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Les huiles et leurs vertus

Le corps gras est un aliment de toute première importance, qui doit apporter à
l’organisme des éléments nutritifs actifs et des facteurs de protection, et doit être exempt
de cholestérol, fauteur de troubles cardio-vasculaires.

Par Jeanne Dumont

Ne pas confondre !

Lorsqu’en diététique, on parle de lipides, ou de graisses, on sous-entend toujours un distinguo


radical entre les huiles végétales, et les graisses d’origine animales, pour la plupart peu
recommandées à cause de leur richesse en acides gras saturés, principaux responsables des
maladies cardio-vasculaires. Parmi les huiles végétales, on distingue de la même manière les
huiles industrielles, chauffées et traitées chimiquement, et les huiles vierges, de première
pression à froid, généralement artisanales.

Il va sans dire que seules les huiles vierges possèdent des vertus thérapeutiques.

Qu’est-ce qu’une huile vierge ?

Une bonne huile vierge émane de fruits ou de graines parfaitement mûrs, non traités et
provenant toujours de la dernière récolte. Dans le meilleurs des cas elle est issue de
l’agriculture biologique ; mais ce n’est évidemment pas une obligation. Par contre, le pressage
doit impérativement toujours être effectué à froid, c’est à dire sans préchauffage des fruits ou
graines, et à vitesse lente afin d’éviter un réchauffement préjudiciable à la vie enzymatique.
L’huile ainsi obtenue subira une décantation normale, d’environ 24 à 48 heures. Ensuite, le
filtrage se fera sur papier et non sur amiante ; et l’huile ne sera ni raffinée, ni désodorisée par
vapeur, ni neutralisée par choc thermique. Enfin, l’huile vierge sera conditionnée en récipient
étanche à l’air et à la lumière.

L’huile d’olive

A tout Seigneur, tout honneur, l’huile d’olive mérite largement de figurer au premier rang des
huiles de première pression pour ses qualités à la fois thérapeutiques et gustatives.

Dans tout le bassin méditerranéen, c’est depuis la plus haute antiquité que l’huile d’olive est
considérée à la fois comme un des meilleurs aliments, et comme un véritable médicament
capable de soigner l’estomac, le foie et les intestins... et même comme un produit de beauté,
utilisé avec profit, en onctions ou massages, pour la santé de la peau et des cheveux.

L’huile d’olive a effectivement de nombreuses vertus. Elle stimule le transit stomacal et


intestinal, s’oppose au reflux des aliments vers l’œsophage, et ne modifie absolument pas
l’acidité gastrique.

Elle favorise une évacuation douce et régulière de la bile vésiculaire vers l’intestin, met le foie
au repos pendant la durée de son action sur la vésicule biliaire, ne change pas la teneur de la
bile en cholestérol et limite les risques de calculs biliaires.

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Elle facilite la digestion intestinale des graisses. L’acide oléique, composant majeur de l’huile
d’olive, rend celle-ci parfaitement assimilable par l’intestin.

Elle prévient les maladies cardio-vasculaires, abaisse le taux de cholestérol total, en


augmentant le bon cholestérol H.D.L, et en abaissant le mauvais cholestérol L.D.L.

Sa teneur élevée en vitamine E antioxydante évite la formation des radicaux libres et des
plaques d’athérome. En abaissant l’agrégation plaquettaire, l’acide oléique de l’huile d’olive
concourt à prévenir et à réduire l’artériosclérose.

Son acide oléique abaisse la viscosité sanguine et permet d’éviter les thromboses.

Ce même acide oléique est indispensable à la composition et à la croissance des os. L’huile
d’olive est le seul aliment gras qui favorise et maintienne une bonne densité osseuse des
vertèbres chez la femme adulte.

Par la richesse et la proportion de la vitamine E, de l’acide linoléique et de l’acide alpha


linolénique, l’huile d’olive protège le cerveau du vieillissement et des agressions toxiques,
immunologiques et virales.

Enfin, l’huile d’olive a des propriétés émollientes et anti-inflammatoires qui l’indiquent


naturellement dans des cas d’affections cutanées, notamment de dermatites comme l’eczéma
et le psoriasis, ou encore contre les brûlures, les gerçures, et le soleil...

L’huile de sésame

Première huile de la macrobiotique, l’huile de sésame a, en Orient, la même ancienneté que


l’huile d’olive autour du bassin méditerranéen. Le sésame et son huile étaient d’ailleurs tout
aussi sacrés, symboliques et thérapeutiques que l’olivier.

L’huile de sésame est extrêmement riche en vitamines et en sels minéraux, possède peu
d’acides gras saturés, mais beaucoup d’acides gras insaturés, dont 30 à 50% d’acide oléique et
d’acide linoléique, et de 40 à 60% d’acides gras essentiels.

Cette composition exceptionnelle indique l’huile de sésame dans les troubles cardio-
vasculaires, puisque son taux d’acide oléique s’avère capable de modifier favorablement le
rapport entre le bon et le mauvais cholestérol.

De plus, l’huile de sésame contient un fort taux de lécithine, un phospholipide fort utile aux
jeunes enfants pour construire leur système nerveux, et qui, d’autre part, solubilise les
matières grasses présentes dans la circulation sanguine, évitant ainsi tout dépôt de cholestérol.

A noter que l’huile de soja, bien que moins vitaminée, contient encore plus de lécithine que
l’huile de sésame, et remplit donc un rôle de protection vasculaire assez similaire.

L’huile de germe de blé

Produit typiquement diététique, l’huile de germe de blé est d’une très grande richesse
nutritionnelle, puisqu’il faut environ une tonne de blé pour obtenir un litre de cette huile.

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Sa grande spécificité réside dans la quantité phénoménale de vitamine E qu’elle contient
(environ trois grammes par litre). Mais elle renferme également des quantités importantes de
vitamines À, D et K, 90% d’acides gras non saturés dont 7% d’acide alpha-linolénique, et
près de 55% d’acide linoléique.

Grâce à tous ces composants, l’huile de germe de blé est donc énergétisante,
immunostimulante, et anti-anémique. La vitamine E qu’elle contient l’indique d’autre part en
cas de dégénérescences nerveuses et musculaires, d’insuffisance de la spermatogenèse,
stérilité, dysménorrhées, troubles fonctionnels de la ménopause, angine de poitrine, énurésie,
acné, allaitement, myopie évolutive des adolescents, artériosclérose, et dans certaines
impuissances…

On peut l’employer pure ou en mélange dans d’autres huiles vierges, mais dans tous les cas en
la conservant à l’abri de l’air et de la lumière, car elle rancit très rapidement.

L’huile de Carthame

Souvent alliée à l’huile de germe de blé ou à de la vitamine E extraite de l’huile de germe de


blé, l’huile de Carthame est, elle-même, la plus riche en acide linoléique de toutes les huiles
végétales.

Traditionnellement employée comme purgatif et comme huile de massage pour les douleurs et
les traumatismes musculaires, on la prescrit aujourd’hui le plus souvent dans les régimes à
apport de graisses limité.

Quant à son intérêt dans la prévention de l’artériosclérose, il est des plus controversé à cause
de sa carence en acide alpha-linolénique et en acides gras mono-insaturés.

En fait, l’huile de Carthame, à condition de la mélanger à d’autres huiles, apporte les


avantages de son acide linoléique, et devient une huile exceptionnellement intéressante au
plan thérapeutique puisqu’on lui accorde alors des vertus antirhumatismales, dermatologiques
et intestinales.

L’huile de lin

C’est la plus riche en acide alpha-linolénique (58%). Elle permet donc, lorsqu’on l’associe à
d’autres huiles, d’obtenir un excellent équilibre des acides gras essentiels.

Il faut savoir que les acides linoléique et alpha-linolénique sont les seuls que l’organisme
humain ne peut pas synthétiser ; et que leur apport est, pour cette raison, absolument
indispensable. Ensemble, ces deux acides forment la vitamine F, que l’on prescrit
habituellement dans certains problèmes dermatologiques, comme l’acné, les eczémas, le
psoriasis, la peau sèche, ou encore en cas de brûlures, d’engelures, de plaies atones, de prurit
ano-vulvaire…

L’huile de lin, pour toutes ces raisons, est une des bases de la diététique du Docteur
Kousmine. Malheureusement, cette huile, qui remporte un succès croissant en Suisse, en
Allemagne, en Belgique ou en Angleterre, est interdite en France. En conséquence, les
Français qui n’habitent pas à proximité d’une frontière, devront se contenter de l’huile de
noix, en remplacement de fortune.

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Quelques autres huiles végétales intéressantes

L’huile de pépins de raisin est riche en acide linoléique, mais surtout en flavonoïdes qui sont
les meilleurs antioxydants.

L’huile de pépins de courge est riche en chlorophylle, mais présente surtout l’avantage
d’être souveraine dans les troubles de la prostate.

L’huile d’onagre est riche en acide gamma-linolénique, précurseur de la prostaglandine E1,


indispensable à l’équilibre hormonal féminin.

L’huile de rose musquée est très riche en acides gras poly-insaturés (80%), avec un équilibre
exceptionnel entre l’acide linoléique (40,5%) et l’acide alpha-linolénique (39,5%), ce qui en
fait un aliment réellement exceptionnel pour la peau, en application externe. On estime à 97%
le taux de résultats positifs de cette huile dans le traitement des brûlures, coupures et
cicatrices.

L’huile de poisson des mers froides complète merveilleusement le régime végétarien et les
huiles végétales, très pauvres en acides gras n-3. Ces n-3 répondent notamment aux problèmes
cardio-vasculaires, diminuent le taux de triglycérides, et ont également un effet anti-
hypertensif. L’huile de poisson est donc conseillée à tout sujet à risque, c’est à dire aux
diabétiques non insulinodépendants, aux obèses et aux alcooliques.

Novembre 2000

Jeanne Dumont

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