Vous êtes sur la page 1sur 8

Sujet brevet corrigé - Français 2019

 Fiche annale
Grammaire et compétences linguistiques – Compréhension et
I compétences d’interprétation

Astuce

L’épreuve de français est la troisième épreuve du brevet. Elle est divisée en


trois temps : dictée, étude de texte et composition écrite. Orthographe,
syntaxe, méthode et connaissances y sont évaluées. Tout a été déjà vu en
cours et rien de nouveau n’y est abordé.

Astuce

L’étude de texte est la deuxième étape de l’épreuve de français. Les élèves y


sont évalués sur la compréhension du texte, la maîtrise de la langue, la
qualité de leur écriture et leur capacité à structurer des idées.

Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

Astuce

Cette partie est la plus technique. Il s’agit de manipuler des outils


grammaticaux en lien avec le texte.

1. Lignes 7-8

a. Le groupe complément d’objet du verbe « savourait » est « l’unique friandise chaude


et parfumée d’huile forte qu’il leur laissait » .

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 1 sur 8


b. L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, qui la savourait
religieusement.
c. Les expansions du nom « friandise » sont :

trois adjectifs « unique » , « chaude » , « parfumée » (ce dernier est étendu lui-
même par un complément : « d’huile forte » ) ;

une proposition relative « qu’il leur laissait » .

2. Lignes 12-13

« Dès que le festin était terminé, et après qu’on avait oublié le plaisir et la
frustration, c’était la course vers l’extrémité ouest de la plage ».

Astuce

On note « après que » + indicatif car l’action n’est pas une hypothèse (rôle du
subjonctif), elle a vraiment eu lieu.

3. Lignes 12-13

« Si par hasard deux d’entre eux avaient la pièce nécessaire, ils achetaient un
cornet, avançaient gravement vers la plage, suivis du cortège respectueux des
camarades et, […] plantant leurs pieds dans le sable, ils se laissaient tomber sur
les fesses, l’un portant d’une main leur cornet bien vertical et l’autre le
couvrant. »

Ou

« Si par hasard deux d’entre eux avaient les pièces nécessaires, ils achetaient
deux cornets, avançaient gravement vers la plage, suivis du cortège
respectueux des camarades et, […], plantant leurs pieds dans le sable, ils se
laissaient tomber sur les fesses, portant d’une main leurs cornets bien vertical et
les couvrant de l’autre. »

Astuce

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 2 sur 8


Plusieurs réponses sont ici possibles. La difficulté réside dans la cohérence de
la fin de phrase : soit on change en deux pièces et deux cornets, soit on garde
une pièce, un cornet et dans ce cas, la répartition des mains doit être logique.

Compréhension et compétences d’interprétation (32 points)

Astuce

Cette partie se base sur la lecture du texte et sur les outils d’analyse vus en
classe (figures de style, énonciation, étude des temps et de leurs valeurs). Il
s’agit d’interpréter les données du texte.
Il faut être extrêmement attentif.ve aux numéros de lignes données : ce sont
des guides qui permettent d’éviter le hors sujet.

4. Lignes 1 à 12

a. Deux éléments montrent que la scène est répétée plusieurs fois. D’une part, on relève
l’utilisation de l’imparfait de l’indicatif tout au long de la section étudié : « activait »
(l. 1), « n’avait » (l. 2), « il dépliait » (l. 12). Celui-ci a une valeur d’habitude.
D’autre part, le complément circonstanciel de temps « la plupart du temps » (l. 11)
rappelle l’existence régulière de cet événement.
b. Ce moment est particulièrement important pour les enfants car il est comme un
rituel avec ses règles ainsi que le montre l’emploi du groupe nominal « l’usage était
alors » ligne 7. C’est un rite de l’été qui initie le rassemblement du groupe. De plus, on
trouve des adjectifs comme « respectueux » (l. 4), des adverbes comme
« gravement » (l. 9), « religieusement » (l. 8) et des actions codifiées telles que la
distribution de la frite, la supplication, la formation du cortège ou l’élévation verticale
du cornet. Tout cela renvoie au monde religieux : c’est une cérémonie sacrée qui se
déroule devant nous. Enfin, ce moment permet de mettre en avant l’idée de partage
qui soude l’amitié entre les enfants du groupe. Le don d’une frite ainsi que des
miettes montre que les autres ne sont pas oubliés.

5. Lignes 12 à 24

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 3 sur 8


a. On peut voir que les enfants sont heureux lors de la baignade par la mention d’« une
joie qui les faisait crier sans arrêt » (l. 19-20). Le terme « joie » traduit explicitement
ce bonheur. Le second élément qui met en lumière le bonheur des enfants est
l’accélération du rythme : elle est marquée par la ponctuation, notamment
l’accumulation des virgules, ainsi que par les participes présents ligne 17,
« s’exclamant, bavant et recrachant, se défiant » qui traduisent la vivacité des
enfants et leur précipitation à se ruer dans ces jeux d’eau. Le lecteur est à son tour
submergé par le flot des vagues et des réjouissances.
b. Les enfants sont transformés par la baignade car ils passent d’un état à un autre.
D’abord silencieux et sérieux lors de la dégustation du cornet de frites, ils sont
soudainement gais : les adverbes « gravement » (l. 3) et « religieusement » (l. 8)
s’opposent à « vigoureusement et maladroitement » (l. 16). Le second rituel, celui de
l’eau, est beaucoup plus léger, il redonne vie aux enfants. Le groupe en est même
socialement transformé, comme le montre l’utilisation du champ lexical de la
monarchie : « ils régnaient sur la vie et sur la mer » (l. 20), « fastueux » (l. 21),
« seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables » (l.21-22). Bien que pauvres (le
plupart du temps le groupe ne peut pas se payer un cornet), ils sont propulsés au
rang de roi par la nature et leur communion avec la mer.

6. Lignes 24 à 33

Le premier changement qui apparaît à la fin du texte est le passage progressif


du temps qui est mis en avant par le champ lexical de la lumière : alors que la
baignade se déroulait sous un « dur soleil » (l. 14), tout à coup le ciel
« verdissait » (l. 26), « la lumière se détendait » (l. 27), puis venait « une sorte de
brume » (l. 28), et enfin « il faisait encore jour mais des lampes s’allumaient déjà en
prévision du rapide crépuscule d’Afrique » (l. 28-29). Peu à peu la lumière naturelle
change d’aspect et est remplacée par celle artificielle.
Le deuxième changement est le rafraîchissement de l’air, comme on le voit avec
le groupe « vidé de la touffeur du jour » (l. 26). Le nom « touffeur » donne la
sensation que la chaleur est une sorte de gonflement insupportable, enfin crevé
à la fin de la journée.
Pour finir, le dernier changement est l’apparition d’autres personnages comme
la « la mère de Joseph » (l. 32) et « la grand-mère de Jacques » (l. 33). Ces deux
personnes sont des adultes qui viennent rompre le charme et les joies de

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 4 sur 8


l’enfance ; qui plus est, leur attitude est désignée de manière explicite comme
violente.

7.

La journée est découpée en trois moments. Le premier, lignes 1 à 12, est celui de
« la cérémonie du cornet de frites ». Le deuxième, lignes 12 à 24 peut être
nommé « le bain de joie : célébration de l’enfance ». Enfin, le dernier, lignes 24
à 33 peut s’intituler « la fin d’un jour d’été en Algérie ».

8.

Astuce

On pourra désigner l’image et le texte sous le même terme d’« œuvre(s) ».

Le lien avec la photographie de Doisneau et le texte de Camus peut se faire


grâce à plusieurs éléments. Tout d’abord, le groupe de jeunes enfants qui joue
est commun aux deux œuvres. Sur la photographie, un des jeunes garçons fait
semblant de conduire la vieille voiture tandis que celui sur le toit s’amuse avec
une sorte de crochet. Ils semblent eux aussi heureux puisqu’on voit des sourires
complices sur leurs visages, ce qui rappelle la joie des enfants du texte de
Camus. De plus, on peut faire le lien à partir du lieu de jeu : dans le texte de
Camus, les enfants partent pour « une maçonnerie à demi détruite qui avait dû
servir de fondation à un cabanon disparu » (l. 14-15) tandis que sur la photo, le petit
groupe a pris possession d’une voiture abandonnée. Dans les deux cas, un
terrain vague et délaissé constitue un lieu d’élection pour l’imaginaire des
enfants. Enfin, on peut considérer l’espace de la décharge chez Doisneau
comme un lieu plus naturel que les immeubles environnants : ainsi, tout
comme dans Le Premier Homme , les enfants se libèrent grâce à un éloignement
géographique du monde des adultes. Ils règnent sur un espace délaissé par ces
derniers : la joie partagée au cœur de ce monde à part permet de transformer
la réalité qui les entoure.

II Dictée

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 5 sur 8


Dès qu’ils étaient au complet, ils partaient, promenant la raquette le
long des grilles rouillées des jardins devant les maisons, avec un grand
bruit qui réveillait le quartier et faisait bondir les chats endormis sous les
glycines poussiéreuses. Ils couraient, traversant la rue, essayant de
s’attraper, couverts déjà d’une bonne sueur, mais toujours dans la
même direction, vers le champ, non loin de leur école, à quatre ou cinq
rues de là. Mais il y avait une station obligatoire, à ce qu’on appelait le jet
d’eau, sur une place assez grande, une énorme fontaine ronde à deux
étages, où l’eau ne coulait pas, mais dont le bassin, depuis longtemps
bouché, était rempli jusqu’à ras bord, de loin en loin, par les énormes
pluies du pays.

D’après Albert Camus, Le Premier Homme , 1994

III Rédaction

Attention

Il faut bien choisir un seul sujet !

Sujet d’imagination

Attention

Le sujet d’imagination est plus complexe qu’il n’y paraît : on attend de l’élève
qu’il·elle ait compris la consigne, repéré toutes les indications données et
sache s’inspirer du texte étudié auparavant. Structure, méthode et
cohérence sont demandées.

Astuce

La date de la photographie a son importance. Il faudra donc adapter le récit à


l’époque et aux événements historiques qui s’y déroulent. Comme nous
sommes en 1944, une mention à la Seconde Guerre mondiale sera bienvenue,
même si ce n’est qu’une allusion. Pas d’anachronisme : les prénoms doivent
être anciens (on peut reprendre ceux du texte de Camus) et le décor doit
correspondre aux réalités du temps.

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 6 sur 8


Durant les vacances d’été, pour laisser les adultes faire la sieste, on avait le droit
de partir jouer dehors. Comme j’étais le plus âgé, j’avais la responsabilité de tout
le monde, mais j’avais tôt fait de distancer les trois petits qui nous suivaient tant
bien que mal en poussant des cris enthousiastes.
Une fois la porte d’entrée poussée, j’entamais une course infernale avec Jean.
Le dur soleil de quatorze heures ne nous atteignait pas. La tête nue, nous nous
lancions à l’assaut du terrain vague. Le premier arrivé à la voiture devait une
pièce à l’autre. Donnant tout, ne prenant pas garde aux objets abandonnés que
je foulais, je me ruais sur la carcasse géante qui s’offrait à nous. Un ami de Jean
nous avait dit que c’était la voiture d’un soldat allemand mais nous n’y croyions
pas. Chauffée depuis midi par les étouffants rayons, elle nous brûlait les mains
et les cuisses. Le noir d’encre de la carrosserie, terni par le temps, captait encore
quelques points verts ou bleus qui coloraient le lourd ciel d’août.
Une fois à l’intérieur de la voiture, on se battait pour savoir qui conduirait et qui
se mettrait devant, sur le capot, afin de guetter l’horizon des grandes plaines
américaines qui nous attendaient. Les petits nous rejoignaient et essayaient de
trouver une place parce qu’ils savaient que les nôtres étaient sacrées. L’espace
et l’histoire nous appartenaient alors. Martin, hissé sur le toit par mes forces
devenues colossales, tentait d’attraper un buffle grâce à un lasso de fer. Jeanne
et Charlotte, derrière, riaient comme des folles jusqu’à se faire dessus. On les
amusait, nous, les grands.
On finissait par en oublier l’heure et seule les phares lointains des bus nous
apprenaient qu’il était grand temps de rentrer. On se ferait gronder pour nos
genoux sales et nos doigts orange de rouille mais il était trop bon de se façonner
des âmes d’aventuriers sans peur du lendemain.

Sujet de réflexion

Astuce

La question est souvent posée par rapport au texte étudié dans la partie «
compréhension » de l’épreuve. Il faut donc ici, en partie, l’appliquer à l’extrait
de Camus : qu’est-ce que la découverte de la vie de ces personnages
m’apporte ? On veillera à y faire allusion dans le développement. Ensuite, il
faut élargir cette question aux autres œuvres, qu’elles aient été vues en cours
ou non.
Dans un sujet de rédaction, on attend une réponse structurée par
arguments, au moins deux donc au moins deux paragraphes (un paragraphe
est un renvoi à la ligne). Il n’est pas nécessaire de rédiger une introduction.

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 7 sur 8


Chaque argument devra comporter au moins deux exemples différents pour
l’étayer. Des mots de liaison sont attendus afin de rendre le propos plus clair.

Dans un premier temps, la découverte de la vie de personnages, réels ou fictifs,


peut permettre de comprendre l’histoire à travers des émotions et non pas
simplement au moyen de dates ou d’événements marquants. Lire Le Journal
d’Anne Franck par exemple plonge le lecteur au cœur de la vie et des angoisses
d’une jeune juive pendant la Seconde Guerre mondiale. De même, dans l’extrait
étudié de Camus, on peut se figurer les étés en Algérie durant l’enfance de
l’auteur. Alors que l’histoire est tournée vers l’objectivité des faits, elle est ici, à
travers les yeux des personnages, mises en scène de manière subjective. Cette
subjectivité permet aux émotions d’être plus facilement véhiculées : le lecteur
fait preuve d’empathie en s’identifiant à ces personnages, même si ceux-ci
vivent des expériences totalement différentes des siennes. L’utilisation de la
première personne du singulier accentue encore davantage cet effet.
La découverte de la vie de personnages réels ou fictifs peut aussi nous faire
rêver et nous extraire du quotidien. En lisant Yvain ou le chevalier au lion , le
lecteur suit de près les aventures d’un preux chevalier du Moyen Âge, se lançant
avec lui à l’assaut de monstres. À travers son parcours, le réel est mis de côté. En
effet, l’œuvre a une fonction de dépaysement qui est redoublée par son
ancienneté : l’époque, lointaine, paraît merveilleuse et inconnue. Le lecteur
apprend à la connaître tout en y rêvant. D’autre part, dans le film Douze hommes
en colère , la délibération du jury est si intense, que le spectateur oublie qu’il est
dans un cinéma et en vient à vouloir participer au débat.
Enfin, la découverte de la vie de personnages fictifs ou réels peut nous faire
progresser dans notre appréhension de la vie. Le film Billy Eliott montre un
garçon qui veut faire de la danse classique. Le monde d’où il vient refuse cette
idée car il devrait selon eux s’adonner à un sport « pour garçon ». Son combat
nous invite à réfléchir sur la répartition des activités : elle est calquée sur une
réalité violente qui devrait évoluer. Filles et garçons devraient faire ce qu’ils
veulent et non ce qui leur est demandé selon leur sexe. Dans un autre exemple,
la nouvelle « Boule de suif » de Maupassant, le lecteur apprend la cruauté de la
société face aux classes sociales défavorisées. Il est donc amené à réfléchir aux
questions de justice et d’injustice qui font le monde. L’œuvre d’art peut ainsi
nous servir d’enseignement ou de moyen de penser les mécanismes sociétaux
qui nous entourent.

SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 8 sur 8

Vous aimerez peut-être aussi