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Manuel de formation
Module 1
Table de matière
PREAMBULE ........................................................................................................... 1
INTRODUCTION....................................................................................................... 3
MODULE I : Généralités sur les VBG/VSBG .............................................................. 8
1.1 Etape 1 : Notions sur le genre ................................................................................................... 9
A. Définition des concepts fondamentaux ........................................................................................... 9
B. Genre, une approche pour le développement ................................................................................ 12
C. But de l’approche genre................................................................................................................... 12
Sous-module 1 : Les normes sociales, stéréotypes et inégalité basée sur les genres....................... 28
A. Les normes sociales, quid ? ............................................................................................................ 28
B. Exploration des normes sociales .................................................................................................... 29
C. Les racines des inégalités entre les hommes et les femmes ....................................................... 30
Trias est une ONG internationale Belge issue des organisations paysannes Belges depuis
2003 et qui intervient dans les provinces de Kinshasa, Kongo-Central et Mai Ndombe. Trias est
spécialisée dans le renforcement organisationnel et institutionnel des organisations de
membres, dans le soutien à l'innovation rurale et l’inclusion des femmes et jeunes.
Engagée depuis près de deux décennies en faveur de l’accès de la femme et de la jeune fille
aux mêmes droits de base que l’homme, la Solidarité Féminine pour la Paix et le
Développement Intégral, SOFEPADI, vient en aide aux femmes et jeunes filles frappées par les
violences sexuelles et basées sur le genre ainsi qu’aux communautés touchées par les
conflits, les épidémies et la pauvreté. La SOFEPADI a tout au long de son parcours axé son
action sur l’approche basée sur la participation et l’engagement communautaire en vue de
prévenir et lutter contre les violences basées sur le genre au Nord-Kivu, Ituri et Kinshasa.
Les masculinités dominatrices écrasent les féminités, mais aussi toute autre forme de
masculinité (par ex. les hommes n’ayant pas la force physique musculaire liée à l’idée de
virilité, ceux provenant d’ethnies considérées comme “inférieures” ; les homosexuels etc.). Les
masculinités hégémoniques sont une défaite pour le genre tout entier y compris le garçon, le
jeune homme, l’amant, le père. Un enfant est particulièrement vulnérable : les rites de passage,
la tyrannie du père de famille et les systèmes d’éducation normatifs forcent le petit garçon à
cacher ses faiblesses, à nier ses émotions et à se comporter en « homme fort ».
Heureusement, des alternatives aux masculinités toxiques sont possibles. Dans de nombreux
endroits, il existe des rôles, des comportements et des attributs qui sont considérés comme
appropriés pour les hommes et associés à la masculinité qui mettent l'accent sur les relations
d'égalité et de respect entre femmes et hommes et qui considèrent les féminités comme
différentes mais également valorisées. Axées sur l'égalité des sexes, ces masculinités
transformatrices remettent en question la légitimité des idées et des pratiques patriarcales.
Pour que la situation des femmes congolaises évolue vers l'égalité, des changements
systématiques et structurels sont nécessaires dans tous les domaines. Leur participation
significative dans la vie politique, y compris à tous niveaux des instances de décision est
cruciale. En outre, vu que le cadre légal en RDC ne se prononce pas sur certaines questions
résultant de la masculinité toxique, il est essentiel que les communautés, y compris les
hommes et les garçons, parviennent au même titre que les femmes à initier des réflexions et
des actions qui promeuvent l’inclusion, la cohabitation pacifique ainsi que l'égalité entre les
êtres au sein des familles, des organisations et de la communauté. En effet, une leçon clé
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apprise est l'importance de remettre en cause cette stigmatisation généralisée des (jeunes)
hommes et de travailler avec eux sur les masculinités avec une vision positive de leurs intérêts
et capacités de vivre leur vie selon des valeurs de réciprocité, dignité et respect qui sont au
cœur des masculinités transformatrices. Ceci tout en travaillant simultanément avec les
femmes pour renforcer leur pouvoir de contrôle, voix et participation afin de transformer les
droits formels des femmes en réalité.
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INTRODUCTION
« Mobali Pona Mwasi », en français « l’homme acquis à la cause de la femme », est une
approche qui vise à impliquer les hommes et les garçons dans la prévention des violences
faites aux femmes et aux filles en RDC. L’approche essaie de questionner les normes liées au
genre, les relations de pouvoir et leurs impacts sur les violences faites aux femmes et les filles
dans un contexte des zones rurales en RDC.
L’approche Mobali Pona Mwasi travaille sur le changement des pratiques au niveau
communautaire et l’amélioration des relations entre les hommes et les femmes y compris
l’amélioration dans la socialisation des filles et des garçons en milieu communautaire. Basée
sur une stratégie de responsabilisation des communautés, l’approche implique les leaders
communautaires membres des organisations paysannes, les acteurs du secteur éducatif
notamment les inspecteurs, les enseignants et les enfants eux-mêmes pour participer de
manière durable aux actions de prévention des violences à tous les niveaux.
Contexte de l’intervention
Des études et enquêtes récentes décrivent la RDC comme “l’une des nations du monde où il
est le plus difficile pour les femmes et les filles de vivre dans la dignité. Les inégalités entre les
hommes et les femmes existent dans tous les secteurs au niveau de la participation à la vie
politique ou à celui de l’accès aux ressources (financières, naturelles, juridiques).
De plus, les violences à l’égard des femmes restent un phénomène répandu, ainsi que les taux
de fécondité alarmants, l’accès limité aux services relatifs à la santé reproductive et sexuelle
et aux droits connexes, ainsi que le faible statut social des femmes et des filles. Cette
situation est encore plus sombre en milieu rural et semi urbain. Les femmes et les filles en
milieux ruraux continuent d'être confrontées à de sérieux défis dans l'exercice de leurs
multiples rôles productifs et reproductifs au sein des familles et communautés.
Spécifiquement dans le secteur agricole, la contribution des femmes aux activités productives
est très élevée, égale voire supérieure à celles des hommes, malgré qu’une grande partie de
leur travail reste non rémunérée et non reconnue. Cela sans compter le fait qu’en RDC, les
femmes sont quasi seules à assurer les tâches domestiques et autres activités de soins non
rémunérées, dont dépendent pourtant leurs ménages et communautés pour survivre, ainsi que
les économies locales pour se développer.
Les discriminations envers les femmes dans les espaces de décision sont également
démesurées, surtout dans le domaine familial mais aussi dans la sphère économique, où elles
contrôlent une faible part des revenus et des dépenses liés aux activités agricoles et
entrepreneuriales ; le même constat vaut également dans les milieux scolaires et
universitaires ou encore politiques, où la représentation des femmes reste à encourager.
Le poids et la fréquence des violences basées sur le genre (VBG) en font un problème grave
qui touche non seulement les femmes, mais aussi les enfants et les populations LGBTIQ+4 en
RDC, en particulier les travailleuses du sexe, les lesbiennes et les hommes transgenres qui
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sont encore davantage en danger. Cette situation est concomitante avec une faible
disponibilité des services de prévention et d'aide, un accès restreint à la justice et une
implication très limitée des femmes dans le processus de paix. Malgré des avancées légales
dont la publication du protocole de Maputo dans le Journal Officiel, qui ont permis la mise en
place de dispositifs de prévention tels que par exemple la désignation et la formation de
points focaux genre dans la plupart des structures, ceux-ci sont peu opérationnels ne fût-ce
que par manque de dotation de budgets de fonctionnement adéquats. Malgré l’adoption de la
Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, ce “protocole à la Charte africaine des droits
de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique” est l’un des instruments
juridiques qui reprend et respecte le mieux au monde les droits des femmes.
a. Le manuel de formation
Ce présent manuel de formation est à l’usage des équipes du consortium TRIAS- SOFEPADI-
APEFE, des inspecteurs des écoles secondaires et des responsables des organisations
paysannes qui sont impliquées dans la mise en œuvre des formations des membres des
communautés sur l’approche genre et l’éducation à la masculinité positive pouvant aider à
travailler sur les changements des normes sociales et pratiques culturelles discriminatoires à
l’endroit des femmes et des filles en RDC.
Il a pour objectif de fournir tous les éléments utiles pour que les formateurs de TRIAS-
SOFEPADI-APEFE puissent bien menées les activités en faveur des communautés
bénéficiaires.
b. Méthodologie de la formation
Pendant cette formation, les méthodes suivantes seront utilisées :
Présentation en PowerPoint
Ateliers en groupe ou sous-groupe
Brainstorming et questionnement individuel
Etude de cas,
Exposés théoriques
Mise à disposition de documents supports à la fin de la formation
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GUIDE METHODOLOGIQUE
Séance introductive
Jour 1 Ouverture de l’atelier par les facilitateurs/ Conseillère Genre
15 min
Introduction de l’objectif de la formation
Présentation des participants (brise-glace) 10 min
Expression des attentes, craintes des participants (à afficher sur le mur) 20 min
Questions-Réponse 30 min
PAUSE REPAS 45 min
Les risques et les conséquences des VSBG 45 min
Question-Réponse 10 min
Question-Réponse 30 min
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PAUSE REPAS 45 min
Etape 5 : De l’infraction de violence sexuelle : les instruments juridiques 1h30
Question-Réponse 30 min
Question-Réponse 15 min
PAUSE REPAS 45 min
Module sur la masculinité positive 1h30
Question-Réponse 30 min
Question-Réponse 15 min
PAUSE REPAS 45 min
Module sur le Champion Genre 1h30
Les attitudes et Critère de Champion Genre (cfr Tableau 119, 120, 121) 1h00
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Déroulement
Accueil des participants
Cette formation est le début d’un processus que les participants vont porter dans leur
communauté pour impliquer les hommes et les garçons dans la prévention des violences
basées sur le genre au niveau des familles, et institutions sociales.
Leur volontariat est très important. La formation va leur donner les pistes de travail pour y
arriver. Ils seront aussi soutenus par l’équipe de supervision impliquée dans le projet par
les organisations membres du consortium.
Puis chaque participant se nomme, à tour de rôle, debout, à sa place et présente son
dessin aux autres.
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MODULE I.
Pratique
Aspects logistiques
-Durée : 1h00
-Matériel : post-it, stylos, scotch, feuilles blanches de papier, marqueurs de couleurs
différentes, projecteur, écran, ordinateur
Aspects pédagogiques
-Méthodologie utilisée : introspection individuelle
Que chacun écrive sur un papier son talent ou atout qui le permet d’impacter positivement sa
communauté
Exercice
Selon vous :
Que sont les Violences Sexuelles Basées sur le Genre ?
Qu’est-ce qui définit le « genre à la différence de sexe » ?
Quelles sont les types de violences sexuelles associés ?
Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ?
Quelles sont les violences auxquelles vous faites face au sein
de votre coopérative/communauté
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A. DEFINITION DES CONCEPTS FONDAMENTAUX
1. Sexe et Genre
SEXE GENRE
Physique Social
Déterminé biologiquement Déterminé socialement
Inné Acquis
Universel Généralisé mais non universel
SEXE : GENRE :
La femme ou l’homme Le féminine ou le masculin
Le sexe fait référence aux attributs physiques permettant d’identifier une personne comme
étant une femme ou un homme. Le sexe est défini biologiquement. Par exemple, nous
sommes nés soit homme soit femme.
Genre : Le genre fait référence aux idées et attentes largement partagées en ce qui concerne
les femmes et les hommes. Il s’agit des caractéristiques et capacités typiquement féminines
(féminité) et masculines (masculinité), ou des attentes sur la manière dont les femmes et les
hommes doivent agir dans la société. On ne nait pas avec ces caractéristiques, elles ne sont
pas fixes et elles ne sont pas « naturelles ». Les caractéristiques de genre sont définies
par la société dans laquelle nous vivons. Le genre est dynamique et évolutif et dépend de
chaque type de société.
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2. Equité et Egalité
Egalité : Égalité devant la loi ou égalité en droit est le principe selon lequel tout être humain
doit être traité de la même façon par la loi (principe d’isonomie). Aucun individus ou groupe
d’individus ne doit donc avoir le privilèges garantis par la loi.
Equité : L’équité est le synonyme de justice, c’est à dire que les personnes quel que soit leur
identité, sont traité de manière juste. Cela veut dire qu’il faut veiller à ce que les mécanismes
d’affectation des ressources et de prise de décision soient justes pour tous et qu’ils
n’introduisent pas de discrimination et aux inégalités qui ont été signalées et documentées
et pour garantir, dans la mesure du possible, l’égalité des chances.
En effet, l’équité s’impose pour parvenir à l’égalité. Par exemple, il peut s’avérer inéquitable
de traiter les gens comme s’ils étaient égaux dans un contexte où le système a longtemps
désavantagé certaines personnes, si bien que ces personnes ne pouvaient pas fonctionner
comme’ des égaux. Il manque alors la justice inhérente à une situation véritablement
équitable.
Violence : la violence est l’utilisation de la force à l’encontre de soi même ou d’une personne.
Cette force peut être physique mais aussi psychologique ou émotionnelle, directe ou
indirecte, économique, verbale et sexuelle.
Violence basée sur le genre (VBG) : Parfois aussi appelée violence sexiste se réfère à
l’ensemble des actes nuisibles dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison
de leur identité de genre, c’est-à-dire parce qu’ils (elles) sont femmes ou hommes.
Victime : Est toute personne ayant subie une injustice, un traitement cruel par une autre
personne ou un groupe d’individus. Une victime est une personne qui souffre à la suite d’un
événement néfaste (drame) ayant fait des victimes.
Auteur : C’est la personne ayant commis de forfait, crime ou tout acte nuisible à l’égard d’une
personne ou groupe des personnes.
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Survivant (e) : est une personne qui a survécu après un évènement (drames) ayant fait des
victimes.
5. Harcèlement, Discrimination
Harcèlement : est une forme de maltraitance qui peut être morale ou physique. Il peut se
définir par une répétition d’agissements hostile à l’égard d’une personne.
Préjugé : Le mot ‘préjuger’ signifie ‘juger avant’, c’est-à-dire porter un jugement sur une
personne et/ou un groupe de personnes sans vraiment les connaitre. Par exemple : ‘la
femme est plus petite de taille donc elle est plus faible’, cependant certaines femmes sont
petites mais fortes. Les préjugés sont basés sur des idées préconçues, des stéréotypes.
Norme sociale : Les normes sont les règles perçues, informelles, et pour la plupart non
écrites, qui définissent les actions acceptables et appropriées au sein d’un groupe ou d’une
communauté, guidant ainsi le comportement humain. Par exemple : Les hommes doivent
prendre les décisions dans la famille, les femmes ne doivent pas parler en public.
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Le Genre, est une stratégie pour faire de préoccupations et des expériences des femmes et
des hommes, une dimension intégrale de l’identification, l’exécution, la supervision et
l’évaluation des politiques et programmes dans toutes les sphères : Politiques, Economiques
et Sociale.
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ETAPE 2 : LES VIOLENCES SEXUELLES BASEES SUR LE GENRE
A. DEFINITION
Les violences sexuelles sont des actes sexuels imposés par la violence physique, la
contrainte ou toutes formes d’intimidation : menaces, chantage émotionnel, abus de pouvoir
ou de confiance, usage d’armes ou l’approbation de situations lors desquelles la personne
n’était pas en pleine capacité de consentement.
La victime est toute personne (homme ou femme) qui a subi directement (moralement et /
ou physiquement) un acte considéré comme un acte de violence sexuelle.
Attention particulière pour le cas d’un enfant mineur (âgé de moins de 18 ans) ayant ou pas
donné son consentement et avec qui on a entretenu une relation sexuelle, il faut noter que
l’enfant ne peut consentir son consentement doit être considérer comme nul.
NB : Bien qu’il y ait des exceptions, les femmes et filles sont les principales victimes de
violences sexuelles, mais les hommes peuvent aussi être victimes de violences sexuelles.
B. TYPES DE VSBG
1. Le viol
Pénétration non consensuelle (même légère) du vagin, l'anus, de la bouche ou toutes autres
parties du corps par le pénis, ou un objet.
2. Agression sexuelle
Toute forme de contact sexuel non consensuel/consenti qui n’entrainent pas ou n’incluent
pas de pénétration. Elle peut se traduire par la tentative de viol, ainsi que les baisers, les
caresses ou l’attouchement des organes génitaux ou toutes autres parties du corps dans le
but de soutirer un plaisir sexuel.
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3. Sexe transactionnel
Echange ou la promesse d’argent, d’emploi, des biens ou de services en contre partie du
sexe y compris des faveurs sexuelles et d’autres formes de comportements humiliants,
dégradants ou d’exploitation.
4. Faveurs sexuelles
Est une forme de harcèlement sexuel et comprends des promesses, des traitements
favorables (promotion) ou des menaces d’un traitement défavorable (p.ex. perte d’emploi) ou
d’autres formes de comportement humiliant, dégradant ou d’exploitation dans le but d’avoir
des actes sexuels.
5. Agression physique
Un acte de violence physique qui n’est pas de nature sexuelle.
Exemple : frapper, gifler, étouffer, entailler, bousculer, fusillade ou usage es armes, attaques
à l’acide ou tout autre acte ayant pour résultat la douleur, l’inconfort ou la blessure.
6. Violence psychologique/Emotionnelle
Infliger une douleur ou blessure mentale ou émotionnelle. Exemple : menace de violence
physique ou sexuelle, intimidation, humiliation, isolement forcé, traque, harcèlement,
attention indésirable, commentaire, gestes ou mots écrits d’une agression sexuelle et/ou de
nature menaçante, destruction des choses chères etc.
7. Mariage forcé
Est le mariage d’une personne contre son gré. Cela inclut le mariage d’enfants de moins de
18ans.
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FOCUS SUR LE HARCELEMENT
Il y a abus sexuel, lorsqu’une personne en position d’autorité obtient des plaisirs sexuels
en se servant d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte sans son consentement.
Exemples :
Relation sexuelle avec les enfants (- de 18 ans)
Relation inappropriée parent-enfant, etc.
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Exercice : Travaux en groupe
Sur base de ces exemples, veuillez classer chaque type des VSBG
correspondant à chaque exemple
Exemples
Classification/Types de VSBG
Une femme déclare avoir été agressée par un groupe
d’hommes alors qu’elle rentrait chez elle après avoir
rendu visite à sa sœur, et ils ont inséré un doigt dans son
vagin.
Une fille déclare que son professeur ne lui permet pas de
venir à l’école si elle refuse d’avoir de rapport sexuel avec
lui.
Un garçon déclare que son oncle chez qui il vit touche ses
parties génitales le soir.
Une femme déclare avoir été battue par son mari pour
avoir brulé le repas.
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ETAPE 3 : LES RISQUES ET CONSEQUENCES DES VSBG
Exercice :
Selon vous :
Groupe 1 : Quels sont les facteurs qui peuvent augmenter
les risques de VBG ?
En général
Dans le cadre de votre coopérative/communauté.
Groupe 2 : Quelles sont les conséquences pour les victimes de VBG ?
Conséquences physiques
Conséquences mentales
Mais aussi :
Au cours des déplacements des populations
Certaines pratiques culturelles
La vision et le rôle de genre dans les communautés (ex : perception des femmes)
Le manque de représentation de l’Etat et de structures communautaires dans
les zones reculées (justice, police, groupements associatifs, acteurs de protection, etc.)
L’ignorance de la loi
Le manque de connaissances sur ce que sont les violences sexuelles
Le manque de connaissances sur les possibilités de dénonciation et de recours en cas de
VSBG.
Préjudice physique : blessures, grossesses non désirées et forcées, VIH et IST, etc.
Préjudice moral : atteinte à la dignité et à l’intégrité des personnes, repli sur soi, dépression,
suicide, impossibilité d’avoir des rapports sexuels, perte de confiance, etc. On peut utiliser
le terme de victime, mais aussi de « survivant ». Le terme « survivant » permet de ne pas
les cantonner à une image réductrice.
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B. LES CONSEQUENCES DES VSBG
Au Niveau du survivant :
Au Niveau de l’auteur :
Déménagement forcé
Emprisonnement
Rejet dans la communauté
Fuite et adhésion dans les groupes armés
Perte des moyens, des biens, et de la réputation dans la communauté
Exposer au suicide
3. Au Niveau de la communauté :
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Conséquence de l’exploitation sexuelle
Conséquences psychologiques :
Stress, Culpabilité, Colère, Peur, Honte, Humiliation, Impuissance, Dépression, Anxiété
Confusion, Faible image de soi-même / peu de confiance, Vulnérabilité acquise.
Conséquences physiques :
Maux de tête, Nausée, Insomnie, Tension élevée, Ulcères, MST, VIH/SIDA.
Conséquences sociales :
Aliénation sociale pour donner suite à la perte de réputation, Vulnérabilité
accrue à d’autres cas d’exploitation
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A RETENIR
Exercice en groupe :
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QUI PEUT ETRE AUTEUR DES VIOLENCES SEXUELLES ?
Commet un Viol
Tout homme, quel que soit son âge, qui aura introduit son organe sexuel, même
superficiellement dans celui d’une femme ou d’un homme soit par : violences,
menaces graves, contrainte, surprise, pression psychologique, abus d’une
personne qui a perdu l’usage de ses sens ou de ses facultés mentales à cause de
son âge, d’une maladie ou d’un accident directement ou par l’intermédiaire
d’un tiers.
Toute personne qui aura introduit son pénis ou tout autre objet, même
superficiellement, dans le sexe ou dans tout autre orifice.
De même pour toute personne qui aura obligé un homme ou une femme à
pénétrer, même superficiellement son anus, sa bouche ou tout orifice de son corps
par un organe sexuel, par toute autre partie du corps ou par un objet quelconque.
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ETAPE 4 : COMMENT PREVENIR LES VBG ?
A. MESURES PREVENTIVES
1. La prévention primaire
Ensemble d’actions visant à prévenir la violence avant qu’elle n’apparaisse (exemple
: sensibilisation sur la résolution pacifique des conflits, sur le respect de droits de
l’Homme dans les écoles, les quartiers…).
2. La prévention Secondaire
Mesure mise en place pour réduire les conséquences à court terme d’une violence existante
Exemple : Sensibilisation sur l’importance des soins de santé dans les 72 heures après un
viol, sur les soins hospitaliers, l’hébergement d’urgence…)
3. La prévention tertiaire
Démarche réalisée pour réduire les conséquences à long terme de la violence (exemple :
suivi thérapeutique, suivi social, groupes de paroles…)
Exercice
Activités
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B. ACTION DE PREVENTION : IMPLICATION DES HOMMES
Les violences liées au genre étant majoritairement perpétrées par des hommes, il
est primordial que ces derniers soient pleinement intégrés aux actions de sensibilisation.
Les hommes pouvant également être victimes de violence, il est important qu’ils soient eux
aussi sensibilisés et informés sur ce phénomène afin qu’ils sachent où et à qui demander de
l’aide.
Les déterminants socioculturels ont un impact sur les actions, les comportements, mais
avant tout sur les perceptions des individus et des communautés. ils peuvent constituer une
entrave à l’identification des services de prise en charge ou encore à l’application effective
des évolutions législatives.
Ces éléments sont d’ordre géographique, social, culturel, religieux, familial, économique ou
encore liés au genre. Ainsi, la violence fait de l’homme n’est pas un phénomène isolé mais
est étroitement liée aux normes socioculturelles.
Le témoignage
Il doit néanmoins être réalisé dans des conditions qui ne renforcent pas l’insécurité et la
stigmatisation des survivants(es) de violences sexuelles.
La qualité de ces services est très importante. Les acteurs doivent se rassurer que les
dispositifs nécessaires soient mis en place et permettent de :
Garantir la sécurité des survivants/survivantes et de toutes les personnes qui
participent dans la chaine de l’aide.
Garantir la confidentialité de manière à sauvegarder la dignité des bénéficiaires
Fournir les services de qualité basée sur les compétences des intervenants. C’est-à-
dire que les prestataires doivent être suffisamment outillés sur les principes
directeurs y compris sur les protocoles nationaux de prise en charge.
Garantir l’accessibilité pour toutes les catégories des personnes qui viennent
solliciter de l’aide de manière que celles-ci se retrouvent en stabilité et qu’elles soient
satisfaites par la qualité de services reçus.
L’aide aux survivants de VBG devrait être intégré au sein des communautés à travers
les structures communautaires proches des personnes qui en demandent.
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Les services sont notamment l’appui psychosocial et la santé mentale, la prise en
charge médicale, la prise en charge juridique et judiciaire ainsi que la réinsertion
socioéconomique des survivants.
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ETAPE 5 : DE L’INFRACTION DE VIOLENCE SEXUELLE : LES
INSTRUMENTS JURIDIQUES PROTEGEANTS LA FEMME,
CONSEQUENCES PENALES DE VSBG
Grossesse forcée
Mariage forcé
5 à 25 ans de
Attentat à la pudeur servitude pénale ou une
VIOL
peine à perpétuité avec
Viol Simple un minimum de 100.000 FC
Viol réputé
Souteneur et Proxénétisme
Prostitution forcée
1. Au niveau international
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La convention sur l’élimination de toutes les formes des discriminations à l’égard de
la femme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1979.
Cette convention est un document de référence en matière de droits des femmes. Par
discrimination, il faut entendre toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe
qui a pour effet ou but de compromettre ou détruire la connaissance, la jouissance ou
l’exercice par les femmes de leurs droits.
La convention relative aux droits de l’enfant adoptée par l’Assemblée générale des
Nations Unies en 1989.
Cette convention confie au gouvernement la responsabilité de veiller à la reconnaissance
et la protection de droits fondamentaux des enfants. C’est-à-dire tout parent est
responsable de l’éducation de son enfant garçon comme fille.
2. Au niveau régional
La charte Africaine de droit de l’homme et des peuples relative aux droits de la femme
Cette charte reconnait à la femme la jouissance de tous ses droits.
Le Protocole à la charte Africaine de droit de l’homme et des peuples, relatif aux
droits de la femme en Afrique de 2003 à MAPUTO.
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Ce protocole oblige les Etats à prendre des mesures contre toutes formes de
discrimination à l’égard de la femme. C’est cet instrument qui oblige les états membres, à
autoriser l’avortement, dans trois cas à savoir : lorsque la vie de la mère est à danger, en
cas d’inceste et en cas de viol.
3. Au niveau national
Loi n° 06/018 du 20 juillet modifiant celle du 30 janvier 1940 portant code pénal.
Conclusion
L’arsenal juridique tel que présenté ci ’haut est riche, cependant l’application pose encore un
problème.
Synthèse de la VBG
Une violence basée sur les relations de genre, les rôles, les normes, les attentes, les
limitations, etc.
Elle implique un abus de pouvoir.
Elle implique la force, y compris les menaces et la coercition, et se traduit par des
préjudices.
Elle est caractérisée par l'absence de consentement éclairé.
Elle enfreint un certain nombre de droits humains universellement protégés par des
instruments et conventions internationaux, régionaux et nationaux.
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SOUS-MODULE I.
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B. EXPLORATION DES NORMES
L’exploration des normes sociales est structurée autour des trois éléments suivants :
Les normes descriptives, c’est-à-dire ce que font les gens : Par ex. Dans votre
communauté, quels sont les rôles des femmes/hommes dans le mariage. Est-ce-que
les filles et les garçons se comportent différemment ?
Les normes injonctives, c’est-à-dire les perceptions de ce que les gens devraient faire.
Par exemple, que pensent les gens de la violence d’un homme contre sa femme ?
Pensez-vous qu’il existe des circonstances dans lesquelles une telle violence est
acceptable ? Si oui, lesquelles ? Dans votre communauté, que pensent les gens sur le
fait de scolariser les garçons et laissez les filles à la maison ?
Les groupes référant : c’est-à-dire les groupes ou personnes qui sont influents vis-à-vis
des autres au sein de la communauté, qui veillent au respect des normes sociales.
Par exemple, avec qui parlez-vous de questions liées à votre mariage/ fiançailles ou
autre question qui concerne la vie familiale. D’où recevez-vous des informations par
rapport au mariage, et les rôles des filles et des garçons au sein de la famille ? De qui
viennent les conseils qui sont les plus importants pour vous dans votre famille vis-à-vis
de la façon de se comporter et d’agir ?
Exercice
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C. LES RACINES DES INEGALITES ENTREE LES HOMMES ET LES FEMMES
Explication de l’arbre
Les violences basées sur le genre et les inégalités entre les hommes font partie d’un
écosystème qui a la forme d’un arbre :
Les racines sont les causes profondes (normes sociales, croyances, stéréotypes)
Les branches sont les facteurs aggravants (guerre, pauvreté, alcool).
Les feuilles sont les manifestations ou les conséquences (viol, abus, discrimination).
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A RETENIR
Les normes sociales entretiennent une forte stigmatisation, ce qui empêche les
survivants (es) de signaler une violence ou de solliciter des services essentiels, par
crainte d’être ensuite rejetés (es) par leur conjoint, leur famille ou leur communauté.
Questions ?
Grâce à une sensibilisation et une instruction adéquate, les hommes, les responsables et les
personnes influentes prendront conscience de la façon dont ils utilisent leur pouvoir dans
leurs relations, leurs interactions avec autrui et leur leadership, et ils assumeront leurs
responsabilités.
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Ils s’engageront à se montrer redevables les uns envers les autres et à lutter contre les abus
de pouvoir susceptibles d’engendrer la discrimination, les inégalités et la violence.
Socialisation
Les normes sociales sont transmises de génération en génération, même celles qui sont
préjudiciables.
Ex : Le fils qui observe son père décider et contrôler tous les aspects de la vie familiale va
reproduire les mêmes pratiques.
Sanctions sociales
Le respect des normes sociales est assuré par les sanctions sociales qui punissent ou
excluent ceux/celles qui n’ont pas un comportement approprié.
Ex : Croyance que si une femme mange l’œuf de la poule elle donnera naissance à un enfant
chauve ; la femme violée peut être blâmée et rejetée par son mari.
Les stéréotypes sont une généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de personnes,
sans tenir compte des différences individuelles. Ce sont des images figées, de l’ordre des
croyances et des simplifications de la réalité.
Les stéréotypes de genre sont des caractéristiques arbitraires (fondées sur des idées
préconçues) que l'on attribue à un groupe de personnes en fonction de leur sexe. Ces
stéréotypes ont un impact sur les rôles attribués aux hommes et aux femmes dans la société.
"Les filles qui portent des jupes courtes sont des filles faciles"
"Les garçons ont plus de besoins sexuels que les filles"
‘’Les femmes sont de bonnes gestionnaires de l’argent’’
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Les stéréotypes visent souvent à justifier les normes sociales qui attribuent aux hommes et
aux femmes des rôles et privilèges différents. Par exemple certains travaux sont ‘réservés’ aux
hommes ou aux femmes sur la base de stéréotypes sur leurs capacités physiques ou
intellectuelles.
Les stéréotypes, puisqu’ils sont fondés sur des généralisations, résultent souvent à des
discriminations injustes qui visent à justifier le pouvoir d’un groupe vis- à-vis d’un autre groupe.
c) La complémentarité sociale
La complémentarité s’est dit de choses ou bien de personnes qui se complètent l'une l'autre.
Le principe de complémentarité reconnait que chaque personne a des forces et des
faiblesses. Il en va de même pour une équipe, une entreprise ou pour une famille.
La ou les stéréotypes créent des conflits et des inégalités en mettant en avant les facteurs de
différence et de division, le principe de complémentarité valorise les atouts que chacun peut
contribuer au groupe.
d) Statut et pouvoir
Le pouvoir et les inégalités de statut sont l’une des causes profondes des violences basées
sur le genre.
Il existe différents types de pouvoir étant donné que les individus ne jouissent pas du même
niveau de pouvoir :
Le pouvoir sur : est défini comme le fait de contrôler les actions ou les choix d'une
autre personne ou d'un groupe d'individus, de limiter leur liberté ou leurs opportunités,
ou de les dévaloriser.
Le pouvoir avec : est défini comme le fait de travailler en partenariat avec d'autres sur
un pied d'égalité, d'aider les personnes dans le besoin et celles qui s'organisent pour
opérer un changement, et de demander une assistance ou de l'aide.
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Le pouvoir de : est le fait de bénéficier de la liberté de prendre ses propres décisions,
d'exprimer son opinion, de travailler, d'aller à l'école, de mûrir ; et d’avoir la certitude
que l’on a droit à toutes ces choses.
Quels changements aimeriez-vous voir chez Quels changements aimeriez-vous voir chez
les hommes ? les femmes ?
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