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Capteurs de Déplacement: Stéphane DURAND
Capteurs de Déplacement: Stéphane DURAND
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CAPTEURS DE DÉPLACEMENT ____________________________________________________________________________________________________________
Les capteurs présentés dans la suite de cet article sont classés par principe
physique mis en œuvre :
— capteurs à impédance électrique variable ;
— capteurs à couplage inductif variable ;
— capteurs numériques optiques.
L’exposé des principes physiques nécessaires à la description du fonctionne-
ment des capteurs est volontairement limité afin de ne pas alourdir l’article.
Une dernière partie présente les sources d’incertitude liées au positionnement
du capteur.
1. Les différents types tion de capteurs, apparue dans les années 1990, est souvent
désignée sous le nom de « capteurs intelligents ». Cette dénomina-
de déplacement tion tient au fait que ces capteurs intègrent les éléments qui leur per-
mettent de communiquer avec un ordinateur via leur carte
et leur mesure d’acquisition.
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10
3.1.2.2 Potentiomètres sans curseur mécanique Temps (ms)
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Aimant +2
+1
0
–1 Position 0°
–2
MR1 MR2
1 3 –8
–9
a structure du potentiomètre – 10
– 11 Position – 10°
– 20 0 25 60 80
Vm
(%) Température (°C)
Es
Figure 5 – Sortie thermique du potentiomètre magnétorésistif
70 (doc. Midori)
50 + 11
+ 10
+9
+8 Position + 10°
Région +7
linéaire
30
0 90 180 270 360 +2
Angle de rotation (°) +1
0
b réponse des magnétorésistances –1 Position 0°
–2
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u max
f c = ------------- .
2πx 1
∫
d
R = ------
µ s- µ 0 N 2s
L = -----------------
circuit magnétique 0
— circuit à entrefer constant :
Une variation ∆ de l’entrefer est engendrée par un déplacement
f 0 ∆x = ∆ ⁄ 2 de l’armature mobile. Cela donne comme nouvelle
R = ----------------- + ------------ expression de l’inductance :
µ0 µf sf µ0 s0
µ 0 N 2s 1
avec µ0 perméabilité magnétique du vide L + ∆L = ----------------- ---------------------
( µ 0 = 4π × 10 – 7 SI ) , pour l’air usuellement , 0 2∆x
1 + -----------
0
µf perméabilité magnétique relative du matériau
ferromagnétique (sans unité), Cette relation permet de calculer la variation de l’inductance :
µ perméabilité magnétique (µ = µ0 µf),
– 2 µ 0 N 2s ∆x
s0 section droite de l’entrefer (air), ∆L = ------------------------
- ---------------------
02 2∆x
sf section droite du matériau ferromagnétique, 1 + -----------
0
s section droite du circuit magnétique (notation
générale), La variation du mesurande secondaire qu’est l’inductance dépend
0 longueur moyenne d’une ligne de force dans de manière non linéaire de la variation du mesurande principal (la
l’air, position de l’armature mobile du circuit magnétique). Aussi est-il
intéressant de considérer de petites variations du mesurande
f longueur moyenne d’une ligne de force dans le
( ∆x << 0 ) , ce qui permet d’obtenir un développement de Taylor de
matériau ferromagnétique,
l’expression du mesurande secondaire :
N nombre de spires de la bobine.
L’inductance sera notée L : 2 µ 0 N 2s 2∆x 2∆x
2
∆L = – --------------------
- ∆x 1 – ----------- + ----------- + ...
0 2
L = N 2/R 0 0
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Bobine Noyau magnétique
∆x
L L'
0 f ∆f = ∆x
Ce type de capteur est constitué d’un bobinage, généralement Les capacités parasites sont localisées d’une part entre chaque
solidaire de l’armature fixe du capteur, et d’un noyau relié à l’arma- spire du bobinage et toutes les autres spires, d’autre part entre ces
ture mobile (figure 9). La profondeur f d’enfoncement du noyau spires et le noyau, et enfin entre ces spires et le câble de connexion
ferromagnétique dans le bobinage est variable, la longueur restante du capteur. L’ensemble de ces capacités peut être regroupé sous
de ce dernier ( 0 = – f ) est baignée par de l’air. L’inductance du forme d’une capacité globale C, située en parallèle avec l’induc-
circuit magnétique se présente alors comme la somme des coeffi- tance.
cients d’auto-induction de ces deux portions de bobinage (L0 et Lf) et
Les résistances parasites représentent les sources de dissipation
de leurs coefficients d’induction mutuels (M ) : L = L0 + Lf + 2M.
énergétique du circuit : pertes ohmiques dans le bobinage, pertes
Les coefficients d’auto-induction sont définis comme précédem- par courants de Foucault dans le noyau, pertes magnétiques dans le
ment, le coefficient d’induction mutuelle est : noyau par traînage et par hystérésis. L’ensemble de ces pertes est
représenté par une résistance globale R, en série avec l’inductance.
M = k L0 Lf
Le schéma équivalent du capteur (figure 11) amène au calcul de
avec k coefficient de couplage ( 0 k 1 ) , supposé l’impédance équivalente du capteur :
constant.
L’application des formulations précédentes donne ici : R L ω ( 1 – LC ω 2 ) + R 2 C ω
Z = ------------------------------------------------------------ + j ------------------------------------------------------------
( 1 – LC ω 2 ) 2 + R 2 C 2 ω 2 ( 1 – LC ω 2 ) 2 + R 2 C 2 ω 2
N2 N2
L 0 = µ 0 ------2- s 0 0 = µ 0 ------2- s 0 ( – f )
Si le coefficient de surtension Q = Lω/R est élevé, cette impédance
se compose alors d’une résistance et d’une inductance. Les expres-
N2 sions approchées de ces deux grandeurs sont celles mesurées par
L f = µ 0 ------2- [ s 0 + ( µ f – 1 )s f ] f l’utilisateur cherchant à caractériser l’impédance d’un tel capteur :
d’où l’expression de L : R
R mes = -------------------------------2-
( 1 – LC ω 2 )
2
L = µ0 N
------2- s 0 + ( µ f – 1 )s f f + 2k s 0 [ s 0 + ( µ f – 1 )s f ] f ( – f )
L
L mes = ------------------------------
( 1 – LC ω 2 )
Comme pour le cas du capteur à entrefer variable, un montage
push-pull à deux bobines (figure 10) avec des déplacements du Dans le cas d’un effet négligeable des capacités parasites, l’impé-
noyau petits devant la longueur des bobines permet de linéariser la dance équivalente devient :
réponse du capteur. Il est toutefois nécessaire dans ce cas de pren-
dre en compte l’apparition d’une inductance mutuelle supplémen- Z = R + j Lω
taire entre les deux bobines.
Les variations d’impédance ∆Z = ∆R + jω∆L font intervenir, pour la
partie résistive, les pertes ohmiques dans le bobinage, indépendantes
3.2.3 Mesure des variations d’inductance de la position du noyau, et les pertes magnétiques Rm dans le
noyau, proportionnelles à l’inductance :
Dans le cas d’un capteur à impédance variable, il est rare de pou-
voir considérer une inductance pure. Comme il a été mentionné ∆ R m = k m ω ∆L
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C D
A
R L
a condensateur plan
Figure 11 – Schéma équivalent d’un capteur inductif
L
La variation globale d’impédance est alors bien proportionnelle à
la variation d’inductance ∆L :
r2
r1
∆Z = (km + jω)∆L
b condensateur cylindrique
3.3 Capteurs à capacité variable
Figure 12 – Structures des condensateurs plan et cylindrique
Une capacité, quelle que soit sa forme, se compose de deux arma-
tures en regard séparées par un diélectrique (figure 12). Dans le cas
d’un capteur de déplacement, l’une de ces armatures (dite armature
fixe) est liée au repère de référence, l’autre (dite armature mobile)
Électrode
est liée au mobile dont le déplacement par rapport au repère fixe de garde
constitue le mesurande. La capacité formée par les deux armatures
s’exprime alors sous la forme : Anneau
de garde
— pour le condensateur plan :
Électrode
εr ε0 A de mesure
C = ---------------
D Électrode Gap
de mesure
avec εr permittivité relative du milieu placé entre les
armatures, a pour un condensateur plan b pour un condensateur cylindrique
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Z 12 C 13 1 x
------------------------ = ------------------------ = --- 1 – ----
r2 Z 12 + Z 13 C 12 + C 13 2 X
r1 Leur différence fournit en effet directement le rapport x/X.
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ε0 A ε0 A 1 1 Cg ( x )
- = ---------- --------------------- = C 0 ---------------------
C 12 = -------------
D–d D 1–d⁄D 1–d⁄D
ε0 A ε0 A 1 1
- = ---------- --------------------- = C 0 ---------------------
C 13 = -------------
D+d D 1+d⁄D 1+d⁄D
Figure 18 – Montage en pont de Sauty du capteur capacitif
Comme dans le cas du condensateur différentiel à surface varia- à influence variable
ble, il est possible de trouver des rapports de pont diviseur présen-
tant une dépendance par rapport au mesurande facilement
exploitable par un montage push-pull. plement liée à x : C(x) = K/x, K étant une constante, pour une tête de
mesure donnée. L’autre est formée par l’électrode de garde et la
Z 13 C 12
------------------------ = ------------------------ = --- 1 + -------
1 d cible, sa capacité est Cg(x).
Z 12 + Z 13 C 12 + C 13 2 D 0
La capacité Cm que l’on mesure entre les deux armatures du con-
Z 12 C 13 denseur cylindrique est ainsi modifiée par la présence de la cible :
------------------------ = ------------------------ = --- 1 – -------
1 d
Z 12 + Z 13 C 12 + C 13 2 D 0
C ( x )C g ( x )
C m = C 1 + ----------------------------------
C ( x ) + Cg ( x )
3.3.4 Condensateur à influence variable
La mesure peut alors s’effectuer à l’aide d’un pont de Sauty
Le capteur est constitué de deux conducteurs cylindriques
coaxiaux formant un condensateur de capacité fixe C1. Le conduc- (figure 18).
teur central forme le noyau, le conducteur périphérique l’électrode
de garde. Lorsqu’une cible s’approche de l’extrémité de ces conduc- Si la cible est mise à la masse, la capacité Cg(x) peut être court-cir-
teurs, elle se charge par influence et ils forment avec elle deux cuitée lorsque l’électrode de garde lui est également reliée (en géné-
autres capacités (figure 17). ral). On a dans ce cas :
L’une de ces capacités a pour armatures la surface extrême du
conducteur central et la cible distante de x ; sa capacité C(x) est sim- Cm = C1 + C (x)
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La tension de mesure vm, qui est la tension de déséquilibre du — un isolement galvanique entre le circuit d’alimentation et le
pont, s’exprime alors comme : circuit de mesure qui simplifie la réjection des tensions mode
commun.
es Ce – Cm
v m = ----- --------------------- ■ Constitution
2 Ce + Cm
Un bobinage primaire et deux bobinages secondaires placés
avec Ce capacité du condensateur d’équilibrage du pont, symétriquement par rapport à ce dernier constituent le LVDT. Le cou-
plage entre le circuit primaire et chacun des circuits secondaires est
es tension d’excitation du pont.
modifié par un noyau ferromagnétique mobile. L’ensemble des
Lorsque le déplacement d s’effectue autour d’une position D bobinages constitue la partie fixe du capteur tandis que le noyau
déterminée, relié à une tige de manœuvre constitue l’équipage mobile
(figure 19 a).
K
soit x = D + d et C m = C 1 + --------------
D+d
le pont étant équilibré pour la position D, en choisissant C0 tel que
K K
C e = C 1 + ---- = C 1 + C 0 et en posant ---- = C 0 , la tension de
D D
déséquilibre du pont correspondant à un déplacement d est alors : Système
R1 M ' (x ) i2 de mesure
es C0 d
vm = ----- ---------------------------------------------------------------- ---- i1 R 2'
4 D L 2'
C 1 1 + ---- + C 0 1 + --------
d d vm Ri
D 2D e1 L1
R 2' '
d L 2' '
Lorsque ---- << 1 , l’expression de vm limitée au premier ordre en
D
fonction de d/D vaut : M '' (x )
es C0 d
v m = ----- ------------------- ---- a schéma électrique simplifié
4 C1 + C0 D
inductif variable
b constitution d'un LVDT linéaire
Les capteurs à inductance variable appartiennent à la catégorie
des capteurs inductifs. Celle-ci comporte également des capteurs
comprenant un transformateur à couplage variable, comme c’est le
cas pour le transformateur différentiel, le microsyn, le potentiomètre
inductif, le synchrodétecteur, le résolveur et l’inductosyn, qui font
l’objet de ce paragraphe.
Secondaire
4.1 Transformateur différentiel Primaire
Noyau
Secondaire
Le transformateur différentiel, encore appelé LVDT (pour Linear
Variable Differential Transformer), est très répandu du fait de ses
avantages qui sont :
— une grande plage d’étendues de mesure (de quelques millimè-
c constitution d'un LVDT angulaire
tres à quelques dizaines de centimètres) ;
— une bonne linéarité, une très fine résolution, un fonctionne-
ment sans liaison mécanique entre la partie fixe et la partie mobile
(ce qui lui confère une très grande longévité) ;
— une étanchéité possible qui rend son fonctionnement compatible Figure 19 – Constitution d’un transformateur différentiel
avec des environnements très sévères ; (doc. IFELEC)
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ce qui donne :
D = R1 ( R2 + Ri ) + j ω L2 R1 + L1 ( R2 + Ri )
v m = – ω ( φ 1 – φ 2 + φ 3 – φ 4 ) sin ω t
2
– ω 2 L 1 L 2 + ( M′ ( x ) – M″ ( x ) )
La réluctance des circuits magnétiques primaires et secondaires
est déterminée par la position du rotor. Lorsque ce dernier se trouve
et L 2 = L′2 + L″2 et R 2 = R 2′ + R″2 .
dans une position médiane par rapport aux paires de pôles 1-3 et 2-
La linéarisation de la tension vm en fonction de M″ ( x ) – M′ ( x ) et 4, la réluctance et donc le flux induit sont identiques dans chaque
son indépendance en fonction de Ri sont obtenues au moyen d’une pôle ; la tension de mesure vm est alors nulle. Soit φ0 la valeur du
valeur élevée de cette dernière. L’expression de vm devient alors : flux dans cette configuration, une rotation du rotor par rapport à
cette position crée un déséquilibre entre les pôles et les flux polaires
du secondaire sont alors :
j ω M″ ( x ) – M′ ( x )
v m = -------------------------------------------------------- Φi = Φ0 + ∆Φi
R 1 + jL 1 ω
La symétrie des enroulements implique alors :
Les non-linéarités de la variation des coefficients d’induction
mutuelle entre le circuit primaire et les circuits secondaires (en fonc-
∆Φ1 = ∆Φ3 = ∆Φ et ∆ Φ 2 = ∆ Φ 4 = ∆ Φ ′
tion du mesurande) sont compensées par un montage push-pull. La
symétrie du capteur entraîne en effet une variation opposée de ces
coefficients par rapport au mesurande (déplacement du noyau) pour L’expression de la tension de mesure est alors :
les ordres impairs :
v m = 2 ω ( ∆ Φ – ∆ Φ ′ ) sin ω t
M′ ( x ) = M ( 0 ) + ax + bx 2 + ...
Les variations de flux ∆Φ et ∆ Φ ′ autour de la position médiane
et sont de signes contraires. Un développement de Taylor de ces
expressions, limité au second ordre, pour de faibles variations
M″ ( x ) = M ( 0 ) – ax + bx 2 + ... angulaires ∆α donne :
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4.4 Synchrodétecteur
Stator
Figure 21 – Principe de constitution du potentiomètre inductif En notant θe l’angle formé par les axes des bobines du rotor et du
stator Se1 de l’émetteur (figure 22), les expressions des f.e.m.
créées dans les enroulements Se1, Se2, Se3 sont respectivement :
La mise à profit du montage push-pull permet alors d’obtenir une
ee1 = ωk E cosθe cos(ωt − ψ)
réponse proportionnelle au mesurande ∆α :
v m = 4a ω ∆ α sin ω t
e e2 = ω k E cos θ e + ------- cos ( ω t – ψ )
2π
3
De même que pour le cas du LVDT, l’utilisation d’un montage
adapté permet la limitation de la tension résiduelle de décalage de
zéro. Le microsyn permet, dans ce cas, la mesure de très petits
e e3 = ω k E cos θ e – ------- cos ( ω t – ψ )
2π
déplacements angulaires. 3
devient : E cos ωt er
E2 = M0ωI1 sinα
avec θ = α + π/2
d’où, en première approximation, pour α petit :
E2 = M0ωI1α
L’extension de l’étendue de mesure à α voisin de π/2 est obtenue
par une disposition judicieuse des bobines primaire et secondaire. Figure 22 – Principe de constitution d’un synchrodétecteur
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Soit maintenant θr l’angle entre les axes des bobines du rotor et ■ Configuration A bis
du stator Sr1 du récepteur. L’enroulement du rotor récepteur est sou- Si l’inducteur est l’un des enroulements du stator, les f.e.m. appa-
mis à un flux induit proportionnel à cos(θe − θr) et à une constante raissent dans les deux bobines du rotor :
k′ (caractéristique du synchrodétecteur et de la pulsation ω de la
tension d’excitation de l’émetteur). Ce dispositif devient particuliè- e r1 = ω k′E cos θ
rement intéressant pour le cas particulier θr = π/2 et θe voisin de 0. La
tension de mesure, limitée au premier ordre du développement, e r2 = ω k′E sin θ
devient alors directement proportionnelle à θe :
avec θ angle formé par les axes de l’inducteur et de
E r ≈ k′E θ e l’enroulement R1 du rotor,
k′ constante intrinsèque au capteur.
Comme pour les dispositifs précédents, la justesse de ce disposi-
tif est tributaire de la tension résiduelle pour θe = 0. ■ Configuration B
Ce sont cette fois deux tensions en phase, mais d’amplitudes dif-
férentes, qui alimentent les bobines du stator :
Une utilisation fréquente du synchrodétecteur est l’asservis-
sement de position. Il est utilisé pour mesurer l’écart angulaire eS1 = E1 cosωt
entre la position de consigne et la position courante, avec une eS2 = E2 cosωt
résolution de l’ordre de la minute d’angle.
Posons tanθ0 = E2/E1, les expressions des tensions d’alimentation
deviennent :
Le montage en synchrorépétiteur consiste à alimenter les rotors
de l’émetteur et du récepteur en parallèle. Ils sont alors porteurs du eS1 = E cosθ0 cosωt
eS2 = E sinθ0 cosωt
même moment magnétique M . La présence du champ B r , opposé
L’angle θ0 existant entre la direction de l’induction produite par les
à B e , soumet alors le rotor récepteur au moment magnétique
bobines du stator et l’axe du rotor S1 est alors constant. L’amplitude
MΛB r qui tend à l’aligner avec l’axe du rotor émetteur, d’où le nom de la f.e.m induite dans la bobine R1 du rotor par cette induction
du montage. vaut alors :
er = ωk E cos(θr − θ0)
4.5 Resolver avec θr angle formé par les axes du rotor R1 et du stator
S1 ,
k constante intrinsèque du capteur.
Le schéma de principe (figure 23) montre un rotor constitué de Le maximum de l’amplitude Er intervient pour θr = θ0, tandis
deux bobinages d’axes orthogonaux et le stator constitué de même. qu’elle s’annule pour θr = θ0 ± π/2.
L’ensemble rotor et stator forme le resolver. Selon la manière dont
les quatre bobinages décrits ci-dessus sont alimentés, plusieurs ■ Configuration C
modes de fonctionnement sont possibles. Ils sont décrits ci-après.
Deux tensions en quadrature de phase alimentent chacun des
■ Configuration A stators :
Une tension E cosωt alimente l’un des enroulements du rotor, eS1 = E cosωt
appelé inducteur, tandis que le second est court-circuité. Des f.e.m eS2 = E sinωt
eS1 et eS2 de même pulsation apparaissent alors dans les enroule-
ments du stator : L’angle entre l’induction tournante ainsi créée et l’axe du stator S1
est ω(t) = ωt. La f.e.m. induite dans l’enroulement R1 du rotor vaut
eS1 = ωk E cosθ alors :
eS2 = ωk E sinθ
er = ωk E sin(ωt − θr)
avec θ angle formé par les axes de l’inducteur et de
l’enroulement S1 du stator, avec θr angle formé par les axes du rotor et du stator S1,
k constante. k constante intrinsèque au capteur.
■ Configuration D
Le schéma de la figure 24 montre la manière de réaliser un syn-
chrodétecteur diphasé en couplant deux resolvers (l’émetteur et le
Stator 2 récepteur).
De même que dans le cas du synchrodétecteur présenté précé-
demment, le rotor du transmetteur est alimenté par une tension
E cosωt, et on note θe l’angle formé par son l’axe et celui du stator
Se1. Les f.e.m. générées dans les bobines du stator émetteur ont
alors pour expressions :
Stator 1 Rotor 2
ee1 = ωk E cosθe cos(ωt − ψ)
ee2 = ωk E sinθe cos(ωt − ψ)
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Émetteur Récepteur
Se2 Sr2
Stator
Se1 Sr1
θe θr
Rotor
E cos ωt er a circulaire
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tions quasi sinusoïdales de la position x, le taux d’harmoniques La f.e.m. induite dans l’échelle, somme des f.e.m. dues à chacun
étant généralement inférieur à 10−3. des circuits du curseur, a pour expression :
Par suite du décalage, qui équivaut à 1/4 de période spatiale, entre
e = k e c1 cos 2π --p- + e c2 sin 2π ---
x x
les deux circuits du curseur, les f.e.m. dont ils sont le siège ont pour p
expression :
= kE cos ω t – 2π ---
x
x p
e c1 = kE cos 2π --- cos ω t
p
Le déphasage de e est, dans ce cas, fonction linéaire du déplace-
ment.
e c2 = kE cos 2π --- – --- cos ω t
x 1
p 4 ■ Configuration D
Ce montage utilise deux inductosyns, un transmetteur et un
x
= kE sin 2π --- cos ω t récepteur. L’échelle du transmetteur est alimentée par une tension
p E cosωt, ce qui entraîne (montage A) l’apparition dans les enroule-
ments du curseur des tensions suivantes :
À partir de la mesure des amplitudes :
x
x x e c1 = kE cos 2π -----t cos ω t = E c1 cos ω t
E c1 = kE cos 2π --- et E c2 = kE sin 2π --- p
p p
xt
il est possible de déduire x/p à mπ près, m étant déterminé, par e c2 = kE sin 2π ----- cos ω t = E c2 cos ω t
p
exemple, par comptage des zéros de Ec1 ou Ec2 ou par décomptage
selon le sens du déplacement. avec xt correspondant à la position relative, à l’intérieur d’un pas, de
l’échelle et du curseur du transmetteur.
Ces tensions ec1 et ec2 sont appliquées aux deux enroulements du
La grande précision des mesures par inductosyn est due, en curseur du récepteur (montage B) ; elles induisent dans l’échelle du
particulier, au nombre important de pôles entraînant une com- récepteur une f.e.m. qui s’écrit :
pensation, par effet de moyenne, des incertitudes liées à chacun
d’eux. xr xr
e = k′ e c1 cos 2π ----- + e c2 sin 2π -----
p p
■ Configuration B
avec xr définissant la position relative, à l’intérieur d’un pas, de
Les deux circuits du curseur sont alimentés par des tensions en l’échelle et du curseur du récepteur.
phase mais d’amplitudes différentes : Compte tenu des expressions de ec1 et ec2, on a finalement :
ec1 = Ec1 cosωt ( xt – xr )
e = KE cos 2π --------------------- cos ω t
ec2 = Ec2 cosωt p
avec K constante pour un appareillage et une pulsation
soit, en posant tanθ0 = Ec2/Ec1 et θ0 = 2πx0/p : ω donnés.
L’amplitude de cette f.e.m. est maximale chaque fois qu’à l’inté-
2πx 0
e c1 = E cos θ 0 cos ω t = E cos ------------- cos ω t rieur d’un pas l’on a : xt = xr.
p
■ Configuration C
5.1 Codeurs optiques absolus
Des tensions d’égale amplitude mais en quadrature dans le temps
sont appliquées aux circuits du curseur : Le codeur absolu fournit une information de position absolue, le
déplacement étant mesuré comme une variation de position. Le
ec1 = E cosωt sens du déplacement est directement déterminé par le signe de la
ec2 = E sinωt variation de position.
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Source
lumineuse Lentille Réticule
de mesure
Disque
gradué
Le code Gray à excédent est utilisé pour coder un nombre d’états b linéaire
inférieur à celui disponible compte tenu du nombre de digits utilisés.
Exemple : pour coder 10 positions, il faut plus de 3 digits (ce qui ne
permet de coder que 8 positions). Or quatre digits codent 16 positions.
Figure 27 – Structure de codeurs optiques absolus (doc. Heidenhain)
Il convient alors de « laisser » 6 positions inutilisées : les 3 premières
et les 3 dernières. Ce code est appelé code Gray à excédent 3
(figure 28 c).
5.2.1 Lecture en imagerie par transmission
5.2 Codeurs optiques incrémentaux L’imagerie par transmission met en œuvre l’alternance éclaire-
ment/obscurité produite sur les photodétecteurs par le déplacement
d’une règle à marquage périodique devant le faisceau issu d’un réti-
cule portant quatre réseaux de même période déphasés spatiale-
Les codeurs optiques incrémentaux, linéaires ou circulaires, utili-
ment de λ/4. Un système à quatre photodétecteurs (figure 29 a et b,
sent des marques gravées le plus souvent sur une règle en verre, ou
page 19) génère alors quatre signaux sinusoïdaux (I0˚, I90˚, I180˚ et
parfois sur un ruban polymère souple pouvant être adapté à diffé-
I270˚) décalés en phase de 90˚ et dont l’amplitude présente une
rentes formes de structure. Dans tous les cas, la technique utilisée
valeur moyenne non nulle. Ces signaux, combinés deux à deux en
pour la lecture dépend de la finesse des marques. Pour des marques
push-pull, permettent la création de deux signaux de mesure I1 et I2
de taille comprise entre 100 µm et 20 µm, une lecture par imagerie à
déphasés de 90˚ et à valeur moyenne nulle (figure 30, page 19).
l’aide de photodétecteurs (en lumière transmise ou réfléchie) est
adaptée. Pour des marques plus fines (8 µm ou 4 µm), des phéno- Le déphasage entre les signaux I1 et I2 permet la détermination du
mènes d’interférence apparaissent. La lecture est alors basée sur un sens de déplacement de la règle. La présence d’un cinquième pho-
principe interférentiel. todétecteur correspondant à une marque de référence sur la règle
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CAPTEURS DE DÉPLACEMENT ____________________________________________________________________________________________________________
23 22 21 20
Position 0 Position 0
1 1
2 2
3 3 Position 0
4 4 1
5 5 2
6 6 3
7 7 4
8 8 5
9 9 6
10 10 7
11 11 8
12 12 9
13 13
14 14
15 15
permet, quant à elle, l’initialisation du capteur incrémental sur une qui fournissent trois signaux déphasés de 120˚. Ces trois signaux
référence absolue. sont enfin traités pour donner les deux signaux déphasés de 90˚
Dans tous les cas, la vitesse de déplacement (linéaire ou angu- décrits précédemment.
laire) de la règle devant les photodétecteurs est limitée par les fac-
teurs suivants :
— période et niveau de bruit des signaux de mesure ;
— résolution de la règle graduée ; 6. Sources d’incertitude liées
— facteur d’interpolation de l’électronique de traitement.
au positionnement
5.2.2 Lecture en imagerie par réflexion
des capteurs
L’imagerie par réflexion se présente sous deux formes faisant toutes Les capteurs de déplacement sont le plus souvent constitués
deux intervenir une règle graduée (ou un disque). d’une partie liée au référentiel fixe et d’une partie liée au référentiel
■ La première utilise un champ de lecture unique avec un réticule mobile (élément matériel pour les capteurs avec contact, immatériel
de lecture comportant deux réseaux de phase alternés qui possè- pour les capteurs sans contact).
dent des propriétés de réfraction différentes (figure 31). Ce système Les principales sources d’incertitude sont :
crée quatre images de la règle, décalées chacune d’un quart de — les défauts de positionnement ∆x, ∆y et ∆z du corps du capteur
période qui permettent la génération de quatre signaux déphasés par rapport au référentiel fixe ;
de 90˚ comme ceux présentés pour la lecture par transmission — le défaut d’alignement α du corps du capteur et de la direction
(cf. figure 30). de mesure ;
■ La seconde met en œuvre la diffraction de la lumière sur le réseau — le défaut de guidage β de la partie mobile (défaut d’alignement
de phase du réticule pour produire les signaux de mesure. Lorsque de l’axe de mesure par rapport aux faces de fixation du corps du
la règle se déplace, les ordres de diffraction élevés subissent des capteur pour les systèmes de mesure sans contact) ;
variations de phase proportionnelles à ce déplacement (figure 32, — la différence de position γ entre le point de contact « idéal » et
page 20). Les ordres de diffraction produits par le réticule sont prin- le point de contact réel sur la cible, compte tenu du rayon de courbure
cipalement les ordres − 1, 0 et + 1. Ces faisceaux sont à nouveau dif- r de la cible au voisinage du point de mesure : r sinγ ≈ (h + ∆y) ≈ rγ.
fractés par la règle, l’ordre zéro disparaît alors. Les calculs ci-dessous sont valables dans le cas de l’approxima-
Les faisceaux d’ordre − 1 et + 1, maintenant porteurs de l’informa- tion qui consiste à faire coïncider les axes des degrés de liberté en
tion de phase traduisant le déplacement de la règle viennent interfé- rotation avec le zéro mesure. L est la distance du capteur à la cible
rer sur le réticule. La modulation de l’intensité lumineuse résultant au zéro mesure ( est la longueur de la tige de palpage pour les cap-
de cette interférence est détectée par trois cellules photovoltaïques teurs avec contact, la distance de travail pour les capteurs sans
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___________________________________________________________________________________________________________ CAPTEURS DE DÉPLACEMENT
I180°
0
Cellules
photovoltaïques I90°
Marque de référence
0
a codeur linéaire
I270°
I1 = I0° − I180°
0
Source Période
lumineuse Lentille de la graduation
Réticule
Cellules I2 = I90° − I270°
photovoltaïques
Disque en 0
verre
b codeur angulaire
γ2
ce qui donne : δ = r ( 1 – cos γ ) + ∆x ≈ r ----- + ∆x
2
2
L ( α + β ) + ∆y
et enfin : δ ≈ ------------------------------------------------- + ∆x
2r Figure 31 – Imagerie par réflexion en champ unique (doc. Heidenhain)
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CAPTEURS DE DÉPLACEMENT ____________________________________________________________________________________________________________
β γ
h + ∆y
∆y
Ordre de diffraction α+β
+1 r
0 y
–1 α
Règle Règle à réseau de phase
∆x L
Lentille
x r(1−cos γ)
Source
lumineuse Figure 33 – Défauts de positionnement du capteur
(LED)
Période de
la graduation 7. Conclusion
Réticule de mesure Cellules Les capteurs de déplacement sont nombreux et basés sur des
à réseau de phase photovoltaïques principes physiques variés. Il est à noter que l’utilisation de structures
fonctionnant en push-pull permet de réduire sensiblement les non-
linéarités de la réponse de ces capteurs. Pour ce qui est du choix du
capteur, la sensibilité et l’étendue de mesure nécessaires ainsi que
la faible sensibilité aux grandeurs d’influence présentes dans l’envi-
ronnement de mesure constituent les premiers critères de choix. Le
Figure 32 – Imagerie par réflexion à lecture interférentielle prix de la chaîne de mesure demeure le plus souvent le critère prin-
(doc. Heidenhain) cipal en fonction duquel des compromis seront à trouver vis-à-vis
des critères précédemment cités.
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