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UNIVERSITE DE DOUALA

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE DE DOUALA

DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL

MASTER PROFESSIONNEL EN GEOTECHNIQUE ET INFRASTRUCTURES DE GENIE CIVIL (GIGC)

EC : CONSTRUCTION METALLIQUE ET BOIS

PARTIE II : CONSTRUCTION BOIS

SEMESTRE 7

ANNEE ACADEMIQUE 2022/2023

ENSEIGNANT : Dr BIKOUN MOUSI Joseph

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AVERTISSEMENT
Ce cours constitue une partie de l’enseignement « construction métallique et bois » de très courte
durée, le cours ne peut donc pas être suffisamment détaillé mais ouvre les perspectives aux
apprenants qui veulent s’intéresser à la construction bois. Ce cours théorique est accompagné des
essais pratiques au laboratoire pour la détermination du taux d’humidité du bois, la détermination de
la résistance en traction, en flexion, en compression suivant le taux d’humidité, etc. Tous les calculs et
normes sont conformes à l’EUROCODE 5.

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Sommaire :

Chapitre 1 : Généralités

Chapitre 2 : Caractéristiques du bois

Chapitres 3 : Règles de calcul des structures en bois

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CHAPITRE 1 : GENERALITES
Introduction :

Les progrès réalisés sur le plan technique, la lutte contre le réchauffement climatique et la nécessité
d’économiser nos ressources naturelles permettent au bois, le plus ancien matériau de construction
de l’humanité, d’être aujourd’hui un matériau d’avenir.

Construire en bois répond plus que jamais aux enjeux de la planète : réduction de l’empreinte carbone
et des consommations énergétiques des bâtiments, amélioration des techniques, optimisation des
ressources, confort et bien-être pour les usagers. Cette approche de construction doit se conformer
aux ODD (Objectifs de Développement Durable), notamment les ODD 3, 12, 13 et 15 ; mais aussi, pour
le cas du Cameroun, aux orientations spécifiques contenues dans la Stratégie Nationale de
Développement à l’horizon 2030 (SND30).

I.1. DE LA FORET A L’ARBRE

Durant sa croissance, l’arbre absorbe du CO2, rejette l’oxygène et stocke le carbone : c’est la
photosynthèse qui lui permet de grandir. Une fois coupé, transformé, puis protégé à l’intérieur des
bâtiments dont il assure la structure, le bois de gros œuvre reste, pour une très longue durée, un
stock de carbone prélevé naturellement dans l’atmosphère. À la place de l’arbre prélevé, un nouvel
arbre sera planté et se développera. Ce jeune sujet réalimentera la pompe à CO2, créant ainsi un
cercle vertueux et puissant de capture de carbone. Construire en bois issu de forêts gérées
durablement, c’est créer un véritable puits de carbone.

Le bois provient de l’arbre qui est en forêt. La forêt camerounaise forte de 28 978 000 hectares
de superficie est le 2ème plus grand bassin forestier d’Afrique après la République Démocratique du
Congo. Cette forêt comprend plus de 300 essences de bois et dont une Cinquantaine fait l’objet d’une
exploitation intensive ; l’ayous, le Sapelli et l’Azobé représentent déjà 65% du volume exploité . Ce qui
signifie que le taux de prélèvement actuel est inférieur au taux de renouvellement naturel. Pour ce
qui est spécifiquement de la construction en bois, une dizaine d’essences couramment utilisées
(AZOBE, BUBINGA, DOUSSIE, MAKORE, BILINGA, TALI, AYOUS, FRAKE, IROKO, PADOUCK D’AFRIQUE)
dans les travaux de structure, de charpente, de menuiserie ou de second œuvre sont largement
connues et sur exploitées.

Or, le bois peut être utilisé à plusieurs endroits de la construction (structure, remplissage,
décoration, plafond, etc. Si bien que les ingénieurs doivent en permanence rechercher au-delà de la
vingtaine d’essences sur exploitées d’autres essences à utiliser dans la construction pour desserrer la
contrainte et rester conforme aux ODD.

Il ya deux grands groupes de bois, les résineux et les feuillus. Les résineux se retrouvent
essentiellement en zone tempérée alors que les feuillus se retrouvent en zone tropicale, avec chaque
types ayant les bois durs et doux.

I.2. LE BOIS, MATERIAU D’INGENIERIE EXCEPTIONNEL

Le développement des grandes structures bois après-guerre s’est accompagné du


développement de nouveaux matériaux de structure bois, grâce aux techniques de collage structural.
Ces technologies ont permis de dépasser les dimensions naturelles de l’arbre en créant des profilés
de grande dimension et d’augmenter les performances mécaniques par tri et élimination des défauts
du bois.

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Ces nouveaux matériaux, dits bois d’ingénierie comme le CLT ou le LVL (Laminated Verneer
Lumber, lamibois en français), devenus aujourd’hui traditionnels ont ouvert un champ de possibilités
très large à la construction bois moderne.

Leurs principales qualités communes sont :

 des performances mécaniques très élevées : les processus de production industriels et la sélection
des meilleurs bois permettent d’obtenir des résistances comparables aux matériaux traditionnels ;

 des matériaux optimisés et fiables : le contrôle qualité et l’élimination systématique des défauts
naturels du bois permettent d’obtenir des matériaux aux dimensions optimisées et conformes aux
plus hautes exigences inhérentes aux matériaux de structures ;

 des produits certifiés et des calculs normés : grâce à une utilisation large dans le monde, et plus
particulièrement en Europe, les bois d’ingénierie ont été intégrés au corpus normatif traditionnel
permettant de qualifier les produits et d’en permettre le calcul et la mise en œuvre aisée (Eurocode
5) ;

 l’utilisation optimisée des ressources : grâce aux techniques de collage moderne, il est possible
d’obtenir les meilleurs rendements des bois issus exclusivement de forêts gérées durablement.

Mis en œuvre comme matériaux de structure des bâtiments, les bois d’ingénierie
révolutionnent l’organisation et la précision des chantiers. Le chantier n’est plus le lieu de production,
avec les approximations et les aléas qui en découlent, mais un lieu d’assemblage de produits usinés,
ajustés au millimètre. Chaque élément structurel est dessiné en trois dimensions, fabriqué en usine
avant d’être livré sur place par ordre de pose. L’usinage permet de diviser par deux le temps de
chantier gros œuvre et de diviser par six la rotation des camions durant le chantier . Il n’y a pas de
temps de séchage contrairement au béton, ce qui permet l’intervention immédiate des corps d’état
de second œuvre après la pose de la structure. Sur des chantiers importants, la co-activité peut même
être envisagée car l’absence d’étaiement permet de libérer les zones d’intervention dès l’achèvement
de la pose. Enfin, ce mode constructif réduit considérablement les nuisances pour le voisinage : les
chantiers sont plus rapides, plus silencieux et plus propres (Figure 1).

Figure 1 : bloc de logements collectifs en bois (Rouen –France)

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I.3. CONSTRUCTION EN BOIS : CONFORT THERMIQUE ET OPTIMISATION ENERGETIQUE

Une étude menée par Pouget Consultants (3) et contrôlée par Apave sur un immeuble a permis de
mettre en évidence les performances exceptionnelles de la construction en bois massif en matière
de confort thermique des bâtiments, grâce à la faible inertie du bois.

Le bois, à l’inverse des matériaux à grande inertie tels que la pierre ou le béton, a l’avantage de ne pas
absorber les calories ou les frigories ajoutées à l’intérieur d’une pièce. Ainsi, très peu de temps après
sa mise en chauffe ou en refroidissement, un bâtiment en bois massif atteint la température de
confort et la conserve grâce à ses importantes qualités d’isolation.

Cela ouvre des perspectives très prometteuses en matière d’économie de chauffage : la domotique
lance le chauffage quelques minutes avant l’arrivée des occupants et tire ainsi parti de l’intermittence
d’occupation. De même, le moindre rayon de soleil permet de chauffer les bâtiments en bois massif
en temps froids, alors qu’il serait absorbé par des murs en béton.

Mais c’est sur le confort en saison sèche que les conclusions de l’étude sont les plus prometteuses :
alors qu’il est communément accepté que les anciennes bâtisses en pierre sont agréables en en saison
sèche car elles gardent la fraîcheur, le réchauffement climatique et la survenue de plus en plus
fréquente d’épisodes caniculaires remet en cause le dogme de l’inertie comme réponse unique au
confort en saison sèche de nos bâtiments. Dans les villes modernes, surchauffées en été, l’inertie de
la ville et des bâtiments pose un problème de confort dès que la chaleur s’installe. Le bois massif
permet de décharger facilement l’énergie emmagasinée par la structure d’un bâtiment et ainsi de
combattre l’inconfort en saison sèche.

Une paroi en béton, à forte inertie, ayant emmagasiné de la chaleur, continue de rayonner cette
chaleur durant la nuit, au grand désespoir des occupants… Une paroi en bois massif, au contraire,
abaisse très rapidement sa température dès la nuit arrivée. Les logements en bois massif sont ainsi
plus confortables que les constructions en béton. Le bois massif, combiné à des dispositions
constructives telles que des toitures végétalisées, constitue une excellente réponse au phénomène
« d’îlot de chaleur » que connaissent désormais les villes modernes.

I.4. CONSTRUCTION EN BOIS ET BIENETRE

À la fin des années 1970, des chercheurs ont commencé à étudier scientifiquement les effets intuitifs
de la nature sur l’homme. Le concept de biophilie a ainsi été défini en 1984 par le biologiste Edward
O. Wilson comme « l’affinité innée de l’homme pour le vivant et les systèmes naturels ».

En 2019, en partenariat, le docteur Florence Aviat du laboratoire Your Research et le professeur Didier
Lepelletier du CHU de Nantes ont lancé une étude bibliographique et scientifique sur le sujet de la
santé des personnes dans les bâtiments en bois. Cette recherche recense des études publiées dans
des revues scientifiques à comité de relecture, démontrant l’impact de la présence de bois massif sur
la réduction du stress, la productivité et l’amélioration de la qualité du sommeil.

Des études convergentes constatent ainsi une diminution de la fréquence cardiaque et de la pression
artérielle (4). Par ailleurs, les molécules odorantes issues de certaines essences peuvent avoir des
qualités relaxantes et antalgiques par action sur le système nerveux central. Du point de vue de la
lutte contre les maladies, le bois dispose de propriétés antimicrobiennes naturelles : les
caractéristiques anatomiques du bois (porosité, pH de l’essence, molécules chimiques
antimicrobiennes) empêchent la survie et la multiplication de micro-organismes redoutés. Aucun

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autre matériau ne possède ces propriétés naturelles. Du point de vue des infections virales, une étude
publiée par Chin et al. dans le journal scientifique The Lancet Microbe (5), a démontré que le
coronavirus COVID-19 survivait beaucoup moins longtemps sur le bois que sur le verre, le plastique
ou le métal.

La présence en grandes quantités de bois massif laissé visible à l’intérieur de tous les bâtiments
présente donc de nombreux bénéfices prouvés pour le bien-être et la santé.

En outre, en raison de sa faible densité relative et de sa ductilité, le bois est recommandé pour les
zones exposées au risque sismique.

I.5. LIMITES A LA CONSTRUCTION EN BOIS

La construction en bois se heurte à plusieurs difficultés, spécifiquement au Cameroun. Parmi ces


difficultés, les principales sont :
- l’absence d’un code de construction en bois camerounais ;
- la mauvaise connaissance du matériau ;
- le rejet du logement en bois pour des raisons socio-culturelles ;
- la timidité et le désordre de la recherche technologique appliquée au bois camerounais ;
- le coût élevé du bois sur le marché local, résultant notamment du régime de zone franche
dont bénéficie la plupart des sociétés d’exploitation ;
- l’absence du bois de qualité sur le marché local : on cherche d’abord à satisfaire le marché
extérieur plus important et plus rentable ;
- l’absence d’un marché local fort susceptible d’absorber une partie importante de la
production orientée vers la construction.

Pourtant, beaucoup de travaux ont été effectués sur les bois tropicaux en général et les bois
camerounais en particulier mais la vulgarisation des résultats reste insuffisante.

Or, à cause de la crise de logement et du renchérissement des coûts d’exécution des


infrastructures, le bois, notamment celui issu des essences peu connues, constituerait une
alternative intéressante.

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Chapitre 2 : Caractéristiques du bois
Introduction :
Aussi curieux que cela puisse paraitre, le bois, ce matériau qui a toujours accompagné l’homme, ce
matériau que l’homme a utilisé bien avant le béton et l’acier est en fait assez faiblement connu car
complexe par sa structure, ses performances variables et par le grand nombre d’espèces forestières
exploitables (quoique le premier code de construction en bois a été élaboré en 1091 en Chine 2) . En
outre le bois n’est pas élaboré par l’homme mais lui est procuré par la nature et doit être utilisé tel
quel ; même si des pratiques sylvicoles peuvent agir sur son élaboration.
Aujourd’hui cette prise de conscience récente agite les milieux scientifiques de tous les pays. Nous
mesurons l’importance des lacunes et en même temps l’importance des progrès possibles, tout
particulièrement pour l’utilisation du bois dans la construction et l’architecture, domaines dans
lesquels une meilleure connaissance de ce matériau permettra l’emploi de méthodes de calcul
optimisées, réservées jusqu’alors aux autres matériaux. Le bois est un matériau d’avenir. Il commence
à être étudié scientifiquement et non plus seulement techniquement. Certes, il a ses spécificités, nous
voulons dire par là, toutes ses singularités, nœuds, fentes, veines, qui en font son charme, sa chaleur,
mais aussi sa complexité. Si bien que ce matériau, anisotrope, à singularités organisées, est plus
difficile à connaître que les matériaux isotropes et homogènes comme l’acier, le béton ou la pierre.
Mais cette spécificité issue du vivant, n’en fait-elle pas à la fois sa difficulté et son caractère
irremplaçable ? Le bois n’est-il pas parmi les matériaux offrant les ratios performances
mécaniques/masse volumique les plus élevés, celui présentant des meilleurs rapports qualité/prix ?
II.1. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU BOIS
Les propriétés physiques, dont naturelles du bois peuvent influencer ses performances et les choix
dans son utilisation dans la construction. Parmi ces propriétés, les plus importantes sont :
- les particularités (couleur, fil) ;
- la zone d’abondance ;

- le comportement au séchage à l’air (NF B51 - 002 et ISO 13061);


- la dureté N (méthode de Chalais-Meudon) ;

- la durabilité naturelle (EN 350) ;

- le comportement à l’imprégnation (EN 350-2) ;

- le jeu ou rétractibilité (NF B51-006 ) ;


- la toxicité ;
- la densité (en kg/m3) à 12% d’humidité ;
𝑀ℎ−𝑀0
- l’hygroscopicité à l’air d ; H = 𝑀0
(H=0% alors bois sec et H=30% bois saturé)

- le module d’élasticité ;
- et l’usinage.
II.2. CARACTERISTIQUES MECANIQUES DU BOIS
Ce sont les propriétés du bois lorsqu’il est sous sollicitations. Les principales sont :

- la tenue des assemblages (EN 1995-1.1) ;

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- la cohésion transversale (résistance à la traction perpendiculaire aux fibres, résistance au
fendage, résistance au cisaillement longitudinal) qui a un comportement de type élastique-
fragile, comme l’indique la Figure 2 ;

Figure 2 : comportement du bois en sollicitation uni axiale le long des fibres

- la cohésion axiale (résistance à la compression de fil, résistance à la flexion statique et


dynamique, le travail unitaire de rupture en flexion au choc, côte de raideur- raide ou
élastique et côte dynamique – cassant ou résilient) suivant les trois directions (figure 3) ;

- et le comportement au fluage.

Figure 3 : les trois directions privilégiées du bois

Déformations dues aux variations d’humidité


La déformation d’une pièce de bois de longueur l dans le sens longitudinal pour une variation
∆𝑙
d’humidité ∆H est donc : ε = 𝑙 = 𝛼𝑎 ∆H

Le Tableau 1 donne les coefficients de retrait radial αr et tangentiel αt (en % par % d’humidité). Le
coefficient de retrait longitudinal αa, le long des fibres, est au moins un ordre de grandeur inférieur

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aux deux autres coefficients et les déformations de retrait le long des fibres sont souvent négligeables.
Comme nous le verrons dans la partie suivante, le fait que αt soit supérieur à αr induit des
déformations non homogènes dans la section lors du séchage.
Tableau 1 : Coefficients de retrait radial αr et tangentiel αt en % par % d’humidité
et nervosités correspondantes pour différentes essences de bois.

On définit la rétractabilité volumétrique du bois comme la somme des coefficients de retrait radial,
tangentiel et longitudinal : α = αr +αt +αa. On qualifie la nervosité d’un bois en fonction de la valeur de
la rétractabilité volumétrique :
– si α < 0.35, on parle de bois peu nerveux,
– si 0.35 ≤ α ≤ 0.55, on parle de bois nerveux,
– si α > 0.55, on parle de bois très nerveux.

Plus un bois est nerveux, plus il réagit aux variations d’humidité et plus le risque d’apparition de
désordres (fentes) sera important.
Les déformations dues au retrait sont loin d’être négligeables dans les directions perpendiculaires aux
fibres, c’est-à-dire dans le plan des sections de poutre ou poteau.
Pour certains types de calcul, ne connaissant pas l’orientation de la section par rapport aux cernes
du bois, on utilise le coefficient de retrait transversal, défini comme la moyenne des coefficients radial
et tangentiel : αtransversal = (αr + αt)/2.

- Anisotropie des propriétés mécaniques


La structure du bois lui confère une très forte anisotropie mécanique. Les résistances
mécaniques sont maximales lorsque la sollicitation est orientée parallèlement à l’axe des fibres du
bois et minimales lorsque la sollicitation est perpendiculaire aux fibres. En traction, la résistance
perpendiculaire aux fibres est plus d’un ordre de grandeur inférieure à celle parallèle aux fibres. Il
suffit que l’effort de traction soit incliné de quelques degrés par rapport aux fibres pour que la
résistance chute drastiquement, comme indiqué sur la Figure 4. En compression, la perte de résistance
est moins importante qu’en traction lorsque la sollicitation s’incline par rapport aux fibres du bois,
mais elle atteint néanmoins presque un ordre de grandeur pour une sollicitation perpendiculaire aux
fibres.

Figure 4 : Courbes schématiques de la perte de résistance en traction (Ct,α) et


en compression (Cc,α) en fonction de l’angle α entre les fibres et la sollicitation F (d’après Natterer et al., 2004).

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L’EN 1995 fournit pour chaque classe de résistance un ensemble de résistances mécaniques (et aussi
de modules d’élasticité) permettant de prendre en compte l’anisotropie du bois et toutes les
configurations où les sollicitations sont inclinées par rapport aux fibres. Pour les résistances
(contraintes limites de rupture), on dénombre les résistances en flexion (22 MPa), en traction axiale
(13 MPa) et transversale (0.5 MPa), en compression axiale (20 MPa) et transversale (2.4 MPa), et en
cisaillement (2.4 MPa). Pour les modules d’élasticité, l’EN 1995 fournit une valeur pour les modules
d’élasticité axial (10 000 MPa), transversal (330 MPa) et de cisaillement (630 MPa).
- Déformations de fluage
Sous chargement de longue durée, le bois se déforme continûment, on dit qu’il se déforme par
fluage. Contrairement aux déformations élastiques, les déformations dues au fluage ne sont pas
recouvrables en cas de retrait du chargement. Les déformations de fluage du bois sont d’autant plus
importantes que le degré d’humidité est grand. Les déformations de fluage peuvent représenter
jusqu’à deux fois les déformations instantanées élastiques, soit jusqu’à 2/3 des déformations totales.
Pour le calcul de flèche des poutres fléchies, le fluage est pris en compte au travers du coefficient kdef,
qui varie en fonction de l’exposition de la pièce à l’humidité.
- Comparaison entre le bois, l’acier et le béton
Pour terminer cette partie, il est intéressant de comparer le bois aux deux autres matériaux
classiquement utilisés en Génie Civil, à savoir l’acier et le béton. On adopte pour cette comparaison
les caractéristiques physiques et mécaniques données dans le Tableau 2.
Tableau 2 : Poids volumique, résistances à la rupture en traction et en compression,
et module d’élasticité axial du béton, de l’acier et du bois.

Pour comparer les trois matériaux, on calcule la hauteur maximale hmax que peut atteindre un
poteau/tirant uniquement soumis à son propre poids avant sa rupture, lorsque celui-ci travaille en
traction (poteau suspendu par le haut) et en compression (poteau reposant sur le sol, les effets de
flambement étant bien entendu négligés). On suppose pour cette comparaison que les trois matériaux
ont un comportement élastofragile. Lorsque le poteau/tirant a atteint sa hauteur maximale hmax, on
compare aussi les déplacements correspondant ∆h (tableau 3). La contrainte maximale dans la section
la plus sollicitée vaut σ = g×h, on en déduit donc que la hauteur maximale est hmax = σ²rupt/g et le
déplacement correspondant vaut ∆h = σ²rupt/(2 × E × g).
Tableau 3 : Comparaison du béton, de l’acier et du bois
sous chargement de poids propre seul en traction et en compression

II.3. PROPOSITION D’ARBRE DE CHOIX DES BOIS DE CONSTRUCTION SUIVANT LEURS PROPRIETES
1. Simulation

Une simulation a été effectuée sur les vingt essences de bois les plus exploitées au Cameroun, sur la
base des propriétés obtenues par le Centre Technique Forestier Tropical, parmi lesquelles nous avons
retenu six qui nous paraissent assez pertinentes. Nous avons ignoré la toxicité car nous estimons que
c’est un phénomène rare et de plus, on peut toujours prendre des dispositions pour se protéger au
cas où on a affaire à ce type d’essence. L’analyse de ces vingt essences nous donne le tableau suivant :

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Propriétés Séchage Usinage Durabilité Imprégnation Assemblages Jeu

Essences (VRJ) (VRJ) (VRJ) (VRJ) (VRJ) (VRJ)


ACAJOU V V J R V V
AIELE J V R R V J
AYOUS V V R R R V
AZOBE J R V R R V
BETE V V J V V V
BILINGA V V V J J V
BOSSE V V V R V V
BUBINGA J V V J R V
DIBETOU V V R J V V
DOUSSIE V J V R J J
FRAKE V V R J V V
FROMAGER J V R J R J
IROKO V V V J V J
LIMBALI J J J R J J
MOABI V J V J J V
MOVINGUI V J V J V J
NAGA V V V V V J
OKAN J J V R R V
SAPELLI J V J J V J
SIPO J V J R V J
Ce classement peut être aisément étendu aux 300 essences camerounaises.

TEST : séchage-usinage-durabilité-imprégnation-assemblages-jeu est un ordre logique immuable


pour la sélection d’une essence à utiliser dans la construction.

2. Arbre de décision

2.1. Principe

Pour généraliser le classement proposé à toutes les essences, nous avons élaboré un arbre de
décision qui, pour un bois donné, permet au concepteur de savoir si celui-ci est indiqué ou non come
bois de structure, ou utilisable ailleurs dans la construction.

En effet, il serait spécieux de rejeter une essence qui a de très bonnes caractéristiques mais avec
des difficultés d’usinage par exemple, alors qu’on peut prendre des dispositions particulières pour
l’usiner. Par contre, on ne pourrait suggérer comme bois de structure une essence quia toutes les
autres qualités sauf une bonne durabilité naturelle et une bonne impregnabilité, étant entendu que
la construction dont nous parlons est celle qui est faite pour une garantie décennale au moins. Les six

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caractéristiques identifiées pour servir au classement sont alors traitées de façon prioritaire et dans
un ordre hiérarchique.

2.2. Méthode

Considérant une essence, nous observons d’abord la classe de son comportement au séchage. Si
elle est rouge ou jaune, on s’interroge si le séchage peut être entretenu et par conséquent amélioré.
Si oui, cette essence passe le premier test, et sinon, cette essence est rejetée. Par contre, si la classe
est verte, on vérifie directement le critère suivant.

Il s’agit de l’usinage ; si la classe est verte, alors on passe à la vérification de la durabilité naturelle,
si elle est rouge ou jaune, on vérifie si l’usinage peut être amélioré au travers de dispositions spéciales,
alors on passe toujours à l’usinage, et sinon, cette essence est rejetée.

Après l’usinage, on teste la durabilité naturelle ; si elle est verte, alors on passe au test suivant. Si
elle est rouge ou jaune, on observe si cette durabilité peut être améliorée par un traitement de
préservation ou une imprégnation. Si oui, alors cette essence passe au test suivant et sinon, elle est
rejetée.

Le test de l’imprégnation devient superfétatoire pour l’essence ayant une durabilité de classe
verte. Pour celle qui a une durabilité naturelle rouge ou jaune, si a classe de l’imprégnation est verte
ou jaune, alors cette essence passe au test suivant, sinon, elle est rejetée.

Au niveau des assemblages, si les différents éléments tiennent bien, le bois ne se fend pas, l’effort
d’arrachement des fixations est au moins égal à l’effort d’enfoncement, alors l’essence passe au test
suivant. Il en est de même si la tenue des assemblages peut être améliorée grâce à des dispositions
particulières (classe jaune). Sinon, cette essence est rejetée et ne peut être envisagée comme bois
d’ossature de construction.

Le dernier test concerne le « jeu » ou mouvement en service. Il s’agit du retrait ou du gonflement.


Si ici, la classe est rouge ou jaune, l’essence est rejetée. Si la classe est verte, l’essence est bonne pour
être bois de structure de la construction.

3. Présentation de l’arbre

L’arbre de décision se présente comme suit :


- les flèches indiquent le sens du parcours ;
- le (1) indique que le parcours doit reprendre avec une nouvelle essence ;
- les termes VERT, ROUGE, JAUNE, indiquent le comportement du bois vis à vis de la propriété
en étude. Leurs significations techniques ont été données précédemment ;
- les résultats des tests utilisés sont ceux du Centre Technique Forestier Tropical ; nous les avons
simplement interprétés. L’organigramme utilisable manuellement dans un premier temps, et
qui pourrait être informatisé par la suite, se présente comme présenté en annexe.

4. Tentative de classement

D’après cet arbre de décision, nous pouvons faire trois regroupements


correspondant aux classes proposées :

- les bois dits idéaux à la construction (B.I.C);


- les bois de construction hors d’ossature, et donc à utiliser comme remplissage, parquet,
traverses chemins de fer (B. H.O) ;

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- et les bois pas indiqués à la construction, et donc à utiliser comme coffrage, décoration, ou
autre (B.P.I).

L’approche utilisée ici ne concerne que le bois massif, pour les lamellé collés par exemple, une
autre étude est nécessaire, puisque une essence peut être inappropriée à la construction sous
forme de bois massif alors qu’elle est très indiquée sous forme de lamellé collé.

Sur les vingt essences les plus exploitées au Cameroun, on aurait donc :

Classe B.I.C Classe B.H.O Classe B.P.I


BETE ACAJOU AIELE
BILINGA AZOBE AYOUS
BOSSE LIMBALI DIBETOU
BUBINGA OKAN FRAKE
DOUSSIE SIPO FROMAGER
IROKO
MOABI
MOVINGUI
NAGA
SAPELLI

Nous notons que, quoique l’aspect économique ne soit pas explicitement pris en
compte dans le classement, il se trouve subtilement intégré. En effet, les essences telles que l’AZOBE,
le SIPO ou l’OKAN se trouvent inappropriées pour l’ossature alors que leurs propriétés mécaniques
son très bonnes. Cela tient de ce que l’usinage par exemple est onéreux et devient délicat pour les
éléments de structure ; ce qui par ailleurs, revient à accroître les coûts de construction, ce qui est
contraire au souci de promotion de la construction en bois.

Conclusion :

Le bois est donc un matériau qui présente de nombreux avantages. C’est aussi une ressource
naturelle et renouvelable, nécessitant peu de transformation (faible énergie grise) et pouvant être
mise à disposition très rapidement (séchage artificiel d’un feuillu peut être inférieur à 5 jours). A titre
de comparaison, transformer une tonne de bois d’arbre pour faire du bois de construction nécessite
environ 1MJ, tandis qu’il faut 4MJ environ pour produire une tonne de béton et 60MJ environ pour
une tonne d’acier 6. Qui plus est, pour une même portée, une poutre en bois sera plus légère qu’une
poutre en béton armé ou en même en acier (matériau de premier choix dans les zones de fort risque
sismique), augmentant d’autant plus l’avantage du bois en terme d’énergie grise.

Grâce à ses propriétés physiques, le bois de construction permet d’atteindre facilement des
cibles HQE (Haute Qualité Environnementale). Par exemple, la cible 3 des chantiers à faibles nuisances
(chantier sec avec peu d’engins à moteur), la cible 4 sur la gestion de l’énergie (faible conductivité
thermique, faible énergie grise) et la cible 8 sur le confort hygrométrique (hygroscopie naturelle).

Pour ce qui est enfin de la tenue au feu, si le bois n’est pas incombustible, il présente une
excellente tenue au feu. Grace à sa faible conductivité thermique, le bois transmet la chaleur 12 fois
moins vite que le béton, 250 fois moins vite que l’acier et 1 500 fois moins vite que l’aluminium
(brochure CNDB, 2012). Au cours de la combustion, une couche carbonisée se forme à la surface du
bois, cette couche ralentit la combustion du matériau 0.7mm par face et par minute (bois massif). Par
ailleurs, les ossatures en bois conservent leurs capacités mécaniques plus longtemps. Autre sécurité :

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prêt à rompre, le bois craque et offre ainsi un signal d’alarme qui donne le temps d’évacuation des
personnes réduisant la probabilité de perte de vies humaines, notamment en cas de vibrations
sismiques ; ceci d’autant que sa densité est inférieure à celle du béton ou de l’acier.

En définitive, en dépit de quelques limites qui sont du reste surmontables, la construction en bois
demeure une alternative intéressante face à l’augmentation sans cesse croissante des coûts des
autres matériaux de construction et de la faible quantité de logements sociaux. Les recherches doivent
cependant insister sur les essences peu connues de façon à définir les conditions techniques et
normatives de leur utilisation dans la construction.

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CHAPITRE 3 : Règles de calcul
Introduction :

Les règles de calcul en construction bois doivent obéir soit aux dispositions de Eurocode 5 (NF EN
1995), soit à celles de CB71 (pour certains coefficients). Les Anglo-Saxons, les chinois et les canadiens
ont d’autres normes utilisées (ANS/AWC NDS ou CSA 086 par exemple pour les charpentes en bois au
Canada). Malheureusement, plusieurs coefficients des règles de calcul dépendent de la nature du bois,
ceci constitue un frein pour les bois camerounais puisque chaque norme est essentiellement adossée
aux essences de bois de sa zone d’application. Les calculs se feront à l’ELU et à l’ELS.

III.1. RESISTANCES CARACTERISTIQUES

Les normes EN 338 pour le bois massifs, EN 1194 pour le bois lamellé-collé et EN 12369- 1 pour les
panneaux OSB donnent les valeurs caractéristiques des résistances à la rupture pour les différentes
sollicitations, mais aussi les valeurs caractéristiques et moyennes des modules de déformation (Voir
les Tableaux 2 et 3 pour le BM et 5 pour le BLC).

On rappelle que la valeur caractéristique d’une propriété est définie comme la valeur vérifiée par au
moins 95% des échantillons testés. Les valeurs caractéristiques sont déterminées sur des pièces de
bois dont l’humidité est H=12%. Les valeurs caractéristiques sont données pour différentes classes de
résistance, notées CXk pour les résineux (Corniferous), DXk pour les feuillus (Deciduous), GLXkh ou
GLXkc pour les BLC (Glued Laminated) selon qu’ils sont homogènes ou panachés (combinés). Dans ces
notations, Xk représente la valeur caractéristique de la résistance à la rupture en flexion fm,k. Si le bois
est trié de façon visuelle, on utilisera le Tableau 4 pour passer de la classe visuelle à la classe de
résistance. Les différentes grandeurs caractéristiques données sont les suivantes :

fm,k Contrainte de flexion,

ft,0,k Contrainte de traction axiale,

ft,90,k Contrainte de traction transversale,

fc,0,k Contrainte de compression axiale,

fc,90,k Contrainte de compression transversale,

fv,k Contrainte de cisaillement,

E0,mean Module d’élasticité moyen axiale,

E0,05 Module d’élasticité axial au 5ème pourcentile,

E90,mean Module d’élasticité moyen transversal,

Gmean Module d’élasticité de cisaillement,

ρk Masse volumique caractéristique,

ρmean Masse volumique moyenne.

ll est à noter que seules fm,k, E0,mean et ρk sont réellement mesurées et que les autres grandeurs sont
définies à partir de celles-ci selon des formules empiriques données dans l’EN 338 (pour le bois massif).

16
Tableau 2 : valeurs caractéristiques du bois massifs résineux suivant NF EN 338

Et pour les feuillus,


Tableau 3 : valeurs caractéristiques des bois massifs feuillus suivant NF EN 338

On peut avoir les correspondances entre les classes visuelles et les classes mécaniques (tableau 4) :
Tableau 4 : exemples de correspondances pour quelques résineux

III.2. RESISTANCES DE CALCUL

La résistance d’une pièce de bois dépend de nombreux facteurs :

– du mode de sollicitation (traction, compression, flexion simple, flexion composée,

17
torsion, flexion déviée, . . . ), et de l’inclinaison de la sollicitation par rapport aux fibres (anisotropie),

– de la nature du bois (essence et qualité),

– du degré d’humidité H,

– de la durée du chargement (fluage).

L’ensemble des propriétés mécaniques est relativement bien corrélé à la densité du bois, mesurée
pour un degré d’humidité de H = 12%. Plus la densité est élevée, meilleures seront les propriétés
mécaniques.

Par rapport aux valeurs caractéristiques, les valeurs de calcul des résistances intègrent : (i) la variabilité
intrinsèque au matériau, selon l’état limite considéré, au travers du coefficient de sécurité partiel γM,

Tableau 5 : Propriétés caractéristiques des bois lamellé-collé homogènes (h) et panachés (c)
données par la NF EN 1194

(ii) l’environnement dans lequel sera l’élément et plus particulièrement son humidité,

(iii) la durée d’application des charges pour prendre en compte le fluage,

(iv) l’effet de dimension pour les résistances en traction et flexion, au travers du coefficient de hauteur
kh.

Les points (ii) et (iii) sont pris en compte au travers des facteurs de modification des résistances k mod
(ELU) et de déformation kdef (ELS). Ces coefficients sont à déterminer en fonction de la classe de service
et de la classe de durée (uniquement kmod), définies ci-dessous.

La valeur de calcul fd d’une résistance ayant pour valeur caractéristique fk est alors déterminée comme
:
𝑓𝑘
fd = kmod x kh . ; pour la flexion et la traction (1)
γ𝑀

𝑓
fd = kmod.γ 𝑘 ; pour les autres cas (2)
𝑀

- Coefficient de sécurité partiel γM

Le coefficient de sécurité partiel pour les propriétés des matériaux est différent selon la fiabilité du
produit considéré. L’Eurocode 5 recommande d’adopter les valeurs suivantes :

• Combinaisons fondamentales ELU :

18
- Bois massif : γM = 1.3

- Bois lamellé-collé : γM = 1.25

- LVL, OSB : γM = 1.2

• Combinaisons accidentelles : γM = 1.0

• Combinaisons ELS : γM = 1.0

- Classes de service

La classe de service est définie au paragraphe 2.3.1.3 de l’EN 1995-1-1 ; l’Eurocode 5 définit 3 classes
de service, en fonction de l’environnement dans lequel sera plongé l’élément :

 la Classe de service 1 correspond à un milieu protégé situé à l’intérieur d’un bâtiment. La


température de l’air ambiant est voisine de 20◦C et l’humidité de l’air ne dépasse 65% que
quelques semaines par an. Cela correspond à des pièces de bois dont l’humidité est comprise
entre 7% et 13%.
 -la Classe de service 2 correspond à un milieu extérieur non exposé. La température de l’air
ambiant est voisine de 20◦C et l’humidité de l’air ne dépasse 85% que quelques semaines par
an. Cela correspond à des pièces de bois dont l’humidité est comprise entre 13% et 20%.
 la Classe de service 3 correspond aux milieux extérieurs exposés, conduisant à une humidité
dans le bois supérieure à celle de la classe 2.

Un abaque fournit en annexe permet de déterminer l’équilibre hygroscopique des bois en fonction de
la température et de l’humidité de l’air ambiant. Cet abaque peut être utilisé pour déterminer la classe
de service.

- Classe de durée

Les classes de durée de chargement sont définies au 2.1 de l’EN 1995-1-1, et pour chaque type de
charge à quelle classe de durée elle appartient. Les cinq classes de durée de chargement sont définies
dans le Tableau 6.

Tableau 6 : classes de durée de chargement

- Facteur de modification des résistances

Le facteur de modification des résistances kmod vient modifier les résistances caractéristiques pour
prendre en compte la durée des charges et l’exposition à l’humidité de l’élément. Plus l’humidité
sera élevée et plus la durée de chargement sera longue, plus kmod sera faible. Pour une combinaison
d’actions de durées différentes (ce qui est toujours le cas), on adopte la valeur de kmod la plus grande

19
(ce qui ne va pas dans le sens de la sécurité), c’est-à-dire celle qui correspond à l’action de plus courte
durée. Le tableau 7 donne les valeurs de kmod pour le BM, le BLC, le LVL (lamibois) et l’OSB (panneau
de lamelles orientées).
Tableau 7 : Valeurs du coefficient de modification des résistances kmod
en fonction de la classe de service et de la classe de durée.

- Facteur de modification des déformations

Le facteur de modification des déformations kdef permet de prendre en compte la dépendance des
déformations de fluage à l’humidité de l’environnement auquel l’élément sera soumis. Plus l’humidité
sera élevée, plus les déformations de fluage seront importantes (valeur élevée de kdef). Le Tableau 8
donne les valeurs de kdef pour le BM, le BLC, le LVL et l’OSB en fonction de la classe de service.
Tableau 8 : Valeurs du coefficient de modification des déformations k def en fonction de la classe de service.

Le facteur de modification des déformations kdef est à utiliser pour :

- le calcul des déformations (flèches) finales (ELS) wfin,Q en fonction de la flèche instantanée, sous la
forme : wfin,Q = winst,Q (1 + Ψ2 · kdef). (3)

- la modification des modules de déformations finaux (ELS et ELU), sous la forme :


𝐸
Emean,fin = 1 + 𝑚𝑒𝑎𝑛
Ψ 𝑘
(4)
2 def

Dans ces formules, Ψ2 est le coefficient pour la valeur quasi-permanente de l’action (Ψ2 = 1 ) ; pour
une action permanente, pour les actions variables, se reporter au Tableau 9. On remarque que pour
le bois massif, la déformation de fluage représente de 60% à 200% de la déformation élastique en
fonction de l’exposition à l’humidité de l’élément.

N.B : OSB 1 : panneau pour usage général en milieu sec – OSB 2 : panneau travaillant utilisé en milieu
sec – OSB 3 : panneau travaillant utilisé en milieu humide – OSB 4 : panneau travaillant sous
contraintes élevées en milieu humide

20
Tableau 9 : valeurs des coefficients Ψ pour les habitations

- Facteur d’effet des dimensions kh

La probabilité d’avoir un défaut dans une pièce de bois augmente avec la dimension de cette pièce et
notamment la dimension de sa section. L’Eurocode prend en compte cette caractéristique et propose
d’augmenter les valeurs caractéristiques en flexion fm,k et traction ft,0,k pour les pièces de petites
dimensions.
150 0.2
Pour le bois massif : kh =Min [(( ℎ
) ) , 1.3] si h ≤ 150 mm (5)

kh = 1 sinon
600 0.1
Pour le lamellé collé : kh =Min [(( ℎ
) ) , 1.1] si h ≤ 600 mm (6)

kh = 1 sinon

Dans ces formules, h, en [mm], désigne la plus grande des dimensions de la section de bois.

III.3. CALCUL A l’ELU

A l’ELU: σd ≤ fd (σd, sollicitations de calcul et fd, résistances de calcul )

Le rapport σd/fd est appelé le taux de travail de la section. Plus il est proche de 100%, plus la
section travaille efficacement, mais il ne doit pas dépasser 100%.

A l’ELS: Ed ≤ Cd (Ed, valeur de calcul des effets des actions et Cd, limite prescrite )

En général, cette comparaison porte sur le déplacement maximal d’un élément (flèche), et Ed
correspond donc à la flèche obtenue sous l’effet des actions.

- Cas des poutres droites à inertie constante

Traction axiale :

La traction axiale correspond à un effort normal Nu > 0 orienté selon le fil du bois. Les éléments
soumis à de la traction axiale sont les entraits, les éléments de contreventement, les membrures
inférieures de poutre composite, . . .
σt,0,d
On vérifiera : ft,0,d
≤1 (7)

21
Nu
Avec : σt,0,d contrainte de calcul due à l’effort de traction, telle que σt,0,d = A (8)
net

Où Anet est la section nette (section totale moins les évidements).


𝑓𝑡,0,𝑘
ft,0,d est la résistance de calcul à la traction axiale : ft,0,d = kmod x kh . γ𝑀
(9)

- Compression

Compression axiale :

La compression axiale correspond à un effort normal Nu < 0 orienté selon le fil du bois. Pour
les pièces élancées, il faut prendre en compte le risque de flambement. Les poteaux, les montants de
maisons à ossature bois, les éléments de contreventement sont des éléments qui peuvent être soumis
𝜎𝑐,0,𝑑
à de la compression axiale. On vérifiera : 𝑘 𝑓
≤1 (10)
𝑐 𝑐,0,𝑑

𝑁
Où 𝜎𝑐,0,𝑑 est la contrainte de de calcul due à l’effort de compression telle que : 𝜎𝑐,0,𝑑 = 𝐴′ 𝑢 (11)
𝑛𝑒𝑡

𝑓𝑐,0,𝑘
𝐴′𝑛𝑒𝑡 est la section nette (sans organes d’assemblage) et 𝑓𝑐,0,𝑑 = kmod . γ𝑀
(12)

𝑘𝑐 = min (𝑘𝑐,𝑦 ; 𝑘𝑐,𝑧 ) est le coefficient de flambement le plus défavorable (inférieur à 1).

Compression transversale :

La compression transversale se produit lorsqu’une pièce de bois subit une action perpendiculaire
𝜎
aux fibres. C’est le cas au niveau des appuis pour une poutre. On vérifiera : 𝑘 𝑐,90,𝑑
𝑓
≤1 (13)
𝑐,90 𝑐,90,𝑑

Où σc,90,d est la contrainte de calcul due à l’effort de compression transverse aux fibres, telle que :
𝐹
σc,90,d = 𝑏.𝑙𝑢 (14)
𝑒𝑓

𝑓𝑐,90,𝑘
- fc,90,d est la résistance de calcul à la compression transverse : 𝑓𝑐,90,𝑑 = kmod . γ𝑀
(15)

Fu est l’effort de compression (résultante à l’appui par exemple), b la largeur de l’élément et lef est la
longueur efficace de l’appui qui prend en compte l’effet de diffusion des charges. La longueur efficace
est définie comme lef = l + min(30, a, 0.5l1) [mm], où l est la longueur réelle de l’appui, et a et l1 sont
définis sur la Figure 3.1. Le coefficient de compression perpendiculaire localisée, kc,90 ≥ 1, est
déterminé à l’aide du Tableau 10 et de la Figure 3.1pour h ≤ 200 mm et h ≥ 300 mm. Pour une hauteur
h comprise entre 200 et 300 mm, on effectuera une interpolation pour déterminer la valeur de kc,90.

Figure 3.1 : notations pour la détermination du coefficient kc,90. Tableau 10 : valeurs de kc,90

22
Compression oblique :

C’est le cas d’une pièce soumise à un effort de compression incliné par rapport aux fibres,
comme dans certains assemblages où les éléments ne sont pas perpendiculaires les uns par rapport
𝜎
aux autres. On vérifiera alors : 𝑓𝑐,𝛼,𝑑 ≤ 1 (16)
𝑐,𝛼,𝑑

Où σc,α,d est la contrainte de calcul due à l’effort de compression incliné de α par rapport aux
𝐹
fibres du bois telle que : σc,α,d = 𝑏.𝑙𝑢 (17)
𝑓𝑐,𝛼,𝑘
Et 𝑓𝑐,𝛼,𝑑 = kmod . γ𝑀
(18)

Fu est l’effort de compression et b × l la surface du contact entre les deux pièces de bois. La
résistance caractéristique à la compression inclinée est donnée comme :
𝑓𝑐,0,𝑘
𝑓𝑐,𝛼,𝑘 = 𝑓𝑐,0,𝑘 (19)
2
𝑘c,90 𝑓𝑐,90,𝑘 𝑠𝑖𝑛 𝛼+𝑐𝑜𝑠²𝛼

- Flexion simple

La flexion simple concerne de nombreuses pièces : solives, poutres et tout autre élément
soumis à un chargement perpendiculaire à la fibre neutre. On parle de flexion simple lorsque l’élément
n’est soumis qu’à de la flexion dans un seul plan et que l’effort normal est nul.

C’est souvent le critère de déformation qui est dimensionnant. La vérification du cisaillement


aux appuis est présentée dans la section suivante.
σ𝑚,𝑑
On vérifiera que : 𝑘crit 𝑓𝑚,𝑑
≤1 (20)

𝑀
Où σm,d est la contrainte de flexion maximale, telle que : σ𝑚,𝑑 = 𝐼𝐺 𝑢𝑧 (21)
𝑧𝑧⁄
𝑣

𝑓
𝑓𝑚,𝑑 est la résistance de calcul à la flexion : 𝑓𝑚,𝑑 = kmod .kh.ksys. γ𝑚,𝑘 (22)
𝑀

Où 𝑀𝑢𝑧 est le moment de flexion ultime, 𝐼𝐺𝑧𝑧 le moment quadratique de la section et 𝑣 la


distance entre l’axe neutre et les bords supérieur et inférieur de la section. Pour une section
rectangulaire b×h, 𝐼𝐺𝑧𝑧 = bh3/12 et 𝑣 = h/2. ksys est le coefficient d’effet système qui prend en compte
la distribution des éléments au-dessus de la poutre (cas des poutres supportant un plancher ou des
fermes dont l’espacement est inférieur à 1.20 m dont les liteaux ou pannes jouent ce rôle de transfert
de charge ksys =1.1). Le coefficient d’instabilité de déversement kcrit prend en compte le risque de
déversement de la poutre ; dans le cas où le déplacement latéral de la face comprimée est bloqué
(platelage sur solives, volige sur chevrons), le risque de déversement est évité et kcrit = 1.

- Cisaillement

Pour une poutre fléchie, il faut vérifier au droit des appuis que la contrainte tangentielle de
τ
calcul τv,d due à l’effort tranchant ultime Vu respecte la condition suivante : 𝑘 v,d
. 𝑓
≤ 1 (23)
v v,d

𝑉𝑢 . 𝑚′𝐺𝑧
Où τv,d est la contrainte de cisaillement de calcul telle que : τv,d = 𝐼𝐺𝑧𝑧 . 𝑏
(24)

𝑓
fv,d est la résistance de calcul au cisaillement telle que : fv,d = kmod . γv,𝑘 (25)
𝑀

23
kv ≤ 1 est la coefficient d’entaillage qui prend en compte l’affaiblissement des sections d’appui
lorsque celles-ci sont entaillées (dans la zone tendue de la poutre au niveau de l’appui).

Dans ces formules, 𝑚′𝐺𝑧 et 𝐼𝐺𝑧𝑧 sont les moments statique et quadratique de la section. Pour
une section rectangulaire de section b × hef, où hef est la hauteur efficace (figure 3.2) à l’appui,
3 𝑉
on a : τv,d =2 𝑏.ℎ𝑢 (26)
𝑒𝑓

Figure 3.2: determination de hef

- Sollicitations composées

Flexion composée

Un élément est soumis à de la flexion composée lorsque le moment fléchissant et l’effort


normal coexistent (i.e. Muz ≠ 0 et Nu ≠ 0). On distingue la flexion avec traction, qui peut se produire
dans les chevrons-arbalétriers fixés sur la panne faîtière, de la flexion avec compression, qui elle se
produit dans ces mêmes éléments mais s’ils sont fixés sur la panne sablière.
σ𝑡,0,𝑑 σ𝑚,𝑑
Dans le cas de la flexion avec traction, on vérifiera : + ≤1 (27)
𝑓𝑡,0,𝑑 𝑓𝑚,𝑑

L’expérimentation montre un effet positif de l’interaction entre la compression et la flexion


tant que le risque de flambement est faible. Dans le cas de la flexion avec compression, on vérifiera
donc :
2
σ σ𝑚,𝑑
- si il n’y a pas de risque de flambement : (𝑓𝑐,0,𝑑 ) + 𝑘𝑐𝑟𝑖𝑡 𝑓𝑚,𝑑
≤1 (28)
𝑐,0,𝑑

σ𝑐,0,𝑑 σ𝑚,𝑑
- si il y a un risque de flambement : 𝑘 𝑓𝑐,0,𝑑
+𝑘 𝑓𝑚,𝑑
≤1 (29)
𝑐,𝑧 𝑐𝑟𝑖𝑡

Flexion déviée

La flexion déviée correspond à l’existence simultanée des deux moments de flexion Muy et
Muz dans l’élément. C’est par exemple le cas des pannes posées à dévers lorsque les chevrons
n’empêchent pas leur flexion selon l’axe faible. Dans ce cas, on vérifiera que :
σ σ σ σ
Min [𝑓𝑚,𝑧,𝑑 + 𝑘𝑚 𝑓𝑚,𝑦,𝑑 ; 𝑘𝑚 𝑓𝑚,𝑧,𝑑 + 𝑓𝑚,𝑦,𝑑 ]≤ 1 (30)
𝑚,𝑧,𝑑 𝑚,𝑦,𝑑 𝑚,𝑧,𝑑 𝑚,𝑦,𝑑

Où km est le coefficient de redistribution des contraintes maximales, qui vaut 1 sauf pour les
sections rectangulaires en BM, BLC et LVL où il vaut km = 0.7. La pièce étant déjà déversée, le coefficient
kcrit de déversement latéral n’est pas à prendre en compte. Les contraintes normales induites par la
flexion sont données par :
𝑀𝑢𝑧 𝑀𝑢𝑦
σ𝑚,𝑧,𝑑 = 𝐼𝐺 et σ𝑚,𝑦,𝑑 = 𝐼𝐺 (31)
𝑧𝑧⁄ 𝑦𝑦⁄
𝑣𝑧 𝑣𝑦

Où pour une section rectangulaire b×h, on a 𝐼𝐺𝑧𝑧 = bh3/12, 𝐼𝐺𝑦𝑦 = b3h/12, vz = h/2 et vy = b/2.

24
III.4. VERIFICATION DES SECTIONS DE BOIS A L’ELS

Cette partie se limite à la vérification des flèches des poutres droites à inertie constante
simplement fléchie.

- Différentes composantes de la flèche

L’eurocode 5 définit les composantes suivantes pour la flèche :

– winst est la flèche instantanée sous l’effet des charges de poids propre et des charges
variables due aux déformations élastiques seules ;

– winst,G est la flèche instantanée sous l’effet des seules charges de poids propre ;

– winst,Q est la flèche instantanée sous l’effet des charges variables uniquement (charge de
base non pondérée et charges d’accompagnement pondérées par Ψ0).

– wcreep est la flèche différée due au fluage pour l’ensemble des charges. Les charges de poids
propre sont pondérées par kdef et toutes les charges variables par Ψ2 kdef.

– wc est la contreflèche si elle existe.

– wfin = winst + wcreep est la flèche finale, sans tenir compte de la contreflèche.

– wnet,fin = wfin−wc est la flèche nette finale prenant en compte une éventuelle contreflèche.

La Figure 3.3 illustre la composition des différentes composantes de flèche définies ci-dessus.

Figure 3.2 : différentes composantes de la flèche

- Calcul pratique de la flèche

Pour le calcul de la flèche, on utilise toujours le module d’élasticité moyen E0,mean. Contrairement
aux matériaux béton et acier, du fait de la faible rigidité en cisaillement du bois (valeur du module
d’élasticité en cisaillement faible par rapport au module d’élasticité axial, avec E0,mean/Gmean ≈ 16), la
flèche due aux déformations de cisaillement ne peut pas être négligée devant celle induite par les
déformations de flexion. La flèche due au cisaillement peut facilement représenter 10 à 15% de la
flèche totale. D’une manière générale, on calculera la flèche par intégration de l’équation suivante :
𝑑²𝑦 𝑀𝑧 (𝑥) 𝑝(𝑥)
𝑑𝑥²
= 𝐸0,𝑚𝑒𝑎𝑛 𝐼𝐺𝑧𝑧
+𝐺 𝐴′𝑦
(32)
𝑚𝑒𝑎𝑛

où 𝐼𝐺𝑧𝑧 est le moment quadratique, et 𝐴′𝑦 la section réduite définie à partir du moment statique
𝐼𝐺𝑧𝑧 .𝑏(𝑦)
𝑚′𝐺𝑧 comme : 𝐴′𝑦 = min [ ] (33)
𝑚′ 𝐺𝑧 (𝑦)

25
Pour une section rectangulaire b × h, on a 𝐴′𝑦 = 2b · h/3 et pour une section circulaire de rayon R,
𝐴′𝑦 = 3πR2/4.

On rappelle que pour une charge répartie p [kN/m], la flèche maximale au centre d’une poutre
sur deux appuis, de portée l, est donnée par :

5𝑝𝑙 4 𝑝𝑙 2
W= 384 𝐸 𝐼𝐺𝑧𝑧
+ (34)
0,𝑚𝑒𝑎𝑛 8 𝐺𝑚𝑒𝑎𝑛 𝐴′𝑦

Pour une charge ponctuelle P [kN] située au centre de la poutre, le flèche vaut (la partie
cisaillement est dans ce cas négligeable) :

𝑝𝑙 3
W= 48 𝐸 𝐼𝐺𝑧𝑧
(35)
0,𝑚𝑒𝑎𝑛

Pour une poutre de section rectangulaire b × h, les formules précédentes deviennent :

𝑝𝑙² 5𝑙 2 3
W= (
16𝑏.ℎ 2 𝐸0,𝑚𝑒𝑎𝑛 ℎ²
+ 𝐺𝑚𝑒𝑎𝑛
) (36)

𝑃𝑙 3
pour une charge répartie p, et w= 4 𝐸 𝑏ℎ 3
pour une charge ponctuelle P. (37)
0,𝑚𝑒𝑎𝑛

Dans la formule (36), on remarque que si E0,mean/Gmean = 16 (valeur réglementaire) et pour une
dimension de poutre standard telle que l/h = 10, alors la flèche due au cisaillement représente 16%
de la flèche totale et ne peut donc pas être négligée.

- Valeurs de calcul des flèches

Les vérifications portent sur la flèche instantanée due aux seules charges variables winst,Q, la flèche
nette finale wnet,fin et la flèche finale wfin. Ces différentes flèches sont toutes évaluées à partir des
flèches instantanées pour les différentes charges. On note winst,G la flèche instantanée due aux charges
permanentes et winst,Qi la flèche instantanée due à la charge variable Qi .

La flèche instantanée due aux actions variables seules winst,Q vaut :

winst,Q = winst,Q1 + ∑𝑗>1[𝑤inst,Qj . Ψ0,𝑗 ] (38)

où Q1 est la charge variable dominante et les Qj (j > 1) les charges variables d’accompagnement à
leur valeur de combinaison (Ψ0,j Qj ).

La flèche finale wfin est calculée de la façon suivante :

wfin = winst,G(1 + kdef) + winst,Q1 (1 + Ψ2,1 · kdef) + ∑𝑗>1[𝑤inst,Qj ( Ψ0,𝑗 + Ψ2,𝑗 . k 𝑑𝑒𝑓 )] (39)

26
Où pour le fluage on utilise la valeur quasi-permanente des charges variables (coefficients Ψ2)
pondérée par le coefficient kdef.

La flèche nette finale vaut : wnet,fin = wfin − wc , où wfin est donnée par la formule (39) et wc la
contreflèche.

- Valeurs limites des flèches

Les valeurs limites sont données dans le Tableau 11. Lorsqu’il n’y a pas de contreflèche wc = 0, on
a wnet,fin = wfin et il convient alors de vérifier la valeur limite la plus défavorable, c’est-à-dire celle
donnée pour wnet,fin.

Tableau 11 : valeurs limites pour les flèches (EC5)

Pour les panneaux de planchers ou supports de toiture, on vérifiera wnet,fin ≤ l/250. Pour les
consoles et porte-à-faux, les valeurs limites données dans le Tableau 11 s’appliquent en remplaçant l
par deux fois la portée de la console.

27
III.5. LES NORMES QUI ACCOMPAGNENT L’EC5

- Les autres Eurocodes

L’eurocode 5, comme les autres eurocodes, repose sur le concept de calcul aux états limites,
défini dans l’EN 1990. Le calcul des actions dues aux charges permanente, d’exploitation, de neige, de
vent, . . . devra se faire conformément à l’EN 1991.

- Valeurs caractéristiques

– EN 338 Bois de Structure - Classes de résistance

– EN 384 Bois de structure - Détermination des valeurs caractéristiques des propriétés


mécaniques et de la masse volumique

– EN 408 Structures en bois - Bois massif et bois lamellé collé - Détermination de certaines
propriétés physiques et mécaniques

– EN 1194 Bois lamellé-collé - Classes de résistances et détermination des valeurs


caractéristiques

– EN 1912 Structures en bois - Classes de résistance - Affection des classes visuelles et des
essences

– EN 12369-1 Panneaux à base de bois - Valeurs caractéristiques pour la conception des


structures

– EN 14081-1 Bois de structure de section rectangulaire - Partie 1 : Exigences de classement pour


le bois classé selon la résistance.

– EN 14358 Structures en bois - Calcul des valeurs caractéristiques au 5e percentile


- Durabilité et traitement des bois

– EN 335-1 :1992 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois – Définition des classes
de risque d’attaque biologique - Partie 1 : Généralités

– EN 335-2 :1992 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois – Définition des classes
de risque d’attaque biologique - Partie 2 : Application au bois massif.

– EN 335-3 :1995 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois – Définition des classes
de risque d’attaque biologique - Partie 3 : Application aux panneaux à base de bois

– EN 350-1 : Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois, Durabilité naturelle, Guide
des principes d’essais et de classification de la durabilité naturelle du bois.

– EN 350-2 :1994 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois – Durabilité naturelle
du bois massif - Partie 2 : Guide de la durabilité naturelle du bois et de l’imprégnabilité d’essences de
bois choisies pour leur importance en Europe

– EN 351-1 :1995 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - Bois massif traité avec
produit de préservation - Partie 1 : Classification des pénétrations et rétentions des produits de
préservation

– EN 460 :1994 Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - Durabilité naturelle du
bois massif - Guide d’exigences de durabilité du bois pour son utilisation selon les classes de risque

28
ANNEXES
1. Assemblages des éléments de bois
2. Quelques rappels de la résistance des matériaux
3. Tableau des propriétés des principales essences camerounaises

29
BIBLIOGRAPHIE

(1) Étude Pouget Consultants – Inertie et Bâtiments CLT Woodeum – Juillet 2018.

(2) Étude de Sakuragawa et al.(2005).

(3) “Stability of SARS-CoV-2 in different environmental conditions », Chin et al., The Lancet
Microbe, 2 avril 2020.

(4) « Enquête nationale construction bois », juin 2019, financée par France Bois Forêt et
CODIFAB.

(5) Construction en bois, J. Natterer, J-L. Sandoz et M. Rey, 2004 (2nd édition) – Traités de
Génie Civil Volume 13. Edition Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne. Presses
Polytechniques et Universitaires Romandes.

(6) Calcul des structures en bois. Guide d’application, Y. Benoit, B. Legrand et V. Tastet. Edition
AFNOR Eyrolles.

(7) Construction de maisons à ossature bois, Y. Benoit et T. Paradis. Edition Eyrolles.

30

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