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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Union - Discipline - Travail


DIRECTION GENERALE DE
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR (DGES) Concours GIC session 2022
Composition : Physique 1
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Institut National Polytechnique (Mécanique, Thermodynamique, Electricité, Optique)


Félix Houphouët – Boigny
SERVICE DES CONCOURS
Durée : 5 Heures

L’épreuve consiste en 5 exercices qui sont totalement indépendants. Si au


cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
Consignes pour les candidats d’énoncé, il est invité à la signaler sur sa copie et à poursuivre sa
composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il aura été amené
à prendre.

Exercice 1 : Structure gravitationnelle d’une étoile binaire


I. Un premier modèle très simple
On étudie le système formé de deux étoiles assimilées à deux points matériels A et B, de même masse
M, toutes les deux en orbite circulaire de rayon 𝑟 autour de leur barycentre commun O, lui-même
immobile dans le référentiel galiléen d’étude (𝑂𝑥𝑦𝑧) (Figure 1). On note G la constante de la gravitation

universelle.
Figure 1 – Étoile binaire symétrique en mouvement circulaire

-1. Exprimer les forces ⃗⃗⃗⃗


𝐹𝐵 et ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 subies par B et A en fonction notamment de M et 𝑟. Donner l’expression
de l’énergie potentielle 𝐸𝑝 (𝑟)associée à ces forces.
- 2. Exprimer la période 𝑇1 du mouvement des deux composantes de l’étoile binaire en fonction de 𝑟, M
et G.
Application Numérique : Le système est formé de deux étoiles de même masse que le Soleil, distantes
l’une de l’autre de la même distance que la distance moyenne Terre– Soleil (dite unité astronomique
UA). Calculer la valeur de la période 𝑇1 associée que l’on exprimera en années terrestres.
– 3. Exprimer, en fonction de G, M et 𝑟, l’énergie mécanique totale du système. Commenter brièvement
le signe de l’expression obtenue.

II. Généralisation partielle du modèle

On étudie maintenant, relativement au référentiel galiléen (𝛺𝑥𝑦𝑧), le mouvement du système binaire


formé de deux étoiles ponctuelles A et B de masses 𝑚𝐴 > 𝑚𝐵 . On notera 𝑅⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗𝐴𝐵 leur position relative
et 𝑅 = ‖𝑅⃗‖ . Le vecteur 𝑅⃗ est a priori variable (figure 2) ; le barycentre des deux étoiles, noté G, est
donc aussi mobile.
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Figure 2 – Étoile binaire quelconque en mouvement arbitraire.

– 4. Exprimer en fonction de 𝑚𝐴 , 𝑚𝐵 , G et 𝑅 les forces ⃗⃗⃗⃗


𝐹𝐵 et ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 exercées sur les deux étoiles. Ces forces
dépendent-elles du référentiel d’étude ?
– 5. Montrer que le référentiel (𝐺𝑥𝑦𝑧)est également galiléen. Toute la suite de l’étude sera menée
relativement à ce nouveau référentiel.
⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑚𝐴 𝑅⃗ et 𝐺𝐴
– 6. Établir les relations 𝐺𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗ = − 𝑚𝐵 𝑅⃗ ; En déduire la relation
𝑚𝐴 +𝑚𝐵 𝑚𝐴 +𝑚𝐵

𝑑 2 𝑅⃗ 𝑅⃗
= −𝐾
𝑑𝑡 2 𝑅𝑛
et expliciter les constantes 𝐾 et 𝑛.
– 7. Si l’étoile binaire forme un système lié, justifier que son mouvement est périodique et déterminer
l’expression de la période 𝑇2 du mouvement en fonction notamment des deux masses et d’une longueur
que l’on précisera.

Données numériques
Année–lumière 1AL = 9,46 · 1015 𝑚
Célérité de la lumière dans le vide 𝑐 = 3,00 · 108 𝑚 · 𝑠 −1
Constante de la gravitation universelle G = 6,67 · 10−11 𝑚3 · 𝑘𝑔−1 · 𝑠 −2
Distance Terre–Soleil (unité astronomique) 𝑑 = 1𝑈𝐴 = 1,49 · 1011 𝑚
Masse du Soleil 𝑀☉ = 1,99 · 1030 𝑘𝑔
Période du mouvement de la Terre (année) 𝑇0 = 365,25𝑗 = 3,16 · 107 𝑠
1
√2 ≈ 1,41, ≈ 0,71
√2

Exercice 2 : Traversée d’une rivière par la nage


Un nageur au point P se propose de traverser une rivière de largeur uniforme L (𝐋 = 𝐎𝐏) en plongeant
à partir de ce point (voir figure). La vitesse du courant d’eau par rapport aux rives de la rivière est
uniforme et égale à 𝐕⃗ , opposée à ⃗⃗⃗⃗
𝐞𝐲 . Le nageur en un point M quelconque à l’instant t à une vitesse
uniforme 𝐔⃗ par rapport à l’eau, en permanence perpendiculaire à ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐎𝐌 = 𝐫 = 𝐫 𝐈.
y

J
ey I
θ
O ex P x

1. Après avoir reproduit la figure, indiquer les différents vecteurs-vitesses au point M et préciser leur
nature.
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2. a) Donner dans le cas général les composantes de la base (𝐈, 𝐉) dans la base (𝐞 ⃗⃗⃗⃗𝐱 , 𝐞
⃗⃗⃗⃗𝐲 ) ; En déduire
⃗⃗⃗⃗𝐱 , ⃗⃗⃗⃗
celles de (𝐞 𝐞𝐲 ) dans la base (𝐈, 𝐉).
b) Donner dans le cas général les expressions de la position et de la vitesse d’un point en coordonnées
polaires.
3. Exprimer suivant (𝐈, 𝐉) les vitesses relative et d’entrainnemoent du nageur et en déduire la vitesse
absolue dans cette base.
4. Déduire des questions 2. b) et 3. l’équation polaire 𝐫 = 𝐟(𝛉) de la trajectoire du nageur.
𝟏
5. À quelle distance du point O, le nageur atteint-il l’autre rive ? On donne 𝐕 = 𝐔 = 𝟏 𝐦⁄𝐬 et 𝐋 =
𝟐
𝟓𝟎 𝐦 .

Exercice 3 : Spectrométrie interférentielle


I. La méthode de Michelson

L’appareil utilisé est constitué (voir la figure 1) d’une lame séparatrice S semi-réfléchissante et d’une
lame dite compensatrice C, parallèle à la précédente, de même épaisseur et de même indice optique. Ces
deux lames sont toutes deux parallèles au plan (Ouz) où l’axe (Ou) est la première bissectrice des axes
(Oy) et (Ox) qui sont orthogonaux aux miroirs plans 𝑀𝑓 (fixe) et 𝑀𝑚 (mobile le long de (Ox) à la vitesse
𝑣 = 𝑣𝑒⃗⃗⃗𝑥 ).

FIGURE 1 – L’interféromètre de Michelson

– 1. Expliquez, au moyen d’un schéma, le rôle de la lame (C). Précisez en particulier, dans le cas de la
figure 1, si la face réfléchissante de la lame (S) est la face supérieure (1) ou la face inférieure (2).
– 2. L’appareil est éclairé par une source de lumière étendue. Quelle est la nature des franges ? Où peut-
on les observer ?
– 3. On utilise une source monochromatique de longueur d’onde 𝜆0 . On choisit l’instant 𝑡 = 0 au moment
du contact optique et on note 𝐼0 l’intensité lumineuse totale en sortie de l’appareil sur l’axe (Oy)
lorsqu’un des deux miroirs est obstrué. Exprimer, en fonction de 𝐼0 , 𝜆0 , 𝑣 et 𝑡, l’intensité 𝐼 (𝑡) observée
sur cet axe lorsque les deux miroirs sont éclairés.

En 1892, MICHELSON installe, au bureau international des poids et mesures (BIPM) de Sèvres, un
interféromètre identique à celui décrit ci-dessus pour rechercher parmi les lampes spectrales connues

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(hydrogène, cadmium, etc.), celle qui présenterait la meilleure monochromaticité et établir ainsi un étalon
de longueur optique.

II. La mesure de la structure fine de la raie rouge

On éclaire maintenant l’appareil décrit ci-dessus au moyen d’une source bichromatique émettant deux
raies de longueurs d’onde voisines, de longueurs d’onde 𝜆1 = 𝜆0 et 𝜆2 = 𝜆0 + 𝛥𝜆 et d’intensités 𝐼1 et
𝐼2 < 𝐼1 .
– 4. En admettant que |𝛥𝜆| ≪ 𝜆0 , montrer que l’expression du contraste des franges s’écrit de la manière
suivante :
4𝐼1 𝐼2 2 (2𝜋𝑣𝑡
𝛥𝜆
𝐶 (𝑡) = √1 − 𝑠𝑖𝑛 )
(𝐼1 + 𝐼2 )2 𝜆20
puis calculer les contrastes maximal et minimal en fonction de 𝐼2 et 𝐼1 .
– 5. Réalisant la mesure du spectre de cette raie, MICHELSON a observé, en déplaçant le miroir mobile
d’une longueur 𝛥𝑥 = 8,5𝑚𝑚 depuis le contact optique, une diminution progressive du contraste qui
atteint alors sa valeur minimale 𝐶𝑚𝑖𝑛 = 15%. En déduire 𝐼2 ⁄𝐼1 puis la valeur de 𝛥𝜆⁄𝜆0 puis commenter
l’ordre de grandeur obtenu.

Exercice 4 : Convertisseur Numérique Analogique (CNA)


Il existe plusieurs possibilités de schémas pour faire un convertisseur numérique analogique (CNA). Cet
exercice en présente une assez simple, ci-dessous, bien adaptée à une intégration sur silicium.

Il contient 𝑛 cellules identiques, si l’on excepte la dernière résistance à droite. Il est alimenté par une
tension de référence 𝑉𝑟é𝑓 , et sa sortie en courant 𝐼𝑠 dépend de l’état des inverseurs ; ceux-ci sont
commandées par le signal numérique à 𝑛 bits à convertir, du bit de plus faible (LSB) qui commande 𝐾0
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au bit de plus fort poids (MSB) qui commande 𝐾𝑛−1 . Pour un bit à la valeur 1 l’inverseur correspondant
est connecté au bloc C, et pour la valeur 0 à la masse. 𝑉𝑛−1 , 𝑉𝑛−2 , … , 𝑉1 , 𝑉0 désignent les potentiels des
nœuds successifs par rapport à la masse. Le but est de reconstruire à tout instant le signal analogique
suivant :
𝑘=𝑛−1

𝑢𝑠 = 𝛽 ∑ 𝑎𝑘 2𝑘
𝑘=0
Où 𝛽 est une constante, et 𝑎𝑘 = ±1 représente l’état du bit de rang 𝑘.

1. Bloc C
a) Quelle est la valeur du potentiel 𝑉𝐴 du point A par rapport à la masse ? Justifier le résultat.
b) Montrer que le bloc C constitue un convertisseur tension-courant idéal et qu’il vérifie ainsi la relation
𝑢𝑠 = 𝛼𝐼𝑠 . Préciser l’expression de 𝛼.
2. CNA
c) Montrer que les potentiels 𝑉𝑘 et les courants 𝐼𝑘 sont indépendants de la position des inverseurs.
d) Montrer que 𝐼0′ = 𝐼0 , et que 𝑉1 = 2𝑉0 .
e) En raisonnant par récurrence, en déduire que, pour tout 𝑘, 𝐼𝑘′ = 𝐼𝑘 , et 𝑉𝑘+1 = 2𝑉𝑘 .
f) Exprimer le courant 𝐼 et la tension de sortie 𝑢𝑠 et montrer que la CNA fonctionne bien. Quelles sont
les valeurs minimales et maximales de 𝑢𝑠 , et dans quels cas les obtient-ton ?
g) Qu’est ce qui limite le temps de réponse du CNA ? Commenter.
h) Le signal analogique converti reste en réalité
quantifié (pour bien le comprendre, voir
l’exemple de la figure où sont représentés les
chronogrammes d’un signal qui a été numérisé
sur 𝑛 = 3 bit après le CAN, et en pointillé le
vrai signal analogique de départ avant
l’échantillonnage). Comment pourrait-on, à
partir de ce signal continu par morceaux obtenir
une courbe régulière.

Exercice 5 : Tuyère
Une tuyère horizontale calorifugée éjecte, en régime permanent, de l'air à vitesse 𝑣 élevée, celui-ci
entrant avec une vitesse négligeable.
𝑅
Données : 𝑇𝑒 = 1600 K , 𝑃𝑒 = 52 bars , 𝑇𝑠 = 550 K , 𝑃𝑒 = 1 bar, 𝑐𝑝 = 1 kJ. kg −1 et 𝑟 = =
𝑀
290 J. kg −1 . K −1

1) En précisant les hypothèses, calculer la vitesse 𝑣 d'éjection de l'air.


2) La détente est-elle ici adiabatique réversible ?
3) On donne l'identité thermodynamique : 𝑑𝑢 = 𝑇𝑑𝑠 − 𝑃𝑑𝑣𝑚 , où 𝑣𝑚 est le volume massique.
Montrer que pour un gaz parfait la variation d'entropie massique est donnée par :
𝑟 𝑑𝑇 𝑑𝑃
𝑑𝑠 = (𝛾 + (1 − 𝛾) )
𝛾−1 𝑇 𝑃
En déduire et calculer l'entropie massique créée dans la tuyère.

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