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CAHIER SPECIAL
la profession
Octobre 2008
comptable
aujourd’hui et demain ••••••••••
laprofessioncomptable.com
Sommaire page
I. Introduction 2
▪▪Objectifs de l’étude
▪▪Méthodologie de l’étude
Avant-propos
▪▪Le profil des cabinets interrogés
Un premier cahier spécial de La Profession Comptable « Quel est le prix de
II. Le périmètre des missions de 5 revient d’un bulletin de paie en cabinet ? », réalisé en partenariat avec ADP et
conseil social diffusé lors du Congrès de l’Ordre des Experts-Comptables à Toulouse en 2006,
a permis à de nombreux experts-comptables d’analyser la productivité de leur
▪▪Les constats mission de paie, et a été une aide précieuse à l'optimisation de l'organisation
de leur service paie.
▪▪Les enseignements
Pour ce 63ème Congrès consacré aux entreprises et pour poursuivre les
III. Les missions de conseil 8
réflexions sur les missions sociales, il nous est apparu important de consacrer un
social proche de l’environne- second cahier spécial aux missions de « conseil social » de l’expert-comptable
ment paie au regard des attentes de son marché. En tant que partenaire privilégié de
plus de deux millions de TPE et de PME, passerelle entre la sphère privée des
▪▪Analyse des missions réalisées entreprises et la sphère publique (administration…), il est naturel qu’il s’intéresse
à ce que souhaitent et pensent les entreprises. Pour autant, dans la pratique,
▪▪Regard sur les missions
est-il aisé pour l’expert-comptable de produire des missions de conseil social ?
non réalisées Et dans quelles mesures répondent-elles aux besoins de ses clients ?
IV. Les missions de conseil 13 L’étude réalisée s’appuie sur l’analyse :
social élargi • Des pratiques et souhaits de développement des cabinets, par les
experts-comptables de BBA,
▪▪Les raisons de mise en œuvre
• Des perceptions et des attentes des dirigeants de TPE par keydrivers
▪▪L’analyse des différentes pratiques Consulting,
• De l’expérience d’ADP dans l’innovation et la conception de nouvelles
▪▪Les principaux freins à la mise en offres de service.
œuvre
Cette étude peut aider les cabinets à définir leur offre de conseil social au
▪▪Les facteurs de développement regard des exigences et enjeux de leur devoir de conseil, à mener une réflexion
sur la structuration et l’organisation de leur département social, et à mieux
▪▪Les enseignements comprendre leurs clients. Elle conduit à déterminer :
• Les facteurs clés de succès et les freins au développement des missions
V. Etat des lieux des attentes 22 de conseil social,
des dirigeants de TPE • Les conditions de structuration d’une offre de conseil social,
• La cartographie des pratiques en matière de conseil social au regard des
▪▪Comment les attentes des TPE sont- souhaits d’accompagnement des TPE en la matière.
elles structurées ?
Nos remerciements vont à tous les experts-comptables et dirigeants de TPE
▪▪Quels sont les principaux services participants, ainsi qu’à toutes les équipes qui ont travaillé sur cette étude.
attendus ?
Marie-Laure PARTHENAY Philippe CLERC
▪▪Quelle est la légitimité de l’expert- Président de BBA Directeur Général d'ADP
comptable ?
▪▪Les enseignements
VI. Synthèse générale 30
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>> Introduction
Objectifs de l'étude
E t si l’expert-comptable
confrontait ses pratiques aux
L’étude présente :
ne meilleure définition du périmètre des
U
attentes de ses clients ? missions de conseil social.
L
’analyse des pratiques concernant les missions
de conseil social proche de l’environnement
L
es objectifs de cette étude qui sera nous paie.
l’espérons utile à tous sont clairs : ils L
e contour de ce que nous avons intitulé
consistent à réaliser un état des lieux des les « missions de conseil social élargi » où
services proposés par les cabinets d’expertise les pratiques professionnelles y sont moins
comptable dans le domaine social (hors paie et stabilisées. En effet, une question clé guide
réalisation des déclarations sociales (objets du souvent la réflexion de l’expert-comptable : ces
premier cahier). « missions de conseil social élargi » sont-elles
un axe de développement pour mon cabinet ?
Cet état des lieux sans concession doit permettre Pour y répondre, nous pensons qu’il est indispen-
d’évacuer « les mythes » sur certaines pratiques sable de replacer au centre de la réflexion un
souvent annoncées et pas toujours effectuées acteur trop souvent oublié LE CLIENT.
par le cabinet pour se concentrer et mettre à jour n focus sur les attentes des TPE en matière
U
les pratiques réelles des cabinets en matière de de conseil social. Chaque expert-comptable
conseil social. ou acteur du cabinet y trouvera des enseigne-
ments sur les attentes réelles et la vision parfois
surprenante des clients.
Elément sans précédent, l’étude permet de
connaître la position réelle des experts-comptables
par rapport à la réalisation de certaines missions A l’heure où la profession comptable se recompose
sociales au regard des attentes des TPE. dans un nouveau paysage professionnel, où
l’environnement devient plus instable, plus
incertain, le social demeure une préoccupation
Elle favorise l’identification des facteurs de réussite majeure des chefs d’entreprise.
et des freins à lever pour mettre en œuvre une
approche dynamique permettant de répondre aux
attentes des clients. Les missions sociales sont sans nul doute de
forts leviers de développement pour les cabinets
quelle que soit leur taille à condition de réfléchir
à l’offre de son cabinet et d’identifier les actions
possibles de développement. Nous espérons
que ce second cahier spécial contribuera à la
réflexion !
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>> Introduction
Méthodologie de l’étude
A
fin de répondre aux objectifs de l’étude Une étude qualitative, réalisée en deux temps, a
et d’identifier les pratiques actuelles permis de mener à bien cette investigation (2) :
des cabinets en matière de missions de
conseil social, nous avons choisi de réaliser cette a réunion d’un groupe qualitatif exploratoire
L
enquête selon deux approches différentes et et projectif de 6 dirigeants de TPE de 1 à 20
complémentaires : salariés sur Paris.
Une approche vision du « Cabinet d’expertise 1
8 entretiens individuels semi-directifs en face
comptable » à face avec des dirigeants de TPE :
Une approche vision des « Clients TPE » (1) Les deux étapes se sont déroulées sur la période du 15 mars au
15 mai 2008.
Cette approche réalisée par le cabinet keydrivers
Consulting a pour objectif de mieux appréhender (2) Etude réalisée d’avril à juillet 2008.
la vision des dirigeants de TPE concernant :
eurs principales attentes par rapport à la
L
mission sociale de l’expert-comptable et la
hiérarchisation de celles-ci,
a concurrence
L éventuelle perçue par
domaine.
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>> Introduction
Le profil des cabinets interrogés
Les graphes ci-dessous vous présentent les caractéristiques principales des cabinets interrogés :
Répartition par taille
de l’échantillon quantitatif (%)
De l’évolution post congrès de Toulouse (2006),
plusieurs tendances majeures qui ont un impact
sur la mission sociale du cabinet se développent.
Il apparaît ainsi évident :
4
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Q uel engagement
pour quelle offre
Il y a souvent confusion entre « le devoir d’infor-
mation et de conseil » qui oblige le cabinet à
informer et à alerter le client et la « mission de
conseil » qui consiste à mettre en œuvre des
de services ? actions.
Cette difficulté de positionnement est résumée par
le triptyque : Engagement / Visibilité / Facturation.
Q
ue signifie pour vous « mission de conseil
Elle conduit à l’émergence de deux types d’attitude
social »? chez les experts-comptables :
Sachez que pour un expert-comptable sur deux,
cette définition est floue. Pour 16% il s’agit des Soit une stratégie offensive,
« divers conseils donnés dans le cadre de
l’établissement de la paie », pour 41% il s’agit des
Soit une position attentiste.
« missions effectuées à la demande du client dans
le domaine social au-delà de la paie », pour 25%
encore il s’agit des deux sans trop vraiment savoir
où situer la frontière, 18% ne se prononcent pas
(source enquête quantitative).
P
ourquoi une vision si floue de la mission de
conseil social ?
5
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C
ette situation engendre une véritable frilosité
pour beaucoup de cabinets dans la mise en pratiques d’experts-comptables
œuvre et le développement des missions Exemple d’approche de clarification de la mission paie
de conseil social. / du devoir de conseil / de la mission de conseil par un
cabinet (Marseille - 11 collaborateurs) : cas des heures
supplémentaires dans une société de transport
• La mission paie consiste à intégrer sur le bulletin de paie
Il est vrai que si les notions de « Responsabilité » les heures supplémentaires communiquées par le client.
et de « Devoir de conseil » sont définies par la
• Le devoir de conseil consiste à informer le client sur la
profession et sont appréhendées par tous les réglementation des heures supplémentaires, à l’alerter sur
experts-comptables, leur application pratique les dysfonctionnements de son entreprise et à lui demander
n’en reste pas moins très subjective, ce qui la mise en conformité.
ne contribue pas à normaliser l’approche des • La mission de conseil consiste à l’assister dans la mise
différentes missions sociales. en place de solutions comme par exemple l’aider dans le
décompte et le suivi des heures supplémentaires.
témoignages d’experts-comptables
• Cabinet ayant une position attentiste (cabinet Paris
- 9 collaborateurs)
« Le cabinet réalise peu de missions de conseil social (…)
Le conseil est donné dans le cadre du devoir de conseil. »
6
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I
l est donc primordial que le cabinet définisse
clairement les limites de la responsabilité qu’il
veut s’imposer pour chacune des missions qu’il
réalise. Sans clarification de sa propre notion de
responsabilité, l’expert-comptable ne peut définir,
sans confusion, le périmètre des missions de
conseil social.
Cette clarification trouve naturellement sa place
dans la lettre de mission sociale qui organise
la relation avec le client et délimite les droits et
les devoirs de chacune des parties. Mais cette Le contour de la mission « Production de la
clarification doit aussi être réalisée auprès des paie » a été abordé dans le cahier spécial de la
collaborateurs qui, sans ligne de conduite précise, Profession Comptable « Quel est le prix de revient
se trouvent dans l’ignorance du périmètre de leur d’un bulletin de paie en cabinet ? » (Octobre 2006),
mission et parfois en porte-à-faux vis à vis des et ne fait pas l'objet de cette étude.
clients.
Cette démarche est somme toute celle de tout
prestataire de services dont les contrats précisent Pour les missions de conseil proche de
clairement les engagements et la nature des l’environnement paie et celles de conseil social
prestations réalisées. L’expert-comptable, malgré élargi, les cabinets doivent définir et organiser leur
son statut réglementé, doit se considérer comme un offre de services. Pour cela, ils doivent déterminer
prestataire de services et délimiter sans ambiguïté ce qu’ils sont prêts à faire et donc à assumer en
ses différentes prestations. matière d’engagement vis à vis de leurs clients. Le
cabinet peut, dès lors, choisir de se positionner
Cette clarification des prestations de l’expert- uniquement sur la « production de la paie » ou
comptable amène à décomposer la mission sur « la paie et le conseil proche » ou intervenir en
sociale en trois niveaux de services : plus sur du « conseil social plus élargi».
La paie proprement dite,
es missions de conseil social proche de
L Pour aider les cabinets dans leur démarche, nous
l’environnement paie, allons analyser dans la suite de cette étude les
Les missions de conseil social plus élargi.
prestations de conseil proche de l’environnement
paie et les prestations de conseil social élargi
qui peuvent être proposées par les cabinets.
Cette analyse sera confrontée avec les attentes
exprimées par les TPE dans le domaine du conseil
social.
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P
eut-on valoriser les
missions proches de la paie ?
L
es missions de conseil social proche de
l’environnement paie sont par définition
étroitement liées à la production de la paie.
L’étude a analysé une quinzaine de ces prestations
(voir encadré).
Réalisées en amont, en aval ou concomitamment
au bulletin de paie, elles bénéficient de ce fait d’un
environnement favorable tant en terme commercial
que de production lorsque le cabinet traite la paie
de son client. Pourtant seuls 2/3 de ces missions
sont réalisés par les cabinets. Comment tirer parti
au mieux de ces différentes prestations ?
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10
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S
Une mission en voie de disparition :
«
Les procédures de licenciement », jugées
’interroger aussi sur de plus en plus risquées, les cabinets
souhaitent de moins en moins assurer ces
les missions exclues des prestations. Les cabinets mettent le plus
prestations actuelles des souvent en place un partenariat avec des
cabinets d’avocats. 1 cabinet sur 2 n’assure
experts-comptables plus cette mission.
11
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Les enseignements
C
ertaines missions proches de l’environnement
paie sont très peu réalisées par les experts-
comptables, principalement parce qu’elles
apparaissent :
Soit trop risquées,
Soit trop liées à la gestion de l’entreprise.
P
our autant on peut penser que les TPE attendent
des experts-comptables une aide pour le suivi
de leur entreprise à court et moyen terme.
C
ertaines prestations, simples, autour de la
paie, sont donc certainement à développer pour
répondre aux besoins des chefs d’entreprise
dans ce domaine et affirmer ainsi le rôle et la
présence de l’expert-comptable auprès des
TPE.
témoignages d’experts-comptables
Cabinet Rennes – 14 collaborateurs
« La mise en place d’un tableau de bord social ou mini
bilan social pour les clients est un projet pour le cabinet,
on cherche un logiciel qui prépare quelque chose. C’est
un réel besoin des cabinets car on manipule beaucoup
d’informations et on ne restitue rien au client sur sa paie.
Cela serait intéressant à mettre en place pour les plus de
5 salariés, annuellement (évolution des rémunérations,
répartition de la masse salariale, l’absentéisme, les
heures supplémentaires, le turn-over, l’âge moyen, avec
une approche sectorielle possible). Le client est preneur
d’informations, l’argumentaire d’une telle mission serait de
proposer au client un document synthétique lui permettant
de suivre l’évolution sociale de son entreprise. Aujourd’hui
on ne peut pas dire que c’est un besoin des entreprises
car sinon elles nous l’auraient déjà demandé, mais il
faut susciter le besoin du client. Le frein actuel c’est
l’informatique. Une telle mission pourrait être facturée entre
500c et 600c par an »
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L
es « missions de conseil social proche de la client sur un point particulier,
paie », que nous venons de voir, ont comme
élément déclencheur le bulletin de paie.
Les obligations réglementaires : la
Les « missions de conseil social élargi » sont quant réalisation de la mission est liée au
à elles d’origines et de natures plus diverses. respect d’une obligation imposée par la
loi,
P
our quels types de clients les cabinets réalisent
t-ils des missions de «conseil social élargi»? La compétence particulière du cabinet :
le cabinet dispose d’une expertise
L’étude montre que la taille de l’entreprise n’est pas spécifique dans une mission sociale
un facteur déterminant. Les entreprises petites ou qu'il peut proposer à ses clients.
grandes peuvent tout autant avoir besoin de ce
type de missions.
L’étude montre que dans la majorité des cas le
cabinet n’a pas une démarche pro-active vis à vis
Par contre, les besoins des clients semblent plutôt du client : spontanément, il n’a pas tendance à
conditionnés par la personnalité du dirigeant, leur proposer une prestation.
attention à l’environnement, leur inquiétude. De
façon générale, les jeunes entrepreneurs sont plus
demandeurs.
Dans tous les cas, même s’il pense qu’il faut détecter
Les besoins des clients sont aussi très liés aux et susciter le besoin, une démarche commerciale
événements ponctuant le cycle de vie de l’entreprise : systématique est perçue comme difficile à mettre
création, développement, cessation. en œuvre. Pourtant ce sentiment devrait être mis en
parallèle avec la perception des TPE qui attendent
des propositions de la part des experts-comptables
Enfin, notons que les missions de «conseil social (Voir le chapitre « Etat des lieux des attentes des
élargi» sont également attendues par les clients dirigeants de TPE »).
pour lesquels le cabinet ne fait pas la paie.
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Comment la taille des cabinets conditionne-t-elle la réalisation des missions de « conseil social élargi » ?
Le graphe suivant présente l’importance des différentes raisons de mise en oeuvre selon l’effectif du cabinet.
D
ans les plus petits cabinets (1 à 5 collabora- D
ans les cabinets de 11 à 20 collaborateurs, la
teurs), l’intuitu personae de l’expert-comptable présence d’un ou plusieurs experts-comptables
reste fort, lui permettant à la fois de répondre aux supplémentaires permet au cabinet d’avoir
demandes particulières des clients mais aussi une approche conseil plus marquée et plus
de les conseiller dans le suivi de la législation. systématique dans le domaine réglementaire.
D
ans les cabinets de 6 à 10 collaborateurs, il n’y A
partir de 20 collaborateurs, la structuration
a en général qu’un seul expert-comptable, de ce du cabinet en pôle de compétence permet de
fait moins présent sur les dossiers. Les clients répondre à la demande et de développer un
sont en rapport direct avec les collaborateurs savoir-faire. L’approche conseil devient plus
et il y a peu d’organisation par compétence. La dynamique.
conjonction de ces deux phénomènes fait que
le cabinet se limite à répondre aux demandes
formulées par les clients et a peu les moyens
de faire du conseil « actif ».
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D
’après les experts-comptables, les clients Les résultats de l’enquête quantitative
recherchent en priorité : la sécurité face à la pourraient nous permettre d’être optimiste sur
réglementation et vis à vis de leurs salariés les pourcentages de réalisation des missions de
ainsi que l’optimisation des coûts salariaux. « conseil social élargi », mais l’enquête qualitative
permet de mieux interpréter les résultats :
7 missions de « conseil social élargi », sélectionnées
dans la « Lettre de mission sociale » proposée par Si globalement toutes les missions sont réali-
l’Ordre des Experts-comptables lors du Congrès sées par les cabinets, pour la majorité d’entre
de Toulouse de 2006, ont été analysées : eux elles le sont sur peu de clients.
L
’optimisation de la rémunération du Ces missions sont rarement packagées,
dirigeant (rémunération, dividende, avec un argumentaire, une méthodologie, la
retraite, protection sociale, conjoint…) présentation d’un produit fini. Leur contour est
La simulation de l’impact d’une nouvelle
mal défini et varie selon les cabinets. Elles sont
embauche (opportunité, coût…) souvent réalisées de manière « artisanale »,
L’audit de conformité sociale (contrat de
sans outil de production spécifique.
travail, durée du travail…)
L’étude menée par BBA permet de définir trois
L’aide au choix des compléments de
grandes familles.
rémunération des salariés (avantages
sociaux, intéressement, participation, Les missions de conseil « pur »,
épargne salariale…) Les missions « réglementaires » ouvrant
La mise en place des affichages et
vers le conseil,
registres obligatoires Les missions « réglementaires » de pur
La mise en place des délégués du
formalisme.
personnel
L'optimisation de la formation profes-
sionnelle (optimisation des fonds, DIF,
CIF…)
Le graphe ci-dessous présente le pourcentage de cabinets ayant déclaré réaliser les différentes missions,
en distinguant ceux qui les réalisent fréquemment et ceux qui les réalisent parfois.
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L
e développement des missions de « conseil La disponibilité des collaborateurs pour
social élargi » est globalement assez limité effectuer la mission
dans les cabinets. Même si les collaborateurs sont ouverts au
Trois freins essentiels, interférant entre eux, sont cités. développement de missions, ils n’ont pas le temps
de répondre à une demande forte des clients et,
de ce fait, ils préfèrent le plus souvent rester en
retrait plutôt que d’avoir une attitude pro-active
en anticipant le besoin client. Les collaborateurs
manquent également de temps pour se former, ce
qui entraîne un manque de compétence limitant le
développement de missions.
Le manque de compétence pour réaliser
les missions
Pour structurer une offre, il faut nécessairement
développer des compétences, ce qui suppose de
libérer du temps pour la formation ou de recruter
Les difficultés commerciales pour vendre des personnes spécialisées. L’acquisition de
Plusieurs freins au développement commercial compétences permet de limiter les risques. Les
des missions de conseil social sont perçus par les cabinets n’ont souvent pas les moyens de structurer
experts-comptables. un pôle social avec une personne qualifiée pour
faire du conseil en plus des techniciens paie. Le
C
ôté client : conseil repose alors essentiellement sur l’expert-
Sa faculté contributive est souvent mise en avant, le comptable qui lui-même n’a pas toujours le temps
poids des honoraires devant rester limité pour les ou la compétence pour développer les missions
petits clients. de conseil social. La possibilité de faire intervenir
une personne spécialisée en interne semble être
Les cabinets citent aussi le fait que certains clients pour les cabinets un facteur permettant de faciliter
ne sont pas ouverts à ce type de missions, pour l’approche commerciale. Aucun cabinet interrogé
autant, cette perception mérite d’être confrontée n’a envisagé spontanément de s’appuyer sur des
aux attentes des TPE (Voir le chapitre « Etat des prestataires extérieurs.
lieux des attentes des dirigeants de TPE »).
C
ôté cabinet : témoignages d’experts-comptables
Le manque de détection du besoin client par les • Cabinet Rennes – 14 collaborateurs
collaborateurs, peu ouverts à la démarche conseil « Les collaborateurs appréhendent bien la dimension conseil,
on essaye de les motiver par une rémunération supplémentaire
est également considéré comme un frein. et en leur donnant les moyens techniques. Le frein c’est le
temps. La difficulté à facturer provient du seul fait que l’on
La segmentation de la clientèle est encore peu n'aura pas bien ciblé les clients à qui vendre la mission ou si
aboutie dans les cabinets et ne permet pas toujours les conditions de production n’ont pas été bien cernées.»
une bonne connaissance générale du portefeuille • Cabinet Nantes – 13 collaborateurs
client. « Le coût de la mission est mieux accepté chez les plus de
10 salariés car le coût de la masse salariale est plus élevé. Le
Ainsi, la mise en place d’une stratégie commerciale manque de compétence en communication du collaborateur
passe par l’expert-comptable. Mais ce dernier, trop social est un frein au développement des missions de conseil.
La taille du cabinet ne permet pas de structurer un pôle paie
pris par le quotidien, manque souvent de temps avec un technicien paie et une personne plus qualifiée et
pour développer une approche commerciale. aujourd’hui les experts-comptables n’ont pas le temps de
développer des missions sociales.»
La rentabilité des missions de conseil social apparaît • Cabinet Marseille – 11 collaborateurs
également comme un frein : peu de potentiel, peu « Le frein au développement des missions sociales est la
de récurrence. compétence, le frein commercial est une difficulté réelle, mais
il faut la dépasser car c’est pour tout pareil.»
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U
ne majorité de cabinets interrogés ont développement de missions,
souligné la nécessité de réaliser « une paie
parfaite » (qualité du bulletin de paie et des L
e cabinet de taille moyenne a besoin
procédures de production, rentabilité interne…) de se structurer en compétences pour
avant de se développer sur le conseil social. développer les missions de conseil
social,
L
e petit cabinet fonde sa stratégie
L’étude montre que les facteurs qui permettraient de développement sur sa relation
le développement des missions de conseil social privilégiée avec son client,
sont :
L
’accès aux outils de production est
es compétences pour les réaliser :
L ressenti par contre de manière identique
recrutement, formation, selon les cabinets.
es compétences pour les vendre :
L
mettre en place des missions packagées
et définir une stratégie commerciale,
Les outils de production adaptés,
e développement de partenariat :
L
confrères, avocats, assureurs…
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L es missions de « conseil
social élargi » peuvent être un
L
’expert-comptable est légitime pour intervenir
dans le domaine des missions de «conseil
social élargi » compte tenu de sa proximité
avec ses clients.
axe de développement pour le ais pour être crédible il doit apparaître comme
M
un expert du domaine et professionnaliser sa
cabinet si il professionnalise sa démarche.
démarche et assoit sa légitimité
P
our autant toutes les portes lui sont-elles
L
’étude permet de conclure que pour mettre ouvertes ? Quel est le sentiment des entreprises
en œuvre une démarche conseil, plusieurs sur les domaines d’intervention possibles de
paliers d’organisation sont nécessaires au l’expert-comptable ?
sein du cabinet.
E
n tout état de cause et quelle que soit
l’organisation du cabinet, l’étude montre que
pour développer des missions de conseil
social il est nécessaire :
u préalable, de produire une « paie
A
parfaite » : c’est à dire d’organiser la
production afin de s’assurer du maxi-
mum de productivité et de sécurité.
uis d’organiser les missions de conseil
P
en terme d’offre produit : argumentaire,
définition de la mission, outils de
production, livrable client.
Développement de missions
à valeur ajoutée
Professionnalisation de la paie
Réponses aux demandes courantes des clients
21
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E
n préambule, souvenons-nous que nous Les dirigeants d’entreprise classent ces attentes
analysons des perceptions et non des vérités autour de 3 thèmes majeurs :
absolues.
- un domaine fondamental : la rémunération du
Ainsi un service peut-il être perçu par un expert- dirigeant au sens large, surtout pour les dirigeants
comptable comme ayant une forte valeur ajoutée ayant le statut de travailleur non salarié,
et par une TPE sans grand intérêt et vice versa.
- les domaines essentiels au fonctionnement de
Cela ne signifie pas que le service soit bon ou l’entreprise : la gestion de la trésorerie et la gestion
mauvais en soi. Il ne s’agit pas non plus de savoir des Ressources Humaines,
si la TPE a raison ou tort mais si elle perçoit un
avantage significatif à ce qui lui est proposé. - un domaine subi par le dirigeant mais obligatoire :
la mise en conformité légale au sens large.
Les dirigeants de TPE organisent leurs attentes
22
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L
a gestion des ressources humaines et la
gestion de la trésorerie représentent les deux
domaines majeurs sur lesquels le dirigeant
peut et doit agir avec l’aide de l’expert-
comptable. Effectivement, le dirigeant dispose
de 3 leviers pour gérer sa société : les clients,
les hommes et les finances. Les clients étant
bien évidemment exclus du champ des
demandes à l’expert-comptable, demeurent
les deux leviers majeurs que sont la gestion
RH et gestion de la trésorerie.
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Les dirigeants de TPE ont classé certains des services énoncés dans la Lettre de mission sociale des
experts-comptables (Congrès de Toulouse 2006) par grands domaines puis les ont priorisés par ordre
d'importance.
et de la gestion de trésorerie
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A
u moment de l’embauche, le dirigeant souhaite
que son cabinet l’aide à choisir le type de contrat,
à effectuer une simulation financière à moyen
L
’aide au choix de la rémunération des salariés
terme et à rédiger le contrat de travail dans
vise à favoriser le management des salariés
les cas simples avec un focus sur les clauses
(motivation et fidélisation), tout en optimisant
« sensibles » (période d’essai, clause de non
l’impact sur la trésorerie de l’entreprise et le
concurrence...). Sont exclus des attentes des
compte de résultat et en limitant le risque
TPE les contrats perçus comme complexes
financier. Par exemple une prime exceptionnelle
et très impliquants pour l’entreprise, comme
de fin d’année doit être mise en place de façon
par exemple les contrats de commerciaux
spécifique afin de ne pas se transformer en
comportant des primes. Ceux-ci sont traités en
13ème mois garanti.
interne ou confiés à des acteurs spécialisés.
25
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L
’optimisation des charges sociales a pour intérêt
de réduire les charges sans réduire les salaires témoignages de dirigeants de TPE
et donc d’augmenter les marges. Ces réductions L’optimisation des charges sociales
éventuelles de charges ne doivent pas se traduire TPE Paris – restauration - 4 salariés
par des risques financiers accrus en cas de
« On fait nos marges là-dessus en tant que petit restaurateur ... »
contrôle.
L
a gestion prévisionnelle des décaissements liés
aux salaires et aux charges contribue à la volonté témoignages de dirigeants de TPE
des dirigeants d’anticiper et de mieux gérer la La gestion des décaissements liés aux salaires
trésorerie de leur entreprise. Elle est d’autant plus TPE Paris – conseil – 20 salariés
importante que les salaires représentent une part
« L’augmentation de la masse salariale, ça va vite et chez
significative des charges de l’entreprise. nous elle représente 70% des charges. »
TPE marseille – web agency – 6 salariés
« Les salaires, c‘est ma plus grosse charge. Je ne le gère
pas par manque de temps et c’est hyper important. »
TPE LILLE – commerce – 1 salarié
« C’est facile parce que maintenant, j’ai un prévisionnel
tous les 6 mois : c’est mon expert-comptable qui me le
L
’audit de la paie permet d’optimiser la masse fait. »
salariale à travail égal et protège l’entreprise et son
dirigeant des erreurs éventuelles détectées lors
de contrôles des salariés ou des administrations.
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27
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D
eux voies s’offrent aux experts-comptables contrat de travail dans les cas simples,
pour développer leur mission de conseil La helpline sociale pour des réponses
social chez leurs clients TPE : spécifiques sur les contrats, les
conventions collectives, les sanctions hors
licenciements, les demandes de salariés/
E
n mineur, un axe de développement vers avantages sociaux, conditions de travail...,
la mise en conformité légale, un domaine
où l’expert-comptable est légitime mais où L’aide au choix de la rémunération
l’attente des entreprises est faible. des salariés (primes, compléments de
rémunération...),
En outre, dans ce domaine, le service le plus
attendu, l’audit de la paie, ne peut être facturé La gestion prévisionnelle des décais-
chez les clients confiant déjà leur paie à leur sements liés aux salaires et aux charges,
expert-comptable. gestion mensualisée sur un à deux ans,
Le récapitulatif annuel des indicateurs
sociaux (effectifs, masse salariale,
absentéisme, ancienneté, type de
contrat...),
Le suivi du temps de travail notamment
heures supplémentaires, congés payés,
RTT...
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Services
à fort impact
Choix de statut de sociétè,
Optimisation
Choix de statut du dirigeant,
des charges sociales
Optimisation de la rémunération du dirigeant
Embauche
Gestion prévisionnelle
des décaissements liés
aux salaires et aux charges
Audit de paie
Hepline sociale
Audit de conformité
Domaines sociale Récapitulatif annuel
des indicateurs sociaux Domaines
subis
essentiels
Suivi au fonctionnement
par le dirigeant Actualité sociable du temps de travail
ciblée de l’entreprise
d’entreprise
Axe de développement
ent Axe de développement
Mise en conformité légale
e Gestion et pilotage
Le réglementaire
La gestion administrative Formation
Form
courante du personnel professionnelle
(hors BP) (autoformation)
Entretiens d’évaluation
Services
à faible impact
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C
ette étude a pour objectif d’aider le cabinet à Dès lors, deux axes s’offrent aux experts-comptables
positionner ses missions de conseil social. Elle pour développer des missions de conseil social : un
confirme l’importance des missions sociales axe de développement vers la mise en conformité
pour les experts-comptables mais également pour les légale, domaine où leur légitimité est reconnue mais où
clients TPE. l’attente des dirigeants de TPE est plus faible et un axe
de développement vers l’aide à la gestion où l’attente
L’analyse réalisée par keydrivers Consulting, montre
des dirigeants est forte et où l’expert-comptable est
que les dirigeants des TPE structurent leurs attentes
déjà légitime.
autour de trois thèmes : en premier lieu la rémunération
du dirigeant, puis les domaines essentiels au Nous avons analysé que pour définir ses missions de
fonctionnement de l’entreprise c’est à dire la gestion conseil social, l’expert-comptable doit au préalable
de la trésorerie et la gestion des ressources humaines, clarifier son engagement vis à vis du client et fixer les
enfin la mise en conformité légale plutôt subie par le limites de sa responsabilité. L’étude des pratiques des
chef d’entreprise. Cette structuration, centrée sur les cabinets prouve que l’expert-comptable qui « s’engage »
priorités des dirigeants, diverge en partie des offres de peut « vendre » des missions de conseil social. Il entre
conseil social proposées par les experts-comptables qui alors dans un triptyque vertueux Engagement / Visibilité
prennent en compte leurs priorités et leurs contraintes. de la réalisation / Facturation de la prestation.
La carte de positionnement montre que si, certaines De plus, les cabinets doivent prendre en considéra-
prestations réalisées par l’expert-comptable sont bien tion leur niveau d’organisation avant de se positionner
au cœur des préoccupations du dirigeant, d'autres lui sur des missions de conseil social. En effet, cabinets et
paraissent plus secondaires. clients reconnaissent que l’attente première en matière
L’analyse des attentes apporte également des éléments de « social » est de disposer d’une « paie parfaite et
de réflexion sur la légitimité de l’expert-comptable pour sûre ». C’est à cette condition que les missions de conseil
la réalisation de certaines missions de conseil social. social sont accessibles. Des paliers d’organisation sont
Nous constatons que les dirigeants de TPE attendent à franchir et le cabinet a besoin en fonction de sa taille
souvent des conseils très précis, apportant réponses et de ses objectifs de se structurer en compétences
et solutions adaptées à leur situation. Sur ces thèmes pour développer ces missions.
de plus en plus complexes, le dirigeant de TPE fait Le social est et restera une préoccupation majeure des
remarquer que l’expert-comptable non spécialisé n’est dirigeants d’entreprise, c’est également un domaine où
pas toujours le plus légitime pour les traiter de manière les opportunités sont fortes pour l’expert-comptable.
globale et optimale. Les exemples de missions sociales réussies illustrant
Dans cet esprit, les domaines de la gestion de la notre étude prouvent que pour certains les opportunités
formation professionnelle ou des entretiens d’évalua- ont déjà été saisies.
tions semblent pour les dirigeants de TPE des domaines Se positionner, s’engager, s’organiser : c’est construire
de moindre légitimité de l’expert-comptable. De même une offre claire et lisible pour le dirigeant d’entreprise
une grande partie des conseils en matière d’optimisation mais aussi pour les collaborateurs du cabinet. C’est une
de la rémunération du dirigeant au sens large (choix condition primordiale pour la réussite !
du statut du dirigeant, choix des régimes de retraite et
de prévoyance, gestion de patrimoine….) sont de plus
en plus souvent confiés à des spécialistes (assureurs,
avocats, conseils en gestion de patrimoine…).
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