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CONCOURS CENTRALE-SUPÉLEC, SESSION 2012

Épreuve de Physique
Filière MP
Durée de l’épreuve : 4 heures

— Solutions —

I. Le satellite Jason 2

I.A Étude de l’orbite


GMT m
I.A.1 F~ = − ~u .
r2

I.A.2 a. Le référentiel géocentrique est en translation à la vitesse ~vT du centre T de la Terre


relativement au référentiel de Copernic (référentiel quasi-galiléen, dont le centre est au barycentre du
système solaire et dont les axes pointent vers des étoiles fixes). Le référentiel géocentrique n’est pas
galiléen car cette translation n’est pas rectiligne et uniforme , à cause du mouvement annuel du
centre T de la Terre.
b. Le théorème du moment cinétique appliqué au point matériel S relativement au point T affirme
−→ −

que d~dt
σT
= ~0, l’unique force extérieure étant centrale : ~σT = mT S ∧ ~vS = cte .
Le théorème de l’énergie mécanique appliqué au même point matériel affirme qu’en l’absence de toute

−−→
force dissipative, l’énergie mécanique Ec + Ep et une constante du mouvement. Comme F~ = −grad Ep
1 GMT m
avec Ep = − GMrT m , l’énergie mécanique s’écrit E = m~vS2 − = cte .
2 r
On déduit de la conservation du moment cinétique que le mouvement est plan et, dans ce plan,
vérifie la loi des aires . De la conservation de l’énergie mécanique ou pourrait de plus déduire la
nature de la trajectoire du satellite.
Dans ce qui suit, on utilisera les coordonnées polaires (r, α) pour décrire cette trajectoire plane, avec
~uT S = ~ur et ~σT = mC~uz où C = r 2 α̇.
~ ~
I.A.3 a. Puisque ~σT = mC~uz est constant, on a ddtR = m F
∧ ~σT − GMT mα̇~uz ∧ ~ur ; puisque enfin
dR~
C = r 2 α̇, on en déduit = ~0 , le vecteur de Runge–Lenz est une autre constante du mouvement.
dt
b. Tout vecteur perpendiculaire à ~σT est contenu dans le plan de la trajectoire, de même que le
vecteur ~ur : le vecteur de Runge–Lenz est donc dans le plan de la trajectoire .
c. Dans la base locale polaire, R ~ = (ṙ~ur + r α̇~uα )∧ σT ~uz − GM T m~ur avec r α̇ = σT donc on vérifie par
mr
2
~ · ~ur = σT − GMT m ; on peut aussi écrire R
simple projection R ~ · ~ur = R cos β donc on r = p
mr 1+e cos β

σT2 mR
à condition de poser p = et e = . C’est l’équation classique des coniques si on pose
GMT m2 σT2
~ comme axe polaire origine.
α = β, donc si on choisit le vecteur R
On sait que ces trajectoires coniques sont des hyperboles (en fait, une seule branche de l’hyperbole)
si e > 1 , des paraboles si e = 1 et enfin des ellipses si e < 1 , éventuellement dégénérées
en cercles si e = 0 ; dans les trois cas, le point T occupe un des foyers de la conique trajectoire
(son centre dans le cas circulaire).
I.A.4 On peut pour cette question projeter directement le principe fondamental de la dynamique sur la
v2
radiale ~ur , l’accélération d’un mouvement circulaire uniforme de vitesse v0 et de rayon r0 étant − r00 ~ur ; il
s
r03
r
GMT
vient − GMr2T m ~ur = m~a donc v0 = ; on en déduit la période T0 = 2πr0
v0 donc T0 = 2π
0 r0 GMT
GMT m
(on reconnaît en fait la troisième loi de Kepler) et l’énergie mécanique Em = 12 mv02 − r0 qui se
GMT m
simplifie ici en Em = − (on vérifie bien sûr que Em < 0 pour un mouvement lié).
2r0
Numériquement, v0 = 7, 18 · 103 m · s−1 , T0 = 6, 75 · 103 s (un peu moins de deux heures) et
Em = −1, 36 · 1010 J .

I.B Écart à la trajectoire circulaire

3J2 RT2
 
−−−
→ ∂V GMT 2
I.B.1 ~g = −grad V donc gr = − . De même, on obtient

=− 2 1− 3 cos θ − 1
∂r r 2 r2
1 ∂V GMT RT2 1 ∂V
facilement gθ = − =3 2 2
J2 cos θ sin θ . Enfin, gϕ = − =0 .
r ∂θ r r r sin θ ∂ϕ
Le terme principal dans gr est le terme newtonien −GMT /r 2 tandis que la valeur maximale de
gθ 3 R2
sin θ cos θ = 21 sin(2θ) est 21 ; on a donc 6 J2 2T qu’on estime numériquement avec r ≃ r0 à
gr 2 r

6 1, 1 · 10−3 : la trajectoire circulaire reste une bonne approximation et on va ici considérer de
gr
petits écarts par rapport à celle-ci.
2
I.B.2 ~ΓT = r~ur ∧ m~g avec ~ur ∧ ~uθ = ~uϕ donc ~ΓT = 3 GMT RT J2 cos θ sin θ~uϕ .
r3
I.B.3 Représentons (cf. figure 1 à gauche) les plans de l’équateur terrestre et de la trajectoire du
satellite ; leur intersection est la ligne des nœuds, qu’on dirige par le vecteur unitaire ~eX . La direction
~eZ du moment cinétique (normale à la trajectoire) se projette donc en ~eZ = cos i~ezg − sin i~u, où ~u est
un vecteur du plan de l’équateur terrestre directement perpendiculaire à la ligne des nœuds ~eX .

zg

~ezg ~u
~eY

i zg ψ yg
~eZ

b
plan i ~u
b

équatorial ψ
~eX

~e X
la
tra n de

ire
to
a

xg
jec
pl

Figure 1 – Trajectoire de Jason 2 et plan équatorial

Une seconde projection dans le plan de l’équateur terrestre (cf. figure 1 à droite) rappelle l’angle ψ
définissant la ligne des nœuds ~eX , montrant aussi que ~u = cos ψ~eyg − sin ψ~exg . Finalement, on écrit
 
− sin i sin ψ
~eZ = cos i~ezg + sin i − sin ψ~exg + cos ψ~eyg donc ~σT = σT  sin i cos ψ  .


cos i ~e ,~
e ,~e zg yg zg

Dérivant ensuite dans une base fixe (on dérive donc ici les seules coordonnées de ~σT ), on en déduit

2
di dψ
 
  − cos i cos ψ − sin i cos ψ
− sin i sin ψ  dt dt 
d~σT dσT   di dψ 
 dans la base ~ezg , ~eyg , ~ezg .
= sin i cos ψ  + σT  cos i cos ψ − sin i sin ψ

dt dt dt dt 
cos i  di 
− sin i
dt
Dans les conditions d’approximation proposées par l’énoncé, σT est constant et le théorème du moment
di dψ
 
− cos i cos ψ − sin i cos ψ
 dt dt 
di dψ 
D E
~

cinétique « moyenné » impose finalement ΓT = σT  cos i cos ψ − sin i sin ψ
  .
dt dt 
 di 
− sin i
dt
di
I.B.4 On identifie d’abord les deux expressions de hΓz i pour obtenir = 0 : l’angle d’inclinaison est
dt
constant et l’inclinaison du plan de l’orbite est fixe dans le référentiel (Rg ). Les deux autres équations
RT 2 3J2
se simplifient alors sous la même forme − 2πT0 r0

2 cos i = dt , où on remplace T0 par son expression
s
dψ 3J2 GMT RT2
obtenue plus haut pour écrire l’équation =− cos i décrivant l’évolution de la
dt 2 r03 r02

direction N N ′ . Le vecteur ~ = dψ ~ezg


Ω décrit la (lente) rotation de la ligne des nœuds autour de
dt

l’axe polaire ~ezg ; dans ce cas, avec i < π/2 donc cos i < 0, on a Ω = <0 .
dt
~ sont colinéaires mais Ω
Les vecteurs ω
~ T et Ω = −5, 8 · 10−3 : les deux rotations se font en sens
ωT
inverse mais celle de la ligne des nœuds est très lente. On peut aussi dire que le mouvement du satellite
est une rotation rapide (en moins de deux heures) dont une direction caractéristique tourne lentement :
c’est un mouvement de précession . Cette précession rétrograde (Ω < 0) est due à l’aplatissement de
la Terre aux pôles : la force d’attraction terrestre présente donc un léger supplément de force attractive
lorsque le satellite passe au plus près du renflement équatorial terrestre, donc aux points N et N ′ de
sa trajectoire.
La force attractive supplémentaire au-dessus de N amène une légère modification de la trajectoire du
satellite S, qui va moins se rapprocher de ~eyg ; il en va de même au moment du passage au-dessus
de N ′ . On peut ainsi considérer que le sens de variation Ω < 0 est, pour un satellite prograde, une
conséquence du positionnement relatif des deux trajectoires sur la figure 2(b) de l’énoncé.
I.B.5 Pendant le temps Tn d’une révolution, la Terre tourne autour de l’axe des pôles (dans le
sens direct) de ∆ϕ = ωT Tn tandis que l’axe des nœuds tourne lentement autour du même axe de
∆ϕ′ = ΩTn < 0 (donc dans le sens rétrograde) ; la rotation du satellite par rapport aux axes fixes
de la Terre est donc ∆Φ = ∆ϕ − ∆ϕ′ > 0, dans le sens direct. Il faudra donc un peu plus d’une
période Tn de rotation du satellite pour que son plan de trajectoire repasse deux fois au-dessus de
2π+∆Φ
ce point
 ; cette
 durée (période apparente  du satellite)
 est Tapp = 2π Tn . On peut enfin écrire
TR 2πN
k=E Tapp(partie entière) soit k = E 2π+(ωT −Ω)Tn qui, au vu des ordres de grandeur, se simplifie
 
2πN
en k ≃ E ≃ k = 117 .
2π + ωT Tn

II. Diffusion des ondes radar par l’océan

II.A Diffusion sur une mer plate


II.A.1 Le calcul demandé est celui d’une amplitude diffractée dans les conditions de Fraunho-
fer, avec ~u = − cos θ~ez + sin θ~ey (donné dans l’énoncé) et ~u′ = cos θ ′~ez − sin θ ′~ey (selon la figure
R a/2 R a/2
3 de l’énoncé) donc Ad = Kt0 x=−a/2 y=−a/2 exp ı 2π ′
λ y(sin θ + sin θ ) dxdy (au prix éventuellement
 

3
d’un changement de l’origine des coordonnées). Le calcul de cette intégrale est classique et on ob-
tient Ad = Kt0 a2 sinc πa ′ ) (en posant sinc(u) = sin u/u) donc, l’éclairement étant pro-

λ (sin θ + sin θ
2 πa
h i

2
portionnel à |Ad | , Ed = E0 sinc sin θ + sin θ , puisque sinc2 (u) prend sa valeur maximale
λ
1 pour u = 0. Notons que pour de petits angles on peut se contenter de l’expression approchée
h πa i
Ed ≃ E0 sinc2 θ + θ′ .
λ
II.A.2 Le maximum d’éclairement est atteint dans les conditions de l’optique géométrique, donc
pour θ ′ = −θ . Ceci ne correspond pas à l’écho perçu, sauf si θ est nul (à la largeur angulaire λ/a
de la tache de diffraction près).

II.B Diffusion sur une mer houleuse


c
II.B.1 Il suffit de calculer λ = = 2, 2 cm ; la condition a ≫ λ était bien satisfaite.
f

exp(ı2π yd )+exp(−ı2π yd )
II.B.2 On calcule la même intégrale que ci-dessus en posant cos 2π yd = ,

2
ce qui permet d’écrire Ad = A0 + A1 + A−1 avec pour expressions respectives des trois amplitudes
 πa 
diffractées A0 = Kt0 a2 sinc (sin θ + sin θ ′ ) comme précédemment tandis que le même type de
λ
 
t1 2 πa ′ λ
calcul fournit A±1 = K a sinc (sin θ + sin θ ± ) . Le maximum de chaque onde étant dirigé
2 λ d
dans la direction qui annule l’argument du terme sinc(u), on obtient les trois directions des ordres 0
λ
et ±1 d’un réseau de pas d, soit θ0′ = −θ et sin θ±1 ′
= − sin θ ∓
d

II.B.3 Comme précédemment, θ0′ est de signe contraire à θ et ne peut donc pas correspondre à
l’écho reçu ; par contre, l’angle θ−1 peut correspondre à l’écho sous réserve que sin θ−1 = sin θ0 ou
λ
2 sin θ = , cette condition devant être réalisée ici encore à λ/a près pour que l’écho soit significatif :
d
λ λ λ λ
pour de petits angles, cette condition devient − 6θ6 + .
2d a 2d a

III. Propagation d’ondes électromagnétiques

III.A Ondes électromagnétiques dans le vide

∂B~
III.A.1 Les deux relations div B ~ = 0 et −→~
rot E =− forment les équations de structure, tandis
∂t
~
que div E ~ = ρ et − →~
rot B = µ0~j + ε0 µ0
∂E
sont les équations aux sources.
ε0 ∂t
On transforme les équations aux divergences par application du théorème d’Ostrogradski en inté-
I
grales de flux à travers des surfaces fermées (S), B~ · dS
~ = 0 (conservation du flux magnétique)
(S)

~ = 1 Qint
I
et ~ · dS
E (théorème de Gauss). On transforme de même les équations aux rotation-
(S) ε0
nels par application du théorème de Stokes en intégrales de circulation sur des contours fermés (C),
!
I

I Z
∂ ~
E
~ · d~r = −
E (loi de l’induction de Faraday) et ~ · d~r = µ0 I + ε0
B ~
· dS (théo-
(C) dt (C) ∂t
rème d’Ampère généralisé).

4
III.A.2 Dans le vide, ρ = 0 et ~j = ~0 ; on établir l’équation de propagation en calculant de deux
−→ −→~ ~ puisque div E ~ = 0 et d’autre part comme −− → ~
manières rot rot E, d’une part comme −∆E rot ∂∂tB =
2~
− c12 ∂t
∂ ∂E~
; finalement, on obtient bien sûr (dans le vide) l’équation de d’Alembert ∆ ~ = 1 ∂ E .
E
∂t c2 ∂t2
III.A.3 L’onde proposé est une onde électromagnétique plane, progressive (de sens de propagation
~ex ), monochromatique (de pulsation ω), polarisée rectilignement selon (Oy).
III.A.4 Si on reporte cette forme dans l’équation de d’Alembert, on obtient k2 = ω 2 /c2 donc ici
ω
k= ; c’est l’équation de dispersion. On en déduit que les vitesses de phase ω/k et de groupe dω/dk
c
sont des constantes indépendantes de la fréquence : le milieu est donc non dispersif .
~ = ~k ∧ E
III.A.5 L’équation de Maxwell-Faraday s’écrit dans ce cas ω B ~ donc B
~ = E0
exp ı(ωt − kx)~ez
c

~ = E0 cos(ωt − kx)~ez .
soit en notation réelle B
c
~ = ~ B
E∧ ~
III.A.6 En utilisant les expressions réelles des champs, le vecteur de Poynting Π µ0 s’écrit ici

~ = E02 ~ à travers une surface S est la puissance électromagnétique


Π cos2 (ωt − kx)~ex . Le flux de Π
µ0 c
rayonnée à travers cette surface.
III.B Ondes électromagnétiques dans un milieu conducteur

1 ∂2E~ ∂~j
III.B.1 ~ =
Il suffit ici de reprendre les méthodes ci-dessus, ∆E + µ0 .
2
c ∂t 2 ∂t

1 ∂2E~ ~
∂E
III.B.2 ~ il vient donc
Posant ~j = γ E, ~ =
∆E + µ0 γ . Pour une onde plane progressive
c2 ∂t2 ∂t
et monochromatique, ∂ ~ = −ık~ex et cette équation de propagation impose l’équation de
= ıω et ∇
∂t
ω2
dispersion k2 = − ıωµ0 γ .
c2
III.B.3 a. Il suffit de remarquer que −ıkx = −ık1 x + k2 x pour en déduire, en repassant aux parties
réelles, l’expression demandée, E ~ = E0 ek2 x exp ı (ωt − k1 x) ~ey .
b. k1 est le vecteur d’onde qui décrit la propagation de l’onde ; le signe de k1 définit le sens de pro-
pagation (selon +~ex si k1 > 0). La partie imaginaire k2 décrit une absorption ou une amplification
de l’onde, selon que le module de E ~ est décroissant ou croissant lors de la propagation.
Si k1 k2 > 0, l’amplitude de l’onde augmente lors de la propagation ; le milieu est donc amplificateur.
Au contraire, si k1 k2 < 0, l’amplitude de l’onde diminue lors de la propagation ; le milieu est donc
absorbant.
c. La vitesse de phase est la vitesse de propagation du terme de phase k1 x − ωt, qu’on écrit aussi
ω
k1 (x − vϕ t) avec donc vϕ = .
k1

~
III.B.4 L’équation de Maxwell-Faraday s’écrit ~ = k ∧E
B ~ ; elle montre que les champs réels
ω
électrique et magnétique sont déphasés si k2 est non nul ; ce déphasage est ∆φ = arg(k).

III.B.5 Revenant aux parties réelles, E ~ = E0 ek2 x cos (ωt − k1 x) ~ey tandis que du champ complexe
~ = ek2 x k1 cos(ωt−k1 x)−k2 sin(ωt−k1 x) ~ez ; on en déduit donc
~ = k1 +ık2 ek2 x exp ı (ωt − k1 x) ~ez on déduit B
B ω ω
2
~ = E0 k1 cos2 (ωt − k1 x) − k2 cos (ωt − k1 x) sin (ωt − k1 x) e2k2 x~ex dont la valeur moyenne tem-
 
Π
µ0 ω

5
porelle, montre une (dé)croissance de la puissance rayonnée au fur et à mesure de la propagation,
D E E2k D E ε E 2 c2
~ = 0 1 e2k2 x~ex ; au vu des définitions rappelée ci-dessus, on a aussi
Π ~ = 0 0 e2k2 x~ex .
Π
2µ0 ω 2vϕ
III.B.6 a. La conservation du terme de phase sur la surface x = 0 impose la conservation de la
pulsation ; cette onde se propage dans le milieu (A) en sens inverse de l’onde incidente, d’où le terme
de phase en ωt + kA x. De plus, le champ incident est tangentiel à cette surface et la conservation du
champ électrique tangentiel explique que les ondes réfléchie et transmise aient même polarisation
que l’onde incidente.
b. Au vu de l’expression du vecteur de Poynting donnée ci-dessus, sa valeur pour l’onde incidente
2 
au point O est Π~ i (x = 0) = E0i kA1 cos2 (ωt) − kA2 cos (ωt) sin (ωt) ~ex dont la norme kΠ
~ i (x = 0)k =

µ0 ω
2 2
D E
E0i ~ i (x = 0)k = E0i kA1 ; de même,
µ0 ω kA1 cos2 (ωt) − kA2 cos (ωt) sin (ωt) a pour valeur moyenne kΠ 2µ0 ω
D E
~ r (x = 0)k = |E0r |2
D E
~ t (x = 0)k = |E0t |2 |E0r |2 |E0t |2 kB1
kΠ 2µ0 ω kA1 et kΠ 2µ0 ω kB1 donc R = 2 et T = 2 k .
E0i E0i A1

c. En l’absence de tout phénomène dissipatif sur la surface x = 0, on a nécessairement R + T = 1 .


d. Si le vecteur d’onde k B est imaginaire pur, le milieu (B) ne transmet qu’une onde évanescente,
qui ne se propage pas : il n’y a donc aucune puissance transmise, T = 0 donc R = 1 . On avait vu
en III.B.4 que les champs électrique et magnétique sont, dans ce cas, déphasés de π/2 ; le vecteur de
Poynting est donc de moyenne nulle. On trouvait bien sûr le même résultat en III.B.5 : le vecteur de
Poynting moyen est nul si k est imaginaire pur.
e. Il s’agit du phénomène de réflexion en bout de ligne de l’onde électrique se propageant dans un
câble.
III.C Ondes électromagnétiques dans l’ionosphère
III.C.1 La force de Lorentz F~ = q(E ~ +~v ∧ B)
~ se réduit à sa partie électrique car k~v ∧ Bk
~ 6 k~v k · kBk,
~

→~ ~ ~
~ = k ∧E ~ ; le champ
avec par ailleurs, du fait de l’équation de Maxwell-Faraday rot E = − ∂∂tB ou B ω
électrique étant transverse (dans un milieu neutre ~k · E
~ = 0) on en déduit kBk ~ = ω kEk ~ donc aussi
k~kk
~ 6
k~v ∧ Bk ~ k~vk
kEk ~ ≪ kEk
ce qui permet enfin d’affirmer k~v ∧ Bk ~ .
ω/k~kk
III.C.2 Puisque l’amplitude du mouvement des électrons reste faible devant λ, le coefficient x dans
exp ı (ωt − kx) varie au plus de ∆x avec |k∆x| ≪ 2π et on peut donc considérer cette exponentielle
comme un terme proportionnel constant lors du mouvement électronique (dans le cas contraire, l’équa-
2
tion dynamique projetée en (Ox) fournit ∂∂t2x ∝ exp −ıkx, qui n’est pas linéaire. Cette hypothèse justifie
de rechercher la vitesse de l’électron en notation complexe, avec en particulier pour accélération ıω~v e .
Remarquons que cette hypothèse n’est pas indépendante de la précédente : avec k ∼ ω/c, elle s’écrit
ω∆x ≪ c donc v ≪ c : c’est une nouvelle conséquence de l’approximation non relativiste. Le principe
fondamental de la dynamique, en présence de la seule composante électrique de la force de Lorentz,
impose donc ıme~v e = −eE ~ et ~v = − e E ~ . On a évidemment de même ~v = + e E ~ avec
e i
ıme ω ımC ω
mC ≫ me , ce qui justifie de négliger la contribution des cations au courant électrique ~j = n1 (e~vi − e~ee )
2
soit, en notation complexe, ~j = γ E ~ avec γ = n1 e .
ıme ω
~ ∗ soit, la conductivité étant ici
 
III.C.3 On cherche ici la moyenne de ~j · E, ~ hPi = 1 Re ~j · E
2

imaginaire pure, hPi = 0 . En l’absence de perte d’énergie (par effet Joule par exemple), ce milieu
conducteur peut éventuellement être transparent.
III.C.4 Les équations aux divergences fournissent, dans un milieu partout localement neutre, E~ ·~ex =
~
0 et B · ~ex = 0 (l’onde est transverse électromagnétique) ; l’équation de Maxwell-Faraday fournit
~ = k~ex ∧ E
la relation de structure B ~ et enfin l’équation de Maxwell-Ampère fournit −ık~ex ∧ B ~ =
ω
h i ω 2 − ωp2
~ + γE
µ0 ε0 ıω E ~ ou, après développement, k2 = où on a introduit la pulsation de plasma
c2

6
s
n1 e2
définie par ωp = . Dans l’ionosphère, ωp = 1, 78 · 107 rad · s−1 . La longueur d’onde λp
me ε0
2
associée, dans le vide, à une telle pulsation est λp = 2π 2πc
kp = ωp donc λp = 1, 06 · 10 m ; il s’agit d’une
onde du domaine radio.
ıq 2
III.C.5 a. Puisque k 2 < 0 on a k = − ωp − ω 2 , traduisant l’atténuation (sans propagation)
c
du champ électromagnétique dans le plasma.
b. On a directement E ~ = E0 cos(ωt)e−x/δ ~ey où on a défini une épaisseur caractéristique de l’at-
c
ténuation de l’onde dans le plasma, δ=q . À partir de l’équation de Maxwell-Faraday,
ωp2 − ω 2

~ = B0 sin(ωt)e−x/δ ~ez
~ = ı k2 E0 exp ı (ωt − kx) ~ez donc B E0 q 2 2
B ω où on a posé B0 = ωp /ω − 1 .
c
D E
c. Comme attendu, hcos(ωt) sin(ωt)i = 12 hsin(2ωt)i = 0 donc ~ = ~0 : l’onde évanescente ne
Π
transporte aucune énergie dans le plasma.
III.C.6
1q 2
a. On a maintenant k 2 > 0 donc k=± ω − ωp2 , traduisant la propagation possible, dans les
c
deux sens de l’axe (Ox), d’une onde dispersée dans le plasma.
b. On a directement E ~ = E0 cos(ωt ∓ 2πx )~ey où on a défini la longueur d’onde associée à la propa-
λ

gation par λ = . Le signe − correspond à la propagation dans le sens positif de l’axe (Ox). À partir
|k|

~ =
de l’équation de Maxwell-Faraday, B k ~ = B0 cos(ωt ∓ 2πx )~ez
− kx) ~ez donc B où on
ω E0 exp ı (ωt λ
E0 q
a posé B0 = ± 1 − ωp2 /ω 2 . L’onde électromagnétique est transverse électrique et magnétique,
c
plane, progressive, monochromatique.
s
2 ωp2
~ = ± E0
D E
c. On obtient Π ~ = E0 B0 cos2 (ωt − kx) ~ex soit, en moyenne temporelle, Π 1 − ~ex .
µ0 2µ0 c ω2
c
d. vϕ = ω/|k1 | donc vϕ = q . Le milieu est dispersif puisque cette vitesse de phase dépend
ω2
1 − ωp2
de la pulsation.
s
ω 2 −ωp2 ω dω
ωp2
e. Dérivant k2 = c2 , il vient c2 = k dk = vϕ vg donc . Cette grandeur mesure
vg = c 1−
ω2
la vitesse de déplacement du maximum d’un paquet d’ondes quasi-monochromatique, donc aussi la
vitesse de déplacement de l’énergie dans le plasma.
f. On vérifie immédiatement vϕ > c > vg ; on sait que cette circonstance n’a pas d’importance
physique pour vϕ , qui ne mesure la vitesse d’aucun objet matériel.
III.C.7 La fréquence retenue vérifie ω ≫ ωp ; elle permet donc la transmission jusqu’au sol (et
retour) des signaux émis par le satellite sans absorption ni dispersion, avec vϕ ≃ vg ≃ c .

Solutions proposées par paul.roux@fauriel.org

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