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Objectifs
1. Définir la gonarthrose
2. Réunir les arguments du diagnostic positif de la gonarthrose.
3. Discuter deux diagnostics différentiels de la gonarthrose.
4. Enoncer les principes du traitement de la gonarthrose.
INTRODUCTION
Définition
La gonarthrose est une maladie de l’articulation du genou caractérisée par une usure du
cartilage.
- Epidémiologique
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Sa fréquence hospitalière est de 13,19% des affections rhumatologiques à Abidjan en
république de Côte-d’Ivoire selon Kouakou N’Zué ; elle est de 8,07% à Lomé au Togo selon
Mijiyawa et collaborateurs.
La gonarthrose est plus fréquente chez la femme (2/3 des malades en Europe). En Afrique
noire, les femmes représentent 80 % avec une moyenne d’âge de 50 ans.
Des facteurs de risque sont associés. Nous les verrons dans le chapitre sur l’étiopathogénie.
- L’intérêt est également diagnostique ; le diagnostic est radio-clinique. Il est évoqué par
les signes cliniques et confirmé par la radiographie.
- Il est thérapeutique. Le traitement inclut dans notre contexte un régime amincissant en
raison de l’association fréquente à une obésité. Ce régime est difficile à obtenir des
patientes en raison de la perception de l’obésité comme un signe d’aisance sociale par
la société.
1. GENERALITES
1.1 RAPPEL
Le cartilage qui recouvre les extrémités osseuses est constitué d’une substance matricielle
formé outre l’acide hyaluronique assurant sa souplesse, de collagène et de cellules appelées
chondrocytes. Ces cellules sont sensibles aux changements de la pression intra-articulaire.
1.2 ETIOPATHOGENIE
L’axe mécanique du membre inférieur est, genou en extension, un segment de droite qui unit
le centre de la tête fémorale au milieu de l’interligne tibio-astragalien. Cet axe passe
normalement par le genou au milieu des deux épines tibiales, ceci explique une répartition
harmonieuse des contraintes de pression entre les deux compartiments dans un genou normal.
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Si l’axe mécanique du genou passe trop en dedans, il définit un genuvarum, entrainant une
surcharge de pression dans le compartiment fémoro-tibial interne.
Si l’axe mécanique du genou passe trop en dehors, il définit un genuvalgum, entrainant une
surcharge de pression dans le compartiment fémoro-tibial externe.
Dans ces troubles statiques du membre inférieur, l’augmentation des contraintes va entrainer
une usure des cartilages dans un des deux compartiments, ce qui va aggraver la déformation.
La gonarthrose peut être primitive mais le plus souvent des facteurs lui sont associés. Ces
facteurs de risque sont multiples dominés en Afrique noire par l’obésité et les troubles
statiques des genoux. Ce sont :
- Facteurs généraux
Obésité
Age
Sexe
Statut hormonal (ménopause)
Surpoids
Facteurs génétiques
- Facteurs locaux
Troubles statiques
Traumatisme
Méniscectomie
Sport intense
Laxité ligamentaire
Inégalité de longueur des membres inférieurs.
Ces éléments étiopathogéniques nous permettent de comprendre les signes que nous allons
décrire.
2. SIGNES
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Il s’agit d’une femme entre 40 et 50 ans d’âge environs admise en consultation pour des
douleurs des genoux ou gonalgies.
- Signes fonctionnels
Un blocage articulaire
Un dérobement
Une instabilité articulaire
- Signes physiques
o Conditions de l’examen
L’examen rhumatologique doit être réalisé d’abord chez un patient debout en appui
symétrique, à la marche, puis en décubitus.
o Inspection
Les troubles statiques (anomalies de l’axe surtout sur le plan frontal), genuvarum,
genuvalgum
L’aspect du genou qui est souvent tuméfié avec une disparition des reliefs osseux mais sans
rougeur.
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Lors de la marche, on recherche, lors de l’appui, la majoration d’un trouble statique, ce qui
traduit une distension ligamentaire et constitue un signe de gravité.
o Palpation
Elle recherchera des points douloureux notamment au niveau des compartiments interne et
externe. Il n’a pas de chaleur locale.
o Mobilisation
Distance talon-fesse :
Choc rotulien : les mains de l’examinateur chasse vers la cavité articulaire le liquide
articulaire présent dans les culs de sac ; une pression de l’index enfonce la rotule qui vient
frapper la trochlée et donne la sensation d’un choc amorti ; ceci traduit la présence d’un
épanchement intra-articulaire ou hydarthrose qu’il faut ponctionner. Celle-ci ramène un
liquide mécanique c'est-à-dire d’aspect jaune citrin, visqueux, contenant moins de 1000
éléments sans germes ni cristaux.
Ces signes sont généralement évocateurs d’une gonarthrose ; cependant la confirmation est
radiologique.
- Signes radiologiques
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Un pincement localisé de l’interligne articulaire
Les ostéophytes tibiaux et fémoraux
Une ostéosclérose sous chondrale
Des géodes d’hyperpression
L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) et le scanner sont rarement nécessaires. Il faut
noter que le coût du scanner et de l’IRM limitent leurs prescriptions.
- Les signes biologiques ne sont nécessaires qu’en cas d’hydarthrose dans le but
d’éliminer une autre étiologie.
Ces examens sont normaux notamment le taux de leucocytes est normal compris entre 5000 et
10000/mm3, la vitesse est inférieur à 10 mm à H1 et la CRP est inférieure à 6 mg/l.
Eléments de surveillance
Non traitée, l’évolution se fait par poussées avec une aggravation progressive de la
gonarthrose.
Traitée, l’évolution est marquée par une disparation de la douleur, une amélioration de la
gêne fonctionnelle et une stabilisation des lésions radiographiques.
A côté de cette forme clinique, caractérisée par sa topographie fémoro-tibiale, chez une
femme, il existe d’autres formes cliniques.
Nous verrons les formes topographiques, selon le terrain, les formes symptomatiques, les
formes compliquées et les formes associées.
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Il s’agit de la gonarthrose fémoro-patellaire et de la gonarthrose tricompartimentale.
- Formes compliquées
Formes avec une hyperlaxité ligamentaire soit du pivot central soit des ligaments
latéraux.
- Formes associées
Avec une ostéonécrose du condyle surtout interne.
Avec une ostéochondromatose.
3. DIAGNOSTIC
3.1 POSITIF
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Le diagnostic est évoqué devant les signes cliniques et confirmé par la radiographie.
Dans les cas difficiles, des critères diagnostiques peuvent être utilisés. Il existe plusieurs
critères de diagnostics de la gonarthrose. Nous retiendrons les critères radio-cliniques qui ont
la plus grande spécificité de 86 %.
- Douleur du genou
3.2 DIFFERENTIEL
Le diagnostic différentiel est symptomatique. C’est ainsi qu’il ne faut pas confondre une
gonarthrose avec :
- Une douleur projetée : il s’agit surtout de radiculalgies surtout L3, L4 et L5. L’examen
du rachis permet de retrouver une douleur lombaire. Il s’agit également de la douleur
de hanche qui peut avoir une manifestation au niveau du genou.
- Une douleur du genou mais non articulaire. Ce sont surtout les structures péri-
articulaires c'est-à-dire les tendinites qui sont une inflammation des tendons. Dans ces
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cas, l’examen retrouve à la palpation une douleur exquise surtout en interne signant
une tendinite de la patte d’oie. La radiographie des genoux est normale.
- Une douleur articulaire qui n’est pas une gonarthrose
o En cas de poussée congestive, il faut surtout éliminer
Une arthrite septique : elle s’accompagne généralement de signes
généraux tels que la fièvre et d’une altération de l’état général et de
signes locaux (chaleur locale, rougeur). La ponction articulaire ramène
un liquide louche ou purulent contenant plus de 50000/mm3 et met en
évidence le germe, un staphylocoque ou un bacille de Koch.
Une goutte : le liquide contient des cristaux d’urate de sodium.
Une chondrocalcinose : le liquide contient ici des cristaux de
pyrophosphates de calcium déhydraté.
o En l’absence de poussée inflammatoire ; c’est surtout les lésions méniscales ;
le grinding test est présent dans ce cas.
3.3 ETIOLOGIQUE
La gonarthrose n’a pas d’étiologie mais des facteurs de risque que nous avons décrits dans le
chapitre sur l’étiopathogénie.
4. TRAITEMENT
4.1 BUTS
- Soulager la douleur
- Ralentir la progression
- Eviter et traiter les complications.
4.2 MOYENS
- Education thérapeutique
- Mesures hygiéno-diététiques : régime amincissant pour une perte de poids, marche sur
terrain plat, éviter la marche sur terrain accidenté.
- Moyens médicamenteux
o Antalgiques
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Paracétamol 1g voie orale ; posologie à 4g par jour en 4 prises
espacées de 6 heures.
Tramadol 50, 100,200 mg voie orale ; posologie de 400 mg par jour en
2 ou 3 prises. ESI : nausées, vomissements, vertiges.
o Anti-inflammatoires
Non stéroïdiens : exemple : Diclofenac 50,75,100 mg voie orale ;
posologie 150 mg en 3 prises au cours des repas. ESI : ulcère,
insuffisance rénale.
Stéroïdiens : en injection intra-articulaire. Cortivazol en infiltration
locale.
o Anti-arthrosiques ; son coût à long terme limite sa prescription dans notre
contexte de travail.
Diacerhéine 50 mg
chondroÏtines sulfates
Glucosamine
insaponifiables d’avocat
o Acide hyaluronique.
- Moyens physiques
o Aides à la marche
Canne, béquilles
Orthèses (genouillères)
Semelles amortissantes
o Rééducation proprement dite.
- Moyens chirurgicaux
o Réparation axiale
o Arthroplastie ;
Elle peut être unicompartimentale,
Ou totale ; il s’agit de prothèse totale.
4.3 INDICATIONS
- En cas gonarthrose modérée sur un trouble statique, le traitement sera chirurgical par
une ostéotomie de correction.
- En cas de poussée congestive : anti-inflammatoires non stéroïdiens ou infiltration
locale de corticoïdes.
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- En cas de gonarthrose peu symptomatique ou peu évoluée ; antalgiques, anti-
arthrosiques, acide hyaluronique.
- En cas de gonarthrose évoluée avec une hyperlaxité ligamentaire ou un retentissement
fonctionnel important, le traitement est chirurgical par une prothèse totale du genou.
CONCLUSION
La gonarthrose est très fréquente en Afrique noire. Elle est surtout liée à l’obésité. Cette
obésité est également un important facteur de risque cardiovasculaire justifiant qu’une
sensibilisation soit faite dans le but de l’éviter.
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