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II / Les limites de l’Euro :

1 / L’insolidarité de la zone Euro :

Une Europe marquée par une défaillance amplifiée par les multiples événements
houleux que les pays ont traversés lors du siècle précédent. Un ensemble de pays qui désirent
retrouver leur robustesse et leur force en se serrant les coudes pour se remettre sur leurs
pieds. Cette forte volonté qui les pousse à signer un pacte qui prendra la dénomination de «
Union Européenne » à partir de 1992 selon le traité de Maastricht. Cette union qui devait
prôner une solidarité sans faille pour faire face aux obstacles qu'ils rencontreront. Cette union
qui devait adopter un esprit de l'intérêt commun plutôt qu'un esprit de l'intérêt personnel, et
que chaque pays se sent concerné par ce qu’il advient de ses homologues. Alors, il serait
délicat d'affirmer que l'Union Européenne fait preuve d'une vraie solidarité et les exemples
pour appuyer ces propos se sont enchaînées tout au long des dernières années, témoignant des
fragilités qui ont fracassé le fonctionnement interne de la politique monétaire unique au
niveau de la zone Euro.
L’idée de base, lors de la signature de ce pacte d’une monnaie commune, était de générer les
avantages espérés. Cependant, éviter les inconvénients a été compliqué pour les pays
membres de la zone Euro. Les premiers signaux des complications se sont manifestés dès le
début, mais ils ont été dissimulés par l’expansion géographique de l’Union européenne, et par
conséquent, l’expansion géographique de la zone Euro. La cause principale n’est que le
manque de coordination économique entre des pays qui ont adopté une monnaie commune,
en effet ils ont omis de signer un vrai pacte de coordination des politiques économiques. Par
conséquent, cela a créé de nombreuses divergences existantes entre ces dits pays, creusant
une incomplétude entre eux. Pour mieux illustrer cela, on pourrait citer que les pays de la
zone Euro ne disposent d’aucun instrument économique commun (des instruments de budget,
des instruments de fiscalité, etc..) Sachant que la politique monétaire appartienne uniquement
à la BCE, donc les gouvernements européens ne peuvent pas l’adapter à leur pays puisque les
situations conjoncturelles ne sont pas les mêmes. Par conséquent, une même politique
monétaire ne peut exercer les mêmes effets selon les pays, compte tenu de l'hétérogénéité des
économies des pays de la zone euro. Mais encore, malgré qu’il y ait eu un pacte de stabilité
qui comporte les deux fameuses règles (déficit en dessous de 3 % du PIB et dette publique à
un niveau inférieur ou égal à 60 % de leur PIB), ces deux règles ont été violées par
l’Allemagne et la France en 2003.

Ce qui fait également défaut à la politique monétaire de la zone Euro, c’est la fixation de taux
d’intérêt et de taux de change. Un caractère qu’on lui vantait au début, mais c’est ce qui a
permis d’étouffer les différences entre les économies et de pousser certains pays à s’endetter
abusivement. Par la suite, en voulant faire converger les économies, cela a fini par accentuer
la divergence des économies et on a favorisé la création d’une zone d’Euro séparée (le Nord
et le Sud). On peut également citer une divergence en termes de situation financière (certains
pays ont acquis une position de créanciers face à des Etats débiteurs dans une zone où la
solidarité et des institutions communes devrait être primordiale). Ce n’est qu’à la crise de la
dette souveraine grecque qu’a explosé en 2010, qui a été davantage affaiblie par les règles
qu’on lui a été imposées par l’Union Européenne. Une trace d’insolidarité qui demeure
indélébile malgré les années qui se sont découlées. Mais, le plus étonnant est qu’aucune leçon
a été tirée de ces erreurs puisqu’on remarque que l’euro ne possède toujours pas des
mécanismes susceptibles de restaurer un certain équilibre en cas de chocs.

Passons aux derniers événement qui dévoilent une coopération quasi-inexistante : la


pandémie du Covid-19. Malgré que la solidarité soit une valeur citée et soulignée dans
l’article 2 du traité de Lisbonne, il y a eu un autre épisode de l’émiettement de la zone euro
quand les pays ont tourné le dos à un des leurs, qui est l’Italie, le premier pays touché par le
Covid-19. Quand cette dernière a demandé de l’aide financier, la réponse a été un refus.
L’esprit solidaire a été mis à terre quand certains pays, tels que l’Allemagne, l’Autriche, la
Finlande ont refusé la mise en place commune de fonds, par la création d'un instrument
financier qui profite à tous les États membres lors de cette crise. Ainsi, malgré qu’il y ait une
monnaie unique, les autorités budgétaires nationales continuent d’agir de façon non-
coordonnée.
En 2022, la crise énergétique qui frappe le monde, plus particulièrement l’Europe qui est
encore une fois en panne de solidarité étant donné que l‘Allemagne se fait cavalier seul en
investissant 200 milliards d’euros pour protéger les ménages et les entreprises de la flambée
des crises énergétiques, ce qui a été critiqué par ses homologues.
Et comme dernier exemple pertinent, la hausse du taux d’intérêt par la BCE pourrait diviser
davantage les pays de la zone Euro puisque certains d’entre eux seront incapable de payer
leur dette.
Pour résumer alors, tous ces épisodes de l’histoire de l’Union Européenne prouvent que
parmi les contraintes et les limites auxquelles les pays membres font face, le manque de
solidarité est considéré comme étant la cause qui amplifie la fragmentation de la zone Euro.

2 / L'euro de plus en plus affaibli


i – L'euro face à la pandémie de Covid-19 :
La crise économique générée par le COVID-19 a fait l’objet de réponses économiques
rapides de la part des pouvoirs publics nationaux et des institutions européennes :
Commission, Banque centrale européenne (BCE), cette dernière usant de tous les instruments
à sa disposition. Cette crise a impacté tous les secteurs sans exception. Cependant, au-delà
qu'elle soit une crise sanitaire, elle est notamment une crise économique qui a chamboulé tous
les pays. Au point que le président français l'ait qualifié de de « guerre ».
La politique monétaire unique et ses règlements rigides empêchent certains pays d'endiguer
les impacts néfastes de la pandémie du Covid-19. Les pays du Sud de l’Europe touchés par la
crise (l’Italie, l’Espagne, le Portugal et, dans une moindre mesure, la France) ne disposent en
effet pas de la marge budgétaire nécessaire pour financer des interventions à la mesure de
l’impact probable du choc à la fois en raison du niveau élevé de leur dette publique par
rapport au PIB, soit à cause du niveau des taux d’intérêt auxquels ils sont obligés se financer
sur le marché. Et en dépit de la mise en place des politiques budgétaires et monétaires, lors du
Covid ont permis aux économies de retrouver leur niveau d’activité d’avant crise, les
réformes structurelles imposées aux pays fragiles dû à leur intégration à la zone Euro, les ont
encore plus affaiblis. Si l’état des finances publiques de certains États était déjà à risque en
2019, la situation générale s’est détériorée dans tous les pays de la zone Euro depuis la crise.
Cela explique l'affaiblissement de l'Euro qui est en repli de 8 % contre le dollar en 2021 et
peine à rebondir. Tandis qu'il évoluait à 1,23 dollar en début d'année, il a fini par atteindre
son plus bas niveau depuis juillet 2020, à 1,1250 mardi. Ceci illustre l'ampleur du choc qui
frappe la monnaie européenne durant cette crise planétaire, qui souffrira de ses conséquences
lors des années à venir. Et bien que les mouvements monétaires à court terme soient très
difficiles à prévoir, il y a de nombreuses raisons de croire que la récente période de faiblesse
de l’euro va se poursuivre. En outre, l’affaiblissement de la devise européenne ébranle
également la crédibilité de la zone euro en tant que force économique mondiale.

ii - La guerre russo-ukrainienne : une nouvelle épreuve pour l’Euro

L’éclatement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine a fait des ravages à l’échelle


internationale. Cette guerre contre l’Ukraine entraîne porte le nom de « stagflation »
mondiale, englobant une forte inflation et une stagnation économique, voire une récession.
Une situation que le monde n’avait pas vécu depuis les années 1970. Cette guerre installe et
instaure une inflation qui s’avère être durable, avec un pourcentage de 8.1% prévu par la
BCE pour la zone Euro en 2022, mais qui a finalement atteint 9.1% en août 2022, d’après
l’eurostat. Et pour expliquer rapidement comment cette guerre entraîne l’inflation : la hausse
des prix de l’énergie se révèle être un choc inflationniste qui se traduit, d’un côté, par une
hausse des prix à la consommation à hauteur du poids des produits énergétiques dans l’indice
général des prix. Cette inflation est pompée à son tour par le comportement des entreprises
qui la répercutent sur leurs prix de vente afin de restaurer leurs marges, et par celui des
ménages qui demandent des revalorisations salariales pour limiter leur perte de pouvoir
d’achat. Ainsi, La perspective d’une croissance économique européenne en berne renforce le
pessimisme des investisseurs envers l’euro, accentuant sa dépréciation. On peut donc
approuver que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ait singulièrement détérioré le progrès
estimé de l'économie européenne. Ces conséquences se sont manifestées plus tôt que prévu,
catalysant davantage l’affaiblissement de l’Euro. Il est à noter que la croissance de la zone
euro n'a atteint que 0,2 % au premier trimestre, plombée par le retour de l'inflation. La
perspective d’une croissance économique européenne en berne renforce le pessimisme des
investisseurs envers l’euro, accentuant sa dépréciation au niveau international. Donc, il est
indéniable d’acclamer que cette nouvelle guerre met encore plus l’Euro à terre, d’autant plus
les marges de manœuvre de la Banque centrale européenne pour défendre la valeur de sa
monnaie sont très réduites, la laissant impuissante face à cette rude épreuve.

Voici un graphe qui met en évidence la dégradation de la zone euro et qui met en exergue à
quel point elle l’euro s’est affaibli, atteignant une limite médiocre.
D’après les données affichées sur ce graphe, on remarque que la croissance de la zone euro a
baissé durant les trois trimestres de 2022 suite aux endommagements qu’elle a subis. Si la
force de l’euro était un de ses avantages qui lui permettait d’être une des monnaies les plus
performantes au niveau monde, actuellement son affaiblissement et sa détérioration sont son
talon d’Achille ainsi qu’une limite considérable qui bloque son évolution.

3 / Le recul du poids de l’euro sur la scène international


L’euro a été introduit au monde depuis 23 ans, mais cette période n’a pas été suffisant pour
qu’il dépasse son grand rival qui n’est autre que le dollar. La concurrence entre eux a toujours
été rude, mais la balance a toujours penché pour la monnaie des Etats-Unis étant donné les
hauts et les bas qu’il a connu mais également les nombreuses crises qu’elles l’ont ébranlé et
qui ont pesé sur son cours. Par suite, l’euro a du mal à s’imposer sur la scène internationale
comme le fait le dollar qui le dépasse de loin, étant donné que ce dernier est la devise la plus
échangée sur le Forex ainsi que la monnaie de réserve la plus importante. Puis, en 2021, la
monnaie unique européenne représentait environ 20 % des réserves des banques centrales
mondiales, contre 60 % pour le dollar. Ces statistiques démontrent la force du dollar, ce qui
cause indirectement la dépréciation de l’euro, surtout que les résidents et les non-résidents de
l’Europe ont préféré accru leur achat des actifs à l’extérieur de la zone Euro. Cependant,
malgré que la crise du Covid-19 a impacté négativement le dollar, ce dernier a su remonter la
pente grâce à la Fed qui décide de resserrer sa politique monétaire. Elle débute la

remontée de ses taux en 2022, tandis que l’euro subit les ravages de la guerre, une guerre qui
empêche la BCE d’agir aussi vite pour contrer l’inflation. De plus, La baisse de l’euro est
notamment tout liée à une appréciation du dollar qui constitue une valeur refuge en période
de crise. Et donc, les investisseurs se retournent vers la zone dollar qui est désormais
nettement mieux rémunérée, et les flux financiers s’y sont logiquement dirigés. Le graphe ci-
dessous démontre que l’indice de confiance économique dans la zone euro a chuté pour un
huitième mois consécutif à 92.5 en octobre 2022.

N’oublions pas que la Fed a vite augmenté ses taux d’intérêt pour faire face à l’augmentation
de l’inflation, et cela depuis le mois de mars. A l’inverse de la BCE qui a pris du temps à le
faire et ne vient seulement de commencer à relever son taux d’intérêt. Ce qui en résulte est :
le 5 septembre, ce jour est marqué par un événement qui n’a pas eu lieu depuis 20 ans : la
chute de l’euro qui a plongé sous 0,99 dollar pour la première fois depuis 2002. Cela illustre
parfaitement la dégradation massive de l’euro sur la scène mondiale, étant donné que sa
détérioration devient de plus en plus alarmante.

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