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NINA CATACH

LA PUBLICATION

DU DICTIONNAIRE DE L'ACADEMIE,
PREMIERE ET TROISIEME EDITIONS (1694-1740)

OU LES ALEAS DE NOTRE ORTHOGRAPHE

Edizioni dell' Ateneo

Numérisé par l'atelier de numérisation de l'Université Paris Cité en 2023.


LESSICO INTELLETTuALE EUROPEO

Estratto da:

TRASMISSIONE 0

DEI TESTI A STAMPA


-

NEL PERJODO MODERNO

I SEMINARIO INTERNAZIONALE

Roma, 23-26- matzo 1983

A cura di GIOVANNI CRAPULLI

Numérisé par l'atelier de numérisation de l'Université Paris Cité en 2023.


NINA CATACH

LA PUBLICATION DU DICTIONNAIRE DE
L'ACADEMIE,
PREMIERE ET TROISIEME EDITIONS (1694-1740)
OU LES ALEAS DE NOTRE ORTHOGRAPHE

Certains textes, par exemple les textes de lois, les discours officiels,
certains dictionnaires, ont plus d'importance que d'autres: ils «font da­
te », ils sont
pris « à la lettre », ce qui ne les empêche pas d'être, comme
les autres, tributaires des multiples vicissitudes de l'impression.
Parmi eux, les Dictionnaires de l'Académie française, de par le rôle

prédominant qu'on leur a fait jouer depuis trois siècles dans la fixation de
la langue et de l'orthographe en France, occupent une place tout à fait par­
ticulière. Les Statuts du 22 février 1635, repris en 1721 et 1752, et con­
firmés sous la Restauration par l'Ordonnance du 21 mars 1816, précisent
que « la principale fonction de l'Académie sera de travailler [ J à donner
...

des règles certaines à notre langue [ J » (1635); « [ J à épurer et à


... ...

fixer la langue, à en éclaircir les difficultés et à en maintenir les caractères


et les principes [ ] » (1816, art. 6).
...

Fixer et maintenir, telle est donc, depuis les origines, la fonction de


l'Académie. Ce qui n'a eu que peu d'effet, par la nature des choses, sur
l'évolution inéluctable du langage oral, mais en a eu beaucoup plus dans
le domaine de l'écrit, et surtout de l'orthographe. Mais qu' a-t-on ainsi fixé
et maintenu? Là est la question ...

La première édition du Dictionnaire de l'Académie, dont l'obligation


de publication est expressément stipulée dans les Réglements de cette
Institution (art. 26) paraît en 1694, alors que sa rédaction avait com­

mencé 55 ans auparavant, en 1639.

Nous allons revenir sur les principales étapes de cette publication la­
borieuse, mais rappelons d'abord un fait capital: jamais, jusqu'à nos jours,
cette première édition n'a été renouvelée ou sérieusement remise en cause,
si l'on excepte le fait que l'ordre par familles de mots adopté au départ a

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fait dès la 2ème édition, à l'ordre alphabétique.' Sur ce point essen­


place,
tiel, l'Académie a tenu son contrat, de « fixer» et de « maintenir ».
Bien entendu, le Dictionnaire a été à plusieurs reprises rénové, dans
son fond et dans sa forme. Mais en ce qui concerne « les caractères et les

principes» (langue pure et châtiée, pas d'exemples d'auteurs, orthographe


« ancienne »), dans la nomenclature elle-même, la rédaction des
comme

articles, les exemples, etc., il s'agit bien d'un seul et même ouvrage, sorte
d'étalon national et toujours actuel, confirmé par les régimes successifs de
cinq rois, deux empereurs et cinq Républiques.
Ces étaient nécessaires pour mieux mesurer la distance
préliminaires
qui, allons le voir, sépare la toute première place octroyée dès le dé­
nous

but dans le domaine de la «correction» graphique et typographique, au


détail de ce texte, et sa réalisation effective, au XVIIe siècle et dans les
éditions qui vont suivre. Ils expliquent également pourquoi nous sommes
tenus, voulant parler de la 3ème édition, de donner quelques éléments
d'appréciation sur la publication de la première, fort intéressante, comme
on le verra, en elle-même.

I. PUBLICATION DE LA PREMIERE EDITION, 1694

Quelques d'abord sur les «auteurs» du Dictionnaire. Bien en­


mots

tendu, il
s'agit d'un ouvrage collectif. Or, comme le dira l'abbé d'Olivet
en 1736, à propos de la 3ème édition, « [ J nos délibérations depuis six
...

mois n'ont servi qu'à faire voir qu'il étoit impossible que rien de systéma­
tique partît d'une Compagnie» (Livet, II, p. 416 et suivantes).
C'est Vaugelas, qui, après des années passées sans aucun résultat, a été
chargé de rédiger, pratiquement seul semble-t-il, la partie qui ira jusqu'à
la lettre H. Après sa mort (1651), Mézeray prend sa suite, jusqu'à la let­
treM. En 1673, le travail tente de redevenir collectif, puis Régnier-Des­
marais, devenu Secrétaire perpétuel, termine, pour l'essentiel, la rédaction
des articles. Mais il restait la révision et la mise en forme, ce qui n'était
pas une mince affaire.'

!
Les éditions originales reconnues par l'Académie sont au nombre de huit: 1694, 1718,
1740, 1762, 1798, 1835, 1877-78 et 1932·35. Les autres, parues entre temps, sont appelées
par nous rééditions.
2
Pour plus de détails, voir la Bibliographie, en particulier CH. BEAULIEUX, 1951, ici
Observ.; PELLISSON et D'OLIVET, 1858, ici Livet; Les Registres de l'Académie françoise
(1762-1793) ici Reg.; N. CATACH, Histoire de l'orthographe française actuelle (à paraître
chez Nathan).

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La publication du Dictionnaire de l'Académie 127

1. L'avant-première édition (1678-1692)

En 1678, la pression du Roi et de son représentant Perrault, for­


sous

tement irrités par l'inertie de l'Académie, les choses se


précipitent. Le ma­
nuscrit est donné au fur et à mesure de sa rédaction d'abord à l'imprimeur
Le Petit, puis à Coignard père et fils. Mais entre le moment où l'impres­
sion est décidée (décision arrachée contre leur gré aux Académiciens, peu
pressés de montrer un travail dont ils n'étaient pas :fiers) et la sortie des
premiers exemplaires, en 1692, quatorze ans se sont encore passés. En
1683, à la mort de Mézeray, les premières feuilles circulent déjà, mais cha­
cun est si horrifié de ce qu'il voit dans ces feuilles que, d'après Furetière/

Mézeray lui-même aurait écrit dans un rapport:


Ce qui est imprimé du Dictionnaire est extremement defectueux, tout rem­
pli de transpositions, d'obmissions, de repetitions, de fausses phrases, de mots
douteux, definitions et descriptions impropres [ J il s'y est même glissé en
...

plusieurs endroits des ignorances grossiéres comme tous ceux des Messieurs qui
ont de fois à autre jetté les yeux dessus l'ont reconnu; si bien qu'il ne se peut

corriger par des cartons ni par des errata. Ainsi il me semble qu'il faut le sup­
primer entiérement et obliger Mr Petit a en rapporter les feuilles qui seront
comptées et serrées dans l'armoire (Assel., I, 225).

Et Racine se serait, toujours selon Furetière, écrié:


Bon Dieu, où nous fourrerons-nous quand ce Livre viendra à paraître? le
Public jettera des pierres! Plusieurs autres, ajoute Furetière, s'écrient à
nous

tout heure: Est-il possible qu'on ait laissé passer cela dans le Dictionnaire!

quelle ordure! quelle ignorance! quelle absurdité! [ J. ...

On reportera, pour les passages des Registres relatant les hésita­


se

tions, les retouches et les corrections interminables de l'Académie durant


ces 14 années, à Ch. Beaulieux (Observ., Première partie), qui n'est pas

tendre pour l'Académie et surtout pour les Académiciens.


Quoi qu'il soit, en et sans reprendre à notre compte les terribles ac­

cusations deFuretière, il
y preuve irréfutable du jugement porté par
a une

les auteurs eux-mêmes sur cette première rédaction: on décida, au bout de


ces 14 années, de renoncer purement et simplement à sa publication et de

3
A. FURETIÈRE, Recueil des Factums, ici Assel. Il faut se méfier beaucoup des asser­

tions de Furetière, décidé à se défendre àprix contre les accusations de plagiat de


tout

l'Académie. C'est sur lui, cependant, que s'appuie essentiellement Ch. Beaulieux dans les
Observ., lorsqu'il raconte l'histoire de la gestation de la première édition.

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la retirer de la vente. Les cinq cents exemplaires furent, selon le conseil


de Mézeray donné neuf ans plus tôt, remisés dans un placard, et beaucoup
plus tard, rendus à l'imprimeur Coignard pour en faire du carton (Reg.,
10 décembre 1714).
De cette «avant-première édition », comme la nomme Ch. Beaulieux,
il ne nous reste à notre connaissance qu'un seul exemplaire, qui va jusqu'au
mot neuf, nouveau et qui se trouve à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il porte

la mention: «Les premieres feuilles du Dictionnaire de l'Académie fran­


çaise imprimées par Le Petit ». Il s'agit sans doute de l'exemplaire conservé
par l'imprimeur pour justification de ses frais. Tous les autres exemplaires
ont disparu.
Deux ans plus tard, en 1694, paraissait enfin la véritable 1ère édition.'

2. Les rééditions et contrefaçons du Dictionnaire de 1694

En dehors de cette avant-première édition, supprimée puis détruite


par l'Académie, nous connaissons au moins deux autres publications ou

contrefaçons du même texte.

1. Une contrefaçon in-8°, imprimée à Francfort en 1687, sous le ti­


tre grand Dictionnaire de l'Académie françoise, Premiere partie, sous
Le
le nomd'emprunt de Fr. Arnaud. Il s'agit des premières feuilles du Dic­
tionnaire, qui vont jusqu'à confirmer, confiture.
Cette confrefaçon prouve que ces premières feuilles circulaient et qu'il
était relativement facile de se les procurer.
Furetièrelui-même, dont l'Essai d'un dictionnaire universel paraîtra
dès 1684 à l'étranger (puis 1690 en Hollande, sous le nom de Dictionnaire
universel) avait non seulement fait largement son profit des séances de
l'Académie (dont il est exclu en 1685), mais s'était, selon les accusations
de ses collègues, emparé de l'exemplaire personnel de Mézeray à la mort
de celui-ci, en 1683. Comme on le voit, il n'avait peut-être pas même eu
besoin de le faire, le secret étant impossible à garder dans cette circulation
continue des feuilles et des cahiers qui s'est faite entre 1678 et 1692.
L'histoire de Furetière est trop connue pour que nous la reprenions
ici, et nous ne considérons nullement son oeuvre, en tous points remar-

4
Le Dictionnaire de l'Académie française, A Paris, chez la veue de Jean-Baptiste Coi­
gnard, imprimeur ordinaire du Roy, et de l'Académie françoise [ J et chez Jean-Baptiste
...

Coignard, imprimeur et libraire ordinaire du Roy, et de l'Académie françoise, rue S. Jac­


ques, prés S. Severin, au Livre d'Or, 1694, Avec privilege de Sa Majesté.

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quable, comme un simple plagiat, accusation qui a été faite de son temps
mais ne résiste pas aux faits.

2. Une autre contrefaçon ou semi-contrefaçon a été publiée, sans

doute à Amsterdam, par Marc Huguetan, en 1695 ou 1696 (on possède


des exemplaires de l'une ou l'autre de ces deux dates), sous le titre: Le
grand Dictionnaire de l'Académie française, dedié au Roy, Seconde edi­
tion. Revue et corrigée de plusieurs fautes et où l'on a mis dans l'ordre

alphabetique les additions qui estaient à la fin de l' edition precedente [ ] ...

[exemplaire de la B.N. coté Res. g X. 23].


L'ouvrage, qui porte la mention: A Paris, chez la veuve de Jean-Bap­
tisteCoignard [ ] (même mention que la véritable 1ère édition), 1696,
...

Avec privilège du Roy, n'est rien d'autre qu'une copie scrupuleuse du


texte de l'Académie.
Selon L. Delisle (1888) ce serait Coignard lui-même qui (craignant une
contrefaçon du même type que celle de 1687, laquelle aurait pu se vendre
sans son accord en Hollande, alors en guerre contre la France) aurait pris

les devants et provoqué cette pseudo-seconde édition. Effectivement, le


privilège des Etats de Hollande en tête de l'ouvrage date du 13 février
1693, c'est-à-dire peu après la décision dramatique de l'Académie en 1692.
Coignard, propriétaire de l'édition originale, après la perte de vente des
500 exemplaires de l'avant-première édition, a dû croire qu'il allait encore
devoir attendre plusieurs années avant d'obtenir un bénéfice provenant de
l'Académie.
Une autre preuve de l'accord entre Coignard et Huguetan semble être
le fait que dans le premier tome, ce dernier a pu intégrer les additions,
qui se trouvent à la fin dans l'édition originale, ce qui prouve qu'il en pos­
sédait une copie. En revanche, pour le second tome, qui n'était pas achevé,
il a dû laisser les additions à la fin (avec un renvoi à l'ordre alphabétique).
Mais Huguetan ne s'est pas contenté d'intégrer les additions: il a cor­
rigé ou fait corriger un très grand nombre d'erreurs ou de coquilles, dont
il a effectué un relevé très précieux, en huit grandes colonnes, consigné à
la fin du tome II, et précédé d'un Avis au lecteur, dans lequel il explique
et justifie ses corrections.
Un collationnement plus fouillé que celui que nous avons fait permet­
trait de savoir si Huguetan est parti de l'avant-première édition ou de

l'édition définitive.

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130 Nina Catach

3. Une publication difficile: l' antimodèle

Le classement desmots par familles, choisi par l'Académie, parfaite­

ment défendable sur le plan des principes Iexicographiques, s'est révélé


au-dessus des moyens théoriques et pratiques de l'illustre Compagnie de
-I' époque.
Il n'a pas manqué d'avoir des répercussions à la fois sur les options
graphiques (options jusqu'en français moderne, et fondées sur
maintenues
une conception foncièrement étymologique et sémantique de l'orthogra­

phe), et sur l'incroyable incohérence matérielle du Dictionnaire, où l'on


se retrouve sans cesse renvoyé de l'ordre alphabétique à l'ordre par famil­

les, avec des présentations, des variantes et des contenus sans cesse dif­
férents.
Il nous est impossible de reprendre ici le détail de l' étude graphique
complète que nous avons faite de cette première édition, en elle-même et
en confrontation avec celles qui l'ont précédée ou suivie. Les textes de
1687, 1692, 1694 1695 en particulier, constituent quatre états qui
et

nous fournissent des éléments précieux de connaissance sur les principes


de correction et les choix effectués à l'époque.
En ce qui concerne le Dictionnaire lui-même, il y a au moins cinq
causes principales à l'incohérence matérielle constatée (nous nous en te­
nons ici au seul plan graphique et typographique):

1. Tout d'abord, il s'agit d'un ouvrage dont la « gestation », comme


dit Ch. Beaulieux, a duré près de soixante ans (1635-1694). Or, c'est seu­
]efuent à partir des dernières décennies du XVIIe s. que s'accomplit en
France là. -seconde «Renaissance» littéraire et technique, qui va rapide­
Ornent bouleverser dans les écritures et les ateliers les habitudes anciennes.

2. L'Académie a dû, dans ces


plusieurs fois ses
conditions, réviser
d�cisions, serait-ce que parce qu'elle a entre temps plusieurs fois renou­
ne

'velé certains de ses membres et de ses responsables; Vaugelas, Mézeray,


Regnier-Desmarais, pour ne citer qu'eux, avaient des options fort diffé­
-rentes, qui se côtoient dans le Dictionnaire.

3. L'orthographe était loin d'être fixée, comme le confirme Mézeray


lui-même, auteur des Observations sur l'orthographe (1673), qui ont servi
de guide à l'Académie: «L'orthographe n'est pas tellement fixe et deter­
minee qui! ny ayt plusieurs mots quj se peuuent escrire de deux differen-

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tes manieres [et que quelquefois toutes deux] sont egalement bonnes
[ ...
] » (premiere observation).

4. A l'Académie même, les avis étaient partagés: non seulement,


comme cela était
généralement admis, alors, les usages étaient différents
selon que l'on se rattachait aux «anciens» ou aux «modernes », mais
chacun avait son idée sur les options à introduire dans le Dictionnaire,
pour tel ou tel mot, ou en général (voir à ce sujet les discussions fort
instructives faites par les Commissaires en marge des Observations de Mé­
zeray, 1673).

5. par le temps, les rédacteurs, les correcteurs et réviseurs se


Pressés,
sont souvent, devant l'accumulation des bévues constatées, permis de re­
manier les pages et les articles dans le désordre, en toute dernière minute,
car il fallait renvoyer les feuilles d'épreuves à la hâte, ce qui n'a fait

qu'augmenter la confusion.

4. Les rapports Académie-imprimeurs

Sur ce dernier point, les Registres sont explicites:


Monsieur le directeur a dit qu'il falloit continuer [ J et qu'on continueroit
...

aussi, à revoir les feuilles imprimées, qu'on feroit des cartons pour les fautes
grossieres, et qu'on feroit un erratapour les autres, avec un cahier pour les
omissions (3 juillet 1687). Il a esté resolu que pour accelerer le travail de la
Compagnie, le Sr Coignard imprimeur apportera trois espreuves de chaque
feuille qui seront reveües [ J sans qu'il soit permis à aucun de la Compagnie
...

d'emporter les feuilles imprimées chez soy (15 juillet 1688).

Par la suite, l'Académie a tenté de faire croire que l'avant-première


édition n'était qu'un jeu d'épreuves:

Les cinq cens exemplaires qu'elle avait d'abord fait imprimer comme pour
servir de premieres espreuves pour son Dictionnaire et dont! elle avait dès lors
résolu la suppression [ ...
] (18 novembre 17 00).

Certains passages laissent à penser gue les Immortels auraient souhaité


que les corrections, au moins les plus évidentes, aient pu être faites à l'ate­
lier:
« et le retardement sont dans la chose, qui demande du temps,
La difficulté
et mesme proportion de l'habileté des ouvriers, qui nuit plus à l'accélération
à
de l'ouvrage qu'elle n'y sert », remarque Ch. Perrault (Reg. I 215,1).

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Cependant, le confirment les contrefaçons elles-mêmes, les ou­


comme

vriers se montraient beaucoup trop respectueux du texte original pour se

permettre de le corriger.

TABLE I

COMPARAISON DES EDITIONS DE 1687-1692-1694

1687 1692 1694

abbattu, uë abbatü, üe abbattu, ue

(et abbatu, uë)


débattu, uë debattû debattu, ue
combattu, uë combattû, üe combattu, ue
rabbattu, uë rabbattu /--/ rabbattu /--/

abbreger abbréger abbreger


abbreviation abbréviation abbreviation
accelerer acce1érer accelerer
acceleration accélération acceleration
adhérer adhérer adherer
adhérent adhérent adherent

abbatre abbatre abbattre


(et ab battre)
abbatis abbatis, abatis, abbattis
accoquiner acoquiner
aniversaire anniversaire

5. Dédicace et Préface, Texte et Table alphabétique

En dehors des innombrables contradictions graphiques que l'on trouve

entre les mots vedettes et le corps des articles, sous les différents renvois
et à différentes places du Texte du Dictionnaire, on constate de façon évi­
dente uneopposition plus systématique entre l'usage des Académiciens
eux-mêmes (tel que l'on peut le constater par exemple dans la Dédicace au
Rayet dans la Préface, rédigées par Regnier-Desmarais, Secrétaire perpé­
tuel), celui des articles du Dictionnaire (que nous appelons ici Texte) et
celui de la Table alphabétique finale, rendue nécessaire par le classement
des mots par familles.

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La publication du Dictionnaire de l'Académie 133

TABLE II

COMPARAISON DEDICACE, PREFACE-TEXTE 1694

Dédicace, Préface Texte

fondemens fondements
monumens monuments
-ans, -ens esc1aircissemens esc1aircissements
sentimens sentiments
differens differents

découvre descouvrir
prévoyance prevoyance
accent aigu intérieur ébranler esbranler
suppression de troisiéme troisiesme
l's muet écrit escrit

accent circonflexe thrône throne

parmy parmi
y
ayde aide

deffendre defendre
consonnes doubles
deffaut defaut

Nous avons confronté, en particulier dans ces trois parties, l'utilisation


de deux caractéristiques qui opposent alors «l'ancienne» et la « nouvel­
le» orthographe: l'usage des accents intérieurs et initiaux, et celui des
pluriels des participes présents: la Dédicace et ·la Préface, comme la Table
finale, connaissent beaucoup plus d'accents de ce type, alors que l'Acadé­
mie prend soin de les éviter dans les articles, où ils sont extrêmement ra­

res. De même, le Secrétaire écrit ses participes à la nouvelle manière, en

-ans, -ens, alors que l'Académie a tenté de rectifier (en vain parfois, car
l'usage l'emporte) tous les participes présents du Texte en les écrivant en
-ants, -ents, etc.
Quant à la Table elle constitue, en elle-même, une
alphabétique finale,
énigme. Sans doute faite à du moins tout à fait à la fin, après
l'atelier, ou

l'impression (comme la Dédicace et la Préface d'ailleurs), elle présente un


aspect plus moderne que le Texte, et les divergences se comptent par mil­
liers.
Chose curieuse, elle présente souvent, par ailleurs, des convergences
frappantes avec l'avant-première édition. De plus, certaines de ses gra­
phies, contraires à celles du Texte, ont été reprises par les éditions posté-

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134 Nina Catach

rieures, les rédacteursétant sans doute trop pressés pour aller voir dans le

corps du Dictionnaire?
Un chiffre donnera une idée de l'importance des mouvements des va­
riantes graphiques relevés à l'intérieur même de la Ière édition: elles re­

présentent plus de 43% de l'ensemble des modifications graphiques colla­


tionnées par rapport à J. Nicot (1606). Manifestement, malgré leurs ef­
forts, les Académiciens ne sont pas parvenus à dominer le monstre qu'ils
avaient enfanté.
Et pourtant, c'est cet « antimodèle »
d'impression qui servira, et sert

encore, à la France de modèle.

II. PUBLICATION DE LA 3EME EDITION, 1740

La 3ème édition del'Académie, qui est de loin, à notre avis, la plus


importante et la
plus remarquable à tous égards, constitue; elle aussi, un
passionnant objet d'étude pour la bibliographie matérielle.
Nous nous en tiendrons, là encore, strictement aux données nécessai-

5
Pour n'en donner que deux curieux exemples, la 5ème édition, 1798, reprendra' les'
graphies amigdale, analise, analitique, analitiquement, qui étaient celles de la Table Alpha­
bétique de 1694. L'édition suivante, 1835, efface tout cela et rétablit l'y; Arcbipresbiteral
(mot supprimé, puis repris dans l'Académie), s'est écrit avec un i, comme l'écrivait la Table,
jusqu'à la 7ème édition.
TABLE III

COMPARAISON TEXTE -
TABLE 1694 .

Texte Table

abbattis, abbatis, abatis abbatis


abbattre abbatre
abbattu, ue (sous battre) abbatu, üe
combattu, ue combattu, uë

accoquiner, acoquiner (sous coquin) accoquiner


ameubler ammeubler
ameublir ammeublir

amonceler, amonceller (sous mont) amonceler


ampoulle ampoule
annullé, ée (sous nul) anullé, ée
appartenance apartenance
assonance, assonnance (sous son) assonance

assujettissant, ante (sous sujet) assujetissant, ante

atterrir, atterrissement (sous terre, atterrir manque) atterir

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La publication du Dictionnaire de l'Académie 135

res pour comprendre et situer les problèmes graphiques et typographiques

posés par cette édition.


L'Académie, sous l'influence des Philosophes et des grammairiens,
avait décidé de réviser profondément le Dictionnaire. Cette fois-là comme
plus tard, l'idée de reprendre tout à zéro et d'introduire des citations et
des exemples d'auteurs n'aboutit pas. En revanche, l'abbé d'Olivet, chargé
en tant que«plénipotentiaire» de revoir l'orthographe des mots, s'ac­
quitta de tâche
sa du mieux qu'il put. Les résultats furent spectaculaires.
Six mille modifications furent introduites, sur environ 18.000 mots.
La plupart traduisait la nouvelle option de l'Académie, qui adopte l'ortho­
graphe «nouvelle », déjà généralisée par les imprimeurs dans plus des
trois-quarts, nous dit Bullier, des éditions du début du XVIIIe .siècle.
A, l'usage des consonnes diacritiques, en particulier le s, chargés de
noter le timbre et la longueur des voyelles, d'Olivet substitue le nouveau

système d'accentuation, ce qui contredisait, le traditionnel maintien des


«
vestiges de l'Analogie et des rapports qui sont entre les mots qui vien­
nent du Latin ou de quelque autre Langue >dPréface de la 1ère édition).

En revanche, il reprenait ainsi le premier plan de Chapelain pour le Die,


tionnaire, qui avait été rejeté par Richelieu en personne (1639, voir Livet,
I, 382-383). ,

Plus de 4.000 accents (68 % des modifications graphiques 'de la 3ème


édition) devaient être ainsi introduits, aigu en toute position, grave dans
certains cas, et circonflexe sur les longues. Plus de 1.000. s. ont été ainsi
supprimés, sur 1230 cas de suppression de consonnes diacritiques. ,.

Ce double mouvement de suppression et d'accentuation, qui représente


90% des modifications faites à l'époque, nécessitait, bien entendu, un très'
grand nombre de caractères accentués. Or, ces caractères manquaient dans
les casses de l'imprimeur Coignard, accoutumé depuis toujours par l'Aca­
démie à utiliser «l'ancienne» orthographe. Ce qui n'a pas manqué de
poser un certain nombre de problèmes, d'autant plus graves, là encore,
que l'Académie servait (beaucoup plus qu'à la fin du XVIIe siècle) en la
matière de référence nationale.

1. L' usage de l' accentuation et la prononciation

Je n'insisterai pas icil'aspect proprement phonétique et linguisti­


sur

que du problème," Rappelons brièvement que l'accent aigu était utilisé ré­
gulièrement, depuis 1530, à la finale (-é, -ée, -ées, -ez) dans les imprimés.

6
Voir à ce sujet N. CATACH, Mélanges G. Antoine, 1983.

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136 Nina Catach

L' Académie en 1694 se d'introduire quelques rares accents inté­


contente

rieurs (reglément, effrontément), et l'accent aigu sur des mots comme


aprés, 'succés, etc., pour e ouvert devant s final. Les réformes de l'abbé
d'Olivet consistaient donc essentiellement à consolider l'accent aigu en
toutes places du mot, à introduire l'accent grave sur les mots du type après,

succès, etc., ainsi que sur tous les e sentis comme ouverts, et enfin à mar­
quer de l'accent circonflexe les voyelles qu'il sentait comme longues.'
Il faut bien dire cependant que la prononciation des différentes voyel­
les notés e a toujours posé de grands problèmes en français, à la fois en
raison de la diversité des réalisations et de l'ignorance des grammairiens,
obstinés à ne juger le français qu'à travers non seulement le latin, mais
l'écritureIatine.
.

Quoi qu'il en soit, [es prononciations étaient partagées


au XVIIIe siècle
sur bien des
points: en particulier, syllabe muette finale (ex.
l'e devant
deùxiéme ou deuxième, premiére ou première) était senti ni tout à fait
ouvert; ni tout à fait fermé, d'où hésitation dans bien des cas dans la no­
tationde l'accent: c'est ce que l'on appelait alors le e « moyen », ou « mé­
diocre ».

2. L'accentuation du. e «
moyen»

Le
principal problème d'édition qui se pose à nous, concernant cette
publication de l'Académie, est le suivant: comme l'avait déjà remarqué Thu­
rot (1881-1883), le premier tome contient très peu d'accents
graves, alors
que le second tome en contient beaucoup. Thurot avait fait le relevé des mots
terminés en -ere (I, p. 71 et suivantes): dans le 1er volume, elles sont
tantôt en -ére (adultére, artére), tantôt en -ere (chimère, colère). En re­
vanche, à partir du mot misére, la quasi-totalité des mots présentaient en
cette position l'accent grave, ce qui fait
que le mot mére, par exemple,
avait l'accent aigu, alors que le mot père portait l'accent grave.
Un examen plus attentif, poursuivi d'abord par Ch. Beaulieux (Thèses,
II, pp. 82-85), puis par M. A. Husson et moi-même, nous a montré que
les faits étaient plus complexes qu'il n'y paraissait: en définitive, selon M.
Husson, ce n'est que dans la toute dernière partie du second tome (à par­
tir de la page 700) que l'accent grave en cette
position devient à peu près
entièrement utilisé comme ille sera par la suite, et comme nous l'utilisons

7
L'abbé d'Olivet était de Franche-Comté, et donc très sensible aux
oppositions de du­
rée; qui n'a pas manqué d'avoir l'influence qu., l'on sait sur notre orthographe actuelle,
ce

encombrée de circonflexes qui pour la plupart des locuteurs


français ne correspondent plus
à ces oppositions.

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La publication du Dictionnaire de l'Académie 137

aujourd'hui. exception notable, cependant, parmi quelques autres: les


Une
finales -ége (collége, privilége) resteront pourvus de l'aigu jusqu'à
en

l'avant-dernière édition de l'Académie, en 1877-1878. Ce fait, renforcé


par d'autres (nous écrivons encore événement, céderais, etc.) prouve, s'il
en était besoin, que l'ancien e moyen a persisté dans certains cas, et que le

curieux phénomène que nous étudions a, pour une bonne partie, des ori­
gines d'ordre phonétique.

3. Les rapports Académie-imprimeurs en 1736-1740

Les feuilles de la lettre A datent, d'après les lettres de l'abbé d'Olivet


(voir Livet, II, pp. 403-442), du 1er janvier 1736. Le 8 avril, d'Olivet
écrit:
Coignard depuis six semaines la lettre A, mais ce qui fait qu'il n'a pas en­
a

core imprimer, c'est qu'il n'avait pas pris la précaution de faire


commencé à
fondre des E accentués, et il en faudra beaucoup, parce qu'en beaucoup de mots
nous avons supprimé les S de l'ancienne orthographe, comme dans despescber

que nous allons écrire dépêcher, tête, mâle, etc., etc., sans adopter aucune des
nouveautés vicieuses des abbés de Dangeau et de St-Pierre [ ]. ...

Dès 1737, il a corrigé le premier volume, le deuxième devant l'être


par l'abbé de Rothelin et l'abbé de Foncemagne, qui s'en étaient chargés,
mais faisaient attendre les épreuves.
Le 15Septembre 1738, l'abbé d'Olivet se plaint des deux réviseurs qui
font attendre «
quelquefois plusieurs jours de suite, et vous savez qu'un
ouvrier, qu'on ne tient pas en bride, ne demande qu'à se dérouter. Quoi­
qu'il en soit, ce deuxième volume n'en est qu'à la moitié de l'M, et il pour­
rait être à I'R ».

Nous apprenons ainsi peu à peu:


que l'imprimeur a dû se faire tirer l'oreille pour faire graver,
-

comme on le lui demandait, les caractères nécessaires (voir lettre du 28

Août 1736, sur la première feuille d'épreuve, non suivie par les autres, ce
dont d'Olivet se plaint);
que c'est d'Olivet qui s'est chargé du 1er volume, et Foncema­
-

gne et Rothelin du 2ème, ce qui peut également expliquer la différence


d'accentuation;"
8
Hypothèse confirmée par le fait que la Préface, écrite au dernier moment par Fonce­
magne, présente régulièrement les accents graves, phénomène que nous avons déjà observé
en 1694. De même, les pages 123 et 124 du 1er volume, sans doute remplacées au dernier
moment, sont accentuées comme la fin du Dictionnaire.

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138 Nina Catach

que donc, selon toutes probabilités, on n'adisposé vraiment de


tous les accents nécessaires que dans la dernière partie du Dictionnaire,
alors que pour ce qui précède, ce sont, en définitive, les nécessités techni­
ques de l'atelier qui ont tranché;
que, comme il était d'usage à l'époque, les feuilles d'épreuves
-

étaient apportées au fur et à mesure pour la correction, tandis que l'on


réservait les lignes de caractères liés correspondantes. Or, ces caractères
étant ainsi bloqués, on en manquait pour la suite de l'ouvrage, ou pour les
autres travaux. On peut comprendre ainsi pourquoi, les caractères accen­

tués n'existant pas en assez grand nombre, l'accentuation de la première


partie du Dictionnaire est si irrégulière: il fallait défaire les lignes pour en

disposer de nouveau.

Ce qui permet de confirmer pour 1740 la part des nécessi­


également
tés typographiques, c'est que l'édition de 1762, également contrôlée par
l'abbé d'Olivet, présente une accentuation à peu près parfaitement régu­
lière, du point de vue moderne. Donc, les inconséquences de l'accentuation
de l'édition précédente n'étaient pas le fait de son principal réviseur.

4. La question des capitales

Je renonce à aborder la grande question des capitales dans le Diction­


naire de l'Académie. Là encore, il s'agit d'un bon objet d'étude, puisqu'on
peut suivre l'évolution de l'usage qui les concerne dans les mêmes phrases,
sur les mêmes exemples; dans les mêmes contextes, de la fin du XVIIe siè­

cle à nos jours.


Aujourd'hui encore, par exemple, les mots vedettes des Dictionnaires,
les mots en capitales dans les textes et dans les journaux, ne sont pas ré.
gulièrement accentués. Pour les premières éditions du Dictionnaire, cela
pose de réels problèmes, lorsque, ce qui est souvent le cas, les mots ve­
dettes ne comportent pas d'accents, alors qu'on les trouve à l'intérieur de
l'article correspondant. Parfois, en l'absence d'exemples, on ne peut savoir
si le mot vedette correspond à l'orthographe décidée par l'Académie (par
exemple: alleluia, sans accent en vedette, et sans exemple d'emploi).

5. Les interlignes et les caractères défectueux

Notre équipe est en train de poursuivre l'étude matérielle du Diction­


naire de 1740 dans une direction nouvelle: M. Husson s'est aperçu, en ef­
fet, que les interlignes fort étroits imposés' aux ouvriers pour la mise en

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La publication du Dictionnaire de l'Académie 139

page du Dictionnaire pouvaient avoir des répercussions sur l'absence ou


la présence des accents: lorsque les lignes supérieures comprennent des
lettres à jambages (comme g, qu, gn, p, etc.), c'est le caractère non accentué
qui apparaît souvent. En effet, l'accent qui forme la partie supérieure du
é, è, ê se casse (nous en avons de nombreux exemples), ou est rendu dé­
fectueux par le jambage supérieur, et l'ouvrier évite en ce cas à continuer
à l'utiliser.
Une étude poussée de ces problèmes, des diflicultés techniques et des
habitudes d'impression du temps permet de relativiser considérablement
les attestations et notions admises jusqu'ici sur l'histoire de notre langue
et la fixation de notre orthographe.

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TABLE.
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Dépolliller "' Dcrpoüiller •
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J)cmoi{elle .,. J05' &·1. Deparier, 1'."., l". Ih.l. Il Ç.I.

DépaCl, r-.. 1.' .• ,0 .... 1.


DépoliiIlE.ie.,. JII.,.. J;
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Demoli, ie". JIJ-(' 1. Dépaneœenr', r",,: 1. '."0. ".1. Dépourveu, ui! T.,.. &. ,. GJf" .•

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Demon, "JI}- c· 1. Départir, T,m. 1. ,. ISjl. C. 1. Ao dépeurvee l.


p.�JJ.c.i.
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Demoniaque.,. JIJ. t.l ,


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Dépravanon. p. t.6. t.1o

Demollll.rarif, iye. l'_. s. t- 8�. Dcp.lIè. re. To .... I.


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Défraver, ,. J 16. c. a.

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Dépravé,éc". Sn.,..l, _

Deœonûrarien Tom. ,
I.
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Dépa... é, ie. Tmr.l., 101. t.J.. •. Dépreeatif, ive. T."" l'
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Demonftrauvemellt,T'M.lo.',' •• Dcpalrer, 1'.... 1. '.11r .... r. c. I.

C,l. Dep"yet. éc, r..",.l. ,. 17.1. t•. no Depredation; T.",. 1.,. J".". J."
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Denoncer. 1'.",.1. ,.Ila. ,.. 1; Diploeer, 7;•. 1.,. , .. S;t.J.. Dcreclief. p. 17" 1'.1 ..

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Dércglcment. T' ... I. ,. H'." r.
DCIlODÔ.tCur. 1'.",. 1. p.118.C.1. Déplaire. T''''.l.,. lJO.,.. i. D�ceIlICf. 7".... �. p. In.�. r •

D<nODeiation. 1'.",.1. p.1l8. t.l. .

Déplairanr. an'tc. 1'.",. 1.


'.lJo. Dereglé, .!e. 1'.",. I. p. J7',", 1-
Denorcr. 1'"".1. p. IJO. 1.1. ... I.
Derider. T.",. ", ... oll. t...
D.ne>ré. ie, Ti",. 1. ,. '10. c. I. Dépl.ilir. T.... 1. p. lJO."" r. Derid.! ée. T.",. 1. ,. 401. r. I.

DeDourment, To",. I. ,. n".,..I. Déplanter. T.IIt. l"p� lJl .... r. Derifion, T, ... " ,. 'fIl. ",t.
Denooec. 1'.",. 1. ,. 111. ,.. '.' Dépl3nté, ie •. T.... l. ,.1H.C.1- Dcriulion, T.", ... � ,. +", ": li:.
Deooüc!. éc, Ti"'.l. ,. UJ. t.l. Déplier. T_. I: ,. lJ I. Deri,er. T l
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Dcruée, p. Ji_It. r. J. Déplilfer. T.", .. 1. ,. lI' r. Deri,é, én T I.,. 4rj. ",,


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Déplilfé, ie. T.... 1.• .,. l'a. "' •• Dernier. cre. ;. "7. or. ....
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Déplorrr. -r.... 1. ,. 1,6,ç. 1 •. Daoher ,'Ti J..,. 414." L ..

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Dentcl<'e. te. p. liJ. C.l. Déployer.T.... I.. "lJI.,.••• A ladaobée, T••• I. ,. +,,,. j. a;
Dent.lie, ,. gl) •....J. Déployé, le, To l.'.&J •. t.r. Dhogation.. ,. J '7,". a,
lDentdure, ,. liS. C. 1. DiponeDt. T ,. ,.is,. c••• Décog'loire ., .•17' �. j,.
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DeDII.!. éc. T"".1. ,. IJ J. c;l.


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Déroger". JI7:r•••
Table alphabétique de 1694, lettre D.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

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CH. BEAULIEUX, Observations sur l'Or­ tes », tome XLIX, 1888.
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plein titre ou son de passage?, « Mé­ grammairiens, Paris, Imprimerie natio­
langes G. Antoine », Nancy 1983. nale, 2 tomes, 1881-1883.

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