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Japonais

langue est-asiatique parlée au Japon


Japonais
日本語 (nihongo)
Pays Japon
Nombre de
environ 128 millions (2020)
locuteurs
Nom des
Japonophones[1], ou Nipponophones
locuteurs
Typologie SOV, agglutinante, accusative, morique, à accent de
hauteur
Écriture Kanjis et kanas (hiraganas et katakanas)
Classification par famille
- langues japoniques
- langues japoniques insulaires
- vieux japonais
- japonais
Statut officiel
Langue officielle Japon (de facto)
Angaur (Palaos)[2],[3],[4]
Codes de langue
IETF ja
ISO 639-1 ja
ISO 639-2 jpn
ISO 639-3 jpn (http://www-01.sil.org/iso639-3/do
cumentation.asp?id=jpn)
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 45-CAA (http://www.hortensj-garden.or
g/index.php?tnc=1&tr=lsr&nid=45-CAA)
WALS jpn (https://wals.info/languoid/lect/w
als_code_jpn)
Glottolog nucl1643 (https://glottolog.org/resour
ce/languoid/id/nucl1643)
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (htt
p://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=jpn) (voir
le texte en français (https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-r
第条
ights/index.html) ) 1

すべての人間は、生まれながらにして自由であり、かつ、尊厳と権利と
について平等である。人間は、理性と良心とを授けられており、互いに
同胞の精神をもって行動しなければならない。
Translittération
Subete no ningen wa, umarenagara ni shite jiyūdeari, katsu, songen to kenri
to ni tsuite byōdōdearu. Ningen wa, risei to ryōshin to o sazuke rarete ori,
tagaini dōhō no seishin o motte kōdō shinakereba naranai.
Carte

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Le japonais est la langue du Japon, parlée par le peuple japonais.


Néanmoins, aucune loi ne lui donne le statut de langue officielle,
même si elle est la langue des documents officiels et de
l'éducation. Le japonais est également utilisé par la diaspora
nippone (notamment au Brésil et au Pérou, où d'importantes
communautés parlant cette langue sont implantées, comme à
Lima et à Sao Paulo), et a un statut de langue officielle sur l'île
d'Angaur dans les Palaos bien qu'il n'y soit plus parlé.

En japonais, « langue japonaise » se dit nihongo ( 日本語). Les


caractères 日本 désignent le Japon (cf. Noms du Japon), et le
dernier caractère, 語, signifie langue. Toutefois, les Japonais
utilisent aussi le mot kokugo (国語, litt. « langue du pays » ou
« langue nationale ») pour faire référence à leur langue.
Le japonais appartient à la famille isolée des langues japoniques.
Son vocabulaire s'est notablement enrichi, au cours de l'Histoire,
par le truchement de divers emprunts : le plus remarquable est la
présence de nombreux vocables issus ou dérivés de la langue
chinoise écrite, ce qui explique que le japonais soit qualifié de
« langue sinoxénique » ; d'autre part, la langue contemporaine
effectue de fréquents emprunts à diverses langues européennes,
particulièrement à l'anglais.

Avant l’écriture

Les mots japonais sont généralement appelés Yamato-kotoba ( 大


和言葉, littéralement « les mots (du pays) de Yamato ») ou Wago
(和語, littéralement « mots japonais »), par opposition aux mots
sino-japonais (漢語, kango) et aux emprunts aux langues
étrangères (外来語, gairaigo) . Selon Jean-Jacques Origas :
[5]

« Yamato désigne les plaines et monts autour de l’ancienne


capitale de Nara, et dans une seconde acception, toutes les terres
soumises à l'autorité impériale. L’appellation officielle de Nihon,
d’origine sino-japonaise, n’est employée qu'à partir du viie siècle ».

La phonologie de cette langue indigène japonaise a survécu sans


grand changement (à l'exception du timbre vocalique de certaines
syllabes), comme on peut en juger en comparant par exemple les
mots indigènes me, aki, asa, ame, umi, kumo du japonais moderne
aux mêmes mots du Man'yōshū (viiie siècle) [réf. nécessaire].
Ce système vocalique, de nature différente du chinois, se limite
à cinq possibilités : a i u e o, chacune de ces voyelles étant en
principe une brève. Deux voyelles contiguës seront, soit
prononcées successivement, soit formeront une seule voyelle
longue (dans le japonais actuel). Il n'existe pas de voyelle
nasale [réf. nécessaire].
La langue ancienne (époque du Man'yōshū) présentait une autre
série de voyelles (notées « ï », « ë », « ö » par les spécialistes)
qui ont disparu par la suite [réf. nécessaire].
Deux semi-voyelles, y et w, toujours combinées dans l'ordre
semi-voyelle + voyelle [réf. nécessaire]
ya yu ye[6] yo et
wa wi we wo[7].

Toutes ces voyelles ont par la suite été doublées de leur


équivalent en voyelles longues (transcrites en romaines avec un
macron diacritique), principalement pour la lecture de termes non
indigènes, mais aussi du lexique sino-japonais, comme
Kyōto [réf. nécessaire].

Les consonnes, toujours suivies d'une voyelle (syllabe ouverte),


sont peu nombreuses [réf. nécessaire].

sourdes : k s t p h
sonores : g z r d b
nasales : g n m
La consonne « n », d'apparition plus tardive, constitue une
exception car elle apparaît à la fin d'une syllabe ou à la fin d'un
mot - aussi bien graphiquement que dans la métrique japonaise,
elle est considérée comme une syllabe à part entière [réf. nécessaire].

Une consonne peut être associée à ya yu yo pour former une


syllabe ; avec les consonnes sourdes, cela donne : kya kyu kyo,
sha shu sho, cha chu cho, pya pyu pyo, hya hyu hyo, et de même
pour les autres consonnes [réf. nécessaire].

Systèmes graphiques

Article détaillé : Écritures du japonais.

La langue japonaise utilise conjointement deux ensembles de


caractères distincts :

les kanjis ( 漢字, littéralement « caractères des Han »,


ethnonyme des Chinois) écriture logographique d'origine
chinoise ;
les kanas ( 仮名), système moraïque dérivé des kanjis. Les
kanas se divisent eux-mêmes en deux groupes, les hiraganas
( 平仮名) et les katakanas (片仮名) :
Les katakanas, issus de l'écriture chinoise régulière,
servaient initialement à noter la prononciation des sûtras ;
de ce fait, ils permettent de noter la lecture sino-japonaise
des kanjis dans les dictionnaires. Ils sont par ailleurs
employés pour l'écriture de mots d'origine étrangère au
Japon (par exemple チーズ, chīzu, de cheese, « fromage »
en anglais) appelés gairaigo (外来語, littéralement « mots
venus de l'extérieur »), d'onomatopées, de mots que l'on
veut mettre en relief (comme pour l'italique dans l'alphabet
latin), et de temps en temps de noms d'animaux et de
végétation (surtout dans l'académisme et dans les
restaurants), etc. ;
Les hiraganas ont été composés à partir des kanjis par
simplification progressive de leur forme cursive (ex. : 安→
あ), alors que les katakanas sont eux une partie extraite
d'un kanji (ex. : 多→タ). Les hiraganas sont utilisés pour
noter la plupart des mots et affixes grammaticaux, les mots
japonais (dont une partie peuvent aussi s'écrire en kanjis)
et à noter la lecture japonaise des kanjis dans les
dictionnaires.

Il existe plusieurs méthodes de transcription du japonais en lettres


latines ou rōmaji ( ローマ字). La plus utilisée à l'étranger est la
méthode Hepburn dite modifiée ou révisée (appelée Hebon-shiki au
Japon). Cette méthode privilégie la proximité entre les graphies en
lettres romaines et leur prononciation réelle en japonais. Par
exemple, les hiraganas さ et し seront respectivement transcrits
sa et shi. Cependant, un certain nombre de Japonais utilisent la
méthode Kunrei (kunrei-shiki) qui diffère légèrement de Hepburn,
et qui est par ailleurs une norme ISO (ISO 3602) ; cette approche
privilégie la correspondance avec l'organisation phonologique du
japonais, du point de vue de laquelle さ et し sont de la même
famille, impliquant de les transcrire en utilisant la même consonne
(S) : sa et si. La méthode Kunrei est nettement plus facile a
comprendre et retenir pour un locuteur du japonais ; c'est pourquoi
elle est enseignée dans l'enseignement primaire nippon. En
pratique, en raison des difficultés qu'elle pose pour les étrangers,
elle n'est que peu employée. On peut noter que, d'une manière
générale, les deux méthodes sont acceptées pour écrire le
japonais via un clavier QWERTY[8].

Voici les kanas (hiraganas et katakanas) de base avec leur


transcription dans le système Hepburn :
あ か さ た な はハ ま や ら わ ん
ア カ サ タ ナ マ ヤ ラ ワ ン
ha / n/
a ka sa ta na ma ya ra wa
wa ✜ n’

い き し ち に ひヒ み り ゐ
イ キ シ チ ニ ミ リ ヰ
i ki shi chi ni hi mi ri i✝

う く す つ ぬ ふフ む ゆ る
ウ ク ス ツ ヌ ム ユ ル
u ku su tsu nu fu mu yu ru

え け せ て ね へヘ め れ ゑ
エ ケ セ テ ネ メ レ ヱ
he / e
e ke se te ne ✜
me re e✝

お こ そ と の ほホ も よ ろ を
オ コ ソ ト ノ モ ヨ ロ ヲ
o ko so to no ho mo yo ro o
✝ Kanas inusités en japonais contemporain en dehors de noms
propres.

✜ Transcriptions dans le cas ou le kana est utilisé en tant que


particule.

Certains kanas peuvent être modifiés par les diacritiques des


syllabaires japonais, à savoir le dakuten ( ゛) et le handakuten (゜).
Par exemple :

か ka → が ga ;
さ sa → ざ za ;
た ta → だ da ;
は ha → ば ba et ぱ pa.
Les syllabes écrites en H désignent une voyelle aspirée (HA, HI,
HE, HO) et les syllabes écrites en R se prononcent d'une façon
proche d'un L français un peu forcé (RA, RI, RU, RE, RO). Le F ([ɸ])
diffère quelque peu du f français.

Article détaillé : prononciation du japonais.

Locuteurs

Au Japon (juillet 2020), le japonais est parlé par les 123 millions
d'habitants de nationalité nipponne et par une partie des 2,5
millions de résidents étrangers.
Dans certains pays ayant été colonisés par le Japon jusqu'à la fin
de la Seconde Guerre mondiale tels que Taïwan ou la Corée, il
persiste de manière résiduelle quelques milliers de
nipponophones de bonne compétence. Au Brésil si le japonais
demeure parlé par nombre de sexagénaires issus de l'immigration
(Nikkei Burajiru-jin), la transmission inter-générationnelle semble
arrêtée.

Par ailleurs, le japonais est couramment enseigné comme langue


étrangère dans la plupart des pays d'Asie orientale et d'Océanie.
En effet, le Japon est la troisième puissance économique
mondiale et le japonais fait partie des douze langues les plus
parlées dans le monde, du moins en tant que langue maternelle.
Le japonais serait ainsi parlé dans le monde par un peu plus de
128 millions de personnes[9].

À noter que le japonais est encore parlé dans plusieurs îles du


Pacifique autrefois sous mandat japonais : îles Carolines (sous
mandat japonais de 1914 à 1945), îles Marshall (1914-1945), les
locuteurs ont généralement plus de soixante-dix ans.

Origine

Le japonais a longtemps été classé dans la famille des langues


altaïques avec le mongol, le turc, le toungouze et le
coréen[10],[11],[12],[13], mais l'existence même d'une famille altaïque
est niée par de nombreux spécialistes[14],[15],[16],[17]. Le japonais est
donc aujourd'hui encore généralement considéré comme un isolat
linguistique. Les langues ryukyu (traditionnellement classées
comme « dialectes japonais ») sont les seules langues dont la
parenté avec le japonais a été prouvée.

Certaines théories, bien que loin de faire consensus, font du


japonais une langue mixte, mélangeant des éléments des langues
altaïques et des langues austronésiennes. D'autres y voient une
langue mixte avec un substrat proche de l'aïnou (probablement
issu de la période Jomon), et un superstrat proche du coréen (issu
de la période Yayoi).

Histoire du japonais

Page de titre de Arte da lingoa de


Iapam (1604-1608), la plus ancienne
grammaire japonaise (par des
Européens) complète encore
existante.

Article détaillé : Ancien japonais.

Les différents peuples japonais n'avaient pas d'écriture jusqu'au


ive siècle. L'apport de l'écriture se fit par les moines bouddhistes
chinois du courant chán, qui apportèrent aussi de nombreux
autres aspects de la culture chinoise et du
bouddhisme [réf. souhaitée]. Les Japonais ont rencontré bien des
difficultés à adapter cette écriture à leur langue, car elle est très
différente du chinois. Ils ont commencé par utiliser les signes
dont la prononciation est la plus proche de celle du japonais. Les
signes chinois, appelés kanji par les Japonais, sont
principalement des idéogrammes, et les Japonais ont donc utilisé
différentes façons de les prononcer en les associant. Ils gardent
d'une part une prononciation japonaise, dite kun (訓), et ajoutent la
(ou les) prononciation(s) issue(s) du chinois on (音). Par exemple
le signe 人 ("personne") se dit hito dans la prononciation kun, et jin
dans la prononciation on.

Le plus ancien livre en langue japonaise connu de nos jours est le


Kojiki (712), écrit en caractères chinois.

À l'époque de Nara (710-784), les Japonais commencent à utiliser


les idéogrammes chinois purement phonétiquement pour
transcrire leur langue. Les caractères utilisés de la sorte sont
aujourd’hui appelés man'yōgana, dont la plus ancienne trace figure
dans le Man'yōshū, recueil de courts poèmes japonais (les waka),
écrit aux environs de 760.

Par la suite, ces signes sont utilisés pour créer un alphabet


simplifié, les kanas qui existent sous deux formes, katakana et
hiragana, dont la forme actuelle est créée vers 1900, et l'utilisation
normalisée en 1946[18].
Grammaire, syntaxe et usages

Article détaillé : Grammaire japonaise.

Le japonais est une langue agglutinante, une langue centripète et


une langue SOV : le verbe (ou prédicat) se place à la fin de la
phrase, l'objet est placé devant le verbe. L'adjectif se met devant le
substantif, et la morphologie est principalement suffixante. La
forme OSV est commune si le sujet de la phrase est traité de
façon thématisée[19].

Il n'y a ni article, ni genre, ni nombre ; les verbes ne se conjuguent


pas selon les personnes (je, tu, il…) ; des particules invariables
indiquent la fonction du mot dans la phrase (leur rôle est donc
similaire à celui des cas dans la plupart des langues agglutinantes
ou flexionnelles). En japonais, on ne précise les éléments
susmentionnés que si le besoin s'en fait sentir (par exemple pour
lever une ambiguïté).

Les déterminants possessifs tels que « mon/ma/mes » ainsi que


l'appartenance – indiquée en français par la préposition « de » –
s'expriment par la particule no. Exemple :
私の猫です。
Watashi no neko desu

pronom (première personne) possessif chat être (verbe auxiliaire)

C'est mon chat


Ce sont mes chats.

たくみさんの本。
Takumi -san no hon

Takumi (titre honorifique) possessif livre

Le livre de Takumi.
Les livres de Takumi.

Seul le contexte où l'on prononce ces phrases peut donner une


indication sur le nombre.

Il est également possible d'utiliser des phrases minimales.

Politesse

Article détaillé : Keigo.

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sources (décembre 2018).
Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables
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les passages nécessitant une source.

La langue honorifique, en japonais keigo ( 敬語), constitue d'un


certain point de vue une langue dans la langue, et est le reflet
direct de la structure et des interactions sociales.

L'utilisation de la politesse est un prérequis dans la majorité des


situations sociales : cet élément est plus important au Japon
qu'en Occident.
La systémique de la politesse japonaise peut apparaître difficile
au premier abord, mais ses concepts de base sont relativement
faciles à intégrer. Cependant, la maîtrise de la politesse japonaise
à un niveau avancé, subtil et instinctif, notamment à l'écrit, est, de
l'aveu des Japonais eux-mêmes, particulièrement ardue.

Pour reprendre la définition du sinologue Sadaki Hagino, la


politesse japonaise peut se définir comme « un système organisé
de mots visant à exprimer la reconnaissance de différentes

nuances de différence de hauteur entre plusieurs personnes » (
語は人間のなんらかの意味の上下関係の認識を表現する語彙の体
系である). D'autres langues, comme le coréen et le javanais,
connaissent un système comparable.

Alors que dans la majorité des langues occidentales la


« politesse » ne s'exprime que vis-à-vis de son interlocuteur (choix
du tutoiement ou du vouvoiement en français par exemple), il
existe une distinction claire dans la politesse japonaise entre :

le wadai ( 話題), objet de la conversation, c'est-à-dire la


personne/le groupe social dont on parle.
le dentatsu ( 伝達), [situation de] communication, c'est-à-dire la
personne/le groupe social à qui l'on parle.

Par ailleurs, la politesse japonaise repose sur la distinction


fondamentale entre uchi ( 内, « intérieur », c'est-à-dire les membres
de son propre groupe social) et soto ( 外, « extérieur », c'est-à-dire
les membres d'un groupe social différent de son propre groupe).

La politesse japonaise comporte concrètement trois dimensions


尊敬語), langage de
relativement indépendantes : sonkeigo (
respect ; kenjōgo (謙譲語), langage d'humilité ; teineigo (丁寧語),
langage de courtoisie. Chacune de ces trois dimensions possède
un certain nombre de nuances, notamment d'intensité.

On peut également noter la différence d'intensité entre les suffixes


-chan ( ちゃん), -kun (君), -san (さん), -sama (-様) et -dono (殿) pour
ne citer qu'eux. Ces suffixes neutres sont ajoutés aux noms des
personnes à qui on s'adresse, que ce soit par écrit ou oralement.
Ces mots n'ont pas de traduction propre et sont contextuellement
traduits en français par « M./Mme/Mlle ». L'adresse d'un courrier
utilise toujours le suffixe -sama ( 様) au minimum et le suffixe -
dono ( 殿) (par exemple dans le courrier émanant d'un sanctuaire).
Dans certains cas, ces suffixes sont remplacés par le titre
accompagnant la profession de la personne à qui l'on s'adresse :
sensei ( 先生) pour un professeur, un chercheur, ou une personne à
qui on désire manifester un sentiment de reconnaissance ou que
l'on considère comme supérieur dans un domaine.

La fonction de ces dimensions s'explique facilement au moyen


des distinctions exposées plus haut :
Le sonkeigo est utilisé pour marquer le respect dû par le
locuteur à la personne/au groupe social dont il parle. Cette
personne/son groupe social peut n'être autre que
l'interlocuteur/son groupe, mais peut tout aussi bien être une
personne/un groupe non présent.
Le kenjōgo est utilisé pour exprimer la relation de hauteur entre
deux entités (personnes ou groupes sociaux) constituant le
sujet de conversation. Contrairement à ce que le nom pourrait
faire croire, le kenjōgo n'est donc pas uniquement utilisé pour
parler avec humilité de soi/de son groupe : ce n'est le cas que
lorsqu'il y a identité entre la personne/le groupe social
constituant la partie « inférieure » de la relation de hauteur
mentionnée dans le sujet de conversation et le locuteur ou son
groupe.
Le teineigo est utilisé pour exprimer de manière directe de la
courtoisie à son interlocuteur, et ce quel que soit le sujet de la
conversation. Notons la différence subtile entre courtoisie et
respect : là où le respect exprime une différence de hauteur
entre deux entités, la courtoisie exprime, elle, une absence de
familiarité entre ces deux entités. Alors que l'expression de
respect implique en général l'expression de courtoisie, l'inverse
n'est pas vrai : il est tout à fait possible de parler courtoisement
à quelqu'un sans lui exprimer de respect (le cas typique est
celui de deux collègues d'une même entreprise de même niveau
hiérarchique et n'étant pas en termes familiers).
Ainsi, les moyens qu'offre la politesse japonaise, et qu'impose
souvent la situation sociale, permettent par exemple :

de parler familièrement à quelqu'un de quelqu'un d'autre avec


respect ;
de parler courtoisement à quelqu'un de quelqu'un d'autre sans
respect ;
d'exprimer de la courtoisie à son interlocuteur sans lui exprimer
de respect (voir plus haut) ;
d'exprimer du respect à son interlocuteur (ce qui implique de lui
exprimer de la courtoisie, et le plus souvent d'exprimer de la
modestie envers soi-même) ;
d'exprimer (au moyen du langage de respect et du langage de
modestie) à son interlocuteur la relation entre deux personnes
externes, ce qui peut se faire en parlant familièrement ou
courtoisement à son interlocuteur ;
etc.

Dialectes

Carte en anglais des dialectes


japonais.
Carte des langues/dialectes
japonais(es) et leur classification.

Comme pour la plupart des langues nationales, il existe de


nombreux dialectes japonais qui se distinguent par la phonologie,
le vocabulaire et la grammaire. « Dialecte » se dit « hōgen » ( 方言)
en japonais, et dans la langue courante, pour désigner un dialecte,
on accole le suffixe ben ( 弁) au nom de la localité où il est parlé.
Les études de dialectologie n'utilisent cependant pas ce suffixe.

Hakata-ben
Hiroshima-ben
Hokkaidō-ben
Kagoshima-ben
Kanazawa-ben
Kansai-ben
Nara-ben ou Yamato kotoba
Kyōto-ben
Osaka-ben
Kōbe-ben
Hichiku-ben (en)

Kumamoto-ben
Mikawa-ben
Miyazaki-ben
Nagasaki-ben
Nagoya-ben
Ōita-ben
Okayama-ben
Shizuoka-ben
Tochigi-ben
Tōhoku-ben
Tōkyō-ben (en)

Tsugaru-ben
Tsushima-ben
Yamagata-ben

Les Ryukyuans ( 琉球人, japonais : Ryūkyū'jin ; langues ryūkyū :


Rūchū'jin), populations indigènes des îles Ryūkyū, parlent un
ensemble de langues qui ne sont pas des dialectes du japonais
parlé ailleurs mais des langues propres appelées langues ryūkyū,
le plus connu étant l'okinawanais. Elles appartiennent avec le
japonais à la famille des langues japoniques. Elles ne sont
cependant pas officiellement reconnues par le Japon comme des
langues différentes du japonais, et sont classées comme
« dialectes japonais » par les autorités japonaises.

L'aïnou parlé par l'ethnie des Aïnous vivant dans l'extrême nord du
Japon n'est pas une langue japonique et est considéré comme un
isolat.

Exemples de mots
Exemples de quelques mots
Kanji hiragana Transcription Prononciation Traduction

土 つち tsuchi /tsɯt͡ɕi/ terre

水 みず mizu /mid͡zɯ/ eau

火 ひ hi /çi/ feu

風 かぜ kaze /kaze/ vent

花 はな hana /hana/ fleur

空 そら sora /soɾa/ ciel

日 ひ hi /çi/ jour

夜 よる yoru /joɾɯ/ nuit

男 おとこ otoko /otoko/ homme

女 おんな onna /onːa/ femme

大きい おおきい ōkii /o:ki:/ grand

小さい ちいさい chiisai /t͡ɕi:sai/ petit

食べる たべる taberu /tabeɾɯ/ manger

飲む のむ nomu /nomɯ/ boire

Apprentissage du japonais par les étrangers

De nombreuses universités à travers le monde, un certain nombre


de lycées et dans une moindre mesure de collèges et d'écoles
primaires offrent des cours de japonais. L'intérêt des étrangers
pour l'apprentissage du japonais date du xixe siècle, mais est
devenu plus important avec la croissance économique du Japon
des années 1980 et l'intérêt général porté à la culture japonaise
(manga, anime et jeux vidéo notamment) depuis les années 1990.
Parmi les 2,3 millions de personnes apprenant le japonais au lycée
ou à l'université en 2003, 900 000 étaient Sud-Coréens, 389 000
étaient Chinois, 381 000 Australiens et 141 000 étaient
Américains. En 2003, plus de 90 000 personnes étudiaient dans
une université ou dans une école de langue au Japon, parmi
lesquels 77 000 Chinois et 15 000 Sud-Coréens. [réf. nécessaire]

Le gouvernement japonais organise des examens standardisés


pour mesurer le niveau de compréhension de japonais écrit et
parlé des personnes le pratiquant en tant que seconde langue. Le
plus important d'entre eux est le Japanese-Language Proficiency
Test (JLPT). Un autre test officiel est également organisé dans les
grandes villes du monde. Ce test intitulé Kanji kentei ou Kanken
permet d'attester de sa connaissance des kanjis.

Notes et références

1. « Définition de japonophone | Dictionnaire français (https://w


ww.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/japonophon
e) [archive] », sur La langue française (consulté le
20 novembre 2022)
2. Article XII, section 1
3. (en) Central Intelligence Agency, « Palau (https://www.cia.gov/th
e-world-factbook/countries/palau/) [archive] », sur cia.gov,
The World Factbook (consulté le 29 novembre 2021).
4. Jacques Leclerc, « Belau (https://axl.cefan.ulaval.ca/pacifique/
belau.htm) [archive] », sur axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval
(consulté le 29 novembre 2021) : « Pour les langues locales co-
officielles avec l'anglais, mentionnons le sonsorolais à
Sonsoral; le tobien à Tobi; l'angaur et le japonais à Angaur; le
paloasien dans tous les autres. ».
5. Richard Medhurst, « Adopter et adapter : l’évolution de la
langue japonaise avec les mots d’emprunt (https://www.nippo
n.com/fr/japan-topics/b05610/) [archive] », sur Nippon.com,
10 aout 2021 (consulté le 5 septembre 2021).
6. Anciennement. Ne se retrouve de nos jours que dans des
noms, style ヱビス prononcé de nos jours えびすou エビス
(EBISU) quartier de Tōkyō et marque d’une bière
7. Ye a disparu, yi et wu ont été un temps ajoutés dans un but
didactique mais n'ont jamais été employés dans le cadre de la
phonologie japonaise réelle. Wi, we et wo sont prononcés de
nos jours comme I, E et O.
8. Il existe un certain nombre de spécificités relatives aux
voyelles longues ou à des kanas comme ぢ ou ん.
9. (en) Gary F. Simons, Charles D. Fennig, « Japanese (https://www.
ethnologue.com/language/jpn) [archive] », sur Ethnologue, SIL
International (consulté le 4 avril 2018) : « Total users in all
countries: 128,334,210 (as L1: 128,202,710; as L2: 131,500). ».
10. (en) Roy Andrew Miller, Japanese and the other Altaic languages,
Chicago, The University of Chicago Press, 1971
11. (en) Sergei Starostin, Anna Dybo et Oleg Mudrak, Etymological
dictionary of the Altaic languages, Leiden, Brill, 2003
12. (en) Martine Robbeets, Is Japanese related to Korean, Tungusic,
Mongolic and Turkic?, Wiesbaden, Harrassowitz, 2005
13. (en) Martine Robbeets, Diachrony of verb morphology : Japanese
and the Transeurasian Languages, Berlin, De Gruyter Mouton
14. (en) Alexander Vovin, « The end of the Altaic controversy »,
Central Asiatic Journal, vol. 49, no 1,‎2005, p. 71-132 (lire en
ligne (https://www.academia.edu/6345901/The_end_of_the_Al
taic_controversy) [archive])
15. (en) Alexander Vovin, « Japanese, Korean, and other ‘Non-Altaic’
languages », Central Asiatic Journal, vol. 53, no 1,‎2009, p. 105-
147 (lire en ligne (https://www.jstor.org/stable/4192850
5) [archive])
16. (en) José Andrés Alonso de la Fuente, « Review of Diachrony of
verb morphology: Japanese and the Transeurasian
languages », Diachronica, vol. 33, no 4,‎2016, p. 530–537
(ISSN 0176-4225 (https://portal.issn.org/resource/issn/0176-4
225) et 1569-9714 (https://portal.issn.org/resource/issn/1569
-9714) ,
DOI
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Voir aussi

Bibliographie

Charles Haguenauer, Morphologie du japonais moderne, vol. 1,


Généralités, mots invariables, C. Klincksieck, Paris, 1951, 425 p.
Charles Haguenauer, Le japonais à l'École nationale des langues
orientales vivantes, I. N., Paris, 1948
Jean Mathieu et Colette Batsch, Invitation au japonais : à la
découverte de la langue et de l'écriture, L'Asiathèque, Paris, 2009
(nouvelle éd. révisée), 191 p. (ISBN 978-2-915255-89-8)
Nakami Yamaguchi, Histoire de la langue japonaise, Éditions
Iwanami

Articles connexes

Écritures du japonais
Prononciation du japonais
Grammaire japonaise
Japonais argotique
Ryakugo, abréviation en japonais
Sexe du locuteur en japonais parlé
Wasei-eigo (mots japonais d'origine anglaise), mots japonais
d'origine portugaise et mots japonais d'origine néerlandaise
Engrish, franponais et japoñol, mélanges entre japonais et
langues étrangères
Liste Swadesh du japonais
Liberdade

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Britannica (https://www.britannica.com/topic/Japanese-langu
age) [archive] · Larousse (https://www.larousse.fr/encyclopedi
e/divers/japonais/63068) [archive] · Store norske leksikon (http
s://snl.no/japansk) [archive] · Universalis (https://www.universa
lis.fr/encyclopedie/japon-arts-et-culture-la-langue/) [archive]
Notices d'autorité :
BnF (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb11932171r)
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LCCN (http://id.loc.gov/authorities/sh85069643) ·
GND (http://d-nb.info/gnd/4114069-2) ·
Japon (https://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/00568376) ·
Israël (http://olduli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_
· Tchéquie (http://aut.nkp.cz/ph121307) ·
Glottocode (https://glottolog.org/resource/languoid/id/nucl1643)
(en) Fiche langue du japonais (http://www.ethnologue.com/langu
age/jpn) [archive] [jpn] dans la base de données
linguistique Ethnologue.
(en) Sources d'information traitant du japonais (http://www.langua
ge-archives.org/language/jpn) [archive] sur le site de l'OLAC.

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