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Manuel de formation
Module 2
Table de matière
PREAMBULE ........................................................................................................... 1
INTRODUCTION....................................................................................................... 3
MODULE I : Généralités sur les VBG/VSBG .............................................................. 8
1.1 Etape 1 : Notions sur le genre ................................................................................................... 9
A. Définition des concepts fondamentaux ........................................................................................... 9
B. Genre, une approche pour le développement ................................................................................ 12
C. But de l’approche genre................................................................................................................... 12
Sous-module 1 : Les normes sociales, stéréotypes et inégalité basée sur les genres....................... 28
A. Les normes sociales, quid ? ............................................................................................................ 28
B. Exploration des normes sociales .................................................................................................... 29
C. Les racines des inégalités entre les hommes et les femmes ....................................................... 30
MASCULINITES POSITIVES
2.1 : GENERALITE
Malgré la promotion de cette masculinité positive, il existe des défis à relever en République
Démocratique du Congo, notamment :
La présence ou la persistance des normes socioculturelles, des préjugés
socioprofessionnels, les religions et les coutumes de nos communautés qui bloquent
l’engagement des hommes et des garçons,
Le faible engagement des leaders et des chefs coutumiers, religieux
et communautaires ;
La féminisation de la pauvreté s’explique par les discriminations constatées dans
tous les domaines de développement dont notamment : l’éducation, la santé, le droit,
l’accès aux ressources, la gouvernance, la prise décision, l’emploi etc.
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A. OBJECTIF DE L’APPROCHE DE LA MASULINITE POSITIVE
Promouvoir
l’égalité
homme-femme
Créer les
Accélérer
conditions pour
l’instauration
une participation
d’une égalité de
équitable aux
faits entre les
structures de
hommes et les
prise de décision
femmes
Avoir des hommes
genrés qui travaillent
pour l’égalité et l’équité
B. QUELQUES DEFINITIONS
1. Discrimination positive
Principe consistant à restaurer l’égalité en accordant à certaines catégories sociales un
traitement préférentiel par des programmes et des mesures d’orientation qui visent à
corriger les discriminations existantes.
3. Violence sexiste
Est un acte d’agression physique, sexuel ou psychologique susceptible de porter préjudice à
une personne et commis au motif de sexe de cette dernière.
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4. Masculinité ou virilité
Est le fait de se comporter de manière suppose aux hommes qui implique la violence. La
façon dont les hommes perçoivent être un homme.
5. Masculinité positive
Fait référence aux caractéristiques et aux comportements propres
aux hommes : comportements ou caractéristiques dépourvus de
violences tandis qu’un homme modelé ou un homme genré est une
référence à un acteur de promotion de l’égalité des genres pratiquant
une masculinité positive et sensibilise/incite les autres au
changement des comportements nuisibles à l’égalité.
La masculinité favorise
l’inclusion
La bonne
gouvernance et L’amour sincère,
la transparence la disponibilité
dans la gestion de servir
des ressources
La paix et le
familiaux
partage
d’aspiration
L’égalité, Le partage de
l’harmonie responsabilit
conjugale et é et le bien-
l’attente L’assistanc être familial
familiale e mutuelle
et une
alliance
durable
3
NB : La masculinité passe
Entre homme-homme
Entre homme-femme, pas seulement les travaux ménagers mais aussi dans toute la
vie active.
Exercice
Comment parvenir à atteindre la masculinité positive
(énumérez toutes les options permettant à atteindre la
masculinité positive.
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2.2 : TYPES DE MASCULINITE POSITIVE
1. Masculinité co-responsable
Font référence aux hommes qui assument comme pairs les
taches familiales qui, dans certaines cultures, sont
considérées comme exclusivement réservées aux femmes. Si
la vie en couple et/ou la procréation des enfants sont des
taches partagées, assurer les bonnes conditions de vie dans
le couple et/ou la famille implique aussi les taches à partager.
L’éducation des enfants, leurs soins, les activités ménagères,
la cuisine sont des responsabilités partagées et les hommes peuvent très bien les faire, ce
qui n’affecte pas leur masculinité.
2. La masculinité démocratique
Fait référence aux hommes qui arrêtent d’utiliser leur pouvoir (force) pour s’imposer aux
autres personnes. Les hommes démocratiques appuient d’autres hommes et des groups
socialement marginalisés et luttent pour construire des environnements sains dans leur
foyer et leur lieu de travail. C’est pourquoi ils s’engagent sur les problématiques sociales au-
delà de leurs intérêts personnels, ce qui les emmène à appuyer les femmes, les victimes de
la guerre et à manifester contre les injustices.
3. La masculinité hégémonique
Est la forme dominante de représentation de la masculinité. Elle concerne la position
dominante des hommes et la subordination.
4. La masculinité complice
Est l’ensemble d’individus qui relayent les valeurs de la domination sans y avoir intérêt direct
(par exemple parce qu’ils sont par ailleurs dominés socialement); cas de la femme qui
demande à son mari de ne pas pleurer comme une femme quel que soit la souffrance qu’il
endure.
5. La masculinité subordonnée
Constituée d’individus relégués et considérés comme des inférieurs en temps de masculinité
(comme les hommes efféminés) ou globalement tous ceux qui se comportent comme des
femmes.
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2.3 : COMMENT ATTEINDRE LA MASCULINITE POSITIVE
Le projet « Mobali pona Mwasi » est une réponse pour atteindre ces objectifs
RECOMMENDATIONS
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SCENARIOS POUR PROMOUVOIR LES MASCULINITES POSITIVES
1. Dans la famille
Attribuer aux hommes et aux garçons des taches qui permettent une répartition
égalitaire des responsabilités et des tâches domestiques.
9. Dans le sport
Former les entraîneurs à ce qu’ils puissent promouvoir des masculinités
démocratiques et non violentes
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Conclusion
Pour avoir une société égalitaire ou tout le monde bénéficie d’un traitement digne de sa
personne, il faut un engagement pour transformer notre masculinité, il faut un Changement
comme facteur de transformation, qui correspond à tout changement visible dans la façon
de penser, de ressentir ou de comprendre le monde, se traduisant par des attitudes et
des comportements différents.
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2.4 : QUI EST CHAMPION OU CHAMPIONNE GENRE ?
Les « champions ou championnes de genre » sont des hommes, garçons, femmes et filles
membres de la communauté qui travaillent comme volontaires pour accompagner et faciliter
le processus des changements relatifs aux normes de genre, à l’égalité hommes-femmes,
filles, garçons et la prévention des VBG.
Si les croyances, les attitudes sont favorables à établir un bon environnement protecteur
pour les femmes et filles, les champions en genre auront la possibilité de bien coordonner la
lutte contre les violences basées sur le genre. Travailler sur la transformation des attitudes
et les croyances des champions en genre permettra à leur tour de bien influencer le
processus de changement des comportements auprès des participants(es) aux groupes de
discussion dans les communautés.
Quelques déclarations peuvent nous aider à bien orienter à évaluer les attitudes des
champions de genre. :
Tout à fait
N° Déclaration Pas d’accord
d’accord
1 Les femmes et filles peuvent occuper les postes de
prise de décision dans les
associations/coopératives/structures étatiques ?
9
6 Les femmes et les filles peuvent aussi participer dans
la gestion des terres et d’en tenir les titres comme les
hommes ?
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2.5 : TRAVAIL AVEC LES HOMMES ET LES GARCONS DANS LA
TRANSFORMATION DES MASCULINITES EN RDC
Le classement G7 qui place la RDC en 2019 en 150e position par rapport aux 162 pays repris
dans l’indice, confirme la prévalence de normes sociales inégalitaires et de stéréotypes de
genre, ainsi que les difficultés d'application des mesures en faveur de plus d'égalité.
Cette situation s'est détériorée ces dernières années avec les effets négatifs des guerres à
répétition, l'insécurité persistante actuelle et la propagation de la pandémie à COVID-19. Le
faible ‘empowerment’ socioéconomique des femmes, au niveau individuel et sociétal, et les
violences auxquelles elles font face, sont majoritairement causés par l’oppression dont
usent les hommes et les garçons sur les femmes en RDC, lorsqu’ils jouent leurs rôles dans la
société selon un modèle de masculinité toxique.
Ce modèle caractéristique d’un système patriarcal a aussi des conséquences sur les
hommes et les garçons, en restreignant leurs expressions comportementales et
sentimentales tout en érigeant des formes de masculinité injustes, répressives et très
toxiques. La compréhension d'un modèle binaire de genre dans le contexte construit, au-delà
des stéréotypes non fondés, de véritables prérogatives et privilèges pour les hommes qui de
facto se trouvent comme étant de droit les « chefs » de famille, ceux qui en contrôlent tous
les membres et qui s'approprient la quasi-exclusivité du pouvoir de décision. Penser le
masculin comme supérieur au féminin est l'un des fondements de l'inégalité des genres, qui
justifierait - du moins en partie - l'acceptation par la société et la perpétuation des violences
faites aux femmes et filles. Les masculinités dominatrices écrasent les féminités, mais aussi
toute autre forme de masculinité (par ex. les hommes n’ayant pas la force physique
musculaire liée à l’idée de virilité, ceux provenant d’ethnies considérées comme “inférieures” ;
les homosexuels etc.). Les masculinités hégémoniques sont une défaite pour le genre tout
entier y compris le garçon, le jeune homme, l’amant, le père. Un enfant est particulièrement
vulnérable : les rites de passage, la tyrannie du père de famille et les systèmes d’éducation
normatifs forcent le petit garçon à cacher ses faiblesses, à nier ses émotions et à se
comporter en « homme fort ».
Pour que la situation des femmes congolaises évolue vers l'égalité, des changements
systématiques et structurels sont nécessaires dans tous les domaines. Leur participation
significative dans la vie politique, y compris à tous niveaux des instances de décision est
cruciale. En outre, vu que le cadre légal en RDC ne se prononce pas sur certaines questions
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résultant de la masculinité toxique, il est essentiel que les communautés, y compris les
hommes et les garçons, parviennent au même titre que les femmes à initier des réflexions et
des actions qui promeuvent l’inclusion, la cohabitation pacifique ainsi que l'égalité entre les
êtres au sein des familles, des organisations et de la communauté.
En effet, une leçon clé apprise est l'importance de remettre en cause cette stigmatisation
généralisée des (jeunes) hommes et de travailler avec eux sur les masculinités avec une
vision positive de leurs intérêts et capacités de vivre leur vie selon des valeurs de réciprocité,
dignité et respect qui sont au coeur des masculinités transformatrices. Ceci tout en
travaillant simultanément avec les femmes pour renforcer leur pouvoir de contrôle, voix et
participation afin de transformer les droits formels des femmes en réalité.
MOBALI PONA MWASI, en français l’homme pour la Femme, est une approche qui vise à
impliquer les hommes et les garçons dans la prévention des violences faites aux femmes et
aux filles en RDC. L’approche Mobali Pona Mwasi essaie de questionner les normes liées au
genre, les relations de pouvoir et leurs impacts sur les violences faites aux femmes et les
filles dans un contexte des zones rurales en RDC.
L’approche Mobali Pona Mwasi travaille sur le changement des pratiques au niveau
communautaire et l’amélioration des relations entre les hommes et les femmes y compris
l’amélioration dans la socialisation des filles et des garçons en milieu communautaire.
Basée sur une stratégie de responsabilisation des communautés, l’approche implique les
leaders communautaires membres des organisations paysannes, les acteurs du secteur
éducatif notamment les inspecteurs, les enseignants et les enfants eux-mêmes pour
participer de manière durable aux actions de prévention des violences à tous les niveaux.
Des études et enquêtes récentes décrivent la RDC comme “l’une des nations du monde où il
est le plus difficile pour les femmes et les filles de vivre dans la dignité. Les inégalités entre
les hommes et les femmes existent dans tous les secteurs …au niveau de la participation à la
vie politique ou à celui de l’accès aux ressources (financières, naturelles, juridiques). De plus,
les violences à l’égard des femmes restent un phénomène répandu, ainsi que les taux de
fécondité alarmants, l’accès limité aux services relatifs à la santé reproductive et sexuelle et
aux droits connexes, ainsi que le faible statut social des femmes et des filles.
Cette situation est encore plus sombre en milieu rural et semi urbain. Les femmes et les
filles en milieux ruraux continuent d'être confrontées à de sérieux défis dans l'exercice de
leurs multiples rôles productifs et reproductifs au sein des familles et communautés.
Spécifiquement dans le secteur agricole, la contribution des femmes aux activités
productives est très élevée, égale voire supérieure à celles des hommes, malgré qu’une
grande partie de leur travail reste non rémunérée et non reconnue. Cela sans compter le fait
qu’en RDC, les femmes sont quasi seules à assurer les tâches domestiques et autres
activités de soins non rémunérées, dont dépendent pourtant leurs ménages et communautés
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pour survivre, ainsi que les économies locales pour se développer.
Les discriminations envers les femmes dans les espaces de décision sont également
démesurées, surtout dans le domaine familial mais aussi dans la sphère économique, où
elles contrôlent une faible part des revenus et des dépenses liés aux activités agricoles et
entrepreneuriales ; le même constat vaut également dans les milieux scolaires et
universitaires ou encore politiques, où la représentation des femmes reste à encourager.
Les acteurs sociaux de l’approche « Mobali Pona Mwasi » sont à identifier sur 3 sphères :
Sphère de control (Acteurs du projet) : Membres du consortium dont TRIAS-
SOFEPADI-APEFE
Sphère d’influence (Partenaires limitrophes) : ils s’agissent des
champions/championnes de genre, les responsables des organisations paysannes,
les inspecteurs dans le système éducatif
Sphère d’intérêt (bénéficiaires finaux) : il s’agit ici des hommes, femmes, filles et
garçons participantes aux groupes de discussions implantées dans les
communautés y compris leurs familles qui doivent bénéficier des retombées de
changements induits par le programme dans les communautés de mise en œuvre.
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b) Principes clés et domaines de l’approche
L’approche « Mobali Pona Mwasi » est utilisée dans le domaine de la prévention des
violences basées sur le genre et repose sur les principes ci-après :
La participation communautaire : Etant donné que l’approche vise la transformation
des attitudes et des normes liées au genre au niveau communautaire, les discussions
sont intégrées dans les communautés dans les langues locales, et sont facilitées par
les acteurs qui sont choisies dans les communautés de mise en œuvre. Cette
communauté est impliquée dans toutes les phases de la mise en œuvre des activités.
La redevabilité : la redevabilité suppose ici que les organisations de mise en œuvre
doivent se rassurer que les équipes de suivi de l’approche et les champions de genre
soient des personnes modèles et qui ne sont pas impliquées dans les actes de VBG.
Ceci pour minimiser les résistances qui peuvent être liées par la non-acceptation des
équipes dans les communautés.
La confidentialité : par la confidentialité, il est important de rappeler que les
discussions sont encadrées. Les témoignages des participantes et participantes sont
traitées de façon confidentielle. Les organisations doivent se rassurer que les
groupes de discussions fonctionnent dans des espaces sécurisés où les gens de
sentent à l’aise à partager de leurs expériences traumatiques. La confiance entre les
membres des groupes et les champions de genre doit être garantie pour permettre
l’ouverture d’esprit lors des échanges.
La sécurité suppose que les données sont sécurisées. Les expériences de violences
ne sont pas divulguées de manière à éviter toute sorte de représailles qui peut
résulter de la façon dont les témoignages de violences n’ont pas été sécurisés. Ceci
est valable également pour la disponibilité des espaces surs.
L’approche « Mobali Pona Mwasi » veut que les hommes et les femmes puissent développer
un partenariat équitable à tous les niveaux. Il est important de s’interroger à 3 niveaux :
Quels rôles doivent jouer les hommes et les femmes au niveau familial, Quel
changement aimeriez-vous voir dans les relations hommes, femmes et la
socialisation des enfants filles et garçons au niveau familial ?
Quels rôles doivent jouer les hommes et les femmes au niveau communautaire
(participation équitable à la prise de décision sur les questions de développement
de la communauté)
Quels rôles doivent jouer les hommes et les femmes au sein des institutions
comme les églises, écoles, Barza communautaires, organisations paysannes, …
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d) Chronogramme de mise en œuvre de l’approche Mobali Pona Mwasi
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Principes pour des groupes de discussion
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b) Etapes du changement
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Suivi & évaluation et rapportage
Le SUIVI est une fonction continue qui vise à fournir aux gestionnaires du programme
et aux principales parties prenantes des indications sur le progrès réalisé ou
des difficultés rencontrées au cours de la mise en œuvre du programme.
L’EVALUATION est un exercice limité dans le temps qui vise à mesurer objectivement
l’impact, résultats observés au niveau de de la population, attribuable
aux interventions du projet/programme.
L’approche « Mobali Pona Mwasi » veut que des mécanismes de documentation, de suivi et
d’évaluation du processus de changement au sein des communautés soient mise en place.
Le changement des normes et pratiques sociales, y compris celles liées au genre, est
notoirement difficile à saisir et mesurer. Ce changement d’attitude et de comportement sont
difficiles, surtout lorsque ces derniers sont ancrés dans les coutumes, pratiques sociales, ou
les normes sociales.
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Réalisé avec le soutien financier de