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4.

1 Caractérisation du site et Collecte de données :

Avant d’entreprendre l’implantation finale et la construction d’un ouvrage de protection contre la


houle, il est nécessaire de bien connaître les caractéristiques du site ainsi que les ressources
locales, de façon à réaliser un ouvrage qui soit optimisé en fonction des critères fondamentaux
que sont :

 la durabilité ;
 L’efficacité de la protection contre la houle ;
 le coût de construction ;
 le coût d’entretien.

Il y a donc lieu, dans la plupart des cas, de recourir à une campagne de reconnaissance spécifique
au site retenu.

4.1.1. Conditions aux limites hydrauliques et collecte de données : eaux maritimes et eaux
côtières :

Les conditions aux limites maritimes sont induites soit par des forçages météorologiques (telles
que les vents, la houle, les surcotes), soit par des forçages astronomiques (marées) ou soit par des
forçages sismiques (tsunami). Par conséquent, les mécanismes qui en sont à l’origine sont
différents, ceci doit être pris en considération lorsque l’on examine une combinaison de
conditions.

L’action de dimensionnement d’un ouvrage est souvent déterminée par la combinaison de deux
paramètres au moins. Par exemple on peut citer comme combinaison d’action, la hauteur d’eau et
les conditions de houle, pour déterminer le niveau de crête requis pour une digue maritime.

4.1.1.1.Régime des vents et conditions de pression :


4.1.1.1.1. Utilisation des données du vent :

Le vent est la cause sous-jacente à la majorité des sources de submersion marine, mais les
données relatives au vent sont rarement utilisées dans le dimensionnement des ouvrages côtiers.
Le vent présente un intérêt direct lors de la détermination des limites de fonctionnement de
sécurité des ouvrages maritimes et de l’accès des zones exposées à un franchissement important,
mais il sert plus généralement dans les modèles de prédiction de la houle, de la surélévation due
au vent et de la surcote statique.

4.1.1.1.2. Utilisation des données de Pression atmosphérique :

Les données relatives à la pression ne sont pratiquement pas utilisées dans le dimensionnement
des ouvrages, mais elles peuvent être une source clé pour la modélisation météorologique. Dans
des conditions normales, la pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer est d’environ
1013 hPa.
La pression et le vent sont des forces motrices de l’évolution des surcotes. L’une des
composantes des surcotes provient de l’effet du baromètre inversé : une pression atmosphérique
plus basse que la moyenne entraine une élévation de la surface de la mer.

4.1.1.2.Niveau d’eau en milieu marin :

Le niveau de l’eau est important pour plusieurs raisons :

 La plupart des cas de dommages structurels se produisent lorsque le niveau d’eau


est élevé ;
 Le franchissement et la transmission dépendent du niveau de la mer au repos ;
 Un ouvrage peut être exposé (et éventuellement vulnérable) à différents risques
selon le niveau de l’eau, qui dépend à son tour du niveau d’eau au repos ;
 La hauteur de la houle peut être limitée par le déferlement avant de parvenir à
l’ouvrage ;

Ainsi, il convient de prendre en compte les différentes composantes du niveau d’eau. De ce fait
plusieurs éléments météorologiques du niveau d’eau doivent être examinés, on les qualifie de
résidus. Ces résidus sont composés de surcote statique, de la surélévation due au vent et à la
houle.

4.1.1.2.1. Surcote statique :

Les phénomènes météorologiques à savoir la pression atmosphérique et le vent peuvent


également affecter le niveau de la mer, en particulier à l’occasion des tempêtes. Les effets de la
pression et du vent sont souvent associé au cours des tempêtes qui engendrent des ondes longues,
appelées surcote avec des durées allant de plusieurs heures à une journée. Ces surcotes entrainent
des variations significatives du niveau de la mer jusqu’à 2 à 3 m du rivage selon la forme du
littoral et l’intensité de la tempête.

Dans le cas des plans d’eau ouverts, la relation entre l’augmentation statique du niveau de l’eau
et la pression atmosphérique correspondante est donnée par l’équation suivante :

𝐙𝐚 = 𝟎. 𝟎𝟏(𝟏𝟎𝟏𝟑 − 𝐏𝐚 ) (4.1)

où 𝐏𝐚 est la pression atmosphérique au niveau de la mer (hPa).

Cependant à cause des effets dynamiques, l’élévation du niveau d’eau peut être amplifiée de
façon significative.

4.1.1.2.2. Surélévation due au vent :

La contrainte de cisaillement exercée par les vents ayant une composante perpendiculaire à la
côte sur la surface libre inclut une inclinaison de la surface de l’eau ce qui entraine une
surélévation et un abaissement du plan d’eau dus aux vents, aux limites au vent et sous le vent.
La contrainte de cisaillement due au vent 𝜏𝑤 , peut être déduite de l’équation ci- dessous à partir
d’une vitesse de vent particulière, 𝑈10 , qui peut être calculé à partir du régime des vents.

𝛕𝐰 = 𝛒𝐚𝐢𝐫 𝐂𝐃 𝐔𝟏𝟎 𝟐 (4.2)

𝐔𝟏𝟎 : La vitesse du vent à une élévation de 10m au dessus du NMM (niveau moyen des mers) ;

𝛒𝐚𝐢𝐫 : La masse volumique de l’air (1.21𝑘𝑔 𝑚3 ) ;

𝐂𝐃 : Le coefficient de trainée air/eau ; sa valeur augmente avec la vitesse du vent ;

4.1.1.2.3. Surélévation due à la houle :

Elle est localisée prés du trait de côte. Elle est causée principalement par la dissipation de
l’énergie due au déferlement des vagues incidentes induit par la profondeur.

A l’aide de la théorie linéaire appliquée à une houle régulière à incidence normale, Battjes (1974)
a donné une approximation de la surélévation due à la houle au niveau de la côte. L’équation
donne la relation entre la surélévation due à la houle et les conditions de houle à la ligne de
déferlement.

ŋ𝐦𝐚𝐱 = 𝟎. 𝟑𝛄𝐛𝐫 𝐇𝐛 (4.3)


𝑯
Où 𝛄𝐛𝐫 est le rapport entre la hauteur maximale de la houle et la hauteur d’eau au
𝒉𝒃
déferlement.

𝐇𝐛 : La hauteur maximale de la houle à la ligne de déferlement pour une houle régulière.

Pour le dimensionnement d’ouvrages côtiers, il est important de déterminer si la surélévation due


à la houle doit être incluse dans la hauteur de dimensionnement ou pas. Si la formule de
dimensionnement qu’il faut utiliser inclut déjà cette surélévation alors cet effet ne doit pas être
ajouté. Par contre pour les formules de dimensionnement qui n’incluent pas cette surélévation,
elle doit être ajouté au niveau de l’eau au repos afin d’obtenir le niveau d’eau de
dimensionnement.

4.1.1.3.Evaluation de la houle de projet :

La stabilité des ouvrages de protection contre la houle dépend essentiellement des


caractéristiques de la houle susceptible de venir attaquer l’ouvrage pendant sa vie. Dans la
détermination de la houle de projet, la première étape consiste à obtenir le plus l’information
possible sur les conditions de houle existantes au site considéré, soit par des enregistrements de
houle si cela est possible, soit par l’utilisation des méthodes de prévision des ondes à l’aide des
données météorologiques.
La détermination de la houle de projet est également basée sur d’autres critères parmi lesquels
figurent en bonne place la durée de vie de l’ouvrage et le risque admissible.

Plus la durée de vie de l’ouvrage est importante, plus la probabilité d’avoir affaire à des tempêtes
importantes est grande. Une formule a été établie pour traduire cette quasi-totalité.
𝑳
𝑷𝑬 = 𝟏 − 𝒆−𝑻 (4.4)

Où T : durée de retour

L : durée de vie de l’ouvrage

𝑃𝐸 : Probabilité du risque de dommage correspondant à un creux H de la houle d’une durée de


retour T.

D’un point de vue pratique, pour un ouvrage déterminé dont la durée de vie est de l’ordre de 50
ans, on a :

 Une quasi-certitude d’être confronté au moins une fois à la houle décennale (𝑃𝐸 =
99.5%) ;
 pratiquement une chance sur deux d’être confronté à la houle centennale (𝑃𝐸 = 39%) ;

Le choix de la houle de projet est influencé principalement par les points suivants :

 Si la structure est sujette à l’attaque d’ondes non déferlantes, déferlantes ou


déferlées ;
 Effets sur les aires protégées des dommages causés à la structure ;
 Disponibilité des matériaux ;
 Etc.
4.1.2. Reconnaissances géotechniques et collecte de données :

Elles doivent fournir les informations et les données importantes aux différentes étapes du projet,
qui permettront :

 D’identifier et d’évaluer les risques associés au projet ;


 De faciliter la conception, le dimensionnement et la justification de l’ouvrage ;
 De vérifier l’adéquation entre les hypothèses du projet et les caractéristiques
réelles du sol ;

Elles visent à établir un modèle géotechnique cohérent du site, comprenant la géométrie du sol,
les formations rocheuses, leurs propriétés physiques et mécaniques.
Les reconnaissances géotechniques doivent normalement être effectuées par étape en fonction
des questions soulevées lors de la programmation, des études de projet et de la construction de
l’ouvrage. Les phases sont listées successivement ci-dessous :

 Reconnaissances préliminaires : évaluation de l’adéquation générale du site,


identification des zones d’emprunt, emplacement le plus approprié, etc.) ;
 Reconnaissances de dimensionnement : obtenir des informations nécessaires à un
dimensionnement adéquat des ouvrages temporaires et permanents, fournir les
données nécessaires à la planification de la méthode de construction, etc. ;
 Contrôle et suivi : vérification de la conformité des hypothèses de
dimensionnement avec les caractéristiques réelles du sol en place, le respect des
quantités et des propriétés des matériaux de construction prévues dans le
dimensionnement, etc. ;

Le principe est que les résultats obtenus à l’issue de chaque phase sont utilisables pour la
suivante. Si on effectue simultanément les reconnaissances préliminaires et de dimensionnement,
il faut adopter les mesures correspondantes.

4.2.Analyse de la rupture des différents ouvrages :

Le dimensionnement d’un ouvrage de protection, nécessite une analyse hydraulique, structurelle


et géotechnique, qui devrait couvrir tous les modes de rupture identifiés. Les différents modes de
rupture et leur mécanisme seront présentés dans l’annexe (N°).

La rupture peut être définie en termes de dépassement de l’Etat-Limite de Service (ELS) ou de


l’Etat-Limite Ultime (ELU). L’ELS renvoie à la performance de l’ouvrage dans les conditions
normales et définit la fonction que l’on demande à l’ouvrage de remplir. Ainsi il peut être
demandé à une digue de fournir un certain degré de protection dans le but d’éviter l’agitation
d’un port à un niveau acceptable ou d’éviter l’inondation d’une zone côtière. Le dépassement de
l’ELS peut ne pas entrainer un dommage ou une rupture de la digue mais signifiera qu’elle ne
remplit plus la fonction requise.

L’ELU renvoie à la performance de l’ouvrage dans des conditions extrêmes et définit


généralement la condition de l’ouvrage à survivre à des conditions d’actions extrêmes. Le
dépassement de l’ELU entraine un dommage et éventuellement la rupture de l’ouvrage.

Par exemple le dépassement de la houle de projet, peut causer un dommage sur la carapace et sur
les couches de la digue, entrainant une rupture progressive.

4.2.1. Réponses structurelles aux actions hydrauliques :

Après avoir étudié les interactions hydrauliques entre la houle et les ouvrages, nous allons à
présent étudier la stabilité hydraulique des ouvrages c'est-à-dire les réponses structurelles des
différents ouvrages face à l’attaque de la houle ou des courants.
4.2.1.1.Concepts et paramètres de stabilité :

En règle générale, la stabilité hydraulique est étudiée avec les ouvrages en enrochement naturel
ou artificiel. L’analyse de la stabilité hydraulique des enrochements et des sédiments ne concerne
que les blocs individuels et les particules. Les mouvements des enrochements et des sédiments se
manifestent sous la forme de déplacements de blocs individuels ou de fosse d’affouillement
lorsque le fond est constitué de sable, de petites pierres ou de galets.

Les méthodes de dimensionnement classique ont pour objectif d’éviter le début de mouvement
des blocs et des particules fines en définissant des conditions seuils. Ces conditions sont
exprimées sous forme de valeurs critiques en matière de vitesse, de hauteur de la houle, de
contrainte de cisaillement ou de débit.

Les réponses structurelles des ouvrages de défense contre la mer en enrochement peuvent être
décrites à l’aide de l’un ou des variables et coefficients des actions hydrauliques suivants :

 La hauteur de la houle H (m), par exemple la hauteur significative Hs (m) devant


une digue ;
 La contrainte de cisaillement 𝜏(𝑁 𝑚2 ) ;
 La vitesse moyenne sur la profondeur U ou locale u (m/s).

4.2.1.2.Paramètres dimensionnants pour l’évaluation de la stabilité :

Les paramètres qui servent à évaluer la stabilité hydraulique des ouvrages en enrochement sont
des combinaisons de paramètres hydrauliques (action) et de paramètre des matériaux
(résistance). Les paramètres les plus importants dans le cadre de la stabilité structurelle peuvent
être répartis en quatre catégories qui seront analysées dans la suite :

 Attaque de la houle ou des courants ;


 Caractérisation de l’enrochement ;
 Section transversale de l’ouvrage ;
 Réponse de l’ouvrage.
 Attaque de la houle :

Dans le cas de l’attaque de la houle sur un talus, le paramètre qui permet de décrire l’interaction
de la houle et l’ouvrage est le nombre de stabilité 𝑁𝑠 (𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑎𝑑𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙):
𝐻
𝑁𝑠 = ∆𝐷 (4.5)

H : hauteur de la houle, il s’agit de la hauteur significative de la houle 𝐻𝑠 (𝑚) évaluée par la


moyenne des hauteurs du tiers supérieur de la hauteur des vagues au cours d’un enregistrement
(= 𝐻1/3 );
∆ : Densité relative déjaugée, donnée par :
𝜌 𝑟 −𝜌 𝑤
∆= (4.6)
𝜌𝑤

Où 𝜌𝑟 est la masse volumique apparente de la roche (kg/m3) et 𝜌𝑤 (𝑘𝑔 𝑚3 ) la masse volumique


de l’eau dans le cas d’enrochement artificiel, la masse volumique du béton 𝜌𝑐 (𝑘𝑔 𝑚3 )remplace
la masse volumique apparente,

D : dimension ou diamètre caractéristique (m), selon le type d’ouvrage.

 Caractérisation de l’enrochement :

Elle est définie par :

 La masse volumique apparente des roches 𝜌𝑟 (𝑘𝑔 𝑚3 ) qui est une propriété
intrinsèque de la roche ;
 La distribution blocométrique, définie par les limites nominales inférieures et les
limites nominales supérieures NLL et NUL respectivement ;
 La forme des enrochements ;
 Section transversale de l’ouvrage :

Les paramètres structurels liés à la section de l’ouvrage peuvent être divisés en deux catégories :
les paramètres structurels liés à la géométrie de la section et les paramètres structurels lies aux
exigences induites par la construction de l’ouvrage. Ces paramètres seront donnés plus en détail
dans la partie du dimensionnement des ouvrages.

 Paramètres liés à la réponse de l’ouvrage :

Ils dépendent du type d’ouvrage, et seront approfondis dans la partie dimensionnement


proprement dit.

4.3.Etude de dimensionnement des ouvrages :

Une fois le type d’ouvrage de défense contre la mer et son tracé en plan choisis, l’étape qui suit
consiste à déterminer la géométrie de la section de l’ouvrage. Elle peut être plus ou moins
constante sur la longueur de l'ouvrage ou varier en dimensions et en matériaux.

Tout comme le type et le tracé, la section sera déterminée par plusieurs exigences fonctionnelles,
par les conditions aux limites physiques et imposées par la politique d'aménagement, par
les considérations liées aux loisirs et à l’environnement, par la disponibilité des matériaux, par
les problématiques de construction et de maintenance. Cette section étudie le dimensionnement
hydraulique et géotechnique de ces ouvrages.
4.3.1. Digues à talus :

Il en existe plusieurs mais, elles se dimensionnent de la même manière, sauf quelques


considérations spécifiques.

4.3.1.1.Digue à talus conventionnelle :

Elle a une coupe trapézoïdale simple. La carapace peur recouvrir la crête ainsi qu’une partie du
talus arrière de même que la face avant. L’objectif de ces coupes simples est généralement de
constituer un abri pour d’autres ouvrages tels que les quais ou les postes d’amarrage. C’est un
type d’ouvrage très fréquent.

La Figure suivante présente le schéma d’une digue à talus conventionnelle. L’ouvrage est
composé entre autre d’un noyau en tout-venant d’abattage (et éventuellement de matériaux
alternatifs comme des galets dragués ou des matériaux secondaires).Une carapace en
enrochement naturel protège le talus côté mer, la crête et une partie du talus côté port. Un filtre
ou une sous-couche est souvent nécessaire entre le noyau et la carapace, respectant les règles de
filtre et de la nécessité de protéger le noyau de l’attaque de la houle pendant la construction. Une
couche-filtre sera peut-être également nécessaire entre l’ouvrage et le fond de la mer. Une butée
de pied est souvent mise en place pour soutenir la carapace. Il est également possible de placer
une protection anti-affouillement côté mer afin d'empêcher l’affouillement du fond marin devant
l'ouvrage qui affecterait la stabilité de la digue.

Figure 4.1 : Dimensions Principales d’une digue à talus conventionnelle

Revanche de la crête, RC(m) ;

Largeur de la crête B(m) ;

Angle du talus, α (°) ;


Épaisseur de la carapace, t a (m) ;

Épaisseur de la sous-couche, t u (m) ;

Hauteur d’eau au-dessus du pied de l’ouvrage côté mer, h t (m) ;

Hauteur d’eau au-dessus de la berme ou de l’épaulement du talus arrière, h l (m) ;

Largeur de la butée de pied, Bt (m) ;

Largeur des épaulements, Ss, Sl(m).

4.3.1.2.Digues à talus avec mur de couronnement :

Les digues à talus dotées d’un mur de couronnement sont généralement conçues comme des
digues à talus conventionnelles, la principale différence étant que l’accès des véhicules ou des
piétons est possible sur l’ouvrage.

Les murs de couronnement sont des superstructures composées d’un bloc de couronnement en
béton ou d’un mur chasse mer. La détermination des principales dimensions d’un ouvrage à talus
composé d’un mur de couronnement est assez semblable à une digue à talus conventionnelle.

La côte de la crête à prendre en compte pour le franchissement est la côte d'arase du mur.

La largeur de la crête est déterminée en tenant compte des mêmes éléments que pour les digues à
talus sans mur de couronnement, bien que les dimensions du mur de couronnement requises pour
éviter le glissement ou le franchissement puissent dicter la conception du mur.

Ce mur peut fournir un accès aux piétons ou aux véhicules le long de la crête de l’ouvrage. On
exige en général une largeur minimale de 2m pour un accès piéton et de 4m pour un accès routier
(voie unique).

En ce qui concerne les géométries pratiques des murs de couronnement, on dispose d’une option
en L et d’une autre rectangulaire.

La configuration en L peut être construite en deux phases : tout d’abord la dalle horizontale, puis
le parapet. Il faut cependant prêter une grande attention aux joints dans la mesure où les forces
hydrauliques peuvent causer des dommages sur le parapet. La configuration rectangulaire peut
être constituée d'éléments préfabriqués en béton servant de moule et ensuite remplis de béton de
masse. Il est également possible d’utiliser des dalles de béton préfabriquées qui permettent une
construction très rapide du mur de couronnement par rapport à la méthode traditionnelle de
coulage en place.
4.3.1.3.Dimensionnement des digues à talus :
4.3.1.3.1. Caractérisation de la houle sur le site :

On cherche à déterminer les caractéristiques de la houle afin de dimensionner et de prévoir au


mieux l’installation.

Les données du site servant à caractériser la houle sont :

 La vitesse du vent U(m/s) la plus critique ;


 La durée du vent Td(s) ;
 Le fetch F(m).

4.3.1.3.2. Dimensionnement de la Carapace :


4.3.1.3.2.1.Carapace en enrochement naturel :

De nombreuses méthodes empiriques d’estimation de la taille de l’enrochement naturel requise


pour garantir la stabilité face à l’attaque de la houle ont été proposées au cours des 60 dernières
années. Les travaux de recherche d’Iribarren (1938), Hudson (1953,1958), Hedar (1960,1986) et
de Van der Meer (1988) ont donné les méthodes de dimensionnement les plus fréquemment
utilisées en génie civil. Les méthodes détaillées dans cette partie sont les formules de stabilité
élaborées par Hudson (1953), Van de Meer (1988) et, plus récemment, par Van Gent et al.
(2004).

 Méthodologie de dimensionnement selon Hudson :

Hudson (1953,1959) a mis au point l’Équation (4.7) ci-dessous, qui repose sur des essais sur
modèles dans des conditions de houle régulière sur des ouvrages en enrochement non-franchis et
à noyau perméable. Elle donne la relation entre le poids médian de l’enrochement, W50(N), la
hauteur de la houle en pied d’ouvrage, H(m), et les différents paramètres structurels pertinents.
Cette formule de stabilité, bien connue sous le nom de formule de Hudson, est présentée comme
suit :

𝜌 𝑟 𝑔𝐻 3
𝑊50 = 𝐾 3 (4.7)
𝐷∆ cot 𝛼

Où, KD est le coefficient de stabilité, 𝜌𝑟 la masse volumique apparente de la roche (kg/m3), ∆ la


densité relative déjaugée de l’enrochement donné par l’équation (4.6) et 𝛼 l’angle du talus.

Les essais sur modèles réduits qui ont permis d’obtenir le coefficient KD ont généralement été
réalisés avec une houle régulière. Ainsi, si dans le cas d’une houle régulière la hauteur de la
houle à prendre en compte dans la formule de Hudson est évidente, il n’en va pas de même dans
le cas d’une houle irrégulière.
Il est d’usage de prendre la hauteur significative 𝐻𝑆 = 𝐻1/3 qui est la hauteur moyenne des
hauteurs du tiers des plus hautes vagues, et de faire les essais en houle régulière avec la hauteur
correspondante.

Le coefficient KD est principalement en fonction de la forme des blocs, c'est-à-dire de leur


rugosité et surtout de leur degré d’emboitement, de leur mode de placement, des conditions de
déferlement ou de non déferlement de la houle et enfin selon que les blocs sont placés sur le
tronc (partie rectiligne) de la structure ou sur le musoir. Le tableau de l’annexe donne les
coefficients de Hudson pour différents types de blocs.

Le principal avantage de la formule de Hudson est sa simplicité, ainsi que la vaste gamme
d’enrochement et de configurations pour lesquelles des valeurs de KD ont été calculées. Cette
formule a cependant des limites :

 elle ne s’applique qu’à une houle régulière ;


 elle ne tient pas compte de la période de la houle et ni de la durée de la tempête ;
 elle n’intègre aucune description du niveau de dommage ;
 elle ne s’applique qu’à des ouvrages non-franchis et perméables.
 Méthodologie de dimensionnement selon Van der Meer :
a. Les formules de Van der Meer en eau profonde :

Pour les conditions en eau profonde, Van der Meer (1988) a élaboré des formules d'estimation de
la stabilité des enrochements sur des talus uniformes (sans berme) en enrochement dont les crêtes
dépassent le niveau maximal de run-up. Ces formules étaient basées, entre autres, sur les travaux
précédents de Thompson et Shuttler (1975) et sur une grande quantité d’essais sur modèles, dont
la majorité avait été effectuée en eau relativement profonde par rapport au pied, soit
henpied>3Hsenpied. Ces formules de stabilité sont plus complexes que la formule de Hudson et
prennent en compte les effets de la durée de la tempête, de la période de la houle, de la
perméabilité de l’ouvrage ainsi qu’un niveau de dommage clairement défini. Les formules
distinguent le déferlement plongeant et le déferlement gonflant.

Pour le déferlement plongeant (𝜉𝑚 < 𝜉𝑐𝑟𝑖𝑡 ) :

𝐻𝑠 𝑆𝑑 0.2
= 𝐶𝑝𝑙 𝑃0.18 𝜉𝑚 −0.5 (4.8)
∆𝐷𝑛 50 𝑁

Pour le déferlement gonflant (𝜉𝑚 ≥ 𝜉𝑐𝑟𝑖𝑡 ) :

𝐻𝑠 𝑆𝑑 0.2
= 𝐶𝑆 𝑃−0.13 cot 𝛼 𝜉𝑚 𝑃 (4.9)
∆𝐷𝑛 50 𝑁
Où,

N(-) : nombre de vagues incidentes, qui dépend de la durée de l’état de mer ;

HS (m) : hauteur significative de la houle, H1/3de la houle incidente en pied d’ouvrage ;

𝜉𝑚 (-) : Paramètre de déferlement calculé à partir de la période moyenne de la houle T m(s)

tan 𝛼
𝜉𝑚 = 2𝜋 𝐻 𝑆
(4.10)
𝑔𝑇 𝑚 2

Sd (-) : coefficient de dommage

α ∶ angle du talus (°) ;

∆ (-) : Densité relative déjaugée ;

P (-): paramètre de perméabilité nominale de l’ouvrage, sa valeur doit être comprise entre 0.1 et
0.6 ;

Cpl, Cs coefficients tenant en compte la sensibilité des paramètres d’entrée hydrauliques et


structurels tels que HS et P. D’une manière générale, 𝐶𝑝𝑙 = 6.2 𝑒𝑡 𝐶𝑆 = 1.0

La transition entre un déferlement plongeant et un déferlement gonflant est calculée à partir de la


pente du talus de l’ouvrage et peut être déterminée en utilisant une valeur critique du paramètre
de déferlement 𝜉𝑐𝑟𝑖𝑡 (nombre d′ Iribarren) ;
1
𝐶𝑝𝑙 0.31 𝑃 +0.5
𝜉𝑐𝑟𝑖𝑡 = 𝑃 tan 𝛼 (4.11)
𝐶𝑆

En général, on utilise un niveau de dommage Sd = 2 ou 3 à des fins de dimensionnement, dans


certains cas il peut être possible d’appliquer des niveaux de dommage plus élevés Sd = 4 ou 5.

Le nombre maximum de vagues N, à considérer est 7500. Au delà, on considère que la carapace
a atteint un équilibre.
Tableau 4.1 : Domaine de validité des paramètres dans les Formules de Van Der Meer (1988)
en eau profonde

Paramètre Symbole Domaine


Angle du talus tan 𝛼 1/6 - 2/3
Densité relative déjaugée ∆ 1 - 2.1
Nombre de vagues N < 7500
Cambrure nominale de la houle, basée sur Tm 𝑆𝑜𝑚 0.01 - 0.06
Paramètre de déferlement utilisant Tm 𝜉𝑚 0.7 - 7

Hauteur d'eau relative en pied 𝑕𝑒𝑛 𝑝𝑖𝑒𝑑 𝐻𝑠 𝑒𝑛 𝑝𝑖𝑒𝑑 >3


Paramètre de perméabilité P 0.1 - 0.6
Gradation de l'enrochement 𝐷𝑛85 𝐷𝑛15 < 2.5
Nombre de stabilité 𝐻𝑠 (∆𝐷𝑛50 ) 1.0 - 4.0
Rapport dommage/durée de la tempête 𝑆𝑑 𝑁 < 0.9

Niveau de dommage 𝑆𝑑 1 < 𝑆𝑑 < 20

Tableau 4.2 : méthodologie de dimensionnement selon Van der Meer en eau profonde

Méthodologie de dimensionnement en eau profonde avec les formules de Van Der Meer

1. Définir les conditions de houle Hs et Tm, en pied de l'ouvrage


Elles peuvent être définies comme suit :
un seul jeu de paramètres relatifs à la houle : Hs et Tm pour une période retour extrême donnée
un ensemble de conditions de houle
2. Définir le niveau de dommage acceptable Sd
3. Définir le nombre de vagues N
La durée de la tempête donne N= (durée/Tm) x3600
4. Déterminer le paramètre de déferlement

5. Déterminer si le déferlement est plongeant ou gonflant


6. Déterminer le nombre de stabilité

7. Déterminer la taille requise de l'enrochement


b. Les formules de Van der Meer en eau peu profonde :

Les formules de Van der Meer en eau profonde ont été adaptées en eau peu profonde en
procédant à des modifications. Ces modifications sont dues à Van Gent et al (2004). Les
différentes formules sont données par :

Pour des vagues déferlantes :

0.2 1
𝐻𝑠 𝑆𝑑 𝐻𝑆
= 8.4𝑃0.18 𝜉𝑆−1,0 −0.5 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜉𝑆−1,0 < 𝜉𝑐𝑟𝑖𝑡 (4.12)
∆𝐷𝑛 50 𝑁 𝐻2%

Pour les vagues non déferlantes :

𝐻𝑠 𝑆𝑑 0.2 𝐻𝑆
= 1.3𝑃−0.13 cot 𝛼 𝜉𝑆−1,0 𝑃 𝜉𝑆−1,0 ≥ 𝜉𝑐𝑟𝑖𝑡 (4.13)
∆𝐷𝑛 50 𝑁 𝐻2%

Où,

H2% m : hauteur dépassée par 2% des hauteurs de vagues incidentes au pied de l′ ouvrage;

𝑆𝑑 (-) : paramètre de dommage ;

N : nombre de vagues incidentes, qui dépend de la durée de l’état de mer ;

∆ (-) : Densité relative déjaugée ;

𝜉𝑆−1,0 (-): Paramètre de déferlement calculé à partir de la période énergétique de la houle

Tm-1,0(s) ;
tan 𝛼
𝜉𝑆−1,0 = (4.13)
2𝜋 𝐻 𝑆
𝑔𝑇 𝑚 −1,0 2

1
0.31
𝜉𝑐𝑟 𝑖𝑡 = 6.5𝑃 tan 𝛼 𝑃 +0.5
(4.14)

Dn50 (m) ∶ diametre nominal moyen


Tableau 4.3: Domaine de validité des paramètres dans les Formules de Van Der Meer (1988) en
eau peu profonde

Paramètre Symbole Domaine


Angle du talus tan 𝛼 1/4 - 1/2
Paramètre de déferlement utilisant Tm-1,0 𝜉𝑠−1,0 1.3 - 6.5
Nombre de vagues N < 3000
Cambrure nominale de la houle, basée sur Tm 𝑆𝑜𝑚 0.01 - 0.06
Paramètre de déferlement utilisant Tm 𝜉𝑚 1 - 5

Ratio de la hauteur de la houle 𝐻2% 𝐻𝑠 1.2 - 1.4


Hauteur de la houle en eau profonde p/r à la hauteur d’eau au pied
de l’ouvrage 𝐻𝑠𝑜 𝑕 𝑒𝑛 𝑝𝑖𝑒𝑑 0.25 - 1.5
Gradation de l'enrochement 𝐷𝑛85 𝐷𝑛15 1.4 - 2
Nombre de stabilité 𝐻𝑠 (∆𝐷𝑛50 ) 0.5 - 4.5
Matériau du noyau 𝐷𝑛50 𝑛𝑜𝑦𝑎𝑢 𝐷𝑛50 0 - 0.3
Niveau de dommage 𝑆𝑑 < 30

Tableau 4.4: Méthodologie de dimensionnement selon Van Der Meer en eau peu profonde

Méthodologie de dimensionnement en eau peu profonde avec les formules de Van Der Meer

1. Définir les conditions de dimensionnement de la houle en pied d'ouvrage. Les valeurs de H2% et
de Tm-1 en pied de l'ouvrage sont déterminées à partir des conditions en eau profonde à l'aide de
modèle numérique de propagation de la houle
2. Appliquer la même procédure que celle en eau profonde en adaptant les équations et en
remplaçant le paramètre de déferlement ξm par ξs-1,0

 Méthodologie de dimensionnement selon Van Gent et al (2004) :


Van Gent et al (2004) propose une formule de stabilité en eau très peu profonde donnée
par :
𝐻𝑠 2/3 𝑆𝑑 0.2
= 1.75 cot 𝛼 1 + 𝐷𝑛50𝑛𝑜𝑦𝑎𝑢 𝐷𝑛50 (4.15)
∆𝐷𝑛 50 𝑁

Dn50noyau (m) ∶ diamètre nominal moyen des matériaux du noyau .


4.3.1.3.2.2.Carapaces en enrochement artificiel :

Dans des conditions de houle de dimensionnement modérées et sur des sites où la qualité, la
taille et la quantité d’enrochements naturels sont suffisantes, le premier choix de carapace est
donc dans la plupart des cas l’enrochement naturel, pour des raisons économiques et
éventuellement esthétiques. L’enrochement artificiel peut être nécessaire dans des conditions de
dimensionnement plus extrêmes ou sur des sites où l’on ne dispose pas d’enrochement naturel de
taille, de qualité et en quantité suffisantes.

En règle générale, le dimensionnement des carapaces en enrochement artificiel suit la méthode


globale appliquée à l’enrochement naturel, mais les formules et/ou les coefficients de
dimensionnement sont différents. L’approche la plus simple (en particulier pour le
prédimensionnement) consiste à appliquer l’équation de Hudson avec des valeurs spécifiques de
KD calculées à partir des essais sur modèles, anciens ou génériques. D’autres formules
empiriques peuvent également être utilisées pour des types particuliers de blocs.

a. Masse Volumique du Béton :

On utilise en règle générale pour les blocs, du béton dont la masse volumique est comprise, entre
2200 kg/m3 et 2600 kg/m3.

b. Enrochement artificiel à disposition aléatoire –généralités relatives au dimensionnement :

Selon le type de blocs, les blocs artificiels sont disposés en une ou deux couches.

 Formule de Hudson pour des blocs artificiels placés aléatoirement :

La taille requise des blocs artificiels d’une carapace en deux couches peut être évaluée par une
formule de stabilité telle que celle de Hudson (1953,1959).

Pour les blocs artificiels, la formule de Hudson peut être réécrite de la manière présentée dans
l’Équation suivante, en utilisant la hauteur significative de la houle, Hs(m), et le diamètre
nominal du bloc Dn (m) :
𝐻𝑠 1 3
= 𝐾𝐷 cot 𝛼 (4.16)
∆𝐷𝑛

c. Formules de stabilité spécifiques à certains types de blocs artificiels placés


aléatoirement :

Des formules de stabilité ont été élaborées pour différents types de blocs artificiels. Les formules
de stabilité relatives aux Cubes en simple ou double couche, aux blocs Tétrapode, Dolos,
ACCROPODE sont abordées ci-après. Des talus assez raides sont préférables pour garantir
l'imbrication et réduire les coûts. L'angle du talus a peu d'effet sur la stabilité.
 Cube en double couche :

Pour des Cubes disposés en double couche sur un talus de pente 3/2 avec 3 < 𝜉𝑚 < 6 Van der
Meer (1988) a établi la formule suivante, basée sur des conditions de houle non-limitées par la
profondeur, donnant une relation entre le nombre de stabilité, le niveau de dommage, Nod(-), les
conditions de houle et les paramètres structurels :
𝐻𝑆 𝑁
𝑜𝑑
= 6.7 𝑁0.3 + 1.0 𝑆𝑜𝑚 −0.1 (4.17)
∆𝐷𝑛

Où N représente le nombre de vague, 𝑆𝑜𝑚 la cambrure nominale de la houle donnée par :


2πH S
Som = , calculée à partir de 𝑇𝑚 la période moyenne de la houle (s).
gT m 2

 Tétrapode :

Van der Meer (1988) propose la formule de stabilité suivante, donnée par l’équation…., pour les
Tétrapodes disposées en double couche sur un talus de pente 3/2, avec 3.5 < 𝜉𝑚 < 6 et dans des
conditions de houles non limitées par la profondeur :

𝐻𝑠 𝑁𝑜𝑑 0.5
= 3.75 + 0.85 𝑆𝑜𝑚 −0.2 (4.18)
∆𝐷𝑛 𝑁

 ACCROPODE :

Van der Meer(1988) a étudié aussi les blocs ACCROPODE et a découvert que la durée de la
tempête et la période de la houle n’avaient aucune influence sur la stabilité hydraulique. Il a
également été déterminé que les critères de dommage nul et de rupture pour les blocs
ACCROPODE étaient très proches.

La stabilité des carapaces en blocs ACCROPODE peut être exprimée par deux formules
simples :
𝐻𝑠
= 3.7 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛 𝑑é𝑏𝑢𝑡 𝑑𝑒 𝑑𝑜𝑚𝑚𝑎𝑔𝑒 𝑁𝑜𝑑 = 0 (4.19)
∆𝐷𝑛

𝐻𝑠
= 4.2 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛 𝑑é𝑏𝑢𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑢𝑝𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑁𝑜𝑑 > 0.5 (4.20)
∆𝐷𝑛

Ces formules ont été élaborées grâce à des données empiriques reposant sur des essais sur
modèles. Ainsi pour le dimensionnement, il est recommandé d’utiliser un coefficient de sécurité
𝐻𝑠
environ 1.5 sur les valeurs de ∆𝐷𝑛
 Dolos :

Pour la stabilité de ce type de bloc, Burcharth et Liu(1993) ont proposé la formule suivante sur
un talus non-franchi de pente 3/1 avec (0.32 < 𝑟 < 0.42 et 0.61 < ∅ < 1)
𝑁𝑠
= 17 − 26𝑟 ∅2 3 𝑁𝑜𝑑 1 3 𝑁 −0.1 (4.21)
∆𝐷𝑛

Avec, r : ration central, diamètre de la section centrale sur la hauteur du bloc ;

N : nombre de vagues, pour 𝑁 ≥ 3000, 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠𝑒𝑟 𝑁 = 3000 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙 ′ é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 …

∅ = 𝑛𝑘𝑡 (1 − 𝑛𝑣 ) (4.22)

Avec n : nombre de couches ; 𝑛𝑣 : porosité de la couche ; 𝑘𝑡 : coefficient d’épaisseur de la


couche et ∅ le coefficient de densité de pose.

4.3.1.3.3. Dimensionnement de la crête :


 Largeur de la crête :

La largeur de la crête, doit être suffisante pour permettre qu’au moins 3 blocs d’enrochement
naturel ou artificiel soient placés sur la crête. Dans le cas de l’enrochement naturel, une largeur
de crête de trois ou quatre blocs est une valeur minimale classique. Les blocs situés sur la crête
doivent être placés avec une imbrication ou une densité de pose maximale pour une stabilité
optimale face à l’action de la houle. Dans le cas des blocs artificiels, une largeur de crête avec un
minimum de 3 rangées est recommandée pour un placement et une imbrication sécurisés des
blocs. Dans les deux cas, la largeur réelle de la crête à prendre en compte dépend également du
critère additionnel suivant : un camion ou une grue doit pouvoir circuler sur le long de la digue.
Ce critère correspond à une largeur de crête minimale de 3.60 m. Ainsi la largeur de crête à
considérer est égale au maximum entre ces deux valeurs :

𝑳𝒂𝒓𝒈𝒆𝒖𝒓𝒄𝒓𝒆 𝒎𝒊𝒏 > 3𝑲𝒕 𝑫𝒏𝟓𝟎


𝑳𝒂𝒓𝒈𝒆𝒖𝒓𝒄𝒓𝒆 𝒎𝒊𝒏 = 𝟑. 𝟔𝟎𝒎
 Hauteur de crête :

La hauteur de dimensionnement de la crête doit tenir compte du tassement post- construction,


l’élévation du niveau moyen de la mer due au changement climatique, de l’amplitude des
marées, de l’amplitude de vague maximale et la surcote (conditions météorologiques). Ces
paramètres ont été déjà définis plus haut.

La hauteur de la crête à considérer est la somme de ces différentes hauteurs.


4.3.1.3.4. Dimensionnement des sous-couches et couches filtres :

Les ouvrages en enrochement sont généralement dotés d’une carapace en enrochement (souvent
double couche de 2 × 𝐾𝑡 𝐷𝑛50 d’épaisseur où 𝐾𝑡 est le coefficient d’épaisseur de couche, d’une
ou plusieurs sous-couche (s) ou couche (s) filtre (s) granulaire (s) et d’un noyau constitué
généralement d’un matériau plus fin.

Le Shore Protection manual SPM (CERC, 1984) recommande pour le ratio entre la masse de
l’enrochement naturel de la sous-couche 𝑀50𝑢 (𝑡) et celle de l’enrochement naturel de la
carapace 𝑀50𝑎 (𝑡) la valeur suivante :
𝑴𝟓𝟎𝒖 𝟏 𝟏
= 𝟏𝟓 à (4.23)
𝑴𝟓𝟎𝒂 𝟏𝟎

Ce critère est plus strict que les règles de relatives aux filtres géotechniques. Il donne le ratio
entre le diamètre nominal de l’enrochement de la carapace 𝐷𝑛50𝑎 (m) et le diamètre nominal de
l’enrochement de la sous-couche 𝐷𝑛50𝑢 (m) donné par :

𝑫𝒏𝟓𝟎𝒂
= 𝟐. 𝟐 à𝟐. 𝟓 (4.24)
𝑫𝒏𝟓𝟎𝒖

Généralement on a deux sous-couches. Ainsi la première sous-couche doit avoir une épaisseur
d’au moins 2 blocs et la masse 1/15 à 1/10 de celle de la carapace. La seconde sous-couche doit
avoir une épaisseur minimale à celle des deux blocs de la couche précédente et la masse de ses
blocs égale 1/15 à 1/10 de la couche précédente.

Le coefficient d’épaisseur de couche 𝑘𝑡 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑟𝑜𝑠𝑖𝑡é 𝑛𝑣 dépend du placement des blocs et de


leur forme. On peut utiliser des valeurs recommandées dans le Rock Manual obtenues des
ouvrages analysés (voir tableau 4.5)
Tableau 4.5 : Exemple de mesures des propriétés d’épaisseur de couche et de porosité relevées
sur des ouvrages à échelle réelle analysés à l’aide de la méthode utilisant une sonde sphérique de
0.5𝐷𝑛50

Lieu l'essai et Blocométrie de l'enrochement(t)


Nombre de couches Torr
Paramètre Shoreham Bardon Hill Immingham Reculver
et type de placement Works
8.0 - 12.0 3.0 - 6.0 0.5 3.0 - 6.0 1.0 - 3.0
𝑘𝑡 0.71 0.8 1.03 0.82
Couche simple
𝑛𝑣 (%) 30 34.3 40 34.8
couche double, 𝑘𝑡 0.78 0.88 0.92 0.91 0.94
placement standard 𝑛𝑣 (%) 30.1 32.8 39.2 32.9 34.4
couche double, 𝑘𝑡 0.76 0.86 0.92
placement dense 𝑛𝑣 (%) 27.6 30.9 32.5

4.3.1.3.5. Dimensionnement d’une butée de pied

Dans la plupart des cas, la carapace coté mer d’une digue en enrochement est protégée prés du
fond par une butée de pied.

Si l’enrochement de la butée de pied a la même taille que l’enrochement de la carapace du talus


coté mer, il est probable que la butée sera stable. Dans la plupart des cas, il peut être préférable
de réduire la taille de l’enrochement de la butée de pied.

On suppose parfois une relation de stabilité entre 𝐻𝑠 𝐷𝑛50 et 𝑕𝑡 𝐻𝑠 , ce qui indique qu’une
valeur plus basse de 𝑕𝑡 𝐻𝑠 (niveau plus élevé de la butée de pied) entraine un dommage plus
important. Dans la plupart des cas, l’ouvrage est soumis à la houle dans des conditions plus ou
moins limitées par la profondeur, ce qui signifie que la valeur de 𝐻𝑠 𝑕 est plutôt proche de 0.5.
C’est également la raison pour laquelle on admet que la profondeur de la butée 𝑕𝑡 soit liée à la
hauteur d’eau 𝑕.

Les valeurs de dimensionnement pour un dommage faible ou acceptable (0 à 10%) et dans les
situations de profondeur limitée sont résumées dans le tableau suivant :
Tableau 4.6 : Stabilité de la butée de pied

𝒉𝒕 𝒉 𝑯𝒔 ∆𝑫𝒏𝟓𝟎

3.3
0.5
4.5
0.6
5.4
0.7
6.5
0.8

Les valeurs du tableau ne présentent aucun risque pour 𝑕𝑡 𝑕 > 0.5 . Pour des valeurs moins
élevées, les formules de stabilités consacrées aux carapaces peuvent être utilisées.

Lorsqu’on utilise de l’enrochement pour protéger le pied d’un ouvrage situé en eau très peu
profonde avec des fonds en pente douce ( (𝑕𝑡 𝑕) = 0 à 0.2 ), la taille de l’enrochement n’est pas
est aussi importante. Dans ce cas, on peut utiliser le tableau suivant :

Tableau 4.7 : Blocométrie de l’enrochement pour des butées de pied en eau profonde et pour des
fonds devant l’ouvrage en pente douce.

Niveau de dommage
Type de butée de
Dommage limité dans les
pied Aucun dommage acceptable
conditions extrêmes
Butée de pied
horizontal dont le
𝐻𝑠 ≤ 2 ; 10 - 𝐻𝑠 > 2 ; 40 -
niveau de crête 𝐻𝑠 < 3 ; 10 - 60kg
60kg 200kg
est juste au
dessus du fond
Butée de pied
avec crête en 2 ≤ 𝐻𝑠 ≤
1 ≤ 𝐻𝑠 ≤ 1.5 ≤ 𝐻𝑠 ≤ 2.5 ≤ 𝐻𝑠 ≤
pente douce 𝐻𝑠 ≤ 1 3
2 2.5 3.5
niveau/juste en 10 - 60kg
40 -200kg 40 - 200kg 60 - 300kg
dessous du niveau 60 -300kg
de l'eau au repos
4.3.1.3.6. Dimensionnement d’un mur de couronnement :

L’action de la houle sur les murs de couronnement dépend des caractéristiques de la houle
incidente, mais aussi fortement de la géométrie précise de l’enrochement de la crête et du mur de
couronnement lui-même. La principale action s’exerce sur la face avant. Un deuxième effet est la
sous-pression qui agit sous le mur de couronnement. Le poids du mur de couronnement ainsi que
de la force de frottement mobilisée entre le mur de couronnement et la couche en enrochement
sur laquelle il repose opposent les forces dues à la houle. Les modes de rupture des murs de
couronnement peuvent être divisés en deux groupes : ceux qui dépendent de la résistance de la
superstructure (comme la rupture) et ceux qui dépendent de l’interaction avec l’ouvrage sous-
jacent (comme le glissement et le renversement).La stabilité des murs de couronnement vis-à-vis
du glissement et du renversement peut être évaluée à l’aide des critères définis par les équations
suivantes :

𝑓(𝐹𝐺 − 𝐹𝑈 ) ≥ 𝐹𝐻 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑣𝑖𝑠 à 𝑣𝑖𝑠 𝑑𝑢 𝑔𝑙𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 (4.25)

𝐹𝐺 = poids (déjaugé selon le cas) de l’élément du mur de couronnement (N),

𝐹𝐺 = (𝑀𝐶𝑊 − 𝑉𝐶𝑊 × 𝜌𝑊 )𝑔 Où 𝑀𝐶𝑊 et 𝑉𝐶𝑊 sont respectivement la masse et le volume du mur


de couronnement ;

𝐹𝑈 = force de sous-pression induite par la houle (N) ;

𝐹𝐻 = force horizontale induite par la houle (N) ;

𝑓 = coefficient de frottement.

𝑀𝐺 − 𝑀𝑈 ≥ 𝑀𝐻 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑣𝑖𝑠 à𝑣𝑖𝑠 𝑑𝑢 𝑟𝑒𝑛𝑣𝑒𝑟𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 (4.26)

𝑀𝐺 = Moment stabilisateur dû à la masse du mur de couronnement (Nm) ;

𝑀𝑈 = Moment induit par la houle dû à la force de sous-pression (Nm) ;

𝑀𝐻 = Moment induit par la houle dû à la force horizontale (Nm).

De manière générale, on suppose que la valeur du coefficient de frottement 𝑓 se situe autour de


0.5. Cette valeur sous entend que le mur de couronnement est coulé directement sur place sur une
sous-couche ou sur un matériau de noyau préparé.

Il n’existe pas de méthode générale permettant d’estimer les forces exercées par la houle sur un
mur de couronnement dans tous les cas de figure.
Cependant les formules de Jensen (1984), Bradbury et al. (1988) et Pedersen (1996) donnent les
forces maximales ainsi que les moments de renversement pendant un état de mer caractérisé par
la hauteur significative de la houle.

Selon Jensen (1984) et Bradbury et al.(1988), la force horizontale maximale est donnée par :
𝑎𝐻
𝐹𝐻 = 𝑔𝜌𝑊 𝑑𝑐 𝐿𝑜𝑝 ( 𝑅 𝑠 − 𝑏) (4.27)
𝑐𝑎

𝐻𝑠 =Hauteur significative de la houle (m) ;

𝐿𝑜𝑝 =Longueur d’onde de la houle au large, correspondant à la période de pic de la houle (m) ;

𝑑𝑐 =Hauteur de la face avant du mur de couronnement (m) ;

𝑅𝑐𝑎 =Revanche de la crête en enrochement (m) ;

𝑎, 𝑏 =Coefficients empiriques donnés au tableau 4.8

Les valeurs des coefficients a et b ont été résumées par Burcharth (1993), voir le tableau 4.8. Ces
valeurs correspondent à la force dépassée par 0.1% des vagues 𝐹𝐻,0.1% (𝑁).

Tableau 4.8 : Coefficients empiriques a et b servant à calculer les forces exercées par
la houle sur le mur de couronnement pour les coupes A à E représentées à l’annexe…

Valeurs des coefficients de


Intervalle des paramètres lors des essais l'équation….correspondant à un
Section de dépassement par 0.1% des vagues
l'annexe…
𝑅𝑐𝑎 𝐻𝑠 𝐿𝑜𝑝 𝐻𝑠 𝑅𝑐𝑎 a b

A 5.60 - 10.6 0.016 - 0.036 0.760 - 2.50 0.051 0.026

B 1.5 - 3.0 0.005 - 0.011 0.820 - 2.40 0.025 0.016

C 0.1* 0.023 - 0.070 0.90 - 2.10 0.043 0.038

D 0.14* 0.04 - 0.05 1.43 0.028 0.025

E 0.18* 0.04 - 0.05 1.11 0.011 0.01


Note : * ces valeurs se rapportent à des essais sur modèles réduits.

Il existe beaucoup moins de données relatives à la force de sous-pression, 𝐹𝑈 , ou sur les formes
de distribution de la pression sur l’avant ou sous le mur de couronnement. Il est possible
d’obtenir une estimation relativement sûre de la force en supposant que la distribution des
𝐹𝑈
pressions horizontales 𝑃𝐻 est rectangulaire (𝑃𝐻 = ) et que les pressions verticales 𝑃𝑈 ,
𝑑𝑐
passent de 𝑃𝑈 = 𝑃𝐻 à l’avant à 0 à l’arrière. La force de sous-pression 𝐹𝑈 (N), est dans ce cas
donnée par l’équation ci-dessous :
𝐵𝑐 𝜌 𝑊 𝐿𝑜𝑝 𝐻
𝐹𝑈 = 𝑔 (𝑎 𝑅 𝑠 − 𝑏) (4.28)
2 𝑐𝑎

Avec 𝐵𝑐 =largeur de la base du mur de couronnement.

4.3.1.3.7. Dimensionnement d’un Musoir :

Les musoirs des digues font appel à un phénomène physique spécifique dans la mesure où le
déferlement de la houle dans les musoirs entraine d’importantes vitesses et forces
hydrodynamiques.

Pour obtenir la même stabilité que la section courante, il est possible d’accroitre la masse de
l’enrochement (avec des blocs plus gros et/ou une masse volumique plus élevée) et/ou d’adoucir
la pente du musoir.

Les résultats des travaux de Jensen(1984) sur la stabilité d’un musoir de digue ont montré que le
nombre de stabilité d’une section de musoir est inférieur à celui de la section courante dans les
mêmes conditions de houle et pour le même niveau de dommage. Ceci s’applique également au
coefficient de Hudson 𝐾𝐷 dans l’équation 4.29 :
1
𝑁𝑠 = 𝐾𝐷 cot 𝛼 3 (4.29)

Les musoirs en enrochement sont, dans la plupart des cas, conçus avec un talus latéral 𝛼 moins
raide que celui de la section courante.

Le nombre de stabilité peut être déterminé par :


𝐻𝑠
𝑁𝑠 = (4.30)
∆𝐷𝑛

Pour l’enrochement artificiel, sa stabilité est cruciale en ce qui concerne l’exposition du musoir
et l’imbrication des blocs d’enrochement artificiel. Le musoir subit des houles de
dimensionnement plus grandes que les autres parties de la digue. Plus la stabilité hydraulique du
bloc artificiel dépend de l’imbrication, plus le rayon du musoir doit être grand, il peut même aller
jusqu’à trois(3) fois la hauteur de la houle fixée pour le dimensionnement (tétrapodes). Les blocs
artificiels dont la stabilité est assuré plus par leur poids que leur imbrication, le rayon peut être
plus faible.

Nous présentons ci-dessous un plan classique d’un musoir de digue constitué de blocs de
Tétrapodes.

Figure 4.2 : plan classique d’un musoir de digue constitué de blocs Tétrapodes(Ashdod)

En ce qui concerne le coefficient de Hudson pour la détermination de la masse de l’enrochement,


voir le tableau 4.9.

Tableau 4.9 : coefficients de stabilité de Hudson pour un dommage nul et un franchissement


léger

Section Courante Musoir


Matériau Pente Houle Houle non Houle Houle non
déferlante déferlante déferlante déferlante

3 2 2.0 4.0 1.9 3.2


Enrochement
naturel, placement
aléatoire 2 1 2.0 4.0 1.6 2.8

3 1 2.0 4.0 1.3 2.3

3 2 7.0 8.0 5.0 6.0


Tétrapodes
2 1 7.0 8.0 4.5 5.5
4.3.1.4.Digues verticales :

Les digues verticales sont soumises à des sollicitations parfois très importantes de la part de la
houle et des lames déferlantes. De nombreux auteurs se sont intéressés aux problèmes liés à la
tenue des ouvrages défensifs fixes de génie civil, que ce soit pour évaluer les efforts auxquels ils
sont assujettis ou pour connaître le risque de franchissement des ouvrages par les lames les plus
sévères.
De tels ouvrages comportent une muraille verticale posée soit directement sur le fond, s’il est
inaffouillable, soit sur un massif d’enrochements. Ainsi la houle se réfléchit sur l’ouvrage ou
déferle à proximité de l’ouvrage.

L’emplacement de mur varie en fonction de la cause de sa construction. S’il est conçu


principalement pour la protection, il est préférable de la construire à proximité du rivage.

Ces ouvrages placés au près de la côte, peuvent être soumis soit à des vagues déferlantes soit à
des vagues déjà déferlées. Ces deux cas de figure seront étudiés dans cette section.

Le calcul d’une digue verticale repose sur la prise en compte correcte des efforts (pressions) dus
à la houle.

4.3.1.4.1. Ouvrage soumis à des vagues déferlantes :


4.3.1.4.1.1. Cas d’une structure posée directement sur le sol de fondation :

Lorsque les ondes déferlent sur une structure, il se produit en plus des forces hydrostatiques des
forces dynamiques qui peuvent être plus grandes que ces dernières.

Il y a eu différentes approches pour la détermination des pressions ainsi causées, mais la méthode
la plus utilisée est celle de Minikini, où la pression totale est considérée comme la résultante des
pressions hydrostatique et dynamique.

 La pression dynamique selon Minikini :


101 𝛾 𝐻𝑏 𝑕
𝑃𝑚 = 𝑕 + 𝑕′ (4.31)
𝐿′ 𝑕′

Où, Hb est la hauteur de l’onde déferlante sur la structure, h la profondeur de la structure, h’ et L’


sont respectivement la profondeur et la longueur d’onde à une longueur d’onde plus au large.

𝑕′ = 𝑕 + 𝐿𝑚 (4.32)

h′
Avec m la pente du rivage, L’ sera donnée par les tables en fonction du rapport
L

 La pression hydrostatique :
𝐻𝑏
𝑃𝑆 = 𝛾(𝑕 + ) (4.33)
2
Les forces et les moments totaux sur le mur vertical sont données par :
𝑃𝑚 𝐻𝑏
𝑅𝑚 = (4.33)
3

𝑀𝑚 = 𝑅𝑚 𝑕 (4.34)
𝐻
𝑃 𝑆 (𝑕+ 𝑏 )
𝑅𝑆 = 2
(4.35)
2

1 𝐻𝑏
𝑀𝑆 = 𝑅𝑆 × 3 (𝑕 + ) (4.36)
2

4.3.1.4.1.2.Cas d’une structure reposant sur une fondation en enrochement :

Lorsque la structure repose sur une fondation en enrochement, on peut utiliser la formule de
Minikini pour estimer la pression dynamique où, h représente la profondeur d’eau à la structure
et h’ la profondeur totale d’eau à la structure incluant la fondation.

On adoptera des facteurs de réductions dans les formules de la force et du moment dynamique.

La force dynamique devient :

𝑅′𝑚 = (1 − 𝑟𝑓 )𝑅𝑚 (4.37)

Le moment dynamique :

𝑀′𝑚 = (1 − 𝑟𝑚 )𝑀𝑚 (4.38)

Il est généralement préférable d’avoir le moment réduit par rapport au point qui se situe à l’arase
de la fondation :

𝑀′′𝑚 = 𝑀′𝑚 − 𝑏𝑅′𝑚 (4.39)

Avec,

𝑏 𝑏 𝑏
2 − 𝑧 𝑝𝑜𝑢𝑟 <1
𝑧 𝑧
𝑟𝑓 = 𝑏
(4.40)
1 𝑝𝑜𝑢𝑟 ≥1
𝑧

b : représente la hauteur de l’enrochement ;


𝐻𝑏
𝑧=𝑕+ (4.41)
2
𝑏 2 𝑏 𝑏
3 − 2 𝑧 𝑝𝑜𝑢𝑟 <1
𝑟𝑚 = 𝑧 𝑧 (4.42)
𝑏
1 𝑝𝑜𝑢𝑟 ≥1
𝑧

4.3.1.4.2. Ouvrage soumis à des vagues déferlées :

Lorsque les ondes déferlent avant d’arriver à la structure, les forces qui s’exercent dépendent de
deux cas de figure :

 Le mur est situé du coté de la mer par rapport à la ligne du rivage (c'est-à-dire il y a en
permanence une lame d’eau au pied de l’ouvrage) ;
 Le mur est situé coté de la terre par rapport à la ligne du rivage (c'est-à-dire il n’y a pas
d’eau au pied de l’ouvrage).

Cas 1 : le mur est situé coté mer :

La pression dynamique est déterminée par l’énergie cinétique de la masse d’eau :


1 𝛾 𝑕𝑏
𝑃𝑚 = 2 𝜌𝐶𝑏 2 = (4.43)
2

La pression statique est donnée par :

𝑃𝑆 = 𝛾(𝑕 + 𝑕𝑐 ) (4.44)

Avec

𝑕𝑐 = 0.78𝐻𝑏 (4.45)

Il s’ensuit que la force totale est donnée par :


(𝑕+𝑕 𝑐 )
𝑅 = 𝑃𝑚 𝑕𝑐 + 𝑃𝑆 (4.46)
2

Et le moment par rapport à la base du mur est donné par :


𝑕𝑐 (𝑕 +𝑕 𝑐 ) (𝑕 +𝑕 𝑐)
𝑀 = 𝑃𝑚 𝑕𝑐 𝑕 + + 𝑃𝑆 (4.47)
2 2 3

Cas 2 : le mur est situé du coté de la terre par rapport à la ligne de rivage :

Lorsque le mur est situé du coté de la terre par rapport à la ligne du rivage, la vitesse de la masse
d’eau (dont la variation est linéaire) entre la ligne du rivage et le point de surélévation maximale
du plan d’eau est approximée par :
𝑥
𝑣 ′ = 𝐶𝑏 1 − 𝑥 1 (4.48)
2

La hauteur d’eau h’ est donnée par :


𝑥
𝑕 ′ = 𝑕𝑐 1 − 𝑥 1 (4.49)
2

Où,

x1 (m) est la distance du niveau de repos à la structure ;

x2 (m) est la distance du niveau de repos à la limite de la remontée de l′ eau sur la plage.

Ils sont estimés comme suit :


𝑕𝑏
𝑥1 = (4.50)
𝑚

2𝐻𝑏
𝑥2 = (4.51)
2

La pression dynamique devient égale à :

𝛾 𝑥 2
𝑃𝑚 = 2 𝑕𝑏 1 − 𝑥 1 (4.52)
2

La pression statique est donnée par :


𝑥1
𝑃𝑆 = 𝛾𝑕𝑐 1 − (4.53)
𝑥2

La force totale sur la structure est donnée par :

𝛾 𝑕𝑏 𝑕𝑐 𝑥 3 𝛾 𝑕𝑐 2 𝑥 2
𝑅= 2
1 − 𝑥1 + 2
1 − 𝑥1 (4.54)
2 2

Et le moment total par rapport à la base du mur est donné par :

𝛾 𝑕𝑏 𝑕𝑐 2 𝑥 4 𝛾𝑕 𝑐 3 𝑥 3
𝑀= 1 − 𝑥1 + 1 − 𝑥1 (4.55)
4 2 6 2

4.3.1.4.3. Dimensionnement du Soubassement :

Lorsque les enrochements sont utilisés comme fondation d’une structure, ces derniers doivent
être dimensionnés pour assurer leur stabilité suivant une formule analogue à la formule de
Hudson :
𝛾𝑟 𝐻 3
𝑊=𝑁 3 (4.56)
𝑆 𝑆𝑟 −1 3

Avec,

𝑁𝑆 3 : nombre de stabilité déterminé expérimentalement (voir annexe…..)


γr
Sr = ; avec γr et γw les poids spécifiques de l′ enrochement et de l′eau
γw

La largeur B est donnée par :

𝐵 = 0.4 × 𝑕 (4.57)

Pour les dimensions principales voir la figure………

4.3.1.4.4. Dimensionnement de la muraille :

La muraille est généralement constituée de deux parties, une partie en caisson monolithe ou
blocs solidarisés et une autre partie en béton armée.

- Partie en caisson monolithe ou blocs solidarisés :

La hauteur minimale est 2H, la largeur minimale, l=2H

Le poids des blocs par mètre linéaire de digue est donné par (voir figure 4.3) :

𝑃𝑏 (𝑇 𝑚𝑙) = 0.25 × 2𝐻 × 2𝐻 (4.58)

Figure 4.3 : schéma de principe d’une muraille verticale


- Partie en béton armé :

La hauteur totale minimale est de 1.25H

Donc le poids est donné par :


𝐻
𝑃𝑆 = 0.25 × × 2𝐻 + 0.5 × 0.7𝐻 (4.59)
2

Avec, H étant la hauteur de la houle de projet. (Voir figure 4.4)

Figure 4.4 : superstructure d’une muraille verticale

4.3.1.4.5. Calcul de la stabilité au renversement du mur :

Le moment de stabilité du mur par rapport aux extrémités des surfaces d'appui sur les fondations
doit être supérieur au moment maximal de renversement. Les forces qui tendent à riper la digue
ou chacune de ses parties doivent être inférieures du poids apparent de la partie susceptible de
riper.

On calculera les moments stabilisants qui seront donnés par le poids de la structure par rapport
au point de rotation du mur.

Les moments renversants sont les moments dus à la houle.


𝐻 0.5
𝑀𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡 = 𝑃𝑏 × 𝐻 + 0.25 × × 2𝐻 × 𝐻 + 0.5 × 0.7𝐻 × (4.60)
2 2

La stabilité au renversement est assurée si Mstabilisant > Mrenversant

4.3.1.5.Stabilité géotechnique des digues :

La situation de calcul géotechnique est définie par la géométrie du sol et de l’ouvrage, les valeurs
des paramètres mécaniques et physiques des sols et de la roche, et les valeurs des actions.

Les digues peuvent subir des ruptures en cours de construction (ou même en service), notamment
sur des sols vaseux et mous caractérisés par une faible capacité portante, ou des tassements
généralisés, localisés ou différentiels excessifs. Il faut donc procéder, lors de la conception, aux
vérifications suivantes :

 analyse de la stabilité du sol sur lequel reposent les fondations et de l’ouvrage aux
différentes phases de la construction, en tenant compte des mécanismes de rupture
connus (rupture par dépassement de la capacité portante et rupture le long d'une surface
de glissement) ;
 analyse de la stabilité de l’ouvrage achevé en conditions de tempête extrêmes ;
 analyses du tassement général et différentiel, à la fois durant la phase de construction et
sur le long terme ;
 vérification de la stabilité hydraulique de l’ouvrage, notamment de la stabilité du filtre, de
l’érosion interne et du renard (ou érosion régressive), de l'effet des sous-pressions.

Le tassement estimé devra être compensé par une augmentation de la hauteur de l'ouvrage.

4.3.1.6.Brise-lames :

Les brise-lames permettent de limiter, en dissipant l’énergie de la houle, l’érosion d’un tronçon
de plage. Les brises lames présentent l’intérêt de créer des zones abritées qui constituent une
protection contre l’attaque des houles.

Ils peuvent être émergents ou submersibles, agir quelles que soient les caractéristiques des houles
ou n’avoir qu’une action limitée aux plus fortes houles, isolés au large ou reliés à la cote...

Le dimensionnement des brises lames est difficile, il est fonction du but recherché et nécessite de
trouver un compromis acceptable entre coût et efficacité.

Indépendamment de l’aspect structure, les paramètres rattachés au brise lame, plus au moins
interdépendants, peuvent être classés en trois catégories :

1-Les caractéristiques liées au site :

 Climat d’agitation, durée d’action des houles ;


 mer à marée (moyenne à forte), mer sans marée (ou à très faible marnage) ;
 bathymétrie, pente des fonds.

2-Les paramètres d’implantation :

 Distance à la cote, profondeur d’implantation ;


 positions respectives, espacement dans le cas de batterie d’ouvrages ;
 positionnement par rapport à la cote.

3-Les caractéristiques propres au brise-lames :

 Longueur
 hauteur /cote d’arase
 largeur en crête
 pente des talus
4.3.1.6.1. Les paramètres de dimensionnement :

Les différents paramètres qui interviennent dans le dimensionnement de brise-lames concernent :

 sa longueur Lb,
 sa distance D à la ligne de rivage,
 la profondeur h de son implantation,
 son orientation 𝛿 par rapport à la ligne de rivage,
 éventuellement la distance E entre les ouvrages.

Les paramètres les plus importants dans l'évolution du trait de côte consécutif à
l'implantation d'un brise-lames concernent le phénomène de diffraction. Ce sont la longueur
d'onde L, la distance D entre les brise-lames à la côte, la direction de la houle α et la
hauteur de la houle H. En effet, la forme résultante sera essentiellement gouvernée par la forme
des lignes de crêtes de la houle et la vitesse de sa mise en place dépendra de l'énergie de la
houle qui sera disponible pour assurer le transport sédimentaire.
D'autres paramètres, comme le marnage, la pente naturelle de la plage, l'approvisionnement
de la plage en sédiments, la granulométrie des sédiments, présente également une
certaine importance.

4.3.1.6.2. Dimensionnement des brise-lames :


4.3.1.6.2.1. Détermination de la longueur des brise-lames :
Différents auteurs ont proposé des méthodes de calcul de la longueur d’un brise-lames.
J. Charpentier (L.C.H.F.) propose la relation suivante qui est en accord avec le fait que la
formation des tombolos dépend de la distance relative et de la longueur d'onde relative :
Lb > 1.2 D + 0.3λ (4.61)
O. Toyoshima propose une corrélation entre la longueur d'onde et la longueur du brise-lames
qui est représentée dans le tableau suivant :
Tableau 4.10 : corrélation entre la longueur d’onde et la longueur du brise-lames d’après
O.Toyoshima

Position de l'ouvrage Profondeur de l'eau(m) Longueur de l'ouvrage(m)

Prés du rivage < 1𝑚 𝐿𝑏 = 2 à 3𝛿

Faible profondeur 1 à 2𝑚 𝐿𝑏 = 3 à 5𝛿

Profondeur moyenne 2 à 6𝑚 𝐿𝑏 = 3 à 10𝛿

Grande profondeur > 6𝑚 𝐿𝑏 = 3 à 10𝛿

4.3.1.6.2.2. Positionnement respectif / espacement :


Une série de brise-lames peut avoir la même efficacité qu’un seul brise-lames long.
O. Toyoshima, après analyse des sites japonais, propose un espacement équivalent à 0.5 à 1.5
fois la longueur d’onde de la houle incidente, l’espacement croissant avec la profondeur
d’implantation.
En considérant que la limite d’expansion de la houle se croise sur le trait de côte,
J.CARPENTIER préconise la formulation suivante :
𝐿
𝐸 < 0.83 𝐷 + (4.62)
2

qui montre qu’une série de brise-lames protège d’autant mieux la côte que la houle est longue.
4.3.1.6.2.3. Hauteur des brise-lames :
C’est essentiellement de la hauteur des brise-lames que dépend l’efficacité de ces derniers.
Sur les mers à marrées (moyennes à fortes), le choix de la côte d’arase est très difficile.
4.3.1.6.2.4. Calcul de la stabilité des brise-lames constitués d’un mur reposant sur une
fondation en enrochement :
Un brise-lames doit être situé approximativement au début de la zone de déferlement. Il pourra
ainsi influencer la moitié intérieure de la zone active du littoral. En règle générale, il doit être
situé à au moins trois longueurs d’onde de la houle du trait de côte, sur la base d’une longueur
d’onde calculée à un point situé à environ une longueur d’onde de la ligne de déferlement.
On considère que les ondes vont déferler sur l’ouvrage. Ainsi il doit être situé à une profondeur
telle que h ≤ 1.3 H, avec H la hauteur de la houle.
Les forces se calculent de la même manière que les digues verticales.
4.3.1.7. Les Epis :
4.3.1.7.1. Dimensionnement des Epis :
4.3.1.7.1.1. Profil en long des Epis :
La cote d'arasée d'un épi est fonction du mode de transport sédimentaire qui prédomine
(charriage ou suspension). Elle est d'autant plus élevée que le transport en suspension est plus
important et qu'on souhaite l'interrompre.
D'une manière générale, la hauteur de l'épi au dessus de la plage doit être suffisante pour éviter
qu'il ne soit enseveli par une arrivée massive de sable. Elle doit cependant rester suffisamment
limitée pour ne pas créer de réflexion de houle génératrice d'érosion et d'affouillement.
Le profil en long d'un épi peut être décomposé en trois tronçons :
 le tronçon horizontal de haut de plage ;
 le tronçon incliné intermédiaire ;
 le tronçon final.
La première partie est destinée à encrer l'épi et à empêcher son contournement par
les lames. Sa hauteur dépend du niveau de sable souhaité en haut de plage et des stocks
nécessaires pour nourrir la partie basse de la plage. Il est habituel de choisir pour hauteur celle
de la berme naturelle qui correspond sensiblement à la hauteur atteinte par les lames moyennes
lors des plus hautes eaux. La hauteur peut toutefois varier selon qu'on souhaite
interrompre complètement ou non le transport par le haut de plage lord des plus hautes eaux.
La deuxième partie suit la pente naturelle de la plage. A son point bas, sa hauteur dépend de
la méthode de construction retenue, du profil d'équilibre souhaité pour la plage et du
degré d'interruption du transport littoral souhaité.
La troisième partie est horizontale. Sa côte d'arasée est fonction du degré d'interruption du
transport littoral souhaité, des coûts de construction et des aspects de sécurité publique.
Dans la pratique, les épis sont donc souvent arasés à une cote de l'ordre de 0.5 à 1.0 mètre au
dessus du niveau des plages de sable ; le double pour les plages à galets.
4.3.1.7.1.2. Longueur des Epis :
La longueur des épis est essentiellement déterminée par le degré d'interruption du transport
littoral souhaité, par le type de profil de plage recherché et par la nouvelle ligne de rivage
attendue.
D'après les travaux du CERC, une corrélation a été établie entre la profondeur d'eau au musoir
de l'épi par rapport au niveau moyen des basses mers et le pourcentage du transport littoral
hydro sédimentaire interrompu.
Tableau 4.11 : Interruption du transit sédimentaire en fonction de la profondeur d'eau au musoir
par rapport au niveau moyen des basses mers :

Profondeur au musoir 0 m à 1,2 m 1,2 m à 3,0 m > 3,0 m

Epis hauts 50% 75% 100%

Epis bas 50% 75%

Dans les zones sans marée, lorsque le transport par jet de rive est dominant, il n'y a pas de barre
et les épis courts sont souvent suffisants.
Dans les mers à marée, les épis doivent être plus longs afin d'être efficaces pour les différents
niveaux de la mer. Lorsqu'il existe une zone de déferlement préférentielle marquée par une
barre, le transport par courant littoral est important et les épis qui n'atteignent pas la barre sont
souvent inefficaces.
4.3.1.8.Stabilité géotechnique des ouvrages côtiers :

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