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CHAPITRE V :

Evaluation de l’endommagement
Evaluation de l’endommagement

Introduction :
L’endommagement se définit comme un phénomène désignant la détérioration
progressive d’un matériau, due à l’apparition et au développement de micros vides,
craquelures ou fissures. Dans notre étude, la craquelure a été identifiée dans les chapitres
précédents comme étant le mécanisme morphologique responsable de la détérioration
mécanique du PVC rigide sous impact.
L’endommagement d’une structure peut être mesuré expérimentalement par
l’observation microscopique de l’aire des défauts [DOM, 2004]. Cette approche d’évaluation
du dommage demeure délicate dans la pratique. De ce fait, de nombreux chercheurs
choisissent d’évaluer expérimentalement le dommage en le couplant à la résistance résiduelle
macroscopique du matériau. De cette nouvelle définition, on trouve dans la littérature,
notamment en fatigue de nombreuses expressions du dommage corrélées aux mesures
expérimentales de la résistance résiduelle du matériau [NGAR, 2003]. La difficulté de cette
approche réside dans le choix de la caractéristique mécanique intrinsèque du matériau relatant
le mieux l’altération de la microstructure. Cependant dans le chapitre III de ce mémoire,
l’étude de la perte de résistance en traction des tubes impactés a montré que la contrainte
limite d’élasticité relate parfaitement le niveau du dommage subi.
Des modèles théoriques du dommage fonction uniquement des conditions de
chargements, du mode de sollicitation et des caractéristiques mécaniques du matériau vierge
sont trouvés généralement dans la littérature pour la fatigue. L’originalité de ce travail sera
d’adapter un formalisme du dommage en fatigue au cas d’un chargement statique (impact).
Miner est pratiquement le premier auteur ayant donné une formulation mathématique d’une
loi d’endommagement en fatigue [MIN, 1945]. Sa formulation linéaire du dommage en
fonction de la fraction du travail total absorbé par le matériau en fait une loi simple
d’utilisation. D’autres auteurs dont Bui Quoc [BUI, 1986] proposèrent une modélisation du
dommage dépendant des conditions de chargements, du niveau de sollicitation, de la
fréquence de sollicitation et des caractéristiques du matériau vierge.
Le modèle du dommage Bui Quoc a été développé en prenant en considération les
limites des modèles du dommage antérieurs tels que celui de : Miner [MIN, 1945], Henry
[HENRY, 1955] et Gatt [GATT, 1961].

Une brève présentation des modèles de dommage est effectuée dans le premier
paragraphe de ce chapitre. Ensuite, l’adaptation du formalisme de Bui Quoc dans le cas d’une

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charge statique (impact) est faite. Enfin, les prédictions théoriques du dommage de Bui Quoc
sont comparées à celles du dommage expérimental normalisé.

I. Modèles d’endommagement :

Pour la majorité des matériaux, l’endommagement est généralement suivi d’une


déformation plastique, d’où la difficulté de les distinguer. Les résultats expérimentaux d’un
essai de traction mettent en évidence une zone de transition entre la phase élastique et la
rupture complète de l’éprouvette. Dans la littérature, pour la plupart des matériaux, cette
phase est considérée comme un endommagement. Cependant, la plasticité n’est pas
forcément néfaste pour les polymères, lorsque l’on parlera d’endommagement, ce sont des
phénomènes sources de réduction des propriétés mécaniques (rigidité, résistance mécanique)
conduisant à la rupture du matériau. Selon le comportement macroscopique, Lemaitre et
Chaboche [LEMAITRE, 1996] distinguent quatre grands types d’endommagements :
- L’endommagement plastique ductile, qui accompagne les grandes
déformations plastiques comme dans les métaux à température ambiante ;
- L’endommagement viscoplastique ou fluage, lié au temps ;
- L’endommagement par fatigue, dû à un chargement cyclique;
- L’endommagement macro-fragile, qui est provoqué par des sollicitations
monotones dans des milieux peu déformables;
Les inconvénients de ces types d’endommagement sont liés à la difficulté de mesurer
précisément les paramètres morphologiques intervenants (déformation plastique, etc.), et pour
des chargements du type impact, il est très délicat de déterminer les déformations générées.
Pour comprendre l'effet du dommage sur les propriétés macroscopiques, il convient de
parler de la surface effective Seff. La surface effective est l'aire d'une section « Stot » de
normale n, d'un élément de volume de laquelle est retranchée l'aire des défauts Send (cf.
Figure V-1). Soit :
(V-1)

La mesure de l'endommagement local dans le cas isotrope sera donc par définition :

(V-2)

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Figure V-1 : élément endommagé


Dans le cadre de l’hypothèse d’équivalence en déformation, la contrainte effective eff

qui prend naissance sur la surface effective peut être définie par :

(V-3)

D'ou il peut être tiré la relation liant contrainte et déformation :

(V-4)
Si E est le module de Young du matériau vierge, il peut être considéré que Eeff = E(1-
D) est le module effectif du matériau. Il s’ensuit que la valeur scalaire de l'endommagement
isotrope peut être déduite en mesurant le module de Young résiduel:

(V-5)

Il est donc possible d'identifier le dommage en appliquant différents niveaux de


chargement sur des éprouvettes dont la forme permet de localiser le dommage.

I.1. Modèle de Miner :

Miner est pratiquement le premier à avoir proposé une loi d’endommagement. Son
modèle est basé sur la variation de l’énergie de déformation du matériau sollicité [MIN,
1945], [POOK, 2007]. Le modèle a été bâti pour des sollicitations cycliques. En se basant sur
l’hypothèse que c’est la totalité du travail absorbé par le matériau qui engendre sa rupture par
fatigue, Miner propose une loi linéaire du dommage « D » comme étant une fraction du travail
total absorbé par le matériau après application de ni cycle identiques :

Chapitre V 152
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(V-6)

Où ui est l’énergie absorbée par le matériau (transmise par ni cycles), W est le travail total
absorbé par le matériau à la ruine par fatigue, Nri est le nombre de cycles considérés à la ruine.

La formulation linéaire du modèle de Miner, ignore le caractère progressif des


dégradations. En effet le modèle de Miner considère que le dommage évolue à l’identique
quel que soit le niveau de dégradation du matériau. Dans la suite de nos travaux, ce modèle ne
sera pas utilisé.

I.2. Modèle de Bui Quoc :

Le modèle de Bui Quoc [BUI, 1986] encore appelé théorie unifiée » est bâti sur les
hypothèses de Henry [HENRY, 1955] et de Gatt [GATT, 1961], qui lie l’endommagement à
la variation de la limite d’endurance par fatigue dans une fonction puissance de la forme
suivante :
m
D = ( ur/ u) (V-7)

Avec D = D/ D0, u= u/ D0 et ur= ur/ D0

Où D0 est la limite d’endurance du matériau vierge, D est la limite d’endurance instantanée


du matériau (après n cycles de chargement), ur est la valeur instantanée d’une résistance en
traction monotone du matériau, u est la résistance maximale en traction monotone du
matériau vierge, m est une constante empirique (cf. Figure V 2).

Figure V-2: Représentation schématisée de la perte de résistance en traction statique et de la


de la limite d’endurance au cours d’un essai de fatigue.

Chapitre V 153
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L’une des forces du modèle de Bui Quoc est la corrélation établie entre les résistances
en traction monotone et le chargement cyclique. A titre d’exemple, supposons que l’on
effectue un essai de fatigue à n cycles avant rupture (n < Nr), et que l’on soumet ensuite
l’éprouvette à un essai de traction monotone, Bui Quoc suggère que la résistance résiduelle
décroit et se situe entre la contrainte ultime du matériau vierge et la contrainte cyclique
appliquée. Le taux de perte de la contrainte ultime résiduelle proposé par l’auteur est régit par
l’équation suivante :

(V-8)

Ou ur (égale à er pour les polymères) est la contrainte ultime résiduelle du matériau


endommagé après n cycle de chargement, u (égale à e pour les polymères) est la contrainte
ultime du matériau vierge, est la fraction de vie, = m/ D0 est le niveau de chargement
( m contrainte moyenne cyclique). Pour les matériaux polymères, la contrainte ultime u et la
contrainte à la limite d’élasticité e sont identiques.
Cet auteur propose également une formulation normalisée du dommage légèrement
différente de celle de Miner [MIN, 1945] :

(V-9)

, , Limite d’endurance instantanée, limite d’endurance


critique (cf. Figure V-2).
Le modèle d’endommagement qui en découle est fonction de la fraction de vie, du
chargement et des caractéristiques mécaniques du matériau vierge:

(V-10)

Ou u = σu / D0 est un paramètre caractérisant le matériau vierge

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II- Adaptation des modèles du dommage en fatigue au cas statique (impact)

Les modèles du dommage dans le cas de chargement statique monotone sont


généralement différents des modèles utilisés pour décrire des chargements de fatigue [GAO,
1994], [JEN, 1998]. L’expression du dommage V-10, est élaborée dans le cadre d’une
sollicitation cyclique. Son application dans le cas du calcul du dommage sous sollicitation
d’impact (quasi statique) nécessitera une adaptation des paramètres apparaissant dans les
équations, en prenant soin de conserver l’idée originale du modèle. A la place des
paramètres représentant les résistances en fatigue, on fera apparaître des résistances statiques
(cf. Figure V-3).

-(a)- -(b)-
Figure V-3 : Séquence de chargement en fatigue (a) et statique (b)

Les différents paramètres d’une sollicitation cycle inclus dans les modèles présentés ci
dessus, sont représentés dans la figure V-3a. Leurs équivalences en charge statique sont
représentées dans la figure V-3b. Par rapport au modèle de Miner, la théorie unifiée de Bui
Quoc possède en plus de la fraction de vie β, un paramètre de chargement et une
caractéristique mécanique du matériau vierge u qui doivent être correctement reformulés.

L’expression V-10, prévoit un endommagement à la rupture D = 1 pour β = 1, ce qui


conduit à un dommage compris entre 0 et 1. Les reformulations des paramètres du modèle ne
doivent en aucun cas modifier cette plage des valeurs du dommage final. Ces paramètres sont
les suivantes :
- β : fraction de vie,
- : le niveau de chargement cyclique,

Chapitre V 155
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- u : variable adimensionnelle caractérisant la résistance du matériau vierge,

II-1. Adaptation du paramètre :

La variable représente dans l’équation de la théorie unifiée une fraction de vie.


Quand elle prend la valeur « 0 », elle signifie une charge nulle et à la valeur « 1 » indique le
niveau de sollicitation causant la défaillance complète du matériau (0 ≤ β ≤ 1).
La variable β quel que soit l’auteur est basée sur le concept de Miner [MIN, 1945]
[POOK, 2007], qui la définie comme le taux de l’énergie de déformation. Ce taux étant
rapporté à l’énergie de déformation à la rupture. Pareillement à cet auteur, le paramètre β dans
le cas d’un chargement statique (impact) équivaut au taux de l’énergie absorbée par le
matériau (V-11).

(V-11)

Où Eabs(i) : est l’énergie absorbée par le matériau pour un niveau d’impact « i » (masse et
hauteur de lâchée); Eabs(cr) : est l’énergie absorbée critique d’impact au delà de laquelle le
matériau rompt.
L’énergie absorbée par le matériau sous certaines hypothèses (Chapitre III, I.2.) est :

(V-12)

La détermination des paramètres entrant dans l’équation (V-13), n’est pas toujours
évidente pour les ingénieurs responsable de superviser la pose de tube (notamment la vitesse
« V »), de même que les hypothèses simplificatrices ne sont pas forcement vérifiées sur le
chantier (choc élastique). Une autre approche plus simpliste est donc nécessaire. Selon Hertz
[HERTZ, 1896], [GAUTHIER, 2000] l’aire de la zone de contact de deux solides est liée
proportionnellement à la force normale fournie. Cette aire peut donc rendre compte du niveau
d’énergie absorbée par le matériau impacté. La variable β peut donc être définie comme un
rapport entre l’aire de contact pour un niveau d’impact donné et l’aire de contact critique (V-
13) :

(V-13)

Chapitre V 156
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Où Sel(i) : aire de contact pour un niveau d’impact donné ; Sel(cr) : aire de contact critique
(maximal), au delà de laquelle l’éprouvette rompt suite à l’impact. Les mesures S el(i) ont été
effectuées au chapitre III (cf. Tableau III-4 III-5, III-6).

II-2. Adaptation du paramètre u:

Le paramètre u représente dans l’équation de la théorie unifiée une constante


adimensionnelle caractérisant le matériau vierge. On la conservera identique, à la seule
différence que nous utiliserons la résistance en traction au seuil d’élasticité « e » (de toute
façon la contrainte ultime et à la limite d’élasticité sont toujours considérées identiques)
u = e / D0 (V-14)
e : contrainte limite d’élasticité en traction du matériau vierge, D0 : est la limite d’endurance
du matériau vierge ( u = 2 pour les polymères amorphes [CHAH, 1996])

II-3. Adaptation et calcul du paramètre :

Dans le modèle de Bui Quoc (V 10), le paramètre définit la sollicitation cyclique


adimensionnelle égale à γ = σm /σD0 ( m contrainte moyenne cyclique, avec σm > σD0 et
≥1). Dans le cas de notre chargement d’impact, par analogie à son expression originale, le
paramètre relate la pression de contact entre le percuteur et le tronçon de tube. De ce fait, le
paramètre est exprimé comme une pression de contact (obtenue pour un impact quelconque)
rapporté à une pression de contact seuil de non dommage (V-15) :
(V-15)

pmi est la pression moyenne de contact (entre percuteur/tronçon de tube), pm0 est la pression
d’impact en dessous de laquelle aucune dégradation notable n’est observée.
La pression moyenne pmi est calculée via les équations de Hertz [RING, 2001] qui lie
la pression et la force d’impact aux dimensions de la zone impactée (V 17). La pression pmo
est tirée de la courbe de perte de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle (cf. Figure III-31).
Elle correspond pour une masse donnée du percuteur, à l’impact où est décelée la première
perte de résistance du matériau.

(V-16)

Chapitre V 157
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(V-17)

Avec a et b respectivement le rayon du grand axe et du petit axe de l’ellipse de contact (cf.

Figure II-8, chapitre II) et

Les pressions de contact pmi ont déjà été calculées au chapitre III (cf. tableau III-7,
III 8, III 9). Nous rapporterons dans les tableaux V 1, V 2 et V 3, les résultats finaux des
paramètres γ calculés pour chaque niveau d’impact.

III. Evaluation du dommage de Bui Quoc :

Le modèle de Bui Quoc (théorie unifiée) ré-paramétré ci-dessus est consacré à


l’application du dit modèle à : l’évaluation expérimentale (via le couplage à la contrainte au
seuil d’élasticité résiduelle) et théorique du niveau d’endommagement des tubes en PVC
rigide soumis à une sollicitation d’impact.
Le concept de la théorie unifiée est fondé sur la perte de résistance, d’ailleurs l’auteur
propose également une expression permettant de prédire le taux de perte de la contrainte au
seuil d’élasticité résiduelle en traction sous une sollicitation endommageante préalable (V 8).
Cette expression s’avère importante dans notre étude. La pertinence des ré-paramétrages
effectués, ainsi que l’applicabilité de la théorie unifiée pour ce type de chargement peuvent
être justifiées par les prédictions théoriques du taux de perte de la contrainte au seuil
d’élasticité comparativement aux résultats expérimentaux. Par la suite, les évaluations du
dommage expérimental et théorique via le modèle de Bui Quoc modifié seront présentées.
Enfin de chapitre, une étude de corrélation entre le niveau du dommage atteint et l’étendue de
la zone craquelée est faite.

En résumé, les différentes étapes de l’évaluation du dommage par le modèle Bui Quoc
modifié sont les suivantes :
- Etude de la perte de résistance adimensionnelle expérimentale du matériau en
fonction de β ;
- Etude comparative de la perte de résistance en traction statique expérimentale et
théorique ;
- Calcul du dommage relatif ;

Chapitre V 158
Evaluation de l’endommagement

- Evaluation du dommage expérimental ;


- Détermination du dommage théorique et comparaison au dommage expérimental ;
- Corrélation entre le dommage et la craquelure

III.1. Résultats expérimentaux de la perte de la résistance en traction statique sous


sollicitation d’impact :

Dans ce paragraphe, nous mettrons en évidence la perte de résistance expérimentale de


la contrainte seuil d’élasticité résiduelle en traction (σer) des tubes préalablement impactés, en
fonction de la fraction . Nous nous attarderons particulièrement à comparer les courbes du
taux de perte σer /σe (σer : contrainte au seuil d’élasticité résiduelle, σe : contrainte au seuil
d’élasticité du matériau vierge) selon l’expression de utilisée. Le paramètre β a été défini
ci-dessus par deux expressions distinctes : comme un rapport adimensionnel de l’énergie
d’impact (V-12) et comme un rapport adimensionnelle de l’aire de l’ellipse de contact (V-
14).
1 1
expérimental
expérimental

0,8 0,8

0,6 0,6

0,4 0,4
β = Eabs(i)/Eabs(cr)
er/ e

er/ e

β = Eabs(i)/Eabs(cr)
β = Sel(i)/ Sel(cr)
0,2 0,2 β = Sel(i)/ Sel(cr)
Masse 10 kg Masse 12.5kg
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 β 0,6 0,8 1
β
-(a)- masse 10kg -(b)- masse 12.5kg

Chapitre V 159
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expérimental
0,8

0,6

0,4
β = Eabs(i)/Eabs(cr)

er/ e 0,2 β = Sel(i)/ Sel(cr)

Masse 16 kg
0
0 0,2 0,4 β 0,6 0,8 1

-(c)- masse 16kg


Figure : V-4 : Evolution du taux de perte de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle
expérimentale er/ e en fonction de l’expression de β

Le PVC rigide vierge possède une contrainte seuil d’élasticité de 52,49 MPa ( er/ e =
1). Sur les courbes de la figure V-4, on remarque que cette résistance adimensionnelle décroit
avec croissant, de er/ e = 1 jusqu'à une valeur critique ( er/ e )cr 08 correspondant à la
rupture par impact.
L’influence de la forme de l’expression de sur l’évolution de er/ e, n’est
significative que pour des < 0.3. En effet, pour ces faibles charges d’impact et en émettant
l’hypothèse d’une décroissance continue de er/ e, les points de er/ e, avec défini comme
le rapport de l’énergie d’impact absorbée par le matériau (V-11), sont légèrement en dessous
de ceux correspondant à défini comme rapport de l’aire de l’ellipse de contact (V-13).
Néanmoins, au-delà de > 0.3 l’évolution de er/ e est sensiblement indifférente de la forme
de l’expression de . Ceci dénote la viabilité des hypothèses simplificatrices utilisées pour le
calcul de l’énergie d’impact. Dans la suite, l’expression du paramètre β utilisée pour décrire
les différentes courbes est le rapport de l’énergie d’impact (V-11).

III.2. Comparaison entre résultats expérimentaux et théorique de la perte de la


résistance en traction statique du matériau endommagé :

La loi de Bui Quoc modifiée fournit une expression mathématique décrivant le taux de
perte de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle en traction statique en fonction de (V-18).

(V-18)

Chapitre V 160
Evaluation de l’endommagement

Avec m = 1 pour les polymères amorphes [CHAH, 1996]

Dans ce paragraphe, cette expression sera mise en œuvre dans une étude comparative
en vue d’évaluer le niveau de prédiction du modèle Bui Quoc corrélativement aux résultats
expérimentaux. Nous résumons dans les tableaux V-1, V-2 et V-3 scindés suivant la masse du
percuteur, les valeurs des paramètres et u ainsi que celles de er/ e calculées via l’équation
V-18.
Tableau V-1 : valeurs calculées de la contrainte au seuil d’élasticité résiduelle
adimensionnelle er/ e= ( , ) pour les essais d’impact de masse 10kg
Désignation Eabs(i) (J) = Eabs(i)/Eabs(cr) u = e/ D0 er/ e Théorique
0 0 0 2 1
0,5m/10kg 36,45 0,14 1,01 2 0,977
1m/10kg 89,04 0,34 1,16 2 0,942
1,25m/10kg 114,24 0,44 1,24 2 0,926
1,5m/10kg 138,33 0,54 1,33 2 0,913
1,7m/10kg 158,48 0,61 1,41 2 0,897
1,85m/10kg 169,94 0,66 1,48 2 0,88
2m/10kg 186,66 0,72 1,57 2 0,872
h>2m/10kg Eabs(cr)=256 0,99 1,72 2 0,79

Tableau V-2 : valeurs calculées de la contrainte au seuil d’élasticité résiduelle


adimensionnelle er/ e= ( , ) pour les essais d’impact de masse 12,5kg
Désignation Eabs(i) (J) = Eabs(i)/Eabs(cr) u = e/ D0 er/ e Théorique
0 0 0 2 1
0,3m/12,5kg 26,52 0,10 1,02 2 0,99
0,5m/12,5kg 46,92 0,18 1,24 2 0,96
1m/12,5kg 112,36 0,43 1,33 2 0,906
1,25m/12,5kg 144,60 0,56 1,34 2 0,86
1,5m/12,5kg 171,61 0,67 1,45 2 0,84
1,7m/12,5kg 172,92 0,67 1,509 2 0,85
1,85m/12,5kg 215,35 0,84 1,57 2 0,83
h>1,85m/12,5kg Eabs(cr)=256 0,99 1,58 2 0,79

Tableau V-3 : valeurs calculées de la contrainte au seuil d’élasticité résiduelle


adimensionnelle er/ e= ( , ) pour les essais d’impact de masse 16kg
Désignation Eabs(i) (J) = Eabs(i)/Eabs(cr) u = e/ D0 er/ e Théorique
0m/16kg 0 0 2 1
0,2m/16kg 18 0,0703 1,01 2 0,99
0,5m/16kg 65,43 0,25 1,29 2 0,95
1m/16kg 145,86 0,56 1,39 2 0,913
1,25m/16kg 182,78 0,71 1,459 2 0,88
1,5m/16kg 225,56 0,88 1,54 2 0,85
1,7m/16kg 254,47 0,99 1,67 2 0,79

Chapitre V 161
Evaluation de l’endommagement

Pour les éprouvettes vierges (0m/10kg, 0m/12,5kg et 0m/16kg) er/ e théorique est
prise par définition égal à 1. La figure V-5 représente l’évolution comparative du taux de
perte théorique et expérimental de la contrainte seuil d’élasticité en fonction de .

1 1
0,9 0,9
0,8 0,8
0,7 0,7
0,6 0,6
er/ e

er/ e
0,5 0,5
0,4 0,4
0,3 0,3
Expérimental Expérimantal
0,2 0,2
Bui Quoc
0,1 Bui Quoc 0,1
Masse 10kg Masse 12,5kg
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)

-(a)- masse 10kg -(b)- masse 12,5kg


1
0,9
0,8
0,7
0,6
er/ e

0,5
0,4
0,3
0,2
0,1 Masse 16kg Expérimental
0 Bui Quoc

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1


= Eabs(i)/Eabs(cr)
-(c)- masse 16kg
Figure V-5: comparaison des résultats expérimentaux et théoriques du taux de perte de la
contrainte ultime résiduelle en traction statique ur/ u en fonction de

La figure V-5 reproduit les évolutions de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle


expérimentale et théorique en fonction de . Pareillement à l’expérimental, er/ e théorique
décroit avec croissant. On observe également que les courbes théoriques sont situées
légèrement en dessous des courbes expérimentales. Pour faible ( < 0,2), les courbes
théoriques concordent avec celles expérimentales. Pour moyen (0,2 < < 0,9), les courbes
théoriques tendent à surestimer la perte de résistance. Par contre cette tendance s’inverse pour
proche de 1, et les points théoriques sont légèrement supérieurs à ceux expérimentaux.

Chapitre V 162
Evaluation de l’endommagement

Globalement, les prédictions théoriques ne s’écartent pas de 5% des résultats


expérimentaux. On peut conclure que le modèle de Bui Quoc modifié décrit assez
correctement la perte de résistance du matériau étudié. Par conséquent, le concept de Bui
Quoc peut être utilisé pour évaluer le dommage dans le cas d’un chargement d’impact quasi
statique.
Afin de déceler un probable effet de la masse intrinsèque du percuteur sur les résultats,
nous représentons sur des figures différentes, le taux de perte de er/ e expérimental (cf.
Figure V-6a) et théorique (cf. Figure V-6b).

1 1
0,9 0,9
0,8 0,8
er/ e expérimental

théorique
0,7 0,7
0,6 0,6
0,5 0,5
0,4 0,4
er/ e

0,3 M = 10kg 0,3 M=10kg


0,2 M= 12.5kg 0,2 M=12.5kg
0,1 Expérimental M= 16kg 0,1 Théorique:Bui Quoc M=16kg
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)
-(a)- -(b)-
Figure V-6 : Evolution comparative du taux de perte er/ e fonction de la masse du
percuteur (a) expérimentale (b) théorique

De la figure V 6, que ce soient les mesures expérimentales ou théoriques, on note que


la pente de perte de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle, à cette échelle d’étude, semble
être indifférente de la masse intrinsèque du percuteur (du moins sur la perte de résistance), du
moment qu’elles aient une tête hémisphérique de même dimension (même rayon de tête). Par
conséquent les résultats relatifs à une seule masse semblent être suffisants pour mener à bien
cette étude. Néanmoins dans la suite nous conserverons la même démarche dans le but de
confirmer ou infirmer ce constat.

III.3. Evaluation du dommage relativement à la contrainte seuil d’élasticité :

A une échelle macroscopique, le comportement sous charge des matériaux polymères


amorphes a en commun avec celui des métaux une décroissance des propriétés mécaniques,
par contre les matériaux polymères se distinguent des métaux par une baisse sensible de

Chapitre V 163
Evaluation de l’endommagement

certaines rigidités [LEMAITRE, 1996] (on nomme endommagement la variation relative de


la rigidité ou module de Young (V-19) lorsque le niveau de chargement ou le nombre de
cycles augmentent.

(V-19)
La machine de traction étant inadaptée à la mesure de la rigidité des matériaux
polymères, d’autres caractéristiques mécaniques sont recherchées. La contrainte seuil
d’élasticité est une propriété parfaitement reproduite lors des essais de traction effectués.
Nous définirons l’endommagement relativement à la variation de cette propriété. Cette
extrapolation n’est nullement intuitive (ou par analogie à la rigidité), elle se base sur la notion
de la contrainte effective développée par Lemaitre et Chaboche:

(V-20)

La grandeur eff est la contrainte effective, qui se définit sur la surface effective (l’aire
de la section d’un élément de surface Stot de laquelle est retranchée l’aire de la trace des
défauts Send : ). Elle relate un état de contrainte caractérisant le
comportement intrinsèque du matériau. En choisissant de nous positionner à la limite
d’élasticité (due à la bonne reproductivité des mesures de la contrainte seuil d’élasticité,
constatée lors des essais de traction), eff est égale à la contrainte seuil d’élasticité du matériau
vierge e =52,49MPa (correspondant à la contrainte seuil d’élasticité des éprouvettes non
impactées). La grandeur est l’état de contrainte usuelle rapportée à la surface totale Stot :
. Cette contrainte dans sa définition relate la résistance résiduelle du matériau
endommagé. La contrainte correspond à la contrainte au seuil d’élasticité résiduelle post-
impact : er. De l’équation V-20 on obtient le dommage relatif suivant :

(V-21)

L’expression V-21 est formulée sous le taux er/ e, dont les valeurs expérimentales et
théoriques ont été calculées dans la section précédente. La combinaison des équations V-18 et
V-21 permet d’obtenir le dommage relatif théorique suivant :

(V-22)

Chapitre V 164
Evaluation de l’endommagement

En définitive cette expression du dommage (V-21), définie comme la variation de la


limite d’élasticité relativement e, est une différentiation à 1 du taux de perte de la contrainte
seuil d’élasticité résiduelle (V-21 et V-22). Les tableaux V-4, V-5 et V-5 font la synthèse
des valeurs scalaires du dommage relatif obtenues pour chaque masse du percuteur.

Tableau V-4: valeurs calculées du dommage relatif expérimental et théorique correspondant


aux éprouvettes impactées de masse 10kg
Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) 1- er/ e Expérimental 1- er/ e
Théorique
0 m / 10 kg 0 0 0
0,5m/10kg 0,14 0,02 1,65E-02
1m/10kg 0,34 0,05 0,05
1,25m/10kg 0,44 0,07 0,09
1,5m/10kg 0,54 0,08 0,12
1,7m/10kg 0,61 0,10 0,142
1,85m/10kg 0,66 0,11 0,145
2m/10kg 0,72 0,12 0,14
h>2m/10kg 0,99 0,20 0,136

Tableau V-5: valeurs calculées du dommage relatif expérimental et théorique correspondant


aux éprouvettes impactées de masse 12,5kg
Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) 1- er/ e Expérimental 1- er/ e Théorique
0m / 12,5 kg 0 0 0
0,3m/12,5kg 0,10 0,024 1,1E-05
0,5m/12,5kg 0,18 0,0291 0,030
1m/12,5kg 0,43 0,082 0,093
1,25m/12,5kg 0,56 0,087 0,131
1,5m/12,5kg 0,67 0,0980 0,151
1,7m/12,5kg 0,675 0,123 0,143
1,85m/12,5kg 0,84 0,136 0,169
h>1,85m/12,5kg 0,99 0,201 0,204

Tableau V-6: valeurs calculées du dommage relatif expérimental et théorique correspondant


aux éprouvettes impactées de masse 16kg
Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) 1- er/ e Expérimental 1- er/ eThéorique
0m/16kg 0 0 0
0,2m/16kg 0,070 0,0073 7,5E-06
0,5m/16kg 0,255 0,044 0,047
1m/16kg 0,569 0,086 0,129
1,25m/16kg 0,714 0,112 0,165
1,5m/16kg 0,881 0,141 0,190
1,7m/16kg 0,99 0,201 0,163

A partir de ces tableaux, nous rapportons sur la figure V 7, les courbes comparatives
de l’évolution du dommage expérimental et théorique en fonction de .

Chapitre V 165
Evaluation de l’endommagement

0,3 0,3
Masse 10kg Masse 12.5kg
er/ e

er/ e
0,25 0,25
Dommage relatif 1 -

Dommage relatif 1 -
0,2 0,2

0,15 0,15

0,1 0,1

0,05 Expérimental 0,05 Expérimental


Théorique Théorique
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)
-(a)- masse 10kg -(b)- masse 12,5kg

0,3
Masse 16kg
er/ e

0,25
Dommage relatif 1-

0,2

0,15

0,1

0,05 Expérimental
Théorique
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr)
-(c)- masse 16kg
Figure : V-7 : Evolution du dommage théorique et expérimental relatif à la variation de la
contrainte ultime en fonction de β, pour des éprouvettes impactées de masse : (a) 10kg, (b)
12,5kg et (c) 16kg

On remarque sur la figure V 7, que les courbes théoriques surestiment et divergent de


celles expérimentales au fur et à mesure que croit, avec un écart relatif pouvant atteindre
25%. En plus de cet écart important, la validité des prédictions du dommage par cette
approche peut être mise en doute particulièrement pour des valeurs de proches de 1. En
effet, à la rupture, la valeur maximale du dommage est sensiblement égale à 0,2. A la
différence des métaux, le mécanisme impliqué dans la fissuration des polymères (craquelage)
confère à celle-ci une certaine résistance résiduelle assurée par l’intermédiaire de fibrilles
étirées. Le dommage critique du PVC rigide conduisant à l’instabilité de la matière est attendu
plus grand que celui des métaux qui sont d’environs de l’ordre de 0,6 [CROU, 2008].
La formulation du dommage relatif à la variation de la contrainte au seuil d’élasticité
s’avère donc inadéquate pour le PVC rigide.

Chapitre V 166
Evaluation de l’endommagement

III.4. Calcul du dommage :

III.4.1. Dommage normalisé expérimental :

Tous les modèles théoriques du dommage nécessitent une confrontation aux résultats
issus des expérimentations, d’où le besoin de disposer d’une formulation normalisée du
dommage. Dans la littérature de l’endommagement, plusieurs auteurs dont Bui Quoc ont
proposé un modèle du dommage normalisé basé sur la variation de la résistance résiduelle
entre son état vierge et critique :

(V-23)
Dans le cas de la fatigue:
, ;
est la limite d’endurance instantanée, est la limite d’endurance critique, est la
limite d’endurance du matériau vierge.
Dans le cas statique :
Le paramètre caractérise la résistance résiduelle du matériau après une sollicitation
endommageant. Dans notre cas d’impact traction, on l’a défini en faisant apparaître les
caractéristiques statiques comme suit :

Avec est la contrainte seuil d’élasticité résiduelle, contrainte seuil d’élasticité du


matériau vierge.
Le paramètre est une caractéristique de la résistance critique à la rupture. Dans
impact traction, on l’a défini en faisant apparaître la résistance critique à la rupture en
traction comme suit :

Avec est la contrainte seuil d’élasticité critique,


L’expression (V 23) du dommage normalisé est réécrite pour le cycle de chargement
impact-traction comme suit :

(V-24)

Chapitre V 167
Evaluation de l’endommagement

Ainsi définie, l’expression (V-24) est calculée à travers les mesures des essais de
traction de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle obtenue sur des éprouvettes
impactées et de la contrainte seuil d’élasticité des éprouvettes vierges . Par
contre, est déduite pour β=1 de la courbe de perte de la contrainte seuil d’élasticité
résiduelle (cf. Figure V-8).

60

50

40
σer (MPa)

30
σ*er= 40 MPa
20

10
Masse 16kg
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr)

Figure V-8: évolution de la contrainte seuil d’élasticité résiduelle fonction de β pour impact
de masse 16 kg et détermination de la contrainte ultime critique σ*er pour β=1

La représentation de la perte de σer avec β (cf. Figure V-8) permet de déterminer la


contrainte seuil d’élasticité critique au delà de laquelle l’essai d’impact antérieur à la traction
génère une fissuration macroscopique du tronçon de tube (β = 1). La contrainte résiduelle
critique est égale à 40 MPa.

Nous résumons dans les tableaux V-7 et V-8, les valeurs calculées du dommage
expérimental pour les différentes éprouvettes impactées à différents niveaux de chargement.
Chaque tableau représente les valeurs du dommage expérimental des échantillons soumis à
l’impact de même masse.

Chapitre V 168
Evaluation de l’endommagement

Tableau V-7 : valeurs calculées du dommage normalisé (masse 10 kg)

Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) er(MPa) DExp


0m/10kg 0 52,49 0
0,5m/10kg 0,142 50,33 0,1002
1m/10kg 0,347 48,52 0,258
1,25m/10kg 0,446 47,72 0,328
1,5m/10kg 0,540 47,03 0,388
1,7m/10kg 0,619 46,22 0,458
1,85m/10kg 0,663 45,47 0,523
2m/10kg 0,729 44,95 0,569
h>2m/10kg 0,994 41,12 0,902

Tableau V-8: valeurs calculées du dommage normalisé (masse 12,5 kg)

Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) er(MPa) DExp


0m/12.5kg 0 52,49 0
0,3m/12,5kg 0,103 50,22 0,110
0,5m/12,5kg 0,183 49,98 0,130
1m/12,5kg 0,438 47,22 0,371
1,25m/12,5kg 0,564 47,01 0,389
1,5m/12,5kg 0,670 46,44 0,439
1,7m/12,5kg 0,675 45,10 0,555
1,85m/12,5kg 0,841 44,47 0,610
h≥1.85m/12.5kg 0,994 41,12 0,902

Tableau V-9 : valeurs calculées du dommage normalisé (masse 16 kg)

Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) er(MPa) DExp


0m/16kg 0 52,49 0
0,2m/16kg 0,070 51,11 0,033
0,5m/16kg 0,255 49,21 0,198
1m/16kg 0,569 47,03 0,388
1,25m/16kg 0,714 45,71 0,502
1,5m/16kg 0,881 44,20 0,634
1,7m/16kg 0,994 41,12 0,902

A partir de ces tableaux, le dommage normalisé expérimental est représenté sur la


figure V-9.

Chapitre V 169
Evaluation de l’endommagement

1 1
0,9 0,9
0,8 0,8
0,7 0,7
0,6 0,6
DExp

DExp
0,5 0,5
0,4 0,4
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1 masse 12.5kg
Masse 10kg
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)
-(a)- masse 10kg -(b)- masse 12,5kg
1
0,9
0,8
0,7
0,6
Dexp

0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
masse 16kg
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr)
-(c)- masse 16kg
Figure V-9 : Evolution du dommage expérimental normalisé en fonction du niveau de
chargement β, pour des éprouvettes impactées avec des percuteurs de masse : (a) 10kg, (b)
12,5kg et (c) 16kg

La figure V-9 représente distinctement pour chaque masse du percuteur, l’évolution du


dommage expérimental normalisé en fonction de β. Quelle que soit la masse, le dommage
croit progressivement de 0 (matériau vierge) jusqu'à sa valeur critique 1. La forme et le
niveau du dommage atteint à la rupture, confèrent à ce modèle du dommage expérimental (D
1, = 1) une certaine crédibilité, qui concordent avec les travaux de Ghorba [GHORBA,
1990] lors d’une étude équivalente sur les métaux. Ce dommage normalisé ainsi déterminé,
nous disposons maintenant d’une référence expérimentale nécessaire à la validation des
modèles théoriques ou d’autres approches de mesure du dommage expérimentale. Déjà au
chapitre III de ce mémoire (paragraphe II.4), une définition du dommage normalisé,
paramétré à l’aire de la zone de contact « Sel » avait alors été proposée comme suit :

(V-25)

Chapitre V 170
Evaluation de l’endommagement

Où S0 : superficie seuil en dessous de laquelle le matériau est considéré sain (par analogie à la
limite d’endurance). Sr : surface critique au dessus de laquelle le matériau est considéré
complètement endommagé (D = 1). Avec égal 2 (par minimisation moindre carrée).
Cette expression (V-25) présente l’avantage d’être paramétrée par des grandeurs
facilement accessibles en conditions d’exploitations. Les évolutions comparatives des
dommages normalisés Dsel et DExp sont présentées dans la figure V-10.
1 100
Masse 12,5kg
0,8 80

(Dexp - Dsel)/Dexp (%)


Dommage

0,6 60

0,4 40

0,2 20
D expérimental
Dsel
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)
-(a)- -(b)-
1 100
Masse 16 kg
0,8 80
(Dexp - Dsel)/Dexp (%)
Dommage

0,6 60

0,4 40

0,2 20
D experimental
0 Dsel 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)
-(c)- -(d)-
Figure V-10 : Evolution comparative du dommage normalisé Dexp (V-25) et Dsel (V-26). (a) et
(c) échantillons impactés respectivement aux masses de 12,5kg et 16kg, (b) et (d) leur écarts
relatifs respectifs

La figure V-10 compare les dommages expérimentaux normalisés Dsel et Dexp. On


remarque que le dommage Dsel reproduit assez correctement le dommage expérimental DExp
(cf. Figure V-10a et V-10c). Mais pour 0,7, le dommage Dsel sous-estime le niveau
d’endommagement. Par contre au delà de > 0,7, le dommage Dsel surestime légèrement le
niveau d’endommagement. Hormis pour 0,25 avec des écarts relatifs très grands de

Chapitre V 171
Evaluation de l’endommagement

l’ordre de 85%, le dommage Dsel reproduit assez quantitativement Dexp avec des écarts
relatifs pour 0,25 de l’ordre de 20%.

III-4.2. Dommage théorique de Bui Quoc modifié :

Dans le paragraphe précédant, nous avons déterminé le dommage normalisé


expérimental pour différents niveaux de sollicitations d’impact endommageant. Cette
évaluation phénoménologique du dommage est couplée aux mesures expérimentales
(contrainte seuil d’élasticité résiduelle). Il s’agit maintenant dans cette section, à partir des
conditions de chargements, du mode sollicitation endommageant (l’impact) et des
caractéristiques mécaniques en traction du matériau vierge, de calculer le niveau du
dommage.
Pour cela, nous utiliserons le modèle théorique modifié de Bui Quoc (ré paramétré),
qui lie le dommage aux conditions de chargements (V-26) :

(V-26)

Où fraction de vie en fatigue redéfinie ici comme rapport d’énergie d’impact (V-11), u

caractéristique du matériau vierge égal à 2, rapport adimensionnelle du chargement (voir


paragraphe II-1 de ce chapitre).

Afin de valider les prédictions du modèle Bui Quoc reformulé, des comparaisons entre
le dommage normalisé DExp précédemment calculé, et le dommage théorique DBui seront
effectuées.

Dans les tableaux V-10, V-11 et V-12 sont regroupées les valeurs calculées du
dommage théorique DBui séparément pour les trois masses du percuteur utilisées.

Chapitre V 172
Evaluation de l’endommagement

Tableau V-10 : valeurs calculées du dommage théorique DBui en fonction de pour des
essais d’impact de masse 10 kg
Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) DExp DBui
0 0 0 0
0,5m/10kg 0,142 0,100 0,003
1m/10kg 0,347 0,258 0,131
1,25m/10kg 0,446 0,328 0,243
1,5m/10kg 0,540 0,388 0,369
1,7m/10kg 0,619 0,458 0,487
1,85m/10kg 0,663 0,523 0,561
2m/10kg 0,729 0,569 0,662
h>2m/10kg 0,994 0,902 0,992

Tableau V-11 : valeurs calculées du dommage théorique DBui en fonction de pour l’impact
de masse 12,5kg
Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) DExp DBui
0 0 0 0
0,3m/12,5kg 0,103 0,110 0,002
0,5m/12,5kg 0,183 0,130 0,082
1m/12,5kg 0,438 0,371 0,282
1,25m/12,5kg 0,564 0,389 0,397
1,5m/12,5kg 0,670 0,439 0,561
1,7m/12,5kg 0,675 0,555 0,584
1,85m/12,5kg 0,841 0,610 0,794
h≥1.85m/12.5kg 0,994 0,902 0,992

Tableau V-12 : valeurs calculées du théorique DBui en fonction de pour l’impact de masse
16kg
Désignation = Eabs(i)/Eabs(cr) DExp DBui
0m/16kg 0 0 0
0,2m/16kg 0,070 0,033 0,0015
0,5m/16kg 0,255 0,198 0,136
1m/16kg 0,569 0,388 0,429
1,25m/16kg 0,714 0,502 0,611
1,5m/16kg 0,881 0,634 0,839
1,7m/16kg 0,994 0,902 0,992

Les évolutions du dommage théorique (DBui) comparativement au dommage


expérimental (DExp) sont représentées dans les figures V-11. Dans l’objectif de quantifier les
corrélations, nous représentons également l’écart relatif entre le dommage théorique et
expérimental : (Dexp- DBui)/Dexp.

Chapitre V 173
Evaluation de l’endommagement

1 Masse 10kg 60
0,9
0,8 50

(Dexp - DBui)/Dexp (%)


0,7
40
Dommage

0,6
0,5 30
0,4
0,3 20
0,2
Expérimental 10
0,1
Théorique
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr

-(a)- -(b)-
Figure V-11: (a)comparaison entre le dommage théorique et le dommage expérimental pour
l’impact de masse 10kg, (b) L’écart relatif du dommage expérimental et théorique

1 60
masse 12,5kg
0,9
50
0,8
(Dexp - DBui)/Dexp (%)

0,7 40
Dommage

0,6
0,5 30
0,4
20
0,3
0,2 10
Expérimental
0,1
Théorique
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)

-(a)- -(b)-
Figure V-12: (a)comparaison entre le dommage théorique et le dommage expérimental pour
l’impact de masse 12,5kg, (b) L’écart relatif du dommage expérimental et théorique

Chapitre V 174
Evaluation de l’endommagement

1 Masse 16kg 45
0,9 40
0,8 35

(Dexp - DBui)/Dexp (%)


0,7 30
Dommage

0,6 25
0,5
20
0,4
15
0,3
10
0,2 Experimental
5
0,1 Théorique
0 0

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1


= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)

-(a)- -(b)-
Figure V-13: (a)comparaison entre le dommage théorique et le dommage expérimental pour
l’impact de masse 16kg, (b) L’écart relatif du dommage expérimental et théorique

Les figures ci dessus illustrent les évolutions comparatives du dommage théorique de


et du dommage expérimental (cf. Figure V-11a, V-12a et V-13a), leurs écarts relatifs sont
également représentés (cf. Figure V-11b, V-12b et V-13b). On remarque que le sens de
variation des courbes d’écart relatif est l’inverse à celui du dommage

Comme le dommage expérimental, le dommage théorique (DBui) croit progressivement


avec l’augmentation de β. Pour β faible (en moyenne sur les trois courbes du dommage, β ≤
0,4) le dommage théorique sous-estime le niveau de dégradation du matériau, l’écart relatif
pouvant monter jusqu'à 50%. Par contre pour β moyen (environ dans l’intervalle 0,4 ≤ β ≤
0,8) une bonne corrélation entre les dommages est observée et l’écart relatif est au plus de
l’ordre de 9%. Enfin pour β grand (β ≥ 0,8) le dommage théorique a tendance à surestimer le
dommage expérimental, sans néanmoins s’écarter de ± 12% du dommage expérimental.

Nous pouvons noter que ces écarts paraissent importants, particulièrement pour
faible, ceci reste subjectif. En effet pour des faibles, le matériau possède encore une bonne
résistance résiduelle, ce qui au regard des industriels (poseurs de tube en chantier) ôte tout
gain à l’évaluation précise du dommage. Par contre, pour des charges importantes, grand, le
niveau d’endommagement atteint peut conduire à la rupture du matériau (dommage critique :
une phase d’instabilité du matériau la rendant inapte au service). D’où la nécessité de prédire
exactement le dommage pour des élevés. L’écart relatif entre les dommages étant de l’ordre

Chapitre V 175
Evaluation de l’endommagement

de ±12%, on peut conclure que le modèle théorique de Bui Quoc modifié pour un chargement
quasi-statique d’impact est satisfaisant.

III.4.3. Corrélation entre le dommage et l’étendue de la zone craquelée :

La craquelure a été clairement identifiée comme le mécanisme d’endommagement


sous sollicitation d’impact dans le chapitre III (III), son étendue dans l’épaisseur du tube a été
déterminée (dans le chapitre IV), ainsi que son incidence sur les modes de rupture ductile et
fragile en pression. Dans la littérature, la rupture par craquelage a été très étudiée et permet
d’expliquer le mécanisme de déformation de polymère, ainsi que l’amorçage et la propagation
des fissures (ténacité du matériau) [ESTEVEZ, 2003]. Mais peu de travaux existent
aujourd’hui sur la relation entre l’étendue du craquelage dans la structure et la résistance
résiduelle ou le dommage que l’on peut attendre. Il s’agit maintenant dans ce paragraphe de
corréler la longueur de la zone craquelée dans le matériau au niveau du dommage atteint.

Dans les sections précédentes, l’étude du dommage a été faite en considérant


séparément chaque masse du percuteur (10kg, 12,5kg et 16kg). Ces percuteurs ayant une tête
hémisphérique de même dimension, aucun effet de masse sur les résultats finaux n’a été
décelé lors des analyses. Ceci induit que seule l’énergie d’impact fournie au matériau est
décisive. Ainsi, dans ce paragraphe l’étude de la corrélation entre la longueur de la zone
craquelée et le dommage est uniquement basée sur les résultats obtenus des impacts de masse
16kg.
A partir du tableau IV-2 du chapitre IV, l’étendue de la zone craquelée
adimensionnelle Lc/Lcr (Lcr : longueur de la zone craquelée maximale, qui correspond
également à β = 1) est représentée en fonction β dans la figure V-14b. Nous représentons
également dans la figure V-14a le dommage expérimental déterminé dans le paragraphe III-4-
1 de ce chapitre.

Chapitre V 176
Evaluation de l’endommagement

1 1
0,9 Stade 1 Stade 2 Stade 3 0,9
0,8 0,8
0,7 0,7
Phase 1 Phase 2 Phase 3
0,6 0,6

Lc/Lcr
Dexp

0,5 0,5
0,4 0,4
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1
masse 16kg
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
= Eabs(i)/Eabs(cr) = Eabs(i)/Eabs(cr)
-(a)- -(b)-
Figure V-14 : (a) l’évolution du dommage expérimental, (b) évolution de l’étendue de la zone
craquelée adimensionnelle Lc/Lcr (impact de masse 16kg)

La figure V-14 illustre respectivement l’évolution du dommage expérimental (cf.


Figure V-14a) et l’évolution de l’étendue de la craquelure adimensionnelle Lc/Lcr dans la
zone impactée (cf. Figure V-14b) fonction de β. Bien que le scénario du dommage ait été
établi de la mesure de la résistance mécanique résiduelle, on distingue trois stades (cf. Figure
V-14a) :
- Stade 1 : le dommage évolue faiblement
- Stade 2 : augmentation progressive du dommage
- Stade 3 : évolution rapide du dommage jusqu'à la rupture

Les trois stades du dommage répertoriés correspondent à des évolutions singulières de


Lc/Lcr, délimitées également en 3 phases (cf. Figure V-14b) :

 Dans la phase 1, Lc/Lcr atteint une valeur de 0,68 (68% de Lcr) pour β entre 0 et 0,25, et
correspond à de faible niveau du dommage (stade 1, cf. Figure V-14a). Malgré cette
grande étendue de la zone craquelée, le PVC rigide garde une bonne tenue mécanique.
Celle-ci est attribuée à la morphologie de la craquelure, qui possède une continuité de la
matière par l’intermédiaire de micro fibrilles [TIJSS, 1995] et confère au matériau une
résistance résiduelle quasi intacte lorsque la zone craquelée est dans cette proportion
dans la structure.
 Dans la phase 2, l’étendue de la zone craquelée adimensionnelle varie entre 0,68 et 0,8
pour β entre 0,25 et 0,9. Ce stade correspond à une augmentation progressive du
dommage.

Chapitre V 177
Evaluation de l’endommagement

 Enfin la phase 3, pour β supérieur à 0,9, le dommage s’accélère rapidement jusqu'à la


rupture (par impact). Par analogie à la fissuration, le début de ce stade correspond à la
condition d’instabilité conduisant à la rupture.

Il est évident que les différentes phases de la corrélation entre le dommage et Lc/Lcr
semblent similaires à celles de la propagation d’une fissure, où la phase 1, phase 2 et phase 3
correspondent respectivement à l’amorçage, la propagation et la rupture de la fissure. A la
seule différence que l’amorçage d’une fissure correspond en moyenne à 60% du dommage
[GHORBA, 1990], tandis qu’ici la phase 1 de l’étendue de la zone craquelée occupe 20% du
dommage.

Pour résumer, l’étendue de la zone craquelée ne devient nocive pour le PVC rigide
qu’au delà de la phase 2, mais le niveau atteint du dommage demeure sécuritaire. Dans la
phase 3, l’étendue de la zone craquelée affecte considérablement les performances du
matériau. La figure V-15 représente l’évolution de l’endommagement en fonction de
l’étendue de la zone craquelée adimensionnelle : les deux quantités présentent une corrélation
de forme quadratique. Cette figure montre explicitement les effets des différentes phases de
l’étendue de la zone craquelée (Lc/Lcr) sur le dommage.

1
0,9 y = - 0,381x2 + 0,1017x
0,8
0,7 Phase 1 Phase 2 Phase 3
0,6
Dcr
DExp

0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Lc/Lcr

Figure V-15 : Corrélation entre le dommage et l’évolution de l’étendu de la zone craquelée


adimensionnelle

Le couplage entre le dommage et la craquelure dans le PVC rigide, revêt un intérêt


particulier pour les poseurs de tube en chantier. L’impact d’un objet créant une densité de
micros fibrilles (craquelure) aux environs de la zone impactée, elles constituent un risque
pour l’ouvrage. La corrélation entre le dommage et l’étendue de la zone craquelée (cf. Figure

Chapitre V 178
Evaluation de l’endommagement

V-15), montre clairement que ce risque est lié à l’étendue de la zone craquelée dans la
structure. Pour Lc/Lcr inférieur à 0,6, le dommage est quasiment nul. Au delà,
l’endommagement progresse rapidement. Si la morphologie particulière de la craquelure,
permet au PVC rigide de conserver le plus longtemps possible ces performances mécaniques,
celle-ci devient néanmoins nocive lorsque sa densité croit dans la structure. Par conséquent le
paramètre de craquelage contrôlant le dommage est la densité de craquelures dans la
structure.
L’estimation du dommage via la corrélation présentée dans la figure V-15 requiert la
détermination de Lc/Lcr pour une sollicitation d’impact, qui nécessite un calcul fastidieux.
Dans le chapitre IV (cf. Figure IV-24), une relation de proportionnalité entre la superficie
adimensionnelle de la zone impactée Sel/Re*e et Lc/Lcr a été proposée (cf. Figure V-16).

1
y = 0,3273x
0,8

0,6
Lc/Lcr

0,4

0,2

0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
Sel/Re*e

Figure V-16 : Corrélation entre l’étendue de la zone craquelée adimensionnelle et la


superficie de la zone impactée adimensionnelle.

De la figure V-16, on remarque une corrélation linéaire entre Lc/Lcr et Sel/Re*e. Dans
l’objectif d’une évaluation aisée du dommage des tubes dans les conditions d’exploitations, la
mesure de l’aire de la zone impactée Sel permet via la figure V-16 d’estimer l’étendue de la
zone craquelée adimensionnelle Lc/Lcr, qui elle est liée au dommage du matériau (cf. Figure
V-15).

Chapitre V 179
Evaluation de l’endommagement

IV. Conclusion
Afin d’évaluer le niveau du dommage des tubes en PVC rigide soumis à une charge
d’impact, nous avons dans ce chapitre utilisé la théorie unifiée du dommage de Bui quoc, qui
est formulée dans une approche macroscopique de l’endommagement. Cette théorie ayant été
développée pour la fatigue, nous avons dans un premier temps, redéfini les différents
paramètres du modèle conformément à notre type de sollicitation d’impact.

Ainsi reformulé, la validité de celui-ci est mise en œuvre lors d’une étude comparative
entre les prédictions théoriques de la perte de résistance en traction statique et les mesures
expérimentales. Nous avons pu constater que les prédictions théoriques du taux de perte de la
contrainte limite d’élasticité sont très proches des résultats expérimentaux.

Une fois nos ajustements validés, une évaluation du dommage théorique à partir du
modèle de Bui quoc est déterminée et comparée au dommage normalisé expérimental. Cette
étude comparative a permis de révéler que les prédictions de notre modèle théorique du
dommage sont peu significatives pour de faible niveau d’impact, par contre, pour des charges
d’impact grandes, les prédictions théoriques sont plus proches des celles obtenues via les
mesures expérimentales et l’écart relatif tourne aux environs d’une valeur moyenne de 12%.

Après l’évaluation du dommage, une corrélation entre le niveau du dommage atteint et


l’étendue de la zone craquelée (déterminée dans le chapitre précédent) a été faite. En fonction
du niveau du dommage, l’évolution de la zone craquelée a été décomposée en trois phases. On
peut y voir une similitude avec la propagation d’une fissure. Néanmoins une différence
essentielle entre les phases de la propagation d’une fissure et la craquelure. Cette différence
réside dans le fait que la phase 1 de cette corrélation dommage/craquelage correspond à 25%
du dommage matériel, tandis que celle d’une fissure représente 90% du dommage.

Chapitre V 180

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