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Définition :
C’un trouble neuro-cognitif léger (déficit cognitif léger) ou majeur (démence) caractérisé par
un déclin de la mémoire et de la capacité d'apprentissage avec un début insidieux et une
progression graduelle des symptômes cognitifs et comportementaux.
Dans le trouble neurocognitif léger, l'indépendance de la personne est maintenue.

Cette maladie touche en moyenne combien de personnes en Algérie et quelle tranche


d’âge ?
La maladie d’Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus fréquente. Les personnes
âgées de plus de 60 ans sont les plus touchées.
Selon l’OMS, la démence touche dans le monde 50 millions de personnes et chaque année,
apparaissent près de 10 millions de nouveaux cas. L’OMS estime entre 5 et 8% les personnes
âgées de + de 60 ans, atteintes de démence.
En Algérie, en 2019, la part des personnes âgées de 60 ans et plus est supérieur à 9% de la
population totale. En volume, elle atteint un effectif de 4 million de personnes et plus.
Si on applique les statistiques de l’OMS, nous atteignons plus de 200 à 300 mille personnes.

Une maladie en progression… cela s’explique ? Si oui pourquoi ?


La démographie, l’allongement de l’espérance de vie, les moyens de diagnostic de plus en
plus performants expliquent en partie la progression du nombre de personnes atteintes de la
maladie.

Comment se manifeste la maladie ?


La démence est un syndrome chronique et évolutif. Il est caractérisé par une altération de la
fonction cognitive (capacité d’effectuer des opérations de pensée), plus importante que celle
que l’on pourrait attendre du vieillissement normal. Elle affecte la mémoire, le raisonnement,
l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le
jugement. La conscience par contre n’est pas touchée. Un trouble du contrôle émotionnel, du
comportement social accompagne souvent les troubles de la fonction cognitive.

Les symptômes qui doivent alerter ?


La démence touche différemment chaque personne. Les signes et les symptômes liés à
l’évolution de la démence :
Stade initial souvent inaperçu. La maladie apparaissant graduellement. Les symptômes
courants sont notamment : une tendance à oublier, se perdre dans des endroits familiers.
Au stade intermédiaire, les signes et les symptômes se précisent et deviennent plus visibles.
Le malade peut oublier les événements récents et le nom des gens, se perdre à la maison,
avoir plus de difficulté à communiquer, besoin d’aide pour les soins d’hygiène personnelle,
un changement de comportement (irritabilité, déambulation, ou répéter les mêmes questions).
Au dernier stade, le patient devient dépendant pour les gestes de l’AVQ. Les troubles de la
mémoire deviennent très importants et les signes deviennent plus évidents tels que perdre
conscience du temps et du lieu, des difficultés à reconnaître les proches et les amis, des
difficultés à marcher et surtout des changements de comportement pouvant aller jusqu’à
l’agressivité.
Les traitements :
Le processus dégénératif débute plusieurs années avant les premiers signes de la maladie. La
possibilité de traiter les patients avant l'apparition des symptômes ou de les retarder apparaît
comme extrêmement importante.
La prévention :
Le traitement et la correction des facteurs de risque (HTA, diabète, cholestérol, tabac)
permettent de retarder l’évolution voire l’apparition de la maladie.
Le traitement de la maladie :
Les seuls traitements actuels anti-démentiels sont les inhibiteurs de l'acétylcholinestérase. Ils
sont prescrits dans les stades légers à modérés. Les molécules actuellement utilisées sont le
donépézil, la rivastigmine et la galantamine.
Ils permettraient un ralentissement du déclin cognitif avec un impact sur les troubles du
comportement et les activités de la vie quotidienne. Le bénéfice peut aller jusqu'à cinq ans.
Mais il est difficile de prédire quel patient va répondre au traitement et pour combien de
temps.
Les autres traitements symptomatiques :
L'apparition de troubles du comportement doit faire rechercher en premier lieu une cause
somatique sous-jacente pouvant expliquer le changement (douleurs, infection, etc.). La prise
en charge doit s'orienter vers les antipsychotiques (neuroleptiques atypiques et les
antidépresseurs sérotoninergiques). Pour lutter contre les troubles thymiques (dépression,
mélancolie …), il existe les antidépresseurs.
L’annonce du diagnostic implique également un bouleversement pour la personne et pour son
entourage. Un suivi psychologique peut être nécessaire pour aider l’entourage à faire face à
cette annonce ainsi qu’aux difficultés rencontrées dans le quotidien.
Les interventions non médicamenteuses :
Elles visent à préserver le plus longtemps possible l’autonomie des malades et à soutenir les
aidants en gardant le lien social.
La stimulation cognitive est une thérapie qui vise à optimiser les fonctions préservées.
Il est important de garder une activité physique le plus longtemps possible. Elle aurait des
bienfaits sur les capacités physiques, en prévenant les chutes et en préservant la mobilité.
Les massages et la relaxation peuvent diminuer les troubles du sommeil, l’anxiété, les
troubles du comportement.
D’autres thérapies montrent également un effet positif sur l’humeur des personnes en
favorisant le bien être telles que l’expression artistique (art-thérapie et la musicothérapie).
Les perspectives
Les principales approches thérapeutiques aujourd’hui envisagées sont dites « disease-
modifying », ou « thérapie modifiant l’évolution ».
Le but est d’agir sur les plaques séniles (ou dépôts amyloïdes) et la dégénérescence
neurofibrillaire qui caractérisent la maladie d'Alzheimer
Diminuer ou dégrader les plaques séniles, serait un moyen de ralentir l’apparition des
symptômes. Différentes alternatives sont à l’essai.
L’immunothérapie active ou « la vaccination » permet la dégradation par soit par stimulation
du système immunitaire soit par administration directe d’anticorps.
Une autre approche vise à empêcher la formation des plaques séniles en contrôlant leur
formation. L’espoir repose sur les inhibiteurs de β-sécrétase (BACE).
Chez le sujet sain, la protéine Tau normale stabilise les « microtubules », fibres nécessaires
aux transports intra-neuronaux. Des agents permettant de stabiliser la protéine tau et/ou de
stopper la propagation de la protéine tau anormale permettraient de ralentir la
dégénérescence.
Le malade se rend-il compte de sa maladie ?
Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ne reconnaît pas sa maladie c’est
l’anosognosie à distinguer du déni (refus de la réalité de la maladie) qui une défense
psychologique.

Peut-on prévenir la maladie ?


Effectivement, l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer pourrait être retardée
dans 30% des cas grâce à une prévention de certains facteurs de risques.
Des facteurs de risque cardiovasculaires comme le diabète, l’HTA, ou le cholestérol sont
associés à une survenue plus fréquente de la maladie.
D’autres facteurs sont également étudiés, comme, le manque d’activité intellectuelle,
physique, les mauvaises habitudes alimentaires, le manque de sommeil ou encore, de faibles
interactions sociales.
Prendre soin de son cœur en étant suivi par son médecin pour contrôler sa tension et faire
effectuer un bilan sanguin.
La pratique d’une activité physique régulière stimule la circulation sanguine, y compris dans
le cerveau.
Stimuler le cerveau avec la lecture, pratiquer des jeux
Alimentation saine avec un régime équilibré, riche en fruits et légumes
Sommeil équilibré et suffisant Il est recommandé de dormir environ 7 heures par nuit et de
respecter le cycle veille / sommeil.
Avoir une vie sociale active

Incidences sur les familles et les soignants


Il paraît clair que les aidants principaux, les conjoints ou les enfants sont les « victimes
collatérales » de cette maladie. Très souvent, les aidants principaux sont ceux qui décident de
consulter, parce qu’ils souffrent, s’épuisent et présentent un risque accru d’anxiété de
dépression. Ils doivent supporter les symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Parfois, les réactions de la famille peuvent être un déni, une attitude trop protectrice ou
encore un surinvestissement dans les soins.
Une importance toute particulière doit être accordée au soutien à la famille

Quel comportement adapter face à une personne malade ?


 Il faut à tout prix éviter de faire les choses à sa place. L’aider en le guidant.
 Évitez de le contrarier à tout bout de champ.
 Veiller à sa sécurité. Eviter le risque de chute, les portes ouvertes.
 Ne pas lui changez ses habitudes ni son environnement.
 Évitez le stress
 parlez-lui lentement et clairement
 Préserver son intimité, maintenir des gestes affectueux,
 Entretenir une relation sociale

En conclusion :
La MA est une pathologie chronique, invalidante et fréquente. Les traitements actuels ne
permettent certes pas une guérison de la MA, mais peuvent apporter une amélioration et
ralentir la progression du déclin fonctionnel et améliorer les troubles du comportement
associés.
Enfin je lance un appel aux pouvoirs publics et politiques pour mettre en place un plan anti-
Alzheimer national qui peut-être axé sur 3 niveaux :
 Pour le dc en créant des consultations mémoires et la formation et en élaborant un
référentiel.
 Proposer des aides aux familles en renforçant le soutien aux aidants et en améliorant
l’accompagnement à domicile.
 Développer les centres d’accueil et s’appuyer sur les associations pour accompagner
les personnes malades et de leurs aidants

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