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UE 1.

1 S1 : Psychologie, sociologie, anthropologie

Le développement de la personne

Estelle Rohard, Psychologue


Objectifs

• meilleure appréciation de l’état clinique d’un patient (développement moteur, intellectuel,


affectif)

• repérage de signes cliniques atypiques

• permet de mieux répondre aux besoins du patient

• ajustement de son intervention


A. L’enfance
In utero

Le foetus a déjà des compétences :

• le toucher (apparait après 4 mois de gestation)

• l’ouïe (5-6 mois) : gargouillis, rythme cardiaque, voix maternelle…. puis sons extérieurs)
Nouveau né

• Les réflexes archaïques :


- pour se nourrir : le réflexe de succion, de couinement, de déglutition

- pour se mouvoir : réflexe d’agrippement, de redressement statique , marche automatique,


babinski

- pour se protéger : réflexe de moro,…

Témoin du développement du système nerveux central et du tonus


• Un développement par étape successive ( succession de stades qui peuvent varier dans leur durée, mais pas
dans leur ordre)
= développement hiérarchisé

• Chaque étape de développement prépare la suivante

• Différents domaines de développement :


- développement moteur
- développement cognitif / intellectuel
- développement social
Développement moteur

• développement spectaculaire dans les 12 ers mois ( passage d’impotent à indépendant)


• développement lié à la maturation des structures cérébrales
• Quelques repères :
- à 3 mois : le bébé allongé sur le ventre, va pouvoir redresser sa tête et pouvoir s’appuyer sur ses
avant-bras
- à 6 mois : il peut se retourner dans un sens (ventre vers le dos) et bien attraper volontairement
un objet
- à 8-9 mois : position assise acquise et stable
- à 10 mois : le bébé sait ramper, marche à 4 pattes
- à 12 mois : marche en tenant la main de l’adulte
- à 15 mois : marche seule
- à 18 mois : pousse le ballon sans tomber
Développement cognitif/ intellectuel

• Naissance de la pensée ( ou l’apparition d’une représentation)


• 2-4 ans : développement progressif de la pensée symbolique
- visible à travers le langage
- visible à travers le dessin
- visible à travers le jeu ( passage de l’imitation immédiate, à l’imitation différée, puis
au jeu symbolique)

- visible à travers le raisonnement mathématique ( passage de la manipulation


quantité, à la représentation d’objet, au raisonnement abstrait)
Développement affectif et social
• état de symbiose nécéssaire, dépendance à autrui :
• le bébé n’a pas conscience de son propre corps, besoin d’être contenu (portage,
enveloppement…)
• découverte du monde par le parent

• Les signaux du tout petit pour se faire comprendre :


- le regard
- le sourire (apparition du sourire social à 3-4 mois)
- les cris et les gestes
- les pleurs
• installation d’un dialogue tonico-émotionnel (permet la régulation des émotions du bébé)

• Spécificité de la bouche en début de vie : lieu de nourrissage + lieu d’échange.


= stade oral (0- 1 an)
Le bébé découvre le monde en mettant à la bouche.

• Etape de distanciation- séparation nécéssaire


- se fait progressivement
- angoisse du 8 ème mois
- 9 mois : début autonomie (jette objet intentionnellement
pour que l’autre le ramasse)
- le doudou = objet transitionnel
• Période d’individuation (24-36 mois)
- stade sadique -anale : apprentissage de la propreté. Plaisir de l’enfant lié à la maitrise et au
contrôle du corps et de l’entourage
• Crise d’opposition (3 ans) : l’enfant s’oppose pour devenir autonome. Refus systématiques . L’enfant
expérimente son pouvoir. Sentiment de possession.
• du fait de la séparation, enrichissement des interactions sociales (début groupe de pairs)
• Stade phallique et période oedipienne (5-6 ans) :
- prise de conscience de la différence des sexes et des générations
- mouvement d’identification « être comme… » , recherche de l’amour du parent
opposé
Période de latence

• fin du complexe d’oedipe, refoulement des désirs


• intériorisation des interdits = apparition du Surmoi
• développement de la vie en groupe : sentiment d’appartenance , jeu collectif ( trouver sa
place dans un groupe de pairs, poursuite de l’intériorisation des règles)

• Récapitulatif des différents stades selon Freud


L’adolescence

• Début?
Avec la puberté (phénomène physiologique qui va entrainer des modifications à la fois
corporelles et psychologiques
• Fin ?
Plus floue, déterminée surtout par phénomène psychologique, individuel et social
• Crise ?
« Laisse, il fait sa crise », mais attention à l’excès de banalisation
• Période de changement comparé à un travail de deuil
1. Au niveau du corps

• Transformations physiques (douleur) :


- forte croissance staturo-pondérale
- développement des caractères sexuels primaires : accroissement des organes génitaux
- apparition des caractères sexuels secondaires : pilosité, seins, activité ovarienne et
testiculaire (premières règles, éjaculations)

• Image du corps en mutation (sentiment de bizarrerie, d’étrangeté lié à une perte des repères)
• La puberté reste une surprise !
• Période de doute tant sur le plan physique que psychique
• Construction de l’identité sexuée
• Risque lié à la confrontation à la perte (risque de dépression, problématique de dépendance
…)
2. Au niveau de la famille

• La relation aux parents se transforment :


- agressivité
- déplaisir
= l’enjeu psychique de l’adolescent est de se « séparer » de ses parents

• Double paradoxe « Comment s’identifier, en particulier aux parents, sans être menacé par la
confusion d’identité » (si je ressemble à mal mère, ne suis je pas menacée de ne plus exister moi-même ? )

• Travail de séparation progressif…. aussi du coté des parents ( parfois difficulté pour les parents de renoncer
aux liens précoces de l’enfance, et pour l’adolescent : nécessite de s’en défaire)
3. Au niveau du cercle social

• Augmentations des relations en dehors de la famille


- temps des copains, de la bande
- temps du meilleur copain
- puis celui de la « petite amie »
L’émancipation se fait donc progressivement par le biais du groupe de pairs.

• La vie affective à l’adolescence devient intense

• Remarque : une trop grande fragilité affective, des antécédents de carence ou d’excès dans les liens
peuvent entraver ce travail psychique.
l’âge adulte

Poursuite de l’autonomisation et la construction de la vie avec :

• orientation professionnelle et les études


• prise de distance avec la famille d’origine
• choix du conjoint, construction de la vie de couple, installation et construction de sa propre famille
• engagement dans une activité professionnelle

L’adulte est celui qui a trouvé sa place dans les divers groupes sociaux auxquels il appartient et qui est capable de
vivre de façon autonome.
La maturité (30 - 60 ans)

• vers 30 ans : meilleures performances au niveau de la mémoire, de la compréhension de problèmes, de la


fatigabilité musculaire et de la cadence de travail
• vers 40 ans : possible crise similaire celle de l’adolescence en lien avec la prise de conscience qu’une
étape de vie est franchie

Puis diminution discrète des capacités physiologiques :

• à partir de 50 ans : (pré-sénescence) vieillissement naturel avec baisse des performances, ralentissement
des capacités mentales, sensorielles et motrices, l’attention est plus sensible à la fatigue, la mémoire
diminue, baisse du dynamisme et de la curiosité intellectuelle
• deuil de l’image idéale avec la perte de la jeunesse
> 65 ans
1.Définition

2. Aspects sociologiques de la vieillesse

3. Modifications liées au vieillissement


1.modifications anatomiques et moteur
2.modifications sensorielles
3.modifications cognitives
4.modifications sexuelles
5.modifications affectives

4. Que se passe t-il au niveau psychologique ?

5. Vieillir en institution
1. La vieillesse : définition
= Evolution normale de la vie, marquée par la diminution et la perte progressive des
capacités et des aptitudes à tous les niveaux de l'organisme

Débute physiologiquement à 25 ans → A partir de cet âge, perte de ~ 1 millier de cellules/jour !


2 périodes : pré-sénescence 50 - 65 ans et sénescence à partir de 65 / 70 ans.

• Le début du vieillissement ?
Le passage marquant est le départ en retraite→ stress majeur, moment insécurisant avec une
modification du rythme quotidien et la disparition d'une activité imposée.
→ Peut être vécue comme un soulagement ou angoissant, et triste : perte d'un statut social, d'une identité
sociale et diminution des ressources. Diminution ou perte de l’estime de soi.
Importance de bien préparer ce passage pour que l'ennui ne domine pas (investissements associatifs,
loisirs...), trouver de nouveaux centres d’intérêts.

Retrouver un nouveau sens à sa vie (actif = utile).


2. Aspects sociologiques
• Notion qui évolue avec le temps : représentation différente selon le contexte socio-culturel, religieux et historique.
● Temps ancien : grande vénération
● Moyen-Age : vie découpée en fonction de l’aptitude de l’homme au travail.
● Renaissance : époque sensible à l’apparence et à la beauté.
● 17ème siècle : possibilité de subvenir soi-même à ses besoins.
● 19ème siècle : premières institutions pour éviter l’isolement. Création de la gériatrie.
● Jusque 1960 : vie au sein des familles. Institution rarement privilégiée.
● 1962 : Rapport Laroque : réflexion sur les problèmes liés au vieillissement.

• Une perception/ un statut modifiés :


Légalement l’âge de la vieillesse = l’âge de la retraite
Avec l’allongement de la vie, +en + de différences dans le vieillissement .
Evolution de terminologie : « les vieux, 3ème âge, 4eme âge, seniors… »
L’accélération du rythme de la vie, l’augmentation du niveau de performance nécessaire pour « rester dans la course » met le
sujet âgé en difficulté

• Espérance de vie en augmentation


En 1740, l'espérance de vie était de 23,8 ans!
En France : en 1946 : 60 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes
en 2019: 79,7 ans 85, 6 ans.
L’espérance de vie progresse de deux mois par an environ
En 2021 en France (INSEE) : ~67 Millions d’habitants
20,7 % > 65 ans dont 9,5 % > 75 ans (6.4 millions).
3. Les modifications liées au vieillissement

Un vieillissement à vitesse variable :


•Débuts passent inaperçus → prise de conscience « tardive », de ces déficiences
en fonction des difficultés et baisse de performance

•Ce qui est perdu en premier est la capacité à faire des progrès

•Le vieillissement touche ensuite notre aptitude à exécuter les capacités


maximales.

•Baisse des capacités à se réparer (suite à maladie, accident…) avec incapacité à


retrouver son ancien niveau : il faut une rupture, une maladie pour que le
processus continu du vieillissement physique se révèle comme s’il était brutal.
3.1 . Modifications anatomiques et vieillissement
moteur

•Gestes ralentis, membres raides, force musculaire, problèmes articulaires


Fonte musculaire, tassement, réflexes, ralentissement des fonctions de l'organisme, affaiblissement des défenses immunitaires, capacité
pulmonaire, fatigue , fragilité des os, de la quantité et de la qualité du sommeil
•Dégradation esthétique du corps, cheveux blancs, rides, la voix tremble
• Récupération plus longue (convalescence)
• Perception décalée de leurs capacités avec la situation réelle.
•Un sentiment d'inutilité peut apparaître

Aider la personne âgée à adapter son activité à ses capacités préservées pour continuer à être active plutôt que de croire qu’il vaut
mieux pour elle renoncer à ce qu’elle ne peut plus assumer.
« ne pas faire à la place de » Maintenir les capacités préservées au maximum pour préserver l'autonomie et donc l'estime de soi .
ex : adapter son itinéraire de promenade en fonction des capacités physiques et de la fatigabilité de la personne (fractionner, réduire le périmètre
autour de la maison, …)
3.2. Le vieillissement sensoriel

Les deux organes qui se détériorent le plus sont les plus utilisés :
- la vision
- l’audition (baisse de l’aptitude à percevoir les sons peu intenses et diminution de l’aptitude à distinguer les différents sons).
Appareillage possible, parfois difficile à instaurer (coût, manipulation, inconfort,…)

Les distorsions induites par le vieillissement sensoriel modifient la perception du monde extérieur, entravent la communication.
Peut entrainer des conflits : chacun accuse l’autre de ne pas faire d’effort ; le sujet âgé supporte mal les conversations à plusieurs, les évite,
peut devenir irritable, on le soupçonne de le faire exprès car, il est encore capable d’entendre des sons peu intenses.
L’espace sensoriel de la personne âgée se rétrécit avec risque de repli sur soi.
Volonté de « ne pas gêner », les PA risquent de s’isoler encore plus.
3.3. Le vieillissement cognitif

La performance intellectuelle diminue même si les capacités intellectuelles sont peu altérées avec l’âge
! Distinguer vieillissement normal # troubles neurodégénératifs
Modification du traitement de l'information
• Les perceptions qui permettent d’acquérir les informations du monde extérieur déclinent, l'attention est limitée, baisse dans la vitesse de
traitement de l'information.
• Baisse de l'attention, difficultés pour se concentrer (peut s’éduquer et s’entretenir) et notamment l’attention partagée = explique la fréquence
des AVP et des chutes
• La mémoire immédiate n’est plus aussi performante, la mémoire de travail est bien préservée, mais très dépendante des capacités d’attention.
Capacités en mémoire sémantique plutôt préservées (tout de même manques du mot).
La mémoire à long terme (épisodique) est la plus fragile avec l’avancée en âge et sensibles aux différentes pathologies.
La plainte mnésique est un phénomène normal !
• Capacités exécutives : Difficultés d’apprentissage, difficultés à s'adapter à des situations nouvelles, difficultés à s’organiser, évolution des
mœurs...

Difficulté à gérer beaucoup d'informations simultanément (ne pas les assommer de trop d'informations simultanément. Une idée par phrase.)
3.4 Le vieillissement sexuel

• ! Idées reçues, fausses croyances !


• La sexualité reste active avec l’âge (Lindau, 2007 : relations sexuelles pour 83,5% des hommes et 74,4% des femmes de 57 à 87 ans)
• Par contre, modifications de la sexualité
• Déficit hormonal (ménopause chez les femmes), affections chroniques (diabète, HTA, risque cardio-vasculaires…), interactions
médicamenteuses, peuvent diminuer les capacités sexuelles
• Image du corps et modifications morphologiques
Sexualité moins physique, + émotionnel, sensuel

Cf. sexualité en EHPAD : envie de plaire et désir toujours présents


De nombreux couples se forment.Important consentement mutuel.
Lieu de vie. Droit à l’intimité. ➔ Important d’en parler en équipe !
Désinhibition possible avec l’évolution des pathologies (exhibitionnisme, …)
3.5. Modifications affectives

• du contrôle des émotions = moindre capacité à gérer ses émotions, labilité émotionnelle avec sautes d’humeur (agressivité,
impatience, sensiblerie)

• Difficultés face au changement, refuge dans le passé (rôle protecteur face à un avenir incertain)

• Egocentrisme, repli sur soi : carapace qui lui permet de ne pas trop souffrir

• Passivité et dépendance avec un renversement des repères intergénérationnels.

• Sentiment de vulnérabilité : peut y avoir des idées de persécution, de préjudice. Les questions d’argent prennent beaucoup de place, peur
d’être abusé.

= Importance de connaître l’histoire de vie. Va nous permettre de comprendre davantage les comportements et réactions de la personne.
Améliorer la prise en soins, l’écoute empathique.
3.6. Au niveau psychologique

✓ Accélération subjective de l'écoulement temporel

Si le geste et la pensée sont ralentis, la personne âgée ne vit pas le temps comme ralenti : plus on vieillit, plus le temps
file !
Le temps est long derrière (histoire de leur vie, un refuge), le présent est souvent ralenti.
Le futur parait court, peut vite être interrompu, réticence face aux projets à moyen terme.
Les projets à brève échéance permettent de moins penser à l'hypothèse de la mort.
L’absence de projet peut être angoissant. (! Pas toujours le cas)
✓ La perception du temps évolue : longtemps, illusion d’un temps cyclique : nous pouvons « refaire notre vie » « repartir
à zéro ». Malades, nous guérissons sans séquelles. Avec l’âge, on ne peut plus annuler le passé.

= Attrait pour les activités qui redonnent au temps un peu de circularité (Radotage)
✓ La souffrance de vieillir
Vieillir, affronter son vieillissement et celui de son entourage, est douloureux.

✓ Modifications relationnelles : les rapports parents/enfants s'inversent. Les personnes âgées deviennent dépendantes des enfants,
matériellement et surtout affectivement.
Plus la personne âgée est rejetée et solitaire, plus elle se replie et se néglige.

✓ La douleur

Le corps du sujet âgé souffre souvent.


Douleur pas toujours facile à identifier : les sujets âgés ne se plaignent pas toujours ou ne peuvent pas toujours l’exprimer verbalement,
souvent masquée par des manifestations peu évocatrices telles que le repli, le mutisme ou la dépression.
Spécificités de la douleur chez les personnes âgées :
Grande fréquence clinique
Grande variabilité d’expression
Lourdeur des conséquences pour le sujet, son entourage ou les soignants

= Importance de la posture du soignant. ! À ce que l’on peut renvoyer à la PA (non-verbal, gestuelle, intonation de la voix)
Signes cliniques spécifiques :

✓ L’angoisse
▪ Prise de conscience du vieillissement « plus proche de la fin ». Angoisse de mort.
▪ Perte progressive des capacités intellectuelles (aucune garantie quant aux limites de cette perte, angoisse du vieillissement
pathologique)
▪ Les réactions de l’entourage : le risque est que la famille décide une mise en institution, une mesure de tutelle... (d’où une
minimisation des difficultés exprimées par la PA, au risque de se replier sur soi)
▪ L’attitude de l’entourage familial et institutionnel peut aggraver ou diminuer cette angoisse selon le regard plus ou moins
bienveillant que cet entourage va poser sur la personne âgée.
= Difficulté à canaliser les angoisses apprivoiser les angoisses en en parlant, les partageant, activation comportementale

✓ L’agressivité :
Mode de communication, frustration, non acceptation de la situation
Ou encore perte du sens des convenances
✓ Tristesse de l’humeur
▪ Méconnue, souvent attribuée à tort au vieillissement seul
▪ 15 à 30 % des PA souffrent de dépression
▪ Perte d’intérêt, ralentissement

✓ Apathie
▪ Perte d’intérêt, manque de motivation et d’initiative
▪ Ne pas banaliser

✓ Repli sur soi :


▪ Fréquent, carapace permettant au sujet âgé de ne pas trop souffrir.

L’isolement : ≠ solitude (sentiment et non un fait) maintenir au max le lien social, importance téléphone (multiplication
des appels visio avec le confinement).
Facteur aggravant : confrontation à des deuils successifs

Entraînent une réaction dépressive, normale, qui peut être renforcée si l’entourage met l’accent sur les déficits et la dépendance.
Modifications mode de vie, conséquences matérielles, financières, sociales ne pas le médicaliser mais il doit être socialisé,
accompagné, soutenu

• La perte d’un ascendant :


• Le nombre de pertes ne peut que s’accumuler avec le temps
• Source de souffrance
• Perte d’une partie de soi-même
• Réveil de l’angoisse de mort

• La perte d’un enfant :


• Culpabilité d’en survivre
• Deuil difficile voire impossible à faire
• Désespoir
• Quel est le sens de la vie ?
• Caractère insensé « pas dans l’ordre des choses »
• La perte du conjoint:
• Evénement dramatique et douloureux
• Remise en question de l’équilibre (exemple : gestion du quotidien modifiée, seul)
• Banalisée

● La perte d’autonomie physique :


● Déplacement
● Activités domestiques
● Activités de loisirs

● La perte d’autonomie intellectuelle

● Le relogement et l’entrée en institution : l’institutionnalisation est vécue comme un bouleversement des générations et un
déracinement. Deuil de la vie d’avant.
Le risque suicidaire chez la PA

Dans les sociétés occidentales, la PA perd : son activité professionnelle (retraite), ses enfants autonomes, et ses relations
(décès). Diminué dans ses capacités, dévalorisé aux niveaux physique, social et psychologique, elle peut être atteinte dans
l'estime de soi importante cause de conduites suicidaires

En France, augmentation des suicides avec l'âge:


9000 suicides par an en France environ.
Ratios TS/S :200/1 chez – de 25 ans, 4/1 chez PA (étude CNBD).
17% des suicides dans le monde concerne les + de 65 ans.
Variable selon les pays.
Davantage d’hommes.
4. Vieillir en institution

• Souvent favorisé par l’entourage proche


• Conditions matérielles améliorées (mais souffrance de la personne)
• Vécue en fonction des attentes de la personne, de son histoire et des liens entretenus avec
les autres.

L’institution est une nécessité risquée :


• Angoisse d’abandon
• Préparation, visite de pré-accueil, création de repères
• Deuil de la maison
• Développement des troubles du comportement
Difficultés liées au vieillissement en institution :

▫ S’adapter à la vie en communauté (se confronter à certains troubles/maladies… Le


regard de l’autre)

▫ Perte de certaines décisions, choix

▫ Infantilisation parfois

▫ Sexualité : idées reçues, droit à l’intimité.


En résumé
• Le vieillissement change notre manière d’être au monde.
• Dans la difficulté de vieillir, le deuil et la solitude occupent une place importante, ainsi que les difficultés liées au corps.

C’est l’âge des pertes travail de deuil


• Perte du travail rémunéré et de l’identité professionnelle
• Perte de la bonne santé, des compétences, de l’autonomie
Souffrance/ ce que l’on était avant, entre ce que la personne veut faire et ce qu’elle peut faire
• Perte du conjoint, du réseau d’amitié : départ et/ou le décès des amis
Pertes des proches avec réduction des interactions sociales et isolement.
• Perte de sa liberté économique et de ses droits civiques : La mise sous tutelle
• Perte du domicile privé
• Perte prochaine de la vie, proximité de la mort

Pour bien vieillir, il est important de:


▫ Trouver une certaine stabilité liée à l’accomplissement des deuils. La PA pourra retrouver un sentiment de continuité = Relancer le
sentiment d’exister et le plaisir à être.
▫ Accepter que le temps passe et accepter les événements tristes.

Le travail gériatrique demande du temps, de la patience et de la disponibilité de la part des soignants.


Pour que l'adulte plus jeune soit à l’écoute, il faut qu’il n'ait pas peur de la mort, de sa mort, mais aussi celle de ses proches.
La confrontation au vieillissement, maladies, dépendance, fin de vie, mort peut être anxiogène importance de parler de son vécu.
Quelques pistes d’ attitude à adopter
▪ Être là : présence, attention, disponibilité, écoute avec sollicitude et bienveillance
La présence compte souvent plus que les paroles, la personne âgée qui ne dit rien ne s’ennuie pas pour
autant.
Donner du temps à la personne : se poser, s’assoir. Les sujets âgés ont besoin de calme, lenteur, douceur,
patience, de temps important de s’adapter à ce rythme

▪ Ne pas précéder, être à ses côtés : s’adapter à son rythme, se mettre à son niveau, par le regard, par le
ton de voix… sans infantiliser la personne !

▪ Tenir compte de la fatigabilité : parler 10 minutes peut être un gros effort. Savoir accepter le caractère
décousu de la conversation

▪ Avec les personnes âgées désorientées, continuer à communiquer. Si elle est dans son monde, ne pas
chercher à la ramener de force à la réalité. Imposer peut susciter de l’agressivité, altérer la relation de
confiance, générer de l’anxiété.
▪ La vie du sujet âgé a une valeur. Permettre à la personne âgée à la fin de sa vie, de découvrir le sens de sa
vie.
Importance de s’intéresser à son histoire de vie, aux évènements de vie positifs ou négatifs, à leurs
compétences et leurs savoirs.
▪ Mémoire ancienne préservée plus longtemps

▪ Valoriser la personne, dans ses capacités restantes, ses savoirs.

▪ Accompagner, c’est faire preuve d’empathie, comprendre l’autre, comprendre son point de vue. Aider
c’est d’abord écouter. Il faut savoir accepter d’entendre la souffrance de l’autre. Entendre son ressenti.
Soigner mais aussi prendre soin, soulager, accompagner.

▪ Faire prendre conscience aux personnes âgées de leurs capacités restantes (maintien leur niveau
d’autonomie, rassure).

Ne pas oublier la personne dans le corps que l’on soigne

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