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Qu'est-ce que la communication face à face ?

La communication face à face est la distinction de pouvoir voir l'autre partie ou les parties dans une
conversation. Il permet un meilleur échange d'informations puisque le locuteur et l'auditeur sont
capables de voir et d'interpréter le langage corporel et les expressions faciales. La communication en
face à face n'a pas à être faite par des personnes dans le même espace physique ; les avantages peuvent
également être obtenus via une visioconférence ou un chat vidéo plus informel.

5 avantages de la communication en face à face par vidéoconférence

Lorsque la réunion en personne n'est pas une option, la vidéoconférence offre une excellente
alternative. La connexion en face à face vous permet d'être présent et engagé dans la réunion, quel que
soit votre emplacement physique.

1. Tenez les télétravailleurs au courant

Il est facile de se sentir exclu lorsque vous travaillez à distance, surtout si la majeure partie de votre
équipe travaille ensemble dans le même bureau. La visioconférence met les travailleurs à distance face à
face avec les employés du bureau pour collaborer à l'échelle mondiale et s'assurer que toute l'équipe
travaille ensemble comme une seule unité. La vidéoconférence a également la capacité unique
d'apporter une connexion humaine à chaque interaction afin que les travailleurs à distance se sentent
connectés au reste de leur équipe.

2. Augmenter la productivité globale

Rassemblez les employés distants et au bureau dans la même salle de réunion virtuelle, en même temps
pour des réunions régulières et des réunions rapides et impromptues pour une meilleure
communication. L'interaction en face à face aide à créer un environnement collaboratif qui inspire et
dynamise les employés pour participer aux réunions et être plus productifs.

3. Réduire les frais de déplacement

Parfois, rassembler tout le monde au même endroit n'est tout simplement pas possible. Cela peut
prendre beaucoup de temps aux participants pour se rendre à une réunion, sans parler du coût du
voyage, de la nourriture et de l'hébergement à l'hôtel. La visioconférence est un moyen efficace de se
rencontrer en face à face tout en économisant du temps et des frais de déplacement.
4. Améliorer la fiabilité des communications

La visioconférence offre un moyen rapide et sécurisé de communiquer face à face avec toute votre
équipe. De nombreuses entreprises sont même en train de passer à des organisations axées sur la vidéo,
ce qui signifie qu'elles utilisent la vidéoconférence comme première ligne de communication et ne
recourent à l'audio ou au courrier électronique qu'en cas de besoin. La fiabilité améliorée de la
visioconférence garantit que l'intégralité de votre message est communiqué comme prévu et qu'il n'est
pas laissé à des malentendus ou à des interprétations erronées.

5. Améliorer la valeur et réduire la redondance

Lors de la recherche du coût total de possession (TCO) d'une suite de collaboration, de nombreuses
entreprises ne savent pas combien sont dépensées pour tous les différents outils de collaboration au
sein d'une organisation. Lifesize propose une solution de visioconférence tout-en-un qui comprend la
visioconférence et l'audioconférence, le partage d'écran, le chat, l'enregistrement de réunions, le
tableau blanc et la diffusion en direct d'événements pour prendre en charge toutes les façons dont vos
équipes communiquent et se connectent.

Comment la communication en face à face améliore les affaires

À l'ère numérique des smartphones, des médias sociaux, des SMS, des e-mails et des messages
instantanés, la communication est devenue plus rapide et plus facile que jamais, mais malgré toutes les
avancées technologiques, rien ne peut tout à fait remplacer l'impact des communications en face à face
sur le lieu de travail. .

Lire les indices non verbaux

Des études montrent que, autant que 93% de la communication est non verbale. C'est pourquoi il est si
important d'avoir la capacité de voir les personnes à qui vous parlez et d'interpréter leurs réactions. Lors
d'une présentation lors d'une réunion, vous pouvez évaluer la compréhension et l'intérêt d'une
personne pour votre présentation en observant ses expressions faciales, sa posture et ses gestes. S'il
joue avec son stylo ou vérifie son téléphone, vous devrez peut-être ajuster votre ton de voix pour capter
son attention. De même, si des collègues hochent activement la tête et sourient, il est clair qu'ils sont
engagés et qu'ils comprennent ce que vous essayez de communiquer.

Augmenter la productivité
La mauvaise communication est l'une des principales causes d'inefficacité au travail. Bon nombre de ces
problèmes peuvent être attribués aux communications numériques et aux diverses façons dont elles
peuvent être interprétées. Imaginez essayer d'expliquer un projet complexe dans un e-mail, puis passer
toute la journée à répondre à des questions. Au lieu de cela, vous pouvez expliquer clairement
l'ensemble du projet, obtenir des commentaires et répondre à toutes les questions lors d'une réunion
en face à face. Cela garantit que tout le monde est sur la même page, permettant aux participants à la
réunion d'entendre toutes les instructions, les commentaires, les questions et les réponses en même
temps.

Accroître la crédibilité

La confiance ne se construit pas sur des SMS ou des e-mails. Il se construit à travers des connexions face
à face, en établissant un contact visuel et en interprétant le langage corporel. Cela est particulièrement
vrai lorsque vous rencontrez quelqu'un pour la première fois. La communication en face à face permet à
l'autre personne de voir comment vos actions s'alignent sur vos paroles et renforce votre crédibilité.

Établir des relations

Il est beaucoup plus facile de construire des relations plus solides face à face. Appel à froid au téléphone
ou par e-mail n'est pas très personnel. La meilleure façon de "réchauffer" un prospect et d'aider à établir
une relation est de se connecter avec lui dans une conversation en face à face. Il procure un sentiment
de convivialité qui, à son tour, renforce le succès de vos relations d'affaires.

ection 1 : Définition de la communication

" La communication est une science difficile, ce n'est pas une science exacte, ça

s'apprend et ça se cultive " (Jean-Luc Lagardére).

Le mot communication est d'origine latine (Communicare); il signifie :

 Le partage : Rendre commun ou transmettre (quelque chose).

 La transmission : Le fait de manifester sa pensée ou ses sentiments par la

parole, l'écriture, le geste et la mimique, dans le but de se faire comprendre.

 La relation : Le fait d'établir une relation avec quelqu'un.

La notion de communication est plus large et plus complexe que celle d’information.

L’information peut se définir comme ce qui supprime ou réduit l’incertitude sans

provoquer de réaction immédiate en retour.


La communication est un échange et une relation entre deux ou plusieurs personnes. C’est

un processus dynamique, en mouvement, qui fait évoluer la situation.

Section 2 : Les différents types de communication

Il convient de distinguer cinq types de communication :

1/ La communication interpersonnelle : c’est la communication entre deux

individus. Les relations sont définies selon les caractéristiques suivantes :

- La symétrie.

- La distance ou la proximité.

- La congruence (Tous les signaux de communication indiquent le même

sens. L'expression verbale correspond à la langue du corps. Le contenu

verbal et le langage du corps se concordent).

- L'incongruence (Les signaux de communication ne sont pas clairs et

mènent dans des directions différentes. L’Incongruence est une

contradiction entre les signaux verbaux et non verbaux).

2/ La communication de groupe : Ce type de communication se déroule entre les

membres d’un groupe qui peuvent échanger entre eux. La communication de

groupe dépend des caractéristiques de la communication interpersonnelle.

3/ La communication de masse : Ce type de communication correspond à la

diffusion d’un message d’un émetteur vers un très grand nombre de récepteurs à

l’aide des techniques de diffusion collective. Les instruments de cette

communication sont les mass media (presse, radio, affiche, cinéma, Internet, tv…).

Il n’y a pas d’interaction entre les individus qui sont exposés à cette

communication.

4/ La communication assistée par ordinateur : C'est une communication qui se


déroule entre les individus a l'aide d'un ordinateur ( échanger des textes, des

images, des sons, des vidéos, etc...). Il existe plusieurs moyens qui permettent la

communication a travers l'ordinateur comme le courrier électronique, les forums de

discussion ou de chat, les transferts en ligne de fichiers, les recherches sur le Web,

etc......

5/ La télécommunication (communication électronique) : La télécommunication

est une communication a distance, elle permet de transmettre des informations a

distance en utilisant des technologies électroniques et informatiques.

Section 4 : Les composantes de la communication

La communication est un système qui met en jeu de différents éléments :

- Les acteurs :

 Emetteur : L'expéditeur traduit ses intentions en mots.

 Récepteur : Le destinataire reçoit le message.

L'émetteur et le récepteur sont tous les deux responsables de la réussite de la

communication.

- Les signes échangés (les gestes, les expressions faciale, ....etc).

- Le message : L'expéditeur souhaite informer quelque chose et il a un but

précis.

- Le canal : Les ondes sonores transmettent le message au destinataire.

- Le sens : Le destinataire traduit et comprend le message

Les différentes formes de communication

Vous pourriez croire que seules les paroles sont importantes au cours d’une

conversation entre deux personnes. Pourtant, si vous écoutez bien le débit et le ton de voix

des deux personnes et si vous observez bien leurs gestes et leurs expressions faciales, vous

pouvez facilement décoder une foule d’informations qui complètent les messages transmis.
La communication s’effectue toujours sous deux formes :

1. La forme verbale : Emise par la parole, constituée de mots d’un langage donné.

La communication verbale désigne l’ensemble des éléments d’information

transmis par la voix lors d’une situation de communication (entretien de vente,

étude, enquête,..), C’est une façon structurée et codifiée d’exprimer une idée, un

besoin,…etc .

La communication verbale est une forme linguistique d'expression qui passe par

l’énoncé des mots, généralement regroupés sous forme de phrases et dont la

signification est communément admise.

2. La forme non verbale : La communication non verbale (ou langage du corps)

exprime principalement nos sensations intérieures (l'expression du visage, les

gestes, l'intonation, l’attitude, les symboles, les expressions faciales, les

mouvements corporels, le silence, les postures, le ton de la voix, le regard, les

mimiques, le rythme de l’élocution et les vêtements ou l'apparence) qui

complètent le message auditif.

La communication non verbale exprime les émotions, les sentiments et les

valeurs. Cette communication renforce et crédibilise le message verbal lorsqu’elle

est adaptée, mais peut décrédibiliser ce même message si elle est inadaptée.

l’inconscient

Section 6 : Les malentendus (les conflits)

Le malentendu est la mauvaise interprétation d'une information ou d'un message, c'est

une incompréhension entre deux ou plusieurs personnes ce qui mène a un désaccord entre

ces derniers.

Comment éviter les conflits ? c'est la question qui se pose que ce soit par l'émetteur ou le

récepteur avant d'entamer une communication, car tous les deux souhaitent atteindre leurs
objectifs sans aucun conflit. Pour éviter les conflits et les malentendus; il faut faire

attention aux points suivants :

1. Eviter les énigmes :

 Une communication claire.

 Faire attention au feedback.

2. Communiquer avec précision :

 Éviter les messages cachés (implicites).

 Utiliser un discours simple.

3. Souligner les points importants :

 Des exemples descriptifs.

 Des montées et des descentes dans la voix.

 Un bon accent .

4. Répéter le message de base : Afin de rappeler les messages importants, la répétition

délibérée des messages clés est essentielle.

5. Favoriser l'écoute active : « La meilleure façon de persuader les gens c’est avec vos

oreilles" (Dean Rusk).

6. Communiquer de façon cohérente : Les signaux verbaux et les signaux non verbaux

vont de paire aide à éviter les malentendus.

7. L'écoute active : Cette dernière est un moyen efficace de persuasion, un remède

miraculeux aux conflits, elle valorise l'interlocuteur et désamorce les malentendus, elle

sollicite l'information et permet une meilleure compréhension. Les techniques de

l'écoute active sont nombreuses, le récepteur doit :

 Accorder une attention indivise .

 Démontrer l'intérêt .
 Indiquer qu'il a compris.

 Ne pas tortiller .

 Envoyer des signaux verbaux et non verbaux positifs .

 Utiliser le « I » message .

 Ne pas interrompre .

Section 7 : La rétroaction ( Le feedback )

La rétroaction est une technique de conversation à travers les messages verbaux et non

verbaux, elle est utile pour l'auto perception et la perception interpersonnelle, ce qui permet

d'améliorer l'autoévaluation. Le feedback permet de favoriser et mieux comprendre la

communication, d'éviter les malentendus et apprendre de nos erreurs. Il existe deux types

de rétroactions :

 La rétroaction d’amélioration .

 La rétroaction positive .

La rétroaction est basée sur les règles, elle doit être :

 Descriptive et non pas évaluative.

 Immédiate et non pas reportée.

 Appréciative et non pas méprisante.

 Conclusive et non pas vague.

 Concrète et non pas abstraite.

 Réaliste et non pas utopique.

 Reliée à l'action et non pas à la personne.

 Désirée et non pas imposée.

Introduction

Dans le parcours de la didactique du FLE, la dimension culturelle de la

langue a été timidement prise en compte. Depuis l’avènement de l’approche


communicative, les objectifs de l’enseignement des langues étrangères se Synergies Algérie n° 4 - 2009
pp. 209-216

L’enseignement/apprentissage du français langue étrangère et la quête d’une nouvelle approche avec


les autres cultures

Résumé : La didactique du FLE s’efforce de préparer l’apprenant à des

interactions multiples et à prendre conscience de l’existence d’autres groupes

sociaux, d’autres peuples, d’autres cultures. Voulant lui faire acquérir des

compétences interculturelles, elle le prépare à des interactions multiples.

L’apprenant du FLE est appelé aujourd’hui à acquérir des compétences qui se

manifestent dans l’interaction sociale. Laquelle interaction opère constamment

une mise en adéquation entre l’objectif linguistique et l’objectif culturel.

Mots-clés : didactique du FLE – compétence interculturelle - formation -

composante socioculturelle.

Absract: The teaching of French as a foreign language aims at preparing the

learner to multiple interactions and to recognize the existence of other social

groups, other peoples, other cultures in order to acquire intercultural skills.

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sont modifiés tout en considérant la communication comme le but essentiel

de tout apprentissage. C’est ainsi que C. Puren démontre l’importance de la

communication en admettant qu’

« apprendre une langue, c’est apprendre à se comporter de manière adéquate dans

des situations de communication où l’apprenant aura quelque chance de se trouver en

utilisant les codes de la langue cible.»1

En fait, nous pouvons dire que c’est l’approche communicative qui a anticipé les

études interculturelles en envisageant la culture comme un système de valeurs,

de conduites et de règles sociales régissant les individus et les groupes :


« Cette culture invisible intervient constamment dans les échanges et constitue un

élément central dans la production et l’interprétation des énoncés.» 2

Ainsi, la composante culturelle s’instaure comme un élément de la compétence

communicative. Elle est conçue comme un ensemble de connaissances relevant

de la culture cible et qui permettraient de prévoir d’éventuels malentendus,

d’éviter certains blocages et d’éclairer certaines situations conflictuelles. En

didactique du FLE, la dimension interculturelle est aujourd’hui davantage prise

en considération étant donné que tout contact entre deux systèmes linguistiques

(français et arabe, comme c’est le cas en Algérie) met en interaction deux

systèmes culturels très différents.

1. Emergence d’une nouvelle didactique des langues et des cultures

Depuis une décennie, on constate que la composante culturelle s’impose

progressivement comme un objet à part entière de l’E/A du français étrangère.

On assiste à un regain d’intérêt pour l’enseignement des langues étrangères, y

compris les cultures qu’elles charrient et des problèmes se rapportant au contact

des langues et des cultures. Le souci de l’efficacité de la communication a inspiré

les partisans de l’approche communicative à prendre davantage conscience de

la culture de l’apprenant, de ses représentations, et de la culture cible. En

ce sens, une double stratégie didactico-culturelle s’impose. Cette stratégie

consiste à « didactiser l’offre » et à accompagner le plus loin possible dans leur

culture les apprenants.

Aujourd’hui, on considère l’apprentissage d’une langue étrangère y compris sa

culture comme un processus de reconstruction permanente des représentations

de l’apprenant vis-à-vis de cette culture. Il s’agit d’une prise de conscience, de

ses représentations et d’une découverte de ses propres spécificités culturelles


par le contact avec une autre langue et une autre culture. La valeur de la

culture dans l’E/A du FLE est maintenant communément admise, que ce soit

pour communiquer efficacement dans des situations réelles, ou pour s’enrichir

intellectuellement et accomplir des tâches dans la société. C’est pourquoi la

littérature reste un vecteur puissant de la culture. Un texte littéraire dévoile

les modes de vie d’une société et représente son idéologie. Ainsi, vouloir

comprendre une œuvre littéraire nécessite de recourir à sa dimension culturelle

dans laquelle s’ancre un ensemble de rites et de valeurs sociales.

Synergies Algérie n° 4 - 2009 pp. 209-216

Dr. Gaouaou Manaa

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En se référant à Molière, Diderot, Voltaire…, qui ont été des médiateurs de la

société et de la culture française, on a pu connaître l’histoire de la société

française, ses coutumes et sa vision du monde. C’est la raison pour laquelle

différentes approches s’inscrivant dans la didactique des langues et des cultures

se sont penchées sur l’étude de la littérature en la considérant comme le meilleur

médiateur culturel. Aujourd’hui, la vision culturelle s’est élargie et représente un

prolongement de la vision pragmatique adoptée par l’approche communicative.

Il en ressort que la didactique des langues et des cultures se veut un champ d’études

qui met simultanément en relation différentes conceptions tout en oeuvrant en vue

d’offrir aux enseignants les moyens les plus performants à une formation optimale

de l’apprenant. C’est l’approche par le contact qui est une dominante actuellement

en didactique des langues. L’enseignant doit œuvrer, selon ses connaissances, à

l’édification progressive d’une compétence interculturelle chez l’apprenant. On vise

dans cette approche l’impact du contact avec la culture étrangère sur l’apprenant
(développement de l’ouverture et de la tolérance culturelles, correction des

stéréotypes, meilleur connaissance de sa propre identité culturelle). Mais pour

réussir cette approche, il est préférable de faire appel aux approches précédentes.

C’est ainsi que Abdallah – Pretceille avance :

« (Certes…) on a négligé d’enseigner les civilisations et les cultures en enseignant

les langues. Or il convient que cet apprentissage interculturel, se fasse, mais il ne

faut pas le réifier, le didactiser à l’excès. Car apprendre une culture, c’est d’abord,

rencontrer l’Autre, l’interlocuteur.»3

2. La perspective interculturelle

Dans le processus d’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère, la

confrontation des deux systèmes linguistiques engendre nécessairement celles

des deux cultures véhiculées par les deux langues :

« Apprendre une langue étrangère c’est apprendre une culture nouvelle, des modes

de vivre, des attitudes, des façons de penser, une logique autre, nouvelle, différente,

c’est entrer dans un monde mystérieux au début, comprendre les comportements

individuels, augmenter son capital de connaissances et d’informations nouvelles, son

propre niveau de compréhension.»4

La dimension culturelle de la langue

La langue et la culture sont en étroite corrélation, la langue est à la fois un

élément qui compose la culture d’une communauté et l’instrument à l’aide

duquel l’individu va verbaliser sa vision du monde. Elle porte en elle tous les

éléments et les traces culturels d’une société, c’est à travers les mots qu’on

découvre les valeurs des peuples et c’est la langue qui concrétise la pensée.

Plusieurs éléments du système culturel, tels que les traditions ou les règles

morales, se manifestent par le biais de la langue. En d’autres termes, la langue


matérialise la culture en la rendant active, elle assure sa mise en mouvement

et c’est du côté de l’activité sociale que la langue acquiert sa pertinence. En

L’enseignement/apprentissage du français langue étrangère

et la quête d’une nouvelle approche avec les autres cultures

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ce sens, la langue est le moyen d’accès privilégié sinon irremplaçable à une

autre culture, la connaissance des mots et de leurs significations exige une

connaissance culturelle. Chaque culture s’exprime dans une culture différente,

chaque peuple énonce ses pensées et ses idées en se référant à sa façon de

percevoir le monde et à son expérience. Il est donc illusoire de penser que seule

la connaissance de la langue permet la compréhension car la « grammaticalité

n’est pas la condition nécessaire et suffisante de la production de sens »5

, et de

la même façon, si l’on veut comprendre la manière de vivre d’un peuple, ses

conceptions, il suffira d’examiner sa langue.

L’interculturel : concept et démarche

Il est primordial que l’enseignement d’une langue étrangère soit associé à celui

de la culture dans laquelle cette langue est imprégnée. La langue est porteuse

de manières de voir, de l’histoire des peuples, elle incarne les valeurs et les

artefacts d’une culture. Par conséquent, l’intérêt d’apprendre une langue est

extrêmement réduit si la langue est décontextualisée. C’est dans l’espace

de l’interaction entre la culture de l’apprenant et celle véhiculée par la

langue étrangère qu’émerge le concept d’interculturel. Enseigner une langue

étrangère, c’est permettre aux apprenants de connaître de nouveaux systèmes

de signification et les valeurs qui s’y rattachent en leur fournissant l’occasion


d’acquérir de nouvelles compétences et de réfléchir sur leur propre système

culturel. La démarche interculturelle dans un cadre scolaire est un processus

ayant pour objectif de sensibiliser les apprenants à de nouvelles perceptions

du monde pour qu’ils arrivent à une conscience plus profonde de leur propre

culture à travers une immersion qualitative dans une culture étrangère au

moyen de supports déclencheurs de comparaison interculturelle.

Une démarche de ce type cherche « à conduire de représentations premières

à des représentations travaillées, passées par l’observation, l’analyse,

l’objectivation et la prise de conscience»6

, afin de parvenir à une forme de

coexistence harmonieuse entre la culture à laquelle l’apprenant s’identifie

et la culture étrangère qui se présente à travers des contenus linguistiques.

La présence des deux systèmes culturels dans le cours de langue exige de

l’enseignant une véritable prise de conscience, un savoir et un savoir-faire.

Cependant, il est difficile pour l’enseignant d’assurer à l’apprenant un équilibre

identitaire dans la mesure où d’autres facteurs interviennent. En fait, cette

opération consiste à aider l’apprenant à s’ouvrir sur l’autre culture avec une

attitude de tolérance et de vigilance à la fois.

La démarche interculturelle prend appui sur la culture d’origine de l’apprenant.

Il s’agit de la valoriser tout en l’initiant à la décentration. En termes plus

concrets, les apprenants d’une langue étrangère sont appelés à porter un regard

critique et objectif vis-à-vis de leur propre culture car certains ont tendance à

idéaliser leur culture en s’y attachant exclusivement au point de rejeter l’autre

culture. C’est dans la confrontation avec une autre culture que les apprenants

vont mieux prendre conscience de leur identité tout en réactualisant leurs


connaissances de leur propre culture.

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L’apprenant va connaître une autre perception du monde à travers ce qu’il sait

déjà dans sa culture étant donné qu’il ne peut aborder l’apprentissage d’une

culture étrangère, vierge de tout savoir culturel. Sa langue maternelle porte

déjà une première culture. Le contact d’un locuteur avec une culture autre que

la sienne par le truchement de la langue peut le conduire à une relativisation

de ses propres pratiques sociales, de ses convictions et de ses croyances. Dans

cette perspective, il est important de dépasser et non d’abandonner son système

référentiel pour se mettre à la place de l’autre. Le travail de la démarche

interculturelle consiste essentiellement à aider les apprenants à s’approprier

et à saisir les traits culturels qui permettent l’accès à l’univers de l’autre à

savoir : l’histoire, les modes de pensée, les symboles et les valeurs. Une fois

entraînés à ces éléments, ils peuvent revenir à leur propre culture, enrichis par

le changement et l’expérience.

Cette démarche aspire à habituer l’apprenant à passer d’un univers à l’autre,

à regarder avec une optique différente, à provoquer des isomorphismes

cognitifs et émotifs, pour comprendre comment pensent et sentent les autres,

pour venir ensuite dans sa propre culture, en ayant mieux conscience de la

réalité de ses propres racines culturelles. La formation à l’interculturel ne se

réalise ni par une simple transmission de connaissances ni par mimétisme de

comportements, mais par l’exercice et l’expérience. La compréhension des

points de vue différents et leur rapprochement ont toujours constitué des finalités
proclamées dans cette formation. Dans une approche interculturelle, l’objectif

de l’enseignement des langues étrangères est de favoriser le développement

harmonieux de la personnalité de l’apprenant et de son identité en réponse à

l’expérience enrichissante de l’attente en matière de langue et de culture. On

initie l’apprenant à la tolérance et à l’acceptation de l’autre et à la diversité

linguistique et culturelle. On lui donne la chance de vivre l’interculturel et de

s’épanouir socialement et intellectuellement.

Construire des compétences interculturelles en classe de FLE

La familiarisation de l’apprenant avec la culture de l’autre peut construire

ou détruire l’apprenant selon les contextes et les utilisations qu’on en fait.

La compétence interculturelle consiste bien à passer du rejet culturel à la

richesse interculturelle. La compétence interculturelle est un processus dont

on ne peut atteindre une fois pour toutes le palier supérieur. L’apprenant d’une

langue étrangère acquiert cette compétence progressivement et de manière

toujours inachevée. Cela s’explique par le fait que les cultures se perpétuant

constamment. Ainsi, l’identité de l’individu évolue tout au long de sa vie et se

construit au sein d’une société susceptible de manier ses traits spécifiques à tout

moment. Il est ainsi extrêmement difficile de savoir quel serait l’ensemble des

connaissances nécessaires à cette compétence dans la mesure où les facettes

de la culture sont riches et multiples.

Il est utile de souligner qu’avant d’être un instrument de communication, la langue

est vecteur privilégié de la culture. Dans ce cas il est inutile pour l'apprenant de

s’enfermer dans sa propre culture et de ne penser qu’aux risques de déculturation

lors de son apprentissage. L’E/A d’une langue étrangère doit dépasser cette vision

L’enseignement/apprentissage du français langue étrangère


et la quête d’une nouvelle approche avec les autres cultures

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réductrice et s’ouvrir à d’autres perspectives qui considèrent l’apprenant comme

un acteur social non comme une machine à laquelle on inculque un savoir. Il

importe donc de dédramatiser les discours qui parlent de perdre une culture, une

identité et de la nécessité de la récupérer, de la sauvegarder ou de la purifier,

puisque la culture est un processus en perpétuel devenir, on pourrait dire que

l’acculturation est en quelque sorte son mode d’être.

L’enseignant, un médiateur interculturel

Dans une classe de langue où s’entrecroisent la culture de l’apprenant et celle

véhiculée par la langue enseignée, l’enseignant a pour mission de permettre le

développement optimal (aux plans cognitif, affectif et culturel) d’apprenants

parfois très différents les uns des autres, et souvent très différents de luimême. Cette confrontation aux
différences ainsi que leur gestion au sein de la

classe constituent des défis importants. En s’inscrivant dans une perspective

interculturelle, l’enseignant peut emprunter plusieurs voies dont le but est

d’orienter la vision que ses apprenants permet d’avoir de la langue étudiée

et de la culture qui lui est associée. Il ne s’agit pas de présenter une vision

positive ou négative du pays et du peuple étrangers, mais plutôt de susciter la

curiosité et l’ouverture d’esprit des apprenants sans qu’il y ait surestime ou

sous-estime de sa propre culture. Pour ce faire, l’enseignant doit développer

chez ses apprenants le goût des langues, le désir de connaître l’autre, la

volonté de s’émanciper en se référant aux principes et aux valeurs provenant

de la langue qu’il apprend. Cependant, ce que l’enseignant doit se demander

n’est pas la quantité d’informations sur un pays et sa culture qu’il doit inclure

dans son cours mais la manière qu’il doit adopter afin d’aider l’apprenant à
entretenir des relations positives avec les personnes.

Ainsi, l’enseignant n’appartenant pas à la culture étrangère, a l’avantage de

considérer cette culture à distance et de faire comprendre à son apprenant de

manière explicite, les fondements de ses représentations et la manière dont

ses valeurs et ses conduites peuvent être jugées par d’autres, étant donné

que tous les deux partagent le même arrière-plan culturel. Il n’a pas à tout

savoir sur les cultures étrangères. Son travail est essentiellement axé sur la

prise en charge de manières dont l’apprenant réagit face aux autres tout en

l’encouragent à être plus observateur vis-à-vis des différences culturelles afin

qu’il soit mieux préparé à l’altérité. Ce même enseignant est appelé à clarifier

l’opacité des prises de positions de l’apprenant, il s’efforcera d’éliminer

les stéréotypes et préjugés, à réfléchir aux méthodes avec lesquelles il

peut amener ses apprenants à s’approprier cette conscience interculturelle

en les aidant à s’adapter et à se retrouver dans des situations problèmes.

Enfin, il doit jouer et remplir son rôle de médiateur culturel qui doit concevoir

que l’apprenant vient à l’école pour forger son identité qui lui permettra de

devenir un citoyen envisageant un meilleur avenir. La formation qu’il dispense

prendra en charge le volet culturel comme un ensemble hétérogène de

connaissances à intérioriser, pour cela il doit être doté d’aptitudes à former des

citoyens créatifs, responsables, et surtout sensibles à la diversité culturelle.

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L’enseignement/apprentissage du français langue étrangère

et la quête d’une nouvelle approche avec les autres cultures

Le contexte algérien

Parler de l’interculturel en Algérie, précisément à l’université algérienne

implique tout d’abord une délimitation de la nature du rapport entre la culture

maternelle et la culture française. En Algérie, il s’agit d’apprenants du même

fonds culturel, aux mêmes valeurs, appartenant à un pays qui a une histoire

commune marquée par la domination de la France, une histoire caractérisée

par un contexte conflictuel, qui a surtout été vécu par les parents ou les

grands-parents des apprenants, ce qui sans doute, va entraîner le devenir des

représentations négatives héritées puis transmises pour la plupart. L’Algérie

se présente (discours dominant) comme couvrant un espace culturel plus ou

moins homogène, faisant partie du monde ‘arabo-musulman’. La réalité est en

fait plus complexe. D’un point de vue historique, le fondement de la culture

algérienne est varié et multiple, à tel point qu’il serait plus approprié de parler,

non pas d’une culture algérienne, mais de cultures algériennes. C’est une vérité

historique qui n’est pas toujours reconnue. Deux sources majeures des cultures

algériennes ont été ainsi oubliées : l’aire méditerranéenne et la civilisation

du désert. C’est dans ce cadre qu’une relecture du paysage algérien s’impose.

Tout porte à croire que la culture algérienne se conjugue au pluriel. La diversité

est partout perceptible. Ce qui fait l’originalité de la culture algérienne par

rapport aux autres pays arabes et africains c’est justement la richesse et la

diversité de ses cultures, dans le domaine linguistique, comme celui de la

musique, des coutumes et des comportements.


Aussi, si l’éducation interculturelle trouve bien sa place en Algérie, ce ne sera

pas pour un problème de communication interne de la société mais pour inscrire

l’éducation des jeunes algériens dans cette matrice de la modernité : « l’autre

culture à comprendre » ne fait pas partie intégrante de la société mais du monde

dans lequel l’Algérien, comme les autres pays du monde, s’insérer chaque jour

davantage. La rupture culturelle au sein de l’école en Algérie reprend comme un

écho la rupture perceptible dans l’école occidentale (rupture sociale, de langage,

de valeurs…) La particularité de l’Algérie réside dans le fait que les éléments de

cette rupture renvoient à deux espaces culturels différents, l’un interne qui se

réclame de l’identité et l’autre externe qui revendique la modernité.

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