Vous êtes sur la page 1sur 3

Chapitre6 Détection des gaz

I-Introduction

Les personnes qui travaillent dans les mines souterraines devraient connaître les gaz que l’on
peut y trouver, les dangers qu’ils peuvent présenter, de même que les appareils et les systèmes
dont on dispose pour les déceler. Pour celles qui utilisent ces appareils, une connaissance
approfondie de leurs limitations et des caractéristiques des gaz mesurés est évidemment
essentielle.

Même sans instrument, l’être humain peut, grâce à ses sens, déceler l’apparition progressive
des phénomènes chimiques et physiques associés à la combustion spontanée. L’échauffement
élève la température de l’air des circuits d’aérage, qu’il sature d’humidité. Lorsque cet air
chaud rencontre l’air frais des entrées d’aérage, la condensation qui en résulte produit un
brouillard ainsi qu’un suintement sur les surfaces des retours d’air. Un autre signe de
combustion est l’odeur caractéristique d’huile ou de pétrole; de la fumée apparaît ensuite,
suivie de flammes visibles.

Le monoxyde de carbone, un gaz inodore, est présent en concentrations mesurables à partir


d’une température inférieure de 50 à 60 °C environ au point d’apparition de l’odeur
caractéristique de la combustion spontanée. Le fonctionnement de la plupart des systèmes de
détection d’incendie repose sur la mesure d’une élévation de la concentration de monoxyde de
carbone au-dessus de la valeur qui règne normalement dans la partie de la mine en question.

Il se peut qu’un échauffement soit d’abord perçu par une personne qui a remarqué une légère
odeur pendant un court instant. Des analyses détaillées et répétées de l’atmosphère peuvent
être nécessaires avant qu’un accroissement mesurable de la concentration de monoxyde de
carbone puisse être décelé. Les personnes se trouvant dans la mine ne devraient donc jamais
relâcher leur vigilance, et un plan d’intervention préétabli devrait être mis en œuvre dès que
l’on a suspecté ou détecté un signe de la présence de gaz. Fort heureusement, grâce aux
progrès considérables de la technologie en matière de détection incendie depuis les années
soixante-dix (tubes détecteurs, détecteurs électroniques de poche, systèmes fixes
informatisés), il n’est désormais plus nécessaire de se fier uniquement aux sens de l’être
humain.

1
II-Les appareils portatifs de détection de gaz

Les appareils portatifs servant à détecter les gaz sont conçus pour déceler la présence de
plusieurs gaz en concentrations capables de causer un incendie, une explosion ou une
atmosphère toxique ou pauvre en oxygène, ainsi que pour fournir un signal rapide de la
naissance d’un phénomène de combustion spontanée. Il existe des appareils pour le monoxyde
de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), le dioxyde d’azote (NO2), le sulfure
d’hydrogène (H2S) et le dioxyde de soufre (SO2). Les types d’appareils étant nombreux, il faut
sélectionner celui qui convient pour une situation donnée.

Tous les mineurs devraient recevoir une formation adéquate sur l’utilisation des détecteurs de
gaz portatifs. L’entretien des appareils devrait être effectué conformément aux
recommandations du fabricant.

a- Les grisoumètres catalytiques

On utilise des grisoumètres de type catalytique dans les mines souterraines pour mesurer la
concentration de méthane dans l’air.

b- Les cellules électrochimiques

Les appareils à cellules électrochimiques sont utilisés dans les mines souterraines pour
mesurer les concentrations d’oxygène et de monoxyde de carbone.

c- Autres types de cellules électrochimiques

Il existe des cellules électrochimiques capables de mesurer des concentrations de CO allant de


1 ppm jusqu’à une limite supérieure de 4 000 ppm

Il existe également des cellules électrochimiques pour la mesure de l’hydrogène, du sulfure


d’hydrogène, de l’oxyde nitrique, du dioxyde d’azote et du dioxyde de soufre, mais elles
présentent l’inconvénient d’être à sensibilité croisée.

2
Aucune cellule électrochimique n’existe dans le commerce pour la mesure du CO2. Pour
remédier à cette lacune, on a mis au point un appareil portatif contenant une cellule infrarouge
miniature sensible à des concentrations de dioxyde de carbone ne dépassant pas 5%.

III-Les limitations des détecteurs de gaz portatifs

La fiabilité des détecteurs de gaz portatifs est limitée par certains facteurs:

 ces appareils nécessitent un étalonnage, opération qui comprend normalement un


contrôle quotidien du zéro et de la tension, une vérification hebdomadaire de la
sensibilité et, tous les six mois, un contrôle de l’étalonnage effectué par une autorité
agréée indépendante;
 le capteur a une durée de vie définie. On prendra soin d’inscrire la date d’acquisition
d’un capteur si celle-ci n’a pas été indiquée par le fabricant;
 le capteur peut être pollué;
 le capteur peut être affecté par une sensibilité croisée;
 le capteur peut être saturé par suite d’une surexposition, ce qui retardera le retour à un
fonctionnement normal;
 le fait d’utiliser le détecteur en position inclinée peut influer sur la valeur affichée;
 les batteries doivent être soumises à des cycles réguliers de charge-décharge.

Vous aimerez peut-être aussi