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526. Ostéoporose
Définition
Il s'agit d'une maladie diffuse du squelette caractérisée par une dimi-
nution de la masse osseuse sans trouble de minéralisation (anomalie
de quantité et non de qualité).
Épidémiologie
Physiopathologie
Pour les deux sexes, le capital osseux est atteint vers la 20e année et la
perte osseuse débute vers la 40e année. Elle s'accentue chez la femme
après la ménopause (carence œstrogénique). Le seuil fracturaire est
atteint au-dessous de 11 % de masse osseuse restante.
L'ostéoporose primitive sénile (type II, dite trabéculaire et corticale) se
traduit par des fractures du col du fémur.
Étiologie
Outre les ostéoporoses primitives, les ostéoporoses secondaires
sont toxiques (tabac, alcool, médicaments : glucocorticoïdes, anti-
convulsivants, hormones thyroïdiennes), endocriniennes (hypogona-
disme, hypercorticisme, hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie), métaboliques
(hémochromatose, cirrhose, malabsorption digestive ou dénutrition).
Diagnostic
Signes fonctionnels
Hormis les douleurs mécaniques lors des fractures, l'ostéoporose est
asymptomatique.
Évolution
La perte de la masse osseuse est insidieuse, la première fracture consti-
tue un tournant évolutif.
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526
PATHOLOGIES
◗◗ Traitement des formes sévères
On utilise le score FRAX (en ligne) pour les indications thérapeutiques.
Les bisphosphonates sont des inhibiteurs d'ostéoclastes indiquées pour
les ostéoporoses sévères (T-score < -2,5) ou fracture du col du fémur ou
tassements vertébraux. Le mode d'administration est une prise hebdo-
madaire per os à distance des repas. Il faut rester debout 30 minutes
suivant la prise pour limiter les effets secondaires œsophagiens.
Prise de constantes
Le poids et la taille sont des paramètres importants à consigner pour
l'évolution.
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PATHOLOGIE DU TISSU OSSEUX
Épidémiologie
On estime la prévalence à 4 % de la population, à partir de 40 ans. Il
existe une prédominance masculine (4 hommes pour 1 femme). Des
formes familiales sont possibles.
Physiopathologie
Le tissu osseux est en perpétuel renouvellement sous l'action des cel-
lules ostéoblastes (synthèse) et ostéoclastes (dégradation). L'hyper-
remodelage initié par l'activité ostéoclastique est ensuite déséquilibré
en faveur d'une hypertrophie et d'un excès de minéralisation. Les taux
d'enzymes sont augmentés (aussi bien pour la synthèse que pour la
dégradation). L'architecture et les qualités mécaniques du tissu osseux
sont altérées avec un risque de fracture majoré. Les localisations les
plus fréquentes sont : le bassin, le rachis lombaire, le fémur, le crâne.
Le processus pathologique à l'origine de la perte de régulation pour-
rait avoir une origine virale.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Les douleurs osseuses sont inconstantes, mécaniques ou mixtes. Très
localisées et permanentes, elles font suspecter une fissure osseuse ou
une éventuelle dégénérescence sarcomateuse (1 %). Une diminution
de l'audition peut être en rapport avec l'atteinte crânienne.
PATHOLOGIES
Examen clinique
L'augmentation de chaleur locale peut être le premier signe pour les
os superficiels (tibia, clavicule) ; elle est relative car il n'y a pas de fièvre.
Les déformations osseuses apparaissent plus tardivement : incurva-
tions des os longs, transformation du faciès (aspect de lion) et aug-
mentation du périmètre crânien, cyphose.
Examens complémentaires
Les anomalies radiologiques sont variées : condensation osseuse,
aspect cotonneux, épaississement des corticales, déformations. Elles
précèdent les manifestations cliniques. La scintigraphie osseuse
Évolution
La maladie de Paget est asymptomatique pendant des années, puis a
une évolution variable en fonction des complications (compressions
neurologiques, fractures, arthropathies, ostéosarcome). La maladie de
Paget favorise l'insuffisance cardiaque.
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527
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Hors contexte de complication urgente, l'accueil n'est pas spécifique.
Prise de constantes
Poids, tension, fréquence cardiaque, température.
1636
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TUMORALE
Épidémiologie
Contrairement aux tumeurs secondaires, les tumeurs osseuses primi-
tives sont uniques et touchent principalement l'adulte jeune, à l'excep-
tion du myélome multiple chez le sujet âgé.
Physiopathologie
Elles peuvent être constituées de tissu osseux, cartilagineux, hémato-
poïétique ou d'origine indéterminée. On distingue les tumeurs
bénignes des tumeurs malignes sur un faisceau d'arguments cliniques
et radiologiques. En général, les tumeurs bénignes ont une durée
d'évolution lente et un aspect peu invasif sur l'imagerie. Certaines
peuvent avoir une transformation maligne.
Étiologie
• Les tumeurs osseuses : ostéome ostéoïde, ostéoblastome, ostéosar-
come.
• Les tumeurs cartilagineuses : ostéochondrome, chondrome, chon-
drosarcome.
• Les tumeurs hématopoïétiques : lymphomes, myélome.
• Les tumeurs fibreuses : fibrome non ossifiant.
• Les tumeurs d'origines neurectodermique : sarcome d'Ewing.
• Les tumeurs d'origine incertaine : tumeurs à cellule géantes (TCG).
Évolution
L'évolution carcinologique dépend tu type de lésion et du traitement.
Les tumeurs bénignes peuvent avoir une transformation maligne sauf
le fibrome non ossifiant. De même, l'ostéome ostéoïde ou le kyste
osseux, qui pourront être seulement surveillés si peu symptomatiques.
L'évolution mécanique (risque de fracture de l'os tumoral) dépend de
la proportion d'os cortical restant localement. L'évolution clinique
dépend du siège : paraplégie par compression médullaire des tumeurs
vertébrales.
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528
PATHOLOGIES
Traitement-Comprendre les prescriptions
Traitement
◗◗ Mesures générales
La prise en charge est multidisciplinaire : chirurgien orthopédiste, can-
cérologue, chimiothérapeute, radiothérapeute.
◗◗ Chirurgie
La chirurgie est utilisée pour le contrôle local. Pour les lésions bénignes
douloureuses ou avec risque fracturaire, il s'agit d'un curetage de la
lésion avec comblement par autogreffe d'os spongieux, plus ou moins
Prise de constantes
Température, poids, taille.
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528
Recherche des signes de gravité
La rapidité d'évolution, la localisation proximale ou axiale, l'extension,
le retentissement, l'altération de l'état général sont des signes de gra-
vité qui nécessitent une prise en charge sans délai.
1640
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE
529. Spondylarthrite
ankylosante
Définition
Il s'agit d'une atteinte inflammatoire chronique du rachis et des
articulations sacro-iliaques avec ankylose par ossification des insertions
ligamentaires et tendineuses. Il s'associe des manifestations extra-
Épidémiologie
On estime la prévalence à 0,3 % de la population. La spondylarthrite
ankylosante concerne l'adulte jeune avec une prédominance mascu-
line : typiquement l'homme de 20 à 30 ans. Un terrain génétique est
clairement associé avec l'appartenance au groupe HLA B 27 dans plus
de 90 % des cas (contre moins de 5 % dans la population générale).
Physiopathologie
L'origine de la spondylarthrite ankylosante n'est pas clairement éluci-
dée. Le syndrome pelvi-rachidien inaugure la maladie dans 2/3 des
cas. L'enraidissement dorso-lombaire en cyphose crée un déséquilibre
antérieur et oblige à la flexion compensatrice permanente des genoux
pour maintenir la position debout. Au rachis dorsal, l'enraidissement
costo-vertébral réduit la capacité respiratoire. Des talalgies sont liées à
la calcification de l'aponévrose plantaire. Une oligo-arthrite supplé-
mentaire (hanche, épaule) est de mauvais pronostic. Outre l'altération
de l'état général, les manifestations extra-articulaires sont dominées
par les risques ophtalmologiques (uvéite antérieure), cardiaques (val-
vulopathie et troubles du rythme), rénaux et dermatologiques notam-
ment. Le rhumatisme psoriasique est une forme apparentée.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Les douleurs rhumatismales sont d'horaire inflammatoire (fin de nuit,
dérouillage matinal) : dorsolombalgie, pygalgie, douleurs sternoclavi-
culaires, de hanches, talalgie, orteils « saucisses ». Les autres signes
fonctionnels sont variables, en rapport avec les manifestations extra-
articulaires (oculaires, cardiaques, cutanées). 0n utilise pour le dia-
gnostic les critères d'AMOR.
Examen clinique
La démarche est perturbée par l'enraidissement rachidien en cyphose
et les talalgies postérieures fréquentes. L'ankylose est mesurée par la
distance main-sol en flexion et le périmètre thoracique mesuré au
4e espace intercostal. On recherche une altération de l'état général.
Les autres signes physiques sont variables, en rapport avec les manifes-
tations extra-articulaires.
Examens complémentaires
Les radiographies sont centrées sur les régions symptomatiques.
Initialement normales, elles montrent d'abord des signes de destruc-
tion osseuse (élargissement des interlignes sacro-iliaques, érosion des
angles des corps vertébraux) puis une ossification qui peut aboutir à la
fusion. La calcification des insertions aponévrotiques a un aspect carac-
téristique. La biologie retrouve un syndrome inflammatoire avec vitesse
de sédimentation (VS) et CRP augmentées. L'hypergammaglobulinémie
est fréquente. Le bilan doit également comporter un ECG et des explo-
rations fonctionnelles respiratoires (EFR).
Évolution
L'évolution chronique sur une vingtaine d'année est continue ou par
poussées. Elle peut entraîner l'interruption de l'activité professionnelle.
La présence d'une coxite, d'un âge de début précoce, ou d'un syn-
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529
PATHOLOGIES
drome inflammatoire biologique élevé sont de mauvais pronostic. La
spondylarthrite ankylosante est responsable de surmortalité.
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529
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
La qualité d'accueil est particulièrement importante dans le contexte
de maladie chronique, invalidante, et lourde sur le plan thérapeutique.
Prise de constantes
Poids, taille, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, tension
artérielle.
1644
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE
Épidémiologie
On estime la prévalence à 0,5 % de la population générale. La polyar-
Physiopathologie
Les phénomènes pathologiques inflammatoires au niveau de la syno-
viale détruisent progressivement les articulations et l'os épiphysaire
souvent de façon bilatérale et symétrique. Toutes les articulations
peuvent être atteintes, surtout les mains (inter-phalangiennes proxi-
males et métacarpo-phalangiennes) et les poignets, les pieds, les
épaules, le rachis cervical, les coudes et les genoux, parfois les hanches.
Le rachis lombaire et thoracique, les sacro-iliaques et les inter-
phalangiennes distales sont toujours respectés. Le facteur rhumatoïde
est un auto-anticorps IgM retrouvé dans 80 % des cas après la pre-
mière année d'évolution. Les manifestations extra-articulaires les plus
fréquentes sont les nodules rhumatoïdes, les atteintes pleuropulmo-
naires, cardiaques, rénales, oculaires, hématologiques.
Étiologie
Hormis les facteurs favorisant épidémiologiques, il n'y a pas d'étiologie
spécifique.
Évolution
L'évolution se fait par poussées avec des périodes de rémission : elle
n'est pas prévisible. Au total, du fait de la maladie ou des complica-
tions liées aux traitements, l'espérance de vie est réduite de 5 à 10 ans
par rapport à la population générale.
1646
530
PATHOLOGIES
Traitement - Comprendre les prescriptions
Traitement
◗◗ Mesures générales
L'information du malade sur les évolutions possibles de sa maladie, sur
la diversité des possibilités thérapeutiques et le soutien médico-
psychologique sont primordiaux dans la prise en charge.
La réadaptation fonctionnelle inclue la rééducation d'entretien articu-
laire et l'utilisation éventuelle d'appareillages nocturnes pour lutter
contre les déformations (orthèses).
1647
530
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
La qualité d'accueil est particulièrement importante dans le contexte
de maladie chronique, invalidante et lourde sur le plan thérapeutique.
Il faut être attentif aux effets secondaires des traitements utilisés.
Prise de constantes
Poids, taille, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, tension
artérielle.
1648
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE
531. Pseudo-polyarthrite
rhizomélique
Définition
Il s'agit d'une atteinte du cou et des deux ceintures (épaules/hanches).
Par définition, les symptômes doivent évoluer depuis plus d'un mois et
chez un sujet de plus de 50 ans.
Physiopathologie
L'arthrite bilatérale s'associe d'emblée ou secondairement dans 20 %
des cas à une maladie de Horton : vascularite gigantocellulaire des
artères de grand et moyen calibre, notamment des artères à destinées
céphaliques et cérébrales. Le risque imminent est celui de la cécité
définitive par ischémie du nerf optique.
Diagnostic
Signes fonctionnels
L'altération de l'état général avec fébricule s'associe aux douleurs
d'horaire inflammatoire cervico-scapulaires et lombo-pelviennes. Les
céphalées et signes ophtalmologiques font évoquer une maladie de
Horton.
Examen clinique
Enraidissement des épaules et hanches. On recherche l'abolition du
pouls temporal dans le cadre de la maladie de Horton.
Évolution
L'évolution clinique est spectaculaire sous corticothérapie (en quelques
jours). La guérison sous traitement survient en 1 à 3 ans, exposant aux
complications de la corticothérapie prolongée.
1650
531
PATHOLOGIES
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
En dehors de l'urgence, l'accueil du patient est non spécifique.
L'évaluation du statut nutritionnel, fonctionnel, et social fait partie de
la prise en charge du sujet âgé. Il faut être attentif aux effets secon-
daires de la corticothérapie.
Prise de constantes
Poids, taille, fréquence cardiaque, pression artérielle, température.
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PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE
532. Goutte
Définition
Il s'agit d'une arthrite aiguë liée à la présence de micro-cristaux d'urate
dans l'articulation.
Épidémiologie
On estime la prévalence à 0,2 % de la population. La prédominance
masculine est liée à une uricémie en moyenne plus élevée chez
l'homme que chez la femme. Le caractère génétique héréditaire est
reconnu.
Physiopathologie
Au-delà d'une uricémie supérieure à 420 μmol/L (70 mg/L), l'urate
précipite en micro-cristaux qui provoquent la crise d'arthrite. Une crise
peut être favorisée par un excès alimentaire et une alcoolisation aigus.
L'accumulation chronique d'urate peut également se produire dans les
tendons, les cartilages (ex. : pavillon de l'oreille, articulations) et les
reins, ce qui constitue les tophus. Le métabolisme de l'acide urique est
complexe et fait intervenir l'élimination rénale. Les cristaux éventuels
dans les urines forment des calculs radio-transparents.
Étiologie
La goutte est liée à une hyperuricémie idiopathique dans 90 % des
cas. Autrement, le désordre métabolique peut être secondaire à un
déficit enzymatique (maladie Lesch-Nyhan, dès l'enfance), une insuffi-
sance rénale avancée ou certaines hémopathies. Le traitement antihy-
pertenseur par diurétiques thiazidiques (ex. : Furosémide) a un effet
secondaire hyperuricémiant.
PATHOLOGIES
Diagnostic
Signes fonctionnels
Une douleur intense et brutale caractérise l'accès goutteux. Il est
typique au gros orteil.
Examen clinique
Les crises de goutte sont caractérisées par le gonflement, la rougeur et
l'augmentation de chaleur locale qui sont manifestes. La fièvre asso-
ciée peut alors dépasser 39 °C. Il faut faire le diagnostic différentiel
avec une arthrite septique. Les tophus liés à l'hyperuricémie chronique
Évolution
L'évolution sans traitement de fond est marquée par la récidive des
crises. Une crise non traitée se résout spontanément en une dizaine de
jours sans séquelles.
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532
◗◗ Traitement de fond
Le traitement de fond visant à réduire l'hyperuricémie repose sur l'inhi-
bition de la formation (allopurinol : Zyloric) ou la stimulation de l'élimi-
nation (probénécide). L'allopurinol doit être débuté à distance de la
crise, sous couverture de colchicine (car son introduction seule peut
déclencher une crise de goutte).
Prise de constantes
Fréquence cardiaque, tension artérielle, température.
1654
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE INFLAMMATOIRE
533. Chondrocalcinose
articulaire
Définition
Il s'agit d'une arthrite aiguë liée à la présence de micro-cristaux de
pyrophosphate de calcium dans le cartilage articulaire et le fibrocarti-
lage (ménisques, symphyse pubienne).
Physiopathologie
La précipitation du pyrophosphate de calcium en micro-cristaux pro-
voque la crise d'arthrite. Le taux synovial n'est pas corrélé au taux plas-
matique, il est lié à un déséquilibre métabolique de l'activité enzymatique
locale. La récidive des crises inflammatoires aboutit à une destruction
progressive de l'articulation sur un mode arthrosique. Une crise peut
être favorisée par un traumatisme ou une intervention chirurgicale.
Étiologie
La chondrocalcinose est le plus souvent idiopathique mais parfois
familiale ou secondaire à une hyperparathyroïdie, une hémochroma-
tose (surcharge en fer) ou d'autres désordres métaboliques.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Une douleur intense et brutale caractérise la crise pseudo-goutteuse,
mais le début peut être plus insidieux. Le genou est typiquement
Évolution
L'évolution est marquée par la récidive des crises, aboutissant à la des-
truction progressive des articulations.
1656
533
PATHOLOGIES
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Lors d'une crise d'arthrite goutteuse, le diagnostic différentiel avec une
arthrite septique dont le traitement serait éventuellement chirurgical,
doit faire garder le patient à jeun initialement.
Prise de constantes
Fréquence cardiaque, tension artérielle, température.
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PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Épidémiologie
Elles sont rares chez l'adulte, les facteurs de risques sont liés à une
baisse de l'immunité (diabète, corticoïdes, VIH, éthylisme). Elles sont
classiques et redoutables dans le cas des prothèses articulaires.
Physiopathologie
On recherche le foyer infectieux qui tient lieu de porte d'entrée infec-
tieuse. Le staphylocoque doré est le germe le plus souvent responsable
de l'inoculation. Le cartilage se défend mal conte les bactéries et l'arti-
culation peut être détruite rapidement. Le genou et la hanche sont les
articulations les plus fréquemment atteintes. En cas d'infection sur
prothèse, le germe qui se fixe sur le matériel inerte est quasiment inac-
cessible aux antibiotiques.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Il s'agit d'une douleur d'horaire inflammatoire (nocturne) et majorée à
la mobilisation. Elle s'accompagne de frissons lors des décharges
bactériennes.
Examen clinique
L'épanchement articulaire est évident au genou, les amplitudes articu-
laires sont diminuées. On recherche une fièvre et des adénopathies de
voisinage. Toutes les articulations doivent être examinées. La porte
d'entrée infectieuse est également à rechercher à l'examen clinique
(plaie négligée, brûlures urinaires, toux, état buccodentaire).
PATHOLOGIES
Examens complémentaires
Les radiographies face et profil centrées sont peu spécifiques au début ;
tardivement, une déminéralisation s'installe et un descellement de
prothèse en cas d'arthroplastie. Les examens biologiques NFS, VS, CRP
mettent en évidence un syndrome inflammatoire biologique. Enfin,
les examens bactériologiques par ponction de liquide articulaire ou
biopsie synoviale peropératoire doivent être réalisés avant toute anti-
biothérapie pour avoir une chance de mettre en évidence le germe
responsable. Une série de trois hémocultures est indiquée lors d'un
frisson ou d'un pic fébrile au-delà de 38,5 °C.
Évolution
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534
• Arthroplastie : lavage articulaire et synovectomie à ciel ouvert.
L'ablation de la prothèse est le plus souvent nécessaire (repose en un
temps durant la même intervention, ou en deux temps après une
période d'antibiothérapie).
Comprendre les règles de prescriptions
• L'arthrite est une infection profonde difficile à vaincre. L'identification
du germe en cause est primordiale pour affiner l'antibiothérapie.
• L'antibiothérapie prolongée et toxique doit être surveillée (foie,
rein), elle peut nécessiter le maintien d'une voie veineuse centrale.
1660
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Épidémiologie
Elles sont fréquentes dans le contexte d'une baisse de l'immunité
Physiopathologie
On recherche une porte d'entrée infectieuse responsable de l'inocula-
tion (staphylocoque doré le plus souvent). Le stade collecté fait suite
au stade phlegmasique du panaris. L'infection peut se propager le
long des gaines synoviales des tendons fléchisseurs et réaliser un
phlegmon.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Il s'agit d'une douleur inflammatoire. Elle est pulsatile et insomniante
en cas d'abcès collecté.
Examen clinique
L'aspect est inflammatoire : rouge, chaud, gonflé. Une collection blan-
châtre fluctuante associée à une fièvre signe l'abcédation. Une rétrac-
tion digitale « en crochet » fait suspecter un phlegmon des gaines
synoviales des tendons fléchisseurs.
Évolution
Les panaris traités ont une évolution rapidement satisfaisante. Les
phlegmons des gaines évoluent rapidement en trois stades de gravité
croissante. Selon le stade au moment du traitement, les séquelles
fonctionnelles peuvent être graves et nécessiter de multiples interven-
tions chirurgicales ensuite, notamment lorsqu'un tendon fléchisseur
nécrosé a dû être enlevé.
1662
535
PATHOLOGIES
que la liste des médicaments habituels. Il est important de collecter les
antécédents, notamment d'allergie aux antibiotiques. En fonction du
terrain (ex. : diabète), l'infection et/ou la chirurgie peuvent entraîner
une décompensation.
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle, température.
1663
PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Épidémiologie
Affection rare, elle est néanmoins importante par sa gravité et son
degré d'urgence.
Physiopathologie
Une plaie initiale est retrouvée dans la majorité des cas. Selon la
réponse de l'hôte, l'infection se complique en toxi-infection générali-
sée. Le principal germe responsable est le streptocoque β-hémolytique
mais d'autres germes peuvent s'associer, notamment, le staphylocoque
doré. Les toxines qui sont produites déclenchent une toxi-infection
diffuse avec thrombose capillaire et fonte du tissu cellulaire sous-cutané.
Les fascia et aponévroses sont le siège d'une propagation extensive.
La fasciite s'accompagne d'une défaillance multiviscérale en quelques
heures ou jours entraînant le décès en l'absence de prise en charge
médico-chirurgicale urgente.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Le tableau douloureux initial est peu spécifique, le début est celui de
l'érysipèle.
PATHOLOGIES
Examen clinique
Il recherche une porte d'entrée infectieuse. La rougeur et l'œdème se
propagent malgré le traitement médical (suivi évolutif du contour des
limites de l'érythème à plusieurs heures d'intervalle). L'altération fébrile
de l'état général s'accompagne d'un choc septique qui nécessite la
prise en charge en réanimation.
Examens complémentaires
Le diagnostic est clinique. L'écho-doppler élimine une thrombose vei-
neuse profonde. Le diagnostic bactériologique repose sur les prélève-
ments profonds et non cutanés.
1665
536
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
L'accueil se fait dans le cadre de la réanimation avec mise en condition
du malade.
Prise de constantes
Conscience, fréquence cardiaque, tension artérielle, fréquence respira-
toire, température, diurèse.
1666
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Fractures et disjonctions sont fréquentes chez le sujet jeune, principa-
lement par accident sportif.
Physiopathologie
Le mécanisme lésionnel est le choc direct ou chute sur le moignon de
l'épaule. Outre les fractures du tiers moyen de la clavicule, la stabilité
des lésions plus latérales dépend de l'état des ligaments coraco-
claviculaires (rupture ou équivalent par fracture à leur insertion).
Les complications cutanées ou vasculo-nerveuses sont très rares.
Diagnostic
Signes fonctionnels
On retrouve douleur et impotence fonctionnelle de l'épaule.
Examen clinique
La déformation en touche de piano est aisément visible et palpable.
On recherche une souffrance cutanée de dedans en dehors du fait de
l'angulation de la fracture. Une compression vasculaire ou nerveuse est
Évolution
Malgré des moyens de contention externe peu efficaces pour la cein-
ture scapulaire, la consolidation des fractures de la clavicule survient
dans 99 % des cas ; les cals vicieux sont alors fréquents mais bien
tolérés. Les progrès techniques incitent à opérer davantage les frac-
tures déplacées pour obtenir la réduction. Les moins bons résultats
sont ceux des disjonctions ou des fractures externes lorsque l'intégrité
des ligaments coraco-claviculaires n'est pas respectée.
1668
537
PATHOLOGIES
◗◗ Suite de soins
Outre le traitement antalgique, la rééducation est variable d'un patient
à l'autre.
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire.
Anneaux claviculaires
Il s'agit d'une contention en huit (chaque anneau prend une épaule et
l'ensemble se croise en arrière entre les omoplates). Sans faire garrot,
elle doit cependant être relativement serrée et souvent resserrée pour
être efficace.
1669
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
C'est la plus fréquente des luxations de l'organisme.
Physiopathologie
La luxation d'épaule se produit par chute sur l'épaule ou par abduction
avec rotation externe forcée. Elle est favorisée par l'hyperlaxité et la
multiplicité des épisodes précédents.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleur intense et impotence fonctionnelle absolue.
Examen clinique
Le membre supérieur est bloqué en abduction et rotation externe irré-
ductible. La palpation des reliefs osseux de l'épaule confirme la posi-
tion aberrante de la tête humérale. On recherche une anesthésie du
moignon de l'épaule en rapport avec l'étirement du nerf axillaire
(valeur médico-légale).
Examens complémentaires
Les radiographies spécifiques sont au nombre de 2 : épaule concernée
de face et de profil de Lamy. Elles font le diagnostic positif et éliminent
une fracture associée.
PATHOLOGIES
Évolution
À distance peut se développer une instabilité chronique de l'épaule
avec répétition des épisodes, notamment chez les patients jeunes, en
cas de lésions osseuses de passage associées, et d'hyperlaxité.
L'instabilité chronique peut être accessible à un traitement chirurgical
éventuellement par arthroscopie. On utilise le score ISIS pour évaluer
l'instabilité et poser les indications de chirurgie de stabilisation
secondaire.
1671
538
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle : un malaise vagal est toujours
possible au réveil de la douleur.
Mayo-clinic
Il s'agit d'une immobilisation coude au corps à l'aide d'un jersey de
coton tubulaire. Il peut être réalisé par l'IDE sous contrôle médical.
Le jersey a 3 fois la longueur du membre supérieur. Deux trous
permettent d'enfiler le membre supérieur dans la partie moyenne.
En passant une extrémité autour du cou et l'autre autour de la taille,
l'ensemble est maintenu en place par une épingle à nourrice. Il faut
prendre garde d'éviter la constriction au poignet.
1672
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
C'est la deuxième fracture du membre supérieur après celle du poi-
gnet. Elle concerne principalement le sujet âgé ostéoporotique. Son
incidence augmente avec le vieillissement de la population.
Physiopathologie
• Chute du sujet âgé : simple chute de sa hauteur, accidentelle le plus
souvent mais il faut rechercher une cause qui peut être une urgence
(accident vasculaire cérébral/cardiaque) ou des facteurs favorisants
(handicap moteur/sensoriel, environnement inadapté, polymédica-
tion, intoxication alcoolique).
• Fragilité architecturale osseuse : principalement liée à l'ostéoporose
mais aussi à un éventuel déséquilibre alimentaire.
Diagnostic
Signes fonctionnels
On retrouve douleur et impotence fonctionnelle de l'épaule.
Évolution
Opérées ou non, une période d'immobilisation est toujours nécessaire,
au terme de laquelle la consolidation est habituellement acquise.
Cependant, un cal vicieux lié à un éventuel déplacement secondaire
durant les premières semaines peut être mal toléré, source d'omar-
throse et de conflit sous-acromial. Enfin, l'algodystrophie (voir page
560) peut être une complication fonctionnelle chronique.
1674
539
PATHOLOGIES
scapulaire) s'adresse aux fractures articulaires déplacées comminu-
tives (céphalo-tubérositaire, céphalo-bitubérositaire) notamment
chez le sujet âgé, car la vascularisation de la tête humérale est com-
promise et le risque de nécrose secondaire très important. Si la coiffe
des rotateurs n'est pas fonctionnelle, une prothèse totale inversée
type Gramont est nécessaire.
• Réduction et ostéosynthèse (plaque vissée ou clou). Ce traitement
concerne les fractures déplacées du sujet jeune.
◗◗ Suite de soins
• Outre le traitement antalgique, la surveillance radiologique recherche
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1675
539
initiale, malaise cardiaque, déficit neurologique focalisé nouveau
(hémiplégie, aphasie) peuvent être une cause ou une conséquence de
la chute (trauma crânien associé par exemple).
Dujarrier
L'immobilisation de type Dujarrier est un bandage autour du thorax
qui maintient le coude au corps. Il peut être réalisé par l'IDE sous
contrôle médical. La fracture immobilisée dans l'état et protégée
est beaucoup moins douloureuse. L'ampliation thoracique doit être
respectée pour permettre la respiration. La contention par Dujarrier
est parfois mal tolérée (anxiété, hygiène) mais elle est efficace.
1676
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
C'est la plus fréquente de toutes les fractures, plus de 15 %. Il existe
deux pics de fréquence : d'une part l'homme jeune par accident de la
voie publique, d'autre part la femme ménopausée.
Physiopathologie
• Chute du sujet âgé : simple chute de sa hauteur, accidentelle le plus
souvent, mais il faut rechercher une cause qui peut être une urgence
(accident vasculaire cérébral/cardiaque) ou des facteurs favorisants
(handicap moteur/sensoriel, environnement inadapté, polymédica-
tion, intoxication alcoolique).
• Fragilité architecturale osseuse : principalement liée à l'ostéoporose,
mais parfois aussi à un éventuel déséquilibre alimentaire.
Âge = chute + fragilité osseuse.
Partiellement accessible à la prévention.
Diagnostic
Signes fonctionnels
On retrouve une douleur de poignet spontanée ou la palpation sur le
foyer de fracture (elle est parfois modérée) et une impotence fonction-
nelle totale (elle est parfois modérée).
Évolution
Opérées ou non, une période d'immobilisation est souvent nécessaire,
au terme de laquelle la consolidation est habituellement acquise
(6 semaines). Cependant, un cal vicieux lié à un éventuel déplacement
secondaire durant les 3 premières semaines peut être à l'origine de
trouble de la préhension avec diminution de la force des muscles
extrinsèques de la main. Les complications sous plâtre sont à redouter
en cas de plâtre circulaire, notamment le syndrome des loges dans les
premières heures si le plâtre est trop serré, d'autant que l'œdème peut
continuer à faire gonfler le poignet à l'intérieur. Caractérisé par une
douleur rebelle d'intensité inhabituelle, il ne faut pas attendre les
signes neurologiques sensitifs pour retirer le plâtre en urgence. Un
syndrome des loges passé inaperçu peut rendre la main définitivement
inutilisable. Enfin, l'algodystrophie peut être une complication fonc-
tionnelle chronique.
1678
540
PATHOLOGIES
• maintenir la nutrition (y compris calcium, vitamine D) ;
• dépister et traiter l'ostéoporose ;
• éviter les surcharges et interactions médicamenteuses accidentelles.
◗◗ Méthodes thérapeutiques
• Le traitement orthopédique par contention plâtrée pour 6 semaines.
Il s'agit d'un plâtre brachio-antébrachio-palmaire (BABP) prenant le
coude, le poignet et laissant libre les doigts longs et le pouce. Il
s'adresse aux fractures non déplacées ou aux fractures dont le
déplacement est modéré ou tolérable en fonction du terrain (per-
sonne âgée). Il évite l'anesthésie et l'hospitalisation mais enraidi le
1679
540
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Tout patient traumatisé susceptible d'être opéré est systématiquement
gardé à jeun jusqu'à décision du chirurgien. L'heure du dernier repas
doit être notée. L'ablation des bagues et bracelet du coté traumatisé
est nécessaire et urgente en raison de la progression éventuelle de
l'œdème (effet de garrot). Chez le sujet âgé, l'interrogatoire de l'accom-
pagnant est important, notamment pour les antécédents (demander
aux proches de rapporter une ordonnance habituelle). En urgence, il
est particulièrement important de relever les coordonnées des proches.
L'autonomie (mode de vie habituel, degré de dépendance, trouble de
la marche nécessitant une canne) et le coté dominant sont à préciser
afin d'évaluer le handicap temporaire lié à l'immobilisation.
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1680
540
PATHOLOGIES
Attelle
Une attelle est un plâtre non circulaire mais qui doit faire 2/3
de la circonférence. Ici, le coude et les doigts sont laissés libres.
Ce dispositif d'immobilisation d'attente peut être mis en place
par l'IDE sous contrôle médical après l'examen clinique à la recherche
de signes de gravité locaux. La fracture immobilisée dans l'état
et protégée est beaucoup moins douloureuse. Le membre supérieur
est mis en écharpe car l'attelle peut être un peu lourde.
1681
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologique
C'est un motif de consultation très fréquent avec 500 000 consulta-
tions par an en France. Le contexte est très varié.
Physiopathologie
L'anatomie de la main est riche et complexe et des plaies apparem-
ment minimes peuvent être artérielles, nerveuses, tendineuses, ou
articulaires. Dans tous ces cas, une intervention microchirurgicale est
nécessaire.
Diagnostic
Signes fonctionnels
La douleur peut être associée à un déficit sensitif distal en cas d'atteinte
d'un nerf collatéral digital.
Examen clinique
La pâleur et l'absence de pouls capillaire fait suspecter une section
artérielle (malgré l'absence d'hémorragie active en cas de spasme
artériel). Un déficit de mobilité active fait suspecter une section ten-
dineuse complète. Un examen sous anesthésie locale permet d'ex-
plorer la plaie : une intervention chirurgicale est indiquée au moindre
doute.
PATHOLOGIES
Examens complémentaires
Une radiographie est systématiquement réalisée, elle peut mettre en
évidence un corps étranger, une lésion osseuse associée. En cas de
plaie articulaire, on peut mettre en évidence de l'air un niveau de
l'interligne articulaire.
Les autres examens sont ceux du bilan pré-opératoire éventuel.
Évolution
En cas de micro-suture artérielle, le risque de thrombose est important
dans les premiers jours. En cas de micro-suture nerveuse, la récupéra-
tion sensitive peut prendre plusieurs semaines. Les sutures tendineuses
1683
541
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Tout patient traumatisé susceptible d'être opéré est systématiquement
gardé à jeun jusqu'à décision du chirurgien. L'heure du dernier repas
doit être notée, ainsi que les antécédents et le coté dominant.
Prise de constantes
Conscience, fréquence cardiaque, tension artérielle.
1684
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
La fracture du col du fémur est une fracture du sujet âgé : 95 % après
60 ans. On rapporte 100 000 cas par an en France ; une augmentation
considérable de l'incidence est prévue avec le vieillissement de la
population. Il existe une prédominance féminine liée à l'ostéoporose
post-ménopausique avec un ratio de 3 femmes pour 1 homme.
Physiopathologie
• Chute du sujet âgé : simple chute de sa hauteur, accidentelle le plus
souvent mais il faut rechercher une cause qui peut être une urgence
(accident vasculaire cérébral/cardiaque) ou des facteurs favorisants
(handicap moteur/sensoriel, environnement inadapté, polymédica-
tion, intoxication alcoolique).
• Fragilité architecturale osseuse : principalement liée à l'ostéoporose
mais aussi à un éventuel déséquilibre alimentaire.
Âge = chute + fragilité osseuse.
Partiellement accessible à la prévention.
Tournant évolutif dans l'autonomie.
Diagnostic
Signes fonctionnels
La douleur de hanche peut être spontanée ou à la mobilisation (parfois
absente). L'impotence fonctionnelle est souvent totale (parfois
modérée).
Examen clinique
Les fractures déplacées montrent une déformation typique en raccour-
cissement et rotation externe du membre inférieur du fait du tonus des
muscles péri-articulaires. Il n'y a pas de déformation en cas de fracture
non/peu déplacée engrenée. Les complications vasculaires, nerveuses
ou cutanées sont exceptionnelles. Il faut rechercher une autre lésion
traumatique concomitante (autre fracture, lésion cutanée).
Examens complémentaires
• Les radiographies spécifiques sont au nombre de 3 : bassin de face,
hanche concernée de face et de profil.
• Les autres examens sont à visée pré-opératoire : notamment radio-
graphie de thorax, ECG, NFS, ionogramme, hémostase et bilan pré-
transfusionnel au minimum en général.
Évolution
L'évolution ne se conçoit qu'avec traitement chirurgical. Elle est carac-
térisée par une surmortalité (augmentation de la mortalité par rapport
à une population identique n'ayant pas présenté de fracture du col
fémoral) même en l'absence de complications. Les suites peuvent être
marquées par une dégradation de l'autonomie fonctionnelle, les com-
plications « de décubitus » (phlébite, escarre, infection urinaire, consti-
pation), ou une possible décompensation cardio-pulmonaire (selon le
terrain) ou psychique (syndrome de glissement).
1686
542
PATHOLOGIES
• favoriser l'exercice physique et l'entretien de l'appareil locomoteur ;
• adapter l'environnement de la personne âgée ;
• maintenir la nutrition (y compris calcium, vitamine D) ;
• dépister et traiter l'ostéoporose ;
• éviter les surcharges et interactions médicamenteuses accidentelles.
◗◗ Méthodes chirurgicales
• Arthroplastie (prothèse unipolaire « intermédiaire » ou totale, c'est-à-
dire en remplaçant uniquement la partie proximale du fémur ou
l'intégralité de l'articulation : versant fémoral et versant cotyloïdien).
Ce traitement concerne les fractures cervicales vraies déplacées dont
1687
542
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Tout patient traumatisé susceptible d'être opéré est systématiquement
gardé à jeun jusqu'à décision du chirurgien. L'heure du dernier repas
doit être notée. Chez le sujet âgé, l'interrogatoire de l'accompagnant
est important, notamment pour les antécédents (demander aux
proches de rapporter une ordonnance habituelle). En urgence, il est
particulièrement important de relever les coordonnées des proches.
L'autonomie (mode de vie habituel et degré de dépendance) est à
préciser. Il faut rechercher une lésion cutanée (chronique préexistante
ou traumatique concomitante) qui peut gêner l'intervention.
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1688
542
PATHOLOGIES
Traction « collée »
En pratique NON collée, la traction utilise un bandage relativement
serré qui va de la cheville jusqu'à la moitié de la cuisse et qui permet
d'accrocher une masse de 6 % du poids corporel à l'extrémité du
membre inférieur. Ce dispositif d'immobilisation peut être réalisée
par l'IDE sous contrôle médical. Au prix d'une manipulation douce,
précautionneuse et modérée lors de la mise en place, la traction
a un très bon effet antalgique, non médicamenteux. Malgré la
présentation éventuelle dans les kits, la traction ne doit JAMAIS être
collée à la peau du fait de possibles lésions cutanées à l'ablation avant
l'intervention chirurgicale.
1689
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Elle est secondaire à un traumatisme violent (accident de la voie
publique) et survient souvent dans le cadre d'un polytraumatisme. Elle
concerne principalement le sexe masculin dans 70 % des cas avec une
moyenne d'âge de 30 ans.
Physiopathologie
Le fémur est l'os long le plus volumineux de l'organisme. C'est pour-
quoi l'ouverture du canal médullaire peut-être responsable d'un véri-
table choc hypovolémique (plus ou moins important mais toujours
présent) car la perte sanguine dans l'hématome est au minimum d'un
litre. De plus, le passage dans la circulation de la graisse médullaire
libérée peut entraîner une embolie graisseuse avec insuffisance respi-
ratoire et troubles de la coagulation (après 48 heures, en l'absence de
prise en charge).
Sur le plan mécanique, la fracture du fémur par accident de voiture
(en position assise) est souvent associée à une rupture du ligament
croisée postérieur.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleurs à la cuisse et incapacité fonctionnelle du membre inférieur
sont retrouvées à l'interrogatoire.
PATHOLOGIES
Examen clinique
L'examen clinique met en évidence une augmentation de volume de
la cuisse avec une déformation et un raccourcissement. Il faut recher-
cher des complications générales (état de choc), des complications
locales (atteintes vasculaires et nerveuse en aval de la fracture) et des
lésions associées.
Examens complémentaires
Les radiographies de fémur de face et profil (incluant les extrémités :
hanche et genou) confirment le diagnostic et précisent le type de frac-
ture permettant la planification opératoire. Le bilan biologique comporte
Évolution
L'évolution ne se conçoit qu'avec traitement chirurgical. La consolida-
tion est habituelle en 3 mois (moins de 1 % de pseudarthrose pour les
fractures fermées traitées par enclouage centromédullaire). Passée la
phase initiale, le pronostic est surtout aux lésions associées.
Prise de constantes
Conscience, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, tension arté-
rielle, température.
1692
543
PATHOLOGIES
En cas d'absence de signe de gravité
Le blessé gardé à jeun sera réchauffé, rassuré, et installé confortablement.
L'évaluation et la prise en charge médicamenteuse parentérale de la
douleur (paracétamol/morphiniques) doit être adaptée. Le membre
inférieur doit être immobilisé jusqu'à l'intervention qui est indispen-
sable. Il faut prévenir le médecin anesthésiste de garde, préparer le
patient à l'intervention et surveiller l'état local et général.
Traction transcondylienne
La traction transcondylienne est utilisée si l'intervention doit être
1693
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Il s'agit souvent lors d'un traumatisme sportif (pivot et pivot contact :
ski, football) ou d'un accident de la voie publique chez le sujet jeune.
Physiopathologie
Les associations lésionnelles sont fréquentes, notamment la triade liga-
ment croisé antérieur, ménisque interne et ligament latéral interne.
Hormis dans les cas de luxation (perte de contact des surfaces articu-
laires fémorale et tibiales) où les complications vasculo-nerveuses sont
fréquentes et graves, les lésions ligamentaires et méniscales n'ont pas
de complications aiguës. Elles sont en revanche pourvoyeuses de com-
plications mécaniques chroniques.
Instabilité en appui monopodal et blocages en flexion sont les
témoins des perturbations mécaniques liées aux lésions ligamentaires
et méniscales respectivement.
L'épanchement articulaire réactionnel est non spécifique.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleur en 3 temps et impotence fonctionnelle relative (possibilité de
faire quelques pas).
Examen clinique
La douleur est reproduite à la palpation précise du trajet ligamentaire
pour les ligaments latéraux ; une laxité dans le plan frontal est un signe de
PATHOLOGIES
gravité. Les laxités sagittales (en tiroir) à la recherche de lésions des liga-
ments croisés sont difficiles à mettre en évidence au premier examen. En
effet l'épanchement articulaire et la douleur sont alors au premier plan.
Une réévaluation clinique durant la première semaine est souvent
nécessaire.
Examens complémentaires
En urgence, les radiographies de genou face et profil (et incidences de
{3/4}) éliminent une fracture articulaire. En différé, l'IRM fait le bilan
des lésions ligamentaires et méniscales.
Évolution
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle : un malaise vagal est toujours
possible au réveil de la douleur.
1696
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Physiopathologie
Étant donné le caractère superficiel de la rotule et le traumatisme
direct, l'ouverture cutanée est fréquente (jusqu'à 25 % des cas si on
retient la moindre dermabrasion). L'hémorragie fracturaire qui com-
munique avec l'articulation du genou constitue une hémarthrose. Sur
le plan mécanique, un traumatisme direct antéro-postérieur genou
fléchi fait rechercher une lésion du ligament croisé postérieur.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleur et impotence fonctionnelle du genou sont les signes
habituels.
Examen clinique
Le genou est augmenté de volume du fait de l'épanchement articulaire.
Il se présente alors en demi-flexion. La palpation retrouve la fracture
Évolution
La consolidation est obtenue entre 6 et 8 semaines. L'arthrose fémoro-
patellaire est toujours possible liée aux lésions osseuses et surtout car-
tilagineuses. Son traitement est difficile.
PATHOLOGIES
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Tout patient traumatisé susceptible d'être opéré est systématiquement
gardé à jeun jusqu'à décision du chirurgien. L'heure du dernier repas
doit être notée. L'interrogatoire de l'accompagnant est important,
notamment pour les circonstances de l'accident et la notion de perte
de connaissance initiale. En urgence, il est particulièrement important
de relever les coordonnées des proches.
Attelle
Une attelle est un plâtre non circulaire mais qui doit faire 2/3 de
la circonférence. Ici, la cuisse, le genou et la jambe sont pris. Ce
dispositif d'immobilisation d'attente peut être mis en place par l'IDE
sous contrôle médical après l'examen clinique à la recherche de signes
de gravité locaux. La fracture immobilisée dans l'état est beaucoup
moins douloureuse. La peau en regard de la fracture est protégée
d'un éventuel étirement par déplacement supplémentaire.
1699
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
La fracture de jambe est une fracture de l'adulte jeune, le plus souvent
par accident de la voie publique (piéton) ou par accident sportif.
Physiopathologie
Le mécanisme peut être indirect par torsion (ski) ou direct avec fracture
au point d'impact (piéton). L'ouverture cutanée est alors fréquente (25 %
des cas), souvent par écrasement. Cela fait toute la gravité de la
fracture d'autant que la face antéro-interne du tibia est directement
superficielle et mal protégée. La cicatrisation cutanée est éventuelle-
ment difficile et constitue une porte d'entrée infectieuse en rapport
avec le foyer de fracture et peut entraîner un retard de consolidation,
voire une pseudarthrose et dans le pire des cas une pseudarthrose sep-
tique. Les délabrements plus importants peuvent être associés à des
troubles vasculo-nerveux. Précocement, l'œdème associé à la fracture
de jambe peut entraîner un syndrome des loges (voir fiche 551).
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleur et impotence fonctionnelle sont les signes fonctionnels
habituels.
Examen clinique
Le membre inférieur est souvent déformé de façon évidente. Il existe une
mobilité anormale et douloureuse du fait de la fracture. On recherche une
PATHOLOGIES
ouverture cutanée et des complications vasculo-nerveuses (abolition
d'un pouls distal, pied froid et blanc, déficit sensitif).
Examens complémentaires
Au minimum, il faut réaliser les radiographies de la jambe concernée
de face et de profil (elles doivent montrer le genou et la cheville). Les
autres examens sont réalisés en fonction du contexte (autres sites
lésionnels ou complications artérielles nécessitant un doppler ou une
artériographie) et pour le bilan pré-opératoire.
Évolution
1701
546
• La réduction-ostéosynthèse par fixateur externe. Elle s'adresse aux
fractures ouvertes pour lesquelles la peau en regard du foyer de frac-
ture est non suturable ou suturable en tension avec risque de nécrose
secondaire. L'appui n'est pas autorisé avec le fixateur externe qui est
moins rigide. Selon les cas, un enclouage centromédullaire peut rem-
placer le fixateur secondairement lorsque le risque cutané est écarté.
◗◗ Suite de soins
• Le membre inférieur doit être surélevé au repos.
• En cas d'ouverture cutanée initiale, le statut antitétanique doit être véri-
fié et une antibiothérapie préventive est systématiquement instituée.
• Le traitement anticoagulant préventif par héparine de bas poids
moléculaire (HBPM) est nécessaire jusqu'à la reprise de l'appui de
manière satisfaisante.
• La surveillance biologique concerne la numération plaquettaire pour
les HBPM.
• La rééducation peut être entreprise précocement.
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1702
546
PATHOLOGIES
En cas de signes de gravité
Appel du médecin : prise en charge urgente des lésions vitales éven-
tuelles. Alerte également en cas de trouble vasculo-nerveux distaux,
le déplacement fracturaire doit être réduit par manœuvre externe en
urgence (aux urgences) car le simple réalignement de la fracture peut
améliorer la souffrance cutanée ou vasculo-nerveuse.
Attelle
Une attelle est un plâtre non circulaire mais qui doit faire 2/3
de la circonférence. Ici, la cuisse, le genou et la jambe sont pris.
Ce dispositif d'immobilisation d'attente peut être mis en place par
l'IDE sous contrôle médical après l'examen clinique à la recherche
de signes de gravité locaux. La fracture immobilisée dans l'état
est beaucoup moins douloureuse. La peau en regard de la fracture
est protégée d'un éventuel déplacement supplémentaire.
1703
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Elles sont particulièrement fréquentes et sont rencontrés dans deux
circonstances : chez le sujet jeune par traumatisme à haute énergie, et
typiquement chez la femme ménopausée.
Physiopathologie
• Chute du sujet âgé : simple chute de sa hauteur, accidentelle le plus
souvent mais il faut rechercher une cause qui peut être une urgence
(accident vasculaire cérébral/cardiaque) ou des facteurs favorisants
(handicap moteur/sensoriel, environnement inadapté, polymédica-
tion, intoxication alcoolique).
• Fragilité architecturale osseuse : principalement liée à l'ostéoporose
mais parfois aussi à un éventuel déséquilibre alimentaire.
• Comme les malléoles sont des reliefs osseux superficiels : la peau en
regard peut-être déchirée en même temps que l'os est fracturé, réa-
lisant une fracture ouverte. Le risque infectieux lié à l'ouverture est
aggravé du fait de la communication avec l'articulation de la cheville
qui expose le cartilage fragile. L'apparition secondaire d'œdème
peut également entraîner une lésion cutanée secondaire empêchant
l'abord chirurgical.
PATHOLOGIES
Diagnostic
Signes fonctionnels
On retrouve les signes habituels de douleur et impotence fonctionnelle
(impossibilité de marcher).
Examen clinique
Les fractures déplacées montrent une déformation qui peut être
rapidement masquée par l'œdème souvent important. Il n'y a pas de
déformation en cas de fracture non/peu déplacée engrenée. Les com-
plications vasculaires, nerveuses sont exceptionnelles. Les complications
Examens complémentaires
Deux radiographies spécifiques sont nécessaires : cheville concernée
de face en rotation interne 20° et de profil.
Les autres examens sont d'ordre pré-opératoire en cas d'intervention
chirurgicale. Ils sont demandés en fonction du terrain.
Évolution
Opérées ou non, une période d'immobilisation sans appui est toujours
nécessaire, au terme de laquelle la consolidation est habituellement
acquise (3 mois). Comme il s'agit d'une articulation portante, il existe
un risque d'arthrose précoce qui est majoré en cas de réduction impar-
faite ou de déplacement secondaire avec cal vicieux. Les complica-
tions sous plâtre sont à redouter, notamment un syndrome des loges
(voir fiche 552) ou une thrombose veineuse profonde (phlébite).
Enfin, l'algodystrophie (voir fiche 560) peut être une complication
fonctionnelle chronique.
1705
547
• maintenir la nutrition (y compris calcium, vitamine D) ;
• dépister et traiter l'ostéoporose ;
• éviter les surcharges et interactions médicamenteuses accidentelles.
Méthodes thérapeutiques
• Le traitement orthopédique par contention plâtrée type cruropé-
dieux (immobilisant la cheville et le genou pour bloquer les rota-
tions) pour 6 semaines, relayé par une botte (immobilisant la cheville
seulement) pour 4 semaines. Il s'adresse aux fractures non déplacées.
• La réduction-ostéosynthèse à foyer ouvert. Elle s'adresse aux fractures
déplacées. Elle peut nécessiter une immobilisation par botte plâtrée
pour 6 semaines en complément de l'intervention chirurgicale. Les
progrès des techniques de la fixation chirurgicale permettent une
rééducation et une reprise d'appui précoces.
◗◗ Suite de soins
• Le membre inférieur doit être surélevé au repos.
• En cas d'ouverture cutanée initiale, le statut antitétanique doit être
vérifié et une antibiothérapie préventive est systématiquement
instituée.
• Le traitement anticoagulant préventif est nécessaire pour 3 mois. La
prescription d'héparine de bas poids moléculaire (HBPM) et relayée
par celle d'antivitamine K (AVK).
• La surveillance liée au plâtre doit être rapprochée au début (syn-
drome des loges/phlébite/fracture du plâtre). La surveillance radio-
logique recherche un déplacement secondaire. La surveillance
biologique concerne la numération plaquettaire (pour les HBPM)
et ensuite le TP ou INR (pour les AVK).
• La rééducation à l'ablation du plâtre vise à récupérer l'amplitude arti-
culaire car la cheville est souvent enraidie, à renforcer les muscles et
réduire l'œdème qui peut persister plusieurs mois. Avec le traitement
orthopédique, l'appui est différé à 10–12 semaines. Les progrès des
techniques de la fixation chirurgicale permettent une rééducation et
une reprise d'appui précoces.
1706
547
PATHOLOGIES
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Tout patient traumatisé susceptible d'être opéré est systématiquement
gardé à jeun jusqu'à décision du chirurgien. L'heure du dernier repas
doit être notée. Chez le sujet âgé, l'interrogatoire de l'accompagnant
est important, notamment pour les antécédents (demander aux
proches de rapporter une ordonnance habituelle).
En urgence, il est particulièrement important de relever les coordon-
nées des proches. L'autonomie (mode de vie habituel et degré de
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1707
547
Attelle
Une attelle est un plâtre non circulaire mais qui doit faire 2/3 de la
circonférence. Ici, la cheville et le genou sont pris. Ce dispositif
d'immobilisation d'attente peut être mis en place par l'IDE sous
contrôle médical après l'examen clinique à la recherche de signes
de gravité locaux. La fracture immobilisée dans l'état est beaucoup
moins douloureuse. La peau en regard de la fracture est protégée d'un
éventuel déplacement supplémentaire.
1708
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Physiopathologie
Le traumatisme se fait par inversion forcée du pied.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleur en 3 temps et impotence fonctionnelle relative (possibilité de
faire quelques pas).
Examen clinique
La douleur est reproduite à la palpation précise du trajet ligamentaire.
En plus de l'œdème, il peut exister un hématome « en œuf de pigeon ».
Examens complémentaires
Les radiographies ne sont pas systématiques. Elles sont demandées au
moindre doute fracturaire et selon certains critères (méthode d'Ottawa).
Évolution
L'évolution est favorable dans 90 % des cas si le traitement est
correctement suivi. Autrement, il peut se développer une instabilité
chronique de la cheville avec laxité et entorses à répétition qui
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle : un malaise vagal est toujours
possible au réveil de la douleur.
1710
548
PATHOLOGIES
Recherche des signes de gravité
Il s'agirait d'une atteinte vasculo-nerveuse distale ou d'une ouverture
cutanée lors d'un traumatisme très violent.
Strapping
1711
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
Traumatisme fréquent par accident de la voie publique ou chute d'un
lieu élevé. Il concerne 2 hommes pour 1 femme, essentiellement des
adultes jeunes.
Physiopathologie
Du fait des rapports anatomiques, les déplacements associés à la lésion
cervicale peuvent être responsables d'une atteinte neurologique par
compression radiculaire (névralgie cervicobrachiale) ou médullaire
(tétraplégie), d'emblée ou secondairement. La stabilité mécanique de
la lésion est à apprécier rapidement pour ne pas aggraver le patient
par des manipulations intempestives. L'association à un traumatisme
crânien est fréquente.
Diagnostic
Signes fonctionnels
La douleur cervicale est variable.
Examen clinique
On recherche une complication neurologique par un examen complet
de la sensibilité et de la motricité aux membres supérieurs, inférieurs et au
périnée. Les réflexes ostéotendineux sont analysés aux quatre membres.
PATHOLOGIES
On recherche une plaie à la tête, un trouble de la conscience ou un
trouble des fonctions supérieures qui font évoquer un traumatisme
crânien grave associé, et dont la prise en charge peut-être encore plus
urgente.
Examens complémentaires
Au minimum, les radiographies comportent un cliché du rachis cervical
entier face et profil et le cliché de face bouche ouverte, centré sur C2.
Au moindre doute, des clichés de 3/4 sont demandés en complément.
Selon les cas, un scanner ou une IRM sont indiqués. En cas de norma-
lité, même pour un traumatisme modéré, des clichés dynamiques
Évolution
Pour les fractures et les luxations opérées, la consolidation est acquise
en 3 mois. La récupération des atteintes neurologiques peut-être longue
et incomplète. Elle dépend de la gravité initiale des troubles. Chaque
niveau médullaire récupéré est une fonction retrouvée (exemple C5 :
flexion du coude).
Pour les entorses :
• les entorses graves sont démasquées par l'instabilité sur les clichées
dynamiques, elles nécessitent une intervention pour prévenir le
risque neurologique ;
• les entorses bénignes ont une évolution spontanément rapidement
favorable, même si certains patients peuvent développer un syn-
drome subjectif post-traumatique temporaire (avec cervicalgies per-
sistantes, céphalées ou insomnie).
1713
549
◗◗ Traitement orthopédique
Il s'adresse aux entorses bénignes, la minerve est retirée devant la
normalité des examens dynamiques (en général à la fin de la première
semaine).
◗◗ Traitement chirurgical
Dans les autres cas, le traitement est chirurgical par arthrodèse (fusion
des vertèbres voisines de la lésion) ± décompression par ablation des
éléments osseux compressifs en cas de compression neurologique.
Il s'adresse aux formes neurologiques est aux lésions instables.
Les suites de soins se conçoivent en réanimation initialement pour les
cas neurologiques graves.
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1714
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Évolution
Le lumbago évolue favorablement spontanément, mais récidive si le
traitement n'est pas bien conduit.
La consolidation des fractures est habituellement acquise en 3 mois.
En cas d'atteinte neurologique, la récupération peut-être longue et
incomplète. Elle dépend de la gravité initiale des troubles. Chaque
niveau neurologique récupéré est une fonction retrouvée. Les dou-
leurs de déafférentation (neurogènes) résistantes à la morphine
peuvent être accessibles aux benzodiazépines ou au anti-dépresseurs
tricycliques.
1716
550
PATHOLOGIES
◗◗ Médicaments
Antalgiques/anti-inflammatoires.
◗◗ Traitement fonctionnel
Le lumbago nécessite une période de mise au repos relatif : il n'est pas
recommandé de rester alité. Le port d'une ceinture lombaire peut aider
à reprendre une activité. Rapidement, la kinésithérapie (verrouillage
lombaire, renfort musculaire) doit être entreprise.
◗◗ Traitement orthopédique
Il s'adresse aux fractures mécaniquement stables et sans signe neuro-
1717
550
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension artérielle.
1718
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
551. Polytraumatisme
Définition
L'atteinte d'au moins deux organes différents avec mise en jeu du pro-
nostic vital est une définition ancienne. Désormais les circonstances de
l'accident (haute énergie) suffisent à déclencher un circuit de prise en
charge spécifique (critères de Vittel).
Épidémiologie
Diagnostic
Signes fonctionnels
Ils dépendent des lésions.
Examen clinique
Il doit être systématique avec un système de priorité :
• conscience, pupilles ;
• état circulatoire et respiratoire ;
• hémorragie extériorisée (compression/garrot) ;
• hémorragie interne (abdomen, thorax, pelvis) ;
• examen neurologique moteur et sensitif y compris périnéal ;
• lésions des membres (délabrement, ischémie).
Examens complémentaires
Les examens morphologiques sont également hiérarchisés :
• systématiquement à l'accueil du patient (sur le brancard) : radio
graphies de thorax et de bassin de face et échographie abdominale ;
• radiographies ou scanner du rachis complet (cervical, thoracique,
lombaire et sacré) ;
Évolution
En fonction du bilan, toutes les évolutions sont possibles.
1720
551
PATHOLOGIES
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
L'accueil du patient polytraumatisé est le plus souvent préparé (régu-
lation des secours/admission). L'interrogatoire des secours est très
important : heure, circonstances (suicide/intoxication, autres victimes
dans les accidents de la route), examen neurologique initial. Si le
patient est conscient, il doit être laissé à jeun. Installation en décubitus
strict avec vérification du positionnement du collier cervical.
1721
PATHOLOGIE TRAUMATIQUE
Épidémiologie
C'est une complication grave des traumatismes au niveau des jambes, des
avant-bras et des mains. Il survient dans 1 à 3 % des fractures de jambe.
Physiopathologie
L'œdème tissulaire lié au traumatisme augmente la pression du com-
partiment aponévrotique inextensible et entraîne une souffrance des
parties molles. Un cercle vicieux se met en place : l'inflammation des
tissus et la diminution du drainage du fait de l'hyperpression qui à son
tour favorise la majoration de l'œdème. En moins de 6 heures, l'attri-
tion des muscles et des nerfs est irréversible.
Le syndrome des loges apparaît dans les heures qui suivent la fracture.
Du fait de la gravité et de l'urgence éventuelle, le dépistage est
indispensable.
Étiologie
Le traumatisme lui-même peut être à l'origine du syndrome des loges
(hématome/œdème). Deux autres circonstances sont favorisantes et
peuvent s'ajouter au traumatisme :
• la contention dans un plâtre circulaire inextensible qui est (ou devient)
relativement trop serré du fait de la majoration éventuelle de l'œdème ;
• l'ischémie aiguë de membre par plaie ou obstruction artérielle.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Les douleurs intenses sont le premier signe. L'apparition de troubles de la
sensibilité ou de la motricité signe une atteinte nerveuse déjà tardive.
PATHOLOGIES
Examen clinique
La palpation met en évidence la pression excessive. Elle peut être
documentée par la prise de pression (méthode de Whiteside), notam-
ment lorsque l'examen clinique est limité (patient sédaté en réanima-
tion par exemple). Les pouls distaux sont conservés.
Examens complémentaires
Aucun examen complémentaire n'est indiqué.
Évolution
Malgré le traitement adapté, on déplore 10 % d'amputations secon-
1723
552
Conduite à tenir IDE
Accueil du patient
Le syndrome des loges est une complication secondaire précoce d'un
patient déjà pris en charge.
Prise de constantes
Pression artérielle, fréquence cardiaque, qualité des pouls distaux.
1724
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
553. Tendinopathies de la
coiffe des rotateurs
Définition et classification
Il s'agit des atteintes chroniques des tendons des muscles de la coiffe des
rotateurs de l'épaule (essentiellement supraspinatus, infraspinatus et subs-
capularis). On distingue les tendinites, les calcifications et les ruptures.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Douleurs d'épaule, surtout dans certaines activités (port de charges
au-dessus du niveau de la tête).
Examen clinique
On mesure les amplitudes actives et passives de l'articulation de
l'épaule ainsi que les possibilités fonctionnelles. Les différents tendons
Épidémiologie
Physiopathologie
La compression du nerf médian dans le canal carpien (entre les os du
carpe en arrière et le ligament annulaire antérieur du carpe en avant)
doit être distinguée d'une compression neurologique éventuellement
située au coude, au rachis cervical ou d'une neuropathie diffuse.
Le déficit neurologique a un territoire caractéristique : atteinte sensitive
des 3 premiers doigts et parfois motrice des muscles thénariens (oppo-
sition du pouce) avec à terme une amyotrophie de dénervation.
Étiologie
Le plus souvent idiopathique, le syndrome du canal carpien peut être
secondaire par réduction du contenant (cal vicieux/arthrose au carpe)
ou par augmentation du contenu (ténosynovite digito-carpienne et
infiltration tissulaire : polyarthrite rhumatoïde, goutte, obésité, amy-
lose, hypothyroïdie, tuberculose).
Diagnostic
Signes fonctionnels
Il s'agit de paresthésies à type de fourmillement nocturnes des 3 pre-
miers doigts irradiant à l'avant-bras.
Évolution
L'évolution est marquée par une aggravation progressive des troubles.
La chirurgie est efficace dans plus de 85 % des cas.
1728
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
555. Coxarthrose
Définition
Il s'agit de l'usure mécanique de l'articulation de la hanche.
Épidémiologie
Elle touche 5 % de la population après 50 ans et prédomine légère-
ment chez la femme. Elle est bilatérale dans la moitié des cas. Le facteur
Physiopathologie
L'usure mécanique peut être idiopathique (dite « primitive ») ou secon-
daire après toute affection qui déforme ou détruit partiellement l'arti-
culation de la hanche. L'usure est alors inéluctable, liée au surpoids et
à l'activité. Dans tous les cas, la douleur est mécanique, c'est-à-dire en
rapport avec l'effort.
L'usure mécanique est un cercle vicieux.
Étiologie
Outre la coxarthrose primitive, les autres étiologies sont : l'ostéoné-
crose aseptique de la tête fémorale (destruction de la tête fémorale liée
à l'alcoolisme chronique, la corticothérapie prolongée ou certaines
hémopathies) ; la dysplasie congénitale de hanche (terrain héréditaire,
présentation en siège avant la naissance) ; les causes post-traumatiques
et post-infectieuses.
Diagnostic
Signes fonctionnels
La douleur est d'horaire mécanique (fin de journée). Elle peut être
projetée au genou.
Examen clinique
L'examen sans canne met en évidence une boiterie d'épaule (boîterie
de Trendelenburg). La hanche est enraidie surtout en extension,
abduction et rotation interne.
Évolution
Hormis la coxarthrose destructrice rapide (CDR) qui est un tableau
bien particulier, défini par la perte de 50 % de l'épaisseur du cartilage
en 6 mois, l'évolution vers l'aggravation des douleurs et l'enraidisse-
ment est habituellement lentement progressive avec des poussées
évolutives. Elle s'associe à une perte d'autonomie progressive.
1730
555
PATHOLOGIES
l'implantation. La période post-opératoire est marquée par un risque
accru de luxation de prothèse avant la cicatrisation des parties molles
et la récupération musculaire. Elle impose une rééducation vigilante.
La prophylaxie antithrombotique est poursuivie jusqu'à une déambu-
lation complète.
Comprendre les règles de prescriptions
Étant donné la durée de vie limitée des prothèses totale de hanche
(moins de 20 ans du fait de l'usure, et des complications éventuelles :
descellement, luxation, infection) l'indication est retardée au maxi-
mum par l'utilisation de traitements médicaux symptomatiques.
1731
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
556. Gonarthrose
Définition
Il s'agit de l'usure mécanique de l'articulation du genou.
Épidémiologie
La prévalence augmente avec l'âge et prédomine chez la femme. Elle
est deux fois plus fréquente que la coxarthrose. Elle est bilatérale dans
2/3 des cas. Le facteur de risque principal est l'obésité.
Physiopathologie
L'usure mécanique peut être idiopathique (dite « primitive ») ou secon-
daire après toute affection qui déforme ou détruit partiellement l'articu-
lation du genou. L'usure est alors inéluctable, liée au surpoids et à
l'activité. Dans tous les cas, la douleur est mécanique, c'est-à-dire en
rapport avec l'effort. L'atteinte peut être uni-, bi- ou tri-compartimentale
selon l'association des atteintes fémoro-tibiale interne, fémoro-tibiale
externe, et fémoro-patellaire.
Étiologie
Outre la gonarthrose primitive, les autres étiologies sont les déforma-
tions frontales (genu varum/valgum), les dysplasies rotuliennes, les
causes post-traumatiques (fractures articulaires, rupture du ligament
croisée antéro-externe, méniscectomie et lésions méniscales), les
arthropathies microcristallines ou les séquelles infectieuses.
Diagnostic
Signes fonctionnels
La douleur est d'horaire mécanique (fin de journée).
PATHOLOGIES
Examen clinique
L'examen sans canne met en évidence une boiterie d'esquive. Le
genou est enraidi surtout en extension.
Examens complémentaires
Les radiographies nécessaires au diagnostic sont genou concerné face
et profil, défilé fémoro-patellaire à 30° et incidence de Schuss. Ils
montrent les signes classiques de l'arthrose : pincement localisé de
l'interligne articulaire, géodes (lacunes) et condensation de l'os sous le
cartilage, et des becs ostéophytiques.
Les autres examens sont réalisés en fonction du contexte, à visée étio-
Évolution
L'évolution vers l'aggravation des douleurs et l'enraidissement est
habituellement lentement progressive avec des poussées. Elle s'associe
à une perte d'autonomie progressive.
1734
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
Épidémiologie
L'hallux valgus prédomine chez la femme. Il existe un caractère hérédi-
taire dans 60 % des cas.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Outre l'aspect esthétique, le motif de consultation est la gêne doulou-
reuse liée au frottement du sommet de la déformation avec la
chaussure.
Examen clinique
On retrouve la déviation et le durion. La mobilité de l'articulation
métatarso-phalangienne et la réductibilité de la déviation sont éva-
luées. L'ensemble du pied est pris en compte (orteils en griffe, arche
interne).
Évolution
L'évolution est progressive. Bien toléré (chaussure adaptée), il n'y a pas
d'indication thérapeutique.
1736
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
Épidémiologie
Cette affection touche 2 femmes pour 3 hommes. Elle est fréquem-
ment associée aux sténoses lombaires.
Physiopathologie
La compression neurologique est liée au rétrécissement du canal cer-
vical par le disque intervertébral dégénératif ou par les ostéophytes
arthrosiques. L'hyperextension réduit encore le diamètre du canal cer-
vical. La compression peut être radiculaire et/ou médullaire, perma-
nente ou intermittente.
Étiologie
• Hernie discale cervicale.
• Sténose cervicale arthrosique.
• Cal vicieux après fracture du rachis cervical.
• À part, l'éventualité d'une compression tumorale dont la prise en
charge est spécifique.
Diagnostic
Signes fonctionnels
Cervicalgie et douleur irradiant au membre supérieur.
Évolution
Les hernies discales non calcifiées peuvent régresser, les compressions
osseuses vont vers une aggravation progressive. Un traumatisme peut
aggraver subitement et définitivement les signes neurologiques.
L'évolution se fait donc par paliers et il faut poser l'indiction opératoire
à temps.
PATHOLOGIES
Comprendre les règles de prescriptions
Le traitement médical est symptomatique. Le traitement chirurgical
est étiologique.
1739
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
559. Lombosciatique
Définition
Il s'agit d'une douleur radiculaire des membres inférieurs d'origine rachi-
dienne lombaire par atteinte d'une racine du nerf sciatique (L5 ou S1).
Épidémiologie
Il existe une prédominance masculine (travail de force). Il s'agit d'une
pathologie de l'adulte d'âge mur.
Physiopathologie
La compression radiculaire a lieu au niveau du canal lombaire. Une ou
plusieurs racines peuvent être atteintes selon le type du rétrécisse-
ment. L'atteinte peut être brutale ou chronique, permanente ou inter-
mittente, complète ou incomplète. Parmi les facteurs prédisposant : la
taille initiale du canal lombaire, variable d'un individu à l'autre, et les
anomalies transitionnelles (morphologie des vertèbres).
Étiologie
La sténose peut être d'origine discale (hernie discale), articulaire (arthrose
interapophysaire postérieure), ou combinées. Une déformation scolio-
tique ou traumatique ancienne peut être à l'origine d'un rétrécissement
compressif. À part, les étiologies tumorales dont le traitement est spéci-
fique. Enfin, la sciatique peut être due à une spondylodiscite.
Diagnostic
Signes fonctionnels
La douleur électrique a un trajet caractéristique depuis les lombes
jusqu'aux pieds, mais parfois tronqué. Ce territoire douloureux oriente
vers la racine impliquée. La lombalgie souvent associée n'est pas spéci-
PATHOLOGIES
fique. L'obligation de s'arrêter de marcher pour se reposer du fait de la
douleur aux membres inférieurs est appelée la claudication neurogène.
Examen clinique
Il recherche un déficit neurologique objectif sensitif ou moteur, l'abo-
lition d'un réflexe ostéotendineux, des signes sphinctériens. Le signe
de Lasègue (reproduction de la douleur habituelle lors du soulève-
ment par l'examinateur du membre inférieur tendu) est un indicateur
de la sévérité. Il faut vérifier la présence des pouls distaux car une
artérite peut également faire claudiquer.
Examens complémentaires
Prise de constantes
Conscience, pouls, tension, température.
1742
PATHOLOGIES
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
560. Algodystrophie
Définition
Il s'agit d'un syndrome douloureux avec troubles vaso-moteurs et tro-
phiques d'un segment de membre d'évolution autonome, le plus sou-
vent à la suite d'un traumatisme.
Épidémiologie
Physiopathologie
L'algodystrophie est une réaction à une lésion traumatique anormale
par son intensité et par sa durée. Le mécanisme exact est mal connu.
L'algodystrophie évolue en trois stades ayant chacun une durée
variable selon les individus :
• phase pseudo-inflammatoire avec hyperperméabilité microvascu-
laire loco-régionale ;
• phase froide avec fibrose globale (ensemble des tissus de la peau à
l'os) ;
• phase séquellaire atrophique.
Étiologie
Majoritairement présente dans un contexte post-traumatique (y com-
pris « traumatisme » d'une intervention chirurgicale), elle peut être
idiopathique ou secondaire à une affection neurologique (tumeur
cérébrale, radiculalgie, accident vasculaire cérébral), cardiologique
(infarctus du myocarde), pleuropulmonaire. Certains médicaments
sont à risque d'algodystrophie : c'est le cas des barbituriques.
Évolution
Le stade pseudo-inflammatoire peut durer deux mois. Il est absent
dans 20 % des cas qui sont d'emblée dystrophiques. La guérison est
obtenue dans plus de 90 % des cas. Elle peut prendre plus d'un an, à
force de patience et de rééducation. Au stade atrophique chronique,
les séquelles sont définitives. Enfin, une algodystrophie factice peut
être retrouvée dans un contexte médico-légal de compensation de
préjudice après un traumatisme causé par un tiers.
PATHOLOGIES
◗◗ Thérapeutiques physiques
Au stade initial, la rééducation doit être douce et limitée (règle de la
non-douleur). Ensuite, les étirements progressifs et les attelles de pos-
ture visent à restaurer l'amplitude articulaire normale.
Comprendre les règles de prescriptions
Le traitement suit les deux phases principales de la maladie.
Prise de constantes
Température, dans le contexte de l'arthrite.
1745
PATHOLOGIE DÉGÉNÉRATIVE ET SÉQUELLAIRE
561. Complications
de décubitus
Définition
Il s'agit de l'ensemble des complications liées à l'alitement.
Physiopathologie
La perte d'autonomie transitoire ou définitive imposant l'alitement
entraîne des complications diverses.
Escarres
Les escarres sur les points d'appuis (escarres talonnières et sacrées
pour le décubitus dorsal) sont liés à l'ischémie des parties molles par
pression prolongée du fait de l'immobilité du patient. Une lésion
visible sur la peau, qui reste mieux à l'ischémie que les tissus sous-
jacents, est un signe tardif qui fait craindre une atteinte profonde plus
étendue.
Phlébites
Les phlébites sont liées à la stase veineuse dans les membres infé-
rieurs : défaut d'effet de pompage plantaire à la marche, compression
veineuses par immobilisme prolongé (faire décroiser les jambes).
Infections urinaires
Les infections urinaires sont favorisées par les difficultés d'hygiène
pour les mictions lors de l'alitement (bassin, couches, sondages éva-
cuateurs ou à demeure). Les infections urinaires sont des portes d'en-
trées de gravité majeure en chirurgie orthopédique (infection de
prothèses).
Constipation
La constipation est liée au ralentissement du transit par défaut de ver-
ticalisation et de déambulation et aux difficultés d'exonération de
décubitus dorsal. S'ajoute l'iléus réflexe d'origine médicamenteuse
(morphiniques).
PATHOLOGIES
Encombrement respiratoire
L'encombrement respiratoire est lié à la diminution de la capacité pul-
monaire et de la ventilation en position couchée ou semi-couchée. Il
peut entraîner une décompensation respiratoire ou favoriser une
surinfection pulmonaire.
Dépression
Outre le syndrome de glissement lié à l'hospitalisation de la personne
âgée sortie de son contexte habituel, la dépression liée au handicap
obligeant l'alitement est à prendre en compte. S'ajoutent au déficit
fonctionnel : la dépendance, l'inactivité, l'isolement des proches, les
Diagnostic
Signes fonctionnels
Les points d'appui permanents sont d'abord douloureux puis indolore
lorsque la nécrose s'est formée. Les phlébites s'accompagnent de dou-
leurs au mollet. Les brûlures mictionnelles peuvent être absentes lors
des infections urinaires. Les crampes abdominales liées aux troubles
du transit peuvent s'accompagner de nausée et d'anorexie. La toux et
la douleur basi-thoracique sont les signes d'une pneumopathie ou
d'une embolie pulmonaire.
Examen clinique
Les points d'appui doivent être vérifiées (et massés à chaque occasion).
À la rougeur initiale peut succéder rapidement une nécrose constituant
l'escarre avec ulcération. L'apparition d'œdème douloureux unilatéral
avec perte du ballottement du mollet doit faire évoquer une phlébite.
1747
561
Les urines troubles ou malodorantes doivent faire rechercher une infec-
tion. Pour la constipation, le toucher rectal recherche un éventuel féca-
lome. L'auscultation pulmonaire dépiste un encombrement aux bases.
Examens complémentaires
Ils sont guidés par le contexte : bandelette urinaire ou ECBU, radiographie
de thorax, ECG, écho-doppler veineux des membres inférieurs.
Évolution
Chaque complication évolue pour son propre compte. Dépistées et
traitées, elles risquent de récidiver tant que dure l'alitement.
PATHOLOGIES
◗◗ Traitement
Escarres
Au stade de début, dès la constatation de la moindre inflammation, il
faut supprimer l'appui nocif (à condition de ne pas en créer d'autres)
et veiller à la propreté locale. Au stade de fistulisation, le prélèvement
bactériologique s'impose (recherche de germes résistants) mais pas le
traitement antibiotique systématique qui favoriserait la sélection des
germes ; les mêmes mesures que précédemment sont indiquées, la
cicatrisation spontanée est encore possible. Au stade de nécrose, la
détersion mécanique ou enzymatique peut permettre le bourgeonne-
562. Radiographie/scanner
ostéoarticulaire
Indications
La radiographie permet une imagerie des segments osseux par projec-
tion (avec superposition). Peu irradiant et facile d'accès, c'est l'examen
de première intention dans la majorité des situations.
Le scanner permet une imagerie en coupe (sans superposition) et des
reconstructions en 3 dimensions. Il complète si nécessaire l'analyse
radiographique simple. Ces examens permettent l'analyse :
• de l'os (fracture, consolidation, tumeur, infection) ;
• des articulations (usure, remodelage, infection, luxation, laxité
ligamentaire) ;
• des parties molles (recherche corps étranger dans les plaies) ;
• des implants (surveillance des prothèses, position du matériel
d'ostéosynthèse).
Contre-indications
Discuter les indications en cas de grossesse chez la femme.
Déroulement de l'examen
Pour les radiographies
• Toujours réaliser deux incidences orthogonales (ex. : face et profil) :
une seule incidence n'est jamais suffisante.
• Parfois réaliser des {3/4} ou des incidences spécifiques (ex. :
scaphoïde).
• Parfois réaliser les clichés dans des positions spécifiques (ex. : abduc-
tion de hanche, rotations d'épaule, flexion/extension du rachis).
• Parfois réaliser les clichés en contrainte (varus/valgus/tiroir antérieur
au genou ou à la cheville).
EXAMENS
• Des radiographies bilatérales comparatives peuvent être réalisées
dans certain cas.
Pour le scanner
• Décubitus.
• Importance de l'épaisseur et de l'orientation des coupes mais refor-
matage possible après acquisition.
• Importance de la fenêtre des niveaux de gris (osseuse/musculaire).
1751
IMAGERIE
563. Arthrographie/
arthroscanner
Indications
L'injection de produit de contraste iodé dans une cavité articulaire per-
met l'analyse des limites et du contenu de l'articulation. Ces examens
permettent l'analyse indirecte par contourage des éléments radio-
transparents suivants :
• des cartilages articulaires (perte de substance, clapet cartilagineux) ;
• des ménisques (fissure, désinsertion, luxation) ;
• des tendons péri-articulaires (ex. : rupture de la coiffe des rotateurs
de l'épaule) ;
• des implants (descellements de prothèse).
Selon le même principe, la myélographie par injection de produit de
contraste dans le sac dural permet d'étudier en négatif les rétrécisse-
ments du canal spinal et (ex. : bombement discal) et de suivre le trajet
intradural des racines nerveuses.
Contre-indications
Intolérance à l'iode injectable.
Insuffisance rénale.
Discuter les indications en cas de grossesse chez la femme.
Déroulement de l'examen
Le premier temps est celui d'une injection articulaire (radioguidée ou
non).
La ponction articulaire permet de réaliser si nécessaire un prélèvement
bactériologique avant l'injection (ex. : intérêt dans le descellement de
prothèse articulaire).
Le second temps est celui de l'imagerie : radiographies (toujours réali-
ser de multiples incidences dans des positions variées) ou scanner.
EXAMENS
Enfin, il est possible d'injecter dans le même temps un produit analgé-
sique pour coupler le diagnostic à la thérapeutique (infiltration).
L'analgésie peut aussi constituer un test diagnostic pour localiser le
siège de la douleur.
Principaux risques
Exposition aux rayons X, réaction à l'injection d'iode.
1753
IMAGERIE
Contre-indications
• Certains implants ferromagnétiques mobiles (valve cardiaque méca-
nique, implants non signalés).
• Pacemaker.
Déroulement de l'examen
• Patient en décubitus.
• Le principe utilise un champ magnétique et une onde radio.
• Selon le paramétrage (TE et TR) différentes séquences sont acquises
(T1 et T2 entre autres).
• Importance de l'épaisseur et de l'orientation des coupes et des
séquences choisies : reformatage impossible après acquisition.
EXAMENS
Principaux risques
Non invasif : pas de radiations ionisantes. Mais peut être mal toléré
(confinement, bruit, durée).
1755
IMAGERIE
Contre-indications
Discuter les indications en cas de grossesse chez la femme.
Déroulement de l'examen
• Patient en position debout.
• Acquisition radiologique par balayage vertical.
• Modélisation 3D possible après acquisition.
Principaux risques
Peu invasif : exposition radiologique minime.
Contre-indications
Grossesse chez la femme.
Déroulement de l'examen
• Injection d'un biotope radioactif (technétium 99 m, autres…).
• Acquisition radiologique du rayonnement émis ensuite par le
patient.
• Visualisation globale du patient entier.
Principaux risques
Exposition aux radiations ionisantes.
567. Ostéodensitométrie
Indications
La densitométrie osseuse (DMO) est une mesure radiologique de la
minéralisation osseuse par absorptiométrie.
Elle permet l'analyse :
• de la qualité osseuse (intérêt dans l'ostéoporose) ;
• les mesures sont réalisées au col du fémur et au rachis lombaire ;
Contre-indications
Grossesse chez la femme.
Déroulement de l'examen
• Acquisition de l'atténuation du rayonnement qui traverse les struc-
tures étudiées.
• Résultat exprimé en nombre déviation standard par rapport à la
norme (T-score).
Principaux risques
Exposition aux radiations ionisantes.
568. Échographie
Indications
L'échographie utilise des sondes ultrasonores hautes fréquence pour
l'étude des parties molles superficielles. Le mode écho-Doppler met en
évidence une éventuelle hypervascularisation.
Elle permet l'analyse :
• des tendons et des muscles ;
Contre-indications
Aucune.
Déroulement de l'examen
• Passage de la sonde sur la peau.
• Étude en direct par l'opérateur.
Principaux risques
Exposition aux radiations ionisantes.
570. Paracétamol
Mécanismes d'action
L'effet antalgique est lié à une diminution de synthèse des prostaglan-
dines (effet antipyrétique associé).
Principales molécules
Il existe près de 200 spécialités pharmaceutiques contenant du para-
Indications
Douleur.
Posologie et surveillance
La posologie habituelle (et maximale) est de 1 g × 3 par jour.
Elle peut être réduite chez l'insuffisant hépatocellulaire.
La surveillance est clinique : efficacité antalgique/manifestations
cutanées.
Contre-indications
Allergie.
Insuffisance hépatocellulaire.
Effets secondaires
Réaction allergique, néphropathie par utilisation chronique.
Indications
• Douleur.
• Échec des antalgiques de niveau I.
Posologie et surveillance
• Les dosages sont tels qu'en général la posologie est de 2 compri-
més × 3 par jour.
• La surveillance est clinique : efficacité antalgique. En l'absence d'in-
toxication, les agonistes partiels ne provoquent pas de détresse res-
piratoire comme les agonistes purs de la morphine.
Contre-indications
Insuffisance respiratoire.
Effets secondaires
Nausées, vomissements, constipation, rétention urinaire, myosis,
bronchoconstriction, prurit, dépression respiratoire, hypotension,
convulsions, somnolence, confusion.
572. Biphosphonates
Mécanismes d'action
Les bisphosphonates inhibent les ostéoclastes.
Indications
• Douleurs d'algodystrophie.
• Maladie de Paget.
• Hypercalcémie.
• Ostéoporose.
• Dysplasie fibreuse.
Posologie et surveillance
La posologie est de 1 comprimé une fois par jour pour le Fosamax
10 mg. Il doit être pris à distance des repas.
Contre-indications
• Allergie.
• Grossesse et allaitement.
Effet secondaires
Nausée, vomissements, syndrome pseudo-grippal.
573. Anti-inflammatoires
non stéroïdiens (AINS)
Mécanismes d'action
Ils diminuent l'inflammation en bloquant la synthèse de prostaglan-
dines par les cyclo-oxygénases (Cox) 1 et 2. Les effets sont nombreux
selon la dose, notamment antiagrégant plaquettaire, antalgique, anti-
pyrétique et anti-inflammatoire. Ils appartiennent à plusieurs classes
chimiques.
Indications
Douleurs ostéoarticulaire à composante inflammatoire (y compris
arthrose en poussée). La phénylbutazone est particulièrement efficace
dans la spondylarthrite ankylosante.
Posologie et surveillance
La posologie est variable selon les molécules utilisées. Elle est de
1 g × 3 par jour d'Aspirine.
Contre-indications
• Allergie.
• Hémorragie.
• Goutte.
• Grossesse au 3e trimestre et allaitement.
MÉDICAMENTS
Effet secondaires
Nausées, vomissements, ulcère digestif, insuffisance rénale, broncho
spasme, trouble de l'hémostase primaire (allongement du temps de
saignement), bourdonnements d'oreille en cas de surdosage,
hépatite.
1765
ANTI-INFLAMMATOIRES
574. Anti-inflammatoires
stéroïdiens (AIS)
Mécanismes d'action
Les glucocorticoïdes inhibent de nombreux mécanismes de la réaction
inflammatoire, y compris l'expression de la cyclo-oxygénase de type 2
par exemple. Ils interfèrent également avec de nombreux métabo-
lismes (hydrosodé, phosphocalcique, lipidique, glucidique, azoté).
Leur utilisation au long cours freine l'axe hormonal normal. Ils ont une
action anti-inflammatoire, antiallergique et immunosuppressive.
Indications
Les corticoïdes sont utilisés par voie générale et en infiltration pour les
arthrites inflammatoires chroniques, les tendinites et les sciatiques ou
névralgies en plus des antalgiques usuels.
Posologie et surveillance
La posologie nécessaire de la corticothérapie générale en rhumatologie
varie d'un malade à l'autre et au cours de l'évolution, on recherche
toujours la dose minimale efficace. Une prise matinale est préconisée.
Par voie générale, la correspondance de dose pour 1 dose d'hydrocor-
tisone est 4 pour la prednisone, 5 pour le méthylprednisolone.
Outre la surveillance de l'efficacité, la surveillance clinique du traite-
ment comporte notamment la mesure du poids, de la taille, de la
tension artérielle, de la température.
L'arrêt éventuel d'une corticothérapie prolongée doit être progressif
en testant le réveil de la fonction surrénale.
MÉDICAMENTS
Contre-indications
Les véritables contre-indications à l'emploi des corticoïdes sont rares :
infection évolutive, glaucome, cataracte, ainsi que certaines maladies
psychiatriques.
Effets secondaires
Prise de poids, fragilité cutanée, ostéoporose, ostéonécrose, cataracte,
glaucome, insomnie, nervosité, diabète, hypertension artérielle, infections,
insuffisance surrénale à l'arrêt du traitement, interactions médicamen-
teuses avec de nombreuses classes thérapeutiques.
1767
ANTI-INFLAMMATOIRES
575. Colchicine
Mécanismes d'action
Action anti-inflammatoire avec diminution de la phagocytose des
cristaux. Pas de modification de l'uricémie.
Posologie et surveillance
Dans la crise de goutte : 1 mg × 3 le premier jour, puis 1 mg × 2 par
jour pendant deux jours, puis 1 mg par jour pour une durée totale de
15 jours.
Contre-indications
• Allergie.
• Glaucome par fermeture de l'angle.
• Adénome de prostate.
Effets secondaires
Nausées, vomissements, diarrhée, allergie, confusion, sécheresse buccale,
rétention urinaire, azoospermie.
Posologie et surveillance
Un à deux comprimés par jour. Il faut surveiller l'apparition d'effets
secondaires qui peuvent évoquer un surdosage toxique.
Contre-indications
• Allergie.
• Grossesse et allaitement.
Effets secondaires
Prurit, pigmentation ardoisée cutanéomuqueuse, rétinopathie, dépôts
cornéens, vertiges, acouphènes, nausées.
577. Sulfasalazine
Mécanismes d'action
Mécanismes précis mal connus.
Indications
Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde.
Posologie et surveillance
Un comprimé par jour la première semaine puis deux la deuxième,
trois la troisième, enfin quatre comprimées par jours.
Contre-indications
• Allergie.
• Insuffisances rénale ou hépatique graves.
• Grossesse et allaitement.
Effets secondaires
Nausées, vomissements, diarrhées, éruption cutanée, leucopénie,
oligospermie.
Surveillance biologique
NFS, fonction rénale et hépatique tous les mois.
578. Biothérapies
Mécanismes d'action
Action inhibitrice des cytokines de l'inflammation (anti-TNFα, anti-IL6,
anti-IL1…) ou des cellules de l'inflammation. Il s'agit le plus souvent
d'anticorps monoclonaux obtenus par biologie moléculaire.
TNF = tumor necrosis factor ; IL = interleukine.
Indications
Traitement de seconde intention de la polyarthrite rhumatoïde et des
spondylarthropathies.
Posologie et surveillance
Injectable.
Arrêt temporaire si infection.
Arrêt si intervention chirurgicale (jusqu'à cicatrisation).
Contre-indications
• Allergie.
• Grossesse et allaitement.
• Contre-indique l'utilisation de vaccins vivants.
Effets secondaires
Augmentation du risque de certains cancers, risque infectieux (notam-
ment réactivation d'une tuberculose), perte d'efficacité.
Surveillance biologique
NFS, fonction hépatique tous les mois.
579. Méthotrexate
Mécanismes d'action
Action chimiothérapeutique : analogue de l'acide folique. L'inhibition
de la synthèse d'ADN limite la prolifération cellulaire.
Indications
Traitement de seconde intention de la polyarthrite rhumatoïde.
Traitement ce certains cancers (sein, ovaire, vessie, voie aéro-diges-
tives supérieures), lymphomes.
Posologie et surveillance
Traitement per os ou cures intraveineuse (espacement selon protocoles).
Arrêt si intervention chirurgicale (jusqu'à cicatrisation).
Contre-indications
• Allergie.
• Maladie rénale ou hépatique sévère.
• Grossesse et allaitement.
Effets secondaires
Inflammation buccale, anémie, perturbations du bilan hépatique,
maux de tête, chute de cheveux, diarrhée.
Surveillance biologique
NFS, fonction rénale et hépatique tous les mois.