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ⵜⴰⴳⵍⴷⵉⵜⵏⵍⵎⴰⵖⵔⵉⴱ ‫المغربية المملكة‬

ⵜⴰⵎⴰⵡⴰⵙⵜⵏⵓⵙⵙⵍⵎⴷⴰⵏⴰⴼⵍⵍⴰ
‫وزارة التعليم العالي والبحث العلمي‬
ⴷⵓⵔⵣⵣⵓⴰⵎⴰⵙⵙⴰⵏ ‫وتكوين األطر‬

Royaume du Maroc
Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique
et de la Formation des Cadres

INFIRMIER POLYVALENT (IP)


‫ممرض متعدد االختصاصات‬

Intitulé du module
PATHOLOGIES DES SPECIALITES MEDICALES ET SOINS
INFIRMIERS

-PATHOLOGIES DES SPECIALITES MEDICALES-


Dr. NASRI SAHRAOUI Amina

OBJECTIFS DU MODULE

 Contribuer au diagnostic de l’une des affections étudiées ;


 Adopter les soins infirmiers appropriés à un patient présentant l’une
des affections étudiées ;
 Appliquer une démarche de soins dans la prise en charge d’un patient
présentant l’une des affections étudiées ;
 Informer, éduquer et motiver les malades et leurs familles en fonction
de leurs besoins.
PATHOLOGIES DES SPECIALITES MEDICALES

Gériatrie

SIGNES BIOPHYSIOLOGIQUES DU VIEILLISSEMENT


Source: https://guide-ide.com/signes-
I. INTRODUCTION biophysiologiques-du-vieillissement/
Le vieillissement correspond à un processus de réduction des réserves physiologiques rendant
l’organisme plus vulnérable. Il se caractérise par une baisse de résistance et d’efficacité du corps
qui s’exprime, pour la plupart des fonctions, dès la fin de la croissance. C’est un phénomène
naturel mais qui varie d’un individu à l’autre. C’est un processus lent et progressif qui conduit
à l’état de vieillesse. Le vieillissement est un processus complexe dont les effets varient en
fonction de l’organe ou de la fonction considérée. Tous les organes subissent les effets du
vieillissement, certains plus que d’autres, et plus ou moins précocement. Ce processus va créer
des difficultés fonctionnelles organiques qui vont progressivement perturber la vie quotidienne
des personnes âgées.

II. LE VIEILLISSEMENT DES ORGANES DES SENS

La vision :
Le vieillissement de la vue et de l’audition sont constants et concourent à isoler la personne
âgée de son environnement.
 Presbytie : atteinte du cristallin qui perd sa souplesse ⇒ difficulté de voir nettement,
sans fatigue, les objets rapprochés, ayant pour cause la diminution de l’accommodation,
due à la vieillesse.
 Cataracte : le cristallin, lentille transparente, peut s’opacifier, rendant la vision
impossible.
 Glaucome : si non traité, il entraîne à terme une cécité totale.
 Œil sec : dû à une baisse des sécrétions lacrymales, entraîne une sécheresse puis une
atteinte de la cornée.
 Œil qui pleure : obstruction des voies lacrymales provoque un larmoiement permanent.
 Entropion : repli de la paupière à l’intérieur entraînant une irritation par frottement des
cils sur la cornée
 Ectropion : déversement de la paupière vers l’extérieur provoquant des larmoiements et
une irritation de la conjonctive.

L’ouïe :
La perte des neurones auditifs et des cellules sensorielles de l’oreille interne perturbe l’audition de
façon habituelle chez la personne âgée. Les atteintes auditives débutent vers 30 ans mais ne deviennent
gênantes que vers 60 ans.
 Presbyacousie : modification de l’ouïe avec difficulté de discrimination des sons à
mieux entendre de loin que de près ⇒ la personne âgée a tendance à mieux percevoir la
voix chuchotée que la voix haute.
 Acouphènes : bourdonnements, sifflements ne résultant pas d’une excitation extérieure.
 Hypoacousie : diminution de l’acuité auditive ⇒ surdité (penser à l’entretien de
l’appareil auditif).

La peau : De nombreuses anomalies cutanées sont directement liées au vieillissement de la


peau chez la personne âgée. Elle est amincie, desséchée, et prend un aspect de papier à cigarette
froissée. Cet aspect est dû à la conjugaison de 3 phénomènes :
 Fonte de la graisse sous cutanée
 Atrophie du derme
 Atteinte du tissu élastique.
* Sécheresse : escarre ou prurit sénile
* Rides : par modification des tissus graisseux sous cutanés, plus baisse de l’élasticité
de la peau
* Ptose : affaissement de la peau dû à une diminution de l’élasticité des tissus
Les phanères :
Toute production épidermique apparente (poils, ongles, dents).
 Alopécie : chute ou absence partielle ou généralisée des cheveux ou des poils.
 Canitie : décoloration du système pileux normal ou pathologique.
 Calvitie : perte des cheveux plus ou moins complète et définitive.
 Modification des ongles : deviennent ternes, durs, cassants.
 Carie : maladie dentaire due à la destruction progressive de l’émail et de la dentine.
 Minéralisation de la dentine : édentation.
III. VIEILLISSEMENT DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR
Particulièrement touché par le vieillissement. Vieillissement lent et progressif et diminue
la validité du sujet.
Le vieillissement du système osseux (ostéo articulaire) produit deux effets majeurs sur le
squelette :
 Les os accusent une diminution de leur taux de calcium.
 Ostéoporose chez la femme après 40 ans, chez l’homme après 60 ans.
On observe une raréfaction de la trame protéique et une déminéralisation qui diminuent la
résistance de l’os expliquant les fractures plus fréquentes et les déformations squelettiques
(cyphoses) chez les personnes âgées.

Les os :
Le processus de décroissance de la masse osseuse s’amorce de façon lente.
* Ostéoporose : c’est une pathologie qui est due à la déminéralisation des os et
particulièrement, la perte du calcium. Elle provoque :
 Des déformations osseuses, des fractures. Accentuée par l’ostéopénie. Elle s’exprime
souvent chez la femme, surtout à la ménopause, en raison de la carence en œstrogènes
 Ostéopénie à déminéralisation des os due à la perte du calcium et diminution de la masse
osseuse.
* Ostéomalacie : décalcification des os due à une carence en vitamine D par manque
d’exposition au soleil et insuffisance d’apport alimentaire. Elle touche 10 % des personnes
âgées.
* Déminéralisation : L’ostéopénie et la déminéralisation expliquent la fréquence des
tassements vertébraux et des fractures, notamment celle du col du fémur.
* La maladie de Paget : déformation et augmentation du volume de certains os. Touche
5 % des personnes âgées.

Les articulations :
Modification de la couleur du cartilage qui perd son aspect blanc nacré pour une coloration
jaunâtre. Malgré cela, le cartilage reste un tissu sain et résistant sauf s’il y a diminution ou
non utilisation.
 Arthrose : pathologie de l’articulation et non le vieillissement physiologique de
l’articulation. Elle est pourtant de plus en plus fréquente quant on avance en âge.
 Arthrite : rhumatisme inflammatoire aiguë ou chronique des articulations qui peut
débuter tardivement (lésions synoviales puis cartilagineuses et osseuses). Evolution
rapide et destructrice, avec déformation des mains, des pieds et des genoux
⇒ polyarthrite.
 Au niveau du genou ⇒ gonarthrose
 Au niveau de la hanche ⇒ coxarthrose
 Au niveau des articulations intervertébrales ⇒ favorise la survenue de tassements,
hernies discales entraînant des lombalgies et des sciatiques.

Les muscles :
La masse musculaire diminue avec l’âge (entre 30 et 40 % entre 20 ans et 70 ans).

IV. LE VIEILLISSEMENT DE L’APPAREIL CARDIO- RESPIRATOIRE


L’appareil cardio-vasculaire et respiratoire fonctionne ensemble.
Les lésions ou maladies de l’un d’eux entraînent souvent des effets secondaires dans l’autre.

Les poumons :
Les voies aérifères et les tissus de l’appareil respiratoire, les sacs alvéolaires perdent de leur
élasticité et deviennent plus rigides ainsi que la paroi thoracique ce qui entraîne :
 Réduction de la capacité pulmonaire
 Capacité vitale réduite jusqu’à 35 %
 Réduction du taux d’oxygène dans le sang
Phénomène général :
 Atrophie des muscles respiratoires (et en particulier du diaphragme) et rigidité de la
cage thoracique qui limitent l’amplitude des mouvements respiratoires. La respiration
moins ample devient plus rapide et s’accélère pour des efforts minimes (+/- cyphose).
 Les échanges gazeux vont être diminués, une diminution des cils bronchiques avec pour
conséquence l’encombrement bronchique.
 En vieillissant, il y a une baisse du réflexe de toux à fausse route.

Les artères :
La diminution de l’élasticité des artères et des artérioles, la réduction de la lumière des
vaisseaux, qui est, en plus, le siège de calcifications sont les signes de l’artériosclérose
physiologique (qui est un phénomène qui débute dès l’âge de 20 ans) ⇒ lésions dégénératives
des vaisseaux.
 Artériosclérose : lésions dégénératives des vaisseaux (+ chez l’homme que la femme).
Facteurs favorisants : vie sédentaire, tabagisme, alcoolisme, suralimentation calorique
avec excès de lipides, stress nerveux de la vie moderne.
 Athérosclérose : maladie artérielle généralisée, associant des dépôts lipidiques
athéromateux (plaque d’athérome) à une sclérose diffuse des parois vasculaires
(artériosclérose). Ce qui entraîne leur obstruction progressive ⇒ diminution de l’apport
sanguin à tous les organes due à la baisse du débit cardiaque et la perte de l’élasticité
des artères et à l’athérome. En bref, se traduit par des dépôts de lipides dans la paroi
des artères d’où risque d’embolie.
 L’hypotension orthostatique : chute brutale de la tension artérielle au lever. Peut être
responsable de malaises graves avec chute.
 Hypertension artérielle : pathologie fréquente chez le sujet âgé en raison de la perte
progressive de l’élasticité de ces gros vaisseaux.

Les veines :
Perte de l’élasticité, dilatation et déformation des veines, ce qui peut entraîner des varices
superficielles.
 Stase veineuse (avec sensation de lourdeur dans les jambes, douleur et œdème) qui
disparaît lors de la position allongée, lorsque l’atteinte est modérée.

Le cœur :
 Le débit du cœur va diminuer avec l’âge (de moitié chez un sujet de 80 ans par
rapport à son jeune âge).
 Le poids du cœur et le volume des cavités cardiaques se modifient peu avec l’âge.
L’endocarde est épaissi, les valvules sont moins souples.
 Les oreillettes se dilatent.
 Les troubles du rythme sont fréquents.
 Les valvules ont tendance à se calcifier ⇒ fréquence des souffles
 La rigidité du myocarde ⇒ diminution de la force de contractions cardiaques.
 Toutes ces altérations sont progressives et favorisent la survenue de l’insuffisance
cardiaque.

V. LE VIEILLISSEMENT DU SYSTÈME IMMUNITAIRE :


La vieillesse n’est pas synonyme de déficit immunitaire total.
Certes, il existe une baisse de l’efficacité du système de défense qui survient en vieillissant mais
l’immunité acquise durant l’enfance est conservée.
Par contre, il y a une hypersensibilité à certaines infections ⇒ la grippe.

VI. E VIEILLISSEMENT DU SYSTÈME ENDOCRINIEN ET DE L’APPAREIL


REPRODUCTEUR :
Le vieillissement endocrinien s’exprime surtout au niveau des glandes sexuelles. Les autres
glandes endocrines sont peu altérées par le vieillissement en dehors de toute pathologie
spécifique. Notons quand même l’hypothyroïdie.

Les ovaires :
La ménopause apparait vers l’âge de 50 ans. Arrêt des menstruations : raréfaction des follicules
ovariens ⇒ chute des hormones.
C’est le déséquilibre temporaire entre les œstrogènes et la progestérone qui occasionne les
troubles.
Les testicules :
Vers l’âge de 50 ans, les hormones mâles (testostérone et androstérone) commencent à diminuer
très progressivement. On parle de début d’andropause mais les manifestations sont très tardives
(vers 80 ans) et souvent discrètes.
C’est la diminution de testostérone qui entraîne une réduction de la force musculaire, du nombre
de spermatozoïdes viables et une diminution du désir sexuel.

VII. VIEILLISSEMENT DU SYSTÈME DIGESTIF ET NUTRITION :

Alimentation et vieillissement :
 Modification de la morphologie, le poids diminue à partir de 70 ans ⇒ surveillance
rapprochée.
 Composition corporelle (diminution de la masse maigre, musculaire, hépatique,
cerveau), plus rapide chez l’homme que chez la femme, la masse grasse
augmente. Masse hydrique : l’eau intracellulaire diminue ⇒ risque de déshydratation.
 Modification des fonctions physiologiques (buccale, intestinale, hépatique,
pancréatique).
 Besoins nutritionnels à moduler (personnes âgées : 1800 kcal/24 h)

La bouche :
Les problèmes de dentition (mauvaise dentition, perte de dents, prothèses inadaptées) ainsi que
la diminution de la sécrétion salivaire provoquent des difficultés à la mastication.
 Atrophie des papilles gustatives, perception réduite des odeurs.
 Arthrose des gencives qui va rendre la mastication pénible + difficulté à ouvrir la
bouche.
Toutes ces raisons peuvent entrainer un changement progressif des habitudes alimentaires.
Les soins dentaires, une hygiène quotidienne, la mise en place d’une prothèse et d’une
alimentation adaptée peuvent apporter des réponses efficaces et prévenir ou enrayer un état de
dénutrition.

Le tube digestif :
 Foie : atrophie hépatique.
 La constipation : plus fréquente et favorisée par le fait que les personnes âgées boivent
moins en raison de la moindre sensation de soif, par l’hypotonie de la paroi abdominale
et la diminution de l’activité physique qui stimule le péristaltisme intestinal.
 La diarrhée : risque de déshydratation et de troubles électrolytiques, surveillance d’un
éventuel fécalome.
 L’incontinence fécale : c’est la perte involontaire de gaz et/ou de matières fécales par
l’anus.
Il peut y avoir un traumatisme des muscles du périnée, réduction du volume et de l’élasticité
du rectum. Parfois une perte de reflexe de défécation liée à la « démence ». Il faut noter la
fréquence des selles pour le rythme du transit.
Il faut surveiller le retentissement sur la vie du patient. L’incontinence fécale se rencontre
beaucoup moins. Il faut une surveillance des apports hydriques et un bilan des entrées-
sorties. On surveille le poids.
La nutrition :
 Anorexie : favorisée par les éventuels problèmes dentaires, une alimentation
inadaptée, les papilles gustatives qui diminuent leur sensibilité (ce qui entraîne une
baisse du goût), une atteinte du centre de la faim.
 Modification du goût ⇒ orientation vers des aliments très sucrés.
 Modification de la sensation de soif ⇒ risque de déshydratation
 Peser le patient une fois par mois, l’IMC (indice de masse corporelle) est valable
que s’il est corrélé à la courbe de poids.
 Dénutrition : déséquilibre entre les apports en calories, protides et les sorties
(dépenses énergétiques)
 Déshydratation : souvent la 1ère étape de la pathologie en cascade.

Rôle de l’infirmier en collaboration avec l’équipe :


 Compléments alimentaires : 2 différents, les hyper protéinés pour la perte de masse
musculaire, et les hypercaloriques chez les personnes âgées globalement dénutries, avec
perte de poids
 Surveillance pré albuminémie, albuminémie, IMC.
 Fractionner les repas, voir les goûts de la personne âgée, fiche de surveillance
alimentaire pendant 3 jours puis on le donne à la diététicienne pour qu’elle cible si il y
a des défaillances des apports, le nombre de kcal, pas besoin d’attendre le médecin pour
le commencer.
 Surveiller pli cutané, langue rôtie, confusion. Surveiller urines, couleur, odeur.
 Surveiller l’haleine (fétide)
 Bilan hydrique : faire boire compote, soupe, tisane, jus de fruits, eau gélifiée
 Surveiller courbe de poids

VIII. LE VIEILLISSEMENT DE L’APPAREIL URINAIRE :


Les reins :
 Diminution de la masse des reins ainsi que le nombre de néphron.
 Diminution de la filtration glomérulaire, donc diminution de la fonction d’épuration
(entre 40 et 70 ans, elle est réduite de moitié)
 Baisse de l’irrigation sanguine, donc vieillissement du rein.

Vessie et urètre :
 Diminution de la capacité de rétention et du tonus vésical (faiblesses vésicales)
⇒ mictions fréquentes.
 Augmentation du volume résiduel de la vessie (évacuation vésicale incomplète) ;
incontinence et infection urinaire sont des troubles majeurs.
 Chez l’homme, la prostate est responsable de divers troubles.
 Changement de la structure de l’urètre.
 Faiblesse du sphincter.

La prostate :
 Tendance à l’hypertrophie de la prostate qui va gêner l’évacuation de la vessie.
 L’adénome prostatique est très fréquent chez l’homme de plus de 60 ans.

L’incontinence urinaire :
* Plusieurs types :
 Incontinence d’effort
 Incontinence par impériosité
 Incontinence mise (effort et impériosité)
 Incontinence par regorgement ⇒ associe des fuites à l’effort, un goutte à goutte
permanent, une impériosité et témoigne d’une vessie distendue

* Très fréquente chez le sujet âgé :


 12 % des femmes de + de 65 ans
 7 % des hommes de + de 65 ans

* Causes réversibles ⇒ suite à un problème de santé, à une hospitalisation, diurétique,


difficulté à la mobilisation, somnifère, trouble de la communication, blocage psychologique,
penser à une infection urinaire chez quelqu’un qui n’était pas incontinent urinaire avant.

* Causes irréversibles ⇒ démence, maladie neurologique (hémiplégie)

Rôle IDE :
 Evaluer l’incontinence
 La mettre en sécurité (protection juste avant d’aller manger, enlever après manger)
 Accompagnement au WC, à heures fixes
 Regarder le traitement (si favorise élimination)
 Lit à la bonne hauteur pour le lever, déambulateur et fauteuil à proximité, sonnette aussi.
 Rehausseur dans WC, poignet de relèvement
 Evaluer fonction mentale Limiter le soir les boissons, uriner avant de se coucher et avant
la toilette.
 Bien boire toute la journée puis ralentir à partir de 17 h
 Veiller à l’hygiène, mesurer le retentissement de l’incontinence sur la personne.
 En équipe, prise en charge efficace au niveau des soins d’hygiènes.
Physiologie du vieillissement : notions
importantes
Notions générales sur gériatrie :
La gériatrie est une partie de la médecine qui s’occupe des personnes âgées (à partir de 75 ans)

La population âgée est très hétérogène, il existe 3 cas de figures :

 Vieillissement réussi : pas de différence par rapport aux jeunes (pas de pathologie
chronique)
 Vieillissement usuel : facteurs de risque et pathologies peu handicapantes
 Sujet fragile : pathologies avec atteinte (rein, nutrition…)

Autour du sujet âgé, on trouve un certain nombre d’éléments : le vieillissement, les pathologies,
la polymédication et l’observance. La grande crainte de ceux qui s’occupent des personnes
âgées, c’est la iatrogénie (tout ce qui peut survenir à cause d’un traitement médical).

I. Particularités à prendre en considération :


1. ABSORPTION

 Diminution de la sécrétion d’acide gastrique


 Diminution de la vitesse de vidange gastrique
 Diminution de la mobilité gastro-intestinale
 Diminution du débit sanguin splanchnique (tout ce qui est autour des intestins)

Conséquences : absorption ralentie

2. DISTRIBUTION

 Diminution de la surface corporelle


 Diminution de l’eau corporelle et sensation de soif atténuée
 Diminution de la vascularisation tissulaire (fréquente)
 Augmentation de la masse graisseuse

Conséquences : augmentation du volume de distribution moléculaire lipophile et diminution


du volume de distribution moléculaire hydrophile

Les médicaments se lient à l’albumine par des protéines (ex: si un médicament se lie à 85% aux
protéines du sang, alors la fraction libre c’est-à-dire l’effet actif du médicament, forme active
sera de 15%)
Chez la personne âgée, il y a dénutrition donc baisse de l’albuminémie

Conséquences : augmentation de la fraction libre. Impact pour les médicaments très liés aux
protéines sanguines et ayant un index thérapeutique étroit. Donc augmentation du risque de
surdosage.

3. MÉTABOLISME

 Diminution de la masse hépatique


 Diminution du flux sanguin hépatique
 Diminution du pouvoir métabolique hépatique

Conséquences : baisse des produits au métabolisme hépatique et augmentation de la


biodisponibilité des produits à fort 1er passage hépatique

Il y a diminution de la fonction rénale (clairance rénale : élimination d’une substance par le


rein) avec l’âge (ex : la clairance de la créatinine permet d’évaluer la fonction rénale)

4. ELIMINATION

 Souvent diminution du flux sanguin rénal


 Diminution de la filtration glomérulaire
 Diminution de la fonction tubulaire

Conséquences : diminution de l’élimination des molécules à clairance rénale (donc


augmentation de leur demi-vie plasmatique)

Attention à la déshydratation

5. PHARMACODYNAMIE

Chez le sujet âgé, il y a altération de certains organes et/ou des systèmes de régulation ce qui
peut entraîner la majoration de l’effet de certains médicaments

6. PATHOLOGIES DU SUJET ÂGÉ

 Cardiovasculaire
 Respiratoire
 Neurologique
 Métabolique
 Rénale

Ces pathologies sont souvent intriquées ou associées entre elles.


Il est donc d’une grande importance, de faire attention aux précautions d’emploi et aux
interactions entre les médicaments et les pathologies entre elles.

7. POLYMÉDICATION

10% des interactions entre les médicaments sont jugées sévères

Les effets indésirables médicamenteux sont deux fois plus fréquentes en moyenne après 65 ans

10 à 20% de ces effets indésirables conduisent à une hospitalisation

30 à 60% des effets indésirables des médicaments sont prévisibles et évitables

Conséquences indésirables sur l’état de santé individuel ou collectif de tout acte ou mesure
pratiquée ou prescrit par un professionnel de santé habilité qui vise à préserver, améliorer ou
rétablir la santé

Fréquente mais souvent évitable

Certaines caractéristiques sont à prendre en compte pour la prescription et l’administration des


traitements aux personnes âgées. Chez cette population, il peut y avoir:

 des troubles neurosensoriels


 des troubles cognitifs
 des altérations thymiques (tendance à la dépression)
 un isolement

Il faut être attentif à la forme galénique du médicament qui a été prescrite, lors de
l’administration (ex : troubles de déglutition, tremblement, baisse de la vision…)

8. PROBLÈMES D’OBSERVANCE

Intentionnel : non observance

 motivation, croyances, préférences


 perception

Non-intentionnel : non observance

 cognition +++
 barrières pratiques

9. EN PRATIQUE, ÊTRE ATTENTIF À :

 fonction rénale
 albuminémie
 état pathologique sous-jacent : exemple psychotropes et démence
 état neurosensoriel et d’autonomie
 modalités d’administration et surveillance des prises

10. CONCLUSION

 Prescrire sur des bases diagnostiques certaines


 Se limiter aux traitements utiles, d’efficacité démontrée
 Respecter le « low and slow »: doses administrées faibles pour progression
thérapeutique lente (au départ)
 Savoir remettre en cause régulièrement les prescriptions (canicule et diurétiques)
 Savoir être pragmatique
 Savoir utiliser la voie sous-cutanée
Symptômes spécifiques et conduite à tenir aux personnes
âgées an cas de : Déshydratation et dénutrition, troubles
confusionnels, troubles de la marche, syndrome de
glissement, troubles sphinctériens, les états grabataires,
bouleversement des biorythmes.

Cas de déshydratation

I. Introduction :
Problème médical fréquent en gériatrie. ! Nombreux facteurs favorisants. ! Les conséquences
sont graves.

II. Signes :
Nombreux signes cliniques, mais aucun signe spécifique :
 pli cutané persistant,
 baisse de la pression artérielle (hypotension orthostatique),…au maximum :
collapsus,
 tachycardie,
 soif,
 sècheresse buccale,
 troubles neuropsychiques,
 Fébricule (37,8° - 38,1°C),
 oligurie,
 perte de poids,
Pouls, PA, T°, FR, poids, diurèse (mictions ?), conscience.

III. Facteurs favorisants et étiologies.


1. Facteurs favorisants : Facteurs favorisants :
 perte de la sensation de soif,
 maladie neurologique (démence, AVC, …),
 maladie intercurrente (fièvre + +),
 perte d’autonomie,
 isolement social.
2. Étiologies :
 pertes digestives : diarrhées, vomissements,…
 pertes sudorales excessives,
 iatrogènes : diurétiques ++,
 métaboliques : coma hyperosmolaire, syndrome de levée d’obstacle, apports
excessifs,
 pertes rénales (néphropathies).
3. Conséquences :
 Malaise : chute(s), fracture(s).
 Complications cardio-vasculaires (IdM, ischémie, thrombose).
 Insuffisance rénale aigue fonctionnelle.
 Troubles neuropsychologiques = syndrome confusionnel.
 Alitement :
 Dénutrition, amyotrophie, difficulté à la marche
 Escarres, dénutrition
 Aggravation de la déshydratation.

IV. Traitement : RÉHYDRATATION.


 Privilégier la voie orale.
 Si impossible ou insuffisant : réhydratation par voie sous-cutanée
(épidermoclyse) ou par voie intraveineuse.
 On peut aussi discuter la sonde nasogastrique (SNG).
 Surveillance : pouls PA, T°, FR, poids, diurèse, conscience.
V. PRÉVENTION.
 Boissons à portée de main : 1,5 L/jour.
 Attention à l’isolement des patients même à L’Hôpital
 solliciter les patients,
 donner un verre d’eau à chaque passage.
 Augmenter les apports si fièvre, trouble digestifs ou grandes chaleurs.
 On peut préférer les yaourts aux gelées d’eau.
Cas malnutrition de dénutrition

I. Introduction :
La dénutrition est fréquente en gériatrie :
 à domicile : 2 à 4 %,
 à L’Hôpital (CS, MS) : 40 à 50 %,
 en institution (MdR, LSM) : 13 à 52 %.
 Augmente avec l’âge : 56 % après 75 ans contre 37 % avant 75 ans.
Etat de carence en énergie, protéine, ou autre nutriment spécifique entrainant une
modification notable des fonctions corporelles associé à un pronostic plus défavorable des
pathologies réversibles par la prise en charge nutritionnelle.

I. Diagnostic :
Il n’existe pas de marqueur unique et spécifique de la dénutrition : " Le diagnostic de dénutrition
repose sur des critères cliniques et biologiques.

1. Diagnostic clinique :

 Amyotrophie ? POIDS et si possible courbe de poids :


- Dénutrition si perte de : 2 kg en 1 mois
- 5 % du poids en 3 mois
- 10 % du poids en 6 mois.
- Etat d’hydratation : déshydratation, œdèmes.
 IMC = indice de masse corporelle (ou BMI = body mass index)
IMC = poids / (taille) ² poids en kg ñ taille en m
Risque nutritionnel si IMC < 22 kg/m²
 Variables anthropométriques (Epaisseurs cutanées bicipitale et tricipitale,
circonférences brachiale et du mollet).
 Mesure des apports alimentaires = ingesta évalués par : patient, famille, enquête
alimentaire. Risque nutritionnel si apports < 25 kcal / kg / jour.

2. Diagnostic biologique :

 Albuminémie :
- ≥ 35 g/l : normal,
- 30 à 35 g/l : dénutrition modérée,
- < 30 g/l : dénutrition sévère.
 Préalbumine (= transthyrétine) :
- ≥ 200 mg/l : normal
- < 200 mg/l : dénutrition.
III. Facteurs favorisants :
1. Sociaux :
 pauvreté,
 dépendance pour les actes de la vie courante
 isolement,
 faible niveau d’éducation,
 institutionnalisation. !

2. Psychologiques / neurologiques :

 démence,
 maladie de Parkinson,
 troubles de l’humeur,
 alcoolisme,
 anorexie mentale,
 sociopathes.

3. Médicaux :
 médicaments,
 pathologies orales, gastroentérologiques,
 insuffisance hépatique,
 insuffisance rénale,
 diabète, troubles métaboliques entrainant une augmentation de la dépense Energétique,
 traumatismes,
 syndrome d’immobilisation, chronique
 BPCO,
 cachexie cardiaque,
 cancer.

IV. Conséquences :
 Sarcopénie :
 Avec diminution de la masse musculaire ce qui entraine une diminution de la force
musculaire
 troubles de la marche,
 Augmentation du nombre de chutes et de fractures,
 perte d’autonomie,
 Altération de la fonction respiratoire,
 Retard de cicatrisation et cicatrisation de mauvaise qualité (escarres, plaies
chirurgicales, ulcères, …).
 Altération du système immunitaire avec surtout augmentation des infections.
Chutes Infections
fractures

MORTALITÉ x 2 à 4
Morbidité x 2 à 6

Perte
d’autonomie Mauvaise
cicatrisation

V. Prise en charge :
 Diagnostic précoce +++ (avant les complications).
 Traitement des facteurs favorisants (dépression, troubles dentaires, syndrome
inflammatoire, ulcère œsophagien ou gastroduodénal, mycose buccale, dépendance…).
 Vérifier les apports Energétiques et protéiques :
 25-30 kcal / kg / j P.A. en bonne santé
 35-45 kcal / kg / j P.A. malades
 1 g protéines / kg / j P.A. en bonne santé
 1,5 ‡ 2 g protéines / kg / j P.A. malades
 Régime hypercalorique et hyperprotéique :
 enrichir l’alimentation (gruyère, poudre de lait, œuf, crème fraiche,…), ñ
 compléments nutritionnels.
 Fractionner les repas.
 Autres mesures :
 tenir compte des goûts et des dégouts,
 respecter le temps nécessaire à la prise du repas,
 favoriser la convivialité, le confort (couverts ergonomiques si besoin)
 aider ‡ la prise du repas, stimuler,
 Eviter les périodes de jeune prolongées,
 Eviter les médicaments anorexigènes,
 donner les médicaments après les repas
Cas de troubles de la marche et chute

I. Introduction :
 Le 1/3 des sujets de 65 ans et plus, et la moitié des sujets de 85 ans et plus font une ou
plusieurs chutes par an.
 Fracture dans 6 % des cas (col fémoral).
 40 % des patients hospitalisés pour chute vont être orientés vers une institution.

II. Les causes de chutes.

Facteurs de risques :
Pathologie chroniques ++
Conséquences du vieillissement

CHUTE

Facteurs intrinsèques Facteurs intrinsèques


= liés au sujet = environnement

 Facteurs de risque prédisposant à la chute :


 Affections neurologiques :
 Centrales : vasculaire (séquelles d’AVC, hydrocéphalie, …), dégénérative
(Parkinson, Alzheimer), tumorale.
 Périphériques : canal lombaire Étroit, sciatique, neuropathies, …
 Affections ostéo-articulaires : arthrose rachidienne, coxarthrose, gonarthrose,
pathologies des chevilles e t d es pieds.
 Atteintes visuelles (cataracte, glaucome, DMLA).
 Dénutrition (sarcopénie)
 Baisse de vigilance (psychotropes), syndrome dépressif.
 Désadaptation à l’effort (insuffisance cardiaque).
 Causes intrinsèques :
 Cardiaques : trouble du rythme, infarctus du myocarde, embolie pulmonaire,
rétrécissement aortique serré.
 Vasculaires : hypotension orthostatique, malaise vagal, hypersensibilité
sinocarotidienne.
 Neurologiques : AVC, confusion, hématome sous-dural, épilepsie.
 Métaboliques : hypo- ou hyper natrémie, hypo- ou hyperkaliémie, hypoglycémie,
hypercalcémie.
 Iatrogènes = médicaments : psychotropes, antihypertenseurs, diurétiques, etc.
 Causes extrinsèques :
 Habillement : chaussures inadaptées (mules !).
 Mobilier : fauteuil trop haut ou trop bas.
 Obstacles au sol : tapis, fils Electriques, sol irrégulier, etc.
 Conditions locales dangereuses ou inadaptées :
- mauvais éclairage,
- baignoire glissante ; sol glissant, humide,
- toilettes inadaptées.

III. Évaluer les conséquences :


1. Conséquences immédiates :
 Traumatismes :
 hématomes,
 plaies des tissus mous / de la peau,
 fractures (col fémoral, chutes, tassement vertébraux …),
 hématomes intracrâniens.

2. Conséquences du temps de secours :


 Troubles métaboliques :
 rhabdomyolyse,
 déshydratation,
 insuffisance rénale,
 hypothermie. Non prise d’un traitement vital.

3. Conséquences à distance :
 Hospitalisation, (alitement, risque nosocomial, iatrogénie, …).
 Perte d’autonomie :
 conséquence du traumatisme,
 peur de tomber, perte de confiance en soi, phobie de la marche.
 Nouvelle chute.
 Risque d’institutionnalisation.
 Décès.
IV. Conduite à tenir :
 Pouls, PA, T°, FR, Sat, conscience, HGT.
 Si perte de connaissance (PC), mettre en position latérale de sécurité (PLS).
 ECG systématique (surtout si malaise, douleur thoracique, dyspnée,…).
 Recherche de complication (fracture s ? traumatisme crânien(TC) ? retentissement
psychologique ? …).
 Appeler le médecin pour la déclaration de chute et la rédaction du « constat de chute ».

Pour mémoire : Recherche d’hypotension orthostatique :


 Définition : baisse de la PAS ≥ 20 mmHg et/ou de la PAD ≥ 10 mmHg dans les 5
minutes après le passage en position debout (orthostatisme).
 Mesurer la PA et le pouls :
- en position allongée au repos,
- puis immédiatement après le passage en position debout (0 minute),
- puis à 1, 3 et 5 minutes.
 Noter la présence signes associés (vertige, lipothymie, PC …).
Cas de troubles confusionnels

Généralités :
 Etat de faillite temporaire et réversible du fonctionnement cérébral.
 Secondaire à une cause organique, métabolique, toxique (iatrogénie) ou psychologique.
 Installation rapide en quelques heures ou quelques jours au plus.
 Les conséquences peuvent être graves (chute ± fracture, auto- ou hétéro-agressivité).

1. Intérêt de l’Interrogatoire :
 Etat antérieur du malade ? (entourage)
 Recherche d’une cause médicamenteuse ou toxique : BZD, diurétiques, hypoglycémiants, alcool, CO,
 Déménagement, entrée en institution, hospitalisation, deuil récent.

2. Étiologies :
 Infections : pneumopathies, infections urinaires, septicémie,
 Affections cardio-vasculaires : insuffisance cardiaque, IdM, trouble du rythme ou de conduction,
EP.
 Affections cérébrales : AVC, HSD, tumeur cérébrale, épilepsie,…
 Troubles métaboliques : hypoxie, hyper- ou hypoglycémie, trouble ionique, hyper ou
hypothyroïdie, déshydratation, insuffisance hépatocellulaire,…
 Traumatismes : fractures (col fémoral + +), contusion cérébrale.
 Post-chirurgie : anesthésie, choc opératoire, immobilisation douloureuse.
 Affections somatiques diverses : fécalome, rétention aiguë d’urine, douleur, ischémie…
 Événements : déménagement, hospitalisation, agression, deuil,…
 Infections : pneumopathies, infections urinaires, septicémie,…
 Affections cardio-vasculaires : insuffisance cardiaque, IdM, tble du rythme ou de conduction, EP.
 Affections cérébrales : AVC, HSD, tumeur cérébrale, épilepsie,…
 Troubles métaboliques : hypoxie, hyper- ou hypoglycémie, trouble ionique, hyper ou
hypothyroïdie, déshydratation, insuffisance hépatocellulaire,…
 Traumatismes : fractures (col fémoral + +), contusion cérébrale.
 Post-chirurgie : anesthésie, choc opératoire, immobilisation douloureuse.
 Affections somatiques diverses : fécalome, rétention aiguë d’urine, douleur, ischémie…
 Événements : déménagement, hospitalisation, agression, deuil, …
 Médicaments :
- sédatifs et hypnotiques (BZD),
- anticholinergiques : tricycliques, NLP sédatifs, antiparkinsoniens, atropine,
scopolamine, antihistaminiques,
- AINS,
- corticoïdes,
- autres antiparkinsoniens
- autres : antiépileptiques, digitaliques,…

3. Conduite à tenir :
 Pouls, PA, T°, FR, Sat , HGT, conscience.
 ECG …
 Calmer et rassurer.
 Traiter la cause. + + +
 Traiter les symptômes propres de l’Etat confusionnel (NLP et arrêt dès que possible).
4. Attitude face au patient confus.
 Eviter le bruit, l’agitation, la panique.
 Parler au patient en le nommant.
 Se présenter en se nommant.
 Regarder le patient en face.
 TON DE VOIX CALME ET RASSURANT.
 Expliquer la situation.
 NE PAS ATTACHER (prescription médicale).

5. Comportement agressif :
 Calmer verbalement le patient et tenter d’établir le dialogue en recherchant un symptôme
significatif (douleur) ou un facteur déclenchant (rétention aigue d’urine).
 NE JAMAIS RÉPONDRE À L’AGRESSIVITÉ PAR L’AGRESSIVITÉ.
 Si la crise ne peut être calmée utilisation de traitements per os ou injectables suivant la
prescription médicale.
Cas de troubles sphinctériens

I. Introduction :
Incontinence = perte involontaire d’urine et/ou de matières fécales.

 Incontinence urinaire :
 10 % des sujets de 70 à 75 ans,
 25 % des sujets après 85 ans,
 50 à 70 % des SA en institution.
 Incontinence fécale :
 après 65 ans : ♂ 11% ♀ 13
 30 à 50 % en SLD.
II. Incontinence urinaire :
 Facteurs de risque :
 dépendance physique
 et/ou dépendance mentale (déments sévères : 90 %).
 On distingue :
 Incontinence urinaire chronique (permanente),
 Incontinence urinaire transitoire : en rapport avec une circonstance aigue favorisante,
réversible avec une prise en charge active.

 Causes d’incontinence urinaire.


1. I.U. transitoire :
 fonctionnelles (alitement pour cause médicale, non repérage des toilettes) ;
 infection urinaire ;
 fécalome ;
 confusion ;
 iatrogènes (diurétiques, sédatifs,…).
2. I.U. chronique :
 altération de la mobilité (Parkinson, hémiplégie, démence, arthrose,…) ;
 mictions par regorgement ;
 instabilité vésicale = impériosité ;
 incontinence d’effort ;
 plusieurs mécanismes associés.

III. Incontinence fécale.


 Sans lésion périnéales :
 diarrhée aigüe ou chronique (abus de laxatif),
 constipation et obstruction rectale : fécalome, tumeur,
 neurologique : démence, séquelles d’AVC, neuropathie (diabète),…

 Avec atteinte périnéales :


 traumatique : séquelles de chirurgie ou obstétricale,
 neurogène idiopathique (dénervation) : post obstétrical, prolapsus.

 Prise en charge :
 Complexe et pluridisciplinaire.
 Quelques médicaments dans l’I.U.
 Améliorer d’ abord une I.F. avant de prendre en charge l’I.U.
 Rééducation dans la mesure du possible :
- conduire le patient régulièrement aux toilettes,
- à heures fixes (I.F. ++),
- Eviter les résidus post-mictionnels (sondages),
- toilettes proches des patients, accessibles, pratiques.
Cas de bouleversement des biorythmes

 Diminution de l’amplitude du rythme circadien de la température.


 Altération du rythme de sécrétion des hormones (mélatonine, GH, cortisol, TSH).

1. Le sommeil du sujet âgé :


 Altération de la continuité du sommeil et du maintien de l’éveil (augmentation du nombre
de réveils).
 Le sommeil diurne s’organise en siestes de + en + fréquentes et longues : " la durée totale
du sommeil sur 24 heures ne varie pas avec l’âge, mais c’est sa répartition qui varie.
 Le sommeil nocturne est moins réparateur

2. Causes d’insomnies.
 Facteurs externes :
 Café, alcool, tabac,
 Stress : sport, travail, hospitalisation,
 Environnement : chaleur, bruit,…
 Changement d’horaire.
 Affections générales :
 Douleurs,
 Nycturie,
 RGO,
 BPCO,
 Ischémie cardiaque.
 Syndrome d’apnée du sommeil
 Affections neurodégénératives :
 Alzheimer et autres démences,
 Parkinson,
 Epilepsie.
 Affections psychiatriques :
 Dépression,
 Anxiété,
 Etat maniaque.
 Iatrogènes (β-, corticoïdes, …).
 Syndrome des jambes sans repos.

3. Prise en charge :
 Réduire le temps passé au lit.
 Heure fixe de lever.
 Exercice physique dans la journée (marche ++).
 Eviter alcool, tabac, café, le soir.
 Siestes courtes.
 Médicaments :
 Respect des contre-indications,
 Demi-dose.
 Risque des hypnotiques : chutes, fractures, troubles cognitifs
Cas de syndrome de glissement

I. Définition :
Décompensation rapide de l’état général faisant suite à une affection aiguë qui est en voie de
guérison ou qui paraît guérir. La personne semble consciemment refuser à vivre.
Affection aiguë : infection, traumatisme, intervention chirurgical, problèmes vasculaire, choc
psychologique, et peut se présenter dans tous les services et non pas uniquement en gériatrie.

Objectifs :
 Repérer les signes du syndrome de glissement.
 Expliquer la prise en charge et le rôle préventif par rapport au syndrome de glissement.

II. Signes caractéristiques :

 Anorexie,
 altération de l’état générale,
 adipsie (ne pas avoir soif),
 formulation du désir de mourir,
 syndrome confus, dépressif,
 déshydratation,
 atonie vésicale et intestinale (atonie : rétention).
III. Les causes :
 L’isolement social,
 la mise en institution,
 un deuil,
 à la suite d’une chirurgie (une maladie),
 conflit familiale (vente de maison…).

IV. Conduite à tenir :


 Essayer de laisser la personne s’exprimer,
 l’écouter*,
 en parler avec la famille (pas de chantage, les menaces, la colère, la froideur,
l’infantilisation…).
 L’aider psychologiquement.
 Pole relationnelle avec le malade, la famille et l’équipe.

V. Prévention du syndrome de glissement :


 Avant tout il faut connaître les étapes du vieillissement.
 La retraite, perte du sentiment d’utilité, dégradation physique et cognitive.
 Préserver la qualité des soins de la personne soignée :
 Assurer des soins individualisé : lui maintenir une autonomie et une activité.
 Procurer un environnement agréable, dynamisant adapté avec repérage temporelle, lieu de
vie organisé.
 Laisser libre choix à la personne âgée des activités.
 Travailler sur les infections : respecter les règles d’hygiènes (lavage des mains…) et
d’asepsie, nettoyage de l’environnement.
 Type d’infection rencontrée : infection urinaire (faire boire, toilette intime, changer les
protections avec une toilette, éviter de mettre des protections si la personne est valide.
 Infection bronchique : thermorégulation changé la personne frileuse, fermer la ou les
fenêtres.
 Maintien du transit intestinal : noter si transit, quel rythme, hydratation, favoriser la
marche.
 Mettre en place des activités de groupe : éviter l’isolement, favoriser la lecture.
 Mettre en place une coordination des équipes : Problèmes de la personne, recueillir les
informations.
Les états grabataires

L’immobilisation est toujours néfaste !


 Fréquent à domicile comme à L’Hôpital.
 Limiter au maximum l’immobilisation et l’éviter si possible.
 La prévention des complications de décubitus et de la dépendance physique et
psychique induites par l’immobilisation est un objectif prioritaire dans la prise en
charge des malades âgés.

1. Circonstances nécessitant impérativement un alitement :


 Fractures : bassin en période douloureuse, col fémoral non opéré, montage
orthopédique.
 Thrombose veineuse profonde (avec ou sans suspicion d’embolie pulmonaire).
 Coma ou troubles importants de la vigilance.
 Hémiplégie récente.
 Fièvre avec retentissement sur l’Etat général.
 Hypotension / Etat de choc.
 Décompensation cardiaque et/ou respiratoire.

Circonstances particulières chez le SA.


 Syndrome (Sd) de régression psychomotrice
 Sd de glissement
A repérer précocement pour une prise en charge rapide !

2. Conséquences :
 Cardio-vasculaires :
 Hypotension orthostatique,
 Désadaptation cardio-vasculaire, Complications veineuses thrombo-
emboliques = phlébite → embolie pulmonaire.
 Broncho-pulmonaires :
 Diminution de l’amplitude des mouvements pulmonaires avec stase des
sécrétions bronchiques :
 Augmentation des infections broncho-pulmonaires (pneumopathies de
déglutition +++).
 ESCARRES +++.
 Digestives :
 Anorexie (gastrite, ulcère, constipation),
 Constipation +++,
 Fécalome.
 Urinaires :
 Infections urinaires (stase vésicale),
 Rétentions aigue d’urine,
 Incontinence (prise en charge inadaptée).

 Ostéo-articulaires :
 Amyotrophie ++
 Enraidissement des articulations,
 Troubles moteurs (pertes des réflexes posturaux),
 Déminéralisation osseuse.
 Psychologiques :
 Sentiment de proximité de la mort,
 Désorientation temporo-spatiale,
 Confusion, agitation, anxiété,
 Sd dépressif avec refus ttt et alimentation voir mort.

3. Prévention des complications :


 Limiter autant que possible la durée de l’immobilisation.
 Prévention des thromboses veineuses par des bas de contention et/ou HBPM en SC.
 Apports nutritionnels et hydriques adaptés.
 Lutte contre la constipation et préservation de la continence (pas de couche
systématique)
 Prévention des escarres +++.
 Lutte contre les rétractions tendineuse et les positions vicieuses (mobilisation +++).
 Soutien psychologique et encouragements.

4. CONCLUSION.
 Les symptômes spécifiques de la personne âgée sont très variés. ! Ces symptômes
constituent souvent une situation d’urgence en gériatrie en raison de l’Etat poly
pathologique et fragile du malade âgé.
 Etre systématique et vigilant.
 Être à l’écoute du patient :

Nous soignons des malades, pas des maladies

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