une pollution marine par les
hydrocarbures ou autres substances nuisibles, ainsi que la présence, les caractéristiques et
l
’ét
endu
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ppe
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oca
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sen mer, susceptibles de constituer une
menace grave et imminente pour le milieu marin, les zones côtières et les intérêts
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eligne des
exigences du droit international de la mer, dont notamment celles de la Convention de
Montego Bay. La Convention sur le droit de la mer, dans la deuxième section de la Partie
XII a également insisté sur le point relatif à la diffusion de renseignements et de données
scientifiques sur le milieu marin 656 . De même, un Etat qui a connaissance de risques
imminents de pollution doit immédiatement en informer tous ceux qui pourraient en être
touchés ou simplement menacés657. Enfin, ils sont tenus de publier des rapports sur les
résultats des activités de surveillance continue des risques et des effets de pollution ; ils
fournissent à intervalles appropriés ces rapports aux organisations internationales
compétentes, censées les mettre à la disposition de tous les Etats658.

653
Article5duPr otocoled’Abi d j
an.
654
Article 6 du Protocole.
655
Article7,pa r
ag raphe1duPr otoc oled’ Ab i
dj an.
656
Article 200 de la Convention sur le droit de la mer.
657
Article 198 de la Convention sur le droit de la mer.
658
Article 205 de la Convention.

276
Les mêmes préoccupations ont été formulées dans le contexte régional européen avec
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nt . Cette Convention, proclame et consacre surtout le droit de tous
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la disposition du public, dans le cadre de leur législation nationale, lesdites informations
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es660 . Elle renforce surtout la Directive
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vecl
atr
adi
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on
du secret administratif qui régnait encore dans certains pays de la Communauté
européenne. La Directive de 1990 fut remplacée par une nouvelle directive 2003/4/CE
a
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Le cadre régional ouest africain qui accuse un sérieux retard en la matière, ne dispose
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préoccupation se retrouve certes dans des textes juridiquement non contraignants dont la
662
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es . On la retrouve également dans
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protection et la gestion de ces milieux. Il convient à présent que les pays africains mènent
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ionse t40Pa rt
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signataires. Information donnée par Michel PRIEUR, « Information et participation du public en matière
d’e nvironne me n
t,influence du droit international et communautaire »,inLapr ot
ect
iondel ’
env i
ronneme nt
auc œurd us ystèmej uri
d i
qu ei nternationale tdudr oitint
erne,Sou slad irec
tio
ndeMi chelPAQUESe t
Michael FAURE, Ed. BRUYLANT, Bruxelles, 2003, p. 295.
660
Article 4, para
g r
aphe1del aConv entiond’ Aa rhus .
661
Christine LARSSEN, « Introduction » ,inAs soc iat
ionBe l
g epourl edroitdel’e
nviro
nn eme nt
,Di xa ns
d’a ccèsàl ’in f
ormatione nma tièred’ env i
ronne me n tendroiti nt
ernati
o nal
,europée
ne tinterne,Bilane t
perspectives, BRUYLANT, Bruxelles, 2003, pp. 9-10.
662
LaCha rt
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rica
inede sdr oitsdel ’Hommee td esPe u
plesaé t
éa dop t
éele27j ui
n1 981àNa i
robia u
Kenya par la 18ème Conf érencede sChe fsd ’Etatse tdeg ouverneme nt
sdel ’
OUA a uj
ourd’hu idevenue
Union Africaine. Elle est entrée en vigueur le 21 octobre 1986.

277
signataires visant à faire effectivement respecter le droit des citoyens à accéder aux
i
nfor
mat
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sd’
ordre environnemental.

La réalité sur le terrain est plutôt déplorable car le sur le plan interne, on assiste à un

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côtier sur le plan interne

Pendant très longtemps, dans la plupart des pays de la planète, les politiques
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etadministratif, confortées par
le traditionnel secret industriel et commercial en matière de pollution industrielle et le
secret défense en matière nucléaire663. Le caractère technique et complexe des problèmes
d’
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ustifiaient le refus de communiquer une
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664
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environnementale. En Afrique occidentale côtière, les lois portant code de
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664
Michel PRIEUR, « l edr o
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90/313/CEE du 7 juin 1990 » ,inLedr oi
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Limoges,1997, p. 9-10.
665
Art
icle7,al.1duc odet ogolai
sdel’envi
ronnement
.

278
public666. Au Bénin voisin, la loi environnementale oblige les autorités administratives à
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Au Sénégal et en Guinée, les lois environnementales insistent plus sur le principe de
participation des citoyens ; cependant, la Guinée se démarque du Sénégal en précisant
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manifestations entreprises par son département notamment en matière de formation et
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euma
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tle
szon
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côtières.

En France la pratique du droit d'accès aux documents administratifs est régie par la loi
n°78-753 du 17 juillet 1978 relative à la liberté d'accès aux documents administratifs,
modifiée par la loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations
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ier1971 relatif aux
attributions du ministre de l'environnement donnait déjà à celui-ci pour mission
669
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oye
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n matière
670
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ronn
eme
nt . L'article L. 124-1 du code français de l'environnement précise par la
suite que l'accès à l'information relative à l'environnement détenue par les autorités
publiques ayant des responsabilités en matière d'environnement, s'exerce dans les
conditions et selon les modalités définies au titre 1er de la loi du 17 juillet 1978.

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défaillant dans bon nombre de pays, surtout africains. En effet, en dépit des activités
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apl
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’i
nfor
mat
ione
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ronne
ment
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666
V. alinéa 7 du même article.
667
Article 5, c) de la loi-c adres url ’
envir
onnement .
668
Article14,a l.2duc odeg uiné endel ’
envi
ronneme nt.
669
JO du 13 avril 2000, p. 5645, cité par Florence JAMAY, « Led roi tàl ’i
nforma tion» in Jurisclasseur
Environnement, Version CD-ROM, 10 janvier 2002, Fasc. 130,
670
Cf. article 1er, al. 2 du décret 81-648du5juin1 981e tl ’article1 er
, al. 6 du décret 43-787 du 8 avril 1993,
cit éspa rMi che lPRI EUR,Dr oitdel ’e
nvir
onneme nt,op. cit., p. 106.

279
travers la sensibilisation des populations aux problèmes environnementaux,
d’
inn
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espr
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sfr
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li
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De plus, aucun texte ne contraint les autorités administratives à fournir l
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en abusent et refusent de communiquer au public, certaines informations jugées capitales
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pour leur bien-êre ou po
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onss
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de.La
conséquence de cette insuffisance juridique est la mauvaise interprétation faite de la
traditionnelle règle du secret administratif, du secret professionnel ou du pouvoir
discrétionnaire des autorités administratives671.

Par ailleurs, sur le plan politique, la situation est identique voire pire. En effet, dans
certains pays situés sur la côte ouest africaine, le système politique mis en place fut
pendant des décennies des plus rigides, les principes démocratiques étant ignorés par les
pouvoirs en place. Ainsi dans un pays comme le Togo, la rigidité du système politique se
remarque parl
’abs
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osé
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des informations environnementales. La principale raison qui justifie la rétention par les
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tlamé
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vis-à-vis du destinataire. Les agents en effet, craignent en fait pour leur survie
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critique acerbe contre le pouvoir en place. Une telle attitude ne facilite pas la recherche
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este
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lle
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it
iqu

tendance monolithique des régimes politiques en Afrique. Ceci est encore exacerbé au
Togo par le zèle dont font preuve certains hauts fonctionnaires qui doivent être
obligatoirement consultés avant toute sortie de documents officiels672. Si le droit de tout

671
V, Alida ASSEMBONI et Nouroudine GIBRIL, « L’ a c cèsàl ’
i nforma t
ione tlapar
tic
ipat
iondupubl
icà
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le tdudr oiti nterne ,Ac teurs,v ale
ure teff
icac
ité
,Sousla
direction de Michel PAQUES et Michael FAURE, op. cit., p. 278.
672
Ibid., p. 282.

280
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ys,l
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seraient pas constamment confrontés au refus des autorités de transmettre certains
documents capitaux censés faire la lumière sur les autorisations délivrées notamment à
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Même en France où les textes législatifs et réglementaires sont assez précis sur la
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Acc
èsa
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Documents Administratifs (C.A.D.A.) de communiquer des informations sur demande673.

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l.

Paragraphe 2 : La participation comme moyen de prévention et les problèmes liés à


son effectivité

La participation du public est, au même titre que la promotion de l


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indispensable à la prte
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ors
qu’
ile
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méde
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nge
rse
nco
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.

673
V. Michel PRIEUR, op. cit., p. 110.

281
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proclamé par les grandes déclarations de Stockholm et de Rio (A). Depuis, il a fait son
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ncor
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icul

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.

A- Le fondement du principe de participation

La revendication de la participation du public trouve sa source dans plusieurs textes et


674
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cume
ntsi
nte
rna
tio
nauxd’
ordr
epo
lit
iqueouj
uri
diq
ue . Les tous premiers sont les
principes 4 et 9 de la Déclaration de Stockholm. Ils évoquent les moyens pour le public
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Demê
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final de la Conférence de Helsinki de 1975dé
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esc
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pul
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ion
setd
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toutes les forces sociales conscientes de leur responsabilité, dans la protection et
l
’amé
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ora
tio
ndel
’env
iro
nne
ment
.LaSt
ratégie mondiale de conservation de la nature de
1980 a également affirmé le caractère impérieux de la participation du public. En effet,
elle recommande à sa Section 13 une plus grande participation du public à la planification
et à la prise de décisions c
onc
erna
ntl
’ut
il
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onde
sre
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cesvi
vant
es,d
ansl
ebut
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d’
évi
terd
esdé
cis
ionsi
nco
nsi
dér
ées . Enfin, le Principe 10 de la Déclaration de Rio
affirme que « l
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iron
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participation de tousl
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yensc
onc
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u’i
lco
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ent».

Dans le contexte régional africain, le principe de participation du public en matière


d’
envi
ronn
eme
ntaé
gal
eme
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tépr
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rde
ste
xte
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n ne développe pas pour autant la notion de
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cti
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ondel
’en
vir
onn
eme
ntma
rine
tcôt
ie
r
ou à la prise de décisions concernant le milieu marin et les zones côtières. Elle opte plutôt
pour la notion de consultation et de concertation entre les Parties contractantes. On estime
qu
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entl
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que
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r.Lac
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ult
at
ion
consiste pour un Etat informé par un autre de manifester son opinion devant les
674
Maurice KAMTO,Dr o i
tdel ’en vironne mente nAf r ique,op. cit., p. 77.
675
MichelPRI EUR,Dr oitdel ’environne ment,op. cit., p.113.
676
LaCha rtea fricainede sdr oitsdel ’Hommee tde spe upl e
sp ré citéee tl
aConv
enti
ond’
Alg
ers
url
a
conservation des ressources naturelles remplacée par la Convention de Maputo de 2003.

282
renseignements qui lui sont fournis et éventuellement entamer une négociation. Cela
implique la volonté de passer par le dialogue et la négociation afin de trouver des
solutions aux problèmes susceptibles de naître de la réalisation de certaines activités
pr
oje
tée
s.C’
este
nces
ens que la concertation et la consultation apparaissent comme
moyen de prévention677.

La notion de participation a également été prise en compte dans plusieurs systèmes


juridiques nationaux. Les textes environnementaux nationaux ayant affirmé ce principe
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notion de « public »s
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les différentes législations, le terme « public » sera entendu lato sensu,c
’es
t-à-dire
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ano
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tio
n.Ce
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cependant pas la participation des groupes de personnes tels que les associations ou les
personnes morales de droit public et spécialement les collectivités locales ;s
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’env
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nne
ment
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har
gentno
n
seulement « de divulguer les connaissances techniques adéquates, de pourvoir à
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cti
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678
l
’env
iron
neme
nt ». Quant à la loi béninoise, rejoignant le texte guinéen, elle entend
faire intervenir tous les groupes sociaux à tous les niveaux dans la formulation et

677
,p.17
Jean-Pelé FOMETE, op. cit. 6.V.é gal
e me ntart
icl
e1 3,paragraph e3del aConv e
ntiond’ Ab i
djan
qui dispose que les Parties contractantes mettent au point en consultation avec le Secrétariat de la
Co nvention,desprocé
dur esp e
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an tp arexemp leded iff
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si nforma t
ionssurl esétudesd’ impact
réalisées.
678
Ar t
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283
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2dec
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populations désigne leur engagement dans le processus de prise de décision. Elle
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.La
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a
notion de participation du public.

En France, la notion de participation est apparue dans les années 1960 dans le domaine
c
économique. Thème majeur du gaullisme, la partiip
ati
onn
'ét
ai
tpa
sàl
’or
igi
neu
n
principe spécifique au domaine de l'environnement. Elle semble pourtant avoir trouvé là
un terrain d'élection privilégié, comme semblent l'attester les nombreux textes récemment
intervenus afin de consacrer un droit des citoyens à être associés aux décisions
susceptibles d'affecter l'environnement. Ils apparaissent comme autant de réponses face à
une demande sociale accrue, conséquence de la sensibilité croissante du public aux
problèmes d'environnement. La revendication en faveur d'une plus grande démocratie
participative dans le domaine de l'environnement est en conséquence directement à
l'origine d'une extension du champ de la participation et de l'affirmation d'un principe,
dont l'identification parait dès l'origine incertaine679. Le principe de participation a été
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art
ic
le13
2del
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ti
veàl
a
démocratie de proximité du 27 février 2002 qui précise que le principe de participation
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’envi
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oir
e.Demê
me,
la loi constitutionnelle du 1er mars 2005 s
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aCha
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’en
vir
onn
eme
ntde20
04 inscrit
dans la Constitution le droit de toute personne de « pa
rti
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679
Fl
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nc eJ AMAY,“ Pri
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rti
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tion”i
nJur
isCl
ass
eurEnv
iro
nne
men
t,Fa
sc.135, 26 juillet
2002, Version CD-ROM.

284

cis
ionspub
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esay
antunei
nci
denc
esurl
’env
iro
nne
ment», sous réserve que ce droit
s
’exe
rced
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e onditions et limites définies par la loi680.
sc

Tous ces exemples illustrent bien à quel point les instruments juridiques tant nationaux
qu
’in
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ocl
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tcons
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cti
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’environnement, y compris dans le processus de prise de

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neme
nt.Se
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men
t,
malgré la consécration de ce principe aussi bien sur le plan international que national, des
difficultés s
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rme
spr
obl
ème
s.

B- Les difficultés liées à une véritable participation du public

Dans les pays de la côte ouest africaine, la participation du public à la politique


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rti
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processus de développement des pays, y compris la protection et la gestion de
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nis
tr
ati
vesàde
spour
sui
tesouàde
ssa
nctions en cas de
violation de cette mesure. Cette ambiguïté textuelle favorise de manière générale des
abus. Aussi assiste-t-on de manière générale, à une absence totale de motivation des

680
Mi
che
lPRI
EUR,Dr
oitdel
’env
ironne
ment
,op. cit. , p. 113.

285
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ons
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rime
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’ysoumettre681. Même si on assiste
de
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tdug
azod
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taf
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cai
n,l
aque
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a
participation du public demeure irrésolue. Les populations nourrissent depuis très
longtemps une crainte inexpliquée vis-à-vi
sde
spouv
oir
spub
lic
squ’
ell
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ose
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affronter par crainte plus de représailles que de sanctions.

ul
Sur le plan socio-c t
ure
l,c
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ing
uis
ti
quequie
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avel
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fec
tivité de la
participation du public à la prise de décision. La langue officielle qui est utilisée
notamment dans les cinq pays de notre échantillon étant le français, les populations
autochtones pour la plupart des cas, sont exclues des mécanismes et de prise de décision,
et de diffusion des informations relatives aux décisions prises. Cette situation est
cependant corrigée avec la tenue dans les pays dont la législation le prévoit682, de débats
pu
bli
csoùl
apa
rol
ees
tdo
nné
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sdé
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eca
pit
al
e.Enf
in,
sur le plan politique, il faut dire que la rigidité du système politique dans certains de ces
pays entrave considérablement le concept même de participation du public. La plupart
de
sdé
cis
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ontpr
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tle
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ct
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évipe
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nt
en’
plusieurs décennies sur le continent, la parol éta
itj
ama
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onn
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upubl
icq
ui
subissait tous les abus auxquels se livraient les autorités publiques. Même dans le cas où
l
’ond
ispos
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tr
uct
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arg
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aci
li
te
rlac
ons
ult
at
iond
upubl
ic
,de
séc
uei
ls
demeurent toujours. Ainsi, au Togo, le texte créant les comités locaux de gestion de
l
’envi
ron
neme
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eurt
êt
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sre
pré
sent
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sdupou
voi
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al,u
nsi
gned
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musellement de la structure. Dans certaines localités, le Préfet ou le Sous-Préfet est craint
de sorte que les représentants de
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acc
oint
anc
edec
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espons
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lit
ic
o-

681
Nouroudine GIBRIL et Alida ASSEMBONI, op. cit., p. 280.
682
Telestl
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286
administratifs locaux avec les leviers du pouvoir central constituent certainement un
683
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handicap à la participaio
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a
participation du public, ils ne se posent pas dans les termes similaires au contexte africain.
En effet, on estime qu
’enFr
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secret, autrement dit seuls les documents achevés sont communicables au public. De plus,
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s- enquêteurs684.

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cle
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moc
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ond
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processus de prise de décision dépend de la nature, ou plutôt de la qualité des acteurs de
la participation. En effet, la qualité de la participation ne résulte pas simplement des
règles de procédure mi
sese
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ces
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ert
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ual
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éde
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ci
pant
s.
Là encore on se demande qui est ce public et de quoi il est composé. Est-il véritablement
disposé à participer ? La mobilisation du public dans ce cas, ne se décrète pas mais
dépend de l
ase
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cle
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.En effet, la
participation dans ce cas rallonge les délais, augmente le budget des projets et risque
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dee
n
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la confiance du public vis-à-vsde
spr
opos
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ionsd
el’
admi
nistration, censées être assez
transparentes. La participation nécessite également une véritable citoyenneté active

sir
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ici
perduf
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683
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tionpa rticipa tivedel ’ env ironn eme n tauTog o,Mé mo ired eDEAe ndr oi
t
etpol i
tiquedel ’e
nv ironnemen
t,Fa cultéd edr oi t, Univ ersitéd eLo mé ,Av ril2001,p. 60.
684
Michel PRIEUR, « Information et Participation du public en mat i
è r
eded ’envir
o nneme nt,influenced u
droit international et communautaire », op. cit., p. 305, Il cite en référence à cette mesure le décret nº98-622
du 20 juillet 1998.
685
Ibid., p. 306.

287
rejeter 686 . La législation française en la matière reconn
aîte
tcons
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unec
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En somme, il subsiste encore des difficultés malgré tous les efforts consentis par ces pays,
rendant la participation comme moyen de prévention, purement et simplement ineffective.
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Paragraphe 3 : Le pr
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préconisés par les textes : une ineffectivité flagrante

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urge
ncee
ncasde
situation critique pour le milieu marin » désigne « un plan élaboré sur une base
nationale, bilatérale, ou multilatérale, pour lutter contre la pollution et les autres
atteintes au milieu marin et aux zones côtières ou la menace de situations de ce genre,
r
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s». Lorsque ces plans sont élaborés
sur une base nationale, ils constituent des actes juridiques nationaux, considérés comme
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il
ssont élaborés sur
une base régionale ou sous-régionale, ils constituent des actes juridiques bilatéraux ou
multilatéraux687.

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difficultés liées à leur démarrage effectif tant sur le plan régional que national. On estime
de manière générale que des efforts ont été fournis pour doter les Etats de cette région de
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ansd
’in
ter
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iond’
urg
ence. En effet, dès sa toute première rencontre en juillet 1981,

686
Ibid., p. 307.
687
Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 183.

288
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la pollution marine comme le premier des quatre projets prioritaires de cette région. De

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région au cours de cette période689. Dix ans plus tard, en 2005, la situation est demeurée
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Il faut cependant noter que des principes directeurs pour la mise au point de plans
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industriels a également été réalisée pour les principaux secteurs industriels des cinq zones
géographiques qui constituent la région691.

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V. décret 85-949d u12s e
p tembr e19 85re lat
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ond’ urgenc e( Plan
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ères.Cet extes’appliqueàl a
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nsiqu ’auxme naces de pollution de pollution pouvant entraîner
le déversement massif et dangereux en mer, dans les eaux lagunaires, ou sur le littoral de produits ou
sub stanc ess u sc
epti
blesdec aus erdesd o mma ge sma j
eursaumi lieua quatiquea i
nsiqu’ auxz one sc ôti
è r
es.
Cf. article 1er.
689
Maurice KAMTO, op. cit., p. 279.
690
Exc eptionf ai
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ld on tlec odedel ’env i
ronneme ntpr év oi
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eme nta
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dispositions nécessaires permettant de prévenir et de combattre toute pollution marine en provenance des
navires et des installations situées en mer et/ou à terre. Les dispositions de ce texte réglementaire
conc erna ntl esme suresd’urgenc eàpr endree nc asd epoll
utiona ccidentellede seauxma ri
nesd oiventê tre
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gré esa uPl anNa ti
onald ’Interventi
o nd’Ur genc e
.V.a rticleL68 .Onpe utd oncpe nserq uec ep lan
d’ur genc ee ste ncoursd’élaboration.
691
Maurice KAMTO, ibid., p. 279, citant une source du PNUE. V. également J-P. FOMETE, op. cit., pp.
183 et 184.

289
cas de situation critique pour le milieu marin et les zones côtières. Les dispositions des
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régionale ne laisse entrevoir un début de leur mise en application.

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techniques ont été mis en place afin de lutter efficacement contre la pollution marine,
qu
’el
les
oit accidentelle ou intentionnelle 692 . En France par exemple, depuis 1978, la
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pollution accidentelle majeure des milieux marins par hydrocarbures, qui permet la
mobilisation et la coordination des moyens de lutte préalablement identifiés. Il regroupe
deux dispositifs : le plan POLMAR-MER confié aux préfets maritimes et le plan
POLMAR-TERRE applicable sur la frange côtière, qui est confiée aux préfets de
départements. Le fonctionnement du dispositif POLMAR est actuellement régi par
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textes reconnaissent trois niveaux de pollutions marines : ampleur faible, moyenne et
693
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répondant aisia
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n.

* *
*
En définitive, plusieurs questions posées en matière de prévention des dégradations de
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manière similaire, à quelques diverge e
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responsabilité civile et pénale en cas de dégradation du milieu marin et des zones côtières.

692
Onpe utciteràti
tr
ed ’exemp l
e ,ladé cisi
on nº2850/2000/CE du Parlement européen et du Conseil, du 20
décembre 2000, qui établit un cadre communautaire de coopération dans le domaine de la pollution marine.
Elle a été remplacée par la décision nº787/2004/CE du 21avril 2004. Le cadre de coopération établi par
ce tt
ed écisi
on c omport
ee ntrea utresl ’amé liora t
ion desc apacit
ésd’ interv ent
ion de sEt a t
se nc asd e
déversement accidentel de substances nocives en mer. V. http://europa.eu.int/scadplus/leg/fr/vb/28085.htm
693
V. VOGIPOL, « Le maire acteur incontournable du Plan POLMAR Terre », février 2004, disponible sur
le site suivant : www.gazelle.net/sites/vigipol/telechargement/1121085683.pdf

290
Chapitre 2 : La difficile concrétisation des mesures de réparation et de répression en
c
asdedé
grada
tio
ndel
’environnement marin et côtier

Il existe de manière générale en droit commun, plusieurs instruments relatifs tant à la


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que
préétablie et de subir par conséquent la peine prévue par le texte qui la réprime694.

Le droit commun met également à la disposition des victimes de dommages écologiques


ses différents régimes de responsabilité. En effet, les différentes atteintes portées contre
l
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milieux naturels ont conduit la doctrine à chercher au-delà de règles classiques de
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En Afrique occidentale côtière, la Conv


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conformément au droit international en vigueur, les régimes de responsabilité en cas de
dommage écologique. Cependant, la question de la responsabilité civile, ainsi que celle
de la responsabilité pénale en c
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cette région demeurent sans réponse.

Section 1 :L’
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complexe et sa concrétisation pose problème. Le fondement classique de la responsabilité
civile repose sur la faute. En effet, en droit commun, il a fallu pendant très longtemps
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694
Philippe LE TOURNEAU, La responsabilité civile, PUF, Collection « Que sais-je ? », Paris, 2003, p. 5.
695
Mic helPRI EUR,Droi
tdel’e
nv ironneme nt ,op. cit., p. 916.

291
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il est arrivé, à le réparer »
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droit commun de la preuve. Cette domination quasi exclusive de la faute, entendue
comme fondement de la responsabilité civile a pris fin 696 .Dé
sor
mai
s,c
’est la
responsabilité sans faute qui prédomine697.El
leapouro
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imputable au responsable. La détermination du lien de causalité entre le dommage causé
e
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abi
li
tédel
’aut
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omma
ge.

Sur le plan environnemental, la détermination du dommage strictement écologique


(Paragraphe 1) constitue le point de départ du mécanisme de réparation (Paragraphe 2),
quand bien même des difficultés subsistent dans ce processus.

Paragraphe 1 : La détermination du dommage écologique

Enma
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La question du dommage écologique a largement été débattue par la doctrine française.
Sadé
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mesdi
ff
icu
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s.Enpr
inc
ipe
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distingue le dommage causé là où il existe un sujet de droit apte à en demander réparation
et le dommage causé là où i
ln’
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st
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ion,d’
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dendé
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llec
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eptd
edomma
geé
col
ogi
queda
ns
son essence (A), ensuite prendre connaissance des difficultés liées à sa détermination et à
son évaluation (B).

A- Le concept de dommage écologique

Plusieurs tentatives ont été avancées par la doctrine, afin de définir le concept de
dommage écologique. Selon une première définition, le dommage écologique est celui
qu
ipor
tes
tr
ict
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tt
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nteàl
’ens
embl
ede
sél
éme
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uns
yst
èmee
tqu
ipa
rso
n

696
François TERRE, Philippe SIMLER et Yves LEQUETTE, Droit civil, Les obligations, 7ème Ed. 1999,
Paris, pp. 620 et 621.
697
Ellees tbasées url ’
art
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vilfra
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is.

292
698
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ctè
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ff
us,nepe
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tpa
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antq
uet
eld’
ouvr
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oitàr
épa
rat
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Cette position en rejoint une autre, dans la distinction faite de ce concept. En effet, selon
la définition proposée du dommagec
aus
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’exi
st
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imei
den
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iée
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dommage est considéré comme dommage écologique pur tandis que le premier, est le
do
mma
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ment:i
ls’
agi
tde
dommage à la santé humaine, dommage aux biens (immeubles, cultures, animaux, etc.),
dommage aux activités (tourisme, hôtellerie, pêche maritime, etc.). De toute évidence,
quelle que soit la définition la mieux acceptée ou la mieux adaptée, toutes les tentatives
effectuées à ce jour comportent en réalité tous les éléments requis pour aboutir à une
définition globale du dommage écologique. Une marée noire par exemple cause un
préjudice à la fois économique et écologique : dommage aux pécheurs et à toutes les
activités touristiques marines et côtières ; dans le même temps, elle cause un dommage à
la nature par une grave altération de la qualité des eaux marines, disparition importante
de nombreuses espèces animales et végétales marines699.

De plus, le préjudice écologique au sens strict du terme est celui qui affecte un milieu
naturel indépendamment de tout intérêt humain, corporel ou matériel. Selon Mme
REMOND-GOUILLOUD, la reconnaissance d'un tel préjudice n'est en principe possible
que dans une société primitive ou dans une sociétét
rèsé
vol
uée
.Ce
las
’expl
iqu
epa
rle
fait que dans une société primitive, la déification des éléments naturels permet de leur
faire une place parmi les sujets de droit dont les intérêts appellent protection. Cette
personnification y est favorisée par la symbiose entre droit et religion, les devoirs de
l'homme à l'égard de la divinité y étant mal dissociés de ses devoirs à l'égard d'autrui : le
respect de l'environnement, commandé par les croyances religieuses, est assuré par
l'autorité temporelle. A l'opposé, une société dont le droit, évolué, admet des
représentations abstraites, est seule capable de reconnaître un intérêt digne de protection

698
Miche lPRIEUR,Dr oi tdel’environne ment,op. cit., p. 916.
699
V. Fiche Générale 4 : La réparation du dommage écologique, Informations recueillies sur le site du
RAMOGE, on http://www.ramoge.org/ramogefr/fichefr4.php3 , dernière mise à jour le 03 novembre 2005.

293
qui ne soit pas lié concrètement à un être humain : avant de protéger des intérêts collectifs
distincts de l'intérêt public le droit contemporain a dû apprendre à manier des fictions, des
biens incorporels. Entre ces deux stades extrêmes, l'exigence de rationalité qui marque la
construction du droit interdisait de reconnaître un préjudice qui ne fût pas directement et
étroitement causé à une personne humaine. Sur cet individualisme érigé en dogme s'est
greffé, à la faveur de l'industrialisation, un mépris pour la nature dominée. Or cette
attitude semble révolue. En ce début de XXIe siècle, la nécessité d'élargir notre éthique
est patente. Le service des intérêts humains bien compris oblige à préserver ce qui
l'entoure : la reconnaissance du préjudice écologique l'exprime700.

Dema
niè
reg
éné
ral
e,l
econc
eptdedomma
geé
col
ogi
quede
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discussion de plusieurs courants doctrinaux 701 . Sa particularité explique toute la
polémique qui persiste autour de cette notion. En Afrique occidentale, aucun débat
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n,nida
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législation des Etats Parties. Cela explique le vide qui existe en matière de responsabilité
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.EnFr
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par contre, la responsabilité pour les incidences écologiques d'un rejet est retenue pour la
première fois en 1976 par le Tribunal de Bastia, à propos des boues rouges déversées par
un industriel italien au large de la Corse702. Toutefois la reconnaissance véritable de ce
préjudice n'interviendra que dans les années quatre-vingt.

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nsiqu’
àsoné
val
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ion.

700
V. Martine REMOND-GOUILLOUD, « La réparation du préjudice écologique », Jurisclasseur
environnement, Fasc. 1060, version CD-ROM remise à jour en 2005.
701
V. Michel PRIEUR, op. cit., pp. 916 et 917, pour plus de précisions concernant tous les courants
doctrinaux français sur le concept de dommage écologique.
702
TGI Bastia 8 déc. 1976 : D. 1977, 427, note REMOND-GOUILLOUD. V. Martine REMOND-
GOUILLOUD, op. cit.

294
B- Les difficultés liées à la détermination du dommage écologique

703
Le dommage écologique est selon certaines sources doctrinales , causé par
l'intermédiaire du milieu naturel. Il peut résulter d'une pollution de l'air, de l'eau, ou du
sol, d'une nuisance acoustique, du brouillage d'ondes radioélectriques ou d'une
diminution de lumière ou d'ensoleillement. Souvent la source de nuisance se dilue dans le
milieu récepteur, où elle n'est plus directement perceptible aux sens humains ; souvent
aussi elle pénètre dans le sol, ou se déplace sur de longues distances sous l'action du vent,
des courants ou des marées. Ainsi, toutes les propriétés physiques expliquent les
difficultés juridiques caractérisant le dommage écologique. Il existe dès lors des
difficultés de preuve, quant à sa consistance, son étendue et son origine, difficultés
procédurales tenant à la dissémination des victimes. Le préjudice écologique présente
enfin cette particularité que les intérêts touchés par un intermédiaire naturel ne le sont
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sa réparation ne peut être qu'imparfaitement assurée par les voies de droit classiques,
lesquelles supposent la lésion d'intérêts individuels clairement identifiés. Les règles qui
président à cette réparation ne sont donc pas simplement réductibles au droit commun de
la responsabilité704.

Sur le plan international la situation se présente de manière plus complexe. Dans le cas
d’
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écologique subi, en plus du préjudice économique. Mais lorsque le dommage est causé à
un milieu situé en dehors de toute juridiction des Etats telle la haute mer, les grands fonds
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703
V. Martine REMOND-GOUILLOUD, ibid.
704
Ibid.

295
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Sur le plan national, on admet également que les phénomènes qui affectent le milieu
naturel se caractérisent par leur grande complexité. On retrouve difficilement certains
éléments dans les dommages qui ne sont pas à caractère écologique : les conséquences
do
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progrès technologique, les effets cumulatifs et synergiques de la pollution sont tels que
l
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au long de la chaîne alimentaire peut avoir des conséquences catastrophiques, les effets
des dommages écologiques peuvent également se propager et se manifester au-delà du
voisinage ;c
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cut
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nsl
ame
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lspor
ten
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abord atteinte à
un élément naturel et par ricochet aux droits des individus706.

Pendant longtemps la reconnaissance du préjudice écologique s'est heurtée à


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faisait obstacle à l'admission du principe : la reconnaissance du préjudice écologique
implique en principe la possibilité de l'évaluer. Faute de quoi le juge, incapable de
mesurer l'atteinte subie, condamne au franc de dommages- intérêts, symbole fort peu
dissuasif ; l'assureur, incapable d'établir sa statistique, considère le préjudice comme
inassurable, et le pollueur, incapable de mesurer le risque auquel son comportement
l'expose, est tenté de le négliger. Ainsi, faute d'évaluation monétaire, le préjudice
écologique était voué à rester hors de la sphère judiciaire, de la sphère des affaires707. La
conséquence en est que la difficulté, voire l'impossibilité d'évaluer le préjudice

705
L’art
icle13 9del aCo nve nti
o ns urled roi
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ti
eouune
organisationi n terna t
ional
ee s tre s
pon sabl
ede sd omma gesr ésult
antd’ unma nque me ntdes apar
taux
obligations qui lui incombent. Cf. Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURRIER, op. cit., p. 428.
706
Michel PRIEUR, op. cit., p. 918.
707
Martine REMOND-GOUILLOUD, Jurisclasseur environnement, Fasc. 1060, op. cit., se citant dans
Re v
uef rançaised’ admi ni
st
rationpu bl
iquenº 53,ja
n vier-mars 1990, p. 61 et suivantes.

296
écologique ainsi que l'incapacité de l'identifier en empêche la reconnaissance, ce qui rend
sa défense excessivement complexe. Toutes ces considérations traduisent les difficultés
l

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Huma
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telle que spécifiée sur le plan international, la responsabilité pour dommage causé au
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règle de droit international, chaque Etat, Partie contractante à un traité a le droit de veiller
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ommages. Il en serait ainsi en cas de

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dispositions conventionnelles708.

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réparation soit effective. La réparation du préjudice spécifiquement écologique au fil des
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vecl
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ede
sca
tas
tr
oph
es
écologiques touchant le milieu marin et les zones côtières.

Paragraphe 2 : La réparation du dommage écologique consécutif à la pollution


marine

En matière de responsabilité civile, la réparation est la résultante de la reconnaissance de


l
’exi
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mma
ge.Lanotion de réparation a pourtant subi une influence du fait
del
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ll
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disparition de la notion de faute). La socialisation grandissante du droit de la
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responsabilité liée à l’ppa
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loppe
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collective a contribué à distendre les liens attachant la réparation des dommages à
709
l
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s . Malgré les secousses subies

708
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURRIER, op. cit., pp. 428 et 429.
709
François TERRE, Philippe SIMLER et Yves LEQUETTE, Droit civil, les Obligations, op. cit., p. 793.

297
par le système, on relève l
’exi
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est compensatoire et intégrale.

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Enma
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ollution marine, on
retrouve différentes formes de réparation (A). Par la même occasion on établit un constat
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Abi
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n,l
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problème de la responsabilité et de la réparation, notamment en matière de pollution
marine est demeuré irrésolu aussi bien sur le plan régional que national (B).

A- Les différentes formes de réparation

La principale source de réparation de dommages qui est généralement admise en droit de


la responsabilité civile, c
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vertu du principe pollueur-pye
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préconisé par la Convention d’
Abi
dja
n.Ladé
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2)f
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partie des formes possibles de réparation.

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manière générale incertaine. Il est cependant apparu nécessaire de pourvoir à
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el.Ene
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t,a
uli
eud’
unep
roc
édur
e
interétatique, les individus concernés sont ainsi directement mis face-à-face, mais plutôt
devant les juridictions relevant du droit interne. Les Etats ont alors cherché à surmonter
ces difficultés en ayant recours à des procédés conventionnels, autrement dit en concluant
des traites internationaux. La Convention internationale de Bruxelles du 29 novembre

298
1969 sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les
hy
droc
arb
ure
ses
tàc
ete
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tl’
unde
ste
xte
sle
spl
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ova
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senl
ama
tiè
rema
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demeure de portée restreinte à un polluant précis710 (
leshy
droc
arb
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s).D’
aut
rest
ext
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internationaux seront ainsi adoptés pour compléter les lacunes de la Convention de
Br
uxe
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anodu21j
uin19
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,quiest relative à la responsabilité civile résultant des
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sat
ionpo
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esd
omma
gesl

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transport par mer de substances nocives et dangereuses.

Lepoi
ntdedé
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ami
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aîna
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réc
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ali
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que parfois problématique,
l
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l
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inc
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ct
ioni
nternationale soit pour faire cesser
711
l
’ac
tiv
itér
espon
sabl
edel
apo
llu
tiont
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front

re , soit pour obtenir réparation des
do
mma
gesquil
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pen
dan
t,onnot
equel
espe
rsonn
espr
ivé
esdel
’Et
at
ayant subi la pollution, qui sont donc les victimes directes de la pollution, ne voulant pas
ou ne pouvant pas solliciter la protection diplomatique de leur Etat qui aurait pu dévier
l
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fai
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are
spons
abi
li
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nte
rna
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’es
tlec
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sli
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gesportés devant
a
le Tribunal de Hambourg, s’dr
ess
entàunej
uri
dic
ti
onc
ivi
lee
nac
ti
onn
antl
’aut
eurd
u
fait dommageable712.

Concernant spécifiquement la Convention de Bruxelles, elle a été amendée à plusieurs


reprises. La première fois fut par un Protocole signé à Londres le 19 novembre 1976, la
deuxième fois le 25 mai 1984 et la troisième fois de manière significative le 27 novembre
1992 713 . Son objectif est de garantir une indemnisation équitable des personnes qui
s
ubi
sse
ntde
sdomma
gesdusàl
apol
lut
ionp
arl
eshy
droc
arbu
resàl
asui
ted’
acc
ide
nts

710
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 442.
711
Cf. la jurisprudence du Tribunal international du droit de la mer, op. cit.
712
Commec efutlec asda nslajuris prudenc edel ’affair
ede sboues rouges.
713
LePr oto colede1 992r e mplacee nf aitce l
uid e1984quin’ es
tjama i
se nt r
éenv
igu
eur
.

299
maritimes mettant en cause des navires qui transportent des hydrocarbures. Elle rend
responsable de tels dommages le propriétaire du navire à bord duquel se sont produits les
f
uit
esoul
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eje
tsd’
hydr
oca
rbur
espo
llua
nts
.

Elle apporte une définition de la notion de do


mma
gepa
rpo
llu
tion
.C’
estl
a«perte ou
tout dommage extérieur au navire transportant des hydrocarbures causé par une
c
ont
ami
nat
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ésul
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unef
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eoud’
unr
eje
td’
hyd
roc
arbur
esoùq
ues
epr
odui
se
cette fuite ou ce rejet, et comprend le coût des mesures de sauvegarde et toute perte ou
714
tout dommage causé par lesdites mesures ». Elle institue « les mesures de
sauvegarde » qui selon elle, sont toutes les mesures « raisonnables prises par toute
pe
rsonn
eapr
èsl
asu
rve
nanc
ed’
uné
vén
e nt pour prévenir ou limiter la pollution715 ».
me
La Convention vise les dommages par pollution résultant de déversement
d’
hydr
oca
rbur
espe
rsi
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e.
n
Elle couvre donc les accidents qui se produisetd
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vir
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spor
tan
tef
fec
ti
veme
ntde
shy
droc
arb
ure
senv
rac
comme cargaison, cependant, seuls les navires transportant plus de 2000 tonnes
d’
hydr
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pollution. Le propriétaire du navire se voit ainsi contraint de souscrire une assurance ou
autre garantie financière comme le cautionnement bancaire, ou un certificat délivré par
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.La
définition du dommage à indemniser a considérablement changé. Il a étendu ces
dispositions aux zones économiques exclusives. La définition du dommage indemnisable
a par ailleurs été précisée. Désormais, ne sont pas considérés comme indemnisables les
dommages qui ne correspondent pas à des mesures concrètes ou à des pertes
économiques. A p
rés
ent
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n.L’
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tt
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714
Article 1er, paragraphe 6.
715
Parag raphe7del ’
arti
cle1er.
716
Article 7 de la Convention.

300
717
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La notion de dommage quantifiable est donc retenue dans le dédommagement des
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sauf à prouver que le dommage résulte de son fait ou de son omission intentionnelle ou
qu
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téc s témérairement718.LePr
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spa
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Prestige719. Une polémique est née autour de la réparation des victimes des marées et le
bras de fer engendré devant les juridictions entre les responsables des pollutions et des
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ituée. En effet, en dehors de
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possible. Elle pèse sur une organisation internationale, le FIPOL, (Fonds international
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pollution dans la mesure où la protection découlantdel
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révélée non seulement insuffisante mais aussi inadéquate. En plus de la zone couverte par
ladite Convention, le FIPOL inclut les dommages de pollution causés sur le territoire,
dans la mer territoriale et dans la zone quis
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de base des Etats. Les dommages visés comprennent les mesures préventives censées
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ayant subi un dommage par pollution, s
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une réparation équitable sur la base de la Convention sur la responsabilité civile, lorsque
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également le cas lorsque le propriétaire responsable, pour des raisons financières, est
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esobl
iga
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ara
nti
efi
nan
ciè
requiaé

souscrite ne couvrant pas les dommages ou ne satisfaisant pas aux demandes de

717
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 448.
718
Article 3, paragraphe 4 du Protocole.
719
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, ibid. p. 448.

301
réparation. Il intervient surtout lorsque les dommages excèdent la responsabilité du
propriétaire telle que celle-ci a été limitée720 en accord avec la Convention de 1992721. Le
Protocole à la Convention du 27 novembre 1992 portant création d'un Fonds international
d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures adopté à
Londres le 16 mai 2003, est en cours de ratification. Quand ce dispositif complémentaire
sera en vigueur, le plafond des indemnisations des victimes de marées noires devrait être
supérieur à 900 millions d'Euros par sinistre722.

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éint
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onale avait pris conscience en 1967 après l'accident
du Torrey Canyon, de l'importance des dommages qui pouvaient être causés par un
accident de pétrolier. Elle a alors considéré que la responsabilité traditionnelle du
propriétaire de navire n'était plus suffisante pour répondre au besoin de justice des
victimes. Le premier accord à avoir été institué est l
’Ac
cor
dTOVALOP(
Tan
kerOwne
rs
Voluntary Agreement concerning Liability for Oil Pollution), adopté à Londres le 7
janvier 1969 par plusieurs grandes compagnies pétrolières totalisant plus de la moitié du
tonnage de la flotte pétrolière mondiale. Ce fonds était destiné à permettre le
remboursement aux gouvernements des dépenses encourues pour la protection et le
nettoyage du littoral, avec un plafond de responsabilité régulièrement augmenté pour
atteindre un maximum de 59,7 millions de droits de tirages spéciaux DTS par événement
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il a été adopté, le 3 janvier 1971, le contrat concernant le règlement intérimaire de la
responsabilité des pétroliers pour la pollution par les hydrocarbures : CRISTAL (Contract

720
Pou runc asdel imi tat
ionder espo nsabil
it
éduc apitained’ unna vire ,cf.TGIdeChe rbou rg,14j
uin1 98 8,
Ministère public contre BLOHM BERND et HACHMANN-JENS, in RJE 1989/1,p.6 0.Enl ’
espè c
el e
juge a décidé que l'infraction de pollution involontaire de la mer par des hydrocarbures, définie et
sanctionnée par l'article 8 de la loi n° 88-583 du 5 juillet 1983, n'était pas susceptible d'être commise par le
capitaine d'un navire étranger ; en conséquence, il a relaxé le capitaine (ainsi que le capitaine en second)
d'un navire battant pavillon de la République fédérale d'Allemagne qui, à la suite d'un échouage à
l’e xt
ré mitéd el ap l
a ged uRo zel( Ma n c
he )
,a vaitlaissé s'échapper de ses flancs une quarantaine de tonnes
d'hydrocarbures et pollué les eaux territoriales françaises. Observations faites par André HUET.
721
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit, p. 450.
722
Cf. Liste des accords multilatéraux dans le do ma i
nedel ’
env ironne me nt,publiées url es iteduMi nist
è re
français des affaires étrangères, on
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/ratifications.pdf janvier 2005.

302
Regarding a Supplement to Tanker Liability for Oil Pollution). Il intervenait en
complément du précédent, si le coût del
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làdeTOVALOP j
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n
maximum de 120 millions de DTS par événement à partir de 1987 723 . Son adoption
achevait ainsi la constitution d'un régime professionnel et volontaire d'indemnisation des
dommages comportant deux instruments complémentaires. C'était la première fois dans
l'histoire de la garantie des dommages que les professionnels s'organisaient spontanément
pour contribuer sans y être contraint par un texte international à la réparation des
dommages qu'ils avaient causé. Cette organisation privée pour la réparation des
dommages de pollution était d'autant plus exceptionnelle qu'elle ne concernait pas
seulement le propriétaire du navire mais aussi celui de la marchandise. Les plans
volontaires TOVALOP et CRISTAL ont bien été le symbole d'une avancée du droit
maritime qui par la pollution est sorti de son univers naturel –la mer –pour une
perspective nouvelle : la garantie à accorder aux victimes terriennes de la pollution
maritime724.Se
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n1996d
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FIPOL, les deux accords prives ont été dissous le 20 février 1997725.

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« indemnisation rapide et adéquate des dommages résultant de la pollution », elle
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responsabilité du ou des auteurs du dommage. Elle est également muette sur les mesures
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tantes à la
signature et à la ratification de la Convention de Bruxelles726.

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les cas.

723
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op.cit., p. 452.
724
Françoise ODIER et Christian VIGNER, « Le sf ond sd’ i
n de mn isati
ondesd
omma
gesdepol
lut
ion
maritime : les plans TOVALOP et CRISTAL » mai 1994, Jurisclasseur Environnement version CD-Rom
remise à jour de 2005, op.cit., Fasc. 672.
725
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op.cit., p. 452.
726
V. Infra: Un problème demeuré irrésolu sur les plans régional et national.

303
2- La dépollution ou remise en état des lieux pollués (la réparation en nature)

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assez fréquente en cas de pollution quoique très importante. De manière générale, la
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droit de la responsabilité civile qui ne vise pas la juste compensation de la victime, mais
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irréversible car les systèmes écologiques sont des systèmes locaux uniques qui ne
peuvent être restaurés. Cependant, il peut être possible de rétablir partiellement une
situation, avec une fonction plus ou moins équivalente par exemple à travers le nettoyage
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un autre endroit proche du site ou du lieu pollué ou dégradé. On estime également que
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une définition large de la notion de réparation en nature727.

Certaines extensions de la notion de réparation en nature et donc par conséquent des


obligations du responsable sont possibles. En effet, on reconnaît dans ce contexte précis,
essentiellement trois formes de réparation intégrale du dommage écologique : la remise
en état au sens propre du terme, la compensation physique réelle du préjudice à un
endroit quie
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remplacement ou la substitution de la nature sur un autre lieu. Ces trois formes de
réparation sont situées dans un ordre hiérarchique, autrement dit, les deux dernières ne
peuvent être exigées que si la première est impossible. La seconde forme de réparation
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727
Rapport général de Eckart REHBINDER, in Le dommage écologique en droit interne, communautaire et
compa ré,Ac t
esd uc oll
oqueo r ganis
éles21et22ma r
s19 91àl afa cult
édedr oitd’écon omieetdeg estion
de Nice Sophia-Antipolis, par la SFDE, ECONOMICA, Paris, 1992, pp. 113-114.

304
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préjudice sur la réalité duquel il est difficile de revenir, ou même qui a été autorisé après
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seule substitution de la nature ne doit pas fournir de justification pour autoriser une
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dommage écologique déjà survenu, le responsable devrait aussi être tenu de prendre des
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agg
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u
728

mel
ors
quel
’at
te
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eaumi
li
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atur
ele
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mmi
nent
e .

En dépit de tous les développements et explications qui précèdent, la réparation en nature


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ngé
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ale
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’Abidjan. Cependant, on
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scommuna
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slo
cal
esvi
sant
à dépolluer le littoral. Tel est le cas de la dépollution de la baie de Hann au Sénégal visant
à extraire environ 80.000 m3 de déchets sur le littoral729. Plusieurs étapes sont prévues
po
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’exé
cut
iond
elad
épo
llut
ion: la première consiste à dépolluer le littoral du quartier
Marinas de Hann ensuite sera effectué un travail d'entretien pour maintenir la propreté de
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x.El
lee
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ardi
t-on, seule la
« restitutio in integrum », remise en état à l'identique semble vraiment effacer le
préjudice écologique. A fortiori la condamnation destinée à éviter que le préjudice ne se
reproduise se traduit par une obligation de faire. Par ailleurs, le code béninois de
l
’envi
ron
nement dispose que les autorités compétentes peuvent ordonner que les biens et
les sites qui ont été dégradés, pollués ou contaminés soient remis dans leur état initial

728
Ibid. p. 116.
729
Babacar Bachir SANE, « Dépollution de la baie de Hann: 80.000m3 de déchets à extraire sur le littoral »
in, Le Soleil, 17 février 2006, également disponible sur le site
http://fr.allafrica.com/stories/200602170813.html

305
730
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pollués ou dégradés qui auraient pu avoir lieu dans ce pays.

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la remise en état (en dehors bien évidemment de la disposition prévue par le code

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ionde
souvr
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s,l
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tabl
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esl
ieu
x
dans leur état antérieur, prévus par le Code de l'urbanisme (articles L. 160-1, L. 480-4-2°
et L. 430.9) ; le Code forestier qui prescrit le reboisement en cas de défrichement illégal
(article L. 313-1, al. 3) ; la législation des installations classées qui dispose que
l'industriel dont l'installation cause des nuisances, peut être condamné sous astreinte, à
effectuer les travaux propres à y mettre fin, indépendamment des prescriptions
administratives auxquelles il est assujetti ; la fermeture provisoire de l'installation qui
peut même être ordonnée tant que les travaux ne sont pas réalisés731 (article 25 : sur la
remise en état des lieux ; loi du 19 juillet 1976, article 18, al. 4). La loi sur l'eau prévoit
que le tribunal pourra imposer au condamné de procéder à la restauration du milieu (loi
n° 92-3 du 3 janv. 1992, article. 22, al. 2 et 3). Parfois la remise en état des lieux en fin
d'exploitation est une obligation légale, pénalement sanctionnée : ainsi pour les mines et
carrières (article 141 du Code minier); pour une installation classée (décret du 21 sept.
1977, article 34). Elle peut enfin résulter d'une condamnation à exécuter un travail
d'intérêt général, prononcée à titre de peine de substitution (article 43-3-1 du Code
pénal)732.

Levi
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xis
tante
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’Ou
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stc
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esdé
plor
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i
justifiable par les lacunes contenues dans les textes juridiques tant régionaux que

730
Article 111, al.2duc odeb énino i
sdel ’env ironneme nt.Di requel esa ut
o r
ités«peuvent ordonner »
sig ni
fieàno tr
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eop tionn’ estfor céme n té vidente.Ene ffet,sil
et extes ’ét
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tplutôtav ancéàpr év oir
que les autorités « ordonnent », il aurait été possible d’espérerq uedet ellesd écis
ion sprodu is
e ntd ese ffets
dans ce pays. Une fois de plus, liberté leur est laissée de pouvoir ordonner ou non la remise en état de sites
pollués.
731
On peut dans une certaine mesure assimiler cette disposition à la réalisation d’ouvragess urlel itt
ora l.
732
Martine REMOND-GOUILLOUD, La réparation du préjudice écologique, op. cit., Fasc. 1060.

306
nationaux, lesquelles ne facilitent p
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tcô
tie
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B- Un problème demeuré irrésolu tant sur le plan régional que national

Les difficultés relatives à la résolution du problème de la responsabilité et de la réparation


des dommages existent aussi bien sur le plan régional (1) que national (2).

1- Sur le plan régional

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èmede la responsabilité a été posé de
manière très restrictive. Alors même que la pollution ne constitue pas la seule source de

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Convention se limite à la détermination des responsabilités et à la réparation ou
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règles et procédures appropriées en ce sens. Seule nt
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principaux projets, à savoir, la mise en place et la coordination de plans nationaux
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733
Maurice KAMTO, op. cit., p. 282. Des discussions seraient cependant en cours dans le cadre du Plan
d’
Action pour la Méditerranée en vued’
about
iràl ’adoptiond ’
unt exterégional sur la responsabilité.

307
campagnes de sensibilisation du public). La question de la responsabilité et de la
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uton735, les travaux du Comité Directeur
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ont passé sous silence la question de la détermination des responsabilités.

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régionaux à ratifier et à appliquer la Convention internationale de Bruxelles de 1969 sur
la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures. Or
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internationale736, la Conférence des Parties à la Conventione
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relatives à la responsabilité civile et à la réparation des dommages. Il faut reconnaître
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n ratification de ladite Convention, ce qui
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Parties contractantes. Les Etats ont souvent tendance à tirer parti de telles situations
surtout lorsque la règle internationale édictée contient des imprécisions.

En ce qui concerne la question de la réparation des dommages, il convient de mettre


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la légèreté avec laquelle est envisagée la mis nœuvr
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réparation des dommages. Les Parties contractantes sont censées élaborer et adopter les
« règles et procédures appropriées »
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eur
caractère. De plus, la réparation des do
mma
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inde
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uve
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734
Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 201.
735
Les nouveaux projets intégrés concernent entre autres la protection et la conservation de zones et de la
faunema ri
ne s,l
’él
év ationduni ve audel a mer et la gestion intégrée des zones côtières.
736
On estime que sur les 21 Etats de cette région, seuls sept ont adhéré, accepté ou ratifié la Convention de
Bruxelles de 1969. Source : Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 202.

308
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re«rapide » comme semble le
préconiser la Convention. Une indemnisation rapide des victimes de pollutions marines
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es rebondissements qui surviennent lorsque la
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mentmarin et côtier dans cette région. Les activités de
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forme de dégradation, ce qui est fort déplorable.

2- Sur le plan national

Sur le plan interne la situation ne se présente pas mieux. Seuls certains pays prévoient
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responsabilité et la réparation des dommages. I
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tnotamment de la Guinée et du
Sénégal.

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une personne qui transporte ou utilise des hydrocarbures ou des substances chimiques
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établissement classé, cause un dommage corporel ou matériel se rattachant directement
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responsabilité objective adoptée par plusieurs systèmes juridiques tant nationaux
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’exploitant concerné prouve que le préjudice matériel ou corporel résulte de la faute de la
737
vi
ct
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vén
eme
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re . Le système appliqué par la Guinée se

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,se
ulep
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st
enc
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le responsable est tenu de réparer.

Quant au Sénégal, il se réfère à la règle établie par le droit international de la


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737
Ar
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’environnement.

309
na
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urance susceptible de couvrir tout dommage de
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isond’
un
navire pétrolier, le propriétaire de ce navire est responsable de la réparation des
préjudices causés selon les règles et dans les limites des conventions internationales
auxquelles le pays a adhéré en la matière. De plus, dans le souci de protéger le milieu
t
marin situé sous sa juridiction nai
ona
le,l
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lob
lig
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auxe
tpor
ts
sénégalais sera refusé aux personnes concernées738. Il rejoint par ailleurs la législation
guinéenne dans la détermination de la responsabilité mais y rajoute la notion de risque.
Ainsi, la responsabilité du pollueur est engagée en droit sénégalais, non seulement en
l
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causé est un établissement « à risques739 »
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cid
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dommageables qui en découlent sont uniquement dues à un événement ayant le caractère
de forcema
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rouveq
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ie
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ou la victime elle-même, par son action ou son abstention, a contribué à la réalisation du
dommage.

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nse
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’i
nexistence de contentieux en la matière.
Une telle situation est une fois de plus regrettable dans la mesure où seules les
condamnations prononcées par le juge auront à terme pour effet de dissuader les
pollueurs.

738
Art
icl
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.2ducodes
éné
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’envi
ronn
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739
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’art
icl
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odes
éné
gal
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.

310
Le régime de la responsabilité en vigueur dans la législation française est, peut-on le
s
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cur
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Sénégal dans ce contexte-ci. En effet dans la section consacrée à la pollution par les rejets
i
des navires, le code françasd
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des propriétaires de navires, pour les dommages résultant de la pollution par les
hydrocarbures740. Ill
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es,àc
ond
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il
sjus
ti
fi
entd
e
certificats établissant que la responsabilité civile des propriétaires pour les dommages par
pollution, est couverte par une assurance ou une garantie financière dans les conditions
prévues par la Convention internationale de 1992 sur la responsabilité civile pour les
dommages dus à la pollution par les hydrocarbures. De plus, si un navire est la propriété
d’
unEt
at
,ildo
itê
tremun
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unc
ert
if
ica
tju
sti
fi
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ece
tEt
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st
couverte dans les limites fixées par la Convention741. Ces disposi
ti
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app
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cependant pas à des navires de guerre et autres navires appartenant à un Etat ou qui sont
742
e
xpl
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jout
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enFr
anc
elec
ont
ent
ie
uxdel
’envi
ronnement marin est assez abondant,
notamment en ce qui concerne les demandes en réparation consécutives à des actes de
pollution marine et côtière. Puisque certains pays de la côte ouest africaine disposent de
textes législatifs environnementaux qui incluent la notion de réparation des dommages
dus à la pollution par les hydrocarbures, ceux qui accusent un retard en la matière,
devraient leur emboîter le pas. Ils devraient par ailleurs encourager les actions en justice
de la part des riverains qui sont continuellement affectés par les activités industrielles
maritimes et côtières.

Lar
espon
sabi
li
téc
ivi
len
’es
tpa
slas
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cer
néepa
rle
spr
obl
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ffe
cti
vit
é.I
l
en est également de même pour la responsabilité pénale.

740
Cf. article L. 218-1e
tsui
vant
sdelapart
ielégis
lat
iveduc
odef
ranç
aisdel
’env
ironne
ment.
741
Article L. 218-3duc odedel’
envir
onnement.
742
Article L. 218-4duc odefr
ançai
sdel’e
nvironnement.

311
Section 2 :L’
ine
ffe
cti
vit
éde la question de la responsabilité pénale

Laq
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ti
ond
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’at
tei
nteàl
’env
iron
neme
ntma
rine
tcôt
ier
est soulevée aussi bien sur le plan international que national. De manière générale, en
matière de pollution marine, les « infractions internationales par leur mode
743
d’
inc
rimi
nat
ion »s
ontr
ela
tiv
eme
ntnombr
eus
es,b
ienpl
usqu
’enma
ti
èredep
oll
uti
on
terrestre, fluviale ou atmosphérique. La raison fondamentale est que la mer, de longue
date a toujours préoccupé les négociateurs internationaux, soucieux de préserver cet
immense réservoir de richesses naturelles, des pollutions volontaires ou accidentelles qui
le menacent. A cette fin, des conventions internationales élaborent un certain nombre de
règles juridiques à caractère répressif.

LePr
.DESPAX a
ffi
rma
itqu
’«il tombe en effet sous le sens que la mer ne peut être à la
f
oisl
apoub
ell
edel
’humani
tée
tsonga
r -manger744 ». Pourtant, la pratique du tout à la
de
me
rpe
rsi
st
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ment marin et côtier est de
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gue
ur,l
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oitna
ti
ona
lat
ent
édel
imi
te
rla
progression des diverses formes de dégradation du milieu marin et des zones côtières. Il a
donc fait appel au droit répressif, droit contraignant, droit intimidant, le droit qui
sanctionne, que certains qualifient même de préventif745.Ce
pen
dant
,ma
lgr
él’
appo
rtd
u
dr
oitpé
nala
udr
oitdel
’env
iro
nne
mentma
rin (Paragraphe 1), il demeure toujours des
insuffisances en la matière (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 :Ledr
oitpé
nalaus
ecour
sdudr
oitdel
’envi
ronne
mentmar
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743
LOMBOIS, Droit pénal international, 2e éd., nº13, p. 177, cité par André HUET, « Le droit pénal
international de la pollution marine » in, Droit del’
envi
ronn e
me ntmar
in,Déve
loppement
sr écent
s,op. cit.,
p. 353.
744
Mi chelDESPAX,Dr oitdel ’enviro nneme nt
,LITEC,Pa ri s1980
,nº 4
70,p.6 67
,cit
ép arMa rieJ osé
LITTMANN-MARTIN, « La répression de la pollution marine en droit interne » In Droit de
l’e nvironnement marin, Développements récents, ibid., p. 351.
745
Ibid.

312
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A- Le fondement juridique

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law » aux anglo-saxons, se base sur la notion de crime pour punir. Le droit de la
responsabilité pénale est un droit répressif, contrairement au droit de la responsabilité
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leur gravité relative ou de leurs caractères essentiels et qui attache à chacune de ces
catégories, un régime juridique déterminé. Il précise les éléments (légal, matériel et
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action soit légalement constituée.
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prévoit également les conditions dans lesquelles la simple tentative pourra donner lieu à
une sanction pénale.

Le droit pénal général apporte des précisions sur les conditions dans lesquelles la
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de fixation de la peine font également partie du droit pénal général et portent sur les
pouvoirs accordés au juge notamment pour dépasser la limite maximale prévue par le
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746
Gaston STEFANI, Georges LEVASSEUR et Bernard BOULOC, Droit pénal général, 17e édition, Précis
Dalloz, Paris, 2000, p. 1.

313
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exonération (exemption de peines, immunité). La mise en application de tous
ces principes revient au droit pénal spécial qui analyse les conditions précises de
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compte tenu des circonstances aggravantes prévues par la loi. Quant à la procédure

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de délit ou de contravention 748 . Autrement dit on ne saurait incriminer un acte si sa
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criminelle qui a été repris dans plusieurs textes et documents internationaux dont entre
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sanctionnant les activités humaines qui le menacent ou qui le dégradent750.

747
Ibid., pp.31-33.
748
Selon la célèbre expression latine « Nullum crimen, nulla poena sine lege ».
749
Gaston STEFANI, Georges LEVASSEUR et Bernard BOULOC, ibid., p. 101.
750
Mathieu LE TACON, Droit pénal et environnement, Mémoire de DEA Droit des Affaires, Université
des Sciences sociales de Toulouse I, Année universitaire 1998-1999, p. 8. Egalement disponible sur le site
suivant :
http://www.en-droit.com/intellex/ouvrages/penal_environnement.pdf

314
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faut reconnaître que cette discipline a su imposer la nécessité de faire intervenir lesdits
éléments et les appliquer au milieu naturel751. Aussi en matière de protection de la faune
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capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation d'animaux de
ces espèces ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur
utilisation, leur détention, leur mise en vente, leur vente ou leur achat752 » et le fait de
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,«la
destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement de végétaux
de ces espèces, de leurs fructifications ou de toute autre forme prise par ces espèces au
cours de leur cycle biologique, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise
en vente, leur vente ou leur achat, la détention de spécimens prélevés dans le milieu
naturel753 » constituent des délits sévèrement réprimés par la loi.

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751
V. les développements de Mme Marie-José LITTMANN-MARTI Nc onc e
rna ntl ’intervent i
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s
élé me ntsl égal,ma tériele ti ntent
io nne le ndr oitpéna ldel’env ir
onne me nt,in«La protection pénale de
l’e nvironne me nt» 20 juillet 2001, Jurisclasseur Environnement, version 2005 remise à jour, Fasc. 505.
752
Article L. 411-1-1ºduc odef r
an çaisdel ’environneme nt
.
753
Article L. 411-1-2ºduc odef r
an çaisdel ’environneme nt
.

315
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matériel suffit pour prononcer des peines. Les innovations faites en 1994 par le code

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de commettre ; cependant, il y a délit, lorsque la loi le prévoit, en cas d'imprudence, de
négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la
loi ou les règlements755. Ces nouvelles dispositions suppriment les délits matériels, très
présents en droit pénal de l'environnement, qui étaient réalisés, donc punissables, par
accomplissement des faits incriminés, indépendamment de la constatation d'une volonté
de transgression de la réglementation ou d'un comportement fautif. Aussi, la
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vionnement 756 . Quant aux délits prévus
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intentionnel et supposera, pour sa réalisation, la preuve d'un dol général. S'il s'agit d'un

754
Gaston STEFANI, Georges LEVASSEUR et Bernard BOULOC, op. cit., p. 226.
755
Ces dispositions sont modifiées par l'article 1er de la loi n° 2000-647 du 10 juillet 2000 tendant à
préciser la définition des délits non intentionnels : JO du 11 juillet 2000, p. 10484 ; références citées par
Mme LITTMANN-MARTIN, op.cit.
756
T. corr. Caen, 17 mai 1994 ;e nl ’
e spèc eu np révenup our suivipou rdé lit de destruction d'un oiseau
protégé (Marouette ponctuée) fut relaxé au motif qu'il avait pu raisonnablement confondre cet oiseau avec
un vulgaire rallidé et que l'intention coupable faisait défaut. Ce jugement fut infirmé par la cour d'appel qui
conclut à la culpabilité du prévenu : « Il appartenait à M. X., avant d'entreprendre toute action de chasse au
gibier d'eau, de se documenter sur les espèces d'oiseaux protégées et en cas d'incertitude sur l'identification
de l'oiseau pris pour cible, de s'abstenir de tirer (...). En faisant feu sur un oiseau dont il ne connaissait pas
l'espèce, en se fiant à une ressemblance prétendue avec une autre espèce non protégée, le prévenu a commis
une faute d'imprudence (CA Caen, 26 oct. 1994 : RJE 1995, p. 182, observations de Véronique
JAWORSKI). V. également (CA Aix-en-Provence, 7 avril 1995, n° 556-95 : Juris-Data n°1995-047621) ;
jugée coupable, la destruction d'un pinson, espèce protégée, la confusion faite avec des grives étant une
circonstance indifférente, le prévenu n'ayant pas pris les précautions suffisantes pour éviter la confusion. En
re vanche ,n’ estpa sc oupa ble,l ade s
truction debr uantspr oy ers,e spèc epr o t
égée,c onfondu spa rl es
prévenus avec les alouettes, la différence entre ces oiseaux étant imperceptible d'autant que le bruant proyer
se mélange habituellement aux vols d'alouettes (CA Grenoble, 20 mars 1996, n° 283-96 : Juris-Data
n°1996-040872). Par ailleurs, la Cour de cassation a approuvé les motifs d'un arrêt condamnant l'auteur de
la destruction de trois tadornes de Belon qui est une espèce protégée lors d'une action de chasse, après avoir
observé « que la confusion invoquée par le prévenu n'était pas imaginable pour un chasseur chevronné et
implicitement caractérisé la faute consistant à tirer, alors que gêné par le miroitement des eaux et le soleil
couchant, il ne pouvait identifier avec certitude le gibier sur lequel il ouvrait le feu » (Cass. crim., 18 sept.
1997, Failler : RJE 1998, p. 451, observations de Véronique JAWORSKI).

316
délit réalisé par imprudence, négligence ou inobservation des règlements, le législateur
doit expressément faire référence à l'exigence de cette faute pénale. Ainsi, l'introduction
d'espèces animales ou végétales non indigènes dans le milieu naturel ne sera sanctionnée
de peines correctionnelles que si elle a été volontaire 757 . La répression de ces délits
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néanmoins quelques timides tentatives en la matière. Elles concernent notamment
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pénétrer dans les enceintes et les bâtiments des exploitations industrielles ou agricoles,
les dépôts, entrepôts, magasins et lieux de vente. De même, ils inspectent les installations,
aménagements, ouvrages, machines, véhicules, appareils et produits, peuvent avoir accès
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pas. Ils procèdent enfin à la saisie de matériels (facilitant les preuves de l’nf
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757
Marie-José LITTMANN-MARTIN, ibid., Fasc. 505.
758
Articl
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toutes celles relative à la responsabilité pénale en cas de violation de la règle environnementale.
759
Lamê mepr oc édur ee s tenv i
gueure nGui née.V.Ar ticle94duc odedel ’environnement.

317
constatée), ainsi que de substances, matériaux ou matériels importés, fabriqués, détenus
en vue de la vente, et ce, en violation des dispositions législatives et réglementaires. Une
fois les infractions constatées et les preuves saisies, les personnes compétentes rendent
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contre les présumés délinquants760.

Contrairement aux divers exemples relevés dans la législation française, aucun jugement
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vigueur dans ces pays sont effectivement appliquées. En ce qui concerne spécifiquement
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la législation française, le contentieux en la matière est très développé.

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la pollution que sur les autres sources de dégradation. Ainsi verra-t-o enRépublique
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ce qui concerne notamment la protection du milieu marin, constituent des infractions qui
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forme maritime, est alors compétent le tribunal dans le ressort duquel il se trouve.
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est compétent pour connaître de son infraction, après le vol au cours duquel elle a été

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de Conakry qui est compétent761. De manière plus précise, la responsabilité pénale de
propriétaires et capitaines de navire est mieux organisée par le décret 201/PRG/SGG/89
portant préservation du milieu marin contre toutes formes de pollution762.

En effet, après avoir organisé le régime des autorisations et des interdictions de


déversement de déchets et autres substances nuisibles dans les eaux maritimes sous
juridiction guinéenne, le décret anti-pollution prévoit que le non respect de ses
dispositions constitue une infraction entraînant la responsabilité de son auteur. Ainsi pour
rechercher les infractions, des officiers et agents de police judiciaire ainsi que les agents
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respect des dispositions édictées dans les autorisations délivrées par les autorités
compétentes de même que le respect des différentes obligations édictées par ledit texte.
Aussi, peuvent-ils monter à bord des navires afin de les inspecter, ouvrir tout conteneur et
prélever des échantillons nécessaires pour analyse, enfin inspecter les registres,
autorisations ou permis 763 . De même, « l
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navigant dans les eaux maritimes guinéennes a commis une infraction ayant causé ou
risquant de causer des dommages importants au littoral764, aux intérêts connexes de la
république de Guinée ou toute autre ressource de ses zones maritimes, la Direction de la
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fixées par arrêté (
…)». Une telle solution ne peut être évitée que si des procédures
appropriées ont été préalablement convenues et acceptées par les autorités guinéennes et
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laquelle ledit navire peut poursuivre sa route765.

761
Article 93 du code guinéen del ’environn ement .
762
V. Supra, Le cas particulier du décret guinéen anti-pollution marine.
763
Article 35 du décret guinéen anti-pollution.
764
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us-région.
765
Article 36 du décret guinéen portant préservation du milieu marin.

319
En dehors de la Guinée, le Sénégal a également prévu des dispositions relatives à la
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poursuite par les autorités de personnes ayant commis ces infractions. Il se contente de
prévoir que tout capitaine ou exploitant de navire qui aura causé, soit par négligence, soit
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de dégradation du milieu marin et de zones côtières768 constitue dans les pays de la côte
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textes législatifs et réglementaires relatifs à la protection et à la gestion de
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à la protection et à la préservation du milieu marin auxquelles ces pays sont Parties
contractantes.

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tant
de relever que contrairement aux pays africains, toues les différentes formes de
dégradation du milieu marin et des zones côtières ont été prises en compte. Le cadre

766
Art i
cleL7 4duc odes énég al
a i
sdel’e nvir
onneme nt.
767
Cf. Infra : Les insuffisances rel
evé
e se nma ti
èreder épressi
o nde sa t
tei
nt esàl ’e nvir
o nne me ntma rinet
côtier.
768
Exc eptionf aitedel aGu i
néeoùonpe u
tsignalerl econtentieuxliéàl ’immob i
lisati
onduna v ireba tt
ant
pavillon de Saint-Vincent-Et-Les-Grenadines; cf. jurisprudence du Tribunal international du droit de la mer
da nsl ’affair
ed uNa vi
reSAI GA,op. cit.

320
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infraction a été commise. Cependant, la notion d'altération du milieu est particulièrement
délicate à cerner car elle peut se manifester à long terme à la suite, par exemple,
d'opérations d'aménagement (drainage de zones humides, boisement de prairies). Les
activités humaines susceptibles de dégrader le milieu d'espèces protégées sont multiples :
suppression des haies, des vieux vergers, écobuage, retournement de prairie entraînant
des bouleversements fatals à la survie ou à la reproduction d'animaux ou de végétaux
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dégradation d'un milieu d'une espèce protégée et condamné à une amende de 50 000 F769,
le gérant d'une société dont les employés avaient opéré des extractions de granulats dans
une zone de frayères d'esturgeons, espèces protégées par l'arrêté du 25 janvier 1982 et
activité de surcroît interdite par un arrêté de biotope770. De même, la protection des zones
humides se fait par application de la loi n°92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau. Ce texte offre
une protection pénale aux zones fragiles qui abritent des espèces de faune et de flore
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samment assurée par la loi du
10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. Ainsi, furent pénalement condamnés
des prévenus qui avaient asséché une zone humide par des travaux de nivellement et de
remblaiement dont l'importance les soumettait à autorisation par application de l'article
10 de la loi du 3 janvier 1992 sur l'eau771.

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décembre) instituant un régime répressif. Elle « i
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dans les eaux de la mer de matières de toute nature, en particuliers de déchets industriels
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769
Soit environ 7500 Euros.
770
CA Agen, 15 oct. 1990 et apportant confirmation sur ce point : Tribunal correctionnel de Marmande, 25
janv. 1990, RIGO, RJE 1992, p. 339, note M.-J. LITTMANN-MARTIN. Il s'agirait donc d'un délit
autonome dont les éléments constitutifs seraient laissés à l'appréciation des juridictions répressives. Cf. M.-
J. LITTMANN-MARTIN, « Lapr ot
ecti
onpé naledel ’env i
ro nneme nt», op. cit.
771
La Cour d'Appel de Poitiers a relaxé ces prévenus par décision du 9 janvier 1997 (RJE 1997, p. 427,
note Raphaël ROMI ; RJE 1998, p. 355, note R. LEOST). Cet arrêt fut cassé par la Cour de cassation (Cass.
crim., 23 mars 1998 : RJE 1998, p. 527, note D. GUIHAL et R. LEOST). La Cour d'appel de Rennes,
juridiction de renvoi, conclut finalement à la culpabilité des prévenus (CA Rennes, 9 sept. 1999, Couvert et
Vinet : RJE. 2000, p. 93, note R. LEOST). Cf. M-J. LITTMANN MARTIN, ibid.

321
la flore sous-marines et de mettre en cause le développement économique et touristique
des zones côtières772 »
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loi devait constituer le meilleur instrument de lutte contre la dégradation des eaux. Les
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saux articles 20 et 23 de la
loi. Très vite, cette loi est apparue limitée car ne permettant pas une application aux
déversements antérieurs à son entrée en vigueur773. Ce texte a donc été renforcé par le
décret nº73-218 du 23 février 1973 portant application de ses articles 2 et 6 (1º). Cet
apport a été fait pour que soit précisée la réglementation des déversements nocifs dans les
eaux fluviales, souterraines et marines774.

Le système juridique français prévoit en outre que les infractions aux dispositions des
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navires en violation de la Convention MARPOL, des infractions relatives à la tenue du
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pétrolières, rejets en provenance de tranches machines), des infractions à la législation
relative à la pêche maritime, infractions aux dispositions concernant les zones de
sécurité.775

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État français fût reconnu responsable pour des
dommages résultant de la pollution des mers et des rivages par des hydrocarbures
échappés d'un navire, les navires ayant causé de tels dommages s'étant toujours révélés

772
Article 2 de la loi du 16 décembre 1964 ; les articles 20 et 23 de cette loi prévoient les sanctions pénales
enc ourue se nc a sd’infracti
ona uxdi sposit
ionspr éc it
é esoude stext e
sp rispo u rleurap plicati
on .Cf .Ma rie
José LITTMANN-MARTIN, « La répression de la pollution marine en droit interne » In Droit de
l’e nvironne mentma r i
n,Dé v el
oppe mentsréc ents,op. cit., p. 353.
773
V. Affaire dite des « marins de la baie de Seine », Rouen, 21 octobre 1982, RJE 1983, p. 151,
commentaire de Y. REIHNARD.Enl ’espèce ,lesj ug esa vaie ntc o
ns tat
éq uel ePr é f
etdela Seine-Maritime
n’a v ai
tpa sdé te rminél edé l
aida nslequell ’i
n t
e rdictionr é sultantdel ’article2del al o ide19 64s era i
t
appliquée à la Société THANN et MULHOUSE, dont les déversements étaient antérieurs à cette loi, ni
réglementé ces déversements. Il son tpa rc on séque n te stiméquel adites oc i
étén’ étaitp ass oumiseà
l’int e
rd ictiondedé v erseme ntrés
u l
tantdec et ex t
e .Cf .ibid., p. 354.
774
Ibid., p. 355.
775
V. les détails en la matière dans LAMY Environnement :L’ eau,Et ude s5 74,57 6,578 ,et5 80,LAMY
SA, juin 1996.

322
jusqu'à présent être des navires construits et mis en service à l'étranger, et à l'activité
desquels l'État français n'avait aucune part. Cependant, on considère qu'en de tels cas,
l'État, alors même qu'il n'y est tenu par aucun texte, peut allouer un secours financier aux
victimes, mais celles-ci sont alors irrecevables à demander au juge que ce secours soit
fixé à un montant plus élevé776.Ma
isi
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tio
ndel
’Et
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ranç
ais
peut être mise en cause dans sa mission de contrôle technique de la construction des
navires777.

En définitive, de tout ce qui précède, il ressort que la responsabilité pénale en cas


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les avancées réalisées en la matière, même si elles ne sont pas parfaites. Cependant
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milieu marin et les zones côtières.

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systèmes de répression mis en plac a
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res
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endr
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connaissance.

776
CAA Nantes, 12 déc. 1992, FRESIL ; Req. n° 89NT00404.
777
Dans une affaire de pollution marine provoquée par un navire échoué ou naufragé, la responsabilité de
l’Etatn’ apa sé t
ée ng agéeàl '
ég ar
dde svicti
me s(àr aisond efau t
ess imp lescommises dans l'exercice de sa
mission de surveillance et de contrôle technique de la construction et la mise en service des navires). En
l'espèce, aucune faute n'avait été reconnue. (CE, sect., 13 mars 1998, AMEON ; Rec. CE, p. 82 ; CJEG
1998, p. 197, conclusions TOUVET ; D. 2000, somm. p. 246, commentaire BON-BECHILLON)., Mais, tel
n'a pas été le cas dans une autre espèce relative au naufrage d'un chalutier et qui, jugée par la Cour de
Bordeaux, a donné lieu au versement d'indemnités en faveur des familles des victimes du naufrage.
Toutefois, comme les constructeurs du navire avaient, dans la conception et la réalisation du navire en
cause, commis des erreurs ayant concouru à titre principal à la survenance du naufrage, la part de
responsabilité de l'État a été limitée à 20 % du préjudice subi (CAA Nantes, 4 nov. 1999, Ministre de
l’éq ui
pe me ntc /CROCHEMORE; Req. n° 97NT00921 : Dr. adm. 2000, comm. n° 98 ; Juris-Data n°
109103). Références citées par Jean-Pierre DEMOUVEAUX, « Responsabilité en matière
d’ environnement », 24 août 2000 ; Jurisclasseur environnement, Fasc. 1078.

323
Paragraphe 2 : Les insuffisances relevées en matière de répression des atteintes à
l
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mentma
rine
tcôt
ier

On a très souvent tendance à affirmer que le droit international influence


considérablement le droit interne. Les progrès et les efforts consentis sur le plan
international se répercutent en principe dans le droit national des Etats. Il en est de même
de
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énal international. En
effet, le cadre juridique international en matière de répression des atteintes au milieu
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A)quii
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uenc
entl
es
systèmes juridiques nationaux. Cependant, les dispositions pénales des lois nationales de
certains pays corrigent quelque peu les lacunes du droit international en la matière (B).

A- Les insuffisances du cadre juridique international en la matière

Dans le contexte du droit pénal international, les actes de pollution peuvent être visés par
des conventions internationales. Celles-ci incriminent en effet très souvent deux sortes de
rejets : les rejets volontaires ou délibérés effectués par ceux qui considèrent la mer
comme une poubelle et les rejets involontaires ou accidentels dont la mer est
malheureusement par nature le théâtre. De plus, la pollution des mers et des océans a
do
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internationale pénale des personnes privées. En effet, les négociateurs internationaux sont,
depuis longtemps, soucieux de préserver la mer, cet immense réservoir de richesses, des
pollutions délibérées ou accidentelles qui la menacent778.

On estime pourtant de manière générale que le droit international est incapable


d’
appliquer directement des mesures pénales en dehors de la création de juridictions
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oura
ssu
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espect. Tel
est le cas de la Convention MARPOL relative à la prévention de la pollution par les

778
Véronique JAWORSKI, « La répression pénale des marées noires », communication présentée lors de la
Conférence sur le Thème « Sécurité maritime et marée noire » le 18 décembre 2002 à l ’Uni ve
rsitéRo be
rt
SCHUMAN de Strasbourg, disponible sur le site Web du journal des accidents et des catastrophes on :
http://www.iutcolmar.uha.fr/internet/recherche/Jcerdacc.nsf/0/523a141eb7be7d59c1256cd800476110?Ope
nDocument

324
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Partie contractante, est sanctionnée par la législation de cette Partie. Les sanctions
adoptées, devraient être par leur rigueur, de nature à décourager les contrevenants
779
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fut élaborée une convention sur la responsabilité pénale du capitaine de navire coupable
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ton780 . Par ailleurs,
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stion des stocks de poissons dont les

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au-delà des zones économiques exclusives
(stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs, adopté à New York le
4 août 1995, oblige les Etats à faire respecter par les navires battant leurs pavillons, les
mesures internationales de conservation et de gestion des stocks quel que soit le lieu de
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les auteurs des infractions, des avantages tirés de leurs activités illégales781.

En ce qui concerne particulièrement le cas des marées noires, on envisage très souvent le
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présente un caractère international (la haute mer), soit parce que le navire qui cause la
pollution est un navire étranger. Il se pose alors plusieurs questions concernant
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notamment la responsabilité de l’ut
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act
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esder
épr
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les sanctions pénales applicables dans de tels cas. Pourtant, toutes les précautions et

779
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., pp. 461 et 462.
780
J.-H. ROBERT et M. REMOND-GOUILLOUD, « Dr oitpé naldel ’e nvir
onne me nt», Paris, Masson,
1983, p. 195 et s., cités par Pierre-Marie DUPUY, « Lar espons abilitéi n te
rnationa led el’Etatduf aitde
l’a t
teinteàl ’env i
ron ne me ntma r
in» ,inDr oitdel ’env ironn eme ntma rin,Dé velop pe men t
sr écents,op. cit.,
p. 51.
781
Cf. Article 19, al. 2 de la Convention: « toutes les enquêtes et actions judiciaires sont menées dans les
plus brefs délais. Les sanctions encoures pour les infractions doivent être absolument rigoureuses pour
garantir les mesures de conservation et de gestion et décourager les infractions en quelque lieu que ce soit
et doivent priver les auteurs des infractions des profits de leurs activités illégales. Les mesures applicables
aux capitaines et autres officiers du navire comprennent des dispositions pouvant autoriser, entre autres, le
refus, lere t
rai toul as uspen si
ondel ’autor i
sa t
iond’ exerce rlesfo nction sdec apita ineoud’ offi
c ierdeb or d
de ces navires ».

325
menaces de sanctions prévues par ces textes internationaux peuvent se révéler vaines
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ces
polluantes. De plus, les hommes ont toujours jugé moins onéreux pour eux de rejeter
délibérément de telles substances en mer. Aussi a-t-on recours aux normes internationales
qui visent les actes de pollution effective de la mer 782 . Mais même si la Convention
MARPOL prohibe ler
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tenme
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hydr
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e,c
ar les conventions
internationales ne fixent pas les peines : elles se bornent plutôt à décrire de manière
783
générale les comportements i
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Le cadre juridique international en matière de répression des actes de pollution de


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africaine. Seules sont applicables les dispositions des conventions internationales
précitées dans les pays qui les ont ratifiées784. Même les principaux textes en vigueur à
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responsabilité pénale, encore moins à la nécessité de réprimer les actes de dégradation du
milieu marin et des zones côtières. Le silence dont font preuve ces deux textes sur la
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u’i
lfa
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tatdel
a

782
André HUET, « Le droit pénal international de la pollution marine »i n, Dr oitdel ’env i
ronne me ntma ri
n,
Développements récents, op. cit., p. 355.
783
Véronique JAWORSKI, « La répression pénale des marées noires », op. cit.
784
En ce qui concerne la Convention MARPOL, le Togo (1990), le Bénin (2000), la Guinée (2000 ; entrée
env igu eure n20 03) ,laCôt ed ’Iv oir
e(1987; entrée en vigueur en 1988) et le Sénégal (1997) avaient ratifié
le texte et son Protocole de 1978 et donc étaient notamment liés par les dispositions pénales et répressives.
Cf. Etat des ratifications du Protocole de 1978 à la date du 23 mars 2004, dans le Tableau sur les dates de
ratification et entrée en vigueur de la Convention MARPOL dans les Etats Parties ; publié par le CEDRE
sur le Web on : http://www.le-cedre.fr/fr/rejet/rej_ill/marpol.pdf Source originelle en français avec état du
12 avril 2005 (site Suisse : http://www.admin.ch/ch/f/rs/0_814_288_2/ )
785
Ac et exten one ncoree nv igue
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me ntl adé cision-cadr enº 200 3/80/JAIdel ’Union
Eur opé e nnedu27j an vi
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ronne me ntpa rledr oitpé nal.

326
nécessité de maîtriser, par des mesures adéquates et concertées, les graves dangers pour
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’envi
ron
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r«une utilisation incontrôlée des moyens techniques et
une exploitation excessive des ressources ». La Convention engage chaque Partie
contractante à adopter les mesures appropriées qui pourraient se révéler nécessaires, pour
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détérioration durable ou la mort ou encore de graves lésions à des personnes, ou des
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resob
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sprotégés, à des biens,
à des animaux ou des végétaux786. Sont également incriminés,l
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snuc
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ire
sou
autres substances radioactives dangereuses,l
ors
qu’
ils produisent les mêmes effets. On
assiste par ce texte à une concrétisation de la pénalisation de la mise en danger effective,
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danger abstraite, les intérêts écologiques ne sont pas nécessairement mis en danger, du
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nvoia
udr
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interne des Etats Parties constitue en réalité un palliatif aux insuffisances que présente le
droit pénal international en ce qui concerne la répression des infractions commises
notamment contre le milieu marin et les zones côtières.

B- Des insuffisances relativement corrigées par les dispositions répressives des


textes nationaux

Si les législations africaines ne disposent pas en tant que tel, de contentieux répressif en
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u,pou
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’ent
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elles, le mérite de prévoir des dispositions répressives applicables aux infractions

786
Article 2, 1b de la Convention.
787
Michael G. FAURE, « Ve rsunn ouveaumodè l
edepr ot
e ct
iondel ’ envir
onne me ntparl
edr oitpé na l»,
REDE 1/2005, mars 2005, pp. 14-15. V. également Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., pp.
462-463.

327
commises contre le milieu marin. Les dispositions présentent selon les pays un caractère
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il
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volontaires ou accidentels.

Ainsi, au Bénin, la loi environnementale dispose que les infractions relatives à la


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000.
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milliard (1.000.000.000) de francs CFA 788 e
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douze à vingt-quatre mosou del
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déversement de contaminants, y compris les hydrocarbures dans les eaux maritimes sous
juridiction béninoise 789 . La peineva
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accord autorisant un tel déversement a été préalablement conclu. En effet, la peine passe
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cinq millions (25.000.000) à cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA 790 . La
juridiction qui est censée prononcer cette peine peut non seulement ordonner la saisie du
navire ou des e
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une
manière assez sévère, les infractions que constituent les actes de pollution commis dans
les eaux maritimes situéess
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et constitue par conséquent une assez bonne méthode de protection.

Au Sénégal, les peines prévues dans de tels cas sont moins sévères que celles de la loi

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que toute personne ayant pollué les eaux de mer et eaux continentales en violation des
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788
Soit environ 152.500 à 1.525.000 Euros.
789
Article 117 de la loi-ca
dreportantcodebé ninoi
sdel’environne me n t.
790
Soit environ 39.000 à 763.000 Euros. Pour plus de précision, il faut noter que un Euro équivaut à
655,957 F CFA.
791
Cf.Ar ticle118duc odebéninoisdel’env i
ronne
ment.

328
cependant doublé en cas de récidive792.Unc
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.000) à d
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emprisonnement de six mois à un an, tout capitaine de navire battant pavillon sénégalais,
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nocives pour le milieu marin, surtout lorsque de tels actes sont commis en violation des
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violation des dispositions des conventions internationales relatives à la prévention de la
pollution marine auxquelles le pays a adhéré. Une réduction de la peine est cependant
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peut être inférieure à cent mille (100.000) F CFA, montant maximum qui est doublé en
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paiement des amendes encourues par le capitaine793.

Il est à noter que si le texte concerne à première vue les navires battant pavillon
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visés par ces dispositions répressives, les navires étrangers se trouvant dans les eaux
territoriales et intérieures du Sénégal, ainsi que les plates-formes exploitées sur le plateau
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pas. Il en est de même pour les déversements résultant de dommages subis par le navire
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’équipage 794 . On peut dire que la législation sénégalaise se montre assez clémente à
l
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faite avec les pénalités prévues au Bénin. Une démarche similaire est adoptée dans
d’
autres pays de la sous région ouest africaine.

792
ArticleL9 7duc odes
énéga
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ronnement
.
793
ArticleL9 8,al
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ironne
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794
Al. 5 et 6 de l
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329
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Ainsi, quiconque se livre par exemple de manière illicite à des travaux de recherche ou
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ment . Il en est de même pour
les infractions telles que les rejets interdits ou effectués sans autorisation et ceux soumis à
autorisation préalable, seulement dans de telles situations, la peine est alourdie : amende
de cent millions (100.000.000) à cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA796. On
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retrouve par aileu
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légères, par rapport à celles prévues dans les autres pays. Cela pourrait se justifier par le
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colonies françaises. Ce pays dispose en effet de sa monnaie locale qui est le franc guinéen
dont le taux de conversion est assez faible par rapport au franc CFA. Les peines
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zones côtières. Ce détail a en effet été passé sous silence dans les autres pays. Dans ses
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renvoie à ses articles 35, 36, 37 et 39 relatifs aux déversements d
’hy
dro
car
bur
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immersion de substances nocives dans les eaux maritimes sous juridiction nationale ainsi
que dans les pollutions et autres diverses dégradations touchant les zones côtières. Les
mêmes préoccupations sont formulées dans la loi ivoirienne. Ainsi, toute personne qui
aura procédé à des déversements, immersions et incinérations dans leurs eaux maritimes
sous juridiction nationale, de toutes substances de nature à porter atteinte à la santé
publique et aux ressources maritimes biologiques, nuire aux activités maritimes y
compris la pêche et la navigation, altérer la qualité des eaux maritimes, dégrader les
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330
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fois écologique, économique, et touristique du milieu marin et du littoral et incriminent
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celles contenues dans la Convention européenne relative à la protection de
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de ces dispositions législatives. En France par contre, en plus des textes législatifs et
réglementaires édictant les mesures répressives, le juge est fréquemment amené à
prononcer des sanctions, en application des textes en vigueur.

En droit français, plusieurs textes régissent la répression des infractions commises contre
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décret nº73-218 du 23 février 1973 798 intervenu pour renforcer son application. On a
estimé que le manque de clarté des éléments constitutifs des infractions à la loi de 1964
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t 1979 et de la loi
n° 83-583 du 5 juillet 1983799 rend enfin responsables les capitaines de navires ainsi que
les commandants de bord et parfois seulement les propriétaires et les exploitants. On
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797
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CFA e t/
oud’ une mpr isonne me ntdeunàc i
nqa ns( arti
cle10 0),tandisq u’enGu inéel econ trev enante s
t
condamné à verser une amende de vingt-cinq mille (25.000) à deux cent cinquante mille (250.000) francs
guinéens (article 105).
798
Cf. supra:L’ organi s
a t
iondel ar espons abil
itépé nalee nc asd’ att
eint
e sàl ’environneme ntma rine tcôti
er .
799
La loi de 1983 est relative à la répression de la pollution de la mer par les hydrocarbures ; J.O. du 06
juillet 1983. Cette loi est d'application directe et ne prévoit pas de mesure réglementaire. Cf.
http://www.senat.fr/apleg/a81820771.html Dernière modification du site effectuée le 15 avril 2005.

331
(10.000) à cent vingt mille (120.000) francs français800, ces peines étant doublées en cas
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sont alors édictées selon la taille et le type de navire impliqué dans le rejet. Ainsi, est
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-à-dire de pétrolier de 150 tonneaux de jauge brut et plus. Les peines sont
moindres pour les navires de moyen et de petit tonnage802.

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ntdans ce pays, il a prévu toute une série de dispositions
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peines encourues qui varient selon les différentes formes de pollution, apparaissent assez
sévères pour dissuader tout contrevenant aux dispositions interdisant la pollution. Ainsi,
en ce qui concerne la pollution par les rejets de navires803,l
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fait pour tout capitaine de navire français soumis aux dispositions de la Convention
MARPOL de 1973 et de son Protocole de 1978 et qui entre dans la catégorie suivante :
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eou supérieure à 150 tonneaux et navires autres
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Un Euro équivaut à 6,55957 francs français.
801
Dans de pareils c as,d espe i
n esd’ empr isonneme n te td’a me ndesso nte ncouruess ilena v iree stfranç ais
mais seulement des amendes si le navire est étranger (article 7 de la loi de 1983). Cette solution est
conf ormeàl ’art
icl
e23 0,Pa ragraphe1del aConv e ntions url edroit de la mer. Cf. A. HUET, « Le droit
pénal international de la pollution marine », op. cit., p. 348.
802
Pour les pétroliers de moins de 150 tonneaux et autres navires de moins de 500 tonneaux mais équipés
d’unema ch inepr opu lsi
v edepu issa nces upé r
ieur eà1 50k i l
owa tt
s,l’empr isonne me ntestde15j ou rsàu n
an,e tl’a me n dedet r ent
emi l
le( 30. 000 )à t roi
sc entmi l
le( 300.000)Fr a
nc s(article 2 de a loi du 5 juillet
1983); pour les navires non-pétroliers de moins de 500 tonneaux dont la machine propulsive e s
td’ u ne
puissance inférieure ou égale à 150 kilowatts, seule une amende de mille (1000) à quinze (15.000) francs
este nco uruee tune mpr i
sonn eme ntde8j ou r
sà6mo isn’ é t
antp r
évuqu ’enc asder écidi
v e( arti
cle4del a
loi du 5 juillet 1983, modifié par la loi du 7 août 1985). V. André HUET, ibid.
803
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sdel ’envir onneme ntc onc er
nantl apo lluti
o npa rrejetsd e
navires sont issues de la loi nº2001-380 du 3 mai 2001, relative à la répression des rejets polluants des
na vires,JOnº 104d u4ma i20 01,p .70 23,é galeme n td is
pon iblesurl es i
tef r
ança i
sd’ accèsàl ’informa tio n
juridique http://www.legifrance.gouv.fr

332
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immatriculées en France, pour les rejets effectués en infraction aux règles 9 et 10 de
l
’Anne
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aCo
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nti
on804. Il faut ajouter que la loi Perben (Loi nº2004-204 du 9
mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité805), modifie le
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(article L.218.10 et suivants). Elle porte la peine maximale pour rejet illicite
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.000)d’
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Paris retrouve une compétence en Zone Economique Exclusive pour les affaires
complexes806.

En ce qui concerne ensuite l


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’immersion sur les engins français ou plates-formes fixes
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sa condamnation aux mêmes peines qu
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rat
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navire français ou une structure artificielle fixe sous juridiction française, de procéder à

804
Article L.218-10duc odef ran çaisdel’env ironn eme nt.
805
Cf. article 30 de la Section 4 concernant les dispositions relatives aux infractions en matière de pollution
des eaux maritimes par les rejets de navires, (Titre V) JO nº 59 du 10 mars 2004, p. 4567, également
disponible sur www.legifrance.gouv.fr
806
C.La l e t
tred u CEDRE/ Le tt
res de l ’anné e2 004,nº 106,a vril2 004,on http://www.le-
cedre.fr/fr/publication/let_04/04avril.pdf
807
L’artic l
eL.218-32, dispose que « s anspr é
ju dicedel ’applicat i
onduc odemi n i
er[ …]àl ’
e nsemb led es
ac ti
v i
tésd’ expl orat
ione td ’exploitati
onde sr essource sna ture l
le sdup l
a teauc onti
ne nt
al,e stinterd ittout
rej etàl ame rd’ hydr ocarbu resoudemé lan ge sd’ hydr ocarbures susceptibles de porter atteinte à la santé
publique, à la faune et à la flore marines et au développement touristique des zones côtières. Les rejets qui
rés ult
e ntd i
r ectemen tde so pérati
on sd’ e
xp lora t
iondo iventê t
r ee xemp tsd’ hy drocarbures .Le sr ejets qui
rés ult
e ntde so pé r
a tionsd’ e x
ploitation,yc ompr isles tockage ,nepe uventav oirunet e
ne urmoy ennee n
hydrocarbures supérieure à 20 parties par million, ni avoir pour effet de déverser dans la mer un volume
moy en d’ hyd rocarb uress upérieurà 2 c entimètres par jour et par hectare de la surface du titre
d’e xploitat i
on .»

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ine de navire embarquant ou chargeant sur le
territoire français, des déchets, substances, produits ou matériaux destinés à être incinérés
en mer808.

Pa
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lus
ieur
saf
fai
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e
pollution marine portées devant le juge français ont abouti à la condamnation soit des
capitaines ou commandants de bord des navires, soit de leurs propriétaires. Ainsi, de
1994 à 199
9,s
oita
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age de l
’Er
ika
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usi
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sco
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tio
nsonté

prononcées. Tel est le cas du « TRAQUAIR », un navire gazier, battant pavillon libérien,
surpris le 16mars 1994 dans le rail montant ouest d'Ouessant avec dans son sillage une
nappe d'hydrocarbures s'étendant sur 8 miles et 10 à 15 mètres de large. Son commandant
de bord a été condamné à 30 000 F d'amende par le TGI de Brest (peine portée à 250 000
F par la Cour d'Appel de Rennes dans son arrêt rendu le 18 mars 1996). Quant au
« SALAMINA », navire-citerne battant pavillon grec, contrôlé le 20 septembre 1995 au
large d'Ouessant avec dans son sillage une nappe d'hydrocarbures longue de 20 milles sur
10
0mè
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sdel
arg
e,s
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api
ta
ineaé
téc
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éle
vantà30
000
0F.
De même, le 16 juin 1999, le TGI de Paris a condamné le capitaine du « LISTA K »,
i
navire-cte
rneba
tt
antp
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ll
onc
hypr
iot
epoura
voi
rdé
ver
sédel
’hy
dro
car
bur
esurune
nappe longue de 6 milles sur 20 à 30 mètres de large, à une amende de 150.000 F. Après
la pollution de l'ERIKA, les déversements illicites d'hydrocarbures au large des côtes
françaises ont fait l'objet d'une attention particulière du législateur. La loi « Le Bris » du 3
mai 2001, en renforçant les peines applicables en cas de rejets polluants des navires, a
rappelé que la répression faisait partie des moyens de lutte à privilégier. Cette volonté du
législateur est passée peu à peu dans la pratique avec un accroissement notable du
montant des condamnations à partir du début de l'année 2002. Quand bien même les faits
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l'accroissement des amendes est sensible. Ainsi, le « HYUNDAI CONTINENTAL » a

808
Article L.218-64duc
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ironne
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.

334
été le premier navire condamné à la peine maximale possible, soit 150.000 Euros
d'amende en mars 2002. Les nouveaux seuils de 600.000 Euros puis de 1 millions d'Euros
ne donneront lieu à des condamnations encore plus sévères qu'après le naufrage du
PRESTIGE 809 . Le tableau qui suit récapitule les affaires de pollution marine par
hydrocarbures portées devant le juge français depuis le naufrage du Prestige en 2002.
LES JUGEMENTS ET AFFAIRES APRES LE PRESTIGE
Nom du navire Type Pavillon Capitaine Faits Juridiction Jugement Condamnation
ou caution
LIA Minéralier Grec Grec 26/01/2000 ZEE- TGI 05/11/2003 15 000 euros
Brest
VOLTAIRE Porte Français Allemand 22/05/2003 ZEE TGI 18/11/2003 100 000 €e n
conteneur Brest - CA 1ère instance -
Rennes 200 000€e n
appel
DOBRUDJA Cargo Bulgare Bulgare 30/07/2003 ZEE TGI 16/12/2003 200 000€
Brest - CA confirmé
de Rennes en appel en
01/05
SANTA MARIA Cargo Allemand 08/04/2003 ZEE 18/02/2004 200 000€
TGI Paris - Confirmé
CA Paris en appel le
21/12/04
NICHOLAS M Minéralier St Vincent Egyptien 22/12/2003 ZEE - TGI 18/05/2004 150 000 euros
& Brest
Granada
NOVA Cargo Maltais Russe 21/01/2004 ZEE - TGI 15/06/2004 Relaxe / Appel
HOLLANDIA Brest parquet
+ vigipol
PONTOKRAST Cargo Chypriote Roumain 21/12/2003 ZEE - TGI 29/06/2004 350 000 euros
ORAS Brest
ARROYOFRIO Cargo Portugais Croate 02/03/2004 ZEE - TGI 20/07/2004 200 000 euros
DOS Brest
CIMIL Porte Turc Turc 29/01/2004 ZPE -TGI 06/09/2004 300 000 euros
conteneur Marseille
Khaled Ibn Al Porte Emirats Pakistanais 11/02/2004 Eaux 06/09/2004 500 000 euros
Waleed conteneur Arabes territoriales- + 1an avec
Unis TGI Marseille sursis
TK-VENICE Cargo Maltais Turc 06/05/2004 ZEE - TGI 04/10/2004 70 000 euros
du HAVRE
MSC NiICOLE Porte- Suisse Italien 13/08/2001 ZEE TGI 05/10/2004 250 000 euros
conteneur Brest
MORITZ Gazier Man Polonais 01/06/2004 ZEE - TGI 230 000 euros
12/10/2004
SCHULTE Brest
VANCOUVER Navire Bahamas Allemand 16/07/2001 ZEE - TGI 19/10/2004 100 000 euros
SPIRIT citerne Brest
CONCORDIA 1 Pétrolier Maltais Grec 05/09/2000 ZEE - TGI 26/10/2004 140 000 euros
Brest
GAZ VENEZIA Gazier Panaméen Grec ? 04/06/2004 ZEE - TGI 09/11/2004 250 000 euros
Brest
PANAREA Vraquier Italien Italien Eaux 15/11/2004 70 000 euros
PRIMO 06/03/2004 territoriales -
TGI Marseille
MEGA Ierry Italien Italien 12/05/2004 ZPE - TGI report mars caution 500
EXPRESS Marseille 2005 000€
NANDO Pétrolier Italien Italien ZPE - TGI 29/11/2004 400 000 euros
12/05/2004
Marseille le 10/01/05
Source : Publication du CEDRE on www.le-cedre.fr ; Affaires en cours parues dans la presse.

809
C. Rejets illicites, les condamnations en France, publiées par le CEDRE, on http://www.le-
cedre.fr/fr/rejet/rej_ill/condamn.html#3 Dernière mise à jour le 16 février 2005.

335
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Pour ce faire ces derniers devraient absolument se doter du matériel de surveillance du
milieu marin et des zones côtières censé leur permettre de surprendre les auteurs
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devrait en principe aboutir à la mise en application effective des dispositions des textes
juridiques nations concernant surtout et la responsabilité civile et la responsabilité pénale
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336
Conclusion du Titre 1

Au vu des développements effectués dans les deux précédents chapitres, la conclusion à


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procéder à une véritable restructuration. Cette restructuration concernera non seulement
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juridiques.

337
Titre 2 :
LE ROLE DETERMINANT JOUE PAR LES INSTITUTIONS

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environnementales constitue un défi posé à la gouvernance internationale 811 . Depuis
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enjeux revêtent une dimension transnationale. Après que les spécialistes et praticiens du
droit international se sont intéressés à la mise en place des normes juridiques ainsi qu’
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capacités nécessaires pour le faire812.

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« déterminant ». Ces nouveaux acteurs interviennent à différents niveaux et par des
méthodes variées, aussi bien dans la création des normes juridiques établies sur le plan
international que dans la surveillance de leur mise en application effective 813 . Ils
participent de plus en plus largement aux négociations des instruments classiques et
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810
Pierre-Marie DUPUY, Droit international public, Précis DALLOZ, 7ème édition 2004, Paris, p. 399.
811
Avant-propos de Konrad von MOLTKE, in Sandrine MALJEAN-DUBOI S,Lami s
ee nœuv redudr o
it
int e
rna ti
o na
ldel ’e
nvironne me nt,Coll
.Le snot esdel ’IDDRInº 4,2003,Pa ris,p.5.
812
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, ibid., p. 8.
813
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 69.

338
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international ne préjuge pas forcément de son effectivité814.

Si cette affirmation est vraie pour tout ce quic


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Ainsi, malgré le caractère déterminant de la tâche qui leur incombe, les institutions
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question de leur rôle actuel et surtout des perspectives de renforcement (Chapitre 2).

814
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, op. cit., p. 22.

339
Chapitre 1 :L’
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intéresser de près. Plusieurs organisations aussi bien intergouvernementales que non
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normes juridiques de protection et de gestion du milieu marin et des zones côtières. La
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encoopération
avec les Etats concernés. Toutes ces activités nécessitent une continuité et des structures
de coopération qui doivent être assurées par des institutions permanentes compétentes.

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considérablement le rôle primor
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contrôle et un suivi car on ne peut estimer que le problème juridique posé ait
définitivement trouvé solution sans passer par ces deux phases incontournables. En
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celle des connaissances humaines imposent souvent la mise à jour des règles établies.

340
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Les mécanismes et procédures de contrôle mis en place dans le système conventionnel


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aisant usage de moyens tels que le règlement
de différends, à travers la négociation. Le contrôle international dans le domaine de
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réactif815. Si on estime que la véritable solutiona
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milieu marin et les zones côtières, des institutions été créés aussi bien dans le contexte
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ies.

Paragraphe 1 : Le cadre international duc


ont
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nœuv
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Dans le contexte international, plusieurs organisations militent en faveur de la protection


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onfèrent
des pouvoirs plus ou moins étendus (A), pour veiller à la mise en application effective
des engagements pris par les Etats. Cependant, le cas spécifique de la Convention
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ions des
institutions qui ont été créées dans ce cadre régional pour assurer la mise en application
effective des dispositions conventionnelles (B).

A- Les pouvoirs conférés aux institutions internationales

Toute organisation internationale dès sa naissance est dotée de la personnalité juridique


i
nte
rna
ti
ona
le.C’
estun é
léme
ntf
onda
ment
ald
esa dé
fini
ti
on.Ce
tt
e pe
rso
nna
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815
Claude IMPERIALI, « Le c ont
rôl
ed el a mis
ee n œuvr
e de
sconve
nti
onsi
nte
rna
tional
es», in
L’ eff
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éd ud ro i
ti n t
e rnat
iona
ldel ’
env
ironnement
,cont
rôl
edelamis
ee nœuv
redesc onven
tions
internationales, op. cit., p. 9.

341
juridique est fréquemment reconnue de manière expresse dans les traités constitutifs des
organisations 816 . Etudier les pouvoirs conférés aux organisations internationales en
matière dep
rot
ect
ione
tdeg
est
iondel
’env
iro
nne
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tcôt
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seng
age
ment
spr
ispa
rle
sEt
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orsde l
’adop
tio
n de
ste
xte
s
internationaux.

Cependant, compte tenu des vastes développements opérés par la doctrine en ce sens,
no
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ero
nsuni
que
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tpo
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esmoda
li

sd’
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rci
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ele
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tenc
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en
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rne
squ’
ext
ern
espa
rce
sinstitutions (1) avant de nous intéresser de plus près à la
qualité du rôle joué par les organisations internationales notamment dans la mise en
œuv
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ffe
cti
vedel
apr
ote
cti
one
tdel
age
sti
ond
el’
envi
ron
neme
ntma
rine
tde
szon
es
côtières (2).

1- Les compétences des institutions internationales

Les institutions internationales sont de manière générale, des personnes morales qui
possèdent une mesure minimale de personnalité. Cette personnalité correspond
c
onc
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eme
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’exe
rci
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eur
scompé
tenc
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erme
s,c
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st
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s
compétences de ces organisations qui les oblige à prendre acte de leur personnalité
internationale ;i
nve
rse
ment
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estd
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tt
epe
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li
téqu’
estdé
dui
tel
’ét
enduedel
eur
s
compétences 817 . Les organisations internationales disposent en principe de toutes les
compétences nécessaires à la réalisation de leurs buts en vertu du principe de spécialité818.

816
Jean COMBACAU et Georges SUR, Droit international public, 5ème édition Montchrestien, Collection
Domat - Droit public, Paris, 2001, pp. 712-716.
817
Patrick DAILLIER, Alain PELLET, (NGUYEN QUOC DINH), Droit international public, op. cit., p.
604.
818
Dire que les orga nisation sinterna t
ional
essontrégiespa rlepr inc ipedes pécial
ité,c ’
e std ir
equ ’elless ont
« dot éespa rlesEt a t
squ ile scrée n
t ,dec ompétencesd’a t
tri
b ut
ionsd on tleslimitess ontf onc ti
onde sint ér
ê t
s
communs que ceux-ci leur donnent pour mission de promouvoir ». (CIJ, Avis « OMS » du 8 juillet 1996).
Ce principe est fondé sur la conception selon laquelle les organisations internationales constituent des
moy ensp ourlapo ursuited’ obj
e ct
if sd’int
érê
tg énéra
l.Le sp arti
c ularitésdel eurré gimej ur idi
q ue,l’étend ue
de leurs pouvoirs juridiques ne sont justifiées que par ces objectifs et ne doivent pas aller au-delà, afin de
ne pas empiéter sur la liberté des autres sujets de droit tels que les Etats et les autres organisations
internationales. Cf. ibid., p. 602.

342
A tour de rôle, nous analyserons les compétences propres aux organisations
i
nte
rna
ti
ona
les(
a),pu
isl
’i
mpa
ctdu r
ôlej
oué pa
rle
sins
ti
tut
ion
scr
éée
s pa
rles
conventions internationales (b).

a- Les compétences propres aux organisations internationales

ib
Pour exercer leurs compétences auss i
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nte
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l,l
es
or
gani
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nte
rna
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ona
lesbé
néf
ici
entd
’unedoub
le- garantie à la fois personnelle et
matérielle. La garantie est personnelle parce que leurs fonctionnaires doivent être
indépendants. Elle est matérielle en ce sens que chaque organisation a la pleine capacité
819
d’
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ràl
’i
nté
rie
urde
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tenc
esqu
ilu
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econn
ues .I
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it
uti
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rna
tio
nal
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nsl
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rci
cedes
esc
ompé
tenc
es
réside dans le respect des dispositions de sa charte constitutive. Autrement dit, cette
limite dite « constitutionnelle »a
ppa
raî
tpourl
’or
gani
sat
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nte
rna
ti
ona
lec
ommeun
e
garantie de son autonomie. Si elle ne peut aller au-delà de ses compétences sous peine de
commettre un abus de pouvoir, nul ne peut non plus la forcer à rester en deçà de ses
820
c
ompé
tenc
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ndec
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ti
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unepl
usg
rande
efficacité des politiques nationales. Figurent également au nombre de ces compétences, la
compétence dite normative, la compétence opérationnelle et la compétence de contrôle.
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internationale 821 .Ce
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act
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dique
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s . Au nombre de

819
Dominique CARREAU, Droit international, op. cit., p. 394.
820
Ibid. p. 395.
821
Raymond RANJEVA et Charles CADOUX, Droit international public, EDICEF AUPELF, Coll.
Universités francophones, Vanves, 1992, p. 117.
822
Point de vue de TABRIZI BEN SALAH, Les institutions internationales, éditions Armand Colin et
Dalloz, Paris, 2005, p. 70.
823
Ce sa ct esso nt:lac onclus
iond’accordsdes iè
ge,l’éla borationdur è
gle
men
tintér
ieurdes e
sorg anes,
adopt i
ond eme s
uresfinan c
ièr
es,c
réat
iond’ orga ne
ssubs idiaires, etc.

343
ces actes figurent ceux qui représentent des décisions destinées à concrétiser des règles et
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gani
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érux824 ou conventionnels825. Quant à la compétence opérationnelle,
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intermédiaire826.Ces
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nsl
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ique
ntn
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eul
eme
nt
une décision matérialisée par un acte formel mais aussi une action ou une présence sur le
terrain.

La compétence de contrôle revêt une importance capitale dans la détermination du rôle


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ouépa
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gani
sat
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ami
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t-membre de ses obligations qui découl
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827
D’
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ali
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tionsde
sdi
spositions conventionnelles
(
exe
mpl
esdel
’OI
Tetdel
’ EA828). En réalité, la compétence de contrôle exercée par
AI
l
’or
gan
isa
ti
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ll
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u’e
ll
es
829
s
oie
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st
es , une
compétence en croissance progressive, qui résulte de la centralisation des informations et
del
ado
cume
nta
ti
one
nvued
’uneha
rmonisation des actions et des activités. Elle devient
de plus de plus un instrument non seulement de contrôle mais aussi de sanction de

824
Lesr ec omma ndationse tr ésolutionsq uis ontdé pourvu esdef orcecont
rai gnant
eàl ’é
gardde sEta
ts-
membres.
825
L’orga nisa
tionc o nclutde sc onv entionse ns ons ei
nous ouss ona uspi
cep ourabouti
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826
Ils ’
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pa t
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glementded iff
ére
nds,ass
ista
nceaux
Etats, représentation diplomatique, etc.
827
Tele stl ec asd uc ontrôleo r g
a niséparl ’OITe nv uedel ’
a pplicat
iondesno rmesinte
rnat
ional
esdu
travail contenues dans les différentes conventions relevant de ses compétences.
828
Cf. TABRIZI BEN SALAH, op. cit., p. 70.
829
Point de vue de Raymond RANJEVA, op. cit., p. 118.

344
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oma
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ibl
esqu
isonte
n
interférence avec les questions relevant de la compétence nationale.

En somme comme on peut le constater, le pouvoir attribué par le droit international aux
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gani
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ionsi
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rna
tio
nal
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ansl
ami
see
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edel
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uri
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stc
ert
es
déterminant mais limité. Les organisations concernées sont celles qui élaborent les
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rna
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vecpou
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cipa
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ill
eràl
eurmi
see
nœuv
repa
r
les Etats-membres. Le pouvoir de sanction qui leur est conféré en cas de manquement par
l
un Etat à ses obligations tant conventionnele
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rna
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ona
leàl
’ég
ardde
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at
s-membres sont facilement perceptibles.
Dotée de sa personnalité internationale, elle affirme certes son existence juridique comme
entité corporative et sujet de droit distinct des Etats. Mais, si elle est ainsi, face aux Etats,
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es.Le
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exercés, non pas par un organe indépendant des Etats membres mais par celui qui au
830
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oma
ine
s,l
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ncep
ropr
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sEt
at
sde
vie
nt
dans une certaine mesure liée et partiellement contrôlée, du fait de leur appartenance aux
organisations internationales de coopération. Cette évolution aurait pu être considérée
c
ommeuner
évol
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ons
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ssa
nct
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’ét
aie
ntp
asf
réqu
emme
nts
oumi
sesa
uxa
léa
sde
motifs politiques et de contestations.

830
V. Pierre-Marie DUPUY qui donne comme exception, les communautés européennes qui sont dotées
d’unej u
ridictions uscept
ib ledec ondamne ra veca ut oritéd ec hos ejug ée,lema nque me ntde sme mbr e

leurs obligations. Op. cit., p. 195. EnAf r
iquedel ’Oue st
,a us ei
nde si ns
tit
utionst ell
e sq uel ’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique Des Etats de
l’Afriquedel ’Oue s
t(CEDEAO) ,l aCourdej u st
ic e,or g anedec ontrôlev e
ill
eàl ’applicationd udr oi
t
communautaire et juge les manquements des Etats aux obligations auxquelles ils sont liées. V. les
informations disponibles sur les sites Web desdites institutions régionales,
http://www.uemoa.int/organes/Controle.htm et http://www.ecowas.int/ ,da t
ed’accès, le 25 juin 2006.

345
L’
on os
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e,f
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internationales.

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internationales

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sPa
rti
es.LaPa
rti
eXI
Idel
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ent
ions
url
e
droit de la mer reflète assez bien cette obligation générale de suivi et de coopération faite
aux Etats : surveillance continue et rapports sur les risques ou effets de la pollution du
milieu marin, aussi bien entre les Etats Parties eux-mê
mesqu’
àl’
éga
rdd
esor
gan
isa
tio
ns
internationales compétentes. Ce contrôle plus ou moins institutionnalisé est très souvent
organisé dans le cadre des mécanismes propres à chaque convention. Il repose en général
s
urunc
ert
ainn
ombr
ed’
org
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s.Aunombr
edec
eso
rga
nes
,laConf
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ncede
sPa
rti
ese
t
le secrétariat des conventions831.

La Conférenc
ede
sPa
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nte
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lea
dopt
ele
same
nde
ment
sàl
aco
nve
nti
on
ainsi que les protocoles additionnels, émet des recommandations, adopte le budget, crée
des organes subsidiaires et prend toutes les mesures nécessaires à la poursuite des
ob
jec
tif
sdel
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nti
on.Ce
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scon
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tion
spr
évo
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ona
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ontl
’exa
menpe
utd
ébou
che
rsu
rde
s
recommandations faites par la Conférence des Parties. On estime que ses pouvoirs
d’
act
iona
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iques
esma
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sdema
nœuvr
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ela
tiv
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nti
mpor
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’or
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n d
u t
rav
ail
,l’
émi
ssi
on de r
ecomma
nda
ti
ons

l
’i
nte
rpr
éta
tion des dispositions, en passant par la possibilité de combler des lacunes
r
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sda
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ami
see
nœuv
redel
aconv
ent
ion.LaCo
nfé
renc
ede
sPa
rti
esn’
estpa
sun

831
Tr o i
st ypesd’ organess elonl ePr .Cl a
udeI MPERI ALI: la conférence des Parties, les secrétariats dont le
rôle est limité par rapport aux organes politiques et les comités gouvernementaux restreints qui sont très
actifs dans la prévention des pollutions marines. Op. cit., p.9.

346
organe supranational mais plutôt de coopération interétatique. Selon les conventions, elle
se réunit chaque année ou alors tous les deux ou trois ans832.

Quant aux secrétariats des conventions, on estime leur action beaucoup plus limitée dans
l
ami
see
nœuv
rede
sdi
spos
it
ions
.Le
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ôlee
stpu
reme
nta
dmi
nis
tra
ti
f,mê
mes
ion
estime que parfois il arrive que leur fonction aille au-delà833. En effet, quelle que soit la

nomi
nat
ionqu
’el
ler
eçoi
t,t
radui
san
tlavo
lont
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epa
ssel
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tera
uca
rac
tèr
e
purement administratif du secrétariat de la convention (secrétariat permanent, secrétariat
exécutif) iln’
end
eme
urepa
smoi
nsi
mpo
rta
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terquec
ett
eins
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g
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edel
’or
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xéc
uti
fdel
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ent
ion,des
ort
equ’
ell
ere
stel
imi
tée
dans cette fonction administrative 834 .Ai
nsi
,lat
âchepr
inc
ipa
ledus
ecr
éta
ria
td’
une
convention internationale consiste en la gestion quotidienne, préparation des réunions des
Parties contractantes et des organes subsidiaires, élaboration des documents de travail et
leur suivi dont il faut rendre compte. Certaines conventions lui attribuent comme tâches
s
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éme
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s,l
aré
ali
sat
iond’
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ess
cie
nti
fi
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el’
obl
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ti
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irl
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utr
esf
onc
ti
onsd
e
secrétariat que la Conférence des Parties peut lui assigner835. Cette formule tend, selon
certains, à faire du secrétariat, « l
ech
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’or
che
str
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avi
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ent
ionne
lle»p
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il
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,de f
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econ
naî
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esp
ect
erl
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tio
n,e
n
représentant la convention auprès des Etats et des organisations internationales,
intergouvernementales ou non-gouvernementales836.

Il conviendrait enfin de mentionner des fonctions dites nouvelles qui sont attribuées au
s
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td’
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dà«assurer la coordination
nécessaire avec les s
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auxcompétents »
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ndec
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din
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ise
mbl
eév
olue
r

832 ème
Jean-Ma rcLAVI EILLE,Dr oitin t
ernationa ldel ’environn eme nt,2 édition mise à jour, Préface de
Michel PRIEUR, Collection Le droit en question, édition Ellipses, Paris 2004, p. 73.
833
Stéphane DOUMBE-BILLE, « Les secrétariats des conventions internationales »i nL’ effecti
vitéd u
dro iti nternati
onaldel’envi
ronneme nt,Con trôledel ami see nœuv rede scon ve nt
io nsi
nternationales,op.
cit., p.60.
834
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, « Le foisonnement des institutions conventionnelles »i nL’ eff
ectivité
dud roiti nt
ernat
iona
ldel ’
envir
onne me nt; Contrôle de la mise des conventions internationales, op. cit., p.
37.
835
C’ estl aformuleuti
li
séeparplusieursc onv entionsi nterna t
iona lesdepr ot
ec tiondel ’e
nv ir
on neme nt.
836
Stéphane DOUMBE-BILLE, « Les secrétariats des conventions internationales », op. cit., p. 71.

347
vers une synergie, est devenue une fonction essentielle des secrétariats. Ensuite, une autre
fonction qu
iéme
rgee
str
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veàl
’appu
ispé
cif
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ess
ecr
éta
ria
tss
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apporter aux pays en développement et/ou à ceux en transition afin de les aider à
a
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s
obligations conventionnelles. On relève cependant une limite à cette fonction. En effet,
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nel
scon
cer
nés
,ila
ppa
raî
tqu
’ils
’ag
itd’
una
ppuiquie
st
apporté, sur demande des pays intéressés 837. Dans tous les cas, il semble évident que
l
’exercice de ces nouvelles fonctions ait pour effet de transformer assez sensiblement
c
ert
ai
nsc
onc
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setmé
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sme
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Ai
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téqu
ijus
ti
fi
elas
anc
ti
ond
esonn
on-respect ne trouve pas,
selon le Pr. DOUMBE-BI
LLEàs
’ap
pli
que
rdi
rec
teme
nte
nca
sdevi
ola
tio
netc
ese
rai
tla
notion même de violation qui paraîtrait se transformer au travers des modalités accordées
aux secrétariats des conventions en vue de favoriser leur application effective 838 . La
f
ina
li
tévi
séee
std’
abo
uti
ràun
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pli
cat
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cti
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sconve
nti
onspa
rtou
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es
Parties contractantes ; par ces nouvelles fonctions, les secrétariats contribuent à cette
application et apparaissent comme une modalité essentielle du contrôle de la mise en
œuv
rede
sdi
spos
it
ionsi
nte
rna
tio
nal
es.Ma
ispou
raut
ant
,ilnef
audr
aite
nauc
unc
as
rl
surestimer le rôle des secrétariats car ils ne sont, pour utilise ’
exp
res
sion du Pr
.
839
DOUMBE-BILLE, « q
u’un
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it
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ntr
ôle
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sse
cré
tar
iat
sde
s
conventions ne disposent pas de pouvoirs de sanction, ce qui d’
ail
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rse
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oind’
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rôle840.


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ntàl
’i
nci
terày mettre fin841 »
,lami
see
nœu
vreduc
ont
rôl
ere
pos
e

837
Ibid., p. 73.
838
Ibid. p. 75.
839
Ibid. p. 76.
840
Jean Marc LAVIEILLE, op. cit., p. 73.
841
JeanCOMBACAU,Lepouv oi
rdes
anc
ti
ond
el’
ONU.Etudethé
ori
quedelac
oercition non militaire,
Paris, PEDONE 1974, cité par Claude IMPERIALI, « Lecontr
ôledelamis
eenœuv red esconvent ions
internationales », op. cit., p. 13.

348
pour certains sur le dialogue, la négociation et la conciliation. Le plus souvent les
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ordr
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lit
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sre
comma
nda
tio
nss
onta
dre
ssé
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aux Etats ; des mesures de publicité peuvent être prises, mettant en évidence
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ont
rôl
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meur
ents
anse
ffe
t,
le non respect des conclusions du contrôle pourrait ouvrir la voie à de véritables sanctions,
mais la décision dans ce cas appartient généralement aux organes politiques du régime
conventionnel ;e
ll
ere
lè un«dialogue entre gouvernements842 ».
ved’

En définitive, il apparaît donc très difficile de considérer que le phénomène institutionnel


843
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ppor
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ic
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esp
eutê
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confié à des organes internationaux, il ne faut en aucun cas y voir des activités de police
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rna
ti
ona
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nha
uteme
rcon
tred
es
pollueurs. Il est certes évident que certaines conventions prévoient de telles solutions,
mais il est bien plus fréquent que les Etats assurent eux-mêmes ce contrôle et adressent
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ami
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nœuvr
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s
règles internationales par leurs autorités nationales844.

Ma
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tt
esi
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tio
nquel
’onpou
rrait qualifier de « handicap » imputable à la règle
juridique internationale, il existe cependant, certaines organisations internationales qui

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gea
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sEt
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dudr
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el’
env
iro
nne
ment marin, même si leurs pouvoirs peuvent parfois paraître
limités.

2- Le
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arl
ePNUEe
tl’
OMI
.
842
Claude IMPERIALI, ibid. p. 13.
843
P-M.DUPUY, op. cit. , p. 196.
844
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 72.

349
a- Exemple du rôle joué par le PNUE

Le PNUE est un organe subsidiaire permanent des Nations Unies. Il a été institué en 1972
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léeg
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n
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ti
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ti
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ies, envers les organisations
régionales situées en dehors du système des Nations Unies et aussi envers les
gouvernements.

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eumarin est relativement ancienne. Comme
précédemment annoncé 845 ,dé
jàdè
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nis
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C’e
stda
nsc
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cadre que fut élaboré le Programme pour les mers régionales du PNUE. Mais pour en
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i
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ionté
téc
réé
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nsl
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el’
envi
ron
neme
nt . A cet effet, Action
21 lui attribue comme mission, la coordination « des tâches qui seront déterminées par
des instruments juridiques internationaux de plus en plus nombreux, notamment le
fonctionnement des secrétariats des conventions, en tenant compte de la nécessité
d’
uti
li
ser au mi
eux l
esr
ess
our
ces
,no
tamment en regroupant éventuellement les
secrétariats qui viendront à être créés 848 ». Il passe en revue tous les problèmes
d’
envi
ronn
eme
nt,é
labor
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spr
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ami
see
nœu
vrer
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entàl
’ens
emb
led
u

845
Cf. supra: les exigences du Programme pour les mers régionales du PNUE, dans le 1er chapitre du
présent document.
846
Ma uriceKAMTO,Dr oitdel ’
env ironne me nt ,op. cit., p. 257.
847
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, « Le foisonnement des institutions conventionnelles », op. cit., p. 49.
848
V. Agenda 21, Chapitre 38, 622, p. 242, cité par Sandrine MALJEAN-DUBOIS, ibid. , p. 50.

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our
tl’
envi
ronn
eme
nt.
Pour ce faire, la coordination et la coopération entre tous les organismes des Nations
Uni
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ami
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nœu
vrede
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spou
rl’
envi
ron
neme
nt,s
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assurées par un comité administratif de coordination849.

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ngeder
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neme
ntss
efontda
nsl
eca
dr uGEMS850 (General
ed
Environmental Monitoring System) et de INFOTERRA qui met en rapport des
établissements nationaux et internationaux ainsi que des experts, en communiquant aux
utilisateurs les sources de renseignements qui conviennent et des informations de fond.
Le PNUE a également créé le RISCPT (Registre International des Substances Chimiques
t
Poent
ie
ll
eme
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xiqu
es)quig
èreunr
ése
aumond
iald’
écha
ngeded
onn
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établi un fichier informatisé qui fournit des renseignements, notamment aux pays qui sont
851
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Programme pour les mers régionales qui développe des ensembles conventionnels dans
di
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, mais aussi
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de contribuer à une véritbl
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s.Enc
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es

849
Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, op. cit., p. 75.
850
Le GEMS permet, grâce à des observations au sol et pa rsa
tell
it
e,naut
iquesouaér
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s ourcesna t
ure
lle
s ,e tc.Cf .Rappor
tannuelduPNUEd e1986,c
itéparJ
-
P FOMETE, op. cit., p. 123.
851
A. KISS et J-P BEURIER, op. cit. p. 76.

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les zones côtières852.

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ami
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nœu
vrede
sme
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’appu
i, le PNUE intervient dans la
mise en action des principes de Stockholm, Rio et Johannesburg, en insistant sur la
responsabilité des Etats pour les dommages écologiques et en les encourageant à conclure
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ami
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valeur du milieu marin et des zones côtières dans cette région. En ce sens, il assure le
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djn853.
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cette région854.I
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armon
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vecl
est
ext
esd’
Abi
dja
netr
ecomma
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ete
ffe
tl’
int
rodu
cti
on
de modifications dans ces législations ou autrement, la préparation de nouvelles
r
égl
eme
nta
tio
ns b
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oup pl
us c
onf
orme
sà l
’es
pri
t de
sin
str
ume
ntsj
uri
diqu
es
internationaux pertinents855.

De manière plus concrète, le PNUE, en sa qualité de secrétariat de la Convention


d’
Abi
dja
n,apr
isd
esc
ont
act
sav
ecl
esg
ouv
erne
ments et les organisations désignées

852
Lesa utresc ent
r ess ontl eCe ntred’
act
iv it
éspourl ad ésert
i f
icat
ion,leBur eaudel ’industriee td e
l’e nvironne men t,leSe rviced el at e
chnol
ogiee tdel’
env iron neme nt
,leSe rv
icedesécosystèmes terrestres.
Cf. J-P FOMETE citant le rapport annuel de 1986, op. cit., p. 123.
853
Ibid., p. 124. Cf. également supra lerôl
ejo uéparle
ss e cré ta
ria t
sdesc onvent
ionsdanslami see nœuv re
des dispositions.
854
Ce sont les articles 5, 6, 8, paragr
aphe5e t10,paragra phe2duPr oto
co l
ed ’
Ab i
dja
nq uipr écisentc ette
fonction.
855
UNEP, (OCA)WACF IG3/4, cité par J-P FOMETE, op. cit., p. 125.

352
c
ommeé
tantr
espon
sabl
esd
el’
exé
cut
iond
espr
oje
tsWACAF856 et mené en ce sens des
négociations avec eux. Les Etats de cette région accordent une confiance considérable au
rôle joué par le PNUE en tant que secrétariat de l
aCo
nve
nti
ond’
Abi
djn857 notamment
a
e
ncec
onc
ern
elac
oopé
rat
iona
vecl
esa
utr
eso
rga
nesd
el’
ONU.

b- Lec
asdel
’OMI

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ne OMCI (Organisation Maritime
Cons
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rna
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réé
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8,à l
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es.L’
OMIe
stunei
nst
it
uti
ons
péc
ial
is
ée
des Nations Unies dont le Siège se trouve à Londres au Royaume-Uni
.C’
estu
ne
organisation technique et la plupart de ses travaux sont effectués par un certain nombre
de comités et de sous-comités, dont le plus ancien est le Comité de la sécurité maritime
épa
(MSC). Le Comité de la protection du milieu marin (MEPC), cré rl’
Ass
embl
éee
n
no
vemb
re1
973
,es
tcha
rgédec
oor
don
nerl
esa
cti
vit
ésdel
’Or
gan
isa
ti
onda
nsl
edoma
ine
de la prévention et de la maîtrise de la pollution.

Ces deux comités coiffent un certain nombre de sous-comités dont le nom indique le
a
domaine d’ct
ivi
té: sécurité de la navigation (Sous-comité NAV); radiocommunications,
recherche et sauvetage (Sous-comité COMSAR); formation et veille (Sous-comité
STW); transport des marchandises dangereuses, des cargaisons solides et des conteneurs
(Sous-comité DSC); conception et équipement du navire (Sous-comité DE); prévention
del
’i
nce
ndi
e(Sous
-comité FP); stabilité et lignes de charge et sécurité des navires de
856
Ils’agitno tamme ntduPr ojetWACAF/ 1r e l
ati
fàl ami see npl acee tàl ac oord i
na ti
onde sp la ns
na tio
n auxd’ int erv
ent i
o nd ’ urg ence ,duPr ojetWACAF/ 2r elatifàl as urveill
anc ec ontinuedel apo l
lutio n
du milieu marin, du Projet WACAF/3, 6 et 7 concernant le développement de programmes pour la
surveillance, le contrôle et la lutte contre l´érosion côtière: projet-pilote de contrôle de l´érosion côtière, en
coopé rationa ve cl’
OUA,duPr o jetWACAF/ 4r elat
ifa ud éveloppe me ntd epr ogra mme sd´ éva lua t
ionde s
impa ct
se nviro nneme n t
a uxpo urde ssitesc ôt
ierspa rt
ic uli
e rs,d uPr o jetWACAF/ 5r el
a ti
fàl ’é l
a bor at
ionde
législati
onsna tionaless url ’e nviron neme n tda nsl espa ys,d uPr ojetWACAF/ 8c onc e
rn antl ’i
de n tif
icat
ion ,
établissement et gestion des zones spécialement à protéger, en coopération avec UICN, du Projet
WACAF/9 relatif à la détermination de la distribution et état des populations de lamantins, en coopération
av ecUI CN,e tc .Cf.laNot edes ynthè s
edel aCo nventione tduPr otoc oled’ Abid j
an,op. cit., p. 3.
857
Le PNUE, à cet effet a affecté du personnel pour exercer les fonctions du Secrétariat de la Convention et
du Plan d´Action dès 1986, correspondant à un soutien financier de 150.000 dollars US par an, supportés
par le Fond de l´Environnement, pendant 10 années. En moyenne, le Fond de l´Environnement a supporté
107.140 dollars US par an au cours de la période 1982–19 95.I nforma ti
on sf our niesp arl ’ Unit
éde
Co or
d i
na t
ionRé gi
ona le, i
nNo t
edes ynthè ses url aConv ent i
one tlePl a nd’Ac tiond’ Abi djan,op. cit., p. 2.

353
omi
pêche (Sous-c téSLF)
;app
lic
ati
onde
sins
tr
ume
ntspa
rl’
Éta
tdupa
vil
lon(
Sous
-
comité FSI) et liquides et gaz en vrac (Sous-comité BLG).

Plusieurs dizaines de conventions internationales (au total une quarantaine) ont été
conclues sous son auspice. Au nombre de ces conventions, les deux Conventions
SOLAS858 (Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer), la
Conv
ent
ioni
nte
rna
ti
ona
lede1
969s
url
’i
nte
rve
nti
one
nha
uteme
renc
asd’
acc
ide
nt
entraînant ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures, entrée en vigueur en
1975, la Convention internationale de 1969 sur la responsabilité civile pour les
dommages dus à la pollution par les hydrocarbures et la Convention portant création du
FIPOL, la Convention MARPOL de 1973 et son Protocole de 1978, la Convention
OPRC de 1990, (Convention internationale sur la préparation, la lutte et la coopération en
matière de pollution par les hydrocarbures), entrée en vigueur en mai 1995, la
Convention internationale sur la r
esp
ons
abi
li
tée
tl’
inde
mni
sat
ionpour les dommages liés
au transport par mer de substances nocives et potentiellement dangereuses, adoptée en
1996, etc. Elle assure les fonctions de Secrétariat de la Convention de Londres sur la
pr
éve
nti
ondel
apol
lut
ionde
sme
rsr
ésu
lta
ntdel
’i
mme
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lui par lequel cette organisation
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ami
see
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apr
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cti
one
tdel
age
sti
ond
el’
envi
ron
neme
ntma
rin.En
effet, à travers ce programme, elle aide les États, dont un grand nombre sont des pays en
développement, à ratifier les conventions del
’OMIe
tàs
ati
sf
air
eauxnor
mesqu’
ell
es
c
ont
ien
nen
t.Da
nsl
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ogr
ammed’
ass
ist
anc
ete
chn
ique
,l’
OMIe
mpl
oieu
n
certain nombre de conseillers et de consultants pour donner des avis aux gouvernements.
Chaque année, elle organise de nombreux séminaires, ateliers et autres rencontres ou
pa
rti
ci
peàc
esma
nif
est
ati
ons
,don
tl’
obj
ect
ife
std’
aide
rce
spa
ysàme
tt
ree
nœu
vrel
es
mesures adoptées par elle. Ces manifestations ont lieu à son siège ou dans des pays
industrialisés, ou encore dans les pays en développement eux-mêmes. Ainsi, en 1977,
r
eco
nna
iss
antc
ombi
eni
lét
aiti
mpor
tantdeg
ara
nti
rl’
app
lic
ati
one
ffe
cti
vee
tef
fi
cac
ede
s

858
La première Convention SOLAS, adoptée en 1960 et entrée en vigueur en 1965, fut remplacée en 1974
par une seconde qui est entrée en vigueur le 25 mai 1980.

354
i
nst
rume
ntsqu’
ell
eadop
te,l
’OMIde
vin
tlepr
emi
ero
rga
nis
mede
sNa
tio
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iesà
institutionnaliser un Comité de coopération technique859.

Det
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vrede
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onde
l
’envi
ron
neme
ntma
rin
.Se
ule
men
t,r
iennel
ais
see
ntr
evoi
runcontrôle accru de la mise
en application effective, encore moins un suivi soit régulier, soit permanent de la mise en
œuv
red
est
ext
esj
uri
diq
uesi
nte
rna
ti
ona
uxe
nlama
tiè
re.

Dans le contexte régional ouest africain, des institutions ont également été créées afin de
ve
il
le
ràl
’ef
fec
ti
vit
éde
ste
xte
sd’
Abi
dja
n.

B- Le rôle joué par les institutions mises en place dans le cadre de la protection et de
l
ami
see
nval
eurdel
’env
ironne
mentma
rine
tcôt
iere
nAf
riquedel
’Oue
st.

i
Dans le cadre du système jurdi
quemi
senpl
acee
nAf
ri
quedel
’Oue
st,p
lus
ieur
s
institutions ont été mises en place. Certaines ont été créées au sein même du système
j
uri
diqued
’Ab
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aCo
nve
nti
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Abi
dja
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s
créées, parallèlement au sytè
med’
Abi
dja
n,ma
isd
ontl
est
âche
sco
nsi
st
entda
nsun
e
certaine mesure à mettre en application les objectifs principaux de la Convention
régionale (2).

1- Le
spr
inc
ipauxor
gane
sdudi
spos
it
ifj
uri
diqued’
Abi
djan

d
Les principaux organes du dispositif juriiq
ued
’Ab
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ans
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ma
rin(
a),d’
aut
rep
artl
’Uni
téd
eCo
ordi
nat
ionRé
gio
nal
e(b)
.

859
V. OMI, « L’OMI ,cequ’ e
llee st
,cequ’ ell
ef ai
t», sur le site
http://www.imo.org/About/mainframe.asp?topic_id=414, dernière remise à jour, 2002.

355
a- Les organes de décision : la Conférence des Parties et le Comité directeur de
l
’env
iro
nne
mentma
rin

Les
yst
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uri
diqu
ed’
Abi
dja
nco
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sPa
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tduCo
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el’
envi
ronn
eme
ntma
rin.

e
La Conférence des Parties contractantsàl
aCon
vent
ione
tauPr
oto
col
ed’
Abi
dja
nes
t
essentiellement composée des Etats régionaux ayant effectivement ratifié, approuvé ou
accepté ces textes et qui en ont effectivement déposé les instruments requis auprès du

pos
it
ai
re.L’
art
ic
le1
7del
aConvention prévoit que les Parties contractantes tiennent
« un
eré
uni
onor
dinai
ret
ousl
esd
euxa
ns,e
tcha
quef
oisqu
’el
le
slej
uge
ntné
ces
sai
re,
des réunions extraordinaires860(
…)». A ce jour, on compte au total sept réunions des
Parties contractantes à la Con
vent
iond
’Abi
dja
n,de
pui
ssone
ntr
éee
nvi
gue
url
e5a
oût
1984. Les deux premières réunions ont respectivement eu lieu du 18 au 20 avril 1985 à
Abidjan et le 25 janvier 1989 à Dakar. Quant aux dernières, elles se sont respectivement
déroulées en août 2000 à Accra au Ghana, en mai 2002 à Abidjan et les 22 et 23 mars
2005 à Libreville au Gabon. Les réunions des Parties contractantes sont convoquées par
le Directeur exécutif du PNUE à la demande du Président du Comité directeur de
861
l
’envi
ron
neme
ntma
rindel
’Af
ri
quedel
’Ou
este
tduCe
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e .

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nfé
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’or
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har
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eve
il
le
ràl
’app
lic
ati
ondel
aCo
nve
nti
on
et de son Protocole 862 . A cet effet, elle étudie les rapports soumis par les Parties
c
ont
rac
tant
esc
onf
ormé
mentàl
’ar
ti
cle22dela Convention 863 ; elle adopte, révise et
amende le cas échéant les annexes à la Convention et à son Protocole864 ; elle fait des

860
En principe, la Conférence des Parties se réunit de manière extraordinaire, soit à la demande de
«l ’
Or g
an i
sation» q uie stle PNUE,s ecrétariatde l a Co nvent
ion,so ità l a de mande d ’une Part
ie
contractante, lorsque cette demande est « appuyée par au moins trois autres Parties contractantes ». Cf.
Paragraphe 1er d el’art
icle17d el aConv ention.
861
Ilfauté ga l
e mentme n t
ionne rl atenuee nma i1 984àLa goss urdema nded uPNUE,d’ uneréunion
intergouvernementale extraordinaire qui regroupait non pas les Parties contractantes mais les signataires
afi nd’exami ne rl’é
tatd’a vanc eme ntduPl and ’Ac tiond’ Abidjan,al
orsmê mequel aCon ventio nn’ét
aitpas
encore entrée en vigueur. Cf. références citées par Jean-Pelé FOMETE, op. cit., p. 128.
862
Cf.Parag raphe2d el’ art
icle17d elaConv ention.
863
« LesPar tiesc ontrac t
ante sadr essen tàl ’Or ga ni
sationde srap port
ss u rl e sme s
uresad op
téese n
application de la présente Convention et des Protocoles auxquels elles sont Parties, la forme et la
fréquence des de ces rapports étant déterminées lors des réunions des Parties contractantes ».
864
Conformé me ntàl’article20del aConv ention.

356
r
ecomma
nda
tio
nsc
onc
erna
ntl
’ado
pti
ondep
rot
oco
lesa
ddi
ti
onn
elso
ude
same
nde
ment
s
à la Convention 865 ; elle constitue le cas échéant, des groupes de travail chargés
d’
exa
mine
rtout
esl
esq
ues
ti
onsc
onc
erna
ntl
aConv
ent
ione
tso
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ole; elle fait le
bi
la
ndel
’ét
atdel
apol
lut
iond
ansl
azoned
’app
lic
ati
ond
elaCo
nve
nti
on; elle étudie et
adopte des décisions concernant les activités de coopération à entreprendre dans le cadre
del
ami
see
nœu
vredel
aConv
ent
ione
tduPr
otoc
ole
,ai
nsiqu
ele
ursi
nci
den
ces
financières et institutionnelles ;e
nfi
n,e
ll
eét
udi
eetme
ten œuvr
etou
te me
sur
e
supplémentaire requise le cas échéant pour atteindre les objectifs fixés par la Convention
et son Protocole.

Sil
aConv
ent
iond’
Abi
dja
nse
mbl
eén
umé
rerdema
niè
rea
sse
zcl
air
eler
ôledé
vol
uàl
a
Conférence des Parties dans la mise en application de ses dispositions, rien cependant
dans la réalité ne laisse entrevoir les résultats produits par cette institution depuis l
’entrée
en vigueur de cette convention.Enc
equic
onc
ern
elec
ont
rôl
edel
’ap
pli
cat
ion,l
a
Conv
ent
ions
’es
tsi
mpl
eme
ntc
ont
ent
éedepr
évoi
rquel
esPa
rti
esc
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ère
ntpou
rél
abor
er
de
spr
océ
dur
esl
eurpe
rme
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antdeve
il
le
ràl
’ap
pli
cat
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anst
out
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spr
éci
serc
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uoi
s
’exp
osa
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tle
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atsqu
iau
rontvi
olél
esdi
spo
sit
ion
sdel
aCo
nve
nti
one
tduPr
otoc
ole
.
De plus, puisque le texte de la Convention prévoit que la Conférence des Parties se réunit
en principe tous les deux ans, si cette disposition avait effectivement été suivie dans les
normes, à ce jour on comptabiliserait au total 12 réunions de cette institution en 22 ans
e
depuis son entrée en vigueur, au lieu des sept rencontrsquis
esontj
usq
u’àp
rés
ent
tenues.

L’
aut
reor
ganededé
cis
ionquii
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Abi
dja
nes
t
l
eCo
mit
édi
rec
teu
rdel
’envi
ronn
eme
ntma
rinde la Région WACAF. Il a été mis sur pied
par les gouvernements des Etats Parties, afin de guider le Secrétariat sur les politiques
r
ela
ti
vesa
uxma
ti
ère
ssu
bst
ant
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ina
nci
ère
s,e
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Co
nve
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uPr
oto
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uPl
and
’ac
ti
on.I
lfo
urn
itàc
ete
ffe
tauPNUE«des directives
de politique générale nécessaires pour toutes les questions techniques et administratives
866
l

esàl
ami
see
nœu
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elaCo
nve
nti
on,d
uPr
oto
col
eetd
uPl
and
’ac
ti
on ». Il assure

865
Selon les articles 18 et 19 de la Convention.
866
Paragraphe 4 de la Résolution sur les dispositions institutionnelles relativement aux attributions du
Co
mi tédi recteurdel ’env ironneme ntmarin,cit épa
rJ-P. FOMETE, op. cit., p. 129.

357
ainsi le suivi de la mise en oeuvre de la Convention d'Abidjan et du Plan d'Action. Les
pays suivants ont été élus membres du Comité directeur par la sixième Réunion des
Parties contractantes de mai 2002 à Abidjan :l
aCôt
ed’
Ivo
ire
,leGha
na,l
eNi
ger
ia,l
a
Ga
mbi
e,l
’Af
ri
qued
uSud
,leSé
nég
al,l o-Brazzaville, le Togo et le Cameroun867.
eCong

Le Comité directeur se réunit de manière périodique afin de déterminer les priorités dans les
programmes. Ses réunions visent également à arriver à un accord sur les contributions au
Fo
ndsd
’Af
fec
tat
ionSp
éci
ale
tpo
urd
éte
rmi
nera
ll
oca
ti
onsf
ina
nci
ère
sau
xdi
fférentes
activités868.Ler
ôled
uCo
mit
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rec
teu
rdel
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onn
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rins
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crua
uco
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esa
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es.
Cer
tai
nsa
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rme
ntmê
meq
u’i
lap
par
aîtàc
ejo
urc
ommel
ast
ruc
tur
ela
plus dynamique du dispositif institutionnel régional 869 . De plus, les quatre domaines
d
’ac
ti
onp
rio
rit
ai
resq
u’i
lav
aitd
éfi
nid
èss
apr
emi
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tno
tamme
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aced
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la
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ont
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edel
apo
llu
tio
ndel
ame
retl
esd
ive
rse
sme
sur
esd
’ap
puit
el
le
squ
ela
formation, la législation, les échanges de données et les campagnes de sensibilisation du
public.

sd
En plus de ces organe é
cis
ion
nel
sled
isp
osi
ti
fju
rid
iqu
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Abi
dja
nco
mpo
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itéd
eco
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b- L’
Uni
tédeCoordination Régionale

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tré
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85,l
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ina
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onRé
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nal
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lac
ées
ous
l
’au
tor
it
édu PNUE,dont la charge devait techniquement consister à coordonner les
d
iff
ére
nte
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867
Cf.Not edes y nthèses url aConv e
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one tlePland’ Actiond’ Abi djan,op. cit., p. 3.
868
Cf. Note sur le Profil et le Programme de coopération dans le cadre de la Convention, op. cit., p. 3.
869
J-P. FOMETE, op. cit., p. 131.

358
Abidjan870. En conformité avec cette décision, le Ministre des Affaires Etrangères de la

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(autres que le PNUE) ou autres organisations sur les projets et activités qui contribuent ou
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pour conduire les recherches et études appropriées et pour tracer les politiques qui
annoncent les questions environnementales relatives aux zones côtières et marines. Enfin,
elle améliore la liaison et la coopération subséquente avec les Nations Unies, les
organisations intergouvernementales et non-gouvernementales dans la région, ainsi que la
871
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De manière plus concrète, il faut noter que le PNUE a signé avec le Ministère de
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préparer un programme de travail détaillé et réaliste pour la période 2005-2007, en vue de

870
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pas été favorablement accueillies. CF. J-P. FOMETE, op. cit., p. 134.
871
Cf. Note sur le Profil et le Programme de coopération dans le cadre de la Convention, op. cit., p. 4.

359
le présenter aux Parties contractantes à leur septième réunion, (Libreville, Gabon, mars
2005) conformément à la décision prise par les Parties à leur sixième réunion872. Les
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Par ailleurs, en ce qui concerne la coordination des programmes, le 13 octobre 2004, la


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(ONUDI) et engagé une coopération avec les responsables des projets en faveur des
grands écosystèmes marins des courants des Canaries, de Guinée et de Benguela. Les
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« Les ac tivitésdel ’
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duPr og r ammede sNa t
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de la Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et
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e( Conv ent iond’ Ab idjan); Septième
réunion des Parties contractantes, Libreville (Gabon), 22-23 mars 2005, février 2005, p. 8.
873
Ainsi, entre 2002 et 2005, période écoulée depuis la sixième réunion des Parties contractantes, deux
nouvelles ratifications ont été enregistrées :i
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agitdec ell
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qued uSud.La Namibie
et la Mauritanie ont simplement exprimé leur désir de ratifier la Convention. Cf. Ibid. p. 8.
874
Ibid., p.8.

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2- Les autres institutions régionales

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objectifs de protection et de gestion préconisés par ces textes. Ainsi, le 21 juin 1984 fut
créé à Libreville au Gabon, le Comité régional des pêches du Golfe de Guinée (COREP),
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coordination et une coopération interétatique dans les domaines suivants :
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techniques et administratives en matière de pêche, la coopération dans les rapports avec
les pays étrangers pêchant dans la zone, ainsi que la surveillance et le respect des
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halieutique et de la protection du milieu marin. A cet effet, il recommande des mesures
relatives au maillage des filets, à la taille limite des poissons, au tonnage des bateaux, aux
équipements autorisés et aux pratiques interdites. Il contribue ainsi à assurer une gestion
rationnelle des ressources halieutiques dans le Golfe de Guinée877. A ce jour, il collabore
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pêcheries. Tel est le cas du Projet « Aménagement participatif des pêches en zone côtière
» qui touche quatre pays à savoir le Congo, le Gabon, la Mauritanie et la Guinée-
Conakry. Lancé à Pointe-Noire au Congo en mars 2005, ce projet vise la réduction de la
pauvreté au sein des communautés côtières et continentales par l'amélioration durable de

875
Aux termes dudit article, « Les Parties contractantes peuvent conclure des accords bilatéraux ou
multilatéraux, compris des accords régionaux ou sous-r ég i
onauxe nv ued’ assu rerl apr otect
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présente convention et conformes au droit international. »
876
Ils’ag i
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amme ntd uCongo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de Sao Tomé et Principe
et de la République Démocratique du Congo (Ex-Zaïre). Ils furent rejoints plus tard par le Cameroun.
877
Cf. J-P. FOMETE, op. cit., p. 137.

361
leurs moyens d'existence878. A travers ce projet, la solution recherchée est relative à la
« gestion durable des écosystèmes marins côtiers, des ressources naturelles879 ». Il est
soutenu par le Programme pour les moyens d'existence durable dans la pêche (PMEDP)
qui a débuté ses activités sur le continent depuis 1999. Le PMEDP développe des projets
pour répondre aux questions d'intérêt régional en impliquant les communautés de pêche,
les décideurs et partenaires dans les activités de développement880.

Une autre institution régionale intervenant dans la protection et la gestion de


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Cameroun en février 2005, plusieurs réflexions ont été menées concernant une « nouvelle
coopération portuaire dans le cadre du nouveau régime de sécurité et de sûreté ». Le
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ports, entré en vigueur depuis le 1er juillet 2004, et qui fait peser de graves menaces de
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sûreté et de la sécurité, de celle des personnels au niveau des navires et dans la mise à
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sous régionale de garde-côtes est également visée, de même que le contrôle de la
882
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878
Ce projet qui sera exécuté par la FAO est financé par la Grande Bretagne et l'Irlande du Nord à hauteur
de 500.000 dollars US. V. Nestor BOURANGON « Pêche en zones côtières : lancement d'un projet pilote
d'aménagement participatif » in Le Tam-Tam d'Afrique n°229 du 15 mars 2005, également disponible sur le
site http://www.congo-site.info/index.php?action=article&id_article=131522
879
Propos de Mme Jeanne DAMBENDZET ministre congolaise en charge de la pêche dans le cadre du
lancement du Projet. Ibid.
880
V. Nestor BOURANGON, ibid.
881
Cf. J-P. FOMETE, op. cit., p. 137.
882
Pascal E. DANG, « Re nc
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Le str
a vauxduc onseildel ’AGPAOCs es
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tse tv isentlaperformanc edes ports », in Le Quotidien
Mutations du vendredi 18 février 2005, également disponible sur le site

362
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reviendrons plus en détails dans les développements ultérieurs883. Parallèlement, a été
créé le 29 Mars 1985 par voie de convention, la Commission sous-régionale des pêches
(CRSP) qui regroupe six pays de la côte ouest africaine à savoir le Cap-Vert, la Gambie,
la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. La CRSP est un organisme
intergouvernemental de coopération halieutique au service de ses États membres. Ses
objectifs visent le renforcement de la coopération et la coordination des États membres
dans les domaines suivants :l
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préservation, de conservation et d'exploitation de leurs ressources halieutiques dans la
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développement de la coopération sous-régionale en matière de surveillance et de la
capacité des pays à entreprendre des recherches dans le secteur de la pêche sur le plan
sous-régional.

La Commission a élaboré et adopté plusieurs instruments juridiques sous-régionaux


destinés à harmoniser certains aspects des politiques de pêches des États. Ces réalisations
concernent essentiellement les conventions et autres protocoles adoptés par les États
membres portant notamment sur les conditions d'accès aux ressources halieutiques, sur la
poursuite maritime et sur la coordination en matière d'opérations de contrôle et de
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aConvention relative à la détermination
des conditions d'accès et d'exploitation des ressources halieutiques au large des côtes des
États membres de la CSRP, signée le 14 juillet 1993 en République du Cap-Vert ; de la
Convention sur la coopération sous-régionale dans l'exercice du droit de poursuite
maritime, adoptée le 1er septembre 1993 à Conakry en Guinée ; du Protocole du 1er
septembre 1993 définissant les modalités pratiques de coordination des opérations de
surveillance des pêches entre les États membres, en application de la Convention sur la
coopération sous-régionale dans l'exercice du droit de poursuite maritime ; des protocoles
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bilatéraux d'application de ces con nt
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cours de négociation. La Commission a également adopté des principes et normes relatifs

http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=all&id=1108681873
883
Cf. infra, Le rôle joué par les ONG.

363
au marquage des navires de pêches et au statut des observateurs embarqués à bord des
navires de pêches opérant dans la sous- région.

Afin de promouvoir par la réalisation d'activités prioritaires choisies par les pays, les
échanges et la coordination entre les intervenants des États membres en matière de
gestion des pêches et de maintenir la volonté politique de ces États à conjuguer leurs
efforts en vue d'une meilleure gestion régionale des ressources halieutiques, il a été mis
en place par l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI), le projet
dénommé « Soutien aux Initiatives de Gestion des Ressources Halieutiques » (SIGREH),
pour notamment initier la phase préparatoire du programme « Appui à la gestion des
ressources halieutiques (AGREH) » planifié pour fournir à la Commission et à ses États
membres les éléments nécessaires à la prise de décisions pour une exploitation durable
des ressources halieutiques. Le Projet AFR/013 « Suivi et Surveillance de la Pêche
industrielle dans les pays membres de la CSRP » a quant à lui pour objectif de contribuer
à la prospection et à la sauvegarde des ressources halieutiques, grâce à la réduction de la
pêche illégale et de ses effets sur le milieu marin, afin notamment d'améliorer la sécurité
alimentaire et assurer les avantages économiques pour les six pays de la CSRP et la
Sierra Léone. Il a essentiellement démontré l
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ressources halieutiques par les navires de pêche industrielle884. La CRSP a célébré son
vingtième anniversaire en mars 2005 à son siège situé à Dakar au Sénégal. A cet effet,
plusieurs activités ont été menées.

De tout ce qui précède, il ressort que les Etats de la côte ouest africaine, et aussi de
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marin et des zones côtières. Aussi bien les institutions de la Convention que les
institutions régionales ou sous-régionales y contribuent énormément. Mais la tâche
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.Surle plan national, des institutions oeuvrant en
matière environnementale ont également été créées dans ce but.

884
V. toutes les informations sur la CRSP sur le site http://www.csrp-afrique.org/index.html, mars 2006.

364
Paragraphe 2 :Ler
ôlej
ouépa
rle
sins
ti
tut
ionsnat
ional
esdansl
ami
see
nœuvr
e

Sur le plan national, l


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A),
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cte
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ivé(
B).

A- Les institutions du secteur public

Le
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’envi
ron
neme
ntma
rine
tcôt
ie
rsontdans la plupart des cas
des organismes gouvernementaux. A cet effet, le pouvoir central, les organes
déconcentrés et les collectivités locales sont dotés de compétences qu
’il
sso
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és
exercer en ce sens.Ler
ôlej
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malgré le vide qui existe en la matière dans les pays de la côte ouest africaine.

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-totalité des pays de notre
échantillon, les textes environnementaux octroient de larges pouvoirs aux ministres
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s» est compétent pour élaborer « la
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contre les pollutions et nuisances885 »
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acompé
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tiè
red’
envi
ronne
ment
marin. En République du Bénin, le Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisme a pour mission de définir la politique de l'Etat en matière d'aménagement du
territoire, d'assainissement, d'environnement, de protection des ressources naturelles, de
délimitation des frontières, d'habitat, d'urbanisme, de cartographie et d'assurer le contrôle
886
des
ami
see
nœu
vre ni
. A ce titre le Mi s
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edel
’env
iron
neme
nte
stc
har
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lus
ieur
s

885
Article 1er, al. 2 du décret nº2001-203/PR du 19 novembre 2001 portant attributions et organisation du
Mi ni
stèredel ’e nv ir
onne me nte tdesr e
ssourcesf orest
i è
res;lesa t
tributi
on se tl ’organisa t
iond umi nistère
ont été redéfinies par le décret nº2005-095/PR du 4 octobre 2005 qui consacre les dispositions des articles 1
et2duc odedel ’envir
o nneme n t
.Sou rc
e:s i
teWe bduRé seaud’écha nged’ informa t
ionc himiquea uTog o
(REIC-Togo), on http://jp1.estis.net . Accès, juin 2006.
886
Article 1, al. 1 du décret n°2003-072 du 05 mars 2003 portant attributions, organisation et
fonctionnement du Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme, remplacé par un autre

365
he
tâc sa
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videl
ami
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nœuv
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nti
onsi
nte
rna
tio
nal
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relatives à ses domaines de compétence887. En République de Côte d’
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énommé
e
« Mi
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ets», cette institution a pour mission
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tles
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apol
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ouve
rne
mente
nma
ti
èrede
protection des eaux et de la forêt888. Ainsi, en matière spécifique de la gestion durable et
de la protection des eaux (catégorie dans laquelle on pourrait classer les eaux marines), le
ni
Mi s
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’env
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gédel
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avec les Ministères en charge des Infrastructures Ec
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ssion principale de préparer et de mettre en
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utt
econt
rel
espol
lut
ionse
t
de protection de la nature, de la faune et de la flore890. A cet effet, il est responsable de la
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ote
cti
ondel
’env
iron
nement et, à ce titre, il lutte contre les pollutions de toute nature,
veille à ce que les activités potentiellement polluantes ne mettent pas en cause le cadre de
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asé
cur
it
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des installations potentiellement polluantes891. De manière spécifique, il est chargé de la
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on
marine892. En République de Guinée, le Mi
nis
tèr
edel
’env
iro
nne
menté
téc
réépour la
première fois en 2004 par les décrets nº04/017/PRG/SGG du 1er mars 2004 et

décret présidentiel du 5 janvier 2005. V. le texte du décret de 2003 sur le site officiel du gouvernement
béninois on http://www.gouv.bj/ministeres/mehu/decret.php; V. également les attributions du ministère de
l’e nviro nneme ntda n sEco Citoyen, Bul l
e t
ind’ i
n forma t
io nse td’ ana ly sesdumi nistè
redel ’
environneme nt,
del ’ha bit
ate tdel ’u rba ni
sme,n°22 avril-juin20 05,p .7.Cebu lle t
ind’ informa ti
one stéga l
ementa ccessi
b le
sur le site du ministère, on http://www.mehubenin.net/eco22.pdf
887
Ibid.
888
V. Le décret n°2003-102 du 24 avril 2003 portant attributions des membres du gouvernement de
Ré conc ili
ationNa tion aledontl’a r
ti
cle31dé termi nelesmi ssionsa ssig néesa uMi n i
stèr
ede sEa uxe tForêts.
Information dispo n ibles urles i
teof fi
c i
eld umi ni
stèredel ’ env iron neme n tdel ar épubli
quedeCô te
d’I voi re,on:
http://www.minef.ci/presentation.php
889
Ibid.
890
V. article 1er, al. 1 du décret n° 2004-589 du 30 avril 2004 relatif aux attributions du Ministre de
l’Env ironnement et de la Protection de la Nature, accessible sur le site officiel du gouvernement sénégalais,
http://www.environnement.gouv.sn/article.php3?id_article=57
891
V. article 1er, al. 2 du même décret.
892
Article 1er,a l.6 .ils ’a
gitlàdel ’
u nde sr arest extesqu id é t
e rmi ne ntle sc ompé tencesd umi n i
st
ree n
ma tièred’ env i
ronne me ntmari
n.

366
nº04/019/PRG/SGG du 8 mars de la même année 893 . Il est chargé entre autre de la
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onc
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tde l
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vre dela législation et de la
réglementation e
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environnementaux sous-régionaux auxquels la Guinée est Partie contractante894.

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centrales ou techniques de ces ministères et certains organes déconcentrés en ce sens peut
pallier c
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selon les pays.

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Au Togo, les attributions de la Diec
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ment sont diverses. Au nombre de
ces attributions figurent :l
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contre les pollutions et nuisances, ainsi qu
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e; la mise en
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compétence »
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iquedes conventions et traités internationaux par les
différentes institutions compétentes. Elle élabore aussi la politique en matière
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895
pollutions et nuisances, à la prévention de
sri
sque
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’amé
li
ora
ti
onduc
adr
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ie .
Elle dispose à cet effet, de trois divisions que sont : la Division des études et de suivi des
vi
conventions, la Division de la réglementation et du contrôle et la Di s
iond
el’
IEC896.
Ainsi, rien ne laisse entrevoir à travers ces dispositions, une quelconque compétence
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tant
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’ag
itd’
unp
aysdont
893
Ces décrets portent respectivement nomination des membres du gouvernement et du ministre de
l’e nvir
o nne me nt
.V.Se ydo uBa riSIDIBE,«Cr éationd’ unmi ni
stè
redel’
envi
ronneme
ntenGu i
née», in
Droit et Environnement, Bulletin du Réseau « Dr oi tdel ’environ
nement»del’Agen
ceUnive
rsi
ta
iredel a
Francophonie, numéro 11 de décembre 2005, p. 9.
894
V. Décret n°04/065/PRG/SGG du 4 octobre 2004 portant structure du ministère guinéen de
l’e nvironne me nt
,c i
tépa rSey do uB.SI DI BE,ibid., pp. 9 et10.
895
V. Article 13 du décret 2001-203p ortantatt
ribut ionse torg ani
sat
iondumin
istè
redel
’en
vir
onnement au
Togo.
896
Article 14 du décret togolais de 2001.

367
les zones côtières et le milieu marin subissent les pires dégradations qui soient. Cela
ui
démontre sans éq voq
ueun
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gli
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pays est Partie depuis des décennies.

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ment
,exception faite de quelques uns où il
est encore possible de déceler des attributions claires et précises en ce qui concerne
notamment le milieu marin et les zones côtières. Tel est le cas du Bénin où, parmi les
r
tâches qui incombent à la Diec
ti
on del
’environnement figure celle relative à la
coordination des activités de gestion du littoral y compris la lutte contre l'érosion côtière
en collaboration avec toutes autres structures concernées 897 . De même, en Guinée la
r
Diec
tio
ndel
’env
iro
nne
mentc
ompr
endp
lus
ieurs divisions dont celle chargée de la
prévention des pollutions et nuisances et du contrôle de la qualité. Cette division est à son
tour composée de quatre sections, au nombre desquelles figure la Section Contrôle des
Pollutions Marine et Côtière, qui est chargée de contrôler les navires pétroliers en vue de
prévenir, limiter et/ou supprimer toute pollution et risque de pollution du milieu marin et
de
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substances nocives et dangereuses dans les zones maritimes guinéennes, de gérer et
contrôler les épaves maritimes en collaboration avec les services spécialisés, superviser
les opérations de dépotages des produits pétroliers et autres substances dangereuses dans
898
i
les terminaux portqu
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impliquée dans le domaine. Ainsi, parmi les projets et programmes rattachés à la
r
Diec
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tab
lis
seme
ntsc
las
sésde ce pays figure le projet
dénommé « GEF MSP Sub-Saharan Africa Project - Development and Protection of the
Coastal and Marine Environment in Sub-Saharan Africa », relatif au développement et à

897
Article 36 du décret du 5 janvier 2005 Portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère
del ’Env ironne me nt,del ’Habi t
ate tdel ’
Ur banisme .
898
Cadre institutionnel pour la gestion de l’ env ironne me nte n Gu inée,http://www.mirinet.net.gn/dd-
gn/cadrinstitl.html , mars 2006.

368
899
la protectiondel
’env
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’Af
ri
ques
ubs
aha
rie
nne . Au-delà
du fait que ce projet revêt un caractère sous-régional, il est tout de même assez élogieux
de remarquer que son exécution est rattachée à la Direction sénégalaise de
l
’envi
ron
neme
nt. En plus de ce projet, il convient de mentionner que le Sénégal a mis sur
pied un Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières (GIRMaC)
sous la Direction des Parcs Nationaux qui est le point focal pour la mise en oeuvre de la
Convention sur la Diversité Biologique dans le pays et en collaboration avec la Direction
des Pêches Maritimes. Ce Programme intègre le Projet de gestion de la Biodiversité
Marine et Côtière (PBMC) ainsi que certaines des recommandations du Cadre Intégré.
L’
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ass
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rlac
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erva
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’impor
tanc
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ial
equis
ontv
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uxpo
url
adur
abi
li

des genres de vie des communautés côtières. Il vise également à promouvoir la croissance
durable de la pêche au Sénégal tout en préservant les habitats naturels importants pour la
biodiversité et la satisfaction des besoins socio-économiques des acteurs concernés,
particulièrement les communautés locales900.

Toutes ces structures sont aidées dans leurs taches par les organes déconcentrés, telles les
di
rec
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éduc
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onàl
’env
iro
nne
mente
ngé
nér
ale
st
devenu une priorité dans la plupart des pays africains en général et dans les pays de notre
échantillon en particulier. Dans ces pays, en plus des organismes publics
gouvernementaux, des centres de recherches rattachés au milieu universitaire sont
é
gal
eme
ntc
omp
éte
ntse
tac
ti
fse
ncequic
onc
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apr
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cti
ond
el’
envi
ronn
eme
ntma
rin
et/ou la gestion intégrée des zones côtières.

i
Au Sénégal par exemple, même si on estime qu’ln’
exi
st
epa
sàpr
opr
eme
ntp
arl
erd
e
véritable suivi de gestion côtière intégrée, les études et le suivi sont cependant réalisés

899
Pourtouteinforma t
ioncomp l
éme ntair
es urlePr ojet
,v o i
rlesiteo ffi
cieldumi n is
tèr edel ’
env ir
onnement
du Sénégal
http://www.environnement.gouv.sn/article.php3?id_article=121, dernière mise à jour le 27 juin 2004.
900
Cf. Respectivement « Note d’info r
ma tion surl e Pr ogrammeGIRMaC » publié par le ministère
séné ga l
aisdel’env ir
onneme n
t,p.1e t«Présentation du Programme GIRMac », p. 5 ; disponibles sur le site
dumi nis
tèr
edel ’envi
ronnement,http://www.environnement.gouv.sn

369
par des instituts de recherche. Les départements de géologie de la Faculté des Sciences et
de Géographie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines en sont les principaux
acteurs. Le Département de Géologie de la Faculté des Sciences de l'Université Cheikh
Anta Diop (UCAD) di
spos
eai
nsid’
uneé
qui
pe«Protection et aménagement du littoral
sénégalais » qui réalise des recherches sur l'environnement côtier et les phénomènes
d'érosion côtière. Le domaine d'activité est très centré sur la géo-technique (mesures
physiques et chimiques), mais l'équipe cherche à compléter ses compétences en socio-
économie, biologie, pêche, foresterie et droit afin d'aborder le problème de
l'environnement côtier de manière intégrée. Les utilisateurs visés sont en priorité les
décideurs locaux (communautés rurales, communes, régions), plus sensibles que les
décideurs nationaux aux problèmes quotidiens de dégradation de l'environnement côtier.
L'Equipe Pluridisciplinaire d'Etude de l'Environnement Côtier (EPEEC), qui a déjà
réalisé une étude sur la pollution des baies de Dakar, se positionne également dans le
domaine côtier et les zones fragiles comme un acteur potentiel en matière de collecte de
données901.

902
AuTog
o,e
npl
usde
sfor
mat
ionsun
ive
rsi
tai
rese
nma
tiè
red
’envi
ron
neme
nte
ncou
rs ,
le Centre de Gestion Intégrée du Littoral et de l'Environnement (CGILE) est une structure
obj
de recherche pluridisciplinaire de l'Université de Lomé dont l’ ect
ife
stdec
ond
uir
ede
s
activités de recherche intégrée fondamentale et appliquée en zone littorale. Ses domaines
d'investigation sont la morphodynamique, la pollution, la socio-économie, la géographie,
l
’amé
nag
eme
nte
tl’
occ
upa
ti
ond
usol
,le
sre
sso
urces biologiques, etc. Le CGILE assure
dans le pays, la coordination technique du Projet Grand Ecosystème marin du courant de
Guinée 903 . Ce projet qui vise à lutter contre la dégradation des zones côtières et la
réduction des ressources vivantes dans le grand écosystème marin du courant de Guinée
par des actions régionales, est exécuté avec cinq autres pays de la côte ouest africaine. Il a
pour objectif général de lutter contre la pollution marine par les activités terrestres en vue
901
V. Les expériences en matière de Systèmes d'Information sur l'Environnement en Afrique Sub-
Saharienne : Cas du Sénégal, disponible sur le site
http://www.grida.no/eis-ssa/products/senegal/05.htm, 3 mai 1999.
902
Ils’agi
tno tamme ntde sd iplômesdet roi
s ièmec ycl
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me ntparl aFa cu
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edé pa
rte
mentdeg é
og r
aphi
edela
Faculté des lettr
e sdel ’
Un iversit
édeLomé .
903
V. Dossier de présentation du CGILE, sur le site
http://www.ioc.unesco.org/odinafrica_sites/togo/Français/Centre.html

370
de la conservation de la di
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ce projet, un atelier de lancement des activités de préservation du milieu marin et de la
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situe dans le cadre de la gestion de la zone littorale qui concentre la majorité des usines
du Togo qualifiées de sources de pollution marine d'origine tellurique, est censée aboutir
à la définition des activités du processus d'élaboration du plan d'action national de lutte
contre la pollution marine d'origine tellurique et mettre à terme un document de stratégie
avec des actions bien ciblées905.

Si les exemples qui précèdent laissent entrevoir que les institutions publiques sont
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En effet dans ce pays plusieurs institutions publiques sont compétentes dans le domaine
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du développement durable)906, intervient de manière significative notamment en matière
de protection du milieu marin contre toutes formes de pollution et aussi en matière de
gestion intégrée du littoral.

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De manière globale, l’ct
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domaines suivants :l
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ouvrages, travaux, activités ou rejets dans le milieu marin) ;l
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connaissance sur le milieu marin à trve
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qualité du milieu (RNO, REPOM) ; programmes de recherches sur le milieu marin :
904
Alida ASSEMBONI-OGUNJIMI, « Lap ollutionma ri
nea uTog opa rl’us i
nedepho sphatedeKpé mé»,
Bulletin Droit et environnement, numéro 10, juin 2004, op. cit., p.8. Egalement disponible sur le site
http://www.denv.auf.org/IMG/pdf/bulletin10.pdf
905
Etude de la gestion de la zone côtière togolaise, disponible sur le site de la radio nationale togolaise on
http://www.radiolome.tg/template.php?pg=affichenews&idnews=4547, mars 2006.
906
Il a été créé pour la première fois en France en 1971 par décret nº71-94du 24 février 1971. Cette
institution avait au départ une mission vaste et imprécise qui insistait plus sur les pollutions de toutes
ori ginesques url ap rotectiondel ana ture.V.Mi che lPRI EUR,Dr oitdel ’env ironnement, op. cit., p. 174.
Sadé n omina t
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développement durable.

371
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les productions marines accidentelles. En cas de pollution marine, le ministère intervient
immédiatement pour gérer le fonds POLMAR907 qu
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à ce que le nettoyage restaure, autant que possible, la qualité du littoral touché, garantir
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stockage et le traitement des déchets et des polluants. En ce qui concerne le nettoyage des
sites touchés, le ministère intervient de façon à ce que les opérations de nettoyage ne se
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systématique des sites à nettoyer pour déterminer les techniques les plus appropriées et
les moins nocives pour le milieu ainsi que pour proposer des stratégies de réhabilitation
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Cette évaluation porte alors tant sur les espaces naturels littoraux que sur la faune et la
ni
flore marines. Enfin, sur le plan international, le Mi s
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développement durable contribue activement à la protection des océans et des mers en
participant aux travaux de diverses commissions et conventions internationales908.

En plus de ce ministère, le Ministère des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de


la Mer est également compétent en ce qui concerne le domaine maritime. Il est chargé de
la préparation et de la mise au point de la politique maritime française. Il intervient dans
la sécurité de la navigation, l'emploi maritime, le développement des ports et du transport

907
Lef ondsPOLMARe stunf ondsd’ in tervention,mi senp lacee n19 77pa rl ePremi ermi nist
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financer les opérations de prévention et de lutte contre les pollutions marines accidentelles. Ce fonds doit
permettre aux préfets maritimes et préfets de département de faire face immédiatement à la situation
engageant, dans les délais les plus brefs, les moyens de prévention et de lutte appartenant tant aux
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http://www.ecologie.gouv.fr .
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marin » ,Do c ume ntdé vel
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l’e nvir
onne me ntma r
ine tcôtiersurs on site officiel on
http://www.ecologie.gouv.fr/article.php3?id_article=92, mercredi 10 mars 2004.

372
par mer ainsi que l'aménagement du littoral. Sous la tutelle du Ministère de la Défense, la
Marine nationale et la Gendarmerie maritime jouent également un rôle très important
dans le domaine. Le Préfet maritime a coordonne l'action de l'Etat en mer, notamment en
ce qui concerne la lutte contre la pollution (terre-mer). La Gendarmerie maritime exerce
des missions de protection de surveillance et de contrôle 909 . La Marine nationale
intervient quant à elle auprès des navires en difficulté qui demandent l'accès à un port de
commerce français. Elle participe à la protection du trafic maritime, au sauvetage et à
l'assistance des personnes en danger. Elle participe également à la prévention (détection)
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En France il existe une étroite collaboration entre plusieurs ministères en ce qui concerne
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,leMinistère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la
Pêche et des Affaires rurales assure la gestion du secteur des pêches maritimes et des
cultures marines. La tutelle de l'activité de recherche maritime est partagée entre le
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dont le ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, par le biais de
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IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la
Mer) et le CEDRE (Centre de Documentation, de Recherche et d'Expérimentations sur
les Pollutions Accidentelles des Eaux)de
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909
V.Le sa ttributionsdumi nistèrede stransp orts,del’équ ipeme nt,d ut ourismee tde la mer sur son site
officiel, on http://www.mer.equipement.gouv.fr,da t
ed’ acc è
sma rs20 06.
910
Au total, 17 navires ont ainsi été déroutés et soumis à des poursuites judiciaires (10 en Atlantique, 2 en
Manche/Mer du Nord, 4 en Méditerranée et 1 à la Réunion) contre un seul en 2003. Ces déroutements ont
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lleur s,plusieursc on damna tions ont été prononcées, dont la plus récente est
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rmél ejugeme ntdeBr est,
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nena t
iona lef rançaise,«Sauvegarde
maritime : Une dimension de sécurité renouvelée- Bilan 2004 », pp. 11 à 12, disponible sur le site officiel
du ministère français de la Défense on
http://www.defense.gouv.fr/portal_repository/818402453_0004/fichier/getData

373
Etablissement public à caractère industriel et commercial, l'Ifremer est placé sous la
tutelle conjointe des ministères chargés de la Recherche, de l'Agriculture et de la Pêche,
de l'Equipement, des Transports et du Logement, et de l'Environnement. Il a pour
principales missions de connaître, évaluer et mettre en valeur les ressources des océans et
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prévision d'évolution de protection et de mise en valeur du milieu marin et côtier et enfin
de favoriser le développement économique du monde maritime. Pour atteindre ces
objectifs, il concentre son action dans les domaines tels que la recherche, l'expertise
d'intérêt public (surveillance de l'environnement littoral et contrôle de la qualité des
produits de la mer), la mise à disposition de moyens (flotte océanographique et
développement technologique), le transfert vers les entreprises et la valorisation de ses
activités911.

Le CEDRE a quant à lui été créé en 1978 dans le cadre des mesures prises suite au
«AMOCO CADIZ »a
naufrage de l’ find’
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essentiellement responsable, au niveau national, de la documentation, de la recherche et
des expérimentations concernant les produits polluants, leurs effets, et les méthodes et
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englobe aussi bien les eaux marines que les eaux intérieures. Son financement est assuré
par des subventions et des contrats publics et privés912.

Les instances juridictionnelles jouent également un rôle très important dans la mise en
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Comme on a pu le constater surtout en France, le juge civil se prononce régulièrement
pour ordonner la réparation de préjudices écologiques liés à la dégradation du milieu
marin et des zones côtières. Le juge administratif quant à lui retire des autorisations
d’
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oitation aussi bien en mer que dans les zones côtières. En matière pénale, des
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V.Doc ume ntdepr ésentationg é nér
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http://www.ifremer.fr/francais/institut/missions.htm, dernière mise à jour le 20 février 2006.
912
V. Plaquette de présentation générale du CEDRE sur son site officiel on http://www.le-cedre.fr/.
Dernière mise à jour 2006.

374
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juridiques élaborées par ce texte en matière de protection et de mise en valeur du milieu
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née par le secteur public dans ce domaine, semble néanmoins renforcée par le
rôle joué par le secteur privé.

B- Les institutions du secteur privé

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particuliers. Certaines ONG internationales sont présentes sur le terrain et mènent des
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mesures de conservation, la propagande pour une prise de conscience des problèmes de
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collaborent avec elle. Au sein de ses structures, existe une commission droit de
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iondel ’environne me nta uc œurdus ystè
mejuri
diqueinternati
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letdudr o it
interne; Acteurs, valeurs et efficacité, Sous la direction de Michel PAQUES et Michael FAURE, op. cit.,
pp. 401 à 403.

375
réalisations figure la Stratégie mondiale de la conservation, publiée en mars 1980 et la
Liste rouge des espèces disparues ou en danger. Les objectifs visés à travers ces
réalisations sont le maintien des processus écologiques essentiels et des systèmes
entretenant la vie, la préservation de la diversité génétique et enfin l
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des espèces et des écosystèmes914.

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UICN915. Ces derniers
demandent fréquemment l'appui des bureaux de l'UICN dans le cadre de l'élaboration de
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leurs documents stratgi
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UICN a e
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participative des organisations locales ; elle les a formées et soutenues en ce sens. Pour
cette organisation, la société civile est un des acteurs majeurs, incontournables du
développement de l'Afrique de l'Ouest et lui accorde une importance capitale. Parce que
ses membres sont à la fois des Etats et des ONG, l'UICN est une des rares organisations à
faciliter le dialogue, souvent difficile, entre les entités étatiques et la société civile916.

La mission de l'UICN en Afrique de l'Ouest s'inscrit dans le concept de développement


durable qui met les communautés humaines au centre des préoccupations de la
conservation de la nature. Elle est de susciter un environnement politique, économique, et
social propice à une gestion durable et une utilisation rationnelle des ressources naturelles
d'origine terrestre et marine, à une conservation des sols et de la diversité biologique avec
et pour le bénéfice des populations. L'UICN en Afrique de l'Ouest a identifié six
domaines prioritaires d'intervention qui sont la gestion des ressources marines et côtières,
la gestion des zones humides, la lutte contre la désertification, la gestion des aires
protégées, la gestion des forêts et l'économie de l'environnement.

914
Alexandre KISS et J-P. BEURIER, op. cit., pp. 100-101.
915
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l'Ouest (Bénin, Burkina, Ghana, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal ;l aCôt ed’ Ivoir
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rée).El l
emè nede so pé rati
on soupr ojet
sda ns1 5pa ys.L’ Uniond i
sposee nou t
red' une
importante présence de terrain, avec, en dehors du bureau régional, cinq bureaux nationaux, un bureau de
liaison et deux bureaux de projets. Ses structures sont établies pour apporter une réponse de proximité aux
besoins des membres et partenaires de l'Union. Cette forte présence en Afrique de l'Ouest s'explique aussi
par l'intérêt que porte l'UICN aux défis environnementaux particuliers qui touchent cette partie du monde
classée, économiquement, parmi les plus défavorisées de la planète. Cf. UICN-BRAO, Une présence
effective sur le terrain : l ’UICN e n Af r
ique d el ’Oue st
,s ur les i
te of fi
ciel du BRAO, on
http://www.iucn.org/places/brao/uicn_brao/brao.htm, mars 2006.
916
Cf .Lani chedel 'UI CNe nAf riquedel '
Oue st,inUI CN,Pr ogr
ammei ntersessionnelAf r
iquedel ’ Ou es
t
2005-2008, mai 2004, p. 20

376
En dehors de l'action de restauration et de gestion participative de sites particuliers,
l'UICN a développé des outils de gestion intégrée à des échelles géographiques nationales
et régionales. Dans la zone marine et côtière, des espèces menacées, mais aussi des
espèces de poissons à haute valeur économique migrent à travers la région et leur
conservation nécessite de promouvoir une vision et une collaboration aux échelles
nationale et régionale. Une dynamique régionale nouvelle a été lancée à l'échelle de six
pays sur la gestion des ressources naturelles côtières et marines en partenariat avec la
Commi
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unestratégie axée
sur les aires protégées, ce programme régional de conservation marine et côtière entend
soutenir la gestion rationnelle des ressources halieutiques, le développement économique
aux échelles locale, nationale et régionale917.

Le PRCM, tel que précédemment annoncé, vise une meilleure coordination et un soutien
des initiatives de conservation des ressources côtières et marines dans la sous région par
la création de nouvelles aires marines protégées. Des actions de recherche et de
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la deuxième phase du programme (2004-2 )s’
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de développement à travers la protection et la gestion des ressources marines et côtières
(appui à la création et à la gestion des aires marines protégées, conservation des habitats
et des espèces, contribution des aires marines protégées au développement de
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organisations internationales, les institutions étatiques, les ONG, acteurs locaux, instituts
de recherche, les particuliers918.

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917
Cf. supra, La création et la gestion de zones marines protégées, dans le Chapitre 2 du présent document.
918
Ibrahima NIAMADIO « LePRCM,mot e
urdel ’intégrati
onr ég ionalee nAf ri
quedel ’Oue st», op. cit.

377
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scientifiques, des professionnels de la mer et des pouvoirs pu
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danger pèse sur la pérennité des ressources. Les campagnes de sensibilisation menées par
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uxpêcheurs, aux responsables politiques, aux établissements
scolaires, etc. Le respect des périodes de reproduction des poissons, la lutte contre les
pollutions marines, la protection des espèces menacées, la préservation des habitats de
reproduction, le respect des textes législatifs relatifs à la pêche, l
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mauvaises pratiques de pêche, la protection des alevins et des juvéniles et la création
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sconstituent de manière globale les principales activités de cette
association920.

En France, on dénombre également plusieurs associations de protection de


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citer quelques unes. Tel est le cas de la Cellule Environnement Littoral et Marin (CELM),
qui s'inscrit dans une perspective de développement durable visant à concilier les enjeux
écologiques et économiques du littoral à travers des études-conseil, la communication et
la concertation, enfin, la sensibilisation à l'environnement littoral921. Tel est également le

919
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protection du milieu marin et le partage plus équitable de ses ressources par la diffusion et la mise en
app licationd’ un ec hartedé n ommé e«Charte internationale du plongeur responsable » lancée en février
2002. L'association a constitué un réseau de centres de plongées pour promouvoir la Charte, les Centres
Ambassadeurs. Elle mène des actions de terrain concernant notamment la lutte contre le commerce des
ailerons de requins, la réalisation de supports favorisant la découverte et la connaissance du monde sous-
marin, la constitution de dossiers sur les problèmes de la pêche ou la question des déchets en mer.
Longitude 181 Nature est membre du Réseau Océan Mondial. V. le site officiel de OCEANIUM on
http://www.oceanium.org, mars 2006.
920
V. Les activités de OCEANIUM sur son site Web, http://www.oceanium.org, ibid.
921
V. le site officiel de la Cellule, on http://www.chez.com/celm/ dernière mise à jour le 16 juillet 2002.

378
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comportement des espèces, la recherche de connaissances et la protection des ressources
aquatiques 922. Le rôle joué en France par Greenpeace923 en matière de protection des
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pouvoirs publics dispose des moyens allant de la simple sensibilisation du public à
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qui, aujourd'hui comprennent aussi des activités de lobbying et de recherche924. Il est à
cet effet très important de mentionner que Greenpeace développe une coopération avec
les autorités de certains pays de la côte ouest africaine, dans le but de lutter contre la
pêche illicite qui prévaut dans les eaux maritimes de cette région. Tel est le cas des
actions de coopération avec la République de Guinée qui se sont soldées par une
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autorisation à 60 miles des côtes guinéennes925.

Ainsi présenté, le rôle joué par les institutions aussi bien internationales que nationales,
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922
V.l esiteo ffici
e ldel’a ss
oc iat
ionon,
http://asame.ifrance.com/francais/indexcadre2.htm, dated’ accèsma rs2006.
923
Greenpeace est une organisation a but non-lucratif présente dans 40 pays, en Europe, en Amérique du
Sud et du Nord, en Asie et dans le Pacifique. Elle compte près de 3.000.000 d'adhérents répartis à travers le
monde. Depuis sa création, Greenpeace est liée aux mers et à cet effet, elle mène des actions pour sauver
les baleines et protéger l'environnement marin. Le bureau de Greenpeace France a été créé vers la fin de
l’a nnée 19 77. V. I nforma tionsd i
spo nibless ur l es it
e officiel de Greenpeace France on
http://www.greenpeace.org/france/about/greenpeace-en-france, mars 2006
924
Ibid.
925
Les officiels guinéens présents depuis plusieurs jours à bord de l'ESPERANZA, navire de Greenpeace,
ont procédé à l'arrestation du « LIAN RUN Numéro 14 ». Le représentant de la marine guinéenne et son
homologue dépendant de l'inspection des pêches se sont rendus à bord du bateau en zodiac pour procéder
aux vérifications administratives et aux interpellations. Cf. « Pêcheurs pirates démasqués au large de la
Guinée », article publié le 28 mars 2006 sur le site de Greenpeace France, on
http://www.greenpeace.org/france/news/p-cheurs-pirates-demasques-au

379
Section 2 :Le
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extérieurs (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 :L’
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institutions nationales à rendre effectifs les textes juridiques en général et ceux relatifs à
la protection du milieu marin et des zones côtières en particulier (B).

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international coutumier dispose en effet de règles qui limitent considérablement le
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menée par les organisations internationales pour rendre effectives des normes juridiques
internationales.

926
Ces limites ont brièvement été présentées dans la première section de ce chapitre.

380
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sa responsabilité internationale sur la base de cette règle 927 . En réalité, la mise en
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droits et obligations, et organisent un suivi permanent assuré par un organe de
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étatiques, de la règle juridique internationale, mais ne dispose pas véritablement de
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nt céder aucune parcelle de leur
souveraineté 929 . Ils conservent ainsi, malgré leur « soumission »àl
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ldes structures de coopération au
fonctionnement desquelles chaque Etat participe, sans pour autant renoncer à exercer ses
compétences propres dans le même domaine. Ainsi présenté il se pose la question de

927
V. Raymond RANJEVA, op. cit., p. 81.
928
TABRIZI BEN SALAH, op. cit., p. 140.
929
Pierre-Marie DUPUY, op. cit., p. 149.

381
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pouvoir maîtriser son fonctionnement930 », ne peut-onp
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compétences de ces deux entités juridiques.

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rendue difficile par le caractère mou et parfois trop général de la norme juridique
internationale, le caractère non auto-exécutoire de la plupart des obligations et par le fait
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igation constitue un engagement unilatéral,
dépourvu de réciprocité 931 . Dans ces conditions il apparaît difficile, voire impossible
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norme juridique internationale, puisque ce pouvoir est une fois encore fragilisé mais cette
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me.

En ce qui concerne spécifiquement le cadre juridique international de la protection et de


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conventions se remarquent de manière assez f
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par les Parties contractantes des obligations qui leur sont imposées par les textes
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des prescriptions faites par les texte ur
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que
sma
isi
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tdema
niè
reg
éné
ral
ed’
un
respect très limité. Le rôle que jouent les institutions mises en place dans ce contexte

930
Ibid., p. 150.
931
Cf. Alexandre KISS, Un nouveau défi pour le droit international, Projet, vol. 226, p. 53, cité par
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, « Lami see nœuv r
edudr oitinternati
o naldel ’e nvi
ro nneme nt», op. cit., p.
26.

382
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égi
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vit
éde
srè
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sét
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sappa
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équa
tetl
imi
té,
malgré tous les efforts consentis.

End
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,iln’
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nts
urp
rena
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ssi
st
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es
violations délibérées des obligations faites aux Etats. Une telle situation est fortement
déplorable et doit inévitablement être corrigée à travers une redéfinition du cadre général
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nne
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nte
rna
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naldel
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ronnement.

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ti
vit
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gle
sjur
idi
que
s
internationales, sur le plan interne, on relève également des problèmes qui sont plus liés à
la capacité des institutions nationales à faire appliquer les textes.

B- Des problèmes liés à la capacité des institutions nationales à faire appliquer les
textes

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reg
éné
ral
eenAf
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ordr
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ron
tée
s
les institutions nationales sont multiples. Cependant, dans le cadre de cette étude, on en
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ti
tut
ions
,d’
aut
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art
,àl
’abs
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ede
coordination et de collaboration entre ces institutions.

Le premier problème évoqué concerne essentiellement les organes publics aussi bien
centrés, déconcentrés que décentralisés. Parfois, les associations privées de défense de
l
’envi
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lie
nté
li
smes
ansp
réc
éde
nt.

La recherche exagérée de privilèges et de bonnes grâces de la part des supérieurs


hi
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rch
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gent
sdel
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nis
tr
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mpê
che
rle
urs

383
collègues pourtant dotés de compétences dans le domaine, de fonctionner dans les
conditions requises. Il faut noter que cette situation est surtout alimentée par certains
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hés
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ncour
age
rle
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mpl
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sàe
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rle
urs
collègues et à les calomnier en échange de leurs bonnes grâces ou de leurs
recommandations. Pour certains agents, ces « bons et loyaux services rendus » se soldent
pa
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ntf
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radea
use
indel
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nst
it
uti
on.

Au Togo par exemple, on recense toute une série de difficultés et contraintes auxquelles
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mpl
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rôle du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération consiste à faire le suivi des
négociations des conférences des Parties932, à préparer les instruments de ratification des
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politiques, juridiques et de coopération économique technique et culturelle avec les autres
Etats et les organisations internationales ainsi que les ONG. Pourtant, cette institution ne
è
semble pas percevoir le rôle des conventions internationales en matired’
envi
ronne
ment
comme instrument privilégié de coopération internationale en matière de développement ;
dep
lus
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ami
see
nœuvr
ede
s
conventions internationales en relation avec les départements ministériels intéressés ; les
structures en charge des conventions sont cloisonnées et la collaboration entre la
Direction des affaires juridiques et celle de la coopération économique est faible voire
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st
ant
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ment, les contraintes auxquelles il est
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neme
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focaux dépourvus de mécanismes de collaboration et de définition claire des mandats ; il
yaé
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décisions des conférences des Parties aux conventions internationales et des conférences
internationales en matièred’
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ié.Depl
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de collaboration avec ces autres structures ainsi que les acteurs intervenant dans la mise

932
C’ es tlaDi rect
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que sq uie s
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abora
tio
n,lané goc
iati
o nl ac onclus
ionet
la ratification des accords et traités internationaux. Cf. Bougonou DJERI-ALASSANI et Essowavana
TCHAKEI, « Rapport national du Togo » i n Lami s
ee n œuvrenati
onale du droit international de
l’environne me ntdanslespa ysfra nc ophone s,Sousl adirecti
ond eMichelPRIEUR,op. cit., p. 432.

384
e
n œuv
red
es conventions est également insuffisant. Les correspondances sur les
rencontres internationales sont tardivement notifiées aux intéressés, ce qui par conséquent
entraîne un retard dans la désignation des représentants. Ainsi au final, la participation
aux rencontres internationales est soit mal préparée, soit de manière insuffisante, au pire,
933
e
ll
en’
estp
asdut
outpr
épa
rée .

Le secteur privé, les ONG et les autres acteurs de la société civile qui contribuent en
pr
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n œuvr
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rlet
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ain des conventions internationales sur
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céde
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nfor
mat
ion
sre
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ive
sàl
ami
see
nœuvr
ede
ces textes internationaux. Ils manquent cruellement de structures de coordination
spécifique et de moyens devant leur permettre de participer aux conférences
internationales. On remarque également une absence totale de coordination et de
collaboration entre les organes publics et le secteur privé. Certains projets sont mis sur
pieds et exécutés en excluant certains éléments - ressources en la matière. Des
pr
ogr
amme
sder
eche
rches
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’exc
lus
iondepr
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lsi
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sur le terrain dans le domaine934.

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u’l«reste [encore] à définir935 »
i .Ai
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s,l
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tio
nn’
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svr
aime
ntdi
ff
ére
nte
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Au Bénin, par exemple, malgré les avancées considérables relevées dans le pays en
ma
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èred’
env
iro
nne
mente
tle
sef
for
tsdemi
see
nœu
vredo
ntf
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euvel
emi
nis
tèr
ede

933
Ibid., p. 434.
934
Ce tt
ec riti
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ammesuniv ersitair
esdet r
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Unive
rsi
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el e
squel
siln’
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stepa
sd ecol
lab
ora
tion.
935
B. DJERI-ALASSANI et E. TCHAKEI, op.cit. p. 454.

385
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nsc
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pays on estime en effet que la participation des groupes principaux (entendre par là les
principaux acteurs, la société civile, les populations riveraines concernées, etc.) dans la
prise de décisions concernant les océans est inexistante936. On assiste une fois de plus à
un
epol
it
iqu
ed’
exc
lus
ionqui
,se
mbl
e-t-il, est monnaie courante dans ces pays.

Par contre, pour ce qui concerne le cas de la France par exemple, on ne saurait comparer
sans risque les contraintes auxquelles sont confrontées les institutions nationales et les
problèmes relevés au niveau des organes environnementaux dans ce pays. Il y a certes eu
un
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nda
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mais cela, a prior ari
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comparaison avec le dysfonctionnement des institutions environnementales dans les pays
de notre échantillon.

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contraintes qui apparaissent plutôt externes. A ce niveau, il est très important de souligner
l
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Paragraphe 2 :L’
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sext
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Au nombre des multiples problèmes d’


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’on f
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ren
ce àc
eni
vea
u pr
éci
s
concernent essentiellement le manque de compétences spécifiques au domaine de

936
Cf. Nations Unies, Aspects du développement durable liés aux ressources naturelles au Bénin,
disponible le site des Nations Unies sous le titre original « Natural resource aspect of sustainable
developemnt in Bénin » on http://www.un.org/esa/agenda21/natlinfo/countr/benin/natur.htm , dernière mise
à jour avril 1997.
937
Cf.Mi c helPRI EUR,Droi tdel ’e
nvironneme nt,op. cit., p. 170 et suivantes.

386
l
’envi
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milieu marin.

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iro
nne
mentma
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st
très récurrent dans les pays de la côte ouest africaine. Récurrent parce que la plupart des
institutions recrutent du personnel chargé de missions dans des secteurs précis,
généralement sans prendre au préalable le soin, ni de les tester, ni de mettre leurs
c
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tenc
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aysde«recrutements par le bras long 938 », qui
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’admi
nis
tr
ati
on,à
travers la politique du « caillou sur le dossier939 ». De telles attitudes sont fort déplorables
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escompétences requises dans le
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effet, à étudier de près les résultats des formations supérieures tant universitaires que
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ucun doute que le potentiel requis pour
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nma
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red’
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eme
nte
xis
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’obj
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une
négligence exagérée940. Les chefs de services préfèrent soit recruter leurs proches parents,
soit recommander ces derniers pour des postesa
uxque
lsi
lsn
’onta
ucunec
ompé
ten
ceni
qualification. Les personnes qualifiées sont ainsi généralement laissées à elles-mêmes,
s
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ll
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ress
ect
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professionnelle ; pour certains, la seule solution consiste à intégrer le secteur informel où
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rme
td’
ass
ure
rle
urs
urv
ie.D’
aut
res

partir de recherches de fonds finissent par créer des ONG locales ou des associations dans

938
Expression très courante utilisée dans les pays africains en général pour qualifier le fait pour certaines
personnes de faire usage de leurs relations soit pour se faire recruter elles-mêmes, soit pour faire embaucher
leurs proches dans certains services. Parfois, ces recrutements fantaisistes se font sans passer par les voies
nor ma le
s( concour s,e ntr
etiend’ e mba uche ,etc .
)
939
C’estunepr atique qui consiste à faire jouer les relations pour faire réussir des proches parents ou des
ami sa uxc oncour spub l
icsder e cruteme ntsde sa gentsdel ’a dmi ni
stra ti
on.
940
Lesmê me sc ri
tiqu eson tdéj àé tés oulevée sda nsn otrea r t
iclesurl edr oi
tdel ’env ir
on nement au Togo,
cf. Alida ASSEMBONI-OGUNJIMI, « Le dr oi
tde l ’env ironne me nta u Tog o: entre optimisme et
réalisme »,inDr oite tEn vironne me nt,Bul letindur ésea uDr oitdel ’e nvironnementdel ’AUF,op. cit., p. 9.

387
le but de mettre les enseigne
men
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il
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ula
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dans le besoin.

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ouvea
uss
ibi
enàl
atê
tequ’
au
sein de services techniques, des personnes non qualifiées pour assurer les tâches qui leur
incombent. Dans la plupart des cas, elles ignorent tout des règles juridiques en vigueur
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es . Dans ces conditions, comment peut-on parlerd’
eff
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ys.To
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abo
rd,t
rèspe
ude
centres de recherches sont spécialisés à la matière. Pour les quelques uns qui existent942,
les moyens mis à leur disposition pour mener à bien les recherches sur le milieu marin et
l
esz
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scô
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941
Très souvent, ce sont ces mêmes personnes in co mpé tentes,quifontpr euv ed emé fi
anc ee td’
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l’ endroitde sé tudiantsetc hercheursquis olli
citentl eurc oncoursda nslec ad r
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942
AuTog o,onc onnaîtl’exemp leduCGI LE;e nCô t
ed ’
Ivo i
reo nenr ece nsep lusieursdo ntentrea u tres-
le CIRT (Centre Ivoirien de Recherche Technologiques) le CRO (Centre de Recherches Océanologiques),
l'IET (Institut d'Ecologie Tropicale) chargé des Stations de Recherche des aires protégées, l'IGT (Institut de
Géographie Tropicale) pour les recherches de gestion des différents espaces environnementaux et surtout,
concernant les outils de gestion (Système d'Information Géographique, Système d' Information
Env ir
onne me ntale,cartographie,e tc.) Cf .Do cume nts urlami see nœuv rena t
ionaledel ’Agenda2 1en
Cô ted’Ivo ire,inDépartement de la coordination des politiques et du développement durable, Division du
développement durable, « Pr ofildel aCôt ed’ Ivoire,App lica
tion d’Ac tion 2 1: Examen des progrès
accomplis depuis la Conférence des Nations Unies s url ’envir
o nneme nte tl edé vel
o ppe me nt
,1 992» ;
Information soumise par le Gouvernement de la République de la Côte d'Ivoire auprès de la session
extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, 23 à 27 juin 1997, New York , Ce document est
également disponible sur le Web :
http://www.un.org/dpcsd/earthsummit

388
insuffisantes, des métaux lourds, etc.943 Le même problème se pose dans tous les autres
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organisations internationales, à prendre des mesures pour préserver la diversité
biologique et la productivité des espèces et des habitats marins relevant de leur juridiction
nationale, surtout procéder à des études de la diversité biologique des mers, faire les
inventaires des espèces menacées d'extinction et des habitats côtiers et marins vitaux,
créer et gérer des zones protégées et enfin encourager à la recherche scientifique ainsi que
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vraiment le cas dans les pays de la côte ouest africaine. De même, ils sont vivement
appelés à créer et maintenir des bases de données pour l'évaluation et la gestion des
zones côtières, des mers et de leurs ressources, définir des indicateurs socio-économiques
et écologiques, procéder à des évaluations périodiques de l'environnement des zones
côtières et marines 944 . Le manque de moyens leur permettant de procéder à ces
recherches constitue un sérieux handicap aux rares efforts dont font preuve ces pays.

En France par exemple, on constate que le problème ne se pose pas en termes de moyens
favorisant la recherche sur le milieu marin et le littoral, à étudier de près les résultats des
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Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM). Ce dernier procède à
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des sondeurs multifaisceaux (SMF) afin de réaliser ses levés bathymétriques
(détermination du relief sous marin), Ce sont des systèmes acoustiques, qui mesurent la
profondeur sur une large fauchée le long de la route du navire, permettent d'explorer
rapidement de larges zones océaniques ou côtières. Ils fournissent des mesures de

943
Cf. Prises de décisions : stratégies, politiques et plans dans la rubrique consacrée aux océans et zones
côtières, in Nations Unies, Aspects du développement durable liés aux ressources naturelles au Bénin,
disponible le site des Nations Unies sous le titre original « Natural resource aspect of sustainable
development in Bénin », op. cit., on http://www.un.org/esa/agenda21/natlinfo/countr/benin/natur.htm ,
944
V. Agenda 21, Chapitre 17, Points 7 et 8 on http://vertsmp.free.fr/presse/agenda21/action17.html

389
bathymétrie fines, denses et précises945.I
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pour lequel il procède à un inventaire détaillé du littoral français.

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empêchent de se procurer les moyens adéquats pour réaliser de telles études et recherches
sur le terrain, cela est fondamentalement dû au manque cruel de ressources financières.

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De manière générale, le manque de ressources financières et surtout la pauvreté sont à la


base de tous les problèmes environnementaux sur le continent africain. Les efforts dont
font preuve certains pays notamment à faire appliquer les règles juridiques de protection
et de gestion sont limités par le problème de disponibilité de ressources financières. Le
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également pour cause le facteur économique et financier.

La pauvreté est profondément enracinée sur le continent africain. Les populations en


Afrique subsaharienne figurent parmi les plus pauvres de la planète, en termes de revenu
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subsaharienne vivent en dessous du seuil de pauvreté. En 1993, environ 40% des
946
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r . Dans certains pays, les chiffres
du facteur pauvreté sont très alarmants. Ainsi, au Togo, par exemple on estime que 72,6%
de la population, soit environ 3 millions de personnes (sur un peu plus de 5 millions,
chiffre de la population totale du pays) sont pauvres et que 57,4% sont extrêmement
pauvres947. La situation des pauvres se traduit par des difficult
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945
V. Les activités scientifiques du SHOM sur son site officiel, on
https://www.shom.fr/fr_page/fr_act_Litto3D/index_litto3D_f.htm, dernière mise à jour le 2 décembre 2005.
946
V. Pr. Adeniyi OSUNTOGUN « I nté
grat
iondel ’ environn e me ntdanslesstrat
é giesdel uttec on tr
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pauvreté : indicateurs suggérés et principaux aspects des DSRP pour les pays africains »
in L’ e nvir
onne me n t
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vicedud évelop
peme ntd urable ,Rapport de la réunion internationale africaine
préparatoire du sommet mondial du développement durable de Johannesburg, Dakar, Sénégal du 23 au 25
av ri
l2002,Di spo nibles url esitedeL’ UICN-BRAO, on
www.iucn.org/brao/centre_doc/ braopubl/wssd_dkr/wssd_dkr_fr.pdf
947
Cf.Bi landel ami see nœu vred’ Agenda21a uTog o, op. cit., p. 11.

390
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populations est une résultante de la pauvreté et de la précarité dans laquelle elles vivent.

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règles juridiques est assez simple. La disponibilité des ressources financières facilite en
principe la multiplication des actions de terrain qui sont généralement effectuées dans le
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déplacements sur le terrain pour sensibiliser les différents acteurs concernés dans la
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les études scientifiques concernant spécifiquement le milieu marin et les zones côtières,
etc. nécessitent une disponibilité de fonds. Le label « pays pauvres » que portent en
général les pays africains constitue un véritable frein à la volonté politique que

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De même, en ce qui concerne spécifiquement les institutions nationales, on peut affirmer


que les dysfonctionnements observés ont également pour cause le problème financier.
Les budgets qui sont votés ne favorisent pas la mise à leur disposition de moyens
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AHADZI, insiste aussi sur le phénomène que constitue le manque de moyens matériels et
financiers. Il estime que les populations, découragées par les distances qui séparent leurs
localités des lieux où se situent les instances juridictionnelles, optent généralement soit
pour « une justice très décentralisée aux compétences limitées et techniquement peu
fiables 948 », soit pour une justice de qualité technique acceptable mais dont la
décentralisation est limitée, la rendant de ce fait peu accessible949.

Ac
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nomène de la corruption qui, devenue la règle dans bon nombre de
pays africains, est considérée comme une obligation à laquelle se plient la plupart des

948
Koffi AHADZI, « L’ accè sà l
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francophone », op. cit., p. 404.
949
Ibid.

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versement des salaires, émoluments et indemnités, les agents se livrent à des pratiques
fort douteuses qui consistent à obliger les administrés à leur verser des pots de vins afin
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comportements suffisent à enfoncer les institutions surtout publiques dans la situation
déplorable dans laquelle elles se retrouvent, augmentant ainsi les dysfonctionnements
déjà existants.
* *
*
En fin de compte, le rôle que les institutions sont censées jouer dansl
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392
Chapitre 2 : Les perspectives de renforcement

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dans les années soixante-dix au moment où était organisée la Conférence de Stockholm
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En 2002, lors du sommet de Johannesburg, la tendance a encore plus évolué 950 . Les
nouveaux événements qui interviennent au fil des années sur tous les plans aussi bien
juridique, économique que politique, nécessitent une prise en compte perpétuelle, une
réadaptation, ou encore une mise à jour périodique. Ainsi, de manière spécifique, le droit
del
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vironnement relatif à la protection et à la gestion du milieu marin et des zones
côtières apparaît comme étant une discipline en constante évolution.

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continue de subir les pires dégradations dans cette partie du globe, malgré tous les
instruments concernant la protection et la mise valeur, qui ont été mis en place par la
science juridique. Cepe
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envisagées. Elles concernent essentiellement le cadre normatif et le cadre institutionnel.
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Ainsi, pour remédier à cetes
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Section 1 : Ler
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générale, on assiste de nos jours à une « remise à jour » de certains instruments
conventionnels en la matière 951 .EnAf
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En 1972, il était uniquement questiondelapris
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développement durable.
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393
vigueur tant sur le plan régional que national, en ce qui concerne la protection et la
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(Paragraphe 1). Ensuite, cette réadaptation doit spécifiquement être conforme au contexte
africain (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les modalités de réadaptation des instruments juridiques aux


diverses évolutions

La réadaptation des instruments juridiques concerne les textes juridiques internationaux


et nationaux et le régime juridique actuellement en vigueur. Elle doit se faire à travers la
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marin et côtier (B).

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La première étape souvent adoptée par les pays dans la mise en place de systèmes
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juridiques. Sur le plan international ils concluent des accords comportant des obligations
juridiques auxquels ils sont tenus. Sur le plan interne ces pays élaborent une législation et
une réglementation censées intégrer tou
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lacunes dans la mise en place par les Etats de la côte ouest africaine, des textes juridiques
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relatifs et à la protecti ,e
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plan régional que national.

394
1- Dans le contexte régional

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juridiques régionaux en vigueur censés apporter une réponse aux problèmes écologiques
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ironnement marin et côtier. Au début des années
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confrontés la mer et le littoral maritime. Ils étaient également vus comme étant les outils
juridiques adéquats pour garantir une véritable protection et la mise en valeur du milieu
marin et des zones côtières. Seulement, au cours des années qui ont suivi leur entrée en
vigueur, ces textes se sont révélés insuffisants à véritablement assurer les principaux
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critique en vigueur dans la région ne pouvait plus à lui seul résoudre tous les problèmes
liés à la pollution, la Conférence des Parties contractantes à plusieurs reprises, a eu à
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les autres formes de dégradation du milieu marin et des zones côtières que sont la
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propositions censées apporter des réponses ou des solutions aux problèmes qui demeurent
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prise en compte effective par les destinataires.

Ainsi, le systèmej
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onsq
uipa
rti
cip
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Programme pour les mers régionales du PNUE. Tout comme le système juridique de

952
V. Supra, Chapitre 2 du présent document.

395
Nairobi par exemple, la Conf
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’Ab
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an de
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adopter pour commencer, un second protocole. Ce protocole ne doit pas nécessairement
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orientale953. Les réflexions doivent au contraire cibler les problèmes les plus importants
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marin et les zones côtièresa
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gouvernementaux de chaque pays, à travers leurs points focaux nationaux, fassent des
propositions concrètes à la prochaine réunion de la Conférence des Parties concernant
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relatifs à la lutte contre l
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ané
eavec ses six
protocoles et surtout le récent projet de protocole relatif à la gestion intégrée des zones
côtières. Prendre exemple sur les autres ne signifie pas nécessairement plagier dans les
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’Oue
ste
tduCe
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nte
nantc
omp
tede
s
réalités et des spécificités de cette région.

Certes, dans le cadre de la préparation de la septième réunion de la Conférence des


Parties il est apparu nécessaire de « réinventer et réinstrumentaliser la Convention
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Abi
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que(NEPAD)954 ». De même, en
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ons
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u nombr
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ini
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ives, de programmes et de projets
concernant le milieu marin et les zones côtières aux niveaux international, régional et

953
Pou rrappel,les econdpr otocoledel aConv e ntio ndeNai
robie strel
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iv ea uxz onesp ro tégéesa in siqu’à
la faune et à la flore sauvages et contient un certain nombre de mesures préventives des atteintes aux
ressources vivantes de la région. V. Maurice KAMTO, op. cit., p. 267.
954
Cf. Rapport du Directeur exécutif du PNUE présenté dans le cadre de la 7ème réunion des Parties
contractantes, in « Mise en oeuvre des activités entrant dans le cadre de la Convention relative à la
coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région
del ’Af ri
quedel ’
Oue stetduCe ntr
e», op. cit., p. 2.

396
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coordination efficace dans le cadre de la Convention. C’
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ressources marines et côtières, des dangers qui menacent les ressources biologiques
marines et du rôle écologique de ces ressources dans les océans ; la Convention
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Par ailleurs, on estime que pour faire face à ces nouvelles réalités et à ces nouveaux
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international ont déjà mis sur pied un programme de soutien visant à améliorer le
mécanisme de coordination dans la zone couverte par la Convention. Les objectifs de ce
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lua
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gestion des écosystèmes côtiers qui tiendrait compte des aspects économiques et sociaux.
Le but recherché est de mettre en place un mécanisme de coordination efficace partant du
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tatq
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seulement à la mise en place de mécanismes juridiques de protection et de gestion de
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heure est également à la
prise en compte du concept « générations futures »
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s
or
ient
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ion
sduPl
and’
Act
iond’
Abi
dja
n.

955
Ibid.
956
Ibid.

397
2- Sur le plan national

Sur le plan national, les modalités de réadaptation des textes juridiques demandent
beaucoup plus de volonté de la part des pays concernés. Dans les pays de la côte ouest
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nco
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vigueur. Cette réforme concerne fondamentalement le cadre législatif et réglementaire.
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tel
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textes réglementaires adoptés, soit en application des lois, soit en ce qui concerne la
protection spécifique du milieu marin et des zones côtières.

Parmi les cinq pays qui constituent l


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étude
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ron
neme
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ysda
tentde
san
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trevi
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odet
ogo
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sda
tede
1988 et le code guinéen date de 1987. Ces textes ont été élaborés avant même la tenue de
la Conférence de Rio qui a intégré les préoccupations de développement à la protection
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ennes
’es
tmont
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usi
nnova
tri
cequ
elal
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togolaise. En effet, en prévoyant un chapitre entier consacré aux eaux maritimes et à leurs
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ess
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cese
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eau
xpl
ansd’
urg
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e,l
ecodeg
uiné
endel
’env
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certaine mesure intègre les exigences formulées par la Convention et le Protocole
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Abi
dja
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’envi
ron
neme
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il
is
ati
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eaudeme
r,des
esr
ess
our
cesoudul
it
tor
al
maritime à des fins industrielles, ce qui manifestement est insuffisant pour affirmer que
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esde
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xte
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Abi
dja
nonte
ffe
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es en compte.

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ner
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mes
’impo
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tt
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mec
ons
ist
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itno
n
seulement à actualiser le contenu des textes, mais surtout à y intégrer les exigences liées
au développement et surtout au développement des zones côtières (mise en valeur) en
insistant particulièrement sur le concept de gestion intégrée. Pourtant, au Togo, une
tentative de réforme avait été amorcée en 2003, seulement, elle est demeurée sans suite.
En effet, un avant-projet de loi-cadre sur la protection del
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iro
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e
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’en
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eme
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réc
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pas
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répondant plus aux exigences actuelles, avait été élaboré et proposé au Ministère de

398
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’envi
ron
neme
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sur
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aff
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merque ce texte
réformateur a effectivement jamais été présenté au Conseil des ministres. Ce qui du
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958
e
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trea
ppl
ic
abl
e . Cette négligence
est une preuve incontestable du manque de volonté politique des autorités togolaises à
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politiques promettant une amélioration du cadre de vie des populations.

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juridique qui existe actuellement en matière d’
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if
setr
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eme
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ire
sre
lat
if
sàl
apr
ote
cti
one

la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières. Ils doivent également procéder à
une remise à jour fréquente, voire permanente de la législation et de la réglementation en
ma
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aitvi
serài
nté
gre
rle
s
événements nouveaux qui interviennent aussi bien sur le plan international que national et
dont les effets se répercutent sur la vie politique et socio-économique des pays.

Ces pays devraient prendre exemple sur la France, mais tout en prenant soin de ne guère
s
’él
oig
nerdel
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s«réalités africaines » qui sont sensiblement différentes. La prise en
compte de leurs situations et de leurs spécificités économique, politique, socio-culturelle,
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for
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« juridicisation » de la protection et de la mise en valeur du milieu marin et des zones
côtières dans leurs pays respectifs.

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rume
ntsj
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diqu
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aux diverses évolutions consiste également pour les Etats de veiller à mettre en place des

957
AHADZI Koffi et TCHAKEI Essowavana, Avant-projet de loi-cadre sur la protection de
l’e nvi
ronneme ntauTog o,Mi ni
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ronne me nte tde sressour
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es,Lomé
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il2003
.
958
End’ autrest e
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ionda n sl est i
roi
rsdumi ni
st
èredel ’
env
ironnement
,en
attendant une improbable et hypothétique « mise en activité ».

399
mécanismes appropriés à la prévention et à la lutte contre les dégradations du milieu
marin et côtier.

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établ
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s ont été mis en place en vue de
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eaudémarrage des travaux. Compte tenu de tous
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esu
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ad’
yre
veni
rda
nsl
es
détails959.

Les lois environnementales de tous les pays de la côte ouest africaine, membres de notre
échantillon prévoient des dispositions assez intéressantes en ce qui concerne la réalisation
de
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r.Ce
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imprécision juridique entraîne principalement comme conséquence une absence
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aba
sede
ste
xte
s
959
V. Supra, Titre 1, chapitre 1er de cette seconde partie du document.
960
a
Tel est le cas du Bénin dont les trois premiers chapitres du titre 5 de la loi-cdres
url ’e nvironne me nt
sont respectivement consacrés auxé tude sd ’impa ctsurl ’environneme nt
,àl ’a udi
tenvi
ronn eme n taletàl a
proc édur ed ’enq uêt
epubl i
q ues url ’e nvironne me nt
.
961
V. Décret 2001-235d u1 2j uil
le t2 00 1por tanto r
g anis
a t
iondel apr oc édur
ed’ét
uded’ impa cts ur
l’e nvir
o nne me nta uBé ni
n; les arrêtés ministériels n° 9472 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant
con t
enudur apportdel ’
ét uded’ impa cte nvironneme n tal
,n° 9471 MJEHP –DEEC daté du même jour
por t
antc on t
en u dest erme sde r é férencesde sé tu desd’ imp ac
te tn° 9468 MJEHP-DEEC portant
régleme ntationdel apa rt
icipationdup ub licàl ’
é t
uded ’i
mpa ctenvi
ron ne
me n talauSéné
ga l; textes précités,
v. supra.

400
t
juridiques dont ils devraient se doer
.A l
’i
nst
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smé
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sme
smi
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ansl
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c
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ouvr
age
ssurl
’en
vir
onn
eme
ntma
rine
tcô
tie
r,
devraient vivement être encouragées. Même si on constate que dans un pays comme la
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les zones côtières sont requises. On en veut pour exemple que les études réalisées dans le
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gestion intégrées des zones côtières962, etc. De même, de pareilles études sont menées
963
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concerne les rejets de dragage dans les ports comme ce fut le cas dans le port de
Dunkerque ou une étude d'impact a été réalisée dans le respect du cadre réglementaire des
immersions en mer964, etc. De tels exemples devraient susciter de la part des pays côtiers
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menées pour prévenir les risques des activités industrielles sur le milieu marin et côtier,
en dépit des contraintes financières précédemment relevées.

Par ailleurs, en ce qui concerne les mécanismes de lutte contre la pollution, on a eu


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cas
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moyens de réparation et de répression des atteintes portées au milieu marin et aux zones
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il est cependant déplorable de constater que ces dispositions sont très souvent demeurées
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962
V. Supra,Le c hamp d’ appl icati
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tésc oncernés parl’ét
ud e d’ i
mpa c ts ur
l’e nvir
onneme ntma r i
ne tc ôt i
er,c ha pit
re1er, Titre 1 précité.
963
V. IFREMER Environnement, « Eolien offshore :l ’i
mpo rt
anced e
sé tudesd ’
impact» article publié par
lar evue Cha mbr ee tSé na t
,numé ro 39,s e ptembr e 20 03,r e
priss url es i
te web de l ’
Ifreme ron
http://www.ifremer.fr/envlit/actualite/20031020.htm mise à jour le 15 mars 2004; éléments recueillis par
Jean-Philippe Biron.
964
Etuded ’
impa ctde srejetsdedr ag agesurl epor tdeDu nk e rque,ré
alisé
ee ntre1998et19 99 ,surles ite du
CREOCEAN,
http://www.creocean.fr/francais/exemples/exemples.htm,da ted’accès,avril2006.

401
des textes nationaux élaborés en ce sens, devraient effectivement mettre sur pieds des
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Ivo
ire avec son plan POLLUMAR). Les pays dans lesquels il existe encore un vide
juridique en la matière, devraient se doter de textes réglementaires organisant les plans
d’
int
erve
nti
ond
’ur
gen
ce censés apporter des précisions sur les modalités de
déclenchement, le déroulement et, les personnes concernées.

De même, les mécanismes de réparation et de répression des pollutions marines devraient


être clairement organisés par les textes législatifs et réglementaires. Les lois
environnementales ne suffisent pas à elles seules à résoudre les problèmes liés à la
réparation et à la répression des atteintes au milieu marin. Les infractions sont commises
da
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dégradées. Le fait pour chaque pays des
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la raison pour laquelle dans ces pays, le réaménagement des textes juridiques passera

ces
sai
reme
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rl’
adoption de nouveaux textes qui organisent les poursuites contre les
pollueurs des mers et toutes les personnes déclarées responsables de dégradation des
zones côtières965.

Sil
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réalités et les spécificités africaines.

Paragraphe 2 : Les modalités de réadaptation au contexte africain

Dans le but de réadapter le cadre juridique de la protection et de la gestion de


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public (B).
965
V. Infra,L’
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402
A- La prise en compte des réalités socio-économiques et culturelles

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quantités de nutriments à la surface de la mer, en connexion avec des écosystèmes côtiers
tels que les estuaires, les herbiers marins ou les mangroves (considérés comme des
habitats critiques pour la reproduction des ressources halieutiques) expliquent cette
richesse exceptionnelle967. De ce fait, les activités maritimes et côtières constituent les
principales sources de revenus des populations riveraines. Ces dernières vivent
fondamentalement des produits de la pêche qui est essentiellement à caractère artisanal.
Ac
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’eux-mêmes968. Il est donc évident que les ressources
naturelles maritimes représentent un véritable potentiel économique pour les pays de la
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chede juvéniles, la capture de raies et de
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étrangers soit au large, soit dans les eaux sous juridiction nationale de ces pays. Les

966
C’ estlar emo nté ed'eauf raîch eve nantdes masses d'eau intermédiaires. L'upwelling se forme dans deux
cir con s
tanc es:t ou td’ a
bor da ul arge,l or squ'
ily a d ive rgenc ee nt
re de ux ma ssesd' eau; les eaux
intermédiaires qui remontent, sont riches en matières nutritives et vont créer localement le développement
d'une chaîne alimentaire exploitable par l'Homme. Ensuite, au niveau de la côte, lorsque les vents de terre
poussent vers le large les eaux superficielles réchauffées. Les côtes à upwelling ont des eaux balnéaires
anormalement fraîches pour la latitude, et les aménagements littoraux doivent tenir compte de cette
particularité. V. Vocabulaire de Géomorphologie, Base créée par Jean-Pierre Pinot, disponible sur le site
suivant : http://www.oceano.org/io/voca/index.php, accès juin 2006.
967
Cf. UICN-BRAO, Le PRCM, un programme régional de conservation de la zone côtière et marine en
Af r
iqued el ’
Oue st
,op. cit., p. 5.
968
Au Sénégal près de 80% des débarquements proviennent de la pêche artisanale locale ; les femmes jouent un
rôl ec onsidérablea uni ve a
udel atrans f
orma tione tdel ac omme rciali
sa t
ionde sc apt
u res.Ils ’
agitdoncd’ une
activité qui présente un caractère vital pour les populations de la région, non seulement en termes économiques
mais aussi vis à vis de la sécurité alimentaire. Ibid. Au Bénin par exemple, la pêche maritime artisanale est
l'
œuv r ede43 45pê che ursa rtisa nsq uid éba r
q ue
ntl eurp roduc tionda ns7 9s it
esd issémi néslel ongdel a
côte. Cf. « Info rma ti
on ssurl ’amé na geme ntdes pêches en République du Bénin », op. cit.

403
moyens dont disposent les Etats pour faire face à ces diverses évolutions sont très
insuffisants. Il en découle un bilan économique négatif.

Ainsi, la mise en place dans chaque pays de la côte ouest africaine, de textes juridiques
e
concernant la protection et la gestion des ressources de l’nv
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zones côtières doit nécessairement tenir compte des besoins des populations riveraines.
Le
ursbe
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que
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cia
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l.

Limiter la surexploitation des ressources marines et côtières reviendrait pour les autorités
à mettre en place un système de gestion rationnelle et écologiquement durable de ces
ressources, qui soit également favorable aux populations directement concernées. Pour ce
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sscientifiques déterminant les
périodes de reproduction des espèces marines devraient être menées. Ces études devraient
permettre de déterminer les saisons au cours desquelles la pêche devrait être autorisée et
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celles au cours desquelles elle devrait être iner
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pêche maritime, les pêcheurs traditionnels observent seulement une journée de repos par
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que soit la période, ce qui est loin de favoriser la régénération des espèces et donc une
gestion rationnelle. Dans les pays qui disposent de lois portant code de la pêche (Sénégal,
Gui
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tre
élaborés. Au Togo par exemple, la loi de 1998 portant réglementation de la pêche doit
être complétée par des décrets et des arrêtés qui fixent les périodes et les conditions dans
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sée
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x
populations riveraines durant les périodes où la pêche est interdite, afin de ne pas les
plonger dans une situation de dépendance économique. Des mécanismes juridiques
permettant de poursuivre les contrevenants devraient également être mis en place.

Sur le plan culturel, les besoins des populations dont la réforme devrait tenir compte se
situent essentiellement au niveau de leurs croyances religieuses. En effet, en Afrique de
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’Oue
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eTog
o,
le Bénin, le Nigeria sont adeptes de cultes vaudou qui reposent sur le respect et la
vénération des éléments de la nature. Parmi les divinités adorées figure la déesse de la

404
mer. Pour ces populations, les produits de la mer qui constituent leur principale source de
revenus leur sont offerts par les esprits de la mer. Il leur est par conséquent difficile de
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savec et au sein de ces populations, la
réforme du cadre juridique devrait veiller à ne pas faire fi de cet aspect culturel. La
r
combinaison droit moderne et pratiques ancestal
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maîtrisable et surtout réalisable, pourrait à terme constituer un début de solution aux
problèmes écologiques en lien avec les pratiques religieuses des populations. Pour ce
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sescampagnes de sensibilisation, encourager le
dialogue avec ces populations dans le but de leur faire percevoir le côté négatif de la
surexploitation des ressources de la mer, même si elles sont fournies, comme elles
semblent le croire fermement, par les esprits de la mer. Il serait surtout important de leur
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la préservation des ressources marines et les faire participer aux programmes de
protection et de conservation.

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du public à travers des moyens aussi bien modernes que traditionnels.

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traditionnels et modernes

Il existe plusieurs moyens permettant de concilier tradition et modernisme pour



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ronnement marin et côtier. Il serait
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Les développements précédents dans le présent document ont permis de se rendre compte
des diverses difficultés et contraintes que rencontraient les autorités des pays de la côte
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et ce, en dépit des obligations faites par les textes juridiques régionaux et nationau est

405
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nenv
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al
e
et leur accessibilité par le public.

Afin de disposer des informations assez bien précises concernant la protection et la mise
e
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’env
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eoue
st
africaine devraient allouer des crédits à la recherche scientifique sur le milieu marin et les
zones côtières. Une partie des budgets mis à la disposition des gouvernements de ces
pays devrait être consacrée à la recherche environnementale et en particulier à la
recherche menée tant en mer que sur le littoral (études sur les zones humides, les espèces
svi
végétales et animale vantda
nsc
esmi
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tler
ôlequ
’el
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ntda
nsl
’équi
li
bre
des écosystèmes marin et côtier, etc.). Les résultats de ces recherches devraient être mis à
la disposition du public969 concerné : chercheurs, universitaires, politiques, etc. De cette
manière, ces pays disposeront de données scientifiques fiables qui devront servir à
différentes autres disciplines dont la science juridique. Ces données permettront enfin de
mettre au point les instruments juridiques qui protègent ces milieux de manière adéquate
et efficiente, compte tenu des spécificités écologiques de la région.

Sur le plan strictement juridique, les textes juridiques (conventionnels, législatifs et


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if
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’en
vir
onne
ment
qui y sont publiés et disponibles. Seul le Togo accuse un retard considérable en la matière,
r
eta
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u’i
les
tenc
orepos
sibl
edec
orr
ige
r.

969
La mise à la disposition des résultats des recherches scientifiques consiste à les publier sous diverses
forme stanto r
a l
eq u’écri
te( env ersion spa pie
re télectron ique).Le sche r
che ur
sdevraientp ouv oi
ra ccéder à
ces données scientifiques dans les bibliothèques universitaires et publiques.

406
A présent, il conviendrait que tous ces pays, comme il en est le cas en France 970 ,
di
spo
sentd’
uns
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tant anciens que nouveaux quec
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mentoua
utr
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pli
nes
du droit qui figurent dans le journal officiel. Par ailleurs, en ce qui concerne
l
’envi
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inf
ormation dont disposaient les
différentes communautés, qui ont presque disparu dans les agglomérations urbaines de
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iquet
el
squel
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ng.Le crieur public est au service des
chefs de quartier ou de village selon le ressort territorial. Grâce au retentissement de cet
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nt,i
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epa
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autre. Les populations locales sont trsa
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opa
rexe
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ansd’
aut
respa
ysdel
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région ouest africaine, le même rôle est exécuté par le griot du milieu grâce soit à son
tam-tam, soit à son cornet, soit à sa flûte, soit encore à sa cora971. De telles pratiques
orales sont vivement encouragées parce que les populations en majorité dans ces pays
s
onta
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equipo
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impliquées dans la mise e
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nfor
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ions
url
’env
iro
nne
ment marin et côtier, par les moyens ci-dessus décrits,
devrait avoir pour conséquence de favoriser leur vive participation à la protection et à la
mise en valeur de ces milieux.

970
I
ls ’a
g itLEGI FRANCE,( http://www.legifrance.gouv.fr), le site officiel sur lequel tout chercheur de par
le monde peut accéder à l'essentiel du droit français : la Constitution, les codes et textes consolidés, le
journal officiel et la jurisprudence.
971
V. Alida ASSEMBONI et Nouroudine GIBRIL, op. cit., p. 265.

407
2- Le
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La participation du public de longue date a toujours posé problème dans le


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tous les acteurs interena
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difficultés rencontrées à appliquer ce principe dans les pays européens, compte tenu des
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règles établies par le dr ta
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principe fondamental de droit972.

Dans les pays africains en général, le processus a été long às


’impos
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des années, le concept s
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juridiques environnementaux. Seulement, prévoir des dispositions concernant la
participation ne suffit toujours pas. Quelques uns de ces pays sont entrés dans les détails
en ce qui concerne n
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catégorie.

Désormais, il devient crucial pour ces Etats, surtout pour ce qui font encore preuve de
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mettre en place des mécanismes appropriés en vue rendre ce principe effectif. Pour ce
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tre
effectivement organisées dans le cadre du démarrage de projets pour lesquels une étude

972
V. Supra, Le fondement du principe de participation, Titre 1, Chapitre 1er de la seconde partie du présent
document.

408
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projets situés dans les zones côtières, présentant un danger certain ou potentiel pour le
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mpor
tant.

Dans un contexte beaucoup plus particulier, la participation du public est très active dans
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qui est toujours en cours dans les milieux ruraux. Le Chef de village convoque les
notables pour décider de mesures urgentes à prendre face à une situation nécessitant
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rime
renl
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om àla cour du Chef
du village. Par la suite, les chefs de quartiers après avoir recueilli les divers avis et points
de vue des populations, assistent aux débats et défendent les intérêts des populations de
l
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sent
ent
,da
nsla prise des décisions publiques les
concernant de près ou de loin. La population peut directement être appelée à participer et
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uie
sta
ssu
rée
par les chefs de quartiers. Dans certains cas leurs points de vue importent dans ces
débats973.

Cemo
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ein de ces communautés villageoises, autant les informations sont
diffusées, autant les populations autochtones, sont activement associées à la prise de
décisions qui, pour la plupart des cas, les concernent. De telles pratiques ne seront
possibles dans les grandes villes que si le processus de décentralisation est effectif. Dans
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respect des limites de leurs compétences la protection et la mise en valeur de
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cani
sme
sci
-dessus
décrits.

973
V. Alida ASSEMBONI et Nouroudine GIBRIL, op. cit., p. 266.

409
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cas. Et comme le réaménagement des textes juridiques ne suffit pas à lui seul,
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Section 2 : Une redéfinition du rôle des institutions

Si les institutions de manière générale sont chargées d’


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ont été précédemment relevées au niveau de l’ct
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internationales ou nationales, doivent impérativement être corrigées afin de leur
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Aussi, faut-i é
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raphe
2).

Paragraphe 1 : Le renforcement des capacités institutionnelles

Ler
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ll
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rsl
’él
arg
iss
eme
ntde
s
pouvoirs de ces institutions. Ainsi, le renforcement du pouvoir de contrôle dont elles
jouissent en général est la première condition à laquelle les institutions pourront
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ledu juge, en matière
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st africaine, ce qui devrait en principe

410
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li
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marin et aux zones côtières (B).

A- Le renforcement du pouvoir de contrôle des institutions

Comme on a e
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occ
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on de l
eremarquer, les institutions tant nationales
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juridiques prescrites par les conventions internationales et les textes nationaux législatifs
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iondeces institutions est cependant limitée compte tenu de
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ami
see
nœu
vre
des normes juridiques.

1- Au niveau des institutions internationales

Sur le plan international, les institutions qui ont été mises en place dans le cadre de
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que
sdemi
see
nœuv
red
es
dispositions conventionnelles sur le territoire des différents Etats et de suivre
r
égu
liè
reme
ntc
ett
emi
see
n œuv
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les
ten général plus question de récolter des
informations que de contrôler de manière strictement juridique le comportement des Etats.
C’
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ll
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usi
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mat
ique s
ont
expérimentées au sein de certaines conventions. Le contrôle repose ainsi sur un système
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nte
sPa
rti
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tant
es.Ce
tt
ete
chni
qued
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contrôle, la plus utilisée par les conventions974,e
ntr
aînel
’ob
lig
ati
onpo
urc
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Partie de présenter des rapports périodiques rendant compte des activités menées dans le
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974
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epr év oitl
at ran smissionder a pport
sàl ’
Orga
nisa
tio
n,l
ePNUEq u i
assure les fonctions de secrétariat. V. Article 22 de ladite convention.
975
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, « Lami see nœuv redudr oi
tin t
erna t
ionaldel’
env
iro
nnement», op. cit.,
p. 33.

411
moi
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976
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aque
ll
eilc
onv
iendr
aitded
onn
erpl
us
de prérogatives977 aux secrétariats des conventions. En effet, ces derniers ne devraient pas
simplement se limiteràde
stâ
che
sst
ri
ct
eme
nta
dmi
nis
tra
ti
ves
,c’
est
-à-dire recevoir les
rapports pour les faire suivre aux Parties contractantes sans toutefois intervenir sur le
fond. Leur action devrait au contraire aller au-delà, autrement dit traiter et analyser les
informations qui leur sont transmises pour dresser à leur tour des « rapports dits de
synthèse » ou « rapports sur les rapports978 »
,commec
’es
tlec
asda
nsl
eca
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ami
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un
« tableau »del
ami
see
nœu
vredec
hac
uned
esdi
spos
it
ionsd
esc
onv
ent
ions
.Depl
us, en
traitant les informations figurant dans les rapports des Etats, les organes de contrôle
o
mettent aussi à jour les problèmes de non respect et de non-cnf
ormi

,commec
’es
tle
c
asd
ansl
eca
dredel
aCo
nve
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ond’
Aar
huss
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’ac
cèsàl
’i
nfor
mat
ion,l
aparticipation
dup
ubl
ice
tl’
acc
èsàl
ajus
ti
ce.Uncomité dénommé « Comité de conformité » ou encore
Compliance Comity (
cré
éenv
ert
udel
’ar
ti
cl
e15del
aCon
ven
tion
)est chargé de se
prononcer sur le respect ou non des dispositions de la Convention par les Etats sur la base
d’
unep
roc
édur
eent
amé
eàl
’i
nit
ia
ti
vede
sci
toy
ens(
ou d’
off
ice
)etd
e rédiger des
rapports généraux sur les cas tranchés. Il peut être saisi par une ou plusieurs Parties qui ont
a
des réserves quant à la façon dont une autre Partie s’cq
uit
tedes
esob
liga
ti
onsa
uti
tr
edel
a
Convention 979.

976
Certains Etats se dérobant à cette obligation de fournir des rapports périodiques, invoquant les
contraintest e l
lesquel ema nquedemoy ensfinanci
ers
.D’autr
e snel aissentf iltr
erquede sr ense
ig nements
déformés de la réalité.
977
Ex ercicedec ont rôlesrenf
or césd el amiseenœuv re.
978
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, op. cit., pp. 33-34.
979
En ce sens, il a eu à examiner enma i2004,d i
ff
érent
escommun ica t
ion sd ’ONGa l
léguantlenon-respect
des obligations liées à la convention. V. Un nouveau pas pour la Co nv ent
iond ’
Aa rhus
.Sou rce:
www.unece.org citée sur le site : http://www.geog.umontreal.ca/eie/actualite.htm. V. également Conseil
Ec onomi quee tSo ci
a l
,Co nseilEc onomi quepo url’
Europe
,Addi ti
fa uRa ppor tdel aPr emièreréu ni
onde s
Parties contractantes à la Convention d’ Aarhus,Dé c
isi
onI/
7: Examen du respect des dispositions, Lucques
(Italie) du 21 au 23 octobre 2002, p. 3.

412
Les organes de contrôle doivent également être en mesure de se procurer des
informations complémentaires en menant des enquêtes et en conduisant des inspections
sur le terrain. Cette vieille méthode utilisée dans le cadre de plusieurs conventions permet
unme
ill
eurt
rai
teme
ntdel
’i
nfor
mat
ion; ces organes ne se contentent plus seulement de
r
ece
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inf
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nde
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scompl
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es
contractantes980. Il existe ainsi plusieurs autres moyens visant à renforcer les prérogatives
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ti
tut
ionsi
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ti
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ami
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être envisagées car c
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arl
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yse
ndé
vel
oppe
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en général pour se soustraire à certaines des obligations faites par les conventions
i
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rna
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soutien financier apporté par le PNUE en ce sens est assez important. Cela devrait en
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tt
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ami
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obligations prescrites par cette convention.

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ions
non juridictionnelles sont envisageables dans le cadre du non respect par un Etat, de
dispositions conventionnelles auxquelles il est tenu. Ces sanctions peuvent être
morales981, disciplinaires982 ou encore économiques983. Certes, de telles solutions ne sont
pas toujours parfaites mais peuvent se révéler efficaces pour inciter les Etats à respecter
s
crup
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use
ment l
ese
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internationales.

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oled’
Abi
dja
n
devraient ainsi voir renforcées leurs compétences en matière de contrôle de la mise en

980
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, op. cit., p. 36.
981
Sanctions encore appelées psychologiques qui consistent à stigmatiser un Etat par la publication de
rapports dans des résolutions ou des débats au cours des réunions de la Conférence des Parties
982
Less anc t
ionsd iscip l
inairesc orr
espon dentàlasuspen si
onde sdr o itsdel’Eta t
:d roi
tdev oteetd’au
tre
s
privilèges inhérents à la qualité de Partie.
983
Les sa ncti
on sé co nomi que sc onsisten tàret
ire
ràl ’Etatl esa va ntage
squ’ iltrouveàpa rt
ici
peràla
conv ention,t el
lesquer e t
rai
tdes ubside sf i
nanc
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s,o us us
pe nsi
o ndel ’a
ssistancef i
na ncière ,et
c.Toute
s
ces solutions sont préconisées par Mme Sandrine MALJEAN-DUBOIS, ibid., pp. 42-43.

413
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rtdet
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esl
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rti
esc
ont
rac
tant
esu
n
meilleur respect et une véritable mise en application de ses dispositions.

2- Au niveau des institutions de droit interne

Sur le plan interne, le renforcement du pouvoir de contrôle des institutions devrait se faire
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vea
u,p
uis
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fonctionnement des institutions, ces dernières doivent à présent prendre leurs
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.

De manière générale, les institutions publiques jouent un rôle primordial aussi bien dans
d
la mise en place des règles juriiq
uesdep
rot
ect
ione
tdeg
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iond
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ron
neme
ntqu
e
dans leur application effective. Elles doivent veiller au respect des règles édictées et
pouvoir sanctionner les administrés qui violent lesdites règles. Cependant, si dans les
pays de la côte ouesta
fri
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sre
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cac
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raison pour laquelle plusieurs approches de solutions sont possibles pour remédier à ces
manquements.

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conc
ent
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cent
ral
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effectivement jouer le rôle qui lui incombe, elle devrait pour commencer, se doter de
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grand besoin de personnes spécialisées à la science environnementale car leurs
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tlami
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ronn
eme
nt.
Ces personnes devraient également être en mesure de contrôler la mise en application des
textes juridiques environnementaux qui auront été élaborés par leurs soins.

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eme
ntma
rine
tcôt
ie
r,unc
ont
rôl
epl
us
poussé devrait être exercé à tous les niveaux du mécanisme de protection et de mise en
valeur. En ce qui concerne par exemple les moyens de prévention, les autorités qui

414

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esa
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act
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s
zones côtières et en second lieu exercer un contrôle sur le contenu du rapport produit.
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ctno
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conformes aux normes environnementales.

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Par ailleurs, afi rme
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nis
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respect des textes juridiques, des solutions devraient être trouvées aux problèmes posés
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uff
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aff
ect
ati
ondef
onds
publics à la recherche environnementale, à la réalisation de projets environnementaux, la
lutte contre la corruption dans les services publics, la promotion de la participation de
tous les acteurs de développement, la lutte contre la pauvreté, sont autant de propositions
de solutions pour sortir de la situation dans laquelle se trouvent les institutions de droit
interne. Il faudrait surtout mener des réflexions à tous les niveaux, réflexions censées
a
bout
iràl
aré
ali
sat
iond’
act
ivi

ssus
cep
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erdes fonds (nationaux et locaux)
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rto
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poi
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esa
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sét
rang
ère
setqu
’il
s
apprennent à se prendre en charge pour résoudre les problèmes environnementaux
auxquels ils sont confrontés car ils sont avant tout les premiers concernés et non pas les
bailleurs de fonds ou les donateurs. Tous les acteurs doivent avoir un rôle à jouer :
gouvernements, services publics administratifs, collectivités locales, société civile, ONG,
associations, populations urbaines et rurales.

Dans un contexte strictement juridique, il devient urgent de permettre à la justice de jouer


un r
ôlei
mpor
tantda
ns l
’ef
fec
tiv
itéd
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tde gestion de
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npo
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aque
ll
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croî
tr
ele
scompé
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du juge en la matière se révèle être une nécessité.

B- L’
élar
gis
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ôleduj
ugepour une meilleure intervention de la justice

L’
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rine
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ôti
ère
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aut
repa
rtàa
ppl
ique
rde
s

415
sanctions assez sévères aux personnes reconnues coupables de violation de la
ed’
réglementation en matièr env
iro
nne
mentma
rine
tdé
cla
rée
sre
spons
abl
esd’
act
esd
e
dégradation.

Sur le plan international, on a souvent remarqué que les Etats se montraient quelque peu
r
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cent
sà l
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ionne
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ronn
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nt. Cela est dû au fait que les obligations définies sur le plan
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élé
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sdel
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iro
nne
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ése
nte
nt
pas de valeur marchande ou alors sont de faible valeur marchande. De plus, les
spécificités des dommages environnementaux sont de nature à décourager le
déclenchement de toute procédure juridictionnelle. La quasi-totalité de litiges
i
nte
rét
at
ique
sap
arl
epa
sséé
tér
ésol
uepa
rlavo
iedel
ané
goc
iat
iond’
acc
ordsd
e
compensation conclus sans référence à des règles de contentieux international 984 .
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que
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ent
iond
’Abi
dja
npr
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tég
ale
mentquel
erè
gle
ment
de différends se fait par voie de négociation ou par toute autre moyen pacifique,
985
autrement, les Parties en litige devront recourir à l
’ar
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e . Pourtant, compte tenu des
di
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vol
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eme
nt,den
osj
our
sler
ecou
rsa
u
juge international permet de résoudre bien plus efficacement des litiges relatifs à
l
’envi
ron
neme
nt.

En effet, si le juge international a vu son intervention marginalisée pendant plusieurs


années, de nos jours, il est de plus en plus sollicité pour ce qui concerne les questions
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nvi
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ment
al
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Jae
uàr
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ree
n19
97una
rrê
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rta
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n
ma
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èred’
envi
ronnement 986 , le Tribunal international du droit de la mer a également
rendu des décisions à caractère environnemental 987 ; les organes de règlement des
di
ff
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el’
O.M.
C.(
gro
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sspé
cia
uxe
tor
gan
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appe
l)s
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ents
oume
tt
red
es
différends relatifs à des mesures commerciales à vocation environnementale, la Cour
e
uro
pée
nned
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sdel
’ho
mmeae
uàc
onna
ît
rede
sli
ti
gesa
yan
tunedi
mens
ion
environnementale et on estime que la Cour pénale internationale pourrait également avoir

984
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, ibid., p. 47.
985
Article24del aConv entiond’ Abid jan,r el
atifaur èg leme ntdedi ffér e
nds
.
986
Affaire du barrage de Gabcikovo –Nagymaros opposant la Hongrie à la Slovaquie, op. cit., supra.
987
Affaires relatives à la pollution marine transfrontière, op. cit., supra.

416
à juger des crimes de guerre à dimension environnementale, même si le lien sera difficile
à établir988.Det
el
le
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tionse
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esa
ura
ientq
u’ê
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nco
ura
gée
sda
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où elles permettent plus souvent au juge international de se prononcer sur les questions
l
environnementaes
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esc
onc
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ntouno
nlemi
li
euma
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tle
szon
esc
ôti
ère
s.

Dans les pays de la côte ouest africaine, il importe de procéder à une réforme totale de la
justice, censée ouvrir la voie à la tenue de procès à caractère environnemental. La justice
989
de
vra
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tree
nme
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vecl
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cee
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tiè
ree
nvi
ronne
men
tal
e,une
récente réforme de la justice est en projet, à en croire le compte rendu du Conseil des
ministres du mercredi 5 avril 2006. En effet, selon ce document, pour éviter
l
’eng
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ntde
sdo
ssi
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tde
sin
str
uct
ionss
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in,l
eCons
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smi
nis
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introduit un projet de loi prévoyant la création du poste de juge de la mise en état au sein
de
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990
d’
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ronn
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nt . Ainsi, fut adopté quelques semaines plus tard, le décret du 3 mai
2006 qui indique les conditions de délivrance du certificat de conformité
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nvi
ronne
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sné
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rl’
envi
ronn
eme
nte
tle
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conditions de vie des populations, conformément aux dispositions du code de
l
’envi
ron
neme
nt.C’
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randp
asquevi
entdef
air
ecepa
ys,mê
mes
’ilr
est
eenc
ore
beaucoup à faire en ce qui concerne notamment la définition du rôle du juge en matière
d’
envi
ronn
eme
nte
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nér
ale
tenma
ti
èred’
env
iro
nne
mentma
rine
tcô
tie
renp
art
icu
lie
r.

988
Sandrine MALJEAN-DUBOIS, op. cit., p. 48.
989
Dans un pays comme le Togo, on estime par exemple que le juge administratif intervient très rarement
da nsl ’app l
icationdud roi
te ng énéral
,e ncoremo insd ud roi
tdel ’
env i
ron neme nt.Qua nta uj
ug ej udic i
aire,
soni nterven t
ione nma t
ièred’e nvi
ro nneme nts el i mitea uxlit
ig esconce rnantlapr o tectiondel afa unee tde
la flore, en application du principe de présomptions légales de délits, instituéspa rl ’article33del av i
eille
ordo nna nc enº 44du1 6ja nvi
e r1968q uirég leme n t
el ap rot
ect i
ondel af aunee tl’e xer cic
edel ac hassea u
Togo. Cf. B. DJERI-ALASSANI et E. TCHAKEI, op. cit., p. 437. Cf. également Eyou AGBA, Le Togo et
le droit internationa ldel’e nvi
ronne me nt,op. cit., pp. 244-245.
990
V. « Justice : le gouvernement met le turbo » Article publié le 6 avril 2006 sur le site Web officiel de la
république du Togo, on
http://www.republicoftogo.com/fr/news/news.asp?rubID=1&srubID=1&themeID=1&newsID=11314

417
L’
on ose cependant croire que cette décision ouvrira la voie à une réforme progressive de
la justice en matière environnementale dans ce pays.

En principe, toutes personnes estimant avoir subi de préjudices du fait de la dégradation


du milieu marin ou des zones côtières doivent pouvoir être en mesure de poursuivre les
po
llue
ursa
find’
obt
eni
rré
par
ati
on.Sur les plans civil, pénal et administratif, le juge dans
ces pays, doit pouvoir se prononcer sur les cas de pollutions marines dont souffrent les
po
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tr
iel
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eli
tt
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l
maritime ou condamner les pollueurs à des peines dont la lourdeur varie selon la gravité
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uTog
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ientpou
voi
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org
ani
serpou
rsec
ons
ti
tue
ren
collectif et poursuivre en justice les pollueurs afin que ces derniers soient condamnés à
nt
leur verser des dommages-i é
rêt
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e pr
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iceq
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ll
ess
ubi
sse
ntde
pui
sde
s
décennies.

y
Sur le plan administratif, la toute première étape consiste, pour les pasq
uin
’en
disposent toujours pas, à créer des juridictions administratives (tribunaux administratifs,
c
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nis
tra
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vesd
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l,e
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nis
tr
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on.L’
int
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ntion du juge
administratif doit être effective car il est censé se prononcer sur la légalité des
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oje
tsi
ndu
str
iel
s.Lor
squel
esa
utor
is
ati
onsnes
ontpas conformes à la
législation et à la réglementation environnementales, le juge administratif procèdera à
l
eura
nnul
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ionoudé
cla
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ail

gal
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act
ivi
tée
xer
cée
.

Enfin, sur le plan pénal, le juge devra effectivement prononcer des sanctions pénales à
l
’enc
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ment
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ionp
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lee
nma
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èred’
envi
ronn
eme
nt.
Dans certains pays comme la Guinée, le juge a eu à plusieurs reprises à prononcer des
s
anc
tio
nsa
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ntd
el’
immob
ili
sat
iondena
vir
es,a
uve
rse
men
td’
ame
nde
s,àl
’enc
ont
red
es
capitaines de navires interceptés dans les eaux maritimes sous juridiction guinéenne.

418
Puisque la quasi-totalité des pays francophones situés sur la côte ouest africaine ont prévu
des dispositions pénales plus ou moins sévères en cas de violation des textes et donc en
c
asded
égr
ada
tio
ndel
’envi
ron
neme
nt,i
lse
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tte
mpsqu
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ugepé
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et aux zones côtières.

Si le renforcement des capacités institutionnelles constitue la première étape de la


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rerda
nsl
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sens de la protection et de la mise en valeur du milieu marin côtier.

Paragraphe 2 : La coopération interinstitutionnelle en matière de protection et de


gestion du milieu marin et des zones côtières

Dans les pays de la côte ouest africaine, plusieurs efforts restent encore à faire pour
parvenir à une véritable coopération entre les diverses institutions intervenant en matière
d’
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eraussi bien dans le contexte régional que national,
une véritable coordination des actions de protection et de mise en valeur du milieu marin
et des zones côtières (B).

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419
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permet de garantir le développement durable991,mê
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compte. En effet, le Principe 13 de la Déclaration de Stockholm993, le Principe 4 de la
Déclaration de Rio994 e
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pit
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da21 ont si largement insisté sur cette
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996
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la fois les objectifs de protection du milieu marin et des zones côtières et ceux de la mise
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Sur le plan régional, des instruments juridiques complémentaires à la Convention doivent



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milieu marin et des zones côtières. De manière plus précise, des seuils doivent être fixés,

991
V.Mi che lPRI EUR,Dr oi
tdel ’
env i
ronneme nt,op. cit., p. 71, v. également supra.
992
V. Sylvie CAUDAL, « Les conditions juridiques de la ge stioni nt
é g
ré edel ’envir
onneme nt», in
Université de Limoges, Faculté de droit et des sciences économiques, CRIDEAU-CNRS/INRA, CIDCE,
Ve r
sunn ouv eaud roitd el’
env i
ron neme nt?Ac tesdel ar éun ionmo nd i
alede sjurist
ese tassoci
ationsd e
droi tdel ’env i
ronnement, Limoges, 2003, p. 150.
993
Aux termes du principe 13 de Stockholm, « Les Etats devraient adopter une conception intégrée et
coordonnée de leur planification et du développement, de façon que leur développement soit compatible
avec la nécessité de pr otégeretd’amé l
iorerl’environne me ntda nsl ’intér
êtdel eurpopul ati
on».
994
Selon ce principe, « Pourpa rven iràundé ve
loppe me n td ura ble,l aprotecti
ond el’envi
ronneme ntdo i
t
faire partie intégrante du processus de développement durable et ne peut être considérée isolément ».
995
Ce chapitre intitulé « I
ntégr
ationdupr ocessusdedé cis i
onss url ’
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ronneme nte tledéveloppeme nt»,
dé critp lusieursni vea ux d’i
ntégration às avoi
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on etg est
ion ,c a
drel égi
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réglementaire, instruments économiques, systèmes de comptabilité, etc.
996
Sylvie CAUDAL, op. cit., p. 151.

420
au-delà desquels la pollution marine et les diverses dégradations des zones côtières seront
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pollueur-payeur est également un passage nécessaire dans la voie de la protection
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indispensables à la conciliation de la protection et du développement des zones côtières et
du milieu marin. Par la même occasion, la gestion intégrée doit viser les modalités de
développement de ces milieux dans la région concernée, afin de générer des fonds qui
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gré
e.

Sur le plan national, les Etats devraient selon les moyens financiers dont ils disposent,
mener des micro-projets de développement des zones côtières avec une forte participation
de
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effectif dans ce processus combinant développement et protection 997 . Les autorités
devront également compter sur le secteur informel dans la prévention et dans la lutte
intégrées contre la pollution marine sous ses différentes formes. Ainsi, tous les acteurs,
publics et privés seront davantage impliqués aussi bien dans la protection de
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les niveaux bénéficiaires, sur les plans écologique et économique.

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spr o j
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non seulement de faire participer les populations riveraines, mais également de les faire bénéficier des
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ex ploitati
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ressources marines et les diverses dégradations des zones côtières.

421
Pour y parvenir, les autorités publiques (exécutif, législatif et judiciaire), doivent être
ou
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de personnes physiques ou morales, publiques ou privées.

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des législations et des politiques nationales en vue de réaliser une véritable coordination
des actions menées dans ce sens.

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coordination des actions de gestion et de protection

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marin est une des principales exigences du processus de coopération entre entités
étatiques et non étatiques. Elle doit essentiellement être effectuée sur le plan régional. A
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cet effet, de véritables actonsdec
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organisations internationales, régionales et sous-régionales oeuvrant en matière de
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tio
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les organes gouvernementaux et les organisations non gouvernementales doit naître afin
de faciliter une véritable cohésion des actions de protection et de gestion du milieu marin
et des zones côtières.

De manière générale, plusieurs conditions doivent être remplies pour garantir la


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nma
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èredepr
otection et de
mise en valeur du milieu marin et des zones côtières entre les Etats et les organisations.
Les Parties contractantes se sont engagées à toujours coopérer dans tous les domaines soit
entre elles, soit avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales : pour
adopter des textes additionnels à la Convention, pour adopter des pratiques, procédures et
mesures recommandées en vue de prévenir, réduire, combattre et maîtriser la pollution

422
marine sous toutes ses formes, pour lutter contre la pollution en cas de situation critique
pour le milieu marin, sur le plan scientifique et technique.

Po
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promouvoir cette harmonisation de leurs législations et politiques nationales en matière
depr
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procéder à un ajustement ou encore à une uniformisation possible de leurs différentes
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politiques nationales en la matière. Ainsi, chaque Eta its
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juridiques qui ne soient pas incompatibles avec les objectifs développés par ses voisins.
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.A t
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exemple, le Togo devrait disposer de textes
juridiques environnementaux qui interdisent et sanctionnent spécifiquement les
déversements à la mer de déchets industriels qui sont à la base de la pollution marine
transfrontière précédemment évoquée. Une étroite collaboration et une concertation
permanente entre Etats, en coopération avec les organisations internationales, et
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mise en valeur du milieu marin et des zones côtièrsq
u’i
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De manière plus concrète, en matière de protection des écosystèmes côtiers par exemple,
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laquelle il est Partie, des consultations avec le gouvernement béninois pour une gestion
commune des mangroves situées dans les zones côtières des deux pays. En effet, dans son
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dans le cadre de la coopération bilatérale, le gouvernement togolais a vivement encouragé
l
’adhé
sindela République du Bénin à la Convention998 afin de voir comment les deux
o
pays doivent gérer les mangroves transfrontalières à inscrire sur la liste Ramsar et de
même que le site de TOGODO qui est une réserve transfrontalière999. Ces actions entrent
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ll
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sauxpl
ansde

998
Adhésion effective depuis 2000.
999
Convention sur les zones humides, Rapport National du Togo pour la COP7 RAMSAR, Application de
la Convention de Ramsar en général et du Plan stratégique Ramsar, 1997-2002, en particulier, durant la
période écoulée entre le Rapport national préparé en 1995 pour la COP6 Ramsar et le 30 juin 1998, on
http://www.ramsar.org/cop7/cop7_nr_togo.htm

423
gestion des sites Ramsar de 20021000. Ce cadre de coopération devrait être étendu aux
autres domaines de la protection des zones côtières comme par exemple dans la lutte
c
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la recherche de solutions aux problèmes écologiques causés par la pollution marine
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chema
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Ainsi, certaines réflexions sont par exemple menées au sein du CSRP afin de parvenir à
une véritable coopération et une collaboration régionales en matière de gestion des
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tédé
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inscrire la gestion de la capacité comme sujet majeur d'analyse au niveau
bilatéral et régional, en particulier dans le cadre des organisations régionales de pêches
existantes. Le renforcement des mécanismes bilatéraux et régionaux de suivi et
d'évaluation de la capacité pour les pêcheries partagées et les pêcheries d'intérêt commun,
la promotion de réflexions régionales sur les politiques et les instruments de gestion de la
capacité figurent parmi les grandes résolutions prises. Les participants à ces travaux
entendent également renforcer les mécanismes régionaux de coopération directement ou
indirectement liés à la régulation et au contrôle de la capacité, promouvoir le
développement d'outils appropriés (méthodes, approches, réseau d'information), la
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orma
ti
one
tl’
écha
nged
’in
for
mat
ionse
nma
ti
èred
esu
ivi
-évaluation-régulation de la
capacité de pêche. La recherche de financements pour aider à la formulation de plans
nationaux et régionaux de gestion de la capacité de pêche, éventuellement sur la base de
projets spécifiques est la dernière des tâches que se sont assignés les pays participant à
cet atelier1001.

1000
Les nouvelles lignes directrices développent plusieurs points au nombre desquels celui relatif à
l’in t
égrationdel ag esti
ond ec ha quez oneh umi deda nsl ap l
a ni
fi
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iond '
ensemb l
ed el ag esti
onde
l'environnement, y compris la gestion des bassins hydrographiques et de la zone côtière. V. Nouvelles
Lignes directrices relatives à la gestion des sites Ramsar et autres zones humides, Résolution VIII.14, «Les
zones humides :l ’eau,lav iee tlac ult
ure», 8e Session de la Conférence des Parties contractantes à la
Convention sur les zones humides (Ramsar, Iran, 1971) Valence, Espagne, 18 au 26 novembre 2002, on
http://www.ramsar.org/key_guide_mgt_new_f.htm.
1001
Atelier de réflexion sur la gestion des capacités de pêche en Afrique de l'Ouest, organisé par la FAO à
Saly Portudal, Sénégal, du 25 au 28 Septembre 2001, en collaboration étroite avec la Commission sous
régionale des pêches (CSRP). Cette initiative s'inscrit dans le cadre des activités entreprises par la FAO
pour promouvoir la mise en oeuvre du Plan d'action international pour la gestion des capacités de pêche,

424
Si de telles actions de coopération bilatérale et multilatérale amorcées depuis des années
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ne,a
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téme
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sàbi
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la
nqu
el’
on
en tirerait serait plutôt positif. En dépit de la volonté affichée par certains Etats et
organisations régionales et sous-régionales à évoluer, il reste encore beaucoup à faire. Les
Et
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ste
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s
régionaux. Ils devraient opter pour une réorientation de leur politique environnementale
en ce qui concerne le milieu marin et les zones côtières.

* *
*

Les perspectives de renforcement du cadre juridique et institutionnel dans les pays de la


côte ouest africaine constituent en fin de compte un début de solution à toutes les
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interrogations soulevées réside dans la réelle volonté politique de ce at
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mener des actions ciblées efficientes, conciliant aussi bien sur le plan régional que
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l,pr
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cti
one
tmi
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nva
leu
rdel
’env
iro
nne
mentma
rin et des zones côtières.

adopté par le Comité des pêches de la FAO en 1999. V. site Web du CRSP, on http://www.csrp-
afrique.org/documents/atelier.html

425
Conclusion du Titre 2

Det
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equipr
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et de la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières dépend en général non
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seulement de la qualité des textsé
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mais aussi et surtout de la qualité du rôle joué en ce sens par les institutions mises en
place.

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internationales, ces dernières ne disposent pas de larges pouvoirs et sont plus souvent
limitées dans leurs actions. De manière générale, leurs limites sont imputables à la règle
juridique internationale en elle-mê
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Dans le contexte régional, les institutions qui ont été créées au sein même du dispositif
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djn1002 interviennent certes pour remplir les objectifs qui leur ont été
a
assignés par les textes. Seulement, cette intervention est insuffisante et mérite également
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bien du secteur public que privés.

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nspr
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,
réside dans les perspectives de renforcement qui consistent essentiellement à réaménager
l
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ljur
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que en vigueur, aussi bien dans le contexte régional que national et à
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L’nos
eespérer que tous les principaux acteurs intervenant en la matière pourront dans
un futur proche effectivement jouer et aussi de manière efficiente le rôle qui leur est
dévolu pour protéger et gérer au mieux le milieu marin et les zones côtières.

1002
Les organes de gestion et les organes de décision.

426
Conclusion de la 2ème Partie

Au terme de la seconde partie du présent document, démontrant la complexité de la mise


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mises en place par les textes aussi bien sur le plan régional que national. On remarque en
effet que dans la sous région ouest africaine, les moyens prévus en droit de
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du milieu marin et des zones côtières en particulier, sont, de manière générale, très

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yen a jamais eu dans certains pays. Pourtant, les unités
industrielles continuent de voir le jour dans les régions côtières ; elles fonctionnent et
polluent la mer et ses côtes en toute quiétude, au détriment des populations riveraines.

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nformation et la participation du public à ce jour dans
certains pays, constituent un luxe. Les destinataires des décisions publiques législatives et
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iond
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Les mêmes difficultés se retrouvent au niveau de la réparation et de la répression des


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427
entraîne comme conséquence la non-résolution de ce problème, dans le contexte régional
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si-générale de contentieux en
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le
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onales, les
institutions sont confrontées à des obstacles de divers ordres. Ces obstacles sont parfois
propres à la règle juridique en elle-même, parfois internes et parfois externes aux
institutions.Co
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nsl
avoi
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unr
enf
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ement. Ce renforcement
concerne non seulement les textes juridiques, mais également le rôle que doivent
désormais jouer les institutions pour rendre ces textes effectifs. Il est donc évident que
disposer de textes juridiques qui répondent de manière concrète aux préoccupations
relevées dans les pays de la côte ouest africaine, ne suffit pas à résoudre tous les
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constitue en réalité la réponse-clé à tous ces problèmes.

428
CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude, est-onvé


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est? Est-on enfin en mesure de dire
que le dispositif juridique mis en place résout tous les problèmes écologiques auxquels
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tt
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apparaître aussi bien la pertinence que les limites des actions menées sur le plan régional
et national dans le sens de la protection et de la mise en valeur du milieu marin et des
zones côtières.

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terme de disponibilité de ressources marines vivantes. De manière plus restreinte, dans la
sous- région ouest africaine, les ressources de la zone côtière génèrent une grande partie
des besoins de développement. On estime que près de six personnes sur dix (soit 60% de
la population de cette partie du continent africain) vivent dans la bande côtière et y
développent de nombreuses activités économiques1003. Le secteur de la pêche y occupe
notamment une position privilégiée ; le tourisme et le secteur industriel y connaissent une
progression régulière depuis quelques années.

Le
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et côtier dans ces pays. Afin de trouver des solutions à ces problèmes, tous les pays
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st,op. cit., p. 7.

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Abidjan, le 23 mars 1981, qui sont entrés en vigueur le 5 août 1984.

Au moment de leur adoption, ces deux textes ont été considérés dans leur zone
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str
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renc
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coopération entre les Etats et les organisations régionales notamment en matière de
protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières. La Convention et le
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tins
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international de la conservation des ressources (vivantes et non vivantes) de la mer et de
la lutte contre les pollutions marines sous toutes ses formes. Faisant partie du Programme
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Act
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développe les orientations stratégiques de la coopération en matière de protection et de
mise en valeur du milieu marin et des zones côtières.

En plus de cet arsenal juridique régional, les Etats qui sont Parties contractantes à la
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Abi
dja
n,on
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nationales respectives, des textes environnementaux législatifs et réglementaires dont
certains traitent de la protection et de la mise en valeur du milieu marin et des zones
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moins accrue en ce qui concerne la protection des écosystèmes marins et côtiers et aussi
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même, conscients de la valeur économique des ressources marines et côtières, ces Etats
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objectifs de mise en valeur, à travers la création de mécanismes de gestion des pêches
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nd’Acti
ond’Abidj
an.

430
Seulement, malgré tous ces efforts, des limites sont assez facilement perceptibles dans la
protection et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières, dans le contexte
régional et sur le plan national.

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insuffisants à régler de manière adéquate les problèmes causés par les diverses formes de

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onnement marin et côtier. De plus, le concept de pollution marine
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cti
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envi
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eme
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rin.
Les conséquences qui en découlent se répercutent sur la qualité des textes nationaux
législatifs et réglementaires en matière de protection et de gestion du milieu marin et des
z
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scôt
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nsc
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onne
mentma
rin.De plus, les pays
qui ont élaboré des textes nationaux sur la question ont mis en place des mesures
e
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cti
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les
respectives, au détriment des intérêts connexes des autres Etats voisins, Parties
c
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un cadre de coopération comme le spécifient la Convention et le Protocole.

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institutions en ce sens, affaiblissent considérablement les efforts déployés sur les plans
régional et national dans le sens de la protection et de la mise en valeur du milieu marin
et des zones côtières, conformément aux exigences du droit international de
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Pour remédier à tous les problèmes soulevés dans la présente étude, plusieurs solutions
ont été proposées. De manière assez brève, elles consistent à mettre nécessairement en
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cette région sont similaires à ceux observés ailleurs, la manière de les combattre doit

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nécessaire. Le renforcement des attributions et des compétences des institutions chargées
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problèmes qui ont été soulevés durant la réalisation de la présente étude.

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approches de solution pour résoudre tous les problèmes qui se posent dans cette région de
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destinataires des diverses critiques et des propositions de solutions sont prêts à en tenir
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sactions menées dans le respect des dispositions
conventionnelles relatives à la protection et à la mise en valeur du milieu marin et des
zones côtières.

En définitive, pour répondre concrètement à toutes les questions posées dans le cadre de
cette étude, l
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côtier en Afrique occidentale est encore à un stade primaire. Théoriquement, il existe
depuis plusieurs décennies mais dans la réalité, il est encore à ses débuts. Pour pouvoir
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partie du continent africain, il ne faut véritablement que peu de choses. Le point de départ
réside dans la réelle volonté des Etats de cette région de faire du droit del
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nne
ment
marin un élément fondamental dans la protection et la mise en valeur du milieu marin et
des zones côtières. Les véritables problèmes doivent être ciblés. Des réflexions doivent
être menées en vue de les résoudre. Accorder une importance capitale aux instruments
juridiques devrait figurer dans les mesures envisagées dans la résolution des problèmes
ciblés.

Dans la recherche de solutions à leurs problèmes, les pays de cette région ne doivent rien
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arétant les mieux placés pour appréhender les problèmes

432
auxquels ils sont eux-mêmes confrontés. Pour y parvenir, les autorités dans ces pays
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nt et surtout aboutir à la mise en place et à la mise en
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gestion du milieu marin et des zones côtières.

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nte
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cti
f,àl
’i
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mi l
ie uma ri
ne tdesz one sc ôtièresdelar é giondel ’Af r
iquedel ’Ou estetduCe nt
re»,
Ré pu bli
q ueduBé nin,Mi nistèredel ’Envir onn eme ntdel ’Ha bita
te tdel ’
Urbanisme ,
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CEDA( Ce nt
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ond eRa ms arr e
lat
ivea ux
zones humi desd’ impor tan cein t
e r
nati
ona l
e,Application de la Convention de Ramsar
en général et du Plan stratégique Ramsar, 1997-2002, en particulier, durant la période
écoulée entre le Rapport national préparé en 1995 pour la COP6 Ramsar et le 30 juin
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nf orma tion é tabl
ia un om de l a mi s
sio n
c ommuned’ i
nforma tion c h argéed’ exa mi nerl ’ens emblede sque s t
ion sli
éesàl a
marée noire provoquée par le naufrage du navire « Erika », de proposer les
améliorations concernant la réglementation applicable et de définir les mesures
propres prévenir de telles situations ; Tome 1 ; N°441 –Sénat, Session ordinaire de
1999-2000, 218 p.
THOMBI ANOTa ladidi a,Ana l
y sedel’ i
mpa cten vironneme ntalsurl’ea udeme rde
l’Off i
ceTog olaisde sPhos phates( OTP)àl ’aidedel ’approc
hes ocioécon ométr
ique,
do cume n tpubliés url es it
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VI-ARTICLES

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Michel PAQUES et Michael FAURE, Ed. BRUYLANT, Bruxelles, 2003, pp. 257-
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inf orma tion
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CAZENAVE Anny et CABANES Cécile, « L’ élévat
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Programme Mondial de Recherches sur le Climat (PIGB-PMRC) publié sur le Web.
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VIGIPOL, « Le maire acteur incontournable du Plan POLMAR Terre », février 2004.
MANE Daouda et THIAM Abdoulaye, « Aires marines protégées: une assurance-vie
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développement durable de Johannesburg, Dakar, Sénégal du 23 au 25 avril 2002,
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PANAPRESS, « Atelier sur l'exploitation pétrolière offshore à Nouakchott
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SANE Babacar Bachir, « Dépollution de la baie de Hann: 80.000m3 de déchets à
extraire sur le littoral » in, Le Soleil, 17 février 2006.
SEDZRO Kossi Maxoe, « Fishery country profile of Togo » , publié sur le site
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494 p; 1997 Supplement to Vol. 1, 1996 edition, 206 p ; Vol. 2: Sectoral
environmental laws and regulations, December 1996, 362 p.
Recue i
lfrancoph onede st e
xt esinte rn
atio
nauxe nd roitdel ’
envi
ron
nement,ve r
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CD-ROM, Volume 1, 1996.
Charles BAUDELAIRE, « L’ Hommee tlame r», Poème n°XIV - Extrait de son
recueil Les fleurs du mal, publié à Paris en 1861.
Ré pu bli
q uet ogol
ai
s e,Minist
èreduDé ve l
oppementrur
al,del’e
nvir
onnemen tetdu
Tourisme, Re c
uei
lde spri
nc i
pauxt extesr el
a t
if
sà laprote
cti
ondel’en
vironnement
au Togo, mis à jour parl
aDi rect
iondel aPr ote
cti
onetduContrôl
edel’Exploit
ati
on
de la Flore (DPCEF), Lomé, 1993, 171 p.

VIII- PERIODIQUES, JURISCLASSEUR, REVUES, JOURNAUX

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Ann uairedel ’I
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Droit et Environnement, Bu ll
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nneme ntdel ’Ag e
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Universitaire de la Francophonie, n°10, juin 2004 et n°11, décembre 2005.
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del’ha bit
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Juris-classeur environnement ; Version CD-ROM, remise à jour du 3ème trimestre
2005.
Kibaar Bul l
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nd’ informat i
onduBur eaur égionaldel ’UI CN po url ’
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La lettre du Sea River, Semaine du 16 au 23 juin 2004.
La lettre du CEDRE/Le t
tresdel ’
anné e200 4,n º1 06,a vr
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LAMY Environnement, L’ eau: Eaux marines ; Etudes 574, 576, 578, et 580, juin
1996.
La Semaine Juridique, Administrations et collectivités territoriales, nº20 du 15 mai
2006.
Nature et Ressources, vol. 26, numéro 2, 1990.
Objectif Sciences, 13 mai 2005.
Rev ueEur op ée
nn edeDr oi
td el’envi
ronn eme nt( REDE)n°3/2004, n°1/2005.
Revue Générale de Droit International Public, Nouvelle série, n°39.
Rev ueJ uridiqued el ’En v
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me nt( RJE)1976/3-4 ; 1979/1 ; 1979/2 ; 1982/4 ;
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1982, Le Vésinet,
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Togo-Presse n°3739 du 17 mars 2004.
Vertigo - Larevuee nsc i
e ncesdel’envir
onne me ntsurl eWe b,Vol
.3,n°3,dé c
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2002.

IX-DICTIONNAIRES

ARNAUD André-Jean (Sous la direction de), Dictionnaire encyclopédique de théorie


et de sociologie du droit, LGDJ, Paris 1993.
Dictionnaire de l’ Ec olog ie
,Pré f
a c
edeFr a nç
oisRAMADE,Edi t
ionsEncyclopedia
Universalis et Albin Michel, 1999.
Dictionnaire alphabétique et analytique de la langue française « Le Petit Robert »,
Société du Nouveau Littré, Paris, 1976.
Dictionnaire alphabétique et analytique de la langue française « Le Petit Robert »,
Société du Nouveau Littré, Paris, 2002.
Dictionnaire QUILLET de la langue française, K-P, Paris 1975.
Dictionnaire Larousse Pratique, Dictionnaire du français au quotidien, Paris 2003.

X- TEXTES INTERNATIONAUX CONVENTIONNELS ET UNILATÉRAUX

A- Textes universels

Convention relative à la prévention de la pollution de la mer par les hydrocarbures


(OILPOL) Londres, le 12 mai 1954, amendée le 13 avril 1962, le 21 octobre 1969 et
le 12 octobre 1971.
Convention internationale de Vienne sur le droit des traités, 1969.
Convention internationale sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la
pollution par les hydrocarbures, Bruxelles le 29 novembre 1969 et ses protocoles
(Protocole de Londres du 19 novembre 1976, le deuxième du 25 mai 1984 et le
troisième datant du 27 novembre 1992).
Conv enti
oni nterna t
ionalesurl’interventione nh a
uteme re nca sd’accidentmari
time
entraînant ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures, Bruxelles le 29
novembre 1969,e ntré
ee nvi gueurl e6ma i19 75e tPr otoc ol
es url’i
n t
erve
nti
one n
haute mer en cas de pollution par les substances autres que les hydrocarbures,
Bruxelles le 2 novembre 1973.
Conv enti
onr ela
tivea uxz oneshu midesd’ i
mpor tanc ei nterna t
iona l
ep art
icul
ièr
ement
c ommeha bit
a t
sde soiseauxd’ eau ,Ra ms ar,le2f év ri
e r1 971 ,e nt
réee nv i
gueuren
1975.
Convention relative à la prévention de la pollution marine par les opérations
d’ i
mme rsi
one ff
ec t
u é
espa rlesn avireseta érone fs,Os lo ,15f évri
e r1972.
Convention sur la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), Londres, le
2 novembre 1973, complétée le 17 février 1978 par un protocole et entrée en vigueur
en 1983.

449
Convention internationale relative à la prévention de la pollution des mers résultant
del ’imme rsi
ond edé c
he t
s ,Lo ndr es,l e13nov embr e1 972,e ntréee nv i
g ueurl e3 0
août 1975 amendée cinq fois et complétée en 1996 par un protocole.
Convention internationale sur le commerce international des espèces de faune et de
floreme nacéesd’ extincti
on (CITES), Washington, le 3 mars 1973.
Convention internationale sur l'intervention en haute mer en cas d'accident entraînant
ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures, Bruxelles, le 29 Novembre
1969, entrée en vigueur le 6 mai 1975.
Convention internationale sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la
faune sauvage, Bonn, 23 juin 1979.
Convention internationale sur les pollutions atmosphériques transfrontières à longue
distance, Genève 13 novembre 1979
Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, Montego Bay, le 10 décembre
1982
Convention sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les
hydrocarbures, Londres 1990, entrée en vigueur en mai 1995.
Convention du 27 novembre 1992 portant création d'un Fonds international
d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures et son
Protocole adopté à Londres le 16 mai 2003.
Accord relatif à la conservation et à la gestion des stocks de poissons dont les
dé placeme ntss ’
effectuentt an tà l ’i
nt érieurqu’ au-delà des zones économiques
exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs, New
York, le 4 août 1995.
Conv entioninternationales urlar espons abilit
éetl ’indemni s
ationpo urle sd omma g es
liés au transport par mer de substances nocives et dangereuses, Londres, le 3 mai
1996.
Code de Conduite pour une Pêche Responsable de la FAO, le 31 octobre 1995.

B- Textes régionaux et communautaires

Accord TOVALOP (Tanker Owners Voluntary Agreement concerning Liability for


Oil Pollution), Londres le 7 janvier 1969.
Accord relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution par les
hydrocarbures dans la région de la mer du Nord, Bonn le 9 juin 1969.
Convention pour la protection de la mer Méditerranée, Barcelone, le 16 février 1976,
entrée en vigueur en 1978.
Contrat concernant le règlement intérimaire de la responsabilité des pétroliers pour la
pollution par les hydrocarbures : CRISTAL (Contract Regarding a Supplement to
Tanker Liability for Oil Pollution). adopté, le 3 janvier 1971.
Accord bilatéral entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, portant sur la présence de
stocksp artagé setl’int
e rdép end a
nc ede se sp èces ,le22d écemb r
e1978.
Accord bilatéral conclu entre le Sénégal et la Gambie portant sur la présence de
stocksp artagé setl’int
e rdép end a
nc ede se sp èces ,le22oc t
ob re1
982.
Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du
milieu marin et des zones côtières, Abidjan, le 23 mars 1981, entrée en vigueur en le
5 août 1984.

450
Protocole relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution en cas de
situation critique, Abidjan, le 23 mars 1981, entré en vigueur en le 5 août 1984.
Convention pour la protection, la gestion et la mise en valeur du milieu marin et des
z one scôtière sdel aré g i
o ndel ’
Af riqu eor i
entale( Na i
rob i
,l e21juin198 5)
Protocole de Nairobi relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution des
mers en cas de situation critique
Protocole
Conv entions u rl ’
inter dicti
ond ’imp ortere nAf riqued esdé chetsda ngereu xe ts url e
contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux, Bamako, le 30
janvier 1991
Convention multilatérale relative à la coopération halieutique entre les Etats africains
rive rai
nsdel ’Oc éanAtlantique, le 5 juillet 1991, entrée en vigueur le 11 août 1995.
Conv ention r e l
a t
ive à l a détermi nation d esc on dit
ions d’ accè sd esr e ssou rces
ha li
e uti
qu esa ul argede sEt a
tsc ôti
e rsdel ’
Atlantique ,14j uill
et1993 .
Convention relative à la protection du mi li
euma ri
nd el’At l
antiqu eNor d-Est, Paris,
22 septembre 1992, entrée en vigueur en 1998.
Conv ention de He ls i
n kis ur l ap rotect
ion e tl ’u t
ilisa
tiond esc our s d’ e a
u
transfrontières et des lacs internationaux, adoptée le 17 mars 1992.
Convention relative à la coopération sous-r égio naled a nsl ’
exe rc i
cedu dr oitd e
er
poursuite maritime, 1 septembre 1993
Protocole relatif aux modalités pratiques de coordination des opérations de
surveillance dans les Etats Parties.
Convention de Barcelone pour la Protection du milieu marin et du littoral de la
Méditerranée, telle que modifiée le 10 juin 1995.
Protocole « Offshore » relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la pollution
ré s
ul ta
ntdel ’exp l
o rati o
ne td el’expl oitati
ondup lateauc o nti
nental,duf ondsde la mer
et de son sous-sol, signé à Madrid le 14 octobre 1994.
Protocole « Immersions »r e
latifàl apr éventi
one tàl ’éli
mi nati
ondel apo llutiond el a
me rMé d it
e rra néepa rl esopé ra
tionsd’ imme rsi
one ffectuée sparlesn avirese ta éronef s
oud ’incinéra tion en mer, modifié à Barcelone le 10 juin 1995.
Protocole « ASP et biodiversité » relatif aux aires spécialement protégées et à la
diversité biologique en Méditerranée, modifié à Barcelone le 10 juin 1995.
Protocole « Tellurique » relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la
po lluti
onpr ov enan td es our
c ese td’ ac t
ivit
éss it
ué esàt erre,mod ifiéàSy racus el e7
mars 1996.
Protocole « Déchets dangereux » relatif à la prévention de la pollution de la mer
Méditerranée par les mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur
élimination, adopté à Izmir le 1er octobre 1996.
Protocole « Prévention et situations critiques » relatif à la coopération en matière de
prévention de la pollution par les navires et en cas de situations critiques, de lutte
contre la pollution de la mer Méditerranée, signé à La Valette le 25 janvier 2002.
Conv ention s url ’éva l
uati
on d el ’impa c
ts url ’environne mentda nsun c on t
e xte
transfrontière, Espoo du 25 février 1991.
Convention relative à la responsabilité civile résultant des activités dangereuses pour
l’envi r
on neme nt,Lu ga no,l
e21j uin19 93.

451
Conv entions url edroi tr el
a t
ifa uxut i
lis
ation sd esco ursd’ eaui nterna t
ionauxàd es
fins autres que la navigation, New York le 21 mai 1997.
Mé mor and um d’ accorddec o opérati
on pour la conservation des tortues marines et de
leurs habitats, Abidjan, 1999.
Convention s url ’
accè sàl ’informati
on ,lap ar
ti
cipa ti
on d up ubl i
ca u proc essus
dé cisi
onne le tl’accèsàl aj us t
icee nma tièred’ environ neme nt,Aarhus, le 25 juin
1998, entrée en vigueur le 30 octobre 2001.
Conv entiond’ Al gersurl ac onservat
ionde sr ess
ou rcesna turellesr empl acéepa rl a
Convention de Maputo de 2003.
Di recti
v e8 5/337 /
CEE du27j uin1 985r elativeàl ’évaluati
onde si nciden cesd e
certains projets publics et privéss url
’environ neme nt,JOCEL. 17 5du5j uil
let19 85.
Di recti
v e90/ 31 3/CEEdu7j uin19 90c oncerna ntlalibertéd’ accèsàl ’
informa tione n
ma tièred’ env ir
o nneme ntr empl a
c éeparladi recti
ve200 3/4/
CEdu28j anvier200 3.
Décision nº2850/2000/CE du Parlement européen et du Conseil, du 20 décembre
2000, établissant un cadre communautaire de coopération dans le domaine de la
pollution marine, remplacée par la décision nº787/2004/CE du 21avril 2004.
Décision-c adrenº 2003/ 80 /J
AIduCo nseildel ’Europ edu27j anvier 2003 relative à la
pro t
e ct
iond el ’
e nvir
onn e me ntpa rledroitpé nal.

C- Textes internationaux non contraignants

Déclaration de Stockholm (1972)


Ré solution 29 97 (XXVI I
I)du 15 dé cembre19 72 del ’As se
mbléeg énéral
ede s
Nations Unies portant institution du Programme des Nations Unies pour
l’En vironn eme nt(
PNUE)
Pla nd ’Ac ti
ond’ Abi djanpo url apro t
e c
tionetlami seenva leurdumi l
ie
uma r
inetdes
zon esc ôtièresdel ar ég iondel ’Afriquedel ’Oueste tduCe ntre,Abidj
an,le23ma r
s
1981.
Déclaration de Rio (1992)
Ré solution1 7.38d el a1 7èmes ess
io ndel ’
As semb lé
eg énér aledel’UICN rel
ati
v eà
la protection du milieu côtier et marin
Résolutions n°1803 (XVIII) du 14 décembre 1962 et n°3016 (XXVII) du 18
décembre 1972 spécifiques aux ressources marines
Ré solution2 340( XXI I)du18dé cembr e1967del ’Assembl éeg énér
aledesNa t
ions
Unies
Ré solution2 467(XXI II)du21dé cembr e196 7del ’Assembl éeg énér
aled e
sNa t
ions
Unies
Résolution 92\C59\01 relative à la future politique communautaire concernant les
zones côtières européennes, adoptée le 25 février 1992 par le Conseil des
communautés européennes, JOCE n° C59\1 du 06 mars 1992
Cha rtea fricainede sd roit
sd el ’Hommee td esPe uple
s,a do ptéele27j ui
n1 981à
Nairobi au Kenya par la 18ème Conférence des Chefs d’ Et a
tse tdeg ouvernementsde
l’OUAe te ntréeenvi gu eurl e2 1oc tobre1986 .
Ré gleme n tat
ioni nterna ti
on alede sc oursd’e a
ui nternat
iona uxa upoi ntdev ued e
l’explo it
ationdel eur sforce smo tr
icese tdeleurexploita
tione ng énér
al(1911).

452
Résolution de la 20ème Commi ss
iondel ’I
nst
it
utdeDr oitInternatio nalsurl ap ollut
io n
t
ransfron ti
èredel ’
air,le20septembre1 987.
Résolutiona dop téep arl’I
nst
itutdeDr oitIn
ternat
iona làlaSe ssio ndeSa lzbou rgsur
l
’uti
lisationde se auxi nte
rnat
ionale
sn onma ri
times en dehors de la navigation, 1961.

XI-JURISPRUDENCE

A- Jurisprudence internationale

CPJI, 1923, Affaire du Vapeur « WIMBLEDON », Recueil A.I.


Sentence arbitrale de 1941, Affaire de la Fonderie de TRAIL entre les Etats-Unis et le
Canada.
CIJ, arrêt du 9 avril 1949, Affaire du détroit de Corfou, arrêt sur le fond.
CIJ, Affaire de la délimitation maritime entre le Sénégal et la Guinée BISSAU,
Sentence arbitrale du 31 juillet 1989 et ordonnance du 8 novembre 1995.
CIJ, arrêt 25 septembre 1997, Affaire relative au Projet Gabcikovo-Nagymaros
(Hongrie c/ Slovaquie)
CIJ, arrêt du 10 octobre 2002, Affaire de la frontière terrestre et maritime entre le
Nigeria et le Cameroun, Rôle général n°94.
TIDM de Hambourg, arrêt du 4 décembre 1997 Affaire du navire « SAIGA », rôle
des affaires n°1.
TIDM,o rdon nanc edu3dé c embr e20 01Af f
airedel ’us ineMOX e ntrel
eRoy
aume
Unie tl’Irlande,rôl ed esa f
fairesn °10.
TIDM, ordonnance du 8 octobre 2003 Affaire des travaux de poldérisation entre
Singapour et la Malaisie, rôle des affaires n° 12 .

B- Jurisprudence nationale

TGI de Cherbourg, 14 juin 1988, Ministère public contre BLOHM BERND et


HACHMANN-JENS, in RJE 1989/1, p. 60.
TA Strasbourg, 3 août 1989, Province de Hollande septentrionale et autres contre
Etat, in RJE 1990/1, p. 125.
TA Nice 4 juillet 1991, SOS Environnement, Jurisprudence administrative, Illustré,
septembre 1992, p. 27.
CAA Nantes, 12 déc. 1992, FRESIL ; Req. n° 89NT00404.
CAA Na nte
s,4no v.1999,Mi nistredel ’équipementc/CROCHEMORE; Req. n°
97NT00921 : Dr. adm. 2000, comm. n° 98 ; Juris-Data n° 109103).
CE, 30 mai 1952, Dame Kirkwood, R.D.P. 1952.
CE 9 mars 1988, Association des amis de Rayol Canadel, req. n°68395 : Petites
Affiches 14 oct. 1988, p. 12, Jurisclasseur environnement.
CE, sect., 13 mars 1998, AMEON ; Rec. CE, p. 82 ; CJEG 1998, p. 197, conclusions
TOUVET ; D. 2000, somm. p. 246, commentaire BON-BECHILLON)
CA Agen, 15 oct. 1990 et apportant confirmation sur ce point : Tribunal correctionnel
de Marmande, 25 janv. 1990, RIGO, RJE 1992, p. 339, note M.-J. LITTMANN-
MARTIN.
CA Caen, 26 oct. 1994 : RJE 1995, p. 182, observations de Véronique JAWORSKI).

453
CA Aix-en-Provence, 7 avril 1995, n° 556-95 : Juris-Data n°1995-047621
CA Grenoble, 20 mars 1996, n° 283-96 : Juris-Data n°1996-040872
CA Poitiers 9 janvier 1997 (RJE 1997, p. 427, note Raphaël ROMI ; RJE 1998, p.
355, note R. LEOST
CA Rennes, 9 sept. 1999, Couvert et Vinet : RJE. 2000, p. 93, note R. LEOST).
Cass. crim., 18 sept. 1997, Failler : RJE 1998, p. 451, observations de Véronique
JAWORSKI
Cass. crim., 23 mars 1998 : RJE 1998, p. 527, note D. GUIHAL et R. LEOST
Affaire dite des « marins de la baie de Seine », Rouen, 21 octobre 1982, RJE 1983, p.
151, commentaire de Y. REIHNARD.

XII- TEXTES NATIONAUX LÉGISLATIFS ET RÉGLEMENTAIRES

TOGO
Loi nº64-14 du 11 juillet 1964 portant réglementation de la pêche au Togo.
Loi nº83-16d u20j uin19 83po rt
antr ati
ficat
iond uPr otocoled’ Abidjan.
Loi nº83-17d u20j uin19 83po rt
antr ati
ficat
iond el aCon ventiond ’Ab i
djan.
Loi n°88-14 du 3 novembre 1988 portantc odedel ’env i
ronneme ntauTo go.
Loi n°96-003 du 18 février 1996 portant code des hydrocarbures au Togo.
Loi du 27 septembre 1992 portant Constitution de la IVème République au Togo,
révisée par la loi n°2002-029 du 31 décembre 2002.
Loi n°98-012 du 11 juin 1998 portant réglementation de la pêche au Togo (en
remplacement de la loi de 1964).
Ordonnance n°4 du 16 janvier 1968 réglementant la protection de la faune et
l’exercicedel ac hasseauTo go.
Ordonnance nº29 du 12 août 1971 portant code de la marine marchande au Togo.
Ordonnance n°77-24 du 16 août 1977 portant délimitation des eaux territoriales
er
togo la
isese tc réa t
iond’ unez onema riti
meé co nomi quedep r otec
tion(JORTdu1
septembre 1977).
Décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire du
Togo.
Décret présidentiel nº63-3du8j anvier19 63po rt
an tc réat
iond ’unSe rvi
cedepê ches.
Décret n°68-10 du 16 janvier 1968 interdisant la chasse de nuit.
Décret nº71-16 6d u3s eptembre197 1p ortanta p pr obati
onde sstat
utsdel ’Office
national des pêches dénommé « LA TOGOLAISE DES PÊCHES ».
Décrets n°79-139 du 18 avril 1979 et 84-171 du 04 juin 1980 portant modalités
d’ap pl
icatio ndel ’ordonna ncen°4du1 6janvier196 8.
Décret nº84-8 du 2 janvier 1984 portant publication du Protoc oled’ Abidj
an,JORTd u
16 février 1984, pp. 108-111.
Décret nº84-9du2j anvi
e r1984por tantpu blicati
o ndel aCon venti
ond’ Abidj
a na u
Togo, JORT du 16 février 1984, pp. 111-117.
Décret n°90-17 8du7n ovemb re199 0po rt
a ntmoda lit
ésd’ exe rci
cedel ac hasse au
Togo.
Décret présidentiel du 21 février 2001 fixant les règles sanitaires devant régir la
production et la mise sur le marché des produits de la pêche au Togo.

454
Décret nº2001-203/PR du 19 novembre 2001 portant attributions et organisation du
ministèr eto g
olai
sdel’
environ nementetdesr e
ssou r
c esf oresti
ère s.
Décret nº2005-095/PR du 4 octobre 2005 consacrant les dispositions des articles 1 et
2duc odedel ’e
nvir
onneme nt.
Décret du 3 mai 2006 fixant la liste des travaux, activités et documents de
plan i
ficati
ons oumisàétuded’ impactsurl’environne me nte tlespr incipalesr èg l
e sd e
cette étude.

BÉNIN
Loi nº 60-24 du 13 juillet 1960 relative à la pêche maritime et continentale.
Loi n°90-32 du 11 décembre 1990, portant Constitution de la République du Bénin.
Loi nº98-030 du 12 février 1999 portant loi-c adresurl ’environne me nt.
Ordonnance nº68-38/ PR/ MTPTPTdu1 8j uin19 68,mod if
iéepa rl’ordonna ncenº69-
49/PR/MAE du 9 décembre 1969, portant code de la marine marchande.
Ordonnance n°73–40 du 5 mai 1973 portant sur l'organisation de la pêche industrielle.
Ordonnance n°76-92 du 2 Avril 1976 portant sur l'extension des eaux territoriales à
200 milles marins (zone économique exclusive).
Décret n°78-18 du 9 Février 1978 portant sur la création et l'attribution de la
Commission technique permanente du Comité national des pêches.
Décret nº86-516 du 15 décembre 1986 portant définition des responsabilités en
matière de gestion du littoral.
Décret 2001-235du12j uil l
et2001por tan torganisa t
iondel apr océ du r
ed’étude
d’impa ctsurl ’
e nvironne me nta uBé nin.
Décret n°2003-072 du 05 mars 2003 portant attributions, organisation et
fonctionnement du Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme,
remplacé par un autre décret présidentiel du 5 janvier 2005.
Arrêté interministériel n°100/MTPTPT/MDRC du 31 Juillet 1968 fixant les
condi t
ionsd’ exe r
ciced el ap ê chedansl ese auxma ri
ne ste r
rit
o ria
les.

COTED’
IVOI
RE
Loi du 1er juillet 1986 sur les pêches.
Constitution ivoirienne du 28 juin 1995.
Loi-Cadre nº96/ 766du3oc tobre199 6port
antcodedel ’
e nvironneme nt.
Décret nº 85-949 du 12 septembre 1985 relatif à l'organisation du plan d'intervention
d'urgence « POLLUMAR » contre les pollutions accidentelles en mer, en lagune ou
dans les zones côtières, JORCI du 19 septembre 1985, p. 414 à 416.
Décret n°2003-102 du 24 avril 2003 portant attributions des membres du
go uve rneme ntdeRé con cili
a t
ionNa t
i ona
ledelarépubli
q uedeCôt ed’ Ivoire.
Arrêté nº14 MINIMAR/CAB/LCE du 17 novembre 1986 portant attribution et
org anisationduLa boratoirec ent
rald el
’Envir
onneme ntma rinetLa guna ire,J Od u
22 janvier 1987, p. 36 à 38.
Arrêté nº 13 MINIMAR/CAB/SAMARPOL du 27 novembre 1986 portant
attributions et organisation du Service autonome de l'environnement marin et
lagunaire, JORCI du 22 janvier 1987, p. 34 à 36.

455
Arrêté nº 15 MINIMAR/ CAB/ DAMPI du 27 novembre 1986 portant attributions et
organisation de la direction des Affaires maritimes, portuaires et industrielles, JO du
22 janvier 1987, p. 38 à 41.

GUINÉE
Ordonnance n° 045/
PRG/ 87 p orta
ntc
ode d
el ’en vironne me nte nr é publ i
qu ed e
Guinée.
Constitution guinéenne de 1991.
Loi n°95-13 CTRN du 15 mai 1995 portant code de la pêche maritime en république
de Guinée.
Décret nº201/PRG/SGG/89 du 8 novembre 1989 portant préservation du milieu marin
contre toutes formes de pollution.
Décret nº04/017/PRG/SGG du 1er mars 2004 portant nomination des membres du
gouvernement.
Décret nº04/019/PRG/SGG du 8 mars 2004 portant nomination du ministre de
l’
envi ronne me nt.
Décret n°04/065/PRG/SGG du 4 octobre 2004 portant structure du ministère guinéen
del’env ironne me nt.

SÉNÉGAL
Loi n°83-05d u28j anvier19 83por tantc o dedel ’e
nvi ronne mentenr épu bl
iq uedu
Sénégal, modifiée par la loi n°2001-01 du 15 janvier 2001.
Loi n° 87/27 du 18 août 1987 portant sur le Code de la pêche maritime remplacée par
la loi n°98-32 du 14 avril 1998 portant Code de la pêche maritime au Sénégal.
Loi n° 88-05d u20j uin198 8por tantcodedel ’urbani
sme .
Loi n°98-05 du 8 janvier 1998 portant code pétrolier au Sénégal.
Décret n° 78/179 du 2 mars 1978 portant réglementation du trafic maritime au
Sé né ga l,r e
mpl acé pa rl ’arrêtéi ntermi n i
stér
ield u 2 0 j anvier1 995portant
réglementation du trafic maritime; (JORS nº 5618, 28 janvier 1995, p. 69 et 70).
Décret n° 91-1349 décembre 1991 portant création du Centre national de formation
des techniciens des pêches maritimes (CNFTPM).
Décret n° 2000-833 du 16 octobre 2000 portant création de la Direction de la
protection et de la surveillance des pêches (DPSP).
Décret n° 2004-589 du 30 avril 2004 relatif aux attributions du Ministre de
l’En vir onn eme ntetd elaPr o t
e ct
iondel aNa t
ure.
Arrêté ministériel n° 9472 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant contenu du
rapp or td el ’
étuded’ impa cte nvironneme nta lauSé négal.
Arrêté n° 9471 MJEHP –DEEC du 28 novembre 2001 portant contenu des termes de
réfé r
e nc esde sé t
ude sd ’
imp a ctauSé nég al
.
Arrêté n° 9468 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant réglementation de la
pa rti
c ipationdup ublicàl ’étud ed’impa cte nv i
ronneme ntalauSé négal.
Arrêté ministériel nº9470 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001, fixant les conditions
de dé livra nce de l ’agréme ntp ourl ’exe rc i
ce desa cti
vit
ésr e
lat
ivesa ux é tud
es
d’i mpa ctsurl’En vironne me nt; JO nº6025 du 12 janvier 2002.

456
FRANCE
Loi du 22 juillet 1960 sur les parcs nationaux.
Loi nº64-1245 du 16 décembre 1964 relative au régime et à la répartition des eaux et
à la lutte contre leur pollution.
Loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature.
Loi du 19 juillet 1976, relative aux installations classées pour la protection de
l’envi ron neme nt .
Loi n°76-1182 du 22 décembre 1976 portant approbation de la Convention de
Lond r
e sd e197 2s urlapr éven ti
ond esopé rationsd’ i
mme r
si
on,e nt
r éeenvi gue urle3
mars 1977.
Loi n°78-753 du 17 juillet 1978 relative à la liberté d'accès aux documents
administratifs, modifiée par la loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens
dans leurs relations avec l'administration, JO 13 avril 2000, p. 5645.
Loi n° 79-5 du 2 janvier 1979 portant modification de la loi n° 64-1331 du 26
décembre 1964 sur la pollution de la mer par les hydrocarbures, J.O.R.F., 3 janvier
1979.
Loi n° 81-1135 du 23 décembre 1981 sur l'exploration et l'exploitation des ressources
minérales des grands fonds marins.
Loi du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes,
lesdé pa rt
eme nts ,lesré gionse tl
’Etat.
Loi du 7 janvier 1983 portant institution des schémas de mise en valeur de la mer.
Loi n° 83-583 du 5 juillet 1983 relative à la répression de la pollution de la mer par
les hydrocarbures ; J.O. du 06 juillet 1983.
Loi n°85-542 du 22 mai 1985 (J.O. du 24 mai 1985, p. 5815).
Loi nº86-2du3j anvier1 986r ela
tiveàl ’amé na ge ment ,laprotectionetl ami see n
valeur du littoral.
Loi n°91-627 du 3 juillet 1991 déterminant les mesures d'adaptation de la capacité de
captures de la flotte de pêche aux ressources halieutiques disponibles (J.O. du 5 juillet
1991, p. 8761).
Loi n°92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau.
Loi n°97-10 51 du 18 no vemb re19 97 d’ orientation s urlapê c
hee tle scultures
marines (J.O. du 19 novembre 1997, p. 16723).
Loi n°97-1274 du 29 novembre 1997 portant introduction en France de la Convention
dePa risd u2 2s eptembr e199 2p ourl apr otectiondel ’
environ nementma ri
nde
l’At lantiqu eNo r d-Est (Convention OSPAR).
Loi 2000-328 du 14 avril 2000 portant approbation en France de la Convention
d’ Es poo,J Odu15a vril20 00.
Loi n° 2000-647 du 10 juillet 2000 précisant la définition des délits non intentionnels,
JO du 11 juillet 2000, p. 10484.
Lois n°2001-85, 2001-86 et 2001-80 du 30 janvier 2001 portant approbation en
France des amendements à la Convention de Barcelone et à ses protocoles
« Immersions » et « Telluriques » intervenus en 1995.
Loi nº2001-380 du 3 mai 2001, relative à la répression des rejets polluants des
navires, JO nº104 du 4 mai 2001, p. 7023.
Loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité.

457
Loi nº2004-204 du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la
criminalité (JO nº 59 du 10 mars 2004, p. 4567).
Loi n°2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux,
J.O n°46 du 24 février 2005 p. 3073, texte n° 1.
Loi n°2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels
marins et aux parcs naturels régionaux.
Décret du 10 mai 1862 portant réglementation de la pêche maritime côtière.
Décret du 2 février 1971 relatif aux attributions du ministre de l'environnement.
Décret nº71-94du 24 février 1971 créant pour la première fois en France le ministère
del ’env i
ronne me nt.
Décret n°72-302 du 19 avril 1972 relatif à la coordination des actions en mer des
admi n ist
rationsdel ’Éta t
.
Décret nº73-218d u23f évrier19 73r en forçantl’appli
c ationd el aloidu1 6dé cembre
1963.
Dé cre tdu17ma i19 74po rtantra t
ifi
c ationdel aCon ventiond ’
Os lode 1972.
Décret du 28 septembre 1977 portant approbation du Protocole de 1996 à la
Conv entiondeLon dr esde197 2s urlap réventiond esopé ration sd ’i
mme rs
ion.
Dé cre tdu12o ct
obr e19 77f i
xan tlec onte nudel ’étuded’ impa c tsurl ’e
nvironne ment.
Décret n° 78-847 du 3 août 1978 portant modification du décret n° 61-1547 du 26
décembre 1961 fixant le régime des épaves maritimes. (J.O., 13 août 1978).
Décret n° 78-1000 du 29 septembre 1978 portant intégration de la Convention de
Ba rcelon ed ansl’or drej ur
idique français.
Décret n°79-703 du 7 août 1979 définissant les substances dangereuses transportées
en vrac par les navires.
Décret nº79-716 du 25 août 1979 portant application de la loi-littoral aux communes
directe me ntriveraine sd elame roud el’oc éan.
Décret nº89-694 du 20 septembre 1989 énumérant les espaces ou milieux dont la
pro t
ec ti
on e sto bli gatoir
e da n sl es pl a nsl ocaux d ’ur ban isme e tles dé cis
ions
d’o ccup ati
o ndus ol.
Décret n° 82-111 du 29 janvier 1982 pris en application de la loi du 23 décembre
1981 sur l'exploration et l'exploitation des ressources minérales des grands fonds
marins.
Décret 2001-1176 du 5 décembre 2001 portant publication en France de la
Conv entiond’ Es poo.
Décret nº2004-33d u08j anvier20 04po rtantcréationd’unez o nedepr otect
ion
écologique au large des côtes du Territoire de la République en Méditerranée, JO du
10 janvier, 2004, p. 845.
Arrêté du 4 juin 1963 réglementant la création de réserves ou de cantonnement pour
la pêche maritime côtière, JO du 13 juin 1963.
Arrêté du 27 décembre 1984 fixant les règles techniques et les procédures applicables
aux navires et à leur équipement en matière de sauvegarde de la vie humaine en mer
(con formé me n tàl aConv e nt
ionSOLAS) ,d’habitabil
it
éàbor de td epréven t
iondel a
pollution.
Instruction du 2 avril 2001 régissant le fonctionnement du dispositif POLMAR.

458
Autres textes
Nigeria: Environment impact assessment decree n°86 of December 10th 1992;
Supplement of Official Gazette Extraordinary n°73 Vol.79, December 31st 1992 –Part A
A979).

XIII- SITES WEB

http://www.poetes.com/baud/bmer.htm
http://www.guinee.gov.gn/2_presentation/situation_geographique.htm,
http://www.guinee.gov.gn/2_presentation/population.htm
http://www.senegal-online.com/francais/presentation/carte-geo.htm,
http://www.au-senegal.com/decouvrir/pop.htm,
http://www.gouv.bj/benin/presentation_top.php
http://www.abidjan.net/cotedivoire/
http://www.globaloceans.org/country/benin/benin.pdf
http://www.globaloceans.org/country/cote/cote.pdf
http://www.snu-gn.org/ccaenvir.html
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/cotiv.htm
http://www.csrp-afrique.org/documents/atelier.html
http://www.urbanisme.equipement.gouv.fr/cdu/datas/docs/ouvr14/meca_1.htm
http://www.cse.sn/sid/biblioth/pnae/pnae/peche.htm
http://www.afrik.com/article8150.html
http://www.denv.auf.org
http://www.nesda.kabissa.org/documents/erosion.pdf
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/biblio/pigb14/01_elevation.htm
http://www2.environnement.gouv.fr/international/johannesburg2002/fich17.htm
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http://www.mer.equipement.gouv.fr
http://www.uemoa.int/organes/Controle.htm
http://www.ecowas.int/
http://jp1.estis.net

461
Table des matières
Dédicace ………………………………………………………………………… i
Remerciements …………………………………………………………………. ii
Avertissement …………………………………………………………………. . iii
Sigles abréviations et acronymes ………………………………………………. iv
Sommaire ………………………………………………………………………. vii
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………. . 1
I- Contexte général……………………………………………………………. 2
A- Lan otiond’ environne me ntma rinetc ôt
ier………………………………… 2
B- L’ Af r
iqu eo ccide ntal
ee tlesEt atsdel’éch a
ntill
o n………………………. 7
1- Pr ésentationg énéralede spa ysd el’
éc ha
nt i
ll
o n……………………………. 8
2- Ca r
a ct
é r
istique sdel ’env ironne mentma rine tcôtie rdansl espaysd
e
l’échantillon…………………………………………………………………. 11
C- Le sd iverse sdé gradati
onsdel ’envir
o nneme ntma rine tcôtier…………….
. 13
1. Le sd iversf acteursàl ’or igined esproblème sé colog i
qu es…………………. 13
2. L’ imp actn ég at
ifs url’env i
ronne mentma rine tcôt i
e r
………………………. 15
D- De la mer à la terre : le concept de zone côtière et de gestion
intégrée des zones côtières…………………………………………………… 22
II- Lec adr ejuridiqued ep rote cti
one tdeg esti
ondel ’e nvironne me
nt
marin sur la côte ouest africaine……………………………………………… 24
A- Dr oitdel ’environ neme nte tdroitdel’envi r
onn eme ntma rin………………… 24
B- Les instruments juridiques internationaux et nationaux ……………………….27
1- Le cadre juridique universel …………………………………………………. .27
2- Le cadre juridique régional …………………………………………………… 30
3- Le cadre juridique national …………………………………………………… 34
C- Problématique ………………………………………………………………… 35
III- Approche méthodologique …………………………………………………… 37
1ère Partie : UN CADRE JURIDIQUE DE PROTECTION ET
DEGESTI ONDEL’ ENVI RONNEMENTMARI NETCOTI ER
PERTINENT MAIS INSUFFISANT ………………………………………… 41

Titre 1er : LA PERTINENCE DU CADRE JURIDIQUE ……………………. 44


Chapitre 1 : Les éléments de pertinence ………………………………………….46
Section 1 : Un système juridique régional conforme au droit
i
nte r
na tionaldel ’env ir
o nneme ntma rin……………………………. .. 46
Parag r
aph e1:Le sa ccordsd ’Abi djan,inspirésdudr oi ti
n ter
n atio nal
de la conservation des ressources marines ………………………. . 47
A- Del ’exp loitationa ud roitdel ac onservationde sr ess
o urce sma rine
svi
vant
es…48
1- L’ expl oit
ation………………………………………………………………… 48
2- Le droit de la conservation …………………………………………………… 51
B- L’ expl oit
ationde sresso urcesa bioti
qu es……………………………………… 55
1- Hi storiquee té volut
iond el’expl oi
tati
on……………………………………. .55
2- La réglementation internationale ……………………………………………. ..58
Paragraphe 2 : Des accords inspirés du droit international de la lutte
contre les pollutions marines……………………………………… 61

462
A- La lutte spécifique …………………………………………………………. . 61
1- La lutte contre la pollution par les hydrocarbures ………………………….
. 62
2- La lutte contre la pollution par immersion …………………………………. . 65
B- La lutte globale ……………………………………………………………….69
Section 2 : Un système juridique régional répondant aux exigences du
Programme pour les Mers Régionales du PNUE……………………. 73
Paragraphe 1 :L’ i
mp ort
a ncedel arégion alisationdel apro tecti
one t
del ag estiondel ’environne me ntmarine tcôt i
er………………. 74
A- La régionalisation géographique …………………………………………… 75
B- La régionalisation juridique ………………………………………………… 80
Paragraphe 2 : Analyse comparative avec les différentes mesures de protection
et de gestion formulées par les conventions régionales relatives
àl ’environ neme ntma ri
ne tc ôt ier………………………………. . 85
A- Les mesures mises en place da nsl ec adred el’
organisation juridique
de la protection ……………………………………………………………….86
B- Les mesures de gestion et/ou de mise en valeur ……………………………. . 92
Chapitre 2 : Les ambitieux objectifs des législations nationales ……………….
.
. 99
Section 1 :Le so bjecti
f sdep rotectiondel ’env ironne me ntma r
ine tc ôt
ie
r……. . 99
Paragraphe 1 : La spécificité de la protection des écosystèmes marins et côtiers … 99
A- La consécration de la protection juridique des écosystèmes marins …………. .100
B- La consécration de la protection des écosystèmes côtiers …………………….106
C- La création de zones marines protégées ……………………………………….110
Paragraphe 2 : La spécificité de la lutte contre les pollutions marines
en droit national …………………………………………………. .115
A- Les tentatives de définition de la notion de pollution marine
dans les différentes législations nationales …………………………………… 115
B- Les moyens juridiques de lutte contre les différentes formes
de pollution marine …………………………………………………………… 119
Section 2 : Les objectifs de gestion et de mise en valeur ………………………….126
Paragraphe 1 : La consécration de la mise en valeur des ressources marines…… 126
A- La gestion rationnelle des pêches maritimes ………………………………… 127
B- La mise en valeur des zones marines protégées ……………………………… 132
Paragraphe 2 : La consécration de la gestion intégrée des zones côtières ………. .135
A- Le concept de gestion intégrée des zones côtières …………………………… 136
B- La prise de conscience des Etats de la côte ouest africaine pour une GIZC ….141
Conclusion du Titre 1er …………………………………………………………… 145

Titre 2 : UN CADRE JURIDIQUE CEPENDANT INSUFFISANT ………….


. 147
Chapitre 1 : Les insuffisances du point de vue du droit régional ………………….149
Section 1 :Lesi nsuffi
s ancesdus ystèmej u r
i di
qued’ Abidjan…………………….149
Paragraphe 1 :Le slac unesdel aConv entione tduPr oto
c ol
ed’ Abi
dja
n………… 149
A- Des dispositions présentant un caractère limité et imprécis …………………..150
B- Un protocole répondant difficilement à tous les problèmes
écologiques du milieu marin et des zones côtières…………………………… 154

463
Paragraphe 2 : Des mesures de protection et de mise en valeur limitées ………… 158
A- Les limites des mesures de protection ……………………………………….. 158
B- Les insuffisances relevées quant à la mise en valeur ………………………… 161
Section 2 : La pol luti
o ntr ansfrontièredel ’environ neme ntma r
ine tc ôti
er,
une réalité presque oubliée…………………………………………… 164
Paragraphe 1 : Le fondement juridique du concept de pollution
trans f
ro nti
è red el’e nvironneme ntma r
ine tc ôt
ier………………. .
. 164
A- Le ssour cesduc onc e ptd epol lutiontransfrontièredel ’environ neme nt……. .165
1- Un concept issu de principes généraux de droit ……………………………… 165
a- Ler e
sp ectdel ’e
nvi ron neme n tàl ’ext
érieurde slimitesdel aju ri
d i
cti
on
nationale ……………………………………………………………………. . 166
b- Unc on ceptàl ’ or
ig i
n el i
mi téàl ’airetauxe auxc ontinentales……………… 168
2- Un concept difficilement maîtrisable ………………………………………… 173
B- L’ é volution:l apo ll
u ti
ont ran sfrontiè
re,éten dueàl ’environ neme n t
marin et côtier …………………………………………………………………. 175
1- Le caractère transfrontière des pollutions marines …………………………….176
2- La tentative de prise en compte de la pollution transfrontière de
l’env i
ro nneme ntma ri
np arlesc o nve n
tionsin tern
a t
iona l
es…………………. 177
3- Le contentieux de la pollution transf r
ontièredel ’environ neme n tma rin…… 180
Paragraphe 2 :Unc on ceptde me uréf l
o udansl es yst
è mej uridi
qued’ Ab i
d j
an… 183
A- Lapo llutiont ransfron ti
è r
ed el’env iro
nne me ntma rine tcô t
ier
enAf riqued el ’Oue st
, un problème réel……………………………………… 184
B- Un ef ormul a t
io nimp l
i cit
eis suedel ’i
nterprétat
ionde sdi spo si
tion sd’Abid
jan...188
Chapitre 2 : Les insuffisances du point de vue du droit national ………………… 193
Section 1 : Une insuffisante intégration des normes internationales ……………… 193
Paragraphe 1 :L’ o bligati
ond’ intégrationd esn or
me si nternati
ona les
relativement suivie…………………………………………………. 194
A –La règle posée par le droit international ……………………………………….194
B- Le simp li
ca t
ion sd iver
se sdel ’o bli
g at
ion……………………………………. .197
Paragraphe 2 : Des carences législatives et réglementaires en matière
d’e nvironneme ntma ri
ne tc ôti
e r…………………………………. .202
A- Une législation insuffisante en matière de protection de
l’envir onneme ntma rine tc ôti
e r……………………………………………….202
B- Les limites de la réglementation en matièr ed’environ neme ntma ri
netc
ôti
er… 208
Section 2 : La mise en place de dispositions consacrant une protection
exc essivedel ’envi r
on neme ntma rinàl ’inté
rieurd eleursjur i
dic
ti
ons
nationales respectives ………………………………………………….214
Paragraphe 1 :Lac onsé cr
a t
ionpa rl e
st ext
esj uridiquesd’un eformede
« protectionnisme écologique »e nma ti
èred’en vir
onn eme nt
marin et côtier ……………………………………………………. .214
A- Lap r
ot ecti
one xag éréedel ’environneme ntma rinetcôtieràl’intérieur
des juridictions nationales…………………………………………………….214
1- Le sd i
s positionspr évue sparl esloisportantc odedel ’env i
ronne me nt……… 215
2- Le cas particulier du décret guinéen anti-pollution marine …………………. .220
B- Les conséquences liées à la prise de mesures excessives de protection

464
àl ’intérieurd esjuridi
c ti
on sn ationales………………………………………. .223
Paragraphe 2 : Une démarche non entièrement conforme
a uxdispositionsd’ Abi djan………………………………………. .225
A- Laf ormul ationparl estextesd ’ Ab i
djandel ’obligationdepr i
see
n
compte des intérêts connexes des autres Etats ………………………………. .226
B- L’ existenc eder a
re sdispo sit
ion sn at
ionalesrelatives
à la prise en compte des intérêts connexes des autres Etats …….…………… 229
Conclusion du Titre 2 …………………………………………………………….233
Conclusion de la 1ère Partie ……………………………………………………….235
2ème Partie :LACOMPLEXITEDELAMISEENŒUVRE
DES MESURES JURIDIQUES DE PROTECTION ET
DEGESTI ONDEL’ENVIRONNEMENTMARINETCOTI
ER………….
. 238
Titre 1er :DESPROBLEMESD’
EFFECTIVITE ………………………………. 240
Chapitre 1: La difficile mise en place des moyens de prévention
del adé gra dationdel ’environne me ntmarine tcôtie
r…………………… 242
Section 1 :Lap rati
q ued’ étud esd ’
impa cts url’envi ronn e
me ntmarine tcôt
ier….242
Paragraphe 1 :Lef o nde me ntjur idiquede sé tudesd ’imp a
c tsur
l
’e nviron neme nte tl’applicationàl ’e nvironne me ntma r
inetcôtie
r… 243
A- Lana turej ur i
diquede sé t
u de sd’impa cts url’e nvironne me nt…………………244
1- Lad éfinitiond el ’
é t
ud ed’ impa ctsurl’e nvir
onn eme nt………………………. .245
2- Lec onte nud esé tude sd’ i
mp acts url’
e nv ir
onne me nt…………………………. 250
B- Le sétude sd’ impa ctsurl ’envi ronneme n tma rine tc ôt
ie r
,un enouv el
le
catégorie ou un nouveau concept ? …………………………………………… 255
1. Lan otiond’ étud esd’ impa c tsurl ’
envi ronn eme ntma ri
ne tcôt
ier…………… 255
2. Lec hampd’ appl ication:o uvr ageseta c t
ivit
é sc onc er
né spa rl
’étude
d’impa cts url ’environ neme ntma ri
ne tc ôtier………………………………… 257
Paragraphe 2 :Le sd iff
icultésl iéesàl apr atiqued e sé tudesd’ impact
surl’ environ neme ntma rine tc ôt
ie r……………………………….261
A- Laf ormul a ti
o npa rl aCon ve ntiond ’
Abi djandel ’obli
g at
i on
d’évalue rle seffe t
spo t
e nti
e lsde sactivitésma rit
ime se tcôtièr
es……………. .262
1- Lec ont enudel ’ art
icle13del aConv e ntion…………………………………. .262
2- Le simp licationsd uc onten udel ’art
icle13…………………………………… 26 5
B- Une obligation relativement suivie par les Etats ………………………………267
1- La perception de difficultés sur le plan législatif et réglementaire …………… 268
2- Les modalités de la mise en app licat
ione ffec
tiv ed ’étu
de s
d ’
imp acts u rl’env ironne me ntma rinetc ôtier………………………………….271
Section 2 :L’in f
o r
ma t
ione tl apa rt
ic i
pat
ion, moy ensdepr é ventiondéfa
il
la nt
s….273
Paragraphe 1 : L’info r
ma tione nvi r
on nemen talec ommemoy ende
prévention et les problèmes liés à son effectivité ………………… 274
A- L’informa tione n vi
ronn eme nt al
e ,pri
ncipeg énérald ed roitde
l’environne me n tformu lép arl estext
esd’ Abi djan …………………………. .275
B- Dé faute t/
oui ns uffisanced el ’i
nf or
ma t
ione nma tièred ’environnement
marin et côtier ………………………………………………………………. .278
Paragraphe 2 : La participation comme moyen de prévention et

465
les problèmes liés à son effectivité………………………………… 281
A- Le fondement du principe de participation …………………………………….282
B- Les difficultés liées à une véritable participation du public …………………… 285
Paragraphe 3 :Lep roblèmepa rticulierde spl ansd’ interve ntiond’ urge
nce
préconisés par les textes : une ineffectivité flagrante …………….
.288
Chapitre 2 : La difficile concrétisation des mesures de réparation et
de répression e nc asd ed é gradati
o ndel’envi ronne me ntma r
ine
tcôt
ie
r… 291
Section 1 :L’ ine ffectivit
édel aque sti
ond ela responsabilité civile ……………… 291
Paragraphe 1 : La détermination du dommage écologique ……………………….292
A- Le concept de dommage écologique ………………………………………….292
B- Les difficultés liées à la détermination du dommage écologique ……………. 295
Paragraphe 2 : La réparation du dommage écologique consécutif
à la pollution marine……………………………………………… 297
A- Les différentes formes de réparation ………………………………………… 298
1- Laq ue sti
ondel ’inde mni sation(lar é
p ar
a t
ionmoné taire)…………………… 298
2- La dépollution ou remise en état des lieux pollués (la réparation en nature)… 304
B- Un problème demeuré irrésolu tant sur le plan régional que national ………… 307
1- Sur le plan régional …………………………………………………………… 307
2- Sur le plan national …………………………………………………………… 309
Section 2 :L’ine f
fec ti
vitédel aque sti
ond el arespons abilitépé nale…………….312
Paragraphe 1 :Led r oi
tpé na laus ecou r
sd udr oitdel ’envi r
onnement
marin et côtier……………………………………………………… 312
A- Le fondement juridique ………………………………………………………. .313
B- L’ organisationd elare sponsab il
itépéna leenc asd ’atteintesà
l’environne me n tma rine tcôtier………………………………………………. .318
Paragraphe 2 : Les insuffisances relevées en matière de répression
desa ttei
nte sàl ’
en vironneme ntma ri
ne tcô t
ier………………… 324
A- Les insuffisances du cadre juridique international en la matière ……………… 324
B- Des insuffisances relativement corrigées par les dispositions
répressives des textes nationaux ………………………………………………. 327
Conclusion du Titre 1 ……………………………………………………………. ..337
Titre 2 : LE ROLE DETERMINANT JOUE PAR LES INSTITUTIONS ……….
.338
Chapitre 1 :L’i
mpac
tdurôl
ejouépa rlesi nsti
tutionsd
ansl
ami
se
enœuvr
eetl
esdif
ficultés existantes ………………………………… 340
Section 1 :Lec ontrôleetlesuividel ami see nœu vre…………………………… 340
Paragraphe 1 :Lec adreint
ernationa lduc ontrôlee tdel ami seenœuvre……….
.341
A- Les pouvoirs conférés aux institutions internationales ………………………. .341
1- Les compétences des institutions internationales ……………………………. .342
a- Les compétences propres aux organisations internationales ………………….343
b- L’ i
mp a ctdur ôlejouéparl esins tit
utionsc r
éée spa rlesconven
tion
s
internationales………………………………………………………………….346
2- Le so r
g anisat
ionsi nte
rnat
ion alesi nter
v ena ntda nslami s
ee nœuvre
d udr oitd el’environnementma rine tc ôtier…………………………………… 349

466
a- Exemple du rôle joué par le PNUE ……………………………………………. .350
b- Lec asd el ’OMI………………………………………………………………… 353
B- Le rôle joué par les institutions mises en place dans le cadre
delap rot ecti
one tdel ami see nva leurd el’environn eme nt
marin et côtier enAf r i
q uedel ’
Oue st…………………………………………. .355
1- Le sp rin ci
pa uxor ga ne sd udi spo s
it
ifjuridiqued’ Abi djan …………………….355
a- Les organes de décision : la Conférence des Parties et
l
eCo mi tédi recteurd el ’env i
ro nneme ntma r
in………………………………… 356
b- L’ Un itédec o or
dina tionr é gi
ona le…………………………………………….358
2- Les autres institutions régionales ……………………………………………… 361
Paragraphe 2 :Ler ôlej ouép arlesi nst
ituti
o nsna ti
onale sda nsl ami
see
nœuv
re... 365
A- Les institutions du secteur public ……………………………………………… 365
B- Les institutions du secteur privé ……………………………………………….375
Section 2 :Le sd ifficultésetobstaclesàl ’
a ction des institutions ……………….. 380
Paragraphe 1 :L’ existenc edeprobl ème spr op resa uxi ns ti
tu t
ions……………….380
A- De sp roblème sliésa uxlimitesdupo uvo ird’ acti
ond e sin st
itut
ion s
internationales ………………………………………………………………….380
B- Des problèmes liés à la capacité des institutions nationales à faire
appliquer les textes …………………………………………………………….383
Paragraphe 2 :L’ existenc edeprobl ème se xt éri
e ur
sa uxi nstitut
ions…………….
.386
A- L’ i
nflue ncen é gati
vedef ac
teurst ech niqu es…………………………………… 386
B- L’influence négative de facteurs financiers …………………………………….39 0
Chapitre 2 : Les perspectives de renforcement …………………………………… 393
Section 1 : Ler éamé nag e
me ntdel ’ars
e naljuridi
quee nv i
gue ur…………………. 393
Paragraphe 1 : Les modalités de réadaptation des instruments
juridiques aux diverses évolutions ………………………………… 394
A- La refont ee tl’actuali
s at
ionde st extes………………………………………… 394
1- Dans le contexte régional ………………………………………………………395
2- Sur le plan national ……………………………………………………………. 398
B- L’ ét
ablisseme ntdemé canismes adéquats de prévention
etdel ut t
ec ontrel esdé gr
a dat
io nsdel ’environneme ntma rine tcôti
er………..400
Paragraphe 2 : Les modalités de réadaptation au contexte africain ……………….402
A- La prise en compte des réalités socio-économiques et culturelles ……………. .403
B- Fa ci
lit
e rl’accèsàl ’informa ti
one tlapa r
ticipati
ondupu bl icàt ra
vers
les moyens traditionnels et modernes…………………………………………. .405
1- L’accèsàl ’
infor ma t
ionàt raversl esmoy enstraditionnelse tmo dernes……….405
2- Les moye nssu sceptibl
e sd’encour age rl
apa rt
ici
pa tiondup ublic……………. .
.408
Section 2 : Une redéfinition du rôle des institutions ……………………………… 410
Paragraphe 1 : Le renforcement des capacités institutionnelles …………………. .410
A- Le renforcement du pouvoir de contrôle des institutions ……………………… 411
1- Au niveau des institutions internationales ……………………………………. .411
2- Au niveau des institutions de droit interne ……………………………………. 414
B- L’élarg is
seme ntdur ô l
eduj ugepour une meilleure intervention de la justice… 415
Paragraphe 2 : La coopération interinstitutionnelle en matière de protection
et de gestion du milieu marin et des zones côtières ………………. .419

467
A- L’ adopti
ond ’unea ppr
oc heint
égr
éeda nslagesti
onet
lapr otec
tiondel ’ e
nv i
ronnementma ri
ne tcôt
ier……………………………… 419
B- L’ harmon isati
ond eslégis
lati
onsetpoli
tiquesnat
ion
a l
ese
nvue
d’u nevéritablec oo r
d i
nati
o ndesact
ionsd egest
ionetdep
rot
ect
ion………….422
Conclusion du Titre 2 ……………………………………………………………. .426
ème
Conclusion de la 2 Partie ……………………………………………………… 427
CONCLUSION GENERALE …………………………………………………….429
BIBLIOGRAPHIE ………………………………………………………………. .434
Table des matières ………………………………………………………………. .462
ANNEXES ………………………………………………………………………. .469

468
ANNEXES

Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur


dumi lieuma ri
ne td esz on e
sc ôt i
èresdel ar é giondel ’Af r
iqued el’Ou este td u
Centre (Abidjan, le 23 mars 1981)
Protocole relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution en cas de
situation critique (Abidjan, le 23 mars 1981)
Loi
spor
tantc
oded
el’
envi
ronne
ment:
Loi nº 88-14du0
3nov
embr
e19
88po
rta
ntc
odedel
’env
iron
neme
nta
uTog
o
Loi nº98-030 du 12 février 1999 portant loi-c
adr
esu
rl’
env
iro
nne
mente
n
république du Bénin
Loi-cadre nº 96-766 du 03 octob
repo
rta
ntc
oded
el’
env
iro
nne
mente
nCôt
e
d’
Ivo ir
e
Ordonnan
cen
º045/
PRG/
87po
rta
ntc
oded
el’
env
iron
neme
nte
nré
pub
liq
ued
e
Guinée
Loi nº2001-01du1
5ja
nvi
er200
1por
tan
tcod
edel
’envi
ron
neme
nta
uSé
nég
al
Chapitre VIII du Livre II (Milieux physiques) del ’
ordonn anc enº 2000
-914 du 18
septembre 2000 relative à la partie législative du code français de
l’
environ ne me nt,intit
ulé«Dispositions spéciales aux eaux marines et aux voies
ouvertes à la navigation maritime »

469
CONVENTION RELATIVE À LA Article premier : Champd’ appl icat i
on
COOPÉRATION EN MATIÈRE DE géographique
PROTECTION ET DE MISE EN La présente Convention s'applique au milieu
VALEUR DU MILIEU MARIN ET DES marin, aux zones côtières et aux eaux intérieures
ZONES CÔTIÈRES DE LA RÉGION DE connexes relevant de la juridiction des États de
L'AFRIQUE DE L'OUEST ET DU la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, de
CENTRE la Mauritanie à la Namibie comprise, qui sont
devenus Parties contractantes à la présente
Dated’ a dop t i
on: 23 mars 1981 Convention dans les conditions prévues à
Lieud’ a dopt ion: Abi djan ,Cô ted’ Ivoi
re l'article 27 et au paragraphe 1 de l'article 28 (la
Dated’ e ntré e en vigueur : 05 août 1984 zone correspondante étant appelée ci-après "zone
Secrétariat : Ce ntred’activ it
éd uPr o
g r
a mme d'application de la Convention").
pour les océans et les zones côtières
PNUE PO Box 30552 Article 2 : Définitions
Nairobi, KENYA Aux fins de la présente Convention :
1. Par "pollution", il faut entendre l'introduction
Les Parties contractantes, directe ou indirecte, par l'homme, de substances
Conscientes de la valeur que le milieu marin et ou d'énergie dans le milieu marin, les zones
les zones côtières de la région de l’ Afriquede côtières et eaux intérieures connexes, lorsqu'elle
l’Oue s
te tduCe ntrep résen t
entd upo in tdev ue a des effets nuisibles tels que dommages aux
économique et social et du point de vue de la ressources biologiques, risques pour la santé de
santé, l'homme, entraves aux activités maritimes, y
Pleinement conscientes du devoir qui leur compris la pêche, altération de la qualité de l'eau
incombe de préserver leur patrimoine naturel de mer du point de vue de son utilisation et
da nsl ’intérêtdesg éné r
ation sprésen t
ese tfu t
u r
es, dégradation des valeurs d'agrément.
Reconnaissant la menace que la pollution et le 2. Par "Organisation", il faut entendre
faitq uel ’env i
ro nneme n tn es oitp asp rise n l'organisme désigné pour assurer le secrétariat de
compte dans le processus de développement font la Convention et des protocoles y relatifs,
peser sur le milieu marin et les zones côtières, conformément à l'article 16 de la présente
leur équilibre écologique, leurs ressources et Convention.
leurs utilisations légitimes,
Appréciant pleinement la nécessité devant Article 3 : Dispositions générales
laquelle elles se trouvent de coopérer afin de 1. Les Parties contractantes peuvent conclure des
pouvoir maintenir grâce à une approche accords bilatéraux ou multilatéraux, y compris
coordonnée et globale, un rythme de des accords régionaux ou sous-régionaux, en vue
développement soutenu sans nuire à d'assurer la protection du milieu marin et des
l’en vironne me nt, zones côtières de la région de l'Afrique de
Appréciant aussi pleinement la nécessité l'Ouest et du Centre, sous réserve que ces
d’a dop ter,d uf aitduma nq ueder ensei
g neme ns accords soient compatibles avec la présente
t
scientifiques sur la pollution des mers dans la Convention et conformes au droit international.
rég iondel ’Afriqu ed el ’Ou estetduCe ntre,u n Copie de ces accords sera déposée auprès de
programme de recherche, de surveillance et l'Organisation et, par son entremise,
d’é va l
ua ti
o ns oigne useme n tplanifié, communiquée à toutes les Parties contractantes.
No t
a ntq u’e nd épitde sp rogrès réalisés, les 2. Aucune disposition de la présente Convention
conventions internationales relatives à la ou des protocoles y relatifs ne peut être
pollution des mers ne couvrent pas toutes les interprétée comme portant atteinte aux
sources de pollution des mers, ni tous les aspects obligations assumées par une Partie contractante
de cette pollution et ne répondent pas pleinement en vertu d'accords conclus antérieurement.
auxbe s oinspa rticuliersdel ar égiond el’Af rique 3. Aucune disposition de la présente Convention
del ’ Oue ste tduCe nt re, ne porte atteinte à la codification ni à
Sont convenues de ce qui suit : l'élaboration du droit de la mer par la Conférence
des Nations Unies sur le droit de la mer
convoquée en application de la résolution 2750

1
C (XXV) de l'Assemblée générale des Nations préjudice ou les risques d'une zone dans une
Unies, ni aux revendications ou aux positions autre ou à ne pas remplacer un type de pollution
juridiques présentes ou futures de toute Partie par un autre.
contractante touchant la nature et l'étendue de sa
juridiction maritime. Article 5 : Pollution par les navires
Les Parties contractantes prennent toutes les
Article 4 : Obligations générales mesures appropriées, conformément au droit
1. Les Parties contractantes, agissant international, pour prévenir, réduire, combattre
individuellement ou conjointement, selon le cas, et maîtriser dans la zone d'application de la
prennent toutes les mesures appropriées, Convention la pollution causée par les rejets
conformément aux dispositions de la présente normaux ou accidentels des navires, et assurent
Convention et de ses protocoles en vigueur l'application effective, dans ladite zone, des
auxquels elles sont parties, pour prévenir, règles et normes généralement admises au
réduire, combattre et maîtriser la pollution dans niveau international en matière de lutte contre ce
la zone d'application de la Convention et pour type de pollution.
assurer une gestion rationnelle des ressources
naturelles du point de vue de l'environnement, en Article 6 : Pollution due aux opérations
utilisant à cette fin les meilleurs moyens dont d’ i
mme rsione ff
e ct
ué esparl esnavi rese t
elles disposent, compte tenu de leurs possibilités. aéronefs
2. Les Parties contractantes coopèrent en vue Les Parties contractantes prennent toutes les
d'élaborer et d'adopter, outre le Protocole relatif mesures appropriées pour prévenir, réduire,
à la coopération en matière de lutte contre la combattre et maîtriser la pollution de la zone
pollution en cas de situation critique ouvert à la d'application de la Convention causée par les
signature en même temps que la présente opérations d'immersion effectuées par les navires
Convention, d'autres protocoles prescrivant des et les aéronefs, et assurent l'application effective,
mesures, des procédures et des normes dans ladite zone, des règles et normes
convenues en vue de prévenir, réduire, combattre généralement admises au niveau international en
et maîtriser la pollution, quelle qu'en soit la matière de lutte contre ce type de pollution.
source, ou de promouvoir la gestion de
l'environnement, conformément aux objectifs de Article 7 : Pollutiond’ or i
ginet ellurique
la présente Convention. Les Parties contractantes prennent toutes les
3. Au niveau national, les Parties contractantes mesures appropriées pour prévenir, réduire,
adoptent des lois et règlements garantissant la combattre et maîtriser la pollution de la zone
bonne exécution des obligations visées par la d'application de la Convention due aux
présente Convention et s'efforcent d'harmoniser déversements par les fleuves, les estuaires, les
leurs politiques nationales dans ce domaine. établissements côtiers et les émissaires ou aux
4. Les Parties contractantes coopèrent avec les opérations d'immersion effectuées sur les côtes,
organisations internationales, régionales et sous- ou émanant de toute autre source située sur leur
régionales compétentes en vue d'élaborer et territoire.
d'adopter des pratiques, des procédures et des
mesures recommandées pour prévenir, réduire, Article 8 : Pol lutionr é sul
tantd’ ac t
iv ité
s
combattre et maîtriser la pollution, quelle qu'en liéesàl ’explorat i
o ne tàl ’exploitati
o ndu
soit la source, conformément aux objectifs de la fond de la mer et de son sous-sol
présente Convention et des protocoles y relatifs, Les Parties contractantes prennent toutes les
et en vue de s'aider mutuellement à s'acquitter de mesures appropriées pour prévenir, réduire,
leurs obligations en vertu de la Convention et combattre et maîtriser la pollution résultant
des protocoles y relatifs. directement ou indirectement d'activités
5. En prenant des mesures pour prévenir, réduire, d'exploration et d'exploitation du fond de la mer
combattre et maîtriser la pollution dans la zone et de son sous-sol entreprises dans le cadre de
d'application de la Convention ou promouvoir la leur juridiction, ainsi que d'îles artificielles,
gestion de l'environnement, les Parties d'installations et d'ouvrages relevant de leur
contractantes agissent de manière à ne pas juridiction.
transférer, directement ou indirectement, le

2
Article 9 : Pol luti
ond’ origi
ne 1. Dans le cadre de leurs politiques de gestion de
atmosphérique ou transatmosphérique l'environnement, les Parties contractantes
Les Parties contractantes prennent toutes les élaborent des directives techniques et autres en
mesures appropriées pour prévenir, réduire, vue de faciliter la planification de leurs projets
combattre et maîtriser la pollution d'origine de développement de manière à réduire au
atmosphérique ou transatmosphérique dans la maximum l'impact néfaste que ces projets
zone d'application de la Convention. pourraient avoir sur la zone d'application de la
Convention.
Article 10 : Érosion côtière 2. Chaque Partie contractante s'efforce de
Les Parties contractantes prennent toutes les prévoir, dans le cadre de toute activité de
mesures appropriées pour prévenir, réduire, planification entraînant l'exécution de projets sur
combattre et maîtriser, dans la zone d'application son territoire, notamment dans les zones côtières,
de la Convention, l'érosion côtière due aux une évaluation de l'impact potentiel de ces
activités de l'homme, telles que la récupération projets sur l'environnement qui peut entraîner
des terres et les activités de génie civil sur la une pollution importante dans la zone
côte. d'application de la Convention ou y provoquer
des transformations considérables et néfastes.
Article 11 : Zones spécialement protégées 3. Les Parties contractantes mettent au point, en
Les Parties contractantes prennent, consultation avec l'Organisation, des procédures
individuellement ou conjointement, selon le cas, en vue de diffuser des renseignements sur
toutes les mesures appropriées pour protéger et l'évaluation des activités visées au paragraphe 2
préserver les écosystèmes singuliers ou fragiles du présent article.
ainsi que l'habitat des espèces et autres formes
de vie marine appauvries, menacées ou en voie Article 14 : Coopération scientifique et
de disparition. A cet effet, les Parties technique
contractantes s'efforcent d'établir des zones 1. Les Parties contractantes coopèrent, avec
protégées, notamment des parcs et des réserves, l'aide des organisations internationales et
et d'interdire ou de réglementer toute activité de régionales compétentes, dans les domaines de la
nature à avoir des effets néfastes sur les espèces, recherche scientifique, de la surveillance et de
les écosystèmes ou les processus biologiques de l'évaluation de la pollution dans la zone
ces zones. d'application de la Convention, et échangent des
données et des renseignements scientifiques aux
Article 12 : Coopération en matière de lutte fins de la Convention et des protocoles y relatifs.
contre la pollution en cas de situation 2. En outre, les Parties contractantes élaborent et
critique coordonnent des programmes nationaux de
1. Les Parties contractantes coopèrent pour recherche et de surveillance pour tous les types
prendre toutes les mesures nécessaires en cas de de pollution observés dans la zone d'application
situation critique génératrice de pollution dans la de la Convention et mettent en place, en
zone d'application de la Convention, quelle que collaboration avec les organisations
soit la cause de cette situation critique, et pour internationales et régionales compétentes, un
réduire ou éliminer les dommages qui en réseau régional de centres et d'instituts nationaux
résultent. de recherche, de façon à obtenir des résultats
2. Toute Partie contractante ayant connaissance compatibles. Les Parties contractantes s'efforcent
d'une situation critique génératrice de pollution de participer à des arrangements internationaux
dans la zone d'application de la Convention en concernant la recherche et la surveillance en
informe sans délai l'Organisation et, par matière de pollution dans les zones situées au-
l'intermédiaire de cette Organisation ou delà des limites de leur juridiction nationale.
directement, toute autre Partie contractante qui 3. Les Parties contractantes coopèrent,
risque d'être touchée par cette situation critique. directement ou par l'intermédiaire des
organisations internationales ou régionales
Article 13 : Éval
uati
ondel’
impac
tsur compétentes, à l'élaboration de programmes
l’
envi
ronneme
nt d'assistance technique et autre dans des
domaines liés à la pollution du milieu marin et à

3
la gestion rationnelle de l'environnement dans la appuyée par au moins trois autres Parties
zone d'application de la Convention. contractantes.
2. Les réunions des Parties contractantes ont
Article 15 : Responsabilité et réparation des pour objet de veiller à l'application de la présente
dommages Convention et des protocoles y relatifs et, en
Les Parties contractantes coopèrent en vue particulier :
d'élaborer et d'adopter des règles et des i) D'étudier les rapports soumis par les Parties
procédures appropriées concernant la contractantes conformément à l'article 22;
détermination des responsabilités et la réparation ii) D'adopter, de réviser et d'amender, le cas
ou l'indemnisation rapide et adéquate des échéant, conformément aux dispositions de
dommages résultant de la pollution dans la zone l'article 20, les annexes à la présente Convention
d'application de la Convention. et aux protocoles y relatifs;
iii) De faire des recommandations concernant
Article 16 : Arrangements institutionnels l'adoption de protocoles additionnels ou
1. Les Parties contractantes désignent le d'amendements à la présente Convention ou aux
Programme des Nations Unies pour protocoles y relatifs, conformément aux
l'environnement pour assurer les fonctions de dispositions des articles 18 et 19;
secrétariat ci-après : iv) De constituer, le cas échéant, des groupes de
i) Préparer et convoquer les réunions des Parties travail pour examiner toutes questions en rapport
contractantes et les conférences prévues aux avec la présente Convention ainsi que les
articles 17 et 18; protocoles et les annexes y relatifs;
ii) Communiquer aux Parties contractantes les v) De faire le bilan de la pollution dans la zone
notifications, rapports et autres renseignements d'application de la Convention;
reçus en conformité des articles 3, 12 et 22; vi) D'étudier et d'adopter des décisions
iii) Accomplir les fonctions qui lui sont confiées concernant les activités de coopération à
en vertu des protocoles à la présente Convention; entreprendre dans le cadre de la présente
iv) Examiner les demandes de renseignements et Convention et des protocoles y relatifs, y
les informations émanant des Parties compris leurs incidences financières et
contractantes et consulter lesdites Parties sur les institutionnelles;
questions relatives à la présente Convention, à vii) D'étudier et de mettre en oeuvre toute
ses protocoles et à ses annexes; mesure supplémentaire requise, le cas échéant,
v) Coordonner l'exécution des activités de pour atteindre les objectifs de la présente
coopération convenues aux réunions des Parties Convention et des protocoles y relatifs.
contractantes et aux conférences visées à l'article
17; Article 18 : Adoption de protocoles
vi) Établir tels arrangements administratifs qui additionnels
peuvent se révéler nécessaires à l'exécution 1. Les Parties contractantes, au cours d'une
efficace des fonctions de secrétariat. conférence de plénipotentiaires, peuvent adopter
2. Chaque Partie contractante désigne une des protocoles additionnels à la présente
autorité nationale compétente qui est chargée de Convention, conformément au paragraphe 2 de
la coordination des efforts nationaux de mise en l'article 4.
oeuvre de la présente Convention et des 2. Une conférence de plénipotentiaires en vue de
protocoles y relatifs. Ladite autorité nationale l'adoption de protocoles additionnels est
sert d'organe de liaison entre la Partie convoquée par l'Organisation si les deux tiers au
contractante et l'Organisation. moins des Parties contractantes en font la
demande.
Article 17 : Réunions des Parties 3. En attendant l'entrée en vigueur de la présente
contractantes Convention, l'Organisation peut, après avoir
1. Les Parties contractantes tiennent une réunion consulté les signatures de la présente Convention,
ordinaire tous les deux ans et, chaque fois convoquer une conférence de plénipotentiaires
qu'elles le jugent nécessaire, des réunions en vue de l'adoption de protocoles additionnels.
extraordinaires à la demande de l'Organisation
ou à la demande d'une Partie contractante,

4
Article 19 : Amendements à la Convention étant déterminées lors des réunions des Parties
et aux protocoles contractantes.
1. Toute Partie contractante à la présente
Convention peut proposer des amendements à la Article 23 : Cont rô l
edel ’appl ic
ation
Convention ou à l'un quelconque des protocoles. Les Parties contractantes s'engagent à coopérer
Les textes des projets d'amendements à la pour élaborer des procédures leur permettant de
présente Convention ou à l'un de ses protocoles veiller à l'application de la présente Convention
sont communiqués aux Parties contractantes par et des protocoles y relatifs.
l'Organisation six mois avant qu'ils ne soient
soumis à l'examen de la réunion ordinaire des Article 24 : Règlement des différends
Parties contractantes. 1. Si un différend surgit entre des Parties
2. Les amendements sont adoptés à la majorité contractantes à propos de l'interprétation ou de
des deux tiers des Parties contractantes et entrent l'application de la présente Convention ou des
en vigueur douze mois après leur approbation. protocoles y relatifs, ces Parties s'efforcent de le
régler par voie de négociation ou par tout autre
Article 20 : Annexes et amendements aux moyen pacifique de leur choix.
annexes 2. Si les Parties concernées ne peuvent régler
1. Les annexes à la présente Convention ou à leur différend par les moyens mentionnés au
l'un quelconque des protocoles font partie paragraphe précédent, le différend est soumis à
intégrante de la Convention ou du protocole. l'arbitrage dans des conditions fixées par les
2. Sauf disposition contraire de l'un quelconque Parties contractantes dans une annexe à la
des protocoles, la procédure prévue à l'article 19 présente Convention.
s'applique à l'adoption et à l'entrée en vigueur de
tout amendement aux annexes de la présente Article 25 : Relation entre la Convention et
Convention ou de l'un quelconque des protocoles. les Protocoles
3. L'adoption et l'entrée en vigueur d'une 1. Aucun État ne peut devenir Partie contractante
nouvelle annexe à la présente Convention ou à à la présente Convention s'il ne devient en même
l'un quelconque des protocoles sont soumises temps partie à un protocole au moins. Aucun
aux mêmes procédures que l'adoption et l'entrée État ne peut devenir partie contractante à un
en vigueur d'un amendement à une annexe protocole s'il n'est pas, ou ne devient pas en
conformément aux dispositions du paragraphe 2 même temps, Partie contractante à la présente
du présent article; toutefois, si cela implique un Convention.
amendement à la Convention ou au protocole 2. Tout protocole à la présente Convention
visé, la nouvelle annexe n'entre en vigueur n'engage que les Parties contractantes à ce
qu'après amendement de la Convention ou du protocole.
protocole. 3. Seules les Parties contractantes à un protocole
peuvent prendre les décisions relatives audit
ARTICLE 21 : Règlement intérieur et protocole pour l'application des articles 17, 19 et
règles financières 20 de la présente Convention.
1. Les Parties contractantes adoptent un
règlement intérieur pour les réunions et Article 26 : Signature
conférences visées aux articles 17 et 18 ci-dessus. La présente Convention et le Protocole relatif à
2. Les Parties contractantes adoptent des règles la coopération en matière de lutte contre la
financières, préparées en consultation avec pollution en cas de situation critique seront
l'Organisation, pour déterminer notamment leur ouverts à Abidjan du 23 mars au 22 juin 1981 à
participation financière. la signature des États côtiers et insulaires, de la
Mauritanie à la Namibie comprise.
Article 22 : Rapports
Les Parties contractantes adressent à Article 27 : Ratification, acceptation et
l'Organisation des rapports sur les mesures approbation
adoptées en application de la présente La présente Convention et tout protocole y
Convention et des protocoles auxquels elles sont relatif seront soumis à ratification, acceptation
parties, la forme et la fréquence de ces rapports ou approbation. Les instruments de ratification,

5
d'acceptation ou d'approbation seront déposés 3. La dénonciation prendra effet quatre-vingt-dix
auprès du Gouvernement de la Côte d'Ivoire, qui jours après la date à laquelle elle aura été reçue
assumera les fonctions de Dépositaire. par le Dépositaire.
4. Toute Partie contractante qui dénonce la
Article 28 : Adhésion présente Convention sera considérée comme
1. A partir du 23 juin 1981, la présente ayant également dénoncé tout protocole auquel
Convention et le Protocole relatif à la elle était partie.
coopération en matière de lutte contre la 5. Toute Partie contractante qui, à la suite de sa
pollution en cas de situation critique seront dénonciation d'un protocole, n'est plus partie à
ouverts à l'adhésion des États visés à l'article 26. aucun des protocoles à la présente Convention
2. Après l'entrée en vigueur de la présente sera considérée comme ayant également dénoncé
Convention et de tout protocole y relatif, tout la présente Convention.
État africain non visé à l'article 26 pourra y
adhérer. Article 31 : Fonctions du dépositaire
3. La présente Convention et tout protocole y 1. Le Dépositaire notifie aux Parties
relatif restent également ouverts après leur entrée contractantes, à toute autre partie visée à l'article
en vigueur à l'adhésion de tout autre État sous 26, ainsi qu'à l'Organisation :
réserve d'approbation préalable par les trois i) La signature de la présente Convention et de
quarts des États visés à l'article 26 qui sont tout protocole y relatif et le dépôt des
devenus Parties contractantes. instruments de ratification, d'acceptation,
4. Les instruments d'adhésion seront déposés d'approbation ou d'adhésion, effectués
auprès du Dépositaire. conformément aux dispositions des articles 26,
27 et 28;
Article 29 : Entrée en vigueur ii) La date à laquelle la Convention et tout
1. La présente Convention et le premier des protocole entreront en vigueur conformément
protocoles entrent en vigueur à la même date, aux dispositions de l'article 29;
conformément aux dispositions du paragraphe 2 iii) Les notifications de dénonciation faites
ci-dessous. conformément aux dispositions de l'article 30;
2. La Convention et tout protocole entrent en iv) Les amendements adoptés en ce qui concerne
vigueur le soixantième jour à compter de la date la Convention et tout protocole, leur acceptation
du dépôt d'au moins six instruments de par les Parties contractantes et la date d'entrée en
ratification, d'acceptation ou d'approbation de vigueur de ces amendements conformément aux
cette Convention et du protocole, ou d'adhésion dispositions de l'article 19;
à ceux-ci par les parties visées à l'article 26. v) L'adoption de nouvelles annexes et des
3. Par la suite, la présente Convention et tout amendements à toute annexe conformément aux
protocole entrent en vigueur à l'égard de tout dispositions de l'article 20.
État visé à l'article 26, le soixantième jour après 2. L'original de la présente Convention et de tout
le dépôt de l'instrument de ratification, protocole y relatif sera déposé auprès du
d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion. Dépositaire, le Gouvernement de la Côte d'Ivoire,
qui en adressera des copies certifiées conformes
Article 30 : Dénonciation aux Parties contractantes, à l'Organisation de
1. A tout moment après l'expiration d'un délai de l'Unité Africaine, à l'Organisation et au
cinq ans à compter de la date d'entrée en vigueur Secrétaire général de l'Organisation des Nations
de la présente Convention, toute Partie Unies pour enregistrement et publication
contractante pourra dénoncer la Convention en conformément à l'Article 102 de la Charte des
donnant par écrit une notification à cet effet. Nations Unies.
2. Sauf disposition contraire de l'un quelconque En foi de quoi les soussignés, dûment autorisés
des protocoles à la présente Convention, toute par leurs gouvernements respectifs, ont signé la
Partie contractante pourra, à tout moment après présente Convention.
l'expiration d'un délai de cinq ans à compter de Fait à Abidjan, le vingt-trois mars mil neuf cent
la date d'entrée en vigueur de ce protocole, quatre-vingt-un, en un seul exemplaire en
dénoncer le protocole en donnant par écrit une langues anglaise, espagnole et française, les trois
notification à cet effet. textes faisant également foi.

6
PROTOCOLE RELATIF À LA la récupération ou le sauvetage de colis, de
COOPÉRATION EN MATIÈRE DE conteneurs, de citernes mobiles, de camions-
LUTTE CONTRE LA POLLUTION EN citernes ou de wagons-citernes.
CAS DE SITUATION CRITIQUE 5. On entend par "intérêts connexes" les intérêts
d'une Partie contractante qui sont directement ou
Article premier : Aux fins du présent indirectement affectés ou menacés par une
Protocole : situation critique pour le milieu marin, entre
1. On entend par "autorité nationale compétente" autres :
l'autorité désignée par le gouvernement d'une a) Les activités maritimes, côtières, portuaires ou
Partie contractante, conformément au paragraphe d'estuaires, y compris les activités de pêches;
2 de l'article 16 de la Convention relative à la b) L'attrait historique et touristique de la zone
coopération en matière de protection et de mise considérée;
en valeur du milieu marin et des zones côtières c) La santé et le bien-être des habitants de la
de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, zone touchée, y compris la conservation des
et responsable : ressources vivantes de la mer, de la faune et de
a) De la lutte et des autres opérations engagées la flore sauvage et la protection des parcs et
en cas de situation critique pour le milieu marin; réserves marins et côtiers.
b) De la réception et de la coordination des 6. Le terme "Convention" désigne la Convention
rapports relatifs à certaines situations critiques relative à la coopération en matière de protection
pour le milieu marin; et de mise en valeur du milieu marin et des
c) De la coordination des activités relatives aux zones côtières de la région de l'Afrique de
situations critiques pour le milieu marin en l'Ouest et du Centre.
général au sein de son propre gouvernement et 7. On entend par "Organisation" l'organisme
avec les autres Parties contractantes. désigné à l'article 16 de la Convention pour
2. L'expression "situation critique pour le milieu exercer les fonctions de secrétariat pour la
marin" désigne tout incident, événement ou Convention.
situation, quelle qu'en soit la cause, ayant pour
conséquence une pollution importante ou une Article 2 : La zone d'application du présent
menace imminente de pollution importante du Protocole (ci-après appelée "zone du Protocole")
milieu marin et des zones côtières par des est la même que la zone de la Convention telle
hydrocarbures ou d'autres substances nuisibles, qu'elle est définie dans l'article premier de la
et en particulier les collisions, échouements et Convention.
autres incidents survenant à des navires, y
compris les navires-citernes, les éruptions sur les Article 3 : Le présent Protocole s'applique aux
sites de production pétrolière et la présence situations existantes ou potentielles critiques
d'hydrocarbures ou d'autres substances nuisibles pour le milieu marin qui constituent une menace
due à des défaillances d'installations industrielles. de pollution importante pour la zone du
3. L'expression "plan d'intervention d'urgence en Protocole et les intérêts connexes des Parties
cas de situation critique pour le milieu marin" contractantes.
désigne un plan, élaboré sur une base nationale,
bilatérale ou multilatérale, pour lutter contre la Article 4 : Les Parties contractantes s'engagent
pollution et les autres atteintes au milieu marin à coopérer pour toutes les questions relatives à
et aux zones côtières, ou la menace de situations l'adoption de mesures nécessaires et efficaces de
de ce genre, résultant d'accidents ou d'autres protection de leurs côtes respectives et des
événements imprévus. intérêts connexes contre les dangers et les effets
4. L'expression "opérations pour faire face aux de la pollution résultant de situations critiques
situations critiques pour le milieu marin" désigne pour le milieu marin.
toute activité visant à prévenir, réduire,
combattre et maîtriser la pollution provoquée par Article 5 : Chaque Partie contractante fournit
les hydrocarbures ou d'autres substances aux autres Parties contractantes et à
nuisibles, ou la menace d'une telle pollution à la l'Organisation des renseignements sur :
suite d'une situation critique pour le milieu marin, a) Son autorité nationale compétente;
y compris le nettoyage des nappes de pétrole et

7
b) Ses lois, règlements et autres instruments récupération ou le sauvetage de colis, conteneurs,
juridiques se rapportant d'une manière générale citernes mobiles, camions-citernes ou wagons-
aux questions traitées dans le présent Protocole, citernes, peut demander le concours de toute
y compris celles qui ont trait à l'organisation et autre Partie contractante. La demande
au fonctionnement de l'autorité nationale d'assistance est adressée en premier lieu aux
compétente, dans la mesure où cette organisation autres Parties contractantes dont les côtes et les
et ce fonctionnement sont liés aux questions intérêts connexes sont susceptibles d'être touchés
traitées dans le présent Protocole; par la situation critique en cause. Les Parties
c) Ses plans nationaux d'intervention d'urgence contractantes auxquelles une demande est
en cas de situation critique pour le milieu marin. adressée en application du présent paragraphe
s'engagent à faire tout leur possible pour fournir
Article 6 : Les Parties contractantes échangent, l'assistance demandée.
par l'entremise de l'Organisation ou directement, 2. L'assistance visée au paragraphe 1 du présent
des renseignements sur les programmes de article peut consister à :
recherche - développement, y compris les a) Fournir du personnel, des produits et des
résultats obtenus quant aux moyens de lutter équipements, et en assurer le renforcement;
contre la pollution par les hydrocarbures et b) Fournir des moyens de surveillance et de
autres substances nuisibles, et sur l'expérience contrôle, et en assurer le renforcement;
acquise dans la lutte contre cette pollution. c) Mettre à disposition des sites pour
l'évacuation des substances polluantes; ou
Article 7 : d) Faciliter le mouvement de personnes,
1. Chaque Partie contractante s'engage à d'équipements et de produits à destination ou à
demander aux capitaines de navires battant son partir du territoire des Parties contractantes ou
pavillon et aux pilotes des aéronefs immatriculés transitant par ce territoire.
sur son territoire, ainsi qu'aux personnes 3. Toute Partie contractante qui demande une
responsables d'ouvrages opérant au large des assistance en application du paragraphe 1 du
côtes sous sa juridiction, de signaler à toute présent article fait rapport aux autres Parties
Partie contractante, par les voies les plus rapides contractantes et à l'Organisation sur les résultats
et les plus appropriées compte tenu des de sa demande.
circonstances, et conformément à l'annexe au 4. Les Parties contractantes s'engagent à étudier
présent Protocole : dès que possible et selon les moyens dont elles
a) Tous les accidents causant ou pouvant causer disposent la répartition des tâches à entreprendre
une pollution des eaux de la mer par les pour faire face aux situations critiques pour le
hydrocarbures ou d'autres substances nuisibles; milieu marin dans la zone du Protocole.
b) La présence, les caractéristiques et l'étendue 5. Chaque Partie contractante s'engage à
des nappes d'hydrocarbures ou d'autres informer les autres Parties contractantes et
substances nuisibles repérées en mer et de nature l'Organisation des mesures prises pour faire face
à constituer une menace grave et imminente pour à des situations critiques pour le milieu marin
le milieu marin, les côtes ou les intérêts dans les cas où les autres Parties contractantes ne
connexes d'une ou de plusieurs Parties sont pas appelées à l'aide.
contractantes.
2. Toute Partie contractante recevant un rapport Article 9 :
présenté en application du paragraphe 1 ci- 1. Les Parties contractantes s'efforcent de
dessus informe dans les meilleurs délais maintenir et de promouvoir, soit
l'Organisation et, soit par l'intermédiaire de individuellement soit par voie de coopération
celle-ci, soit directement, l'autorité nationale bilatérale ou multilatérale, des plans et des
compétente de toute Partie contractante moyens d'intervention d'urgence en cas de
susceptible d'être touchée par la situation situation critique pour le milieu marin, pour
critique pour le milieu marin. lutter contre la pollution par les hydrocarbures et
Article 8 : autres substances nuisibles. Ces moyens
1. Toute Partie contractante ayant besoin comprennent en particulier des équipements,
d'assistance pour faire face à une situation navires, aéronefs et personnels préparés aux
critique pour le milieu marin, notamment pour la opérations en cas de situation critique.

8
2. Les Parties contractantes coopèrent pour 2. Les réunions des Parties contractantes au
mettre au point des instructions et procédures présent Protocole ont notamment pour objet :
permanentes que devront suivre les autorités a) De veiller à l'application du présent Protocole
nationales compétentes chargées de recevoir et et d'examiner l'efficacité des mesures adoptées et
de transmettre les rapports sur la pollution par l'opportunité de prendre d'autres mesures, en
des hydrocarbures et autres substances nuisibles particulier sous forme d'annexes;
présentés en application de l'article 7 du présent b) De réviser et d'amender, le cas échéant, toute
Protocole. Cette coopération vise à assurer annexe au présent protocole;
rapidement et régulièrement la réception, la c) De remplir, en tant que de besoin, toutes
transmission et la diffusion de ces rapports. autres fonctions en application du présent
Protocole.
Article 10 :
1. Chaque Partie contractante agit conformément Article 12 :
aux principes ci-après dans la conduite des 1. Les dispositions de la Convention relatives
opérations menées sous son autorité pour faire aux protocoles s'appliquent au présent Protocole.
face aux situations critiques pour le milieu 2. Le règlement intérieur et les règles financières
marin : adoptés conformément à l'article 21 de la
a) Évaluer la nature et l'ampleur de la situation Convention s'appliquent au présent Protocole, à
critique et transmettre les résultats de cette moins que les Parties contractantes audit
évaluation à toute autre Partie contractante Protocole n'en décident autrement.
intéressée; En foi de quoi les soussignés, dûment autorisés
b) Déterminer les mesures nécessaires et par leurs gouvernements respectifs, ont signé le
appropriées qu'il convient de prendre pour faire présent Protocole.
face à la situation critique, en consultant s'il y a Fait à Abidjan, le vingt-trois mars mil neuf cent
lieu d'autres Parties contractantes; quatre-vingt-un, en un seul exemplaire en
c) Établir les rapports et demandes d'assistance langues anglaise, espagnole et française, les trois
nécessaires conformément aux articles 7 et 8 du textes faisant également foi.
présent Protocole; et
d) Prendre des mesures appropriées et concrètes
pour prévenir, réduire, combattre et maîtriser les
effets de la pollution, y compris la surveillance
et le contrôle de la situation critique.
2. Dans l'exécution des opérations entreprises en
application du présent Protocole pour faire face à
une situation critique pour le milieu marin, les
Parties contractantes doivent :
a) Agir conformément aux principes du droit
international et aux conventions internationales
applicables aux interventions en cas de situation
critique pour le milieu marin; et
b) Signaler à l'Organisation ces interventions en
cas de situation critique pour le milieu marin.

Article 11 :
1. Des réunions ordinaires des Parties
contractantes au présent Protocole ont lieu en
même temps que les réunions ordinaires des
Parties contractantes à la Convention tenues
conformément à l'article 17 de la Convention.
Les Parties contractantes au présent Protocole
peuvent aussi tenir des réunions extraordinaires
dans les conditions prévues à l'article 17 de la
Convention.

9
Bénin rayonnement ou combinaison de ceux-ci
-------------------- susceptible de provoquer une pollution ;
Loi n° 98- 030 du 12 février 1999 portant Loi- - ″Pol lueur″: toute personne physique ou morale
cadres url ’envi ronne me nte nRépubl
iquedu qui, par son acte ou son activité, provoque une
Bénin. contamination ou modification directe ou
indi r
e ctedel ’env i
ronne ment;
L’As se mbléeNa tional
eadé l
ibéréetadopté, - ″ Pol l
ution ″: toute contamination ou
Le Président de la République promulgue la loi modification directe ou indirecte de
dont la teneur suit : l’env i
r onne me ntprovoquée par tout acte
susceptible :
i) d’a ffecterdé favora bl
e mentune ut ili
sation du
TITRE I : DES DISPOSITIONS
mi lieupr ofita bleàl ’ho mme;
GENERALES ii) de provoquer une situation préjudiciable à
la santé, la sécurité, le bien-êtr
edel ’homme ,de
Chapitre 1 : Des définitions, des principes, des la flore et de la faune, ou à la sécurité des biens
objectifs, des moyens, des pouvoirs du collectifs et individuels.
ministre
Article 3 : En République du Bénin, la gestion de
Article 1 : La présente loi définit les bases de la l’e nv i
ronne ment e str égie pa rl esp rinci
pe s
politiquee nma ti
èr ed’ environne me ntetor g anise généraux ci-après :
sami see nœuv re,e na pplicati
onde sdispositions a)l ’env ir
onne me nt bé ni noise s
t un pa tr
imoi ne
des articles 27, 28, 29, 74 et 98 de la Constitution national et fait partie intégrante du patrimoine
de la République du Bénin. c ommundel ’
huma ni té;
b)chaque citoyen a droit à un environnement sain,
Article 2 : Dans la présente loi, on entend par : satisfaisant et durable et a le devoir de le
- ″ Age nce ″: l ’Age nc e bé ninoise po ur défendre ;
l’Env ironn eme nt; c)la protection et la mise en valeur de
- ″Commi ssi
on″: la Commission nationale du l’env ir
onne me ntdoi v entf air
ep arti
ei ntégrante
Développement durable ; du plan de développement économique et social
- ″Cont amina nt″: une matière solide, liquide ou e tdel as tra
tégiedes ami seenœuv re;
gazeuse, un micro-organisme, un son, une d)les différents groupes sociaux doivent intervenir
vibration, un rayonnement, une chaleur, une à tous les niveaux dans la formulation et
odeur, une radiation ou toute combinaison de l’exé cutiondel apol itiquena ti
ona lee nma tière
l’unoudel ’autres uscept i
bled’ altérer
,a ude là d’ env i
ronne ment; ce principe est capital dans la
des normes légales habituellement admises, la lutte contre la pauvreté et favorise le
qua lit
éd el’env ir
onn eme nt; développement du pays ;
- ″Dé v eloppe me ntdur able″: stratégie qui intègre e)l e sa utorit
ésdo iventt outme tt
ree nœuv r
epour
la dimension environnementale à celle du opt imis er l
’i
nv e sti
sseme nt da ns le
développement économique. Elle assure de ce développement des capacités nationales en vue
fait la satisfaction des besoins des générations de la réalisation progressive et effective de la
actuelles sans compromettre celle des pol it
iquee nma ti
èred’ e nvir
onne me nt ;
générations futures ; f) tout acte préjudiciable à la protection de
- ″Env ir
onne me nt″:l ’en sembl e desé l
éme nt s l’env ir
onne me ntenga gel arespons abi li
tédirecte
naturels et artificiels ainsi que des facteurs ou indirecte de son auteur qui doit en assurer la
économiques, sociaux et culturels qui influent réparation.
sur les êtres vivants et que ceux-ci peuvent
modifier ; Article 4 : Les principes généraux figurant à
- ″I nsta l
lat
ion ″: toute source fixe susceptible l’art
icle3c i-dessus visent les objectifs suivants :
d’ê tr
egé né r
a t
ricesd’ atteinteàl ’
env ir
onne me nt, a)prot é
ge rl ’environne me nt,not amme nt:
quel que soit son propriétaire ou sa destination ; - prévenir et anticiper les actions de nature à avoir
- ″ Mi nist
r e ″: le ministre chargé de des effets immédiats ou futurs sur la qualité de
l’env ironne me nt; l’environne me nt;
- ″Pe rsonne″: toute personne physique ou morale - faire cesser toute pollution ou dégradation, ou
soit un individu, une société, une coopérative, tout au moins en limiter les effets négatifs sur
une organisation, une association, un organisme l’environne me nt;
public ; - promouv oir l ’a
s s
a i
n i
ss eme nt da ns l e but
- ″Pol luant″: tout rejet solide, liquide ou gazeux, d’a mélior erlec adredev i
e;
tout déchet, odeur, chaleur, son, vibration, - surveiller étroitement et en permanence la qualité
del ’env i
r onne me nt;

1
b) restaurer les zones et sites dégradés ; Ils’as surequel espr ogramme se tproj
et
sentr
epr
is
c) assurerl ’ équili
bree nt rel ’environne me
nte
tle sur le territoire national sont conformes aux
développement ; dispositions de la présente loi et en avise les
autorités de tutelle le cas échéant.
Article 5 : Pour atteindre les objectifs prévus à Ilassur el es uivide sa ctivit
ésdel ’
Agenceetdela
l’art
ic le4,de sdi spos it
ion ss ontpr i
se se nv uede: Commission.
a) élaborer et exécuter un programme national de
développement des capacités en environnement ; Chapitre 2 : De la Commission Nationale du
b) effectuer des recherches sur la qualité de Développement Durable
l’env ironne me nta us eind’ organisme spubl ic
sou
privés ; Article 7 : Il est institué un organisme dénommé ″
c) promouv oir l ’informa ti
on e t l ’ édu c at
ion Commission nationale du Développement durable
relativ esàl ’e nvironne me ntpa rle sor g ani sme s ″.
publics et privés ;
d) établir les normes de la qualité de Article 8 : La Commission est composée de
l’env ironne me nta insiquec e
llesdur e j
e t; membres provenant du gouvernement et de la
e) établir et gé rer un s ystème d’ infor ma t
ion société civile.
pe rma ne nts url aq ua l
itédel ’
env ironne me nt,e n LaCommi ssi
one stdoté ed’unsec
rét
ari
at
.
particulier sur les éléments naturels et les La Commission peut faire appel à toute personne
industries à risque ; qu’e ll
ej uge ra ut il
e d’ e
ntendr
e ou de f ai
re
f) élabor ere t me ttree n œuv re une pol it
ique participer à ses travaux.
na ti
ona l
ed’ amé na ge me ntdut err
itoire .
Aux fins ci-dessus, le gouvernement doit : Article 9 : Chaque année, une dotation est inscrite
- produi re un r app orta nnue ls u rl ’é ta t de au budget national pour le fonctionnement de la
l’env ironne me nta uBé nin; Commission.
- publier les données statistiques disponibles
relative me ntàl aqua l
itédel ’environne me nt; Article 10 : Un décret pris en conseil des ministres
- acquérir, construire et implanter sur tout point du pr
éc i
s el e ma ndat,l ’orga nis
ation,l es mode s
territoire du Bénin tous équipements nécessaires d’
élec t
ionouden omi na tionde sme mbr esdel a
àl as ur veil
lanc edel aqua l
itédel ’env i
ronne me nt Commission, ainsi que son fonctionnement.
et, à ces fins, instituer toute servitude et acquérir
tout immeuble nécessaire par tous les moyens Chapitre 3 : De L’Agence Béninoise de
légaux ; l’Envi r
onneme nt
- obtenir tous renseignement nécessaire à
l’appl icati
ondel al oi; Article 11 : Il est crée un établissement public,
- conclure da ns l ’ intérêtde l a Ré pu blique du dot édel ape rsonn al
itéj uri
diquee tdel ’
a utonomi e
Bénin et en conformité avec les lois, et financière, appelé  Agence béninoise pour
règlements en vigueur, tout accord avec tout l’Env i
ronne me ntpours e
rvi
rd’ instit
utiond’ appui
autre gouvernement ou organisme international à la politique nationale en matière de protection de
afindef acili
terl ’
e xé cutiondel apr és entel oi; l’env i
ronne me nt.
- faciliter la création et le fonctionnement
d’a ssoc iat
ionsdepr otec ti
on,dedé fens ee tde Article 12 :L’Age ncee stc hargée de la mise en
mi see nv ale ur de l ’
e nv i
ronne me nt,t a nta u œu vredel apolit
iquee nv i
ronne mentaledé f
iniepa r
niveau national que local. Ces organismes le gouvernement dans le cadre du plan général de
peuvent être associés aux actions entreprises par développement.
le gouvernement, notamment en matière
d’inf orma tion,d’ éduc atione tde communication Article 13 :Le sa ttr
ibutions de l ’
Age nce,s on
de sc itoyense tê t
rer ec onnusd’ util
itépubl ique; organisation, les modalités de son fonctionnement
- rechercher systématiquement la consultation et de son financement, ainsi que ses relations avec
ains iquel eni v eaud’ inte rventionl epl use f fi
cac e lesi nsti
tutionsdel ’
Et ate tdesa ut r
e si nst
itut
ions
pour l a mi see n œuv re de l a pr ése ntel oi, sociales sont définies par un décret pris en conseil
conformément à la politique nationale de des ministres.
déconcentration et de décentralisation.
Article 14 :Lac ont
ributiona n nuelledel ’Etata u
Article 6 : LeMi ni
s t
ree stcha r
gédel’é
labor
ati
on fonc ti
onne me ntdel ’
Age ncee sti nscri
teaubudge t
etdel ami seenœuv r
edel apo li
ti
quenat
iona
leen de l ’Etat.El lel uies tv ers
é ec onf orméme ntàl a
ma t
ière d’ e
nv ir
onne ment a i
nsi que de l a législation en vigueur en matière de subvention aux
coordination de son exécution. établissements publics.

2
Article 22 :To uts itea yantf aitl ’obj etd’ une
Chapitre 4 : De la prohibition générale exploitation doit être remis en état. Cette remise en
étate stà l ac ha rge de l ’expl oitants el
on l es
Article 15 : Nul ne doit émettre, déposer, dégager, conditions fixées par le Ministre conjointement
rejete r ou p er
me ttr
el ’é miss
ion, l e dé pôt, le avec les ministres concernés et après avis
dé ga gement,l ’
enfouisse me nt ou l er ejet da ns techniquedel ’Age nc e.
l’env ir
onne me ntd’ un c ontamina nta u-delà de la
quantité ou de la concentration prévue par les lois Chapitre 2 : Des eaux continentales
et règlements.
Qui c onques er end cou pa bled’ unepol lut
ion de Article 23 : on entend par 
eaux,l
’ea
udes ur
fac
e
l’env ir
onne me nt e stt e nu d’ en r épa rer l es etl
’e aus oute r
raine,oùqu’ el
lessetr
ouvent
.
conséquences conformément aux dispositions de la
présente loi et des règlements y afférents et sans Article 24 : Les eaux constituent un bien public
pré judice de l ’applicati
on à s one n contre de s dontl ’ut
il
is at
ion,lage st
ione tl apr ot
ectionsont
dispositions du code pénal. soumises aux dispositions législatives et
réglementaires ;
Article 16 : Quiconque est responsable ou a
connaissance de la présence accidentelle dans Article 25 : L’ Age nce,e nc oll
abora
tiona vecles
l’environne me ntd’unc ontami nantdoi tena viser ministres chargés de la gestion des ressources en
les autorités compétentes sous peine de poursuites eau, dresse un inventaire établissant le degré de
pénales. pollution des eaux continentales en fonction de
normes physiques, chimiques, bactériologiques.
Article 17 : La divagation des animaux dans les Cet inventaire est révisé périodiquement ou chaque
agglomérations urbaines est interdite et punie foi
squ’ unepol lutione xcep t
ionnell
ea ffectel’ét
at
conformément à la loi. des eaux.

TITRE II : DE LA PROTECTION ET DE Article 26 : Les normes physiques, chimiques,


LA MISE EN VALEUR DES MILIEUX biologique sauxquellesl e spr isesd’ eaua ssur
ant
RECEPTEURS ET NATURELS l’
a l
ime ntati
onhuma inedoi ve ntrépondr e,d emême
quel ’ea
ui ss
uedur é s
eaud edi st
ributiona us t
ade
Chapitre 1 : Du sol et du sous-sol de la consommation, sont fixées par décret.

Article 18 : Au sens de la présente loi, est 


sol Article 27 : Les travaux, installations et
tout terrain ou espace souterrain, même submergé équipements de prélèvement et
d’eauouc ou ver
tpa runec ons t
ruc ti
on. d’appr ovisionne ment e n e a u de sti
né e à l a
cons omma tion f ont l ’objet d’ une dé claration
Article 19 : Le sol, le sous-sol et les richesses d’intérêtpubl i
c.Auxf insdepr éserverl aqua lité
qu’ilsc ontienne nts ontpr oté gés ,e nt a ntque desdi t
ese aux, la dé cla
ration d’ intérêt publ ic
ressources limitées, contre toute forme de susmentionnée peut concerner, autour du ou des
dégradation et gérés de manière rationnelle. points de prélèvement, des périmètres de protection
à l ’intérieur de sque
ls s ont i nt er
dites ou
Article 20 : Toute activité susceptible de dégrader réglementées toutes activités pouvant nuire à la
le sol tant du point de vue physique, chimique que qualité de ces eaux.
biologique est réglementée par décret.
Article 28 : Les déversements, écoulements, rejets,
Article 21 :L’ a ffectione tl’amé na geme ntdus olà dépôts directs ou indirects de toute nature pouvant
des fins agricoles, industrielles, urbaines ou autres, provoquer ou accroître la pollution des eaux sont
ainsiquel est rav auxder echerc heo ud’ exploit
a ti
on int
e r
dits,s ousr éservede sdi spositi
onsdel ’
arti
cle
des ressources du sous-sol pouvant porter atteinte à 38.
l’env i
ronne me ntbé ni noisdonne ntl i
euàun eé tude
d’impa ctpr éalabl edo ntlecont enue tl apro cédure Article 29 : Nul ne peut construire, établir une
seront précisés conformément aux dispositions de pri
sed’ eaude stinéeàl ’alime ntation,i nstal
lerdes
la présente loi et des règlements subséquents. appareil
spourl ap urif
ica t
iondel ’eau,nipr océde r
En c asd’ ino bs ervation del apr océ dur ed’ étude à l ’exécution de s t rav aux d’ égouts o u à
d’impa ct,l ’intér ess
ée stpunic onformé me nta ux l’
install
ati
ondedi spositi
fspourl et r
aiteme ntde s
dispos i
tionsdel ’art
ic le114del apr ése nteloi. eaux usées sans en avoir été autorisé au préalable.

Article 30 : Les travaux de reconstruction,


d’
ext ens
ion,d’inst
al
lati
on ou de raccorde me nt

3
entrel esc onduitesd’u ns ystèmepubl icetc ell
es Article 37 : Le déversement des eaux résiduaires
d’uns y
stèmepr ivédonne ntlieuàunep r
océdure dansl esr éseauxd’ assaini
s s
e me ntpubl i
cnedoi t
d’autoris
a t
ion.Ladé livranc edet ellesa utor
isat
ions nuire ni à la santé publique ni à la conservation des
ou permis peut être subordonnée à des ouvrages, ni à la gestion de ces réseaux sous peine
modifications à apporter au projet, au plan ou au d’i
nt erdiction et sans préjudice des sanctions
devis. pénales prévues par ailleurs.

Article 31 : Toutexploit
antd’uns ys
tèmepubl i
cou Article 38 : La liste des substances nocives ou
privéd’ ali
me nt
ati
on e ne aue tl ’
exploi
tantd’ un dangereuses dont le rejet, le déversement, le dépôt,
établissement public, commercial ou industriel l’i
mme rsionoul ’introduc t
iondema ni
èredi recte
alimenté en eau par une source quelconque ou indirecte dans les eaux continentales sont, soit
d’appr ovisi
onneme nt,quime tt
entde l ’eau àl a interdits, soit soumis à autorisation préalable, est
disposition du public ou de leurs employés pour dressée par les lois et règlements.
des fins de consommation humaine doivent se
conformer aux normes en vigueur.
Chapitre 3 : Des eaux maritimes et de leurs
Article 32 : L’ expl oi
tantvis
éàl ’art
icl
epr éc
édent ressources
doitfa iree ffec t
ue rdespr é
lèvementsdel ’
eauav a
nt
sa mise à la disposition du public ou de ses Article 39 : Outre les dispositions des conventions,
employés par tout laboratoire agrée par le traités et accords internationaux ratifiés par la
gouvernement béninois aux fins de contrôle de République du Bénin et portant sur la protection de
qua l
ité.Le sr é sult
a t
sde l ’
expertdu l abor
atoi
re lame r,sonti nter
ditsl edé ver
se ment ,l’
imme rs i
on,
doive ntê trev ers é
sa ud oss
ierdel’exploi
tantpour l’introduc tiondi recteoui ndi
recte,l’
i nci
nérat
io ne n
toutes fins utiles. mer de matières de nature à :
- porter atteinte à la santé publique et aux
Article 33 : Nul ne peut sans autorisation faire des ressources biologiques ;
sondages ou des forages dans le but de chercher ou - entraver les activités maritimes, y compris la
de capter en profondeur des eaux souterraines. navigation maritime et la pêche ;
Lespr és entesdi spos i
ti
onsnes ’appliquentpa sàun - altérer la quantité de l
’ea
udeme r;
propriétaire qui fore un puits sur son propre terrain - dé grade rl esva leursd’agréme nte tlepote nti
el
dans le but des epr ocurerd el ’ea upou rsonus a ge touristique de la mer.
domestique.
Article 40 : Le si nt
e r
di ct
ionsprévue sàl’a
rti
cl
e39
Article 34 : Lorsque après enquête, une piscine, ne sont pas applicables aux substances déversées
une plage ou tout autre lieu de baignade se révèle enme rda nsl eca dr
ed’ opéra
ti
onsdel ut
tecont
rela
ê tr
e une me nace po ur la s anté,l ’
a utor
ité pollution marine par les hydrocarbures menées par
c ompé tentee ni nterditl’a
ccèsjusqu’àc equel es les autorités béninoises compétentes.
lieux aient été assainis.
Article 41 : En c a s d’ av ari
es ou d’ accident s
Article 35 : Nonobstant les dispositions de la survenus dans les eaux maritimes sous juridiction
réglementation en vigueur, les propriétaires ou les béninoise, tout propriétaire de navire, aéronef,
exploitants des installations rejetant des eaux engin ou plate- forme transportant ou ayant à son
résiduaires dans les eaux continentales béninoises bord des hydrocarbures ou des substances nocives
établies antérieurement à la promulgation de la ou dangereuses, et pouvant créer un danger grave
présente loi doivent prendre toutes les dispositions et imminent au milieu marin béninois, est mis en
pour satisfaire, dans les délais qui sont fixés par les demeure par les autorités béninoises compétentes
lois et règlements à compter de ladite de prendre à ses frais toutes les mesures
promulgation, aux conditions imposées à leurs nécessaires pour mettre fin au danger.
effluents par le Ministre après avis technique de Lorsque cette mise en demeure reste sans effet ou
l’Age nce. n’apa spr oduitlese ffetse s
c omptésda nsl edé l
a i
impa r
ti,l ’aut
orité bé ninoisec ompé tente pe ut
Article 36 : Les installations rejetant des eaux d’offi
cee nc as d’ urge nc e,f ai
ree xécuterl e s
résiduaires dans les eaux continentales établies mesures nécessaires aux frais du propriétaire et en
postérieurement à la promulgation de la présente recouvrer le montant du coût auprès de ce dernier.
loi doivent, préalablement à leur mise en
fonctionnement, être conformes aux normes de Article 42 : Le capitaine ou le responsable de tout
rejet fixées par le Ministre après avis technique de navire, aéronef, ou engin transportant ou ayant à
l’Age nce. son bord des hydrocarbures ou des substances
nocives ou dangereuses, et se trouvant dans les

4
eaux maritimes sous juridiction béninoise, a manière à satisfaire aux normes techniques en
l’
obliga ti
on de s ignaler pa rt ou t moy e
naux vi
gue urenma tièred’ émiss
iondansl’air
.
autorités béninoises tout événement de mer qui
pourrait être de nature à constituer une menace Article 48 : Lorsque les personnes responsables
pour le milieu marin ou la santé publique. d’ émissionspol luantesda nsl ’atmosphè rea u- delà
de snor me sfixé espa rl ’admi nistr
ationn’ o ntpa s
Article 43 : Aucune occupation, exploitation, pris de dispositions pour être en conformité avec la
construction, établissement susceptible de réglementation, le Ministre leur adresse une mise
constituer une source de nuisance de quelque en demeure à cette fin après avis technique de
nature que ce soit ne peut être effectué ou réalisé l’Age nce .
surl er ivagedel ame re ts urtoutel ’
é tenduedu Nonobstant les poursuites pénales éventuelles, la
domaine public maritime sans une autorisation des mise en demeure doit être exécutée dans le délai
autorités béninoises compétentes. impa rti
,oud’ of f
icee nca sd’ urgence.
L’ autor i
sationc i
-de ssusme ntionnéen’ esta ccordée Le Ministre peut, conformément aux lois et
qu’ aprè sa viste chniqued el ’
Age ncequi doit faire règlements, suspendre le fonctionnement de
rappor ts url ’étuded’ impa ctpr oduit
epa rl ema ît
re l’insta
llation e nc ause,e t/
ou f airee x écut erl es
del ’ouv rag ee tnec on cernequel ’
accompl iss e
me nt travaux nécessaires aux frais du propriétaire.
d’ acti
v it
ésd’ i
ntérêtgé né r
al,e tnedoitpa se ntraver
le libre accès au domaine public maritime ni la TITRE III : DE LA PROTECTION ET DE
libre circulation sur la plage. LA MISE EN VALEUR DU MILIEU
NATURELETDEL’ ENVIRONNEMENT
Article 44 : Outre les dispositions des conventions, HUMAIN
traités et accords internationaux, les dispositions
nécessaires pour prévenir et combattre la pollution Chapitre 1 : De la faune et de la flore
marine en provenance des navires et des
insta l
lat
ionse nme roud’ or i
gi net ell
uri
quea i
nsi Article 49 : La faune et la flore sont protégées et
que les compétences des divers services en la régénérées par une gestion rationnelle en vue de
matière seront fixés par les lois et règlements. préserverl a di vers
it
é bi ol ogique e td ’assurer
l’équi
libreé cologiquede ss yst è
me sna turels.
Chapitre 4 : Del
’ai
r
Article 50 : Toute activité pouvant porter atteinte
Article 45 : Au sens de la présente loi, on entend aux espèces animales ou à leur milieu naturel est
par : soi
ti nterdi
ts oitsoumi seàl ’
autor
isati
onp réa lable
- air : la couche atmosphérique qui enveloppe del’admi nistr
ation.
la surface terrestre et dont la modification
physique, chimique ou autre peut porter atteinte Article 51 : Outre les dispositions des conventions,
àl ’
environneme nt; traités et accords internationaux en matière de
- pol l
utiona t
mos phé ri
queo upol lutiondel ’air: protection de la diversité biologique, (la faune et la
l’é missi
onda nslac ouchea tmos phé r
iquedega z, flore ) ratifiés par la République du Bénin, sont
de fumées ou de substances de nature à fixées par les lois et règlements :
incommoder les êtres vivants, à compromettre la - la liste des espèces animales et végétales qui
santé ou la sécurité publique, ou susceptible de doiv entbé né ficie
rd’ unepr ot ect i
onpa rt
iculi
è re
nuire à la production agricole, à la conservation et l e s moda li
tés d’ appl i
c a
ti on de c ette
des constructions et monuments ou au caractère protection ;
des sites. - les interdictions permanentes ou temporaires
édictées en vue de permettre la préservation des
Article 46 : Tout epol lutiondel ’aira u- delà des espèces menacées, rares, ou en voie de
normes fixées par les lois et règlements est disparition, ainsi que leur milieu ;
interdite. - l es c ondi t
i ons de l ’expl oitati
on, de l a
Le snor me sr elativesà l a qualité de l’airs ont co mme rcialisa t
ion del ’uti
lisa t
ion,dut r
anspor t
définies par les lois et règlements proposés par le etl ’e xploita ti
on de se s
pè cesv i s
éesàl ’
a l
iné a
Mi nistrea pr
è sav istechni quedel ’Age nce. précédent ;
- l esc ondi ti
onsdel ’int
roduc t
ion,qu el
lequ’ens oit
Article 47 : Les immeubles, les établissements l’origine,det outee spècep o uv a
ntp ort
eratte
int e
agricoles, industriels, commerciaux ou artisanaux ; aux espèces déjà sur place ou à leurs milieux
véhicules ou autres objets mobiliers possédés, particuliers ;
exploités ou détenus par toute personne physique - l esc onditionsdedé livranced’ a ut
oris
ati
onsde
ou morale sont construits, exploités, ou utilisés de prélè veme n tàde sf i
nss ci
en tif
ique sd’anima ux

5
ou de végétaux protégés par la réglementation
béninoise, ainsi que les conditions de leur Chapitre 2 : Des établissements humains
exportation éventuelle.
Article 57 : Aux termes de la présente loi, on
Article 52 : L’ expl oi
tations url et errit
oirena tional entend par établissements humainsl ’
ense mble
d’établisseme nt sd’ éleva ge,dev ente,de location, des agglomérations urbaines et rurales, quels que
det ransitd’ ani ma uxd’ es pèce ss auv ages,a insiqu e soientl eurt ypeetl eurt ai
lle,etl ’ensembl ede s
l’
e xploitation de sé t
abl isseme nts de st
inésà l a infrastructures dont elles doivent disposer pour
présentation au public de spécimens vivants de la assurer à leurs habitants une existence saine et
faunena tiona leo ué trang è
r e,doi v entf a
ir el’objet décente.
d’une a utorisation dé l
ivr ée pa rl e Mi ni st
re
conjointement avec les autres ministres concernés Article 58 : La protection, la conservation et la
aprèsa vist echni quedel ’Age nc e.Le sc onditions valorisation du patrimoine culturel et architectural
de délivrance de cette autorisation et leurs sontd’ int érêtna t
iona l
.El less ontpa rt
iei ntégrante
moda l
ités d’ a pplica
tion a ux é t
ablisseme nts de la politique nationale de protection et de mise en
existants sont fixées par les lois et règlements. valeur de l’ e
nv ir
onne me nt.

Article 53 : Lorsque la conservation du milieu Article 59 : Le spl ansd’ urba nismepr ennente n
naturel sur le territoire national présente un intérêt compte les impératifs de protection de
spé ciale tqu’ i
lc onv ientdepr éserverc emi lieude l’env ironne ment
,l esr i
sque s da ns l esc hoix
tout ei nter
ve nti
onhuma i
nes usce pt
ibledel ’a l
térer, d’e mpl a ce ment e tl a r éalisation de s z one s
de le dégrader ou de le modifier, toute portion du d’a ctivité séconomi que s,der és i
de nc eetd eloi sirs
.
territoire national, terrestre, maritime ou fluvial L’ Et atpr end desdi sp osit
ionspourl ’
élabora tion
peut être classée en aire protégée. pré ala bl
ed’ unsc hémana ti
o nald’ amé nageme ntdu
La protection des terres contre la désertification, territoire.
l’éros i
one tlar emont é ede sse ls
,da nsl este rresà Tout projet de réalisation de voies traversant des
voc a t
iona gricolee std’ ut
ilit
épubl i
que. établissements humains doit prévoir des points de
pa ssa gedec analisat
ionsd’ eau,d’ élect
rici
tée tde
Article 54 : La décision du classement ainsi que téléphone.
les modalités de protection et de gestion des zones Tout edé t
érior
ationd’ u nei nfr astructur
epubl ique
classée ss ontpr écédéesd ’uneé t
uded’ i
mpa ctet est réparée aux frais de son auteur sous le contrôle
d’unea ud i
e ncepu bliqueda nsl esc ase tlesf or
me s et la responsabilité de la collectivité concernée.
prévus par la loi et menées par le Ministre avec les Toute personne victime de cette détérioration peut
autres ministres concernés, les organes ad res serunepl ain t
eàl ’autoritéc ompé te
nte.
déconcentres et décentralisés en relation avec
l’Age nc ee t,e nc eq ui c onc erne l esz ones Article 60 : Toute agglomération urbaine doit
frontalières, avec les autorités étrangères comporter des terrains à usage récréatif et des
compétentes en tant que de besoin. zone s d’ es pace vert
,s el
on une pr oportion
Le classement est fait en prenant en considération harmoni eus ef i
xéepa
rlesdocume nt
sd’ ur
banisme ,
le maintien des activités traditionnelles existantes compte tenu des superficies disponibles, du
dans la mesure où celles-ci sont compatibles avec coe ff
icientd’ occu
pat
iondusol et de la population
lar éalisati
onde sobj ectif
sv i
sé sàl ’ar t
icl
e56c i
- résidentielle.
dessous.
Article 61 : Les permis de construire sont délivrés
Article 55 : Lesforêts,qu’el
less oi
entpubl ique sou en tenant dûment compte aux lois et règlements.
privées, sont un patrimoine national qui doit être La de ma nde d’ un pe rmi s de c ons
truire d’ un
géré en tenant compte des préoccupations établis
se me ntc las s
é,do itê t
rea c compa gné ed’ u ne
d’env i
r onne ment
,des ort
equel esf oncti
onsde étuded’ impa c tsurl ’
e nv ironnement.
protection des forêts ne soient pas compromises Le permis de conduire dans les zones sensibles ou
par les utilisations économiques, sociales ou inondables peut être à des prescriptions spéciales
récréatives. élaborées par le Ministre si les constructions
envisagées sont de nature à avoir des conséquences
Article 56 : Les forêts doivent être protégées domma ge ablespourl ’e nvir
onne me nt
.Lor sdel a
contre toute forme de dégradation, de pollution ou dé l
ivranced’ unpe rmi sdec ons truire
,l eMi nis t
re
de destruction causées notamment par la peut aussi exiger, conformément aux normes
surexploitation, le surpâturage, les défrichements techniques en vigueur, la réalisation
abusifs, les incendies, les brûlis, les maladies ou d’amé liorat
ionsà l ’e nv ir
onne me nt ,tel
squede s
l’
introduc tiond’ espècesi nadapté es. espaces verts sur tout terrain bâti.

6
Article 62 : Nul ne peut offrir en location, louer, ni d’inc i
né r
ationde sdé che ts,dé saff
ecté
,nepe utê tre
perme ttrel’occupa ti
ond’ uni mme ubledontl ’état utilisé à de sf i
ns de c on st
ruct
ion ou d’ aut res
n’estpa sc onformea uxn or me sdes alubr it
ée tde ex ploita
ti
onss asl ’
a ut
or isation du Ministre, après
sécurité définies par les lois et règlements en av istechniquedel ’Age nc e.Ce lui
-cidoits’a ssurer,
vigueur. avant la délivrance de tout permis ou autorisation,
que le site ou terrain est exempt de tout
Article 63 : Toute personne qui constate contaminant conformément aux normes en vigueur.
l’
existenc
e d’une n ui
sance ou d’une caus e Des conditions et des garanties prévues par les lois
d’i
nsa l
ubri
tédansunimme ubl
epeutadre
sse
rune et règlements peuvent être imposées au promoteur.
pla
inteàl ’
aut
ori
técompét
ente.
Article 70 : Tout le terrain destiné à la réalisation
Article 64 : Lor s qu’un i mme ubl ee ste né tat d’ uns it
ed’ entrepos a ge,detransfert
,det r ai
teme nt
d’insalubr itéoue s tdé tér
ioréa up oi ntdede v enir oud’ é l
imi nationdedé chetsdet outen atured oit
inhabitable ou irréparable et constitue une menace fairel ’obj etd’ uneé tuded’ i
mpact préalable qui
pour la santé ou la sécurité des biens et des doit être soumis en même temps que la demande
personnes, le président du tribunal territorialement d’ expl oitationa uMi nist
reparlepr omoteur .
compétent peut, en référé, et sur requête des Selon la même procédure et dans les mêmes
autoritésc ompé t
e ntes,or donne rl ’évacua tiond e conditions, un permis spécial dont la durée ne peut
l’imme ubl e ,e ni nt erdirel’entrée ,e nor do nne rl a excéder cinq (5) ans peut être accordé à tout
démolition, enjoindre au propriétaire ou à promote urpourl ’é ta bl
iss
ementou l ’
e xploitation
l’occupa ntdepr endr el esme sur esr e
qui se spour d’ un s ite d’ é li
mi na tio
n, d’entreposage ou de
assainir les lieux dans un délai à déterminer, et traitement de certaines catégories de déchets
ordonner à défaut de le faire dans un délai prescrit, particulièrement nocifs ou dangereux produits sur
la possibilité de faire prendre par les autorités elles- le territoire national.
mêmes les mesures requises aux frais du Les conditions de délivrance de ce permis spécial
proprié t
air eoudel ’oc cupant. sont déterminées par les lois et règlements.

TITRE IV : DE LA POLLUTION ET DES Article 71 : Tout promoteur qui exploite un


NUISANCES établissement traitant des déchets dangereux, des
produits nocifs ou dangereux est tenu de fournir
Chapitre 1 : Des déchets aux autorités compétentes et/ou sur leur demande
une analyse des dé chet
sou de spr odu it
squ ’i
l
Article 65 : Les dispositions du présent chapitre stocke ,qu’iltr
ans formeoudonti la ssurel ages
tion
s’applique ntno nobs tantc e l
less pécial
esc onc e
rnant pour lui-même ou pour le compte de tiers.
notamment les installations et les établissements
classés, les eaux usées, effluents gazeux, les épaves
maritimes et les rejets ou immersions en Article 72 : Lorsque les déchets sont abandonnés,
provenance de navires et les déchets de ménage. déposés ou traités contrairement aux dispositions
des textes en vigueur, le Mini s t
repr oc èded’ office
Article 66 : Au sens de la présente loi, on entend àl ’éli
mi nationd esdit sdéche t
ss anspr éjudicede s
par ‘ ‘dé c he
t’’t outr ésidu d’ un pr o cessusde poursuites pénales par ailleurs. Les frais y afférents
o
production, de transf r
ma t
ionoud’ utilisat
ion,ou incombent aux auteurs sans préjudices des
tout bien meuble abandonné ou destiné à poursuites judiciaires.
l’aba
ndon.
Article 73 : La f abricat
ion, l ’
impor tation, la
Article 67 :Lesdé che tsdoi ventf airel ’objetd’ un détention, la vente et la mise à la disposition du
tr
aiteme ntadéqua t,a f
ind’ éliminerouder éduireà consommateur de produits générateurs de déchets
un niveau requis leurs effets nocifs sur la santé de dangereux ou toxiques sont réglementées.
l’
homme ,l
esr essources naturelles, ou la qualité de
l’
env i
ronne mente ngé néra l
. Chapitre 2 : Des installations et des
établissements classés
Article 68 : Nul ne peut déposer des déchets dans
un e ndroit a utreq u’un l i
eu d’ élimi nat
ion ou Article 74 : Au sens de la présente loi, on entend
d’ent r
e posage o u une us ine de t ra i
teme ntde s pa r‘‘insta
llati
onsoué tablisseme nt sc lassés’
’,t ous
déchets dont les caractéristiques ont été approuvées établissements industriels ou commerciaux qui
par les autorités compétentes. présentent des causes de danger ou des
inconvénients soit pour la sécurité, la salubrité, la
Article 69 : Un terrain ou un site utilisé comme commodité ou la santé du voisinage. Ces
l
ieu d’ é
limi na
ti
on, de dé charge c o ntrôl
ée ou établissements présentant des nuisances et des

7
risques sont divisés en trois classes en fonction de Lade ma nded’ autor is
a tiondoi tê tr
ea ccompa gné e
leur éloignement par rapport aux habitations. d’unef ichet echni queme ntion na nta vecprécision
la nature, la quantité et la toxicité des effluents, des
Article 75 : Toute personne physique ou morale, éma nat
ionse taut resn ui sanc ess usce ptiblesd’ ê t
re
publique ou privée, propriétaire ou exploitante produi tespa rl’
éta blisseme nt.
d’une i nstal
lat
ion doi tpr endret oute
sme sures L’ audienc epubl iques url ’env ironne me nt,pr é vue
nécessaires pour prévenir et lutter contre la au xa rti
c les96e ts uiva nts,pe uts ’
a ppliqueràl a
polluti
on del ’envir
onne mentc onf ormémenta ux procédure dec l
as se mentd’ établiss e
me nts.
dispositions de la présente loi et des textes
d’applic at
ionsubséquents. Article 79 : Le sé t
a bli
sse mentsc lassésdansl ’ une
de sdeu xc atégor iesd’ act
iv i
tésete xploité
sav antl a
Article 76 : Les installations exploitées ou promul ga t
iondel apr ésenteloid oiventfair
el ’obj e
t
détenues par toute personne physique ou morale, d’unepr océ duredec onfor mitéc onforméme nta ux
publique ou privée, présentant ou pouvant dispositions de la présente loi et des textes
présenter des dangers ou des désagréments d’applic at
ion.
importants pour la santé, la sécurité, la salubrité En c asd’ inac t
ion del ap a
rtdel ’e
x pl
oit
a nt,l e
publique, le milieu naturel, la conservation des Ministre procède à une mise en demeure, de
sites et monuments, la commodité du voisinage ou régulariser sa situation dans un délai maximum de
pour la préservation de la qualité de trois(3)moi s
.Enc asd’ inobserva t
ion,leprés ident
l’env ironne mente ng é néralsonts oumi sesàun du tribunal territorialement compétent peut, en
audit environnemental. référé,e ts urr equê t
e de l ’autoritéc ompé te nte
,
En c asd’ i
nobs er
vat
ion ,l eprésidentdu t ri
buna l ordonne rlaf e
rme t
ur edel ’établi
ss e
me nt.
territorialement compétent peut, en référé, et sur
requê t
e de l ’aut
ori
téc ompé tente, or don nerl a Article 80 : Lor s
que l ’e
xploi
tation d’ une
ferme t
ur edel’inst
all
ation. installation non inscrite dans la nomenclature des
établissements classés présente des dangers ou des
Article 77 : Le si nstall
a t
ionsv isée sàl ’
arti
cl
e76 inconvénients graves et immédiats, soit pour la
sont réparties en deux classes suivant les dangers sécurité, la salubrité ou la commodité du voisinage,
ou la gravité des nuisances pouvant résulter de leur soit pour la santé, soit pour la préservation de
exploitation. l’env ir
onne me nte ngé néra l
,leMinistr
epr ocè deau
La première comprend les établissements dont classement dans les plus brefs délais, après avis
l’
expl oitation ne pe ut ê trea ut orisée qu’àl a techni quedel ’
age nc e.
condition que des dispositions soient prises pour
prévenir les dangers ou les désagréments visés à Article 81 : L’ autorisati
on d’ ouv er
ture d’ un
l’
article 76.L’ autorisati
on pe u tê treé gal
eme nt établissement classé cesse de produire ses effets
subordonnée à la réunion de certaines conditions qua ndc ett
ei nst
a l
lat
ionn’ apasé téouv erteda nsun
notamme nt l ’éloigneme nt mi nimum de délai de deux (2) ans à compter de la date de sa
l’
établ i
s seme nt, de sl oca ux d’ h abi
tati
on, de s délivrance, ou quand cet établi
ss eme ntn’ apa sét
é
immeubles habituellement occupés par des tiers, exploité pendant deux (2) années successives.
desé t
a blisseme ntsr e ce
v antl epubl ic,d’unev oie
d’eauo udec a ptaged’ eau,d el ame r,d’unevoiede Article 82 : Sont déterminés par décrets pris en
communication ou des zones destinées à conseil des ministres :
l’
ha bitation. - lesc atégori
esd ’
é tab
lis
seme ntss oumi sa ux
La deuxième classe comprend les établissements dispositions de la présente loi et le classement de
qui,nepr ésentantpa sd’ inc onv énie ntsgravespour ch acuned’ elles;
lapr otec ti
onde si nté r
êtsv isésàl ’arti
cle76,s ont - lesc ondi t
ionsdemi see nœuv redel ’a ut
orisa
tion
soumis à des prescriptions générales destinées à viséeàl ’ar
ticl
e78;
garantir la protection de ces intérêts. - les moda li
tés de l a proc édur e d’ audience
publ ique s ur l ’env ir
onneme nt pr opresa ux
Article 78 : Les établissements faisant partie de au t
or is
at i
onsd’ ouv e rtured’établis seme nts;
l’uneoudel ’autreclassedo iventtousf airel’objet
, - ler égime de l ’i
ns pecti
on de sé t
abl i
ssements
avant leur construction ou leur mise en classés ;
fonc ti
onneme nt,d’unea utori
sati
ond él
ivréepa rle - la réglementation applicable en cas de
Mi nistreaprèsa vistec hniqued el ’
age nce,àl a modification, de transfert, de transformation ou
de ma nde du pr oprié
ta i
re ou de l ’exploit
antde de c
hange me nt d’expl oi t
a t
ion de
l’ét
a bli
ssemen t. l’ét
a blissement;
L’ autori
sat
ion v is
éeàl ’
ali
né a pr écédent e s
t - Les sanctions administratives telles que les
éga lemente xigéee nc asdet ransfert
,d’ extension proc édu res de s uspension e t d’ a
rrêt de
oud emodi f
icationsimpor tante
sdel ’établiss
e me nt
. fonctionnement et les pénalités.

8
engins possédés, exploités ou détenus par toute
Chapitre 3 : Des substances chimiques nocives personne physique ou morale sont construits,
ou dangereuses exploités, ou utilisés de manière à satisfaire aux
dispositions prises en application de la présente loi
Article 83 : Les substances chimiques nocives ou afind ’ é
viterl ’ émiss
ion de br uits usc e
pt i
ble de
dangereuses qui, en raison de leur toxicité, de leur causer une gêne excessive à la nature,
radioactivité, ou de leur concentration dans les d’inc ommode rl apopulati
onoudenui reàs as a nté.
chaînes biologiques, présentent ou sont Des règlements déterminent les conditions dans
susc eptibl esdepr ésenterunda nge rpourl ’homme lesquelles sont :
ets one nv i
ronne mentl orsqu’elless ontpr odui t
es, - prohibés ou limités les bruits abusifs ou inutiles à
vendues, transportées sur le territoire béninois ou l’intérieurouàl ’
extér
ieurdet outédi f
ice;
évacuées dans le milieu, sont soumises au contrôle - fixé e
sl esc ondi ti
onse tlesmoda l
itésd’ util
isa ti
on
etàl as urveillanc edel ’Ag encee tde sdifférentes de tout véhicule, moteur, pièce de machinerie,
institution sha bili
téespa rl’Etat. instrument ou équipement générateur de bruit ;
Il est fait obligation aux fabricants et importateurs - pre scrit
e sde snor me sr elativ esàl ’int
e nsitédu
de substances chimiques destinée à la bruit.
commercialisation à fournir aux services du
mi nistère chargé de l ’environne ment l es TITRE V :DEL’ETUDE D’I
MPACT,DE
informations relatives à la composition des L’AUDI TENVI RONNEMENTAL,DE
substances mises sur le marché, leur volume L’AUDIENCEPUBLI QUESUR
commercialisé et- leurs effets potentiels vis-à-vis L’ENVI RONNEMENT,DESPLANS
del ’hommee tdes one nvironne me nt. D’URGENCEETDESMESURES
D’I
NCI TATI
ON
Article 84 : Sont établies par la loi :
- la liste des substances chimiques ou dangereuses Chapitre 1 : Delaproc é
dur
ed’
étude
dontl apr odu ction,l ’imp or t
ation,le transit et la d’
impact
circulation sur le territoire béninois sont interdits
ou soumis à autorisation préalable du Ministre ; Article 87 :‘
‘L’ét
uded’ i
mpact
’’e s
tlapr océd
ure
- le sc onditionsde d é li
vr ance de l ’au t
or i
sa t
ion qui permet de déterminer les effets que la
préalable nécessaire à la production, le réal
isati
on ou l ’
exécut
ion d’
un pr oj
eto u d’un
c ondi ti
onne me nt,l ’
impor tation,l ’e
xpor tati
on,l a programmepe uta
voirsurl’
env
ironneme nt
.
mise sur le marché béninois, le stockage et le
transport des matières visées ci-dessus. Article 88 : Nul ne peut entreprendre des
aménagements, des opérations, des installations,
Article 85 : Les substances chimiques nocives ou des plans, des projets et programmes ou la
dangereuses fabriquées, importées, ou co nstructi
ond’ ouv r
a gess an ss uivrel apr oc édur e
commercialisées en infraction des dispositions de d’é t
ude d’ impa c ts ur l ’env ironne me nt,l orsque
la présente loi et de ses text es d’ applic
a t
ion cette dernière est exigée par les lois et règlements.
peuvent être saisies par les officiers de police Lor squ’ e
llee sti mpos ée,uneé tuded’ impact doit
judiciaire, les agents habilités en matière de suivre la procédure ci-dessous décrite ainsi que les
répression des fraudes, les agents assermentés du règlements qui en précisent le contenu.
mi nistè r
ee tdel ’ Age nceain siquec e
uxde sa utr
e s L’ étuded’ impa c tdoitê t
ref a i
tee tpré sentéea vecl a
ministères concernés. Lorsque le danger le justifie, de ma nded’ autor isat
ion a u Mi nistre.Ce lui-ci ne
ces substances peuvent être détruites, neutralisées dé li
v r
el ’autorisationd’ entre prendr eoud’ e xploiter
ou stockées dans les meilleurs délais par les soins l’ouv rageoul ’établisseme nta y antf a i
tl ’objetde
du Ministre conjointement avec les autres ministres l’étuded’ impa ctqu’ a pr
èsa vist e chniquedel ’avis
compé tentse nl ama tièr
e,a uxf r
aisdel ’auteurde del ’Age nc e.
l’infrac t
ione tsousl ec ont
rôl edel ’
Age nce.
Il est fait obligation aux agents ne relevant pas du Article 89 : Qui con queal ’
int
e ntiond’entr
eprendre
mi nistè r
ec hargé de l ’
env ironneme ntde r endr e laréalisationd’ unede sa c
tiv
itésv is
é e
sàl ’arti
cle
compte à celui-ci de toute intervention dans le 88 doit déposer un avis écrit au Ministre
ca dredel ’applic at
ionde sd i
sposi
tionsdupr é s
e nt dema nda nt l a dé li
vranc e d’ un c ert
if
icat de
article. conformité environnementale et décrivant la nature
généraledel ’activit
é.LeMi nistreindiquealorsà
Chapitre 4 : Du bruit l’
initi
ateurde l ’act
ivit
é ,l a nature,lap ortéee t
l’
étenduedel ’
é tuded’ impa cts url’envir
onnement
Article 86 : Les immeubles, les établissements que celui-ci doit préparer.
industriels, artisanaux et agricoles et autres
édifices, les animaux, les véhicules, et autres

9
Ce certificat de conformité environnemental fait L’a udite nvironneme ntalpe rme ta u Mi ni st
re de
part
iede spi è c
esàs oume t
treàl’autori
tédet utell
e veiller au respect des normes et standards afin
pourl’obt entiondel adé cisi
onf inalequantàl a d’exi gerde sme su r
e sc orrectri
c esoudepr endre
réa
li
sationdel ’act
ivit
épr ojet
ée. des sanctions dans le cas de non respect délibéré ou
récidive.
Article 90 : Les différentes catégor i
esd ’acti
v it
é set
lesouv ra gesd ontl ar éal
isationoul ’expl oitation Article 95 : Sont considérés comme obligatoires :
né cessit
e une é tude d’impa c ts ontdé finis pa r - l ’
auditint ernereleva ntdelarespon sabilité
décret. De même, les règlements définissent les de l ’
e ntrepri
se ou de l ’
uni t
é de
différents paramètres, le contenu et les modalités production ;
depr é sentati
ondel ’ét
uded’ impa ct. - l ’
audite xterneinitiépa rleMi nistres ur
Ce pe ndant ,l’étu ded’ impa ctdo itné ce ssaireme nt avistech niquedel ’Age nce
.
contenir : Les moda lité
s de mi see n œuv r
e de l ’audi t
- l’ana l
y sedel ’étatenvironne me ntalini ti
aldus it
e environnemental seront fixées par décret pris en
concerné ; conseil des ministres.
- lese ffetsdel ’ acti
vitésurl’env ironne me nt;
- lesme s ure
squis ontpr i
s espa rl ’i
ni t
iateuroul e Chapitre 3 : Delaproc
édured’audi
enc
e
promoteur pour supprimer, réduire ou compenser publ iques url’
envi
ronnement
lesi mpa c
tsné ga t
if
sdel ’activitéains iquel ec oût
de celles-ci, avant, pendant et après la réalisation Article 96 : Il est institué en République du Bénin
du projet. une pr oc édure d’ a udience publ ique s ur
l’env ironne me nt.
Article 91 : LeMi nis
t r
e,a prèsa v oirr eçul ’étude L’ audi enc epubl i
que s url ’
env i
ronnementest la
d’impa cts ur l
’environne me nt, doi tl ar endr e consultation de la population sur les questions
publique et créer selon les dispositions ci-dessous, rela t
iv esàl ’environneme nt.Elleapourobj ectifde
une c ommi ssi
on d’ a udience pu blique s ur faire participer les citoyens aux décisions qui
l’environne me nt
.Tout esdi spos i
tionsdoi ve ntê tre découlent de projets dont les incidences affectent
prisent pour protéger les éléments touchant à la leurmi lieudevi ed’ unepa r
t,e td’aut
re part, de
sécur i
tédel ’
Etatet/
oua uxs ecr
e tsdef abr ic
ation faciliter la prise de décision gouvernementale. Elle
industrielle. ass urea uxc i
toy ensl’a ccèsàl ’infor
ma t
ione tl eur
Lor squel ’é tuded’impa cte stjugée satisfaisante, le permet de poser des questions nécessaires au sujet
Ministre délivre le certificat de conformité de sp roje ts,oud’ e xpr
ime rleursopinions
.
environnementale au promoteur du projet.
Article 97 : Lapr océdur ed’ audiencepubl ique a
Article 92 : Ladé cisi
onpr isee nv ertudel ’art
ic l
e pour but de formaliser et de réglementer la tenue
91 et le certificat de conformité environnementale d’audiencespu bli
que ss url ess ujet
sd’ impor tance
aff
ére ntc ess entd’ avoire ffets il ar éa
lisation majeur etouchantl’env i
ronne me nt.
physiquedel ’ act
iv i
tén’estpa sc omme ncéda nsu n
délai
sd’ una na pr è
sl ar écepti
onduc e
rti
fi
c atde Article 98 : Pe uventf air
el ’
objetdelapr océ
dur
e
conformité environnementale par le requérant. d’audi enc epublique:
- tout plan, projet ou programme touchant à
Article 93 : Le gouvernement béninois peut l’environnement ;
dispenser, en tout ou en partie, de la procédure - lesé tude sd’i
mpa ctsurl’
env i
ronnement;
d’é t
uded’ impa c
tsurl’e
nv i
ronne me ntprév ueda ns - les décisions de classementsd’éta
bli
ssement
sou
le présent chapitre, un projet dont la réalisation de sites.
phy siqueac omme ncéavantl ’ent
réee nv igue urd e
la présente loi. Article 99 : Le Mi ni
st
re peu dé ciderd’ offi
ce
d’av oirrec our
sàl apr océdur
ed’audie ncepublique
Chapitre 2 : Del
’audi
tenvi
ronne
ment
al surl ’environneme nt .
Les conditions de ce recours sont fixées par un
Article 94 : Il est instauré en République du Bénin texte réglementaire.
une pr o c
édur ed’ audite nv ir
onneme ntal.L’ audi
t
environnemental a pourobj etd’ appré c
ier,de Article 100 : Toute personne physique ou morale
ma nièrepé riodi que ,l ’
impa ctquet outoupa rti
ede peutde ma ndera uMi ni
st
redeme ttreenœuv rel a
lapr oduc ti
onoud el ’existenc
ed’ u nee ntrepri
se proc é dure d’a
udience pub l
ique sur
génère ou est susceptible, directement ou l’env ironne ment.La de ma nde e sts oumisea u
indirectement, de générers url’e
n vi
ronne ment. Mi ni stre a c
compa gnée d’ un dos sier de
justification.

10
Article 101 : Le Ministre, après avis technique de
l’
Age nc e,peuta ccepterour e f
us erenmot i
va nts on Chapitre 1 : De la recherche et de la
ref
us ,lade ma ndepr évueàl ’
articl
epr écédent.En constatation des infractions
casder e f
us,l espersonn esv iséesàl ’arti
cle100c i
-
dessus peuvent saisir la juridiction administrative Article 106 : Sont habilités à rechercher et à
compétente de cette décision. constater les infractions aux dispositions de la
présente loi et des textes pris pour son application
Article 102 : Lapr oc édur
ed ’
audi
encepubli
quee s
t outre les officiers et agents de police judiciaire :
exécutée par une commission ad hoc créée par le - les agents assermentés des administrations
Ministre à cette fin et dénommée  Commission chargées de la protection de
d’audie ncepubl iques url’e
nvir
onneme 
nt. l’env ironne me nt;
Les conditions de nomination des membres de la - les agents habilités par des lois spéciales.
Commi ss
ion d’a udience publi
que sur
l’e
nv ironne menta ins iquel escondi
ti
onsdes on Article 107 : Les infractions en matière
fonctionnement sont définies par décret pris en d’environne me nts ontc onstaté
espa rdes procès
conseil des ministres. verbaux. Ceux-c if on tf oi jusqu’ à preuve du
contraire. Ils sont adressés au Ministre.
spl
Chapitre 4 : De ansd’
urge
nce
Chapitre 2 : Des dispositions pénales diverses
Article 103 : Au sens de la présente loi , on entend
pa rpland ’urge nce,unpr ogrammed’ actiondé taill
é Article 108 : Lorsque le cas est prévu par la loi et
visant à réduire au minimum les conséquences les règlements, les délits et infractions en matière
d’un é v éneme nt a norma l né cessitant de s d’ e
nv ir
onne me nt pe uv ent f ai
re l ’objet de
interventions rapides inhabituelles afin de protéger transactions avant ou pendant jugement.
des vies humaines, de limiter des blessures,
d’opt i
miser le contrôle des pertes et de réduire Article 109 : L’ act
i on publ i
que e st mis
ee n
l’alt
érati
onde sbi ense tdel ’
e nvironne me nt. mouvement par le ministère public les cas où il en
est disposé autrement.
Article 104 : L’ e xploi t
a ntde t outei ns
tallat
ion Les associations compétentes en matière
classée en première classe conformément aux d’e nvironneme nt, l é galement reconnues et
dispos itionsde sa r
ticles76e t77e sttenud’ établ i
r représentatives, peuvent mettre en mouvement
un pl an d’ urgencepropre à assurer, en cas de l’actionpubl iquee tsec onsulterpa r
tie scivi
le
sàl a
sinistre ou de me nac e de s ini
str
e ,l’ al
erte de s condi ti
onqu’ ellespr
ouv entquel esf ai t
sincri
minés
autorités compétentes et des populations portent préjudice directement ou indirectement à
av oisina ntes
,l ’éva cua t
ion du p erson nele t de l’i
nt érêtcollectifqu’
el lesreprésentent.
prévoir les moyens de circonscrire les causes du
sinistre. Article 110 : En matière de pollution ou de rejet de
Lepl a nd’ urgencede v raê trepr éal
ablement agréé cont aminantda nsl’atmos phè r
e ,s urles ol,d ansl e
pa rleMi ni
str
ea prè sav ist e chniquedel ’Age nce. sol, dans le sous-sol, en mer, dans les lacs, les
L’ Age nc ev érif
iepé ri
o dique me ntlac ohé rencedu ri
vi ères
,lesl agunese tle sétangs ,l’actionpubl ique
pla n d’ urgencee tl ’éta t de pr épar at
ion de s este ngagéec ontrelec he fd’entreprise.
ressources humaines et matérielles affectées à la
mi see nœuv r
edudi tplan. Article 111 : Les peines prévues par la présente loi
Le sc ondi ti
onsd’ é l
abor a tion, le contenu et les ne font pas obstacle au retrait ou à la révocation,
moda litésdemi see nœuv rede splansd ’urgenc e par les autorités compétentes, des certificats,
sont fixés par décret pris en conseil des ministres. pe rmisoua utorisationsqu’ ellesonte uàdé li
vrer.
Les autorités compétentes peuvent ordonner que
sme
Chapitre 5 : De sur
esd’
inc
itat
ion les biens et les sites qui ont été dégradés, pollués
ou contaminés soient remis dans leur état antérieur
Article 105 : De s me sur es d’inc it
ation fis cale da nsu ndé laiq u’ellesd éter
mi neront.De sdé cisions
visant à associer le secteur privé et les entreprises de justice peuvent aussi ordonner les mêmes
publ iquesàl ’
e xécutiondel apr ésent eloipo ur r
ont sanctions.
être prises par loi de finances. Les modalités
d’a pplicat
ion dec esme sures,not amme ntc ell
e s Chapitre 3 : Des infractions et de leur
favor is
antl ami see nœuv red’é c otechnologi es , incrimination
sont fixées par décret pris en conseil des ministres.
Article 112 : Quiconque contrevient à la
TITRE VI : DES SANCTIONS pr
ohi bit
iongénér
alecont
enuedansl ’
articl
e15de

11
lapr é
sentel oie stp unid’uneamended ec inq Article 117 : Les infractions relatives à la pollution
millions (5.000.000) à cinquante millions du mi l
i eus ontp unies d’ une a me nde d ec ent
(50.000.000) de francs. millions (100.000.000) à un milliard
Enc asderéc i
div e,lape i
ned’ame
nde est portée au (1.
00 0.0 00.
00 0) de f r
anc s e t d’ une pe ine
double. d’emprisonnement de douze (12) à vingt-quatre
(24) moi s ou de l ’une de c es de uxp eines
Article 113 : Quiconque contrevient aux seulement, sans préjudice des sanctions
dispositionsde l ’art
icl
e16del apr ése nt
el oi
,e s
t administratives en vigueur.
punid’ unea me ndedede u xc entcinq uantemi ll
e L’admi ni st
ration ma ri
time pe uta rraisonne rt out
(250.000) à deux millions cinq cent mille navire surpris en flagrant délit de déversement de
(2.500.0 00) francss ’
ile str es
pons a bl
e de l a contaminants, y compris les hydrocarbures, en mer.
présenc eda nsl ’
en v
ironneme ntd’ unc onta
mi nant
,
etd’ unea me ndedev i
ngt -cinq mille (25.000) à Article 118 : Quiconque procède ou fait procéder
deux cent cinquante mille (250.000) francs au cas aut ra nsi
t,a us toc kage,à l ’enfouiss eme nt
,a u
où il aurait connaissance de la présence, même déversement sur le territoire national des déchets
acc i
dent el
le d’un contamina nt dans toxiques ou polluants ou signe un accord pour
l’e
nv i
ronne me nt. autorisation de telles activités est puni de la
En cas de récidive,l
ape ined’ amendee stportéeau réclusion criminelle de cinq (5) à vingt (20) ans de
double. prison e td’ une a me nde d ev ingt-cinq millions
(25.000.000) à cinq cent millions (500.000.000) de
Article 114 : Estpunied’un
ea mendedec entvingt francs.
mille (120.000) à un million deux cent mille La juridiction ayant prononcé la peine peut :
(1.200.000) f rancs e t d’ une peine - ordonner la saisie du navire ou du véhicule ou
d’empr isonne mentdeun( 1)àc i
nq( 5)moi s,oude des engins ayant servi à la commission de
l’unedec esd euxp ei
nesseul
ement, toute personne l’infraction;
ay antcontrevenua uxdispos
iti
onsdel ’arti
cle21. - ordonner toute mesure conservatoire dictée par
l’urge nce .
Article 115 : Quiconque contrevient aux
dispositions relatives aux eaux continentales est Article 119 : Les nuisances acoustiques produites
punid’ unea mendedede uxc entmi l
le(200. 000)à env i
olationde spr e
scri
pt ionsdel ’
art
icl
e8 6s ont
deuxmi l
lions( 2.000.000)d efranc setd’ une peine punie sd’unea me ndedec in quantemi l
le(
50.000)à
d’empr i
so nneme ntdeun( 1)à( 5)moi s,oudel ’une cinq cent mille (500.000) francs.
de ces deux peines seulement. Ec as de r éc idive,out rel ’
ame nde,une pe ine
Enc asder écidive,lape ined’a me ndee stpor t
éea u d’empr isonne me ntdedi x( 10)àt rent
e(30)j ours
double. pourra être prononcée.
Le tribunal peut condamner le prévenu à curer à
curer les lieux publics. Le Ministre peut en cas de Article 120 : L’e xpl oit
ations a nsa utorisat
iond’ un
résistance de l ’intéressé y pr océder ou f ai
re établissement ou dans des conditions autres que
procéder aux frais et dépens du contrevenant. celles prévues par les articles 76 et suivants est
puni ed’ u
nea me ndedec inqc e ntmi l
le( 500.000)à
Article 116 : Quiconque aura enfreint les cinq millions (5.000.000) de francs pour les
dispositions des articles 46, 47, 48 de la présente établissements de la classe II et de cinq millions
loi et celles des lois et règlements pris pour son (5.000.000) à vingt-cinq millions (25.000.000) de
appl ic a
ti
one stpunid’ une amende de cent mille francs pour ceux de la classe I.
(100.000) à deux millions (2.000.000) de francs et En cas de récidive, la peine est portée au double.
d’unepe ined’ e
mpr i
sonne me ntdedouz e( 12)à
trentes i
x( 36)moi soudel ’uned ec esdeuxpe ines Article 121 : Es tpu nie d’ une a me nde de un
seulement. million (1.000.000) à dix millions (10.000.000) de
Le tribunal peut prononcer la saisie et le retrait de francse td’ une mpr isonne me ntdeun( 1)àt rois(3)
la circulation du produit ou du moteur objet du ans ,oudel ’uned ec esd euxpe iness e
ul eme nt
,
délit. toute personne ayant contrevenu à la
Lor sque l ’ i
nfr
a ct
ion r é sul
te de l ’
uti
lisation de réglementation relative à la production, au
vé hic ul
esdede uxàqua tr
er oue s,e ll
ee std’ une transport,à l a dé tenti
on ou à l ’utili
sation de
amende de dix mille (10.000) à cinquante mille substances chimiques, nocives ou dangereuses.
(50.000) francs. En cas de récidive, la peine est portée au double.
Le ou les véhicules concernés peuvent être retirés
immédiat eme nt de l a c ircul at
ion j us qu’à l a Article 122 : Estpu ni
e d’
une ame nde d
ec inq
cessation des causes de la pollution. millions (5.000.000) à vingt-cinq millions
(
25. 000.000) de f ra
ncs e t d’ une pe ine

12
d’emprisonneme ntdeun(1) à trois (3) ans, ou de
l’
unedec esdeuxp e
inesseul
ement,tout epe rsonne
convaincued’ avoi rfal
sif
iélerésult
a td ’
uneé t
ude
d’i
mpa cto ua l
tér élespa r
amètrespe rme t
ta ntla
réali
sat
iond’uneé tuded’impact
.
L’usagedur ésult
a tfalsi
fi
éoua ltéréd’ un eétude
d’i
mpa ctme ntionné eàl ’
ali
néapr écédente s tpuni
des mêmes peines.

TITRE IV : DES DISPOSITIONS FINALES

Article 123 : La présente loi qui abroge toutes


dispositions antérieures contraires, sera exécutée
commel oidel’Et at.

Fait à Cotonou, le 12 février 1999.

Le Président de la République,
Che fdel ’
Et at,
Chef du Gouvernement

Mathieu KEREKOU

LeMini
st
redel
’Env
ironn
eme
nt,del
’Ha
bit
ate
tde
l
’Ur
bani
sme,

Sylvain A. AKINDES

Le Garde des Sceaux


Ministre de la Justice, de la Législation et des
Droit
sdel ’
Homme

Joseph H. GNONLONFOUN

13
COTE DIVOIRE Un biotope e stl ’aire g éog r
aphique où
------------------------ l’ense mb led esf ac teursphy sique se tc h imiques
Loi-cadre nº96/766 du 3 octobre 1996 del ’e nv ironn e me ntr estes ensible me ntc ons t
ant.
por t
antc odedel ’envi r onneme
nt L’ éco log iee s tl ’étudede smi l
ieuxoùv ivent,se
reproduisent et meurent des êtres vivants ainsi
L’ As sembl éeNa ti
on aleadé l
ibérée tadop té, que des rapports de ces êtres avec le milieu et
Le Président de la République promulgue la loi leur protection contre la pollution.
dont la teneur suit : La diversité biologique est la variabilité des
organismes vivants de toute origine, y compris,
TITRE 1 : DEFINITIONS, OBJECTIFS entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et
ETDOMAI NED’ APPLI CATI ON autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont il fait partie ; cela comprend la
Chapitre 1 : Définitions diversité au sein des espèces et entre espèces
ainsi que celle des écosystèmes.
Article 1er : Aux termes de la présente loi : La pollution est la contamination ou la
L’ env i
r onne me nte stl ’ensemb l
ed esé léme nts modification directe ou indirecte de
physiques, chimiques, biologiques et des l’env iro nn e
m e n t prov oq uée p ar t
ou t a
c t
e
facteurs socioéconomiques, moraux, et susceptible :
intellectue lss usc e
p t
ibl esd ’a
v oi
run effet direct - d’ altér erl emi lieudev ied el ’hommee tdes
ou indirect, immédiat ou à terme sur le autres espèces vivantes ;
développement du milieu, des êtres vivants et - de nuire à la santé, à la sécurité et au bien-être
des activités humaines. del ’h omme ,del aflo ree tdel af auneo ua ux
L’ env i
r onne me nt humai n concerne biens collectifs et individuels.
l’amé n age me ntdut err it
oireetduc adredev i
e. La pollution des eaux e s
tl ’i
ntro ductiond ansle
L’ envi ronne me ntna t urelcomprend : milieu aquatique de toute substance susceptible
- le sol et le sous-sol, de modifier les caractéristiques physique,
- les ressources en eau, chi mi qu ee t /o ub iolog iqued el ’ea ue tdec r
éer
- l’air, d es r
is qu es p ou r l
a santé d el’hom m e,de nuir
e à
- la diversité biologique, la faune et à la flore terrestres et aquatiques, de
- lespa ysa g es
,s it
ese tmonume nts… por tera ttein teàl ’
a grément des sites ou de gêner
Les ressources en eau comprennent les eaux toute autre utilisation normale des eaux.
intérieures, de surface et les eaux souterraines. La pollution atmosphérique ou pollution de
L’ air est la couche atmosphérique dont la l’aire stl ’
é mi s sion v o l
on tai
reou a c cidentell
e
modification physique, chimique ou autre peut dans la couche atmosphérique de gaz, de fumée,
porter atteinte `a la santé des êtres vivants, aux ou de substances de nature à créer des nuisances
écos ystème se tàl ’env ironneme nte ng énéral . pour les êtres vivants, à compromettre leur santé
Le paysage est une portion de territoire dont les ou la sécurité publique ou à nuire à la production
divers éléments forment un ensemble pittoresque agricole, à la conservation des édifices ou au
par la disposition de ses composantes ou les caractère des sites et paysages.
cont oursdes esf orme soul ’e
ffetdes esc oule urs. La pollution transfrontière est la pollution qui
Le site est une portion de paysage particularisée a son origine dans un pays et dont les effets se
par sa situation géographique et/ou son histoire. propa ge ntda nsd’ a utrespa ys.
Le monument naturel est un élément ou un Les aires protégées sont des zones spécialement
groupe d ’él é
me nt
s dus à l an a t
u r
et els que consacrées à la préservation de la diversité
rochers, arbres, sources, bouleversements du sol, biologique et des ressources naturelles qui y sont
accidents géologiques ou autres qui, séparément associées.
ou ensemble, forment un panorama digne Les zones maritimes comprennent les eaux
d’a t
ten t
ion. archipélagiques, la mer territoriale, la zone
L’ éco s
y stè me est un ensemble structuré qui économique exclusive, la plateau continental
englobe en une seule et même unité ainsi que le rivage de la mer, les fonds marins et
fonctionnelle le biotope et la biocénose. le sous-sol correspondant.
L’ établ is se
me nthuma incomprend l ’ens emb l
e
des agglomérations urbaines et rurales, des

1
infrastructures et équipements dont elles doivent liberté ou dans son milieu naturel au sens des
disposer pour assurer à leurs habitants un cadre textes législatifs et réglementaires en vigueur ;
de vie agréable et une existence saine, - dé truirel e
sœufs des oiseaux ou des reptiles.
harmonieuse et équilibrée. La capture consiste en tout acte tendant à :
Les hydrocarbures sont des substances - priver de sa liberté un animal sauvage ;
énergétiques, fluides (liquides ou gazeuses). - récolter ou retirer hors de leur lieu naturel
La nuisance est toute atteinte à la santé des êtres d’ éclosion,l es œu f
sd eso iseaux ou de s
viv ants,del eu rf ait
,p arl ’
émi s s
iond eb ru i
ts, reptiles.
d’ode u rs,e t
c . L’ étude d’ impac te nvironne me ntalest un
Les déchets sont des produits solides, liquides rap portdé valuationd el ’
impa c tpr oba bled ’
une
ou gazeux, résultant des activités des ménages activitée nv i
sa gées url ’e
n vironn eme nt.
oud ’
u np roc essusdef ab r
icationo ut outbi e n Le Bur e au d’Et ude s d’Impac t
meuble ou immeuble abandonné ou qui menace Environnemental est un service à la disposition
en ruine. de l ’Aut ori
té Na tio nale Co mpé tent ec ha rgé
Les déchets dangereux sont des produits d’e xami ne rlesé tud esd’ impa c
t.
solides, liquides ou gazeux, qui présentent une L’ audi te nvironne me ntal est une procédure
menace sérieuse ou des risques particuliers pour d’é valuatione t de c on t
rô l
ed esa c t
ions d e
la santé, la sécurité des êtres vivants et la qualité prot ecti
one td el ’
e nv ironne me nt.
del ’env ironn eme nt. L’ Aut or i
t é Na t i
o na le Compétente peut être
Les matières fertilisantes sont les engrais, les unee nti
téun iqueo uung rou peme ntd ’en ti
tés
amendements et tout produit dont l ’emp lo i
, dont les compétences sont définies par décret.
contribue à améliorer la production agricole. L’ As sociat i
ondedé fens edel ’envir onne me nt
Les risques naturels sont les catastrophes et est la convention par laquelle deux ou plusieurs
calamités naturelles qui peuvent avoir des effets personnes mettent en commun leurs
imp rév isibless url ’
e nv ironnement et la santé. connaissances ou leurs activités dans un but
L’ accide nt ma jeur est défini comme un autre que de partager des bénéfices en vue de
év éneme ntt e lqu ’
un eé mi s
sion d es ubstanc es conc o uri
ràl adé fe nsed el’env ironneme nt.
dangereuses, un incendie, une explosion
résu l
tan td ’u ndé veloppe me nti nc ontr
ôl éd ’un e Chapitre 2 : Objectifs
activité industrielle, agricole ou domestique.
Le s pl ans d’ ur gence se définissent comme Article 2 : Le présent code vise à :
l’organi sation r a pidee tr at
ionn e l
le,s ou sl a - protéger les sols, sous-sols, sites, paysages,
respo nsa bilit
éd ’une a u t
o ri
té dé termin ée,de s monuments nationaux, les formations
moyens de tout nature pour faire face à une végétales, la faune et la flore et
situationd’ unee xtrêmeg ravit
é. particulièrement les domaines classés, les
Les feux de brousse sont des feux allumés parcs nationaux et réserves existantes ;
volontairement ou non, que lleq u’en s o i
t - établir les principes fondamentaux destinés à
l’amp leu r,c aus antd e sdo mma ge sàl ’ho mmeà gé rer,àp rotége rl’e
n vironneme n tcon
tr et o
utes
ses biens, à la flore et à la faune. les formes de dégradation afin de valoriser les
La désertification désigne la dégradation des ressources naturelles, de lutter contre toutes
terres dans les zones arides, semi-arides ou sortes de pollutions et nuisances ;
subhumides sèches par suite de divers facteurs, - améliorer les conditions de vie des différents
parmi lesquels les variations climatiques et les types de populations dans le respect de de
activités humaines. l’équi l
ibrea ve clemi lieua mbi ant;
La pêche c o nsistee nl ac apture,l ’e
xtractiono u - cré er l es c o ndit
ions d’ une u tili
s at
ion
la récolte de poissons, cétacés, chéloniens rationnelle et durable des ressources naturelles
vé gétaux ,p lanc tonso ud ’anima uxv ertébrésou pour les générations présentes et futures ;
invertébrés vivant partiellement ou - garantir à tous les citoyens, un cadre de vie
complètement dans le milieu aquatique. écologiquement sain et équilibré ;
La chasse consiste en tout acte tendant à : - veiller à la restauration des milieux
- bl esserout u erpou rs ’appropr iero uno nd e endommagés.
tout ou partie de sa dépouille, un animal en
Chapitre 3 :Do
mai
ned’
appl
ica
tion

2
substan cesf abri
q uée so u à l ’ét
at na turel
Article 3 : la présente loi ne fait pas obstacle susceptibles, en raison de leur caractère toxique,
àl ’a
pp lica t
ion desd isposit
ions l égi
slati
vese t radioactif, corrosif ou nocif, de constituer un
ré gl
eme n taire
sc onc ernantl ’urbanisme et les danger pour la santé des personnes, la
c onst
ruc tions,lasant
é,l ’
hy giène,las écuri
tée tla conservation des sols et sous-sols, des eaux, de
tranquillité publique, la protection des laf aunee tdel af l
or e
,del ’e nvir
onneme nten
é cosy
stè me se td ’
u ne ma nièreg énér
aleà géné ral
,l o r
sq u’el
le ss ontu tilisées ou évacuées
l’exercic ede spouvoirsd epo l
ice. dans le milieu naturel.

Article 4 :Lap résenteloin es ’appliquepasa ux Article 9 : Est visée par la présente loi,
activités militaires et aux situations de guerre. l’
u t
ilisati
o n de t ech niques p ublicitaire s
Cette exclusion ne dispense pas les auteurs de agressives telles que les affiches et les graffitis.
telles activités de prendre en compte les Nul ne peut faire de la publicité sur un immeuble
pré occup a
ti
onsdep rotect
iondel ’env i
ronneme nt . sans l ’autorisati
on du propriétaire ou des
autorités compétentes dans les conditions fixées
Article 5 :l ap résentel ois ’
appliqueàt ou t
esles par décret.
formes de pollution, telles que déf
iniesàl ’a
rti
cle
1er du présent code et susceptibles de provoquer TITRE 2 :L’
ENVI
RONNEMENT
une altération de la composition et de la
consistance de la couche atmosphérique avec des Chapitre 1 :L’
env
iro
nne
mentnat
ure
l
conséquences dommageables pour la santé des
êtres vivants, la production, les biens et Section 1 : Le sol et le sous-sol
l’équilibre des écosystèmes.
Article 10 : le sol et le sous-sol constituent des
Article 6 : Sont soumis aux dispositions de la ressources naturelles à préserver de toutes
présente loi : formes de dégradation et dont il importe de
- les installations classées telles que définies promouv oirl’uti
lisa t
iondu ra ble.
dans leur nomenclature ; Ac etitre,l
’us a
g edus ole tdus ous -sol doit être
- les usines, dépôts, mines, chantiers, carrières, fait en respectant les intérêts collectifs attachés à
stockages souterrains ou en surface, magasins leur préservation.
et ateliers ;
- les installations exploitées ou détenues par Article 11 : Les sols doivent être affectés à des
toute personne physique ou morale, publique usa ge scon for me sàl eurv ocation.L’ uti l
is
ati
on
ou privée, qui peuvent présenter des dangers d’es pacespo u rd esu sag esnonr éve rsi
b lesdoit
ou des inconvénients, soit pour la commodité, être limitée à la plus rationnelle possible.
soit pour la santé, la sécurité et la salubrité
publique ; Article 12 : Tou tp rojetd ’amé nag eme nte t
- les déversements, écoulements, rejets, dépôts d’exploi t
a ti
on d us ol à de sf ins a gricole s
,
sus ceptible sdepr ovoque rou d ’accroîtrel a industrielles ou urbaines, tout projet de
dégradation du milieu récepteur. recherc he ou d ’explo i
tat
io n des matières
premières du sous-sol sont soumis à autorisation
Article 7 : Sont visés, aux termes de la présente préalable dans les conditions fixées par décret.
loi
,lesdi ffér e
ntst ypesd’ é
ne rgi
es ui
v ants:
- l
’én ergies olai
r e; Section 2 : Les ressources en eau et les eaux
- l
’én ergiedebi oma ss e; maritimes
- l
’én ergieé oli
e nne;
- l
’én ergieg éothe rmique; Article 13 : Les points de prélèvement del ’eau
- l
’én ergiehy droé lectrique; destinée à la consommation humaine doivent
- l
’én ergiet hermi que;
êt
ree nt
ou résd’ unpé rimètredep r
o tect
ionprév u
- l
’én ergienuc léa ir
e. àl’a r
ticl
e49dupr ése ntcode.
Toute activité susceptible de nuire à la qualité
Article 8 : Aux termes de la présente loi, sont des eaux est interdite ou peut être réglementée à
visées les substances ou combinaisons de l’
inté r
ieur des périmètres de protection,

3
Article 14 :La g estiond el ’e au pe utê tre Article 22 : Le sp la ns d’ a
mé nageme nt du
concédée. territoire, les schémas directeurs, les plans
Le concessionnaire est responsable de la qualité d’ urba nismee ta u tresd oc ume ntsd ’urba nis
me
del’ea ud i
st
ribuéec on formé menta uxn o rmese n doivent prendre en compte les impératifs de
vigueur. pr otection de l ’env ironne me ntd ansl ec hoi
x,
l’emp laceme n te tl ar é a l
is a
tion d esz ones
Article 15 :Le soc cup a nt
sd’ unb as s
i nv ersa
nt d’ activitéé c ono mi q ue,i ndu stri
ell
e,der é sidence
et/ou les utilisat e urs de l ’ea up e uvent se et de loisirs.
constituer en association pour la protection du
milieu. Article 23 :L’ auto ri
téc o mpé te
nte,a uxt ermes
des règlements en vigueur, peut refuser le permis
Section 3 : La diversité biologique de construire si les constructions sont de nature à
por tera tteint ea uc ar
a c tè
r eouàl ’
intégrité des
Article 16 : L’ i
nt roduc tion, l ’i
mpo r tat
ion et lieux avoisinants.
l’expor t
ati
on de t outee spè ce a ni ma l
e ou
végétale sont soumises à autorisation préalable Article 24 : Aucun travail public ou privé dans
dans les conditions fixées par décret. lepé rimè trea uque ls ’app liqueu npl ann epe ut
ê t
rer éaliséq ues ’iln ’estc ompa tibl
ea v ecc e
Article 17 : En dehors de la chasse traditionnelle de rniere ts ’iln ep re nd e nc onsidérati
on l es
ou des cas prévus par les articles 99 et 103 du dis pos i
tionsd ’o rdr ee nvir onne me nt
al,p révues
code pénal relatifs à la légitime défense et `a par les textes en vigueur.
l’étatdené cessit
é,t ou tesf orme sdec ha s
sesont
soumi s e
sàl ’obtentiond’ unpe rmisdec hass
e. Article 25 : Les travaux de construction
d’ ouv rage spu blicst elsqu er outes,ba r rage
s,
Article 18 : La v ente, l ’éc ha nge, l a pe uv ent ê tre s o umi s à é tude d ’
impa ct
commercialisation de la viande de chasse sont environnemental.
réglementés.
Article 26 : Les caractéristiques des eaux
Section 4 : Pollution atmosphérique résiduaires rejetées doivent permettre aux
milieux récepteurs de satisfaire aux objectifs qui
Article 19 : Les immeubles, les installations leur sont assignés. Le déversement des eaux
classées, les véhicules à moteur, les activités rés iduaires da nsl er ése aud ’as
sainisse ment
commerciales, artisanales ou agricoles, détenus public ne doit nuire ni à la conservation des
par toute personne physique ou morale doivent ouvrages, ni à la gestion de ces réseaux.
être conçus et exploités conformément aux
nor me s t e chnique s f ixée s pa r l ’
Au t
ori
té Article 27 : Tous les déchets, notamment les
Nationale Compétente en matière de déchets hospitaliers et dangereux doivent être
pré s
e r
v at
iondel ’atmos phè r
e . collectés, traités et éliminés de manière
écologiquement rationnelle afin de prévenir,
Article 20 : Toutes les activités, susceptibles de supprimer ou réduire leurs effets nocifs sur la
pol l
ue rl ’atmos phè re sont réglementées par sa ntédel ’
ho mme ,s u
rl esr essourcesna ture l
le
s,
décret. sur la faune et la flore et sur la qualité
Les incinérations non contrôlées et non de l ’environn eme nt.
réglementées de déchets ou tout autre objet
(pneus, plastiques, etc.) sont interdites. Article 28 :L’ enf ouiss eme ntd ansl es ole tle
sous-sol de déchets non toxiques ne peut être
Article 21 : Les substances contribuant à la opé r
équ ’ap rèsautorisation et sous réserve du
pol l
utiond el ’
a t
mos phè re,àl ’a ppauv ris
sement respect des prescriptions techniques et règles
del ac ou ched’ oz onee ta ur enfo rce mentde particulières définies par décret.
l’effetdes erres ontr èg leme ntée spa rdé cre
t.

Chapitre 2 :L’
env
iro
nne
menthumai
n

4
Article 29 : L’ élimi nati
on de sd é
che ts doit TITRE 3 : DISPOSITIONS GENERALES
respecter les normes en vigueur et être conçue de ETOBLI GATI ONSDEL’ ETATETDES
manière à faciliter leur valorisation. COLLECTIVITES LOCALES
A cette fin, il est fait obligation aux structures
concernées de : Chapitre 1 : Dispositions générales
- développer et divulguer la connaissance des
techniques appropriées ; Article 35 : La politique nationale de protection
- conclure des contrats organisant la réutilisation del ’env ir
onn eme nti ncombeàl ’Etat.
des déchets ; Toute personne a le droit fondamental de vivre
- réglementer les modes de fabrication. dans un environnement sain et équilibré. Il a
aussi le devoir de contribuer individuellement ou
Article 30 : Tous les engins doivent être munis collectivement à la sauvegarde du patrimoine
d’u na ve r
ti
sse
urs ono r
ec onforme à un t ype naturel.
homologué par les services compétents et ne Ac e tt
ef i
n,l o r
squ ’untribunal statue sur une
doivent pas émettre de bruit susceptible de demande , il prend notamment en considération,
causer une gêne aux usagers de la route et aux l’
é t
a t de s c onnaissances s cien t
if
iq ues
,l es
riverains. solutions adoptées par les autres pays et les
dispositions des instruments internationaux.
Article 31 :L’ usagede save r
tisseur ssonores est
interditda nsl esa gglomé rati
onsàl ’exc e
pti
on Article 36 : Lors de la planification et de
des véhicules autorisés dans le cadre de leur l’exéc ut
ion d ’actesp o uvanta v oirun i mp a
c t
service. imp ortants url ’
e nvironne me nt,l esa utorit
é s
Ena ggl o
mé rat
ion ,iln ’estauto r
iséqu ’enc asde publiques et les particuliers se conforment aux
besoin absolu pour donner des avertissements principes suivants :
nécessaires aux autres usagers de la route.
- Principe de précaution
Lo rsdel ap lanificati
o no u del ’ex écutionde
Article 32 : Lor sque l ’u rg
e ncel ej usti
fie,
toute action, des mesures préliminaires sont
l’au t
oritéc omp étentep eu tp rendret outesle s
prises de manière à éviter ou à réduire tout
mesures appropriées pour faire cesser
risqueo ut outda ng erpourl ’environne me nt.
immédiatement toute émission de bruits
Toute personne dont les activités sont
susceptibles de nuire à la santé des êtres vivants,
susce pti
blesd ’avoi run i mpa cti mpo rta n
ts ur
de constituer une gêne excessive et
l’environn eme ntdo it
,a vantd ’
a girp r
e ndree n
insupportable pour le voisinage ou
considération les intér êtsd ’au t
ru ia insiquel a
d’e ndo mma gerlesbi ens .
né cessit
édepr otég erl’env i
ronne me nt.
Si,à l al umi èred el ’exp érienceo u de s
Article 33 : Les feux précoces ou les feux
connaissances scientifiques, une action est jugée
allumés en vue de renouvellement des pâturages,
susceptible de causer un risque ou un danger
de débroussaillement de cultures ou dans le
pou r l ’
en vi
ron neme nt , c e t
te a cti
o n n ’est
ca dredel ’amé nage me ntd esz onespa sto
r a
les,
entrep ri
se qu ’après évaluation préalable
forestières ou savanicoles, des parcs nationaux et
indiqu ant qu ’
e l
le n ’
au r
a pa s d’ impac t
de s r éserves f aun iques f on t l ’objet de
préjudi ci
ab l
eàl ’env ironne me nt.
rég leme ntati
on d e l a p art d e l ’aut
orité
administrative compétente. - Substitution
Siàun ea cti
ons us cepti
b led’ av oiruni mpac t
Article 34 : Toutes les formes de pêche relèvent préjud ici
able à l’
en vir
o nnem en t, pe ut êt
re
del ’Aut oritéNa tionaleCompé tente: substituée une autre action qui présente un risque
- la pêche artisanale doit être exercée dans le ou un danger moindre, cette dernière action est
respect de la réglementation en tenant compte choisie même si elle entraîne des coûts plus
d’ unebonn eg es t
iondel ’e nvironne me nt; élevés en rapport avec les valeurs à protéger.
- la pêche industrielle requiert pour son exercice - Préservation de la diversité biologique
l’o bt
e nt
ion d ’une l ic ence dé livrée pa r Toute action doit éviter d ’
av oiru ne ff
e t
l’au t
or i
téa dmi nistr
a ti
vec omp ét
e nte. préjudiciable notable sur la diversité biologique
- Non-dégradation des ressources naturelles

5
Pour réaliser un développement durable, il y a To utp rojetf a itl ’ob j
etd’ un co ntr
ô l
ee td ’un
lieud ’éviterdep orte
ra ttei
n t
ea uxr e ssour ces suivi pour vérifier la pertinence des prévisions et
na turell
est elsquel ’eau,l’air et les sols qui, en adopter les mesures correctives nécessaires.
tout état de cause font partie intégrante du
processus de développement et ne doivent pas Article 41 :L’ Et uded ’
Imp actEn v i
ron neme n t
al
être prises en considération isolément. Les effets (EIE) comporte au minimum :
irréversibles sur les terres doivent être évités - unede scriptiondel ’activitépr opos é e;
dans toute la mesure du possible. - une de scription de l ’e nvironn eme nt
- Principe « Pollueur-payeur » sus ce pti
b l
ed ’ê
tr ea ffectéyc o mp r
isl es
Toute personne physique ou morale dont les renseignements spécifiques nécessaires pour
comportements et les activités causent ou sont ide ntifierou é value rl ese ffe t
sdel ’acti
v i

susceptibles de causer des dommages à pr opos ées url ’env i
r onne me nt;
l’env i
ron neme nt,e stsoumi seàunet axee t
/o uà - une liste des produits utilisés le cas échéant ;
une redevance. Elle assume, en outre, toutes les - une description des solutions alternatives le
mesures de remise en état. cas échéant ;
- Information et participation - une évaluation des effets probables ou
To utepe rso nneal edr oitd ’être informée de pot ent ie
lsdel ’acti
v it
ép r
op os éee td esa utres
l’étatdel ’environne me n te tdep arti
cip era ux sol utions po s s
ibless u rl ’env ironne me n t
,y
procédures préalables à la prise de décisions compris les effets directs, indirects, cumulatifs
sus ceptiblesd ’avoirde se ffetsp réj
u diciab l
e sà à court, moyen et long termes ;
l’env i
ron ne me nt. - l’ide ntif
ica t
ione tl ade scriptionde sme sures
v isant à a tténue rl ese ffetsd el ’acti
v i

- Coopération proposée et les autres solutions possibles sur
Les autorités publiques, les institutions l’e nvironn eme nte tu ne é v alua t
ion de c es
internationales, les associations et les particuliers mesures ;
c oncou rentàp rotég erl’
e nv i
ron ne me ntàt ousl es - une indication des lacunes en matière de
niveaux possibles. connaissance et des incertitudes rencontrées
da nsl ami sea upoi ntdel ’ac t
iv i
tén é cessaire;
Article 37 :L’ Etate s
tpr
oprié
tai
redesgis
eme nt
s - une indication sur les risques pour
etde sa ccumu lationsnatur
ell
esd’hy
drocarbur
es l’e nvironn eme ntd ’ un Et a tv oi
s in dus à
existante n Cô ted ’
Ivo
ire,y comp r
issu rle l’a cti
v it
ép r
o posé e ou a ux a utress olutions
plateau continental. possibles ;
- un b re fré sumédel ’
in f
o r
ma tionf ou r
niea u
Article 38 : Le scoursd ’eau,lesl agune s, les lacs titre des rubriques précédentes ;
naturels, les nappes phréatiques, les sources, les - la définition des modalités de contrôle et de
bassins versants et les zones maritimes sont du
suivi réguliers des indicateurs
domaine public. environnementaux avant (état initial), pendant
lec ha nti
er,d urantl ’exploitationdel ’ouv rage
Article 39 : Les immeubles, établissements ou del ’amé na geme nte tlec asé ché ant,a près
agricoles, industriels, commerciaux ou laf in de l ’exp loi
ta t
ion ( remi see né t
atou
artisanaux, véhicules ou autres objets mobiliers réaménagement des lieux)
possédés, exploités ou détenus par toute - une estimation financière des mesures
personne physique ou morale, privée ou préconisées pour prévenir, réduire ou
publique, devront être construits, exploités ou
compenser les effets négatifs du projet sur
utilisés de manière à satisfaire aux normes l’e nvironn eme ntd e s me su res de suivi et
techniques en vigueur ou édictées en application c ontrô le réguliers d’ind i
cateurs
de la présente loi. environnementaux pertinents.
Article 40 :To utp roje td oitfa
irel ’obj
etd’un
e
Article 42 :L’ ex
a mend esé t
udesd ’impact
étuded ’
impa c te nv ironne me n
talp réa
labl
eà environnemental parleBurea
ud ’
Etuded’Impact
l’
o c
troid et outesa uto risations.I
le ne stdemême Environnemental, donnera lieu au versement
pour les programmes, plans et politiques d’une t axe a u Fonds Na ti
onal de
susceptibles d ’affec terl ’
envir
o nnement. un
décret en précisera la liste complète.

6
l’
Env ir o
nne
men
tdo
ntl
’as
sie
tt
ese
rap
réc
isé
epa
r compter de la promulgation de la présente loi
décret. pour se conformer à ses dispositions et à ses
tex
tesd’ a
pplication.
Article 43 : Sur p rop os i
ti
on d el ’Au torité
Nationale Compétente, le Gouvernement établit Article 50 : Il est instauré des normes
et révise par décret la liste des travaux, activités, appropriées pour la protection de
documents de planification pour lesquelles les l’en
v i
ron neme nt.
autorités publiques ne pourront, sous peine de Il est créé un label pour les produits de
nullité, prendre aucune décision, approbation ou consommation les plus respectueux de
aut orisati
ons ansd isp os erd ’un eé t
uded ’impa ct l’en
v i
ron neme nt.
env ironne me ntalle urpe rme ttan td’ena ppré cier Des normes sont également exigées pour les
les conséquences directes ou indirectes pour produits importés.
l’env ironneme nt.
Article 51 : Les entreprises ou ouvrages, sources
Article 44 : Sont soumises à autorisation, les de pollutions importantes seront soumis, à leurs
installations qui présentent des dangers ou frais à un audit écologique par des experts agréés.
inconv én i
ent svi
sésàl ’
a rt
icle6d upr ése ntcode . Les conditions de cet audit sont fixées par décret.
Elles ne peuvent être ouvertes sans une Le sr ésultatsdel ’
au di
té cologiqu es onttransmis
autorisation préalable délivrée dans les àl ’Aut oritéNa t
iona l
eCompé tente.
conditions fixées par décret sur demande de
l’expl oitant. Article 52 : Il est institué des périmètres de
Sont soumises à déclaration, les installations qui, protection en vue de la conservation ou de la
bien que ne présentant pas de tels dangers ou restauration des :
inconvénients, doivent néanmoins respecter les - écosystèmes ;
pre scriptions g énér
alesd ictéesp arl ’ a
uto rit
é - forêts, boisements, espèces et espaces protégés,
compé t
e ntee nvued ’assure rlap ro tectionde s - monuments, sites et paysages,
intérêts visés à l ’arti
c l
e6 .Le si nsta l
lations - systèmes hydrologiques et de la qualité des
soumises à autorisation, qui génèrent des risques eaux,
majeurs (incendies, explosions, émanations - es pace sli
ttorau x

toxiqu es ,etc .
),f
ontl’objetd ’uner é gleme ntation
spécifique visant notamment à maîtriser Article 53 :L’ Aut oritéNa t
i onal
eCo mpé t
e nte
l’urba nisation da ns l eur e nv ironne me nt peutàl ’intérieurde spé ri
mè tresvisé
sàl ’article
immédiat. 49 :
- interdire, limiter ou réglementer les activités
Article 45 : Sont soumises à permis ou à licence, incompatibles avec les objectifs assignés à la
la pêche industrielle, la chasse et la capture. zone ;
- me ttre e n œuv r
e de s pr ogramme s d e
Article 46 : L’ i
nspec t
ion de si nstal
lat
ions restauration du milieu naturel ou des
classées est assurée par des agents assermentés monuments ;
aya ntlaqua lit
éd ’
Of fi
cierdePo liceJ udici
aire - app rouv ert ou tp lan d ’ a
mé nagement ou
dansl ’exercicedel eursf oncti
on s
. d’ act
iond é f
inissantle smo y ensd’at
tei
ndr el es
objectifs assignés à la zone.
Article 47 : Les installations classées visées à
l
’arti
c le6s ontassu j
e t
tiesàunet axede contrôle Article 54 : La protection, la valorisation et la
etd ’inspection
,v erséea u FondsNa ti
ona lde conservation du patrimoine culturel et
l
’Env ironneme nt. architectural font partie intégrante de la politique
nationale de protection et de la mise en valeur de
Article 48 :Le sinstallat
io nsdel’Etata f
fectéesà l’environ neme nt
.
la défense nationale, sont soumises à des règles
particulières. Article 55 : Il est dressé, une liste de sites et
monuments protégés qui précise les mesures à
Article 49 : Toutes les installations classées prendre pour la protection du patrimoine
ex
istan t
esbé n
éfi
cientd ’un dé laide 2 a n sà

7
architectural, historique et culturel sur tout le pro duit
sp hytosanit
a i
re seta utresdontl’
usag e
territoire national. est admis ;
Cette liste est révisée tous les cinq ans. - les mesures de prévention des pollutions
diffuses affectant le sol et les mesures
Article 56 :L’ Et atp euté l
ab orer de s pl a
ns concrètes de restauration des sols
d’action s e nv i
ronne me ntales a vec l e
s endommagés ;
collectivités locales ou toute autre structure. - les périmètres de protection des points de
pré l
èveme n t d e l ’eau de s
ti
née à l a
Chapitre 3 :Obl i
gat ionsdel ’Et
ate
tde
s consommation humaine.
collectivités locales
Article 60 :L’ Etatdr esseunel iste:
Section 1 : Les obligations générales - des espèces animales et végétales qui doivent
être partiellement, intégralement ou
Article 57 :L’ Et
a ts’eng a geà: spécialement protégées en raison, de leur rôle
- faired el’ environneme nte tdes aprotec ti
on dans les écosystèmes, de leur rareté, de leur
une politique globale et intégrée ; valeur esthétique, de la menace qui pèse sur
- prendre toutes les dispositions appropriées leur sp opu lationse te nfi
nl ’i
ntérêté cono mique ,
pour assurer ou faire assurer le respect des cult urele tsc ienti
fiquequ’ e l
lesr eprésentent ;
obligations découlant des conventions et - des sites et monuments protégés et il est
accords internationaux auxquels il est partie; précisé les mesures à prendre pour la
- interdire toute activité menée sous son protection du patrimoine architectural,
contrôle ou dans les limites de sa juridiction, historique et culturel national ;
susc eptibl
e d’ e ntr
a î
n er un e dé g r
adati
on de - des établissements, édifices et monuments qui,
l’environnement dans un autre Etat ou dans bien que non classés ou inscrits sur lesquels
de sr égionsn er elev an td’aucunej uri
dic ti
on l’afficha gee stint
er dit
.
nationale ; Cette liste est revue et corrigée tous les cinq ans.
- œuv r
e re nt out
ec oop é r
ati
ona v eclesa utres
Etats pour prendre les mesures contre la Article 61 :L’ Etata ssurel ag es t
iond el ’e aue n
pollution transfrontière. préservant la qualité de ses sources, en évitant le
gaspillage et en accroissant la disponibilité.
Article 58 : L’ Etat dé ter
mi ne la politique
na ti
o naled el ’e
nv ironneme nte tve il
leàs ami se Article 62 :L’ Et até t
abl i
tdes normes conçues
enœuv re. de manière à faciliter la valorisation des déchets.
Il assure, par des mesures idoines, la protection, A cette fin, il est fait obligation aux structures
lac o nservatione tlag esti
ondel ’e
nv ironn eme nt
. concernées :
Ilr ég l
eme ntel ’
étab li
sseme ntd ’
acc èsa uxdi g ues - de développer et de divulguer la connaissance
eta uxdé verseme ntsd ’égoutsda nsl esmi l
ie ux des techniques appropriées ;
récepteurs. - de conclure des contrats organisant la
Le s oc cupa n t
sd ’un ba ssinv e r
sa nte t
/oul es réutilisation des déchets ;
utilisate
u rsdel ’e au pe uvents ec on sti
tuere n - de réglementer les modes de fabrication et
association pour la protection du milieu. d’u t
ilisationd ec ertainsma tériauxo up roduits,
Ili n te
rdite tr ég lemen tel ’
e xerc
ic ed ’act
iv i
tés afin de faciliter la récupération des éléments de
susceptibles de c onst
ituer,d ’une ma nièr
e ou leur composition.
d’ unea u tr
e,u neme nacepo url ’env i
ron neme nt
,
l’intégrit
ée tl efonc ti
onn eme ntdesé cosystème s
. Article 63 :L’ Eta ts’
e ng ageà:
- pro mouv oir l ’ut
ilisation d es é nergies
Article 59 :L’Etatd é t
e r
mi ne: renouvelables ou non ;
- lac r
éa t
iond ’unr éseauder ése r
vesbi ologi
que s - lutter contre toute forme de gaspillage des
enpr oporti
o na vecl ’usagede ssols; énergies ;
- des mesures del uttec ontrel ’érosion; - lutter contre le gaspillage de toutes les sources
- les mesures de lutte contre la pollution du sol d’é nergien ot amme ntl esressourc esl i
g neuses.
par des substances chimiques, les engrais, les

8
Article 64 : Tout projet de texte relatif à Article 70 : I linc ombe à l ’ Et
ate ta ux
l’environne me nte sts oumi sàl ’avis et à collectivités locales et aux concessionnaires
l’observ at
ion del’Autorit
é Na ti
o nale d’assu rer, dans l er espe
ct de s pr escri
ptions
Compétente. env i
ro nne ment ale
s,l ’expl
oitation durable de s
L’ Auto ri
téNa ti
on aleCo mp éte
n t
ed isposed ’
un gisements et accumulations naturelles
dé l
aid ’unmo i
sàc ompterd elat ransmi ssi
ondu d’hy droc arbur
e sl i
quidesoug a z
euxe x i
stanten
projet pour donner suite. Le silence de ladite Cô te d ’Ivoir
e y c ompri
s s url e p l
ate au
autorité vaut, aux termes du délai, approbation. continental.
Toute di ve r
g encee nt
rel’auteurd ’unpr ojete t
l’Autor i
téNa ti
onaleCo mpé tent
ee s ttra
nc héepa r Article 71 :L’Et
atetl
escol
lec
tiv
ité
sdo i
vent
le Gouvernement. ve
illeràl ac r
éat
ion
,aumai
nti
enetàl ’
ent
ret
ien
d’
es pacesv e
rts
.
Article 65 :L’ Et
atp rendles mesures adéquates
pou ri ntrodu ir
el’éduc at
ion,laf orma ti
one tl a Article 72 : La gestion des eaux usées relève de
sensibilisation environnementale dans les lacomp étencedel ’Etat,desc ollectivités locales
programmes d ’en
seigne mentàt ousl esn iveaux. et de toutes autres structures susceptibles de
Il peut donner son agrément aux associations de produire des effluents de nature à porter atteinte
dé fensedel ’envi
ronne mente tl
e ura t
tri
bue rde s àl’env i
ronne me n t
.
subventions. Ellep eutfa i
rel’ obj
e td’unec onc ess i
on.

Article 66 : Dans sa politique nationale de Article 73 :L’ Et at,lesrég


ions,l
esdépa
rte
me nt
s
ge
stio n de l ’
envir
onneme nt
,l ’Etat de Côt e et les collectivités local
ess ’
engage
ntàé l
abore
r
d’
Iv oirei
ntègrelacoopération internationale. de sp rogramme sd’ actio
ne tdespla
nsd’ur
g e
nce
dans tous les domaines en vue de protéger
Article 67 :L’ Aut ori
téNa ti
o naleCo mpétent
e l’env i
ron neme nt.
c oordon nel esmé ca nis
me sdemi see nœu vr
ee t
de suivi des conventions et accords Article 74 :L’ éduc a t
ion ,l af orma tion e tla
inte r
na t
iona uxr elat i
fsàl’env ir
o nneme nt. sensibilisation environnementales incombent à
l’Et at
, a ux c ollec ti
vités l o cal
es et aux
Article 68 : Les communes sont responsables de associations de défense.
la collecte et de l ’
éli
mi na t
ion de s dé chet
s
ménagers. Cette action peut être entreprise en Article 75 : Les établissements et institutions
liaison avec les départements et les régions ou publics ou privés ayant en charge
avec des groupes publics ou privés habilités à cet l’e nseign eme n t
,l ar e cherche e tl ’i
nf orma t
ion
,
effet. sont tenus dans le cadre de leurs compétences
El leso ntl ’
ob l
iga t
io nd ’
élabor erde ss c hé masde respectives :
collecte et de traitement des déchets ménagers - de sensibiliser aux problèmes
avec le concours des services techniques des d’env ironne me nt p ar d es p rogramme s
structures compétentes. adaptés ;
El lesa ss urenta ussil ’élimi nat
io n d ’a
utre
s - d ’intégre r da n s l e
urs a ctivités
, d es
dé che t
s qu ’el
les pe uvent,e ué ga rdàl eur
s prog ramme s p erme t
tant d ’assurer une
caractéristiques et aux quantités produites, me illeurec onna issanc edel ’environne me nt
.
contrôler ou traiter.
Section 2 : Les institutions
Article 69 : Les collectivités locales sont tenues
d’ avoir: Article 76 :Pou rl ’app licat
iondel ap résenteloi
,
- unpl andeg estiondel ’environne me n t; il sera créé :
- une ou plusieurs décharges contrôlées - un réseau de réserves biologiques en
d’ordur esmé na gè res
. propo rtion a vec l ’i
n tensif
ication de
Elles doivent veiller à enrayer tous les dépôts l’explo it
a ti
o nde ss ols;
sauvages. - unobs erv atoiredel aqu alitéd el’ai
r;
Elles institueront une taxe de salubrité. - une Ag e nce Na tiona led el ’Environnement
(ANDE), établissement public de catégorie

9
particulière doté de la personnalité morale et - tous déversements, écoulements, rejets ou
del ’autono mief inancière; dépôts de toutes natures susceptibles de
- unFon dsna t
iona ldel’env ir
onneme nt(FNDE); prov oque rou d ’acc roît
rel apo ll
uti
on de s
- une bourse de déchets ; eaux continentales, lagunaires et maritimes
- une autorité judiciaire compétente devant dans les limites territoriales ;
constater ou faire cesser immédiatement une - toute exploitation illégale, dégradante et/ou
pollution ou toute forme de dégradation de non réglementée ;
l’
en v i
ron nement. - touteé mi ss
ion da nsl ’
a t
mo s
phè
re de g az
toxique, fumée, suie, poussière ou toute
TITRE 4 : DISPOSITIONS autre substance chimique non conforme à la
PREVENTIVES ET DISPOSITIONS réglementation en vigueur.
PENALES
Article 82 : Conformément aux dispositions
Chapitre 1 : Dispositions préventives spéciales des conventions internationales
r a
t i
fiée sp a rlaCô t
ed ’Ivoire,son tinterdits,les
Article 77 : Sont interdits : déversements, les immersions et incinérations
- les déversements, les rejets de tous corps dans les eaux maritimes sous juridiction
solides, de toutes substances liquides, ivoirienne de substances de toutes natures
gazeuses, dans les cours et les plansd ’ea uet susceptibles de :
leurs abords ; - de porter atteinte à la santé publique et aux
- toute activité susceptible de nuire à la qualité ressources maritimes biologiques ;
de l ’
a ire tde se auxt antd es urfa ce que - de nuire aux activités maritimes y compris la
souterraines. navigation et la pêche ;
- d’ a ltérerl aqua lit
éde seauxma ritime s;
Article 78 : Il est interdit de rejeter dans les - de dé grade rl e sv a le
u r
s d’ ag réme nte tl e
zones maritimes et lagunaires, toutes substances, potentiel touristique de la mer et du littoral.
susceptibles de :
- détruire les sites et monuments présentant un Article 83 : Sont interdits :
intérêt scientifique, culturel, touristique ou - les dépôts de déchets sur le domaine public
historique ; non autorisé, y compris le domaine public
- détruire la faune et la flore ; maritime tel que défini par les textes en
- constituer un danger pour la santé des êtres vigueur ;
vivants ; - l’i
mp o rt
a ti
onn ona utoris
é ede sdé che t
ss u rle
- porter atteinte à la valeur esthétique et territoire national ;
touristique de la lagune, de la mer et du littoral. - l ’i
mme rs i
on ,l ’ i
nc iné r
a t
ion,ou l ’él
imi nation
par quelque procédé que ce soit, de déchets
Article 79 : Il est interdit de rejeter dans les eaux dans les eaux continentales, lagunaires et
maritimes et lagunaires sous juridiction maritimes, sous juridiction ivoirienne.
ivoirienne :
- des eaux usées, à moins de les avoir Article 84 : Sont interdits sur le territoire
préalablement traitées conformément aux na tiona l,to usa ctesr e latif
sàl ’
acha t,àlav ente,à
normes en vigueur ; l’imp ortation ,àl ’ex po rt
atione ta ut ransitde s
- des déchets de toutes sortes non préalablement substances ou combinaisons de substances visées
traités et nuisibles. àl ’
a rt
i cl
e8d elapr é se nteloi.

Article 80 : Il est interdit de détenir ou Article 85 :So nti nterdit


es,sie llesn ’
on tpa sfa i
t
d’aband onne rdesdé che tssus
cept
ibl
esde: l’objetd ’une h omo loga t
ione t/ou s ie llesn e
- favoriser l e dé ve l
oppe
me n
t d ’anima
ux bé néf
icientpa sd ’unea u t
o r
isati
onprovisoire de
vecteurs de maladies ; ve nt
e,d ’impo rtati
on ,d ’
e xportat
io n,dé li
v r
éepa r
- provoquer des dommages aux personnes et les autorités compétentes, toute importation,
aux biens. exportation, détention en vue de la vente ou de la
mise en vente, de distribution même à titre
Article 81 : Sont interdits : gra t
uit de l ’un e que lconque de s ma tières

10
t
fertilisanesd
éfi
nie
sàl
’ar
ti
cle13
4del
apr
ése
nte préjudice des mesures de réparation aux
loi. domma g es c ausésà l ’environne me nt
,a ux
personnes et aux biens.
Article 86 :L’ us agedel ’a vert
is seurs onoreest La f alsifi
ca t
ion d ’une é tu de d ’
impa ct
interdit dans les agglomérations et aux environs environnemental et/ou sa non-conformité sont
des hôpitaux et des écoles sauf en cas de punies par des mêmes peines.
nécessité absolue et dans ce cas, il doit être bref
et modéré. Article 91 :Es tpun id ’une mp r
is onneme ntde
De même, sont interdites les émissions de bruits, de uxmo is` aàd euxa nse td ’u nea mend ede
del u mi èrese td ’ odeurss us cepti
b lesd en uireàla 5.000.000 de francs, quiconque procède ou fait
santé des êtres vivants ou de constituer une gêne pro céde rà l ’aba t
tag ed ’arbres ou d ’anima ux
excessive et insupportable pour le voisinage ou dans les forêts classées, les aires protégées et les
d’e ndo mma ge rde sbie ns. parcs nationaux.
Les complices sont punies par des mêmes peines.
Article 87 : Tout affichage est interdit sur :
- les immeubles classés monuments historiques Article 92 : Es t pu nie d’ une a me nd e de
ou inscrits ; 10.000.000 de francs à 100.000.000 de francs et
- les monuments naturels et dans les sites d’u ne mp ri
sonn e men tdes ixmo isàde uxa ns ou
classés, inscrits ou protégés ainsi que sur les del ’uned ec e sde uxpe iness e uleme nt
,t ou te
panneaux de signalisation routière ; destruction de site ou monument classé.
- les monuments, sites et les constructions dont
la liste est établie par les autorités compétentes, Article 93 :Es tpun id ’une mp r
is onneme ntde
bé né ficiantd’ unepr ot ections pé cial
e. unàs ixmo ise td’unea me n dede1 .
0 00.
0 00de
franc sà5 .000 .
0 00def rancsoud el ’uned ec es
Article 88 : Sont interdits : deux peines seulement tou tr espons a
bled ’u n
- l’u sag ed ’ex plosifs
,ded rogue s,dep rodui
ts é tab l
isse me ntf a i
santo bs t
ac l
eàl ’exerci
c ed es
chimiques ou appâts dans les eaux, de nature à fon ctionsd e
sa gentsc hargésdel ’inspe c
ti
onde s
enivrer le poisson ou à le détruire ; installations classées.
- l’emp loided rogues, de produits chimiques ou En cas de récidive, il sera procédé à la fermeture
appâts de nature à détruire le gibier et/ou le tempor airedel ’éta
bli sseme nt.
rendre impropre à la consommation ;
- les feux de brousse non contrôlés. Article 94 :Es tpa s s
ib l
ed ’une amende de
5.000.000 de francs à 50.000.000 de francs sans
Article 89 : Il est interdit de : pré j
ud ice d’ une s us pen s
ion t emp orair
ed es
- tuer, blesser ou capturer les animaux activités,oud ’unef e rme tur
edel ’ éta
b l
iss
e me n t
,
appartenant aux espèces protégées ; tout établissement qui ne sera pas mis en
- faire périr, endommager les habitats, les larves conformité avec les dispositions de la présente
et les jeunes espèces protégées ; loi dans les deux ans de sa promulgation.
- faire périr, endommager les végétaux protégés,
en cueillir tout ou partie ; Article 95 : Qu i
conq uep oursuitl ’exploit
ation
- transporter ou mettre en vente tout ou partie d’u nei ns t
allati
onc l
a ss éesan ssec onf o
rme ràl a
d’ una nima loud’ unv égé ta
lpr oté gé; mi see n de me ur
ed ’avoirà r espect
erl es
- procéder àl ’aba t
taged ’a rbr
esda nsl e
sf orê
ts prescriptions techniques déterminées, sera puni
classées, aires protégées et parcs nationaux. d’u nepe ined ’emp r
is onn eme ntd ’ unmo i
sàun
ane td ’
une a mend e de 2 00 .000 f rancsà
Chapitre 2 : Dispositions pénales 2.000.000 de francs.

Article 90 : Toute personne morale ou physique, Article 96 :Qu iconq uepo ursui
tl’ e
x ploita
tion
qui o me t de f aire un e é tu de d ’
impa ct d’unei nsta
llat
ionc lasséef r
a ppéedef erme t
u re,
environnemental préalable à tout projet de sus pensi
ono ud ’
in te
rdicti
ons e r
a pu nide
susceptible d’ avo i
r de se ff
ets nu isi
bless ur deuxmo isàde uxa nsd’ e
mp r
isonneme n tetde
l’
en vir
on neme nt,e st passibl
e de s uspens i
on 50.000.000 de francs à 100.000.000 de francs ou
d’acti
v i
téoud ef erme tur
ed’ ét
ab l
isseme nts ans del’un edec esde uxpe inesse ul
eme nt
.

11
L’admi nist
rati
onma riti
mep euta r
rais onn
ert
ou t
Article 97 :Es
tpu nid’unea mendede1 .000.
000 navire surpris en flagrant délit de déversement
de f rancsà2 .
500 .000 de f ra
nc se td ’
un de contaminants, y compris les hydrocarbures en
emprisonnement de six mois à deux ans ou de mer.
l’u
ned ec esdeuxp e
ine ss eul
ement,q uicon
que Enc asder écidive,l ’
Administration se réserve le
se livre de façon illicite à des travaux de droit de procéder à la saisie des biens.
rechercheoud’ exploi
tationde shydrocarbures
.
Article 101 :Es tpa s s
ibl
ed’une mprisonneme nt
Article 98 :Es tpa s si
b led ’u ne a me nde de de1à5a nse td’unea mended e5.0 00.
000de
100.000.000 de francs à 500.000.000 de francs francs à 100.000.000 de francs quiconque :
quiconque effectue des rejets interdits ou, sans - dépose des déchets dans le domaine public
autorisation, des rejets soumis à autorisation maritime national ;
préalable ainsi que défini aux articles 74 à 86 du - importe sans autorisation des déchets sur le
présent code dans les conditions fixées par territoire national ;
décret ou ne se conforme pas aux conditions - immerge, incinère ou élimine par quelque
déterminées par son autorisation. procédé que ce soit des déchets dans les eaux
continentales, lagunaires et/ou maritimes sous
Article 99 :Es tp u
nid’unea me ndede2 .
000 .
0 00 juridiction ivoirienne.
de francs à 50. 000.000 de f r
a ncse t d’ un
emprisonnement de deux mois à deux ans ou de Article 102 : Es tp uni ed ’une a me nde de
l’u ne de c e
sd e
ux pe iness euleme nt,t ou t
e 1.000.000 de francs à 30.000.000 de francs et
personne ayant pollué les eaux continentales par d’une mpr isonn emen tde t r
o i
sà v ingt-quatre
des déversements, écoulements, rejets et dépôts mo isoul ’
uned ec esde uxpe iness eule men t
,
de substances de toute nature susceptible de toute entreprise agréée procédant à des dépôts
pr ov oque roud ’accr
oît
rel apo llutiond ese aux sauvages.
et/ou des eaux maritimes dans les limites L’autorisati
ond ’exercertout
ea cti
v i
téde collecte
territoriales. de déchets sur le territoire nation peut être
En cas de récidive, la peine est portée au double. suspend uepo u runep érioded’aumoi nsd e uxa ns.
Le coupable peut être condamné `a curer les
lieux pollués. Article 103 : Quiconque procède ou fait
L’ Aut oritéNa t
io nal
eCo mpé ten tepe ut,enc as de pr océde ràl ’achat,àlav en t
e,àl ’i
mpo rtat
ion ,au
négligence, refus ou résistance y procéder ou y transit, aus tockage,àl ’enfo uisseme ntou a u
fair eproc éde ra uxfrai
se tdé pen sdel ’intér
es sé. déversement sur le territoire national de déchets
da nge reuxo us igneuna ccordpo url’autori
sa ti
on
Article 100 :So ntpun isd ’une a me nde de det e
llesa ct
ivit
ése stpun id ’une mp risonneme nt
100.000.000 de francs `a 1.000.000.000 de de10à2 0a nse td’unea me nd ed e50 0.
000 .
000
franc se td ’
une mp risonne me ntdeunàc inqa ns de francs à 5.000.000.000 de francs.
ou d el ’uned e sde uxpeines seulement sans La juridiction ayant prononcé la peine peut :
préjudice des sanctions administratives en - ordonner la saisie de tout moyen ayant servi à
vigueur, quiconque, nonobstant les dispositions laco mmi s
s i
ondel ’
infraction;
spéciales des conventions internationales, - or donn e rlas a
isieetl ’
élimi nationde sdé c het
s
procède à des déversements, immersion et aux frais et dépens des propriétaires desdits
incinération dans les eaux maritimes sous déchets.
juridiction ivoirienne, des substances de toutes
natures, susceptibles : Article 104 : sontpun isd ’unea me ndede1 .
000
- de porter atteinte à la santé publique et aux francs à 5.000 francs ceux qui auront déposé,
ressources maritimes biologiques ; abandonné jeté des ordures déchets, matériaux,
- de nuire aux activités maritimes y compris la ou versé des eaux usées domestiques en un lieu
navigation et la pêche ; public ou privé sauf si le dépôt a lieu à un
- d’ alt
é rerlaqua litéde se auxma rit
ime s; emp laceme ntd ésigné` ac ete ffetparl ’Au t
o ri

- de dé gra
de rl esv aleurs d’a gréme nte tl e Compétente.
potentiel touristique de la mer et du littoral. Son tpun i
sd ’unea me nde de 1.000 francs à
10.000 francs ou astreints qu nettoyage, ceux qui

12
auront pollué par des déchets humains un bien
public ou privé sauf si ces emplacements sont Article 110 : Les infractions sont constatées sur
désignésàc eteff
e tparl’autori
técompé tent
e. procès-verbal par les agents assermentés de
l’
Aut oritéNa tionaleCompé tente.
Article 105 :Es tpa s
sible d’un ea me nde de
10.000 francs à 5.000.000 de francs quiconque : Article 111 : L’ admi nis
tr at
ion c ha
rgé
e de
- fait usage dans les agglomérations et aux l’environne men t peut transiger en toute
environs des hôpitaux et des écoles, circonstance et à tout moment de la procédure
d’a verti
sseurss ono r e
se nd eho rsde sc a sd e avant toute décision au fond.
danger immédiat ; Lade ma ndet ransactione sts oumis
eàl ’Aut
ori

- fait usage intempestif et sans nécessité Nationale Compétente qui fixe en cas
absolue, en dehors des agglomérations, d’acce ptat
ion,lemontant de celle-ci.
d’a ve r
ti
sseurssonor es;
- faitus age,sansné c e s
sitéabsolued ’
a vertisseu r Article 112 : La poursuite des infractions
sonore dans la nuit ; relevant du présent code obéit aux règles
- émet des bruits susceptibles de causer une définies par le code de procédure pénale.
gêne aux usagers de la route et aux riverains ;
- utilise des engins à moteur munis Article 113 : Les collectivités locales, les
d’a verti
sseurss ono resnon conformes au type assoc ia
tionsdel ’
env ironn e me ntr égul i
èreme nt
homologué par les services compétents ; déclarées ou toutes personnes doivent saisir
- émet des bruits susceptibles de nuire à la santé l’Aut or
ité Na t
ionale Co mpé tentep ourt out
des êtres vivants, de constituer une gêne recours devant les juridictions et/ou exercer les
excessive et insupportable pour le voisinage droits reconnus à la partie civile en ce qui
oud’ endomma g e
rde sbi e
ns. concerne les faits constituant une infraction
relevant de la présente loi et portant un préjudice
Article 106 :Se rap un id ’
un eamende de 10.000 direct ou indirect aux intérêts collectifs ou
francs à 50.000 francs, quiconque : individuels.
- incinère des ordures ménagères, des
pneumatiques, des plastiques ; TITRE 4 : DISPOSITIONS FINALES
- tout conducteur dont le véhicule dégage des
fumées et gaz nocifs. Article 114 :Lesmodal
it
ésd’
appli
cat
ion de
s
disposit i
onsdel
apré
sen
teloif
eron
tl’obj
etde
Article 107 : Se rap un id
’uneame ndede50 .0 00 décrets.
francs à 5.000.000 de f rancs e t d ’un
emprisonnement de trois mois au maximum Article 115 : La présente loi qui abroge toutes
quiconque fait : les dispositions antérieures contraires sera
- de la publicité sur un immeuble sans enregistrée et publiée au Journal Officiel de la
l’autorisationd up ropri
éta
ireetde sa utorités Ré publiqued eCôt ed ’Ivoi
ree tex é
cuté ec omme
compétentes ; loid’Et at.
- de l ’a ffi
chag es ur desi mme u blesc l
a ssés
inscrits ou classés monuments historiques, sur Fait à Abidjan le 3 octobre 1996
des monuments naturels et dans les sites
inscrits ou protégés. Henri KONAN BEDIE

Article 108 : Les circonstances atténuantes et le


sursis ne sont pas applicables aux infractions
prévues par le présent code, relatives aux déchets
dangereux.

Article 109 : La tentative et la complicité des


infractions prévues par le présent code sont
puni ssablesde smê me spe i
ne squel ’infra ct
ion
elle-même.

13
SENEGAL - L’ imp or tanced esé t
ude s d’imp actc omme
------------------ éléments du processus des décisions
Loi por
tantCodedel ’envi r
onne
ment environnementales;
---------- - La conformité du droit national aux
Exposé des motifs conventions internationales signées et ratifiées
par le Sénégal;
Lami s ee np laced ’unc a drej uridiquer é
nov é - La prise en compte de certains principes
pou r une bo nn eg e st
ion de l ’e nvironneme nt importants en matière de protection de
cons ti
t uel ’uned e sp réoc cu pationsd espouv oirs l’en viron neme n t ( dé ve loppeme nt d ura
b le
,
publics au Sénégal. La loi n° 83-05 du 28 conservation, utilisation durable).
Janv ier198 3po rtantCodedel ’e nvironneme nt A la lumière de la longue pratique des
avait été élaborée sur la base de priorités bien admi nistrationsc ha r
g éesdel ’environne me nt,et
définies: pou ré vitert ou tec on f
us ion da nsl ’appli
cation
- Les installations classées des textes juridiques, il est nécessaire que le
- La pollution des eaux Code, qui détermine et oriente la politique de
- La pollution sonore l’env i
r onn eme nt,s oitconforme à tous les textes
- La po l
lution d e l ’a i
r e t l es ode urs juridiques existants en la matière.
incommodantes. La structure initiale du Code a été maintenue
Son contenu assez restrictif ne lui permettait pas (quatre titres) avec des réaménagements internes
de prendre en compte tous les éléments en vue de prendre en compte de nouveaux
fondamentaux de la protection de éléments importants, et de rééquilibrer le
l’en vi
r on neme nt,etd ec ons t
ituera i
nsiunt exte contenu de certains chapitres. Ainsi:
de base servant de loi-cadre au Sénégal. Par - Le titre I (Dispositions générales) a été
aill
e urs ,l’évolutiond el ap oli
tiqu en ationalede entièrement refondu et comprend désormais
protect ion d esr essou rce sde l ’e nvironneme nt trois chapitres portant sur les définitions, les
ains i que l ’ a
cc r
oi sseme n t de s no r
me s e t principes fondamentaux, et les instruments de
principes internationaux souscrits par le Sénégal, la pr otec t
iond el ’environne ment.
rendaient nécessaires une refonte et une - Le titre II (Prévention et lutte contre les
actua l
i sationd uCoded el ’
e nvironne me nt
.Pa r
mi pollutions et nuisances) a été maintenu dans
les éléments qui confortent la nécessité de cette ses grandes lignes avec six chapitres portant
refonte et de cette actualisation, on peut relever respectivement sur les installations classées
notamment: pour l ap rot
e cti
on de l ’envir
onn e
me nt
,l es
- La mise en oeuvre des principes et mesures Etablissements humains, la gestion des déchets,
é non cé sdan sl’age nda21; les substances chimiques nocives et
- Le transfert des compétences de gestion des da ng ereu ses, l ’ét
ude d’
impa ct, e t
re ssou rcesn at
ure llese td el ’e nvironneme nt l’éta bli
s seme ntdupl and’ urgence.
aux collectivités locales depuis 1996; Le système des deux classes a été maintenu pour
- L’ ado pt i
on de no uv ea ux i ns tru
me nts de les installations classées: la proposition nouvelle
planification stratégique que sont : le Plan est de soumettre la première classe au régime de
Na t
iona ld ’Ac t
ion s pou rl ’Env ironn e
me nt l’autorisation, et la deuxième classe au régime
(PNAE) ,lePl and ’Ac tionsn ationa l
esdeLu tte de la déclaration. Ainsi, le nouveau régime de la
Contre la Désertification (PAN/LCD), le Plan déclaration pour les installations de la deuxième
d’ Ac tion For est
ier du Sé né gal (PAFS), la classe pe rme ttr
a d’ allég e
r l a pr océdure
Stratégie nationale de mise en oeuvre de la d’ins t
ruc tionda nsl ame s ureo ùi lnesera plus
Convention Cadre sur les Changements question de préparer un arrêté, mais plutôt un
Cl ima t
iques,l ep rogra mme d ’a ct
ion s url a récépissé de déclaration signé par le Ministre de
di vers i
tébi olog i
que ,l ePl and ’Ac tionpou rl a l’env i
r onn eme nt.L’ obten ti
on de c er é c
épissé
pr otec t
iond el aCouc hed ’Oz on e,lePl ande sera une formalité substantielle préalable à la
gestion de déchets dangereux ; mi see ns e rvi
cedel ’ins t
a l
lati
ond ed eux i
ème
- L’ ado pt i
ond eno uv eau xt ex tesj uri
d iquese n classe.
1997 et 1998 (Code forestier, décrets La gestion des déchets et les substances
d’ appl icati
ond uCo ded el ’
ea u,Cod ep étr
oli
e r
, chimi qu esd ang ereusesf on tl’objetd ec hapi
tres
Codedel apê chema rit
i mee tc.…) ;

1
distincts prenant en compte les conventions
internationales auxquelles le Sénégal est partie. CHAPITRE I : Définitions
Les dispositions relatives au contrôle et à la
surveillance ont été renforcées. ARTICLE L 2: Aux fins de la présente loi, les
Quant au chapitre sur les étude sd’ i
mpa ct,l edéfinitions suivantes sont données:
Code fixe les principes généraux en laissant le 1 - «Air»: Couche atmosphérique qui enveloppe
soin à la partie réglementaire de préciser les la surface terrestre et dont la modification
procédures et méthodes appropriées à suivre physique, chimique ou autre peut porter atteinte
pour toutes activités pouvant directement ou aux êtres vivants, aux écosystèmes et à
indirec t
e me ntporte ratteinteàl ’
env ironneme nt. l’env ironne me nte ng éné r
al.
Le titre III (Protection et mise en valeur des 2 –« Audiences publiques»: Mode fonctionnel
milieux récepteurs) comprend quatre chapitres: et réglementé de la participation des populations
pollu t
iond ese aux ,po llutiondel ’
a iretode ur sdans le processus de prise des décisions.
incommodantes, pollution et dégradation des 3 – «Biotechnologie»: Toute application
sols et du sous-sol, pollution sonore. Le contenu technologique qui utilise des systèmes
de ces chapitres a été revu de manière à biologiques, des organismes vivants, ou des
constituer le cadre de référence aux législations dérivés de ceux-ci, pour réaliser ou modifier des
et réglementations sectorielles (eau, mines et produits ou des procédés à usage spécifique.
carrières, hygiène, transport). 4 –«Conservation ex situ»: La conservation
Le titre IV (sanctions et dispositions diverses) d’é l
é me ntsc ons ti
tuti
fsdel adi versitébiologique
comprend trois chapitres: les sanctions pénales, en dehors de leur milieu naturel.
les sanctions administratives, les dispositions 5 –«Conservation in situ»: conservation des
diverses. écosystèmes et des habitats naturels et maintien
Te llee stl ’
é conomi edel apr ésentel oip ortan tet reconstitution de populations viables
Codedel ’
env ir
onne me nt(pa rt
ielégislat
ive). d’e spè cesda nsl eur milieu naturel et, dans le cas
des espèces domestiques et cultivées, dans le
Loi N° 2001 - 01 du 15 Janvier 2001 portant milieu où se sont développés leurs caractères
codedel ’
e nvi ronne me nt distinctifs.
6 –«Déchets»: Toute substance solide, liquide,
L'assemblée nationale après en avoir délibéré, a ga zeus e,our é si
dud ’
unp rocessusd eproduction,
adopté, en sa séance du vendredi 29 décembre de transformation, ou d ’uti
lisation de t outes
2000; autres substances éliminées, destinées à être
Le Sénat après en avoir délibéré, a adopté, en sa éliminées ou devant être éliminée en vertu des
séance du jeudi 4 janvier 2001; lois et règlements en vigueur.
Le Président de la République promulgue la loi 7 – «Désertification»: Dégradation des terres
dont la teneur suit: dans les zones arides, semi-arides et subhumides
sèches par suite de divers facteurs, parmi
TITRE I : Dispositions générales lesquels les variations climatiques et les activités
humaines.
ARTICLE L PREMIER : L’ environne ment 8 –«Développement durable»: Développement
sénégalais est un patrimoine national, partie qui répond aux besoins du présent sans
intégrante du patrimoine mondial. compromettre la capacité des générations futures
Sap ro tect
ion e tl ’
amé lio r
ation de sr e ssour
ces de répondre aux leurs.
qu’ i
lo ffreàl av ieh uma in esontd ’i
ntérê tgénér
al 9 – «Diversité biologique»: Variabilité des
etr é sult
e n
td ’une po lit
iq uena tiona
ledo ntla organismes vivants de toute origine y compris,
définition et l ’applicationi ncomb entàl ’
Eta, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et
t
aux collectivités locales et aux citoyens. autres écosystèmes aquatiques et les complexes
Tout individu a droit à un environnement sain écologiques dont ils font partie; cela comprend
dans les conditions définies par les textes la diversité au sein des espèces et entre espèces
internationaux, le présent Code et les autres lois ainsi que celle des écosystèmes.
dep rotecti
o ndel ’
env i
ro nne ment .Cedroit est 10 –«Dommage écologique»: Tout dommage
assortid ’
u ne o bligation de pr otec ti
on de subi par le milieu naturel, les personnes et les
l’environ neme nt.

2
bie ns,e ta f
fe cta ntl ’équ i
li
br eé cologique.Ce d’ as surer qu el e s dé c hetss ontg érésd ’
une
peut être: manière qui garantisse la protection de la santé
- Des dommages de pollution causés par huma inee td el ’e nviron neme ntc on t
rel e se f
fets
l’homme e ts ubis par des patrimoines nuisibles que peuvent avoir ces déchets.
identifiables et particuliers; 20 –«Installations classées»: Toute source fixe
- Des dommages subis par des éléments ou mo bile s us ceptib le d ’êt
re génératrice
inappropriés du milieu naturel; d’ atteinteàl ’en vironn eme nt
,que lques oitson
- Des dommages causés aux récoltes et aux propriétaire ou son affectation.
biens par le gibier. 21 –«Nuisance»: tout élément préjudiciable à la
11 - « Ea uxc on tine nt
ales» :L’ ense mbled ese aux sa ntéd el’hommee tàl ’
e nvironne me nt.
de surface et des eaux souterraines. 22 – «Participation des populations»:
12 –«Eaux marines»: Les eaux contenues dans engagement des populations dans le processus
la mer territoriale et les eaux de la zone de décision. La participation des populations
économique exclusive. c ompr end t roisé t
ape s do ntl ’
informa ti
o n,l a
13 –« En viron ne me nt»:l’ en
se mb l
ede sé léme nt
s c ons ultati
one tl’a udienc epubl ique .
naturels et artificiels ainsi que des facteurs 23 –«Polluant»: Tout élément ou rejet solide,
économiques, sociaux et culturels qui favorisent liquide ou gazeux, tout déchet, odeur, chaleur,
l’e xi
stenc e, l a t r
a nsforma tion e t l e son, vibration, rayonnement ou combinaison de
développement du milieu, des organismes ceux-ci susceptibles de provoquer une pollution.
vivants et des activités humaines. 24 –«Pollueur»: Toute personne physique ou
14 – «Emission polluante»: Emission dans morale émettant un polluant qui entraîne un
l’a t
mos phè redeg azoud ep arti
c ulessolides ou déséquilibre dans le milieu naturel.
liquides, corrosifs, toxiques, radioactifs ou 25 – «Pollution»: Toute contamination ou
odorants, de nature à incommoder la population, modification directe ou indirecte de
à compromettre la santé ou la sécurité publique l’e nv i
ron neme n tp rov oq uée p ar t outa cte
et à nuire à la production agricole, aux massifs susceptible:
forestiers, à la conservation des constructions et - d’ affect
erdé fav orabl eme ntuneu til
isationdu
monuments ou au caractère des sites. mi lieupr ofitableàl ’homme ;
15 – «Equilibre écologique»: Le rapport - de provoquer ou de risquer de provoquer une
rel at
iveme nts tab lee xistante ntrel ’h
omme ,la situation préjudiciable à la santé, à la sécurité,
faune et la flore, ainsi que leur interaction avec aub ienê tred el ’homme ,àl aflore, à la faune,
les conditions du milieu naturel dans lequel ils l’atmos phè re,a uxe auxe ta uxb ienscollectifs
vivent. et individuels;
16 –« Et ab l
isse me ntshu ma i
ns »:L’ ens
emb l
ede s 26 - «Pollution atmosphérique»: Emission dans
agglomérations urbaines et rurales, quels que la couche atmosphérique de gaz, de fumées ou
soi entl eurt y pee tleurt ail
lee tl ’
ensemb lede s de substances de nature à incommoder les
infrastructures dont elles doivent disposer pour populations, à compromettre la santé ou la
assurer à leurs habitants une existence saine et sécurité publique ou à nuire à la production
décente. agricole, à la conservation des constructions et
17 –« Et uded ’impa ct»:To ut
e sé tudespré al
ables monuments ou au caractère des sites et des
à la réalisation de projet d ’aména geme nt
, écosystèmes naturels.
d’ ouvra ge ,d ’équ i
peme n t,d ’
ins t
all
ation ou 27 –«Pollution des eaux»: Introduction dans le
d’ imp l
a ntationd ’un i
téindustrielle, agricole ou milieu aquatique de toute substance susceptible
autre, de plan ou programme, permettant de modifier les caractéristiques physiques,
d’ appré cierl e s conséquences directes et/ou c himi qu ese tbio logiqu esdel ’eaue td ecréer des
ind irectesdel ’inv esti
sseme nts url esressources risqu esp ourl as a ntédel ’homme ,denu i
reàl a
de l ’
env ironn e me nt. faune et à la flore aquatiques, de porter atteinte à
18 – «Gestion des déchets»: La collecte, le l’a gréme ntd ess it
eso ud eg êne rt ou t
ea utre
transport, le stockage, le recyclage et utilisation normale des eaux.
l’é l
imina tion de s d éc hets y c omp ris l a 28 –«Pollution marine»: Introduction directe ou
sur veillanc ede ss it
esd ’élimin ation. ind irec t
e de s ubs tanc esou d ’é
n ergiedans le
19 –«Gestion écologiquement rationnelle des mi l
ie uma rin,l o rsqu’e l
leao upe uta v oirde s
déchets»: Toutes mesures pratiques permettant effets nuisibles sur la faune et la flore marines et

3
sur l esv ale ur
sd ’agréme nt,l orsqu ’
e l
l e pe ut - La décentralisation des décisions en matière
provoquer des risques pour la santé de l ’ho mme d’En v ironnement et de gestion des ressources
ou constituer une entrave aux activités maritimes, naturelles;
y compris la pêche et les autres utilisations - Lac oopé rati
o ne ntrel ’
Eta t
,l esc o l
lectivit
és
normales de la mer. locales, les associations, les organismes
29 – «Pollution sonore»: Toute sensation gouvernementaux et non-gouvernementaux,
auditive désagréable ou gênante, et tout les citoyens;
phénomène acoustique produisant cette - Ler e nforceme ntde sc apa ci
tésdel ’Et a
t,de s
sensation, et ayant des effets négatifs sur la santé. collectivités locales, et de tous les acteurs de
30 –« Policedel ’e au»:L’ ense mb l
ede sr ègles développement;
destinées à protéger les ressources hydrauliques - La coopération sous-régionale et internationale.
par la surveillance et le contrôle de la qualité de
l’eaue nv uedepr év e
ni rsapollution. ARTICLE L 5: La mise en oeuvre de la
31 – « Utilisat
iond urab l
e» :L’ util
isation de s politique nationale de protection et de mise en
éléments constitutifs de la diversité biologique v al
e urdel ’e nv i
ronn eme nte s tassuréepa rl e
d’unema niè ree tàunr ythmeq uin ’en traînent Mi ni s
tèrec ha rgéd el’env i
ronnement.
pas leur appauvrissement à long terme, et Dans le cadre de cette mise en oeuvre, le
sauvegardent ainsi leur potentiel pour satisfaire Mi n is
tèrec ha rgéd el ’environne me ntcollabore
les besoins et les aspirations des générations de manière étroite avec tous les autres
présentes et futures. départements ministériels intervenant
directement ou indirectement dans le domaine de
CHAPITRE II : Principes fondamentaux l’env i
ron ne me nt.
Il collabore également de manière étroite avec
ARTICLE L 3: La présente loi a pour objet les collectivités locales.
d’établirl esp rinc i
pe sf onda ment auxdestinés à Le Mi nistèrec harg é de l ’env iro
nne me n t
,pa r
gé r
er,àp rot
é gerl ’env i
ronn eme ntc ontret outes l’intermé diaire d e s e s s erv ic
es t e chniques
les formes de dégradation, afin de valoriser compétents, est responsable de la coordination
rati
onn elleme n tl ’
e xploit
ation de sr essou rces de l ’ense mbl ed esa ct i
vitésde p rote cti
on de
naturelles, de lutter contre les différentes sortes l’env i
ron ne me nte xercé espa rl ’Etat
.
de po llutionse tn uisan c
ese td ’amé li
o rerl es
conditions de vie des populations dans le respect ARTICLE L 6: Conformément au principe de
del ’équ ili
b r
edel eu rsr e
lationsa vecl emilieu la libre administration des collectivités locales
ambiant. affirmé par la constitution du Sénégal, et en
Le présent Code fixe les règles de base en application du Code des collectivités locales et
ma ti
èredepr otectiondel ’env i
ronne me nt. de la loi relative au transfert des compétences,
les collectivités locales bénéficient d’
untra
ns fe
rt
ARTICLE L 4: La protection et la mise en dec ompé tenc ese nma t
ièred’ En vir
onnemen tet
va l
eur de l ’env i
ro nnement s ont pa rti
es de gestion des ressources naturelles.
intégrantes de la politique nationale de Néanmoins, ce transfert de compétences ne fait
développement socio-économique et culturel. pa sobs taclea udr oitp ourl ’Et a
tdeprendre, à
Tout projet de développement mis en place dans l’ég ar
d d esc ollecti
v i
tésl ocales, de leurs
le pays doit tenir compte des impératifs de établissements publics et de leurs groupements,
protection et de mise en valeur de les me suresn é cessairesà l ’exe r
cic
e de s es
l’environn eme nt.Ild oi tégal
ementteni
rc omp t
e attributions en matière de défense civile ou
des principes ci-après: militaire, conformément aux lois et règlements
- Le développement durable et la planification en vigueur.
intégrée; Da ns l ’exer ci
c e de l e
ursc ompé te
nces,l es
- Lac ons ervatione tl ’uti
li
sat
iondu r
abled el a collectivités locales doivent se conformer, aux
diversité biologique; dispositions et principes énoncés dans le présent
- La prévention et la précaution en matière de code. Les conditions énoncées dans l ’ar
ti
cleL3
prote ct
iondel ’envir onnement; alinéa 2 leurs sont applicables.
- La participation du public à la prise des
décisions;

4
ARTICLE L 7: L’ Eta tgarant
itàl’ ensemb l
ede s CHAPITRE I : Installations classées pour
citoyens le droit à une éducation l
aprot
ectiondel ’environne me nt
environnementale.
Dans ce cadre, les institutions publiques et ARTICLE L 9: Sont soumis aux dispositions de
priv ée
sa y ant e nc ha rg
el ’ense i
gneme nt,l a la présente loi, les usines, ateliers, dépôts,
recherche ou la communication se doivent de cha nt
iers,c arri
è re
se t
,d ’un ema n i
èreg éné r
a l
e,
pa rti
ciperàl ’éducati
on ,àl afo r
ma tione tà la les installations industrielles, artisanales ou
sensibilisation des populations aux problèmes commerciales exploitées ou détenues par toute
d’e nvironnement: personne physique ou morale, publique ou
- en intégrant dans leurs activités des privée, et toutes autres activités qui présentent
pr ogramme s p er
me tt
an t d ’
a ssur
er une soit des dangers pour la santé, la sécurité, la
me i
lleurec onnaissanc edel ’
e nvironneme nt; salubrité pub lique,l ’agri
c ulture,l a na t
u r
ee t
- en favorisant le renforcement des capacités des l’environn eme nt e n g éné ral
, s o i
t de s
acteurs environnementaux. inconvénients pour la commodité du voisinage.
- Les collectivités locales, dans les limites
définies par les textes législatifs et ARTICLE L 10: Les installations visées à
réglementaires en vigueur, et les associations l’
arti
cleL 9 sont divisées en deux classes.
dep rotectiondel ’e
nv i
ronneme ntc ontr
ibuen tà Suivant le danger ou la gravité des inconvénients
toute action entreprise par les départements que peut présenter leur exploitation, elles sont
ministériels. soumises soit à autorisation soit, à déclaration.

CHAPITRE III : Instruments de la ARTICLE L 11: La première classe comprend


prot
ect
iondel ’environneme nt les installations qui présentent de graves dangers
ou inconvénients pour les intérêts visés à
ARTICLE L 8: La planification l’articl
eL9 .L’ e xploit
ati
ondec e
sinstallations
environnementale constitue un instrument de la nep eutê trea utoriséequ ’àc o
n ditionq uede s
politique de l ’env i
ro nne ment. Le sp lanse t mesures spécifiées, par arrêté ministériel, soient
str
a tégies s uiva nts s ’i
n tè
g r
e nt d ans c e tt
e prises pour prévenir ces dangers ou
politique: inconvénients.
- Les plans de développement économique et La seconde classe comprend les installations qui,
social; nep r
é sen t
a ntpa sd ’i
nc onv énientsgraves pour
- Lepl anna tion ald’amé na g
e me ntdut erritoire; lesi ntérêtsv isésàl ’
a r
ti
c l
eL9 ,do i
v entr espect
er
- Le pl an na t
iona l d’ act
ion s p ou r les prescriptions générales édictées par le
l’en vi
ron neme nt; Mi n ist
rec hargé de l ’env ironne me n te nv ue
- La stratégie nationale de mise en oeuvre de la d’a ssurerl aprotection de ces intérêts.
Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques; ARTICLE L 12: Le sc atég or
iesd ’inst
a l
lati
ons
- Le programme de pays Ozone pour la mise en soumises aux dispositions de la présente loi et le
oeuvre de la Convention de Vienne et du clas seme n tdec ha cuned’ elless ontdé finispar
Protocole de Montréal sur les substances arrêté du Ministre chargé de l ’env ironneme nt
,
appa uv ris
santl ac ouc hed’ oz one; après avis des Ministères chargés de l ’
industri
e
- Lep lann at
i onald ’a cti
onp ourl ag e s
tiond es et de la protection civile.
déchets dangereux;
- Le pr og r
amme d ’ac ti
on n a t
ionaled el u tt
e ARTICLE L 13: Les installations rangées dans
contre la désertification; lapr emi è r
ec lassed oi
v entf a
irel ’o bjet
,avant
- Lepl and’ actionf ore sti
e r leurc ons tr
u ct
ionoul eurmi see ns e rvice,d’une
- Lepr og rammed ’actionpo urla préservation auto risationd ’ex ploita
tiond éli
vré epa rarrêté du
de la diversité biologique Mi n ist
rec hargé de l ’
environnement dans les
- Lepl and’ actionf onc ier conditions fixées par décret.
Cette autorisation est obligatoirement
TITRE II : Prévention et lutte contre les subordonnée à leur éloignement, sur un rayon de
pollutions et nuisances 500 m au moins, des habitations, des immeubles
habituellement occupés par des tiers, des

5
établissements recevant du public et des zones décision du représentant de l'Etat dans des
de s
tiné esàl ’
hab i
tation,d’ unc oursd ’
eau,d’un conditions fixées par décret.
lac,d ’unev oi
edec ommuni cation,d ’
unc apt
age
d’eau .Le si nst
allat
ionsr a ngée sda nsl aseconde ARTICLE L 17: Le sc onditionsd ’inst al
lat
ionet
classe do ivent f a ir
e l ’objet, a vant leur d’exploi t
ati
on j ug éesi ndispe nsables pour la
cons truct
i on ou l eurmi see ns ervice,d’une protection des intérêts mentionnés à l ’
arti
cleL
déclaration adressée au Ministre chargé de 10,l esmoy ensd ’ana lysee tdeme sureet les
l’environn eme nt,qu il eurdé li
v r
eunr écépis
sé moy ensd ’i
nterve nti
one nc asdes ini s
tressont
dans les conditions fixées par décret. fi
x és pa r l ’arrêté d’ autorisat i
on e t
,
L’ex ploitant d oi
t r eno uveler s a d emande éventuellement, par des arrêtés complémentaires
d’auto ri
sa ti
ono us adé cl
a r
a t
ions oite nc a
sde du Mi nist
rec hargéde l ’env ironne me ntaprès
transfert,s oi
te n c asd ’extension , ou de avis du Ministre charg éd el ’
indus t r
iee td u
modification notable des installations. Ministre chargé de la protection civile.
Enc asd emu t
ationde sd roit
sd’ e xploit
ati
on,le
nouvel exploitant est tenu de faire une ARTICLE L 18: Pour la protection des intérêts
déclaration adressée au Ministre chargé de me n t
ion n é
sàl ’arti
cleL9 ,ci-dessus, le Ministre
l’environ neme nt. cha rgédel ’env i
ronn eme n
tdoi tfixerp ara rrêtés,
après avis des Ministres chargés de l ’indu strie et
ARTICLE L 14: Les autorisations sont de la protection civile, des règles techniques
accordées sans préjudice des droits des tiers. visant certaines catégories d ’installations
Elles n ’
e mpê chent p as l ’ap plication de s soumises aux dispositions de la présente loi. Ces
disposi
tionsduCod edel ’
ur banismee nma ti
ère arrêtéss ’impos en tdep le
indroit aux installations
de permis de construire. nouvelles. Ils précisent les délais et les
conditions dans lesquelles ils s ’appliqu enta ux
ARTICLE L 15: Les entreprises, après la date installations existantes.
d’e ntréee nv igueurdel ap résen t
el oi,peuvent
bé néficierd ’un e e xoné ration, pe ndant une ARTICLE L 19: Le Ministre chargé de
période de trois ans, sur les droits et taxes perçus l’environ neme ntd oit,pa ra rrêtép r
isa prè savis
dans le cadre de la lutte contre les pollutions et de s Mi n i
stèresc ha rgés de l ’indus t
rie, de
les nuisances dues à leurs activités. Les ventes l’urbanismee tdel ’intérieur,dé l
imiter,a utour
de matériels et de produits anti-polluants des installations soumises à autorisation, un
fabriqués par des entreprises nationales ou des pé r
imè treàl ’
intéri
e urduq uels onti mpos éesde s
sociétés agréées sont considérées comme des dispositionspa rt
iculièrese nv ued ’
interdireo u
exportations et soumises au taux réduit de la taxe de limiter la construction, ou toute activité dont
surl ec hiffred’ affai
re s. l’exercicee s
ts uscep tibl
ed ’êtrepe rturbép arle
Le se n t
reprisesn ona gréée sàl ’unde sr ég i
me s fonctionnement desdites installations.
prévus au Code des Investissements peuvent Toutefois, les dispositions relatives au périmètre
bé néficierd el ’
a mo rt
isse me nta ccé lér
épo url e de sécurité des installations classées situées en
matériel et les produits anti-polluants. mer sont prises par arrêté du Ministère chargé de
La liste du matériel et des produits anti-polluants la marine marchande, après avis des Ministères
est fixée par arrêté du Ministre chargé de cha rgésd el ’environ neme nt,d esmi nese tde
l’en vi
ron neme n t,aprèsa visduMi nistèrec hargé l’énergie.
del ’indus t
rie.
L’ imp ortat
ione tl ’
utilisati
o nd uma téri
ele tde s ARTICLE L 20: Les installations soumises à
produits réglementés dans les instruments déclaration doivent respecter les prescriptions
juridiques internationaux, dont le Sénégal est générales édictées par arrêté du Ministre chargé
pa rti
e,f on tl ’objetd ’uneautorisation délivrée del ’env ir
onn eme nta prèsa vi
sdes Ministères
pa rleMi nistèrec hargéd el’e nvironne me nt. chargés respectivement de la protection civile,
des mines et del’éne r
g ie,envue de la protection
ARTICLE L 16: Lade manded’aut
orisati
o n desi n t
é rê
tsme ntionné sàl ’
arti
cleL 9 d el a
d’uneins
tall
at
iondep r
emi è
recla
ssedoit faire présente loi. Les modifications éventuellement
l’
ob j
etd’une enquê
te publi
que pr
esc
rite pa r apportées à ces prescriptions doivent être
rendues applicables aux installations existantes

6
après avis des départements ministériels chargéd el ’
e nvir
onnemen tqu iluiimpos el es
concernés. mesures propres à sauvegarder les intérêts
me ntionné sàl ’
art
icl
eL9.
ARTICLE L 21: Si les intérêts mentionnés à A défaut, il doit être procédé à la fermeture
l’
article L 9 de l ap résentel oine s o ntp as proviso i
re d e c et
te i nstal
lat
ion j us
qu ’à
protégé s pa rl ’ e
x écu t
ion d es p r
e s
cr i
pti
ons régularisation.
générales contre les inconvénients inhérents à
l’
e xploitati
o n d ’une i nstal
la t
ion s ou mi s
e à ARTICLE L 25: Les installations, classées pour
déclaration, le Ministre chargé de laprotec t
iondel
’env
ironne me n t
,s on tassujetties
l’
e nvironn eme nt peut imposer toutes auxd ro it
se tt
axesprévusàl ’articleL 27c i-
prescriptions spéciales nécessaires. dessous.

ARTICLE L 22: L’ i
ns pe ct
ionde sin st
al
lati
o ns ARTICLE L 26: Le montant de chacune de ces
classées est assurée par des agents assermentés, taxes est fixé en fonction du classement, de la
habilités par le Ministre chargé de nature, du volume, de la toxicité des matières et
l’env i
r on neme nt
.De se xpe rt
is espeuvent être produits, de la dégradation occasionnée et de
effectuées par toute personne compétente l’impor ta
nc ede sins t
allati
ons .
désignée par le Ministre chargé de En cas de pollution constatée par les services
l’env iron neme nt
. compétents du Ministère chargé de
Ces agents ou experts sont astreints au secret l’e nv i
ronne me n
tou de t outea utr
es tructure
professionnel dans les conditions et sous les habilitée, il est procédé à la remise en état des
sanctions prévues au Code pénal. Ils peuvent lieux par les soins du ou des pollueurs. En cas de
visiter à tout moment les installations soumises à non-identification du responsable de la pollution,
leur surveillance. la remise en état est effectuée par les services de
l’e nv i
ronne me n
t.Da nsc ec as,le stravaux sont
ARTICLE L 23: Dans le cas où le réglés sur le fonds pour la protection de
fon ction ne me ntd’ i
ns tal
latio
nsc lasséesp résen te, l’e nv i
ronnement.
pour l esi ntérêt
sme nti
o nnésàl ’ ar
ti
c l
eL9 ,de s Le montant des taxes est majoré de 10% lorsque
dangers ou des inconvénients graves que les lepa ie
me n tn ’
estpa se ffec t
uéda nsles délais
mesures à prendre en vertu des dispositions de la prescrits. Cette majoration de 10% continue
présente loi ne sont pas susceptibles de faire me ns uell
eme nts ilepa ieme ntn’e stpaseffectué
disparaître, la fermeture ou la suppression de ces un mois après la première majoration.
installations doit être ordonnée par arrêté pris par
leMi nis trec hargédel ’env i
ronne ment . ARTICLE L 27: Les droits et taxes annuels
Sa ufc a sd ’urgenc e,l a f erme t
u re o u l a relatifs aux installations classées sont perçus par
suppression intervient après avis des Ministres leMi nist
èrec hargédel ’envi r
onne me nt.
cha rgédel ’i
ntérieur,d el as a
ntépu blique ,de s Ils sont constitués de taxes superficiaires, de
affa ir
ess oc i
alese td el ’industriee ta prè sl a taxes sur les appareils à pression de vapeur et de
pré senta ti
onpa rl’e xp l
oitantdes eso bser vations . gaz et de taxes à la pollution.
Les taxes annuelles sont calculées comme suit:
ARTICLE L 24: Les installations existantes a/ Droits fixes:
soumises aux dispositions de la présente loi et - 30.000 F pour la 1ère classe et 10.000 F pour
qui ,a va nt l ’entréee nv i
g ueur d ec ell
e -ci, la 2ème classe.
n’e ntraien tpa sd ansl ec hampd ’
a ppli
c ati
ond el a b/ Taxes superficiaires
loi et des décrets relatifs aux installations - pour la surface équipée 150 F CFA/m²/an
classées peuvent continuer à fonctionner sans - pour la surface non équipée 75 F CFA/m²/an
l’au tori
s ationo ul adé cl
a r
a t
ionp révueàl ’a r
tic l
e c/ Les taxes sur les appareils à pression de
L 14 ci-dessus. vapeur et à pression de gaz sont définies comme
Toutefois, dans le délai de trois mois à compter suit :
de l ’entré ee nv ig ueurd el ap résente loi,
l’ex ploitan t do it
,e nv ue d er égul ari
se rs a
situa t
ion ,f a
ire une de ma nde d ’au torisation
d’e xploi tation o u unedé clarat
ion a u Mi nis t
re

7
Pour les appareils à pression de vapeur: CHAPITRE II : Etablissements humains

DESIGNATION TAUX EN OBSERVATIONS ARTICLE L 28: Le sp l


ans d ’u rbani
sme
FCFA prennent en compte les impératifs de protection
-Générateur
Visite de mise en de l ’environneme nt d ans l e c hoix
,
service et de l’
emp laceme nte tl ar éalisat
ion d esz ones
sénégalisation d’act
iv i
tés économiques, de résidence et de
Surface de chauffe
de 0 à 100 m2 45.000 lois
irs
.Le ss erv
ice sde l ’envi
ronne me n
ts ont
de 101 à 300 m2 65.000 consultés pour avis avant approbation.
de 301 à 1.000 m2 95.000 Les agglomérations urbaines doivent comporter
supérieur à 1.000 m2 120.000
des terrains à usage récréatif et des zones
- épreuve d ’un d’espacev ert
,s el
o nun ep roport
ionf ix é
ep arles
appareil à vapeur docume nt
sd’ urbanisme .
Pour une surface de
chauffe ARTICLE L 29: Les permis de construire
de 0 à 100 m2 55.000 relatifs aux projets de lotissement sont soumis au
de 101 à 300 m2 75.000
de 301 à 1.000 m2 105.000
visaduMi nistrec ha rgédel ’
env i
ronn eme ntet
Supérieur à 1.000 m2 130.000 doivent respecter les préoccupations
d’env i
ronne me nt.I l
ss ontdé l
ivrése nt enant
Déplacement du compte particulièrement de la présence des
contrôleur
j
usqu’à50k m 5.000 Par km installations classées et de leur impact sur
Au-delà 50 km 100 supplémentaire l’env ironneme n t
.I ls do iventê trer e f
us é
s ou
soumis à des prescriptions spéciales élaborées
par les services compétents du Ministère chargé
Pour les appareils à pression de gaz: de l ’en v
iro nneme n t, s i l es c onstruct
ions
envisagées sont de nature à avoir des
DESIGNATION TAUX EN OBSERVATIONS conséquences dommageables sur
FCFA l’env ironne me nt.
Visite de mise en
service et de
sénégalisation CHAPITRE III : Gestion des déchets
Volume du récipient
de 0 A 5 m3 20.000 ARTICLE L 30: Les déchets doivent être
de 6 A 10 m3 40.000 éliminés ou recyclés de manière écologiquement
de 11 A 20 m3 60.000 rationnelle afin de supprimer ou de réduire leurs
supérieur A 20 m3 80.000
effets nocifs sur la santé de l ’ho mme ,su rles
Bouteille de gaz 20.000 Y= nombre de ressources naturelles, la faune et la flore ou la
sénégalisation +(50y) bouteilles qua li
tédel ’environn eme nt.
20.000
Les dispositions du présent chap it
r es’app l
iquent
Epreuve 20.000 à toutes les catégories de déchets, y compris les
+(150y) déchets biomédicaux.
Déplacement du
contrôleur
jus
q u’à50k m 5.000 Par km ARTICLE L 31: Toute personne, qui produit ou
Au-delà de 50 km 100 supplémentaire détient des déchets, doit en assurer elle-même
l’él
imi nati
on ou l er ecy clag e ou l esf ai
re
éliminer ou recycler auprès des entreprises
d) Les taxes à la pollution sont calculées en agréées par le Ministre chargé de
fonction de la pollution existante. l’environne me nt.Adé fau t
,e lledo itr eme tt
reces
déchets à la collectivité locale ou à toute société
ag r
ééepa rl ’Etate nv ued el ag est
ionde sdé ch
e t
s.
Cette société, ou la collectivité locale elle-même,
peut signer des contrats avec les producteurs ou
les détenteurs de déchets en vue de leur
élimination ou de leur recyclage. Le recyclage

8
doit toujours se faire en fonction des normes en ARTICLE L 36: Les collectivités locales
vigueur au Sénégal. veillent à enrayer tous les dépôts sauvages. Elles
assur entl ’
élimina ti
on ,a vec le concours des
ARTICLE L 32: Les collectivités locales et les serv i
ce sc omp éten t
sd el ’Etato ude sentreprises
regroupements constitués assurent l ’éli
mi nation agréées, des déchets abandonnés et dont le
de déchets des ménages, éventuellement en propr iétairen’estpa side n t
ifi
é.
liaison avec les services régionaux et les services
na tionaux d e l ’Etat,c o nformé me ntà l a ARTICLE L 37: L’ él
imi na t
iond esdé chetspa r
réglementation en vigueur. les structures industrielles, productrices et/ou
Les collectivités locales assurent également traitantes doit être faite sur autorisation et
l’élimination de déchets autres que ménagers, surveillance du Ministère chargé de
qu’ elle
sdo i
v ent,e ué gardàl eursc aractéristi
q ues l’en vironneme ntqu ifix ede spr e
script
ions.
et aux quantités produites, collecter et traiter sur Les consommateurs et associations de
la base de sujétions techniques particulières. c ons omma t
e urson tl ’obligation de v ei
llera u
Elles peuvent, à cet effet, créer une redevance respect de la réglementation sur les déchets.
spéciale, en conformité avec la réglementation L’ Et atetle sc ol
lectivités locales peuvent faire
en vigueur. Elles exercent leurs attributions dans appel à leur collaboration pour des actions de
les conditions fixées par la présente loi, le Code se nsibili
sat
ione td ’
é duc ati
on .
des collectivités locales et les textes de transfert
des compétences. ARTICLE L 38: Lorsque les déchets sont
abandonnés, déposés ou traités contrairement
ARTICLE L 33:L’ élimina ti
o nd e s déche t
s aux dispositions de la présente loi et des
comporte les opérations de collecte, de transport, règlements pris pou rs onap pl
ication
,l ’
a utorit
é
de stockage et de traitement nécessaires à la détentrice du pouvoir de police doit, après mise
récupération des matériaux utiles ou de l ’énergie, en d eme ure,a ssur erd ’
offi
ce l ’éli
mi nation
ou de tout dépôt ou rejet sur les endroits desdits déchets aux frais du responsable.
appropriés, de tout autre dépôt dans des L’Admi ni
s t
ra ti
o nd oité galeme nt oblig erl e
conditions propres à en éviter les nuisances respo nsableàc ons igne rentrel esma insd ’un
mentionnées dans la présente loi. comptable public, une somme correspondant au
montant des travaux à réaliser, laquelle est
ARTICLE L 34: Les conditions dans lesquelles restituée dès que les déchets sont éliminés
doivent être effectuées les opérations de conformément à la réglementation. Le comptable
collecte, de tri, de stockage, de transport, de public est désigné par arrêté du Ministre chargé
récupération, de réutilisation, de recyclage ou de del ’Ec onomi e.
toute autre forme de traitement ainsi que
l’élimina t
ionf inaledesdé che tspou rené vi
terla ARTICLE L 39: Il est formellement interdit
surproduction, le gaspillage de déchets d’imp ort
er de sd éche t
s da ng ere
ux s url e
récu pérab l
e se tl apo l
lutio nd el ’environneme nt territoire sénégalais.
en général, sont fixées par arrêté du Ministre
cha rgédel ’env ir
onne me n tenc oll
abo r
a t
iona vec ARTICLE L 40: Laf abr
icati
on ,l’
impo rtat
ion,
les autres Ministres concernés. la détention en vue de la vente, la mise à la
disposition du consommateur de produits ou
ARTICLE L 35: L’ obl i
ga t
ion g énérale matériaux générateurs de déchets doivent être
d’e ntr
e t
ien à l aque l
le s ont s oumi s l es réglementées par arrêté conjoint des Ministres
concessionnaires du domaine public comporte cha rgésduc omme rc e,d el’
environneme nt,etde
celle d’ élimine rou de f a
ireé liminer,ou de la santé publique, en vue de faciliter
recy cl
e rlesd é chetsquis ’ ytrouv ent. l’élimination de s
d i
ts dé c
hetso u,e nc as de
Est interdit de façon absolue le dépôt des déchets nécessité, les interdire.
sur le domaine public y compris le domaine
public maritime tel que défini par le Code de la ARTICLE L 41: L’ imme rs
ion,l’inci
nération ou
Marine Marchande. l’éliminationpa rq u elquep rocédéqu ece soit,
des déchets dans les eaux continentales,

9
maritimes, ou fluvio-maritimes, sousjuridiction autorisation préalable de la commission
sénégalaise sont interdites. chargée du contrôle et de la surveillance des
substances chimiques, nocives et dangereuses;
ARTICLE L 42: L’ enf o
uisse
me n
tdansl esous- - lesc ond it
ions ,l e mode ,l’itinérai
ree tl e
solnepe u tê t
reo pé r
équ ’aprè
sautorisation du calendrier de transport, de même que toutes
Mi nistrec harg édel ’env ir
onnementquif ix edes prescriptions relatives au conditionnement et à
prescriptions techniques et des règles la commercialisation des substances susvisées;
particulières à observer. - lesc ond iti
onsd edé livrancedel ’aut
ori
sa t
ion
préalable.
ARTICLE L 43: Les dispositions du présent
cha pi
tre s ’
a pplique n t s ans p réjudice de s ARTICLE L 46: Les substances chimiques,
réglementations concernant les installations nocives et dangereuses fabriquées, importées ou
classées et les rejets liquides, solides et gazeux, mises en vente en infraction aux dispositions de
les déversements, immersions et incinérations la présente loi doivent être saisies par les agents
des déchets dans les zones sous juridiction habilités en matière de répression des fraudes,
sénégalaise. les agents assermentés des services compétents.
Lorsque le danger le justifie, ces substances
CHAPITRE IV : Substances chimiques doivent être détruites ou neutralisées dans les
nocives et dangereuses meilleurs délais par les soins des services de
l’admi nist
ra t
ions u s
cités,a uxf raisdel ’auteurde
ARTICLE L 44: Les substances chimiques l’infracti
on .Le sen t
rep r
ise sind ustriel
le spe uvent
nocives et dangereuses qui, en raison de leur être sollicitées pour apporter leur concours
toxicité, de leur radioactivité, de leur pouvoir de tech nique à l ’éli
mi n ation é colog iqueme nt
destruc tion da ns l ’environ ne me nto u de l eur rationnelle de ces substances.
concentration dans les chaînes biologiques,
présentent ou sont susceptibles de présenter un ARTICLE L 47: Son tin ter
dit
esl ’
impo rtati
on,
dang erp ourl ’ho mme ,lemilieu naturel ou son la fabrication, la détention, la vente et la
env i
ro nne me nt l orsqu’elles s ont p r
odu ites
, distribution même à titre gratuit des substances
importées sur le territoire national ou évacuées chi mi quesn ’aya nt pa sf ai
tl ’
ob jetd ’une
dans le milieu, sont soumises au contrôle et à la homologation de la commission nationale de
surveillance des services compétents. gestion des produits chimiques conformément
Les dispositions du présent chapitre sont auxd is
positi
onsdel ’ar
ticl eL46d elap résente
complétées par les autres textes législatifs loi.
réglementaires correspondants. L’ Eta ta l ’obligation d e dé fi
nird e s no r
me s
na tionalesd ’i
mp or tat
ionduma tér
ielconcernant
ARTICLE L 45: Une commission nationale de les substances chimiques nocives et dangereuses.
gestion des produits chimiques dont la La définition de ces normes nationales devra se
composition est fixée par arrêté du Ministre faire en conformité avec les conventions
cha r
g é de l ’environne me nta p ou rt â c
he de internationales pertinentes.
contrôler et de surveille r l ’imp or
tation,
l’uti
lisa t
ione tl e
smo uv eme ntsde ss u bst
anc es CHAPITRE V : Et
uded’
impac
t
chimiques, nocives et dangereuses à maintenir.
Un arrêté interministériel réglemente et fixe: ARTICLE L 48: Tout projet de développement
- les informations que doivent fournir les ou activité susceptible de porter atteinte à
fabricants et importateurs de substances l’environ neme nt
,demê meq uel espol it
ique s,l
es
chimiques destinées à la commercialisation et plans, les programmes, les études régionales et
relatives à la composition des préparations sectoriellesde v r
ontfairel’objetd ’un eé valuati
on
mises sur le marché, leur volume environnementale.
commercialisé et leurs effets potentiels vis-à- L’é valua t
ione nvi
ronne me ntalee stunp r
oc ess
us
visdel ’
hommee tdes o ne n vi
ronn eme nt; systématique qui consiste à évaluer les
- la liste des substances dont la production, possibilités, les capacités et les fonctions des
l’imp o rta
tion,le transit et la circulation sur le ressources, des systèmes naturels et des systèmes
territoire national sont interdits ou soumis à humains afin de faciliter la planification du

10
développement durable et la prise de décision en ARTICLE L 50: Les différentes catégories
général, ainsi que de prévoir et de gérer les d’ acti
vitése tleso uvrage sd ontlaréalisationou
impacts négatifs et les conséquences des l’ex plo
itationn éce ssi
teuneé tud
ed ’imp a ctsont
pro pos iti
on sd ’amé na ge mente np art
iculi
e r;elle définis par décret sur rapport du ministre chargé
compr e nd l es é tudes d ’i
mpa ct s u r del ’e
nv i
r onneme n t.Ledé c
re tét
ab l
itetr évisela
l’env i
r onn eme n t
,l ’év aluati
one nvi
ronn eme ntale liste des activités, travaux et documents de
stratég iquee tle sa udi tssurl’env i
ronneme nt
. planification pour lesquels les autorités
L’ étude d ’impa cts url ’
environneme nte stl a publiques ne pourront décider, approuver ou
proc édu r
e qu i pe rme t d ’examiner l e s autoriser des travaux sans disposer d'une étude
conséquences, tant bénéfiques que néfastes, d’ imp ac
tl eurp e rmettantd’ en apprécier les
qu’ unp r
o jeto up rog rammed edé veloppe me nt c ons é
qu enc e
ss url ’environne ment
env isag é a ura s ur l ’envir
on neme nt e t de Tout projet nouveau inscrit sur cette liste et
s’ass ure rque c esc onséquenc ess ontd ûme nt de ma nda ntu nea utorisati
ond’ expl
o i
tationdoit
prises en compte dans la conception du projet ou présenter ob li
gato iremen tun dos sier d’ étude
programme. d’ imp actsurl ’
env ironne me nt.
L’ évalua tione nviro nne me nt
ales tr
a t
égiquev i
s e
à évaluer les impacts environnementaux des ARTICLE L 51: L’ é
tude d ’
impa cts ur
décisions prises dans les politiques, plans et l’env i
ron neme ntc omp ortea u mi nimu m une
programmes et leurs alternatives, les études ana lyse de l ’
étati nitiald us i
tee tde s o n
régionales et sectorielles. environnement, une description du projet,
Le sa ud i
tss url ’env ironn ements ontu noutil de l’ét
ude de s modifications que le projet est
gestion qui comprend une évaluation susc eptible d ’
e nge ndr e
r, e t les me su res
systématique, documentée, périodique et envisagées pour supprimer, réduire ou
objective de la manière dont fonctionnent compe ns erlesimp ac tsn égat
i fsdel’ac t
iv it
éa insi
l’org anisation ,l ag estion e tl e ma tér i
ele n que le coût de celles-ci avant, pendant et après la
ma tière d ’environ ne me nt, da ns le bu t de réalisation du projet. Un décret pris sur rapport
sauv eg arde rl’env i
ron ne ment. du Ministre c hargédel ’environ neme ntp récisel e
Les procédures q ui p er
me t
tent d ’exig
e r cont enudel ’
é t
uded’ impa ct.
l’éva l
ua t
ionde si mpa c t
ss url’
e nvir
onn eme ntdes
projets, programmes et politiques doivent être ARTICLE L 52: La p rocé
dure d’
audi
ence
adop t
é ese nv ue d ’é vit
ere td er é
du irea u publ
ique es
tune p ar
ti
einté
gran
te de l
’ét
ude
mi nimu ml ese f
fetsno cif
s,et,s ’i
lyal ieu,d e d’i
mpa c
tsurl’
env
ironneme
nt.
faire participer le public à ces procédures.
Les autorités des pays voisins doivent être ARTICLE L 53: La participation des
informées et consultées sur tout projet ou toute populations répond de la volonté de
ac t
iv i
téqu ie sts us c eptibl
ed ’ av
oiru ni mpa ct démocratiser le processus de prise de décision et
transfrontalier. el
lee stg ara nt
iepa rl ’Et atd ansl es e nsdela
décentralisation et de la régionalisation.
ARTICLE L 49: L’ étuded’imp acts’insèreda ns
une procédure déjà existante d ’
a utorisat
ion, ARTICLE L 54: Un décret précise la procédure
d’app roba t
ion ou d ’o c
troide c onc ession;l es admin i
strat
ived ’év al
uatione td ’e
xa me n des
principaux acteurs qui interviennent dans la i
mp ac t
ss url’environneme ntet les conditions de
procé dure d e l ’étude d ’i
mpa ct s ur mise en oeuvre des audiences publiques.
l’environ neme n
ts ont l ep romo t
e ure t les
autorités compétentes. CHAPITRE VI : Etablissement du plan
L’é t
ude d’ impacte sté tabl
ie àl ac harge du d’ urgenc e
promoteur et soumise par lui au Ministère chargé
de l ’env ir
on n
eme n tqu id éli
v r
e un c ert
ifi
cat ARTICLE L 55: De sp l
a nsd’ ur
gencepou rfair
e
d’auto ri
sa t
ion a prèsa vist ec
hn i
qu e de l a face aux situations critiques génératrices de
Di r
ec ti
o n de l ’env i
ronne ment e t de s pollut
ions g raves de l ’envi
ronneme n ts ont
établissements classés. préparés par le Ministre chargé de
l’envi
ronneme nte n c o llabor
ati
on a v ec l e
s
départements ministériels et toutes autres

11
structures publiques et/ou privées concernées. La
concertation nécessaire à cet effet est organisée ARTICLE L 57: Des arrêtés interministériels
au sein d’ unc omi t
ét echniques pécialis
émi se n fixentl esc on dit
ionsd ’él
aboration ,lecontenu,
place dans le cadre du Secrétariat Permanent du les modalités de mise en oeuvre des plans
Conseil Supérieur des Ressources Naturelles et d’urg encee td ’
opé rat
ioni nt
erne .Da nsl amise
del ’env ironn eme nt. en oeuvre de ces plans, il peut notamment être
Les dispositions prévues au présent article sont procédé par les autorités administratives:
intégrées au Plan National d ’Intervention - à la réquisition de personnes et de biens;
d’ Urg encequie stap prouvépa rdé cret. - àl ’occupa tiont empo rair
ee tl at rave r
s é
ede
Le plan de lutte contre la pollution de la mer et propriétés privées.
du littoral est élaboré et adopté par le Ministère Ces actes des autorités administratives devront
cha rgéd el ’env ironneme nte nr appo rta vecl es dans tous les cas être conformes aux lois et
autres Ministères concernés, conformément à la règlements en vigueur.
Conv entio nd ’Ab idjanr ela
tiveàl apr otecti
o nde
l’env ir
on n eme ntma rine tdes zones côtières de TITRE III : Protection et mise en valeur
l’Afriqu edel ’
Oue stetduCe ntr
e ,signéep arl e des milieux récepteurs
Sénégal le 23 mars 1981.
Le Mi nistèrec ha rgé de l ’environne men te s
t CHAPITRE I : De la pollution des eaux
associé à l'élaboration, à l'exécution et au suivi
des plans d'urgence relatifs aux incendies, ARTICLE L 58: Les eaux constituent un bien
inondations ou autres catastrophes naturelles. public,uner essou rcedel ’e nvi r
onne
men
tdont la
Le spl ansd ’u r
g enced oiventpré voirlami s ee n protection est soumise, entre autres, aux
place et les règles de fonctionnement de comités dispositions de la présente loi.
d’inte r
v ention e td ’organisme so pé r
ati
onne l
s
aptes à faire face à toute situation critique, y ARTICLE L 59: Sont soumis aux dispositions
comprises les situations de petites et moyennes de la présente loi les déversements, écoulements,
urgences. rejets, dépôts, directs ou indirects de toute nature
Ile stc r
é éu nc omitéd’ i
nterventiond ’urgenc e et plus généralement tout fait susceptible de
appelé à faire face à des petites et moyennes prov oque roud ’accroîtreladé grad a
tionde sea ux
urgences. en modifiant leurs caractéristiques physiques,
chimiques, biologiques ou bactériologiques,
ARTICLE L 56: L’ expl oi
tant de t ou t
e qu’ ils ’ag i
ssed ’eauxsuperficielles, souterraines
installation classée soumise à autorisation est ou des eaux de la mer dans la limite des eaux
tenu d ’é t
ablirunp l
and ’opé rati
oni nternep ropre territoriales. Des zones de protection spéciale,
àa ss urerl’aler
tede sa utoritésc omp étentese tde s faisa ntl ’objetdeme sur
e sp articulièresd o i
ve nt
,
populations avoisinantes en cas de sinistre ou de en cas de nécessité, être constituées par arrêté
me n acedes i
nistr
e ,l’évacua tiondupersonnel et de sMi n ist
resc ha r
g ésd el ’enviro nne men t,del a
les moyens de circonscrire les causes du sinistre. santé pub l
ique,d el ’hydr a
u li
que ,del aMa rine
L’ ex pl
oi ta
ntd etou teinstallationclass éesou mi se marchande et de la pêche en fonction des
à déclaration peut, par arrêté du niveaux de pollution observés et compte tenu de
Mi n ist
rec hargéd el ’environn eme ntp risa près certaines circonstances propres à en aggraver les
avis des autres Ministres concernés, être tenu inconvénients.
d’é t
a blirunpl and ’opérationi nter
nea uxmê me s
fins. ARTICLE L 60: Les caractéristiques des eaux
Lepl and ’
o pérat
ioni nterned oitêtrea gréépa rle résiduaires rejetées doivent permettre aux
Mi n ist
è redel ’i
nté r
ieure tles Ministères chargés milieux récepteurs constitués par les eaux
del ’env ir
onne me nt,d el ’indus t
ri
ea insiquel e continentales et les eaux marines de satisfaire
Ministère de la santé publique et tout autre aux objectifs qui leur sont assignés.
Mi n ist
è rec oncerné .Ce sMi nis
tèress ’a ssurent Le dé verse men td ’eaux r ésiduai re
sd a nsl e
périodiquement de la mise en oeuvre effective réseaud ’
ass ai
niss eme ntpu blicn ed oitnuire ni à
de sp resc r
ipti
onsé di
c t
ée spa rl epland ’op ération la conservation des ouvrages, ni à la gestion de
interne et du bon état des matériels affectés à ces ces réseaux.
tâches.

12
L’ auto ri
tép ropr i
étaire ou gestionnaire du réseau prov oque roud ’
acc r
oît
rel apo ll
utiond ese aux
estc h argéd ev eil
leràl ’
é t
atde souvrages. Il lui continentales et/ou eaux de mer dans les limites
est fait obligation de réduire autant que possible territoriales.
les impacts des ouvrages sur les eaux.
ARTICLE L 64: Sans préjudice des
ARTICLE L 61: le Ministre chargé de dispositions spéciales des conventions
l’environn eme n t,enr app ortav ecl esMini
stres internationales portant prévention et répression
concernés, fixe par arrêté: de la pollution marine ratifiées par le Sénégal,
1 –La liste des substances dont le rejet, le sont interdits les déversements, les immersions
dé verseme n t
, l e dé pô t
, l ’imme rs
ion o u et incinérations dans les eaux marines sous
l’int
roduc tiond ema nièred ir
ec t
eou i ndi
rec t
e juridiction sénégalaise, de substances de toute
dans les eaux continentales et marines doivent nature susceptibles:
être soit interdits, soit soumis à autorisation - de porter atteinte à la santé publique et aux
pré al
abled esa u t
oritésdel ’
enviro n
nementetde ressources marines biologiques;
l’assai
ni sseme nt ; - de nuire aux activités maritimes, y compris la
2 – Les critères physiques, chimiques, navigation et la pêche;
biologiques et bactériologiques auxquels les - d’ alt
é re
rl aqu a l
itéde se auxma rinesdupo i
nt
effluents rejetés doivent répondre. de vue de leur utilisation;
- de dé grade rl esv al
e ur
s d’ a g
réme nte tl e
ARTICLE L 62: Des arrêtés pris en application potentiel touristique de la mer et du littoral.
de la présente loi déterminent: Un arrêté interministériel précise, en tant que de
1 –Les conditions dans lesquelles doivent être besoin, la liste de ces substances.
réglementés ou interdits les déversements,
écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects ARTICLE L 65: Le Ministre chargé de
d’e auoudema ti
è ree tp lusgénéralement tout l’en vir
onn eme ntpe uta u t
o riserl edé versement,
faits us ceptibled ’a l
térerl a qua li
téd el ’eau l’imme r
sion e tl ’incinér ati
on e n me r de
superficielle ou souterraine et des eaux de la mer substances non visées dans la liste prévue en
dans les limites territoriales; appl icat
iondel ’a
rticleL61d ansd e scon di
tions
2 –Les conditions dans lesquelles doivent être telles que ces opérations ne portent pas atteinte
réglementées la mise en vente, la diffusion de au milieu marin et à ses utilisations.
ce r
tains p rodu itss usc eptib l
esd ’entr
aînerde s Les Ministres chargés del ’env ironne men t
,del a
dé verseme n t
s qu i on tf aitl ’obj
etd ’une marine marchande, de la pêche, de la santé et de
interdictiono ud ’uner égleme nta
tione nv er
tudu l’intéri
eurf i
x entl esc o nd it
io ns de mi see n
premier alinéa ci-de ssus ou d’ a c
croît
re leur oeuvre de ces autorisations, qui doivent être, à la
noc ivit
éoud’ agg r
a ve rleurnu isance; de ma ndeduMi nis
trec ha rg édel ’env i
ronn e
me nt,
3 –Les conditions dans lesquelles sont effectués pré cédéesd ’uneé tuded ’i
mpa ctdémontrant leur
les contrôles des caractéristiques physiques, innocuité.
chimiques, biologiques ou bactériologiques des
eaux réceptrices et des déversements, notamment ARTICLE L 66: Da nsl esc asd ’avar
iesou
les conditions dans lesquelles il est procédé aux d’a ccidentssurv en
usd anslese auxma r
inessous
prélèvements et a uxa nalyse sd’ é
c hanti
ll
ons . juridiction sénégalaise à tout navire, aéronef,
4 – Les cas et conditions dans lesquels engin ou plate-forme transportant ou ayant à son
l’admi nistrati
on doi t pr endr et o ute
s me s ur
es bord des hydrocarbures ou des substances
conservatoiresde stiné esd ’of fic
eàf ai
rec e
sserle nocives ou dangereuses et pouvant créer un
troub l
ea v antl ’interv ention de t outes anct
ion danger grave et imminent pour le milieu marin et
pénale. sesr es sour
ces,l eprop rié
tair
e,l ’exploit
antou le
5 –Les paramètres à considérer pour le calcul de capitaine dudit navire, aéronef, engin ou plate-
la charge polluant due aux déversements, en vue forme doit être mis en demeure par les autorités
d’é t
ablirl ataxea nnue lledepol l
ution. maritimes compétentes, en application du Code
de la Marine marchande.
ARTICLE L 63: Sont interdits tous Lorsque cette mise en demeure reste sans effet
déversements, écoulements, rejets, dépôts directs oun ’apa sp roduitl ese ffe
tsa t
tend usdans le
ou indirects de toute nature susceptibles de dé l
a iimpa rt
i,o ud ’officee nc asd’ u rg
enc e,les

13
autorités compétentes suscitées doivent faire as
se r
me nt
é,mu nid ’une c arte et habilité en
exécuter les mesures nécessaires aux frais de matière de police des eaux, dans les conditions
l’
arma teur
,del ’e
xploita
n toudupropriétaire et pr
év uespa rleCo dedel ’environneme nt,leCode
en recouvrer le montant du coût auprès de ce del’eaue tleCo ded elaMa ri
nema rchande .
dernier.
ARTICLE L 71: La responsabilité civile du
ARTICLE L 67: Le capitaine ou le responsable pol l
ue ureste ngag ée,enl’abse ncedet out
efaute,
de tout navire, aéronef, engin, transportant ou lorsque l’établiss
e me ntàl ’originedudo mma g e
ayant à son bord des hydrocarbures ou des causé est un établissement «à risques».
substances nocives ou dangereuses et se trouvant La responsabilité définie au présent article ne
dans les eaux maritimes sous juridiction pe utêtreé c
a rtéequ ’enapp ort
a ntlapreuve que la
sénégalaiseal ’obligati
ondes igna l
e rpar tout pollution et ses conséquences dommageables
moyen aux autorités compétentes tout sont uniquement dues à un événement ayant le
événement de mer survenu à son bord et qui est car a
ctè r
edef orcema j
eure,àun ef aut
ed ’
unt iers
ou pourrait être de nature à constituer une ou de la victime qui, par son action ou son
menace pour le milieu marin et les intérêts abstention, aura contribué à la réalisation du
connexes. dommage.

ARTICLE L 68: Un arrêté, pris conjointement ARTICLE L 72: Da nsl ec aspa rt


ic ul
ierd ’un
par les Ministres chargés de l ’e nvironneme nte t dommage de pollution par les hydrocarbures
de la marine marchande, après avis des Ministres provena ntdel ac argaisond ’unna v irepé t
rolier,
cha rgésd el’
intéri
e ur,dela marine nationale fixe le propriétaire de ce navire est responsable de la
les dispositions nécessaires pour prévenir et réparation des préjudices causés selon les règles
combattre toute pollution marine en provenance et dans les limites des Conventions
des navires et des installations sises en mer et/ou internationales auxquelles le Sénégal a adhéré en
sur terre. la matière.
Les dispositions de cet arrêté relatives aux Le Capitaine ou l ’
ex pl
oitantde t outna v ire
me su resd ’ur
g enceàp re nd reenc asdepollutions transportant une cargaison de plus de 2.000
accidentelles des eaux marines sont intégrées au tonn esd ’hy d rocarbu rese nv ra c,trans it
antda ns
PlanNa t i
onald ’Interv entiond ’Ur gencev iséà les eaux territoriales ou dans les ports sénégalais,
l’arti
c l
eL56. doi tpo uvoirj us ti
fierd’ unc e rt
ificatd ’assuranc e
conforme à la convention internationale visée à
ARTICLE L 69: L’ autorisationd’o ccupa tiond u l’alinéap réc éde nt,oud ’
uneg a ra
n ti
ef i
nan ci
è re
domaine public ne doit entraver ni le libre accès équivalente, faute de q uoil ’ac cèsa u xe auxe t
aux domaines public maritime et fluvial, ni la ports sénégalais lui sera refusé.
libre circulation sur la grève, ni être source
d’ érosi
ono ud edé
g r
ada t
iondus it
e . ARTICLE L 73: La taxe à la pollution est
Seules sont autorisées sur les domaines public, déterminée en fonction du degré de pollution, ou
maritime et fluvial, à titre d ’oc cupa t
ions charge polluante. La charge polluante retenue
privatives, les installations légères et comme assiette de la taxe est la moyenne des
démontables. rés u
ltatsde sp rélèveme nt
se ff
ectué sl orsd’ une
ou de plusieurs campagnes de mesures.
ARTICLE L 70: Toute infraction aux lois et De sl abora t
oiresd ’anal
y se sa g réés pa rl e
règlements relatifs à la prévention de la pollution Mi n
istèrec hargédel ’
e nvi
ro nneme n teffectuent
des eaux est réprimée conformément aux les échantillonnages et les mesures
dispositions pénales en vigueur. Toute conformément aux indications contenues dans
pe rsonnec oupa bled ’u nei nfraction,q uipo rt
e l’arrêt
éduMi nist
recha rg
édel ’
e nv i
ron neme n t
.
atteinte à un milieu naturel et par la même cause Unl otd ’
écha ntil
lonses tgardépa rl elaboratoire
des dommages aux intérêts des usagers de ce au moins pendant trois semaines suivant la date
milieu, est civilement responsable, dans les de notification des résultats à l ’établissement
conditions prévues par la loi, du préjudice ainsi émetteur des effluents et à la Direction de
causé à toute autre personne physique ou morale. l’environneme nte tde sétablissements classés.
Les infractions sont constatées par tout agent Des contre-expertises peuvent être faites sur les

14
échantillons. Tous les frais de mesure sont à la - les cas et conditions dans lesquels doit être
cha rgedel ’ét
a blis
seme nté me tteurdur ejet
.Le s interdit
e ou r é gleme n téel ’é
mi ssion d ans
taux des frais d ’a
na lysee tl e
smoda l
it
é sde l’at
mos phè r ede f umé es,p ouss i
èresou g a z
paiement seront fixés par arrêté du Ministre toxiques, corrosifs, radioactifs;
chargé de l ’env ironneme nt. - les conditions dans lesquelles sont réglementés
Les taxes annuelles calculées sur la base des et contrôlés la construction des immeubles,
résu l
tatsd ’analys eson tp e r
ç uespa rleMinistre l’ouve r
tur ede sé t
abl isseme ntsnef i
g ura n
tp as
cha rgé de l ’env ironne me nt.L’ affectati
on de s dans la nomenclature des installations classées,
taxes suit la procédure prévue à l ’art
icleL2 7d )
. l’équipe me n td esv éh icules,laf abri
c ationde s
objets mobiliers, l ’
u til
isation des combustibles
ARTICLE L 74: Es tc oupa bled ’unei nfr
a ct
ion et carburants et au besoin, la nature des
àl aPol iced el’Ea u: combustibles utilisés;
a) tout capitaine ou exploitant de navire qui aura - les cas et conditions dans lesquels toutes
causé, soit par négligence, soit par imprudence mesures exécutoires doivent être prises par
une pollution marine par le rejet accidentel l’admi nistr
a t
ion de s t
iné esd ’o
f f
iceàf aire
d’hy droc arbu res ou de mé langes cesserl e t r oub l
e,a vant l ’
e xécution de
d’hy droc arbu res,ou de t o utea utr
es ubstance condamnation pénale;
nocive; - les délais dans lesquels il doit être satisfait à
b) toute personne qui aura enfreint les règles ces dispositions à la date de publication de
établies par la présente loi pour protéger les eaux chaque règlement.
et aux textes pris pour son application. De sz one sdep rotections p éci
alef ais
a ntl ’
o bjet
de mesures particulières doivent, en cas de
ARTICLE L 75: Les infractions à la Police de nécessité, être instituées par arrêté du Ministre
l’Ea u s ontr éprimé esc o nformé me nt à l a cha r
g é de l ’env ironne me nte nf on ction des
législation pénale en vigueur. niveaux de pollution observée et compte tenu de
certaines circonstances propres à en aggraver les
CHAPITRE II : Po llut iondel ’ai
re tode urs inconvénients.
incommodantes
ARTICLE L 78: Af i
nd ’évit
erl a po ll
ution
ARTICLE L 76: Sont soumises aux atmosphérique, les immeubles, établissements
dispositions de la présente loi et des règlements agricoles, industriels, commerciaux ou
pris pour son application lespo l
lu t
ionsd el ’ai
r artisanaux, véhicules ou autres objets mobiliers
ou les odeurs qui incommodent les populations, possédés, exploités ou détenus par toute
compromettent la santé ou la sécurité publique, personne physique ou morale, sont construits,
nuisent à la production agricole, à la exploités ou utilisés de manière à satisfaire aux
conservation des constructions et monuments ou normes techniques en vigueur ou prises en
au caractère des sites et des écosystèmes naturels. application de la présente loi.
Da nsl ec ad redel ’app licationde sc onven ti
ons Ils sont tous soumis à une obligation générale de
interna ti
ona lesyr elati
v es,l ’
Etatpe utprendre prévention et de réduction des impacts nocifs sur
des prescriptions générales tendant à renforcer le l’a t
mos phère .
dispositif de lutte contre la pollution del ’
air.
ARTICLE L 79: Lorsque les personnes
ARTICLE L 77: Des décrets pris en application res pons ables d ’émi ss i
o ns po l
luantes da ns
de la présente loi déterminent: l’a t
mos phè re, au-delà de normes fixées par
- les conditions dans lesquelles les immeubles, l’a dmin ist
ration ,n ’ontpa spr isded ispos iti
ons
les établissements commerciaux industriels, pour être en conformité avec la réglementation,
artisanaux ou agricoles, les véhicules ou autres le Mi nist
rec ha r
g é de l ’environneme ntl e ur
objets mobiliers possédés, exploités ou adresse une mise en demeure à cette fin.
détenus par toute personne physique ou morale, Si cette mise en demeure reste sans effet oun ’a
sont construits, exploités ou utilisés de pas produit les effets attendus dans le délai
manière à satisfaire aux dispositions de la imp art
io ud ’
o ffice,e nc asd ’
urge nce,leMi nistre
présente loi; cha r
g é d e l ’environ n eme nt do it, a près
consultation du Ministère concerné, suspendre le

15
fonction ne
me ntdel ’inst
al
lat
iono udel ’a
cti
vit
é at
te inteàl ’envir
onneme n
tdanslescaspr
évus
en cause ou faire exécuter les mesures par les textes d’
appl
ica
tiondelapr
ése
ntel
oi.
nécessaires, aux frais du propriétaire ou en
recouvrer le montant du coût auprès de ce CHAPITRE IV : Pollution sonore
dernier.
ARTICLE L 84: Sont interdites les émissions
ARTICLE L 80: Les contrôles et constatations de bruits susceptibles de nuire à la santé de
des infractions prévues par la présente loi l’homme ,dec ons tit
ueruneg ênee xc es
sivep our
et par les règlements pris pour son application le voisinage ou de porter atteinte à
sont effectués par les agents assermentés et l’e
n viron n ement.Le spersonnesphy s
ique so u
habilités des services chargés de la Protection de mo ralesàl ’
orig i
nedec esémissions doivent
l’environ neme n tastreint
sa us ecretprofessionnel mettre en oeuvre toutes les dispositions utiles
dans les conditions et sous les sanctions prévues pou rless upprime r.Lors
quel’u r
ge ncelej ustifi
e,
par le Code pénal. le Mi n i
s tr
ec ha rgé de l’environn eme nt,e n
rappor ta vecl e Mi ni
str
e de l ’
in t
é r
ieure tl e
CHAPIRE III : Pollution et dégradation Ministère des Forces Armées, doit prendre toutes
des sols et sous-sol mes ure se xécutoiresdesti
néesd ’offi
ceàfaire
cesser le trouble.
ARTICLE L 81: La protection des sols, du
sous-sole td esr i
c he ssesq u’ilsc on tiennen t,en ARTICLE L 85: Un décret détermine :
tant que ressources limitées, renouvelables ou - les niveaux sonores admissibles et prévoient
non, contre toutes formes de dégradation est les systèmes de mesures et les moyens de
assurée par l'Etat et les Collectivités locales. contrôle;
- les cas et conditions dans lesquels sont
ARTICLE L 82: Un arrêté conjoint, pris par les interdits ou réglementés les bruits causés sans
Ministres concernés, en application de la nécessité absolue ou dus à un défaut de
présente loi, fixe: précaution;
- les conditions particulières de protection - les conditions dans lesquelles les immeubles,
destinées à préserver les éléments constitutifs les établissements industriels, commerciaux,
de la diversité biologique, à lutter contre la artisanaux ou agricoles, les véhicules ou autres
désertification ,l ’
érosion,les pertes de terres objets mobiliers possédés, exploités ou
arables et la pollution du sol et de ses détenus par toute personne physique ou morale,
ressources par les produits chimiques, les doivent être exploités, construits ou utilisés de
pesticides et engrais; manière à satisfaire aux dispositions de la
- la liste des engrais, des pesticides et autres présente loi;
subs tancesc hi miquesd ontl ’uti
lisa
tion est - les conditions dans lesquelles toutes mesures
autorisée ou favorisée dans les travaux exécutoires doivent être prises par
agricoles; l’ad min i
strati
on , destiné e sd ’
o f
ficeàf ai
re
- les quantités autorisées et les modalités ces serl e t roub le a v a nt l ’
ex écution d es
d’utilisati
ona fi nquel essubstancesn eportent condamnations pénales;
pas atteinte à la qualité du sol ou des autres - les délais dans lesquels il doit être satisfait aux
milieux récepteurs; dispositions de la présente loi à la date de
L’Et ate tlesc ol
le ct
ivité
sloc a
leso ntl’obli
g ati
on publication de chaque règlement pris pour son
de protéger les sols et le sous-sol. Ils doivent application.
mettre en place des dispositions appropriées de
surveillance et de contrôle. TITRE IV : Sanctions et dispositions
diverses
ARTICLE L 83: Son ts ou misàl ’avisp réa la
ble
du Mi n is
tre de l ’environ neme nt,l e schéma CHAPITRE I : Sanctions pénales
d'aménagement et d'exploitation des sols à usage
agricole, urbain, industriel, ou autres, ainsi que ARTICLE L 86: Es tpuni
ed ’unea me ndede
lest r
a vauxder e chercheo ud ’
ex ploitati
o nde s 1.000.000 à 1.500.000 CFA toute personne qui
ressources du sous-sol susceptibles de porter

16
exploite une installation de 1ère classe sans
l’autor i
s at
ionprév uepa rl apré
senteloi
. ARTICLE L 92: Es tp unied ’
unea mendede
En cas de récidive, il est prononcé une peine 10.000.000 FCFA à 50.000.000 FCFA et d ’une
d’emp risonneme ntd ede u x(2)às i
x( 6)mois et peined ’emp ri
sonn ementd ’un( 1)àc inq(5)a ns
d’u nea me ndede1 ,5mi lli onsà3mi l
lionsFCFA toute personne qui importe clandestinement des
oul ’u ned ece sdeuxpe ine s. déchets toxiques dangereux sur le territoire
Es tpu ni ed’unea me ndede500 .000à1 .000.
0 00 sénégalais.
FCFA toute personne qui exploite une
installation d e 2e c lass es ans l’
a ut
oris
ation ARTICLE L 93: Es tp unied ’unea me ndede
prévue par la présente loi. 1.000.0 00à10 .0 00.
000FCFA e td ’unepeine
En cas de récidive, un emprisonnement de un (1) d’emp rison nemen tdedeux( 2)àc inq( 5)ansou
à trois (3) mois et une amende de 1.000.000 à del ’u ned ec esde ux pe i
n es, toute personne
1.500 .000FCFA o ul ’u nedec e
sd euxpe ines ayant importé, produit, détenu ou/et utilisé
seulement est prononcée. contrairement à la réglementation, des
substances nocives et dangereuses.
ARTICLE L 87: Toute modification q u’un En cas de récidive, le montant maximal des
exploitant apporte à son installation classée sans peines est doublé.
l’
avoirpo rt
éeàl ac onna issanc e du Mi nist
re
chargé de l ’env ir
on neme n te s t pun ied ’une ARTICLE L 94: Es tp un i
ed ’unea me nd ede
amende de 500.000 à 1.500.000 FCFA. 2.000.000 à 5.00 0.00 0FCFA e td ’
u nepe inede
six( 6 )moi sàde ux( 2 )ansd ep risono udel ’une
ARTICLE L 88: Tou tc han geme ntd ’exploi
tant de ces deux peines, toute personne ayant:
quin ’estp asdé clar
éa u Mi n istre chargé de - réalisé un projet visé à l'article L 50 sans étude
l’en viron neme nte st pun id ’
u ne a mend e de d’imp a
ct;
200.000 à 500.000 FCFA. - réalisé un projet non conforme aux critères,
normes et mesures énoncés dans l ’étude
ARTICLE L 89: Tout demandeur qui exploite d’imp a
ct;
son i nsta l
lat
ion a vantl ’obt entio nd el ’ar
rêt
é - f aito ppositi
on à l ’a cco mp l
issement de s
d’ autorisa t
ionoud uréc épisséded écl
aratio
ne st contrôles et analyses prévus dans la présente
puni des mêmes peines que celles prévues à loi.
l’articleL86.
ARTICLE L 95: Es tp un i
ed ’unea me nd ede
ARTICLE L 90: L’ expl o
it antqu ines ’e s
tpas 1.500.000 FCFA à 2.000.000 FCFA et d ’une
conformé aux prescriptions fixées par l ’ar
rêt
é pe i
ned’ e
mp ris
onn eme ntd ’u n( 1 )mo i
sàs ix(6)
d’ autorisa t
ion,lesa r
rêt
é sco mp lé me n t
ai
re setle
s mo isou d el ’une de ces deux peines, toute
mod alités pa rti
culièr
esd ’a pplic ation ou aux personne exploitant une installation soumise à
prescriptions générales et spéciales jointes au autorisation en infraction aux dispositions
ré cépisséd ed écl
arati
on,e stpu nid ’uneamende relative sauxpl ansd’ urge nc e.
de 500.000 à 2.500.000 FCFA. Es tp unied ’unea me nded e5 00.00 0FCFA à
1.000 .
0 00 FCFA e t d ’une pe ine
ARTICLE L 91: Tout propriétaire qui aurait d’emp risonneme n td ’u n( 1 )àt ro i
s(3) mois ou
enfreint les normes en vigueur est puni d ’
une de l ’ une de c esde ux pe ine st oute pers onne
amende de 500.000 FCFA à 2.500.000 FCFA exploitant une installation déclarée en infraction
pour les installations de première classe et de aux dispositions relatives aux plans d’ urgenc e.
200.000 FCFA à 1.500.000 FCFA pour les
installations de 2ème classe. ARTICLE L 96: Quiconque aura jeté, déversé
Undé laid ’un( 1)àtrois( 3
)mo isl uie s
ta ccor
dé ou l aissé c oule r da ns l e s c ou rs d ’
e a
u,
pou rqu ’ilp u
issee nt
repre nd r
el arestauration du directement ou indirectement des substances
mi lieu dé gradé. A dé faut l ’amende e st que l
c onq uesdon tl ’ac t
ionoul esr éacti
onso nt
quintuplée et la procédure de fermeture de détruit le poisson et toutes autres ressources
l’installation est déclenchée par le Ministre halieutiques ou ont nui à leur nutrition,
cha rgéd el ’
env i
ronneme n
te nr a pporta vecle reproduction ou valeur alimentaire, ou que ces
Mi nistrec hargéd el’i
ndus t
ri e. substances contribuent à aggraver la pollution ou

17
àl aca userestpun id’uneamendede500.
000à fautenepu iss
eê t
reé tabli
eàl ’
enc
ont
redes
on
2.000.000FCFA e td’
une mpr
isonneme
ntde six capitaine ou de son équipage.
(6)mo isàd e
ux( 2)anso udel ’
unedeces2
peines seulement. ARTICLE L 99: Es tpunied’unea mend ede
1.000.000 F à 2.000.000 FCFA e td’unepeine
ARTICLE L 97: Es tpun ied ’unea me nd ede d’emp ri
son neme n tdesi
x(6)moisàun( 1)a nou
500 .000 F à2 .
000.000 FCFA e td ’unepe ine del ’uned ec esde uxpei
nesseulement, toute
d’emp r
isonnementde six (6) mois à un (1) an ou perso nne a yan ta l

réla qua
li
t é de l’
air,e n
del ’uned ecesde ux pe i
n es
,t ou tepe r sonne contrevenant aux dispositions correspondantes
ayant pollué les eaux de mer et eaux de la présente loi.
continentales en violation des dispositions En cas de récidive, le montant maximal des
correspondantes de la présente loi. En cas de peines est doublé.
récidive, le montant maximal des peines est
doublé. ARTICLE L 100: Es tpu ni
ed ’u nea me ndede
1.000.000Fà2 .
0 00.000FCFA e td’unepeine
ARTICLE L 98: Es tpun ied ’unea me nd ed ’un d’emp rison nemen td
es ix(6)mo isàu n(1 )a n,
million à 10 millions de francs CFA et d’ une oudel ’un edec esde uxpe ines,tout e
emp ri
so nne me ntdes ixmo i
sàuna n,oud el ’une personne ayant pollué, dégradé les sols et sous-
de ces deux peines, tout capitaine de navire sous sols en violation des dispositions
pa vil
londuSé né ga lqu is er en dc oupa bl
ed ’un correspondantes de la présente loi.
rejete n me rd ’hy dr oc arbures, ou d ’a utr
es En cas de récidive, le montant maximal des
substances liquides nocives pour le milieu marin, peines est doublé.
en infraction avec les dispositions du présent
Code et des règlements pris pour son application, ARTICLE L 101: Es tpu ni
ed ’
unea me n dede
ou des Conventions internationales relatives à la 500.000 F à 2.000.000 FCFA toute personne
prévention de la pollution marine auxquelles le ayant fait fonctionner une installation ou utilisé
Sénégal a adhéré. un objet mobilier en violation des dispositions de
Lorsque le navire en infraction est un navire lutte contre la pollution sonore.
autreq u ’
un n av i
r e-citerne, et de jauge brute En cas de récidive, le montant maximal des
inférieure à 400 tonneaux, les peines prévues à peines est doublé.
l’ali
né ap réc édentv on tê trer éduites,sans que le
mi nimu md el ’ ame ndep uisseê t
rei nféri
e urà ARTICLE L 102: De sd écretsd ’applic a
tion
100.000 FCFA. précise ntl esc a tégoriesd ’
age ntsa sserme ntés
En cas de récidive, le montant maximum des habilités à constater les infractions aux
peines est doublé. dispositions de chacun des titres du présent code,
Le pr op r
iétaire ou l ’e x ploit
antd e na viree s
t ainsi que les conditions de leur habilitation.
solidairement responsable du paiement des La constatation des infractions se fait
amendes encourues par ce Capitaine. conformément aux règles de procédures pénales
Le sd ispos iti
on sdup ré senta rti
c l
es ’appliquent env igueu r.Enc asd eflagrantdé lit
,l’of fi
ci e
r de
également aux navires étrangers se trouvant dans police judiciaire peut faire procéder
les eaux territoriales et intérieures du Sénégal, immé d i
ate men tà l ’ar
restati
on du d éli
nq uant
ainsiqu ’
a ux pl ates-formes exploitées sur le qu’ i
lme tàl adi spos iti
ondel ajus ti
c e
.
plateau continental du Sénégal. Les pénalités Les constatations sont normalement effectuées
prévues par le présent article ne préjudicient pas par deux agents qui signent le procès-verbal
aud roità l ’inde mn isation des collectivités d’infrac t
ion ;c elui-ci fait alors foi j us qu’à
publiques ou privées ayant subi des dommages inscription de faux sur les constatations
du fait de la pollution. effectuées.
Les pénalités prévues par le présent article ne Les procès-verbaux dressés par un seul agent
s’app li
q uentpa sa ux r e j
e t
se ffe
c t
uésp arun fontf oij usqu’àpr euv econ tr
aire.
navire pour assurer sa propre sécurité ou celles LeMi n i
s t
rec h argédel ’en vi
ron ne me nto us on
d’aut resn a vi
re s, ou pour sauver des vies représentant, engage sans préjudice des
humaines, ni aux déversements résultant de prérogatives des autres départements ministériels,
domma g e
ss ubisp a rl ena vir
es ansqu ’au cune les poursuites judiciaires pour infraction aux

18
dispositions du présent code, quel que soit le l’i
ns t
allati
on ,jusq
u ’àe xé cut
ionde sc onditi
o ns
servicedo ntrelèvel’agentv erbal
isate
ur. imposées et prendre les dispositions provisoires
nécessaires.
ARTICLE L 103: En c as d’ infrac ti
on a ux Les sommes consignées en application des
dispositions du présent code, le Ministre chargé dispositions du a) peuvent être utilisées pour
de l ’environnement ou son représentant a le régler les dépenses e ntr
a î
néespa rl’e xé
c ution
pouvoir de transiger. d’officede sme suresprév uesauxb)e tc )
.
La procédure de transaction est exercée avant
jugement, selon les règles en vigueur, sur ARTICLE L 105: Lor squ’unei nstall
ation
pr oposition ou a v e
cl ’accord du d éparteme nt classéee s te xploit
ées a nsa voirfaitl’obj
e tdel a
ministériel compétent. décla rat
ionoudel ’
au torisati
onr equisepa rl a
En cas de pollution délibérée ou de non- présente loi, le Ministre chargé des installations
exécution de la transaction dans le délai imparti, classées me tl ’ex ploitan te n d emeure de
l’auteurd el ’
infractione stpou r suivide vantl e régulariser sa situation dans un délai déterminé
tribunal. en déposant, suivant le cas, une déclaration ou
La procédure de transaction est écartée en cas de uned ema nded ’autorisation.I lpe u t
,para r rêt
é
récidive. mo tivé,s us pendrel ’exploi ta
tiondel ’i
nstall
ation
Lemon t antdel’a me nded et r
ans actiondo i
tê tre jusqu ’audé pô tdel ad éclarati
o no uj usqu’àla
compris entre le minimum et le maximum de décis i
onr e lati
veàl ade ma nded’ autoris
ation.
l’ame nd ep révue pa rl al oi p ourl et ype Sil ’explo ita
n tne dé f èr
e pa sà l a mi see n
d’ i
nfract i
onc onstatée . demeure de régulariser sa situation ou si sa
Le produit des amendes de transaction est dema nde d ’autori
sa ti
one str ej
etée,l ’
a utorit
é
comptabilisé suivant la réglementation en compétente peut, en cas de nécessité, ordonner la
vigueur. ferme tureoul as us pensiond el ’i
ns t
alla
tion .Si
Le règlement de la transaction éteint l'action l’exploitan tn’apa sobt e mpé réda nsl edélaifixé,
publique. l’autoritéc o mpé t
en tepe u tf ai
rea p pli
cat
iond es
To u t
efoi s,l’
auteurdel ’i
nfract
io nr este tenu à la procédures prévues au a) et au b) de l ’a
r t
icleL
réparation des dommages causés du fait de la 104.
pollution engendrée par sa faute. L’aut orit
éc omp étentep eu tfa i
rep r
oc éder
,par un
agent de la force publique, à l ’
a pposi
tion de
CHAPITRE II : Sanctions administratives scellés sur une installation qui est maintenue en
fonctionnement soit en infraction à une mesure
ARTICLE L 104: Indépendamment des de suppression ou de fermeture, soit en dépit
poursuites pénales qui peuvent être exercées et d’una rrêt
éder e
fusd’ a utor i
sation.
lorsqu’u ni ns pect
eu rdesins t
a ll
a t
io nsclassées ou
un expert désigné par le Ministre chargé de ARTICLE L 106: Pendant la durée de la
l’environ ne me ntac onstat
él ’inobs ervationde s suspension de fonctionnement prononcée en
cond it
io ns i mpos é es à l ’exp loi
tant d ’ une applic
a t
iond el’arti
cleL1 04oudel ’a rt
icl
eL
install
a t
ionc lassée
,l ’aut
oritéc o mpé tenteme te n 105 ci-dessus,l’ exp
l o
ita
n testte
nud ’as s
urerà
demeure ce dernier de satisfaire à ces conditions son personnel le paiement des salaires,
dans un délai déterminé. indemnités et rémunérations de toute nature
Si,àl ’e xpira t
iondudé laifix épo url’ex écution, auxquels il avait droitjusq
u’alo
rs.Ce pendant
,
l’exploitan tn ’apasob tempé réàc e tt
einjonction, l’expl
oitantp eutprésentersesobse
rva
tio ns.
l’autoritéc omp ét
ent epeut:
a)Ob li
g erl ’ex
plo it
antà c onsig nere nt
r el es
ma ins d’ un c ompt ablep ublic une s omme CHAPITRE III : Dispositions diverses
correspondant au montant des travaux à réaliser,
laque l
les e rar est
ituéeàl ’
e xp l
oita nta ufur et à ARTICLE L 107: Les collectivités locales et les
me sured el ’exécutiond esme suresp r
e s
c ri
tes; Associations de défense de l ’env ir
on neme n t
,
b) Fa irep r
océde rd ’of
f i
c e,a ux f rais de lor
squ’elless onta gr
éées parl ’Etatd ans l e
l’exploitan t, à l ’e
xécution de s me sures domaine de la protection de la nature et de
prescrites; c) Suspendre par arrêté, après avis des l’
environ nement,pe uv en
tintr
odu i
rede sr e cou rs
ministères concernés, le fonctionnement de devant les juridictions compétentes selon la

19
procédure administrative ou la procédure de
droit commun.
Elles peuvent également exercer les droits
reconnus à la partie civile en ce qui concerne les
faits constituant une infraction relevant de la
présente loi et portant préjudice direct ou
ind ir
ecta uxi ntér
êtsc ollec t
ifsqu ’elleson tpo ur
objet de défendre.
Le sa ssociationsd ed éfens ed el’env ir
onne me nt
peuvent être rec onn uesd ’uti
litépublique dans
les conditions fixées par décret.
Les associations désireuses de bénéficier de la
rec onnaissanc e d ’u ti
li
té p ub li
que f ont une
demande écrite adressée au Ministre chargé de
l’en vi
ronn eme ntq ui do it don n eru n a vis
favorable, ava nts at rans miss i
on àl ’au t
orité
compétente.

ARTICLE L 108: L’ admi ni


s t
rati
o nc hargé ede
lag estiondel ’e
nv i
ro nneme ntap leinpouvoir
pour transiger sous réserve des dispositions de
l’ar
ti
c l
eL103.
La demande de transaction est soumise au
Ministre chargé del ’env i
ronneme n tq uifix een
casd ’accepta t
ion le mon tantd ec e l
le-ci en
rapport avec le Ministre chargé des Finances.

ARTICLE L 109: Sont abrogées toutes


dispositions contraires au présent code
notamment la loi n°83-05 du 28 janvier 1983
portant Code del
’env ir
onnement.

ARTICLE L 110: La présente loi sera exécutée


commel
oidel’Etat

20
21
FRANCE français ou à des installations terminales situées
-------------------------- dans les eaux territoriales ou intérieures
CODE DE L'ENVIRONNEMENT (Partie françaises, ni les quitter, s'il n'est muni d'un
Législative) certificat établissant que la responsabilité civile
de son propriétaire pour les dommages par
Livre II : Milieux physiques pollution est couverte par une assurance ou une
garantie financière dans les conditions prévues
Chapitre VIII : Dispositions spéciales aux au paragraphe I de l'article VII de la convention
mentionnée à l'article L. 218-1. Si le navire est la
eaux marines et aux voies ouvertes à la
propriété d'un Etat, il doit être muni d'un
navigation maritime
certificat justifiant que la responsabilité de cet
Etat est couverte dans les limites fixées au
Section 1 : Pollution par les rejets des paragraphe I de l'article V de ladite convention.
navires
Article L218-4 : Les dispositions de l'article
Sous-section 1 : Responsabilité civile et L. 218-3 ne sont pas applicables aux navires de
obligation d'assurance des propriétaires de guerre et aux autres navires appartenant à un Etat
navires pour les dommages résultant de la ou exploités par lui et affectés exclusivement à
pollution par les hydrocarbures un service non commercial d'Etat.

Article L218-1 : Tout propriétaire d'un navire Article L218-5 : Indépendamment des
transportant une cargaison d'hydrocarbures en officiers et agents de police judiciaire, sont
vrac est responsable des dommages par pollution habilités à rechercher et à constater les
résultant d'une fuite ou de rejets d'hydrocarbures infractions aux dispositions de la présente sous-
de ce navire dans les conditions et limites section :
déterminées par la convention internationale du 1º Les administrateurs des affaires maritimes ;
27 novembre 1992 sur la responsabilité civile 2º Les officiers du corps technique et
pour les dommages dus à la pollution par les administratif des affaires maritimes ;
hydrocarbures. 3º Les inspecteurs des affaires maritimes ;
Pour l'application de la présente sous-section, 4º Les techniciens experts du service de la
les termes ou expressions « propriétaire », sécurité de la navigation maritime ;
« navire », « événement », « dommages par 5º Les officiers de port et officiers de port
pollution » et « hydrocarbures » s'entendent au adjoints ;
sens qui leur est donné à l'article 1er de la 6º Les agents de la police de la navigation et
convention mentionnée à l'alinéa précédent. de la surveillance des pêches maritimes ;
7º Les ingénieurs des ponts et chaussées et les
Article L218-2 : Sous réserve des dispositions ingénieurs des travaux publics de l'Etat affectés
de la convention internationale mentionnée à aux services maritimes ainsi que les agents
l'article L. 218-1 relatives aux navires qui sont la desdits services commissionnés à cet effet ;
propriété de l'Etat, le propriétaire d'un navire 8º Les agents des douanes ;
immatriculé dans un port français et transportant 9º A l'étranger, en ce qui concerne les navires
plus de 2 000 tonnes d'hydrocarbures en vrac en immatriculés dans un port français, les consuls
tant que cargaison ne peut laisser commercer ce de France à l'exclusion des agents consulaires.
navire s'il ne justifie, dans les conditions
déterminées à l'article VII de cette convention, Article L218-6 : Les procès-verbaux dressés
d'une assurance ou d'une garantie financière à conformément à l'article L. 218-5 font foi jusqu'à
concurrence, par événement, du montant de sa preuve contraire.
responsabilité. Ils sont transmis immédiatement au procureur
de la République par l'agent verbalisateur, qui en
Article L218-3 : Quel que soit son lieu adresse en même temps copie aux services
d'immatriculation, aucun navire transportant plus intéressés.
de 2 000 tonnes d'hydrocarbures en vrac en tant
que cargaison ne peut avoir accès aux ports

1
Article L218-7 : Les infractions aux jauge brute égale ou supérieure à 500 tonneaux,
dispositions de la présente sous-section sont de se rendre coupable d'infraction aux
jugées soit par le tribunal compétent du lieu de dispositions des règles 9 et 10 de l'annexe I de la
l'infraction, soit par celui de la résidence de convention, relatives aux interdictions de rejets
l'auteur de l'infraction. d'hydrocarbures, tels que définis au 3 de
Est en outre compétent soit le tribunal dans le l'article 2 de cette convention.
ressort duquel le navire est immatriculé s'il est II. - Les pénalités prévues au présent article
français, soit celui dans le ressort duquel le sont applicables au responsable à bord de
navire peut être trouvé s'il est étranger. l'exploitation des plates-formes immatriculées en
A défaut d'autre tribunal, le tribunal de grande France pour les rejets en mer effectués en
instance de Paris est compétent. infraction aux règles 9 et 10 de l'annexe I de
cette convention.
Article L218-8 : (Ordonnance nº 2000-916 du III. - La peine d'amende prévue au I peut être
19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 portée, au-delà de ce montant, à une somme
septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) équivalente à la valeur du navire ou à quatre fois
Est puni de 75 000 euros d'amende : la valeur de la cargaison transportée ou du fret.
1º Le fait pour le propriétaire d'un navire de le
laisser commercer sans respecter les obligations Article L218-11 : (Ordonnance nº 2000-916 du
prévues par l'article L. 218-2 ; 19 septembre 2000 art. 1 I Journal Officiel du
2º Le fait de quitter un port ou une installation 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier
terminale ou d'y accéder sans respecter les 2002)
obligations prévues par l'article L. 218-3. (Loi nº 2001-380 du 3 mai 2001 art. 2 Journal
Officiel du 4 mai 2001)
Article L218-9 : Un décret en Conseil d'Etat (Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º, 3º
détermine, en tant que de besoin, les conditions Journal Officiel du 10 mars 2004)
d'application de la présente sous-section. Est puni de sept ans d'emprisonnement et de
700 000 euros d'amende le fait, pour tout
Sous-section 2 : Dispositions répressives capitaine d'un navire français soumis aux
relatives aux rejets polluants des navires dispositions de la convention mentionnée à
l'article L. 218-10 et appartenant aux catégories
Paragraphe 1 : Incriminations et peines suivantes :
1º Navires-citernes d'une jauge brute inférieure
Article L218-10 : (Ordonnance nº 2000-916 du à 150 tonneaux ;
19 septembre 2000 art. 1 I Journal Officiel du 2º Navires autres que navires-citernes d'une
22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier jauge brute inférieure à 500 tonneaux et dont la
2002) machine propulsive a une puissance installée
(Loi nº 2001-380 du 3 mai 2001 art. 1 Journal supérieure à 150 kilowatts, de commettre une
Officiel du 4 mai 2001) des infractions prévues à l'article L. 218-10.
(Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º, 2º
Journal Officiel du 10 mars 2004) Article L218-12 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars
I. - Est puni de dix ans d'emprisonnement et de 2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars
1 000 000 euros d'amende le fait, pour tout 2004)
capitaine d'un navire français soumis aux Les pénalités prévues à l'article L. 218-11 sont
dispositions de la convention internationale pour applicables pour les rejets en mer en infraction
la prévention de la pollution par les navires, faite aux règles 9 et 10 de l'annexe I de la convention
à Londres le 2 novembre 1973, telle que mentionnée à l'article L. 218-10, au responsable
modifiée par le protocole du 17 février 1978 et de la conduite de tous engins portuaires,
par ses modificatifs ultérieurs régulièrement chalands ou bateaux citernes fluviaux, qu'ils
approuvés ou ratifiés, entrant dans les catégories soient automoteurs, remorqués ou poussés.
ci-après :
1º Navires-citernes d'une jauge brute égale ou Article L218-13 : (Ordonnance nº 2000-916 du
supérieure à 150 tonneaux ; 19 septembre 2000 art. 1 I Journal Officiel du
2º Navires autres que navires-citernes d'une

2
22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier navires français soumis à la convention
2002) mentionnée à l'article L. 218-10, de commettre
(Loi nº 2001-380 du 3 mai 2001 art. 3 Journal les infractions définies aux articles L. 218-10,
Officiel du 4 mai 2001) L. 218-14, L. 218-15, L. 218-17 et L. 218-18
(Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º, 4º dans les voies navigables jusqu'aux limites de la
Journal Officiel du 10 mars 2004) navigation maritime.
Est puni de 6 000 euros d'amende et, en outre,
en cas de récidive, d'un an d'emprisonnement, le Article L218-17 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars
fait, pour tout capitaine ou responsable à bord 2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars
d'un navire français soumis aux dispositions de 2004)
la convention mentionnée à l'article L. 218-10 Est puni des peines prévues à l'article L. 218-
n'appartenant pas aux catégories de navires 13 le fait, pour tout capitaine d'un navire français,
définis aux articles L. 218-10 et L. 218-11, de de jeter à la mer des substances nuisibles
commettre une des infractions prévues à l'article transportées en colis ou dans des conteneurs, des
L. 218-10. citernes mobiles, des camions-citernes ou des
wagons-citernes, en infraction aux dispositions
Article L218-14 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars de la règle 7 de l'annexe III de la convention
2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars mentionnée à l'article L. 218-10.
2004)
Est puni des peines prévues à l'article L. 218- Article L218-18 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars
10 le fait, pour tout capitaine d'un navire français, 2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars
soumis aux dispositions de l'annexe II de la 2004)
convention mentionnée à l'article L. 218-10, Est puni des peines prévues à l'article L. 218-
transportant en vrac des substances liquides 11 le fait, pour tout capitaine ou responsable à
nocives, telles que définies au 1 de la règle 3 de bord d'un navire français soumis aux
ladite annexe, de se rendre coupable d'infractions dispositions de la convention mentionnée à
aux dispositions des 1, 2, 7, 8 et 9 de la règle 5 l'article L. 218-10, de se rendre coupable
de ladite annexe relatives aux interdictions des d'infractions aux dispositions des règles 3, 4 et 5
rejets, définis au 3 de l'article 2 de la convention, de l'annexe V, relatives aux interdictions de
de substances liquides nocives. rejets, au sens du 3 de l'article 2 de la convention,
d'ordures, telles que définies au 1 de la règle 1 de
Article L218-15 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars ladite annexe.
2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars
2004) Article L218-19 : (Ordonnance nº 2000-916 du
Est puni des peines prévues à l'article L. 218- 19 septembre 2000 art. 1 I Journal Officiel du
11 le fait, pour tout capitaine d'un navire français 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier
soumis aux dispositions de l'annexe II de la 2002)
convention mentionnée à l'article L. 218-10, (Loi nº 2001-380 du 3 mai 2001 art. 4 Journal
transportant en vrac des substances liquides Officiel du 4 mai 2001)
nocives, telles que définies au 1 de la règle 3 de (Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º
ladite annexe, de se rendre coupable d'infractions Journal Officiel du 10 mars 2004)
aux dispositions des 3, 4, 6 et 11 de la règle 5 de Le fait, pour tout capitaine de navire français
ladite annexe relatives aux interdictions des auquel est survenu, en mer ou dans les eaux
rejets, définis au 3 de l'article 2 de la convention, intérieures et les voies navigables françaises
de substances liquides nocives. jusqu'aux limites de la navigation maritime, un
des événements mentionnés par le protocole I de
Article L218-16 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars la convention mentionnée à l'article L. 218-10 ou
2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars toute autre personne ayant charge du navire, au
2004) sens de l'article 1er de ce protocole, de ne pas
Est puni, selon le cas, des peines prévues aux établir et transmettre un rapport conformément
articles L. 218-10, L. 218-11, L. 218-13, L. 218- aux dispositions dudit protocole, est puni de
14, L. 218-15, L. 218-17 et L. 218-18, le fait, deux ans d'emprisonnement et de 180 000 euros
pour tout capitaine ou responsable à bord de d'amende.

3
I. - Sans préjudice des peines prévues à la
Article L218-20 : (Loi nº 2001-380 du 3 mai présente sous-section en matière d'infractions
2001 art. 5 Journal Officiel du 4 mai 2001) aux règles sur les rejets, le fait, pour le capitaine
(Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º ou le responsable de la conduite ou de
Journal Officiel du 10 mars 2004) l'exploitation à bord de navires ou de plates-
Sans préjudice des peines prévues à la présente formes français ou étrangers, de provoquer par
sous-section à l'égard du capitaine ou du imprudence, négligence ou inobservation des
responsable à bord, les peines prévues à ladite lois et règlements dans les conditions définies à
sous-section sont applicables soit au propriétaire, l'article 121-3 du code pénal, un accident de mer
soit à l'exploitant ou à leur représentant légal ou tel que défini par la convention du
dirigeant de fait s'il s'agit d'une personne morale, 29 novembre 1969 sur l'intervention en haute
soit à toute autre personne que le capitaine ou mer en cas d'accidents entraînant ou pouvant
responsable à bord exerçant, en droit ou en fait, entraîner une pollution par les hydrocarbures ou
un pouvoir de contrôle ou de direction dans la de ne pas prendre les mesures nécessaires pour
gestion ou la marche du navire ou de la plate- l'éviter est punissable lorsque cet accident a
forme, lorsque ce propriétaire, cet exploitant ou entraîné une pollution des eaux territoriales, des
cette personne a été à l'origine d'un rejet effectué eaux intérieures ou des voies navigables jusqu'à
en infraction aux articles L. 218-10 à L. 218-19 la limite de la navigation maritime.
ou n'a pas pris les mesures nécessaires pour Lorsque l'infraction est commise au moyen
l'éviter. d'un navire entrant dans les catégories définies à
l'article L. 218-10 ou d'une plate-forme, elle est
Article L218-21 : (Loi nº 2003-346 du 15 avril punie de deux ans d'emprisonnement et de
2003 art. 3 Journal Officiel du 16 avril 2003) 200 000 euros d'amende.
(Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º, 5º Lorsque l'infraction est commise au moyen
Journal Officiel du 10 mars 2004) d'un navire ou engin entrant dans les catégories
Dans la zone économique au large des côtes du définies aux articles L. 218-11, et L. 218-12, elle
territoire de la République, et la zone de est punie d'un an d'emprisonnement et de 90 000
protection écologique définies par la loi nº 76- euros d'amende.
655 du 16 juillet 1976 relative à la zone Lorsque l'infraction est commise au moyen
économique et à la zone de protection d'un navire ou engin entrant dans les catégories
écologique au large des côtes du territoire de la définies à l'article L. 218-13, elle est punie de
République, les eaux territoriales, les eaux 4 000 Euros d'amende.
intérieures et les voies navigables françaises II. - Lorsque l'accident de mer visé au I a,
jusqu'aux limites de la navigation maritime, les directement ou indirectement, soit pour origine
dispositions de la présente sous- la violation manifestement délibérée d'une
section s'appliquent, dans les conditions prévues obligation particulière de sécurité ou de
aux articles L. 218-10, L. 218-11, L. 218-13 à prudence imposée par la loi ou le règlement, soit
L. 218-19 et L. 218-22, aux navires et plates- pour conséquence un dommage irréversible ou
formes étrangers même immatriculés dans un d'une particulière gravité à l'environnement, les
territoire relevant d'un gouvernement non partie peines sont portées à :
à la convention mentionnée à l'article L. 218-10. 1º Cinq ans d'emprisonnement et à
Toutefois, seules les peines d'amendes prévues 500 000 Euros d'amende, lorsque l'infraction est
aux articles L. 218-10, L. 218-11, L. 218-13 à commise au moyen d'un navire entrant dans les
L. 218-19 et L. 218-22 peuvent être prononcées catégories définies à l'article L. 218-10 ou d'une
lorsque l'infraction a lieu dans la zone plate-forme ;
économique ou dans la zone de protection 2º Trois ans d'emprisonnement et à
écologique au large des côtes du territoire de la 300 000 Euros d'amende, lorsque l'infraction est
République. commise au moyen d'un navire ou engin entrant
dans les catégories définies aux articles L. 218-
Article L218-22 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars 11 et L. 218-12 ;
2004 art. 30 1º, 6º Journal Officiel du 10 mars 3º 6 000 Euros d'amende, lorsque l'infraction
2004) est commise au moyen d'un navire ou engin

4
entrant dans les catégories définies à navires d'Etat utilisés à des opérations de police
l'article L. 218-13. ou de service public en mer.
Lorsque l'infraction est commise au moyen
d'un navire entrant dans les catégories définies Article L218-24 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars
aux articles L. 218-10, L. 218-11 et L. 218-12 ou 2004 art. 30 1º, 7º Journal Officiel du 10 mars
d'une plate-forme, l'amende peut être portée, au- 2004)
delà de ce montant, à une somme équivalente à I. - Le tribunal peut, compte tenu des
la valeur du navire ou à deux fois la valeur de la circonstances de fait et notamment des
cargaison transportée ou du fret. conditions de travail de l'intéressé, décider que le
III. - Lorsque les deux circonstances visées au paiement des amendes prononcées à l'encontre
premier alinéa du II sont réunies, les peines sont du capitaine ou du responsable à bord, en vertu
portées à : des articles L. 218-10 à L. 218-22, est en totalité
1º Sept ans d'emprisonnement et à ou en partie, à la charge de l'exploitant ou du
700 000 Euros d'amende, lorsque l'infraction est propriétaire.
commise au moyen d'un navire entrant dans la Le tribunal ne peut user de la faculté prévue à
catégorie définie à l'article L. 218-10 ; l'alinéa précédent que si le propriétaire ou
2º Cinq ans d'emprisonnement et à l'exploitant a été cité à l'audience.
500 000 Euros d'amende, lorsque l'infraction est II. - Les personnes physiques coupables des
commise au moyen d'un navire entrant dans les infractions prévues par la présente sous-
catégories définies aux articles L. 218-11 et section encourent également à titre de peine
L. 218-12. complémentaire la peine d'affichage de la
L'amende peut être portée, au-delà de ce décision prononcée ou de diffusion de celle-ci
montant, à une somme équivalente à la valeur du dans les conditions prévues à l'article 131-35 du
navire ou à trois fois la valeur de la cargaison code pénal.
transportée ou du fret.
IV. - Les peines prévues aux I et II sont Article L218-25 : (Loi nº 2001-380 du 3 mai
applicables soit au propriétaire, soit à l'exploitant 2001 art. 7 Journal Officiel du 4 mai 2001)
ou à leur représentant légal ou dirigeant de fait (Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º, 8º
s'il s'agit d'une personne morale, soit à toute Journal Officiel du 10 mars 2004)
autre personne que le capitaine ou le responsable I. - Les personnes morales peuvent être
à bord exerçant, en droit ou en fait, un pouvoir déclarées pénalement responsables, dans les
de contrôle ou de direction dans la gestion ou la conditions prévues à l'article 121-2 du code
marche du navire ou de la plate-forme, lorsque pénal, des infractions définies à la présente sous-
ce propriétaire, cet exploitant ou cette personne a section. Elles encourent la peine d'amende,
été à l'origine d'une pollution dans les conditions suivant les modalités prévues par l'article 131-38
définies au présent article. du code pénal.
V. - N'est pas punissable, en vertu du présent II. - Pour les infractions définies aux
article, le rejet, consécutif à des mesures ayant articles L. 218-10 à L. 218-22, elles encourent
pour objet d'éviter un danger grave et imminent également la peine mentionnée au 9º de
menaçant la sécurité des navires, la vie humaine l'article 131-39 du code pénal.
ou l'environnement.
Paragraphe 2 : Procédure
Article L218-23 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars
2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars Article L218-26 : (Loi nº 2003-591 du 2 juillet
2004) 2003 art. 31 III 4º Journal Officiel du 3 juillet
Les dispositions des articles L. 218-10 à 2003)
L. 218-20 inclus et L. 218-22 ne sont pas (Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º
applicables aux navires, plates-formes et engins Journal Officiel du 10 mars 2004)
maritimes ou fluviaux de toute nature I. - Indépendamment des officiers et agents de
appartenant à la marine nationale, aux services police judiciaire, qui exercent leurs pouvoirs
de police ou de gendarmerie, à l'administration conformément au code de procédure pénale, sont
des douanes, à l'administration des affaires habilités à constater les infractions aux
maritimes ou, d'une manière générale, à tous dispositions des règles 9, 10, et 20 de l'annexe I,

5
de la règle 5 de l'annexe II, de la règle 7 de soit à un officier ou un inspecteur des affaires
l'annexe III, des règles 3, 4 et 5 de l'annexe V et maritimes :
du protocole I de la Convention internationale 1º Les commandants des navires
pour la prévention de la pollution par les navires océanographiques de l'Etat ;
mentionnée à l'article L. 218-10, les infractions 2º Les commandants de bord des aéronefs de
aux dispositions de la présente sous-section ainsi la protection civile et des aéronefs de l'Etat
que les infractions aux dispositions affectés à la surveillance des eaux maritimes ;
réglementaires prises pour leur application : 3º Les agents du service des phares et balises ;
1º Les administrateurs des affaires maritimes ; 4º Les agents de l'Institut français de recherche
2º Les officiers du corps technique et pour l'exploitation de la mer ;
administratif des affaires maritimes ; 5º Les agents de la police de la pêche fluviale.
3º Les inspecteurs des affaires maritimes ;
4º Les techniciens experts du service de la Article L218-28 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars
sécurité de la navigation maritime ; 2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars
5º Les contrôleurs des affaires maritimes ; 2004)
6º Les personnels embarqués d'assistance et de Les procès-verbaux dressés par les agents
surveillance des affaires maritimes ; mentionnés à l'article L. 218-26 font foi jusqu'à
7º Les fonctionnaires et agents assermentés et preuve contraire. Ils sont transmis
commissionnés des services maritimes et des immédiatement au procureur de la République
ports autonomes ; par l'agent verbalisateur qui en adresse en même
8º Les ingénieurs des mines et les ingénieurs temps copie à l'administrateur des affaires
des travaux publics de l'Etat affectés à la maritimes lorsqu'il s'agit de navires ou de plates-
direction régionale de l'industrie, de la recherche formes ou à l'ingénieur des ponts et chaussées
et de l'environnement intéressée ; chargé du service maritime s'il s'agit d'engins
9º Les officiers de port et officiers de port portuaires, de chalands ou de bateaux-citernes
adjoints ; fluviaux.
10º Les chercheurs, ingénieurs et techniciens
assermentés de l'Institut français de recherche Article L218-29 : (Loi nº 2001-380 du 3 mai
pour l'exploitation de la mer ; 2001 art. 6 Journal Officiel du 4 mai 2001)
11º Les agents des douanes ; (Loi nº 2003-346 du 15 avril 2003 art. 4 Journal
12º A l'étranger, les consuls de France, à Officiel du 16 avril 2003)
l'exclusion des agents consulaires. (Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º, 9º
II. - En outre, les infractions aux dispositions Journal Officiel du 10 mars 2004)
des règles 9 et 10 de l'annexe I, de la règle 5 de Les règles relatives à la compétence des
l'annexe II, de la règle 7 de l'annexe III et des juridictions pénales spécialisées pour connaître
règles 3, 4 et 5 de l'annexe V de la convention des infractions prévues par la présente sous-
ci-dessus mentionnée peuvent être constatées par section sont fixées par les articles 706-107 à
les commandants, commandants en second ou 706-111 du code de procédure pénale ci-après
officiers en second des bâtiments de la marine reproduits :
nationale et les chefs de bord des aéronefs de la Art. 706-107. - Pour l'enquête, la poursuite,
marine nationale. l'instruction et, s'il s'agit de délits, le jugement
des infractions en matière de pollution des eaux
Article L218-27 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars marines et des voies ouvertes à la navigation
2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars maritime prévues et réprimées par la sous-
2004) section 2 de la section 1 du chapitre VIII du
Sont chargés de rechercher les infractions titre Ier du livre II du code de l'environnement,
constituant le délit de pollution des eaux de mer, qui sont commises dans les eaux territoriales, les
de recueillir à cet effet tous renseignements en eaux intérieures et les voies navigables, la
vue de découvrir les auteurs de ces infractions et compétence d'un tribunal de grande instance
d'en rendre compte soit à un officier de police peut être étendue au ressort d'une ou plusieurs
judiciaire exerçant ses pouvoirs conformément cours d'appel.
aux dispositions du code de procédure pénale, Les dispositions du premier alinéa s'appliquent
également lorsque les infractions mentionnées

6
dans cet alinéa, à l'exception de celle visée à l'affaire. Toutefois, si les faits constituent une
l'article L. 218-22 du code de l'environnement, contravention, le juge d'instruction prononce le
sont commises dans la zone économique renvoi de l'affaire devant le tribunal de police
exclusive ou dans la zone de protection compétent en application de l'article 522.
écologique. Art. 706-110. - Le procureur de la République
Toutefois, dans les affaires qui sont ou près un tribunal de grande instance autre que
apparaissent d'une grande complexité, le ceux visés à l'article 706-107 peut, pour les
procureur de la République près le tribunal de infractions entrant dans le champ d'application
grande instance mentionné au premier alinéa de cet article, requérir le juge d'instruction de se
peut requérir le juge d'instruction, dans les dessaisir au profit de la juridiction d'instruction
conditions et selon les modalités prévues par les compétente en application de cet article. Les
articles 706-110 et 706-111 de se dessaisir au parties sont préalablement avisées et invitées à
profit du tribunal de grande instance de Paris. faire connaître leurs observations par le juge
Cette compétence s'étend aux infractions d'instruction ; l'ordonnance est rendue huit jours
connexes. au plus tôt et un mois au plus tard à compter de
Un décret fixe la liste et le ressort de ces cet avis.
juridictions du littoral maritime, qui Lorsque le juge d'instruction décide de se
comprennent une section du parquet et des dessaisir, son ordonnance ne prend effet qu'à
formations d'instruction et de jugement compter du délai de cinq jours prévu par
spécialisées pour connaître de ces infractions. l'article 706-111 ; lorsqu'un recours est exercé en
Art. 706-108. - Pour l'enquête, la poursuite, application de cet article, le juge d'instruction
l'instruction et le jugement des infractions visées demeure saisi jusqu'à ce que soit porté à sa
à l'article 706-107 commises hors des espaces connaissance l'arrêt de la chambre de
maritimes sous juridiction française à bord d'un l'instruction, passé en force de chose jugée, ou
navire français, le tribunal de grande instance celui de la chambre criminelle de la Cour de
compétent est le tribunal de grande instance de cassation.
Paris. Dès que l'ordonnance est passée en force de
Le tribunal de grande instance de Paris est chose jugée, le procureur de la République
également compétent pour l'enquête, la poursuite, adresse le dossier de la procédure au procureur
l'instruction et le jugement de l'infraction visée à de la République près le tribunal compétent en
l'article L. 218-22 du code de l'environnement, application de l'article 706-109.
ainsi que des infractions qui lui sont connexes, Les dispositions du présent article sont
lorsque ces infractions sont commises dans la applicables devant la chambre de l'instruction.
zone économique exclusive ou dans la zone de Art. 706-111. - L'ordonnance rendue en
protection écologique. application de l'article 706-110 peut, à
Art. 706-109. - Le procureur de la République, l'exclusion de toute autre voie de recours, être
le juge d'instruction, la formation correctionnelle déférée dans les cinq jours de sa notification, à la
spécialisée du tribunal de grande instance requête du ministère public ou des parties, soit à
mentionné à l'article 706-107 exercent, sur toute la chambre de l'instruction si la juridiction
l'étendue du ressort fixé en application de cet spécialisée au profit de laquelle le
article, une compétence concurrente à celle qui dessaisissement a été ordonné ou refusé se
résulte de l'application des articles 43, 52, 382 et trouve dans le ressort de la cour d'appel dans
706-42. lequel est située la juridiction initialement saisie,
Ils exercent également, dans les mêmes soit, dans le cas contraire, à la chambre
conditions, une compétence concurrente à celle criminelle de la Cour de cassation. La chambre
qui résulte des critères de compétence suivants : de l'instruction ou la chambre criminelle désigne,
1º Lieu d'immatriculation du navire, engin ou dans les huit jours suivant la date de réception du
plate-forme ou de son attachement en douanes ; dossier, le juge d'instruction chargé de
2º Lieu où le navire, engin ou plate-forme est poursuivre l'information. Le ministère public
ou peut être trouvé. peut également saisir directement la chambre de
La juridiction spécialisée saisie demeure l'instruction ou la chambre criminelle de la Cour
compétente, quelles que soient les incriminations de cassation lorsque le juge d'instruction n'a pas
retenues lors du règlement ou du jugement de rendu son ordonnance dans le délai d'un mois

7
prévu au premier alinéa de l'article 706-110. d'hydrocarbures susceptibles de porter atteinte à
L'arrêt de la chambre de l'instruction ou de la la santé publique, à la faune et à la flore marines
chambre criminelle est porté à la connaissance et au développement économique et touristique
du juge d'instruction ainsi qu'au ministère public des régions côtières.
et notifié aux parties. Les rejets qui résultent directement des
Les dispositions du présent article sont opérations d'exploration doivent être exempts
applicables à l'arrêt de la chambre de d'hydrocarbures.
l'instruction rendu sur le fondement du dernier Les rejets qui résultent directement des
alinéa de l'article 706-110, le recours étant alors opérations d'exploitation, y compris le stockage,
porté devant la chambre criminelle. ne peuvent avoir une teneur moyenne en
hydrocarbures supérieure à 20 parties par million,
Article L218-30 : (Loi nº 2001-380 du 3 mai ni avoir pour effet de déverser dans la mer un
2001 art. 8 Journal Officiel du 4 mai 2001) volume moyen d'hydrocarbures supérieur à
(Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 30 1º 2 centilitres par jour et par hectare de la surface
Journal Officiel du 10 mars 2004) du titre d'exploitation.
Le navire qui a servi à commettre l'une des Des dispositions plus restrictives que celles
infractions définies aux articles L. 218-10 à prévues à l'alinéa ci-dessus peuvent être
L. 218-22 peut être immobilisé sur décision du imposées par voie réglementaire en fonction des
procureur de la République ou du juge conditions locales ou particulières de
d'instruction saisi. l'exploitation ou de la protection de
Cette immobilisation est faite aux frais de l'environnement.
l'armateur. Aucune opération d'exploitation ne peut être
A tout moment, l'autorité judiciaire compétente entreprise avant que ne soit dressé, aux frais du
peut ordonner la levée de l'immobilisation s'il est titulaire du titre d'exploitation, un état biologique
fourni un cautionnement dont elle fixe le et écologique du milieu marin dans la zone
montant et les modalités de versement. couverte par ledit titre. Cet état doit être
Les conditions d'affectation, d'emploi et de renouvelé au moins une fois par an au cours de
restitution du cautionnement sont réglées la durée de validité du titre d'exploitation.
conformément aux dispositions des articles 142, Les modalités d'application du présent article
142-2 et 142-3 du code de procédure pénale. sont fixées par décret en Conseil d'Etat.

Article L218-31 : (Loi nº 2004-204 du 9 mars Article L218-33 : Les dispositions de la sous-
2004 art. 30 1º Journal Officiel du 10 mars section 2 de la section 1 du présent chapitre sont
2004) applicables :
Si les faits constitutifs des infractions 1º Aux installations ou dispositifs suivants
énumérées aux articles L. 218-10 à L. 218-22 lorsque ces installations ou dispositifs ne sont
ont causé des dommages au domaine public pas en cours d'exploration ou d'exploitation :
maritime, l'administration ne peut poursuivre a) Plates-formes et autres engins d'exploration
devant la juridiction administrative selon la ou d'exploitation, ainsi que leurs annexes ;
procédure des contraventions de grande voirie b) Bâtiments de mer qui participent
que la réparation de ce dommage. directement aux opérations d'exploration ou
d'exploitation ;
Section 2 : Pollution due aux opérations 2º Aux opérations desdites installations ou
d'exploration ou d'exploitation du fond de dispositifs qui ne sont pas liées directement aux
la mer ou de son sous-sol activités d'exploration ou d'exploitation.

Article L218-32 : Sans préjudice de Article L218-34 : (Ordonnance nº 2000-916 du


l'application des dispositions du code minier, 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22
notamment de ses articles 79, 84 et 85 et de ses septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002)
textes d'application à l'ensemble des activités I. - Est puni de deux ans d'emprisonnement et
d'exploration et d'exploitation des ressources de 18 000 euros d'amende le fait de commettre
naturelles du plateau continental, est interdit tout une infraction aux dispositions de l'article
rejet à la mer d'hydrocarbures ou de mélanges L. 218-32.

8
II. - Lorsque l'infraction est commise sur 5º Les inspecteurs des affaires maritimes ;
l'ordre du titulaire du titre d'exploration ou 6º Les ingénieurs des mines ou les ingénieurs
d'exploitation, ou de son représentant, ou de la des travaux publics de l'Etat affectés à la
personne assumant à bord de ces installations et direction régionale de l'industrie, de la recherche
dispositifs la conduite des travaux d'exploration et de l'environnement intéressée ;
ou d'exploitation, y compris le stockage, ceux-ci 7º Les ingénieurs des ponts et chaussées et les
sont passibles du double des peines prévues à ingénieurs des travaux publics de l'Etat affectés
l'alinéa précédent. aux services maritimes ainsi que les agents
III. - Est tenu comme complice de l'infraction desdits services commissionnés à cet effet ;
tout représentant du titulaire du titre 8º Les officiers de port et officiers de port
d'exploration ou d'exploitation qui, ayant la adjoints ;
responsabilité desdites opérations, n'a pas donné 9º Les agents des douanes.
à la personne assumant directement sur place la II. - Sont chargés de rechercher les infractions
conduite des travaux l'ordre écrit de se constituant le délit de pollution des eaux de mer,
conformer aux dispositions des alinéas 1er à 4 de de recueillir à cet effet tous renseignements en
l'article L. 218-32. vue de découvrir les auteurs de ces infractions, et
IV. - Cependant, l'infraction n'est pas d'en rendre compte soit à un administrateur des
constituée lorsque toutes les mesures nécessaires affaires maritimes, officier du corps technique et
au respect de l'article L. 218-32 ayant été prises : administratif des affaires maritimes ou
1º Le déversement a pour but d'assurer la inspecteur des affaires maritimes, soit à un
sécurité d'une installation ou d'un dispositif visé officier de police judiciaire :
à l'article L. 218-33, ou de leur éviter une avarie 1º Les agents de la police de la navigation et
grave mettant en cause la sécurité des personnes de la surveillance des pêches maritimes ;
ou la protection de l'environnement, ou pour 2º Les commandants des navires
sauver des vies humaines en mer ; océanographiques de l'Etat ;
2º L'échappement provient d'une avarie ou 3º Les commandants de bord des aéronefs
d'une fuite imprévisible et impossible à éviter, si militaires, des aéronefs de la protection civile et
toutes les mesures nécessaires ont été prises des aéronefs de l'Etat affectés à la surveillance
après l'avarie ou la découverte de la fuite pour des eaux maritimes ;
empêcher, arrêter ou réduire cet échappement 4º Les agents des services des phares et
afin d'en limiter les conséquences. balises ;
5º Les agents de l'Institut français de recherche
Article L218-35 : Les dispositions des articles pour l'exploitation de la mer.
L. 218-32 à L. 218-34 sont applicables dans les
eaux territoriales, sous réserve des mesures plus Article L218-37 : Les procès-verbaux dressés
contraignantes qui peuvent être imposées en conformément à l'article L. 218-36 font foi
application des dispositions du code minier ou jusqu'à preuve contraire. Ils sont transmis
au titre de la protection des pêches et cultures immédiatement au procureur de la République
marines. par l'agent verbalisateur qui en adresse en même
temps copie au chef de l'arrondissement
Article L218-36 : (Loi nº 2003-591 du 2 juillet minéralogique compétent et au chef du service
2003 art. 31 III 4º Journal Officiel du 3 juillet des affaires maritimes.
2003)
I. - Sont chargés de rechercher les infractions Article L218-38 : Même en cas de poursuites
prévues à la présente section : pénales, l'administration conserve la faculté de
1º Les officiers et agents de police judiciaire ; poursuivre, selon la procédure des
2º Les administrateurs des affaires maritimes ; contraventions de grande voirie, la réparation
3º Les officiers du corps technique et des dommages causés au domaine public.
administratif des affaires maritimes ;
4º Les commandants, commandants en second Article L218-39 : Les installations et
ou officiers en second des bâtiments de la dispositifs définis à l'article L. 218-33, et les
marine nationale ; zones de sécurité qui peuvent être établies
jusqu'à une distance de 500 mètres mesurée à

9
partir de chaque point du bord extérieur de ces mers résultant de l'immersion de déchets, est
installations et dispositifs, sont soumis à la interdite.
législation pénale et de procédure pénale en
vigueur au siège du tribunal de grande instance Article L218-44 : (Ordonnance nº 2005-805 du
ou du tribunal de première instance au ressort 18 juillet 2005 art. 12 Journal Officiel du 19
duquel ils sont rattachés. juillet 2005)
I. - Par dérogation à l'article L. 218-43, peut
Article L218-40 : Les conditions d'adaptation être autorisée :
de la présente section aux opérations effectuées 1º L'immersion des déblais de dragage ;
sur le plateau continental adjacent aux 2º L'immersion des navires, par le représentant
collectivités territoriales d'outre-mer et, en tant de l'Etat en mer, dans le respect des traités et
que de besoin, sur les fonds de la mer territoriale, accords internationaux en vigueur.
sont fixées par décret en Conseil d'Etat. II. - L'immersion des déblais de dragage est
Les dispositions de la présente section sont soumise aux dispositions des articles L. 214-1 à
applicables au fond de la mer et à son sous-sol L. 214-4 et L. 214-10.
dans la zone économique définie à l'article 1er III. - Les permis d'immersion régulièrement
de la loi nº 76-655 du 16 juillet 1976 relative à la délivrés avant la publication de l'ordonnance
zone économique au large des côtes de la nº 2005-805 du 18 juillet 2005 sont maintenus
République. jusqu'à leur expiration sans pouvoir excéder une
durée de dix ans.
Article L218-41 : Les conditions d'application
de la présente section sont fixées par décret en Article L218-45 : (Loi nº 2003-346 du 15 avril
Conseil d'Etat, notamment en ce qui concerne 2003 art. 5 Journal Officiel du 16 avril 2003)
l'article L. 218-39. (Ordonnance nº 2005-805 du 18 juillet 2005 art.
12 Journal Officiel du 19 juillet 2005)
Section 3 : Pollution par les opérations Les dispositions des articles L. 218-43 et
d'immersion L. 218-44 ne sont pas applicables lorsque, en cas
de danger grave, l'immersion apparaît comme le
Sous-section 1 : Dispositions générales seul moyen de sauver des vies humaines ou
d'assurer la sécurité des navires, aéronefs, plates-
Article L218-42 : (Ordonnance nº 2005-805 du formes ou autres ouvrages. Dans la mesure du
18 juillet 2005 art. 12 Journal Officiel du 19 possible, elle est effectuée de façon à concilier
juillet 2005) ces impératifs de sécurité avec les exigences de
Les dispositions de la présente section sont la préservation de la faune et de la flore marines.
applicables :
1º Aux navires, aéronefs, plates-formes ou Article L218-46 : (Ordonnance nº 2005-805 du
autres ouvrages français dans toutes les eaux 18 juillet 2005 art. 12 Journal Officiel du 19
marines ainsi que dans les fonds marins et leurs juillet 2005)
sous-sols ; Dans tous les cas, les droits des tiers à l'égard
2º Aux navires, aéronefs, plates-formes ou des auteurs de pollution sont et demeurent
autres ouvrages étrangers dans la zone réservés.
économique, la zone de protection écologique, la
mer territoriale et les eaux intérieures françaises, Article L218-47 : (Ordonnance nº 2005-805 du
ainsi que dans leurs fonds et leurs sous-sols. 18 juillet 2005 art. 12 Journal Officiel du 19
juillet 2005)
Article L218-43 : (Ordonnance nº 2005-805 du Même en cas de poursuites pénales,
18 juillet 2005 art. 12 Journal Officiel du 19 l'administration conserve la faculté de poursuivre,
juillet 2005) selon la procédure des contraventions de grande
L'immersion de déchets ou d'autres matières, voirie, la réparation des dommages causés au
telle qu'elle est définie à l'article 1er du protocole domaine public.
du 7 novembre 1996 à la convention de Londres
de 1972 sur la prévention de la pollution des Sous-section 2 : Dispositions pénales

10
Article L218-48 : (Ordonnance nº 2000-916 du aéronef, plate-forme ou autre ouvrage qui n'a pas
19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 donné au capitaine, au commandant de bord ou à
septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) la personne assumant la conduite des opérations
(Ordonnance nº 2005-805 du 18 juillet 2005 art. d'immersion sur la plate-forme ou autre ouvrage
13 Journal Officiel du 19 juillet 2005) l'ordre écrit de se conformer aux dispositions de
Est puni de deux ans d'emprisonnement et de la présente section peut être retenu comme
18 000 Euros d'amende le fait, pour tout complice des infractions qui y sont prévues.
capitaine d'un navire, tout commandant de bord Lorsque le propriétaire ou l'exploitant est une
d'un aéronef ou toute personne assumant la personne morale, la responsabilité prévue aux
conduite des opérations d'immersion sur les deux alinéas ci-dessus incombe à celui ou ceux
plates-formes ou autres ouvrages, de se rendre des représentants légaux ou dirigeants de fait qui
coupable d'infraction aux dispositions des en assument la direction ou l'administration ou à
articles L. 218-43 et L. 218-44. toute personne habilitée par eux.
Les personnes physiques coupables des
infractions prévues par la présente Article L218-51 : (Ordonnance nº 2005-805 du
section encourent également, à titre de peine 18 juillet 2005 art. 16 Journal Officiel du 19
complémentaire, la peine d'affichage de la juillet 2005)
décision prononcée ou de diffusion de celle-ci Les peines prévues à l'article L. 218-48
dans les conditions prévues à l'article 131-35 du s'appliquent à l'encontre de tout capitaine de
code pénal. navire et de tout commandant de bord
Lorsque l'infraction a lieu dans la zone embarquant ou chargeant sur le territoire français,
économique ou dans la zone de protection sans pouvoir justifier de l'une des autorisations
écologique au large des côtes du territoire de la prévues par la présente section, des déchets ou
République, seules les peines d'amendes peuvent, autre matière destinés à l'immersion en mer.
en application de la convention signée à
Montego Bay le 10 décembre 1982, être Article L218-52 : (Ordonnance nº 2005-805 du
prononcées à l'encontre des ressortissants 18 juillet 2005 art. 14 Journal Officiel du 19
étrangers. juillet 2005)
En cas de méconnaissance d'une ou plusieurs
Article L218-49 : (Ordonnance nº 2000-916 du des conditions fixées par les autorisations
19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 prévues à l'article L. 218-44, les peines édictées
septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) par l'article L. 218-48 sont applicables, selon le
(Ordonnance nº 2005-805 du 18 juillet 2005 art. cas, au titulaire de l'autorisation, au propriétaire
16 Journal Officiel du 19 juillet 2005) des déchets ou autres matières destinés à
Dans les cas prévus à l'article L. 218-45, les l'immersion en mer, ou aux personnes visées
immersions doivent être notifiées dans les plus respectivement aux articles L. 218-48, L. 218-50
brefs délais, par l'une des personnes visées à et L. 218-51.
l'article L. 218-48, au représentant de l'Etat en
mer sous peine d'une amende de 3 750 euros. Article L218-53 : (Loi nº 2003-591 du 2 juillet
Cette notification doit mentionner avec 2003 art. 31 III 4º Journal Officiel du 3 juillet
précision les circonstances dans lesquelles sont 2003)
intervenues les immersions. I. - Indépendamment des officiers et agents de
police judiciaire, sont habilités à rechercher et à
Article L218-50 : (Ordonnance nº 2005-805 du constater les infractions aux dispositions de la
18 juillet 2005 art. 16 Journal Officiel du 19 présente section :
juillet 2005) 1º Les administrateurs des affaires maritimes,
Sans préjudice des peines prévues à l'article les inspecteurs des affaires maritimes, les
L. 218-48, si l'une des infractions a été commise officiers du corps technique et administratif des
sur ordre du propriétaire ou de l'exploitant du affaires maritimes, les techniciens experts du
navire, aéronef, plate-forme ou autre ouvrage, ce service de la sécurité de la navigation maritime ;
propriétaire ou cet exploitant est puni du double 2º Les ingénieurs des ponts et chaussées et les
des peines prévues audit article. ingénieurs des travaux publics de l'Etat affectés
Tout propriétaire ou exploitant d'un navire, aux services maritimes ainsi que les agents

11
desdits services commissionnés à cet effet ; Article L218-55 : (Ordonnance nº 2005-805 du
3º Les ingénieurs des mines et les ingénieurs 18 juillet 2005 art. 16 Journal Officiel du 19
des travaux publics de l'Etat affectés à la juillet 2005)
direction régionale de l'industrie, de la recherche Lorsque les nécessités de l'enquête ou de
et de l'environnement intéressée ; l'information ainsi que la gravité de l'infraction
4º Les officiers de port et officiers de port l'exigent, le navire, aéronef, plate-forme ou autre
adjoints, les agents de la police de la navigation ouvrage qui a servi à commettre l'une des
et de la surveillance des pêches maritimes ; infractions visées aux articles L. 218-48, L. 218-
5º Les commandants, commandants en second 50, L. 218-51 et L. 218-52 peut être immobilisé
ou officiers en second des bâtiments de la sur décision du procureur de la République ou
marine nationale ; du juge d'instruction saisi.
6º Les fonctionnaires des corps techniques de A tout moment, l'autorité judiciaire compétente
l'aviation civile commissionnés à cet effet, les peut ordonner la levée de l'immobilisation s'il est
ingénieurs des ponts et chaussées et les fourni un cautionnement dont elle fixe le
ingénieurs des travaux publics de l'Etat chargés montant et les modalités de versement.
des bases aériennes ; Les conditions d'affectation, d'emploi et de
7º Les ingénieurs des corps de l'armement, restitution du cautionnement sont réglées
commissionnés à cet effet, les techniciens conformément aux dispositions des articles 142,
d'études et fabrication de l'aéronautique 142-2 et 142-3 du code de procédure pénale.
commissionnés à cet effet ;
8º Les chercheurs, ingénieurs et techniciens Article L218-56: (Ordonnance nº 2005-805 du
assermentés de l'Institut français de recherche 18 juillet 2005 art. 16 Journal Officiel du 19
pour l'exploitation de la mer ; juillet 2005)
9º Les agents des douanes ; I. - Les infractions aux dispositions de la
10º A l'étranger, les consuls de France, à présente section sont jugées soit par le tribunal
l'exclusion des agents consulaires. compétent du lieu de l'infraction, soit par celui
II. - Sont chargés de rechercher les infractions de la résidence de l'auteur de l'infraction.
aux dispositions de la présente section, de II. - Sont en outre compétents :
recueillir à cet effet tous renseignements en vue 1º S'il s'agit d'un navire, plate-forme ou autre
d'en découvrir les auteurs, et d'en informer soit ouvrage, soit le tribunal dans le ressort duquel il
un administrateur des affaires maritimes, un est immatriculé s'il est français, soit celui dans le
officier du corps technique et administratif des ressort duquel il peut être trouvé s'il est étranger,
affaires maritimes ou un inspecteur des affaires ou s'il s'agit d'une plate-forme ou autre ouvrage
maritimes, soit un ingénieur des ponts et non immatriculé ;
chaussées ou un ingénieur des travaux publics de 2º S'il s'agit d'un aéronef, le tribunal du lieu de
l'Etat affectés à un service maritime, soit un l'atterrissage après le vol au cours duquel
officier de police judiciaire : l'infraction a été commise.
1º Les commandants des navires III. - A défaut d'autre tribunal, le tribunal de
océanographiques de l'Etat ; grande instance de Paris est compétent.
2º Les chefs de bord des aéronefs militaires,
des aéronefs de la protection civile et des Article L218-57 : I. - Les personnes morales
aéronefs de l'Etat affectés à la surveillance des peuvent être déclarées responsables pénalement,
eaux maritimes ; dans les conditions prévues par l'article 121-2 du
3º Les agents de l'Institut français de recherche code pénal, des infractions aux dispositions de la
pour l'exploitation de la mer. présente section.
II. - Les peines encourues par les personnes
Article L218-54 : Les procès-verbaux dressés morales sont :
conformément à l'article L. 218-53 font foi 1º L'amende, suivant les modalités prévues par
jusqu'à preuve contraire. Ils sont transmis l'article 131-38 du code pénal ;
immédiatement au procureur de la République 2º Les peines mentionnées aux 2º, 3º, 4º, 5º, 6º,
par l'agent verbalisateur qui en adresse en même 8º et 9º de l'article 131-39 du même code.
temps copie aux services intéressés. III. - L'interdiction mentionnée au 2º de
l'article 131-39 du code pénal porte sur l'activité

12
dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de 1º En cas d'incinération dans les eaux sous
laquelle l'infraction a été commise. souveraineté ou sous juridiction française ;
2º Même en cas d'incinération hors des eaux
Sous-section 3 : Défense nationale sous souveraineté ou sous juridiction française,
lorsque l'embarquement ou le chargement a eu
Article L218-58 : (Ordonnance nº 2005-805 du lieu sur le territoire français.
18 juillet 2005 art. 15 Journal Officiel du 19 II. - Toutefois seules les peines d'amende
juillet 2005) prévues aux articles L. 218-64 et L. 218-65
L'immersion des munitions ne pouvant être peuvent être prononcées lorsque l'infraction a
éliminées à terre sans présenter des risques lieu dans la zone économique ou dans la zone de
graves pour l'homme ou son environnement peut protection écologique.
être autorisée par le représentant de l'Etat en mer.
L'immersion est effectuée de façon à concilier Article L218-62 : Même en cas de poursuites
les impératifs de la sécurité des personnes et les pénales, l'administration conserve la faculté de
exigences de la préservation de la faune et de la poursuivre, selon la procédure des
flore marines. contraventions de grande voirie, la réparation
Le contrôle de l'application des dispositions de des dommages causés au domaine public.
la présente section aux navires et aéronefs
militaires français est exercé par les agents Article L218-63 : Dans tous les cas, les droits
relevant du ministère de la défense. des tiers à l'égard des auteurs de pollution sont et
Les pénalités prévues par la présente section demeurent réservés.
sont applicables aux justiciables des juridictions
militaires des forces armées conformément au Article L218-64 : (Ordonnance nº 2000-916 du
code de justice militaire et notamment à ses 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22
articles 165 et 171. septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002)
Est puni de deux ans d'emprisonnement et de
Section 4 : Pollution par les opérations 75 000 euros d'amende le fait, pour tout
d'incinération capitaine d'un navire français ou, à défaut, toute
personne assumant la conduite d'opération
Article L218-59 : L'incinération en mer est d'incinération effectuées sur un navire français
interdite. ou une structure artificielle fixe sous juridiction
française, de procéder à une incinération en mer.
Article L218-60 : Pour l'application de la Les peines prévues à l'alinéa précédent sont
présente section, on entend par : applicables à tout capitaine de navire
1º Incinération en mer : toute combustion embarquant ou chargeant sur le territoire français
délibérée de déchets, substances, produits ou des déchets, substances, produits ou matériaux
matériaux embarqués en vue de leur élimination destinés à être incinérés en mer.
en mer à partir d'un navire ou d'une structure Les personnes physiques coupables des
artificielle fixe ; infractions prévues par la présente section
2º Navire : tout bâtiment de mer quel qu'il soit, encourent également, à titre de peine
y compris les hydroptères, les aéroglisseurs, complémentaire, la peine d'affichage de la
ainsi que les plates-formes flottantes et tous décision prononcée ou de diffusion de celle-ci
engins flottants, qu'ils soient autopropulsés ou dans les conditions prévues à l'article 131-35 du
non ; code pénal.
3º Structure artificielle fixe : tout engin non
flottant, installation, plate-forme ou dispositifs Article L218-65 : Sans préjudice des peines
fixes quels qu'ils soient. prévues à l'article L. 218-64, si l'une des
infractions est commise sur ordre du propriétaire
Article L218-61 : (Loi nº 2003-346 du 15 avril ou de l'exploitant d'un navire ou d'une structure
2003 art. 6 Journal Officiel du 16 avril 2003) artificielle fixe définis au 2º et au 3º de l'article
I. - Les dispositions de la présente L. 218-60, ce propriétaire ou cet exploitant est
section s'appliquent aux navires étrangers : puni du double des peines prévues à l'article
L. 218-64.

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Article L218-67 : Les procès-verbaux dressés
Article L218-66 : I. - Indépendamment des conformément à l'article L. 218-66 font foi
officiers et agents de police judiciaire, sont jusqu'à preuve contraire. Ils sont transmis
habilités à rechercher et à constater les immédiatement au procureur de la République
infractions aux dispositions de la présente par l'agent verbalisateur qui en adresse en même
section : temps copie aux services intéressés.
1º Les administrateurs des affaires maritimes ;
2º Les inspecteurs des affaires maritimes ; Article L218-68 : Lorsque les nécessités de
3º Les officiers du corps technique et l'enquête ou de l'information ainsi que la gravité
administratif des affaires maritimes ; de l'infraction l'exigent, le navire qui a servi à
4º Les techniciens experts du service de la commettre l'une des infractions visées aux
sécurité de la navigation maritime ; articles L. 218-64 et L. 218-65 peut être
5º Les ingénieurs des ponts et chaussées et les immobilisé sur décision du procureur de la
ingénieurs des travaux publics de l'Etat affectés République ou du juge d'instruction saisi.
au service maritime ainsi que les agents desdits A tout moment, l'autorité judiciaire compétente
services commissionnés à cet effet ; peut ordonner la levée de l'immobilisation s'il est
6º Les ingénieurs des mines et les ingénieurs fourni un cautionnement dont elle fixe le
des travaux publics de l'Etat affectés au service montant et les modalités de versement.
des mines des arrondissements minéralogiques Les conditions d'affectation, d'emploi et de
intéressés ; restitution du cautionnement sont réglées
7º Les officiers de port, les officiers de port conformément aux dispositions des articles 142,
adjoints ; 142-2 et 142-3 du code de procédure pénale.
8º Les agents de la police de la navigation et
de la surveillance des pêches maritimes ; Article L218-69 : I. - Les infractions aux
9º Les commandants, commandants en second dispositions de la présente section sont jugées
ou officiers en second des bâtiments de la soit par le tribunal compétent du lieu de
marine nationale ; l'infraction, soit par celui de la résidence de
10º Les ingénieurs des corps de l'armement l'auteur de l'infraction.
commissionnés à cet effet ; II. - Est en outre compétent :
11º Les chercheurs, ingénieurs et techniciens 1º Le tribunal dans le ressort duquel le navire
assermentés de l'Institut français de recherche est immatriculé s'il est français ;
pour l'exploitation de la mer ; 2º Celui dans le ressort duquel le navire peut
12º Les agents des douanes ; être trouvé s'il est étranger, ou s'il s'agit d'un
13º A l'étranger, les consuls de France à engin ou plate-forme non immatriculé.
l'exclusion des agents consulaires. III. - A défaut d'autre tribunal, le tribunal de
II. - Sont chargés de rechercher les infractions grande instance de Paris est compétent.
aux dispositions de la présente section, de
recueillir à cet effet tous renseignements en vue Article L218-70 : I. - Les personnes morales
de découvrir les auteurs de ces infractions et de peuvent être déclarées responsables pénalement,
porter celles-ci à la connaissance soit d'un dans les conditions prévues par l'article 121-2 du
administrateur des affaires maritimes, un officier code pénal, des infractions aux dispositions de la
du corps technique et administratif des affaires présente section.
maritimes ou un inspecteur des affaires II. - Les peines encourues par les personnes
maritimes, soit d'un officier de police judiciaire : morales sont :
1º Les commandants des navires 1º L'amende, suivant les modalités prévues par
océanographiques de l'Etat ; l'article 131-38 du code pénal ;
2º Les chefs de bord des aéronefs militaires, 2º Les peines mentionnées aux 2º, 3º, 4º, 5º, 6º,
des aéronefs de la protection civile et des 8º et 9º de l'article 131-39 du même code.
aéronefs de l'Etat affectés à la surveillance des III. - L'interdiction mentionnée au 2º de
eaux maritimes ; l'article 131-39 du code pénal porte sur l'activité
3º Les agents de l'Institut français de recherche dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
pour l'exploitation de la mer. laquelle l'infraction a été commise.

14
Article L218-71 : Le contrôle de l'application accord amiable, soit par réquisition.
des dispositions de la présente section aux Le montant des indemnités dues par l'Etat est
bâtiments de la marine nationale, aux navires et déterminé dans les conditions prévues par les
aux structures artificielles fixes militaires titres II, IV et V de l'ordonnance nº 59-63 du
français est exercé par les agents relevant du 6 janvier 1959 relative aux réquisitions de biens
ministère de la défense. et services.
Les pénalités prévues par la présente Les conditions d'application du présent article
section sont applicables aux justiciables des sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
juridictions militaires des forces armées
conformément au code de justice militaire, et Section 6 : Autres dispositions applicables
notamment à ses articles 165 et 171. aux rejets nuisibles en mer ou dans les eaux
salées
Section 5 : Mesures de police maritime
d'urgence Article L218-73 : (Ordonnance nº 2000-916 du
19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22
Article L218-72 : (Loi nº 2003-591 du 2 juillet septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002)
2003 art. 31 III 5º Journal Officiel du 3 juillet Est puni d'une amende de 22 500 euros le fait
2003) de jeter, déverser ou laisser écouler, directement
Dans le cas d'avarie ou d'accident en mer ou indirectement en mer ou dans la partie des
survenu à tout navire, aéronef, engin ou plate- cours d'eau, canaux ou plans d'eau où les eaux
forme transportant ou ayant à son bord des sont salées, des substances ou organismes
substances nocives, dangereuses ou des nuisibles pour la conservation ou la reproduction
hydrocarbures, et pouvant créer un danger grave des mammifères marins, poissons, crustacés,
d'atteinte au littoral ou aux intérêts connexes au coquillages, mollusques ou végétaux, ou de
sens de l'article II-4 de la convention de nature à les rendre impropres à la consommation.
Bruxelles du 29 novembre 1969 sur
l'intervention en haute mer en cas d'accident Article L218-74 : Peuvent être déclarés
entraînant ou pouvant entraîner une pollution par responsables des amendes prononcées pour les
les hydrocarbures, l'armateur ou le propriétaire infractions prévues par l'article L. 218-73 les
du navire, le propriétaire ou l'exploitant de armateurs de bateaux de pêche, qu'ils en soient
l'aéronef, engin ou plate-forme peuvent être mis ou non propriétaires, à raison des faits des
en demeure de prendre toutes les mesures patrons et équipages de ce bateau, ceux qui
nécessaires pour mettre fin à ce danger. exploitent les établissements de cultures marines
Dans le cas où cette mise en demeure reste et dépôts de coquillages, à raison des faits de
sans effet ou n'a pas produit les effets attendus leurs agents ou employés.
dans le délai imparti, ou d'office en cas d'urgence, Ils sont, dans tous les cas, responsables des
l'Etat peut faire exécuter les mesures nécessaires condamnations civiles.
aux frais, risques et périls de l'armateur, du
propriétaire ou de l'exploitant ou recouvrer le Article L218-75 : Lorsqu'une infraction
montant de leur coût auprès de ces derniers. prévue par l'article L. 218-73 a été constatée
Les dispositions prévues aux premier et dans les conditions prévues à l'article L. 218-77,
deuxième alinéas du présent article s'appliquent le représentant de l'Etat dans la région peut
également aux navires, aéronefs, engins ou suspendre, pour une durée maximum de trois
plates-formes en état d'avarie ou accidentés sur mois, les droits et prérogatives afférents aux
le domaine public maritime, dans les ports brevets, diplômes ou certificats des capitaines,
maritimes et leurs accès. patrons ou de ceux qui en remplissent les
La fourniture des prestations de biens et de fonctions, ainsi que les licences de pêche, les
services nécessaires à l'exécution des mesures permis de pêche spéciaux et, d'une manière
prises en application du présent article ou de la générale, toute autorisation de pêche délivrée en
convention de Bruxelles du 29 novembre 1969 application de la réglementation nationale ou
sur l'intervention en haute mer en cas d'accident communautaire.
entraînant ou pouvant entraîner une pollution par La sanction est prononcée par décision
les hydrocarbures peut être obtenue soit par motivée prise après avis d'un conseil de

15
discipline, dans des conditions fixées par décret Article L218-78 : Les dispositions des
en Conseil d'Etat. articles 17 à 21 bis du décret du 9 janvier 1852
Les intéressés sont avisés au préalable des faits sur l'exercice de la pêche maritime sont
retenus pour engager la poursuite. applicables aux infractions prévues par l'article
Ils sont invités par écrit à prendre connaissance L. 218-73.
de leur dossier et sont informés qu'ils disposent
d'un délai de deux mois pour présenter leurs Article L218-79: Les personnes physiques
observations en défense. coupables des infractions prévues par l'article
Le représentant de l'Etat dans la région ne peut L. 218-73 encourent également, à titre de peine
suspendre les droits ou l'autorisation en cause à complémentaire, la peine d'affichage de la
raison de faits remontant à plus d'un an. décision prononcée ou de diffusion de celle-ci
Sa décision, qui peut être assortie d'un sursis, dans les conditions prévues à l'article 131-35 du
est susceptible d'un recours de pleine juridiction code pénal.
devant le tribunal administratif.
Article L218-80 : I. - Les personnes morales
Article L218-76 : (Ordonnance nº 2000-916 du peuvent être déclarées responsables pénalement
19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 dans les conditions prévues par l'article 121-2 du
septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) code pénal des infractions prévues par l'article
(Loi nº 2004-204 du 9 mars 2004 art. 198 L. 218-73.
Journal Officiel du 10 mars 2004 en vigueur le II. - Les peines encourues par les personnes
1er janvier 2005) morales sont :
En cas de condamnation pour les infractions 1º L'amende, suivant les modalités prévues par
prévues par l'article L. 218-73, le tribunal fixe, l'article 131-38 du code pénal ;
s'il y a lieu, les mesures à prendre pour faire 2º Les peines mentionnées aux 2º, 3º, 4º, 5º, 6º,
cesser l'infraction ou en éviter la récidive et le 8º et 9º de l'article 131-39 du même code.
délai dans lequel ces mesures devront être III. - L'interdiction mentionnée au 2º de
exécutées ainsi qu'une astreinte d'un montant l'article 131-39 du code pénal porte sur l'activité
maximum de 300 euros par jour de retard dans dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
l'exécution des mesures ou obligations imposées. laquelle l'infraction a été commise.
L'astreinte cesse de courir le jour où ces
dernières sont complètement exécutées. Elle est Section 7 : Zone de protection écologique
alors liquidée par le tribunal à la demande de
l'intéressé et recouvrée par le comptable du Article L218-81 : (inséré par Loi nº 2003-346
Trésor comme une amende pénale. Elle ne donne du 15 avril 2003 art. 7 Journal Officiel du 16
pas lieu à contrainte judiciaire. Le présent article avril 2003)
ne s'applique qu'aux rejets, déversements ou Ainsi qu'il est dit à l'article 4 de la loi nº 76-
écoulements provenant de dépôts ou 655 du 16 juillet 1976 relative à la zone
d'installations fixes. économique et à la zone de protection
écologique au large des côtes du territoire de la
Article L218-77 : Sont habilités à rechercher République, ci-après reproduit :
et constater les infractions prévues par l'article Art. 4 - Dans la zone économique définie à
L. 218-73 : l'article 1er, les autorités françaises exercent en
1º Les agents mentionnés à l'article 16 du outre les compétences reconnues par le droit
décret du 9 janvier 1852 sur l'exercice de la international relatives à la protection et à la
pêche maritime ; préservation du milieu marin, à la recherche
2º Les agents des parcs nationaux dans les scientifique marine, à la mise en place et à
conditions prévues au chapitre Ier du titre III du l'utilisation d'îles artificielles, d'installations et
livre III du présent code ; d'ouvrages.
3º Les agents des réserves naturelles dans les Lorsque, dans une zone délimitée ainsi qu'il est
conditions prévues au chapitre II du titre III du précisé à l'article 1er, les autorités françaises
livre III du présent code. entendent, pour des motifs tenant aux relations
internationales, n'exercer que les compétences
mentionnées au premier alinéa, cette zone est

16
dénommée zone de protection écologique. Dans
cette zone, les dispositions de l'article 3 ne
s'appliquent pas aux navires battant pavillon d'un
Etat étranger.

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