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Contrat de franchise

Type Étude doctrinale

Droit d'origine Maroc

Date de fraîcheur 15 juillet 2022

Thématique Autres contrats spéciaux

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Contrat de franchise

Table des matières


I. - Formation du contrat de franchise ........................................................................................................................................... 3
A. - Modalités de formation du contrat de franchise ......................................................................................................... 5
1° Conclusion ................................................................................................................................................................................ 5
2° Circulation du contrat de franchise .......................................................................................................................................... 6
B. - Conditions de validité .................................................................................................................................................. 7
1° Obligation légale d'information ( Loi Doubin ) ......................................................................................................................... 7
2° Droit commun des contrats ...................................................................................................................................................... 8

II. - Exécution du contrat ............................................................................................................................................................. 10


A. - Obligations du franchiseur ........................................................................................................................................ 10
1° Obligations essentielles .......................................................................................................................................................... 10
2° Obligations complémentaires ................................................................................................................................................. 11
B. - Obligations du franchisé ............................................................................................................................................ 12
1° Obligations essentielles .......................................................................................................................................................... 12
2° Obligations complémentaires ................................................................................................................................................. 13

III. - Cessation du contrat ............................................................................................................................................................ 13


A. - Causes de la cessation ............................................................................................................................................... 13
1° Causes de rupture normales ................................................................................................................................................... 13
2° Causes pathologiques ............................................................................................................................................................. 14
B. - Conséquences de la rupture ....................................................................................................................................... 15
1° Obligations du franchisé ......................................................................................................................................................... 15
2° Obligations du franchiseur ..................................................................................................................................................... 16

Textes de référence ...................................................................................................................................................................... 16


Bibliographie ................................................................................................................................................................................ 16
Auteur .......................................................................................................................................................................................... 18
Notes ............................................................................................................................................................................................ 20
Liens ................................................................................................................................................................................. 20

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Contrat de franchise

La franchise est un contrat né, à l'origine aux États-Unis, après la seconde guerre mondiale sous le nom de franchising (issu d'un mot
français qui signifie être libre de servitudes). Importé en France dans les années 1970, le mécanisme est connu sous l'appellation de
franchise. Son domaine est très étendu car la franchise peut être tantôt de production (le franchisé fabrique lui-même des produits
qu'il vend sous la marque et selon les indications du franchiseur), tantôt de services (le franchisé se limite à proposer des services) ou
de distribution (ce type de franchise vise à commercialiser des produits, ces derniers n'étant pas nécessairement vendus sous la
marque exclusive du franchiseur).
Ce contrat n'a jamais fait l'objet d'une organisation légale en droit marocain. Pareillement en droit français, aucun texte spécial ne
régit ce type de contrat. Il demeure donc aussi bien en droit français que marocain, un contrat innomé, c'est-à-dire un contrat qui
n'est pas soumis à une réglementation spécifique, à la différence des contrats nommés auxquels le législateur tant marocain que
français, a consacré un corps de règles visant à les définir et à les organiser.
La conséquence pratique est que les conventions des parties dont la formation relève de l'autonomie de la volonté, doivent être
exprimées avec une précision accrue et un champ de précision plus grand que les contrats nommés, car dans le cadre d'un contrat
innommé, on ne peut se référer à des dispositions préexistantes : il faut donc prévoir tout ce que les parties veulent voir mis en œuvre
et ce dans le respect des diverses branches du droit confluant dans l'opération.
En effet, le contrat de franchise comporte une licence d'enseigne et de propriété artistique, un contrat d'assistance, un transfert de
technologie : droit commun, droit de la concurrence, droit de la propriété intellectuelle sont les composants de ce contrat.
Ainsi, la franchise peut être définie comme le contrat synallagmatique à exécution successive par lequel une entreprise dénommée
franchiseur confère à une ou plusieurs autres entreprises, dénommées franchisées, le droit de réitérer sous son enseigne, à l'aide des
signes de ralliement de la clientèle et de son assistance continue, le système de gestion préalablement expérimenté par elle et devant
grâce à l'avantage concurrentiel qu'il procure, raisonnablement permettre à un franchisé diligent de faire des affaires profitables. Le
franchisé adhère ainsi à un réseau dont il dépendra économiquement tout en gardant son indépendance juridique : en effet il réalise
une certaine économie en profitant de l'expérience d'autrui. Quant au franchiseur, il développe un réseau à moindre coût tout en se
ménageant un pouvoir de contrôle.
Compte tenu des intérêts pratiques de la franchise, figure fondamentale du commerce contemporain et pour mieux appréhender ce
contrat, il convient de s'interroger tant sur sa formation, son exécution que sa cessation.

I. - Formation du contrat de franchise


1. - Définition - La jurisprudence marocaine ne définit guère le contrat de franchise même si ce mécanisme est largement
usité et éprouvé en pratique.
En droit français, un arrêt de la cour d'appel de Toulouse (CA Toulouse, ch. 2, sect. 2, 25 mai 2004 : JurisData n° 2004-247226. -
CA Poitiers 13 sept 2005 : JurisData n° 2005-287162 ; Chambery Ch. Civ. 1er, section, 9 oct. 2018, RG n° 16/02631) en donne
une excellente définition de laquelle il résulte 3 éléments permettant de caractériser le contrat de franchise : l'existence d'un
savoir-faire identifié, secret et substantiel pouvant être transmis et permettant de réitérer la réussite du franchiseur en
assurant au franchisé un avantage substantiel sur la concurrence ; une assistance tant lors du lancement de l'activité qu'en
cours d'exécution du contrat ; et une enseigne de nature à attirer une clientèle préexistante.
Ainsi, trois éléments caractérisent le contrat de franchise : le droit d'utiliser une enseigne, une marque ou un nom commercial
qui sont des signes de ralliement de la clientèle mis à la disposition du franchisé par le franchiseur, la communication d'un
savoir-faire et une assistance technique continue permettant la mise en œuvre de ce savoir-faire.
La transmission du savoir-faire est de l'essence même de contrat de réitération qu'est la franchis. Le franchisé s'engage dans le
dessein de bénéficier d'un avantage concurrentiel fondé sur l'ensemble des méthodes commerciales qui ont fondé la réussite
du franchiseur. Si le savoir-faire est un élément essentiel du contrat de franchise, il n’en demeure pas moins, qu’il n’est pas à
lui seul suffisant : la jurisprudence française tend du reste à recentrer davantage les débats, sur la rentabilité de l’activité
entreprise par un salarié (Com., 10 dec. 2013, n° 12-23.115 et n° 12-23.890).
Il convient toutefois de préciser que ce mode de distribution intégré qu'est la franchise ne comporte pas nécessairement une
exclusivité territoriale au profit du franchisé, bien qu'en pratique, il soit assez rare qu'un franchisé n'en bénéficie pas. En tout
état de cause, aux trois obligations essentielles précédemment citées, d'autres peuvent s'ajouter, en fonction des stipulations
contractuelles des parties et sur lesquelles nous reviendrons dans nos développements ultérieurs.
De plus, la franchise, contrat d'adhésion par excellence, est confectionnée par le franchiseur : le contrat est à prendre ou à
laisser sauf à le renégocier à la marge sur certains points particuliers. Le rédacteur est tenu du reste d'assurer la validité et
l'efficacité de l'acte (Cass. 1re civ., 15 déc. 2011, n° 10-24.550 : JurisData n° 2011-028170 ; M Benis, La rédaction du contrat de
Franchise : De quelques précautions contractuelles, La Lettre d’artemis, 3e trimestre 2018, p. 30 et suivantes).
Précisons d'ailleurs, qu'aucun texte spécial ne le régit (le contrat de franchise demeurant un contrat innommé (article 1105 du
Code civil)), ce qui a incité le législateur français à renforcer la protection du franchisé lors de la conclusion du contrat : la loi
Doubin n° 89-1008 du 31 décembre 1989 (JO 2 janv. 1990, p. 9) a donc vocation à s'appliquer à ce type de contrat même s'il
convient toutefois de préciser que son article 1er codifié à l’article L. 330-3 du Code de commerce français, n'est pas propre à la
franchise.
En revanche, au Maroc, il n'existe pas de dispositions équivalentes à la loi Doubin : seul le droit commun à vocation à régir la
franchise et plus spécifiquement les articles 230 et 231 du Dahir formant Code des obligations et des contrats promulgué le 12
août 1913 (ci-après dénommé « DOC »).
L'article 230 du Code des obligations et des contrats dispose que : « les obligations contractuelles valablement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas
prévus par la loi ». Cet article consacre le principe de la liberté contractuelle. Autrement dit, le contrat est la loi des parties, il

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prévus par la loi ». Cet article consacre le principe de la liberté contractuelle. Autrement dit, le contrat est la loi des parties, il
s'impose tant aux parties qu'aux tiers et le juge ne peut qu'appliquer la volonté des parties et l'interpréter lorsque le contrat est
obscur ou incomplet.
Reste que si la franchise marocaine n'a pas encore de législation, elle n'en est pas moins en cours de structuration.
Une fédération marocaine de la franchise a été créée en 2002, destinée à mettre en place un cadre plus officiel, à informer les
différents intervenants sur la profession et à répertorier les enseignes existantes.
Par ailleurs, un certain nombre de franchiseurs marocains ont créé une association, l'association marocaine des commerces en
réseau, outil de réflexion et de recherche.
Leur objectif étant de mutualiser leurs expériences et certains de leurs outils, pour mieux capitaliser et favoriser le
développement des enseignes.
Faut-il pour autant regretter en droit marocain cette absence de réglementation spécifique ?
Pas nécessairement, car il ne semble pas utile qu'une loi spécifique vienne régir le contrat de franchise. Le Dahir formant Code
des obligations et des contrats contient un corpus de règles générales en matière contractuelle suffisamment étoffées pour
s'appliquer aux opérations de franchise. Il ne semble en effet pas particulièrement opportun de faire du juridisme à tout prix :
les Anglo-Saxons légifèrent eux-mêmes assez peu en matière contractuelle et donnent la priorité aux contrats qui sont la loi
des parties et aux décisions judiciaires éventuelles qui tranchent les différends afférents à ces mêmes contrats et qui servent
comme source de droit principal, car permettent de déterminer les règles et principes applicables en la matière. À cet égard, la
jurisprudence française constitue indéniablement une source d’inspiration de ce contrat innommé qu’est la franchise. Le
contentieux y est abondant (Com., 15 janv. 2020, n° 18-10.512 : D. 2020 Actu 148 : « La cour d’appel n’a pas recherchée comme
elle y était invitée, si l’octroi de délais de paiement illicites et de prêts en méconnaissance du monopole bancaire n’avait pas
pour effet d’avantager déloyalement les franchisés de la société x au détriment des franchisés de la société Y et de porter
atteinte à la rentabilité et à l’attractivité du réseau concurrent exploité par la société Y, a privé sa décision de base légale au
regard de l’article 1240 du code civil » ; ; T. com. Paris, 13 oct. 2020, n° 2017005123).

2. - Différentes formes de franchises - - Franchises de distribution : ce sont celles dans lesquelles le système franchisé a
pour objet la distribution d'un bien ou d'une collection de bien. Elles constituent des structures verticales permettant le
cheminement du produit de l'amont (production) vers l'aval (consommation). Le franchiseur peut être dans le cadre des
circuits de distribution soit producteur (il cherche essentiellement à sécuriser ses débouchés), soit diffuseur (il n'assure pas
une fonction industrielle mais commerciale).
- Franchises de production : ce sont des contrats en vertu desquels le franchisé fabrique lui-même selon les indications du
franchiseur, des produits qu'il vend sous la marque de celui-ci.
Ce type de franchise est très peu répandu. Elle peut avoir pour objet une franchise industrielle, artisanale ou agricole.
D'une part, les franchises de production tendent à multiplier les unités de production en vue d'éviter les aléas et contraintes de
change qui rendent peu compétitif le transport de produits fabriqués ailleurs.
D'autre part, le franchisé dans ce cadre de cette franchise est à la fois une entreprise de commercialisation et de production.
- Franchises de services : ce sont celles qui se développent le plus : le système franchisé a pour objet la fourniture de services.
Le savoir-faire est ici fondamental car les conditions dans lesquelles le service est assuré sont primordiales pour l'image du
réseau et la satisfaction de la clientèle. En outre, le franchisé dans ce type de franchise, apprend à fabriquer un produit ou à
rendre un service ; il n'est pas seulement vendeur ce qui explique que son profil intellectuel est déterminant dans le choix
effectué par le franchiseur.
- Franchises participatives : La franchise participative consiste en l'entrée au capital de la société du franchisé par une
participation minoritaire (B. Dondero, L'instrumentalisation du droit des sociétés : la franchise participative : JCP E 2012,
1671).
Elle est un moyen de retenir des candidats entrepreneurs possédant les qualités humaines et compétences requises par le
concept, notamment dans les secteurs d'activité nécessitant de lourds investissements initiaux, comme l'hôtellerie, la
restauration classique ou à thème, et la distribution alimentaire.
Sa finalité n'est pas en principe de permettre au franchiseur de surveiller et contrôler, voire de contraindre le franchisé dans sa
gestion d'entreprise. Le franchisé conserve en principe sa liberté d'action. C'est une formule intéressante pour combler les
lacunes financières de certains bons candidats à la franchise.
Elle peut être néanmoins dangereuse, car le droit de la franchise valorise l'indépendance du franchisé, et une telle hypothèse
est invasive : la plupart des grandes décisions engageant l'avenir du franchisé sont subordonnées à l'accord du franchiseur. Elle
reste donc permise à la condition de prendre garde à ne pas multiplier les critères invasifs, tels que l'approvisionnement à 100
%. Pour ce faire, il conviendra notamment de bien définir le périmètre d'intervention de chacun des deux partenaires ainsi que
les conditions de sortie de ce contrat pour le franchisé, à limiter dans le temps.

3. - Contrats voisins - La franchise se différencie de la concession qui est la convention par laquelle un commerçant appelé
concessionnaire met son entreprise de distribution au service d'un commerçant ou industriel appelé concédant pour assurer
exclusivement sur un territoire déterminé et pendant une période limitée et sous la surveillance du concédant, la distribution
des produits dont le monopole de revente lui est concédé. Ainsi, le concédant à l'inverse du contrat de franchise, ne transfère
aucun savoir-faire au concessionnaire (Cass. com., 4 juin 2002 : D. 2003, p. 2432) et l'exclusivité territoriale est de l'essence
même du contrat de concession exclusive alors qu'elle n'est qu'une simple faculté en matière de franchise.

La franchise se distingue en outre du simple mandat (V. Lexis Maroc, synthèse n° 387 : Contrat de mandat) : en effet, le

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La franchise se distingue en outre du simple mandat (V. Lexis Maroc, synthèse n° 387 : Contrat de mandat) : en effet, le
franchisé exerce son activité en totale indépendance (CA Lyon, 26 nov. 2006 : JurisData n° 2006-320959). Elle se distingue
également du contrat d'agence commercial (CA Paris, 21 juin 2006 : JurisData n° 2006-304912. - V. Lexis Maroc, synthèse n°
287 : Contrat d'agence commerciale).
La franchise se distingue par ailleurs, des contrats relatifs à la distribution sélective, lesquels ne comportent ni utilisation
d'une même enseigne, ni application de méthodes commerciales uniformes, ni paiement de redevances en contrepartie des
avantages consenties (J.-E. De Cockborne, Les accords de franchise au regard du droit communautaire et de la concurrence :
RTD eur. avr.-juin 1989, 1989. p. 200).
Pareillement, la franchise se différencie bien du contrat de travail, le franchisé n'étant pas subordonné à son franchiseur car il
conserve son indépendance et est une entreprise juridiquement indépendante du franchiseur.
Enfin, la franchise se distingue également du contrat d'affiliation (G. Castan, Les contrats de la grande distribution, critères de
distinction entre franchise et affiliation : RJDA 1993, p. 514). L'affiliation désigne tous les accords par lesquels le commerçant
(l'affilié) est lié à une centrale d'achat par des engagements réciproques qui portent sur l'approvisionnement du commerçant
affilié. À la différence de la franchise, aucun savoir-faire n'est transmis en la matière à l'affilié.
Mérite également d'être évoqué une nouvelle figure du contrat d'affiliation qu'est le contrat d'emplacement affecté, appelé
parfois contrat de corner. C'est la convention par laquelle un commerçant réserve une partie de son magasin à la vente (à
l'exclusion de tous autres articles) de produits de marque qui lui sont fournis par un fournisseur, qui lui octroie le droit d'user
d'une enseigne pour désigner le rayon consacré à ses produits et souvent d'un aménagement type de ce rayon.
L'emplacement affecté est bien moins strict que la franchise : il ne porte que sur une partie de l'activité de l'affilié bien qu'il
permette une couverture rapide du marché mais néanmoins moins rigoureuse que la franchise. En outre, et à la différence de la
franchise, le levier financier y est moins fort et la transmission du savoir-faire beaucoup plus faible : la formation de l'affilié et
la communication du savoir-faire y sont restreintes.

A. - Modalités de formation du contrat de franchise

4. - Méthode contractuelle de quasi-intégration - La franchise, méthode contractuelle de quasi-intégration est aussi un


système contractuel de marketing : elle vaudra largement ce que vaudront ses techniques contractuelles, autrement dit sa
maîtrise du droit.
La franchise illustre en effet parfaitement bien cette assertion selon laquelle le droit est aujourd'hui une technique de
management ce qui explique que plus encore que dans d'autres activités économiques, la vue juridique doit être présente tout
le long de la franchise. Il appartiendra au franchiseur d'être vigilant tant lors de l'établissement du contrat mais tout au long
de la préparation et de la gestion du contrat.

1° Conclusion

5. - Préliminaires - La conclusion d'un contrat de franchise est nécessairement précédée de préliminaires. Cette négociation
obéit au droit commun : liberté et loyauté sont les deux lignes directrices. Le principe tient dans la liberté de rupture (Cass.
com., 4 mai 2010, n° 09-14.415 : JurisData n° 2010-005488, « le fait de ne pas poursuivre les négociations, ne constitue pas une
faute »). L'exigence de bonne foi est un garde-fou utile qui implique durant les négociations, une obligation de confidentialité.
Elle justifie également de motiver la rupture lorsque la négociation est avancée (Cass. com., 11 juill. 2000, n° 97-18.275 :
JurisData n° 2000-003185 ; Contrats, conc. consom. 2000, comm. 174, obs. Leveneur). On peut par ailleurs se demander, si les
parties sont tenues ou non de renégocier le contrat. Antérieurement à la réforme du droit des contrats, la jurisprudence
française (Com., 7 janv. 2014, n° 12-17.154 : D. 2015.943) décidait que « à défaut d’une clause ne ce sens, le principe de la force
obligatoire des contrats s’opposait à ce que le franchiseur fut contraint de renégocier le contrat ». En consacrant la théorie de l’
imprévision aux termes des dispositions de l’article 1195 du Code civil, il semblerait que ce raisonnement n’ait plus cours. Une
clause est dorénavant requise pour écarter la renégociation.

6. - Création d'un établissement pilote - Le rôle des pilotes est de permettre l'expérimentation et l'analyse de la formule du
franchiseur. L’ouverture d’un magasin pilote n’est pas une obligation : il suffit que le savoir-faire ait été éprouvé par le
franchiseur (CA. Paris, Pole 5 Ch. 4, 9 janv. 2019, n° 16/21425 : JurisData n° 2019-000466). En effet, si le futur franchiseur a
déjà une longue expérience et pratique largement éprouvée de l'activité qu'il souhaite exercer en franchise, il peut justifier son
expérience et en dégager les règles à observer qu'il fera réitérer par les franchisés. Le cas échéant, il devra créer des
établissements pilotes pour éprouver dans la réalité de l'exploitation, le projet qu'il a conçu.
Le pilote est une expérience menée dans des conditions normales d'exploitation et qui doit permettre de mesurer l'efficacité
des divers composants de l'activité. Pour une franchise de distribution, le pilote permettra par exemple de tester l'assortiment
offert, la mise en rayon, la fiabilité des fournisseurs, l'aménagement du bureau, des réserves, la présentation du point de vente,
la politique des prix, etc.
En toutes hypothèses, l'ouverture d'un magasin pilote permettra d'une part de tester, voire d'améliorer la viabilité du système
et d'autre part, de prévenir des annulations sur le fondement du dol, puisque le futur franchisé par le biais de cet établissement
pilote, aura eu tout loisir de se rendre compte par lui-même avant de s'engager.

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7. - Étude de faisabilité - Pour optimiser la viabilité du projet de franchise, il va de soi qu'une étude du marché à pénétrer,
doit préalablement être effectuée. Cette étude doit englober plusieurs aspects : l'aspect financier (détermination des
rémunérations initiales ainsi que les rémunérations en cours de contrat) du projet ainsi que l'analyse macro et micro
économique de celui-ci.

8. - Choix de la structure contractuelle - Il s'agira de déterminer si les rapports contractuels avec le franchisé seront régis
par le seul contrat de franchise ou si un ensemble contractuel unissant plusieurs contrats est préférable. Un seul contrat offre
l'avantage de la simplicité et évite les divergences que peut engendrer la pluralité de documents : il économise les clauses
nécessaires à leur coordination, notamment quant à la durée et à la résiliation.
Toutefois, il peut être opportun de combiner plusieurs figures contractuelles. En effet et au-delà du fait que la franchise est
initialement une combinaison de contrats comportant un accord de transfert de savoir-faire, une mise à disposition de la
marque ou enseigne ainsi qu'une convention d'assistance continue, il n'en demeure pas moins que la franchise peut être
couplée à d'autres formes contractuelles telles la location-gérance (M. Benis, La gérance libre de quelques précautions
contractuelles : DSAM 2014, cah. prat. 4. - V. Lexis Maroc, synthèse n° 290 : Gérance libre).
L'avantage d'une telle combinaison est de permettre au franchisé de faire l'économie de l'investissement nécessaire à l'achat
du fond, préalable indispensable à l'exercice de l'activité projetée.
Cette charge sera supportée par le franchiseur. Il y a donc bien par la combinaison de ces deux contrats, une atténuation de
l'effet de levier de la franchise pour le franchiseur mais avec un soulagement corrélatif de l'investissement du franchisé.
Pareillement, on peut combiner contrat de franchise et d'approvisionnement. Le franchiseur titulaire du savoir-faire et de la
marque constitue une structure autonome pour la fourniture des franchisés ou conclut une convention spécifique avec un
fournisseur qu'il désigne. Il conviendra alors de lier la durée et la validité du contrat de franchise et d'approvisionnement.

9. - Contrat de réservation - Ce sont des conventions préparatoires par lesquelles le franchiseur s'engage pour une durée
limitée et une zone géographique déterminée, à ne pas proposer de franchise à d'autres que le candidat qui bénéficie ainsi
d'une réservation pendant le temps nécessaire pour lui permettre, ainsi qu'au franchiseur si la convention, le prévoit, de
décider de conclure ou non le contrat de franchise (D. Ponton-Grillet, Le contrat de réservation : D. 1991, chron. p. 26. – J.
Schmidt-Szalewski, La force obligatoire à l'épreuve des avants contrats : RTD civ. 2000, p. 25 s.).
La finalité de ces conventions s'explique par le fait que la période d'observation des éventuels contractants peut parfois s'étaler
dans le temps et que des investigations (études de marché) et/ou démarches apparaissent nécessaires (obtention d'un
financement bancaire pour compléter l'apport personnel du franchisé) à la prise de décision finale. En jurisprudence française,
il a ainsi été jugé que l'organisme de crédit qui finance une opération de franchise est tenu en vertu de son devoir de conseil de
deux obligations principales : examiner les comptes du franchiseur et apprécier l'importance des risques du franchisé en
considération de son expérience commerciale et des potentialités de l'activité considérée. Néanmoins, l'établissement bancaire
ne peut s'immiscer dans les rapports entre le franchisé et le franchiseur : sa responsabilité ne peut être engagée que s'il est
établi que les revenus prévisibles de l'emprunteur ne lui permettent pas de faire face aux remboursements (CA Aix-
enProvence, 17 sept. 1999 : JurisData n° 1999-044107). En effet, il n'appartient pas au banquier en sa qualité de dispensateur
de crédit, d'effectuer des vérifications juridiques approfondies relatives à la validité d'un contrat de franchise, signé par son
client (Versailles, ch. 13, 31 mai 2012, n° 11/04265 : JurisData n° 2012-016406). On indiquera en outre qu’aucun devoir de mise
en garde n’incombe à l’établissement bancaire si le franchisé est averti, sauf à établir que ledit établissement disposait d’
informations ignorées du franchisé (Cass. Com., 17 janv. 2018, n° 16-21.433 : JurisData n° 2018-000364).
Il convient de préciser que durant ces pourparlers, le candidat futur franchisé s'engage à ne pas divulguer ce qu'il apprend, à
fournir tous les compléments de renseignements sur lui-même et sur ses capacités et à accomplir les diligences nécessaires à
l'opération de franchise (recherche de financements, par exemple). Il verse en outre une somme au franchiseur, en
confirmation du sérieux qu'il apporte à sa candidature. Par exemple, si un droit d'entrée est versé au franchiseur, ce dernier est
en droit de le conserver si le franchisé ne donne pas suite.
Quant au franchiseur, il s'engage de son côté à ne pas rechercher un autre franchisé pour le secteur considéré, à fournir
éventuellement certaines aides au franchisé (présentation à une banque, recherche d'emplacement).
En tout état de cause si la volonté des parties s'accorde sur le contrat définitif, la formation du contrat de franchise verra le
jour et il faudra précisément transférer le savoir-faire au franchisé.

2° Circulation du contrat de franchise

10. - Caractère intuitu personae du contrat - Au cours du contrat, bien des événements volontaires ou fortuits peuvent
affecter l'entreprise franchisée.
Ainsi, et à l'occasion d'une cession par le franchisé désireux de passer la main, ou d'une absorption du franchiseur par une
autre entité, se pose la problématique du changement de contractant. Or c'est oublier que le contrat de franchise est un
contrat intuitu personnae.
En effet, les intérêts des partenaires sont liés tout au long du contrat et la modification qui survient est de nature à provoquer
une opposition d'intérêts.

11. - Conditions de la circulation - À priori, et c'est le principe, le caractère intuitu personae interdit toute transmission
dudit contrat sans l'accord des parties. Le franchiseur ne peut se voir imposer un autre contractant que le franchisé avec lequel

il a signé. L'accord du contractant cédé est nécessaire (Cass. 1re civ., 6 juin 2000, n° 97-19.347 : JurisData n° 2000-002344 ;

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il a signé. L'accord du contractant cédé est nécessaire (Cass. 1re civ., 6 juin 2000, n° 97-19.347 : JurisData n° 2000-002344 ;
Bull. civ. I, n° 173). Indiquons que depuis 2016, la cession requiert d’ailleurs, un écrit (article 1216 du Code civil).
Pareillement dans le cadre d'un apport partiel d'actifs décidé par le franchiseur, l'accord du franchisé s'impose (Cass. com., 19
mars 2013, n° 12-16.081 : Rev. sociétés 2013, p. 619, note Amiel-Cosme). Même dans le cadre d'une procédure collective et
plus spécifiquement d'un plan de cession judiciaire, l'exigence du consentement du débiteur cédé s'impose (CA Orléans, 14
sept 2000 : D. 2001, p. 1017, note Marot). En effet, l’article 638 du Code de commerce marocain dispose que « le tribunal
détermine les contrats de crédit-bail, de location ou de fournitures de biens ou services nécessaires au maintien de l'activité de
l'entreprise ».
Le contrat de franchise étant bien un contrat de fourniture et services, il est souvent nécessaire au maintien de l'activité du
franchisé et franchiseur.
En toute occurrence, le consentement quelle que soit sa forme peut être donné lors de la cession à intervenir.
De plus, les clauses par lesquelles le franchiseur décide ou contrôle la transmission du contrat de franchise obéissent à
l'exigence de loyauté contenue à l'article 230 du Dahir formant Code des obligations et des contrats.
En droit français, à défaut de clause en ce sens, la jurisprudence refuse d'imposer au franchiseur l'obligation de motiver le refus
d'agrément bien qu'elle sanctionne l'abus du droit de ne pas agréer (Cass. com., 3 nov. 2004, n° 02-17.919 : JurisData n°
2004025481. – CA Dijon, 1re ch., 8 avr. 2010, n° 09/00679 : JurisData n° 2010-006435 ; JCP E 2010, 1412).

12. - Effets de la circulation - Le contrat de franchise cédé a donc vocation à perdurer avec une nouvelle partie. Les
obligations valablement formées tiendront ainsi de loi à ceux qui les ont acceptées. Autrement dit, le nouveau franchiseur ne
peut modifier l'économie du contrat transmis auquel il est désormais parti.
En outre, l'effet translatif de la cession ne vaut que pour l'avenir, donc le cessionnaire du contrat n'est débiteur et créancier
que des obligations nées postérieurement à la cession. Pareillement et toujours sur le fondement de ce principe, le cédant ne
garantit pas au profit du cessionnaire l'exécution du contrat cédé pour la période postérieure à la cession, sauf si par le biais
d'une clause, il s'y engage expressément.

B. - Conditions de validité
1° Obligation légale d'information ( Loi Doubin )

13. - Réglementation du contrat de franchise - La loi Doubin n° 89-1008 du 31 décembre 1989 a vocation à s'appliquer au
contrat de franchise même s'il convient toutefois de préciser que son article 1 codifié à l’article L. 330-3 du Code de commerce
français, n'est pas propre à la franchise.
En revanche, au Maroc, il n'existe pas de dispositions équivalentes à la loi Doubin, le contrat de franchise étant régi par le droit
commun des contrats. Toutefois et à titre illustratif, il nous semble nécessaire de préciser sommairement les contours de cette
loi dont le législateur marocain pourrait éventuellement s'inspirer dans l'éventualité où le droit de la franchise viendrait à être
codifié.

14. - Domaine de l'obligation légale d'information - Le franchisé doit pouvoir s'engager en pleine connaissance de cause (J.
-M. Leloup, L'obligation d'information précontractuelle et le contrat de franchise : RJ com. 2006, p. 312 ) et non sur la base
d'hypothétiques profits mirobolants que le fait miroiter le franchiseur pour obtenir son adhésion à un tel contrat. C'est la
raison pour laquelle est mise à la charge du franchiseur une obligation d'information matérialisée par la remise d'un document
à destination des franchisés.
Ce texte qui ne concerne pas uniquement la franchise, s'impose à toutes les franchises imposant un engagement d'exclusivité
ou de quasi-exclusivité pour l'exercice de leur activité ( Cass. com., 19 janv. 2010 : D. 2010, p. 320, obs. Chevrier).
De plus, l'exigence d'un document d'information précontractuel au franchisé s'impose tant lors de l'intégration au réseau
20 jours avant la conclusion du contrat (date de signature dudit contrat), que lors du renouvellement du contrat ( Cass. com.,
9 oct. 2007, n° 05-14.118 : JurisData n° 2007-040801 ; D. 2008, p. 388, note D. Ferrier. – Cass. com., 14 janv. 2003, n° 00-
11.781 : JurisData n° 2003-017359 ; D. 2003, p. 2304, note H. Kenfack. – Rappr. Cass. com., 21 févr. 2012, n° 11-13.653 :
JurisData n° 2012-002819 ; JCP E 2012, 1481 , note Randoux).

15. - Contenu de l'obligation légale d'information - Les renseignements à transmettre au franchisé concernent l'identité,
l'ancienneté, l'expérience du franchiseur, l'état et perspectives de développement du marché concerné, l'importance du réseau
d'exploitant ainsi que les principales clauses du contrat de franchise dont la conclusion est envisagée (Com., 10 janv. 2018, n°
15-25.28). L’article R 330-1 du même code, précise. Les contours de cette exigence s’observent à travers une série de mentions
obligatoires sur lesquelles l’accent est mis par l’article R 330-1 du Code de commerce, comme par exemple le montant des
investissements spécifiques à l’enseigne ou à la marque (Com 3 mai 2018 n° 16-27.695. Le document ne doit pas, en outre,
dérouler une série de stéréotypes qui ne tiennent aucun compte de la spécificité des lieux dans lesquels l’implantation est
envisagée (Paris. pôle 5 Ch. 4, 17 janvier 2018, RG n° 15/17647) : Il doit également être actualisé, sauf à ce que rien n’ait bougé
depuis sa dernière édition (Com., 8 juin 2017, n° 15-29.093).
C'est bien entendu le franchiseur qui supporte la charge de la preuve quant à l'exécution de son obligation (CA Paris, 5e ch.,
sect. A, 13 juin 2007 : JurisData n° 2007-341064).
En revanche, il incombe au franchisé lorsqu'il y a respect au moins formel de la remise du document, de prouver la faute du
franchiseur à son endroit.

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Contrat de franchise
franchiseur à son endroit.
En outre, il revient à ce même franchisé comme précédemment indiqué, de procéder à une analyse d'implantation précise du
marché à pénétrer (CA Paris, 5 juill. 2006 : JurisData n° 2006-312416) : le franchiseur n'est d'ailleurs pas non plus tenu de
fournir au franchisé de comptes prévisionnels (Com., 7 mars 2018, n° 16-25.654 : est uniquement visée la remise d’un état et
non d’une étude de marche) ; CA. Paris pôle 5 ch. 4, 15 mai 2019, n° 17/22499 : JurisData n° 2019-008653. Tout au plus, le
franchiseur qui décide d'en fournir un doit l'établir de façon sincère, sur des bases sérieuses et permettant au franchisé
d'apprécier en toute connaissance de cause, la rentabilité de son entreprise (Cass. com., 1er oct. 2013, n° 12-23.337 : JurisData
n° 2013-021425. – CA Paris, Pôle 5, ch. 4, 11 janv. 2012 : JurisData n° 2012-002711 ; Com 13 sept 2017 n° 15-19.740) ; le cas
échéant, la responsabilité du franchiseur sera engagée dès lors que lesdits comptes ne sont établis sur aucune base sérieuse
(CA Angers,ch. com., sect. A, 2 juill. 2013, n° 11/01519 : JurisData n° 2013-016053 ; Civ. 1er, 25 janv. 2017, n° 15-28.064).
La réforme du droit des contrats issue de l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 à codifiée l’obligation générale d’
information précontractuelle à l’article 1112-1 du Code civil « celle des parties qui connait une information dont l’importance
est déterminante pour le consentement de l’autre, doit l’en informer dès lors, que légitimement cette dernière ignore cette
information, ou fait confiance à son cocontractant ». Est-ce dire pour autant que les dispositions de l’article 1112-1 du Code
civil pourraient constituer un palliatif utile aux parties, en cas de carences du droit spécial ?

16. - Sanctions applicables en cas de non-respect de l'obligation légale d'information - La méconnaissance des
exigences légales est sanctionnée pénalement si le document d'information précontractuel n'est pas remis au moins 20 jours
avant la signature du contrat. Quant aux sanctions civiles, la jurisprudence française constante en la matière, n’hésite pas et ce
même si le franchisé est expérimenté, à engager la responsabilité pour dol du franchiseur, des lors que celui-ci remet au
franchisé un document d’information précontractuel lacunaire et des comptes prévisionnels grossièrement irréalistes (Com., 1
er
dec. 2021, n° 18-26.572 : BRDA 2/22, inf 8 ; Com., 10 fevr. 2021, n° 18-25.474 : BRDA 9/21 inf 11)). Sur un tout autre registre,
elle a également précisé que la, méconnaissance de l’obligation légale d’information, n'entraîne pas la résiliation du contrat
(Com., 12 fevr. 2008, n° 07-10.462) mais une nullité ou des dommages et intérêts sauf démonstration d'un vice du
consentement du créancier de l'obligation (Cass. com., 10 févr. 1998 : D. 1998, somm. p. 334, obs. Ferrier. – Cass. com., 28 mai
2013, n° 11-27.256 : JurisData n° 2013-010751 ; RJDA 2013, n° 998 ; Bordeaux., 9 fevr. 2016, RG n° 13/07454 : AJCA 2016.257).
Le franchisé pourra ainsi prétendre à l'annulation du contrat et à des dommages et intérêts (Cass. com., 21 janv. 2004, n° 02-
16.866 : JurisData n° 2004022185). S’agissant des dommages et intérêts, la Cours de cassation française pose que « le préjudice
résultant du manquement à une obligation précontractuelle d’information, est constitué par la perte de la chance de ne pas
contracter ou de contracter à des conditions plus avantageuses, et non par les pertes subies » (Com., 15 mars 2017, n° 15-
16.406 et Com., 5 juin 2019, n° 16-10.391).

2° Droit commun des contrats

17. - Contrat innommé - Le contrat de franchise est un contrat innomé qui suit le droit commun des contrats. Sa validité est
subordonnée à 2 conditions qui se rapportent aux parties impliquées (conditions subjectives) et à l'opération considérée
(conditions objectives).

18. - Conditions subjectives - - Capacité : La validité du contrat de franchise suppose que les parties soient capables « Toute
personne est capable d'obliger et de s'obliger, si elle n'en est déclarée incapable par cette loi » (DOC, art. 2).
En pratique le franchiseur est rarement une personne physique, son objet social circonscrit sa personnalité juridique. Le
franchisé en revanche va conclure le contrat de franchise ès qualités de personne physique.
- Pouvoir : La vigilance du franchisé signataire à un tel contrat est de mise, et plus spécifiquement lorsque les clauses dudit
contrat prévoient un engagement personnel de celui-ci tel une solidarité.
Dans cette éventualité, l'écran que constitue la personnalité morale s'avère totalement illusoire.
- Consentement : Aucun écrit n'est requis au titre de la validité du contrat de franchise (CA Nîmes, ch. com. 2, sect. B, 13 sept.
2012 : JurisData n° 2012-026986). Cela se justifie par le caractère consensuel dudit contrat. Du reste, l’exécution d’un projet de
contrat par le franchisé même si celui-ci avait refusé de signer l’instrumentum, vaut acceptation de ce contrat (Com., 19 janv.
2016, n° 14-16.272 : AJCA 2016.160). La liberté de choisir son cocontractant permet au franchisé d'opter en faveur de tel ou tel
franchiseur au détriment de tel autre. Quant au franchiseur, il dispose de toute latitude également pour sélectionner le
franchisé qui lui paraît le plus apte pour intégrer le réseau et réitérer le succès du concept.
En outre, le contrat de franchise à l'instar de tous contrats, obéit aux conditions de droit commun des contrats : en effet et
conformément à l'article 39 du Dahir formant Code des obligations et des contrats « est annulable le consentement donné par
erreur, surpris par dol ou extorqué par la violence ».
- Erreur : L'erreur du franchiseur lors de la conclusion du contrat demeure rare : seule celle subie par le franchisé lors de la
conclusion du contrat sera retenue. Elle peut donner ouverture à rescision lorsqu'elle tombe sur l'identité ou sur l'espèce, ou
bien sur la qualité de l'objet qui a été la cause déterminante du consentement. C'est ce qui résulte des dispositions de l'article
41 du Dahir formant Code des obligations et des contrats.
Il incombe au franchisé de prouver que son consentement a été vicié.
En matière de franchise, peut-on invoquer l'erreur sur la rentabilité de l'entreprise et dans l'affirmative, cette erreur peut-elle
justifier de l'annulation dudit contrat ?
En jurisprudence française, l'arrêt du 4 octobre 2011 (Cass. com., 4 oct. 2011, n° 10-20.956 : JurisData n° 2011-021604 ; RTD
civ. 2012, p. 535, obs. C. Grimaldi) rendu par la chambre commerciale considère que l'erreur sur la valeur ou la rentabilité est
une cause de nullité lorsqu'elle est la conséquence d'une erreur sur les qualités substantielles. Il doit être établi une erreur
portant sur l'inaptitude de l'objet à réaliser sa destination convenue et la comparaison entre les résultats obtenus et les

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Contrat de franchise

portant sur l'inaptitude de l'objet à réaliser sa destination convenue et la comparaison entre les résultats obtenus et les
prévisions fournies par le franchiseur peut constituer un indice pertinent de l'inaptitude de la franchise à destination
convenue. L'inaptitude doit avoir déterminé le consentement du franchisé.
Cette position jurisprudentielle a été confortée par un arrêt du 12 juin 2012 (Cass. com., 12 juin 2012, n° 11-19.047 : JurisData
n° 2012-012846 ; RTD civ. 2012, p. 724, obs. Fages ; Com., 17 mars 2015, n° 13-24.853 : AJCA 2015.286 : dans cette espèce, le
franchisé avait été déterminé à conclure le contrat de franchise sur la base d’informations erronées et trompeuses et d’un
prévisionnel non sérieux, laissant escompter des résultats bénéficiaires qui n’étaient pas réalisables et que son consentement
avait été dès lors vicié).
- Dol : « Il donne ouverture à rescision lorsque les manœuvres ou les réticences de l'une des parties, de celui qui la représente
ou qui est de complicité avec elle, sont de telle nature, que sans ces manœuvres ou ces réticences, l'autre partie n'aurait pas
contracté. Le dol pratiqué par un tiers, a le même effet lorsque la partie qui en profite en avait connaissance ». C'est ce qui
résulte des dispositions de l'article 52 du Dahir formant Code des obligations et des contrats.
Le comportement du franchiseur peut justifier une annulation sur le fondement du dol et l'allocation de dommages et intérêts
à la condition que le dol ait été déterminant. La tromperie doit porter sur des éléments essentiels de la franchise : les
précisions données par le franchiseur doivent être mensongères (Cass. com., 8 juill. 2003, n° 02-11.691 : JurisData n°
2003020082 ; Contrats, conc. consom. 2003, comm. 153, obs. Leveneur ; Civ. 1er, 3 nov. 2016, n° 15-24.886, les juges du fond
retiennent la dissimulation de l’échec d’un précédent franchisé dans la même zone de chalandise comme cause de nullité du
contrat ; Com., 13 juin 2018, n° 17-10.618) : ainsi la présentation fallacieuse des documents peut justifier une annulation pour
dol (CA Rouen, 15 mai 2003 : JurisData n° 2003-218829). Il en est de même en raison du manque de sérieux de l'étude du
marché local (CA Paris, Pôle 5, ch. 5, 30 juin 2011 : JurisData n° 2011-015421) ou lorsque le franchiseur fait croire au franchisé
qu'il peut exploiter un concept original et sans concurrent alors qu'un autre réseau applique le même concept depuis
longtemps (CA Lyon, 21 avr. 2001, n° 10/00997 : JurisData n° 2011-018344).
- Violence : Définie par l'article 48 du Dahir formant Code des obligations et des contrats comme « la crainte inspirée par la
menace d'exercer des poursuites ou d'autres voies de droit, ne peut donner ouverture à rescision que si on a abusé de la
position de la partie menacée pour lui extorquer des avantages excessifs ou indus à moins que ces menaces ne soient
accompagnées de faits constituant une violence au sens de l'article 47 du DOC ».
En matière de franchise, il peut donc s'agir de l'exploitation abusive d'une situation de faiblesse économique (Cass. 1re civ., 30
mai 2000, n° 98-15.242 : JurisData n° 2000-002309 ; D. 2000, p. 879, obs. Chazal). Des conditions restrictives sont toutefois
posées par la jurisprudence française « seule l'exploitation abusive d'une situation de dépendance économique, faite pour tirer
profit de la crainte d'un mal menaçant directement les intérêts légitimes de la personne, peut vicier de violence son
consentement » (Cass. com., 3 avr. 2002, n° 00-12.932 : JurisData n° 2002-013787 ; D. 2002, p. 1860, obs. Gridel).

19. - Conditions objectives - - Objet du contrat Licéité : Conformément à l'article 57 du Dahir formant Code des
obligations et des contrats, l'objet du contrat (de franchise) doit être licite. « Les choses, les faits et les droits incorporels qui
sont dans le commerce peuvent seuls former objet d'obligation ; sont dans le commerce toutes les choses au sujet desquelles la
loi ne défend pas expressément de contracter ».
- Objet des obligations issues du contrat de franchise : L'article 58 du Dahir formant Code des obligations et des contrats
dispose que « la chose qui forme l'objet de l'obligation doit être déterminée au moins quant à son espèce. La quotité de la
chose peut être incertaine, pourvu qu'elle puisse être déterminée par la suite ».
Cet article pendant de l’article 1129 du Code civil français, impose la détermination ou à tout le moins, la déterminabilité de
l'objet des obligations issues du contrat.
Selon la jurisprudence française de la Cour de cassation, « la clause d'un contrat de franchisage faisant référence au tarif en
vigueur au jour des commandes d'approvisionnement à intervenir, n'affecte pas la validité du contrat, l'abus dans la fixation du
prix ne donnant lieu qu'à résiliation ou indemnisation » ( » (Cass. ass. plén., 1er déc. 1995 : D. 1996, p. 13, concl. Jeol, note L.
Aynes). Depuis la réforme du droit des contrats, cette règle est affirmée au sein des dispositions de l’article 1164 du Code civil,
bien que l’abus dans la détermination du prix, semble rarement caractérisé (Com., 4 nov. 2014, n° 11-14.026 D 2015.183).
Or fréquemment, et en vue d'assurer l'évolution du savoir-faire, le contrat de franchise octroie au franchiseur, un pouvoir de
modification contractuelle. Le franchiseur par exemple pourra contraindre le franchisé à procéder au changement de son
agencement.
Or, compte tenu des investissements importants effectués par le franchisé, il est utile de prévoir au sein du contrat de
franchises quelques garde-fous : par exemple, interdire au franchiseur d'imposer un quelconque changement avant telle durée
et/ou à tel coût maximum par mètres carrés. À défaut de respecter ces clauses, le franchisé pourra invoquer à son profit l'abus
dans la fixation du prix justifiant ainsi sa demande de résiliation et/ou d'indemnisation.
- Cause des obligations : En vertu de l'article 63 du Dahir formant Code des obligations et des contrats « toute obligation est
présumée avoir une cause certaine et licite, quoiqu'elle ne soit pas exprimée ».
Cette cause doit en outre exister. Ainsi, l'obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite (Paris. pôle 5 Ch. 4, 6 mars
2013 : JurisData n° 2013-004408) est non avenue (DOC, art. 62).
En matière de franchise, la question se pose à propos de la transmission du savoir-faire au franchisé par le franchiseur. Ainsi,
un contrat de franchise encourt la nullité dès lors que le franchiseur ne dispose pas d'un savoir-faire éprouvé et expérimenté
avec succès dans la mesure où il ne justifie ni d'une exploitation bénéficiaire avant la création du réseau ni d'une
expérimentation dans des sites situés hors de la région parisienne (CA Paris, Pôle 5, ch. 4, 28 mars 2012, n° 09/21483 :
JurisData n° 2012-031896 ; Chambery., 31 mars 2015, RG n° 13/02706 ; Chambery. Ch. civ 1er section, 9 oct. 2018, RG n° 16
/02631 « le franchiseur doit permettre au candidat à la franchise de s’engager en connaissance de cause et doit ainsi démontrer
que lui-même a réussi à générer une activité profitable et que celle-ci est reproductible grâce au savoir-faire spécifique qu’il a

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Contrat de franchise

que lui-même a réussi à générer une activité profitable et que celle-ci est reproductible grâce au savoir-faire spécifique qu’il a
mis en place et ce dans le secteur concédé au franchisé »). Toutefois, si la transmission du savoir-faire est une condition
nécessaire de la franchise, elle n'en est pas moins insuffisante. En effet, la franchise c'est aussi l'octroi d'un avantage
concurrentiel que permettent précisément le savoir-faire, l'assistance technique et l'expérience du franchiseur. La Cour de
cassation française a opportunément déplacé le contrôle de la cause puisqu'elle considère l'existence d'un avantage
concurrentiel avant celle d'un savoir-faire (Cass. com., 10 déc. 2013, n° 12-23.115 : JurisData n° 2013-028587 ; Toulouse, 18
nov. 2020, n° 19/00757 : LEDICO janv. 2021 p. 2 « L’absence de transmission par le franchiseur d’une bible ou savoir-faire n’est
pas en soi de de nature à priver le contrat de franchise de cause).

20. - Sanctions des conditions - Lorsque l'une des conditions de validité du contrat fait défaut, le contrat de franchise est nul
et la nullité donne lieu à la restitution des sommes versées en son application (T. com. Nice, 25 janv. 2018, RG n° 2016F00939,
pour la restitution du droit d’entrée et des redevances) sans préjudice des dommages et intérêts éventuels.
Au demeurant, et lorsque le litige porte sur la cause ou l'objet, le contrat de franchise pourra être requalifié en contrat de
concession ou autre par exemple, si le juge considère que son contenu ne prévoit aucun avantage concurrentiel ou
transmission du savoir-faire.
En vertu de l'article 462 du Dahir formant Code des obligations et des contrats, le juge n'est en effet pas lié par la qualification
donnée par les parties à l'accord conclu, « Il y a lieu à interprétation : 1° Lorsque les termes employés ne sont pas conciliables
avec le but évident qu'on a eu en vue en rédigeant l'acte ; 2° Lorsque les termes employés ne sont pas clairs par eux-mêmes, ou
expriment incomplètement la volonté de leur auteur ; 3° Lorsque l'incertitude résulte du rapprochement des différentes
clauses de l'acte, qui fait naître des doutes sur la portée de ces clauses. Lorsqu'il y a lieu à interprétation, on doit rechercher
quelle a été la volonté des parties, sans s'arrêter au sens littéral des termes ou à la construction des phrases ».
En outre, l'exercice d'une action en nullité n'exclut pas l'exercice d'une action en responsabilité : aucune de ces actions n'étant
exclusive de l'autre (Cass. com., 27 janv. 2009, n° 07-21.616 : JurisData n° 2009-046791).
Il s'agit d'une responsabilité délictuelle, la faute s'inscrivant dans la période précontractuelle. La faute précontractuelle est
celle à l'origine de la malformation du contrat sans laquelle le contrat n'aurait pas été conclu ou l'aurait été à d'autres
conditions. Tout le préjudice devra donc être réparé et son appréciation s’entend non seulement des pertes mais également
des gains manques. Le préjudice peut également correspondre à la perte de chance de mieux investir ses fonds (Colmar. 1er ch.
civ. section A, 10 avril 2019, RG n° 16/00028, 16/00030 et 16/00031). Ainsi le dirigeant pourra solliciter l’indemnisation de l’
ensemble des préjudices subis en ce compris le préjudice moral (T. Com. Lyon, 14 mai 2018, RG n° 2016J39).

II. - Exécution du contrat


21. - Devoir de loyauté - Le contrat de franchise à l'instar de tout contrat doit être exécuté de bonne foi. En effet et en vertu
des dispositions de l'article 230 et 231 du Dahir formant Code des obligations et des contrats, les obligations légalement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites (Paris pôle 5 ch. 4, 10 mai 2017, n° 14/20469 : AJ Contrat 2017.341 : le
franchiseur ne peut modifier seul le logiciel de gestion des franchisés de telle sorte qu’il s’arroge le pouvoir de couper l’accès
des franchisés à leurs données) et ne peuvent être révoqués que de leur consentement mutuel : en outre tout engagement
oblige non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que la loi, l'usage ou l'équité donnent à l'obligation
d'après sa nature. Sans doute faudra-t-il parfois rechercher la commune intention des parties (DOC, art. 462).
Dans le doute, l'obligation s'interprète dans le sens le plus favorable (DOC, art. 473). Autrement dit en cas d'ambiguïté, le
contrat s'interprète contre le rédacteur, c'est-à-dire contre le franchiseur et au profit du franchisé (CA Paris, Pôle 5, 4e ch., 25
sept. 2013, n° 11/17338 : JurisData n° 2013-021028).

A. - Obligations du franchiseur
1° Obligations essentielles

22. - Transmission du savoir-faire - Au cœur du contrat de franchise, le savoir vendre (Cass. com., 20 dec. 2017, n° 16-
20.500 : JurisData n° 2017-026613) ou le savoir-faire, traduction du terme américain de know how, est par excellence l'arme de
compétition économique : il procure à celui qui le maîtrise, l'aptitude à obtenir un résultat qui sans lui n'aurait pas été atteint
avec l'exactitude nécessaire à l'efficacité commerciale. Il confère un avantage stratégique. Il peut dès lors être défini comme un
ensemble finalisé de connaissances pratiques, transmissibles, non immédiatement accessibles au public, non brevetées et
conférant à celui qui maîtrise cet ensemble un avantage concurrentiel.
Le savoir-faire doit en effet être substantiel, éprouvé, identifié et actualise pour légitimer une opération de franchise. Il doit en
outre procurer un avantage concurrentiel. La preuve de sa transmission peut être aisément reconnue lorsque le franchiseur
peut se targuer d'une réussite commerciale attestée par un réseau structuré ou d'une notoriété certaine.
A contrario, et en l'absence de savoir-faire, le contrat peut être annulé pour absence de cause (Cass. com., 14 sept. 2010, n°
0917.079 : JurisData n° 2010-020055 ; Contrats, conc. consom. 2010, comm. 270, obs. Malaurie-Vignal. - CA Paris, Pole 5. 9
févr. 2011, n° 08/13445 : JurisData n° 2011-001558). Aujourd’hui et en droit français, et au vu de la réforme de 2016, la nullité
peut être prononcée sur le fondement de l’article 1169 du code civil : il peut y avoir requalification du contrat en contrat d’
entreprise.
Le savoir-faire doit donc exister lors de la conclusion du contrat mais également tout le long de l'exécution dudit contrat, le
savoir-faire devant être transmis de façon continue au franchisé. De plus, étant censé procurer un avantage concurrentiel, il
doit être constamment actualisé et adapté aux évolutions du secteur économique considéré (CA Paris, 15 oct. 2003 : JurisData
n° 2003-225457) et aux évolutions technologiques ( Toulouse., 11 dec. 2007, RG n° 06/02396). La nécessité d'une actualisation

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n° 2003-225457) et aux évolutions technologiques ( Toulouse., 11 dec. 2007, RG n° 06/02396). La nécessité d'une actualisation
constante s'explique par le fait que le contrat de franchise est un contrat à exécution successive et qu'au cours de cette durée,
les composants du savoir-faire vont devoir d'adapter à l'évolution des techniques, du marché, des contraintes légales ou autres.
Il est vivement conseillé de protéger la divulgation éventuelle du savoir-faire en prévoyant lors des pourparlers, une clause de
confidentialité au sein du contrat de réservation. Cette clause doit bien entendue être réitérée au sein du contrat de franchise.

23. - Mise à disposition des signes distinctifs - La mise à disposition des signes de ralliement s'analyse comme une licence
de marque, c'est-à-dire le contrat par lequel le titulaire d'une dénomination, ou d'un logo, déposés à titre de marque, donne
l'autorisation au franchisé de s'en servir à titre d'enseigne et dans sa communication publicitaire selon les spécifications du
titulaire, mais sans pouvoir s'en servir à titre de marque c'est-à-dire en l'apposant sur ses produits.
La marque et l'enseigne constituent des signes de ralliement de la clientèle qui doivent être mis à la disposition des franchisés.
S'agissant de la marque, il est donc nécessaire que le franchiseur soit titulaire de celle-ci (afin de pouvoir conférer l’usage du
signe au franchisé : CA. Paris, pôle 5 ch. 4, 9 janv. 2019, n° 16/21425 : JurisData n° 2019-000466), puisqu'elle constitue
l'emblème du réseau ou du moins licencié exclusif pour les territoires où se développe la franchise et que son droit soit
opposable aux tiers par la publication de la cession au registre officiel adéquat. Naturellement si le franchiseur n’a aucun droit
sur ces signes, le contrat est nul (Paris, 12 sept. 2018, n° 15/15102 : AJ contrat 2018.489).
La marque doit en effet avoir une attraction commerciale certaine : si elle est méconnue, ce n'est pas dans l'usage de cette
marque que le franchisé trouvera l'avantage concurrentiel indispensable pour causer le contrat.
À noter qu'il est nécessaire que les clauses du contrat de franchise prévoient les modalités de la mise à disposition des signes
de ralliement : licence de marque ou prêt d'enseigne. Le franchiseur devra sécuriser ses droits sur la marque et protéger le
franchisé contre les agissements des tiers qui seraient tentés d'usurper abusivement les signes distinctifs du réseau.

24. - Assistance technique - La franchise est un contrat d'enseignement continu. Le franchiseur doit aider à la mise en
pratique de l'enseignement reçu et adapter cet enseignement chaque fois que nécessaire. La franchise entraîne ainsi une
obligation permanente d'information et d'assistance commerciale technique du franchisé pour lui communiquer chaque fois
nécessaire les éléments complétant les éléments initiaux ou s'y substituant. À ce titre, l'assistance technique est un élément
essentiel du contrat.
Cette assistance se doit d'être continue tout au long du contrat. Lors du démarrage de l'activité, le franchiseur doit aider le
franchisé en l'aidant par exemple dans la sélection, et la formation du personnel, la réalisation des campagnes de publicité,
l'aménagement du magasin. Pendant la durée du contrat, cette obligation perdure et l'assistance doit être fournie de façon
régulière (CA Paris, ch. 5, sect. A, 5 juill. 2006 : JurisData n° 2006-312416 ; Limoges, 5 nov. 2015, RG n° 13/01241 : AJCA
2016.96) sous forme par exemple de stages de recyclages, transmission régulière d'information… L’assistance peut porter par
exemple sur les outils informatiques dont l’utilisation est imposée ou conseillée au franchisé pour l’exercice de son activité
(Paris pôle 5 ch. 4, 10 mai 2017, RG n° 14/20469 : AJ contrat 2017.341). Ce logiciel doit alors être adapté (Com., 4 sept. 2018, n°
17-16.536).
En tout état de cause, les contours et modalités de cette assistance technique doivent être précisés au sein du contrat, la
liberté contractuelle prévalant en la matière : il faudra donc veiller à en définir clairement les limites en se gardant d'employer
des formules trop générales qui risquent de faire du franchisé, un assisté.
Quoi qu'il en soit, l'obligation d'assistance n'est que de moyens (CA. Paris, 19 juin 2019, n° 17/05169 ; CA. Paris, pôle 5 ch. 4,
20 dec. 2017, n° 13/23287 : JurisData n° 2017-027120), le franchiseur ne doit pas s'immiscer trop complètement dans la gestion
du franchisé car il pourrait être considéré comme un dirigeant de fait : il appartient donc au franchisé de prouver le
manquement imputable au franchiseur à l'appui de sa demande de résiliation et/ou d'indemnisation de son préjudice (CA
Paris, 23 janv. 1992. – CA Paris, 25 févr. 1992 : D. 1992, somm. p. 392, obs. Ferrier ; Paris pôle 5 ch. 4, 20 dec. 2018, RG n° 13
/23287 : AJ contrats 2018.92).

25. - Image du réseau et identité de traitement - Le franchiseur est à la tête du réseau : il en a donc la charge et se doit de
défendre l'image du réseau et de la promouvoir via des actions publicitaires ciblées (CA Paris, 25 sept 1998 : JurisData n°
1998024245).
Dès lors, les contrats de franchise doivent mettre à sa charge, compte tenu des redevances publicitaires dont s'acquittent les
franchisés, l'obligation de rendre compte des actions menées de ce chef.
Quant à l'identité de traitement, tous les franchisés doivent être traités à l'identique et ce conformément aux prescriptions de
l'article 231 du Dahir formant Code des obligations et des contrats.
Toute différence de traitement doit être justifiée par des raisons objectives (Versailles ch. 12, 3 juillet 2018, RG n° 17/03926 :
AJ contrat 2018.437: dans cette espèce, il est rappelé que le franchiseur ne saurait focaliser sa publicité au seul profit de ses
succursales : les franchisés ne sauraient subir une concurrence déloyale issue de conditions tarifaires moins favorables).

2° Obligations complémentaires

26. - Obligation de fourniture et d'exclusivité d'enseigne - La clause d'exclusivité d'enseigne est celle par laquelle le
franchiseur s'interdit de conférer une autre licence d'enseigne dans le secteur attribué au franchisé. Le franchisé sera donc le
seul à arborer le pavillon du réseau et a la certitude de recueillir mieux que quiconque le bénéfice de la notoriété de l'enseigne
et de sa politique de communication.

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Contrat de franchise

Quant à la clause d'exclusivité de fourniture, c'est celle par laquelle le franchiseur s'engage à ne pas livrer d'autres acheteurs
que le franchisé dans la zone définie.

27. - Obligation d'exclusivité territoriale - Le franchiseur s'interdit par ce biais de fournir certaines prestations à des tiers
dans un territoire délimité et au profit du franchisé. L'exclusivité territoriale n'est pas de l'essence du contrat de franchise
contrairement au contrat de concession exclusive qui lui ne saurait se concevoir sans exclusivité territoriale. En effet et en
matière de franchise, l'exclusivité territoriale n'est pas un élément constitutif du contrat (Cass. com., 19 nov. 2002 : D. 2003, p.
2427 ; Com., 30 mai 2018, n° 17-14-303). Du reste, le refus d’octroyer une telle exclusivité ne suffit pas à caractériser un
déséquilibre significatif (Paris pôle 5 ch. 4, RG n° 14/2548, 13 sept 2017 : AJ Contrat 2017.533).
Si elle est prévue au sein du contrat, encore faut-il la délimiter de façon précise et cette délimitation géographique peut se
faire par la référence à la circonscription administrative ou l'indication d'un certain rayon autour du point de vente franchisé.
Il faut éviter toute ambiguïté car la limitation de la zone d'exclusivité doit bien être réfléchie avant la signataire du contrat car
elle reçoit ensuite une interprétation stricte.
Quelle que soit l'exclusivité concédée au franchisé (exclusivité de franchise, exclusivité d'implantation, et exclusivité de
fourniture), le franchiseur conserve le droit de mettre en place un site internet en vue de distribuer ses produits sur le net.
La jurisprudence française ne considère pas la création d'un tel site comme un point de vente dans le secteur protégé (Cass.
com., 14 mars 2006, n° 03-14.639 : JurisData n° 2006-032686 ; D. 2006, p. 1901, obs. H. Kenfack. - CA Toulouse, 28 févr. 2008 :
JurisData n° 2008-361041). C'est pourquoi le franchisé a tout intérêt à négocier l'insertion d'une clause spécifique par laquelle
il percevra une commission sur les ventes donnant lieu à une livraison sur son territoire. En toute occurrence, il incombe au
franchisé qui invoque une violation de sa créance d’exclusive, d’en administrer la preuve (Com., 4 sept 2018, n° 17-16.535).

28. - Reprise des stocks - Le franchisé a tout intérêt à prévoir une clause de reprise des stocks par son franchiseur dans
l'éventualité où le contrat de franchise est résilié ou non renouvelé car à défaut de clause, le franchiseur n'est nullement tenu
d'une telle reprise (CA Metz, ch. 4, 13 oct. 2005 : JurisData n° 2005-286385. - Pour une application de ce type de clause, Cass.
com., 17 janv. 2012, n° 11-10.836).

29. - Obligation de priorité - Le franchisé peut avoir intérêt à prévoir la possibilité d'ouvrir un autre point de vente dans une
zone limitrophe à celle concédée. Le franchiseur sera tenu ainsi d'une obligation de priorité à l'endroit du franchisé qui a eu la
diligence de la stipuler au sein du contrat de franchise.

B. - Obligations du franchisé
1° Obligations essentielles

30. - Obligations financières - - Droit d'entrée : C'est le prix de l'accès au réseau lequel est variable. Il reste bien
évidemment acquis au franchiseur à l'issue du contrat sauf lorsque le contrat est annulé.
De plus, si le droit d'entrée est le prix de l'accès au réseau, le franchisé devrait en être dispensé lors du renouvellement du
contrat qui ne lui procure aucun nouvel accès au réseau dont il fait déjà partie. Il est donc conseillé de prévoir une telle
hypothèse dans le cadre du contrat faute de quoi le franchiseur serait tenté à l'échéance contractuelle, de refuser faute d'un
nouvel encaissement, le renouvellement dudit contrat.
- Redevances d'exploitation : Constituent le pendant des avantages que le contrat de franchise procure au franchisé et
permet ainsi de rémunérer le franchiseur tout au long de l'exécution du contrat. La redevance peut être fixe ou proportionnelle
au chiffre d'affaires réalisé par le franchisé. Il est primordial en tout cas de préciser dans le contrat les services objet de cette
rémunération et prévoir éventuellement une clause de révision de ladite redevance.
- Redevances de publicité : En général les redevances de publicité sont destinées à permettre le financement par le
franchiseur de campagnes publicitaires afin de défendre l'image du réseau. Dès lors les contrats de franchise doivent mettre à
sa charge, compte tenu des redevances publicitaires dont s'acquittent les franchisés, l'obligation de rendre compte des actions
menées de ce chef.

31. - Indépendance du franchisé dans l'exercice de son commerce - Le franchisé doit exercer son activité de façon
autonome et indépendante : en effet, le franchiseur ne peut être tenu des dettes du franchisé (CA Montpellier 19 févr. 2008 :
JurisData n° 2008-361563). Lorsque l'activité du franchisé n'est pas exercée de façon indépendante, le contrat encourt les
fourches caudines de la requalification (Cass. soc., 18 janv. 2012, n° 10-16.342 : JurisData n° 2012-000564). Même lorsqu'il est
contraint de communiquer les résultats de son chiffre d'affaires au franchiseur, ces informations ne doivent pas permettre à ce
dernier de s'immiscer insidieusement dans les affaires du franchisé. Aucune clause du contrat de franchise ne saurait justifier
que le franchiseur se réserve la mainmise sur des données qui relèvent du fonds de commerce du franchisé. Le franchisé est
propriétaire de son fond, à une clientèle qui lui est propre et peut donc se prévaloir de la propriété commerciale (Cass. com., 27
mars 2002, n° 00-20.732 : JurisData n° 2002-013715 ; D. 2002, p. 1467, obs. E. Chevrier. – M.-P. Dumont- Lefranc, Bail
commercial et droit de la distribution : RTD com. 2003, p. 43. - R. Fabre L'autonomie du fond de commerce du Lefranc, Bail
commercial et droit de la distribution : RTD com. 2003, p. 43. - R. Fabre L'autonomie du fond de commerce du franchisé : Cah.
dr. entr. 2002, n° 5, p. 24).

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Contrat de franchise

32. - Obligation de fidélité - Sur le fondement de l'obligation de bonne foi, le franchisé ne doit pas exercer une activité
similaire à celle concernée par la franchise dans un territoire ou il pourrait concurrencer un autre franchisé ou le franchiseur. Il
s'agit donc d'une obligation de non-concurrence (Com., 14 nov. 2018, n° 17-19.851) qui constitue une obligation de ne pas
faire.
Le franchisé est tenu également d'obligations de faire. Ainsi, il doit respecter les méthodes commerciales et le savoir-faire qui
lui sont transmis par le franchiseur et plus généralement toutes les obligations lui incombant en vertu de son appartenance au
réseau (respect de la charte graphique du réseau, utiliser les signes distinctifs du réseau, respecter les normes
d'approvisionnement, mise en place d'agencements spécifiques, etc.). En réalité il s'agit de toutes les obligations nécessaires à
la réitération et au succès du concept franchisé, ce qui du reste autorise le franchiseur à contrôler le respect par le franchisé de
ces diverses obligations par le biais de visites d'inspections prévues au contrat.
Toutefois, fidélité ne signifie pas dépendance : le franchisé est un commerçant indépendant et le franchiseur ne peut lui
imposer un prix de revente. À défaut, le contrat de franchise encourt le risque d'être requalifiée en contrat de gérance salarié
par exemple. Seule la pratique des prix conseillée est tolérée à la condition que le franchisé conserve une réelle autonomie
dans la fixation du prix de vente.

2° Obligations complémentaires

33. - Obligation d'approvisionnement exclusif - La clause d'approvisionnement exclusif est celle par laquelle un franchisé
s'engage à ne s'approvisionner qu'auprès de son franchiseur ou d'un tiers agrée par lui. Cette obligation peut ne porter que sur
un pourcentage des approvisionnements : la clause est dite d'approvisionnement exclusif.
Cette clause d'approvisionnement exclusif constitue une entrave au jeu de la libre et c'est pourquoi sa validité est subordonnée
à deux conditions (Y. Marot, Franchise et approvisionnements exclusifs : Gaz. Pal. 1995, p. 1088) : Elle doit porter sur un
élément nécessaire à la réitération d'un système franchisé et elle doit procurer un avantage concurrentiel (Cass. com., 10 janv.
1995 : LPA 5 mai 1995, n° 54, p. 13. – Cass. com., 6 avr. 1999 : JurisData n° 1999-001597 ; Com., 20 dec. 2017, n° 16-20.501).
Autrement dit la clause d'approvisionnement n'est valide que si elle est nécessaire à la cohésion du réseau, en raison de la
spécificité des marchandises vendues (CA Paris, Pôle 5, ch. 4, 3 avr. 2013, n° 10/24013 : JurisData n° 2013-006467, seul
l'objectif du maintien de l'identité commune et de la réputation du réseau de distribution, permet au franchiseur d'exercer un
contrôle sur l'approvisionnement du franchisé, en termes d'assortiment minimum dans ses marques propres, permettant de
garantir que les clients disposent d'un produit de sa marque homogène dans l'ensemble de ses supérettes).
En outre, sa durée est fixée en droit français à 10 ans, en vertu de l’article L. 330-1 du Code de commerce.

34. - Droit de préemption et d'agrément - Le franchisé peut souhaiter céder son fonds de commerce. Or, le contrat de
franchise ne se transmet pas de plein droit avec le fonds car le franchiseur risque de se voir imposer un nouveau franchisé qu'il
n'a pas agréé. La clause d'agrément est donc celle par laquelle le franchisé doit préalablement à la cession de son fond ou de
son droit au bail, obtenir l'accord du franchiseur sur la personne du repreneur. Le franchisé devra notifier à son franchiseur
l'identité du successeur potentiel. Si l'agrément est accordé, le contrat de franchise se poursuit avec le successeur aux mêmes
conditions que celles initialement prévues.
Quant à la clause de préemption, elle est celle par laquelle il est prévu que le franchiseur se substitue à l'acquéreur en cas de
cession du fonds de commerce, ou droit au bail de la société exploitante. La validité d’une telle clause ne fait pas de doute
(Com., 3 mai 2018, n° 16-27.926) : sa violation peut donner lieu à la réparation du préjudice subi (Com., 20 sept. 2016, n° 15-
10.963).

III. - Cessation du contrat


35. - Modalités juridiques de rupture multiples - La rupture de la relation contractuelle consacre une opposition d'intérêts.
Ses modalités juridiques sont multiples. Elle peut intervenir parce qu'aucun contrat valide n'est reconnu par le droit : les
accords conclus par les parties ne peuvent produire aucun effet de droit en raison de la nullité qui les affecte par suite d'un vice
contemporain de la formation du contrat. Le prononcé par le juge de la nullité entraîne l'anéantissement rétroactif de la
relation contractuelle.
La résiliation résulte d'une circonstance survenant en cours de contrat. Elle opère pour l'avenir mais laisse intacte la validité
du contrat pour la période antérieure.
La survenance du terme des contrats à durée déterminée emporte l'extinction du contrat à la date convenue.

A. - Causes de la cessation

36. - Accord entre les parties sur la durée du contrat - Le contrat de franchise peut prendre fin lorsque les parties
s'accordent pour une durée déterminée : à l'issue de celle-ci, le contrat peut prendre fin.

1° Causes de rupture normales

37. - Principes - - Contrats à durée déterminée : Lorsque le contrat est à durée déterminée, il prend fin à l'échéance
contractuelle stipulée par les parties. Certes, la détermination de la durée optimale est une question propre à chaque
franchise, selon son objet, durée de vie prévisible du produit ou service et la tonalité psychologique que le franchiseur veut
donner à l'engagement de durée. Toutefois, cette durée devra être faite en application de critères économiques car chacune des

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Contrat de franchise

donner à l'engagement de durée. Toutefois, cette durée devra être faite en application de critères économiques car chacune des
parties à intérêt à une certaine continuité des relations contractuelles et doit donc mesurer la période nécessaire pour que les
investissements et dépenses exposées trouvent un amortissement convenable.
En tout état de cause, en l’état actuel du droit positif français il n’existe aucun droit au renouvellement d’un contrat à durée
déterminée et les clauses permettant de prévoir un tel droit, sont peu fréquentes (Com., 4 sept. 2018, n° 17-16.534. Cette
précision étant faite, il est bien entendu possible de prévoir un renouvellement du contrat : le franchiseur peut proposer un
nouveau contrat au franchisé mais le contrat peut également être reconduit tacitement. Il incombe aux parties de prévoir aux
termes des clauses du contrat de franchise, les conditions du renouvellement ou de non-renouvellement.
En toute occurrence, et sauf abus de la part du franchiseur, il n'existe aucun droit du franchisé au renouvellement d'un contrat
à durée déterminée (CA Paris, 5e ch. sect. A, 12 janv. 2005 : JurisData n° 2005-277027), sauf si contractuellement les parties
conviennent d'organiser une procédure de renouvellement du contrat. Le contrat peut également se poursuivre par tacite
reconduction (Cass. com., 29 janv. 2008, n° 06-13.462 : JurisData n° 2008-042529).
- Contrats à durée indéterminée : Le droit prohibe les engagements perpétuels : en conséquence et dans le cadre d'un
contrat à durée indéterminée, chacune des parties a le loisir de mettre fin au contrat à tout moment (Cass. com., 5 oct. 2004 :
D. 2006, p. 516, obs. Ferrier. – Cass. com., 3 avr. 2007, n° 05-17.168 : JurisData n° 2007-038428), sous réserve de respecter un
préavis raisonnable.
En outre, lorsqu'à l'échéance du terme, les parties poursuivent leurs relations contractuelles, il faut considérer qu'à défaut de
clause contraire, il y a bien tacite reconduction donnant lieu à un engagement à durée indéterminée.

38. - Limites aux principes - - Abus de droit : Dans le cadre d'un contrat à durée déterminée, le non-renouvellement peut
constituer un abus lorsque le franchiseur a laissé espérer au franchisé qu'il comptait procéder au renouvellement du contrat ou
lorsqu'il avait imposé à son partenaire, la réalisation d'investissements importants peu avant l'échéance du terme (Cass. com.,
3 nov. 2004, n° 02-17.919 : JurisData n° 2004-025481 ; RDC 2005, p. 288, obs. Stoffel-Munck). L’abus est toutefois difficile à
caractériser (Com., 4 sept 2018, n° 17-17.891).
En matière de contrats à durée indéterminée, le franchiseur se rend coupable d'un abus du droit de résiliation, s'il rompt
brutalement la convention alors que le franchisé pouvait légitimement croire à la pérennité et au maintien des relations
commerciales. La jurisprudence française a fait montre récemment d'une certaine souplesse dans la caractérisation de l'abus
(Cass. com., 8 oct. 2013, n° 12-22.952 : JurisData n° 2013-021970 ; Contrats, conc. consom. 2013, comm. 265, obs. Mathey, «
nonobstant le respect du préavis contractuel, la société Fiat ne s'était pas correctement acquittée de son obligation de bonne
foi dans l'exercice de son droit de résiliation »).
- Stabilité des relations commerciales, durée minimale : Indéniablement, le franchisé a besoin de stabilité : c'est d'ailleurs
la raison pour laquelle certains arrêts retiennent l'idée d'une durée minimale calquée sur la durée de l'amortissement des
investissements réalisés (Cass. com., 20 janv. 1998 : D. 1999, somm. p. 114, obs. Mazeaud, « le redressement espéré de la
concession impliquant, compte tenu des investissements exigés du concessionnaire, qu'il bénéficie d'une période relativement
longe d'exploitation pour assurer la pérennité de son entreprise » ; Paris, pôle 5 ch. 4, 2 oct. 2013, qui analyse la durée du
contrat au regard de celle de l’amortissement des investissements afin de caractériser l’existence d’un vice du consentement :
s’il avait su que ce contrat ne durait qu’un an, le franchisé ne se serait pas engagé, une telle durée était dépourvue ici de toute
rationalité économique et juridique »).
- Obligation de motivation : En matière de contrats à durée déterminée, le franchiseur n'est pas tenu de motiver au profit de
son franchisé, le refus de renouvellement du contrat (CA Paris, 23 févr. 2000 : JurisData n° 2000-108117).
Pareillement en matière de résiliation d'un contrat à durée indéterminée, aucune règle n'impose de motiver la décision de
résiliation (Cass. 1re civ., 3 avr. 2001, n° 99-18.442 : JurisData n° 2001-009006 ; D. 2001, somm. p. 3240, obs. Mazeaud ; Civ. 1er
, 30 oct. 2008, n° 07-19.736). Or les conséquences induites par cette décision peuvent s'avérer extrêmement graves pour le
franchisé qui ne doit pas à notre sens, rester dans l'ignorance des motifs ayant présidé à la décision de résiliation : un
minimum de bonne foi s'impose (Ph. Laurent, La bonne foi et l'abus du droit de résilier unilatéralement les contrats de
concession : LPA 8 mars 2000, n° 48, p. 6).

2° Causes pathologiques

39. - Résiliation - C'est l'hypothèse d'un contrat valide mais qui va souffrir de l'inexécution par l'une des parties voire par les
deux, des engagements contractuels. Quelle que soit la physionomie du contrat (à durée déterminée ou indéterminée), cette
inexécution peut être assez grave pour provoquer la résiliation du contrat. Conformément à l'article 259 du Dahir formant
Code des obligations et des contrats, la résiliation peut être prononcée par le juge, à qui il incombe de statuer sur le
manquement allégué.
L'inexécution fautive peut être le fait du franchisé ou du franchiseur. Le franchiseur peut par exemple ne pas respecter son
obligation de transmission du savoir-faire et d'assistance technique continue. La faute peut également consister en une
violation de la clause d'exclusivité consentie au franchisé (CA Paris, 28 févr. 2008 : JurisData n° 2008-361041), ou en une
modification unilatérale des clauses du contrat. Cette liste n'est évidemment pas limitative et il appartient aux parties au
contrat, de préciser les obligations du franchiseur à l'égard du franchisé.
Quant aux fautes du franchisé, il peut s'agir du défaut de paiement des redevances, de la violation de l'obligation d'exclusivité
d'approvisionnement (Cass. com., 5 déc. 2000, n° 97-21.631 : JurisData n° 2000-007354), du non-respect des normes imposées
par le franchiseur (CA Paris, 12 janv. 2011, n° 08/00643 : JurisData n° 2011-003424), ou encore de la violation de la clause de
non-concurrence au temps du contrat.

40. - Clause résolutoire - Il s'agit de la clause insérée dans un contrat et qui permet de rompre licitement de plein droit le

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40. - Clause résolutoire - Il s'agit de la clause insérée dans un contrat et qui permet de rompre licitement de plein droit le
contrat en présence de l'événement stipulé à la clause. Elle doit être mise en œuvre de bonne foi (Civ. 3e, 16 nov. 2016, n° 15-
23.164 ; Civ. 3e, 30 nov. 2017, n° 16-22.858). L’évènement stipulé à la clause est précisément une défaillance du contractant
qui est clairement définie : il s’agira ainsi de vérifier si la clause résolutoire vise avec une précision suffisante, les
manquements susceptibles de justifier sa résiliation. Il est normal qu'elle ne puisse pas perdurer et que cette technique
contractuelle puisse ainsi être mise en œuvre afin de préserver l'efficience économique de la franchise. La mise en demeure
devra viser clairement le grief la motivant et le texte du contrat prévoyant la résolution du contrat faute d'inexécution et
enjoindre au défaillant, de corriger durant le délai imparti, le comportement à l'origine de la défaillance imputable.

41. - Résiliation unilatérale - Aussi bien en matière de contrats à durée déterminée (Cass. 1re civ., 20 févr. 2001, n° 9915.170
: JurisData n° 2001-008276 ; Bull. civ. I, n° 40) qu'en matière de contrats à durée indéterminée, la jurisprudence française,
décide que l'un des cocontractants peut rompre unilatéralement le contrat de franchise dès lors qu'un manquement
suffisamment grave est commis. Cette décision peut être prise même en dehors de toute clause du contrat et sans qu'il soit
nécessaire de recourir au juge pour apprécier l'importance du manquement allégué.

42. - Force majeure - La force majeure, événement imprévisible, irrésistible et extérieur à la personne et aux biens du
débiteur, peut être à l'origine de l'inexécution (DOC, art. 269). Ainsi et conformément aux dispositions de l'article 268 du Dahir
formant Code des obligations et des contrats, il n'y a lieu à aucun dommage et intérêt, lorsque le débiteur justifie que
l'inexécution ou le retard proviennent d'une cause qui ne peut lui être imputée, telle que la force majeure… Invoquée
vainement parfois par les franchiseurs pour justifier de la violation de la zone d'exclusivité territoriale concédée.

43. - Imprévision - La survenance de circonstances économiques postérieurement à la conclusion du contrat de franchise,


n'ouvre droit ni à la résiliation ni à la révision dudit contrat (Cass. 3e civ., 18 mars 2009, n° 07-21.260 : JurisData n°
2009047482 ; D. 2010, p. 235, obs. Fauvarque-Cosson). Bien plus, et quand bien même le franchisé connaît des difficultés
économiques, le maintien du contrat n'est en aucun cas déloyal (Cass. com., 7 janv. 2014, n° 12-17.154 : JurisData n°
2014000039 ; AJ Contrats d'affaires, concurrence, distribution 2014, p. 45, obs. Lecourt, « le franchisé est un entrepreneur
indépendant qui assume et porte seul la responsabilité de ses résultats d'exploitation, financiers et commerciaux, l'obligation
du franchiseur ne s'étendant pas à la prise en charge des pertes du franchisé et que le principe de la force obligatoire des
conventions s'oppose à l'obligation qui pourrait être mise à la charge d'une partie, en l'absence de clause en ce sens, de
renégocier un contrat en cours d'exécution »).

B. - Conséquences de la rupture

44. - Absence d'indemnisation du franchisé - À titre liminaire, précisons que la fin des relations contractuelles n'entraîne
par elle-même aucune indemnisation du franchisé. Le contrat est en effet conclu entre entreprises indépendantes, agissant
pour leur compte et qui détiennent toutes deux, une part de marché. Il n'y a donc aucune raison de penser que la fin du contrat
se solde par le versement d'une indemnité au profit du franchisé.
Cette observation faite, les conséquences de la fin des relations contractuelles génèrent des obligations tant à l'égard du
franchisé que du franchiseur. Le réseau en revanche demeure et il convient de le sauvegarder.

1° Obligations du franchisé

45. - Obligation de restitution et de cessation d'usage - L'ancien franchisé doit restituer tous les supports du savoir-faire
qui lui ont été remis au début et en cours de contrat (CA Paris, 8 janv. 2008 : JurisData n° 2008-355369). Il doit déposer tous les
signes distinctifs du réseau telle l'enseigne (CA Lyon, 22 nov. 2007 : JurisData n° 2007-352364 ; Com 20 fev 2019 n° 17-
20.652 ;) mais également tous les éléments d'aménagements et de décoration qui contribueraient au standard d'image du
réseau ainsi que tous documents ou objets marqués des emblèmes du franchiseur. Il ne doit rien en effet conserver du pouvoir
attractif du réseau auquel il cesse d'appartenir.
Une procédure en référé est possible (CA Paris, 14e ch., sect. B, 21 sept. 2007 : JurisData n° 2007-351274) et utile en cas
d'utilisation abusive du savoir-faire ou des signes distinctifs de la franchise et compte tenu du risque que l'ancien franchisé fait
courir à l'image du réseau.
L'utilisation des signes distinctifs postérieurement à la rupture peut du reste constituer le fondement à une action en
concurrence déloyale et parasitisme intentée par le franchiseur contre le franchisé qui maintient à l'égard des tiers, son
appartenance fictive au réseau (L. n° 17-97, art. 184, relative à la protection de la propriété industrielle promulguée par Da. n°
1-00-91, 15 févr. 2000 ; DOC, art. 84).

46. - Obligation de confidentialité - Le savoir-faire s'accompagne en général d'informations strictement confidentielles et


substantielles permettant de réitérer la réussite du franchiseur et assurant au franchisé un avantage substantiel sur la
concurrence. À l'issue du contrat, le franchisé est donc tenu au respect d'une obligation de confidentialité.

47. - Clause de non-concurrence - C'est la meilleure méthode pour assurer la non-exploitation après la cessation des
relations contractuelles du système franchisé par l'ancien franchisé. Celui qui la subit a profité du marché captif lié à la marque
du franchiseur ainsi que d'un avantage concurrentiel. La clause de non-concurrence est l'une des contreparties de tout ce qui
lui a été transmis pendant le contrat. Elle peut être explicite (CA. Paris, 6 mars 2019, n° 17/18551 : JurisData n° 2019-003382)
ou implicite.

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Contrat de franchise
ou implicite.
Tant en droit français qu'en droit marocain, la clause de non-concurrence (M. Benis, L'obligation de non-concurrence dans le
contrat de travail : DSAM 2014, dossier 5) doit être limitée dans le temps et dans l'espace (CA Paris, Pole 6, 2e ch., 2 avr. 2009 :
JurisData n° 2009-376463 ; Com., 30 mars 2016, n° 14-23.261 : AJCA 2016.306 ; Com., 16 fevr. 2022, n° 20-12.885 : BRDA 6/22
inf. 10).
Elle n'est en outre valable que si elle sert à protéger l'intérêt légitime du créancier. La restriction imposée à l'ancien franchisé
doit en effet être limitée au strict nécessaire (Cass. com., 18 déc. 2007, n° 05-21.441, n° 06-10.381 : JurisData n° 2007042105 ;
JCP E 2008, 2170, obs. L. M. Augagneur). Ainsi, l'existence d'un savoir-faire spécifique en matière de franchise, ou l'intérêt du
franchiseur à protéger la réputation du réseau (Cass. com., 22 févr. 2000, n° 97-15.560 : Contrats, conc. consom. 2000, comm.
92 ; JCP E 2000, 1429, obs. Leveneur), justifient amplement l'obligation de non-concurrence.
Enfin, la clause doit être proportionnée : en ce sens qu'elle ne doit pas constituer une restriction d'activité imposée au débiteur
de poursuivre l'exercice de sa profession (CA Rennes, 22 janv. 2008, n° 07/05074 : JurisData n° 2008-000882 ; Com., 28 nov.
2018, n° 17-18.619 : « en se déterminant ainsi, sans rechercher, comme elle y était invitée, si l'interdiction d'exercer,
directement ou indirectement, en quelque qualité que ce soit, une activité d'enseignement similaire ou identique à celle
exercée par le franchisé à la date de conclusion du contrat, de s'affilier à un autre réseau de franchisés concurrent ou de
commercialiser sous la forme de franchise ou autrement des enseignements identiques ou semblables, dans un rayon de 15
kilomètres autour de l'école visée au contrat, n'apportait pas une restriction excessive à la liberté d'exercice de la profession de
son débiteur, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision »).

48. - Clause de ré-affiliation - Cette clause vise l'hypothèse où l'ancien franchisé n'est pas placé dans une interdiction de
concurrence. Il peut continuer à exercer dans la même branche d'activité. Néanmoins il lui est interdit de s'affilier à un
quelconque groupement quels qu'en soient la forme, le titre et cette interdiction ne vaut que dans le domaine d'activité de la
franchise (Cass. com., 28 sept. 2010, n° 09-13.888 : JurisData n° 2010-017073 ; D. 2010, p. 2357, obs. Chevrier).
Cette clause prévient ainsi le ralliement de l'ancien franchisé à une enseigne concurrente. Ralliement qui pourrait se solder par
la perte d'un point de vente et par l'avantage que retirerait le réseau concurrent du savoir-faire divulgué.
En tout état de cause, elle ne doit pas empêcher le débiteur de cette obligation de poursuivre son activité : le cas échéant la
clause encourt le grief de la nullité (CA Paris, 6 mars 2013 : JurisData n° 2013-004046 ; Contrats, conc. consom. 2013, comm.,
obs. Malaurie-Vignal. – Cass. com., 18 déc. 2012, n° 11-27.068 : JurisData n° 2012-030108 ; Contrats, conc. consom. 2013,
comm. 53, obs. Malaurie-Vignal). Le régime juridique de cette clause est du reste calqué sur celui de la clause de non-
concurrence (Cass. com., 3 avr. 2012, n° 11-16.301 : JurisData n° 2012-006417 ; JCP E 2012, 1402, obs. Malaurie Vignal, «
l'interdiction d'affiliation à un réseau concurrent sur l'ensemble du territoire métropolitain est disproportionnée aux intérêts
légitimes du franchiseur »).

2° Obligations du franchiseur

49. - Clause de reprise des stocks - Lorsque le franchisé est lié par une clause de non-concurrence consécutive à la rupture,
le stock doit être repris par le franchiseur. C'est d'ailleurs souvent le souhait de ce dernier qui a besoin d'installer un nouveau
franchisé. Le contrat de franchise doit donc traiter des conditions de la reprise. La restitution peut s'accompagner de
dommages et intérêts à moins que le matériel ne soit largement amorti ou trop vétuste (CA Pau, 8 janv. 2008 : JurisData n°
2008-355369 ; Contrats, conc. consom. 2008, comm. 99, obs. M. Malaurie Vignal).

50. - Reconversion du franchisé - Sauf clause contraire, le franchiseur n'est nullement tenu d'apporter son aide à l'ancien
franchisé en vue de faciliter ou de contribuer à sa reconversion (Cass. com., 6 mai 2002, n° 99-14.093 ; JurisData n°
2002014206 ; Contrats, conc. consom. 2002, comm. 134, obs. Leveneur). Néanmoins, s'il n'est pas contraint de faciliter la
reconversion de son ancien partenaire, il doit s'abstenir de l'entraver (Cass. com., 8 oct. 2013, n° 12-22.952 : JurisData n° 2013-
021970 ; D. 2013, p. 2617, obs. Mazeaud).

51. - Indemnisation du franchisé - Comme précédemment indiqué, la fin du contrat n'est génératrice d'aucun droit à
indemnité par le franchiseur au profit du franchisé. Une partie de la doctrine française milite néanmoins en ce sens (J.
Beauchard, La nécessaire protection du concessionnaire et du franchisé à la fin du contrat. in libre droit, in Mél. Le Tourneau ;
D. 2007, p. 37 s., spéc. p. 50).

Textes de référence
Loi Doubin n° 89-1008 du 31 décembre 1989 ( JO 2 janv. 1990, p. 9 )
Loi n° 17-97 , relative à la protection de la propriété industrielle promulguée par dahir n° 1-00-91 du 15 février 2000
Dahir n° 1-96-83 du 1er août 1996 , portant promulgation de la loi n° 15-95 formant Code de commerce
Dahir du 12 août 1913, formant Code des obligations et des contrats[1 p.20]

Bibliographie
M Benis, La rédaction du contrat de Franchise : De quelques précautions contractuelles, La Lettre d’Artémis, 3e trimestre 2018,
p. 30 et suivantes
J. Beauchard, Droit de la distribution et de la consommation : PUF, coll. Themis droit privé, 1996
M. Behar Touchais, Virassamy, Les contrats de distribution : LGDJ, 1999

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Contrat de franchise
M. Behar Touchais, Virassamy, Les contrats de distribution : LGDJ, 1999
H. Cherkaoui, Droit des affaires : L'entreprise commerciale, 1er éd., 2003, n° 364
D. Ferrier, Droit de la distribution : Litec, 6e éd., 2012
C. Grimaldi, S. Meresse, O. Zakhavora-Renaud, Droit de la franchise : Litec, 2011
J.-M. Leloup, La franchise : Delmas, Droit et pratique, 4e éd., 2004
Ph. Le Tourneau, Les contrats de franchisage : Litec, coll. Droit et professionnels, 2e éd., 2007
M. Malaurie-Vignal, Droit de la distribution : Sirey, coll. LMD, 2e éd., 2012
M. Nakhli, Droit des affaires, t. I, Les activités juridiques de l'entreprise : coll. Droit marocain des affaires et de l'entreprise, p.
254
F.-I. Simon, Théorie et pratique du droit de la franchise : Joly Lextenso, 2009
J. Beauchard, La nécessaire protection du concessionnaire et du franchisé à la fin du contrat, in libre droit. Mélanges Le
Tourneau : Dalloz, 2007, p. 37 s., spéc. p. 50
M., Benis L'obligation de non-concurrence dans le contrat de travail : DSAM 2014, dossier 5 ; La gérance libre : de quelques
précautions contractuelles : DSAM 2014, cah. prat. 4 ; Gérance libre : Lexis Maroc, synthèse n° 290 ; Contrat d'agence
commerciale : Lexis Maroc, synthèse n° 287 ; Contrat de mandat : Lexis Maroc, synthèse n° 387
G. Castan, Les contrats de la grande distribution : critères de distinction entre franchise et affiliation : RJDA 1993, p. 514
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J.-E. De Cockborne, Les accords de franchise au regard du droit communautaire et de la concurrence : RTD eur. avr.-juin 1989,
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B. Dondero, L'instrumentalisation du droit des sociétés, la franchise participative : JCP E 2012, 1671
M.-P. Dumont-Lefranc, Bail commerciale et droit de la distribution : RTD com. 2003, p. 43
R. Fabre, L'autonomie du fond de commerce du franchisé : Cah. dr. entr. 2002, n° 5, p. 24
D. Ferrier, L'information du candidat à la franchise, loi Doubin : Bilan et perspectives, in la protection du franchisé au début du
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Ch. Jamin, Clause de non-concurrence et contrat de franchise : D. 2013, p. 2878
Ph. Laurent, La bonne foi et l'abus du droit de résilier unilatéralement les contrats de concession : LPA 8 mars 2000, n° 48, p. 6
J.-M. Leloup, L'obligation d'information précontractuelle et le contrat de franchise : RJ com. 2006, p. 312
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J. Raynard, La technique contractuelle au service de la pérennité du réseau de distribution : CDE 2015, n° 3, p. 33
V.-Y. Seutet, Les clauses post-contractuelles de non-concurrence et de non-affiliation : D. affaires 1999, p. 1157
J. Schmidt-Szalewski, La force obligatoire à l'épreuve des avants contrats : RTD civ. 2000, p. 25

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Contrat de franchise

Auteur

Meriem BENIS
Professeure de l'enseignement supérieur

Principaux domaines d'expertise

Droit des suretés


Droit bancaire et financier
Droit des contrats
Droit commercial et droit des sociétés
Droit du travail
Droit de la concurrence et de la distribution
Droit de l’arbitrage
Droit des nouvelles technologies de l’information

Biographie
Titulaire d’un master en droit des affaires et d’un Doctorat en droit obtenu à l’université René Descartes Paris V portant sur « L’
effectivité des suretés garantissant les crédits bancaires en jurisprudence marocaine et française », Meriem Benis est
actuellement professeure de l’enseignement supérieur.

Bibliographie
Articles publiés au sein de la Revue droit et stratégie des affaires

La gérance libre : de quelques précautions contractuelles : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 2,
juillet-aout 2014, p. 48 et s.
La clause de non concurrence dans le cadre du contrat de travail : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc,
numéro 3, septembre-octobre 2014, p. 27 et s.
Quelques clauses particulières du contrat de travail : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 1, Janvier
2017, p. 32 et s.
Les atteintes à l’entreprise concurrente : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 2, Mars 2017, p. 33 et s.
Impartialité et indépendance de l’arbitre : Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 3, Mai 2017, p. 43 et s.
La garantie autonome : Quelle efficacité ? :Revue droit et stratégie des affaires au Maroc, numéro 4, Juillet 2017, p. 52
et s.

Articles publiés au sein de la Revue bimestrielle marocaine d’administration locale et de développement

Les lettres d’intention ont-elles encore un avenir ? Réalités et perspectives en droit marocain et en droit français :
Remald numéro 133 Mars - avril 2017 p. 143 et s.
La rédaction d’une garantie autonome : Comment éviter la requalification en cautionnement ? Remald numéro 136
sept-octobre 2017, p. 55 et s.
Le contrat électronique : Remald numéro 137, novembre-décembre 2017, p. 35 et s.
L’enjeu de la médiation conventionnelle : outil de prévention du procès ? : Remald numéro 147 juillet-aout 2019, p. 25
et s.
La souscription d’une garantie autonome par un particulier : sujette à caution ? : Remald numéro 149 novembre-
décembre 2019, p. 71 et s.

Articles publiés au sein de la Revue marocaine de droit d’économie et de gestion

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Le nantissement des droits de propriété industrielle : Revue marocaine de droit, d’économie et de gestion n° 57- 2020
Journées d’études organisée par le laboratoire Justice pénale et Systèmes comparés le 15 février 2017 à la FSJES Ain
Chock, p. 47 et s.

Le parasitisme : Instrument de protection du consommateur ? : Revue marocaine de droit, d’économie et de gestion n°


57- 2020 Colloque organisé par le laboratoire des études juridiques Civiles et Fiqh Al Mouaamalat le 15 mars 2017 à la
FSJES Ain Chock, p. 67 et s.

Articles publiés au sein de la Revue : La lettre d’Artémis Bulletin trimestriel d’information juridique et fiscale
marocain

Le sort des suretés personnelles lors des opérations de restructuration :La Lettre d’artemis 2e trimestre 2018, p. 31 et s.
Rédaction du contrat de Franchise : De quelques précautions contractuelles : La Lettre d’artemis 3e trimestre 2018, p.
30 et s.

Mélanges/ Ouvrages collectifs

Le droit de rétention : Moyen actif de protection et d’exécution du rétenteur ? : Liber Amicorum Mélanges en l’honneur
du Professeur A. Kettani 1er édition 2018, p. 293 et s.
Le cautionnement à l’épreuve du droit des entreprises en difficultés : Contribution publiée au sein de l’ouvrage collectif
La défaillance d’entreprise Edition Laboratoire Finance, Banques et Gestion des risques), p. 202 et s.
L’arbitrage interne : Mode alternatif autonome de règlement des conflits ? : Contribution parue aux éditions
universitaires européenne : Regards croisés sur la justice marocaines, p. 202 et s.
Le harcèlement sexuel et moral des femmes au travail : Propos sur une violence discriminatoire : Contribution publiée
au sein de l’ouvrage collectif La violence saisie par le droit sous la direction du Professeur Jaouhar Publications du
Laboratoire Justice pénale et Systèmes comparés, p. 69 et s.
Les garanties de substitution au cautionnement, ont-elles un avenir, en droit marocain ? : Mélanges dédiés au
Professeur El Mernissi, p. 207 et s.
Les suretés personnelles en droit marocain : Quelle attractivité ? : Mélanges dédiés au Professeure Leila Zouhry (en
cours de publication)

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Notes
Liens

1. ^ [p.16] https://www.lexisma.com/legislation/maroc/1913/codeObligationsContrats/

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