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TABLE DES MATIÈRES

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LE DÉBUT DE L’ÂGE ADULTE
12.1. L’étude du développement au cours de l’âge adulte
De nombreux chercheurs ont classifié l’âge adulte en trois catégories distingues : le
début de l’âge adulte entre 20 et 40 ans, le milieu de l’âge adulte de 40 à 65 ans,
l’âge adulte avancé de 65 ans jusqu’à la mort. Nous, cela coule d’une évidence de
commencer à parler du début de l’âge adulte.

Dans la vie d'un jeune adulte, les chemins empruntés varient selon les personnes. À
un âge similaire, l'un peut avoir déjà établi une famille, posséder un emploi et une
maison, tandis qu'un autre peut encore résider chez ses parents et poursuivre ses
études. Un troisième individu pourrait être en train d'explorer le monde. Le
développement n'évolue plus de manière uniforme et prend des directions diverses.
Cependant, les modifications liées à l'horloge biologique et sociale demeurent
communes à tous.

12.1.1. Les modèles théoriques du développement à l’âge adulte


Ainsi, les chercheurs ont dû adopter des approches appropriées pour analyser le
processus complexe caractérisant le développement du jeune adulte. Divers
modèles théoriques ont été élaborés à cet effet :
● Le "Modèle par stades" (Piaget, Kohlberg) envisage le développement
comme un processus directionnel, ascendant et continu, comparable à
l'ascension d'un escalier. Il s'agit d'une succession d'étapes ordonnées
guidant l'individu vers une meilleure compréhension de son environnement.
● Le "Modèle des tâches développementales" (Erikson, Levinson) postule
que à chaque nouvelle étape de la vie, l'individu est confronté à un conflit
entre les attentes de la société et ses propres aspirations. Les résultats de ces
crises influent sur l'évolution de sa personnalité.
● Le "Modèle interactif" (Bronfenbrenner) prend en compte toutes les
composantes de l'environnement du sujet, soulignant leurs interactions
constantes entre elles et avec l'individu. Ces interactions déterminent la
trajectoire développementale.
● Le "Modèle de l'actualisation de soi" (Roger) souligne que le
développement est façonné par une force interne nous poussant à nous
réaliser, et résulte de l'interaction entre ce besoin et nos expériences de vie.
● Le "Modèle de croissance-décroissance" (Schaie, Denney) suggère que
les capacités physiques et intellectuelles atteignent leur apogée au début de
l'âge adulte, puis déclinent progressivement au cours de la vie adulte.

12.1.2. Vieillissement primaire et vieillissement secondaire :


Les chercheurs ont classifié les indicateurs du vieillissement en deux catégories : le
vieillissement primaire et le vieillissement secondaire. Le premier englobe toutes les
conséquences du processus de maturation, inhérentes à tous les individus. En
revanche, le second n'affecte pas universellement, étant lié au mode de vie de
chacun. Il peut être déclenché par des éléments tels que la maladie, le stress, le
manque d'hygiène, ou des facteurs environnementaux.

Nous ne sommes pas tous égaux face à ce phénomène. En effet, les personnes
issues de classes sociales défavorisées ont une propension plus élevée à adopter un
mode de vie moins sain, par exemple en pratiquant moins de sport. La disparité des
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revenus constitue la principale source de ce problème. Parmi les facteurs aggravants
de ce phénomène, on retrouve également le manque de sentiment de sécurité et la
perception de sa propre classe sociale.

12.2. Le développement physique


C’est le moment où les fonctions physique et cognitives sont au maximum.

12.2.1. Les changements physiques


À la fin de l'adolescence, la croissance physique atteint sa conclusion. Entre 20 et 30
ans, les jeunes adultes atteignent leur pic en termes de capacités physiques,
englobant le volume musculaire, la calcification osseuse, l'acuité sensorielle, la
capacité d'absorption d'oxygène, l'efficacité du système immunitaire, la rapidité, la
force, la capacité de récupération après l'effort, ainsi que l'adaptation aux
changements lumineux et thermiques. Même chez les individus physiquement actifs,
il devient apparent que le corps réagit de manière de moins en moins optimale à
l'effort avec le temps.

12.2.2. Le système nerveux


Le début de l'âge adulte représente la période au cours de laquelle les parties du
cerveau liées à la prise de décisions rationnelles, au contrôle des impulsions et à
l'autorégulation parviennent à maturité. C'est ainsi seulement à partir du milieu de la
vingtaine que l'individu développe une réflexion avisée et adopte une attitude
prudente, s'éloignant des comportements à risques. La croissance neuronale, quant
à elle, perdure tout au long de la vie. La myélinisation persiste, de nouvelles
synapses se forment, les connexions superflues s'éliminent (processus d'émondage),
et de nouveaux neurones prennent la place de ceux quicède dént. Cette croissance
est favorisée dans un environnement stimulant et par la pratique régulière d'une
activité physique.

La vingtaine est marquée par des pics significatifs de croissance cérébrale, alternant
avec des périodes de stabilité. Il s'agit de la dernière phase de maturation cérébrale,
caractérisée par une production abondante de matière grise et la persistance de
l'émondage et de la myélinisation. Aux alentours de la trentaine, cette phase touche
à sa fin, marquant l'entrée dans une période relativement stable sur le plan cérébral.

12.2.3. Les fonctions reproductrices


La régulation hormonale, établie au cours des deux premières décennies de la vie,
se traduit par la cyclicité menstruelle chez les femmes et la sécrétion constante de
testostérone chez les hommes pendant le jeune âge adulte. Les femmes traversent
une fenêtre de fertilité allant de la ménarche à la ménopause, avec des changements
biologiques, psychologiques et sociaux influencés par leur décision d'être mères ou
non. La fécondité des femmes diminue dès le début de la trentaine, tandis que celle
des hommes décline plus tard, vers la fin de la trentaine ou le début de la
quarantaine. Le vieillissement reproductif diffère entre les sexes, se manifestant chez
les femmes par la ménopause et chez les hommes par des problèmes souvent liés à
des maladies, des développements anormaux ou des expositions à des polluants.

Les femmes peuvent connaître des périodes d'infertilité lors du vieillissement


reproductif, tandis que les hommes conservent la capacité de reproduction jusqu'à la
fin de leur vie, sous réserve de la santé de leurs organes reproducteurs. Certaines

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femmes ont recours à la médecine reproductive pour concevoir, notamment en cas
d'ovulation intermittente.

12.2.4. La santé et le bien être


On évoque souvent l'augmentation des chances de décès avec l'âge. Cependant, les
comportements à risques propres au début de l'âge adulte, associés à des habitudes
de vie néfastes, contribuent également à des problèmes de santé. Le vieillissement
secondaire, qu'il soit physique ou cognitif, trouve son origine dans les mauvaises
habitudes développées pendant l'enfance, l'adolescence et le début de l'âge adulte,
ayant un impact dès cette période.

Adopter des habitudes de vie saines telles que l'absence de tabac et d'alcool, la
pratique d'exercices physiques, un sommeil de qualité et une alimentation équilibrée,
peut accroître l'espérance de vie. Cependant, les déterminants sociaux jouent
également un rôle majeur dans la santé, avec les soins de santé influençant
seulement 25%, les 75% restants étant liés à des facteurs socio-économiques et
environnementaux.

La sexualité demeure un élément crucial du bien-être à l'âge adulte, bien que sa


mesure soit complexe en raison de la variabilité des comportements et de l'influence
du biais de désirabilité sociale. Malgré cela, on sait que le jeune adulte peut atteindre
un épanouissement sexuel grâce à ses expériences et explorations.
Entre 20 et 30 ans, la prévalence des maladies sexuellement transmissibles est plus
élevée qu'à d'autres périodes de l'âge adulte, en raison de la persistance de
comportements à risques. Il demeure donc impératif de maintenir les efforts de
prévention.

12.3. Le développement cognitif


L'observation des fonctions cognitives à l'âge adulte révèle que certaines facultés
intellectuelles atteignent leur pic chez le jeune adulte et au début de l'âge adulte
moyen, suivant une évolution similaire à celle de la condition physique et de l'état de
santé. Bien que le déclin de ces facultés soit plus lent que ce que suggéraient les
premières observations, il se manifeste ultérieurement. D'autres facultés
intellectuelles, telles que l'intelligence cristallisée liée à l'expérience, persistent
jusqu'à la fin de la vie.

Cette section explore les concepts d'intelligence fluide et d'intelligence cristallisée,


ainsi que les théories post-piagétiennes sur les changements de la mémoire et de
l'intelligence. Il est important de noter qu'une diversité significative entre les individus,
influencée par des facteurs héréditaires, environnementaux et de mode de vie,
complexifie la compréhension du modèle de base du vieillissement cognitif.

12.3.1. La pensée post formelle


Bien que des opérations formelles puissent être réalisées au milieu et à la fin de
l'adolescence, la pensée formelle ne se développe pleinement qu'à l'âge adulte,
étant étroitement liée aux expériences éducatives. Cependant, certains théoriciens
avancent qu'à l'âge adulte, un autre type de changement dans le développement
cognitif survient, se traduisant par une réorganisation structurelle permettant l'accès
à une forme de pensée allant au-delà de la pensée formelle.

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La notion de pensée post-formelle, dérivée des idées de Kohlberg et Perry, suggère
que le passage au relativisme à l'âge adulte, marqué par la compréhension que
certains énoncés ne peuvent être catégoriquement affirmés comme vrais ou faux,
constitue une transition significative. Une étude conclut que la connaissance se
construit par une assimilation croissante d'éléments véridiques, favorisant une
approche relativiste permettant d'évaluer les énoncés en fonction de leurs
hypothèses sous-jacentes et du contexte.

Les individus en devenant adultes développent la capacité de traiter des problèmes


typiques de l'âge adulte, qui souvent ne possèdent pas de solution unique et
impliquent des données complexes. Cette nouvelle forme de pensée est identifiée
comme la pensée dialectique, caractérisée par la recherche de synthèse, la
reconnaissance et l'acceptation du paradoxe et de l'incertitude.

Selon Basseches, ces problèmes exigent non pas une forme supérieure de pensée,
mais une manière de penser différente. La pensée dialectique inclut la recherche de
synthèse, ainsi que la reconnaissance et l'acceptation du paradoxe et de l'incertitude.
D'autres psychologues soulignent que le jugement réflexif, la capacité à déceler les
hypothèses sous-jacentes aux différents points de vue sur des questions contestées,
est une caractéristique importante de la pensée post-formelle.

Des études montrent que la capacité à analyser les arguments de manière réflexive
s'acquiert en sept étapes tout au long de l'enfance, de l'adolescence et de l'âge
adulte. Ces étapes, liées à l'âge et au niveau de scolarité, sont comparables aux
stades de jugement moral de Kohlberg.

En mettant en lumière que la logique opératoire formelle ne peut pas toujours


aborder efficacement les problèmes complexes de la vie adulte, ces théories
suggèrent que les adultes utilisent généralement la pensée opératoire formelle plutôt
que la pensée post-formelle. Le passage de la pensée post-formelle à la pensée
opératoire formelle ne devrait pas être perçu comme une régression, mais plutôt
comme une adaptation raisonnable à des tâches cognitives différentes.

12.3.2. L’intelligence
Les évolutions liées à la mémoire et à l'intelligence chez les jeunes adultes se
caractérisent par une combinaison de continuité et de changement. Pendant le jeune
âge adulte, on observe une augmentation des compétences verbales et du
vocabulaire, tandis que les compétences spatiales connaissent une légère
diminution.

Les premières études sur le quotient intellectuel (QI) suggéraient un pic vers l'âge de
30 ans suivi d'un déclin progressif. Cependant, ces études présentaient
l'inconvénient de confondre l'âge avec la cohorte, car les sujets âgés diffèrent des
jeunes sujets sous de nombreux aspects, tels que la scolarité. Les données
transversales ne permettaient pas de distinguer si le déclin apparent du QI était dû
au vieillissement primaire ou aux différences entre les groupes.
Les études longitudinales, qui suivent un groupe sur plusieurs années, offrent une
perspective plus optimiste du développement cognitif au cours de l'âge adulte. Alors
que les données transversales suggèrent une baisse constante du QI, les données
longitudinales montrent une augmentation au début de l'âge adulte, suivie d'une

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stabilité jusqu'à environ 60 ans, où un déclin devient perceptible. Ainsi, on peut
affirmer que l'intelligence générale reste stable au cours de l'âge adulte.

Parmi les composantes du QI, on peut distinguer l'intelligence cristallisée, liée aux
connaissances acquises dans l'environnement socioculturel, et l'intelligence fluide,
basée sur des processus biologiques fondamentaux comme la rapidité de réaction,
la mémoire et le raisonnement abstrait.

Les résultats de Schaie montrent que contrairement à l’intelligence cristallisée qui se


maintient tout au long de l’âge adulte, l’intelligence fluide diminue assez
régulièrement, peut-être à partir de 35 ou 40 ans. Pour conclure, les capacités
intellectuelles ne montrent aucun déclin au début de l’âge adulte, sauf pour les
exigences intellectuelles de haut niveau.

12.3.3. La mémoire
Les études sur la capacité de mémorisation et l'intelligence fluide au début de l'âge
adulte révèlent des résultats très similaires. Les compétences de mémorisation, chez
le jeune adulte demeurent stables et connaissent une légère régression seulement à
la fin de l'âge adulte moyen.
La mémoire à court terme reste également stable tout au long de l'âge adulte, mais
ce qui évolue, c'est la facilité à l'utiliser de manière efficace. Les évaluations de la
mémoire à long terme indiquent une diminution légère et progressive de la capacité
de mémorisation, généralement observée après l'âge de 55 ans.

12.4. Le développement de la personnalité et de l’identité


Le début de l’âge adulte est marque par le caractère variable de la croissance
psychologique

12.4.1. Les perspectives théoriques


La théorie psychodynamique explique que le développement des adultes résulte de
la confrontation entre leurs pensées, sentiments, motivations et les exigences
sociales. Selon Erikson, à cet âge, les individus se situent entre l'intimité et
l'isolement. Pour atteindre l'intimité, une identité bien formée durant l'adolescence est
nécessaire; sinon, l'individu risque de glisser vers l'isolement.

L'intimité, selon Erikson, englobe non seulement l'intimité amoureuse et sexuelle,


mais aussi l'intimité amicale et avec soi-même. L'absence de relations intimes accroît
les risques d'isolement, de solitude et de problèmes de santé mentale, comme la
dépression.

Selon Levinson, la tâche développementale du jeune adulte consiste à établir une


structure de vie propre, incluant ses rôles, relations et les conflits qui en découlent.
Ces structures évoluent lors de grands changements, tels que la parentalité. Le
jeune adulte traverse alors une phase de transition en trois étapes : novice, transition
intermédiaire, et apogée, marquant le retour à la stabilité.

Certains développementalistes évoquent une période supplémentaire, l'âge adulte


émergent (fin de l'adolescence - fin de la vingtaine), qui suscite des débats en raison
de son applicabilité culturelle restreinte. Néanmoins, cette période implique que les

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jeunes adultes réapprennent à équilibrer les tâches développementales selon les
nouvelles attentes sociales.

L'amitié, les études et le comportement prolongent l'adolescence et restent gérables.


Cependant, le travail et l'amour exigent davantage d'adaptation.

12.4.2. La personnalité entre continuité et changements


Pendant l'âge adulte, la personnalité demeure stable, et les cinq traits de
personnalité de McCrae et Costa, à savoir la nervosité, l'extraversion, l'ouverture à
l'expérience, l'amabilité et l'intégrité, restent constants. Le jeune adulte aborde les
nouveaux rôles qui lui sont confiés de manière différente en fonction de sa
personnalité. Les individus névrosés peuvent éprouver des difficultés
supplémentaires face aux nouveaux défis, étant plus susceptibles de ressentir un
mal-être.

Bien que les traits individuels restent inchangés, un ensemble de caractéristiques


communes se renforcent au tout début de l'âge adulte, telles que la confiance en soi,
l'estime de soi, l'indépendance et l'orientation vers la réussite. Ces éléments
conduisent les jeunes adultes vers une plus grande autonomie, devenant
indépendants sur les plans matériel, physique et psychologique vis-à-vis de leur
famille.

Certains développementalistes expliquent les modifications de la personnalité chez


les très jeunes adultes par le développement de leur indépendance et de leur esprit
critique. À cette période, l'individu passe d'une définition de soi externe à une
définition interne. Initialement défini par des composantes extérieures telles que les
attentes sociales et les rôles culturels, le jeune adulte réalise ensuite qu'il n'adhère
pas nécessairement à ces exigences et affirme sa propre individualité, un processus
que Daniel Levinson qualifie de "détribalisation".

Ainsi, bien que les traits de personnalité demeurent constants tout au long de la vie
adulte, de nouvelles caractéristiques propres à leurs changements
développementaux s'ajoutent à ces traits.

12.5. Le développement affectif


Il a été prouvé que la manière dont nous percevons les événements qui surviennent
et le niveau de contrôle que nous croyons avoir sur notre vie influent sur l'impact de
ces événements sur notre existence. En psychologie du développement, négliger la
perception et l'interprétation individuelles rend difficile la prévisibilité des
répercussions émotionnelles ou situationnelles.

12.5.1. La perception de contrôle dans sa vie : sentiment d’efficacité personnelle, lieu


de contrôle et optimisme
Les parcours de vie des adultes sont influencés dans les deux sens par des aspects
tels que l'estime de soi, le sentiment d'efficacité personnelle, le lieu de contrôle et
l'optimisme, caractéristiques personnelles liées à la perception de contrôle sur la vie
individuelle. Ces caractéristiques peuvent exercer un effet causal direct sur les choix
de l'individu ou avoir une influence indirecte sur sa santé. De plus, les événements
eux-mêmes peuvent modifier de manière positive ou négative l'évolution de ces
caractéristiques.

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Le sentiment d'efficacité personnelle, expliqué au chapitre 9 comme l'ensemble des
croyances d'une personne en ses capacités à obtenir des résultats positifs, est une
caractéristique individuelle qui influence le développement et le vieillissement des
adultes, se manifestant dès l'âge scolaire. Ce sentiment impacte les choix, les efforts
et la persévérance des adultes face aux défis. Selon Bandura, la confiance en soi
prédit mieux les comportements que les compétences objectives, conduisant à des
attitudes plus favorables envers les examens médicaux et les programmes de santé,
ce qui a un effet positif sur le vieillissement.

Une variable similaire, le lieu de contrôle, défini comme l'ensemble des croyances
d'une personne sur les causes des événements, contribue également au
développement socioaffectif et à la santé des adultes. Les individus avec un lieu de
contrôle interne se perçoivent comme maîtres de leur destin, tandis que ceux avec
un lieu de contrôle externe attribuent souvent leurs expériences à la chance. La
recherche suggère que faire des attributions réalistes est un facteur important pour
obtenir les meilleurs soins médicaux, car cela implique une reconnaissance de la
responsabilité individuelle.

Le continuum entre l'optimisme et le pessimisme est lié au sentiment d'efficacité


personnelle et au lieu de contrôle. L'optimisme, qui voit la malchance comme
temporaire, est associé à des effets positifs sur la santé physique et mentale, sur la
réponse aux médicaments et sur le système immunitaire. En revanche, le
pessimisme à l'âge de 25 ans est lié à une moins bonne santé au milieu et à la fin de
l'âge adulte.

12.5.2. Le stress et la perception qu’on en a


Il est établi que les diverses caractéristiques d'une situation stressante incluent un
faible contrôle, une menace à l'ego, l'imprévisibilité et la nouveauté. Que le stress
provienne de conditions sociales défavorables, d'événements bouleversants ou de
tracas quotidiens, il peut entraîner des problèmes de santé physique et mentale. Une
étude a révélé que les individus pensant que le stress avait un impact négatif sur leur
santé présentaient un risque accru de décès prématuré.

Une seconde étude a souligné que les personnes ayant vécu un événement
stressant au cours de l'année ont été plus enclines à apporter de l'aide à leurs
proches au cours des années suivantes par rapport à celles n'ayant pas connu de
situations stressantes. Ces études mettent en évidence le fait que l'aide apportée à
autrui peut constituer une protection contre les effets néfastes du stress.
Bien que le stress soit nécessaire à notre survie en nous incitant à passer à l'action,
un excès de stress perçu négativement peut nuire à la santé, tout comme son
absence peut avoir des effets similaires. Des études sur le rendement au travail
indiquent que trop de stress conduit à l'épuisement cognitif et affectif, ainsi qu'à des
problèmes de santé, tandis qu'un manque de stress entraîne l'ennui et la
démotivation.

Le stress chronique, dépassant la capacité d'adaptation d'un individu et se


prolongeant ou se répétant, est associé à des problèmes de santé à long terme tels
que les maladies cardiaques, l'hypertension et la dépression. Un modèle intégratif
prenant en compte la biologie, la psychologie et l'environnement de l'individu a été

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proposé, soulignant que le stress est basé sur les perceptions individuelles et varie
en conséquence.

L'hormone du stress, le cortisol, interagit avec différentes parties du cerveau,


influençant des fonctions telles que l'anxiété, la mémoire, la prise de décision et
l'humeur. La quantité de soins maternels reçus dans la petite enfance semble avoir
un impact sur la réponse au stress à l'âge adulte.

En résumé, le stress chronique perturbe le système physiologique, engendrant une


charge de stress chronique appelée charge allostatique, qui à son tour influence
l'expression de la maladie. L'effet de la charge allostatique dépend des gènes et du
mode de vie de l'individu. À court terme, le stress favorise l'adaptation, tandis que le
stress chronique favorise la maladie. L'objectif est donc de canaliser le stress vers
une action productive plutôt que de le laisser dépasser. Certains facteurs, tels que
l'optimisme, le soutien social, l'altruisme, une évaluation positive des situations et
l'attribution de sens aux épreuves, peuvent accroître la résistance au stress.

12.5.3. L’attachement
Nous avons observé que, dès le début de l'enfance, le lien d'attachement évolue des
parents vers les amis et les relations amoureuses. Entre 12 et 16 ans, cette transition
s'opère relativement rapidement grâce aux renforcements des expériences passées
et aux retours. À l'âge adulte, le partenaire amoureux devient la figure d'attachement
principale, et le style d'attachement des adultes influence plusieurs aspects de leur
vie, tant sur le plan affectif que social. Ce style est intrinsèquement lié au concept de
soi et à la régulation émotionnelle, jouant un rôle significatif dans toutes les relations
sociales.

Selon de nombreux psychologues, les relations amoureuses à l'âge adulte reflètent


le style d'attachement acquis pendant l'enfance. Une typologie comportant six styles
amoureux fondamentaux a été établie, tandis que Sternberg a mis en lumière les
trois composantes de l'amour (intimité, passion et engagement).

À la fin des années 1980, des psychologues ont étendu la théorie de l'attachement
aux relations amoureuses chez l'adulte, postulant l'existence de quatre styles
d'attachement en fonction de deux dimensions : le degré d'anxiété d'abandon et le
degré d'évitement de l'intimité. Ces quatre dimensions permettent de cerner les
représentations cognitives d'une personne d'elle-même (continuum de l'anxiété
d'abandon) et de ses partenaires amoureux (continuum d'évitement de l'intimité). Ce
modèle est considéré comme sécurisant.

Les individus présentant une forte anxiété dans leur relation ont tendance à
s'interroger sur leur amour et à craindre l'abandon. En revanche, ceux manifestant un
degré élevé d'évitement de l'intimité craignent de dépendre des autres et de montrer
leur vulnérabilité.

Pour approfondir la compréhension de l'attachement à l'âge adulte et de ses


interactions multiples avec le développement biologique et socioaffectif, la recherche
en psychologie doit désormais se concentrer sur des études longitudinales. Cette
approche permettra d'examiner de manière approfondie les continuités et les
discontinuités du modèle d'attachement.

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12.6. Le développement social
Le début de l’âge adulte est également signes de nouveaux rôles sociaux ;
compagnon de vie, parentalité, travailleur. Tous ces rôles sont en rythme via notre
horloge sociale.

12.6.1 Le concept de rôle social


Bee et Boyd nous disent : ‘’ Toute structure sociale se compose de différents acteurs
dotés de différents statuts sociaux qui forment un réseau. (...) Le rôle social englobe
le statut social et le modèle qui l’accompagne, c’est-à-dire les attitudes, les
comportements et les caractéristiques associées à la personne qui a ce statut. ‘’

12.6.2. Les relations familiales


Lorsque le jeune adulte prend ses distances vis-à-vis de ses parents, de nouveaux
rôles sociaux lui sont attribués, marquant la période de transition appelée
adulescence, caractérisée par la dépendance aux parents et le besoin d'autonomie.

La prise d'indépendance au début de l'âge adulte n'implique pas une rupture totale
de l'attachement aux parents. Cependant, cet attachement évolue pour céder la
place à l'intimité avec un partenaire amoureux, remplaçant ainsi les parents en tant
que figure centrale d'attachement. La qualité de l'attachement initial aux parents
influence le déplacement de cette centralité vers un partenaire, avec un attachement
plus sécuritaire favorisant une transition plus harmonieuse.

En ce qui concerne le choix du partenaire, diverses théories s'expriment :


● Les théories évolutionnistes mettent l'accent sur la valeur de survie,
considérant les critères de sélection en fonction du coût de la procréation.
Hommes et femmes recherchent des partenaires répondant à des critères
spécifiques liés à leur investissement parental.
● La théorie des rôles sociaux soutient que le choix du partenaire découle des
réalités sociales et culturelles plutôt que de la sélection naturelle. Des études
ont montré que les préférences des hommes et des femmes évoluent en
fonction de l'accès des femmes à des salaires plus élevés.

🞔 Intimité : sentiment qui favorise le rapprochement et l’union des personnes

🞔 La passion : le désir de s’unir à autrui

🞔 L’engagement : Être fidèle à l’autre

Les différentes variations de ces 3 composantes forment quant à eux, 7 modèles


amoureux :
🞔 Amour vide : Engagement sans réelle passion, ni intimité à l’autre comme la
relation entre un parent et son enfant
🞔 Béguin : Passion forte mais passager seulement passion

🞔 Amitié : Intimité seulement

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🞔 Amour compagnon : intimité et engagement relations familiale, amitié ou
amoureuse où l’instant de passion a disparu
🞔 Amour insensé : passion et engagement c’est basé sur la passion et en même
temps orageux avec des péripéties
🞔 Amour romantique : passion et intimité C’est les premiers, les débuts
moments d’une relation
🞔 Amour achevé : Passion, intimité mais aussi l’engagement
Concernant l'amour, souvent composé d'intimité, de passion et d'engagement, divers
modèles amoureux émergent, allant de l'amour vide à l'amour achevé. Dans la
société contemporaine, les codes sociaux du couple évoluent, remettant en question
des normes telles que la monogamie, la cohabitation et la durée des relations.

Environ 70% des adultes deviendront parents, faisant de ce nouveau rôle une réalité
prépondérante chez les 20-40 ans. La parentalité, définie comme l'ensemble de
processus permettant aux parents de répondre aux besoins de leurs enfants, exige
des adaptations importantes. Les trois dimensions principales de la parentalité
englobent l'expérience parentale (aspect affectif et cognitif), les pratiques parentales
(comportementales) et la responsabilité parentale (juridique et socioculturelle).
L'arrivée de la parentalité peut créer des conflits et des tensions dans les autres rôles
de l'individu, accentués par le stress, les circonstances extérieures et le jugement de
l'entourage.

12.6.3. Les relations avec les pairs


La relation avec les autres n’est pas seulement avec notre compagnon de vie, nous
créons des relations d’intimité avec notre famille, les amis, les collègues, les
personnes que nous connaissons que des réseaux sociaux.

Ce qui s’appelle le « réseau social », les personnes nous ressemblent et reste stable
tout au long de notre vie d’adulte mais le nombre de personnes diminue au fil du
temps au niveau de la trentaine

12.6.4. Les relations avec l’école et le travail


Le travail joue un rôle multifacette dans la vie du jeune adulte, englobant des aspects
tels que la sociabilisation, la contribution financière, le bien-être et l'acquisition de
connaissances. Les études supérieures augmentent les opportunités d'accéder à un
emploi de qualité, et l'instruction post-secondaire a des effets significatifs sur les
plans biopsychosociaux. Des études démontrent que ceux qui poursuivent des
études post-secondaires ont des revenus substantiellement plus élevés lorsqu'ils
entrent sur le marché du travail.

La transition vers le rôle de travailleur marque une nouvelle phase pour le jeune
adulte, qui contribue à la satisfaction de ses besoins tout en jouant un rôle essentiel
dans son bonheur et sa santé mentale. Le choix de carrière est influencé par divers
facteurs, dont l'influence familiale, le genre, la personnalité, les avantages
économiques, la contribution sociale, l'intelligence, l'ethnicité, le rendement scolaire
et le concept de soi.

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Le développement professionnel, selon la perspective du psychologue, s'articule en
stades, avec une première phase exploratoire caractérisée par des choix de carrière,
des retours aux études ou des expérimentations. Une fois la profession choisie, le
jeune adulte gravit les échelons, apprenant les tenants et aboutissants du métier. Le
stade de stabilisation suit, où les jeunes adultes se concentrent sur la réalisation de
leurs objectifs professionnels, obtenant souvent des promotions. Le dernier stade,
entamé vers l'âge de 45 ans jusqu'à la retraite, se concentre sur la protection et le
maintien des gains acquis, incitant à la formation continue.
La conciliation travail-vie privée, un défi majeur, engendre des conflits de rôle chez
les jeunes adultes. Ces conflits nuisent à l'engagement professionnel et augmentent
les risques de souffrance psychologique, d'épuisement professionnel, de dépression,
de stress et d'anxiété. Les parents, en particulier dans les familles monoparentales
ou à faible budget, font face à un conflit plus accentué. Pour atténuer ces difficultés,
les employeurs mettent en place diverses solutions, telles que des garderies, le
télétravail ou des horaires flexibles, qui ont un impact positif sur les travailleurs,
améliorant ainsi le rendement global de l'entreprise.

Bien que l'accès à ces pratiques ait prouvé son efficacité pour réduire la détresse
psychologique, des efforts supplémentaires sont nécessaires.

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BIBLIOGRAPHIE

🗅 BOYD, D. ET BEE, H. (2017). LES ÂGES DE LA VIE. PEARSON.

🗅 LES STYLES D’ATTACHEMENT ET LEURS CONSÉQUENCES

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