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Extrait 42326210
Extrait 42326210
III
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
composé de :
Industrialisation des procédés et usine du futur Réf. Internet : 42602
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des Réf. Internet : 42446
solides
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
Jean-François JOLY
Ingénieur de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon, Ingénieur-
docteur de l'Université de Lyon, Directeur expert à l'IFP Énergies Nouvelles
Olivier POTIER
Responsable du Groupe Thématique de la Société Française de Génie des
Procédés (SFGP), Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (CNRS UMR
7274, Université de Lorraine, Nancy), École Nationale Supérieure en Génie des
Systèmes et de l'Innovation (ENSGSI - Université de Lorraine)
Marie-Odile SIMONNOT
Professeur en Génie des procédés à l'Université de Lorraine (Nancy)
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V
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VI
Transfert de matière en génie des procédés
(Réf. Internet 42326)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
Unités de mesure SI 23 61
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VII
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1. Présentation de ■ Ordinateurs
Les codes précités offrent des versions implantables sur PC, et
la mécanique des fluides un ordinateur de bureau de 2 GHz et 2 GB de mémoire suffit pour
répondre à des besoins classiques. Pour la résolution de cas
numérique (CFD) complexes, le succès des algorithmes parallèles permet d’utiliser
des ordinateurs en réseau, à un coût moindre que celui d'une
machine de calcul très puissante.
1.1 Utilité et attendus de la CFD
en ingénierie
1.3 Étapes d’une simulation
La CFD (Computational Fluid Dynamics ) est simplement le calcul
numérique appliqué à la mécanique de fluides. Cela consiste à Nous nous intéressons ici à la méthode des volumes finis, qui
résoudre dans une géométrie donnée les équations fondamentales consiste à discrétiser le volume étudié sous la forme de petits blocs
de la mécanique des fluides, que l’on peut éventuellement coupler (volumes). Le théorème de Gauss est ensuite utilisé pour transfor-
aux équations de transfert thermique ou de réaction chimique. mer les équations aux dérivées partielles en équations algébriques.
Historiquement, la CFD a commencé à se développer en génie C’est la méthode la plus utilisée par les codes commerciaux.
mécanique, pour étudier les écoulements autour d’un objet afin de
mieux le profiler (ailes d’avions, automobiles). Dans le domaine du
génie chimique, les problèmes sont, en général, beaucoup plus 1.3.1 Représentation d’une géométrie
complexes de par, en particulier, le caractère multiphasique des
écoulements, les réactions chimiques et le comportement rhéolo- La première tâche est de borner le domaine de la simulation. Lors-
gique des fluides. que le système est fermé (réacteur batch par exemple), cela ne pose
pas de problème. Sur les systèmes ouverts, cela peut être plus
Le résultat d’une opération unitaire est souvent sous-tendu par difficile (dispersion d’un gaz dans l’atmosphère par exemple). Il faut
la qualité des écoulements qui sont produits dans l’appareil, car s’assurer soit que l’on est capable d’imposer correctement les
l’intensité des transferts en dépend fortement (mise en contact conditions de frontière aux bornes du système (cf. § 1.3.4), soit que
d’espèces, de fluides, de phases, d’internes, de parois). La connais- les frontières sont suffisamment éloignées pour que le système soit
sance des écoulements dans une installation, et des grandeurs loca- peu sensible aux conditions imposées (par exemple pour un réac-
les ou globales que l’on peut en déduire (champs de concentration, teur continu, détermination de la longueur à simuler sur les cana-
de dissipation énergétique, de température, puissance dissipée, lisations d’entrée-sortie). Plusieurs essais sont parfois nécessaires.
perte de charge, distribution de temps de séjour, etc.), aide alors Si les outils numériques permettent aujourd’hui de prendre en
l’ingénieur de procédé à mieux définir la géométrie de son équipe- compte toute la complexité géométrique du système, il faut enlever
ment et à régler avec pertinence ses paramètres opératoires. les détails mineurs (par exemple les trous de boulons) pour éviter
le gaspillage des mailles dans l’étape suivante. Cette étape doit se
faire manuellement si la géométrie est importée d’un fichier CAD.
1.2 Outils de la mise en œuvre
La CFD requiert de bons outils, et un utilisateur possédant une 1.3.2 Maillage
bonne compétence scientifique.
L’étape du maillage est une étape clé pour s’assurer de la validité
■ Ressources humaines des simulations. C’est l’étape de découpage du volume étudié en
La convivialité toujours plus grande des logiciels proposés sur le petits volumes élémentaires. Le maillage en général n’est pas
marché ne doit jamais faire oublier que la personne qui mène une régulier : les mailles doivent être plus petites (maillage fin) dans les
simulation doit posséder avant tout une excellente connaissance zones où les gradients de vitesse, de température ou de concentra-
de la physique et de la chimie du système étudié. De plus, elle doit tion vont être les plus importants (cf. § 2.1). Si ces zones ne peuvent
maîtriser certains aspects numériques, car des choix doivent être pas être prédites, il convient de faire quelques essais itératifs avec
faits quant aux méthodes de résolution des équations. ajustement du maillage. Dans le cas d’une étude des frottements ou
du transfert thermique en paroi, il faut résoudre les équations dans
■ Logiciels commerciaux la couche limite près de la paroi ; en général, les codes de calculs
Un grand choix de logiciels pour la CFD est désormais proposé proposent des moyens spécifiques pour mailler cette zone. Une
à l’utilisateur. Les sociétés qui les commercialisent annoncent en étude de sensibilité au maillage doit toujours être faite. Cela consiste
général qu’ils peuvent traiter tous les problèmes de mécanique des à faire des simulations avec un nombre de mailles différent (par
fluides. Il est donc toujours prudent de demander avant l’achat un exemple 30 % de plus) : si les résultats de simulation dépendent du
essai du logiciel sur un problème de même type que celui qui devra maillage, il convient de resserrer celui-ci jusqu’à obtenir une indé-
être traité. Les produits évoluant très rapidement, il faut également pendance entre maillage et solution. Si le maillage n’est pas assez
être attentif à la capacité de la société qui le propose à assurer son dense, certains phénomènes locaux ne seront pas capturés (recir-
développement régulier, des tests de validation et une assistance culations, décrochements de l’écoulement, points chauds, etc.).
après-vente auprès de l’utilisateur.
1.3.3 Nécessité des modèles
Parmi les logiciels de CFD, PHOENICS de CHAM, UK, a été le Il est rare que les simulations concernent l’écoulement laminaire
premier logiciel CFD commercial, dans les années 1970. Les d’un fluide newtonien, seul cas qui ne nécessite pas l’utilisation de
grandes marques aujourd’hui sont ANSYS CFX, FLUENT et modèles physiques en supplément des équations de physique fon-
STAR-CD. Bien que fondés sur les mêmes principes et propo- damentales. Dans tous les autres cas, il faudra faire appel à un ou
sant globalement les mêmes services, ils ont chacun leurs plusieurs modèles pour représenter la turbulence (cf. § 3.1), le
points forts (par exemple les modèles physiques proposés). De caractère non newtonien du fluide (voir article [A 710] Fluides non
nombreuses informations sont présentes sur les sites Internet newtoniens ), la coexistence de plusieurs phases et les interactions
de chaque compagnie, et des informations synthétiques inté- entre elles (cf. § 3.2), les réactions chimiques (cf. § 4.2), la porosité
ressantes peuvent également être trouvées sur le site du milieu, etc. Il faut donc avoir une bonne connaissance de la
http://www.cfd-online.com. physique et de la chimie de l’opération pour faire le bon choix.
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1.3.4 Conditions de frontière tielle. Dans la majorité des cas, l’ingénieur ne peut se permettre
qu’une validation par des valeurs globales, de type perte de charge
Au niveau des frontières du domaine simulé, certaines variables ou consommation énergétique par exemple. La concordance ne
doivent être fixées. Par exemple s’il y a une entrée de fluide, on garantit pas l’exactitude des résultats locaux, mais rassure l’utilisa-
fixera sur le plan d’entrée le profil des vitesses, le niveau de turbu- teur. Dans le cas où l’utilisateur dispose d’un pilote bien instru-
lence, éventuellement la concentration en espèces et la tempéra- menté, il est préférable de pouvoir accéder à des valeurs
ture. Sur le plan de sortie, on pourra se contenter de fixer la valeur expérimentales locales (champs de vitesse par exemple) pour
de la pression. Au niveau des parois, on spécifie les conditions de valider la simulation. Dans certains cas complexes, il peut être utile
glissement ou d’adhérence du fluide et, éventuellement, la tempé- de s’appuyer sur un laboratoire de recherche disposant de ces faci-
rature de paroi ou le flux de chaleur. Cette étape est souvent difficile lités expérimentales.
dans le cas des écoulements diphasiques. Le cas de la simulation
d’un cyclone est un exemple particulièrement compliqué (sépara-
tion des phases, écoulement tourbillonnant, importance des
couches limites en paroi).
2. Aspects numériques
La plupart des codes de calcul proposent également deux types
de conditions de frontière particulières : le plan de symétrie et le
plan de conditions cycliques. Le premier permet de réduire la taille Chaque utilisateur doit dans tous les cas se référer à la docu-
du système simulé s’il existe un plan de symétrie dans la géométrie, mentation livrée avec le logiciel pour connaître les méthodes et les
mais il existe un risque qui est de ne pas mettre en évidence l’exis- schémas qui sont utilisés par le code de calcul.
tence de phénomènes instationnaires. Le second permet, par
exemple, de ne modéliser qu’une aube dans une machine tournante
ou de définir un domaine qui comporte une entrée et une sortie, et 2.1 Maillage structuré ou non structuré
d’imposer que les conditions de frontière sur l’entrée soient systé-
matiquement égales aux conditions calculées sur le plan de sortie. Historiquement, les premiers codes de CFD fonctionnaient avec
des maillages structurés, c’est-à-dire formés de volumes hexa-
édriques agencés dans une matrice 3D selon un système cartésien.
1.3.5 Solveur
Puis est apparue la possibilité de traiter la combinaison de plusieurs
Le solveur est le domaine du numéricien. C’est la partie du code zones structurées, c’est ce que l’on appelle le « multiblocs », qui
de calcul consacrée à la résolution proprement dite du système permettait de traiter les géométries plus compliquées, mais l’étape
d’équations discrétisées couplées aux modèles choisis. Plus le de maillage restait fastidieuse. Des solutions permettant de fonc-
solveur est puissant, moins l’utilisateur a besoin d’intervenir. Mais tionner avec d’autres systèmes de coordonnées que cartésiennes
il est encore souvent utile d’agir sur le solveur manuellement pour ont également été proposées.
modifier le facteur de sous-relaxation ou le pas de temps afin La figure 1 montre un exemple d’une section en deux dimensions
d’assurer la convergence de la simulation. Cette convergence est des trois types de maillages structurés précédemment décrits. Dans
censée mener l’utilisateur vers la solution physique. L’unicité de tous les cas, l’angle entre les mailles est proche de 90o, ce qui est
cette solution demeure encore une hypothèse sans preuve mathé- idéal. Il vaut mieux éviter les mailles présentant un angle inférieur
matique, mais est, le plus souvent, heureusement, avérée (accord à 30o, car elles risquent, selon le schéma numérique retenu, de
avec les résultats expérimentaux). générer une perte de précision.
Le suivi de la convergence est assuré par le calcul des résidus La figure 2 montre un maillage en un seul bloc sur un cylindre.
(une mesure, souvent normalisée, des erreurs locales). Lorsque les On note certaines zones situées aux points cardinaux où le maillage
résidus passent au-dessous du seuil choisi, il convient de vérifier, est très mauvais comparé à la figure 1c. Il faut également éviter des
à partir des résultats proposés, que les bilans globaux sont corrects gradients de taille des mailles trop importants, car cela peut
(matière, enthalpie...). Si les résidus n’arrivent pas à diminuer conduire à des erreurs de troncature dans le schéma numérique.
suffisamment, il faut revenir aux étapes précédentes (choix des Tous les codes de calcul ont des outils qui permettent de vérifier la
modèles, conditions de frontière, maillage). Si tout semble correct, qualité du maillage, et il est fortement conseillé de les utiliser avant
il faut reprendre le problème en le simplifiant. Il faut également envi- de lancer une simulation.
sager que l’écoulement puisse être instationnaire alors que l’on
cherche à atteindre une solution stationnaire. Les maillages structurés présentent certains avantages :
— lorsque le maillage est aligné avec la direction principale de
l’écoulement, on obtient un bon niveau de précision car les vecteurs
1.3.6 Traitement des résultats de vitesse sont normaux aux faces des volumes ; c’est pour cette
raison que ce type de maillage est adapté à la résolution des pro-
Les codes de calcul proposent en général un logiciel de post-
blèmes physiques dans les zones proches des parois (frottements,
traitement, qui permet de visualiser facilement les champs de vec-
transfert thermique...) ;
teurs, de température, les surfaces d’isovaleur, etc. L’information est
abondante, et l’ingénieur doit alors souvent exploiter les valeurs — dans un système allongé (canalisation par exemple), le
obtenues localement pour revenir à des valeurs globales qui vont maillage peut être étiré dans la direction de l’écoulement, en per-
caractériser l’opération (bilans, calculs de débits, de pertes de mettant une réduction du nombre de mailles.
charge, de dissipation énergétique, etc.). Il peut s’appuyer sur des Leur inconvénient majeur réside dans la complexité, et donc la
menus prédéfinis dans le code pour des calculs simples, ou déve- lenteur, de leur construction pour les systèmes de géométrie un tant
lopper lui-même des sous-programmes de traitement des résultats. soit peu compliqués, qui demandent à être prédécoupés et traités
par blocs. Certains codes de calcul offrent des logiciels d’aide pour
simplifier cette tâche, parfois uniquement pour des géométries spé-
1.3.7 Validation expérimentale cifiques (par exemple pour mailler de façon structurée les aubes
L’étape ultime consiste à valider les résultats de simulation. Cette d’une turbine).
étape demeure d’autant plus indispensable qu’un certain nombre de Les maillages structurés étaient liés à des solveurs eux aussi
choix ont dû être faits par l’utilisateur, particulièrement concernant conçus pour travailler dans des systèmes de coordonnées struc-
les modèles. La validation ne peut pas concerner l’ensemble des turées. L’apparition d’une nouvelle génération de solveurs non
résultats, la somme d’informations résultant d’une simulation étant structurés a permis de faire évoluer les maillages. Les maillages non
toujours extrêmement importante. Elle ne peut donc être que par- structurés peuvent combiner des tétraèdres, des prismes, des
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non poreux) fonctionnant par leur composition, leur préparation et leur agence-
ment pour délivrer une action et rendre un service (par exemple la galénique).
Après un bref rappel des principes fondamentaux de la mécanique des fluides
appliqués aux cas d’écoulements de fluides parfaits ou visqueux newtoniens
dans les conduites, ce texte fournit les notions de base indispensables sur
l’hydrodynamique des écoulements dans les milieux poreux rencontrés dans les
procédés de sédimentation et granulation, de réactions nécessitant un garnis-
sage, de fluidisation et de filtration.
Notre but est de proposer la ou les relations qui existent :
— entre le débit de fluide et les propriétés caractéristiques du milieu poreux
mobile et des fluides pour maintenir ce milieu poreux dans les conditions opti-
males de fonctionnement afin de réaliser le procédé et d’élaborer le produit
voulu (sédimentation, fluidisation) ;
ou
— entre les pertes de charge nécessaires pour assurer un débit connu et opti-
mum de fluide, compte tenu des propriétés caractéristiques du milieu poreux
fixe (réacteurs, filtration).
Il est bien entendu que ce texte ne se veut nullement exhaustif et le lecteur se
reportera utilement aux ouvrages hautement spécialisés présentés dans la
bibliographie, pour une connaissance plus approfondie sur tel ou tel procédé.
B1'
B1 A2'
1.1 Fluides parfaits incompressibles
u1 A2
en écoulement permanent
A1'
Les équations de bilan sont les suivantes : 1.2 Fluides réels. Viscosité
— conservation de la matière
ρ A 1 u1 = ρ A 2 u2 = qm (1)
avec qm débit massique du fluide (kg · ; s−1) 1.2.1 Définition
— conservation de la quantité de mouvement (équation
d’Euler)
Les seules forces qui existent dans un fluide parfait sont normales
à la paroi. Dans les fluides réels que considère la mécanique des
qm ( u2 Ð u1 ) = Fe (2) fluides interviennent en plus des forces de frottement ou de visco-
sité, qui sont dans le plan de la paroi (fluides newtoniens).
avec F e résultante des forces extérieures (pesanteur, pression) ;
— conservation de l’énergie (équation de Bernouilli) La vitesse ux des filets de fluide, parallèlement à l’axe Ox de la
u 12 P 1 u 22 P 2 canalisation, varie suivant l’axe perpendiculaire Oz de la quantité
------ - + ------- + z 2 = C te
- + ------- + z 1 = ------ (3) d ux
2 g ρg 2 g ρg --------- par unité de longueur.
dz
avec g accélération due au champ de pesanteur (m · s−2),
P1, P2 pression statique (Pa), Ce gradient de vitesse est accompagné d’une force s’exerçant
entre deux filets voisins et dirigée suivant Ox. Cette force par unité
z1, z2 cote, altitude (m). de surface séparant deux filets voisins, appelée contrainte de frotte-
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ment τ, est proportionnelle au gradient de vitesse (relation de 1.2.3 Écoulement laminaire (Re < 2000)
Newton) :
Dans le cas où la vitesse d’écoulement est nulle lorsque le cylin-
d ux dre de fluide considéré a le même rayon que la canalisation (u = 0
τ = η --------- pour r = R), la vitesse u s’exprime :
dz
1 dp
Le coefficient de proportionnalité η, parfois noté µ, est la viscosité u = ------- ( R 2 Ð r 2 ) Ð -------
4η dx
η
dynamique du fluide. On considère souvent aussi le quotient ν = ---
ρ Le profil des vitesses est parabolique.
qui est la viscosité cinématique du fluide. Le débit volumique qv est :
Le tableau 1 rassemble les unités, dans différents systèmes, de d/2
πd 4
∫
dp
ces deux grandeurs. qv = u ⋅ 2 π ⋅ r · dr = -------------- Ð -------
0
128 η d x
Force de pression + Force de frottement = 0 1.2.4 Écoulement turbulent (Re > 3000)
dp du ■ Profil des vitesses (profil de von Karman)
Ð πr 2 ------- d x Ð 2 πr d x η ------- = 0
dx dr
f
On définit une vitesse fictive u∗ = u m --- .
d’où la relation fondamentale pour les vitesses : 2
● Au voisinage de la paroi, l’écoulement reste laminaire sur une
du r dp u∗ y
------- = ------- Ð ------- épaisseur y telle que ----------- < 5 . Dans ce cas :
dr 2η dx ν
u u∗ y
------ = ----------- (6)
u∗ ν
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Transfert de matière
Méthodologie
par Jean-Paul MOULIN
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur de génie chimique à l’École Centrale Paris
Ingénieur à la Société générale pour les techniques nouvelles (SGN)
Dominique PAREAU
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur de génie chimique à l’École Centrale Paris
Mohamed RAKIB
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École Centrale Paris
1. Généralités................................................................................................. J 1 070 - 3
1.1 Opérations unitaires avec transfert de matière......................................... — 3
1.2 Application à la conception et à l’adaptation des unités industrielles.... — 4
1.3 Notion de modèle ........................................................................................ — 4
2. Régime de fonctionnement par rapport au temps ......................... — 4
3. Modèles d’écoulements ......................................................................... — 5
3.1 Modèles simples.......................................................................................... — 5
3.2 Modèles complexes..................................................................................... — 6
3.3 Conclusion.................................................................................................... — 8
4. Différents types d’opérations .............................................................. — 8
4.1 Opération simple ......................................................................................... — 8
4.2 Opération à flux croisés .............................................................................. — 9
4.3 Opération à contre-courant......................................................................... — 9
4.4 Opération avec reflux ou lavage ................................................................ — 9
4.5 Écoulements dans les opérations à contre-courant ................................. — 9
5. Application : établissement des bilans matière et enthalpique . — 9
5.1 Hypothèses générales ................................................................................. — 9
5.2 Bilan global .................................................................................................. — 11
5.3 Bilan opératoire des opérations méthodiques.......................................... — 11
6. Informatique appliquée aux bilans matière et enthalpique ......... — 12
6.1 Procédés en régime stationnaire................................................................ — 12
6.2 Procédés en régime instationnaire ............................................................ — 13
6.3 Simulateurs simplissimes........................................................................... — 15
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 1 070
nom de génie des procédés. Le génie des procédés s’articule en deux parties :
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Il s’agit, par exemple, de la lixiviation (ou extraction solide- 1.3 Notion de modèle
liquide), où le solide imprégné n’est pas une phase pour le thermo-
dynamicien, ou encore de l’extraction par formation de mousse
(phase métastable). Ces « phases », qui n’en sont pas au regard de Dans les appareils où sont effectuées les séparations par transfert
la thermodynamique, se prêtent aux mêmes raisonnements et cal- de matière se produisent des phénomènes d’une complexité telle
culs que les vraies phases, ce qui constitue un excellent critère qu’ils défient toute tentative de description quantifiée exacte (c’est-
méthodologique aux yeux de l’ingénieur. à-dire visant à l’exhaustivité) : les écoulements y sont le plus sou-
Nota : certaines opérations reposent sur des séparations effectuées entre des phases vent turbulents et presque toujours diphasiques. A ces phénomènes
entièrement miscibles. Elles ont peu d’applications industrielles. L’exemple le plus impor- s’ajoutent ceux de transferts de chaleur et de matière qui, dépen-
tant est la séparation des isotopes de l’uranium par passage d’un composé gazeux à tra-
vers une paroi poreuse, ou par ultracentrifugation. Nous ne traiterons pas explicitement
dant eux-mêmes des écoulements, peuvent en retour les modifier.
ces opérations, quoique nombre de raisonnements exposés ici s’y appliquent. C’est en fait un des problèmes les plus complexes de la physico-
chimie macroscopique.
b) Opérations où le changement de phase est accompagné d’une
réaction chimique Or la mécanique des fluides elle-même ne connaît pas de solu-
tions exactes aux équations de Navier-Stokes, dans le cas général
Elles sont rattachées aux opérations unitaires avec transfert de d’un fluide en écoulement turbulent. On a donc été conduit, pour
matière parce que ce dernier est prépondérant : l’absorption de décrire ces écoulements, à utiliser des modèles dont le plus célèbre
l’ammoniac par de l’eau pure ou par une solution d’acide dilué est, est celui de la couche limite.
dans les deux cas, d’abord une épuration de gaz par passage du pol-
L’étude du transfert de matière dans les opérations unitaires
luant dans une autre phase.
repose plus encore sur des modèles et des analogies entre les
Il est néanmoins évident que, en passant de l’absorption avec modèles suivants :
réaction chimique au vapocraquage, on ne rencontre pas de fron- — modèles d’écoulements d’abord, souvent différents de ceux
tière naturelle entre opération unitaire et réacteur diphasique. de la mécanique des fluides ; ceux-ci visent surtout à prévoir les per-
tes de charge, ceux-là surtout à prévoir le transport des solutés et de
la chaleur (cf. § 3) ;
— modèles de transfert de matière et de chaleur, combinés aux
1.2 Application à la conception modèles d’écoulements :
et à l’adaptation des unités • sur le plus simple de ces modèles (équilibre thermodynami-
industrielles que atteint, écoulement idéal), dit modèle de l’étage idéal (ou
théorique) reposent toutes les opérations compartimentées idéa-
les (traitées en [J 1 072]) ;
Deux grandes catégories d’actions à optimiser peuvent être dis- • les plus usuels des modèles complexes de transfert de matière
tinguées. sont introduits dans l’étude de la cinétique de transfert entre pha-
ses [J 1 075] et sont combinés avec divers modèles d’écoule-
■ Conception d’une unité de production ments dans les opérations à contact permanent [J 1 077].
Enfin, soulignons encore qu’il est vain de rechercher le « meilleur
Les données sont la nature des matières premières, les spécifica-
des modèles » à usage universel : nous avons indiqué et nous
tions des produits finis, etc. et bien sûr les lois physico-chimiques.
reviendrons sur la nécessité d’une hiérarchie des modèles selon les
Les paramètres de l’optimisation économique sont l’agencement et
étapes de la conception d’une installation.
le dimensionnement des appareils unitaires (géométrie et condi-
tions opératoires). L’optimum retenu est déterminé après avoir pris
des coefficients de sécurité relatifs à deux niveaux d’incertitude,
concernant :
— la fiabilité des prévisions sur les performances dues aux limi-
2. Régime de fonctionnement
tes de nos connaissances ; par rapport au temps
— l’évolution des paramètres (prix des matières premières et des
produits finis), due à des modifications des marchés en amont ou en
aval de la production (voir l’exemple rebattu du prix de l’énergie). Modéliser une opération unitaire du génie chimique consiste, en
fin de compte, à exprimer des grandeurs, flux de matière ou de cha-
Or toutes les études montrent que la courbe représentant l’évolu- leur, concentrations ou température, etc., à l’aide de fonctions de
tion de la fonction économique en fonction d’un paramètre n’est pas variables soit d’espace (x, y, z), soit discrètes (numéro d’étage)
symétrique par rapport à la valeur du paramètre à l’optimum. On d’une part, et du temps, d’autre part. Il est évident que les modèles
pourra être amené à choisir, sur une base probabiliste si nécessaire, les plus commodes sont les plus simples, c’est-à-dire ceux qui
un point de fonctionnement voisin, mais distinct de l’optimum dépendent d’un nombre minimal de paramètres. Nous allons déga-
mathématique à la date de conception, choisi de telle sorte que les ger dans ce paragraphe les conditions pour qu’un modèle soit indé-
fluctuations des paramètres ne provoquent que des variations mini- pendant du temps.
males des coûts de production.
Les modèles qui reposent sur les écoulements définis au para-
■ Aménagement d’une unité de production graphe 3 dépendent uniquement d’une variable d’espace ou du
numéro de l’étage et, a priori, du temps ; il est clair que si l’opération
Il s’agit d’adapter un groupe d’appareils à une production modi- est discontinue, les fonctions qui décrivent le système dépendent
fiée (par ses produits finis, ses matières premières ou ses contrain- explicitement du temps de façon essentielle : les modèles disconti-
tes technico-économiques). En simplifiant (à l’excès), les para- nus parfaitement agités ne dépendent que du temps. Si l’opération
mètres sur lesquels on peut agir sont les conditions opératoires ; la est semi-continue (opération avec une phase stationnaire par exem-
performance économique réalisable dans les nouvelles conditions ple), sa modélisation repose sur le temps et sur au moins une varia-
dépend alors largement des marges de sécurité prises à la construc- ble d’espace. Dans le cas d’une opération continue, il y a plusieurs
tion, c’est-à-dire de la flexibilité de l’installation. possibilités :
Nota : les algorithmes les plus performants pour la conception ne le sont pas toujours — l’un au moins des paramètres externes de l’appareil (débit,
pour les modifications, et réciproquement ; cette remarque vaut aussi pour les autres usa-
ges des modèles (contrôle-commande, par exemple). Conformément à l’usage, nous composition, température, etc.) a été modifié depuis suffisamment
ferons une place privilégiée aux algorithmes efficaces dans les problèmes de conception. peu de temps pour que l’influence de cette modification se fasse
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RP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWR
Transfert de matière
Distillation compartimentée idéale
par Jean-Paul MOULIN
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur de génie chimique à l’École Centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur à l’École Centrale Paris
Mohamed RAKIB
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École Centrale Paris
Moncef STAMBOULI
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École Centrale Paris
et Arsène ISAMBERT
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur-ingénieur
Professeur à l’École Centrale Paris
et article présente l’une des opérations unitaires les plus anciennes, la dis-
C tillation, dont l’utilisation est très large dans l’industrie : pétrole en premier
lieu, mais aussi chimie, pharmacie, agroalimentaire...
Elle est abordée en tant qu’opération compartimentée, comportant soit un seul
étage (distillation simple), soit plusieurs étages ; la circulation des deux phases
liquide et vapeur se fait alors à contre-courant (rectification).
Le fonctionnement réel des étages est très complexe. On l’approche cepen-
dant avec une précision acceptable par le modèle de l’étage théorique ou idéal.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPQ
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RQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWR
Notations et symboles
Symbole Unité Désignation
D mol · s−1 Débit molaire du distillat soutiré au condenseur d’une rectification
E mol · s−1 Débit molaire du raffinat soutiré au bouilleur d’une rectification
GE J Enthalpie libre d’excès
G JE J · mol−1 Enthalpie libre molaire d’excès du J-ième constituant
E
HJ J · mol−1 Enthalpie molaire d’excès du J-ième constituant
Hi J· mol−1 Enthalpie molaire de la vapeur Vi
hi J · mol−1 Enthalpie molaire du liquide Ri
I mol · s−1 Débit molaire d’alimentation d’une rectification
L mol · s−1 Débit molaire du mélange liquide
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RR
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jQPWR
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RS
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jQPWR
1.1 Homoazéotropes T T
TB
L1 III L2
T T
0 XM Yaz XN 1
Taz,1 1
X A ou YA
YA
TB,1 2
Taz,2
1
P2 TA,1
TB, 2
TA,2
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RT
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jQPWS
Transfert de matière
Extraction liquide-liquide
par Jean-Paul MOULIN
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur de génie chimique à l’École centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur à l’École centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École centrale Paris
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RU
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jQPWS
A masse (ou débit massique) du corps A [Mi] masse réduite d’un mélange (A + B)Mi
dans un mélange
Mi Mj longueur du segment M i M j
B masse (ou débit massique) du corps B
dans un mélange n nombre d’étages
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RV
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jQPWS
1. Représentation A A
des équilibres (10% B )
(20% C )
B (70% A )
M' A
Cette étude est limitée au cas des systèmes ternaires.
40% A
L’effet de la pression sur les équilibres liquide-liquide est en géné- M
60% B M2
ral négligeable. Nous nous limiterons donc ici à la représentation
des phases liquides. Les seules variables à prendre en compte sont C
la température et les compositions [1]. M1 M3
Un système ternaire peut être totalement décrit à l’aide d’un dia- B C
gramme tridimensionnel. Les sections de ce prisme à température
constante sont soit des diagrammes triangulaires (§ 1.1.1), soit des C
diagrammes de Janecke (§ 1.1.2). B
D’autres diagrammes déduits des précédents, qui ne décrivent Figure 1 – Diagramme triangulaire
pas totalement l’équilibre, sont fréquemment employés pour le cal-
cul des opérations d’extraction liquide-liquide (diagramme de distri-
bution, diagramme de sélectivité). A
M K
1.1.1 Diagramme triangulaire
(à température et pression constantes) L
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RW
RX
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jQPWT
Transfert de matière
Autres opérations compartimentées
par Jean-Paul MOULIN
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur de génie chimique à l’École Centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur à l’École Centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École Centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingénieur de l’École Centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École Centrale Paris
a notion d'étage idéal qui a permis le calcul rapide des opérations comparti-
L mentées en distillation et en extraction liquide-liquide (sans augurer de ce
que sera réellement cet étage idéal) peut être appliquée avec le même succès à
d'autres opérations. Celles qui feront l'objet de cet article mettent en jeu un
liquide et un gaz (absorption, désorption) ou un solide et un liquide ou un gaz
(extraction solide-liquide et adsorption). La méthodologie permettant le calcul
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPR
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RY
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jQPWT
Pour le dimensionnement d’un appareil d’absorption ou de Lorsque le soluté ne subit aucune réaction dans la phase liquide
désorption, on définit l’étage idéal comme un plateau qui réalise (A est un non-électrolyte), la loi de Henry s’applique souvent jusqu’à
l’équilibre thermodynamique entre le gaz et le liquide qui en sor- des teneurs importantes dans le liquide. Elle traduit l’équilibre de
tent. partage de l’espèce moléculaire A que l’on peut schématiser par la
réaction suivante :
Expression des teneurs
On peut utiliser les fractions molaires, x dans la phase liquide ou A gaz ⇔ A liquide
y dans la phase gazeuse, ou les fractions molaires réduites rappor-
tées à des débits molaires constants dans l’appareil d’absorption ou Cet équilibre permet d’écrire :
de désorption (débit de solvant seul ou de gaz porteur seul). Nous
noterons ces teneurs x dans la phase liquide ou y dans la phase pA = HA xA
gazeuse.
On a les relations suivantes : avec pA (Pa) pression partielle de A dans le gaz,
x y xA fraction molaire de A dans le liquide,
x = ------------ et y = ------------
1–x 1–y HA (Pa) coefficient de Henry de A.
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SP
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jQPWT
G t0 L t0
G L
Gaz A (moléculaire) y0 x0
y x
avec [A] (mol .L–1) concentration (ou solubilité S) de A Pour les équilibres des mélanges multicomposants dans des solu-
dans le liquide , tions complexes, le lecteur pourra consulter de nombreux ouvrages
KA (Pa . mol–1 . L) constante de Henry , consacrés à ce sujet parmi lesquels les deux références [1][2].
Ct concentration molaire totale de la solution.
1.2.3 Choix de l’absorbant
1.2.2 Cas où le soluté réagit dans la phase liquide Selon la problématique, la nature de l’absorbant peut être impo-
sée comme dans le cas de la récupération d’un constituant présent
Dans le cas d’une réaction chimique de A dans la phase liquide, il dans un mélange gazeux en vue de le valoriser ou bien le choix peut
faut considérer la solubilité conditionnelle S ’ qui traduit la somme être à faire, par exemple lorsque le but est de dépolluer un courant
de toutes les espèces issues du passage du constituant A de la gazeux. Des critères de solubilité, de corrosion, de sécurité ou de
phase gazeuse vers la phase liquide. Par exemple, considérons le coût entrent en ligne de compte pour faire un choix optimal.
cas où A donne lieu à une réaction acido-basique dans l’eau que
nous écrivons sous la forme :
A liquide + H 2 O ⇔ A′ + H
+ 1.3 Absorption ou désorption isotherme
où A’ est non volatil comme c’est le cas des espèces ionisées. Soit
en régime stationnaire
K c la constante d’équilibre de cette réaction relative aux concentra-
tions. La loi de Henry s’applique à l’espèce A seule. A’ est reliée à A Nous supposerons dans ce paragraphe que les opérations se
par la relation : déroulent de manière isotherme (cette hypothèse est toujours justi-
+ fiée dans le cas de l’absorption ou de la désorption de constituants
K c = [ A′ ] [ H ] ⁄ [ A ] . en traces) et que le régime stationnaire est atteint.
La solubilité conditionnelle est donnée par :
S ′ = [ A ] + [ A′ ] 1.3.1 Principe de calcul
Ce qui donne : Nous développerons uniquement le cas de l’absorption en nous
+
bornant à indiquer les résultats dans le cas de la désorption qui se
S ′ = S ( 1 + Kc ⁄ [ H ] ) . calcule de manière symétrique. Nous nous limiterons au cas de
l’absorption d’un soluté unique ou de solutés n’interférant pas l’un
Par conséquent, le partage de A entre les deux phases est régi par sur l’autre (par exemple lorsque les solutés sont en traces).
une constante de Henry apparente égale à :
Les figures 3 et 4 représentent les schémas d’une opération
+ d’absorption à cocourant et à contre-courant et précisent les nota-
K′A = K A ⁄ ( 1 + K c ⁄ [ H ] ) .
tions utilisées :
Le schéma de la figure 2 illustre cet effet. — le débit molaire du gaz porteur seul (sans le soluté) G ;
— la fraction molaire du soluté dans le gaz à traiter y 0 ;
Les gaz industriels les plus importants comme l’ammoniac, le
dioxyde de carbone ou le sulfure d’hydrogène sont des bases ou — le débit molaire de l’absorbant seul (sans le soluté) L ;
des acides faibles. Dans l’eau pure, ils ne sont que très faiblement — la fraction molaire du soluté dans la phase liquide à l’entrée x 0
dissociés et cette dissociation peut être négligée sauf pour les ou x n + 1 .
concentrations très faibles. Ainsi pour des concentrations d’ammo- Le calcul des opérations compartimentées se ramène à la déter-
niac inférieures à 10–3 mol . L–1, l’utilisation de la constante de mination de l’un ou l’autre des paramètres nombre d’étages idéaux
Henry sans tenir compte de la dissociation conduit à des résultats n ou fraction molaire résiduelle dans le gaz traité ( y f ou y n = ). On
erronés. a bien sûr une relation entre n et ε.
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SQ
SR
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jQPWU
Transfert de matière
Cinétique du transfert de matière
entre deux phases
par Arnaud BUCH
Docteur de l’université Paris VI
Maître de conférences à l’École centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingénieur ECP, Docteur d’État ès sciences physiques
Professeur à l’École centrale Paris
Moncef STAMBOULI
Ingénieur ECP, Docteur d’État ès sciences physiques
Professeur à l’École centrale Paris
SS
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jQPWU
lors que l’étude des équilibres chimiques, ou, tout au moins, des lois
A générales qui les régissent, a depuis longtemps un statut d’autonomie
(c’est en effet une branche de la thermodynamique), l’étude de la cinétique du
transfert de matière, et particulièrement celle du transfert à l’interface de deux
phases, est restée pour l’essentiel au sein du génie chimique.
Certes, par des raisonnements de similitude, elle entretient des relations
étroites avec la mécanique des fluides et la thermique. En outre, la thermody-
namique du non-équilibre (développée par Onsager et ses successeurs) lui a
proposé un cadre conceptuel. Mais aucune de ces disciplines n’a réussi à
l’absorber, jusqu’à présent du moins.
Ce détour par l’histoire récente des sciences explique la présence dans ce
traité d’un article consacré à la cinétique du transfert de matière.
De plus, alors que le besoin de données cinétiques concerne pour l’essentiel
le transfert entre deux phases (§ 2), cet article commence par des déve-
loppements sur le transfert de matière au sein d’une seule phase (§ 1). Cela
n’est pas dû seulement à un souci didactique (aller du simple au complexe...).
Il s’agit en fait d’un choix lié à la nature des modèles.
En effet, la majorité des modèles proposés et utilisés pour décrire le transfert
interfacial repose sur l’hypothèse que le changement de phase, stricto sensu,
n’est pas l’étape qui limite l’acte global, et que c’est donc le transport dans
l’une et l’autre phases, entre le cœur de celles-ci et l’interface, qui détermine la
vitesse de transfert.
ST
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jQPWU
■ Expression de la diffusivité pour les gaz Étant la manifestation macroscopique des mouvements intermo-
La diffusion moléculaire de Fick est la manifestation macroscopi- léculaires désordonnés, la diffusion moléculaire de Fick ne devient
que des mouvements intermoléculaires désordonnés. La théorie importante que lorsque les dimensions du pore sont relativement
cinétique des gaz permet de modéliser le phénomène de diffusion grandes par rapport au libre parcours moyen λ d’une molécule A
moléculaire pour un gaz parfait. En effet : (d / λ 艌 20) . Par contre, si le diamètre du pore d et la pression p t
sont tels que λ est grand devant d (d / λ 艋 0,2) , les collisions des
1 molécules contre les parois du pore deviennent prépondérantes.
D AB = uA λ La direction de réémission d’une molécule A par la paroi n’a
3 aucune relation avec la direction incidente ; chaque gaz diffuse
où uA et λ sont respectivement la vitesse moyenne des molécules indépendamment de l’autre. Inspirée de celle de Fick, la loi de
de A due à l’agitation thermique et leur libre parcours moyen. En Knudsen permet de décrire ce transfert :
première approximation, ils s’expriment de la façon suivante :
J A = − DKA grad C A
8 RT kT coefficient de diffusion de Knudsen (m2/s).
uA = et λ = avec DKA
π MA 2
2 p t 4π ℜA D’une manière similaire à la diffusion moléculaire de Fick, on
peut écrire :
avec R constante molaire des gaz (R = 8,314 J.mol−1.K−1),
T température thermodynamique (K), 1
D KA = uA d
k constante de Boltzmann (k = 1,38.10−23 J.K−1), 3
pt pression totale du gaz (Pa), Pour un pore cylindrique, la diffusivité de Knudsen est donnée
par la relation :
MA masse molaire de A (kg.kmol−1),
ℜA rayon moléculaire de A (nm). T
D KA = 0,00485 d
Sans changer fondamentalement le résultat, quelques correc- MA
tions ont été introduites. L’expression du coefficient de diffusion la
plus couramment utilisée est [1], [2] : avec DKA coefficient de diffusion de Knudsen (m2/s),
d diamètre du pore (m).
⎛ 1 1 ⎞ 1 1 Il vient alors :
10−4 1,084
⎜ − 0,249 + +
⎝ M A MB ⎟⎠ M A MB T 3 / 2
D AB = D AB ∼ T 3 / 2 p t−1 et D KA ∼ T 1 / 2
pt
(ℜAB )2 ω ⎛⎜
kT ⎞
⎝ ε AB ⎟⎠ Exemple :
avec MA et MB masses molaires de A et B respectivement Dans le cas de l’air à la température ambiante et à la pression
(kg.kmol−1), atmosphérique, on a :
SU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWU
Pour des solutés de masses molaires modérées (< 400 g/mol), la 1.2 Expression analytique de la diffusion
diffusivité peut être déterminée par l’équation-semi empirique de
Wilke-Chang, fréquemment utilisée en extraction liquide-liquide
moléculaire
par exemple :
Pour un fluide de constituants A et B en mouvement, l’équation
générale de continuité de la mécanique des fluides s’écrit :
(ψ BMB )1 / 2 T
D AL = 2,95.10−5
µLVA0,6 ∂u ∂u y ∂uz ⎞ ∂ρ ∂ρ ∂ρ ∂ρ
ρ ⎛⎜ x + + + ux + uy + uz + =0
⎝ ∂x ∂y ∂z ⎠⎟ ∂x ∂y ∂z ∂t
avec VA volume molaire de A (m3.mol−1), avec t temps,
MB masse molaire du solvant (kg.kmol−1), ux, uy, uz composantes cartésiennes du vecteur vitesse en
un point du fluide de coordonnées (x, y, z),
ψB paramètre d’association du solvant ; les valeurs
habituellement utilisées pour ψB sont : 2,6 (eau), ρ masse volumique du fluide.
1,9 (méthanol), 1,5 (éthanol) et 1,0 (benzène,
heptane, solvants non associés). Remarque : pour un fluide incompressible (ρ = constante), il
vient :
Cette équation est valable pour les solutions diluées.
⎛ ∂u x + ∂u y + ∂uz ⎞ = 0
⎜⎝ ∂x ∂y ∂z ⎟⎠
1.1.5 Diffusion généralisée de Maxwell-Stefan Si l’on écrit le bilan relatif au constituant A dans un volume élé-
mentaire dV (dV = dx dy dz), pendant un temps dt, dans le cas où il
Pour les mélanges gazeux multicomposants, la loi de Fick n’est est produit par une réaction chimique de vitesse rA (nombre de
plus valide. La diffusion est décrite par l’équation généralisée de moles de A produites par unité de temps et par unité de volume
Maxwell-Stefan qui permet de rendre compte des différents cas de réactionnel), il vient :
diffusion, en particulier, ceux non prévus par la loi de Fick dont la
validité est restreinte aux systèmes binaires [3]. En revanche, dans
⎛ Quantité de A ⎞ ⎛ Quantité de A ⎞ ⎛ Quantité de A ⎞ ⎛ Quantité de A ⎞
le cas des systèmes multicomposants, et en particulier ternaires, ⎜ entrant dans ⎟ + ⎜ produite dans dV ⎟ = ⎜ sortant de dV ⎟ + ⎜ accumulée dans⎟
différents phénomènes de diffusion peuvent être observés ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎝ dV pendant dt ⎟⎠ ⎜⎝ pendant dt ⎟⎠ ⎜⎝ pendant dt ⎟⎠ ⎜⎝ dV pendant dt ⎟⎠
(figure 1) :
– diffusion osmotique : elle qualifie la diffusion effective en ou encore :
l’absence d’un gradient de concentration ;
– diffusion inverse : elle concerne la diffusion ayant lieu dans le ⎛ ∂N Ax + ∂N Ay + ∂N Az ⎞ + ∂C A = r
⎜⎝ ∂x ∂y ∂z ⎟⎠ ∂t
A
sens inverse de celui dicté par le gradient de concentration ;
– diffusion bloquée : elle correspond au cas où le flux de
En tenant compte de la relation (1), on a : NAx = uxCA + JAx
matière transféré est nul malgré l’existence d’un fort gradient de
concentration. il vient :
Contrairement à la loi de Fick, l’équation de Maxwell-Stefan ne ∂C A ∂C A ∂C A ∂u ∂u y ∂uz ⎞
ux + uy + uz + C A ⎛⎜ x + +
stipule pas nécessairement la colinéarité entre le flux de matière ∂x ∂y ∂z ⎝ ∂x ∂y ∂z ⎠⎟
d’une espèce et son gradient de concentration.
∂2C A ∂2C A ∂2C A ⎞ ∂C A
Par ailleurs, ces différents cas de diffusion ont été observés − D AB ⎛⎜ + + + = rA (2)
expérimentalement pour un mélange gazeux ternaire N2 – H2 – ⎝ ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 ⎠⎟ ∂t
CO2 à température et pression constantes dans les conditions de
C’est l’équation générale de continuité relative au constituant A.
diffusion équimolaire [5]. La formulation de Maxwell-Stefan a per-
mis également d’expliquer des « anomalies » observées dans la Remarque : pour un fluide immobile (u = 0) et en l’absence de
distillation d’un mélange ternaire méthanol - propanol - eau se tra- réaction chimique (rA = 0), on obtient la deuxième loi de Fick :
duisant par une efficacité de Murphree d’un plateau de 150 % [6].
Elle a été validée expérimentalement pour des systèmes multi ∂C A ⎛ ∂2C A ∂2C A ∂2C A ⎞
= D AB ⎜ + +
composants liquides [4] et dans le cas d’une extraction liquide- ∂t ⎝ ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 ⎟⎠
liquide [7].
SV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWV
Transfert de matière
Applications des modèles cinétiques
aux opérations compartimentées
e modèle de l’étage idéal (ou théorique) suppose que les phases issues de
L l’étage sont en équilibre thermodynamique. Ainsi, la donnée des débits et
des compositions des flux à l’entrée de l’étage suffit donc à déterminer les
débits et les compositions des flux de sortie.
Pour un étage réel, l’équilibre thermodynamique n’est pas atteint. Le dimen-
sionnement de l’étage nécessite des données sur la cinétique du transfert de
matière entre les deux phases. Mais cela ne suffit pas. En effet, entre les gran-
deurs caractéristiques de l’équilibre thermodynamique et les données
cinétiques, il y a une différence fondamentale qui confère une complexité
essentielle à tout modèle où l’équilibre thermodynamique n’est pas atteint :
– dans le premier cas, l’équilibre de partage entre deux phases est le même
quelle que soit la façon dont il est atteint ; il peut être aisément déterminé par
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPX
SW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWV
SX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWW
Transfert de matière
Opérations à c
ontact permanent
transfert notable est l’existence d’une différence de potentiel entre les deux
SY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWW
phases. C’est ainsi que l’équilibre n’est jamais réalisé dans les appareils à
contact permanent. Ou du moins s’il est réalisé en un point de la colonne, le
restant de la colonne est inopérant.
Les opérations à contact permanent sont couramment utilisées en absorption,
distillation, extraction liquide-liquide, séchage, humidification, chromatogra-
phie, échange d’ions.
Le transfert de matière s’accompagne presque toujours d’un transfert
d’énergie (ou de chaleur). Nous considérerons uniquement les opérations où le
transfert de chaleur est négligeable.
De façon générale, on opère à contre-courant sauf à de très rares exceptions
comme par exemple lors de l’absorption d’un gaz pur. Les écoulements ont une
importance capitale car ces opérations sont sous contrôle cinétique. Nous
allons voir l’application des modèles idéaux simples et des modèles plus
sophistiqués au calcul de ces opérations.
1. Dimensionnement
d’une colonne à contact
1 1
q2 (c 2) q1 (c 1)
z=Z
permanent à courants
parallèles (modèle piston) q2 (c 2) q1 (c 1)
Hypothèses générales
z=0
TP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWW
c2 q2 q1
c + dc c + dc
0,8 2 2 1 1
z + dz
0,7
c 2 = eq (c 1) dn
0,6 EQ
c2
1 z=Z z
q2 q1
0,5 c c
Droite 2 1
opératoire
0,4
Figure 3 – Bilan de matière d’une tranche élémentaire de colonne
c0 0,3 z=0
2
0,2
Soit, en exprimant le flux de transfert par le potentiel global côté
0,1 phase 1 et en tenant compte de q 1 constant :
TQ
TR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWX
Transfert de matière
Extraction liquide-liquide
avec réaction chimique
e transfert de matière entre deux phases avec réaction chimique dans une
L des phases est un phénomène qui joue un rôle considérable dans les o p é -
rations d’absorption gaz-liquide (absorption d’un gaz acide par une solution
basique et vice versa), ainsi qu’en hydrométallurgie (retour sélectif d’une
espèce métallique du solvant vers la phase aqueuse par changement d’état
d’oxydation en présence d’un oxydant ou d’un réducteur approprié).
Lorsque l’espèce transférée est consommée par une réaction chimique, on
observe une accélération du transfert de matière : l’action sur le facteur poten-
tiel se conçoit aisément. L’analyse du problème montre qu’il y a également
action sur le coefficient de transfert dans certains cas.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPY
TS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jQPWX
Cette réaction suit la loi de vitesse : Pour établir l’expression du flux molaire de M à l’interface ΦM ,
considérons un volume de couche limite de section unité, du côté
rM = k 0 CMCB de la phase liquide aqueuse (figure 1). Écrivons les bilans relatifs à
M et B pendant une unité de temps dans une tranche élémentaire
avec C M(mol · m–3) concentration volumique de M dans la de ce volume, comprise entre les cotes z et z + dz, (0 ⭐ z ⭐ δ ) :
phase 2,
C B(mol · m–3) concentration volumique de B dans la dC dC
phase 2, − DM M = − DM M + k 0 CMCB dz
dz z dz z +dz
rM(mol · m–3 · s–1) vitesse de la réaction dans la phase 2,
et (1)
k0(mol–1 · m3 · s–1) constante de vitesse.
dC dC
− DB B = − DB B + k 0 CMCB dz
Hypothèses simplificatrices dz z dz z +dz
– Nous supposons que B et M′ ne sont solubles que dans la avec DM(m2 · s–1) coefficient de diffusion de M dans la
phase 2. phase aqueuse,
– Nous utilisons le modèle de la couche limite, qui permet un DB(m2 · s–1) coefficient de diffusion de B dans la
allégement considérable de l’appareil mathématique par phase aqueuse,
comparaison avec les modèles de la pénétration ou du renouvel-
ΦM(mol · m2 · s–1) flux molaire de M.
lement, et qui mène, ce qui est plus surprenant, à des résultats très
voisins, voire identiques, dans un grand nombre de cas. In fine, Il vient :
nous supposons que le régime stationnaire de concentrations est d2 CM
établi et le transfert est infiniment rapide à l’interface (équilibre DM = k 0 CMCB
atteint à l’interface). dz 2 z
(2)
d2 CB
= k 0 CMCB
– Compte tenu de la consommation de M par la réaction
DB
chimique, nous admettons que la concentration de M dans la phase dz 2 z
2 est suffisamment faible pour que l’on puisse confondre le flux
molaire NM de M rapporté à un point fixe et le flux molaire JM de avec les conditions aux limites suivantes :
M rapporté à l’écoulement moyen du fluide.
Ci
i = M1
– Nous supposons également que le coefficient de distribution à CM = CM
l’équilibre Déq de M entre les deux phases 1 et 2 est constant z =0 Déq (3)
(cf. [J 1 075, § 1.3.3]). Cette hypothèse, le plus souvent vérifiée,
ΦB = 0 ; car B ne quitte pas la phase liquide
permet de calculer des coefficients globaux de transfert.
et :
CB = CB
On rappelle que le coefficient de distribution à l’équilibre est z =δ (4)
défini comme étant le rapport des concentrations (au sens CM = CM
générique du terme) de M entre les deux phases 1 et 2 à
l’équilibre :
C i
Déq = M1
CM2 équilibre
1 2 CB
i
CM
TT
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TU
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TV
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KL m · s–1 conductance globale de transfert Φ mol · m–3 · s–1 flux global d’absorption par une
définie par rapport unité de volume d’absorbeur
aux concentrations
ϕ mol · m–2 · s–1 flux spécifique moyen
k (mol · m–3)1–m–n s–1 constantes de vitesse d’absorption par unité d’aire
de réactions (k 2, k mn...) interfaciale
kG mol · Pa–1 · m–2 · s–1 coefficient de transfert de matière Ω m2 section droite de colonne
du côté gaz
m ordre de réaction par rapport au A gaz absorbé (dissous) L relatif à la phase liquide
gaz dissous A
B réactif liquide dissous P produit de réaction
n ordre de réaction par rapport au
réactif liquide B E à l’entrée du réacteur R relatif au réacteur
N˙ B mol · s–1 débit molaire d’hydrazine G relatif à la phase gazeuse 0 à l’état de référence
introduit dans le réacteur
i à l’interface s au sein du liquide (sortie
p Pa pression partielle de réacteur)
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TW
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1. Classification des cients de transfert de matière du côté gaz et du côté liquide, leurs
domaines d’utilisation et des exemples d’application sont rassem-
principaux types blés à titre indicatif dans le tableau 1 d’après [1] [2].Ces différents
absorbeurs sont classés, de façon classique, en fonction de la réten-
d’absorbeurs tion en liquide ε L (volume de liquide par unité de volume de
réacteur) :
— forte rétention : colonne à bulles, cuve agitée, jet immergé ;
La figure 1 réunit les différents types d’absorbeurs gaz-liquide uti- — rétention moyenne : colonnes à plateau et à garnissage ;
lisés industriellement. Leurs caractéristiques principales, c’est-à-dire — faible rétention : colonnes à film et à pulvérisation, venturi,
les fractions de phase dispersée, les aires interfaciales, les coeffi- éjecteur.
(0)
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TX
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Coefficient de transfert
Coefficient de transfert
la phase gazeuse
en phase liquide
kL (10–4 m . s–1)
Phase continue
du côté liquide
du côté liquide
kL a (10–2 s– 1)
a (10–2 m–1)
du côté gaz
β (%)
τ (s)
Colonne à bulles ................ Liq. 60-98 0,5-6 1-4 0,5-2 0,5-12 f fàm g à tg Oxydations, chlorations
Cuve agitée ......................... Liq. 20-95 1-20 0,3-4 0,3-80 900-7 200 f fàm g à tg Oxydations, fermentations
Colonnes .............................
– à plateaux perforés ........ Liq. 10-95 1,5-5 5-13 0,5-6 7,5-60 5-10
màg m à tg g à tg Fabrication de HNO3
– à plateaux à calottes ...... Liq. 10-95 1,5-6 3-10 0,5-2 5,5-60 5-10
Colonnes à garnissage ......
– à contre-courant ............. Gaz 2-25 0,1-3,5 0,4-2 0,02-2 0,04-7
g à tg m à tg f Absorption, lavage de gaz
– à cocourant ...................... Gaz 2-95 0,1-17 0,4-6 0,1-3 0,04-100
Venturi .................................. Gaz 2-10 1,6-25 5-10 2-10 tg 1-4 f Lavage de gaz chargés en
poussières
Colonne à pulvérisation..... Gaz 2-10 0,1-1 0,7-1,5 0,5-2 tg 3-4 f Lavage de gaz chargés en
poussières
Gaz
Colonne à film...................... 1-10 2-5 0,5-8 tg 1-2 f Réactions très exothermi-
Liq. ques
(1) Rapportées à l’unité de volume de réacteur
(2) Abréviations utilisées
f : faible ; m : moyen ; g : grand ; tg : très grand.
2. Transfert de matière Il n’y a flux de transfert de matière que lorsqu’il n’y a pas équilibre
thermodynamique entre l’interface et le sein du fluide ; il est donc
dans les réacteurs opportun d’utiliser une différence de potentiel motrice définie
comme un écart à l’équilibre. On pourrait utiliser les activités et les
gaz-liquide potentiels chimiques dans les équations des flux, mais, dans la réa-
lité, on se servira presque toujours des concentrations (en mol · m–3).
Dans tout ce qui suit, nous supposerons qu’à l’interface, la
2.1 Absorption physique concentration C*A correspond à l’équilibre avec la pression partielle
pAi . Ce faisant, nous supposons qu’il n’y a pas de résistance de
transfert interfaciale ; cette hypothèse est vérifiée dans la majeure
Lorsque l’on met en œuvre l’absorption d’une espèce gazeuse partie des cas. Elle risque d’être caduque lorsque l’on est en présence
dans une solution liquide, outre les phénomènes de transport au de produits amphiphiles s’accumulant aux interfaces (tensioactifs).
sein des deux phases par diffusion moléculaire, convection..., se
En l’absence de réaction chimique, on définit alors les coefficients de
produisent des phénomènes de transfert de la phase gazeuse vers
la phase liquide au niveau de l’interface. Les conditions dans la transfert de matière du côté gaz et du côté liquide par les relations
région très proche de cette interface sont très difficiles à observer suivantes :
expérimentalement; on est, de ce fait, souvent amené à utiliser des Φ = ϕ a = k L a ( CA* – C As ) = k G a ( p A – p Ai ) (1)
modèles simples issus de la mécanique des fluides et décrivant
des couches limites au voisinage de l’interface [3] [4]. avec a (m–1) aire interfaciale gaz-liquide rapportée à
l’unité de volume,
Le facteur le plus important, en ce qui concerne le transfert de
matière vers (ou à partir d’) un écoulement turbulent, est l’existence ϕ (mol · m–2 · s–1) flux spécifique moyen d’absorption par
d’une résistance au transfert de matière localisée dans une région unité d’aire interfaciale,
de faible épaisseur, adjacente à l’interface. Φ (mol · m–3 · s–1) flux globale d’absorption par unité de
volume d’absorbeur,
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TY
UP
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UQ
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Les notions présentées dans ces dossiers se retrouvent dans de nombreux livres en langue
anglaise et française. On trouvera, dans la bibliographie les principaux ouvrages en langue
anglaise [12] [13] [17] et en langue française [18] [19] sur lesquels s’appuient les exposés.
(0)
Notations et symboles
Symbole Unité Désignation
B m2 Perméabilité de la particule
C mole ⋅ m–3 Concentration d’un constituant
Cp J ⋅ kg–1 ⋅ K–1 Capacité thermique massique
dc m Diamètre de capillaires
dp m Diamètre des particules
De m2 ⋅ s–1 Diffusivité apparente d’un constituant au sein
d’une particule
DAB m2 ⋅ s–1 Coefficient de diffusion de Fick du mélange
binaire A + B
DK m2 ⋅ s–1 Coefficient de diffusion de Knudsen
E J ⋅ mole–1 Énergie d’activation d’une constante de vitesse
h W ⋅ m–2 ⋅ K–1 Coefficient de transfert de chaleur convectif
k, k ’ Constante de vitesse d’une réaction chimique
(unité dépendant de l’ordre cinétique
de la réaction)
kC m ⋅ s–1 Coefficient de transfert de matière convectif
3 –1
K m ⋅ mole Constante d’équilibre d’adsorption
Lc m Longueur des capillaires
N mole ⋅ s–1 Débit de matière transférée au sein
de la particule
N’ W Débit de chaleur transférée au sein
de la particule
Nc Nombre total de capillaires
P Pa Pression partielle d’un constituant
Ps Pa Pression de vapeur saturante d’un constituant
S’ Facteur correctif de section des capillaires
Sc m2 Surface occupée par les bouches de pores sur
une particule
Sp m2 Surface externe d’une particule
T K Température
u m ⋅ s–1 Vitesse de la phase fluide
Vp m3 Volume externe de la particule
X Masse d’adsorbat par masse d’adsorbant
∆H J ⋅ mole–1 Variation d’enthalpie d’une réaction chimique
α Angle moyen des capillaires avec la direction de
l’écoulement
εi Porosité interne d’une particule
ϕm mole ⋅ m2 ⋅ s–1 Flux de matière transférée
ϕt W ⋅ m–2 Flux de chaleur transférée
λe W⋅ m–1 ⋅ K–1 Conductivité thermique apparente
σ m2 ⋅ kg–1 Surface spécifique des particules
µ Pa ⋅ s Viscosité dynamique de la phase gazeuse
ρa kg ⋅ m–3 Masse volumique apparente de la particule
ρs kg ⋅ m–3 Masse volumique du solide constituant
la particule
τ Facteur de tortuosité de la particule
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J 1 091 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
UR
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© Techniques de l’Ingénieur J 1 092 − 1
US
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jQPYR
(0)
Notations et symboles
Symbole Unités Désignation
–1
a m Surface spécifique de la particule
Ce mole ⋅ m–3 Concentration d’un constituant dans la phase
gazeuse externe
Cm mole ⋅ m–3 Concentration d’un constituant
dans les micropores
CM mole ⋅ m–3 Concentration d’un constituant
dans les macropores
Cv J ⋅ mole ⋅ m–3 ⋅ K–1 Capacité thermique volumique de la particule
C* mole ⋅ m–3 Concentration d’un constituant adsorbé au sein
de la particule
Dm m2 ⋅ s–1 Diffusivité d’un constituant
au sein des micropores
DM m2 ⋅ s–1 Diffusivité d’un constituant
au sein des macropores
D m2 ⋅ s–1 Diffusivité apparente au niveau de la particule
D* m2 ⋅ s–1 Diffusivité apparente au niveau
des microcristallites
h W ⋅ m–2 ⋅ K–1 Coefficient de transfert de chaleur convectif au
niveau de la particule
K Constante d’équilibre
ᐉm m Demi-épaisseur caractéristique
des microcristallites représentées
par le modèle du feuillet
ᐉM m Demi-épaisseur caractéristique de la particule
représentée par le modèle du feuillet
t s Temps
T K Température
x m Variable d’espace au niveau des microcristallites
X m Variable d’espace au niveau de la particule
ε Porosité relative
ξ m Demi-épaisseur du feuillet non adsorbé
τ s Temps au bout duquel la particule est totalement
adsorbée
τm s Temps de diffusion au niveau des micropores
τM s Temps de diffusion au niveau des macropores
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J 1 092 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
UT
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jQPYS
UU
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jQPYS
7
6 5 Pore
2 3 4 intergranulaire
1
Grain poreux
UV
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jQPYS
L m demi-épaisseur du modèle
pseudo-homogène du feuillet
S m2 surface externe du grain de Nous nous plaçons dans le cas d’une réaction admettant la stœ-
catalyseur chiométrie suivante :
UW
UX
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jQPYT
UY
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jQPYT
VP
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Unités de mesure SI
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© Techniques de l’Ingénieur 23v2 − 1
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RS
Une grandeur est l’attribut d’un phénomène, d’un corps ou d’une Exemple : le pascal est le nom spécial du newton par mètre carré.
substance, qui est susceptible d’être distingué qualitativement et
déterminé quantitativement. Ce terme grandeur peut se rapporter à
une grandeur dans un sens général, par exemple la longueur, le
temps, la masse, la résistance électrique, etc., ou à une grandeur 1.6 Système de grandeurs
particulière, par exemple la longueur d’une tige donnée, la résis-
tance électrique d’un échantillon donné de fil. Les grandeurs qui
peuvent être classées les unes par rapport aux autres en ordre crois-
sant (ou décroissant) sont appelées grandeurs de même nature. Un système de grandeurs est un ensemble de grandeurs (dans le
sens général) entre lesquelles il existe des relations définies. Il
L’unité de mesure est une grandeur particulière, définie et adop- s’applique à un domaine particulier, par exemple le système de
tée par convention, à laquelle on compare les autres grandeurs de grandeurs de la mécanique, ou à tous les domaines de la science et
même nature pour les exprimer quantitativement par rapport à cette de la technique.
grandeur.
Exemple : l’épaisseur, la circonférence et la longueur d’onde sont À un système de grandeurs donné, on fait habituellement corres-
des grandeurs de même nature ; leur unité SI de mesure (§ 4.2) est le pondre un système d’unités déterminé.
mètre.
La métrologie, qui est la science de la mesure, embrasse tous les Les grandeurs de base d’un système de grandeurs sont les gran-
aspects aussi bien théoriques que pratiques se rapportant aux deurs qui sont admises par convention comme étant fonctionnelle-
mesurages, quelle que soit l’incertitude de ceux-ci, dans quelque ment indépendantes les unes des autres.
domaine de la science et de la technologie que ce soit. Exemple : les grandeurs longueur, temps et masse sont générale-
Le mesurage est l’ensemble des opérations ayant pour but de ment prises comme grandeurs de base dans le domaine de la mécani-
déterminer la valeur d’une grandeur. que.
1.4 Symbole
L’écriture des symboles est régie par des règles précises (§ 4.4.3). Exemple : dans le système de grandeurs de la mécanique du
La principale correspond à l’écriture des symboles de grandeurs en paragraphe 1.7 où les dimensions des grandeurs de base longueur,
italique et des symboles d’unités en droit. masse et temps sont représentées respectivement par L, M et T, la
dimension de la force est LMT−2.
Un symbole de grandeur ou d’unité ne doit pas être confondu
avec une abréviation ou un sigle.
Les unités de grandeurs qui ont la même dimension dans un sys-
Exemple : UA est le symbole de l’unité astronomique ; A est le tème donné peuvent avoir le même nom et le même symbole,
symbole de l’ampère. même si ces grandeurs ne sont pas de même nature.
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23v2 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
VR
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RS
1.16 Unité composée Le Bureau international des poids et mesures (BIPM) a été créé
par la Convention du mètre signée à Paris le 20 mai 1875 et il est
situé au Pavillon de Breteuil à Sèvres, France. Son entretien est
assuré à frais communs par les États membres de la Convention du
On appelle unité composée une unité dérivée qui n’a pas reçu de
mètre. En août 2005, 51 États étaient membres de cette Convention.
nom spécial.
Le BIPM a pour mission d’assurer l’unification mondiale des mesu-
Exemple : kilogramme-mètre par seconde. res physiques.
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© Techniques de l’Ingénieur 23v2 − 3
VS
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RS
Le BIPM fonctionne sous la surveillance exclusive du Comité Dans le domaine des unités de mesure, le comité technique ISO/
international des poids et mesures (CIPM) composé de scientifiques TC 12 Grandeurs, unités, symboles, facteurs de conversion et tables
appartenant à des États différents. de conversion a élaboré la norme ISO 31 qui comporte 14 parties et
Le CIPM est placé sous l’autorité de la Conférence générale des qui définit les grandeurs, unités et symboles par domaine techni-
poids et mesures (CGPM) formée des délégués de tous les États que.
membres de la Convention du mètre et qui se réunit actuellement Le comité technique ISO/TC 12 a également établi la norme
tous les 4 ans. Les responsabilités de la CGPM sont : ISO 1000 qui décrit le système international d’unités SI et donne les
— de prendre les mesures nécessaires pour assurer la propaga- règles d’emploi des multiples et sous-multiples.
tion et le perfectionnement du Système international d’unités (SI), 25 pays participent activement aux travaux de ce comité techni-
forme moderne du système métrique ; que dont le secrétariat est géré depuis 1982 par la Suède.
— de sanctionner les résultats des nouvelles déterminations
métrologiques fondamentales ;
— d’adopter les décisions importantes concernant l’organisation
et le développement du BIPM. 2.4 Commission électrotechnique
La 1reCGPM s’est réunie en 1889 ; la 22e
s’est tenue en 2003. Les internationale (IEC), IEC/CE 25
décisions de la CGPM font l’objet de résolutions [1] à [9].
Le CIPM a institué, depuis 1927, dix Comités consultatifs destinés La Commission électrotechnique internationale (IEC) a été fondée
à la renseigner sur des questions spécialisées et à lui proposer des en 1906. C’est l’autorité pour les normes mondiales en ingénierie
recommandations pour coordonner les travaux internationaux électrique et électronique. L’IEC est composée en 2005 de 52 pays
effectués dans leurs domaines respectifs. membres.
Le réseau des mesures dans le monde est constitué d’un tissu de Le comité d’étude 25 de l’IEC, IEC/TC 25, Grandeurs et unités et
plus en plus complexe d’accords et d’échanges officiels et non offi- leurs symboles littéraux, a pour objet de préparer les normes inter-
ciels. nationales sur les grandeurs et unités à utiliser en technologie élec-
La Convention du mètre, par l’intermédiaire de la Conférence trique. Pour ces grandeurs et unités, ces normes peuvent donner
générale des poids et mesures, du Comité international des poids et leurs définitions, noms, symboles littéraux et utilisation, les rela-
mesures et du BIPM, fournit la base formelle et physique des mesu- tions dans lesquelles elles apparaissent et les signes et symboles
res sur laquelle se fonde tout le reste de l’activité internationale en utilisés avec ces grandeurs et unités.
métrologie pratique. Publications : IEC 60027, Symboles littéraux à utiliser en électro-
technique, parties 1 à 4 et leurs amendements.
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23v2 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
VT
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RT
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 24 − 1
VU
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RT
_____________________________________________________________________________________________________________________________________
Sym-
Dimensions Noms et Valeurs
Noms boles Noms et symboles Noms et symboles Valeurs en SI (3)
(2) symboles en SI
(1)
Longueur , L mètre (m) mille (4) 1 852
Longueur d’onde λ L mètre (m)
Nombre d’onde σ L–1 mètre à la puissance
–1
moins un (m )
are (a) (5) 102
Aire, superficie A L2 mètre carré (m2)
hectare (ha) 104
GÉOMÉTRIE
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PE 24 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation
VV
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RU
Classification périodique
des éléments
onsidérant que les propriétés des éléments chimiques ne sont pas le fruit
C du hasard et qu’elles varient de façon périodique en fonction de la masse
atomique des éléments représentés, Dmitri Ivanovitch Mendeleïev (1834-1907)
décrivit entre 1869 et 1871 un tableau comportant huit colonnes, dans les-
quelles étaient rassemblés des éléments possédant des propriétés voisines
classés par ordre de masse atomique croissante de haut en bas et dix neuf
lignes dans lesquelles les éléments étaient répartis par masse atomique crois-
sante de gauche à droite. La disposition faisait que, dans une même colonne,
ne figuraient que des éléments de propriétés chimiques voisines.
Cette classification périodique est différente de celle utilisée aujourd’hui mais
similaire dans son principe : elle propose une classification systématique des élé-
ments chimiques étroitement liée à la périodicité de leurs propriétés chimiques.
Le tableau périodique a connu de nombreux réajustements depuis la fin du
XIXe siècle, il s’est enrichi d’éléments naturels inconnus à l’époque de
Mendeleïev – mais que Mendeleïev avait prévus en laissant des cases vides
dans son tableau –, d’éléments artificiels jusqu’à prendre la forme que nous lui
connaissons aujourd’hui. C’est un classement universel, qui s’est enrichi de
p。イオエゥッョ@Z@ュ。ゥ@RPQS
VW
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RU
données physiques et auquel peuvent être rapportés tous les types de comportements physique et chimique des élé-
ments. Actuellement, sa forme standard comporte 118 éléments, allant de 1H à 118Uuo.
Dans le tableau des éléments sont fournies diverses grandeurs physiques et chimiques, qui sont caractéristiques de
l’élément. Ces grandeurs sont des valeurs de référence, c’est-à-dire qu’elles ont été normalisées par différentes organi-
sations, comme l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (UICPA), aussi désignée par son nom anglais
IUPAC, et le National Bureau of Standards (NBS) ou encore le Committee on Data for Science and Technology
(CODATA). Ces grandeurs sont détaillées dans la suite.
1. Atomes, éléments de traces) a un nombre de masse égal à 14. Ils sont respectivement
notés 136 C et 146 C .
et isotopes Parmi les 118 éléments observés, 90 éléments se rencontrent dans
le milieu naturel, ce sont tous les éléments de numéro atomique infé-
Un atome est la plus petite partie constitutive des composés chimi-
rieur ou égal à 92, hormis le technétium 43Tc et le prométhium 61Pm.
ques, pouvant se combiner chimiquement avec d’autres. Cette notion
Sur ces 90 éléments, seuls 80 ont au moins un isotope stable (non
d’atome, connue depuis l’Antiquité, est la base des sciences de la
radioactif), ce sont tous les éléments de numéro atomique inférieur
matière modernes et principalement de la chimie. Bien qu’en chimie,
l’atome soit considéré comme l’entité insécable de base, dans ou égal à 82, c’est-à-dire jusqu’au plomb 82Pb, hormis le technétium
43Tc et le prométhium 61Pm. Parmi ceux-ci, seuls 14 n’ont qu’un seul
d’autres domaines, il n’est plus toujours considéré comme tel, depuis
les expériences de physique nucléaire ayant mis en évidence sa struc- isotope stable (par exemple le fluor, constitué exclusivement de l’iso-
ture au début du XXe siècle. Un atome est constitué d’un noyau tope 19F), les 66 autres en ont au moins deux (par exemple le carbone
concentrant plus de 99,9 % de sa masse, autour duquel se distribuent
est composé à hauteur de 98,90 % de 126 C et 1,10 % de 136 C ). Il existe
des électrons pour former un nuage 40 000 fois plus étendu que le
en tout 256 isotopes stables connus des 80 éléments non radioactifs
noyau lui-même. Le noyau est constitué de protons, chargés positive-
et une vingtaine d’isotopes faiblement radioactifs présents dans le
ment, et de neutrons, électriquement neutres. Les électrons sont en
milieu naturel (parfois avec une période radioactive tellement grande
interaction avec le noyau, tandis que les nucléons sont maintenus
qu’elle en devient non mesurable), certains éléments ayant à eux
ensemble au sein du noyau par l’interaction nucléaire forte. Le nuage
seuls plus d’une demi-douzaine d’isotopes stables (par exemple,
électronique est distribué sur des niveaux d’énergie quantifiés autour
du noyau définissant des couches et des sous-couches électroniques. l’étain 50Sn en a dix, d’occurrences naturelles fort variables).
Plusieurs atomes peuvent établir des liaisons chimiques entre Tous les isotopes d’un même élément occupent la même case
eux grâce à leurs électrons et, d’une manière générale, les proprié- du tableau périodique.
tés chimiques des atomes sont déterminées par leur configuration Alors qu’un élément chimique ne peut pas se transformer en un
électronique, laquelle découle du nombre de protons de leur autre élément par une réaction chimique, un élément chimique
noyau. Ce nombre est appelé numéro atomique, il est noté Z. peut se transformer en un autre élément par une réaction
On appelle élément chimique, ou simplement élément, un nucléaire appelée transmutation.
atome ou un ensemble d’atomes et les ions monoatomiques dont
les noyaux ont le même nombre de protons. Les atomes étant
électriquement neutres, ils comptent autant d’électrons, chargés
négativement, que de protons, chargés positivement, de sorte que
2. Grandeurs définissant
le numéro atomique représente également le nombre d’électrons
des atomes d’un élément donné. Ce nombre Z est appelé le
les atomes et les éléments
numéro atomique de l’élément. Les propriétés chimiques sont
déterminées par la configuration électronique de l’atome, elles 2.1 Nom et symbole
dépendent directement du numéro atomique.
Les symboles sont pour la plupart arrêtés depuis longtemps,
Au total, 118 éléments chimiques ont été observés à ce jour, de sauf pour les éléments instables découverts récemment, pour les-
numéro atomique allant de 1 à 118. Un élément chimique ne peut quels l’IUPAC propose une nomenclature systématique. Cette
pas se transformer en un autre élément par une réaction chimique, nomenclature est doublée d’une symbolique à 3 lettres (une capi-
comme formulé pour la première fois par Lavoisier en 1789. tale et deux minuscules). À chaque chiffre (de 0 à 9) des unités du
Deux atomes dont le noyau contient le même nombre de pro- numéro atomique est attribué une lettre (0 = N comme Nil, 1 = U
tons mais un nombre différent de neutrons sont dits isotopes de comme Un...). À l’élément 103 est ainsi attribué le symbole Unt et
l’élément chimique défini par le nombre de protons de ces atomes. le nom unniltrium et au dernier élément connu (Z = 118) est attri-
Un atome est couramment désigné par son symbole chimique, bué le nom d’ununoctium, son symbole est Uuo. Les éléments de
complété par son nombre de masse A (égal au nombre de Z = 104 à 112 ont, en plus du symbole à 3 lettres, reçu des noms et
nucléons de l’atome) placé en haut et à gauche du symbole. Par donc des symboles chimiques, en suivant une recommandation de
exemple, le carbone 12 de nombre de masse A = 12 est noté 12C. 2002 de l’UICPA, qui préconise de nommer les nouveaux éléments
en référence à « un concept mythologique, un lieu, un pays, une
Il est d’usage de compléter cette écriture par le numéro atomique propriété ou un scientifique ». On a ainsi le rutherfordium (Z = 104,
Z, placé en bas et à gauche du symbole. Le carbone 12 est ainsi noté symbole Rf), le dubnium (Z = 105, symbole Db), le seaborgium
12 C . L’élément carbone a deux autres isotopes, le plus abondant
6 (Z = 106, symbole Sg), le bohrium (Z = 107, symbole Bh), le has-
(1,10 %) a un nombre de masse égal à 13 et l’autre isotope (à l’état sium (Z = 108, symbole Hn), le meitnerium (Z = 109, symbole Mt),
VX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
RU
le darmstadtium (Z = 110, symbole Ds), le roentgenium (Z = 111, La masse atomique d’un type d’atome donné (c’est-à-dire d’un iso-
symbole Rg) et le copernicium (Z = 112, symbole Cn). tope précis) est définie par la masse d’une mole de tels atomes (la
Les éléments 114 et 116 viennent de recevoir un nom officiel, ils mole étant définie par le nombre d’atomes contenus dans 12,000... g
sont respectivement appelés Flerovium (symbole Fl) et Livermo- de carbone 12, soit N ≈ 6,02214179 × 1023 atomes). D’un point de vue
rium (symbole Lv). Ces noms viennent d’être formellement recon- pratique, on n’utilise quasiment jamais des isotopes purs lors de
nus, conjointement par l’IUPAC et l’IUPAP ; ils respectent la tradition réactions chimiques. On utilise les éléments chimiques en général.
en honorant le laboratoire Flerov (qui fait partie de l’institut de On définit donc la masse atomique d’un élément, c’est-à-dire celle du
recherches nucléaires de Dubna en Russie) où des éléments super- mélange isotopique constaté sur Terre. La masse atomique d’un élé-
lourds sont synthétisés. Georgiy N. Flerov (1913 – 1990) était un ment est égale à la somme du produit de la masse atomique des dif-
physicien de renom ayant contribué, entre autres, à la découverte férents isotopes, par leur abondance naturelle.
de la fission spontanée de l’uranium en 1940, et ayant plus générale- La masse atomique d’un élément chimique est ainsi la moyenne
ment travaillé en physique des ions lourds. Quant à l’élément 116, des masses atomiques de ses isotopes au prorata de leur présence
son nom honore le Lawrence Livermore National Laboratory (Cali- dans la nature. Ce choix offre un intérêt pratique évident : il per-
fornie), laboratoire dont les chercheurs ont œuvré dans de nom- met de calculer précisément les masses en jeu lorsqu’on considère
breux domaines de la physique nucléaire et ont plus des échantillons non purifiés de l’élément chimique, c’est-à-dire
particulièrement permis de fabriquer l’élément 116 en collaboration dans la situation expérimentale la plus courante.
avec le laboratoire de Dubna. Les recommandations sont publiées
Ainsi, la valeur du carbone n’est pas de 12 u comme l’on pour-
dans [1]. Dans ces conditions les noms de ununquadium et unun-
rait s’y attendre, mais un peu plus à cause de la présence du car-
hexium deviennent désuets. Notons de plus que la recherche se
bone 13 (1,1 %) et des traces de carbone 14.
concentre aujourd'hui sur les éléments 119 et 120, mais aucun labo-
ratoire n’est encore parvenu à mettre en évidence de tels éléments. De ce qui précède, on comprend qu’on ne peut définir de masse ato-
mique que pour les éléments dont on connaît la composition isotopi-
Nota : L’IUPAP est l’Union Internationale de Physique Pure et Appliquée (International
Union of Pure and Applied Physics).
que naturelle : à défaut d’une telle composition isotopique, on retient le
nombre de masse de l’isotope connu ayant la période radioactive la
plus longue, ce qu’on indique généralement en représentant la masse
2.2 Numéro atomique atomique obtenue entre parenthèses ou entre crochets (c’est le cas, par
exemple, du francium ou du polonium). Cette masse atomique est celle
Le numéro atomique d’un élément, noté Z (en référence à l’alle- portée dans les cases de la classification périodique.
mand Ordnungszahl), est égal au nombre de protons contenus
dans les noyaux des atomes de cet élément, mais aussi au nombre
d’électrons contenus par ces mêmes atomes. Les propriétés 2.5 Configuration électronique
chimiques d’un élément étant déterminées avant tout par sa
configuration électronique, on comprend que le numéro atomique L’ensemble des électrons d’un atome à plusieurs électrons
soit la caractéristique déterminante d’un élément chimique. s’organise en niveaux d’énergie, et cela de la même façon pour
Le numéro atomique définit entièrement un élément : connaître tous les atomes. Les électrons se répartissent, de façon indiscer-
le numéro atomique revient à connaître l’élément. Il est généra- nable, dans ces niveaux et seule leur organisation globale a un
lement omis avec les symboles chimiques, mais toujours présent sens. La configuration électronique d’un atome est la répartition
dans la classification périodique puisque c’est lui qui détermine des électrons sur les couches de différents niveaux d’énergie.
l’ordre de rangement des éléments. L’état d’un atome est défini par quatre nombres quantiques : n le
nombre quantique principal, ℓ le nombre quantique secondaire, m
le nombre quantique magnétique et s le nombre quantique de
2.3 Nombre de masse spin. Les cases quantiques (représentées par des carrés ou des
traits horizontaux) schématisent les orbitales qui contiennent les
Le nombre de masse d’un élément, noté A, est égal au nombre de électrons représentés par des flèches. Les niveaux énergétiques ne
nucléons (protons et neutrons) contenus dans les noyaux des atomes dépendent que des deux nombres quantiques n et ℓ .
de cet élément. Si tous les atomes d’un élément donné ont par défini-
tion le même nombre de protons, ils peuvent en revanche avoir des Chaque valeur de n définit une couche électronique, de sorte
nombres différents de neutrons, et donc des nombres de masse diffé- que tous les électrons possédant le même nombre n appartiennent
rents, ce qu’on appelle des isotopes. Le nombre de masse n’a généra- à la même couche. Les couches sont désignées par un symbole :
lement aucune incidence sur les propriétés chimiques des atomes,
car il n’affecte pas la configuration électronique ; un effet isotopique n = 1.......couche K
peut néanmoins être observé pour les atomes légers, c’est-à-dire le n = 2.......couche L
lithium 3Li, l’hélium 2He et surtout l’hydrogène 1H, car l’ajout ou le n = 3.......couche M
retrait d’un neutron dans le noyau de tels atomes entraîne une varia-
tion relative significative de la masse de l’atome, qui affecte la cinéti- n = 4.......couche N
que des réactions chimiques et l’intensité des liaisons chimiques. n = 5.......couche O
Pour les autres éléments, en revanche, le nombre de masse n’a prati- n = 6.......couche P
quement pas d’influence sur leurs propriétés chimiques.
n = 7.......couche Q
Le nombre de masse n’affectant pas les propriétés chimiques des
éléments, il est généralement omis avec les symboles chimiques, Chaque valeur de ℓ définit une sous-couche électronique. Des
sauf lorsqu’il s’agit de distinguer les isotopes d’un élément donné. électrons possédant à la fois la même valeur de n (appartenant
donc à la même couche) et la même valeur de ℓ appartiennent à
une même sous-couche. Les sous-couches sont également dési-
2.4 Masse atomique gnées par un symbole :
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