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Plusieurs formules empiriques sont établies pour le calcul de la profondeur de la zone d’affouillement
qui suit un bassin de dissipation à ressaut. Parmi ces formules on a choisi d’utiliser la formule de
Catakli [12] :
𝒒𝟎.𝟔 . (𝒉 + 𝒉𝟐 )𝟎.𝟐
𝒕 + 𝒉𝟐 = 𝒌. ( 50 )
𝒅𝟎.𝟏
𝟗𝟎
Avec :
t : Profondeur d’affouillement (m)
h2 : Tirant d’eau à l’aval du bassin (m)
h : Différence de charge entre l’amont et l’aval du bassin (m)
q : Débit spécifique (m3/s/m)
d90 : Diamètre des granulats du lit de l’oued à 90% de masse passant (mm)
k : Coefficient dépendant de l’existence du seuil final :
k = 1.62 sans seuil.
k = 1.42 – 1.53 avec seuil (suivant sa forme)
Le tableau ci-dessous présente les résultats des calculs suivant d’équation de Catakli :
K 1.42
q (m²/s) 24.66
H (m) 46.71
H2 (m) 2.47
D90 (mm) 2.00
t (m) 17.3
Les résultats ci-dessus montrent une profondeur d’affouillement de 17.3 m, ce qui est en dessous des
fondations du bassin de dissipation.
V. Vidange de fond
La vidange de fond permet de restituer les lâchers loin du pied aval du remblai du barrage moyennant
un chenal bétonné ouvert qui dirige l’écoulement vers le lit de l’oued.
La première est celle où le niveau d’eau est inférieur à la hauteur de la galerie : l’écoulement
est donc à surface libre,
La deuxième phase est celle où le niveau d’eau dépasse le toit de la galerie, l’écoulement sera
donc en charge.
Pour l’écoulement à surface libre à travers cette galerie, il a été considéré que le contrôle se fait au
niveau d’une section de contrôle au droit de la vanne de réglage ayant comme hauteur 6 m et comme
largeur 3 m.
Le théorème de Bernoulli appliqué pour une ligne de courant entre le niveau amont de cote Z et
l’entrée de la vidange de fond où l’écoulement est à la hauteur normale s’écrit [2] :
𝑽² 𝑽²
𝒁𝒂𝒎 = 𝒁𝒄𝒂𝒍𝒂𝒈𝒆 + 𝒉 + 𝟐𝒈 +𝜶 ( 51 )
𝟐𝒈
Avec :
Zam : la cote du plan d’eau amont
Zcalage : la cote de calage du pertuis
h : la hauteur de l’eau dans le pertuis qui varie de 0 à 6 m.
V : vitesse de l’écoulement dans les pertuis
𝛂 : Coefficient de perte de charge à l'entonnement et dans le pertuis :
Singulière = 0.25
Linéaires = 0.0021 calculé par la formule suivante :
𝑳
𝑪𝒑𝒍 = 𝟑 ( 52 )
𝑲𝒔 ². 𝑹𝒉 𝟒
Le débit entrant du pertuis dans le cas d’écoulement libre est calculé par la relation (18) de Manning
Strickler pour chaque hauteur h jusqu'à atteindre la hauteur 6 m du pertuis :
𝑸 = 𝑲. 𝑺. 𝑹𝒉 𝟐/𝟑 . √𝑰
K : coefficient Manning Strickler (ici K = 70 m1/3/s)
I : pente de la vidange = 1%
Le Tableau 30 présente les résultats du calcul de l’écoulement à surface libre de la vidange de fond :
Quand la section est totalement noyée l’écoulement se met en charge. En appliquant le théorème de
Bernoulli entre la cote du plan d’eau amont et l’entrée du pertuis, en gardant la même relation de Zam
que dans l’écoulement à surface libre, sauf que h dans ce cas va être fixé à 6 m qui correspond à la
hauteur du pertuis. Ainsi pour chaque débit Q, nous calculerons la cote Zam en amont des pertuis.
Le Tableau 31 ci-dessous donne les résultats du calcul d’écoulement en charge :
D’après les résultats précédents, on déduit que, pour la côte normale de la retenue, le débit de
vidange est de 1255 m³/s. La courbe de capacité de la vidange de fond est donnée en Annexe 4.16.
𝑸𝒆 (𝒕)∆𝒕 − 𝑸𝑺 (𝒛)∆𝒕 = 𝑽𝒇 − 𝑽𝒊 ( 53 )
Où :
𝑸𝒆 (𝒕)∆𝒕 + 𝑫𝑽 = 𝑽𝒇
Avec :
𝑫𝑽 = 𝑽𝒊 − 𝑸𝑺 (𝒛)∆𝒕
Qe : Débit entrant en Mm³/J.
Qs(z): Débit évacué par la vidange en Mm³/J, en fonction du niveau de la retenue.
Le calcul commence à partir de la cote RN=397.5 NGM jusqu'à atteindre un niveau de la retenue qui
permet de vider presque la totalité du barrage. Ainsi la durée de vidange totale sera déterminée.
Les Tableau 32 et Tableau 33 ci-dessous présentent les résultats du calcul de la durée de la vidange
en cas d’apport nul et non nul (respectivement) :
Ainsi, la vidange depuis la retenue normale (397.5 NGM) jusqu’à la cote du toit de la vidange (314
NGM) dure dans ces conditions environ :
La prise agricole sera calée à un niveau plus bas pour permettre une interception optimale de l’eau de la
retenue.
L’avantage que présente la variante masque amont en béton réside ici dans la possibilité de caler les
prises d’eau sur le maque et réaliser une économie de coûts considérable.
𝑽𝟐𝒔
𝒁𝒔 + = 𝒁𝑹 − ∆𝑯 ( 54 )
𝟐𝒈
Avec :
Zs : Côte de la sortie des prises (308 NGM)
Vs : Vitesse d’écoulement dans la conduite (m/s).
ZR : Niveau de la retenue (NGM).
ΔH : Pertes de charges dans la conduite (m).
Ainsi pour une cote du plan d’eau amont au niveau normal (ZR= 397.50 NGM), le Tableau 34 ci-dessous
récapitule le débit maximal transité par chaque prise.
Les courbes de capacité des prises d’eau sont représentées en Annexe 4.18.
La conception d'un barrage qui sera construit à travers un cours d’eau doit envisager la déviation de
l'écoulement autour ou à travers le site du barrage pendant la période de construction. L'ampleur du
problème de dérivation varie avec la taille et les crues potentielles de l’oued. Pour certains sites, la
dérivation peut être coûteuse et prend du temps et peut affecter le planning des travaux, alors que,
dans d'autres sites, il ne peut présenter de grandes difficultés. Néanmoins, un problème de dérivation
existe, dans une certaine mesure, pour tous les sites, sauf ceux situés hors du cours d'eau.
La sélection du dispositif le plus approprié pour dérivation lors de la construction est importante pour
l'économie du barrage.
Pour le barrage Bab Ouender, la dérivation des eaux pendant les travaux se fera à travers deux pertuis
disposés au pied de la rive droite, associés à deux batardeaux amont et aval en remblais.
Les deux pertuis de la dérivation provisoire présentent une largeur de L = 14.00 m et une
hauteur de H = 10.20 m sur un linéaire de 330 m de long. Ils présentent une pente de 1%.
L’entrée des pertuis est calée à la cote 309.80 NGM. La restitution est au niveau de l’oued à
306.50 NGM.
La courbe de capacité des pertuis de la dérivation provisoire est donnée en Annexe 4.19.
La plate-forme d’approche amont est constituée d’un chenal de largeur de base 28.2 m sur
un linéaire de 60 m avec une pente de 0.1%. Il est bordé du côté rive gauche par un mur en
béton armé le long du chenal. Du coté rive droite, le chenal est bordé par le talus d’excavation
taillé à 0.5H/1V une inclinaison qui varie de 0.5 (l’entrée du chenal) jusqu'à 0 (l’entrée du
pertuis)
Le chenal de restitution présente une largeur de base de 28.2 m sur un linéaire de 90 m avec
une pente de 1%. Il est bordé du côté rive gauche par un mur en béton armé le long du
chenal. Du coté rive droite, le chenal est bordé par le talus d’excavation taillé à 0.5H/1V.
Variable 1
Forme géométrique
0.5
28,2 m 28,2 m
La hauteur des pertuis est déterminée de sorte à assurer un écoulement à surface libre. Cela
permet de limiter considérablement la hauteur du batardeau amont. La section de contrôle
étant à l’entrée des pertuis de la dérivation provisoire. La ligne d’eau est ainsi calculée de
l’aval vers l’amont pour l’écoulement fluvial provenant de l’oued.
L’écoulement est torrentiel dans les pertuis de la dérivation provisoire, la ligne d’eau est Ainsi
calculée de l’amont vers l’aval.
La forme de la ligne d’eau est imposée par une section de contrôle situé à l’entrée des pertuis
(y = yc) et constitue un contrôle amont pour l’écoulement torrentiel dans les pertuis de la
dérivation provisoire et le chenal aval et un contrôle aval pour l’écoulement fluvial dans le
chenal amont. Le tirant d’eau critique yc (correspond au nombre de Froude F = 1) est donné
par la hauteur d’eau solution de l’équation suivante [2] :
𝑸𝟐 𝑳
=𝟏 ( 55 )
𝒈. 𝑺𝟑
Avec :
Q : Débit de dimensionnement
L : largeur au miroir
S : Surface mouillé
g : Accélération de la pesanteur
On retrouve alors yc = 10 m à l’entrée de la galerie.
𝑬𝒊 = 𝑬𝒊+𝟏 + ∆𝑯
Avec :
Ei : La charge totale dans la section i.
ΔH : Pertes de charge entre les sections i et i+1.
Et :
𝑽𝒊𝟐
𝑬𝒊 = 𝒁𝒊 + 𝒀𝒊 +
𝟐𝒈
Et :
𝑱𝒊 +𝑱𝒊+𝟏
∆𝑯 = ∆𝑿.
𝟐
𝟒
𝟏 𝟐 −𝟑
𝑱𝒊 = . 𝑽𝒊 . 𝑹𝒊
𝒌𝟐
Les résultats des calculs de la ligne d’eau ainsi que la représentation de la courbe de remous
sont présentés respectivement en Annexe 4.20 et Annexe 4.21.
Le calage du batardeau amont s’est fait en considérant la valeur de la ligne de remous et la vitesse à
l’entrée du chenal amont ainsi qu’une revanche de 1.50 m en dessus du niveau retenues par le
batardeau amont. Le tableau présente les données et le résultat du calage du batardeau.
Le laminage de la crue du chantier (Crue centennale) est déterminé par la même procédure
décrite dans le paragraphe III.1 du présent chapitre. Les courbes de laminage sont fournies en
Annexe 4.22.
Le calage du batardeau aval s’est fait en considérant la valeur maximale la ligne de remous le
long de la galerie des pertuis de la dérivation provisoire majorée d’une revanche de 1.00 m.
Le système de dérivation provisoire des eaux lors de la construction du barrage peut être
subdivisé en trois phases :
La première phase : les eaux de l’oued transiteront par son lit mineur dans La partie
centrale. On réalisera, les excavations du barrage en rive droite, les deux pertuis de la
dérivation provisoire, les batardeaux amont et aval.
Troisième phase :
Les eaux de l’oued transiteront par les pertuis de la vidange de fond réalisés en
deuxième phase.
Les infiltrations sont définies ici comme le flux d'eau à travers la digue ou à travers le sol de fondation,
saturés homogènes, dans des conditions de régime permanent. En outre, les particules de sol, la
structure du sol et de l'eau sont supposés incompressible et écoulement obéit à la loi de Darcy. Ainsi,
les conditions transitoires telles que le mouvement de l'eau dans le sol non saturé, la consolidation et
l'affaissement ne sont pas considérés pour l'analyse [4].
Par ailleurs, nous allons comparer les résultats obtenus avec ceux obtenus en présence d’une paroi
moulée au pied du parement amont comme étant un dispositif pour contrôler les infiltrations à travers
le sol de fondation [14].
I.1. Méthodologie
L’analyse de l'infiltration nécessite un modèle général décrivant le phénomène, couplé avec les
conditions aux limites et les propriétés du sol. Ce modèle peut être utilisé pour déterminer la charge
hydraulique et la distribution des débits d’infiltration. L'équation de Laplace est la base mathématique
pour plusieurs modèles ou de méthodes utilisées dans l'analyse des infiltrations.
𝝏𝑽𝒙 𝝏𝑽𝒛
+ =𝟎 ( 56 )
𝝏𝒙 𝝏𝒛
𝝏𝒉
𝑽𝒙 = 𝑲. 𝒊𝒙 = −𝑲. ( 57 )
𝝏𝒙
Avec :
𝝋 = 𝑲. 𝒉 ( 58 )
𝝏²𝝋 𝝏²𝝋
+ =𝟎 ( 59 )
𝝏𝒙² 𝝏𝒛²
Pour la résolution de cette équation, nous avons choisi d’utiliser la méthode numérique qui se base sur
la méthode des éléments finis. Ce choix est aussi dicté par le fait que la digue principale est zonée, ce
qui annule les conditions d’homogénéité et d’isotropie.
Le profil modélisé est celui de la digue principale en fond de vallée présenté en Annexe 5.23.
Les différentes zones du profil sont modélisées par un sol saturé, mis à part la paroi moulée et le
masque amont en béton qui sont modélisés par une interface étanche. La modélisation de la paroi
moulée allant jusqu’à 20 m en profondeur servira de comparaison pour une partie ultérieure.
L’étude présente s’intéresse au régime permanant des écoulements souterrains, quand le barrage est
en condition de la retenue normale. D’où le choix du modèle saturé pour les sols et les matériaux.
Le paramètre principal qui rentre dans la résolution de l’équation de l’écoulement, à savoir la
conductivité hydraulique, est donné par estimation pour chaque type de matériau constituant la digue
principale. Le Tableau 38 ci-après résume la conductivité hydraulique saisie pour chaque matériau :
Le sol de fondation est constitué principalement de deux couches à savoir la couche inférieure CF1 et
une couche supérieure CF2. La nature de ces deux sols est déterminée par le sondage SD1z réalisé en
rive droite sur l’axe de la digue principale (Figure).
Ce forage est aussi exploité pour la réalisation d’un essai LUGEON afin de déterminer la perméabilité
de chacun des deux sols
Le résultat de l’essai Lugeon se traduit par un paramètre d’absorption d’eau qui s’exprime en unité
Lugeon. Par définition: 1 Lugeon = débit d’un litre par minute, injecté dans un tronçon de forage d’un
mètre de longueur sous une pression d’un MPa (10 bars), maintenue constante pendant 10 minutes.
Si le débit ramené à 1,00 m de forage est de n litres/minute, on dira que la perméabilité de la roche est
de n lugeons.
Avec :
A l’amont, la condition aux limites appliquée est la charge de la retenue normale et qui correspond à
une cote d’eau de 397.5 NGM.
A l’aval, on n’impose pas de charge hydraulique, l’écoulement est en situation de nappe libre.
Cependant, on impose une condition de pression nulle au pied du parement aval.
I.3. Résultats
L’érosion interne dit régressive parvient dans les sols granulaires non uniformes suite à l’action de
l’eau interstitielle. Des chemins d’écoulement préférentiels sont créés, où le débit d’infiltration
augmente avec l’entrainement de particules de plus en plus grosses [4].
Et pour contrôler ce phénomène, le gradient hydraulique i observé doit rester inférieur au gradient
critique ic en introduisant un facteur de sécurité Fs tel que [4] :
𝒊𝒄
𝑭𝒔 = ≥𝟑 ( 61 )
𝒊
𝜸𝒔𝒂𝒕 −𝜸𝒘 𝜸′
Avec : 𝒊𝒄 = =
𝜸𝒘 𝜸𝒘
Nous nous intéressons ici à ce phénomène au niveau du lit de l’oued situé à l’aval immédiat de la digue
principale. Le sol y est constitué principalement d’alluvions et de sable (non uniforme) avec d90 = 5
mm. On peut considérer que le gradient hydraulique critique tend vers 1. (ic = 1)
Les résultats des calculs numériques dans SEEP/W permettent de cartographier la distribution du
gradient hydraulique dans le modèle (Annexe 5.26). La Figure 18 ci-après présente la variation du
gradient hydraulique dans la zone désiré.