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PROPRIETES MECANIQUES
I. Introduction
Le comportement mécanique des polymères usuels est caractérisé par une grande diversité
apparente. En effet, dans les mêmes conditions de service, et d’un point de vue technologique,
on peut trouver des polymères qui sont, soit rigides fragiles, soit ductiles, soit
caoutchoutiques. Cette diversité se retrouve, pour un même polymère, si l'on fait varier
certaines de ses caractéristiques, ou simplement ses conditions d'emploi. Il peut être rigide
fragile, ductile ou élastique etc. Ceci ne veut pas dire que le comportement d’un polymère est
variable, voire incontrôlé. En effet, ce sont les paramètres contrôlant son comportement et les
processus élémentaires envisageables qui sont nombreux.
L’effet des forces sur différents matériaux est expliqué par Robert HOOKE (1635-1703), de
façon empirique à l’échelle macroscopique : un matériau à l’état solide ne résiste à une force
appliquée qu’en se déformant sous l’action de cette force. Les matériaux sont élastiques. Il
établit une règle, la loi de HOOKE, selon laquelle l’allongement est toujours proportionnel à
la force appliquée. Cette loi n’est rigoureusement vraie que pour les céramiques, le verre, la
plupart des minéraux et les métaux les plus durs.
Mais, dans quelle mesure le comportement d’une structure dépend de son matériau constitutif
plutôt que de ses dimensions et de sa forme ? Nous avons besoin de standards objectifs de
comparaison qui soient indépendant de la taille et de la forme du matériau.
La considération des conditions qui règnent en chaque point d’un matériau soumis à des
forces mécaniques conduit aux notions de contrainte et de déformation. La définition claire et
utilisable de ces deux notions est due à Augustin CAUCHY (1789-1857). Quand on soumet
un corps à l’action de forces extérieures, des contraintes s’établissent par réaction, à l’intérieur
de ce corps, à ces contraintes sont associées des déformations.
La contrainte (σ) détermine avec quelle intensité les atomes du matériau sont écartés les uns
des autres ou comprimés les uns sur les autres. Cette contrainte est, pour une traction simple,
la force qui agit sur une unité de surface du matériau.
Colinéaires
Normales à la section
De même valeur F1=F2=F
Opposées
Selon le plan (m) ⊥ axe de traction, la surface S est soumise à une série de forces dF (voir
Figure IV.2)
∑ dF = F (IV.1)
Pour une traction simple, s est la même sur toute la surface S et la contrainte est exprimée
par la formule suivante :
Ces essais mécaniques doivent mettre en jeu des états de contrainte simples et connus,
d’interprétation facile et non équivoque. De plus, ils doivent être reproductibles. C’est
pourquoi, des organismes nationaux et internationaux normalisent ces essais (NA, AFNOR,
ISO, CEN).
On peut distinguer :
-L'essai de dureté fournit des renseignements sur la résistance à la pénétration d'une pièce
dure soumise à un effort constant.
-L'essai de résilience : cet essai caractérise la résistance au choc.
En enregistrant la force appliquée à l'éprouvette par la machine de traction (figure IV.5) et son
allongement progressif, on obtient une courbe contrainte-déformation.
Cette déformation élastique est réversible. Si la contrainte est annulée, l’éprouvette revient
instantanément à sa forme initiale. Cette déformation élastique est suivie d'une déformation
irréversible (permanente) appelée déformation plastique, qui se traduit sur le diagramme par
une courbe qui se termine au moment de la rupture de l’éprouvette (figure IV.6).
V. Le module d’élasticité
Si l’on raisonne, par simplification, sur un corps parallélépipédique
supposé à une seule dimension dans un essai de traction dans un seul axe
(uni-axiale, selon l’axe des x), l’éprouvette subit un allongement. Pour
les petites déformations, il existe une relation linéaire entre la contrainte
et la déformation :
- La rigidité est fonction de l'énergie des liaisons entre les atomes ou les molécules
constituant le matériau. On mesure la rigidité principalement par le module d’YOUNG.
- La ténacité qui représente la quantité d'énergie absorbée (en joules) à la rupture par un
matériau. Elle caractérise la résistance à la propagation brutale de fissures. Sa valeur est égale
à l’aire de la surface sous la courbe contrainte-déformation. Cette caractéristique est
importante pour les matériaux ductiles (voir figure IV.10).
(N) (N)
(N)
Exemples
Verre Métaux Caoutchouc
Céramique Alliages Elastomères…
Béton Polymères
Polymères Thermoplastiques
Thermodurcissables
Figure IV.10. Courbe contrainte-déformation. Ténacité = surface sous la courbe (en joules)
Figure IV.11. Distribution du module de Young pour les différentes classes des matériaux.
Un polymère est une macromolécule dans laquelle un même motif est périodiquement
répétitif, appelé le monomère. De ce fait, on peut faire constituer, des dimères, trimères etc. et
finalement un polymère. Par exemple dans le cas du polyéthylène :
Monomère: Ethylène
Polymère: Polyéthylène
A l’état solide, la structure de la plupart des polymères est amorphe, car la grande taille, les
circonvolutions et l’enchevêtrement des macromolécules rendent difficile leur diffusion et
leur mise en ordre cristallin lors d’un refroidissement. Certains facteurs favorables (chaînes
courtes, rectilignes, non ramifiées…) rendent cependant possible une cristallisation (rarement
supérieure à 80 %). Les macromolécules s’organisent en plaquettes cristallines elles-mêmes
regroupées sous forme de sphérolites, enrobées de la fraction amorphe du polymère; cette
structure est détectable par observation microscopique en lumière polarisée.
La figure IV.13 met en regard les conséquences très sensibles de cette évolution sur le
comportement mécanique du polymère, qui passe de l’état de fluide visqueux à l’état solide,
en passant éventuellement par un état pâteux dit caoutchoutiques entre θf et θv. Comme cette
transition peut se faire sur un intervalle réduit de température (de l’ordre de quelques dizaines
L’architecture des macromolécules joue évidemment un rôle dans ces transformations : les
polymères à DP élevé, à chaînes ramifiées ou à radicaux complexes à fort encombrement
(comportant par exemple des cycles aromatiques) ont une température de transition vitreuse
plus élevée que ceux dont les chaînes sont linéaires ou courtes.
Lorsque les chaînes sont réticulées entre elles par des liaisons covalentes transversales, la
densité de ces réticulations conditionne la longueur des segments de chaînes libres de bouger :
un fort taux de réticulation impose donc en permanence une structure amorphe figée, et élève
donc ou fait même disparaître complètement à la fois la transition vitreuse et la fusion (figure
IV.14).
La cohésion entre chaînes macromoléculaires étant assurée pour l’essentiel par des liaisons
faibles qui conditionnent en une grande mesure les propriétés des polymères : leur module
d’élasticité ; leur température de fusion ou de décomposition thermique qu’est basse (car ces
liaisons sont peu résistantes à l’agitation thermique) et pour la même raison, leur coefficient
de dilatation thermique est élevé.
Leur structure atomique étant relativement peu compacte et leurs atomes constituants étant
des éléments légers, la masse volumique des polymères est relativement faible par rapport à
celle des alliages métalliques. Mais leurs propriétés mécaniques (élasticité, plasticité,
rigidité…) sont limitées, ce qui pénalise leur utilisation comme matériaux de structure.