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Gériatrie et soins infirmiers aux personnes âgées

Définition

La gériatrie est la médecine des personnes âgées.

la gérontologie désigne l'étude du vieillissement dans toutes ses dimensions,


notamment sociale, économique, démographique, psychologique, anthropologique,
culturelle, médicale et autres. La gériatrie est donc une des composantes de la
gérontologie.

Vieillesse : dernière période de la vie normale qui succède à la maturité

Vieillissement ou Sénescence : processus physiologique caractérisé par


l’ensemble des modifications progressives de l’organisme survenant après la
phase de maturité. Ces modifications sont le plus souvent une diminution
inéluctable des capacités fonctionnelles de l’organisme, modulables par des
facteurs d’environnement ou expérimentaux

Sénilité : processus pathologique aggravant les manifestations physiologiques


liées à l’âge, aboutissant à l’insuffisance d’organes, c’est le vieillissement
pathologique

Vieillissement réussi : modifications liées à l’âge, n’atteignant jamais le seuil


d’insuffisance d’organe, permettant de garder une autonomie complète dans la
vie quotidienne

Longévité : durée maximale de la vie observée pour une espèce donnée (pour
l’espèce humaine = 122 ans)

Sujet âgé : individu atteint de vieillesse, avec un seuil d’âge à peu près
consensuel vers 65 ans

Espérance de vie à la naissance : la durée moyenne de la vie dans une société


donnée à une époque donnée, calculée à partir des tables de mortalité

Le vieillissement de la fonction
Le vieillissement est un processus hétérogène variable d’un individu à l’autre et d’un organe à l’autre. Chez la
plupart des personnes, le vieillissement se traduit par une diminution des capacités maximales liée à la réduction
des réserves fonctionnelles, responsable d’un état de fragilité
D’autres personnes conservent, même dans le grand âge, des capacités fonctionnelles optimales Lorsqu’il existe,
le déclin des capacités débute dès l'âge adulte et suit une involution progressive.
La notion de réserve fonctionnelle est capitale en physiologie. Elle désigne pour certains organes une
Capacité de réserve de fonctionnement mesurable dans des circonstances bien déterminées : réserve
fonctionnelle rénale, coronaire, myocardique. Dans le cas du cerveau, la notion de réserve fonctionnelle est plus
discutable. La diminution des capacités, en l'absence de maladie surajoutée, ne provoque pas «d’insuffisance",
l’âge n'étant jamais à lui seul responsable de la décompensation d’une fonction.

ASPECTS PHYSIOLOGIQUES DU VIEILLISSEMENT


CARACTÉRISTIQUES OBSERVABLES

La peau et le visage
Cheveux
Taille
Poids
Poitrine
CHANGEMENTS INTERNES.

1. Musculature
2. Systèmes cardiovasculaire et respiratoire
3. Les os et les articulations

4. Digestion et excrétion

ORGANES SENSORIELS

1. Vieillissement du système visuel


2. Vieillissement du système auditif
3. Gustation, olfaction

Caractéristiques Observables

La peau et le visage
Apparition de rides sur le front (à partir de 30 ans)
Apparition des premières rides sur le visage (entre 30 et 50 ans)
Rides plus importantes sur le visage à partir de 50 ans
Accumulation du cartilage (faisant grossir le nez d'environ 2 cm et les
Oreilles d'1 cm)
Cheveux
Perte des cheveux
Blanchissement des cheveux
Affinement des cheveux
Taille

Diminution: d'environ 1 cm entre 30 et 50 ans et presque 2 cm entre 50 et 70 (pour les


Hommes.
Les femmes: entre 25 et 75 ans: perte de 5 cm): à cause de la gravité causant
Une compression des os et un affaiblissement des muscles
Poids

Prise de poids jusqu'à 40-50 ans: ralentissement du métabolisme de base


(Conversion de la nourriture en énergie pendant le repos); quantité de calories
Nécessaires diminue de 10 pourcents à chaque décennie après 20 ans.
Après: tendance à diminuer (détérioration de certains tissus et muscles; diminution
d'absorption de
Nourriture)
Poitrine
La poitrine des femmes se ramollit (détérioration des glandes responsables de la fermeté),
Surtout chez les femmes qui ne font pas d'exercice.

Changements internes

Musculature Diminution de la force, tonicité et flexibilité musculaires. Ex. Un homme


De 70 kg à 28 kg de muscle à 20 ans et en a 24 kg à 70 ans.
Systèmes cardiovasculaire et respiratoire
-Du fait de la diminution des muscles au niveau du cœur, celui-ci pompe moins d'oxygène.
Capacités respiratoire ont perdu 60% chez les personnes de 80 ans.
-Les artères deviennent plus petites et moins flexibles. Accumulation de cholestérol sur les
parois.
-L'endurance physique diminue de 15% entre 50 et 70 ans.

Les os et les articulations


.Avec l'usure du cartilage autour des articulations, raidissement des mouvements et
ralentissements des déplacements à partir de 50 ans
.Perte importante de calcium dans les os peut causer ostéoporose (surtout chez les
femmes).
Prendre du calcium avant la ménopause.

Digestion et excrétion
-Le système digestif perd de son élasticité et les muscles fonctionnent
Plus lentement -> la graisse, les protéines et les carbohydrates sont moins bien digérés avec
l'âge.
Attention aux laxatifs qui réduisent l'efficacité du système.
-La vessie devient moins élastique, les reins perdent la moitié de leurs tubules (néphrons)
Avec l'âge -> l'élimination urinaire moins efficace, plus fréquente chez les personnes âgées.

Vieillissement du système visuel


Changements généraux: le réflexe pupillaire répond plus lentement a partir de 50 ans; la
lentille s'élargit, jaunit et devient moins flexible à partir de 40 ans; la lubrification de la cornée
diminue à partir de 40 ans; la cornée s'épaissit et devient plus courbée à partir de 50 ans.
•L'adaptation à la nuit
Avec l'âge le temps d'adaptation à l'obscurité s'allonge (multiplié par 3 entre 20 et 80
Ans). Il faut trois fois plus de lumière à une personne de 80 ans pour s'adapter à l'obscurité
aussi rapidement qu'une personne de 20 ans.
•L'accommodation aux objets proches diminue à partir de 55 ans (presbytie; nécessité de
verres progressifs ou à double foyer).
L'acuité visuelle diminue à partir de 45ans: 90% des sujets de 20 ans ont 10/10
alors qu'à 50-60 ans, 45%.· Problèmes du système visuel avec l'âge:
(a) cataracte (la lentille s'opacifie à partir de 60 ans: rougissement des yeux, larmoiements
excessifs); (b) glaucome: augmentation de la pression interne de l'œil.

Vieillissement du système auditif


· Diminution de la sensibilité à la fréquence et à la hauteur des sons.
· Dégradation de la perception de la parole: La parole est de moins en moins bien perçue,
surtout si elle est émise soit au milieu d'autres paroles, soit en discontinu.
· Problèmes du système auditif:
(a) presbyacousie: perte de la perception des sons de haute fréquence (sons de la parole),
due à la détérioration de l'oreille interne (âge; exposition à bruits
violents; drogues), à partir de 50 ans;
(b) défaillance auditive conductrice: la personne entend mal les sons provenant
De l'extérieur, mais pas sa propre voix (cire dans l'oreille).

Gustation, olfaction
· Si l'on contrôle les facteurs de santé, relativement peu de problèmes.
Quelques diminutions au niveau de la perception des sucrés et salés (si en dessous du
seuil).
· Progrès dans la discrimination qualitative avec l'âge: on distingue
Mieux les sucrés/salés.
Les personnes âgées aiment moins les saveurs amères que les personnes jeunes.
· Notre sensibilité olfactive diminue
Avec l'âge: elle est max. entre 20 et 40 ans, diminue légèrement entre 40 et 70 ans, puis
diminue très nettement. (implications: les âgés ont des réactions différées en cas de dangers
domestiques: fuite de gaz).

Autonomie dépendance et handicape chez les personnes âgées

L'autonomie :est définie par la capacité à se gouverner soi-même. Elle présuppose la


capacité de jugement, c'est-à-dire la capacité de prévoir et de choisir, et la liberté de pouvoir
agir, accepter ou refuser en fonction de son jugement. Cette liberté doit s'exercer dans le
respect des
L ois et des usages communs. L'autonomie d'une personne relève ainsi à la fois de la
Capacité et de la liberté.
Lorsque les capacités intellectuelles d'une personne âgée sont altérées, les soins qui
Lui sont prodigués doivent lui être expliqués.
La volonté de la personne ou ses choix doivent primer sur ceux de ses proches. Certaines
situations sont complexes: les désirs ou projets d'une personne âgée ne sont pas toujours en
adéquation avec les possibilités d’y répondre.
Dans tous les cas, le respect de l'autonomie impose une négociation centrée sur
Les souhaits de la personne âgée .L'autonomie est parfois définie comme
L’absence de dépendance. Cette vision nous semble réductrice et déracinée de
Ses sources philosophiques et morales qui
En font une valeur fondatrice de la démarche gérontologique.
La dépendance :
La dépendance est l'impossibilité partielle ou totale pour une personne d'effectuer
Sans aide les activités de la vie, qu'elles soient physiques, psychiques ou sociales,
Et de s'adapter à son environnement.

La déficience
Correspond à une anomalie d'un organe, d'un appareil ou d'un Système. Cette anomalie
peut être sans conséquence pathologique, mais le plus souvent, elle est symptomatique et
équivaut à la maladie.
L'incapacité représente une des conséquences de la déficience et en est l'expression en
termes de fonction ou de performance.
L’ handicap :est le désavantage résultant de l'incapacité. Il traduit l'écart entre l'incapacité
physique et intellectuelle de la personne et les normes habituelles de qualité de vie.
L’handicap est proportionnel aux ressources matérielles et sociales disponibles pour pallier à
l'incapacité.
Par exemple, une diminution de force de préhension d'une main est une déficience.
Elle peut engendrer une incapacité telle l'impossibilité de couper les aliments au cours du
repas. Si le patient peut s'aider de son autre main et/ou d'ustensiles adaptés (aides
techniques), cette incapacité n'a pas de retentissement sur son environnement.
Si au contraire cette incapacité impose la présence d'une personne à chaque repas, elle est
source de l’handicap.
LaLes causes de la dépendance
La dépendance :
Une conséquence des maladies toutes les maladies peuvent être des causes de survenue ou d’aggravation de la
dépendance. Les affections dégénératives du système nerveux central telles que les démences, les maladies
destructrices des articulations (coxarthrose, gonarthrose), les accidents vasculaires cérébraux en sont de bons
exemples.
Chez le même sujet âgé, plusieurs causes de dépendance sont souvent mises en évidence, qu’elles soient aiguës
ou chroniques. C’est l’intrication de ces causes qui fait la gravité de la situation. Par exemple, une fracture du col
du fémur survenant chez une personne qui souffrait auparavant d’une arthrose diffuse, d’une diminution de
l'acuité visuelle et de troubles de la marche et de l'équilibre en relation avec un syndrome extra-pyramidal, en est
un exemple. Dans un tel contexte, la reprise de la marche après mise en place d'une prothèse prend en compte les
difficultés préexistantes. Il ne faut pas négliger, à côté de cette intrication de pathologies, la participation de
facteurs d'ordre psychique ou social.
Quelques conseils pratiques facilitant l'examen du malade âgé
Ces conseils ont pour but de réduire les problèmes de communication, sans outrance afin de ne pas
Blesser le malade qui a conscience de son déficit
Déficit auditif :
• Parler lentement et distinctement, dans une pièce silencieuse et sans résonnance.
• Quand la malade est déjà appareillé pour une hypoacousie, s'assurer que le dispositif
Fonctionne (pile, mise en fonction, réglage,…).
• Une seule personne doit parler à la fois.
• Se placer face au malade qui a pu apprendre à compenser son déficit en lisant
-au moins partiellement- sur les lèvres de son interlocuteur.
• Choisir la "bonne oreille"! (la presbyacousie du sujet âgé est souvent bilatérale, mais asymétrique).
• Ne pas grimacer pour articuler : dans ce cas, le malade qui a appris à lire sur les lèvres ne reconnait plus
l'expression que les mots donnent au visage.
• Elever le timbre de la voix plus que son intensité. Certaines hypoacousies sont caractérisées par un effet de
seuil qui, une fois franchi, donne au malade la même impression de cri que celle que nous percevons.
C'est désagréable pour tout le monde et le malade se vexe !
• Un stéthoscope peut rendre de grands services...en le mettant sur les oreilles du malade et en parlant dans le
pavillon.

Déficit visuel :
• Rechercher les lunettes si elles existent
• Tenir la main du sujet âgé qu'on interroge.
• Pendant l'entretien, se placer sous un bon éclairage pour que le malade puisse distinguer le visage du médecin.
• Eviter de se placer à contre-jour car les sujets porteurs d'une cataracte sont invariablement éblouis.
Troubles mnésiques et troubles cognitifs :
• Ils ne justifient pas l'abandon de l'interrogatoire, car certains éléments du récit peuvent être bien conservés.
• Calmer l'angoisse du malade et l'aider dans ses recherches
• Si le malade s'impatiente ou s'irrite, ou si les renseignements obtenus ne sont pas fiables, il est préférable de
renoncer provisoirement à l'interrogatoire, et de questionner l'entourage. Ces notions serviront ensuite à aider le
malade dans son propre récit.
Troubles du langage :
• Ne pas parler fort ou en langage "petit nègre"
• Employer un langage simple, et répéter la question sous différentes formes grammaticales
• Ne pas insister pour ne pas décourager le malade
• Poser un maximum de questions dont la réponse peut être donnée par oui ou par non
• Faire lire les questions et faire écrire les réponses quand la lecture et l'écriture sont(relativement) conservées
Déshabillage et habillage :
• Ils peuvent être gênés par les déficits physiques (enraidissements articulaires en particulier)
• Déshabillage et habillage font néanmoins partie de l'examen clinique
• La pudeur existe à tout âge…
• Ne pas "faire à la place" trop tôt : observer d'abord
• Aider dans un second temps : c'est un acte relationnel qui facilite la suite de l'entretien
Déficit visuel :
• Rechercher les lunettes si elles existent
• Tenir la main du sujet âgé qu'on interroge.
• Pendant l'entretien, se placer sous un bon éclairage pour que le malade puisse distinguer le visage du médecin.
• Eviter de se placer à contre-jour car les sujets porteurs d'une cataracte sont invariablement éblouis.

Démarche préventive
Une évaluation de l’état de santé de base
est indispensable afin d’identifier les
patients à risque élevé de décompensation
(frail elderly) : patient ayant chuté, antécédent
de décompensation cardiaque, fonction
rénale limite, polymédication ...
Lors de toute situation aigue, il faut s’assurer
dès les premiers jours d’une bonne
hydratation et d’apports nutritionnels suffisants,
mobiliser le patient, réduire la
prescription aux médicaments indispensables,
prévenir la survenue d’escarres...
La prévention de la perte d’autonomie est
fondamentale, ceci dès le premier jour
d’une affection aiguë. Le développement et l'utilisation maximale des capacités restantes
doivent être assurés par l’ensemble
de l’équipe soignante. Un soutien psychologique
du patient doit systématiquement
être associé (prévention de la régression,
aide au travail de deuil de la fonction perdue,
développement d'activités de compensation

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