Vous êtes sur la page 1sur 12

CM PSYCHOLOGIE DÉVELOPPEMENT – ADOLESCENT

1. Concept d’adolescence : évolution au fil des siècles

2. Définition de l’adolescence aujourd’hui

3. Développement physiologique et neurobiologique à l’adolescence

4. Développement cognitif et moral à l’adolescence

5. Développement identitaire et connaissance de soi à l’adolescence

6. Le développement socio-affectif à l’adolescence

6.1. Développement de l’autonomie à l’adolescence

6.1.1. L’autonomie affective ou émotionnelle

6.1.2. L’autonomie comportementale

6.1.3. L’autonomie idéologique (ou autonomie des valeurs personnelles)

6.2. Le développement des compétences sociales

6.2.1. Le dvpt des compétences sociales : caractéristiques individuelles

6.2.2. Le dvpt des compétences sociales : apparence physique

6.3. Les relations avec les parents

6.4. Les relations entre pairs à l'adolescence

1 – Concept d’adolescence : évolution au fil des siècles

 Concept récent : milieu du 19e

 Contextualité : propre aux sociétés occidentales

 1ere évocation : 1904 (Stanley Hall)

 Lié à la scolarisation, à l’éducation et aux nécessités socio-économiques

2 – Définition de l’adolescence aujourd’hui

 Image double de jeune et de l’adolescent


- Précieux pour la société
- Âge énigmatique : crise, conflit, rupture…

Ambivalence de la part des adultes envers les ados.

Très grande intensité du développement : « tempête développementale »


Nécessité d’harmoniser le développement sur le plan physique, psychologique et les
rôles sociaux que l’adolescent va devoir tenir
- Sur le plan corporel
- Sur le plan intellectuel
- Sur le plan émotionnel
- Sur le plan social

 Remaniement profond de l’identité enfantine  énergie considérable

Crise d’adolescence ou processus d’adolescence ?

Crise (terme incorrecte)


- Conception dynamique  crise maturante
- Liée à une situation, un contexte : sorte d’accélération d’un processus de
changement
- Conceptions sociologiques et psychanalytiques peu représentatives
- Recherche empirique  pas de crise du développement normal de l’ado

Processus
- Théorie focale du développement de l’ado (Coleman) : modifications des
relations pendants adolescence à différents moments
- Résolution conflit non obligatoire pour passer à l’étape suivante du
développement
- Processus de changements progressifs et continus des différents domaines de
vie qui s’étale sur plusieurs années

Transition entre enfance et âge adulte

Origine du terme : « adolescent » = « être qui grandit, qui est en croissance »


- En opposition à l’adulte qui a fini de grandir
- Acceptable au plan biologique mais pas psychologique

Début de l’adolescence ?
- Avec la puberté ? avant ?
- Avec autonomie financière ? mariage ?
- « Adulescence »

TABLEAU MOODLE
Définition actuelle de l’adolescence :

« Phase de transition entre l’enfant et l’âge adulte, durant laquelle l’individu est
censé acquérir les compétences nécessaires pour s’insérer de pleins de droits dans
le monde des adultes. Une période donc de changements qui bouleversent
l’équilibre du sujet et engendre de nouveaux modes d’être au monde ». (Coslin)

3 – Développement physiologique et neurobiologique à l’adolescence

 Croissance liée aux hormones dès la naissance

Convergence de 3 faits fondamentaux :


- L’accélération de la vitesse de croissance
- Importance de la rapidité des changements relatifs à la personne dans son
ensemble
- Grande variabilité inter et intra-individuelle

Changements corporels :
- Croissance staturo-pondérale
- Début plus précoce chez les filles que chez les garçons (de 18 à 24mois)
- Maturation sexuelle, ménarche chez les filles et mue chez les garçons

Répercussions psychologiques :
- L’accès à la sexualité
- Le choix du sexe et la mise en place de l’identité sexuelle (id sexuelle, id de
genre, id sexuée)

L’influence de la puberté sur la représentation de soi et les relations sociales


- Le remaniement de l’image corporelle
- L’attention au corp propre (importance du détail)
- Les répercussions sur l’image sociale
- Les répercutions sur les relations familiales

Rôle du système nerveux central essentiel dans le développement pubertaire des


adolescents.

Décalage entre les régions sous-corticales (affectivité, émotions) et les régions


corticales (contrôle cognitif).

4 lobes cérébraux :
- Lobe frontal
- Lobe temporal
- Lobe pariétal
- Lobe occipital

L’inhibition lobe pré frontal immature  25ans

Lobe temporal mature plus tôt

Conclusion :

Cette période est un période de profonde maturation et de plasticité cérébrale,


modification de l’organisation cérébrale  période de grande vulnérabilité.

Liée à des modification endogène (propre à l’adolescent) et exogène (de


l’environnement de l’adolescent) car il doit s’y soumettre.

4 – Développement cognitif et moral à l’adolescence

Les stades du développement de l’intelligence de Piaget :


- Stade sensori moteur
- Stade pré opératoire
- Stade opératoire
- Stade formel

Le développement de la pensée formelle se base sur les modifications des structures


de la pensée logique. L’adolescence est la dernière étape dans la construction
intellectuelle (pour Piaget) sorte d’équilibre qui doit être atteint autours des 15ans.

Il identifie 5 caractéristiques dans la pensée formelle :


- Du concret à l’abstrait = la pensée peut dorénavant porter sur des situations
abstraites

- Du réel au possible = peut envisager les différentes possibilités d’une situation

- Prévisions des conséquences à long terme = peut envisager les diverses


options et possibilité qui s’offrent à l’ado et prévoir les conséquences de ses
actions et ses choix

- Logique déductive = devant un problème, l’ado peut poser des hypothèses et


les vérifier systématiquement

- Résolution systématique des problèmes = devant un problème, il est capable


de chercher systématiquement et méthodiquement la réponse

L’acquisition de la pensée formelle dépend aussi de l’environnement social


Autres approches théoriques (Lehalle 1995 ; Bideaud et al. 1993)
- Croissance graduelle et continue des capacités cognitives
- Croissance liée à :
- La perception du monde qui les entours
- La conception de stratégies pour des nouvelles situations
- L’amélioration des capacité mnémoniques et perceptuelles
- Processus de métacognition

La pensée formelle repose sur la pensée hypothético-déductive = suppose qu’il y ait


2 facteurs :
- Social = sortir de son point de vue et considérer le point de vue de l’autre,
capacité de se mettre à la place de l’autre
- Métacognitif = imaginer le monde des possibles à travers la réalité, réfléchir à
son propre fonctionnement

La pensée moral et les structures cognitives se développent en parallèle

Pensée morale : ensemble de critères utilisés par une personne pour juger ce qui est
juste ou injuste, bon au mauvais dans les comportements
- Raisonnement logique, capacité d’intégrer des informations et à réfléchir sur
différentes possibilités

1ers travaux : Piaget (1932)  2 types d’attitudes morales


- Moralité hétéronome ou objective (<7ans) : passivité face à la loi (sacrée)
- Moralité autonome ou subjective (7-11ans) : considère l’intention de l’auteur ;
principe de l’équité

Théorie du développement moral (Kohlberg, 1963) : propose des dilemmes moraux


et hypothétiques afin d’évaluer notamment le raisonnement.

Il y aurait deux processus impliqués dans l’évolution de jugement moral :


- Déséquilibre cognitif
- La capacité de prise de rôle

Chaque nouveau stade intègre et consolide le précédent


- Niveau 1 : pré-conventionnel (4-10ans)
- Stade 1 : moralité hétéronome (4-7ans)
- Stade 2 : individualisme et échange instrumental (7-11ans)

- Niveau 2 : conventionnel : intégration des conventions qui régissent les


rapports interpersonnels
- Stade 3 : conformité aux attentes mutuelles, relations
interpersonnelles (12-16ans)
- Stade 4 : système social et conscience (17-20ans) éviter le malaise

- Niveau 3 : post-conventionnel (20ans) : jugement moral sur le contrat social et


le désir + bien être de la majorité
- Stade 5 : contrat social et droits individuels
- Stade 6 : principes éthiques universels = agit en cherchant à respecter
des principes éthiques qui sont liées à des valeurs universelles

 Séquence du développement invariable

 Réorganisation cognitive à chaque stade

 Jugement moral et comportement moral corrélés

 Parallélisme entre maturité morale et âge

 Progression d’un stade à l’autre mais pas de 2

La période 11-16ans est une période de développement moral accéléré mais peu
d’ados accèdent au stade 4.

L’après Kohlberg et les critiques de la théorie :


- Ne concerne pas tous les aspects du raisonnement moral
- Gilligan (1982, 1987) : échantillon de Kohlberg
- Problème de la généralisation à des sociétés autres qu’occidentales
- Le comportement ne correspond pas toujours au raisonnement moral

5 – Développement identitaire et connaissance de soi à l’adolescence

Identité personnelle = caractéristiques temporelles de la conscience de soi


- Personnalisation : cohérence personnelle qui intègre les différentes
personnalités durant le temps
- Paradoxale : ressemblance et différence (enfant-ado)
- 2 processus :
- Identification : s’approprier des comportements, compétences des
personnes qui nous entourent
- Identisation : qui je serai à travers des changements

- Sentiment d’unité, de continuité et de similitude à soi-même dans le temps et dans


l’espace

Les identités sociales résultent des interactions avec les autres

Dimensions de l’identité personnelle :


- Continuité
- Unité ou cohérence
- Diversité et unicité
- Séparation, autonomie et affirmation
- Originalité : se reconnaitre comme étant unique
- Action et production
- Valorisation

Les 8 stades du développement (Erikson, 1968)

Développement identitaire dépendant de l’évolution de 3 composantes chez l’adolescent :


- Sentiment d’unité intérieur
- Sentiment de continuité temporelle
- Interaction avec des personnes importantes

Les états d’identité de Marcia (1993)

Deux éléments :
- Exploration / questionnement
- L’engagement

Quatre statuts identitaires


Faire tableau

Concept de soi

 Connaissance de soi même


- Auto-évaluation en fonction de soi et des autres

 Progrès cognitifs permettent un questionnement plus intense

 Conscience de cette instabilité  juxtaposition des rôles

Estime de soi

 Élément fondamental tout au long de la vie


 Se construit dès l’enfance

« Dimension éducative du concept de soi, c’est-à-dire l’ensemble des représentations dont


l’individu dispose à propose de lui-même et l’approbation ou la désapprobation qu’un sujet
porte sur lui-même »
L’estime de soi oriente également le développement de l’identité de l’adolescent.

6 – Développement socio-affectif à l’adolescence


L’adolescent va devoir s’autonomiser pour devenir un adulte de pleins de droit, il doit donc
acquérir une identité qui lui ai propre grâce à l’acceptation de soi, la réalisation de soi. C’est
le temps d’une forme d’expérimentation des différents rôles sociaux qu’il sera amené à vivre
en tant qu’adulte.

6.1 – Développement de l’autonomie à l’adolescence

 Autonomie = processus fondamental dans la socialisation mais les adultes ont du mal à
laisser cette autonomie
- « Apprendre à vivre par soi-même, soit acquérir les habiletés nécessaires pour vivre
de façon indépendante » - Cloutier, 1996
- « L’autonomie, correspond à la capacité et au pouvoir du sujet de prendre lui-même
ses décisions qui le concernent et d’assumer la responsabilité de ses décisions » -
Charbonneau, 1994

3 types d’autonomie
- L’autonomie émotionnelle
- L’autonomie comportementale
- L’autonomie idéologique

6.1.1 – L’autonomie affective ou émotionnelle

 Maitrise des affects, pulsions, sentiments, frontières personnelles

 Différenciation personnelle sur le plan émotionnel

 Rupture avec lien de dépendance affective établis pendant l’enfance

 Souvent associé au développement identitaire

4 conditions à l’indépendance émotionnelle (Steinberg) :


- Désidéaliser les parents
- La perception de l’indépendance des parents (à relativiser)
- Capacité de se débrouiller par soi-même
- Nécessité de préserver son intimité personnelle

 Difficile à explorer  réalités émotionnelles difficiles à exprimer (pour l’ado)

 Ambivalences dans la rupture des liens d’attachement

1ers travails dans le champ psychanalytique :


- Lien attachement, figure attachement en termes de crise  rupture nécessaire
- Remise en question de la notion de conflit structurant et de l’idée de rupture
nécessaire
- Liée à 2 constats :
- Pas de conflit majeur chez la grande majorité des ados (Choquet et Ledoux,
1944)
- Autonomie émotionnelle quand bonnes relations avec les parents (Hill et
Holmbeck)

Lien d’attachement (plutôt sécure)  favorise processus d’individualisation émotionnelle

Confiance mutuelle et non recherche constante de proximité

 Intériorisation de relation de sécurité  indépendance

 Relativise le caractère problématique de l’émancipation

6.1.2 – L’autonomie comportementale

 Vont devoir maitriser leurs actions et surtout les conséquences de celles-ci

Émancipation à travers les actes, décisions prises par l’ado

2 dimensions de l’accès à l’autonomie comportementale :


- Habiletés décisionnelles
- Sensibilité aux pressions des autres

Habileté décisionnelle :
- Liée au progrès cognitif (pensée formelle)
- des risques
- des conséquences
- des opinions des autres

 Évolution au niveau du raisonnement (plus complexe et élaboré)

Sensibilité aux pressions des autres :


- Disposition mentale à se laisser influencer dans ses prises de décisions  liée à
l’autonomie émotionnelle et à l’identité personnelle
- Capacité à prendre une distance émotionnelle
- Habileté de communication pour pouvoir expliquer ses propres choix
- Respect de soi-même (vis-à-vis de lui)
- Surmonter la peur du rejet

 Influence des pairs sur le comportement quotidien


 Influence des parents sur les décisions à long terme (métier…)
 Max enter 12-16 (influence, pression des autres)

6.1.3 – L’autonomie idéologique (ou autonomie des valeurs personnelles)


 Maitrise des valeurs et des idées

 Indépendance dans la formation de ses jugements politiques, religieux, idéologiques…

 Pas de désaccord obligatoire mais doit pouvoir construire son propre scénario mental
modifiable et perfectible

 Conditionné par les différentes sources d’influence

 Idées et croyances essentiels dans l’interprétation du monde

 La façon dont je m’inscris en tant qu’acteur dans le monde dans lequel je vis et dans
lequel j’évolue

6.2 – Le développement des compétences sociales

 Se met en place vers 12-18ans : actions qui favoriseront l’acquisition de compétences

Mise en place de nouveaux comportements sur le plan physique, intellectuel, affectif qui
vont permettre l’acquisition de compétences sociales (la façon de raisonner, se situer)

Compétences sociales = produits psychologiques du processus de socialisation

« Capacité de mettre à profit les ressources personnelles et environnementales nécessaire à


l’atteinte des objectifs désirés dans les situations interpersonnelles » - Waters et Sroufe

2 facteurs des compétences sociales :


- Caractéristiques individuelles
- Apparence physique

6.2.1 – Le développement des compétences sociale : caractéristiques individuelles

3 groupes de caractéristiques individuelles (Peterson et Leigh, 1990) :


- Les ressources internes
- l’estime de soi = établir + de relations avec autres
- le sentiment d’efficacité personnelle = impression d’être acteurs, agir
- la cognition sociale = comportement adapté à la situation
- la capacité de résoudre des problèmes interpersonnels

- L’équilibre entre la sociabilité et l’individualité


- rapport de force qui va s’établir entre les exigences du monde privé et social
- une focalisation marquée sur l’une des deux pôles déstabilise les
compétences sociales de l’ado
- Le répertoire d’habileté sociale avec pairs
- transposer les ressources internes + l’équilibre entre individuation et
sociabilité
- popularité
- statut social
- acceptation ou rejet par les pairs
- fonction des habileté privilégiées par le groupe

6.2.2 – Le développement des compétences sociales : l’apparence physique

 Disparités possibles dans le vécu des relations aux autres

 Pas seule explication aux compétences sociales des ado

 Place considérable notamment dans la formation de l’image personnelle

 Évaluation des ados sur leur propre apparences =/ juges indépendants

6. 3 – Relations avec les parents

 Augmentation des conflits entre parents et adolescent


- Il y a un processus individuation et de séparation

 Attachement aux parents


- Style parental (Maccoby et Martin, 1983)
- autoritaire
- permissif
- démocratique
- désengagé

Autoritaire = peu d’affection mais beaucoup d’exigences et d’attentes


- Moins bons résultats scolaires
- Moins d’habiletés sociales avec les pairs
- Faible estime de soi

Permissif = beaucoup d’affection, communication mais un niveau d’exigences très faible


- Manque de maturité dans leur comportement social
- Moins bien assumer leurs responsabilités
- Moins indépendant

Désengagé = manque d’affection, négligence


- Manque d’habileté social
- Attachement désengagé

Démocratique = fondé sur la réciprocité


- Meilleure estime de soi
- Meilleures compétences sociales / scolaires

Cela influence directement les capacités de l’adolescent à s’insérer socialement  va avoir


une incidence sur les relations avec leurs pairs

6.4 – Les relations entre pairs à l’adolescence

 L’amitié, les groupes de pairs et la conformité et les relations amoureuses

L’amitié : se base sur les partages de valeurs, croyances etc…


- Loyauté, fidélité  dépendant de la personnalité et non de l’âge
- Plus stable que chez les enfants
- Fin d’amitié liée à un changement individuel

Les groupes de pairs et la conformité


- S’intensifie vers 13-14ans

Les changements dans la structure du groupe de pairs


- Organisation en « clique », « bandes » (Dunphy, 1963)
- « Le terme de bande est utilisé pour désigner un groupe défini par une réputation
auquel le jeune est associé par choix ou par le fait de ses pairs » (Bradford et Brown,
1994)
- Fonction capitale du groupe de pairs  transition des interactions sociales entre
personnes de même sexe aux interactions sociales mixtes

Les relations amoureuses :


- Passage aux interactions mixtes
- Plus rapide chez les filles
- Fonction sociale
- Préparation à l’identité sexuelle

 Leur permet d’assumer leur identité sexuelle par la suite

Conclusion groupe de pairs :


- Rôle majeur dans la procédure de socialisation des ados
- Prototype des relations adultes
- Fonction centrale dans l’émancipation parentale, la recherche de statut et
d’identification sexuelle

Vous aimerez peut-être aussi