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FORMATION CONTINUE ICAM

COURS MATERIAUX
Chapitre N°1: Structure de la matière

Isabelle Guillanton
Contact : isabelle.guillanton@icam.fr
Tel : 02-40-52-48-26
INTRODUCTION

Les matériaux font partie de notre environnement. Sans le savoir, tous les matériaux qui nous
entourent sont issus la plupart du temps de la chimie, ou sont des produits naturels dont la
constitution fait l’objet d’études. Dans notre vie quotidienne, nous ne nous posons pas de
questions sur ces matériaux mais en tant qu’ingénieur en particulier lors de conceptions
diverses, une question très importante devra se poser : Quel est le matériau qui va le mieux
répondre à l’application qui m’est demandée.

Dans cette optique, une connaissance des matériaux, de leurs fabrications, de leurs propriétés
est nécessaire.

Pour cela, nous allons nous intéresser aux métaux, aux polymères et aux composites qui sont
tous des matériaux très anciens pour certains comme le fer ou le bronze et d’autres beaucoup
plus récent comme les matériaux composites.

Ce cours sera articulé sous forme de chapitre. Pour chaque chapitre, les sources
documentaires seront données afin de vous permettre d’approfondir les notions développées.

Dans la science des matériaux, des connaissances sont nécessaires et doivent donc être
apprises. Ces connaissances sont indispensables pour appréhender les différences de
comportements entre matériaux et permettre d’effectuer le bon choix en conception (entre
autres).

Afin de vous faciliter cet apprentissage, j’indiquerai dans le cours les notions et connaissances
indispensables.

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CHAPITRE N°1 : STRUCTURE DE LA MATIERE

Tous les matériaux sont constitués d’atome y compris notre propre corps.

La structure d’un atome est constituée d’un noyau avec un certain nombre de particules
positives et neutres, respectivement les protons (charge positives) et les neutrons. Le noyau
est entouré d’un nuage électronique avec un nombre d’électrons égal à celui des protons pour
assurer la neutralité de la matière.

Un atome est défini par son numéro atomique Z et son nombre de masse A. Ainsi le carbone,
a pour N° atomique 6 et pour nombre de masse 12. Il est noté

12
C
6

Le nombre de masse correspond au nombre de proton et de neutron contenu dans l’atome. Il


correspond à la masse atomique de l’atome en négligeant celle, très faible, des électrons.

Le numéro atomique correspond au nombre de proton (et donc au nombre d’électrons).

La masse d’un proton est égale à 1.67262178 *10-27 Kg

La masse d’un électron est égale à 9.103 * 10-31Kg

Pour calculer la masse d’un atome, on définit une Unité de masse atomique (uma unité u) qui
correspond au 1/12 de la masse d’un atome de Carbone soit 1.660538 *10-27Kg.

1-1 STRUCTURE ELECTRONIQUE DES ELEMENTS CHIMIQUES


La théorie atomique et la représentation de la structure atomique a évolué au cours du temps.

Le nom atome vient ainsi de Atomos en grec qui signifie « ne se divise pas ».

Fig. N°1 : représentation schématique


Ainsi, au XIXe siècle, en 1887 Thomson découvre l’électron : du modèle de Thomson

Modèle envisagé: électrons piégés dans un milieu chargé positivement

1911 Rutherford : Les électrons tournent autour du noyau. Ce modèle a été invalidé par
l’électrodynamique.

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Fig 1 bis : Expérience de Rutherford démontrant la
présence des électrons autour du noyau et l’espace immense entre le noyau et les électrons.(Bombardement par
des particules α (radon) chargées positivement).

1913 : Modèle de Bohr : les électrons ne peuvent tourner que sur des orbites de rayons fixes

Fig. N°2 : Représentation schématique du modèle de Bohr

1926 : Modèle de Schrödinger qui définit une probabilité de présence de l’électron et le


modèle quantique. Cette probabilité de présence est définie par des nombres quantiques

Nombres quantiques :

– Nombre quantique principal : n (1, 2, 3,…)

– Nombre quantique secondaire : l (0, 1, …n-1)

– Nombre quantique magnétique : m (-l, …, l-1, l)

– Nombre de spin : s (- 1/2, 1/2)

Soumis à l'attraction du noyau, les électrons restent au voisinage dans des zones appelées
"couches" (ou "niveau"). Chaque couche est caractérisée par un nombre entier positif n,
appelé nombre quantique principal. Pour distinguer les couches de nombre quantique n=1,
2, 3, ..., on utilise les lettres K, L, M, ... .

n 1 2 3 4 5 6 7
Couche K L M N O P Q

Fig. N°3 : Tableau des correspondances des orbitales

Principe de Pauli

Le principe de Pauli définit les règles de répartition des électrons sur les différentes couches
selon le postulat suivant :

Le nombre maximal d'électrons pouvant appartenir à une couche de nombre


quantique principal n est 2n2.
Couche K : n=1 donc 2 électrons maximum,

Couche L : n=2 donc 8 électrons maximum,

Couche M : n=3 donc 18 électrons maximum ………….

Couramment, pour représenter la structure électronique d'un atome, on utilise la notation


suivante: on écrit la lettre, entre parenthèses, qui correspond à chaque couche et on indique en
exposant, en haut à droite, le nombre d'électrons de cette couche, les couches vides n'étant pas
spécifiées.

Carbone : (K)2 (L)4

Aluminium : (K)2 (L)8 (M)3

Cuivre : (K)2 (L)8 (M)18 (N)1 .......

Fer :

Zinc :

Règle de construction

Si le principe de Pauli conduit au nombre maximum d'électrons d'une couche, il ne dit


pas dans quel ordre ces couches se remplissent. Une règle, appelée "règle de construction",
indique l'ordre de remplissage des niveaux.

Les électrons occupent donc d'abord la couche K puis, quand celle-ci est complète,
d'autres se placent sur la couche L, etc. .......simple....... mais ce serait trop beau !

A partir d'un certain niveau, l'ordre de remplissage des couches se complique. En effet,
à partir de la 4e période (de la classification périodique), le remplissage d'une couche

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électronique commence alors que le remplissage de la couche électronique précédente n'est
pas encore terminé.

En réalité, dans les couches, les électrons se répartissent en sous-couches appelées


aussi "orbitales". On définit ainsi des orbitales notées s, p, d, f, …. Leur nombre est limité à 1
orbitale s, 3 orbitales p, 5 orbitales d, 7 orbitales f, …..Comme chaque orbitale ne peut être
occupée que par deux électrons au maximum, l'orbitale s n'a qu'une capacité de 2 électrons,
p de 6, d de 10 et f de 14.

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1-2 CLASSIFICATION PERIODIQUE

La Classification Périodique de Mendeleïev a permis de classer tous les éléments chimiques


dans un ordre précis selon le nombre croissant de proton et/ou d’électron pour leur période
c'est-à-dire en ligne et selon le nombre d’électron de leur dernière couche par colonnes
(colonnes notées de I à VIII)

Les propriétés des éléments chimiques d’une même colonne sont très proches puisqu’ils
présentent le même nombre d’électrons sur leur dernière orbitales et donc les mêmes
possibilités de liaison atomique.

Schéma du tableau périodique

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Présentation du tableau actuel de Mendeleïev.

Fig. N°4 : Classification périodique des éléments

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Lecture du tableau : - Les lignes du tableau sont appelées PERIODES, elles sont
numérotées de 1 à 7 ou par des lettres dans l’ordre alphabétique en
commençant par K

- Les colonnes principales (2 à gauche et 6 à droite) sont numérotées


en chiffres romains de I à VIII ou de 1 à 18 sans différenciation par
groupes

1-3 LES LIAISONS CHIMIQUES

Cette introduction sur les éléments chimiques est importante pour comprendre les différentes
liaisons chimiques existant dans la matière.

Définition d’une liaison chimique : Lien entre entité résultant d’une interaction et
s’accompagnant d’un abaissement de l’énergie du système, quantifié par l’énergie de liaison
qui est l’énergie qu’il faut fournir pour rompre la liaison. L’énergie potentielle d’un système
lié présente un minimum pour une certaine distance interatomique entre les deux atomes. A
ce minimum, la cohésion du matériau est maximale.

Fig. N°5 : Schéma de l’énergie potentielle en fonction de la distance interatomique

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Il existe 3 liaisons chimiques principales :

1-3-1La liaison ionique

Elle se crée entre des atomes dont la dernière couche électronique a, soit un électron ou 2
supplémentaires par rapport au gaz rare le plus proche (qui se trouve dans la configuration
électronique la plus stable) et un autre atome à qui il manque un ou deux électrons sur la
couche électronique par rapport au gaz rare le plus proche. Ces deux atomes vont alors former
des liaisons ioniques qui permettront à chaque atome de se trouver dans la configuration
électronique la plus stable c'est-à-dire celle des gaz rare (8 électrons sur la dernière couche
électronique sauf l’hélium qui n’a que 2 électrons ). Ces liaisons ioniques se forment entre
des atomes qui sont dans les colonnes extrêmes de la classification périodique :
essentiellement les colonnes I et II et les colonnes VI et VII qui vont former les acides
minéraux et tous les sels minéraux : Chlorure d’hydrogène, chlorure de Sodium, de
Magnésium, Hydroxyde de Sodium, acide sulfurique, fluorhydrique, les céramiques etc...

1-3-2 La liaison covalente

Liaison entre deux atomes ou molécules qui résulte de la mise en commun d’un doublet
électronique (1 électron mis en commun pour chaque atome).Ces liaisons covalentes
concernent les molécules de la chimie organique, essentiellement toute la chimie du carbone :
dont également les polymères. L’énergie de liaison d’une liaison covalente C-C est de 350
KJ/mol.

1-3-3 La liaison métallique

La liaison métallique contrairement aux deux autres types de liaison n’est pas une liaison
localisée entre 2 atomes mais cette liaison est assurée par des électrons délocalisés. On peut
considérer le métal comme un empilement d’ions positifs entouré par un nuage électronique.
Ces électrons libres expliquent les caractéristiques électroniques et thermiques des métaux.

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1-3-4 Les Liaisons inter-moléculaires

Les 3 types de liaisons précédentes ont des énergies de cohésion très fortes (quelques
centaines de KJ/mol). La cohésion de la matière en particulier, les interactions entre les
atomes et les molécules est également assurée par des liaisons d’énergie plus faibles1 :

- Liaison hydrogène : liaison que peut établir un hydrogène d’une molécule avec un
atome plus électronégatif d’une autre molécule. L’énergie de liaison peut atteindre
40KJmol-1. Cette forte intensité est due à la forte polarité des liaisons mise en jeu et à
la petite taille de l’atome d’hydrogène qui permet un rapprochement des groupes
interactifs (en particulier avec des atomes présentant un doublet libre comme O, N,F
(L’oxygène, l’azote et le fluor). Les liaisons hydrogène induisent des cohésions très
élevées dans les matériaux qui les contiennent, en particulier dans les polymères. Ce
type de liaison existe dans les protéines également. Elle explique par exemple la
ténacité des fibres de cellulose ainsi que leur caractère hydrophile malgré leur
insolubilité dans l’eau.
- Liaison de Van der Waals : force électrostatique entre dipôles (molécules
polarisables ou polarisées) (interactions de London, Debye, Keesom). Ces liaisons ont
des énergies de quelques KJ /mole.
La force de London2 en particulier s’exerce entre toutes les molécules par la création
de moments dipolaires instantanés dus aux mouvement des électrons (comme un
brouillard environnant). Ces forces s’exercent entre toutes les molécules polaires ou
apolaires. L’intensité de la force de London augmente avec la masse moléculaire.
Cette force explique les états différents de la matière entre les molécules : Benzène est
sous forme liquide à température ambiante, H2 devient liquide à -253°C sous 1atm ou
les différences de point d’ébullition entre des isomères.

1
M.FONTANILLE,Y.GNANOU Chimie et Physico-chimie des polymères –Edition DUNOD 2002

2
P.ATKINS, L.JONES, Chimie, Molécules, Matières , Métamorphoses- Edition DE BOECK- 2004

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LA MOLE – CALCUL DES MASSES ATOMIQUES, MOLECULAIRES

A part dans le domaine de la physique quantique, on ne travaille pas à l’échelle atomique mais
à une échelle beaucoup plus importante lorsqu’on dose des matières. On travaillera à
l’échelle du gramme au laboratoire ou du Kilogramme voire de la tonne au niveau industriel
(par exemple pour la fabrication de l’acier, ou tout autre produit chimique).

Il a donc été défini une autre unité permettant de travailler dans des échelles plus
importantes : cette unité est la mole et correspond à un certain nombre d’atomes ou de
molécules. Par analogie, on peut comparer la mole au sac de sable par rapport au grain de
sable qui correspond à l’atome ou à la molécule.

Cette unité est définie par le nombre d’atome de carbone contenu dans 12g de carbone :

Ce nombre est égal à 6.02* 10 23 atomes de carbone :


(développement du calcul : 12 10-3Kg / (6*m proton +6*masse du neutron + 6* masse de
l’électron en Kg)
=> 1 mole est égale à 6.02 10 23 atomes ou molécules

A partir de cette définition, il est beaucoup plus facile de calculer le nombre d’atomes ou de
molécules dans la matière.

Une molécule est constituée par l’association de plusieurs atomes de natures identiques ou
différentes.

L’oxygène de l’air est constitué d’une molécule constituée de 2 atomes d’oxygène. On note
cette molécule O2.

La masse molaire atomique de l’Oxygène est égal à 16g/mol : Cette donnée se trouve dans la
classification périodique ; elle correspond, aux isotopes près, au nombre de masse.

Pour le carbone, la masse molaire atomique est de 12g/mol : comme vu précédemment, là


encore cela correspond au nombre de masse dans l’atome.

Pour calculer la masse molaire moléculaire, il suffit d’additionner les masses molaires
atomiques constituant la molécule :

Ex : l’oxygène – Formule chimique : O2 - Masse de l’atome d’oxygène = 16g/mol – Masse de


la molécule d’oxygène = 32g/mol.

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Ex : L’eau a pour formule chimique H2O : la molécule d’’eau est donc constituée de 2 atomes
d’hydrogène et de 1 atome d’oxygène : sa masse molaire est donc de : masse de l’atome
d’hydrogène X 2 + masse de l’atome d’oxygène = 2 *1 + 16 = 18g /mol

Combien y a-t-il de moles d’eau dans une bouteille de 1litre : 1000 g/18g/mol = 55.55 moles
d’eau.

Ce calcul est particulièrement utile pour établir les quantités réactives d’une réaction
chimique. En effet une réaction chimique ne peut avoir lieu que si le nombre de moles de
chaque espèce est en quantité suffisante. Ce n’est pas par la quantité massique qu’on établira
la capacité d’une réaction chimique. L’exemple le plus frappant, si vous n’avez pas d’oxygène
dans un lieu, vous ne pouvez avoir une réaction de combustion par la chaleur :

Cette réaction chimique de la combustion du propane pour la cuisson peut s’écrire de la


manière suivante :

CH3-CH2-CH3 + 5 O2 4H2O + 3CO2

Pour une mole de propane, il faut apporter 5 moles d’oxygène pour avoir combustion: en
poids cela correspond à 44g de propane qui nécessite 160g d’oxygène pour former 72g d’eau
et 132g de CO2 lorsque la réaction est complète.

Vous remarquerez qu’il y a conservation du nombre d’atomes ainsi que des masses entre les 2
membres de la réaction. (Principe de la conservation de la matière par Lavoisier :(« Rien ne
se perd, rien se crée, tout se transforme » 1743-1794- Père de la chimie moderne).

1-4 STRUCTURES CRISTALLINES DES METAUX ET ALLIAGES

Le choix d’un matériau lors de la conception d’une pièce dépendra des caractéristiques de ce
matériau et des contraintes que celui-ci devra supporter compte tenu de l’environnement de la
pièce. Les caractéristiques des matériaux dépendent pour certaines d’entre elles de leur
structure. D’autres propriétés ne dépendent que de la nature chimique du matériau utilisé. Par
exemple, la densité, le module, le coefficient de dilatation thermique, et la chaleur
spécifique ne varient pas quelques soit la nuance de l’acier utilisé. Par contre, la limite
élastique, la résistance à la traction, la ductilité, la ténacité, la résistance au fluage et à la

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fatigue vont dépendre de la microstructure, de la composition de l’alliage et des traitements
qu’il aura subit.3

Ainsi, les aciers faiblement allié entre 0.02 et 0.3% de carbone sont utilisés pour la
construction et le soudage tandis que les aciers fortement alliés seront utilisés pour les ressorts
et les aciers inoxydables pour les usages anticorrosion et à haute températures tandis que les
fontes (alliages Fer-carbone > 1.7%de C) sont utilisés pour les cylindres et pistons de moteur
pour la lubrification apportées par le graphite de la microstructure de l’alliage.

1-4-1 Réseaux cristallins4

Un mono cristal géométriquement parfait est un ensemble d’ions (ou atomes) régulièrement
répartis dans l’espace. Pour le décrire on définit un réseau cristallin par un ensemble de nœuds
obtenus à partir d’une maille élémentaire qui fixe la périodicité tridimensionnelle de répétition
d’un motif élémentaire.

La maille élémentaire est définie par 3 vecteurs : A, B, C

Après avoir choisi une origine aux axes, ces vecteurs sont les vecteurs de base sur Ox,Oy,Oz.
Ce sont les paramètres du réseau. La position d’un quelconque nœud du réseau est donnée par
le vecteur :

R= uA+ vB +wC (u,v,w sont des entiers)

Tous les réseaux cristallins peuvent être décrits à partir de 7 mailles élémentaires qui
définissent 7 systèmes cristallins :

Système A, B, C , Angles Exemples

Triclinique A≠B≠C α ≠ β ≠ ɣ ≠ π/2

Monoclinique A≠B≠C α = ɣ=π/2 ≠β

Orthorhombique A≠B≠C α =β = ɣ= π/2 Cu α (cuivre α) , Fe3C


(carbure de fer)

3
M.F. Ashby, D. Jones : Matériaux, Microstructures, mise en œuvre et conception- Edition DUNOD 2008
4
J.BARRALIS, G.MAEDER Précis de métallurgie : Elaboration, structures-propriétés et normalisation Edition
NATHAN

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Quadratique A=B≠C α =β = ɣ= π/2 Martensite (aciers)

Hexagonal A=B≠C α =β = π/2 Zn, Mg, Be


ɣ=2π/3

Rhomboédrique A=B=C α =β = ɣ ≠ π/2 As, Sb, Bi

Cubique A=B=C α =β = ɣ= π/2 Fe, Cu, Al, Ni

Fig. N°6 : exemple de cristal Fig. N°7 : Maille élémentaire

Fig. N°8 : Réseau cristallin

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La répartition de la matière est fixée par l’existence d’un motif élémentaire qui est le plus
petit ensemble de N ions(ou atomes) de coordonnées (xi,yi,zi) qui par translation à partir du
nœud origine de vecteurs permet de reconstituer l’ensemble du cristal. Chaque nœud est
équivalent et est entouré du même ensemble d’éléments qui constitue le motif élémentaire.

Une structure cristalline est donc parfaitement définie par la connaissance du réseau cristallin
(A,B,C) et du motif élémentaire (xi,yi,zi) variant de 1 à N.

1-4-2 Structures cristallines principales des métaux purs et alliages

Les structures cristallines des métaux les plus fréquentes sont les structures :
- cubique centrée,
- cubique à face centrée,
- hexagonale compacte.

Un même élément (fer, Titane, cuivre) peut présenter plusieurs structures cristallines selon
l’intervalle de température considéré. L’élément présente un Polymorphisme cristallin.
Le passage d’une forme à une autre est appelé : transformation allotropique

Exemple : cas du fer :

CC CFC CC
-273°C 912°C 1394°C 1538°C

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Les principales structures cristallines :

Les structures cristallines se définissent par quelques caractéristiques qui permettent de les
comparer entre elles et qui expliquent également certaines propriétés des matériaux cristallins
tels que les métaux ou les céramiques.

Maille élémentaire : contient le nombre d’atome du motif


Il existe une infinité de maille élémentaire. Une maille est définie par le nombre d’atome
entier dans une structure cristalline.

La masse d’une maille : Masse molaire atomique * nb d’atomes de la maille

Dans la structure cubique centrée ‘(fig 9) : 1 atome au centre + 1/8 d’atome à chaque coin * 8
atomes = 2 atomes dans la maille élémentaire CC

Dans la structure Cubique Face Centrée(fig :10) : ½ atomes sur les 6 faces =3 + 1/8 *8
atomes par coin = 4 atomes par maille

Dans la structure hexagonale compact (fig :11) : correspond à un prisme droit de hauteur C
avec une base d’angle π /3 et de côté a = 2 motifs / maille
La structure HC est obtenue avec une rotation de 2π/3 => 6 atomes dans une maille
élémentaire HC

La Compacité : Rapport du volume réel occupé par les sphères (atomes) sur le volume total
de la maille.

La coordinence : Nombre de voisin immédiat d’un atome dans une maille :


CC : 8
CFC :12
HC :12

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Fig. N°9 : Structure cubique centrée

Fig. N°10 : Structure cubique à face centrée

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Fig. N°11 : Structure Hexagonale compacte

1-4-5 Structures cristallines des alliages


Les alliages sont obtenus à partir d’un métal et d’additions métalliques ou pas (peut être
organique, par exemple, le carbone).

Les éléments constituants l’alliage peuvent être au nombre de 2 (alliages binaires), de 3


(alliages ternaires),...de n éléments. Ils peuvent être monophasés ou biphasés ou polyphasés
selon leur composition et la température.

Définition d’une phase : partie de matériau physiquement distincte, mécaniquement


séparable et ayant une composition et une structure propre.

On distingue à l’état solide deux types de phases : les solutions solides et les composés
définis.

1-4-5-1 Solutions solides

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Les atomes de B peuvent entrer en solution dans le réseau cristallin de A soit :

- En occupant les interstices de la structure de A : ils forment alors les solutions solides
d’insertion. Elles ne concernent que les atomes de petits diamètres: C,H,N,O,B.
- En se substituant aux atomes de A : Solutions solides de substitution. Elles sont les
plus nombreuses. La substitution se fait au hasard (solution désordonnée) mais dans
certains cas les atomes de B occupent des sites particuliers (solution ordonnée).

D’après HUME-RHOTERY5, les solutions solides d’insertion ne sont possibles que si le


rapport des diamètres des atomes entre soluté et solvant est compris entre 0.41 et 0.59. Pour
les solutions solides de substitution, le rapport entre les atomes de soluté et de solvant doit
être compris entre 0.85 et 1.15. Les atomes de Nickel (Ni), Chrome (Cr), Manganèse (Mn) et
Cobalt (Co) répondent à cette condition pour des substitutions avec l’atome de Fer.

1-4-5-2 Composés définis


Ces composés ne sont stables que dans un domaine étroit de composition stœchiométrique
AmBn. Ils ont en général une structure cristalline différente de A et de B.

Exemple : Cu3Al, CuAl2, TiC,NbC, Fe3C (Cémentite)

1-4-5-3 Défauts Cristallins

Les cristaux ne sont jamais parfaits. Il y a toujours de « erreurs » dans les empilements. Ces
défauts sont des défauts ponctuels, linéaires ou plans.

Défauts ponctuels : Ces défauts existent au niveau atomique. Ils sont dus à la présence

- D’un atome de la matrice en position interstitiel


- D’un atome étranger en position interstitielle
- D’un atome étranger en position substitutionnelle
- D’un site du réseau vacant appelé Lacune. Les lacunes sont à la base du phénomène
de diffusion et sont toujours présentes dans le réseau. Leur concentration à l’équilibre
varie avec la température (exemple pour l’or : 10-18mol.mol-1 à 273K et 10-4mol.mol-1
au voisinage de la température de fusion)

5
A.Contant, G.Henry,JC. Charbonnier- Principe de base des traitements thermique, thermomécaniques et
thermochimiques des aciers – PYC Edition

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Défauts linéaires : Ces défauts sont les dislocations. Ils sont à l’origine des processus liés à
la déformation plastique.
2 types de dislocations : dislocation vis et dislocation coin

Dislocation – coin : Cette dislocation correspond à l’introduction d’un demi - plan cristallin
supplémentaire dans le réseau cristallin, qui donne l’image d’un coin. La dislocation est
perpendiculaire à la translation B imposée au réseau pour créer le défaut.(Fig.N°12).

La figure 13 montre comment les liaisons atomique du cœur de la dislocation se brisent et se


reforment pour permettre le mouvement de dislocation (En a sur la figure N°13). En b, sur
cette même figure, le mouvement complet de dislocation est présenté : la dislocation rentre
dans le cristal à gauche, se déplace vers l’autre extrémité et sort à droite. Ce mécanisme fait
glisser la partie inférieure du cristal d’une distance b (appelée vecteur de Burger) par rapport à
la partie supérieure lorsqu’une dislocation traverse le cristal de part en part. Le symbole d’une
dislocation coin est . Ce mouvement des dislocations est analogue à la façon dont on
déplace un lourd tapis dans une grande pièce : simplement en déplaçant des plis le long du
tapis – ce qui est bien plus facile que de déplacer tout le tapis d’un coup.

Fig. N°12 : Dislocation coin

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Fig. N°13 : Déplacement d’une dislocation coin

Dislocation – vis : Cette dislocation ne présente pas de demi-plan supplémentaire. Elle doit
son nom au fait que le cristal est constitué par une rampe hélicoïdale autour de la ligne de
dislocation. (Fig. N°13)
Dans ce cas, la dislocation est parallèle à la translation imposée au réseau

Fig. N°13 : dislocation-vis

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Densités des dislocations : La densité des dislocations ρ est la mesure de la longueur de
dislocation par unité de volume (en cm/cm3 ou en m/m3 ou m-2). Dans le cas des métaux, elle
varie de 1010m/m3 à quelques m/m3 selon l’état de déformation.

Le déplacement par glissement des dislocations est à l’origine de la déformation


plastique des solides cristallins.

Défauts plans :
Les surfaces libres, les joints de grains et l’interface entre deux phases

Surfaces libres : elles séparent le solide du gaz. Elles sont rarement lisses et présentent à
l’échelle atomique des « marches ». Ces surfaces sont importantes pour le frottement, la
catalyse, le soudage, l’oxydation.

Joints de grains : ils séparent des régions d’orientations cristallographiques différentes.


On distingue les joints de faible désorientation (angle<10°) qui peuvent être décrit par des
arrangements simples de dislocations.
Les joints de forte désorientation (angle > 10°) sont plus complexe à définir.

Ces joints possèdent une énergie d’interface et représentent un état métastable du métal. Ils
peuvent se déplacer sous l’effet de la température. Ils sont le lieu privilégié de la ségrégation
d’atomes étrangers et sont des obstacles à la propagation des dislocations.

Interfaces entre deux phases


L’interface sépare deux phases différentes. Il existe 2 cas limites :
L’interface incohérente au travers duquel il n’y a pas de continuité entre les réseaux
cristallins des deux phases

L’interface cohérente où les phases adjacentes ont des plans cristallographiques et des
directions de ces plans qui coïncident. Les structures de 2 phases n’étant jamais identiques, le
passage à travers un interface cohérent conduit à l’existence d’un champ de déformation
locale.

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CE QU’IL FAUT RETENIR
 Calcul en moles à partir des masse molaire atomique ou moléculaire
 Les différents types de liaisons
 Les structures cristallines des métaux
 Les différents types de défauts cristallins
 Les définitions

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