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Les interventions logopédiques chez les personnes âgées sont présentes dans
différents endroits :
- Le milieu hospitalier
- La maison de repos
- Le milieu associatif
LA VISION
La dégénérescence maculaire liée à l’âge est observée chez plus de 15% des
personnes âgées d’au moins 65 ans, et chez plus de 25% des personnes âgées d’au
moins 75 ans.
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La dégénérescence maculaire est importante à prendre en compte dans la pratique
logopédique, car la zone centrale étant détériorée, la personne ne parvient plus à
reconnaitre les visages.
CATARACTE
En France, 20% des personnes âgées de 65 ans et plus en sont atteintes. Ce chiffre
atteint 60% chez les plus de 85 ans.
GLAUCOME
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L’AUDITION
Cette diminution peut être causée par des altérations progressives et naturelles de
l’oreille interne. Plusieurs niveaux peuvent dès lors en être la cause comme la structure,
la circulation sanguine, le nerf auditif ou encore les cellules ciliées dont le but est de
réceptionner les sons. La presbyacousie peut aussi être causée par une altération de
la manière dont le cerveau traite les sons et la parole.
Plusieurs symptômes sont liés à la presbyacousie comme : des difficultés pour entendre
les sons aigus, des difficultés à entendre lorsqu’il y a un bruit de fond, penser que les
autres marmonnent, ne pas entendre la sonnette ou la sonnerie du téléphone ou
encore se plaindre de tintements, de bourdonnements ou de sifflements dans les
oreilles.
Toutefois, un lien entre la perte d’audition et le déclin cognitif a été mis en avant.
Concrètement, les personnes ayant une perte auditive présenteraient un déclin des
fonctions cognitives plus important que les personnes sans trouble auditif. Par ailleurs,
ce déclin serait bien plus important pour les personnes non appareillées.
LE GOÛT
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L’ODORAT
LES MOUVEMENTS
De plus, ils sont sujets à de nombreuses pertes d’équilibre entraînant un risque de chute
important. Ces pertes d’équilibre peuvent amener le syndrome de désadaptation
psychomotrice qui se caractérise par une association de troubles de la posture et de
la marche ainsi que d’anomalies psycho-comportementales. En fait, la personne
adopte la position d’un véliplanchiste par peur de retomber.
Concrètement, la chute chez une personne âgée peut amener du stress pouvant aller
jusqu’à une diminution des activités.
LA DÉGLUTITION
La diminution motrice chez les personnes âgées amène également des troubles de la
déglutition ; on parle de « presbyphagie » dès lors que ces troubles sont liés au
vieillissement naturel.
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réduction de la production salivaire, une perte de dents, une diminution de la
sensibilité ainsi qu’un retard de déclenchement du réflexe de déglutition.
En bref, les phénomènes de déglutition sont ralentis ce qui rend l’activité moins
naturelle. Par exemple, il peut être difficile pour les personnes âgées de boire un verre
d’eau d’une traite.
Il est primordial de différencier les personnes avec une presbyphagie de celles qui ont
un trouble de la déglutition. Autrement dit, il est important de différencier le
pathologique de ce qui ne l’est pas.
Le vieillissement réussi se caractérise par des modifications d’un point de vue médical.
La pharmacocinétique diffère de celle des jeunes. En fait, les effets des médicaments
sont différents chez les personnes âgées. Ils peuvent être plus faibles ou plus forts par
exemple.
Enfin, les personnes âgées développent une présentation atypique des maladies ce
qui veut dire qu’ils ne développent pas forcément les symptômes classiques des
maladies. Généralement, ils sont admis pour une altération de l’état général, un état
confusionnel, de la fatigue, une faiblesse musculaire, une perte d’appétit ou une
chute. Ainsi, les symptômes sont vagues et peu précis. L’hétéroanamnèse est donc
primordiale afin de recueillir le plus d’information possible. Le fait que les symptômes
ne soient pas ceux classiquement observé, il existe un risque accru de poser un
diagnostic tardif et de proposer un traitement tardif ce qui peut dès lors rendre le
pronostic plus sombre et une évolution plus défavorable.
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LES ASPECTS PSYCHIATRIQUES
Les symptômes dépressifs chez les personnes âgées sont moins flagrants que ceux
chez les plus jeunes. Il est donc nécessaire d’être vigilant. Par exemple, la dépression
se caractérise par une diminution insidieuse des activités et des centres d’intérêts, par
une perte d’appétit ou encore par des difficultés de sommeil.
De manière générale, le taux de décès par suicide est 3 fois plus élevé chez les
personnes âgées or, ce risque est sous-estimé dans cette population.
La dépression et l’isolement social sont deux facteurs de risque au suicide chez les
personnes âgées. Heureusement, des facteurs de protection existent comme les liens
familiaux, la résilience, la religion, le milieu socio-économique s’il est favorable ou
encore la facilité d’accès aux soins.
En effet, la place dans la famille change au moyen d’une inversion progressive des
rôles. En général, les enfants prennent soin du parent.
CONCLUSION
Pour conclure, tous les aspects non cognitifs que nous venons de détailler (déficits
sensoriels, vieillissement moteur, aspects médicaux, symptômes psychiatriques et
aspects relationnels et sociaux) peuvent influencer les aspects cognitifs en les
aggravant notamment. Par exemple, une personne âgée qui n’entend plus va
rapidement s’isoler et ne plus parler ; les aspects non cognitifs ont eu un impact sur le
langage.
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Par ailleurs, ils influencent également la prise en charge qu’elle soit logopédique ou
autre. Il est donc primordial d’être sensibilisé à ces aspects et de pouvoir les détecter
en consultation.
DÉFINITION
LA FRAGILITÉ PHYSIQUE
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• La fragilité physique est un syndrome médical avec de multiples causes qui est
caractérisé par une force diminuée, une endurance diminuée et une réduction des
fonctions physiologiques qui augmentent la vulnérabilité d’un individu pour
développer une dépendance plus importante ou un risque accru de mortalité.
• Le dépistage d’une fragilité physique doit être systématique pour toutes les
personnes âgées de plus de 70 ans ainsi que pour ceux ayant connu une perte de
poids significative sur l’année liée à une maladie chronique. À noter que ce dépistage
devrait être systématique également pour les personnes présentant des problèmes
cardiaques, des problèmes rénaux, un cancer ou encore un diabète. Dès lors, ce
diagnostic peut être utilisé pour juger du caractère approprié ou non d’un traitement
invasif.
À noter que la notion de fragilité se caractérise par une idée de réversibilité et par une
logique préventive. En d’autres termes, une personne n’est pas fragile toute sa vie.
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physiques/intrinsèques de fragilité ce qui fait sens avec la vision de Fried. Mais, il
adopte une approche beaucoup plus large qui intègre les maladies ou les
incapacités par exemple comme le fait Rockwood.
Nous retiendrons la définition de la fragilité proposée par Michel affirmant qu’il s’agit
d’un syndrome résultant d’une réduction multisystémique des réserves fonctionnelles,
limitant les capacités de l’organisme à répondre à un stress même mineur.
L’âge est l’un de ces facteurs. En effet, les personnes âgées de 80 à 84 ans et vivant
dans leur domicile ont davantage de risque d’être fragile.
En ce qui concerne les autres facteurs de risque, nous trouvons : la comorbidité, les
faibles contacts sociaux, la dépression, la détérioration cognitive, un IMC bas, la non-
consommation d’alcool, le tabagisme ou encore les troubles visuels.
À noter que cette prévalence est davantage élevée chez les femmes, chez les
personnes âgées de plus de 80 ans et lorsqu’une fragilité psychosociale est également
présente.
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DÉPISTAGE ET PRÉVENTION
LE DÉPISTAGE
En général, le dépistage d’une fragilité est réalisé par les équipes de gériatrie en milieu
hospitalier. Cela favorise un dépistage au sein d’une équipe multidisciplinaire avec
l’idée d’intervenir sur les facteurs de risque.
- FRAIL
- Cardiovascular health study frailty screening scale
- Gérontopôle frailty screening tool
- ISAR (outil utilisé à l’hôpital d’Érasme)
- SHERPA
Voici quelques questions tirées de ces outils : Êtes-vous fatigué ? ; Vivez-vous seul ? ;
Rencontrez-vous des difficultés de mobilité depuis les 3 derniers mois ? ; Avez-vous
besoin d’une aide à domicile ? ; Avez-vous été hospitalisé ces 6 derniers mois ? ;
Prenez-vous plus de 3 médicaments par jour ?
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Le programme de soins en question se compose entre autres d’une hospitalisation
gériatrique et d’un hôpital de jour gériatrique (HDJG). L’objectif de ce dernier est
d’éviter l’hospitalisation.
LES CONSÉQUENCES
CONCLUSION
Pour conclure, il est important de prendre en compte tous les aspects du vieillissement
pour comprendre ce qu’il se passe au niveau des difficultés langagières.
En tant que futurs logopèdes, il est également important d’être sensibilisé à ces
aspects afin de pouvoir les détecter en consultation et en tenir compte lors des prises
en charge proposées.
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VIEILLISSEMENT « RÉUSSI »
- L’alimentation
- L’activité physique
- L’auto-assistance
- Le système d’entraide mutuelle / notion de groupe
L’activité physique est très présente chez les habitants de l’île d’Okinawa du fait de
leur emploi en lien avec l’agriculture. Il s’agit également d’une population qui marche
beaucoup. Dès lors, cette activité physique apporte des bienfaits cardiaques et des
sensations de bien-être, elle améliore le sommeil et diminue les risques de diabète et
d’ostéoporose.
L’auto-assistance est également une dimension très présente chez les Japonais. Cela
renvoie à l’idée d’être en mesure de vérifier son propre état de santé. Concrètement,
il s’agit de porter un regard critique sur sa propre santé physique, mentale, sociale et
spirituelle. De manière générale, une vision positive est adoptée ce qui est primordial
pour favoriser un vieillissement optimal.
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FACTEURS QUI INFLUENCENT LE VIEILLISSEMENT RÉUSSI
En découle alors, de manière plus précise, le trépied préventif mis en place par Aquino
dans le but de favoriser un vieillissement réussi.
En fait, le trépied préventif comprend trois pôles sur lesquels nous pouvons travailler :
- La nutrition
- L’exercice physique
- La culture du lien social
Néanmoins, même si en agissant sur ces trois pôles, nous cherchons à optimiser et à
augmenter nos chances d’un vieillissement prospère, cela ne veut pas dire qu’une
maladie d’Alzheimer ne va pas arriver. Nous devons garder en tête que nous ne
pouvons pas avoir une prise sur tous les aspects.
À noter également qu’au-delà de ces pôles, nous devons pousser les personnes âgées
à faire des choses avec plaisir. Nous ne devons pas les obliger à faire des choses mais
nous devons plutôt agir de manière générale.
LA NUTRITION
Ainsi, les personnes isolées présentent un risque de dénutrition plus élevé. L’envie de
se faire à manger est généralement diminuée.
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Pour autant, la dénutrition amène une perte au niveau des capacités de défense
contre les maladies infectieuses ainsi qu’une fonte musculaire favorisant dès lors le
risque de chutes et de fractures.
EXERCICE PHYSIQUE
Il semble intéressant de préciser que des études ont démontré l’effet bénéfique de
l’exercice physique sur les aspects cognitifs.
La culture du lien social joue un rôle important dans le vieillissement. En effet, il a été
montré que le risque de mortalité diminuait chez les personnes âgées avec de
nombreuses relations sociales. De plus, il existe une corrélation entre les résultats aux
bilans de santé et au support social. Enfin, les personnes âgées qui reçoivent un soutien
émotionnel possèdent une ligne de base plus élevée quant à leurs performances
cognitives.
Concrètement, plus la personne entretient des contacts sociaux, plus elle est amenée
à réfléchir. Autrement dit, les interactions sociales impliquent des composantes
cognitives qui soutiennent l’investissement cognitif. Dès lors, ces interactions
contribuent à l’amélioration des fonctions cognitives.
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FACTEURS QUI FAVORISENT LE VIEILLISSEMENT RÉUSSI
À noter qu’il existe un autre facteur sur lequel nous pouvons agir et qui favorise ce
vieillissement réussi : l’âgisme.
Il semble nécessaire de préciser que ce phénomène est même présent chez les
professionnels de santé sans que cela soit volontaire. Dès lors, l’âgisme se manifeste
par un tutoiement spontané ou par le manque d’écoute car le patient n’a plus toute
sa tête par exemple.
Il est vrai que les personnes âgées sont plutôt transparentes dans la société alors
qu’elles constituent de réels bénéfices financiers liés au bénévolat. Effectivement, sans
ces bénévoles, la société serait obligée d’embaucher pour réaliser ce travail.
Également, au cours des cursus universitaires de soin, il n’existe que peu de cours
spécifiques à cette population.
Le vieillissement est souvent perçu comme une période de déclin physique et cognitif
mais les données montrent que le bien-être ainsi qu’une conception positive du
vieillissement constituent des facteurs de protection importants contre les effets de
l’âge sur l’organisme.
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FACTEURS QUI RÉDUISENT LES DIFFICULTÉS DU VIEILLISSEMENT
Comme nous l’avons expliqué précédemment, les facteurs qui permettent de réduire
les expressions les plus problématiques des difficultés rencontrés par les personnes
âgées sont inscrits dans le trépied préventif.
Pour rappel, on y retrouve la culture du lien social, la pratique d’une activité physique
et le fait de manger équilibré.
Une étude a été menée dans le but de comprendre la manière la plus efficace pour
intervenir sur ces facteurs. Pour cela, trois groupes ont été créés : le premier reçoit des
informations sur les facteurs du trépied préventif, le deuxième se voit fixer des objectifs
pour modifier les comportements en lien avec l’activité physique, cognitive, sociale
et l’alimentation, et, le troisième groupe se voit également fixer des objectifs mais
avec un suivi bimensuel proposé.
Après un an, il en est ressorti que les meilleurs résultats sont ceux obtenus par les
groupes 2 et 3 mais que le troisième groupe n’est pas significativement meilleur.
Par conséquent, cette étude a démontré l’importance de fixer des objectifs plutôt
que de simplement informer.
Enfin, d’un point de vue social et politique, il est important de favoriser l’accès aux
mesures de prévention et aux moyens d’aide afin de réduire l’isolement et la
pauvreté. Pour cela, nous devons donner les outils aux personnes âgées afin qu’elles
puissent maintenir certaines activités comme l’accès à l’informatique, l’accès aux
transports pour faire des sorties culturelles ou encore l’accès aux conférences.
ASPECTS COGNITIFS
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normal lié à l’âge. Ces effets normaux peuvent tout de même être gênant dans la vie
quotidienne.
D’abord, il est possible de réaliser une étude transversale dans laquelle nous allons
comparer une cohorte de jeunes et une cohorte de personnes âgées. Cependant,
ce type d’étude laisse place à l’effet de cohorte. En fait, les deux populations ont
grandi dans des cultures et des éducations différentes ce qui peut alors biaiser les
résultats. Par exemple, si l’on propose une épreuve de reconnaissance de visage, les
deux cohortes vont certainement reconnaitre des visages selon la génération
Puis, il existe aussi l’étude longitudinale au cours de laquelle nous sélectionnons les
mêmes participants que nous étudions à différents moments de leur vie ; l’effet de
cohorte disparait donc. Cependant, ce type d’étude est baisé par la réduction de
l’échantillon ; il s’agit de l’effet d’attrition.
Et, l’effet d’attrition renvoie à l’idée que les sujets qui restent le plus longtemps dans
l’étude sont les plus motivés et souvent ceux qui sont en meilleure santé et qui ont le
meilleur fonctionnement cognitif. Les effets du vieillissement sont donc minimisés.
La variabilité interindividuelle, qui se matérialise par des écart-types très élevés dans
l’étude, rend la mise en évidence de certains effets difficile alors qu’on a le sentiment
qu’ils existent bel et bien.
SYSTÈMES MNÉSIQUES
Pour rappel, il existe plusieurs systèmes de mémoire. D’une part, il existe la mémoire de
travail qui comporte la boucle phonologique, le calepin visuo-spatial et
l’administrateur central. D’autre part, il existe la mémoire à long terme qui se compose
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de la mémoire épisodique, de la mémoire sémantique, de la mémoire procédurale
et du système de représentation perceptive.
Dans le vieillissement dit réussi, la mémoire de travail et la mémoire épisodique sont les
éléments touchés en premier.
LA MÉMOIRE DE TRAVAIL
Pour évaluer la mémoire de travail il est possible de proposer une tâche d’empans
verbal (exemple : chiffres) ou visuo-spatial (exemple : Block tapping test) ou bien de
proposer une tâche de manipulation de l’information au moyen d’empan inverse, de
situation de double tâche (exemple : Brown Peterson) ou de mise à jour (exemple :
PASAT).
Ainsi, l’administrateur central semble être plus sensible au vieillissement que la boucle
phonologique et le registre visuo-spatial. Ces difficultés sont interprétées comme la
conséquence d’une diminution des ressources de l’administrateur central notamment
en termes attentionnels. Les effets de l’âge sur l’efficacité de la mémoire de travail
seraient également liés à la vitesse à laquelle sont effectuées des opérations simples
de traitement.
LA MÉMOIRE ÉPISODIQUE
La mémoire épisodique est une mémoire du système mnésique à long terme. En effet,
la mémoire à long terme se divise en mémoire déclarative (mémoire épisodique +
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mémoire sémantique) et en mémoire non déclarative (mémoire procédurale +
conditionnements classiques + apprentissages non associatifs + amorçage).
Pour évaluer la mémoire épisodique, il est possible de proposer des tâches avec des
mots (exemple : RL/RI) ou des images (exemple : test des portes).
Généralement, les sujets âgés rencontreraient des difficultés à mettre en œuvre des
stratégies efficaces de récupération. Par conséquent, les performances peuvent
s’améliorer si nous aidons à la récupération.
FONCTIONS EXÉCUTIVES
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LA FLEXIBILITÉ
Le patient ne répond pas à l’infirmière s’il regarde son épouse. / Il paraît perdu lorsque
plusieurs personnes interviennent dans une conversation. / Lorsque le sujet d’une
conversation change, le patient reste bloqué sur le thème précédent et a du mal à
s’investir dans une autre idée. (persévérations verbales) / Le patient lave sa figure de
manière répétée et ne passe pas aux autres parties du corps. (persévérations
motrices) / Lorsqu’on l’interrompt, il a du mal à poursuivre l’activité qu’il était en train
de faire. / Lorsqu’il y a des obstacles sur son trajet habituel, il éprouve des difficultés à
prendre un autre itinéraire.
Ce sont les persévérances motrices et verbales qui sont les plus marquées par le
vieillissement.
Pour évaluer la flexibilité, il existe le Trail Making Test ou le Wisconsin Card Sorting Test
par exemple.
De manière générale, les performances sont plus faibles chez les sujets âgés dans ce
type de test mais cela ne veut pas dire qu’ils ne savent pas du tout les réaliser.
L’INHIBITION
Ne pas savoir s’empêcher de faire ou de dire quelque chose qui n’est pas socialement
adéquat ou approprié à la situation. / Dire ce qui me vient à l’esprit à voix haute. /
Elle ne respecte pas les tours de parole et coupe tout le temps la parole. / Familiarité
et tutoiement de personnes qu’elle ne connaît pas ou peu. / Alimentation excessive,
hypersexualité, dépenses excessives. / Tendance à chipoter, utiliser ou de prendre les
objets à sa portée. / Lire tout haut ce qui lui tombe sous les yeux.
Pour évaluer l’inhibition, nous pouvons d’une part nous attarder sur les aspects
verbaux en proposant le test de Stroop, souvent utilisé, ou le test de Hayling plus rare.
D’autre part, nous pouvons nous intéresser aux aspects moteurs en proposant une
tâche de go/no go.
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Dans le vieillissement normal, les processus inhibiteurs intentionnels sont
spécifiquement altérés par rapport aux processus inhibiteurs automatiques.
À noter que cette notion est semblable à cette de la mémoire de travail mais, dans
l’attention divisée la durée est plus longue.
LA MISE À JOUR
En ce qui concerne la mise à jour dans le vieillissement normal, nous observons une
diminution des capacités.
HYPOTHÈSES
D’un côté, le déclin des fonctions exécutives s’explique par l’idée d’un
dysfonctionnement au niveau du cortex préfrontal. En fait, il a été observé des
modifications cérébrales morphologiques et fonctionnelles au niveau du cortex frontal
ainsi qu’une altération des performances aux tests évaluant les fonctions exécutives.
Or, les fonctions exécutives sont essentiellement dirigées par la région préfrontale du
cortex. Donc, ce dysfonctionnement préfrontal entraîne une diminution du contrôle
exécutif et/ou des capacités d’inhibition.
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D’un autre côté, le déclin des fonctions exécutives s’explique par l’idée qu’en réalité
ce ne sont pas directement les fonctions exécutives qui sont altérées mais qu’il s’agit
plutôt de fonctions bien plus générales. En fait, le ralentissement de la vitesse de
traitement, la diminution des capacités attentionnelles et la diminution des ressources
disponibles en mémoire de travail impactent les fonctions exécutives.
FONCTIONS LANGAGIÈRES
- Le vocabulaire qui reste stable mais qui peut aussi s’accroitre en raison d’une
accumulation tout au long de la vie
- Le raisonnement verbal qui reste stable
- La phonologie qui est préservée
- La capacité narrative qui s’améliore
- La formulation, la syntaxe et la grammaticalité qui sont préservées même si les
personnes âgées produisent des structures grammaticalement plus simples
- La compréhension de phrases simples qui est préservée
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L’accès lexical est ce qui pose le plus de problèmes chez les personnes âgées ce qui
rend la plainte du manque du mot très fréquente. Cette difficulté concerne d’abord
les noms puis les substantifs, les adjectifs et enfin les verbes. Cela a pour conséquence
d’augmenter légèrement les paraphasies et l’utilisation de termes passe-partout.
Concrètement, c’est l’usage actif du lexique qui est atteint tandis que l’usage passif
est préservé. Autrement dit, la compréhension lexicale reste stable. En fait, les
personnes âgées rencontrent des difficultés pour activer et pour sélectionner le bon
mot au bon moment ce qui gêne la récupération explicite du mot et qui entraînent
des difficultés dans les situations conversationnelles nécessitant rapidité et efficacité.
Toutefois, le rôle de la mémoire de travail intervient dans les aspects lexicaux ; se pose
alors la question de la présence de difficultés au niveaux des processus langagiers ou
au niveau de la mémoire de travail.
Ces difficultés sont modérées dans un vieillissement naturel ce qui veut dire que les
facilitations (indiçage) sont quasiment toujours efficaces et que les erreurs sont
majoritairement de l’ordre visuel.
À noter qu’il existe des facteurs additionnels non langagiers qui augmentent les
déficits langagiers. Parmi ces facteurs nous trouvons la diminution des capacités
attentionnelles, la fatigabilité accrue ou encore la diminution des capacités
sensorielles. Cela peut dès lors avoir comme conséquence une réduction des
activités.
À noter que par rapport aux jeunes, les personnes âgées utilisent un vocabulaire plus
riche et des structures grammaticales plus complexes au travail et qu’ils utilisent un
vocabulaire plus riche dans les discussions courtes.
CONCLUSION
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mémoire épisodique. Puis, les fonctions exécutives sont également diminuées et plus
spécifiquement la flexibilité, l’inhibition intentionnelle, la gestion de double tâche, la
mise à jour ainsi que les fonctions attentionnelles. Enfin, les fonctions langagières sont
également impactées avec une diminution de la compréhension de phrases
complexes, de l’accès lexical ou de la fluence verbale.
L’approche analytique émerge l’idée selon laquelle il est possible de trouver dans les
architectures cognitives un élément spécifique de traitement qui serait affecté par
l’âge. Par exemple, un trouble de la mémoire s’expliquerait par un déficit au niveau
d’une composante spécifique comme l’administrateur central ou par un déficit au
niveau d’un processus spécifique comme la récupération en mémoire épisodique.
L’approche globale propose l’idée selon laquelle il existe plutôt un petit nombre de
facteurs généraux explicatifs qui interviennent avec l’âge sur les différents
composantes de traitement impliquées dans les performances cognitives. Par
conséquent, d’après cette approche, le vieillissement s’interprète plus en termes
d’une modification des ressources de traitement disponibles qu’en termes d’atteintes
de mécanismes cognitifs spécifiques. Par exemple, les difficultés langagières sont
souvent liées à une diminution des ressources en mémoire de travail.
Le trouble neurocognitif mineur est associé à un risque d’évolution élevé même si tous
n’évoluent pas vers un trouble neurocognitif majeur. Les premiers symptômes peuvent
être mnésiques ou non.
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RÉSERVE COGNITIVE
Dans la réalité, il existe une grande variabilité interindividuelle entre les pathologies
neurodégénératives. Autrement dit, la relation entre le degré d’atteinte cérébrale et
les manifestations cliniques qui en découlent varie considérablement d’un patient à
l’autre.
Par exemple, une étude a montré que certaines personnes présentaient un profil
cognitif normal alors que durant l’autopsie il a été mis en avant la présence d’un stade
avancé de la maladie d’Alzheimer.
DÉFINITION
La réserve cognitive renvoie à l’idée que toutes les activités entreprises au cours de
l’existence ont des effets bénéfiques sur le cerveau, quelle que soit la nature de ces
activités.
Elle permet de rendre compte de la plasticité cérébrale du sujet âgé, qui s’exprime
alors sous la forme d’une résistance aux effets délétères du vieillissement.
Dès lors, plus la réserve cognitives est élevée, plus la personne est protégée des
symptômes. Pour autant, la réserve cognitive n’empêche pas le développement des
marqueurs neurologiques comme les plaques séniles par exemple. Donc, les individus
qui possèdent une réserve cognitive élevée, malgré des altérations neuronales
associées à l’âge ou à la maladie, continuent à fonctionner de manière optimale
dans la vie quotidienne grâce à leur habileté à recruter plus efficacement les réseaux
neuronaux.
Par exemple, lors d’un manque du mot, la personne avec une réserve cognitive faible
possède peu d’options alternatives pour remplacer le terme attendu ; le manque du
mot va donc se marquer sur le plan communicationnel. En revanche, la personne
avec une réserve cognitive élevée est capable de contourner cette difficulté en
utilisant une périphrase ou en employant un synonyme ; la communication reste donc
intacte.
Ainsi, une réserve cognitive élevée permet de compenser les difficultés et de mener
une vie normale. Néanmoins, les difficultés sont remarquées bien plus tardivement.
Effectivement, une étude a montré qu’en présence d’une réserve cognitive faible, les
capacités cognitives diminuent plus vite et les symptômes propres à la maladie
d’Alzheimer s’expriment plus vite.
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Pour ce qui est d’une réserve cognitive élevée,
les stratégies compensatoires sont plus
longtemps présentes mais, lorsque les
symptômes apparaissent, de grosses difficultés
au niveau des capacités cognitives surviennent
et l’évolution est bien plus rapide.
MODÈLES EXPLICATIFS
D’une part, le modèle passif propose l’idée que la réserve cognitive dépend de
caractéristiques anatomiques. Ce modèle renvoie donc au concept de réserve
cérébrale. En fait, d’après ce modèle, l’apparition des manifestations cliniques
consécutives à des atteintes cérébrales est modulée par des différences
interindividuelles sur le plan de l’anatomie (exemple : volume cérébral, nombre de
neurones ou de synapses). Ainsi, les individus porteurs d’un nombre de neurones et de
synapses plus élevé, possèderaient une plus grande réserve cognitive, pourraient
tolérer des lésions cérébrales plus importantes avant que se manifestent les signes
cliniques.
D’autre part, le modèle actif propose l’idée que la réserve cognitive repose sur
l’accès à des processus cognitifs et/ou à des réseaux cérébraux optimaux et
compensatoires. Ce modèle renvoie donc au concept de réserve cognitive. En fait,
d’après ce modèle, les individus varient quant à leur capacité à activer les processus
cognitifs et/ou les réseaux neuronaux optimaux lorsqu’ils réalisent une tâche cognitive.
Ainsi, les individus porteurs d’une plus grande réserve cognitive pourraient compenser
les dommages des lésions cérébrales en faisant appel à des réseaux neuronaux ou à
des stratégies cognitives plus efficaces, flexibles ou alternatifs. Ce modèle rejoint en
fait les modèles plus généraux liés au concept de plasticité cérébrale.
D’abord, au niveau sociétal, cela permet d’identifier les facteurs pouvant contribuer
au développement de la réserve cognitive.
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Puis, au niveau individuel, cette prise en compte permet de meilleurs interprétations
ainsi que de meilleurs prédictions des profils cognitifs.
AFFECTIONS NEURODÉGÉNÉRATIVES
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caractérisent par une série de symptômes, notamment cognitifs menant à une perte
d’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.
En bref, selon la maladie les modifications cellulaires sont différentes. Pour autant, nous
n’avons pas accès à ces modifications tant que la personne est vivante. Par
conséquent, nous pouvons nous baser uniquement sur les symptômes.
TROUBLES TROUBLES
TROUBLES COGNITIFS COMPORTEMENTAUX ET NEUROLOGIQUES ET
PSYCHIATRIQUES GÉNÉRAUX
Réflexes anormaux –
Troubles affectifs – Syndrome parkinsonien –
Mémoire – Langage – Hallucinations – Idées Troubles de la marche –
Praxies – Habiletés visuo- délirantes – Troubles du Déficits moteurs ou
constructives – Fonctions comportement sensitifs – Mouvements
exécutives – Attention – alimentaire et du sommeil anormaux – Troubles des
Gnosies – Anxiété – Irritabilité – mouvements oculaires –
Négligence Épilepsie -
Amaigrissement
À noter que nous ne posons jamais de diagnostic de certitude mais uniquement des
diagnostics de probabilité.
Une maladie peut donner plusieurs syndromes selon l’endroit de l’agglutination des
protéines (exemple : cortex préfrontal, lobe temporal). Ainsi, la maladie d’Alzheimer
peut se développer en atrophie corticale postérieure ou en aphasie primaire
progressive de type logopénique selon les protéines agglutinées.
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Un syndrome peut avoir plusieurs maladies comme origine. Ainsi, l’aphasie primaire
progressive peut être originaire d’une maladie d’Alzheimer ou d’une
dégénérescence fronto-temporale par exemple.
LA MALADIE D’ALZHEIMER
TABLEAU CLINIQUE
TROUBLES COGNITIFS
D’un point de vue cognitif, la maladie d’Alzheimer se caractérise par des difficultés
d’encodage au niveau de la mémoire épisodique. En fait, les oublis se font au fur et
à mesure ce qui poussent les patients à poser plusieurs fois les mêmes questions ou à
répéter les mêmes histoires. Ce déficit d’encodage de l’information nouvelle
engendre un véritable syndrome amnésique.
Également, les patients sont désorientés aussi bien d’un point de vue temporel que
spatial.
À noter que les souvenirs anciens ainsi que les connaissances générales sur le monde
sont les mieux préservés.
On peut remarquer des préférences pour les routines, des difficultés marquées en
situation de double tâche ou encore des capacités de jugement relativement
préservées mais moins souples.
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Au niveau du langage oral, il est possible d’observer un manque du mot ainsi que des
troubles de la compréhension pour les phrases complexes.
Enfin, d’un point de vue praxique et gnosique, aucun trouble majeur n’est présent au
début. Ce n’est que par la suite que des difficultés surviennent notamment au niveau
de l’habillage.
En général, le premier signe comportemental est l’apathie qui consiste à ne plus avoir
envie de faire des choses.
Les patients deviennent plus irritables et plus anxieux. Ils peuvent aussi développer un
syndrome dépressif même si en réalité il est difficile de savoir si la maladie d’Alzheimer
favorise l’apparition de la dépression ou si c’est la dépression qui favorise la venue de
la maladie.
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Puis, au cours de l’évolution de la maladie, il est possible de constater de la
désinhibition, des hallucinations ou des idées délirantes par exemple. Ce sont en
général ces comportements qui sont difficiles à gérer pour les proches.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
À noter que ces déficits cognitifs ne sont pas dus à d’autres maladies du système
nerveux central connues pour provoquer des troubles progressifs de la mémoire et de
la cognition, à des maladies générales connues pour être à l’origine d’un syndrome
démentiel ou encore à des troubles consécutifs à l’exposition de substances.
Également, les troubles n’apparaissent pas exclusivement durant un état confusionnel
et ils ne s’expliquent pas mieux par une autre affection.
Il semble intéressant de préciser qu’une mise à jour de ces critères a été proposée.
32
maladie d’Alzheimer => aphasie logopénique). En fait, la forme dépend des difficultés
qui apparaissent en premier.
OUTILS UTILISÉS
EXAMEN COGNITIF
33
trouve la dénomination, l’évocation lexicale sémantique ainsi que l’évaluation des
traitements sémantiques.
Dès lors, le fait de mieux connaître les difficultés de communication associées à une
maladie d’Alzheimer permet de proposer un soutien adapté autant à la personne
qu’à son entourage.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Parmi les examens complémentaires, il existe le scanner cérébral dont l’objectif est
d’exclure un AVC ou un hématome sous-dural par exemple.
Il est également possible de faire une prise de sang afin d’exclure la présence de
maladies thyroïdiennes ou un déficit au niveau de la vitamine B12 par exemple.
À noter que l’imagerie fonctionnelle peut prendre la forme d’un PET scan lorsque nous
sommes face à une présentation typique de la maladie ou lorsque nous sommes face
à une dégénérescence lobaire de type aphasie primaire progressive. L’imagerie
34
fonctionnelle peut aussi prendre la forme d’un DAT scan afin de visualiser les noyaux
gris centraux. Si ce DAT scan est positif alors un diagnostic de syndrome parkinsonien
est posé (exemple : maladie de Parkinson, paralysie supranucléaire progressive,
maladie à corps de Lewy).
En général, elle survient chez des sujets assez jeunes qui ont moins de 65 ans.
TABLEAU CLINIQUE
Dans le cas d’une DFT variante comportementale, les perturbations résultent d’une
altération frontale. Par conséquent, les premiers symptômes à apparaitre sont de
l’ordre des perturbations comportementales.
35
D’abord, on observe un non-respect des convenances sociales, une conduite
désinhibée, une rigidité mentale, une inflexibilité, des conduites stéréotypées et
persévératives, une négligence physique, une anosognosie, une hyperphagie, une
hyperoralité, une hypersexualité ou encore des modifications des préférences
alimentaires.
TROUBLES COGNITIFS
Parmi eux, on observe un syndrome dysexécutif qui se traduit par l’altération des
performances dans les tests exécutifs ainsi que par la présence de réactions impulsives
et de persévérations dans les autres tests avec une distractibilité accrue.
À noter que l’orientation spatiale ainsi que les praxies sont préservées.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Plusieurs critères doivent être présents pour poser le diagnostic d’une DFT variante
comportementale.
36
Puis, le diagnostic d’une DFT variante comportementale est posé s’il y a au moins 3
symptômes parmi les suivants qui sont présents de façon persistent, récurrente et non
occasionnelle. Les symptômes possibles sont les suivants :
Enfin, en plus d’un déclin fonctionnel constaté, les résultats d’imagerie rapportent une
atrophie frontale (et/ou temporale) antérieure via le scanner ou l’IRM ainsi qu’un
hypométabolisme frontal (et/ou temporal) antérieur via le PET.
À noter que les déficits ne sont pas mieux expliqués par une autre pathologie non
dégénérative ou médicale, les modifications comportementales ne sont pas mieux
expliquées par un trouble psychiatrique et les biomarqueurs n’indiquent par une
maladie d’Alzheimer ou une autre pathologie neurodégénérative.
Au niveau des signes physiques, des réflexes primitifs, des incontinences ainsi que des
troubles au niveau des conduites sphinctériennes sont notables.
37
Au niveau de l’investigation, l’EEG est normal, l’imagerie cérébrale morphologique
et/ou fonctionnelle met en avant des anomalies antérieures et, la neuropsychologie
montre la présence de perturbations importantes aux tests du lobe frontal.
LA COGNITION SOCIALE
Il a été montré que les patients avec DFT obtiennent des performances plus faibles
dans les tests évaluant la cognition sociale par rapport à des patients Alzheimer ou
contrôles.
La cognition sociale s’évalue au moyen du test des faux pas ou par le « mind in the
eyes test ». À noter tout de même que ce dernier test est difficile même pour des sujets
sains.
Les critères diagnostiques de l’APP selon Mesulam sont les suivants. D’abord, il existe
un début insidieux suivi d’une aggravation progressive en ce qui concerne le manque
du mot/trouble de la compréhension aussi bien dans le discours spontané que dans
l’examen formel du langage. Puis, toutes les limitations des activités de la vie
quotidienne doivent être expliquées par le trouble du langage pendant au moins 2
ans. Également, pendant les deux premières années, il n’y a pas d’apathie, de
désinhibition, d’oubli des événements récents, de troubles visuo-spatiaux, de déficit
de reconnaissance visuelle ou encore de troubles sensorimoteurs. Il est cependant
possible de constater de l’acalculie ainsi qu’une apraxie idéomotrice. Ensuite, après
deux ans, l’aphasie reste au premier plan même si d’autres symptômes apparaissent
38
et, l’aphasie évolue plus vite que les autres déficits. Enfin, l’imagerie exclut une cause
spécifique.
En ce qui concerne les troubles arthriques, les productions des patients vont toujours
dans le sens de la simplification (exemple : /talad/ pour « salade »). L’articulation est
couteuse et demande donc de nombreux efforts. Il est pertinent de préciser que les
troubles arthriques sont sensibles à la dissociation automatico-volontaire ce qui signifie
que les performances sont meilleures dans une situation automatique.
Également, on constate une perte des connaissances sur les objets surtout pour ceux
qui ont une fréquence faible, une dyslexie ou dysgraphie de surface, une préservation
de la répétition ainsi qu’une préservation de la grammaire et des aspects moteurs du
langage.
39
À noter que lorsqu’il y a une modification au niveau temporal droit, la personne
rencontre des difficultés pour identifier les visages.
L’APP logopénique se caractérise par la présence d’un manque du mot aussi bien
dans le discours spontané qu’en situation de dénomination ainsi qu’un trouble de la
répétition de phrases.
ÉVOLUTION ET SYNTHÈSE
L’aphasie primaire progressive non fluente évolue généralement vers des troubles
exécutifs, arthriques ou encore moteurs.
Cependant, le diagnostic de maladie d’Alzheimer est très peu probable dès qu’il y a
des troubles arthriques, si le discours est non fluent et agrammatique ou encore s’il y a
une perte sémantique et/ou un trouble de la compréhension du mot isolé.
40
MALADIE À CORPS DE LEWY
Associés à ces symptômes, les patients souffrent souvent de troubles du sommeil avec
notamment de l’agitation ou des insomnies et tiennent des propos à tendance
paranoïaque.
Pour autant, la mémoire épisodique est moins atteinte que dans le cadre de la
maladie d’Alzheimer. Et, la présence de difficultés dans les tâches de dénomination
s’explique par une origine gnosique plutôt que par un manque du mot.
41
MALADIES DÉGÉNÉRATIVES ASSOCIÉES À DES TROUBLES MOTEURS PRÉCOCES
Enfin, le langage, le calcul, les gnosies ainsi que les praxies sont relativement bien
préservées.
D’un point de vue neurologique, ces maladies résultent d’une atteinte d’un système
fonctionnel qui réunit les lobes frontaux et les noyaux gris de la base, ou bien, les
connexions entre les deux.
CHORÉE DE HUNTINGTON
42
Ces symptômes sont les suivants : troubles moteurs (mouvements anormaux appelées
« chorées »), troubles cognitifs (symptômes de type sous-corticaux auxquels s’ajoutent
des troubles de la mémoire procédurale) ainsi que des troubles psychiatriques.
Il est ici intéressant de préciser que les performances aux tests cognitifs peuvent être
influencés par les troubles moteurs ou par la médication par exemple.
Concrètement, le patient est lent et souffre d’un syndrome dysexécutif entraînant des
troubles d’équilibre important. C’est d’ailleurs pour ce motif que les personnes
consultent.
43
Dès lors, cette atteinte entraîne des troubles praxiques qui se traduisent par des
difficultés pour boutonner une chemise ou faire ses lacets par exemple. Également les
troubles visuo-constructifs peuvent être importants.
Dans un certain nombre de cas, les lésions vasculaires cérébrales peuvent aboutir à
un tableau clinique neurocognitif majeur :
DELIRIUM
Il est nécessaire d’éviter les examens dans ce cas car les résultats seraient
catastrophiques.
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À noter que la présence d’épisodes fréquents de délirium peut constituer un
précurseur d’un trouble neurocognitif majeur.
45
APP VARIANTE SÉMANTIQUE
Ici, les difficultés mises en avant seraient l’anomie et les difficultés de compréhension
des mots isolés. Dès lors, un entraînement intensif portant sur l’association, la
catégorisation ou encore la description serait proposé. Des tests sémantiques de
production et de compréhension seraient administrés pour mesurer l’efficacité de
l’entraînement.
Néanmoins, l’amélioration ne porte souvent que sur les items travaillés pendant
l’entraînement. Autrement dit, il n’y a pas de généralisation mais plutôt un
réapprentissage items spécifiques.
Ici, les difficultés mises en avant seraient l’anomie, l’agrammatisme, les difficultés
phonologiques ainsi que les difficultés de compréhension. Un entraînement portant sur
de la dénomination d’images avec la possibilité d’apporter des indices
phonologiques serait proposé au moyen du logiciel « Moss talk word » par exemple.
La thérapie Semantic Feature Analysis (SFA) est dédiée aux APP non fluentes. Son but
est d’améliorer la dénomination via l’activation des représentations sémantiques.
Toutefois, seule une amélioration sur les items entraînés est observable ; il n’y a aucune
généralisation.
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INTERVENTIONS PARTICIPATIVES
Après deux ans de thérapie, une détérioration des capacités de production est
notable. Mais, le patient est capable de véhiculer un message de façon efficace en
combinant divers modes de communication et, il participe aux conversations. Cela
évite donc l’état de frustration et de retrait.
De plus, une autre activité a été proposée. Elle consistait à visionner des programmes
télé afin de susciter la discussion et d’améliorer la compréhension du discours.
47
l’entourage est nécessaire ce qui peut rendre la mise en place d’une telle prise en
charge difficile et, l’efficacité est difficile à mesurer.
Pour pallier les difficultés dans le quotidien, une étude a proposé à un patient qui
rencontrait des difficultés pour se remémorer les noms de ses collègues, d’utiliser un
carnet de notes. Puis, le patient s’est entraîné à utiliser un smartphone qui permet
d’inscrire les caractéristiques des personnes rencontrées afin d’obtenir leur identité.
De cette étude il en ressort que le patient en question a utilisé l’application bien plus
souvent que son carnet de notes. En fait, au fil des années, il a aménagé son
smartphone pour chaque problème qu’il pouvait rencontrer (exemple : recherche sur
les encyclopédies en ligne).
Une étude a mis en évidence que le fait de décrire une image avec le langage
gestuel faisait ressentir une meilleure aisance au patient que lorsqu’il utilisait un
dispositif de synthèse vocale (exemple : Dynavox).
Une autre étude a montré que l’utilisation d’un carnet de communication reprenant
les informations personnelles de la patiente dont elle était susceptible de parler
fréquemment permettait de maintenir des effets encourageants à long terme. Cela
a toutefois nécessité la formation des membres de la famille.
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Les méthodes compensatoires nous questionnent dès lors sur l’apport des nouvelles
technologies.
Par conséquent, l’utilisation des nouvelles technologiques est intéressante mais les
méthodes compensatoires ne doivent pas s’y limiter.
EN PRATIQUE
En pratique, la prise en charge d’une APP variante sémantique passe par la prise en
compte des besoins de la personne afin d’améliorer son autonomie et sa qualité de
vie.
Néanmoins, il faut garder en tête que la prise en charge s’inscrit dans un contexte
dégénératif et que par conséquent nous devons mettre en place des objectifs avec
un impact direct et rapide sur le quotidien de la personne.
Idéalement, la prise en charge devrait combiner les trois méthodes que nous venons
de détailler de la manière suivante : réapprendre des mots soigneusement choisis,
intégrer une approche participative pour favoriser l’implication de la personne dans
la communication et, intégrer une approche compensatoire pour pallier les difficultés
rencontrées dans le quotidien.
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Dans l’APP variante sémantique, nous savons que l’égocentrisme sémantique
apparait à un certain moment. En fait, le patient se centre sur lui-même, il manque
d’empathie et il adopte un monologue égocentré.
Cet égocentrisme apparait même dans les exercices car le patient rencontre des
difficultés pour admettre et pour intégrer d’autres représentations (exemple : la
louche travaillée en rééducation ne correspond pas à la louche qu’il utilise à la
maison).
Dès lors, au début nous devons privilégier un travail portant sur les généralisations
(exemple : appariement par identité, similitudes et différences) pour progressivement
partir du vécu du patient en utilisant ses propres objets par exemple.
Dans la littérature scientifique les deux variantes ne sont pas toujours différenciées alors
que l’APP non fluente résulte d’un déficit du traitement syntaxique et de planification
des gestes articulatoires et que l’APP variante logopénique résulte d’une répercussion
d’un déficit de mémoire de travail sur le traitement syntaxique et sur la répétition de
phrases. Par conséquent, le manque du mot est prédominant dans l’APP logopénique
alors que c’est l’agrammatisme et l’apraxie verbale qui le sont dans l’APP non fluente.
En bref, il est important de mettre en place des approches directement orientées vers
les besoins de la personne dans le but d’améliorer ou de maintenir son autonomie
dans le quotidien.
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Voici quelques pistes d’intervention :
- Inclure l’entourage
- Proposer une thérapie qui fait sens pour le patient
- Combiner les 3 approches même si la mesure de l’efficacité est difficile
- Prise en charge spécifique vers une prise en charge globale incluant l’anxiété,
les troubles cognitifs, les troubles moteurs, la perte d’autonomie et le burn out
de l’entourage
Pour rappel, la communication dans la maladie d’Alzheimer est altérée comme suit.
On observe aussi une atteinte de la communication non verbale qui peut tout de
même faciliter la communication en l’occurrence la communication gestuelle.
51
- Une diminution des actes demandant un traitement cognitif actif qui se traduit
par l’utilisation moindre de questions
- Une diminution de l’intérêt à la communication car quand le patient parle il
n’a pas toujours un feedback positif
- L’apparition de comportements visant à mettre fin à la communication
Dans cette approche, les patients sont évalués d’un point de vue pragmatique et
écologique.
En filmant le patient dans trois situations différentes, on peut alors comparer et analyser
les actes de langage utilisés, absents, inadéquats et compris. Cela permet de dresser
un profil de communication du patient puis d’aider l’entourage à adapter son
comportement de communication aux difficultés spécifiques du patient.
Puis, nous proposons un questionnaire aux aidants (QCA) afin de mesurer la fréquence
d’utilisation des actes de langage (exemple : votre proche pose des questions
auxquelles on répond oui/non) ainsi que la fréquence de causes de l’inadéquation
du discours (exemple : votre proche utilise des mots ou des expressions qui n’existent
pas et qui empêchent de le comprendre).
- Si les actes adéquats sont plus nombreux lors de l’entrevue dirigée : échanger
avec le proche en posant des questions
- Si les actes adéquats sont plus nombreux lors de la tâche d’échange
d’informations : discuter avec le proche à partir de supports (exemple : photos,
journal, images)
- Si les actes adéquats sont plus nombreux lors de la discussion libre : laisser le
proche s’exprimer sur un sujet de son choix
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PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIALE
Le bien-être et la qualité de vie sont des notions subjectives pour lesquelles plus il
persiste une approche individualisée et personnalisée, plus il y a de chances pour que
le bien-être et la qualité de vie soient optimales.
Afin d’appuyer sur l’approche individualisée, nous allons conseiller de reprendre une
activité (exemple : tricot, peinture) en lien avec un objectif stimulant (exemple :
tricoter un gilet pour la naissance d'un arrière-petit-enfant), de maintenir une activité
(exemple : rouler à vélo, garder ses petits-enfants après l’école) ou encore de
maintenir de la communication dans un contexte précis.
RÉAPPROPRIATION DE SOI
Il se compose de 5 éléments :
- Être en relation
- Espoir et optimisme concernant le futur
- Sentiment positif d’identité
- Un sens à la vie
- Un sentiment de contrôle de son existence
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Dès lors, il est important d’intégrer ces composantes dans les objectifs d’interventions
individualisées.
Une étude a par ailleurs montré qu’il existe une amélioration significative du bien-être
plus importante lorsque la prise en charge est centrée sur le rôle de la personne
(exemple : en tant qu’épouse, que grand-père) que lorsqu’elle est centrée sur les
symptômes des troubles neurocognitifs majeurs.
Les activités doivent être choisies en fonction de l’histoire de vie et des intérêts de la
personne.
Dans cette partie du cours, nous allons évoquer quelques pistes d’intervention auprès
des aidants proches.
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1ères situations : les questions répétitives
« Je dois constamment lui répéter la même chose et cela devient usant. On dirait qu’il
le fait exprès ! Parfois, j’ai tellement envie de m’énerver ».
« Mon mari me demande toute la journée ce qu’on va manger pour le souper. Cela
m’épuise de lui répéter toujours la même chose ».
à On peut conseiller d’afficher tous les menus prévus en faisant attention de toujours
mettre le menu au même endroit.
« Julia est persuadée que sa fille qui lui rend visite tous les jours lui vole ses bijoux ».
à On peut conseiller aux aidants de répondre à Robert qu’eux ne voient pas les
personnes mais qu’ils comprennent que voir quelqu’un chez lui doit lui faire peur. En
fait, on ne conseille pas d’aller dans le sens de la personne ni de la contredire.
à On peut conseiller aux aidants de questionner le père sur ce qu’il aimerait dire à sa
sœur. Il n’est pas forcément judicieux de rappeler à chaque fois le décès de la
personne au risque d’accentuer le stress, l’anxiété ou l’irritabilité.
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CARACTÉRISTIQUES DE L’AIDANT PROCHE
85% des patients présentant des troubles neurocognitifs majeurs sont pris en charge
par un proche à domicile.
Un aidant est une personne qui vient en aide, à titre non professionnel, à une personne
âgée dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne.
Il s’agit de celui ou de celle qui au quotidien et sur une période dépassant 12 mois va
répondre aux besoins grandissants de la personne qu’il accompagne.
Le rôle d’aidant peut amener des incidences sur la santé physique et psychique en
raison de plusieurs causes : isolement, temps au quotidien, caractère invisible de la
pathologie, pas d’espoir de guérison, culpabilité, ambivalence des sentiments,
inversion de l’ordre des générations, peu de reconnaissance de l’aide fournie ou
encore manque de coopération.
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La notion de fardeau est souvent présente chez les aidants.
En fait, il existe la notion de fardeau objectif mais surtout subjectif qui est en lien avec
le temps passé à s’occuper de la personne par rapport à sa qualité de vie.
Plusieurs facteurs de stress peuvent alors survenir. Ils sont directs (exemple : agressivité)
ou indirects (exemple : difficultés financières).
- Le coping de l’aidant centré sur les émotions plutôt que sur les problèmes
- Les traits de personnalité de l’aidant (neuroticisme VS optimisme)
- Les compétences de l’aidant en lien avec le fait de se sentir compétent, le
sentiment d’efficacité personnelle et le sentiment de maîtrise
En fait ce sont les caractéristiques de la relation entre le patient et son proche qui
influencent. Concrètement, les difficultés mais aussi les bénéfices de la relation d’aide
entrainent un renforcement du lien, une valorisation de l’estime de soi, le sentiment
d’utilité ou encore la possibilité d’offrir en retour ce que l’on a reçu enfant.
Lorsque l’aidant passe la main au moment d’une entrée en institution notamment, les
aidants naturels vivent encore un niveau important de fardeau subjectif.
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Il y a une perte des aspects positifs de la relation d’aide amenant dès lors un
changement du sens du rôle d’aidant.
Il est intéressant de préciser l’idée que le support et la formation des aidants informels
sont plus efficace s’ils :
LA PSYCHOÉDUCATION
Concrètement, on apprend aux proches d’une part à éviter les situations de double
tâche (exemple : contexte bruyant, demander une chose à la fois) et d’autre part à
utiliser des situations de reconnaissance plutôt que de rappel (exemple : « qui a
appelé ? Maurice ou Anne ?).
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L’objectif de l’accompagnement individualisé est d’aider le proche aidant dans sa
compréhension de la maladie, des symptômes associés et d’offrir des solutions pour
des problèmes spécifiques.
En fait, l’objectif est de cibler les difficultés spécifiques à chaque patient et à chaque
situation.
Le respect de ces étapes amène des résultats positifs sur plusieurs aspects de la qualité
de vie des aidants :
- Plus confiants dans leurs capacités à composer avec leur nouveau rôle
- Se perçoivent comme plus efficaces et mieux préparés à prodiguer des soins
- Plus capables de planifier leur situation future
- Meilleure connaissance des services disponibles
- Usage plus fréquent de stratégies de résolution de problèmes et de recadrage
cognitif pour composer avec leurs difficultés quotidiennes
- Apprentissage de stratégies pour mieux communiquer avec leur parent âgé et
pour faire appel plus facilement aux ressources
Pour conclure, il est important d’inclure les aidants dans la prise en charge des
personnes âgées présentant un vieillissement cognitif difficile.
Chaque vieillissement difficile s’inscrit dans une histoire de vie et de famille unique qu’il
est nécessaire de prendre en compte.
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CHAPITRE 4 : TROUBLES DE LA DÉGLUTITTION CHEZ LA
PERSONNE ÂGÉE
Le système locomoteur est marqué quant à lui, par une diminution de la force
musculaire et de l’habileté motrice avec une amyotrophie globale.
Au niveau de la cavité buccale, les muqueuses sont plus vulnérables et leurs pouvoirs
de cicatrisation sont diminués. L’os alvéolaire tend à s’atrophier ce qui provoque
généralement des problèmes au niveau des dentiers. Les lèvres tendent à s’invaginer
et leur tonus diminue favorisant dès lors le bavage.
Pour ce qui est de la mâchoire, il est possible d’observer une disparition osseuse ainsi
qu’une diminution de la mobilité de l’articulation temporo-mandibulaire ce qui va
alors impacter la mastication.
60
En effet, la respiration, l’odorat et le goût sont fortement impactés par le vieillissement.
Concernant l’odorat, les capacités de discrimination, de dénomination et de
mémorisation des odeurs diminuent. Pour le goût, il y a une perte de 60% des
bourgeons situés dans la bouche ce qui rend les saveurs difficilement identifiables et
différenciables. Ainsi, ces modifications favorisent le désintérêt pour l’alimentation
risquant même l’anorexie.
Pendant le temps oral : mise en bouche des aliments difficile, bavage, mastication
plus longue et moins efficace, bol alimentaire difficile à gérer en raison d’un manque
de salive, mouvements de la langue réduits, défaut de contention postérieure ce qui
entraîne des fuites précoces, seuil de détection des stimuli plus élevé, réflexe de
déglutition déclenché plus tardivement, plaisir de manger diminué.
Pour conclure, la déglutition est moins efficace. Lorsque la personne âgée compense
bien ses difficultés et qu’elle ne fait pas de fausse route, on parle de « presbyphagie ».
lorsque des fausses routes sont présentes, on parle de « dysphagie ». Autrement dit, la
fréquence et l’importance des fausses routes jouent le rôle de curseur entre la
presbyphagie et la dysphagie.
DYSPHAGIE
DÉFINITION
La dysphagie est décrite comme des difficultés à avaler. En fait, il s’agit d’un trouble
du transfert de la nourriture de la bouche vers l’estomac en passant par le pharynx et
l’œsophage.
La dysphagie n’est pas à confondre avec l’odynophagie qui renvoie à l’idée d’avoir
mal lorsque l’on avale (exemple : lorsque l’on est malade).
61
Généralement, la dysphagie s’accompagne de fausses routes aussi appelées fausses
déglutition ou encore l’idée d’avaler de travers. Toutefois, il ne faut pas forcément
avaler de travers pour être dysphasique (exemple : ne plus savoir avaler et donc
garder le bolus en bouche ou le recracher).
Elle ne peut concerner que certains aliments distinguant alors les liquides et les solides.
L’apparition peut être brutale dans le cas d’un AVC par exemple ou plutôt progressive
ce qui est souvent le cas en gériatrie.
Dans le cas d’une déglutition à risque, la conséquence principale est l’aspiration aussi
bien au niveau de la salive que du reflux gastrique. Cela entraîne des épisodes de
désaturation, de pneumopathie et dégrade la qualité de vie.
62
De manière générale, la dysphagie prolonge la durée d’hospitalisation ; il est donc
nécessaire de dépister le trouble de manière efficace.
DÉPISTAGE
Dans le domaine de la dysphagie, plusieurs tests de dépistage ont été mis au point.
Parmi ces tests il existe le BJH-SDS, le Water Swallow Test, le MBSS, le TOR-BBST ou encore
le GUSS par exemple.
Pour autant, la plupart de ces évaluations utilise l’eau non-épaissie alors que les semi-
liquides sont moins risqués pour le patient. De plus, aucun de ces tests ne propose une
évaluation objective de la déglutition que ça soit au moyen du test au bleu (FEES) ou
de la vidéo (VFS) pour tous les patients. Également, ces outils étudient essentiellement
des populations neurologiques et particulièrement ceux qui ont subi un AVC. Enfin, la
mise en place de ces outils n’est pas toujours aisée et nécessite parfois une formation
payante.
Dès lors, les professionnels d’Érasme ont souhaité créer et valider un test de dépistage
utilisable par tout le personnel soignant qui comblerait les lacunes des tests actuels. Et,
ce test permettrait de sélectionner les patients qui ont besoin d’une évaluation
logopédique plus approfondie.
Par conséquent, plusieurs recommandations sont à tenir en compte pour créer ce test
de dépistage : il ne faut pas proposer de questionnaire, il faut inclure des observations
cliniques et un test de déglutition, il faut proposer différentes viscosités et, il faut
comparer les résultats au gold standard (FEES et VFS).
Pour rappel, la sensibilité renvoie à l’idée que le test est positif quand la personne est
atteinte et, la spécificité renvoie à l’idée que le test est négatif quand la personne
n’est pas atteinte.
63
logopédique, sinon une personne sensibilisée à la dysphagie est réquisitionnée pour
surveiller.
Pour conclure, il est primordial d’identifier les paramètres et les signes cliniques
pertinents en unité de gériatrie.
Le fait que le test dispose d’une bonne sensibilité, le dépistage des patients
dysphagiques aux semi-solides et aux liquides est efficace.
Dans tous les cas, le principal objectif de la prise en charge logopédique est de
maintenir la fonction de déglutition.
En fait, nous devons prévenir les fausses routes et les infections respiratoires en
proposant l’alimentation orale la plus sure et la plus efficace possible.
64
Voici quelques exemples d’exercices spécifiques proposés en logopédie : imitation
de la déglutition, mastication, motricité et tonus de la langue, contrôle du bolus
alimentaire, stimulation du réflexe de déglutition, respiration.
ADAPTATION DE L’ENVIRONNEMENT
L’installation idéale du patient est telle que les pieds sont posés au sol, un angle de
90° se forme entre le tronc et les hanches et, le dos et la tête sont alignés sur le corps.
Pour favoriser cette installation, nous pouvons installer un coussin derrière la tête. Si
cette position n’est pas possible et que la prise en charge se fait au lit du patient, alors
son dos doit être relevé.
Puis, nous pouvons choisir des ustensiles adaptées aux besoins du patient en
proposant un verre à échancrure nasale, une cuillère à café, un verre bec de canard,
etc. Le choix des ustensiles permet de respecter les caractéristiques du bolus. En fait,
cela permet de prendre une bouchée/gorgée à la fois, de prendre des petites
bouchées/gorgées, d’aller lentement, de bien respirer entre les bouchées, d’assimiler
les saveurs, les odeurs et la température des aliments qui stimulent les différents temps
de la déglutition.
Enfin, nous devons gérer le repas au moyen de plusieurs éléments : favoriser les
pauses pour permettre une bonne vidange pharyngée, fractionner les repas si
nécessaire pour diminuer la fatigabilité, inciter le patient à ne pas parler pendant le
repas, stimuler la mastication, encourager la déglutition à vide ou encore maintenir la
position assise 30 minutes après le repas.
MODIFICATIONS DE COMPORTEMENTS
65
Pour cela, nous agissons soit sur les manœuvres qui permettent de changer la
physiologie de la déglutition et donc de diminuer le risque de fausses routes, soit sur
les postures qui permettent de diriger le flux alimentaire et de modifier les dimensions
pharyngolaryngées à travers le positionnement de la tête.
Pour ce qui est des postures, le patient doit aussi participer activement et apprendre
de manière spécifique ce qui nécessite la présence de capacités cognitives intègres.
Et, le contrôle de la tête doit être assuré ce qui nécessite une bonne mobilité des
cervicales.
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NUTRITION ENTÉRALE EN GÉRIATRIE
La nutrition entérale est propice au débat pour les seniors très âgés non déments ; la
discussion avec le patient est dès lors nécessaire. En revanche ce type de nutrition
n’est pas recommandable en cas de démence avancée ; l’alimentation plaisir est
dès lors préférable.
La nutrition entérale par sonde naso-gastrique chez les patients âgés peut être
proposée en cas de dysphagie ou de refus d’avaler. Néanmoins, après 2 semaines il
y a 46% de risque de développer une pneumonie d’inhalation et il y a 61% de patients
qui s’agitent et/ou qui arrache leur sonde.
D’autres complications peuvent exister comme des ballonnements, des douleurs, des
nausées, des vomissements ou des diarrhées.
67
avec la douleur), sensation d’euphorie avec préservation des fonctions supérieures et
de la vigilance ou encore, petites doses d’hydrates de carbone amenant une faim
irrésistible.
Il est intéressant de préciser que 34% des patients ont ressenti une faim modérée au
début et 63% n’ont jamais ressenti de faim.
Ainsi, la renutrition en fin de vie ne répond pas à ces exigences. Les inconvénients sont
davantage supérieurs aux bénéfices.
Nous allons étudier un exemple concret en lien avec la nutrition artificielle chez le
patient dément.
Pour rappel, la démence résulte en une perte progressive des capacités cognitives,
verbales et fonctionnelles. Or, la nutrition nécessite la reconnaissance de l’aliment,
l’association à la sensation de plaisir, l’adaptation pour le porter à la bouche, le goût,
la mastication et la déglutition.
La nutrition entérale chez les patients âgés déments sévères n’améliore pas la survie,
n’améliore pas l’état nutritionnel, n’améliore pas les escarres, augmente les sécrétions
bronchiques, augmente la contention et augmente les réhospitalisations.
La nutrition artificielle n’est pas recommandée pour les patients âgées atteints de
démence.
Une alimentation plaisir prudente n’est pas plus dangereuse qu’une nutrition
artificielle, en termes de décès, de pneumonie d’inhalation et de confort.
Un effort tout particulier doit être fait pour optimaliser l’environnement et favoriser
l’alimentation plaisir par une approche individuelle.
68
En cas de décision de mise en place d’une nutrition entérale, il est nécessaire de
définir clairement l’objectif en concertation avec la famille ; définir de la mise en
place veut dire pouvoir décider également du retrait si l’objectif n’est pas atteint
après 1 ou 2 mois.
- Le repas est un moment de détente et non une tâche à réaliser le plus vite
possible.
- Environnement calme
- Préférences alimentaires du patient
- Pas de régimes restrictifs
- Adapter les textures
- Hydrater le repas améliore le goût des aliments
DÉFINITION
69
D’après les critères du DSM-V, l’état confusionnel aigu se caractérise par :
Cet état est sous diagnostiqué chez les patients atteints de démence.
70
Hallucinations visuelles Hallucinations auditives
Hallucinations rares
fréquentes modérées
Activités psychomotrice Activité psychomotrice Activité psychomotrice
fluctuante fonctionnelle fluctuante
Discours désorganisé,
Discours ?? au début Discours variable
incohérent
Euphorique, triste ou
Humeur hostile Humeur souvent
irritable
Délires occasionnels,
Délires passagers Délires organisés
thème stable
DÉFINITION
En fait, la dysarthrie est un trouble acquis de l’exécution motrice qui englobe les
atteintes limitées à un seul nerf crânien. À noter que les troubles mécaniques avec un
retentissement sur l’articulation sont exclus.
71
Voici un tableau qui différencie la dysarthrie de l’anarthrie :
DYSARTHRIE ANARTHRIE
Perturbation articulatoire constante Perturbation articulatoire variable
Pas de dissociation automatico-
Dissociation automatico-volontaire
volontaire
Peut s’accompagner de troubles
Pas de troubles linguistiques
linguistiques
Résonance :
Respiration :
Articulation :
- Imprécise
- Points d’articulation intermédiaires => hypotonie, perte des traits distinctifs des
phonèmes
- Indifférenciation phonétique pour certains sons
Prosodie :
- Voix monotone
- Réduction de toutes les caractéristiques : intensité, hauteur, prosodie, débit
Voix :
- Hypophonie
- Voix rauque
- Faible intensité
72
DYSARTHRIE SPASTIQUE
Résonance :
- Hypernasalité
Respiration :
Articulation :
Prosodie :
- Parole lente
- Monotonie
- Phrases courtes et laborieuses
- Rupture de hauteur
- Accentuation excessive
Voix :
- Forcée/étranglée
- Soufflée par intermittence
- Hauteur basse
- Raucité
- Peu modulable
- Monointensité
Respiration :
73
- Coordination pneumo-phonique KO => parole sur l’inspiration
Articulation :
Prosodie :
Voix :
La dysarthrie hypokinétique résulte en une atteinte des noyaux gris centraux avec
une akinésie.
Respiration :
- Inspiration audible
- Expiration bruyante
Articulation :
Prosodie :
- Monotonie
- Débit altéré (souvent accéléré)
- Palilalie
- Accélérations paroxystiques
- Pauses inhabituelles
74
- Silences inappropriés
Voix :
Déglutition :
DYSARTHRIE HYPERKINÉTIQUE
La dysarthrie hyperkinétique résulte en une atteinte des noyaux gris centraux avec
des mouvements anormaux tels qu’une dystonie ou une chorée.
Articulation :
Prosodie :
- Monotonie
- Débit lent
- Silences inappropriés
- Allongement des pauses
- Diminution de l’accentuation
- Variations excessives en intensité
Voix :
- Rauque
- Forcée
- Monointensité
- Arrêts vocaux
- Mal timbrée
DYSARTHRIE MIXTE
75
Respiration :
- Expiration courte
- Tachypnée
- Inspiration audible
Résonance :
- Hypernasalité
- Émission nasale audible
Articulation :
Prosodie :
- Monotonie
- Diminution de l’accentuation
- Débit ralenti
- Phrases courtes
- Allongement des pauses
Voix :
- Rauque
- Basse
- Forcée
- Soufflée
- Monointensité
Les données disponibles dans la littérature sont pauvres. Les termes employés sont
généralement confus : « aphasie primaire progressive », « apraxie primaire
progressive » ou encore « démence fronto-temporale ». Également, pour certains,
l’« apraxie de la parole progressive » consisterait en un variant supplémentaire aux 3
autres formes d’aphasies primaires progressives. Dès lors, la dysarthrie primaire
progressive représente-elle une entité nosologique distincte ou alors est-elle un signe
d’autres maladies dégénératives ?
76
ÉTUDE DE BROUSSOLLE ET AL. 1996
Titre de l’étude : « Slowly progressive anarthria with late anterior opercular syndrome :
a variant form of frontal cortical atrophy syndromes »
L’étude a suivi 8 patients âgés de 60,4 ans en moyenne sur plusieurs années. Parmi ces
patients, 2 possédaient une histoire familiale de démence d’Alzheimer probable sans
pour autant d’antécédents de dysarthrie ou d’aphasie primaire.
Chez tous les patients en phase initiale, plusieurs caractéristiques étaient présentes :
Après 4-5 ans, voici ce qui a été observé chez tous les patients :
Après 6-10 ans, du mutisme est observé chez la plupart des patients.
En bref, les examens complémentaires sont normaux au stade précoce mais laissent
apparaitre de rapides altérations au niveau du lobe frontal qui s’étend avec la
maladie.
77
Dès lors, il est ici plus judicieux de parler de SPA (Slowly Progressive Anarthria) que de
dysarthrie étant donné que cela renvoie à un mécanisme complexe qui combine les
composants apraxiques, dysarthriques et moteurs.
SPA ou DFT : Au vu des caractéristiques cérébrales, la DFT ne peut pas être mentionné
étant donné qu’il ne s’agit pas du même profil au niveau comportemental, exécutif,
langagier et d’imagerie cérébrale.
SPA ou APP non fluente : Au vu de l’évolution de la parole, l’idée d’une APP non
fluente ne peut être retenue étant donné qu’il n’y a pas de trouble du langage à
proprement parlé, les critères de Mesulam ne sont pas présents et les données de
l’imagerie sont différentes.
Il s’agit d’une étude rétrospective concernant des patients admis durant 5 ans pour
lesquels la dysarthrie progressive constituait le 1er signe pendant 2 ans.
Après la première évaluation, le diagnostic posé est peu clair. Différentes idées
émergent chez chaque patient : troubles du comportement, signes pseudo-bulbaires,
aphasie motrice, hypotrophie linguale, tremblement lingual et vocal, hyperréflexie ou
encore aphasie.
Après 1 an :
Ainsi, les patients avec une dysarthrie primaire progressive développent des
symptômes qui entrent dans le cadre d’autres maladies neurodégénératives.
78
Il est ici intéressant de mentionner le fait que deux patients rencontrent les signes
d’anarthrie lentement progressive mis en avant par Broussolle et al.
L’anarthrie primaire progressive n’est pas une aphasie progressive non fluente. Et, ses
symptômes ne sont pas associés à d’autres maladies neurodégénératives tels que la
dégénérescence corticobasale ou la paralysie supranucléaire progressive.
- La phonétique
- La prosodique
- La mixte
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
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Différence AnPP et APP : L’APP entraîne des erreurs phonologiques, à l’inverse de la
dysarthrie qui se caractérise par des erreurs phonétiques, et, sans la présence de
troubles prosodies.
SIGNES ASSOCIÉS
- L’apraxie bucco-faciale qui est présente dans 60% des cas et qui est corrélée
à la sévérité et à la durée de la maladie.
- De discrets signes pyramidaux dans les premières années d’évolution
(exemple : bradykinésie, rigidité)
- Des difficultés praxiques subtiles qui sont présentes dans 30% des cas surtout
pour les praxies idéomotrices complexes
- Des fonctions cognitives préservées jusqu’au stade tardif avec tout de même
un léger dysfonctionnement exécutif
BILAN LOGOPÉDIQUE
Il est intéressant d’utiliser l’échelle « apraxia of speech rating scale 3.0 » afin d’obtenir
une analyse quantitative de la présence et de la sévérité de 16 caractéristiques de
l’AOS.
DONNÉES RADIOLOGIQUES
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- Atrophie de la substance blanche dans les régions prémotrices inférieures
- Structures sous corticales comme le striatum et le mésencéphale qui peuvent
être impliquées
- Hypométabolisme associé surtout lorsqu’il y a une atteinte supérieure et
latérale du cortex prémoteur
ÉVOLUTION
Il existe deux profils d’évolution. Dans un cas, il y a un léger déclin cognitif, notamment
exécutif, associé à quelques éléments aphasiques. Dans l’autre cas, il y a une
majoration des caractéristiques extrapyramidales qui se manifeste par une rigidité
axiale, une lenteur des saccades voire une paralysie de la verticalité du regard ou
encore par une instabilité posturale voire des chutes.
À noter que si l’apparition est précoce et sévère, l’évolution est plus rapide.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
81
LE BILAN
Dans le cas d’un bilan de dysarthrie primaire progressive, nous devons nous intéresser
à plusieurs aspects :
À noter qu’en général le motif de la consultation est en lien avec la voix ou la parole.
LA BECD
Dans la partie de ce cours nous allons étudier la BECD (Batterie d’Évaluation Clinique
de la Dysarthrie).
Pour ce qui est du score d’intelligibilité, le patient tire à l’aveugle 10 cartes mots et
10 cartes phrases. Il les lit et la logopède retranscrit ce qu’il entend sans que la lecture
labiale n’entre en jeu.
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Pour ce qui est du test phonétique d’intelligibilité, le patient lit des mots. La logopède
doit entourer le mot qu’elle a compris parmi une liste de 4 mots choisis selon leur
proximité phonétique et les différents contrastes présents.
À noter qu’un score supérieur à 30 met en avant un impact modéré et qu’un score
supérieur à 60 met en avant un impact sévère.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
Évaluation phonétique fouillée Analyse subjective
Examen moteur étendu
Permet d’établir un programme
thérapeutique
Évaluation du ressenti du patient
ÉCHELLE DE SÉVÉRITÉ
1 : Parole en majeure partie inintelligible bien que quelques mots soient parfois
reconnaissables. La communication s’établit par gestes. L’interlocuteur doit deviner et
poser des questions.
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2 : Une conversation portant sur des thèmes familiers est possible si l’interlocuteur est
assez familiarisé avec le patient. Toutefois, les altérations arthriques sont d’une telle
importance que la teneur en informations est limitée pour l’interlocuteur moyen.
D’un point de vue administratif, le bilan est remboursé s’il est suivi d’une prise en
charge.
Au niveau de la rééducation, nous devons renforcer ce qui est altéré afin de maintenir
les fonctions et de limiter la dégradation.
- La respiration costo-abdominale
- Le renforcement musculaire pour maintenir une meilleure articulation le plus
longtemps possible
- Les mouvements séquentiels
- Le travail au niveau de la voix
Généralement, les patients évoluent vers un mutisme et des troubles cognitifs. Il peut
être dès lors intéressant de mettre en place un carnet de communication en parallèle.
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Si le patient est vite pris en charge, le trouble de la parole est léger ce qui rend la
distinction entre dysarthrie et anarthrie difficile.
Ainsi, il est important de suivre le patient afin de voir comment le trouble de la parole
évolue, s’il y a une dissociation automatico-volontaire (=> anarthrie), si une apraxie
bucco-linguale apparait ou encore si des autres troubles cognitifs surviennent.
LES DROITS
En fait, dès qu’il s’agit d’un mineur, nous sommes dans l’obligation d’intervenir par
rapport à un majeur.
Pour autant, la notion d’aîné est différente selon chaque individu (exemple : 65 ans,
70 ans ?) et, certains paramètres aggravent la vulnérabilité de la personne et sont
donc à prendre en compte dans cette notion d’aîné.
En fait, l’âgisme fait partie de notre vision sociétale à part entière (exemple : être
derrière une voiture qui n’avance pas et dire « ha ces vieux qui ne savent pas
conduire).
Comme nous l’avons précisé plus tôt, nous ne connaissons pas bien les droits des aînés.
Néanmoins, il est primordial de nous faire réfléchir et de nous faire nous poser des
questions afin de venir en aide aux personnes mais aussi afin de ne pas être dans une
situation de non-assistance de personne en danger.
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Par exemple, « Ont-ils le droit de me faire entrer en maison de repos contre mon
gré ? », « Ai-je le droit de fréquenter qui je veux ? » ou encore « Peut-on décider à ma
place de la gestion de mon argent ? » sont des questions à se poser.
Pour le fait de fréquenter qui l’on veut, il n’existe pas de lois. En fait, cela relève plutôt
de l’éthique.
LA MALTRAITANCE
En effet, il existe une balance entre bientraitance et maltraitance ce qui veut dire
que tout n’est pas toujours tout blanc ou tout noir. Parfois, la personne commet un
acte de maltraitance alors qu’elle pensait être dans la bientraitance.
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L’idée d’autonomie renvoie à la capacité de décider soi-même.
La zone à risque est celle alliant la dépendance et l’autonomie mais cette zone est
encore plus à risque si la dépendance et l’hétéronomie s’allient.
Et, 75% des cas de maltraitances sont de l’ordre de l’intrafamilial tout en sachant que
généralement c’est la fille qui est pointée comme autrice des faits.
- Psychologiques
- Financières
- Négligences
- Civiques
- Physiques
Maltraitances psychologiques :
Maltraitances financières :
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Négligences :
Maltraitances civiques :
Maltraitances physiques :
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La maltraitance peut venir de plusieurs systèmes.
Le système familiale peut être l’auteur d’actes maltraitants lorsque le lieu de vie n’est
pas adéquat, s’il manque d’informations, s’il rencontre des problèmes personnels, s’il
a des inquiétudes ou s’il est isolé par exemple.
Le système professionnel peut aussi être source d’actes maltraitants pour différentes
raisons : burn-out, manque de supervision, manque de motivation, problèmes
personnels.
Malgré ça, certains craignent que la personne maltraitante ne vienne plus les voir.
Ainsi, certaines situations viennent heurter nos valeurs.
RESPECT SENIORS
Dès lors, « Respect seniors » se voit remplir plusieurs missions pour palier à la
maltraitance envers les aînés.
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- Former les professionnels => axe prévention
- Échanger les informations, les statistiques et les bonnes pratiques => axe
prévention
Ces interventions se font par téléphone et/ou par visite de terrain au domicile, à
l’hôpital ou en maison de repos.
Aucune limite de temps n’est imposée ; tout se fait au cas par cas.
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