Vous êtes sur la page 1sur 2

Les limites du régime de rémunération de la fonction publique au Maroc

Malgré l'évolution remarquable qu'a connu le régime de rémunération dans les établissements
publics au Maroc, certaines limites et contraintes persistent encore et toujours, de telle manière
à ce que ce système de rémunération n'est pas encore réellement pertinent et efficace.

1 / Une répartition de rémunération inégale :

D'après les données publiées Ministère de la finance, ce sont les fonctionnaires de


l’Enseignement supérieur qui touchent le salaire le plus haut ( à noter que ce salaire a connu
une revalorisation de 12% ) et qui a atteint 14.100 dhs . Si on jette un coup d'oeil aux salaires
des autres départements, on pourrait remarquer une large différence. Par exemple, les
fonctionnaires de la Justice perçoivent un salaire moyen de 12.459dhs dirhams tandis que les
fonctionnaires de la Santé ne touchent en moyenne que 9.573dhs et ceux du département de
l'Education 8 625dhs.

On pourrait donc remarquer qu'il y a un écart entre ces différents département, ce qui
engendre une situation d'inégalité entre eux. Par conséquent, cela peut causer le départ et la
fuite des fonctionnaires qui ne seront plus motivés à travailler dans un département perçu
moins rémunéré qu'un autre. Maintenant, imaginons que si effectivement, le département de la
Santé publique se retrouve avec moins de fonctionnaires et qu'il peine à attirer de nouvelles
compétences puisqu'il est moins payé que celui de l'Enseignement supérieur ou celui de la
Justice...Que serait donc un pays avec un système sanitaire publique avec un corps médical
faible en terme de fonctionnaires? Cela serait le chaos au sein du pays, et ce ne sont que les
citoyens qui en payeront les conséquences.

Pour récapituler : Dans l’ensemble, le système de rémunération en vigueur s’avère complexe


mais surtout inéquitable, ce qui explique les difficultés rencontrées par les ministères à trouver
des candidats pour certains postes et que la seule cause principale est que système de rémunération
des fonctions publiques ne séduit plus et n'est plus attractif.

2 / Une fonction publique qui dépasse les moyens de l’économie du pays :

Pour être courte et précise : le fonctionnaire coûte cher au Maroc. la Cour des comptes relève
qu'au regard de la richesse qu’il produit par an (PIB), le pays entretient une administration très
coûteuse. Et d'après un benchmark international, «le niveau de rémunération dans la fonction
publique au Maroc est parmi les plus 10 élevés» et que la rémunération moyenne se situe
autour de 3 fois le PIB par habitant. De plus, suite à la révision à la hausse du SMIG du secteur
public pour atteindre un montant net de 3.500 dirhams, cette augmentation du salaire
minimum pour les fonctionnaires de l'Etat et des établissements publics à caractère
administratif nécessite une enveloppe de 191 millions de dirhams, ce qui est un montant
énorme et hallucinant.

Ce qui peut nous venir en tête et ce qui peut ébranler notre étonnement est que malgré la
fortune dépensée pour le régime de rémunération dans le secteur publique au Royaume, on
pourrait remarquer que le niveau de qualité du service de ces secteurs est toujours médiocre.
En effet, le montant versé pour le régime de rémunération n'est pas dans la même logique
proportionnelle puisqu'au final, la qualité de service rendu aux citoyens demeure très loin de
son potentiel. Ainsi, je pourrais rajouter que certaines réformes doivent être mises en place
pour remédier à ce dysfonctionnement.

Comme on pourrait citer d'autres problèmes tels que l'écart de la répartition de la masse
salariale sur le territoire marocain, ainsi que le vieillissement de la population active et
l’inadéquation du système de formation avec les besoins en compétences de l’administration.

Vous aimerez peut-être aussi