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FICHE D’IDENTITÉ
La machine est composée d’une plate-forme en bois mesurant 45m sur 57m qui repose sur des
pieux ancrés dans le lit du fleuve appelés pilotis. Ce système permet de maintenir la stabilité de
l’ensemble aux variations de poussée de l’eau. La plate-forme supporte l’ensemble des 14 roues et
le premier groupe des 64 pompes de rivière immergées dans la Seine. Une estacade constituée d’une
série de pieux en bois est installée en amont. Elle permet d’empêcher la glace et les débris de passer
dans la machine. Ce procédé existe aujourd’hui sous la forme de grilles métalliques et d’un appareil
qui en opère le nettoyage, le dégrilleur. L’eau du fleuve passe par 14 canaux en bois. Une vanne
manœuvrée manuellement est placée à l’entrée de chaque canal. Elle permet d’ouvrir, de fermer
l’arrivée d’eau, ainsi que d’en réguler individuellement le débit. Chaque canal amène l’eau sous une
roue à aubes et exerce la pou
20 charpentiers
14 forgerons
15 manœuvres
4 poseurs de tuyaux
3 scieurs de long
Le bois, 85 000t
l’acier, 17 000t
le cuivre, 850t
le plomb, 850t
Le coût :
Il s’est élevé à 3 859 583 livres, soit environ 122 millions d’euros. L’entretien s’élevait entre 49 000
et 89 000 livres par an.
La géographie :
Altitudes : Quai de Seine 27m, Marly (haut) 167m, Versailles (Picardie) 152m
Niveau de l’étiage : 0m
Niveau 1er puisard +48,45m
Niveau 2ème puisard 48,45 + 56,53 = 104,98m
Niveau tour du Levant 104,98 + 57,17 = 162,15m
Distance machine - 1er puisard : 200m
Distance machine - 2ème puisard : 650m
Distance machine – tour du Levant : 1200m
RÉCITS
En a on a les rigoles avec 6 roues, en b une digue, en c un brise-glace, en d le canal afin de ne pas
gêner la navigation, en e la Seine
La digue est fermée par des compartiments en bois et recouverte de pierres, elle est également très
plate, afin que l’eau et la glace puissent aisément passer par-dessus, les brise-glace et les machines
étant recouverts de plomb sur les joints et aux extrémités et badigeonnés de bitume et d’huile. Le
brise-glace ressemble à peu près à ceci.
[Vue d’une digue de la machine de Marly ]
Sur la tour en C se déversent quatre canalisations dans un grand bassin, dont le diamètre intérieur
est de 1´ côté fleuve, de là l’eau est acheminée par un aqueduc et puis plus loin dans un canal en
pierre de 2´ de large à l’intérieur qui la conduit jusqu’à Versailles ; dans la vallée de Clagny elle est
acheminée sur un mur épais de 12´, et de là l’eau arrive de la colline au réservoir. Celui-ci est
réservé à l’usage de la bourgade et des petits jets d’eau, les grandes eaux dans le jardin , en haut,
non loin du grand mur, étant alimentées par cette machine équipée de seaux en cuivre, et actionnée
par le vent.
[Coupe d’un moulin à vent pour lever de l’eau]
[Détail d’un moulin à vent pour lever de l’eau]
Les réservoirs qui se trouvent sur des promontoires sablonneux et qu’on a voulu construire ont
finalement été faits de la manière suivante ; ils sont carrés, chaque côté faisant 200 pieds, les
fondations sont extrêmement solides, avec 12´ d’épaisseur, et 6´ au-dessus de ces fondations, tout
est pavé en double épaisseur et fait presque 2´ d’épaisseur, puis on a 2´ d’épaisseur de terre bien
argileuse, fort bien tassée, et à nouveau recouverte de pavés, et on a continué ce mur au milieu
duquel on a laissé un espace de 3´ de large, lui aussi consolidé avec de la bonne terre argileuse
jusqu’à la hauteur que l’eau est censée atteindre ; à son extrémité le mur se prolonge jusqu’à
dépasser de 2´ le niveau du terrain, puis il s’arrête ; on peut faire le tour à l’intérieur, et on y a
installé plusieurs robinets, pour pouvoir amener l’eau là où on le veut, et au sol l’on a aménagé un
trou afin d’évacuer entièrement l’eau et de nettoyer le réservoir
COFFREY
p.81
Le 25, nous avons été fort occupés à examiner et prendre en croquis la machine qui se trouve là, ce
que pourtant nous n’avons pu faire qu’à la dérobée. Cette machine peut à bon droit passer pour une
vraie merveille : 14 grandes roues de 32 pieds de diamètre poussent l’eau par des pistons refoulants
jusqu’au sommet du mont, à 62 toises de hauteur, la font passer par un aqueduc de 36 arches qui la
conduit jusqu’à Versailles , où elle est répartie par une multitude de conduites en métal. Les
tronçons de conduite sont vissés l’un à l’autre, chacun d’une longueur de 3 pieds et 1 pouce 14, et
d’un diamètre allant de 12, 34 de pied à 1 pied 12. L’inventeur de cette machine est un Liégeois, M.
de Ville . Elle compte dans les 1 000 balanciers.
Le bois de charpente employé tant pour les fondations dans la Seine que sur la machine même et ses
mécanismes jusqu’au sommet du mont a sûrement nécessité les arbres de toute une grande forêt.
Les jardins de Marly sont qualifiés de petit paradis, et c’est bien mérité. Le logement consiste en 1
grand pavillon et 12 petits, tous alignés le long d’une allée. Cet ensemble est sis sur le versant du
mont, ce qui lui offre la plus belle vue sur la Seine qu’on puisse imaginer. Les vertes allées en
berceau, les fontaines, la grande cascade, et autres compendieuses commodités méritent une
célébrité particulière et sont dignes de la curiosité des visiteurs étrangers.
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« S’agissant de la machine , nous avons déjà fourni plus haut quelques indications, mais il faut
encore dire que c’est un tel ouvrage que, passerait-on 1 000 fois devant, à chaque fois on resterait
muet d’admiration en contemplant tant son énorme et robuste structure que les multiples
mouvements que commandent ses 14 roues. Si le roi a jamais accompli une chose grandiose et
extraordinaire, c’est assurément cette machine au moyen de laquelle, contre la nature même, il
contraint la Seine à escalader des monts, ce qui a inspiré les vers suivants à un poète né :
sequana Reginam cum vix intrasset in urbem
fons fieri Voluit, qui Modo flumen erat.
Ast ubi Marlaeos Conspexit Comminus hortos,
substitit, et cursum sistere iussit aquas,
quin et inaccessi praerupta Cacumina Montis
scandere, famosi tractus amore loci.
i nunc et fluvios Retro devolvere fluctus
aut dubita, aut Montes scandere posse nega. »
NEUMANN
« et après avoir été lundi dernier pour la deuxième fois à Marly et avoir vu la machine à eau
s’y trouvant, l’avoir étudiée de fond en comble et pris des notes à son sujet [...] »
Les Etapes d'un touriste. Mes promenades à Versailles et dans ses environs , par Alexis Martin
Auteur : Martin, Alexis (1834-1904).
Il ne reste rien de la gigantesque et pourtant enfantine conception de Rennequin Sualem, rien des
quatorze colos- sales roues motrices, rien des deux cent quinze corps de pompe qui encombraient la
Seine, s'étageaient sur la côte et entouraient le puisard. Nous ne voyons plus maintenant sur le
fleuve, reposant sur dix arches et formant à l'intérieur une vaste salle, que la construction en pierre
et brique qui, depuis 1858, renferme la machine actuelle. Poussons du doigt la petite grille, entrons
dans la salle dont le toit est soutenu par une élégante charpente en fer; là, nous verrons évoluer six
roues à palettes ayant chacune 12 mètres de diamètre et 4m,50 d'épaisseur. Elles sont emboitées
dans des coursiers en maçonnerie, et des ouvertures pratiquées sur la muraille leur permettent de
correspondre aux vannes du barrage; elles se relient à l'arbre de couche par de doubles bielles et
communiquent le mouvement à des pompes horizontales à pistons plongeurs refoulant l'eau dans
ces conduites appuyées sur le sol qui montent à dé- couvert jusqu'à l'aqueduc. La machine peut
amener à l'aqueduc 1500 à 2000 mètres cubes d'eau par roue et par jour; elle est l'œuvre de l'ingé-
nieur Dufrayer.
Sans nous effrayer du bruit sourd et continu que font les roues en mouvement, mais l'œil charmé par
les myriades de gouttelettes que pleurent leurs lames et qui semblent, traversées par les rayons du
soleil, se transformer en une pluie de diamants, rappelons en quelques mots le passé de
la machine.
En 1682, lors de son installation, l'œuvre conçue par Rennequin Sualem (nous ne faisons que nom-
mer ici l'inventeur, nous reviendrons plus tard sur sa personnalité) fournissait journellement 5760
mètres cubes d'eau; mais son rendement alla toujours en diminuant, et quand, au bout de cent ans,
on songen à la remplacer, elle ne donnait plus que 230 mètres de liquide par vingt-quatre heures. En
1804, l’ingénieur Brunet lui substitua une machine plus simple, mais défectueuse encore. Treize ans
plus tard, on commença à employer les pompes à vapeur; celles-ci durent subir de nombreuses mo-
difications et n'arrivèrent jamais à fournir plus de 1700 mètres cubes d'eau par jour.
Tout en rappelant ces souvenirs, nous sommes arrivé au pied de l'aqueduc. Édifñé sous le règne de
Louis XIV, il a la grandeur et la majesté des constructions du dix-septième siècle; il développe sur
une longueur de près de 650 mètres ses trente-six arches hautes et gracieuses, et couronne su-
perbement la colline, dont nous avons maintenant atteint le sommet. Le hameau des Voisins et
Louveciennes se grou- pent à notre droite en regard des arcades (comine on dit dans le pays). Nous
avons eu le temps de nous reposer de la montée du Raidillon, aussi n'hésiterons-nous pas à entre-
prendre l'ascension de la tour de l'aqueduc; le gardien est justement sur le seuil de sa petite maison,
il nous donnera la clef et nous n'aurons à gravir que les cent trente-deux marches d'un escalier
commode pour arriver au fatte de la tour et voir se dérouler sous nos yeux, à perte de vue, lo
magnifique panorama de cette splendide campagne.
FONCTIONNEMENT
À cause de l’importance du dénivelé, les pompes ont été réparties sur trois niveaux à flanc de
coteau. Une première série de pompes envoyait l’eau dans un premier réservoir, d’où une deuxième
série faisait gravir l’eau dans un second réservoir. À ce niveau, un troisième jeu de pompes envoyait
l’eau jusqu’à l’aqueduc de Louveciennes.
259 pompes, ses 14 roues de 36 pieds (11,6 m) de diamètre réparties sur trois rangées
Problèmes
Une partie de ce montant servait à payer la soixantaine d’ouvriers employés sur place en
permanence.
Démesurée et bruyante, la machine de Marly était assurément un ouvrage politique, lié à la
grandeur de Versailles, participant à la gloire de Louis XIV.
Sans tenir compte des problèmes de réapprovisionnement en bois et en fonte nécessaires aux
réparations, la machine de Marly demande énormément d'entretien. Une équipe de soixante ouvriers
sous les ordres d'un contrôleur, en prend soin.
Mémoire sur la machine de Marly, Périer, Jacques-Constantin, (1812, imprimerie de Porthmann )
« La multiplicité des pièces dont cette Machine est composée , nécessite un travail continuel pour
les réparer; soixante ouvriers y sont employés , et ont toujours occasionné une dépense annuelle de
70,000 francs, en comptant l'année moyenne depuis l'époque de sa construction. Cette longue suite
de tuyaux de conduite , placée sur la pente du terrain, dans la grande distance qui se trouve de la
rivière à l’aqueduc, laisse échapper, par la multiplicité des jonctions, une quantité d'eau
considérable, qui fait éprouver un déchet sur le produit de la Machine. Les pompes, placées sur les
bassins de reprise pour se renvoyer l'eau au premier bassin , de là au deuxième , et enfin au
haut de la tour, exigent encore une puissance qu'elles prennent de la Machine, et emploient une
grande partie de sa force ; en sorte que cette immense Machine fournit à peine , dans son état actuel,
19 à i5 pouces d'eau. Si l'on,compare ce chétif résultat à l'immensité des moyens employés pour
l'obtenir, et à la capacité des réservoirs destinés à contenir le modique produit, on sera sans doute
surpris de voir d'aussi grands efforts produire des effets aussi petits. Cependant, les défauts que l'on
reproche sans cesse à cette Machine ne peuvent pas être adressés à son auteur. Elle est simple dans
sa composition ; l'exécution en est bonne et solide , au moins était-elle ainsi dans son principe. Tout
démontre que son auteur était instruit et joignait à l'instruction une grande expérience. Il est certain
qu'à de légers perfectionnements près, que des moyens nouveaux d'exécution présentent
actuellement, on ferait mieux difficilement. Ce qui s'oppose donc aux grands effets que l'on espérait
de cette Machine , ce sont les difficultés que présente sa situation locale, et
qu'il était impossible d’éviter. L'élévation de la tour de l'aqueduc est de 5oo pieds au-dessus de la
rivière »
p.15 « La complication apparente de cette machine, son aspect gigantesque qui fit principalement sa
réputation, tenaient à ce que les deux systèmes de pompes qui reprenaient à mi-côte l'eau refoulée
immédiatement de la Seine ne pouvaient avoir de mouvement qu'en vertu de la force motrice
transmise du point inférieur du système général et émanant des eaux mêmes du fleuve. En
conséquence,
Matériaux
Le bois nécessaire à la fabrication de la machine provient des forêts de France. Quant aux pièces
métalliques et aux tuyaux de fonte, ils sont importés de Liège.
Radier rendu solide par pilots et palplanches et garni de mortier
« Il est donc de mon devoir de prouver que la Machine que l'on a adoptée ne peut remplir le but que
l'on se propose ; qu'elle pourrait à peine fournir pendant deux ou trois mois, c'est-à-dire, dans le
tems où la hauteur de la rivière est la plus favorable, 20 pouces d'eau au plus , en supposant que
l'eau montée de la rivière , par cette nouvelle machine , soit suffisante pour produire sur la tour ces
20 pouces ; de prouver encore que le reste de l'année , soit par les hautes ou basses eaux , soit par
les gelées , soit encore par les réparations , elle restera dans l'inaction. Je le prouverai par les
expériences réitérées qui ont été faites ; et les expériences doivent, sans contredit, avoir plus
d'autorité que tous les calculs théoriques. Je prouverai que la Machine de Marly actuelle, rétablie et
rectifiée, est la seule qui doit être préférée , celle dont le produit doit être plus sûr et plus constant,
celle dont la restauration doit être la moins coûteuse et son entretien le moins dispendieux. » p.4
La machine de Marly, La politique sociale des Bâtiments du roi face aux accidents du travail
https://books.openedition.org/pur/47416?lang=fr
Comptes des Bâtiments du roi, op. cit., t. II, p. 283-294
Architecture hydraulique, ou L'Art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les
différens besoins de la vie, M. Belidor, commissaire provincial d'artillerie, professeur royal de
mathématiques, aux écoles du même corps, Charles-Antoine Jombert, (libraire de l’artillerie
et du génie, 1737-1739)
« ce grand Roi, sans avoir recours à la fiction, trouvoit dans ses finances & dans l'habileté de ceux
qui cherchoient à contribuer à fa gloire, tout ce qu'il falloit pour accomplir ses grands desseins »
« comment pouvoir s'en passer, dans un lieu que l'on vouloit enrichir de tout ce que l'imagination
peut se représenter de plus riant de ces lieux enchantés que les romans nous décrivent avec tant de
pompe ? »
« La machine est composée de 14 roues elles ont toutes pour objet de faire agir les pompes qui
forcent l'eau de monter jusques sur la tour élevée au sommet de la montagne, où elle se réunit à la
sortie de plusieurs tuyaux, pour couler sur un aqueduc & se rendre dans les réservoirs qui la
reçoivent. Comme il suffit d'entendre tout ce qui appartient à une de ce roues pour juger de l'effet
des autres,qui ne font que répéter à-peu-près la même manœuvre, je vais m'attacher à en faire le
détail partie à partie, pour ne point embrasser trop d'objets à la fois »
Le Pavillon des eaux, situé sur l’actuelle commune de Louveciennes, fut construit à l’intérieur de
l’enclos de la machine pour servir de logement de fonction à Arnold de Ville (1653-1722) qui
l’occupa jusqu’à sa mort en 1722. Il devint ensuite un pavillon pour Madame du Barry qui y résida
de 1769 à 1793.
Les travaux d’entretien nécessitaient l’usage d’une forge pour la réalisation des pièces métalliques
dégradées ou cassées, dont il ne reste aujourd’hui que des ruines.
Dimensionnements :
Afin de transmettre le mouvement rectiligne alternatif de la machine aux pompes des puisards, les
lignes de chevalets supportent chacune un groupe de deux tringles métalliques rigides (6 m long x
0,07 x 0,03 m), parallèles (distance moyenne 3,6 m) et animées de mouvement de va-et-vient.
Récit de la cabane
1/la cabane ne parle que de l’eau
2/la cabane passe de lieu en lieu par le lieu :
carrière de Condray ?
00 : cabane théorique
la cabane est dans carrière et se rend compte que pb donc fait gouvernance de l’eau