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NJINZEU
Soins infirmiers en
Gériatrie
IDE 3
MScN
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 doit être capable de prendre
soin de façon holistique et parfaite une personne âgée malade.
Objectifs spécifiques :
De manière spécifique, il devra être capable de :
Chapitre 1 : Le vieillissement
normal
Objectifs :
-Gérontologie
C’est la science qui étudie le vieillissement sous tous ses aspects : biomédical,
culturel, démographique, socio-économique…
-Gériatrie
C’est la discipline médicale qui prend en charge les personnes âgées malades de
même que la pédiatrie, qui elle s’occupe des enfants malades.
-Vieillissement
Le vieillissement est un processus physiologique inévitable lié à des mécanismes
moléculaires, cellulaires, tissulaires, provoquant des modifications biologiques,
morphologiques et psychologiques, consécutives à l’action du temps. Il est la
résultante des effets intriqués de facteurs génétiques (vieillissement intrinsèque) et
de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa
vie. Notons que le vieillissement est un processus lent et progressif qui doit être
a- Type de vieillissement
-Vieillissement réussi (ROWE et KHAN)
Respirer
De tout l’organisme, c’est l’appareil respiratoire qui est le plus atteint. C’est lui qui
subit la plus grande diminution fonctionnelle au cours du vieillissement :
Eliminer
Muscles
La masse musculaire diminue et perd une partie de son potentiel contractile. La
conduction sensorielle et la conduction motrice s’altèrent.
Os
Le tissu osseux se fragilise, surtout chez la femme ménopausée, chez qui une
ostéoporose est fréquente :
Vue
On observe un déficit visuel induit par une baisse de l’acuité et de l’accommodation,
à une diminution du champ visuel et de la perception de profondeur de champ.
Equilibre
Un déficit vestibulaire, due à une diminution du nombre de cellules ciliées, modifie la
perception du corps dans l’espace et le maintien de l’équilibre.
Capacités à l’effort
Au niveau du cœur, le vieillissement touche plus le myocarde entrainant une
altération de la capacité de contraction ventriculaire et une diminution du volume
systolique d’éjection. Ces modifications causent une diminution du débit cardiaque et
à la limitation des capacités de réaction du cœur lors d’efforts intenses. Au niveau
vasculaire, une athérosclérose s’installe progressivement. La pression artérielle peut
dépasser les chiffres limites de 160/90 mmHg.
Dormir et se reposer
Se vêtir et se dévêtir
Infections
Avec l’âge, les différents mécanismes de défense vont s’altérer. Les PA sont plus
sensibles aux infections du fait d’une immunité moins performante.
Décompensations
Par ailleurs, les PA présentent des situations de polypathologies notamment
chroniques, avec une polymédication aux effets indésirables parfois exacerbés ou
capitalisés et responsables de décompensations (cardiaque, rénale, respiratoire,
etc.).
Chutes
Les déficits sensoriels, associés aux troubles de la mobilité et de l’équilibre, rendent
les PA plus vulnérables aux accidents, notamment aux chutes.
Vue et audition
L’altération des fonctions sensorielles modifie les capacités de communication des
PA :
- Une presbyacousie ou une surdité les gêne pour suivre une conversation -
Une baisse de l’acuité visuelle les empêche de voir leur interlocuteur.
Ces différents handicaps peuvent être à l’origine d’un isolement social.
Toucher
Malgré une réduction des sensations tactiles, le toucher perdure et il est même
renforcé et privilégié dans la communication de la PA.
Sexualité
Elle se modifie parfois sans altération de la libido :
Se recréer
Apprendre
Avec l’âge apparaissent des déficits cognitifs qui, associés à des troubles mnésiques,
visuels et auditifs, peuvent limiter les capacités d’apprentissage. La fatigabilité ne
permet pas toujours à la PA de se concentrer pour intégrer de nouvelles
connaissances. Ses expériences de vie, ses acquis variés doivent être mobilisés
régulièrement pour maintenir son niveau de connaissances. Le rôle infirmier consiste
à aider le sujet âgé à conserver ses acquis plutôt qu’à apprendre de nouvelles
choses.
Exercice de compréhension :
Répondre aux questions
1- Quelle est la différence entre vieillissement habituel et vieillissement
pathologique?
2- Entre une PA et un jeune, lequel des deux a :
- La plus grande masse maigre
- La plus grande masse adipeuse
3- Qu’est ce qui peut expliquer les infections bronchiques chez la PA ? 4- C’est
quoi : une hypogueusie, une anosmie, une hypoxie, une presbyacousie 5-
Pourquoi la PA ne peut-elle plus pleinement se recréer ?
Les affections du pied, sont des pathologies d’alerte, dues le plus souvent à des
négligences. Ces négligences sont elles-mêmes imputables aux difficultés des PA ;
du fait que dans sa vieillesse, il ne soit plus capable de satisfaire totalement tous ses
besoins fondamentaux. Ces affections sont responsables de troubles de la marche.
1- Différentes pathologies
Maladies des ongles
Problèmes biomécaniques
2- Traitement
En fonction du type d’atteinte, le traitement peut être médicamenteux, fonctionnel
(rééducation, chaussures, semelles) ou parfois chirurgical.
Rôle de l’infirmier
- Dans tous les cas, il faut s’assurer d’une bonne hygiène des pieds et des
ongles chez le patient âgé.
- Chez les patients à risque (diabétique, artéritique), il faut surveiller les
téguments.
- L’infirmier doit donner des conseils sur le choix de bonnes chaussures
souples. Surtout, il faut expliquer pourquoi il faut préférer des chaussures
fermées, antidérapantes. Pour ceux qui ont des pieds déformés, il faut
conseiller des chaussures adaptées aux pieds déformés.
- Pour tous ceux qui en ont besoin, organiser des rendez-vous réguliers avec le
pédicure et le podologue.
- A la moindre anomalie, prévenir le médecin.
Exercices de compréhension
1- Définir les mots qui sont en gras dans le cours.
2- Quelles peuvent être les conséquences des problèmes biomécaniques pour la
PA ?
Chapitre 3 : Arthrose
Prérequis : notions d’anatomie de l’appareil locomoteur
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prendre
en soin une PA souffrant d’arthrose
Obejctifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
- Connaitre et citer les différents types d’arthrose
- Connaitre et citer les manifestations de l’arthrose
- Connaitre les différentes thérapeutiques utilisées dans la prise en soin d’une
PA souffrant d’arthrose
1- Définition
L’arthrose est une pathologie qui concerne 100% des personnes de plus de 80 ans.
Généralement, elle est définie comme une maladie des articulations qui se traduit par
une dégénérescence des cartilages aboutissant à leur lente destruction. Elle peut
toucher l’ensemble des articulations et on parle alors de maladie « arthrosique ».
Dans le cas où elle touche seulement certaines articulations et survient de façon
isolée, il s’agit alors :
- D’arthrose post-traumatique
- D’arthrose sur articulation mal axée
- D’arthrose en relation avec un excès pondéral
2- Manifestations cliniques
L’arthrose est une maladie qui se caractérise par des douleurs localisées
principalement au niveau de l’articulation :
En plus des douleurs, à l’examen médical, le médecin notera une raideur articulaire,
une limitation des mouvements, des phénomènes de craquements et parfois un
épanchement articulaire (œdème à l’articulation). Tous ces phénomènes sont
majorés à l’appui (pour ce qui concerne les membres inférieurs) et lors des
mouvements. La personne décrit classiquement un phénomène de « dérouillage »
matinal (c’est-à-dire, la personne va se craquer les articulations au réveil).
3- Traitement
Ici, nous avons trois types de traitements :
a- Le traitement de la douleur
En fonction des cas, des situations, la prescription comprend des antalgiques, des
anti-inflammatoires, des traitements locaux kinésithérapiques (électrothérapie) et
des infiltrations.
L’OMS propose un schéma thérapeutique en 3 paliers :
- Pour une douleur allant de faible à modérée : médicaments de palier I
(antalgiques périphériques (antalgiques non narcotiques [Ibuprofène,
Diclofénac, acide niflumique, etc.], paracétamol, anti-inflammatoires non-
stéroïdiens (AINS)
- Pour une douleur allant de modérée à sévère : médicaments de palier II qui
vont associer un antalgique central morphinique faible (codéine ou
dextropropoxyphène) et un antalgique périphérique comme le paracétamol
- Pour une douleur intense ou rebelle : médicaments de palier III, antalgiques
centraux forts à base de morphine :
➢ Respecter leur mode d’administration
➢ Privilégier la voie orale chez la PA
➢ Lorsque le soulagement est insuffisant, il existe des patchs
dermiques qui agissent vers la 8e heure avec une durée d’action pouvant aller
jusqu’à 3 jours. Rôle de l’infirmier : Surveillance : risque respiratoire et risque de
constipation Autres antalgiques :
il faudra surveiller l’apparition d’effets indésirables, qui sont encore plus néfastes
chez la PA.
c- Traitement prothétique
Une articulation détruite peut être remplacée par une prothèse (hanche, genou,
épaule, petites articulations).
L’arthrose représente un important domaine de la recherche. De nouvelles
thérapeutiques apparaissent avec des médicaments qui protègent les cartilages. Ils
devraient même être capables, dans un futur proche, de les régénérer. Des gels
injectables sont actuellement à l’étude.
d- Rôle de l’infirmier
L’infirmier se doit :
Exercices de compréhension :
1- Définir les termes en gras
2- Repréciser le rôle de l’infirmier dans la prise en soin (PES) d’une PA souffrant
d’arthrose.
Chapitre 4 : Arythmie
Prérequis : notions en cardiologie, en soins infirmiers en cardiologie
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de bien
prendre en soin une PA souffrant d’arythmie
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
1- Clinique
Cliniquement, sa présence est signalée par des palpitations, des lipothymies, des
épisodes de dyspnée. Mais, le plus souvent, elle est parfaitement asymptomatique et
est découverte fortuitement lors d’un examen médical. A l’auscultation, c’est
l’irrégularité des bruits du cœur, qui peut parfois être repérée par l’infirmier par la
prise de la fréquence cardiaque au pouls radial, qui alerte le médecin.
Le diagnostic se fait sur l’ECG qui montre :
2- Etiologie
On retrouve comme causes :
- La cardiopathie ischémique
- L’HTA
- L’hyperthyroidie. La correction de cette dysrégulation hormonale entraîne
souvent un retour spontané au rythme sinusal.
3- Traitement
Si l’arythmie est asymptomatique et que la PA ne présente aucun signe de
complications, l’arythmie est souvent respectée c’est-à-dire, elle ne constitue pas un
problème de santé. Le risque ou le bénéfice du traitement anticoagulant est
délicatement discuté après 80 ans, car la marge entre l’apparition d’une complication
ou d’une normalisation du rythme sinusal est très étroite. La PA est habituellement
traité par aspirine à dose préventive cardiovasculaire (160mg/jr) sauf contre-
indication.
Par contre, chez le sujet jeune, la régularisation de l’arythmie est importante à
prendre en compte dès sa survenue. Le rythme sinusal doit redevenir régulier. Pour
cela, on utilise des médicaments cardiotropes comme les digitaliques, l’amiodarone
et ceux de la classe des inhibiteurs calciques. Eventuellement, un choc électrique
externe peut être nécessaire. Dès la découverte de l’arythmie, le malade est mis
sous traitement anticoagulant.
Le rôle de l’infirmier ici consiste à surveiller dans ce cas les effets du traitement
anticoagulant.
Exercices de compréhension
1- Définir les mots qui sont en gras dans le cours
2- Donnez deux exemples de digitaliques
Chapitre 5 : les
Bronchopneumopathies
Prérequis : notions de soins infirmiers en pneumologie
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prendre
en soin une PA présentant une broncho-pneumopathie
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de:
1- Définition
La bronchopneumopathie, qui est l’infection des bronches et du parenchyme
pulmonaire, est une cause importante de décès chez le sujet âgé. Sa fréquence est
élevée, cycliques lors des épidémies (c’est-àdire, en fonction des épidémies elle est
présente), mais aussi (c’est le plus grave) liée à des facteurs propres au malade tels
que:
2- Manifestations cliniques
Elle associe :
- Un état fébrile
- Une toux avec expectoration
- Une asthénie et une anorexie
- Enfin, une baisse rapide de l’état général.
3- Etiologie
Il convient de distinguer :
4- Traitement
Il consiste en :
Toutes ces données sont notées sur des feuilles de suivi, placées dans le
dossier de soins. Soins de prévention Il convient :
- De mener une politique de conviction sur la nocivité du tabac, ceci dans le but
d’amener ceux qui fumaient à arrêter.
Exercices de compréhension :
1- Donner la définition de BPCO
2- Donner les caractéristiques d’un foyer pulmonaire
3- Essayer d’expliquer pourquoi les infections à staphylocoque doré sont plus
fréquentes en milieu hospitalier.
4- Pouvez-vous essayer d’expliquer pourquoi la réhydratation intervient dans le
traitement et la surveillance infirmière d’une PA souffrant de
bronchopneumopathie ?
Les chutes sont trop fréquentes chez les personnes âgées. Leurs survenues doivent
toujours être considérées comme un évènement grave. Elles impliquent chez le
médecin comme chez l’infirmier, de ne jamais banaliser la chute chez le sujet âgé. Il
faut garder à l’esprit qu’après 65 ans, la survenue d’une chute doit inciter le praticien
à déterminer sa cause, à rechercher ses complications directes et indirectes, et
prévenir les très probables récidives (prochaines chutes).
La prise en charge de leurs causes et conséquences doit rester une priorité
permanente.
1- Causes
On peut les repartir en causes extrinsèques et
intrinsèques. a- Causes extrinsèques
Tous les éléments de l’environnement sont à examiner :
2- Conséquences
Elles peuvent découler sur des traumatismes de deux ordres :
a- Traumatismes physiques
Traumatismes bénins
Ils entrainent une immobilisation temporaire qui ne saurait être exempte de
risques Fractures
Les plus fréquentes sont :
b- Traumatisme psychologique
5- Soins infirmiers
Au moment de la chute
Il faut :
Dans un 2e temps
Exercices de compréhension
1- Définir les termes qui sont en gras dans le cours
Les FESF sont directement en rapport avec la fréquence des chutes et la fragilité
osseuse (ostéoporose).
1- Clinique
Après une chute, même minime, la personne se plaint :
2- Radiologie
Elle confirme la fracture et son type exact :
- Fracture vraie du col du fémur : son degré de déplacement est alors apprécié
selon la classification de Garden ;
- Fracture trans-trochantérienne, plus ou moins déplacée.
3- Traitement
Il est en principe chirurgical. Seules des personnes en extrême fin de vie, ou
totalement impotentes avec un fracture non déplacée, ne sont pas opérées. Toutefois,
l’intervention est toujours préférable, car elle assure un nursing indolore. Elle est bien
sûr à réaliser avec le consentement éclairé de la PA ou de la personne de confiance.
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4- Soins infirmiers
Nursing
C’est la clé de la survie et de la récupération fonctionnelle du sujet âgé.
Prendre en considération :
Prévention de la rechute
Une bonne prise en charge assure et évalue :
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Chapitre 8: Escarres
Prérequis : soins infirmiers en dermatologie
Objectif général : à la fin de ce cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prévenir
et de traiter les escarres chez une PA
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra :
1- Description
L’escarre est un trouble trophique cutané et sous-cutané. C’est une lésion ischémique
tissulaire liée à une compression prolongée des tissus contre un plan dur. Le temps
de compression et la force de compression sont des éléments déterminants
d’apparition de l’escarre.
a- Stades évolutifs
Altération
On décrit 5 stades :
- L’escarre constituée
- L’escarre détergée
- L’escarre au stade de la granulation
- L’escarre cicatrisée avec épidermisation
b- Bactériologie
- Le sacrum
- Le trochanter
- L’ischion
- Les malléoles
- Les talons
2- Facteurs de risque
Les pressions prolongées, avec leurs corollaires que sont les frictions et les
macérations, provoquent des lésions chez les sujets à risque. En l’occurrence lorsque
les personnes sont en situation de :
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3- Prévention
Elle repose sur :
4- Evaluation du risque
Cette étape est essentielle afin de prévenir l’apparition d’escarres. Il existe plusieurs
échelles d’évaluation du risque préconisées par la conférence de consensus de 2001 :
- Norton (1962) : la plus utilisée, validée pour les âges >65 ans.
- Waterlaw (1985) : validée pour tous les âges
- Braden et Bergström : validée par conférence de consensus de l’ANAES
5- Traitement
Il comporte, outre l’application des trois mesures prises en prévention :
a- Chirurgie
Elle peut se faire à différents stades de l’escarre. Une détersion chirurgicale des tissus
nécrosés favorise le bourgeonnement et la cicatrisation. Des greffes cutanées peuvent
être envisagées pour augmenter la cicatrisation. La chirurgie est limitée en fonction de
l’état général de la personne, notamment de son état cutané et de ses capacités
d’adopter dans un premier temps une position évitant toute pression sur le tissu greffé.
Alimentation et hydratation
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Pansements
Le nettoyage de la plaie est réalisé au sérum physiologique, l’usage des antiseptiques
est à proscrire. Un nettoyage à l’eau stérile est douloureux.
Soins d’escarres
Les soins proposés ici sont consensuels. Se référer avant tout aux protocoles établis
dans la structure.
Face aux risques d’escarres, le rôle infirmier préventif est fondamental. Une analyse
très précise de la situation de la personne et une connaissance parfaite de ses
facteurs de risque permettent, en collaboration avec les autres soignants, de proposer
un projet de soins individualisé. La réussite du projet, donc l’absence d’apparition
d’escarres, dépend en grande partie de la rigueur et de la continuité avec laquelle les
soins sont prodigués.
L’escarre épuise et fait souffrir la personne. Demeurer vigilant quant à l’apparition
d’une douleur. Un antalgique préventif prescrit par le médecin est souvent
indispensable avant de faire un pansement.
1- Définition
La confusion mentale fait partie des syndromes cérébraux organiques. Elle se
caractérise par un désordre cognitif majeur, d’installation rapide (de quelques heures
à quelques jours). Médicalement, il importe de la différencier d’un état démentiel.
2- Clinique
Dès le début, on retrouvera les signes suivants :
Les fausses reconnaissances, les hallucinations, les idées délirantes sont fréquentes.
3- Etiologie
On distingue les causes organiques et les causes médicales
Cause organiques
L’état confusionnel est déclenché par des causes organiques survenant chez des
sujets en général fragilisés par des facteurs prédisposant du type :
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4- Diagnostic
Le diagnostic repose surtout sur l’interrogatoire de l’entourage qui retrouve le
caractère récent des troubles et les facteurs déclenchants. L’examen physique
détermine parfois le caractère organique de la cause.
Les examens biologiques éliminent un dysfonctionnement thyroïdien, métabolique ou
hématologique. L’électroencéphalogramme peut aussi révéler des signes d’épilepsie
ou des signes d’origine métabolique.
Si une chute a été évoquée, le scanner est particulièrement utile pour éliminer un
hématome sousdural. Mais il peut aussi montrer un AVC passé cliniquement inaperçu.
Une échographie ou un sondage est systématiquement réalisé par le médecin pour
éliminer une possible rétention urinaire.
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• Stimuler et superviser
• Valoriser
• Surveiller et maintenir l’autonomie dans l’élimination (mise en place de routine
d’élimination)
• Favoriser le plus possible, les repas plaisir : prise en compte des envies, des
besoins. Utiliser les capacités restantes
• Vérifier la prise
• Vérifier l’efficacité et réévaluer (le ttt est-il encore nécessaire ?)
*Evaluation
Exercices de compréhension
1- Quelles sont les causes médicales de confusion mentale chez la PA ?
2- Quelle est la clinique d’une confusion mentale chez la PA ?
3- En quoi consiste le rôle de l’infirmier dans la thérapeutique de la confusion
mentale chez la PA ?
La malnutrition est fréquente dans la population âgée : 4 à 10% des sujets de plus de
65 ans au domicile, 30 à 50% des sujets de plus de 65ans hospitalisés ou vivant en
maison de retraite. Les problèmes nutritionnels que présentent ces patients sont
malheureusement trop fréquemment relégués au second plan alors que le maintien
d’un état nutritionnel adapté est souvent décisif pour l’évolution globale de la santé et
de la qualité de vie du sujet âgé fragile, qu’il soit à domicile ou en milieu hospitalier.
Notons que les patients dénutris guérissent moins vite, récupèrent plus lentement et
développent davantage de complications, d’où l’importance de pouvoir bien prendre
en soin ce problème, surtout chez les PA.
1- Types de dénutrition
Ils sont essentiellement de deux ordres :
2- Causes de la dénutrition
Certaines incapacités chroniques empêchent le sujet âgé de pourvoir seul à ses
besoins alimentaires (paralysies, cécité, démence).
Parfois, les moyens financiers réduisent les capacités d’achats alimentaires. La
solitude favorise un laisser-aller nutritionnel. La perte de dents et/ou l’incapacité
d’avaler accentuent la difficulté de mâcher. Il ne faut pas oublier qu’il y a une
diminution du goût et de l’odorat. Les sécrétions salivaires comme la sécrétion acide
de l’estomac diminuent. La motilité intestinale se ralentit.
3- Besoins nutritionnels
Il est établi que les besoins nutritionnels restent les mêmes durant toute la vie adulte.
Seuls les besoins énergétiques, qui sont directement liés à l’activité, diminuent. Ainsi,
les PA ont besoin des mêmes apports en protéines, en sucres, en lipides, en
vitamines que les plus jeunes, sans oublier les fibres, les sels minéraux dont le
calcium nécessaire à la prévention de l’ostéoporose, les oligo-éléments et une
hydratation suffisante.
Le danger de la dénutrition est important surtout lorsque la PA se met à réduire de
façon conséquente ses apports et surtout lorsqu’elle privilégie un seul type d’aliments
(sucré en général) comme le café au lait, au détriment de la variété qui permet
l’équilibre alimentaire.
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Le poids corporel est un élément important, non pas tant pour lui-même que pour son
évolution. La constatation d’une perte de poids doit rendre attentif à la nutrition. Le
poids est habituellement corrélé à la taille par l’indice de masse corporelle (IMC
(kg/m2) – poids (en kg) sur taille (en m) au carré [P/T2]). Cette indice est aussi appelé
BMI (Body Mass Index). Les plis cutanés (pli tricipital, pli sous-scapulaire) indiquent
l’importance des réserves adipeuses (peu utilisé en pratique courante). En revanche,
les circonférences brachiales ou du mollet apportent une estimation de la masse
musculaire, principal composant de la masse maigre (peu réalisé en pratique
courante).
Analyses biologiques
Le score total obtenu est sur 30 points. Ainsi, en fonction du score, plusieurs
situations peuvent être identifiées :
5- Traitement
C’est d’abord celui des causes :
- Traitement antidépresseur
- Resocialisation
- Rééquilibrage des rations alimentaires
- Traitement de la maladie provoquant l’hypercatabolisme ou le manque
d’apports.
C’est ensuite la renutrition entérale si elle est possible, avec apports de suppléments
protéinés sous forme :
- De plats enrichis
- De suppléments liquides hyperprotéinés
- De collations
- En position semi-assise
- Des « passages » en débits réguliers, d’où la nécessité d’un régulateur de débit
ou d’une nutripompe
- Une administration de l’alimentation à température ambiante
- Une surveillance des reflux, surtout s’il existe des troubles de la déglutition.
6- Prévention
C’est la base du traitement. Elle repose en grande partie sur toute l’équipe soignante,
que ce soit à l’hôpital, en institution ou à domicile.
- Informer les PA sur les règles élémentaires d’hygiène alimentaire. Au besoin,
les lui répéter patiemment.
- Créer des ateliers pour apporter les connaissances de base.
- En accord avec le médecin et la diététicienne, corriger la dénutrition à ses
débuts.
- Signaler au médecin les alimentations aberrantes.
- S’assurer que la nutrition correspond aux désirs de chaque individu et qu’elle
est donnée dans le cadre de soins personnalisés.
7- Soins infirmiers
Equilibre alimentaire
Réfléchir avec l’équipe pluridisciplinaire pour établir un projet regroupant des objectifs
tels que :
Choix alimentaires
Prendre en compte le contexte socioculturel des personnes. Ne pas choisir les menus
en fonction de ses propres goûts. Mais privilégier les goûts de la PA. De même, la
formule « plateau-repas », repas à emporter reste peu adaptée aux PA.
S’assurer de la bonne présentation des plats, notamment pour les aliments mixés, et
vérifier que le cadre où les repas sont pris est agréable.
Repenser au besoin l’horaire des repas, trop souvent très en avance sur les habitudes
antérieures.
Exercices de compréhension
1- Quels sont les apports quotidiens recommandés :
- Pour les femmes ?
- Pour les hommes ?
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Chapitre 11 : Déshydratation
Prérequis : cours de physiologie générale
Objectif général : à la fin de cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prendre en
soin un cas de déshydratation de la PA
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
1- Définition
La déshydratation chez la PA est un phénomène très fréquent qui doit toujours être
surveillé. Souvent, elle survient chez les sujets qui ne peuvent plus ressentir ou
satisfaire leur soif.
La déshydratation de la personne âgée est liée à une perte rapide et non compensée
d'une grande quantité d'eau et d'électrolyte.
Elle peut se dépister cliniquement grâce :
-au pli cutané
- à une perte de poids
- à une diminution de la diurèse
- plus rarement à une tachycardie ou à une hypotension orthostatique.
Dans ce cas, prévenir le médecin et conduire les gestes indispensables à une
hydratation correcte et continue.
2- Causes
• diminution de la sensation de soif
• chaleur
• hyperthermie
• diarrhée, vomissement
• polypathologie
• dépendance et perte d'autonomie
• prise d'un traitement diurétique
3- Facteurs de risques
Facteurs liés à l’âge
L’équilibre hydroélectrolytique devient précaire chez la PA. Au cours du vieillissement,
on constate que :
4- Clinique
Les mécanismes de la carence en eau sont une perte excessive ou un défaut
d’apport, ou les deux.
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Bilan hydrique
Connaitre le poids habituel de la personne, d’où la nécessité de la peser lors de son
entrée dans la structure pour avoir un poids de référence, puis régulièrement.
Apprécier sa natrémie, témoin de l’eau totale contenue dans l’organisme.
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Exercice de compréhension
1- Quelle est l’importance de la natrémie ?
2- Sur le plan biologique, quelle est la différence entre une déshydratation
extracellulaire et une déshydratation intracellulaire ?
Quelle est la clinique d’une déshydratation de la PA ?
Objectif général : à la fin de cours, l’étudiant IDE 3 devra être capable de prendre en
soin un cas de d’incontinence urinaire de la PA
Objectifs spécifiques : plus spécifiquement, il devra être capable de :
L’incontinence urinaire est définie par une perte involontaire d’urines objectivement
constatée. La prévalence de l’incontinence urinaire permanente dans la population
1. Facteurs de risque/Etiologies
2. Mécanismes physiopathologiques
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3. Sémiologie
a- Examen clinique
Il s’agit principalement de :
- L’examen cytobactériologique des urines (ECBU), en cas de positivité des
bandelettes réactives, est systématique pour rechercher une infection urinaire
basse. Le traitement d’une infection urinaire symptomatique lors d’une
incontinence urinaire récente restaure parfois la continence urinaire. En cas
d’incontinence urinaire chronique, le traitement d’une infection urinaire est
moins efficace.
- Le résidu post-mictionnel (RPM) : Cet examen mesure le volume post-
mictionnel, rapporté au volume mictionnel.
- Un test de remplissage vésical, progressif, à l’eau stérile ou au sérum
physiologique tiéde, détecte les contractions vésicales prématurées ou
intempestives et étudie le seuil de perception du besoin mictionnel. Il est réalisé
au lit du malade après la mesure du résidu post-mictionnel par la sonde mise
en place dans la vessie.
- L’examen urodynamique utilise un matériel spécialisé et repose sur des tests
dont les plus utilisés chez la personne âgée sont les suivants : la débimétrie
(étude du débit urinaire c’est à dire la relation volume uriné / unité de temps), la
cystomanométrie (mesure de la pression intra-vésicale durant un remplissage
vésical et durant les mictions, grâce à une sonde urétrovésicale munie d’un
capteur) et la sphinctérométrie (apprécie le tonus du sphincter et donc sa
pression de clôture. Elle est efficace si elle atteint 80 cm d’eau et inefficace si
elle est inférieure à 30 cm d’eau).
c- Démarche diagnostique
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M. NJINZEU
L’approche clinique d’un malade âgé incontinent urinaire comporte quatre étapes
successives : 1) Recherche d’une incontinence urinaire fonctionnelle liée à l’incapacité
du malade à réaliser la miction dans des conditions satisfaisantes.
2)Recherche et traitement de facteurs aggravants ou précipitants : fécalome, infection
urinaire, effets secondaires de médicaments.
3)Mesure du résidu post-mictionnel. Un résidu nul ou faible est en faveur d’une vessie
instable ou d’une incontinence sphinctérienne. Un résidu important est en faveur
d’une vessie atone ou d’un obstacle urétral.
4)Si besoin, réalisation d’autres explorations
4. Traitement
a- Moyens thérapeutiques
• Traitements médicamenteux
Les anticholinergiques (oxybutinine, imipramine) inhibent les contractions vésicales et
sont donc indiqués dans l’urgence mictionnelle. Ils sont contre-indiqués en cas de
troubles cognitifs qu’ils peuvent déclencher ou aggraver, de glaucome à angle fermé
et d’obstacle cervicoprostatique patent ou latent où ils peuvent entraîner une rétention
vésicale aiguë.
• Le traitement chirurgical
Un traitement chirurgical de l’incontinence urinaire doit être proposé aux malades
ayant des mictions par regorgement pour corriger une sténose urétrale ou une
hypertrophie prostatique obstructive. Pour les femmes âgées ayant des déficiences
périnéales majeures, on propose une cervicopexie et, en cas de contre-indication
chirurgicale la pose d’un pessaire reste une solution possible. Le recours au sphincter
artificiel reste exceptionnel.
b- Indications
Trois circonstances sont à prendre en compte :
- Vessie instable
Règles hygiéno-diététiques, calendrier mictionnel, anticholinergiques s’ils ne sont pas
contre-indiqués, biofeedback.
- Vessie atone et dyssynergie vésico-sphinctérienne
Cholinergiques, alpha-bloquants en complément si dissynergie,
sondages itératifs. - Obstacle
Alphabloquants, adénomectomie ou résection endoscopique, dilatation urétrale. En
cas d’obstacle prostatique avec résidu post-mictionnel, le traitement chirurgical doit
être envisagé.
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