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Direction éditoriale : Stéphane Chabenat

Éditrice : Tiphaine Aubé


Mise en pages : Soft Office
Conception graphique de la couverture : 2Li

l’Etudiant éditions est édité par


les éditions de l’Opportun
16, rue Dupetit-Thouars
75003 Paris
www.editionsopportun.com

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SOMMAIRE
Introduction

Partie 1
Je veux faire appliquer et respecter la loi
Magistrat(e) du siège
Juge des enfants
Juge d’instruction
Juge des contentieux de la protection

Partie 2
Je veux défendre et plaider
Avocat(e)
Les spécialisations

Partie 3
J’aimerais assister la justice
ou faire appliquer ses décisions
Secrétaire juridique
Greffier(ère)
Éducateur(trice) de la protection judiciaire de la jeunesse
Huissier(ère) ou commissaire de justice
Clerc d’huissier
Administrateur(trice) judiciaire
Mandataire judiciaire
Substitut(e) du procureur

Partie 4
J’aime le travail d’enquête
Commissaire de police
Officier(ère) de police judiciaire
Inspecteur(trice) de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
Inspecteur(trice) des douanes
Inspecteur(trice) des finances publiques
Détective privé(e)

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Partie 5
Je m’intéresse à l’immobilier,
au patrimoine ou aux assurances
Notaire
Clerc de notaire
Administrateur(trice) de biens
Gestionnaire des contrats d’assurance

Partie 6
Je suis attiré(e) par le monde de l’entreprise
Juriste
Directeur(trice) juridique
Inspecteur(trice) du travail

Partie 7
J’aimerais travailler
dans le monde pénitentiaire
Conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion et de probation
Directeur(trice) des services pénitentiaires
Juge des libertés et de la détention
Juge de l’application des peines

Partie 8
Les métiers liés au droit auxquels
vous n’aviez peut-être pas pensé
Éditeur(trice) juridique
Journaliste spécialisé(e) police-justice
Attaché(e) parlementaire

Partie 9
Sept questions / réponses
autour des métiers du droit 151
Quelles spécialités au lycée pour faire du droit ?
Comment réussir sa première année de fac de droit ?
Suis-je vraiment fait(e) pour le droit ?
Comment se préparer aux concours des métiers du droit ?
Comment choisir sa spécialité d’avocat ?
Quelles sont les différentes instances de justice ?
Quelles autres ressources pour m’informer sur le droit et ses métiers ?

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INTRODUCTION
En terminale, difficile d’anticiper un parcours dans le droit : à moins
d’avoir un proche travaillant dans le domaine, la discipline est alors
encore assez mystérieuse. Ce n’est en effet pas les quelques
notions entrevues en histoire, éducation civique ou encore en
philosophie qui permettent de se projeter dans cette matière et de
comprendre ses particularités très techniques. D’ailleurs, ceux qui
entrent en licence de droit sont, pour une partie, très surpris des
attentes et des exigences des professeurs.
De plus, les lycéens ont généralement une vision assez tronquée
des perspectives et des métiers qu’offre cette voie. Pour eux, les
métiers du droit se résument très souvent à ceux d’avocat(e) ou de
juge, voire peut-être de notaire. Ils n’imaginent alors pas toutes les
opportunités et les professions accessibles après un BUT Carrières
juridiques, une licence ou un master de droit. C’est pourquoi
L’Étudiant vous propose dans ce guide de découvrir le droit et ses
débouchés possibles. L’horizon est bien plus large que vous
n’imaginez ! Sans être exhaustif, le panorama offert permettra peut-
être à certains lecteurs de trouver leur voie.
Parmi les professionnels du droit, il y a bien sûr ceux qui le font
appliquer : les magistrat(e)s du siège plus connus sous le nom de
juges. Ils peuvent être généralistes ou se spécialiser à la fin de leurs
études pour devenir juges des enfants ou encore juges d’instruction.
Quoi qu’il en soit, ces individus passés par l’École nationale de la
magistrature devront faire preuve de rigueur et savoir écouter
(chapitre 1).
Il y a aussi ceux qui veulent défendre et plaider : les avocat(e)s.
Souvent connu grâce à ses apparitions récurrentes dans les films et
séries, l’avocat est régulièrement réduit au droit pénal. Pourtant, son
champ d’action est beaucoup plus important : droit de la famille, droit

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du travail, droit rural, droit de l’arbitrage, droit des sociétés… Il existe
à ce jour 28 spécialisations officielles ! Si vous souhaitez plaider,
vous trouverez forcément votre domaine de prédilection dans ce
large choix (chapitre 2).
Vous êtes plutôt du genre à vouloir aider la justice et à l’assister ? Là
encore, vous ne manquez pas de possibilités entre les métiers de
greffier(ère), de secrétaire juridique, de commissaire de justice ou
encore d’administrateur(trice) judiciaire. Accessibles après le bac,
après une licence, après un master et, pour certains, à l’issue d’un
concours, ils sont indispensables pour le bon fonctionnement des
tribunaux ou des différentes instances de justice (chapitre 3).
Allier son goût des enquêtes, des mystères et des résolutions de
problème avec le droit ? C’est possible. Être commissaire ou officier
de police, inspecteur des fraudes ou encore détective privé(e)
nécessite un solide bagage dans cette discipline. C’est d’ailleurs au
programme des différentes formations pour accéder à ces
professions (chapitre 4).
Si votre truc c’est plutôt tout ce qui se rapproche de l’immobilier, du
patrimoine ou de l’assurance, vous pouvez vous tourner vers les
métiers de notaire, de clerc de notaire, d’administrateur(trice) de
biens voire de gestionnaire de contrats d’assurance. Ces métiers
très techniques et basés sur le respect scrupuleux des textes
juridiques de référence plairont aux amoureux de la précision et de
l’exactitude (chapitre 5).
Si le monde de l’entreprise présente un plus grand attrait à vos yeux,
alors pourquoi ne pas devenir juriste, directeur(trice) juridique (pour
ceux qui aspirent à de grandes responsabilités) ou inspecteur(trice)
du travail ? Si ce dernier ne travaille pas exclusivement dans une
société et est fonctionnaire, il doit se rendre en permanence dans les
sociétés pour étudier leur situation, pour contrôler qu’il n’y ait aucun
manquement au droit et pour écouter les employeurs comme les
salariés (chapitre 6).
D’autres préféreront l’univers pénitentiaire, aimeront travailler à la
réinsertion des détenus ou veilleront à la bonne application des
peines au travers des métiers de conseiller(ère) pénitentiaire

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d’insertion, de directeur(trice) des services pénitentiaires ou de juge
des libertés et de la détention. Attention, les conditions de travail
peuvent être particulièrement difficiles et les personnes que vous
rencontrerez dans cet environnement ne seront pas toujours très
respectueuses et bienveillantes avec vous. Ce seront des éléments
à prendre en compte dans votre choix d’orientation (chapitre 7).
Quand on nous dit « métiers du droit », certains nous viennent
rapidement à l’esprit. Avocat, notaire, juge… Mais d’autres
professionnels, souvent oubliés, sont familiers avec la discipline. Si
les éditeur(trice)s juridiques ou les journalistes spécialisé(e)s police-
justice sont souvent rangés dans la catégorie « lettres », ils doivent
tout de même connaître les rouages et le vocabulaire de la justice
sur le bout des doigts. Les politiques et leurs collaborateurs, quant à
eux, doivent tout autant être à l’aise avec les subtilités du droit, étant
à l’origine des textes de loi (chapitre 8).
Chacun des chapitres de ce livre se compose d’une fiche métier,
elle-même divisée en quatre parties : une brève description de la
profession, la formation nécessaire pour y accéder, les qualités
requises et un salaire estimé en début, milieu et/ou fin de carrière.
Enfin, le dernier chapitre de ce guide vise à vous donner quelques
clefs pratiques pour envisager des études et des métiers du droit.
Quelles spécialités choisir au lycée ? Comment réussir sa première
année d’études de droit ? Est-on vraiment fait pour cette discipline ?
Sans oublier des ressources bien pratiques pour compléter ses
recherches.

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PARTIE 1

JE VEUX FAIRE APPLIQUER


ET RESPECTER LA LOI

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Flottant dans leurs grandes et longues robes, juchés sur une estrade et assis
derrière leur long et grand bureau, les magistrats impressionnent. Dans les
tribunaux, ils écoutent pendant des heures des justiciables raconter pourquoi ils
sont présents, pour quelle raison ils ont porté plainte, commis une infraction ou
quelle répartition de la garde d’enfants ils exigent. Certains s’occupent plus
spécifiquement des mineurs, d’autres préfèrent diriger l’enquête préliminaire. Mais
tous sont garants de la bonne application et du respect de la loi.

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Magistrat(e) du siège
Les magistrat(e)s du siège prennent des décisions de justice : ils
tranchent en cas de conflit, jugent les personnes qui se présentent
devant eux, prononcent un divorce par consentement mutuel ou
encore autorisent une adoption. C’est à eux d’orchestrer l’audience,
en organisant le déroulé, en donnant la parole aux témoins, à
l’expert, à l’accusé, au plaignant ou en veillant à ce que le droit soit
bien respecté tout au long de la procédure. Au niveau pénal, ils
statuent sur la culpabilité de la personne et sur la peine ou les
dommages et intérêts à verser (en cour d’assises, avec des citoyens
tirés au sort). Leur travail ne se limite pas au seul procès. En amont,
ils étudient le dossier afin de connaître tous ses tenants et
aboutissants.
Les magistrats du siège se distinguent des magistrats du parquet,
ces derniers étant procureurs, substituts ou avocats généraux. Les
premiers rendent la justice et sont indépendants tandis que les
seconds demandent, au nom de l’État, l’application de la loi et sont
sous l’autorité du garde des Sceaux.
Les juges dans le civil travaillent dans les tribunaux de proximité, les
tribunaux judiciaires et dans les juridictions spécialisées tels que le
tribunal de commerce ou encore le tribunal administratif. Dans le
pénal, ils seront amenés à exercer au tribunal correctionnel (pour
tout ce qui relève des délits) ou à la cour d’assises (pour les crimes).
Les juges peuvent être généralistes ou spécialisés, occupant des
fonctions de juge des enfants, juge d’instruction, juge des
contentieux de la protection (voir dans ce chapitre) ou encore de
juge de l’application des peines (voir p. 137).

Quelle formation ?
Le concours de l’École nationale de la magistrature est un
indispensable ! Plusieurs voies sont possibles en fonction des profils

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des candidats. La plus connue d’entre elles concerne les étudiants.
Après un bac+4 (et ce quelle que soit la discipline, tout en ayant
moins de 31 ans, vous pouvez vous présenter au premier concours,
comportant cinq épreuves d’admissibilité (droit de l’Union
européenne, droit international privé ou droit administratif ; droit
social ou droit des affaires ; mise en situation et entretien avec le
jury ; anglais et épreuve facultative de seconde langue étrangère) et
cinq épreuves d’admission (connaissance et compréhension du
monde contemporain, droit civil et procédure civile, droit pénal et
procédure pénale, note de synthèse et droit public). Il est donc
fortement recommandé d’avoir suivi un cursus de droit avant de se
présenter au concours. D’autres passerelles sont possibles si le
candidat a quatre ans d’expérience dans le secteur public ou
huit ans dans le secteur privé.
Pour faciliter la réussite au concours, un grand nombre d’étudiants
passent par des classes préparatoires à l’École nationale de la
magistrature. Cette dernière a d’ailleurs signé deux conventions pour
labelliser des préparations publiques à son premier concours : il
s’agit du master 2 de préparation publique au concours de l’ENM
(Brest, Nantes, Rennes) et des classes préparatoires égalité des
chances de l’IEP d’Aix-en-Provence. En plus de cela, l’ENM a elle-
même mis en place cinq classes préparatoires égalité des chances à
Paris, Bordeaux, Douai, Lyon et Orléans pour les candidats issus
des milieux défavorisés. Pour les autres, des préparations publiques
sont aussi possibles dans les Instituts d’études judiciaires (IEJ)
labellisés par l’École et implantés dans les universités de droit. Il
existe enfin des classes préparatoires privées, mais attention :
malgré un coût beaucoup plus important, elles ne sont pas toujours
de très bonne qualité. Il est important de vous renseigner auprès des
professionnels du droit et des anciens élèves.
Si le candidat réussit le concours de l’École nationale de la
magistrature, il est alors engagé pour 31 mois dans la formation
initiale. Cette dernière alterne formation théorique à Bordeaux et
stages de découverte ou de professionnalisation variés, en
immersion dans un tribunal de grande instance, dans un cabinet

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d’avocat, en milieu pénitentiaire, dans un greffe, en justice civile,
pénale et en justice des mineurs ou encore à la protection judiciaire
de la jeunesse. Les deux premières années sont généralistes, mais
les six derniers mois sont dédiés à la spécialisation dans la fonction
choisie. À l’issue de cette formation, l’auditeur peut être nommé à
huit fonctions : juge du tribunal judiciaire, juge d’instruction, juge des
enfants, juge de l’application des peines, substitut du procureur de la
République, substitut placé auprès du procureur général ou encore
juge placé auprès du premier président.

Bon à savoir
Vous serez rémunéré pendant votre formation à l’École
nationale de la magistrature (ENM). Comptez ainsi, en tant
qu’auditeur, entre 1 300 et 1 400 euros net par mois.

Quelles sont les qualités requises ?


Vous devez être capable de vous défaire de vos préjugés. Ce ne
sera pas forcément la partie la plus facile de votre métier, bien au
contraire. Tout individu a des idées préconçues. Cependant, en tant
que représentant de la Justice, le magistrat doit s’en défaire afin
d’être le plus juste possible, de prendre sa décision en fonction des
faits, de la personnalité de la personne, de son vécu et de tout ce qui
la concerne et doit faire fi de ses a priori.
Être rigoureux sans être rigide ! Pour justifier vos décisions, vous
devrez vous appuyer sur les articles de droit à votre disposition. Il
faudra donc connaître sur le bout des doigts ses fondamentaux ou
du moins, savoir où les chercher en cas de besoin. Cependant, le
métier requiert une certaine souplesse. Le droit évolue aussi sous
l’impulsion de ses magistrats. Il faut donc parfois savoir se détacher
des textes pour son jugement.
C’est un métier qui requiert aussi une certaine aisance orale.
Seulement, cette dernière se travaille. Ce n’est pas parce que vous
bafouillez ou que vous êtes timide que ce métier n’est pas fait pour

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vous. Être un bon orateur est une compétence qui s’acquiert, elle
n’est pas un trait de votre personnalité ni de votre caractère. Lorsque
vous vous serez bien entraîné, vous serez paré pour vous exprimer
clairement au tribunal.
En plus d’une grande capacité d’écoute, il vous faudra également un
grand sens de synthèse et d’analyse pour venir à bout d’un dossier.
Ce n’est pas à négliger, surtout lorsque vous avez un certain pouvoir
sur le destin des personnes que vous jugez.

Quel salaire ?
Une fois votre formation terminée, vous commencerez avec un
salaire mensuel net perçu d’environ 2 700 euros. En gagnant en
grade et en ancienneté, vous pourrez peut-être, en fin de carrière,
percevoir une rémunération de près de 9 000 euros net.

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Juge des enfants
Le juge des enfants est un magistrat du siège spécialisé. Ce
professionnel a une double casquette. D’une part, il cherche à
protéger les mineurs qui pourraient être en danger : il prend en
charge les enfants maltraités, vivant dans de mauvaises conditions
dont les parents ne peuvent subvenir aux besoins et décide de les
faire suivre par un éducateur, les placer ou non, de façon provisoire
dans des établissements spécialisés voire dans des familles
d’accueil. Le juge des enfants doit ainsi recueillir tous les éléments
pour statuer sur le sort de ces enfants et adolescents : les éloigner
de leur famille ne doit pas être une décision à prendre à la légère. Il
peut aussi imposer certaines obligations comme un suivi
psychologique ou médical. D’autre part, ce magistrat intervient
lorsqu’un mineur a commis une infraction, un crime ou un délit.
Lorsqu’il s’agit d’un délit comme un vol ou un racket, il peut le juger
lui-même, mais pour crime comme un meurtre, un viol ou autre, c’est
au tribunal des enfants (pour les moins de 16 ans) ou à la cour
d’assises des mineurs (plus de 16 ans) de statuer. Une fois le
jugement prononcé, le juge des enfants s’assure de l’application des
peines et du suivi des mineurs.
Ce professionnel travaille au quotidien avec les services d’aide
sociale à l’enfance ou avec la protection judiciaire de la jeunesse. Il
peut par exemple leur demander de diriger des enquêtes sur
l’environnement familial et social d’un mineur.

Quelle formation ?
Le juge des enfants est avant tout un magistrat. Il doit donc
impérativement passer par le concours de l’École nationale de la
magistrature (voir « Magistrat(e) du siège » p. 15). Lors des six
derniers mois de la formation, il devra suivre le parcours spécialisé
dédié aux futurs juges des enfants. En plus d’une préparation

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théorique de quatre semaines aux premières fonctions, l’auditeur
devra effectuer des stages (11 semaines dont une dédiée à la prise
de fonction).

Quelles sont les qualités requises ?


Le juge des enfants est souvent confronté à des dossiers
complexes et moralement difficiles. Il ne doit pas laisser l’affect
parasiter son jugement et le toucher personnellement. Dans le cas
contraire, les cas les plus difficiles peuvent peser sur la vie privée.
Ce magistrat doit faire preuve d’une grande capacité d’écoute. En
effet, afin de prendre la meilleure décision pour le mineur en face de
lui, il doit connaître tous les tenants et les aboutissants. C’est en
prêtant une oreille attentive aux jeunes et à leur entourage que vous
gagnerez leur confiance et qu’ils pourront ainsi vous parler plus
facilement de leur situation sans se sentir jugés.
Pour exercer ce métier, le travail en équipe est nécessaire. Comme
évoqué précédemment, le juge des enfants sera amené à s’appuyer
sur le travail des assistants de service social, des éducateurs, des
psychologues, etc. Il faudra ainsi savoir collaborer avec eux dans
votre propre intérêt, mais surtout et avant tout dans l’intérêt de
l’enfant.

Quel salaire ?
Le juge des enfants étant un magistrat, son salaire suit une grille
qui dépend elle-même de l’ancienneté et du grade de la personne.
Après votre formation à l’École nationale de la magistrature, vous
percevrez un salaire net mensuel d’environ 2 700 euros qui évoluera
régulièrement. En fin de carrière, cette somme peut atteindre près
de 9 000 euros net.

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Juge d’instruction
Pas besoin de travailler dans la police pour enquêter ! Le juge
d’instruction est, en quelque sorte, le chef d’orchestre de
l’investigation. Lorsqu’une infraction grave est commise, une
information judiciaire est ouverte à la demande du procureur de la
République ou à la suite de la plainte de la victime qui se constitue
alors partie civile.
Le juge d’instruction mène l’enquête pénale en rassemblant les
preuves nécessaires pour que les auteurs d’infraction grave soient
identifiés puis jugés. Pour ce faire, il entend les témoins, interroge
les suspects, lit les rapports des enquêteurs policiers, leur demande
d’explorer telle ou telle piste, ordonne des perquisitions ou délivre
des mandats d’arrêt.
Il peut avoir affaire à plusieurs infractions très variées : vol d’œuvre
d’art, trafic de stupéfiants, atteinte aux personnes, meurtre ou
assassinat, viol… En cas de crime, le juge d’instruction est
automatiquement saisi.
Lorsque son travail est terminé et l’enquête arrivée à son terme, il
rend une ordonnance de non-lieu ou de renvoi devant le tribunal
compétent pour juger de l’affaire.

Quelle formation ?
Comme le juge des enfants ou le juge des contentieux de la
protection (que nous verrons ensuite), le juge d’instruction est avant
tout un magistrat et doit donc passer par l’École nationale de la
magistrature (voir « Magistrat(e) du siège » p. 15). Ce n’est qu’au
cours des six derniers mois de la formation qu’il se spécialise dans
cette fonction.

Quelles sont les qualités requises ?

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Plus que certains de ses collègues, le juge d’instruction est amené
à travailler avec d’autres professionnels extérieurs à la justice. Il doit
ainsi collaborer de façon quotidienne avec la police judiciaire, avec
des enquêteurs et experts et déléguer et répartir un certain nombre
de tâches dont il ne peut s’occuper lui-même. Il doit ainsi savoir faire
confiance aux autres et se montrer organisé pour être le plus
efficace possible dans son enquête !
Les enquêtes que ce magistrat doit traiter peuvent constituer des
dossiers très denses, c’est pourquoi il est essentiel qu’il soit
méthodique et prenne en considération tous les éléments avant de
prendre une quelconque décision. Dans ce contexte, le juge
d’instruction doit avoir un excellent sens de l’analyse et de la
synthèse. Ce sont deux compétences qu’il vous faudra alors
travailler. Mais si ce n’est vraiment pas votre fort, peut-être est-il
alors préférable de choisir une autre fonction !
C’est aussi à lui de prendre des initiatives. En menant l’information
judiciaire, c’est à lui de prendre les décisions majeures et de diriger
les différentes équipes. La responsabilité est grande et il ne faudra
pas être timoré, tout en restant humble. Un bon juge d’instruction
doit être prêt à se remettre en question, à revenir en arrière ou à
abandonner une piste si celle-ci s’avère être une impasse, sans
s’obstiner malgré ses convictions.

Quel salaire ?
Comme pour les autres magistrats, le salaire du juge d’instruction
suit une grille de rémunérations qui elles-mêmes dépendent de
l’ancienneté et du grade de la personne. À la sortie d’école, ce
professionnel perçoit un salaire net mensuel d’environ 2 700 euros
amené à évoluer tout au long de sa carrière. Avant la retraite, il peut
toucher près de 9 000 euros net.

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Juge des contentieux de la protection
Magistrat spécialisé du tribunal judiciaire et du tribunal de
proximité, le juge des contentieux de la protection s’occupe plus
précisément de tous les litiges du quotidien tels que ceux portant sur
des baux d’habitation, des procédures d’expulsion, des crédits à la
consommation, de surendettement…
Ainsi, ce professionnel peut intervenir lorsque des travaux ont été
réalisés sur un terrain sans autorisation, si les membres d’une même
famille ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le règlement des
frais d’obsèques ou si une entreprise ne respecte pas le contrat
passé avec un particulier.
Enfin, le juge des contentieux de la protection peut être saisi pour
trancher si une personne majeure doit bénéficier d’une tutelle ou
d’une curatelle et être ainsi protégée. Il consultera alors les proches,
les médecins, les services sociaux et tout autre service pouvant
donner des indications concrètes et authentiques quant aux
capacités mentales et physiques et à l’autonomie de la personne en
question.

Quelle formation ?
Le juge des contentieux de la protection doit, comme tout autre
magistrat, effectuer une formation de 31 mois à l’École nationale de
la magistrature. Les six derniers mois sont consacrés à la
spécialisation de la fonction. Pour y accéder, il vous faudra
absolument avoir validé au moins quatre années d’études et réussir
le concours de l’ENM (voir « Magistrat(e) du siège » p. 15).

Quelles sont les qualités requises ?


Ce magistrat a pour obligation d’être le plus objectif possible,
rassemblant tous les éléments à charge et à décharge. Il doit ainsi

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mettre de côté tous ses préjugés, ou inclinations afin de ne se baser
que sur les faits.
Cependant, en cherchant à régler les litiges du quotidien, le juge des
contentieux de la protection se doit d’être compréhensif et humain.
Même s’il s’appuie sur des textes de loi et des décisions de justice,
ce professionnel est au contact de personnes, pour certaines
fragiles, et ne doit pas négliger le côté social de son métier.
Comme la plupart des professionnels de la justice, ce magistrat doit
être curieux et se tenir au courant de toutes les évolutions juridiques.

Quel salaire ?
En tant qu’élève de l’École nationale de la magistrature, vous
toucherez entre 1 300 et 1 400 euros net par mois. Dès votre sortie,
ce salaire atteindra 2 700 euros net. Ce dernier évoluera cependant
régulièrement en fonction de votre ancienneté et de votre grade et
pourra atteindre en fin de carrière jusqu’à 9 000 euros net.

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PARTIE 2

JE VEUX DÉFENDRE ET PLAIDER

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Les métiers cités dans ce chapitre font partie des professions phares du droit. En
effet, les avocats sont de grands orateurs que l’on admire dans les films, toujours
prêts à défendre la veuve et l’orphelin. Si le métier souffre de nombreux clichés, il en
fait rêver plus d’un.
Dans un premier temps, ce chapitre vous présente le métier, les moyens pour y
accéder, la formation ou encore le salaire espéré. Dans un deuxième temps, vous
seront présentées les différentes spécialisations possibles du métier d’avocat. En
effet, si ce professionnel du droit possède un diplôme généraliste lui permettant
d’exercer dans n’importe quelle affaire, de nombreuses spécialisations existent.

21
Avocat(e)
Sa mission ? Défendre son client coûte que coûte. Ce
professionnel représente le particulier ou l’entreprise qui a recours à
lui devant les organes de justice. Attention, malgré ce que l’on peut
voir dans de nombreux séries et films, son intervention ne se limite
pas à une plaidoirie devant un juge. En effet, il reçoit son client à
plusieurs reprises, l’accompagne dans ses démarches
administratives et prépare avec lui sa défense. Il le conseille aussi
sur les meilleures options qui se présentent à lui.
Ces professionnels, en fonction des affaires, plaident dans les
tribunaux judiciaires (litiges de plus de 10 000 euros, divorces,
autorité parentale, etc.), dans les tribunaux de proximité (litiges de
moins de 10 000 euros, liés aux crédits à la consommation), dans
les conseils de Prud’hommes (litiges entre salariés et employeurs),
dans les tribunaux de commerce, dans les cours d’assises pour les
crimes, etc.
Trois voies sont possibles : exercer à titre individuel en montant son
propre cabinet (36 % des avocats en France en 2018), devenir
collaborateur ou associé d’un cabinet (59 %) ou se faire recruter
comme salarié (4,4 %).
En 2020, selon le Conseil national des barreaux, on comptait
70 073 avocats sur l’ensemble du territoire.

Quelle formation ?
Pour devenir avocat, il faut réussir l’examen du barreau, aussi
appelé l’examen d’entrée au CRFPA (centre régional de formation
professionnelle d’avocats) qui a lieu une fois par an. Pour s’inscrire,
il faut être titulaire d’un master 1 de droit ou d’un diplôme équivalent.
Vous vous confronterez à quatre épreuves d’admissibilité. La
première est une note de synthèse rédigée à partir de documents
relatifs aux aspects juridiques des problèmes sociaux, politiques,

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économiques ou culturels du monde actuel. La deuxième est une
épreuve en droit des obligations. La troisième repose sur la
résolution de cas pratiques ou la rédaction d’une ou plusieurs
consultations sur une spécialité choisie au moment de l’inscription
(parmi droit civil, droit des affaires, droit social, droit pénal, droit
administratif, droit international et européen et droit fiscal). Le format
de la quatrième épreuve est le même que le précédent, mais porte
ici sur la procédure civile, les modes amiables de résolution des
différends et les modes alternatifs de règlement des différends, la
procédure pénale ou encore la procédure administrative. Pour être
admissible, il vous faudra avoir obtenu une moyenne supérieure à
10 lors des épreuves écrites.
Puis, pour être admis, vous aurez à réaliser un exposé de quinze
minutes après une préparation d’une heure suivi d’un entretien de
trente minutes avec le jury sur un sujet relatif à la protection des
libertés et des droits fondamentaux. Par ailleurs, vous aurez droit à
une épreuve de langue anglaise.
Pour accéder au statut d’élève avocat, il vous faudra obtenir une
moyenne supérieure à 10 en prenant en compte l’ensemble des
épreuves. Vous pouvez préparer cet examen pendant un an dans un
institut d’études judiciaires (IEJ). Vous trouverez la liste de ces
établissements sur le site de L’Etudiant :
https://www.letudiant.fr/etudes/annuaire-enseignement-
superieur/etablissement/critere-IEJ.html. Les taux de réussite
dépendent de chaque IEJ, mais entre 15 % et 40 % des candidats
qui se présentent aux examens réussissent.
La formation en CRFPA dure 18 mois et alterne entre cours, projet
pédagogique individuel, stages en entreprise et en cabinet. Au terme
de cette période, les étudiants doivent valider l’examen d’aptitude, le
CAPA (certificat d’aptitude à la profession d’avocat).

Quelles sont les qualités requises ?


Il vous faudra être à l’aise à l’oral. En effet, l’une des principales
activités de l’avocat repose sur la plaidoirie, un exercice d’éloquence
devant plusieurs dizaines de personnes. Attention, si vous êtes

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timide et si vous avez du mal à vous exprimer devant tout le monde,
n’excluez pas tout de suite ce métier. En effet, c’est une aptitude qui
se travaille ! C’est à force de vous entraîner que vous parviendrez à
devenir un excellent orateur.
Le métier d’avocat demande aussi une certaine rigueur : vous
devrez connaître et respecter les procédures. Sinon, vous ne
parviendrez pas à vos fins et à gagner des procès. Vous aurez à
maîtriser à la perfection les règlements et autres textes de loi.
Une certaine patience et une bonne capacité d’écoute sont aussi
indispensables pour ce métier. Ces professionnels du droit
rencontrent un certain nombre de situations très compliquées et la
défense de leurs clients est un travail de longue haleine. Il faudra
faire parler les personnes impliquées afin de les comprendre au
mieux et de trouver à terme des solutions.

Quel salaire ?
En France, le revenu moyen d’un avocat s’élève à plus de
77 000 euros net par an, soit environ 6 500 euros net par mois.
Cependant, c’est un revenu avant paiement des charges et des
impôts qui représentent environ 60 % des revenus. Par ailleurs, il
existe de grandes disparités entre cabinets et régions (le revenu
médian tombe en effet à environ 43 000 euros net par an). Tout
dépendra aussi de votre expérience et de votre statut. Selon
l’ONISEP, la première année, un collaborateur libéral gagne
2 700 euros net par mois, un avocat salarié hors barreaux de Paris
et d’Île-de-France 2 140 euros net et un avocat salarié parisien
2 313 euros net.

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Les spécialisations
Droit de l’arbitrage
Si les autres spécialisations évoquées plus bas portent sur une
thématique, un type de conflit ou un public particulier (la famille, les
réfugiés, les associations), le droit de l’arbitrage s’attache à une
manière de résoudre un conflit. Dans ce cas-là, les deux parties qui
s’opposent remettent leur destin entre les mains d’une personne
complètement neutre qui n’est en aucun cas un juge professionnel :
c’est bien parce que ces deux parties lui accordent le droit de
statuer, de décider, que cette personne tierce possède ainsi un
pouvoir juridictionnel.
C’est une justice privée, organisée soit par une institution (comme
les chambres de commerce et de l’industrie, l’association française
d’arbitrage) soit de façon très libre par les deux personnes en litige
qui définissent librement le cadre. Cet arbitrage ne convient pas pour
tous les conflits : il ne peut pas s’appliquer par exemple pour un
divorce ou une mise sous tutelle.
L’avocat spécialiste se doit d’être au courant de tous les rouages, de
toutes les limites de l’arbitrage qui est un mode de résolution des
conflits nouveau et très différent des cadres plus formels.

Droit des associations et des fondations


Créer ou gérer une association, employer des salariés, organiser le
travail des bénévoles… Tout cela ne doit pas être pris à la légère.
Les associations et les fondations sont régies par de nombreuses
lois et il est souvent conseillé de s’entourer de spécialistes, et
notamment d’avocats qui connaissent les subtilités du domaine.
Ceux-ci pourront alors les soutenir en cas de conflit majeur comme
lors d’une demande de dissolution ou en cas de litiges avec certains
adhérents.

25
L’avocat pourra aussi aider les associations dans tout le domaine
administratif afin qu’elles soient dans les clous, que ce soit au
moment de leur création, lors d’une transformation majeure ou dans
leurs relations avec les collectivités publiques.

Droit des assurances


S’assurer, oui, mais comment ? Sur quoi ? Quelles sont les
protections procurées par l’assurance ? Comment élabore-t-on un
contrat d’assurance ? Comment mesure-t-on le risque ? Et surtout,
quels sont les litiges relatifs aux contrats d’assurance, comment les
éviter et comment les résoudre ? L’avocat est là pour répondre à ces
questions.
Entre assureur et assuré, entre responsable du dommage et assuré,
les conflits peuvent être nombreux : des compagnies d’assurance
peuvent ne pas vouloir indemniser quelqu’un, car l’accident ne
correspond pas tout à fait à la situation prévue dans les contrats, les
deux parties peuvent ne pas trouver d’accord sur les responsabilités
et sur la nécessité de faire jouer l’une ou l’autre assurance, etc.
La plupart du temps, les avocats spécialisés dans ce domaine
cherchent à trouver un règlement à l’amiable. Cependant, il leur faut
parfois aller plus loin et le procès est, dans certains cas, inévitable.

Droit bancaire et boursier


Branche du droit des affaires, le droit bancaire et boursier est très
technique. Il comprend tout ce qui a lieu sur les marchés financiers
et est relatif aux établissements de crédit.
Les avocats spécialisés dans le domaine peuvent à la fois être
consultés par des particuliers qui pourraient, par exemple, protester
contre le refus de leur accorder un prêt ou contester les garanties
bancaires assorties avec le crédit et par des entreprises qui auraient
par exemple à renégocier leur emprunt, ou du moins à le
restructurer.
Là encore, l’avocat cherche avant tout des règlements à l’amiable
avant d’éventuellement engager une procédure plus formelle et

26
juridique.

Droit commercial, des affaires et de la concurrence


Concurrence déloyale ? Non-respect du bail commercial signé ?
Contentieux avec des fournisseurs ? L’avocat en droit commercial,
des affaires et de la concurrence s’occupe avant tout des entreprises
ou des consommateurs et défend ses clients auprès des institutions
(en priorité le tribunal de commerce), mais peut aussi privilégier
d’autres modes de résolution de conflit (médiation, etc.).
L’avocat en droit commercial, des affaires et de la concurrence
conseille également beaucoup les entreprises : il peut proposer des
prestations telles que la rédaction d’actes de commerce, l’aide aux
entreprises en difficulté financière ou encore une sécurisation des
propriétés intellectuelles.

Droit du crédit et de la consommation


L’avocat spécialisé en droit du crédit et de la consommation
travaille, comme son nom l’indique, pour le consommateur. On fait
notamment appel à lui lorsque les banques pratiquent des taux
abusifs pour les crédits à la consommation ou que certaines clauses
illégales ont été introduites dans les contrats.

Droit du dommage corporel


Un accident ? C’est à l’avocat spécialisé en droit du dommage
corporel de chercher à évaluer le préjudice subi par la victime en
discutant notamment avec les médecins experts. À partir de ces
résultats, l’avocat demandera un certain montant d’indemnisation
pour son client-victime.
Si l’offre (notamment de la compagnie d’assurance) ne convient pas,
le professionnel de droit pourra recourir à la voie judiciaire, même s’il
privilégiera le plus possible la médiation dans un premier temps.

Droit des enfants

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La justice des mineurs n’a pas le même fonctionnement que celle
des adultes, c’est pourquoi certains avocats se spécialisent dans le
droit des enfants.
Ils défendent victimes ou accusés, travaillent avec les juges des
enfants ou les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse,
conseillent et trouvent des solutions adaptées pour que ces mineurs
évoluent à terme dans un environnement serein.

Droit de l’environnement
Alors que les enjeux écologiques occupent de plus en plus de
place dans le débat public et que les catastrophes climatiques se
multiplient, le droit de l’environnement se fait chaque jour plus
essentiel. Utilisation abusive de produits chimiques, protection de la
biodiversité, droit de l’urbanisme ou des énergies…
Les thématiques et sujets abordés par cet avocat sont extrêmement
variés. Il doit donc maîtriser à la perfection les contrats, les relations
avec les collectivités ou encore le fonctionnement des institutions et
administrations.

Droit des étrangers et de la nationalité


Une famille menacée d’être expulsée ? Un homme ou une femme
ayant des difficultés à acquérir la nationalité française malgré de
nombreuses années passées dans l’Hexagone ? Une demande
d’asile rejetée ? C’est l’avocat en droit des étrangers et de la
nationalité qui entre alors en jeu.
Il fait des recours contre les mesures de reconduite à la frontière,
plaide pour le regroupement familial ou réalise les démarches pour
une demande de naturalisation. S’il peut travailler pour des
particuliers, il est régulièrement sollicité par les associations.

Droit de la famille, des personnes et de leur


patrimoine
Les avocats spécialisés en droit de la famille, des personnes et de
leur patrimoine s’occupent principalement de la défense de leur

28
client en cas de divorce ou de rupture de PACS ou de concubinage
et de leurs conséquences : partage des biens, demande de
versement d’une pension alimentaire, répartition de la garde
d’enfants.
Ils peuvent intervenir dans d’autres situations plus ou moins
exceptionnelles : dans le cas d’une contestation de succession,
d’une adoption refusée ou encore dans celui d’une recherche de
filiation ou de paternité. Enfin, ces professionnels peuvent également
avoir affaire à des demandes d’émancipation de mineurs ou de mise
sous tutelle.

Droit de la fiducie
La fiducie consiste en la transmission temporaire à un tiers d’une
partie de son patrimoine afin qu’il le gère de manière efficace. Ce
tiers est un établissement financier, une entreprise d’assurance, le
Trésor public, etc. L’avocat en droit de la fiducie peut avoir à
conseiller en cas de litige ou à élaborer le cadre initial de la fiducie,
mais il peut aussi être lui-même amené à être ce tiers et à gérer le
patrimoine qu’on lui confie.

Droit fiscal et droit douanier


Comment optimiser son patrimoine en composant avec les règles
fiscales de son pays ? De quelle façon peut-on faire en sorte que les
droits de douane soient les moins coûteux possibles pour
l’entreprise ? L’avocat en droit fiscal et douanier est là pour répondre
à ces questions et conseiller l’entreprise de la meilleure manière
possible. Il peut également avoir à intervenir en cas de contentieux
et plaider la cause de son client devant les instances de justice.

Droit des garanties, des sûretés et des mesures


d’exécution
Lorsque le créancier veut s’assurer contre le risque d’insolvabilité
du débiteur, c’est-à-dire celui qui a une dette envers lui, il peut opter
pour certains moyens juridiques adéquats.

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L’avocat en droit des garanties, des sûretés et des mesures
d’exécution accompagne soit le créancier, soit le débiteur sur des
problématiques telles que les séquestres, les consignations, la mise
en place de mesures conservatoires, le conseil au débiteur ou en
cas de saisie d’huissier.

Droit immobilier
Rédaction ou résiliation de baux d’habitation ou de baux
commerciaux, relecture des actes de vente immobilière ou contrats
de réservation, assistance lors d’expertises, acquisitions foncières…
Les compétences de l’avocat spécialisé en droit immobilier sont
nombreuses. Il rencontre promoteurs, architectes, agents
immobiliers, syndics ou encore notaires pour comprendre
parfaitement le dossier de chacun.

Droit international et de l’Union européenne


Le droit international et de l’Union européenne regroupe nombre de
domaines d’intervention pour l’avocat spécialisé : il peut avoir à
s’occuper d’un Français détenu à l’étranger et de ce fait soumis aux
lois du pays en question, à déposer un recours face à la Cour de
justice de l’Union européenne (CJUE) ou à la Cour européenne des
droits de l’Homme… Ou encore travailler sur les relations
économiques entre entreprises de nationalité différentes et ainsi, sur
des dossiers relevant du droit des affaires à l’international !

Droit du numérique et des communications


Lorsqu’une entreprise crée un site marchand ou ses propres
réseaux sociaux, elle doit mettre en place des outils technologiques,
mais aussi des textes et règlements clairs pour se protéger d’un
point de vue juridique et sécuriser le consommateur/utilisateur.
Conditions générales d’utilisation, conditions générales de vente
(ces longs textes que l’on vous demande d’approuver en cas de
création de comptes, d’achat ou de téléchargement d’une application

30
par exemple), mentions légales ou encore textes sur la protection
des données doivent être rédigés par un professionnel du droit.

Droit pénal
Le droit pénal est sans doute la branche la plus connue du droit
public. Il s’agit pour l’avocat de traiter des dossiers de personnes
ayant commis ou subi des infractions plus ou moins lourdes : vols
avec violences, espionnage, agressions, meurtres. Ces procès sont
aussi les plus médiatisés.
Les professionnels spécialisés en droit pénal réalisent des
permanences : pendant 24 heures, ils doivent pouvoir se rendre
disponibles et assister une personne en garde à vue jusqu’à la levée
de celle-ci.

Droit de la propriété intellectuelle


Lorsqu’une entreprise ou une personne crée ou innove, elle peut
avoir envie de protéger son nouveau produit, son texte, son œuvre
d’art voire un nom de marque. C’est pourquoi elle peut vouloir
s’adjoindre les services d’un avocat spécialisé en droit de la
propriété intellectuelle.
Ce dernier rédigera les documents pour déposer un brevet ou une
marque, élaborera des contrats de type licence de marque ou
encore défendra les intérêts de son client si un concurrent ou tout
autre individu ou entité menace ou s’approprie cette création.

Droit de la protection des données personnelles


L’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux a rendu nécessaire la
protection de nos données personnelles que nous dispersons au fil
des visionnages de pages web ou lorsque nous créons des comptes
pour acheter ou nous inscrire à un site. L’internaute ou le citoyen
peut vouloir demander l’anonymisation des données ou exiger que
celles-ci ne soient pas vendues à une autre entreprise qui pourrait lui
envoyer des publicités plus ou moins ciblées.

31
L’avocat peut alors être appelé à l’aide pour faire appliquer ces droits
ou, au contraire, peut travailler pour une entreprise en amont afin
que cette dernière respecte le droit et rédige pour elle des textes la
protégeant contre toute plainte de personnes tierces.

Droit public
Comme son appellation le laisse supposer, le droit public est tourné
vers les administrations, les institutions de l’État, les collectivités
territoriales. L’avocat spécialisé dans ce domaine peut intervenir lors
de la rédaction ou de la signature de contrats et de marchés publics,
peut conseiller au quotidien ou de façon plus ponctuelle les élus ou
les agents administratifs ou les représenter devant les tribunaux en
cas de litige.

Droit rural
Les agriculteurs ont aussi leur propre droit, appelé droit rural. Les
avocats spécialisés dans le secteur peuvent avoir à rédiger des
baux, à organiser une optimisation fiscale pour la société agricole, à
conseiller quant aux normes et réglementations sanitaires imposées
ou aux aides possibles à obtenir. Ils sont également compétents
pour relire les contrats qui lient ces exploitations agricoles aux
distributeurs qui vendront leurs produits afin que ces textes soient
les plus avantageux possibles pour leurs clients afin de les
représenter en cas de contentieux avec des individus tiers ou encore
pour les accompagner dans la vente ou la cession de terres.

Droit de la santé
L’avocat en droit de la santé peut avoir à représenter un patient ou
les professionnels du médical. Ainsi, il peut demander une
indemnisation pour réparer une erreur médicale, un préjudice subi
après une hospitalisation et peut aller jusqu’au procès pour l’obtenir.
D’autres fois, au contraire, il défend un médecin ou un autre
professionnel de santé accusé ou représente l’établissement de
santé devant la justice.

32
Cet avocat peut aussi intervenir plus en amont, en essayant de
sécuriser juridiquement le plus possible les hôpitaux, cliniques ou
encore les laboratoires en leur donnant des conseils pratiques pour
respecter les réglementations et éviter des poursuites judiciaires.

Droit de la sécurité sociale et de la protection


sociale
Là encore, l’avocat spécialisé en droit de la sécurité sociale et de la
protection sociale peut travailler pour l’employeur ou pour le salarié.
Il peut contester le non-versement d’indemnités journalières ou de
l’aide au retour à l’emploi en cas de chômage. Du côté de
l’employeur, l’avocat a également la possibilité de prodiguer des
conseils pour éviter les fautes inexcusables de sa part.

Droit des sociétés


Cet avocat travaille pour les entreprises et ses domaines de
compétence sont alors très variés. Il peut avoir à traiter des
situations de création, de fusion-acquisition, de dissolution ou de
liquidation de sociétés et à rédiger les documents nécessaires
auprès des différentes administrations.
Il peut conseiller quant aux formes juridiques à adopter, au régime
d’impôt ou de TVA et également intervenir en cas de conflit entre
associés ou actionnaires et trouver la solution la plus adaptée pour
l’entreprise.

Droit du sport
Transfert de joueur, utilisation de l’image du sportif, rédaction et
contrôle d’un contrat de sponsoring, retransmissions audiovisuelles,
etc. Aujourd’hui, le droit s’impose dans le sport en force. De
nombreuses réglementations ont été mises en place pour protéger
sportifs, spectateurs et téléspectateurs ou entreprise sportive. C’est
pourquoi clubs, associations ou professionnels s’entourent
régulièrement d’avocats spécialisés dans le domaine.

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Un certain nombre d’avocats en droit du sport deviennent par
ailleurs agents de joueur et gèrent ainsi les négociations entre clubs
pour le recrutement de leur protégé.

Droit des transports


Beaucoup moins connu que le droit pénal ou le droit de la famille,
mais au moins tout aussi riche, le droit des transports concerne
autant les transports routiers, maritimes, ferroviaires qu’aériens, et
regroupe autant de mesures relevant du droit social que du droit
pénal et peut être appliqué autant dans le domaine commercial que
du tourisme.
L’avocat en droit des transports peut être amené à rédiger des
contrats de livraison de marchandises, de commissions ou
d’entreposage, de manutention ou de dépôt, à élaborer des contrats
de travail et à étudier la réglementation en termes de durée et
d’organisation de travail des salariés.

Droit du travail
Un conflit entre employeur et salarié ? L’un et l’autre peuvent faire
appel à un avocat spécialisé en droit du travail. Rupture d’un contrat,
plan de licenciement, accident, discrimination, harcèlement,
modification de l’organisation de travail, etc. Là encore, le champ
d’action est large.
Si, dans un premier temps, une médiation est tentée, l’affaire peut
être portée devant le conseil des Prud’hommes en cas d’échec.

34
PARTIE 3

J’AIMERAIS ASSISTER LA JUSTICE


OU FAIRE APPLIQUER SES DÉCISIONS

35
Sans eux, les juges et les avocats ne pourraient pas se consacrer à leurs tâches de
manière sereine. Les auxiliaires de justice tels que les secrétaires juridiques ou les
greffiers et greffières leur sont précieux dans leur quotidien. Les commissaires de
justice ou les administrateurs judiciaires, quant à eux, font appliquer les décisions
rendues par ces mêmes magistrats.

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Secrétaire juridique
Travaillant pour les cabinets d’avocat, les études notariales, les
huissiers, en entreprise ou encore au contact de juristes, le ou la
secrétaire juridique est sur tous les fronts. Comme le laisse
supposer le nom de la profession, une grande partie de son activité
relève du secrétariat : il accueille les clients, prend les rendez-vous,
répond au téléphone et organise l’emploi du temps des
professionnels pour lesquels il travaille.
Bien sûr, il gère également le courrier, rédige les réponses à
apporter ou les actes à constituer en fonction des instructions des
avocats, juristes, notaires ou huissiers, rassemble les documents
nécessaires à chaque dossier et sollicite les clients pour avancer sur
le leur. C’est aussi régulièrement à lui de rédiger les factures et de
les envoyer.
Une grande partie de son travail relève également de l’archivage et
du classement : il range et trie les documents qui lui sont confiés
pour pouvoir les retrouver et les ressortir au bon moment. Le
secrétaire juridique peut également être amené à faire de la veille
documentaire, à suivre l’évolution des textes de loi et de la
jurisprudence afin d’en informer son employeur. Ce professionnel
doit donc être à l’aise avec toutes les notions juridiques en plus de
maîtriser parfaitement les outils et les procédures spécifiques du
secteur.

Quelle formation ?
Il n’existe pas une seule voie pour devenir secrétaire juridique.
Mais rares sont les cursus à combiner à la fois l’administratif et le
juridique. Or, pour mettre toutes les chances de son côté pour
exercer ce métier, mieux vaut choisir une formation qui allie les
deux.

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Après le bac, vous pouvez opter, par exemple, pour un DEUST
Assistant juridique. Pendant cette formation, vous serez initié
pendant deux ans aux fondamentaux du droit privé et du droit public,
mais serez aussi formé à la comptabilité, à l’informatique ou à la
bureautique ou encore à la rédaction d’actes ou de contrats. Sur
Parcoursup, une seule université propose ce type de cursus :
l’Université Polytechnique Hauts-de-France à Valenciennes.
Certaines institutions proposent à ce même public de jeunes
bacheliers un diplôme d’université Secrétaire juridique à effectuer lui
aussi en deux ans et composé des mêmes modules. L’alternance
est aussi au programme.
Si trois ans d’études après bac ne vous font pas peur, optez pour le
BUT Carrières juridiques. C’est aussi un excellent moyen d’acquérir
de solides bases juridiques. Vous pouvez également vous tourner
vers une licence de droit : attention, le cursus sera loin d’être facile,
d’autant plus que vos cours seront partagés avec des centaines
d’étudiants, mais il vous permettra de vous ouvrir un maximum de
voies si vous vous rendez compte après coup que le secrétariat
juridique n’est pas fait pour vous.

Quelles sont les qualités requises ?


Le maître de l’organisation, c’est vous ? Vous adorez gérer l’emploi
du temps de vos amis, de vos frères et sœurs et savez toujours où
ils doivent être à n’importe quelle heure de la journée ? Cette
profession est sans doute faite pour vous : vous aurez en effet à
établir et respecter le planning de tous les professionnels pour
lesquels vous travaillez. Et avec les avocats, les délais de la justice
et les multiples audiences, ce n’est pas une mince affaire !
Ce métier nécessite également un véritable sens du contact : vous
êtes la première personne que rencontrera ou qu’aura au téléphone
le client. Il lui faut donc donner une bonne impression. En effet, vous
représentez l’image du cabinet ou de l’entreprise et pas question de
faire fuir des justiciables qui pourraient avoir besoin d’un
professionnel. Cependant, cela ne donne aucunement le droit aux
clients de vous manquer de respect.

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Vous devez savoir faire preuve de discrétion : vous traiterez des
dossiers confidentiels. Vous ne pourrez pas parler à vos amis des
clients dont vous vous occupez ou vous épancher sur les réseaux
sociaux. Cela peut être frustrant, mais si vous ne respectez pas
cette règle, vous risquez gros !

Quel salaire ?
Le salaire dépendra énormément de votre qualification. Plus vous
aurez de l’ancienneté dans le domaine, plus vous pourrez le faire
valoir en entretien et plus vous pourrez obtenir une rémunération
élevée. Les secrétaires juridiques compétents sont très recherchés.
Cependant, les revenus sont généralement compris, les premières
années, entre le SMIC et 1 800 euros brut par mois.

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Greffier(ère)
C’est l’un des bras droits des magistrats qu’il assiste au quotidien.
En amont, le greffier est là pour l’aider à préparer ses dossiers, à
assembler les pièces, à informer les usagers de la justice de la
procédure et des dates d’audience. Il les aide également à remplir
les formulaires et leur explique le déroulement et les démarches à
effectuer. Au moment de l’audience, le greffier retranscrit tous les
débats, prend note de toutes les interventions des différentes parties
et du juge et rédige par la suite les procès-verbaux. C’est de lui que
dépend l’authenticité d’une décision de justice : sa responsabilité est
donc grande et il n’est alors pas question de laisser passer des
informations !
Ce professionnel de la justice est l’interlocuteur des magistrats, du
public et des avocats. Ces derniers se tournent vers lui par exemple
pour récupérer des documents pour les clients ayant bénéficié de
l’aide juridictionnelle, ce qui leur permet d’être rémunérés par l’État.
Le greffier dépend d’une juridiction, mais il peut en changer au cours
de sa carrière, afin de passer du tribunal de grande instance à la
cour d’appel ou encore aux Prud’hommes.

Quelle formation ?
Pour devenir greffier, il faut impérativement passer le concours
correspondant, accessible après un bac+2 minimum. Le mieux, pour
s’y préparer, est alors d’opter après bac pour une formation dans le
droit ou le juridique : une licence ou un BUT Carrières juridiques
idéalement (de plus en plus de candidats se présentent avec déjà
trois années derrière eux), mais il est aussi possible d’opter pour une
classe préparatoire ou encore un cursus en école de commerce.
Le concours se compose de deux épreuves écrites d’admissibilité :
une note de synthèse à partir d’un ensemble de documents portant
sur des problèmes juridiques ou administratifs et une série de

40
questions sur l’organisation administrative et judiciaire française et
les procédures pénales et/ou prud’homales, et d’un oral sous forme
d’entretien.
Une fois le concours obtenu, le lauréat intègre l’École nationale des
greffes située à Dijon pendant 18 mois et alterne ainsi cours et
stages en juridiction. À l’issue de cette formation, les affectations se
feront en fonction du rang de chacun : ceux qui auront obtenu les
meilleurs résultats au cours de cette année et demie pourront choisir
leur juridiction (sur les postes disponibles) tandis que le choix sera
de plus en plus restreint pour les suivants.

Quelles sont les qualités requises ?


Le greffier ou la greffière doit être impérativement organisé(e). En
effet, son emploi du temps (à l’image des autres professionnels de la
justice) est très chargé et les tâches qui lui incombent sont multiples
et très diverses. Pour ne pas s’emmêler les pinceaux, il faut savoir
tenir son agenda ou sa to-do list, et ce de façon la plus claire
possible.
Garant de l’authenticité des actes de justice, il doit par ailleurs être
extrêmement rigoureux. Pas question de bâcler la rédaction d’un
acte ou de noter, lors de l’audience, des phrases approximatives. Si
vous avez toujours été un peu brouillon, il vaut peut-être mieux
passer votre chemin et opter pour une autre voie !
Enfin, le greffier doit être pédagogue. Régulièrement au contact du
public, c’est parfois à lui d’expliquer les procédures, les documents à
remplir, les étapes avant l’audience aux justiciables. Et ne pas
s’enfermer dans son jargon, sinon, le message risque de ne pas
passer !

Quel salaire ?
Le greffier débutera avec un salaire brut mensuel hors primes et
hors indemnités de 1 700 euros environ. Il évoluera cependant tout
au long de la carrière en suivant une grille qui dépend elle-même de
plusieurs paramètres et notamment de l’ancienneté, et il sera

41
possible d’atteindre en fin de carrière jusqu’à 2 800 euros brut par
mois.

Bon à savoir
Pendant sa formation, le greffier stagiaire perçoit une
rémunération de 1 560 euros net mensuelle.

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Éducateur(trice) de la protection judiciaire
de la jeunesse
L’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a une
double casquette : il s’occupe à la fois des jeunes en difficulté mis en
danger dans leur famille, et des mineurs poursuivis ou condamnés
par la justice.
Concernant les premiers, il observe leur relation avec leurs parents,
recueille le témoignage de chacun pour évaluer la situation et
cherche à résoudre des problématiques familiales. Avec les
seconds, il discute de leur comportement, cherche à comprendre ce
qui a pu se passer et ce qui les a incités à commettre un acte de
délinquance.
Il travaille avec toute une équipe de professionnels : éducateurs
spécialisés, assistants de service social, psychiatres, psychologues,
etc. Chacun rapporte ses observations et à partir de ces multiples
points de vue, ensemble, ils guident et accompagnent le jeune dans
son projet de vie, l’aident dans son insertion sociale et
professionnelle.
L’éducateur de la PJJ prépare avec les jeunes leur passage en
audience : il les conseille sur leur tenue, leur explique comment cela
se déroule, les aide à verbaliser les faits et canaliser leurs émotions,
etc. Il aura aussi à intervenir lui-même à l’audience : après avoir fait
ses observations sur l’environnement du jeune dont il s’occupe, sur
son comportement avec les éducateurs ou avec les autres membres
du foyer et après discussion avec les autres professionnels, il fait un
compte rendu au juge et lui propose une solution éducative
appropriée afin de favoriser son évolution ou empêcher la récidive.
Si ce dernier est condamné, l’éducateur de la PJJ met en œuvre les
mesures et sanctions éducatives ou les peines, et s’il est placé en
détention, prépare la réinsertion.

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L’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse travaille dans
les services d’investigation et d’orientation éducative (SIOE), les
services éducatifs auprès des tribunaux (SEAT), les services d’aide
éducative en milieu ouvert (AEMO) ou encore dans les centres
d’hébergements (des foyers, des centres éducatifs fermés, des
centres de placement immédiat, etc.).

Quelle formation ?
Vous devez absolument passer le concours d’éducateur de la
protection judiciaire de la jeunesse. Le concours externe est ouvert
aux titulaires d’un bac+3. Trois autres voies sont possibles : le
concours externe sur titre réservé aux titulaires du diplôme d’État
d’éducateur spécialisé, le concours interne ouvert aux fonctionnaires
ou agents publics depuis au moins trois ans et enfin le concours
3e voie pour les personnes justifiant d’une ancienneté
professionnelle d’au moins cinq ans au cours des dix dernières
années.
Si vous souhaitez vous présenter au concours externe, mieux vaut
avoir un solide bagage dans le domaine social ou juridique. Vous
pouvez ainsi choisir après bac un DUT Carrières sociales ou un DUT
Carrières juridiques pour ensuite enchaîner avec une licence
professionnelle Activités juridiques, métiers du droit public ou du
droit social, une licence pro Intervention sociale : accompagnement
de publics spécifiques, insertion et réinsertion sociale et
professionnelle ou même une licence pro Métiers de la médiation
par des approches artistiques et culturelles. D’autres voies sont
possibles : vous pouvez vous présenter avec un diplôme d’État de
médiateur familial ou un diplôme d’État dans le domaine du travail
social de niveau bac+3, avec une licence de psychologie ou de
sciences de l’éducation.
Une fois le concours réussi, vous aurez à suivre une formation à
l’École nationale de la protection judiciaire de la jeunesse à Roubaix
d’une durée de 18 mois. Vous bénéficierez de cours de sciences
humaines (sciences de l’éducation, criminologie, histoire,
psychologie), d’enseignements juridiques, de pédagogie et

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techniques professionnelles. Vous partagerez votre temps entre
l’ENPJJ, les pôles territoriaux auxquels vous serez affecté en
fonction de votre place au concours ou encore les établissements et
services qui vous accueilleront en stages.

Bon à savoir
La formation est rémunérée (environ 1 200 euros net par mois).

EN QUOI CONSISTE LE CONCOURS EXTERNE


D’ÉDUCATEUR DE LA PROTECTION JUDICIAIRE
DE LA JEUNESSE ?
Le concours externe est composé d’une épreuve écrite
d’admissibilité et de deux épreuves orales d’admission. Avant
de les passer, il faudra remettre au jury un document retraçant
son parcours de formation.
La première épreuve consiste en la rédaction d’une note à
partir d’un dossier de vingt pages ou plus qui a pour objectif
d’analyser une situation éducative ou familiale, de dégager des
problématiques et de proposer des solutions.
Si vous parvenez à passer cette première étape, vous devrez
réaliser un stage d’observation de cinq jours dans un service
départemental de la PJJ au terme duquel il vous faudra rédiger
un rapport. Puis, vous aurez droit à une épreuve d’entretien
avec le jury et à une épreuve de table ronde : les candidats
réunis devant le jury doivent élaborer une réponse collective à
une question d’actualité posée.
Vous devrez réviser notamment les approches psychologiques
et pédopsychiatriques de l’enfant et de l’adolescent, les
approches sociologiques et cliniques de l’éducation et de la
famille, la socialisation des enfants, les politiques économiques
et sociales contemporaines (la politique de l’emploi, la politique
de lutte contre la pauvreté, les minima sociaux, etc.),

45
l’organisation de l’État, les missions et l’organisation de la
protection judiciaire et administrative de la jeunesse ou encore
la prévention de la délinquance des mineurs. Vous trouverez le
programme du concours sur le site du ministère de la Justice :
http://www.metiers.justice.gouv.fr/educateur-12672/postuler-
sinscrire-au-concours-12681/concours-interne-et-externe-sur-
epreuves-deducateurs—33149.html.

Quelles sont les qualités requises ?


Vous serez en permanence en contact avec des jeunes en difficulté
et leur famille. De grandes qualités relationnelles sont attendues : un
bon sens de l’écoute, de la pédagogie, de la compréhension, etc.
Vous devrez vous montrer tolérant : ce n’est pas à vous de juger le
passé du jeune que vous accueillerez ou que vous accompagnerez.
Vous aurez à construire son avenir et non pas condamner son
passé.
Enfin, vous devrez savoir trouver le juste équilibre entre
bienveillance et fermeté. Vous aurez parfois à votre charge des
jeunes au caractère difficile, voire rebelle. Si vous devrez faire
preuve d’une gentillesse qu’ils n’ont peut-être pas beaucoup connue
au cours de leur vie, vous devrez cependant parfois user d’autorité
pour qu’ils respectent vos règles et celles de la vie en communauté.

Quel salaire ?
Comptez en début de carrière environ 1 800 euros net par mois et
après plus de trente années de service environ 2 900 euros net.

Maxime, éducateur de la PJJ :


« Il n’y a pas de journée type »
Maxime est éducateur de la protection judiciaire de la
jeunesse depuis ses 25 ans. Il a découvert le métier pendant ses
études et a tenté et réussi le concours après un master en Sciences
de l’Éducation. « En journée, nous accompagnons les jeunes dans

46
leur insertion : nous les aidons dans la rédaction des CV et des
lettres de motivation, nous cherchons des écoles ou des entreprises
qui pourraient les scolariser ou les recruter, nous leur donnons des
conseils pour les entretiens d’embauche, etc.
Nous les supervisons également dans l’entretien du foyer : nous leur
apprenons à faire leurs lessives, nous leur demandons de ranger
leur chambre, etc. Nous travaillons en lien avec des psychologues et
différents partenaires.
Ainsi, l’objectif est de mieux comprendre l’origine des actes commis
et l’histoire familiale qui peut y être liée. Il y a tout un savoir-vivre à
leur inculquer. Il y a aussi toute la partie activités : cinéma, musée,
théâtre, etc. Des ateliers et des débats sont également proposés sur
divers thèmes : le sport, le bien-être, etc.
La nuit, les adolescents sont parfois très anxieux. Ils sont souvent
habitués à des couchers assez tardifs. Nous, nous devons leur faire
retrouver un rythme. Le soir est aussi un moment où ils sont plus
aptes à se confier. Dans leur chambre, loin des autres, c’est souvent
pendant ces moments qu’on a les entretiens les plus complets et les
plus profonds avec eux.
Il n’y a pas de journée type en réalité. Parfois, nous devons gérer
des conflits et bagarres dans le foyer, d’autres fois nous allons en
audience. Nous les préparons d’ailleurs pour le tribunal. Nous ne
sommes pas leur avocat, mais nous devons les guider : leur
conseiller, par exemple, de parler de façon respectueuse au juge.
Pendant l’audience, nous sommes amenés à parler du jeune, de sa
personnalité, de notre perception du mineur, du projet que l’on peut
mener avec lui afin de lui permettre de s’insérer dans la société et de
ne pas récidiver.
C’est un métier qui nous fait beaucoup relativiser : nous rencontrons
des jeunes aux parcours tellement chaotiques que nos propres
ennuis nous semblent bien moins importants. »

47
Huissier(ère) ou commissaire de justice
À partir de juillet 2022, il n’y aura plus d’huissiers ou d’huissières
de justice. En effet, ce métier doit fusionner dans les prochaines
semaines avec celui de commissaire-priseur judiciaire et donner la
profession unique de commissaire de justice.
C’est une profession qui réunit donc les compétences et les
missions des deux métiers : le commissaire de justice devra, comme
l’huissier, pouvoir rédiger une assignation, un acte et le remettre aux
personnes concernées, renseigner les intéressés quant à la nature
de la décision de justice, établir un constat, procéder à un
recouvrement de créances (à l’amiable ou non), etc. Mais il pourra
également pratiquer la vente de meubles aux enchères publiques
prescrites par la loi ou après une décision de justice en ce sens. Il
pourra même avoir l’opportunité de vendre des biens incorporels
comme les marques, les brevets ou les fonds de commerce.
Le commissaire de justice est un officier ministériel. Il exerce la
plupart du temps comme professionnel libéral. Cependant, certains
d’entre eux travaillent comme salariés.

Quelle formation ?
Nouveau métier, nouvelle formation. Depuis 2020, tous les
aspirants doivent passer par l’Institut national de formation des
commissaires de justice. Afin d’y entrer, il faut réussir l’examen
d’accès à la formation professionnelle de commissaire de justice. Et
pour se présenter à l’examen, il est nécessaire d’être titulaire d’au
moins un master 2 en droit.
L’examen se compose de deux épreuves écrites d’admissibilité et de
trois à cinq épreuves orales d’admission. Il faudra, dans un premier
temps, montrer son aptitude à résoudre un ou plusieurs cas
pratiques ou rédiger une ou plusieurs consultations en droit civil ou
en droit commercial. Il sera ensuite nécessaire de faire le même

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exercice dans l’une des matières suivantes : procédure civile, modes
amiables de résolution des différends et modes alternatifs de
règlement des différends, procédures civiles d’exécution. Les
admissibles devront ensuite réaliser un exposé de dix minutes à
partir d’un sujet tiré au sort et portant sur une question d’actualité sur
la société française ou de culture générale ou judiciaire, le tout suivi
d’une discussion avec le jury. Puis, le candidat est interrogé sur une
ou plusieurs matières juridiques pendant 15 minutes. Enfin, une
épreuve d’anglais doit compléter l’examen obligatoire. Les candidats
peuvent ensuite opter pour une épreuve facultative de langue
vivante étrangère et/ou pour une interrogation facultative sur
l’histoire générale de l’Art.
Les admis intégreront ensuite l’INCJ pendant deux ans et devront y
effectuer un stage et suivre en parallèle de ce cursus une série
d’enseignements théoriques. Il est conseillé de trouver un stage
dans une étude de commissaire-priseur ou d’huissier de justice
rapidement et de contacter ces sociétés le plus en amont possible.

Quelles sont les qualités requises ?


Le travail du commissaire de justice ne doit pas l’affecter sur le
plan personnel : il fera face à des situations difficiles, procédera par
exemple à des expulsions, sera parfois mal vu, voire pris à partie par
des personnes concernées par son action. Il devra savoir supporter
les remarques négatives sans les prendre trop à cœur.
C’est à la fois un psychologue, un conseiller et un diplomate. Son
métier ne consiste en effet pas seulement à annoncer des
mauvaises nouvelles. Ce professionnel peut être amené à aider les
deux parties à trouver un accord, à faire accepter les décisions de
justice ou encore à conseiller des entreprises en difficulté. C’est un
métier très humain, à l’opposé de l’image que l’on s’en fait.
Ce professionnel devra savoir s’adapter : toutes les journées de
travail seront différentes et les imprévus nombreux. Le ou la
commissaire de justice ne devra pas rechigner à bousculer son
emploi du temps. Et surtout, il devra être très bien organisé afin de

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pouvoir gérer, en plus de sa charge de travail habituelle, le surplus
inattendu.

Quel salaire ?
Selon la convention collective nationale du personnel des huissiers,
ce professionnel gagne, en tant qu’huissier de justice salarié, au
minimum environ 4 000 euros brut par mois. Cependant, ces
rémunérations peuvent être beaucoup plus importantes et s’élever
jusqu’à 9 000 euros brut mensuels. Mais ces revenus varient
énormément en fonction de la proportion entre les actes tarifés par
l’État et les prestations à honoraires libres acceptées par l’étude.

50
Clerc d’huissier
Derrière un huissier se cachent très souvent un ou plusieurs clercs
d’huissier. Quand le premier fait appliquer les décisions de justice,
procède à des expulsions, à des saisies ou encore cherche des
arrangements et des solutions en cas de litige entre deux parties et
joue le rôle de conciliateur, le second est finalement là pour l’assister
au quotidien dans toutes les démarches techniques, mais aussi
administratives.
C’est à lui de suivre les dossiers, de rédiger des actes, de vérifier les
délais des procédures ou encore d’informer les personnes
concernées des décisions de justice et de retrouver les justiciables
qui auraient « disparu » : dans ces cas-là, il peut jouer véritablement
le rôle d’un détective privé, en réalisant par exemple des enquêtes
de voisinage. Lorsque l’huissier enfile sa casquette de médiateur, le
clerc peut également être amené à organiser les négociations. Enfin,
c’est généralement à ce professionnel de veiller à l’aspect comptable
de l’étude dans laquelle il travaille, en s’assurant que pour chaque
procédure, chaque dossier ouvert, une rémunération a suivi.
Dans les petites études, son champ d’action peut être large et il est
régulièrement généraliste : il peut avoir à gérer des dossiers de
crédits à la consommation, de recouvrement judiciaire, de dettes
commerciales, de pensions alimentaires impayées et autre. Dans les
plus grandes structures, le clerc peut se spécialiser.
À ce jour, il existe différents types de clercs d’huissier : il y a tout
d’abord le clerc significateur. C’est lui qui remet en mains propres les
actes de justice aux concernés afin de s’assurer qu’ils les ont bien
réceptionnés. C’est le plus mobile des trois, étant en effet amené à
voyager régulièrement et à sortir de son étude. Vient ensuite le clerc
aux procédures. C’est lui notamment qui s’occupe du recouvrement
en cas de dette non payée : il réalise des recherches juridiques,
ouvre des dossiers, vérifie les actes, etc. Enfin, le clerc expert est

51
une sorte de manager : collaborateur de l’huissier, c’est à lui de faire
le choix des procédures à lancer en fonction de la situation,
d’encadrer l’équipe en charge du dossier et d’assurer la relation
avec les clients. Il a de plus grandes responsabilités au sein de
l’étude.

Quelle formation ?
Il n’existe à ce jour pas de formation type pour devenir clerc
d’huissier. Cependant, un niveau baccalauréat est indispensable
pour devenir clerc aux procédures et au moins un master 1 pour
accéder au poste de clerc expert. Vous pouvez ainsi opter après bac
pour un BUT Carrières juridiques ou encore une licence puis un
master de droit. Si la seconde option est présente dans toutes les
universités ou presque et est très peu sélective, il n’en est pas de
même pour le BUT Carrières juridiques. Les places y sont en effet
assez limitées et les taux d’accès n’y sont pas aussi hauts : les
établissements accueillent entre 15 % et 75 % des étudiants qui
postulent à ces formations. On peut ainsi observer de grandes
variations.
Enfin, au niveau privé, vous pouvez vous tourner vers l’École
nationale de droit et de procédure qui propose des formations
certifiantes sur plusieurs mois. Rendez-vous directement sur le site
de l’Enadep.

Quelles sont les qualités requises ?


Le clerc d’huissier se doit d’être rigoureux et consciencieux. Pas
question de laisser filer une date de recouvrement par exemple, les
conséquences pourraient être calamiteuses pour vos clients. Il doit
ainsi avoir l’œil partout, gérer plusieurs dossiers en même temps
tout en surveillant les délais.
Le clerc doit apprécier enquêter, réaliser un travail de recherche
assez important pour trouver des justiciables qui semblent parfois
s’être volatilisés. Il faudra être persévérant, agir de façon
méthodique, ne pas hésiter à interroger des voisins, des membres

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de la famille pour retrouver une trace de la personne concernée. Il
faut ainsi un peu de curiosité pour ce métier !
Enfin, ce professionnel se doit d’être diplomate, notamment lorsqu’il
intervient en cas de contentieux. Il doit aider toutes les parties à
trouver une solution et essayer de faire en sorte que tout le monde
puisse discuter autour de la table et avoir des échanges permettant
d’avancer sur le dossier.

Quel salaire ?
Pour débuter, comptez entre 1 600 et 1 700 euros brut mensuels.
Vous pourrez prétendre à 200 ou 300 euros de plus avec quelques
années d’expérience.

53
Administrateur(trice) judiciaire
L’administrateur judiciaire intervient lorsqu’une entreprise est en
difficultés financières. Mandaté par un tribunal pour une procédure
de sauvegarde ou de redressement judiciaire, ce professionnel
indépendant étudie la situation de la société en question, son
fonctionnement, ses relations avec ses fournisseurs, ses créanciers,
etc.
Une fois cette première analyse effectuée et à l’issue de cette
période d’observation (pendant laquelle il peut être amené à aider à
la gestion de l’entreprise), il présente au tribunal ses conclusions :
l’entreprise peut-elle s’en sortir et si oui, de quelle façon ? Quel est
le plan à mettre en œuvre pour y arriver ?
Le tribunal décide alors des suites à donner : s’il choisit la poursuite
d’activité de l’entreprise, l’administrateur agit : il négocie les dettes,
cherche à faire accepter des remboursements plus échelonnés,
mène une restructuration et peut se voir confier la gestion en elle-
même… Si la société est finalement vendue, l’administrateur peut, là
encore, intervenir et encadrer toutes les formalités liées à la reprise.
Les missions de ce professionnel ne s’arrêtent cependant pas là et
peuvent être multiples. Il peut ainsi tenter de résoudre un problème
de gouvernance, un litige (commercial, social, actionnarial) en amont
pour accompagner des sociétés.

Quelle formation ?
Il existe deux grandes voies. La première, le parcours traditionnel,
repose tout d’abord sur un examen d’accès au stage professionnel.
Pour s’inscrire, il faut être titulaire d’un des masters suivants : master
de sciences et techniques comptables et financières, master
Méthodes informatiques appliquées à la gestion (MIAGE), master de
sciences économiques, master en droit, master d’administration
économique et sociale avec mention administration et gestion des

54
entreprises ou encore être diplômé d’IEP ou avoir un titre d’ingénieur
économiste délivré par le Conservatoire national des arts et métiers.
Le candidat aura alors à se présenter à sept épreuves écrites
d’admissibilité comprenant des sujets en rapport avec le droit
national des entreprises en difficulté, le droit des contrats, la gestion
financière et le contrôle de gestion ou encore le droit social lié aux
procédures collectives. Les admissibles se présentent ensuite à un
oral d’admission orienté sur l’exercice de la profession
d’administrateur judiciaire. S’il valide son examen, le futur
professionnel doit ensuite réaliser un stage de minimum trois ans
dans une étude puis, enfin, passer et réussir un examen d’aptitude à
la profession. S’il y parvient, il devra prêter serment et deviendra
alors officiellement administrateur judiciaire. Sachez que les places
sont chères : une dizaine de candidats réussissent l’examen chaque
année.
Une deuxième voie est possible pour les étudiants titulaires d’un
master Administration et liquidation des entreprises en difficulté
(ALED). En parallèle de son diplôme, l’étudiant devra ainsi justifier
d’un stage en étude d’une durée de 30 mois au moins. Lorsque le
diplôme et le stage seront validés, il sera officiellement
administrateur judiciaire.

Quelles sont les qualités requises ?


L’administrateur judiciaire doit être un bon observateur. Il ne doit
pas tirer de conclusions trop hâtives et s’arc-bouter sur ses préjugés
ou sa première impression. Pour être le plus efficace possible et
pour trouver la solution la plus adéquate pour l’entreprise dont il
s’occupe, il doit tout analyser : la trésorerie, la gestion, les
ressources humaines, la comptabilité, etc. C’est seulement après cet
examen complet qu’il pourra établir un diagnostic.
Il a aussi de grands talents de négociateur : il est en effet
régulièrement amené à discuter avec les banques pour retarder le
remboursement de prêt ou encore l’échelonner de façon différente.
De même, il peut avoir à négocier avec les fournisseurs pour
demander des facturations plus tardives.

55
Enfin, l’administrateur judiciaire doit savoir s’adapter : même si deux
situations peuvent paraître similaires, l’environnement ne sera pas le
même. Ce professionnel doit donc prendre en compte tous les
paramètres lorsqu’il agit et écouter l’ensemble de l’équipe dirigeante
et des salariés.

Quel salaire ?
L’administrateur judiciaire est un indépendant, il ne perçoit pas un
salaire fixe en tant que tel. En effet, il est rémunéré à la mission en
fonction du nombre de salariés présents dans l’entreprise dans
laquelle il intervient, du chiffre d’affaires de la société et de la nature
même de cette mission (surveillance, administration de l’entreprise,
etc.). La fourchette est donc large : il peut démarrer avec
2 000 euros brut par mois, mais gagner 5 000 euros en milieu de
carrière, voire davantage s’il est amené à travailler avec de très
grandes entreprises. Attention, une grande partie de cet argent
devra être consacrée aux charges ou aux impôts, les
administrateurs judiciaires travaillant le plus souvent en libéral.

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Mandataire judiciaire
Contrairement à l’administrateur judiciaire qui est là pour aider les
entreprises en difficulté, le mandataire représente les créanciers de
la société en question et intervient lorsque cette dernière est placée
en redressement judiciaire (il cherche alors des solutions pour
contenter les créanciers) ou est liquidée.
Dans cette deuxième situation, il est alors désigné comme le
liquidateur : il s’occupe des licenciements économiques, met en
vente les biens mobiliers et immobiliers pour rembourser une partie
des dettes et reprend la comptabilité pour vérifier le montant de ces
mêmes dettes. C’est aussi à lui de prononcer officiellement l’arrêt
total de l’activité. Enfin, il doit déterminer si les dirigeants de la
société en redressement judiciaire ont une responsabilité civile ou
pénale dans la faillite en ayant, par exemple, détourné des fonds ou
commis une faute de gestion.
Le mandataire judiciaire, s’il collabore avec de nombreux acteurs (la
justice, les créanciers, l’entreprise en difficulté), exerce en libéral et
travaille généralement seul.

Quelle formation ?
La formation est la même que pour l’administrateur judiciaire (voir
p. 67). Seulement, à l’issue de l’examen professionnel d’aptitude aux
fonctions de mandataire judiciaire, il prêtera serment pour ce métier.
Sachez que, comme pour l’administrateur judiciaire, le candidat ne
pourra passer l’examen d’accès à la profession que trois fois
maximum et l’examen final seulement deux fois. Les places y sont
particulièrement chères : actuellement, environ 320 personnes
exercent ce métier en France. Par ailleurs, si vous ne souhaitez pas
passer par la voie traditionnelle, vous pouvez là aussi opter pour le
master Administration et liquidation des entreprises en difficulté
(ALED).

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Quelles sont les qualités requises ?
L’action du mandataire judiciaire peut parfois être difficile. Il doit
régulièrement procéder à des licenciements économiques et les
conséquences peuvent être lourdes sur le plan humain. Pour
exercer ce métier, il faut en avoir conscience. S’endurcir n’est pas la
solution, mais il est impératif de savoir encaisser et faire en sorte
que cela ne vous affecte pas sur le plan personnel.
Une certaine polyvalence est attendue dans cette profession,
notamment dans les domaines de la comptabilité, de la finance, de
la gestion, des ressources humaines, du management, du droit, etc.
Il faut savoir maîtriser tous ses aspects tout en actualisant
régulièrement ses connaissances.
Le mandataire judiciaire se doit d’être pragmatique : il doit trouver
des solutions pour satisfaire les créanciers même si elles ont de
lourdes conséquences.

Quel salaire ?
Comme pour l’administrateur judiciaire, les revenus du mandataire
judiciaire dépendent de multiples critères : la nature de ses missions
ou encore la taille de l’entreprise. La fourchette de rémunération est
donc très large : vous pouvez commencer aux alentours de
2 000 euros brut, mais pouvez très vite atteindre des revenus de
plus de 5 000 à 8 000 euros brut par mois.

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Substitut(e) du procureur
Comme son nom le laisse supposer, le substitut du procureur
travaille directement sous l’autorité du procureur de la République et
représente le ministère public. Ce magistrat défend les intérêts des
victimes et de la société lorsqu’un crime ou un délit a été commis. Le
substitut du procureur est prévenu par les services de police ou de
gendarmerie dès lors qu’une plainte est déposée ou qu’il y a eu
infraction. Il examine le dossier et propose soit de classer l’affaire
soit de lancer l’enquête et, si cette dernière a bien avancé, de saisir
le tribunal. Il guide les policiers, engage des poursuites, contrôle les
interpellations et les placements en garde à vue, etc. C’est vraiment
à lui de décider de la procédure à engager.
Au moment du procès, le substitut du procureur propose une peine à
prononcer contre le mis en cause au nom de la société, mais même
s’il est magistrat, ce n’est pas à lui de rendre un jugement.
Le travail de substitut du procureur est loin d’être de tout repos :
dans une même journée, il peut être amené à se rendre sur le
terrain, sur une scène de crime, à travailler dans son bureau ses
réquisitoires qu’il aura à prononcer pour une affaire ou encore à
participer à une audience voire plusieurs audiences. Il travaille avec
un grand nombre d’acteurs de la police et de la justice : juge des
libertés, juge de l’exécution des peines, avocat(e)s, enquêteurs, etc.

Quelle formation ?
Comme les autres magistrats, l’aspirant substitut du procureur doit
impérativement passer le concours de l’École nationale de la
magistrature (ENM). Plusieurs voies sont possibles (voir le
chapitre 1), mais le premier concours, le plus connu et celui offrant
le plus de places, est accessible aux titulaires d’un bac+4. Il compte
cinq épreuves d’admissibilité (droit de l’Union européenne, droit
international privé ou droit administratif ; droit social ou droit des

59
affaires ; mise en situation et entretien avec le jury ; anglais et
épreuve facultative de seconde langue étrangère) et cinq épreuves
d’admission (connaissance et compréhension du monde
contemporain, droit civil et procédure civile, droit pénal et procédure
pénale, note de synthèse et droit public). Il est donc fortement
recommandé d’avoir suivi un cursus de droit avant de se présenter
au concours.
Un grand nombre de candidats optent pour des classes
préparatoires, privées ou publiques. L’ENM a elle-même mis en
place cinq classes préparatoires égalité des chances à Paris,
Bordeaux, Douai, Lyon et Orléans pour les candidats issus des
milieux défavorisés. Des préparations publiques sont aussi possibles
dans les Instituts d’études judiciaires labellisés par l’École et
implantés dans les universités de droit.
Une fois le concours réussi, le candidat s’engage à suivre 31 mois
de formation initiale. Il jongle alors entre la formation théorique et les
stages de découverte ou de professionnalisation dans différentes
juridictions, dans différentes instances et milieux. Les deux
premières années sont généralistes, mais les six derniers mois sont
consacrés à la spécialisation choisie.

Quelles sont les qualités requises ?


S’il est magistrat, le substitut du procureur n’en a pas moins de
nombreux points communs avec les avocats. Comme eux, il doit
maîtriser l’art oratoire, savoir construire et développer un
argumentaire devant des juges et des jurés, et ce sans trembler,
sans hésiter afin de sembler le plus convaincant possible. Si à ce
jour vous ne vous sentez pas encore très à l’aise lorsque vous
parlez en public, n’ayez crainte et ne fuyez pas encore ce métier !
En effet, c’est heureusement une compétence qui se travaille et qui
s’acquiert après de nombreux entraînements.
Pour demander la peine et la sanction la plus juste possible, ce
professionnel se doit de prendre en considération tous les éléments
à sa disposition. Il doit ainsi laisser de côté ses a priori et ses
éventuels préjugés.

60
Les affaires se succèdent et les substituts du procureur, comme la
plupart des professionnels de la justice, ont de moins en moins de
temps à accorder à chacune. Il faudra savoir faire preuve d’analyse
et de synthèse sans négliger certains éléments. Attention, ce n’est
pas une course ! Le destin d’un homme ou d’une femme peut être
entre vos mains.

Quel salaire ?
En tant qu’étudiant magistrat, le futur substitut du procureur est
rémunéré pendant sa formation. Comptez ainsi environ 1 500 euros
brut lorsque vous serez auditeur. Cependant, votre rémunération
suivra ensuite une grille salariale dépendant en grande partie de
votre ancienneté : vous commencerez autour de 3 000 euros brut
mensuels et pourrez atteindre en fin de carrière jusqu’à 9 800 euros
brut.

DES IDÉES DE MÉTIERS EN PLUS


> Pour ceux qui souhaitent occuper un poste à responsabilités,
la profession de directeur(trice) des services de greffe
pourrait tout à fait convenir. C’est à lui de répartir le personnel
des greffes en fonction des besoins, d’organiser les emplois du
temps, de délivrer certains certificats spécifiques tels que les
certificats de nationalité ou encore de contrôler le versement
des rémunérations de chacun.
> L’assistant(e) de justice travaille de façon quotidienne avec
les magistrats. Il réalise pour eux des recherches
documentaires ou rédige des notes de synthèse sur des
dossiers afin d’avancer au plus possible les juges. Il est
nécessaire d’avoir une formation juridique avec un niveau d’au
moins bac+4 pour exercer ce métier.

61
PARTIE 4

J’AIME LE TRAVAIL D’ENQUÊTE

62
Qu’ont donc en commun un commissaire de police, un inspecteur des douanes et
un détective ? En plus de réaliser un travail d’enquête chacun dans leur domaine, ils
doivent connaître les rouages du droit par cœur afin d’assurer sa bonne application
ou rester eux-mêmes dans les clous et avoir ainsi la possibilité de présenter des
preuves valides devant une instance de justice.

63
Commissaire de police
Le ou la commissaire de police est un véritable manager dans la
police : qu’il dirige un service de la sécurité publique ou une section
judiciaire, il encadre ses équipes, les commande, suit leurs
avancées, indique la direction à donner à l’enquête lorsque les
officiers en ont besoin ou encore leur révèle les priorités du groupe,
les affaires ou les infractions sur lesquelles ils doivent se concentrer.
Il s’occupe de l’organisation de son service, en répartissant les
moyens financiers, les hommes, les femmes et les véhicules sur les
différents dossiers. La logistique et la gestion du budget font donc
partie de son quotidien.
Au cours de sa carrière, ce professionnel peut se spécialiser en
rejoignant par exemple la brigade des mineurs, des stupéfiants, des
enquêtes économiques ou encore la brigade criminelle. Il peut
même travailler à la direction générale de la sécurité intérieure
(DGSI) ou au service central du renseignement territorial (SCRT).

Quelle formation ?
Pour devenir commissaire de police, si l’on ne travaille pas encore
dans la police, il faut généralement passer par le concours externe.
Les candidats doivent être âgés de 18 à 35 ans et être titulaires d’un
diplôme ou titre reconnu bac+5, comme un master ou autre
équivalent. Bien entendu, il faut aussi être en bonne condition
physique, avoir un casier judiciaire vierge ou encore être apte au
port et à l’usage des armes.
Le concours comporte trois phases : l’admissibilité, la préadmission
et l’admission. Comptez quatre épreuves pour la première phase :
une épreuve de culture générale sous forme de dissertation, une
autre de résolution d’un cas pratique à partir d’un dossier
documentaire à caractère administratif, un questionnaire à choix
multiple ou à réponses courtes portant sur l’actualité politique

64
française ou internationale, sur le fonctionnement institutionnel
politique français et européen, les règles de la police nationale, et
enfin, une épreuve de composition sur, d’une part, le droit
administratif et/ou les libertés publiques et/ou le droit de l’Union
européenne et, d’autre part, sur le droit pénal général et/ou la
procédure pénale.
Les candidats qui obtiennent un total de points jugé suffisant par le
jury participent à la préadmission consistant en un parcours
d’habilité motrice et un test d’endurance cardio-respiratoire. Enfin,
ceux qui parviennent à passer avec succès ces deux premières
étapes sont soumis à des tests psychotechniques écrits (servant à
cerner le profil psychologique des candidats), à une épreuve orale
de mise en situation individuelle, une épreuve collective de mise en
situation, une épreuve orale de langue étrangère et un entretien
avec le jury. Une visite médicale est obligatoire à l’issue de la phase
d’admission.
Ceux qui réussissent ces différentes épreuves intègrent alors l’École
nationale supérieure de la Police (ENSP) à Saint-Cyr-en-Mont-d’Or
(69). Pendant 22 mois, les élèves rémunérés alternent formation en
école et stages en services.

Quelles sont les qualités requises ?


Le commissaire de police doit savoir diriger et bien appréhender
l’aspect humain de sa profession : en effet, il devra gérer des
hommes et des femmes avec des compétences, des susceptibilités
et des caractères différents. Il est donc essentiel de savoir être
directif, mais aussi compréhensif vis-à-vis de ses équipes et bien
communiquer auprès d’elles.
Une bonne capacité d’analyse est également nécessaire. Le
commissaire de police doit en effet prendre des décisions
rapidement et mieux vaut alors être perspicace, savoir synthétiser et
donc analyser de façon efficace.
Si vous envisagez de vous lancer dans ce métier, il ne faut pas
craindre les horaires atypiques. Comme un grand nombre de vos
collègues officiers de police, vous serez amené à travailler les soirs,

65
la nuit voire le week-end, à être contacté à la dernière minute pour
une affaire urgente. Cela ne doit pas vous faire peur : votre métier va
inévitablement empiéter sur votre vie privée.

Quel salaire ?
Pendant leur formation, les élèves, en plus d’être hébergés
gratuitement, sont rémunérés et touchent ainsi 1 429 euros net par
mois. En entrée de carrière, selon leur grade (commissaire général
de police, commissaire divisionnaire de police, commissaire de
police), ils peuvent respectivement démarrer avec un salaire brut de
3 900, 3 100 ou 2 200 euros par mois et terminer leur carrière avec
une rémunération comprise entre 6 000 euros et 3 900 euros brut
(toujours en fonction des grades).

66
Officier(ère) de police judiciaire
Vous rêvez de devenir lieutenant, capitaine, commandant ou
commandant divisionnaire ? Ces officiers, placés sous l’autorité d’un
commissaire de police, suppléent ou secondent ces derniers et
prennent donc en charge une mission, une opération de terrain, une
enquête, une affaire et dirigent leur équipe.
Même s’ils ont ce rôle d’encadrants, de managers des gardiens de la
paix et des policiers gradés, les officiers de police judiciaire sont au
cœur de l’action : ils réalisent des filatures, mènent des enquêtes,
interpellent les personnes soupçonnées d’un crime ou d’un délit, les
interrogent, tentent de recouper les informations, etc. L’aspect
administratif de ce métier ne doit pas être oublié : l’officier ou
l’officière de police judiciaire doit rédiger des rapports, demander des
autorisations ou des mandats d’arrêt aux autorités compétentes,
procéder à des procès-verbaux, etc. Alors si vous pensez que cette
profession n’est qu’un métier d’action, détrompez-vous !
Les affaires sur lesquelles il travaille peuvent être très variées :
meurtres, vols d’œuvres d’art, lutte antiterroriste, cybercriminalité,
prostitution, trafic de stupéfiants, etc.

Quelle formation ?
Quand les candidats commissaires de police se doivent d’être
titulaires d’un master, les officiers de police ont pour obligation
d’avoir une licence ou un titre équivalent de niveau bac+3. Comme
leurs éventuels futurs supérieurs hiérarchiques, les candidats
doivent être âgés de 18 à 35 ans, avoir un casier judiciaire vierge et
être en bonne condition physique afin de se présenter au concours
externe d’officier de police.
Il faudra réussir trois étapes pour être accepté dans la profession. La
phase d’admissibilité est, elle, composée de cinq tests : une épreuve
de culture générale sous forme de dissertation, une épreuve de

67
résolution d’un cas pratique à partir d’un dossier documentaire, un
questionnaire à choix multiple ou à réponses courtes sur l’actualité
politique française et internationale, le fonctionnement des
institutions françaises ou européennes, le comportement citoyen ou
encore l’organisation de la police nationale, un questionnaire à
réponses courtes ou à choix multiple sur le droit administratif et/ou
les libertés publiques et une épreuve sur le droit et/ou la procédure
pénale. Ceux qui sont sélectionnés pour la suite doivent alors
réaliser un parcours d’habileté motrice et un test d’endurance cardio-
respiratoire. Les admissibles passent ensuite des tests
psychotechniques écrits, une épreuve de mise en situation
individuelle, un entretien avec le jury et une épreuve obligatoire en
langue étrangère. Enfin, une visite médicale vient conclure ce
concours.
Les admis rejoignent alors pendant 18 mois la formation à l’École
nationale supérieure de la Police (ENSP) à Cannes-Écluse (77) qui
alterne enseignements pratiques, enseignements théoriques et
stages en services de police.

Quelles sont les qualités requises ?


L’officier de police judiciaire se doit d’être un grand observateur :
pour résoudre les enquêtes en cours, il doit prendre en compte tous
les éléments du dossier et doit faire preuve de perspicacité, mais
aussi de rigueur.
Ce professionnel doit être persévérant : certaines affaires durent et
courent sur plusieurs mois (voire plusieurs années). De fait, il faut
savoir être patient et ne pas se décourager même si vous aurez
peut-être parfois l’impression que l’enquête n’avance pas.
Ce métier nécessite un mental d’acier et une grande résistance
psychologique : vous serez peut-être confronté à des horreurs, à des
situations très compliquées comme des meurtres violents, des
réseaux de prostitution de mineurs, etc. Si vous ne devrez pas rester
insensible, il ne faudra pas que tout cela vous affecte
personnellement, au risque d’impacter votre santé mentale et votre
vie privée.

68
Quel salaire ?
En tant qu’élève, vous recevrez une rémunération de 1 480 euros
brut par mois. Mais par la suite, votre revenu dépendra de nombreux
facteurs et surtout de votre ancienneté et de votre grade. Pendant
vos premières années d’officier de police, vous toucherez environ
1 920 euros brut par mois, environ 2 900 euros en tant que
commandant et 3 400 euros comme commandant divisionnaire. Si
vous accédez à ce grade vous pourriez atteindre 4 200 euros brut
mensuels en fin de carrière.

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Inspecteur(trice) de la concurrence, de la
consommation et de la répression
des fraudes
L’inspecteur à la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est en
quelque sorte un policier. Mais au lieu de traquer les criminels, il est
à la poursuite des entreprises qui pourraient réaliser une entrave aux
règles de la concurrence, et chasse tout dispositif qui pourrait se
révéler très défavorable aux consommateurs ou les produits et
services dangereux ou non conformes.
Travaillant généralement dans des services en région ou en
département, ce professionnel est en permanence sur le terrain. Il
enquête dans les entreprises, vérifie le respect de la réglementation
pour chacune d’entre elles, épluche les documents officiels, s’assure
qu’elles n’ont pas bénéficié de façon illégale d’une information qui
leur aurait donné une longueur d’avance sur les concurrents, etc. Si
ce fonctionnaire travaille en administration centrale, il s’occupe
davantage de l’élaboration ou de la modification des textes
réglementaires autour de ces sujets.

Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur à la Direction générale de la concurrence,
de la consommation et de la répression des fraudes, vous devez
impérativement passer le concours de référence accessible après un
bac+3. Deux voies sont possibles : l’une à dominante juridique et
économique, l’autre à dominante scientifique et technologique. Cela
permet à des profils très différents de postuler : des personnes qui
auraient fait après la terminale une école de commerce ou une école
d’ingénieurs, une licence de droit, d’administration économique et

70
sociale (AES), de sociologie ou d’économie ou encore une licence
en sciences, biologie, physique ou mathématiques.
Pour les écrits du concours externe, si la note de synthèse sur un
sujet à caractère économique, financier ou social est commune aux
deux voies, la deuxième épreuve peut être, pour la dominante
économique, un sujet au choix de gestion et administration des
entreprises, d’économie, de droit pénal général ou de droit
administratif. Pour le concours à dominante scientifique et
technologique, cette seconde épreuve écrite portera sur un sujet de
biochimie et microbiologie, d’agroalimentaire et de bio-industrie, de
physique ou de mathématiques, encore une fois au choix. Les
candidats qui auront réussi dans l’une ou l’autre filière seront
déclarés admissibles et passeront un entretien avec le jury puis
devront se confronter à un exercice de traduction en français d’un
texte en langue étrangère puis à une conversation sur le même
sujet.
Une fois le concours réussi, les candidats retenus entrent à l’École
nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes. Le programme de formation initiale d’une durée d’un an
se découpe autour de trois axes : la régulation concurrentielle des
marchés, la protection économique du consommateur et la sécurité
du consommateur. À la fin de chaque module, l’élève doit suivre un
stage d’application de trois semaines dans une unité d’enquête.
Puis, il conclut par un dernier stage plus long et plus généraliste
jusqu’à sa titularisation.

Quelles sont les qualités requises ?


Cet inspecteur doit avoir de grandes qualités d’analyse : il doit
savoir rassembler des éléments pour comprendre une situation et
statuer ensuite sur le caractère légal ou non d’une démarche ou sur
la conformité aux règles en vigueur d’une société.
Comme tout enquêteur, ce professionnel doit être méticuleux : rien
ne doit être laissé au hasard, pour le bien du consommateur, mais
aussi du marché. Il doit donc s’organiser pour passer tout au crible.

71
Enfin, comme tous les métiers en rapport avec le droit, l’inspecteur
de la DGCCRF doit être impérativement rigoureux : il aura à rédiger
des actes juridiques plus ou moins complexes et la moindre erreur
pourrait lui faire perdre du temps et avoir de lourdes conséquences.

Quel salaire ?
En tant que stagiaire pendant son année de formation, l’inspecteur
de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes touche environ 1 500 euros brut par mois. Par la suite, avec
l’ancienneté et l’avancement, cette rémunération évoluera,
démarrant en poste à 1 800 euros jusqu’à atteindre parfois
3 850 euros brut par mois.

Bon à savoir
Si l’inspecteur est un fonctionnaire de catégorie A, le contrôleur
de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes se situe dans la catégorie B et le métier est accessible
avec un bac seul. Travaillant dans une équipe supervisée par
un inspecteur, ce professionnel, comme son nom l’indique,
contrôle la bonne application de la réglementation sur la
concurrence ou la consommation.

72
Inspecteur(trice) des douanes
Si vous voyagez régulièrement, notamment hors Union
européenne, vous êtes sans doute familiers avec les services de
douane, ces équipes qui veillent à la fois sur les citoyens et leur
territoire ainsi qu’aux intérêts économiques et financiers, nationaux
ou européens. Ils se mobilisent contre les trafics de stupéfiants ou
d’armes, les contrefaçons, le terrorisme, ou s’assurent que les
entreprises payent des frais sur les marchandises expédiées ou
réceptionnées.
Les inspecteurs des douanes ne sont pas toujours sur le terrain et
vous ne les voyez ainsi pas forcément, mais dans leurs bureaux, ils
organisent, conseillent, surveillent.
Plusieurs voies permettent d’accéder à de nombreuses fonctions.
Dans la branche de l’administration générale, vous pouvez devenir
expert à la direction générale, inspecteur poursuivant (et représenter
ainsi l’administration devant les juridictions judiciaires), formateur
dans les écoles des douanes ou encore responsable d’un service
(ressources humaines, logistique, etc.). Dans la branche des
opérations commerciales, vous avez la possibilité de devenir
conseiller aux entreprises et d’accompagner les opérateurs du
commerce international afin de faciliter les déclarations aux services
des douanes, gestionnaire d’un service lié à la fiscalité douanière,
auditeur des procédures douanières voire enquêteur ou analyste
vérifiant la régularité des opérations. Enfin, la branche de
surveillance offre elle aussi de belles opportunités d’emplois, entre le
chef de service douanier de la surveillance (qui consiste à organiser
les brigades sous son autorité et diriger les opérations de contrôle)
ou encore officier de douane judiciaire.

Quelle formation ?

73
Pour devenir inspecteur des douanes, vous devrez absolument
passer le concours correspondant accessible après un bac+3. Et,
compte tenu du contenu des épreuves, mieux vaut avoir suivi une
licence de droit, un BUT Carrières juridiques ou une formation en
économie. En effet, les candidats doivent, pour la première épreuve
écrite, rédiger une note à partir d’un dossier relatif aux questions
économiques, financières et sociales. Pour la deuxième, ils doivent
choisir un sujet portant sur le droit constitutionnel, le droit
administratif et les libertés publiques, sur les institutions, le droit et
les politiques communautaires, sur le droit des affaires ou sur le droit
pénal. Et pour la troisième à dominante économique, ils doivent
travailler sur, au choix, un écrit d’analyse économique, de
comptabilité et d’analyse financière, de gestion et d’administration
des entreprises ou de géographie économique et humaine. Ceux qui
le souhaitent peuvent, par ailleurs, passer une épreuve de langue
étrangère. Les admissibles sont ensuite soumis à trois oraux : un
entretien de motivation, une épreuve de finances et gestion
publiques et une autre de langue étrangère.
Une fois ces différentes étapes réussies, vous intégrerez l’École
nationale des douanes de Tourcoing (59) pendant dix mois puis
devrez réaliser un stage pratique de six mois.

Quelles sont les qualités requises ?


L’inspecteur des douanes se doit d’être extrêmement rigoureux : il
doit manipuler toute la journée ou presque des chiffres, lire des
comptes rendus, des bilans économiques ou financiers et les
analyser. Alors pas de place aux approximations !
C’est aussi un fin observateur : l’inspecteur des douanes est un
enquêteur. Il doit donc être attentif à tout indice qui pourrait l’amener
à résoudre une affaire, à remonter la piste d’une organisation
criminelle ou autre.
C’est aussi quelqu’un de particulièrement intègre. Les enjeux
économiques sont colossaux dans ce secteur et certaines
personnes pourraient tenter de corrompre ces inspecteurs : ces

74
derniers devront savoir être fermes, même si on leur propose des
pots-de-vin bien supérieurs à leurs revenus.

Quel salaire ?
Pendant leur formation, ces inspecteurs perçoivent une
rémunération d’environ 1 500 euros brut par mois. Cependant, par la
suite, le revenu augmente régulièrement en fonction des promotions
obtenues tout au long de la carrière et de l’ancienneté. S’ils
commencent ainsi à 1 830 euros brut, ils peuvent toucher jusqu’à
3 150 euros hors primes en fin de carrière.

75
Inspecteur(trice) des finances publiques
Comptabilité, gestion, fiscalité… Le terme d’inspecteur(trice) des
finances publiques ne regroupe pas qu’un seul métier, bien au
contraire. Les lauréats du concours ont un large choix de
professions. Ils peuvent s’orienter vers un métier davantage tourné
vers la fiscalité (chargé de la gestion, du recouvrement et du
contentieux des impôts des professionnels, chargé de la gestion et
du contentieux des impôts fonciers, expert du recouvrement,
huissier), plus spécialisé gestion publique (technicien des comptes,
chargé de la qualité comptable et bancaire de l’État, gestionnaire de
comptes de dépôts, chargé de la valorisation du patrimoine de l’État,
etc.) ou contrôle (analyste du renseignement, chargé du contrôle
fiscal externe, chargé du contrôle de la contribution à l’audiovisuel
public, etc.).
Ces professionnels peuvent travailler dans des directions
départementales des finances publiques, dans des services
d’impôts, diriger de grandes entreprises publiques ou exercer dans
des services d’État.

Quelle formation ?
Pour se présenter au concours d’inspection des finances
publiques, il faut impérativement un diplôme de niveau licence ou
équivalent. Les candidats doivent passer deux épreuves écrites. La
première est commune à tous et consiste en la rédaction d’une note
de synthèse à partir d’un dossier documentaire portant sur des
problématiques économiques et financières. Pour la deuxième
épreuve sous forme de réponses à des questions et/ou de résolution
de problèmes, le candidat a le choix entre plusieurs sujets : droit
constitutionnel et administratif ; institutions, droit et politiques
communautaires ; droit civil et procédures civiles ; droit des affaires ;
analyse économique ; économétrie et statistique ; mathématiques ;

76
gestion comptable et analyse financière ; finances et gestion
publiques. Cette grande diversité offre ainsi l’opportunité à de
nombreux profils de passer le concours, comme ceux ayant suivi
une formation économique, commerciale, scientifique, en droit, en
sciences politiques, etc.
Si vous parvenez à franchir ce premier obstacle, vous vous
confronterez alors à trois épreuves d’admission : un oral de
motivation et d’échange avec le jury, un exposé sur un sujet tiré au
sort sur une option de la deuxième épreuve d’admissibilité et enfin,
une traduction écrite d’un document rédigé en allemand, anglais,
espagnol ou italien.
Ceux qui réussissent rejoignent l’un des établissements de l’École
nationale des finances publiques pour suivre une formation
théorique de huit mois puis une autre de quatre mois sur leur poste
d’affectation.

Quelles sont les qualités requises ?


Il faut avoir un grand respect de la loi : votre métier consiste
finalement à faire appliquer les lois, les réglementations mises en
place et à traquer ceux qui essayent de s’y soustraire. Vous devrez
donc vous-même être irréprochable.
L’inspecteur des finances publiques travaille au sein d’une équipe. Il
doit savoir collaborer, déléguer, faire confiance à ses pairs, voire les
diriger, et faire preuve de qualités et compétences managériales.
Comme ses collègues inspecteurs de douanes ou inspecteurs de la
concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes,
ce fonctionnaire se doit d’être très rigoureux et méticuleux. Les
détails sont parfois révélateurs et il doit savoir s’attarder dessus, les
analyser et en tirer des conclusions.

Quel salaire ?
À l’issue de la formation initiale, les inspecteurs des finances
publiques perçoivent une rémunération brute d’environ 1 830 euros
par mois, mais peuvent terminer leur carrière à plus de 3 150 euros

77
brut. Si vous évoluez et passez par la suite par exemple le concours
d’inspecteur principal vous permettant d’accéder à des fonctions
d’encadrement supérieur, vos revenus suivront et vous pourrez
toucher 3 500 à 4 000 euros brut par mois voire davantage.

78
Détective privé(e)
Sherlock Holmes à la recherche d’un assassin ou enquêteur
prenant en filature une épouse infidèle, le ou la détective privé(e) a
souvent une image qui lui colle à la peau très loin de la vérité. Qui se
douterait en effet que le droit fait partie du quotidien de ce
professionnel ?
Tout d’abord, son action doit rester dans le cadre de la loi :
impossible pour lui de s’introduire de façon illégale dans un lieu, de
voler des documents, de harceler des personnes pour obtenir des
réponses… En effet, missionné par des particuliers, des entreprises
voire même par des avocats, il cherche des preuves qui pourront
être utilisées devant la justice pour par exemple prouver une
violation de brevet, une concurrence déloyale, une embauche de
travailleurs clandestins ou des éléments pour retrouver la trace de
personnes disparues ou d’héritiers. Si ces preuves sont recueillies
de manière illégale, elles ne pourront pas être produites lors d’un
procès ou ouvrir une procédure de justice.
Filatures, récoltes de témoignages, recherche de documents
généalogiques ou autre, prise de photos… Son champ d’action est
large. Il doit parfois se pencher sur des dossiers économiques
complexes ou extraire et analyser des bases de données immenses
pour parvenir à ses fins.

Quelle formation ?
Aujourd’hui, la profession d’agent de recherches privées est
réglementée. Impossible ainsi d’ouvrir son cabinet ou d’en rejoindre
un sans avoir obtenu un des trois titres ou diplômes suivants : le titre
« détective-agent de recherches privées » délivré par l’Institut de
formation des agents de recherches (IFAR) à Montpellier (qui a aussi
signé un partenariat avec l’École supérieure des recherches privées
à Paris), la licence professionnelle « agent de recherches privées »

79
de l’Université de Nîmes ou encore la licence professionnelle
« sécurité des personnes et des biens – spécialité enquêtes
privées » de l’Université Panthéon-Assas (Paris 2).
Toutes ces formations sont accessibles après un bac+2. Au
programme ? Droit pénal, procédure pénale, droit civil et procédure
civile, droit du travail, secret professionnel, comptabilité et gestion
d’un cabinet, techniques d’enquêtes et d’investigation, techniques de
filature, lutte contre la cybercriminalité ou encore assurance.

Quelles sont les qualités requises ?


La discrétion est bien sûr inhérente au métier de détective privé. Il
doit en faire preuve lors de ses filatures, lors de ses enquêtes afin de
ne pas révéler ses intentions aux personnes sur qui il enquête. Mais
cela va plus loin : il ne peut et ne doit pas discuter de ses dossiers
avec des personnes directement concernées. Sinon, il peut perdre la
confiance de ses clients, se construire une mauvaise réputation et il
ne lui restera plus qu’à mettre la clef sous la porte.
L’agent de recherches privées se doit d’être patient. Son enquête
peut durer des années et sa persévérance sera saluée et l’aidera à
se forger une réputation. Il devra accumuler les indices, se lancer
dans une ou plusieurs pistes, les abandonner pour en trouver
d’autres… Il ne faut pas se décourager rapidement, mais savoir
rebondir en cas d’échec.
De plus, il ne faut pas craindre les horaires atypiques. Travailler de
nuit, le week-end ou les jours fériés est commun dans le métier de
détective privé. Cela peut être plus ou moins pesant, mais il est
nécessaire d’en prendre conscience avant de s’engager dans cette
voie.

Quel salaire ?
Le détective privé exerçant le plus souvent en libéral, il est difficile
de donner une indication de rémunération. Votre revenu dépendra
de votre clientèle (qui devrait s’élargir au fil des années), de votre
temps de travail et des tarifs que vous choisissez d’appliquer. Dans

80
vos premières années, il n’est pas rare de toucher entre 1 000 et
1 200 euros net voire moins par mois. Cependant, après quelques
années d’expérience et une bonne réputation, vous pourriez
atteindre une rémunération de 2 500 à 3 000 euros brut mensuels,
voire bien davantage pour une minorité de ces professionnels.

81
PARTIE 5

JE M’INTÉRESSE À L’IMMOBILIER,
AU PATRIMOINE OU AUX ASSURANCES

82
Vous aimez les dossiers de droit très techniques ? Vous avez déjà envisagé la
possibilité de devenir agent immobilier ou assureur ? Les métiers qui suivent
pourront vous intéresser ! Notaire, administrateur(trice) de biens ou encore
gestionnaire de contrat d’assurance sont des professions où, contrairement aux
a priori, l’aspect humain n’est pas du tout mis de côté. Bien au contraire.

83
Notaire
Contrat de mariage, contrat de rachat de fonds de commerce, acte
de vente de bien immobilier, testament, etc. Le notaire conçoit,
rédige et authentifie ces documents en prenant en compte les
exigences et volontés des différentes parties. De fait, en cas de non-
respect de cet acte signé, la personne concernée s’expose à des
conséquences juridiques rapides comme une expulsion si le loyer
est impayé.
Le notaire est aussi un conseiller : il est là pour guider les familles,
les individus souhaitant un avis sur une procédure, sur le contenu de
l’acte à mettre en forme, et expliquer et détailler les termes qui
peuvent sembler complexes, etc.
Ce professionnel peut travailler en libéral, soit en étant titulaire d’un
office, soit en en rejoignant un en tant que collaborateur ou associé
(deux statuts différents) ou peut opter pour le salariat (mais dispositif
minoritaire).

Quelle formation ?
Pour devenir notaire, vous devez vous engager après bac dans un
cursus de droit, en licence, pour apprendre et connaître les bases
sur le bout des doigts. Puis, vous devrez essayer de décrocher une
place dans un master spécialisé dans le droit notarial. Deux voies
s’offrent ensuite à vous : la voie universitaire et la voie
professionnelle. Pour la première, après avoir obtenu votre master 2
spécialité Droit notarial, vous devrez effectuer un stage en office en
alternance avec quatre semestres d’enseignement dans une
université partenaire de l’Institut national des formations notariales.
À l’issue de ces deux années, vous obtiendrez le diplôme supérieur
de notariat et pourrez être officiellement nommé par le garde des
Sceaux.

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Pour la voie professionnelle, c’est un peu différent. Après un master
en droit (pas forcément notarial), vous aurez à valider un module
initial d’enseignement (un mois à temps plein) dans un des 17 sites
d’enseignement dédiés et 5 modules techniques, soit 30 mois de
stage en office. Vous obtiendrez alors le diplôme de notaire.

Quelles sont les qualités requises ?


Le notaire se doit d’être pédagogue. Dans son rôle de conseiller, il
doit expliciter à des personnes qui ne sont pas forcément
spécialistes du droit des éléments techniques. Il faut donc savoir se
mettre à la hauteur des autres et se montrer patient.
Comme ses confrères spécialistes du droit, la rigueur est
indispensable, et particulièrement dans la rédaction des actes
juridiques. La moindre erreur ou le moindre oubli pourrait avoir de
fâcheuses conséquences pour l’une ou l’autre (voire les deux) partie
impliquée.
Si le notaire doit savoir rester cartésien en toutes circonstances et
appliquer le droit, il ne doit tout de même pas oublier l’aspect humain
de son métier. Rassembler toute une famille pour lire un testament
peut amener son lot d’émotions. Le notaire devra donc faire preuve
de discrétion et de compassion lors de ces moments difficiles sans
toutefois oublier son rôle principal.

Quel salaire ?
Comptez au démarrage entre 2 500 et 3 000 euros brut par mois,
mais attention, vos charges seront cependant lourdes ! Par la suite,
il n’est pas rare de décrocher des revenus plus importants, autour de
3 500 à 4 000 euros brut mensuels, voire davantage pour certains
d’entre eux. Cette rémunération dépend en grande partie des actes
pratiqués et du temps de travail réalisé.

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Clerc de notaire
Le clerc de notaire est le bras droit du notaire. Sans le premier, le
second n’avancerait pas autant qu’il le souhaiterait sur les différents
dossiers. En effet, le clerc de notaire travaille sur la préparation des
actes de l’office notarial : il rédige, demande les pièces et documents
en amont aux différentes parties pour décharger au maximum le
notaire. On dit régulièrement que le clerc de notaire est un vrai
technicien du droit.
Il se penchera ainsi aussi bien sur les transactions immobilières, sur
les contrats de mariage, les testaments, questions d’héritage, etc. Il
peut avoir envie de se spécialiser pour rejoindre un office lui-même
spécialisé afin de se consacrer à un certain type de dossiers.

Quelle formation ?
Il n’y a pas de diplôme type pour devenir clerc de notaire.
Cependant, pour mettre toutes les chances de son côté afin
d’intégrer un office notarial, certains parcours doivent être privilégiés.
Après le bac, mieux vaut s’orienter très rapidement vers une
formation en droit : un BTS notariat, un BUT Carrières juridiques
voire même une licence en droit pour, ensuite, rejoindre une licence
professionnelle « métiers du notariat », présente dans 23 universités
en France, comme Lyon 3, l’Université d’Aix-Marseille ou encore
l’Université de Lille (retrouver ici la liste de tous les établissements
proposant la formation : https://www.infn.fr/formations/licence-
professionnelle-metiers-notariat/#universites). Pendant cette année,
vous bénéficierez de cours sur le droit de l’immeuble, de l’entreprise,
sur les fondamentaux de droit, sur les régimes des biens du couple
ou encore sur la transmission.
Pour être sûr d’intégrer un office ou pour gagner en responsabilité, il
peut être intéressant de poursuivre ensuite avec un diplôme des
métiers du notariat : pendant un an, l’étudiant peut suivre une

86
formation à l’Institut national des formations notariales (et des
établissements qui la composent) et être en alternance dans un
office.

Quelles sont les qualités requises ?


La technique, le clerc de notaire doit aimer cela. Il ne doit pas
rechigner à aller fouiller dans les textes de loi pour trouver la
réponse à une question particulièrement épineuse, car chaque cas a
son lot de surprises. Il faudra ainsi se montrer persévérant, voire un
peu têtu !
Il faut par ailleurs se montrer très méthodique : pas question de
partir dans tous les sens. Un acte juridique doit avoir une certaine
cohérence et la technique de travail du clerc se reflète dans ce
document si important. Bref, rigueur et organisation sont des
indispensables pour ce métier.
Être curieux et avoir envie de faire de la veille juridique
régulièrement est un grand plus. En effet, se tenir au courant des
dernières actualités dans le domaine peut faire gagner un temps
considérable pour un dossier plus tard.

Quel salaire ?
Le salaire du clerc est bien moins important que son supérieur
hiérarchique, le notaire, mais reste tout à fait raisonnable. En effet,
comptez environ 2 500 à 3 000 euros brut par mois pour un milieu
de carrière. Mais là encore, tout dépendra de votre niveau de
formation ou de la notoriété de l’office dans lequel vous travaillez.

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Administrateur(trice) de biens
L’administrateur(trice) de biens est chargé(e) de gérer des biens
immobiliers, des appartements, des maisons, des locaux
commerciaux ou encore des bureaux pour le compte d’un particulier,
d’une entreprise voire d’un syndic de copropriété.
Son rôle plus précisément ? Il n’en a pas qu’un seul. Il doit enfiler
plusieurs casquettes : trouver des locataires potentiels, leur faire
visiter le bien, sélectionner le meilleur et le plus fiable, effectuer l’état
des lieux, parfois rédiger le bail adéquat, etc. Il s’occupe de ce qui
précède la signature, mais pas seulement. Lorsque le bail est signé,
il s’assure du versement régulier du loyer, gère les problèmes que
pourrait rencontrer le locataire, cherche les entreprises qui pourront
s’occuper de l’entretien des parties communes dans les immeubles,
etc.
Enfin, l’administrateur ou l’administratrice de biens peut avoir à
essayer de régler les conflits à l’amiable entre propriétaire et
locataire ou encore à lancer des poursuites judiciaires en cas
d’impayé, par exemple.
Ce professionnel peut être salarié ou indépendant, travaillant soit
dans un cabinet de gestion locative, soit en agence immobilière.

Quelle formation ?
Il n’y a pas qu’une seule formation type pour devenir
administrateur. Après le bac, vous pouvez vous orienter par exemple
vers un BTS Professions immobilières en deux ans, apprécié par les
entreprises pour son côté très professionnalisant. Faites attention,
s’il y a de nombreuses formations de ce type proposées en France
(plus de 200 sur Parcoursup), une place dans un de ces
établissements n’est pas garantie compte tenu de la forte demande.
À l’École nationale de commerce, à Paris, par exemple, seuls 5 %
des candidats reçoivent une réponse positive ! Cependant, si vous

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ne visez pas une école, un lycée en particulier et si vous étendez
vos recherches à plusieurs régions, vous multipliez vos chances de
rejoindre ce BTS.
Vous avez aussi la possibilité d’opter pour un BUT Carrières
juridiques (une vingtaine en France) en trois ans, une licence
professionnelle (après deux ans d’étude post bac) Métiers de
l’immobilier gestion et administration ou encore pour une licence en
droit. Il existe aussi des écoles privées comme l’EFAB ou encore
l’ESPI qui proposent le bachelor Gestionnaire d’affaires
immobilières. Si vous souhaitez avoir des responsabilités ou créer
votre propre cabinet, il est recommandé de poursuivre en master
spécialité Droit immobilier, par exemple.

Quelles sont les qualités requises ?


L’administrateur de biens doit savoir être bien organisé. En effet,
entre les déplacements pour les états des lieux, les vérifications des
paiements des loyers, la recherche de nouveaux locataires, les
tâches peuvent très vite s’accumuler. D’autant plus que ces
professionnels doivent gérer plusieurs biens immobiliers en même
temps !
C’est un conciliateur : s’il fait avant tout appliquer le droit de
l’immobilier dans l’intérêt de ses clients, il tente de trouver des
solutions à l’amiable en cas de litige afin d’arranger les deux parties.
Ce professionnel est aussi quelqu’un de très réactif : pas question
d’attendre plusieurs semaines avant de régler le problème de
plomberie d’un locataire ou de trouver le bon dossier pour louer un
bureau. En effet, dans le premier cas, en plus du désagrément subi
par la personne qui occupe le bien, ce dernier peut vite se détériorer
et dans le second, le propriétaire perd de l’argent et pourrait vouloir
se tourner vers quelqu’un d’autre.

Quel salaire ?
Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte pour estimer la
rémunération d’un administrateur de biens. Est-il à son compte ou

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est-il salarié ? Combien de biens gère-t-il ? S’est-il construit une
solide réputation ? Comptez en moyenne pour un débutant un
salaire brut compris entre 2 000 et 2 500 euros par mois.
Cependant, celui-ci peut augmenter en fonction des paramètres
évoqués plus tôt.

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Gestionnaire des contrats d’assurance
Maison, appartement, local commercial, voiture et même sa vie…
Aujourd’hui, il existe des assurances pour tout. Et derrière, le
gestionnaire des contrats d’assurance conçoit des contrats sur
mesure, mesurant tous les risques, enregistrant tous les paramètres
propres aux souscripteurs, établissant des clauses spécifiques ou se
référant à des contrats préétablis. Avec son travail, il fixe ainsi une
indemnisation et le montant du contrat annuel.
Une fois ce contrat établi, son rôle ne s’arrête pas là. En effet, en
cas d’incident, de sinistre ou de vol, censé enclencher
l’indemnisation par l’assurance, le gestionnaire envoie un expert et
travaille sur son compte rendu. C’est seulement à ce moment-là qu’il
vérifie que le cas de figure rentre bien dans la case du contrat
souscrit et qu’aucune clause ne vient l’invalider et, de fait, annuler
l’indemnisation.

Quelle formation ?
Après bac, plusieurs parcours sont possibles. Vous pouvez opter
pour un BTS Assurance (plus d’une centaine sur Parcoursup).
Attention, il n’est pas toujours facile d’y entrer : les taux
d’accessibilité sont généralement compris entre 20 % et 50 %. Et
pourquoi ne pas rejoindre un BTS Management commercial
opérationnel ou un BTS Négociation et digitalisation de la relation
client ? Ces parcours sont un peu moins spécifiquement tournés
vers l’assurance, mais vous travaillerez l’aspect commercial du
métier de gestionnaire de contrats d’assurance. Autre possibilité :
opter pour un BUT Carrières juridiques en trois ans cette fois-ci. Ou
encore rejoindre après un bac+2 la licence professionnelle mention
Assurance, banque, finance.
Bien sûr, il existe aussi la possibilité de rejoindre une école de
commerce ou une école spécialisée dans les métiers de l’assurance.

91
Attention toutefois à la qualité de l’école et à sa réputation auprès
des futurs recruteurs. Renseignez-vous auprès des employeurs et
des anciens élèves de l’établissement visé. Bien sûr, vous pouvez
également rejoindre une licence en droit et ensuite poursuivre en
master Droit des assurances pour avoir l’opportunité de gagner en
responsabilité par la suite dans votre secteur.

Quelles sont les qualités requises ?


Le gestionnaire de contrats d’assurance est avant tout un
commercial : il doit convaincre son potentiel client de souscrire un
contrat dans sa compagnie et, le cas échéant, l’inciter à choisir
certaines options. Il doit donc être bon négociateur et persuasif.
La rigueur est bien sûr indispensable dans cette profession. Il ne faut
rien laisser au hasard dans un contrat. Sinon, vous pourriez faire
perdre à votre société plusieurs milliers d’euros (voire bien
davantage pour les plus grands clients). Il est donc nécessaire de
contrôler tous les paramètres.
Le gestionnaire des contrats d’assurance est aussi quelqu’un de très
cartésien : tel sinistre va impliquer telle procédure, telle
conséquence. Même si la situation des assurés peut émouvoir, il doit
rester professionnel.

Quel salaire ?
Comptez entre 1 600 et 2 000 euros brut par mois en début de
carrière, plutôt entre 2 000 et 2 500 euros par la suite. Mais là
encore, il existe de grandes différences entre les compagnies et les
sociétés.

92
PARTIE 6

JE SUIS ATTIRÉ(E) PAR LE MONDE


DE L’ENTREPRISE

93
Si certains aiment travailler dans les tribunaux, d’autres préfèrent le monde de
l’entreprise et ses spécificités. Il est en effet possible d’exercer le droit dans les
sociétés, soit en travaillant pour elles (comme les juristes ou les directeurs
juridiques), soit en contrôlant leur respect des réglementations et du Code du travail.

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Juriste
Le juriste connaît la législation d’entreprise par cœur. Il est là pour
protéger l’entreprise, s’assurer qu’elle ne prend aucun risque en
signant un contrat, en rédige pour ses échanges avec les
partenaires, vérifie qu’elle respecte les normes qui lui sont
imposées, tente de trouver le meilleur régime fiscal ou montage
juridique ou encore mène et encadre les plans sociaux quand ils se
produisent.
Ce professionnel doit également réaliser une veille active afin de ne
pas passer à côté d’une nouvelle législation, de nouvelles normes
qui pourraient concerner directement la société pour laquelle il
travaille.
Le juriste peut se spécialiser. En droit de l’environnement par
exemple, pour faire respecter à l’entreprise ou aux sociétés dont il
s’occupe toutes les nouvelles normes dans le domaine, en propriété
intellectuelle, pour aider les sociétés à protéger leurs innovations,
leurs inventions et leurs créations artistiques ou encore en droit
social afin de surveiller les derniers textes de loi concernant les
plans sociaux, les contrats de travail et leur bonne application. Le
juriste d’entreprise, quant à lui, s’occupe d’une seule et même
société et l’aide sur tous les plans juridiques.

Quelle formation ?
Pour devenir juriste, il faut au minimum un bac+5 en droit. Après,
généralement, une licence de droit ou plus rarement une formation
type école de commerce ou Sciences Po en trois ans, il vous faudra
opter pour un master en droit privé, dans des spécialisations en droit
du travail, en droit des affaires, en droit des assurances, en droit
social voire, pourquoi pas, en droit fiscal.
Il est également possible d’opter pour la voie du diplôme de juriste
Conseil d’entreprise dispensé dans onze universités (Bordeaux,

95
Caen, Cergy-Pontoise, Lyon, Montpellier, Nancy, Paris II, Poitiers,
Rennes, Strasbourg, Toulouse). Il existe deux voies : la première,
longue de trois ans, est accessible après une licence 2 et est
proposée dans seulement deux centres (Montpellier et Paris II), la
deuxième, d’un an, est accessible après un master 1. Au cours de
ce cursus, les élèves devront suivre une spécialisation au choix
parmi contentieux interne et international de l’entreprise ; droit fiscal ;
droit de la propriété intellectuelle ; droit social ; droit des sociétés ou
droit économique.
Enfin, il est également envisageable de suivre un mastère spécialisé
dans le domaine juridique, proposé par exemple dans les écoles de
commerce ou les écoles d’ingénieurs qui amène les étudiants
jusqu’à un niveau bac+6.

Quelles sont les qualités requises ?


Le juriste est quelqu’un d’extrêmement rigoureux. Pour être sûr que
l’entreprise pour laquelle il travaille soit dans les clous et gagnante
dans ses échanges avec les partenaires ou autre, il doit tout vérifier
et envisager toutes les hypothèses et surtout, tout sécuriser. Le
moindre oubli de sa part pourrait avoir de lourdes conséquences.
Ce professionnel se doit aussi d’être persévérant. Pour sortir
l’entreprise d’une situation compliquée, trouver une faille, il sera
parfois amené à plancher pendant de longues heures sur les textes
de loi. Il ne faudra pas se décourager rapidement.
Les langues ne doivent pas vous rebuter. En effet, surtout dans les
entreprises travaillant à l’international, être au moins bilingue est
indispensable. Et la maîtrise d’une ou de deux langues
supplémentaires est parfois nécessaire.

Quel salaire ?
En début de carrière, vous pourrez compter sur un salaire moyen
compris entre 2 500 et 3 000 euros brut par mois. Cette
rémunération devrait grimper avec l’expérience et l’ancienneté en
entreprise. Cependant, des grandes différences apparaissent entre

96
sociétés. Travailler dans une grande multinationale favorise
généralement des revenus beaucoup plus importants.

97
Directeur(trice) juridique
Le directeur juridique est généralement le grand responsable de
l’équipe de juristes. En effet, dans les grandes entreprises, il n’y a
pas qu’un seul juriste. Ce responsable est ainsi là pour coordonner
l’ensemble des membres de l’équipe.
Il prend par ailleurs en charge les plus gros dossiers : les grandes
fusions-acquisitions, les contrats les plus importants signés, les
plans sociaux de l’entreprise, etc. Il est aussi le visage du service
juridique, c’est à lui de le représenter. Face aux autres, il assume par
exemple les choix de ses juristes et même leurs erreurs.
C’est par ailleurs à lui que le ou les dirigeants s’adressent et posent
des questions sur des dossiers, sur des actes signés, etc. Ce
professionnel sera ainsi le lien entre le haut de la direction et le reste
de son équipe.

Quelle formation ?
Le directeur juridique étant finalement le « chef » des juristes, une
formation similaire à ces derniers est presque essentielle. Si le
métier et la fonction vous intéressent, vous pouvez ainsi envisager
un parcours en droit : une licence dans un premier temps, puis un
master en droit privé, en droit fiscal ou encore en droit social.
Vous avez aussi la possibilité d’opter pour un diplôme de juriste
Conseil d’entreprise (cf. fiche juriste) ou choisir d’intégrer une école
de commerce : certaines d’entre elles proposent en effet des
spécialisations ou des doubles diplômes en droit. Vous pourrez ainsi
vous initier au management, essentiel dans le métier de directeur
juridique, tout en apprenant les bases de droit des contrats ou de
droit du travail.
Généralement, vous commencerez en entreprise et dans la vie
active en tant que juriste et pourrez évoluer progressivement pour
atteindre la fonction de directeur juridique.

98
Quelles sont les qualités requises ?
Vous devrez vous montrer responsable, assumer les décisions,
voire les erreurs de votre équipe. En effet, en tant que directeur
juridique, c’est à vous de tout contrôler, de vérifier le travail de
chacun et de représenter vos équipes auprès des dirigeants.
Il vous faudra aussi développer des qualités de manager, apprendre
à déléguer et à orchestrer tout le travail de votre équipe. Il est
nécessaire de savoir répartir de façon équilibrée les tâches, sans
surcharger les uns et les autres.
La rigueur est bien entendu indispensable dans votre métier. Une
erreur d’appréciation ou une approximation juridique peut être très
coûteuse pour l’entreprise pour laquelle vous travaillerez et vous
risquez un licenciement immédiat.

Quel salaire ?
Généralement, on ne commence pas dans la vie active comme
directeur juridique. Ce poste à responsabilités nécessite un certain
nombre d’années d’expérience. Cependant, le salaire va avec !
Comptez entre 5 000 et 7 000 euros brut par mois, voire bien
davantage dans les plus grandes sociétés.

99
Inspecteur(trice) du travail
C’est le spécialiste de la législation du travail. Cette dernière n’a
pas de secrets pour lui. Cet inspecteur ou cette inspectrice se rend
dans les entreprises et s’assure que ces sociétés, les PME comme
les boîtes du CAC 40 respectent les normes de sécurité, d’hygiène
ou de santé, les durées et les conditions de travail et les contrats de
chaque salarié.
Ces professionnels interviennent par ailleurs lors des situations
exceptionnelles, comme les plans sociaux mis en place par les
entreprises. Ils échangent avec les dirigeants des entreprises, les
services des ressources humaines, les partenaires sociaux et les
salariés afin d’avoir une vision globale sur le contexte et de vérifier
que les licenciements et le reste des dispositions prises par
l’employeur respectent la législation du travail. Plus généralement,
l’inspecteur peut être sollicité en cas de conflit dans l’entreprise.
Il a également un pouvoir de décision sur certaines actions que
voudraient mener le ou les dirigeants de la société en question. Ce
ou ces derniers doivent ainsi obtenir son autorisation en cas de
licenciement des représentants du personnel, des conseillers
prud’hommes, des médecins du travail, en cas de dispositif relatif à
la durée de travail ou encore de travail des jeunes.
Enfin, l’inspecteur du travail a un véritable rôle en termes de
formation professionnelle : il veille à ce que cette dernière soit mise
en place en entreprise, que les fonds dédiés soient utilisés dans ce
but et que tous les salariés puissent en bénéficier.

Quelle formation ?
Pour devenir inspecteur(trice) du travail, il faut impérativement
passer le concours correspondant, accessible après un diplôme de
niveau bac+3. Il comprend trois épreuves d’admissibilité : une
composition sur le rôle des pouvoirs publics, des questions à

100
réponses courtes sur le droit du travail et le droit social européen et
enfin, une composition portant sur une matière à option, au choix
parmi droit public, droit privé, économie de l’entreprise, politiques de
l’emploi et politiques sociales, santé et sécurité au travail, ergonomie
et organisation du travail et sciences de la matière ou de la vie.
Même si tous les profils bac+3 sont acceptés et peuvent être
amenés à se présenter au concours, un parcours en droit, que ce
soit un BUT Carrières juridiques, une licence en droit ou en
économie-gestion, peut davantage aider à la préparation de ce
concours.
Par la suite, les admissibles doivent se soumettre à trois oraux. Le
premier consiste en une mise en situation individuelle à partir d’un
sujet tiré au sort suivie d’un entretien individuel. Le deuxième est un
entretien de motivation avec le jury, débutant par une présentation
du candidat. Enfin, le dernier consiste en une épreuve de
conversation dans une langue étrangère (parmi anglais, espagnol,
portugais, allemand, italien ou polonais) sur la base d’un texte rédigé
dans cette même langue.
L’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation
professionnelle (INTEFP) permet à certains étudiants méritants et
demandeurs d’emploi d’intégrer une classe préparatoire Talents qui
les préparera au concours d’inspecteur du travail.
Celles et ceux qui réussissent le concours deviennent inspecteurs
élèves du travail et bénéficient d’une formation de 18 mois alternant
cours à l’INTEFP et travail sur un lieu d’exercice professionnel
(Direction régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des
Solidarités/Direction départementale de l’Emploi, du Travail et des
Solidarités). Les six derniers mois de formation sont consacrés à la
spécialisation et à la pré-affectation sur le lieu de travail.

Quelles sont les qualités requises ?


L’inspecteur du travail doit être neutre et incorruptible. Il ne doit pas
prendre parti dans un conflit entre salarié et employeur et doit
s’appuyer sur des éléments concrets et factuels pour établir ses
conclusions dans un dossier.

101
Il faudra développer un certain nombre de qualités humaines. Même
si ce professionnel passe une grande partie de son temps la tête
dans les dossiers, il rencontre les différents acteurs de l’entreprise,
recueille leurs impressions, écoute, etc. C’est une partie importante
de son travail qui n’est donc pas à négliger.
Enfin, l’inspecteur du travail ne doit pas oublier la base de son
métier : le droit. C’est ce dernier qu’il doit faire respecter. Impossible
donc de sortir réellement des clous de la législation, même si cela va
à l’encontre de ses propres convictions ou si c’est au détriment de
certaines personnes.

Quel salaire ?
L’inspecteur élève du travail est rémunéré pendant sa formation, à
hauteur de 1 670 euros brut par mois. Cependant, dès sa prise de
fonction, il commencera avec une rémunération mensuelle plus
importante de 1 950 euros brut. Ce revenu augmentera avec
l’ancienneté et des promotions régulières liées à la qualité de votre
travail pourraient vous y aider. Vous pourrez atteindre jusqu’à
5 000 euros brut par mois en fin de carrière en tant que directeur du
travail.

102
PARTIE 7

J’AIMERAIS TRAVAILLER DANS LE MONDE


PÉNITENTIAIRE

103
Certaines personnes jugées dans les tribunaux rejoignent un établissement
pénitentiaire ou doivent se soumettre à des mesures restrictives ou des travaux
d’intérêt général. Pour s’assurer qu’ils exécutent bien leur peine et pour préparer leur
réinsertion dans la société, des professionnels doivent les encadrer.

104
Conseiller(ère) pénitentiaire d’insertion et de
probation
Le conseiller d’insertion et de probation est là pour éviter la récidive
des personnes incarcérées. Pendant la détention, ce professionnel
fait en sorte de préparer l’après. D’une part, il mène des entretiens, il
propose des aménagements de peine au juge et, d’autre part, il
commence à chercher des pistes d’insertion professionnelle pour la
suite, un logement et encourage à garder un lien social avec
l’extérieur et notamment avec la famille. Après la détention, il
continue à suivre la personne concernée et à lui apporter son aide
pour une bonne réinsertion.
Si les personnes dont il s’occupe exécutent leur peine en milieu
ouvert, c’est-à-dire en dehors d’un établissement pénitentiaire, le
conseiller d’insertion et de probation doit veiller à ce qu’elles
respectent les conditions et les obligations données (travail d’intérêt
général, participation à des groupes de parole, respect du contrôle
judiciaire, etc.).
Ce professionnel est fonctionnaire et travaille dans les services
pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) au niveau
départemental.

Quelle formation ?
Une seule voie possible : le concours d’entrée à l’École nationale
d’administration pénitentiaire (ENAP) accessible après un bac+3, et
ce quelle que soit la formation suivie après la terminale. Les
épreuves écrites se composent d’une dissertation sur un sujet
d’ordre général, relatif à l’évolution politique, économique et sociale
de la France contemporaine et d’une note de synthèse à partir d’un
dossier portant sur les libertés publiques ou sur des problématiques
liées à la justice. Si vous parvenez à passer cette première étape,
vous devrez réaliser devant le jury un exposé sur un sujet tiré au sort

105
et basé sur le programme fixé chaque année. Celui-ci comporte des
thèmes très variés : les principales institutions françaises et
européennes, la famille dans la société contemporaine, la
socialisation des adolescents, la formation et qualification
professionnelles, les médias et la communication, etc.
Si vous pouvez postuler directement après l’obtention d’une licence,
une grande partie des reçus sont en réalité déjà titulaires d’un
master 1 ou 2. Le concours est très sélectif : seulement 5 % environ
des inscrits parviennent à intégrer la formation. Par ailleurs, il est
fortement recommandé d’avoir suivi un parcours en droit : la matière
est celle qui correspond le plus à ce que l’on peut vous demander au
concours.
Si vous avez la chance d’intégrer l’ENAP, vous suivrez une formation
de 24 mois. Pendant la première année, les enseignements
théoriques s’appuient sur l’intervention de praticiens extérieurs,
d’universitaires et de chercheurs. Au programme : droit et procédure
pénale, sociologie, criminologie ou encore psychologie. La deuxième
année, vous serez stagiaire et affecté dans un service pénitentiaire
d’insertion et de probation.
Enfin, sachez que vous serez rémunéré pendant votre formation à
hauteur de 1 400 euros net par mois (hors primes de stage).

Quelles sont les qualités requises ?


Il va falloir croire en votre métier. Ce ne sera pas facile tous les
jours, les risques de récidive n’étant pas nuls, mais vous devrez
rester persuadé de l’intérêt et de l’efficacité de vos missions. Vous
devez avoir envie de croire à cette deuxième, troisième ou énième
chance pour l’intérêt de votre client et le vôtre.
Il est important aussi de ne pas avoir de préjugés : la personne qui a
été arrêtée a déjà été jugée. Elle en est arrivée là par certaines
circonstances. Vous devez pouvoir la comprendre (sans approuver
ses actes) et ne pas vous arrêter sur des idées reçues. Il vous
faudra écouter et cerner son parcours. Et surtout, vous devrez savoir
prendre du recul.

106
Enfin, vous devrez rester calme. Certains détenus pourraient se
montrer agressifs avec vous. Il faudra maîtriser vos nerfs et garder la
bonne distance. Restez bien rigoureux.

Quel salaire ?
Vous commencerez dans la vie active avec un salaire d’environ
1 700 euros brut par mois (hors primes) et pourrez atteindre jusqu’à
3 000 euros brut avec les promotions validées en cours de carrière
et au fil des années.

107
Directeur(trice) des services pénitentiaires
Le directeur ou la directrice des services pénitentiaires est un
responsable important. Il prend en charge les personnes détenues,
organise la vie de l’établissement et l’emploi du temps de chacun. Il
met en place la politique de l’établissement en suivant les directives
des supérieurs hiérarchiques. C’est à lui de proposer différentes
activités pour préparer par exemple à la réinsertion.
En parallèle, il doit s’occuper de son équipe, répartir les tâches en
fonction des disponibilités de chacun ou encore écouter les requêtes
et les problèmes des collègues afin de trouver une solution
adéquate.
Une grande partie de son travail relève de l’administratif : il faut
savoir gérer un budget, l’utiliser en fonction des besoins, procéder à
des recrutements, etc.
Le directeur des services pénitentiaires a des perspectives
d’évolution. Après minimum cinq ans d’expérience, il ou elle peut
postuler à des fonctions de chef d’établissement pénitentiaire, de
chef d’un département en direction interrégionale de sécurité et
détention, d’insertion et de probation, des ressources humaines ou
encore de chef de bureau en administration centrale. Dans un
second temps, il ou elle peut accéder aux professions d’inspecteur
des services pénitentiaires ou encore de directeur de formation de
l’École nationale d’administration pénitentiaire.

Quelle formation ?
Il faut impérativement passer le concours de directeur des services
pénitentiaires, accessible avec un diplôme de niveau bac+3. Il est
notamment recommandé d’avoir suivi, avant de postuler, un cursus
en droit ou dans un institut d’études politiques (IEP), mais il n’y a là
encore, aucune obligation.

108
Le concours se compose de trois épreuves d’admissibilités et de
trois épreuves d’admission. Pour les écrits, les candidats devront se
confronter à une composition s’appuyant sur une question sur
l’évolution sociale, politique, économique et/ou sur le mouvement
des idées depuis le XVIIIe siècle. Par la suite, ils devront rédiger une
note à partir d’un dossier, une épreuve censée évaluer leur capacité
à analyser et synthétiser leurs connaissances en droit public/droit
pénal ou procédure pénale. Enfin, le dernier écrit porte sur une
composition ou une étude de cas en économie, sciences et
ressources humaines, en statistiques et mathématiques ou en
criminologie et droit pénitentiaire au choix du candidat.
Ceux qui auront réussi cette première étape iront aux oraux et
devront se soumettre à l’exercice de l’entretien de recrutement, à
une interrogation orale sur une matière choisie par le candidat parmi
histoires et relations internationales depuis 1918 ; sciences et
ressources humaines ; finances publiques ; droit public ; droit pénal
ou procédure pénale, et enfin, à une épreuve orale de langue
vivante étrangère comportant la lecture et la traduction d’une partie
d’un texte d’actualité ainsi qu’une conversation.

Bon à savoir
L’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) met en
place une classe préparatoire Égalité des chances, destinée
aux candidats issus de milieux sociaux défavorisés afin de
préparer au mieux le concours.
Une fois acceptés, les étudiants intègrent la formation en
alternance de l’École nationale d’administration pénitentiaire
(ENAP) pour une durée de 24 mois. Au programme :
acquisition de compétences de management, de mise en
œuvre de la politique pénitentiaire décidée par les supérieurs
hiérarchiques ou encore de compétences de gestion financière
et gestion des ressources humaines, etc. En parallèle, ils
réalisent des stages en structure pénitentiaire, mais aussi en
dehors, dans les préfectures, dans les hôpitaux, dans les

109
métiers de la sécurité afin de connaître le quotidien des autres
partenaires du directeur des services pénitentiaires. En
deuxième année, les élèves sont pré-affectés en établissement
pénitentiaire ou dans les directions interrégionales ou les
administrations centrales en tant que stagiaires.

Quelles sont les qualités requises ?


Le directeur des services pénitentiaires doit être polyvalent.
Ressources humaines, management, comptabilité, recrutement, etc.,
il doit être sur tous les fronts et la diversité des missions ne doit pas
l’effrayer.
C’est un vrai manager. Il doit savoir gérer des équipes, discuter avec
eux des problèmes rencontrés au quotidien avec les détenus ou
avec leurs collègues, répartir les tâches et prendre ses
responsabilités quand la situation le nécessite. Or, tout le monde ne
peut pas assumer ce rôle.
Enfin, ce professionnel sait garder son calme, et ce dans toutes les
circonstances. Des incidents plus ou moins graves peuvent survenir
dans un établissement pénitentiaire. Le directeur des services se
doit d’analyser et de prendre des décisions rapidement dans l’intérêt
de chacun sans céder à la panique.

Quel salaire ?
L’élève directeur des services pénitentiaires est rémunéré pendant
sa formation à hauteur de 1 350 euros net par mois (hors primes de
stage). Son revenu augmentera significativement lors de sa
première affectation, atteignant 2 140 euros net et pouvant, en fin de
carrière, s’élever à environ 5 500 euros net mensuels.

110
Juge des libertés et de la détention
Le juge des libertés et de la détention est un magistrat un peu
particulier. Il intervient en amont du procès : c’est à lui de décider si
la personne qu’il a en face de lui, soupçonnée d’un délit ou d’un
crime, doit être placée en détention provisoire. C’est encore lui que
l’on sollicite lorsqu’une demande de mise en liberté est effectuée. Ce
n’est cependant pas son rôle de décider si l’individu est coupable ou
non ou si des aménagements de peine doivent être réalisés. Il prend
en compte divers paramètres afin de savoir si la personne arrêtée
peut être dangereuse ou si elle pourrait avoir tendance à fuir avant
son procès et de se soustraire ainsi à la justice.
C’est aussi au juge des libertés et de la détention d’acter une
assignation à résidence avec surveillance électronique ou d’un
placement sous contrôle judiciaire lorsque les circonstances
l’imposent.
Le juge des libertés et de la détention est aussi le garant de la
protection de la liberté individuelle. Si une demande est faite par un
tiers d’attenter à cela pour plusieurs raisons, il doit obtenir
l’approbation de ce magistrat. Ce dernier peut ainsi autoriser des
écoutes téléphoniques, des perquisitions nocturnes après étude du
dossier ou encore, des visites domiciliaires administratives afin de
prévenir des actes de terrorisme.
Il est également compétent pour deux autres cas particuliers : il peut
statuer sur le maintien des étrangers en situation irrégulière en zone
d’attente ou en rétention administrative au-delà d’un certain délai ou
encore peut intervenir dans les affaires d’hospitalisation en soins
psychiatriques sans consentement.

Quelle formation ?
Le juge des libertés et de la détention est avant tout un magistrat. Il
doit ainsi passer le concours de l’École nationale de la magistrature.

111
Pour connaître le détail des épreuves, rendez-vous au chapitre 1.
Une fois l’établissement intégré, l’élève magistrat suit une formation
de 31 mois alternant formation théorique et stages de découverte ou
de professionnalisation dans divers environnements et instances.
Une fois ce cursus terminé, le jeune diplômé peut demander, s’il le
souhaite, un poste de juge des libertés et de la détention en fonction
des places disponibles et des besoins. Cependant, ceux qui
exercent cette fonction sont généralement d’ores et déjà passés par
la case « juge d’instruction » plus facilement accessible à la sortie de
l’école.

Quelles sont les qualités requises ?


Le travail en équipe ne doit pas lui faire peur. Ce magistrat
collabore en permanence avec différents acteurs de la justice et de
la police. En plus d’être assisté d’un greffier, il doit régulièrement
donner des instructions à des officiers de police, communiquer avec
le procureur de la République, le juge d’instruction en charge de
l’affaire en question, etc.
C’est aussi un professionnel très réactif : il doit être capable de
prendre des décisions rapidement sinon cette perte de temps
pourrait être préjudiciable, soit pour le détenu, soit pour la société
lors d’une menace de terrorisme par exemple.
Il doit être conscient des conséquences de ses actes et ne pas
prendre à la légère ces décisions. Ce juge doit trouver le bon
équilibre entre protection des libertés individuelles et sécurité de la
société.

Quel salaire ?
La grille de salaire du juge des libertés et de la détention
correspond en tout point à celle du magistrat. Il commencera ainsi,
une fois sa formation terminée, avec un salaire mensuel net
d’environ 2 700 euros et pourra terminer avec une rémunération de
près de 9 000 euros net.

112
Juge de l’application des peines
Ce magistrat du siège spécialisé intervient après la condamnation.
C’est à lui de fixer les modalités d’exécution de la peine prononcée
lors du procès, c’est-à-dire de déterminer si la personne jugée
coupable devra faire de la prison, effectuer des travaux d’intérêt
général ou encore être sous surveillance électronique.
C’est aussi à lui de contrôler la bonne application de la peine et de
juger si des aménagements doivent être progressivement réalisés
en fonction du comportement du concerné et de la préparation à sa
réinsertion. Le juge de l’application des peines peut mandater des
travailleurs sociaux ou demander des enquêtes pour vérifier tout
cela.
C’est ainsi à lui de décider après quelque temps si le condamné peut
bénéficier d’une libération conditionnelle ou encore avoir des
permissions de sortie régulières.

Quelle formation ?
En tant que magistrat du siège, le juge de l’application des peines
est forcément passé par l’École nationale de la magistrature (ENM)
accessible après un concours à bac+4 (voir chapitre 1). Pendant
une formation de 31 mois rémunérée alternant cours théoriques,
stages de découverte et de professionnalisation, l’élève magistrat
doit choisir une spécialisation. C’est ainsi six mois avant sa sortie
d’école qu’il peut s’orienter vers la fonction de juge d’application des
peines et effectuer tous ses derniers stages en fonction.

Quelles sont les qualités requises ?


Contrairement à son collègue des libertés et de la détention, le juge
d’application des peines n’a théoriquement pas à prendre des
décisions dans l’urgence. C’est pourquoi il est important qu’il analyse
de façon détaillée le dossier, qu’il pèse tous les arguments en faveur

113
et en défaveur d’un aménagement de peine et qu’il n’agisse pas
dans la précipitation.
Le côté social doit également lui tenir à cœur. La réinsertion est un
grand enjeu et le juge d’application des peines doit y être
particulièrement sensibilisé. C’est en effet en la préparant au mieux
qu’il sera possible d’éviter la récidive. Ce magistrat devra ainsi
collaborer quotidiennement avec les travailleurs sociaux, avec les
conseillers d’insertion et de probation.
Ce juge doit savoir écouter. En effet, pour évaluer s’il y a la
possibilité de réaliser des aménagements de peine ou d’autoriser
des sorties pour la santé mentale du détenu, il faudra écouter ce
dernier, observer ses réactions et entendre les personnes qui le
côtoient au quotidien. Le juge d’application des peines n’a donc pas
toujours la tête dans ses dossiers, bien au contraire !

Quel salaire ?
Comme l’ensemble des magistrats, si vous optez pour ce métier,
vous bénéficierez d’une rémunération pendant votre formation
comprise entre 1 300 et 1 400 euros net par mois. Une fois sorti de
l’École nationale de la magistrature, vous commencerez aux
alentours de 2 700 euros net mensuels et pourrez prétendre en fin
de carrière (en fonction des promotions obtenues tout au long de la
carrière) à un salaire de près de 9 000 euros net par mois.

114
PARTIE 8

LES MÉTIERS LIÉS AU DROIT AUXQUELS


VOUS N’AVIEZ
PEUT-ÊTRE PAS PENSÉ

115
Quand on vous demande de citer des métiers du droit, vous viennent naturellement
à l’esprit des professions telles qu’avocat, juge, voire peut-être notaire ou
commissaire de police. Cependant, ces idées préconçues, bien qu’elles existent,
vous empêchent peut-être de penser à d’autres voies pourtant bien réelles aussi.

116
Éditeur(trice) juridique
Sa mission ? Informer sur l’actualité juridique. Comme toute
discipline, le droit vit et évolue. Les procès, les affaires et les
décisions de justice prises et qui font parfois jurisprudence sont pour
les professionnels des références importantes à avoir en tête pour
traiter leurs futures affaires. L’éditeur juridique est là pour que les
informations soient partagées et connues par le plus grand nombre
en les réunissant dans un livre, un journal, une revue.
Une fois le dossier et les principaux axes de la revue et/ou de
l’ouvrage définis, l’éditeur juridique répartit les tâches et confie les
rédactions aux professeurs/journalistes/professionnels du droit sur
lesquels il peut compter. L’éditeur juridique peut être amené à écrire
lui-même quelques articles ou chapitres, mais se limite
généralement aux brèves par manque de temps. En effet, c’est à lui
de coordonner l’ensemble, de relire tous les textes lorsqu’ils sont
rendus, d’apporter les corrections nécessaires pour leur bonne
compréhension, voire de demander des précisions supplémentaires
aux auteurs. Une fois l’édition ou le livre terminé, il envoie le tout à
l’imprimeur.
L’éditeur juridique peut travailler pour une revue considérée comme
« scientifique ». Dans ce cas, les règles ne sont pas tout à fait les
mêmes : des professionnels du droit ou des enseignants-chercheurs
soumettent à un comité de lecture de la revue en question leurs
articles. Ces derniers sont alors longuement examinés par des pairs
(et par l’éditeur juridique) qui peuvent suggérer des modifications.
Une fois les allers-retours réalisés, l’article peut être officiellement
publié.

Quelle formation ?
Il n’existe à ce jour pas de parcours spécifique. Il est fortement
recommandé d’avoir suivi une formation en droit, au minimum une

117
licence de droit voire un master, afin de comprendre ce que vous
allez lire et éventuellement faire des modifications sans ajouter
d’erreurs dans le texte initial.
Il peut être également intéressant de compléter son cursus par une
formation dans le domaine de l’édition afin de comprendre les
spécificités du métier et du secteur : comment mettre en valeur un
contenu ? De quelle façon sélectionner le sujet idéal ? Vous pouvez
par exemple réaliser un master Métiers du livre et de l’édition. Pour
trouver celui qui vous correspondra au mieux, rendez-vous sur le
site trouvermonmaster.fr !

Quelles sont les qualités requises ?


L’éditeur juridique doit être un minimum curieux. Cette qualité est
nécessaire pour effectuer la veille juridique incontournable dans le
métier. Chaque jour en effet, ce professionnel doit consulter les
articles des concurrents, suivre les comptes sur les réseaux sociaux
des grandes personnalités du droit, lire les comptes rendus des
procès médiatiques, etc. C’est un travail de longue haleine dont il ne
faudra pas se lasser !
C’est aussi quelqu’un de très méticuleux. En effet, en relisant les
articles, il ne doit pas faire de modifications qui pourraient en
changer le sens, ajouter des erreurs, tromper les lecteurs et
provoquer la fureur des auteurs ! C’est à lui d’être très prudent et
consciencieux.
Il doit également être pédagogue. Même s’il s’adresse à un public
précis, spécialiste du juridique, il ne doit perdre aucun lecteur en
route et parler au plus grand nombre. C’est à lui de percevoir si un
texte est trop obscur, même pour un public averti ! De même, il doit
aussi prendre le temps d’expliquer aux auteurs des textes du livre ou
de la revue ce qu’il attend précisément afin d’obtenir un écrit qui tient
la route dès le début.

Quel salaire ?

118
Le salaire dépendra de nombreux paramètres : le poste exact
occupé, les responsabilités, le nom de la revue ou de la maison
d’édition, etc. Vous pourriez commencer avec un revenu brut de
1 500 à 2 000 euros par mois, mais évoluerez plus probablement au
cours de votre carrière autour de 2 500 à 3 000 euros brut voire bien
davantage pour certains titres bien connus.

119
Journaliste spécialisé(e) police-justice
Il se rend dans les tribunaux pour écouter les audiences des petits
et plus grands procès, appelle les services de police pour avoir des
informations en avant-première sur une affaire, rédige des articles
sur des grands criminels, etc. Comme son nom l’indique, le
journaliste spécialisé police-justice est finalement un journaliste qui
ne se consacre (presque) qu’aux rubriques « faits divers » ou
« justice ».
Il connaît les termes spécifiques par cœur, se crée un réseau de
connaissances et de relations (professionnels du droit, officiers de
police, etc.) pouvant l’aiguiller et l’aider à trouver des pistes pour son
enquête journalistique.
Ce professionnel est salarié. Cependant, il peut être « en poste »,
c’est-à-dire travailler pour un seul média à temps plein et avoir un
salaire complètement régulier et mensualisé, ou être journaliste
pigiste. Dans ce deuxième cas, il travaille pour plusieurs titres et est
payé au feuillet (c’est-à-dire au nombre de signes écrits).

Quelle formation ?
Il n’existe pas de formation spécifique : tout le monde peut
théoriquement devenir journaliste. Cependant, certains parcours
peuvent vous y aider davantage. Intégrer une école ou un master de
journalisme à l’université aide ainsi beaucoup pour trouver un poste.
D’une part, parce que sur un marché du travail très tendu, être sorti
d’un de ces établissements peut vous aider à faire la différence et
d’autre part, ces écoles ont développé un réseau et vous aideront à
trouver des stages ou votre futur emploi.
Il existe à ce jour quatorze écoles reconnues par la profession : le
Celsa (master option journalisme), le CFJ Paris, le CUEJ de
Strasbourg, l’EDC de Cannes, l’EJDG de Grenoble, l’EJCAM d’Aix-
Marseille, l’École de journalisme de Sciences Po Paris, l’EJT de

120
Toulouse, l’EPJT de Tours, l’ESJ Lille, l’IFP à Paris, l’IJBA de
Bordeaux, l’IPJ Paris-Dauphine et l’IUT Lannion. Si les
établissements de Cannes et de Lannion sont accessibles juste
après le bac, il faudra se présenter aux concours des douze autres
avec au moins un bac+3. Vous pouvez aussi opter pour un master
universitaire ou une autre école privée.

Quelles sont les qualités requises ?


Le journaliste est quelqu’un d’extrêmement consciencieux,
notamment dans le domaine de la police-justice. Avant de publier un
article, il se doit de vérifier toutes les informations, de recouper les
sources pour être sûr de ne pas faire d’erreur et de ne pas tromper
son lecteur. Il en va d’ailleurs de sa crédibilité !
Il est aussi important d’être naturellement curieux. Cette qualité va
vous permettre de guetter en permanence l’actualité juridique et
judiciaire, de regarder ce qu’écrivent les journaux concurrents au
vôtre et ainsi, de faire les liens entre certaines affaires. Cela pourra
aussi vous donner des idées de potentiels interlocuteurs à interroger
pour vos futurs articles.
Vous êtes quelqu’un de sociable. Le travail de journaliste, c’est aussi
aller au contact des autres pour recueillir des informations.

Quel salaire ?
Là encore, plusieurs facteurs sont à prendre en compte : le média
pour lequel vous travaillez, votre ancienneté et votre fonction au sein
du journal. Il est possible que les débuts soient difficiles et que vous
soyez au SMIC ou même légèrement en dessous. Mais vous pouvez
aussi commencer avec un salaire de 2 000 à 3 000 euros brut par
mois dans plusieurs rédactions. Et cette rémunération pourrait
augmenter avec les années (sans toutefois atteindre des niveaux
mirobolants).

121
Attaché(e) parlementaire
L’attaché parlementaire, aussi appelé assistant parlementaire, est
le collaborateur du député ou du sénateur élu. Il travaille ses
dossiers, assiste à des réunions, lui rédige ses discours, réfléchit à
sa communication, organise son agenda, lui rapporte les avancées
des différents groupes parlementaires sur les dossiers qu’il suit et
les débats, et votes au Parlement en son absence.
Ce professionnel est en permanence au contact avec les autres :
que ce soit avec les autres assistants parlementaires, auprès
desquels il peut récupérer quelques informations, avec les autres
élus, pour les convaincre par exemple de voter les mêmes textes
que ceux que son député ou sénateur promeut, voire avec des
acteurs extérieurs, pour écouter par exemple les doléances des
lobbyistes.
L’attaché parlementaire ne se limite pas aux murs du Parlement : en
effet, un certain nombre d’entre eux travaillent dans les
circonscriptions des députés en élaborant, par exemple, un plan
pour la réélection du concerné. Il peut être amené également à faire
plusieurs allers-retours entre cette circonscription et Paris et donc
être régulièrement sur les routes.

Quelle formation ?
Aucune formation spécifique n’est exigée. Cependant, les profils
juridiques sont particulièrement appréciés : ils connaissent les
rouages du droit, le fonctionnement des différentes institutions et ont
alors une véritable plus-value pour évoluer dans ce milieu. Vous
pouvez ainsi opter pour une licence puis pour un master en droit,
peut-être en droit public plus spécifiquement, que vous pourrez
trouver par exemple à l’Université Paris 13 (en droit public interne et
européen et international) ou à l’Université de Lille.

122
Il est aussi possible de passer par Sciences Po Paris ou un institut
d’études politiques. L’un et l’autre vous donneront des clefs
intéressantes pour ce métier d’assistant parlementaire.
Il est également envisageable d’opter pour des formations dans des
établissements privés tels que l’EFAP qui propose un MBA spécialité
Communication publique et influence. Cependant, prenez garde
dans vos choix d’école : toutes ne se valent pas en termes de qualité
alors qu’elles pourraient être particulièrement coûteuses.
Renseignez-vous sur la réputation de la formation visée, notamment
auprès des potentiels employeurs : les enseignants et les élèves ont
en effet tout intérêt à vanter leur établissement, mais des élus
pourront vous dire si, objectivement, ils connaissent l’école dont
vous leur parlez et si elle a formé de nombreux assistants
parlementaires.

Quelles sont les qualités requises ?


L’assistant parlementaire ne craint pas d’aller au contact des
autres, y compris parfois pour des discussions houleuses où il
s’agira de convaincre afin de s’assurer un ralliement et un vote
favorable. Même s’il est un collaborateur « de l’ombre », il n’est pas
isolé dans un bureau, bien au contraire.
Travailler dans le milieu de la politique nécessite également d’être un
fin stratège, de trouver les clefs pour persuader et de promettre et
négocier des contreparties.
Il devra aussi savoir faire preuve d’initiatives. Même s’il travaille pour
un élu, député ou sénateur, il devra parfois prendre des décisions
dans l’urgence ou proposer des solutions rapides. Quelqu’un qui ne
fait qu’exécuter les ordres de son supérieur pourrait en effet très vite
se faire doubler par un autre plus ambitieux et entreprenant.

Quel salaire ?
Les assistants parlementaires sont souvent assez jeunes, le métier
connaissant un énorme turn-over. Ainsi, les rémunérations n’ont pas
forcément le temps de beaucoup augmenter alors que,

123
théoriquement, les élus offrent de meilleurs revenus aux attachés
parlementaires avec une expérience significative. Comptez ainsi sur
un salaire compris entre 2 000 et 2 500 euros brut par mois.

DES IDÉES DE MÉTIERS EN PLUS


> Vous pouvez aussi opter pour le métier de consultant(e)
juridique : travaillant dans un cabinet de conseil, il effectue des
missions d’expertise pour le compte d’entreprises, mais aussi
d’administrations publiques. Des études en droit ou en école de
commerce (avec une spécialisation en droit) pourraient vous
mener à cette profession.
> Il est aussi envisageable, si vous aimez la discipline, de
devenir professeur(e) de droit à l’université. Si un certain
nombre d’entre eux sont des professionnels (avocats ou
juristes principalement) et conjuguent ainsi travail à l’université
et travail en cabinet ou en entreprise, une partie se consacre à
la recherche et à l’enseignement. Il vous faudra alors réaliser
un parcours en droit (licence et master) et généralement
enchaîner avec un doctorat dans la matière.
> Le métier de directeur(trice) général des services d’une
commune pourrait aussi vous intéresser. Dans les
municipalités de plus de 2 000 habitants, il seconde le maire et
veille au bon fonctionnement et à la bonne organisation de tous
les services. Il doit par ailleurs suivre les affaires juridiques de
la commune et un bon bagage en droit est souvent nécessaire.
> Et pourquoi pas expert(e) judiciaire ? Cette personne n’est
pas, à l’origine, un professionnel du droit. Médecin, interprète,
architecte, ingénieur et autre, les juges ont très régulièrement
besoin de leurs avis, de leurs connaissances et de leur
expertise pour des dossiers plus ou moins complexes. Certains
s’inscrivent ainsi sur une liste et sont alors consultés
régulièrement. Ainsi, vous pouvez démarrer dans un métier,
avancer dans votre carrière puis vous raccrocher au droit dans
un second temps !

124
125
PARTIE 9

SEPT
QUESTIONS / RÉPONSES
AUTOUR DES MÉTIERS DU DROIT

126
Le droit vous intéresse alors que vous n’en avez jamais fait et que vous ne
connaissez personne travaillant dans le domaine ? Vous devez sans doute vous
interroger sur un nombre incalculable de sujets. Ce chapitre est destiné à répondre
aux questions générales que vous vous posez peut-être sur cette discipline.

127
Quelles spécialités au lycée pour faire
du droit ?
Le droit n’est pas réservé qu’aux élèves de lycée général. En effet,
certains parcours tels que les BTS Collaborateur juriste notarial,
Professions immobilières ou Assurance sont en effet plutôt ouverts
et davantage destinés aux élèves issus des filières technologiques
et professionnelles (bien que les élèves de lycée général soient de
plus en plus nombreux à postuler et à intégrer ces formations
courtes et professionnalisantes). De la même façon, les BUT
Carrières juridiques sont largement accessibles aux élèves de
STMG.
Cependant, pour la plupart des autres parcours, des autres
formations et des professions auxquelles elles mènent, il est
conseillé de passer par la voie du général. Or, depuis la réforme du
lycée, il est désormais nécessaire de choisir trois spécialités en
première puis deux en terminale. Ces matières, en plus de peser
fortement dans l’évaluation du baccalauréat, peuvent être décisives
pour la suite des études. Alors, lesquelles choisir pour mettre toutes
les chances de son côté ?
Il n’existe bien sûr pas une combinaison unique et obligatoire pour
accéder aux formations dans ce domaine, mais certaines spécialités
peuvent vous aider. En droit, il faudra savoir mener un raisonnement
structuré et rédiger de longues rédactions dans cette optique. Pour
s’y préparer au mieux, les matières « histoire-géographie,
géopolitique et sciences politiques », « sciences économiques et
sociales » et « humanités, littérature et philosophie » peuvent être un
vrai plus. La bonne maîtrise de la langue française est également
nécessaire dans la filière du droit et c’est notamment avec ces
options que vous pourrez les travailler au mieux.
Par ailleurs, le contenu de ces spécialités constitue un véritable
intérêt : les notions abordées en sciences politiques ou en politiques

128
sociales sont une première approche du droit constitutionnel ou du
droit social. Vous découvrirez également l’histoire des institutions, ce
qui vous permettra de comprendre l’organisation de la justice. Quant
aux élèves de philosophie, ils auront des cours sur les différents
types de pouvoir et d’autorité et étudieront la rhétorique et les
questions autour de l’art de la parole, essentielles notamment pour
les métiers d’avocat ou de procureur.
Attention, remplacer une de ces trois spécialités par une plus
scientifique, notamment les mathématiques, n’est pas une mauvaise
idée, loin de là. En effet, le raisonnement juridique et les rédactions
afférentes ne sont pas sans rapport avec cette science et il n’est pas
rare de voir des élèves à l’aise avec les mathématiques s’en sortir
facilement avec le droit.

129
Comment réussir sa première année de fac
de droit ?
La première année à l’université est toujours décisive.
Généralement, seulement un étudiant sur deux inscrit en licence 1
passe en licence 2. Le droit ne fait pas exception : le taux de
passage en L2 dans les filières droit-sciences politiques s’élevait,
pour les étudiants de L1 de 2019, à 54 % selon le ministère de
l’Enseignement supérieur. Si une partie des élèves se réoriente de
façon volontaire, le droit ne leur convenant pas, de nombreux
étudiants sont en échec parce qu’ils ne sont pas parvenus à trouver
la bonne méthode de travail ou qu’ils n’ont pas trouvé la clef pour
comprendre toutes les notions de droit ou le raisonnement mis en
place pendant cette licence. Voici donc quelques petits conseils pour
réussir votre première année de droit à l’université !

Améliorer son expression écrite


Vocabulaire, grammaire, orthographe, etc., vous êtes peut-être
fâché avec tout cela. Pourtant, l’expression écrite est primordiale en
droit. Chaque mot est chargé de sens et a une conséquence. Une
erreur peut complètement changer le contrat ou le dossier réalisé. Si
vous avez le moindre doute sur la signification exacte d’un terme
employé, consultez votre dictionnaire.
Empoignez donc votre Bescherelle et lisez le plus possible : presse,
livres ou autres (et pas forcément juridiques) pour progresser vite et
bien.

Travailler régulièrement
Bien sûr, il faut assister à tous les cours, que ce soit des cours
magistraux en amphithéâtre, des travaux pratiques ou des travaux
dirigés. Seulement, c’est une condition nécessaire, mais pas

130
forcément suffisante pour réussir sa première année de droit. En
effet, si vous comptez sur des révisions intensives à seulement trois
jours des partiels, vous risquez fortement d’échouer. Vous devrez
travailler vos cours régulièrement et ne pas vous contenter de
réaliser les exercices que l’on vous aura demandé de faire et/ou de
rendre à vos professeurs.
Il est ainsi fortement recommandé de reprendre ses notes tous les
jours, de les relire ou de les mettre au propre (chacun sa méthode)
et surtout de les comprendre. Ainsi, si vous butez sur une notion, si
un lien ne vous semble pas logique à tête reposée, vous aurez
davantage de temps pour formuler votre question et la poser à votre
enseignant. Ce dernier aura alors le temps pour vous l’expliquer. En
effet, si vous attendez la veille des examens, à 23 heures le soir,
pour envoyer un mail urgent à votre professeur, n’espérez pas une
réponse. Les enseignants aussi ont une vie !

Bien maîtriser les méthodologies


Au cours de ces premiers mois ou de ces premières années
d’études, vous allez apprendre à rédiger des dissertations juridiques,
à réaliser des commentaires d’arrêt ou encore à mettre en forme des
cas pratiques. Vous devrez comprendre la méthodologie de chacun
des exercices que l’on vous demandera, car ils seront à la base de
beaucoup de vos cours et de vos apprentissages. Une fois cela
maîtrisé, vous n’aurez ainsi plus qu’à vous concentrer sur le
contenu !

Alimenter sa culture juridique…


Durant les premiers mois, les cours de droit pourront vous sembler
particulièrement théoriques. Les notions vont s’accumuler et vous
n’allez peut-être pas tout de suite percevoir leur intérêt ou leur
utilisation concrète. C’est pourquoi il est essentiel pour vous de
développer votre culture juridique en suivant l’actualité, en lisant la
presse, en vous informant sur les grands débats et les innovations

131
juridiques. Vous pourrez ainsi faire le lien plus facilement entre vos
cours et les applications.

… mais aussi sa culture générale


Ne vous enfermez pas dans l’actualité juridique et restez curieux !
En effet, le droit est présent un peu partout et les professionnels du
juridique se doivent d’être ouverts à d’autres domaines. Donc, là
encore, lisez l’actualité, des livres, regardez et écoutez les
informations.

132
Suis-je vraiment fait(e) pour le droit ?
En théorie, tout le monde peut se lancer dans le droit. Les plus
motivés pourront toujours s’en sortir. Cependant, travailler dans le
droit nécessite un certain nombre de qualités qu’il faudra soit déjà
avoir, soit acquérir avec de l’entraînement.

Rigueur
Le maître-mot des professionnels du droit : la rigueur. La moindre
approximation, le moindre oubli peut coûter très cher, et ce, dans
tous les métiers du secteur. Il faudra ainsi employer les bons termes,
ne pas bâcler ses conclusions, prendre en compte tous les éléments
du dossier, ne pas omettre une clause à la demande d’un client ou
autre. Bref, il faut être le plus précis possible, et ce pour chaque
affaire.

Écoute et diplomatie
Les professionnels du droit sont perpétuellement en contact avec
les gens. De grandes qualités en termes de relations humaines sont
attendues. Il faut ainsi savoir écouter l’autre, prendre en compte ses
impressions, son avis, rassurer, ne pas balayer d’un revers de main
ses appréhensions. Par ailleurs, il faut savoir faire preuve de
diplomatie : les professionnels du droit doivent en permanence gérer
des conflits entre plusieurs parties et il est bon de tenter de trouver
un accord et d’apaiser les choses.

Garder de la distance
Un certain nombre de dossiers sont particulièrement difficiles,
notamment émotionnellement. Que ce soit l’inspecteur du travail
étudiant un plan social qui licencie plusieurs dizaines de salariés ou
le juge d’instruction en charge d’un meurtre particulièrement ignoble,

133
les professionnels du droit travaillent sur un certain nombre de
dossiers très difficiles. Il faut savoir garder une certaine distance
pour que cela n’affecte pas votre vie privée et votre santé mentale.
C’est un travail à faire, mais certaines personnes n’y parviennent
jamais et il vaut mieux en prendre conscience avant de s’engager
dans cette voie.

Autonomie
Un grand nombre de professionnels du droit montent leur propre
cabinet, leur propre étude et commencent parfois seuls, sans
collègues, voire sans secrétaire. Cependant, tout le monde n’est pas
fait pour ce mode de travail. En effet, il faut être organisé, autonome,
mener seul ses affaires et savoir un peu tout faire (comptabilité,
accueil des clients, travail sur les dossiers, etc.).

Maîtrise de l’expression écrite et orale française


Comme évoqué plus haut, c’est quelque chose qu’il est possible de
travailler, mais vous aurez une longueur d’avance indéniable si vous
êtes déjà à l’aise avec la grammaire, la syntaxe, l’orthographe et la
conjugaison françaises. Chaque mot a un sens, a une place précise
dans la phrase et le moindre changement peut rendre caduc une
partie d’un contrat. Cela peut être préjudiciable pour vos clients,
mais in fine, pour vous aussi.

Esprit de synthèse
Vous pourriez très vite être débordé par les dossiers. Si vous devez
consacrer une partie de votre temps à chacun, il faudra tout de
même savoir parfois aller directement à l’essentiel pour en traiter le
plus possible. Vous allez gagner en efficacité avec l’expérience et
l’ancienneté, mais il faut tout de même être synthétique très
rapidement. Cela vous fera gagner un temps précieux et rendra
généralement votre propos et dossier plus percutant.

134
Comment se préparer aux concours
des métiers du droit ?
Cet ouvrage vous a présenté les différents concours possibles
dans le domaine du droit tout au long des fiches métiers et
formations. Ceux qui aspirent à devenir inspecteurs du travail,
greffiers, administrateurs judiciaire ou encore commissaires de
police doivent en effet obligatoirement passer par là. Cependant,
tous n’ont pas un cursus dédié pour les préparer. Quelles sont les
clefs pour réussir ? On vous présente quelques astuces.

Avoir un diplôme en plus que le minimum requis


Un certain nombre de concours dans le droit sont accessibles à
des titulaires d’un bac+3. Cependant, se présenter tout de suite
après avoir obtenu une licence ou un diplôme de niveau équivalent
n’est pas toujours une très bonne idée. En effet, de plus en plus de
candidats se présentent à ces concours avec déjà un master en
poche.
Face aux examinateurs et au jury, ils peuvent avoir une longueur
d’avance pour beaucoup de choses : des connaissances souvent
plus poussées, un projet professionnel davantage mûri, une maturité
plus grande, des expériences professionnelles à travers des stages
plus nombreuses, etc. La meilleure préparation ne consisterait-elle
pas finalement à poursuivre ses études ?
Attention, ce conseil n’est pas une loi universelle : ce n’est pas parce
que vous vous présenterez avec un master que vous réussirez et
vous n’échouerez pas forcément si vous êtes seulement titulaire
d’un diplôme niveau licence. D’autres (nombreux) paramètres
entrent en compte.

Choisir les bonnes spécialités

135
Si vous décidez de postuler à un concours de la fonction publique,
peut-être est-il plus intéressant par exemple d’opter pour un master
ou une spécialisation en licence 3 en droit public ? En effet, par
exemple, le concours d’inspecteur du travail aborde des thématiques
liées au rôle des pouvoirs publics, au droit du travail ou au droit
social européen. Si vous étudiez déjà cela en cours, vous n’aurez
alors pas (ou du moins, pas autant) à le travailler seul. Vos
professeurs qui seront spécialistes du sujet pourront vous aiguiller.
Par ailleurs, il est fort probable que vous ne soyez pas le seul à viser
ces concours au sein de votre promotion. Vous pourrez vous
entraider avec vos camarades de classe, bénéficier d’exercices ou
de concours blancs spécifiques donnés par vos enseignants et ainsi,
travailler dans le cadre même de l’université. Cela vous permettra
d’avancer plus vite et mieux.

Choisir la bonne formation initiale


Les choix après bac peuvent avoir une grande importance : BTS,
BUT, licence de droit à l’université ou encore cursus à Sciences Po,
etc. Chacun de ces parcours a ses propres spécificités et ne vous
préparera pas forcément (directement ou indirectement) à tous les
concours qui pourraient vous intéresser.
À l’université et à Sciences Po par exemple, vous aurez à rédiger de
multiples dissertations et compositions. De quoi peut-être vous aider
à travailler les concours qui privilégient les épreuves de ce format
particulier. Par ailleurs, certaines institutions peuvent mettre en place
des dispositifs ou des cours spécifiquement destinés à la préparation
des concours des métiers du droit. Il est alors très intéressant de
s’informer en amont afin de pouvoir anticiper et avoir tous les
éléments en main au moment de faire ses choix.

Intégrer une prépa


Qui dit concours dit souvent prépa. Elles peuvent être privées ou
publiques et sont entièrement dédiées (contrairement aux cours à
l’université, dans les IUT ou les instituts d’études politiques) à la

136
préparation au concours. Là-bas, on vous donnera des clefs
méthodologiques pour bien construire votre dissertation, on vous
fera bachoter, passer des concours blancs, on vous entraînera aux
entretiens de motivation, etc. Ces classes préparatoires peuvent être
suivies comme une formation à temps plein ou avoir lieu les soirs,
les week-ends et pendant les vacances, ce qui vous permettra de
suivre en parallèle des cours dans votre cursus. Cherchez
l’organisme qui vous conviendra le mieux en fonction de votre propre
méthode de travail, de vos impératifs et de votre ressenti.
Il est conseillé, avant d’aller chercher une classe préparatoire privée,
de vous informer quant aux dispositifs publics mis en place dans
votre académie, parfois peu connus. L’École nationale de la
magistrature a par exemple signé deux conventions pour labelliser
des préparations publiques à son premier concours avec le master 2
de préparation publique au concours de l’ENM (Brest, Nantes,
Rennes) et avec les classes préparatoires égalité des chances de
l’IEP d’Aix-en-Provence. En plus de cela, l’ENM a elle-même mis en
place cinq classes préparatoires égalité des chances à Paris,
Bordeaux, Douai, Lyon et Orléans pour les candidats issus des
milieux défavorisés. Vous pouvez par ailleurs, pour ce même
concours, tenter d’intégrer les instituts d’études judiciaires labellisés
par l’École et implantés dans les universités de droit.
De son côté, l’Institut national du Travail, de l’Emploi et de la
Formation professionnelle (INTEFP) permet à certains étudiants
boursiers issus de classes sociales défavorisées d’intégrer une
classe prépa Talents qui les préparera au concours d’inspecteur du
travail.
Il existe aussi un très grand nombre de prépas privées. Cependant,
elles se révèlent très souvent plus coûteuses et sont très inégales en
termes de qualité. Renseignez-vous en regardant les chiffres de
réussite au concours des élèves, mais surtout, en interrogeant les
personnes passées par là et les professionnels du droit : ces
derniers sont souvent bien informés quant à la réputation des
différentes écoles et pourront vous guider et vous orienter vers les
établissements adéquats.

137
Bien comprendre la logique des différents
concours
Avant même de travailler le contenu des différents concours, il est
impératif de regarder la structuration des concours que vous visez,
le format des épreuves et sa logique. Pour cela, consultez les
annales, les sujets des années précédentes, les corrigés proposés,
discutez avec les professionnels passés par cette étape.
Cela peut prendre un peu de temps, mais c’est nécessaire. De cette
façon, vous comprendrez davantage les attentes des examinateurs
et pourrez construire votre dissertation ou vos questions en fonction.

Travailler régulièrement
Vous ne pouvez pas attendre le mois précédent le concours pour
débuter la préparation à ce dernier. En effet, c’est un travail de
longue haleine qui doit, si possible, être commencé très tôt.
L’étaler d’ailleurs sur plusieurs mois permettra d’aller chercher toutes
les informations nécessaires au fur et à mesure, de réaliser des
concours blancs de manière régulière et surtout, atténuera
probablement la panique ressentie quelques heures avant le jour J !

Accumulez les expériences professionnelles


Apprendre ses cours, aller chercher des informations sur Internet,
auprès de vos enseignants ou à la bibliothèque, est une étape
incontournable et représentera d’ailleurs la majeure partie de votre
préparation.
Cependant, il y a un autre moyen d’apprendre rapidement et
efficacement : les stages. Sur le terrain, vous côtoierez des
professionnels aguerris qui vous raconteront leur quotidien, leurs
problématiques ou encore leur parcours. Ils pourront même vous
prodiguer des conseils très utiles pour le concours.
Si ces stages ne présentent peut-être qu’un intérêt limité pour les
écrits et pour les épreuves très théoriques, ils pourront être un
véritable plus lors des oraux et notamment lors d’une étude de cas

138
pratique ou encore davantage lors de l’entretien de motivation. C’est
à ce moment-là que vous pourrez valoriser votre parcours et
éventuellement impressionner le jury qui verra très bien que vous
savez de quoi vous parlez !

Suivre l’actualité
Là encore, le suivi de l’actualité juridique, judiciaire, mais aussi plus
globale est indispensable. Vous pourrez ainsi mettre en perspective
vos connaissances théoriques avec les événements du moment et
marquer de précieux points dans le concours. Écoutez la radio et
des podcasts, regardez les journaux télévisés, lisez la presse et ne
faites absolument pas l’impasse sur les grands procès médiatisés :
on pourrait vous interroger dessus et ne pas les avoir suivis un
minimum pourrait être rédhibitoire, notamment s’ils concernent votre
spécialité.

139
Comment choisir sa spécialité d’avocat ?
Si les avocats sont généralistes et sont en théorie censés intervenir
sur tous les sujets, la plupart d’entre eux se spécialisent et redirigent
les éventuels clients vers leurs collègues si leur affaire ne concerne
pas leur(s) domaine(s) de prédilection. En travaillant dans une
branche particulière, on peut en effet mieux en comprendre les
spécificités et être davantage à même d’aider la personne qui en a
besoin.
Les avocats obtiennent des certificats de spécialisation, décernés
par le Conseil national des barreaux à la suite de la vérification des
compétences professionnelles concernées de l’avocat. Droit de la
famille, des personnes et de leur patrimoine, droit de l’arbitrage, droit
des associations et des fondations, droit des assurances, droit
bancaire et boursier, droit commercial, des affaires et de la
concurrence, droit des étrangers et de la nationalité, droit de la
fiducie, droit pénal, droit de la santé, droit du travail, etc. Il existe à
ce jour 28 mentions possibles. Comment faire son choix parmi
toutes ses spécialisations ?

Choisissez une spécialisation que vous appréciez


et dans laquelle vous vous sentez à l’aise
Pendant votre cursus de droit puis à l’école, vous serez amené à
parcourir un grand nombre de matières. Si vous ne ferez qu’en
survoler certaines, vous aurez tout de même un panorama assez
exhaustif et vous pourrez vous rendre compte de l’intérêt plus ou
moins important développé pour chacune.
Par ailleurs, au cours de toutes ces années de droit, vous aurez
l’occasion de réaliser de nombreux stages qui vous permettront là
encore de cerner vos préférences et d’invalider ou de valider vos
choix de spécialisation.

140
Ce n’est pas tout d’aimer une spécialisation, il faut aussi être à l’aise
avec elle. Certaines sont peut-être plus techniques que d’autres et il
faudra alors s’accrocher. Si vous sentez que vous ne la maîtrisez
pas un minimum, il n’est peut-être pas judicieux de s’engager dans
cette voie.

Prenez en compte votre environnement


Comme tout entrepreneur, avant de vous installer à votre compte,
vous devrez réaliser une étude de marché sur le lieu où vous
souhaitez vous implanter. Et la prise en compte de la spécialisation
n’est pas à négliger.
En effet, il y a un certain nombre d’endroits, faute de clientèle, où il
n’est pas possible de travailler uniquement en droit des étrangers et
de la nationalité ou encore en droit international et de l’Union
européenne à moins que l’on soit prêt à faire de nombreux longs
déplacements chaque semaine. Au contraire, il peut y avoir sur votre
lieu d’installation un grand nombre de professionnels avec une
certaine spécialité et il pourrait être intéressant d’en développer une
autre pour se démarquer.

141
Quelles sont les différentes instances de
justice ?
Il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les juridictions.
Pour y voir plus clair, ce guide vous présente les deux grands
ordres, judiciaire et administratif, et leur organisation.

Ordre judiciaire
L’ordre judiciaire se compose lui-même de deux juridictions. La
première d’entre elles, la juridiction civile regroupe le Conseil des
prud’hommes, chargé de régler les conflits entre employeurs et
salariés, le Tribunal de commerce, dédié aux litiges entre
particuliers et commerçants ou entre commerçants et sociétés
commerciales et, enfin, le tribunal judiciaire (avec sa chambre
particulière, le tribunal de proximité) qui gère tous les autres
conflits civils (divorces, adoptions, successions, dissolution des
associations, baux commerciaux, amendes civiles, etc.). Au-dessus
de ces trois instances, la Cour d’Appel rassemble Chambre
sociale, Chambre commerciale et Chambre civile qui sont
chargées de statuer sur les recours. Enfin, la Cour de cassation
(elle aussi subdivisée en chambre sociale, chambre commerciale et
chambres civiles), la plus haute juridiction de cet ordre, contrôle la
bonne application du droit par les tribunaux et les cours d’appel.
De l’autre côté, la juridiction pénale regroupe d’une part le tribunal
de police (qui juge les contraventions) et le tribunal correctionnel
(les délits pour les personnes passibles d’emprisonnement jusqu’à
10 ans et d’autres peines) et, d’autre part, la cour d’assises (qui
juge les crimes, soit les infractions les plus graves). Chacune de ces
instances a sa propre cour d’appel et, au-dessus, la Cour de
cassation vérifie là encore le travail des tribunaux et des cours
d’appel sur la forme.

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Ordre administratif
L’ordre administratif s’organise de manière légèrement différente.
Le tribunal administratif juge les litiges entre les particuliers et les
administrations (un rejet du permis de construire par exemple, un
refus de la délivrance d’un titre de séjour, etc.). Si la décision ne
convient pas à l’une ou l’autre partie, il est alors possible de déposer
un recours devant la cour administrative d’appel. Enfin, le Conseil
d’État juge en premier et dernier ressort, en appel ou en cassation,
les litiges traités par les cours administratives d’appel.

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Quelles autres ressources pour m’informer
sur le droit et ses métiers ?
Les podcasts
Ils sont à la mode, faciles à écouter lors d’un trajet en voiture ou
dans les transports en commun, avant d’aller en cours ou en
vacances. Les podcasts juridiques vous initient au droit, vous parlent
des grands procès, vous emmènent dans les tribunaux ou encore
vous racontent le quotidien des avocats, des notaires ou d’autres
professionnels.
Pour toutes les chroniques judiciaires ou petites histoires de procès,
vous pouvez écouter « Hondelatte raconte » (Europe 1), « L’instant
où » de Dominique Rizet (BFM TV), « Fenêtre sur cour » (Arte),
« Esprit de justice » (France Culture) ou encore « Un micro au
tribunal » sur le site de Mediapart.
D’autres vous racontent le quotidien des professionnels du droit.
C’est le cas par exemple d’« Histoires vraies : les notaires vous
racontent » qui relate des situations réellement vécues par des
notaires dans le cadre professionnel, « Tout droit tout simple » où la
créatrice interviewe des personnalités du droit sur leur métier, sur
leur parcours ou encore sur leurs difficultés, « Premiers pas d’une
avocate » ou encore « Fleur d’avocat ».
Il est aussi possible d’écouter des podcasts sur les grands débats du
droit ou l’actualité juridique et judiciaire comme « Amicus Radio »,
« L’écho des codes », « Droit devant », « Robes noires » ou encore
« Du vent sous la robe ».
Pour la culture générale juridique, rendez-vous sur « Les podcasts
de la prépa ISP » qui peuvent aborder par exemple le droit électoral
de l’élection présidentielle, qui se demandent si la justice est un
service public comme les autres ou qui racontent la liberté
d’association du Conseil constitutionnel. « Le podcast des

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étudiants » de Grégoire Dossier donne quant à lui plein d’astuces
pour réussir ses études de droit tandis que « Destination CRFPA »
décortique les différentes étapes de cet examen nécessaire pour
accéder au métier d’avocat.
Pour les amateurs de livres, La Plume dans la balance raconte la
justice dans la littérature, mettant en valeur certaines thématiques
telles que la cause des enfants selon la comtesse de Ségur ou en
présentant certains ouvrages tels qu’Un crime sans importance
d’Irène Frain.

Les vidéos
Pour une toute première approche et découvrir les métiers du droit
de façon très sommaire, vous pouvez aller consulter la vidéo des
Bons profs intitulée « Les métiers du droit et de la justice +
témoignage – Les questions d’orientation » sur YouTube. En moins
de sept minutes, vous aurez un premier panorama des professions
du secteur et pourrez écouter le témoignage d’une enseignante en
droit.
La chaîne YouTube « JuriXio » est quant à elle beaucoup plus
exhaustive. Morgan Chervet, un chargé de travaux dirigés et
enseignant en droit à Lyon, réalise des vidéos sur un grand nombre
de sujets. Il peut choisir de traiter un point spécifique et technique
(comme les contrats de mariage), de raconter la vie en fac de droit
et donner des conseils pour s’en sortir ou encore d’expliquer le
métier d’avocat, son quotidien, sa rémunération, etc.
De la même façon, « Camille décode », une autre enseignante en
droit, s’attache à décrypter certains termes ou certains métiers du
droit (« C’est quoi le contrôleur général des lieux de privation de
liberté », « C’est quoi le journal officiel ») ou les grandes actualités
juridiques et judiciaires (« Le procès des attentats du 13 novembre
2015 »). Certaines de ses vidéos sont un peu plus humoristiques et
légères comme lorsqu’elle décortique les clichés de la profession
d’avocat.
« Caro et le droit » est quant à elle une chaîne YouTube de
vulgarisation juridique qui porte spécifiquement sur le droit du travail

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français du secteur privé. Avec elle, vous apprendrez en quoi
consiste l’entretien préalable au licenciement, quelles sont les
indemnités possibles lors d’une rupture conventionnelle ou encore
les règles en cas de grève.

Les films/séries
Pour vous familiariser avec le droit, vous pouvez regarder un
certain nombre de films. Même s’ils ne sont pas tous rigoureusement
exacts, ils vous permettront de vous immerger dans cet univers
(français ou étranger). C’est par exemple le cas de Douze hommes
en colère, West of Memphis, La Ligne verte, Le Brio, La Faille, Les
Sept de Chicago ou encore À Voix haute.
Vous pouvez aussi vous tourner vers les séries (attention, la plupart
sont américaines et leurs instances ne sont pas forcément les
mêmes que les nôtres) : New York police judiciaire, Suits, Drop
Dead Diva, Engrenages, The Good Wife, Ally McBeal, How to Get
Away with Murder, etc.

Les moocs
Un certain nombre de cours en ligne sont mis à disposition du
grand public. Et certains sont particulièrement adaptés à de jeunes
lycéens ou étudiants qui se cherchent encore. Par exemple, sur Fun
Mooc, « Le droit, est-ce pour moi ? » présente les différents métiers
juridiques, la méthodologie du secteur, les études ou encore les
fondamentaux et spécialisations en droit.
D’autres, toujours hébergés par Fun Mooc, abordent une thématique
plus précise et peuvent alors vous aider dans vos études si vous
n’avez pas compris une notion. Le Centre national de la fonction
publique territoriale a par exemple conçu le mooc « Les
fondamentaux de la procédure pénale ». L’INPI (Institut national de
la propriété industrielle) a quant à lui créé et mis à disposition des
cours sur l’initiation à la propriété intellectuelle.

Les livres

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Certains livres, de fiction ou non, sont particulièrement instructifs
lorsqu’on s’intéresse de près ou de loin au droit. En plus d’avoir à
côté de soi le Code civil ou la Constitution, il peut être plus
qu’instructif de lire des romans tels que Le Procès de Kafka ou
Antigone de Jean Anouilh (qui interroge la confrontation entre la
morale et la loi), ou des livres plus philosophiques comme Du contrat
social de Jean-Jacques Rousseau ou encore un témoignage de
Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, Les Épines et les Roses.

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ISBN : 9782380155129
Dépôt légal : juin 2022

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