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LA COUR CONSTITUTIONNELLE,
Vu la Constitution ;
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Vu le décret n° 2018 - 479 du 26 décembre 2018 portant attributions,
organisation et fonctionnement du secrétariat général de la Cour constitutionnelle ;
Qu’il estime, par ailleurs, que l’article 3 (nouveau) de la même loi, qui confère
une compétence exclusive à la Cour suprême en matière de recours pour excès de
pouvoir, méconnaît l’article 9 alinéa 2 de la Constitution qui garantit le droit à un
procès équitable et les droits de la défense dont le principe du double degré de
juridiction peut être raisonnablement, soutient-il, l’une des composantes et
manifestations ;
Que, selon lui, en effet, le principe du double degré de juridiction est une garantie
essentielle du procès équitable et des droits de la défense ;
Qu’il relève, enfin, que le législateur, en fixant, à travers l’article 1er alinéa 2 de
la loi n° 17 – 99 du 15 avril 1999 ci-haut mentionnée, le siège de la Cour suprême à
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Brazzaville, rend cette juridiction difficilement accessible, voire impossible à saisir
pour les justiciables qui vivent dans les « confins septentrionaux du pays » ;
Qu’en cela, affirme-t-il, l’article 1er alinéa 2, dont recours, viole le principe
d’égalité de tous les citoyens devant la loi et le droit d’accès à la justice garantis par
les articles 15 alinéa 1er et 47 de la Constitution ;
Qu’il considère qu’il s’agit, ainsi, d’une situation qui expose cette catégorie de
justiciables aux dépenses financières astronomiques pour la saisine de la Cour suprême,
les décourage, favorise l’arbitraire administratif et affaiblit l’action de la justice, ce,
conclut-il, au mépris des valeurs de l’Etat de droit énoncées à l’article 1er alinéa 1er de
la Constitution.
« La Cour Suprême rend des arrêts et émet des avis sur les engagements
internationaux et les actes réglementaires généraux lorsqu’elle en est
saisie » ;
« Les projets de loi sont délibérés en Conseil des ministres après avis de la
Cour suprême et transmis à l’une ou l’autre chambre du Parlement » ;
Qu’il s’ensuit que l’article 2 critiqué n’est pas contraire à l’article 144 de la
Constitution.
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droits de la défense dont le principe du double degré de juridiction peut être l’une l’une
des composantes et manifestations ;
« La Cour Suprême se prononce sur les recours pour excès de pouvoir formés
contre les décisions émanant des diverses autorités administratives » ;
« Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été
établie à la suite d’un procès juste et équitable garantissant les droits de la
défense » ;
Considérant que le Constituant, à travers cet article 9 alinéa 2, attribue une valeur
constitutionnelle à la présomption d’innocence, à l’exigence d’un procès juste et
équitable qui implique le principe du contradictoire, celui de l’égalité des armes et le
respect des droits de la défense dans le cadre d’une procédure pénale ;
Considérant que l’article 1er alinéa 2 de ladite loi précise, s’agissant de la Cour
suprême, qu’« elle a son siège à Brazzaville » ;
Considérant que les articles 1er alinéa 1er, 15 alinéa 1er et 47 de la Constitution
disposent, respectivement :
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« Tous les citoyens congolais sont égaux devant la loi et ont droit à la
protection de l’Etat » ;
DECIDE
Auguste ILOKI
Président
Pierre PASSI
Vice-président
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Jacques BOMBETE
Membre
ESSAMY NGATSE
Membre
Albert MBON
Membre
Gilbert ITOUA
Secrétaire général