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Mesure des quantités

par Jules BURTON


Conseiller technique en instruments de mesure et automatismes industriels
Collaborateur scientifique de l’Université de Liège (Belgique)
Chargé de cours à l’Institut Provincial d’Enseignement de Promotion Sociale
de Seraing (Belgique)
Chargé de cours à l’Institut de Régulation et d’Automation G. Berthier d’Arles

1. Mesures des quantités : principes et corrections .......................... R 1 420 - 2


1.1 Définitions et unités..................................................................................... — 2
1.2 Corrections des débits................................................................................. — 2
1.3 Principes de mesure des quantités ............................................................ — 3
2. Mesures statiques des quantités......................................................... — 4
2.1 Mesure d’un volume ................................................................................... — 4
2.2 Mesure d’une masse ................................................................................... — 7
3. Mesures dynamiques des quantités totales ..................................... — 8
3.1 Méthodes directes ....................................................................................... — 8
3.2 Méthodes indirectes .................................................................................... — 11
4. Mesures dynamiques d’un débit instantané .................................... — 12
4.1 Méthodes directes ....................................................................................... — 12
4.2 Méthodes indirectes .................................................................................... — 15
5. Tableaux comparatifs ............................................................................. — 17
5.1 Remarques importantes.............................................................................. — 17
5.2 Choix d’une méthode de mesure ............................................................... — 17

u’il s’agisse d’établir un équilibre entre l’offre et la demande, d’opérer des


Q transactions commerciales ou de conduire de façon optimale les engins
de production, la connaissance des quantités de matières entrant en jeu est
indispensable.
Lorsque cette quantité de matière est représentée par sa masse, propriété
intrinsèque de la matière, elle est invariable en tout lieu et ne nécessite aucune
correction (§ 1.2).
Malheureusement, la mesure directe d’une masse n’est pas toujours possible
ni commode ; le plus souvent, on doit recourir à des méthodes fondées sur la
mesure du débit ou du volume, méthodes qui, moyennant certaines précautions,
conduisent indirectement à la masse.
Dans cet article, nous évoquerons :
— le cubage de certaines matières, le bois par exemple ;
— la mesure des quantités de substances divisibles telles que solides,
liquides en bouteilles et gaz comprimés ;
7 - 1983

— la mesure des débits instantanés des liquides et des gaz ;


— la mesure des volumes.
Chaque type d’appareil de mesure de la masse, du débit, du volume, etc., fait
l’objet d’un article spécialisé dans les rubriques Grandeurs mécaniques,
hydrauliques et pneumatiques de ce traité.
R 1 420

Le présent article constitue une introduction à cet ensemble de rubriques ; il


classe les différents procédés et, par des tableaux comparatifs (§ 5), il guide le
lecteur pour le choix de la méthode la plus appropriée à ses besoins ; enfin il
fait renvoi aux articles spécialisés où les diverses méthodes sont étudiées.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 1 420 − 1
MESURE DES QUANTITÉS ________________________________________________________________________________________________________________

1. Mesure des quantités : 1.2 Corrections des débits


principes et corrections La masse d’un corps est une valeur bien définie, qui ne nécessite
aucune correction quel que soit l’endroit où l’on se trouve.
1.1 Définitions et unités Il en est de même pour le poids en un endroit défini, lorsqu’on
connaît la masse du corps et la valeur de l’accélération de la
Avant d’aborder l’étude des systèmes de mesure des quantités, pesanteur de cet endroit.
il est utile de faire la distinction entre ce que l’on entend par
masse, poids, débit, débit-masse, débit-volume et débit total. Par contre, un volume n’est défini que pour un solide compact
ou un liquide.
Plus généralement, un volume n’a de sens que si sa valeur est
1.1.1 Masse accompagnée de celle de certains paramètres tels que :
— la densité apparente et, éventuellement, le degré hygro-
La masse M d’un corps est une grandeur qui caractérise sa métrique pour les solides divisés ;
« quantité de matière » et qui présente l’avantage d’être invariable — la masse volumique et la température pour les liquides ;
dans le temps et dans l’espace. — la masse volumique, la température, la pression, la
compressibilité et le degré hygrométrique pour les gaz.
La mesure directe de la masse d’un corps peut être précise si
1.1.2 Poids l’on dispose d’une balance adéquate (article Pesage. Réglementa-
tion. Instrumentation [R 1 730] dans ce traité).
Le poids P d’un corps est une force verticale F, égale au produit Il n’en est pas de même d’une masse obtenue par l’intermédiaire
de la masse M du corps considéré par l’accélération de la pesanteur g d’une mesure de volume. Dans ce cas, on retrouve toutes les
de l’endroit où a lieu l’expérience. sujétions propres à cette grandeur, ainsi que nous allons le voir
Le poids d’un corps varie donc avec l’altitude et le lieu pour les fluides gazeux.
géographique : En effet, il faut alors déterminer le volume dans les conditions
P = F = Mg réelles, puis ramener ce volume à un état de référence, par
exemple :
0 oC, 1 013 mbar, sec
1.1.3 Débit

Le débit est la quantité de matière, solide, liquide ou gazeuse, 1.2.1 Correction des débits-volumes de gaz
qui s’écoule par unité de temps. mesurés par un organe déprimogène
Il s’exprime en unités de masse ou de volume par unité de
temps. Considérons la mesure d’un volume gazeux effectuée à partir
d’un débitmètre associé à un organe déprimogène (article Débit-
mètres à pression différentielle [R 2 220] dans le présent traité).
1.1.4 Débit-masse Avec ce type d’appareil, la formule de calcul du débit est de la
forme :
Le débit-masse est la quantité de matière exprimée, par exemple,
kε ∆p
en kilogrammes par seconde. Q v = ---------------------- (1)
ρ1

1.1.5 Débit-volume (en m 3 /h dans les conditions réelles)

Le débit-volume est la quantité de matière exprimée, par exemple, kε ∆p


Q 0 = ---------------------- × C (2)
en mètres cubes par seconde. ρ1

(en m3/h ramenés par exemple à 0 oC, 1 013 mbar, sec)


1.1.6 Débit total
Dans ces formules :
Le débit total est la masse, exprimée en kilogrammes, ou le Q v est le débit dans les conditions réelles (m3/h) c’est-à-dire
volume, exprimé en mètres cubes, débités pendant un temps celles existant au moment de l’expérience ;
déterminé, par exemple une heure, un jour, un mois, etc. Q 0 est le débit ramené, par exemple, à 0 oC, 1 013 mbar, sec.
3
Si l’on désigne par : (noté m N /h ) ;
Q v le débit-volume, en mètres cubes par unité de temps ; k est la constante de l’organe déprimogène ;
Qm le débit-masse, en kilogrammes par la même unité de ε est le coefficient de détente du gaz ;
temps ; ∆p est la pression différentielle créée par l’organe déprimo-
ρ la masse volumique du corps, en kilogrammes par mètre gène (en mbar) ;
cube ; ρ1 est la masse volumique du gaz dans les conditions réelles
ν le volume massique du corps (ν = 1/ρ) ; (en kg/m3 ) ;
C est le coefficient de correction permettant de ramener le
on pourra écrire : débit de l’état réel à l’état de référence, par exemple 0 oC,
Qm = Qv ρ 1 013 mbar, sec.
et :
Qv = Qm ν

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Pour appliquer ces formules aux différents cas, prenons les Dans cette formule :
symboles suivants : H est la teneur en humidité du gaz, par exemple 0,6 si l’humidité
ρ0 masse volumique du gaz à l’état de référence, 0 oC, relative est de 60 %.
1 013 mbar, sec (kg /m3) ;
t température réelle du gaz (oC) ;
Pb pression barométrique au moment de l’expérience (mbar) ; 1.2.3 Corrections des volumes de gaz à un état
pS pression statique relative réelle du gaz (mbar) ; de référence autre que 0 oC, 1 013 mbar, sec
pv pression de saturation de la vapeur d’eau à la température
t oC (mbar) ; Par convention, un volume de gaz ramené à 0 oC, 1 013 mbar,
τ masse volumique de la vapeur d’eau à la température t oC sec est considéré comme étant à l’état normal.
(kg/m3) ;
Z facteur de compressibilité du gaz, lequel dépend de la Pour certaines applications, l’état de référence peut être différent
nature du gaz, de la température et de sa pression (article de l’état normal.
Débitmètres à pression différentielle [R 2 220]). Par exemple :
■ Cas des gaz secs : pour ramener un gaz sec de l’état réel à l’état ■ 15 oC, 1 013 mbar, sec : pour connaître un volume de gaz à 15 oC,
de référence 0 oC, 1 013 mbar, sec, la formule (2) s’écrira : 1 013 mbar, sec (noté V15s ) il suffit, partant du volume ramené à 0 oC,
1 013 mbar, sec (noté V0s) de multiplier ce volume par le rapport des
kε ∆p 273 Pb + pS
températures thermodynamiques :
Q 0 = ------------------------------------------------------------------------------------- × --------------------- × -----------------------
273 Pb + p 1 273 + t 1 013
S
ρ 0 × ---------------------- × ----------------------- × ------ 273 + 15
V 15 s = V 0 s × -------------------------
273 + t 1 013 Z
273
Dans les cas où le facteur de compressibilité Z est égal à l’unité
soit V15s = V0s × 1,055
(article Débitmètre à pression différentielle [R 2 200] ), la formule
se simplifie et s’écrit : ■ 20oC, 1 013 mbar, saturé, humide : pour connaître un volume de
kε ∆p 273 Pb + pS gaz à 20 oC, 1 013 mbar, saturé, humide (noté V20H ) il suffit, partant
Q 0 = ---------------------- × ---------------------- × ----------------------- toujours du volume ramené à 0 oC, 1 013 mbar, sec (noté V0s ) de
ρ0 273 + t 1 013
multiplier ce volume par le rapport des températures et pressions
absolues en tenant compte de la pression de saturation ( pv ) de la
■ Cas des gaz saturés humides : la formule (2) s’écrit alors : vapeur d’eau à 20 oC, laquelle est égale à 23,37 mbar :
kε ∆p 273 + 20 1 013
Q 0 = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- V 20 H = V 0s × ------------------------- × ---------------------------------------
273 Pb + pS – p v 1 273 1 013 – 23,37
ρ 0 × ---------------------- × ----------------------------------- × ------ + τ
273 + t 1 013 Z V20 H = V0s × 1,098 6
273 Pb + pS – p v
× ---------------------- × ----------------------------------- Nota : on trouvera, dans le traité Constantes physico-chimiques, la tension de vapeur de
273 + t 1 013 l’eau et des solutions aqueuses depuis 0 oC jusque 101 oC.

■ Cas des gaz humides non saturés : la formule est la même que
pour les gaz saturés, mais on doit introduire ici les valeurs de la 1.2.4 Détermination de la masse
pression de saturation pv et de la masse volumique de la vapeur à partir du volume d’un gaz
d’eau τ correspondant à la teneur réelle en humidité.
Par exemple, si la teneur en humidité relative est de 60 %, on Pour déterminer la masse d’un gaz ou, plus exactement, la
multipliera pv et τ par 0,6. quantité en poids de ce gaz en un lieu donné, il suffit de multiplier
le volume par la masse volumique dans les mêmes conditions
d’état, en ce lieu donné.
1.2.2 Corrections des volumes de gaz mesurés
par compteur volumétrique,
compteur de vitesse ou gazomètre
1.3 Principes de mesure des quantités
■ Cas des gaz secs :
Pb + pS ■ Pour la mesure des quantités de substances divisibles, telles que
273 1
V0 = V × ---------------------- × ----------------------- × ----- solides, liquides en bouteilles, gaz comprimés en bonbonnes, etc.,
273 + t 1 013 Z on utilise préférentiellement des balances.
Dans cette formule : Si les unités de charge peuvent être considérées comme
V0 est le volume ramené à l’état de référence, 0 oC, identiques, il suffit, le plus souvent, d’un comptage automatique.
3
1 013 mbar, sec ( m N ) ; ■ Pour la mesure du débit instantané d’un gaz ou d’un liquide, les
V est le volume dans les conditions réelles (m3 ). appareils s’appellent débitmètres. Bien qu’adoptée par tous, cette
appellation n’est pas rigoureuse ; un débitmètre associé à un
■ Cas des gaz saturés humides : organe déprimogène n’est en fait qu’un pressiomètre différentiel
équipé ou non d’un extracteur de racine carrée.
273 Pb + pS – p v 1
V 0 = V × ---------------------- × ----------------------------------- × ------ ■ Pour la mesure d’un débit total, on emploie des compteurs, des
273 + t 1 013 Z
intégrateurs ou des totalisateurs.
■ Cas des gaz humides, non saturés : Le tableau 1 récapitule les principaux moyens dont on dispose
pour mesurer une quantité, avec renvoi aux articles intéressés du
273 Pb + pS – ( p v × H ) 1
V 0 = V × ---------------------- × --------------------------------------------------- × ------ présent traité.
273 + t 1 013 Z
(0)

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Tableau 1 – Les moyens de mesurer des quantités de matières ou de fluides


Mesures statiques (§ 2)
(de liquides en réservoirs,
Mesures dynamiques (§ 3 et 4) sur produits en mouvement
de solides en trémies,
de gaz en gazomètres)
D’une quantité totale
D’une quantité totale pendant un intervalle de temps D’un débit instantané (§ 4) (appareils dits débitmètres)
à un instant donné donné (§ 3)
(appareils compteurs ou intégrateurs
Suivant les cas, mesure : Directement (§ 3.1) : Directement (§ 4.1) :
— d’un volume quand — par compteurs volumétriques ou par compteurs — pour les fluides :
celui-ci est bien défini dits de vitesse pour liquides ou pour gaz ; • débitmètres à organe déprimogène (diaphragme,
(solides) : — par doseuse pondérale de solides ou de liquides tuyère, tube de Venturi),
• cubage des bois ; (article Instruments de pesage à fonctionnement auto- • débitmètres à flotteur,
— d’un niveau dans une matique [R 1 740]) ; • débitmètres thermiques (article Débitmètres
capacité supposée jaugée : — par pesage continu sur bande (article [R 1 740]). thermiques [R 2 270]),
• liquides en réservoirs • débitmètres d’autres types.
et solides en trémies — cas particulier des liquides à l’air libre :
(article Niveaux [R 2 010]), • barrages déversoirs et dispositifs analogues
• gaz en gazomètres ; (article Débit des liquides à l’air libre [R 2 310]) ;
— d’une pression dans le — cas des solides.
cas des gaz comprimés ;
Indirectement (§ 3.2) : Indirectement (§ 4.2) :
— d’une masse pour tous
les fluides et matières en — à partir d’un appareil de mesure de débit instan- — par dérivation du mouvement des appareils
récipients appropriés tané, avec : compteurs (mesure de vitesse ou de fréquence)
(articles Pesage [R 1 750] • intégration automatique, (article Compteurs de volume de gaz [R 1 443] ) ;
[R 1 730]). ou — mesure de vitesse (article Mesures locales de
• planimétrage des graphiques d’enregistrement ; vitesse dans un fluide [R 2 110]) :
— par accumulation dans une capacité ou écoule- • anémomètres et moulinets,
ment à partir d’une capacité, auquel cas on se trouve • tube de Pitot et sondes diverses,
ramené aux solutions de la colonne 1 (procédés • procédés de mesure divers de la vitesse ;
discontinus). — procédés temps-niveau et temps-pression
(discontinus).
Tous les articles cités se trouvent dans le présent traité Mesures et Contrôle.

On notera que les différents appareils, indiqués dans la deuxième 2.1.1 Mesure du volume proprement dit
et la troisième colonne de ce tableau, peuvent avoir deux buts ; ils
se correspondent en diagonale : par exemple, un débitmètre (§ 4.1) On procède théoriquement par le calcul intégral et, pratique-
pourra être équipé d’un compteur qui intégrera (§ 3.2.1) les débits ment, par cubature au moins approximative.
instantanés par rapport au temps ; de même, un compteur (§ 3.1)
pourra être équipé d’un indicateur de débit instantané (§ 4.2). Pour les solides peu importants, qui ne sont définis ni
géométriquement ni analytiquement, on ne peut pratiquement
déterminer leur volume qu’en évaluant la perte de poids qu’ils
éprouvent quand on les plonge dans un liquide de masse
volumique connue.
2. Mesures statiques En effet, d’après le principe d’Archimède, si P est la perte de
des quantités poids éprouvée, ρ la masse volumique du liquide et V le volume du
solide, on écrira :
P
V = ------
Le tableau 2 récapitule les caractéristiques des différentes ρ
méthodes de mesures statiques des quantités. On peut opérer :
— par la mesure d’un volume ;
— par la mesure directe de la masse. 2.1.2 Mesure d’un niveau

2.1.2.1 Cas des liquides en réservoirs


2.1 Mesure d’un volume Nous distinguerons essentiellement deux méthodes de mesure,
la première faisant appel à des appareils de mesure directe du
niveau, la seconde faisant appel à des appareils de mesure indirecte
Cette mesure peut se faire : du niveau.
— par la mesure du volume proprement dit ;
— par la mesure d’un niveau ; 2.1.2.1.1 Appareils de mesure directe
— par la mesure d’une pression. Ils donnent le niveau sans tenir compte, le plus souvent, de
l’hétérogénéité éventuelle et donc de la masse volumique :
suspensions solides, émulsions, classement par couche, etc.
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Tableau 2 – Les méthodes de mesures statiques des quantités


Par le volume Par le niveau Par la pression Par la masse
(§ 2.1.1) (§ 2.1.2) (§ 2.1.3) (§ 2.2)
Précision Méthode précise si les Méthode précise si le réser- Précision comparable à Méthode dont la précision
solides sont de petites voir est jaugé soigneuse- c e l l e d ’ u n d i a p h r a g m e est remarquable : erreur de
dimensions ou de dimen- ment et présente une base lorsqu’il est fait usage de l’ordre de 10 –3 à 10 –5.
sions bien définies. peu importante par rapport formules de calcul
Méthode peu précise si les à la hauteur. correctes.
solides sont de dimensions Méthode peu précise dans
mal définies. le cas de :
— solides ;
— réservoirs dont la
base est importante
vis-à-vis de la hauteur.
Prix Très faible. V a r i a b l e : d é p e n d d e Faible. Variable : dépend de la
l’instrument de mesure du précision exigée de la
niveau. balance.
Pièces de rechange Pas nécessaires. Peu. Pas nécessaires. Peu.
Montage T r è s s i m p l e , p u i s q u ’ i l Parfois complexe. Simple. Nul dans le cas de masses
s’agit d’un relevé de très faibles ; parfois
dimensions. complexe pour les masses
importantes.
Étendue de mesure Pratiquement toutes les Pratiquement toutes les Pratiquement toutes les Pratiquement toutes les
étendues. étendues. étendues. étendues.
Corrosion Peu sensible, par l’emploi Peu sensible, par l’emploi Peu sensible, par l’emploi Peu sensible, par l’emploi
de matériaux appropriés. de matériaux appropriés. de matériaux appropriés. de matériaux appropriés.
Fragilité Non fragile. Peu fragile. Non fragile. Fragile dans le cas de
masses faibles.
Fluides mesurables S o l i d e s e t l i q u i d e s e n Liquides, gaz, solides. Gaz, liquides. Solides, gaz et liquides en
réservoir. réservoirs appropriés.
Protection contre le gel Nécessaire dans le cas des Nécessaire dans le cas des Pas nécessaire. Pas nécessaire.
liquides. liquides.
Standardisation des Impossible. Impossible. Possible. Difficile.
matériels

Parmi les appareils fondés sur ce principe, citons les jauges ou Certaines solutions donnent le niveau réel sous conditions ; c’est
piges, les appareils à flotteur, les niveaumètres à réflexion d’ondes ainsi qu’un indicateur à niveau visible suppose toujours un niveau
acoustiques, ultrasoniques ou électromagnétiques (rayons γ et visible et ne donne ce niveau de façon correcte que s’il y a identité
laser), les niveaumètres à variation de capacité, les indicateurs à de constitution et égalité de température avec le liquide du réservoir
niveau visible ou à cellule photoélectrique, etc. (exemple : niveau d’eau des ballons de chaudières thermiques).
Avec ces appareils, la détermination du volume suppose que, On retiendra enfin que la détermination de la masse, à partir
partant du niveau le plus bas dans le réservoir considéré (niveau d’une mesure directe du niveau, implique la connaissance de la
zéro ou réservoir vide), on connaît, pour toute variation assez masse volumique du liquide, supposée uniforme ou définie par sa
petite dH de ce niveau, donc d’une seule dimension, les deux valeur moyenne à la température considérée.
dimensions qui la complètent pour définir un volume (article En effet, si l’on désigne par :
Niveaux [R 2 010] dans le présent traité).
V le volume de liquide ;
Plus exactement, ceci suppose le passage facile de l’un à l’autre S la section du réservoir ;
par un tableau de correspondance niveau-volume. Ce tableau est h la hauteur de liquide ;
presque toujours établi au préalable et, comme les formes géomé- M la masse de liquide ;
triques simples et régulières sont rares, on le dresse par épalement, ρ1 la masse volumique du liquide ;
c’est-à-dire soit empiriquement par empotage ou dépotage, à l’aide
d’un liquide commode tel que l’eau, soit par le calcul à partir des on aura :
cotes réelles relevées sur place (article Mesurage statique du volume V = Sh
des liquides [R 1 440]). et :
Bien entendu, une détermination précise devrait tenir compte de M = Sh ρ1
la dilatation du réservoir avec la température, ainsi que de la
déformation en charge, ce qui n’est guère possible que par
épalement à l’eau. 2.1.2.1.2 Appareils de mesure indirecte
On remarquera que les solutions électriques font intervenir des Ils donnent le niveau fictif ou niveau équivalent en masse de
propriétés diverses du liquide (conductivité, permittivité, indice de liquide par unité de section dans le plan horizontal où s’effectue la
réflexion, etc.) dont les variations éventuelles sont des causes mesure.
d’erreurs. C’est le cas de toutes les mesures manométriques et des
systèmes à plongeur qui font intervenir la poussée d’Archimède,
variable avec le niveau.

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Si l’on désigne par : Ajoutons à ces difficultés l’abrasion ou le colmatage de la trémie,


p la pression hydrostatique ; les effets de cheminée lors des vidanges, les bruits parasites lors
g l’accélération de la pesanteur ; des vidanges et remplissages, les erreurs de jetée, etc.
avec un instrument de mesure indirecte : Malgré ces difficultés, les procédés de mesure de niveau sont de
— le volume V est égal à : plus en plus nombreux. Citons parmi ceux-ci :
— les procédés électro-mécaniques à palpeur asservi ;
p — les procédés électriques à effet capacitif ;
V = S -------------
ρ1 g — les procédés à jauge radioactive (rayons γ ) ;
— les procédés utilisant le temps de propagation d’une onde
— et la masse M est égale à : sonore, ultrasonore ou électromagnétique (micro-ondes et rayon
laser), et une unité de traitement plus ou moins sophistiquée
p Sp (exemple : microprocesseur) pour le traitement de l’onde réfléchie.
M = S ------------- × ρ 1 = ------------
ρ1 g g Citons encore les procédés à membrane montée sur la paroi
latérale de la trémie pour les contrôles en tout ou rien.
Ces appareils sont, de ce fait, tout indiqués pour déterminer une
masse et, à ce point de vue, on pourrait aussi nommer la mesure
du niveau par pesage, si le niveau ne devenait alors un inter- 2.1.2.3 Cas des gaz en gazomètres
médiaire inutile. La détermination d’une quantité de gaz à partir de la variation de
niveau d’un gazomètre présente un intérêt certain, notamment
2.1.2.1.3 Détection des niveaux pour les essais de réception de compresseurs à partir du volume
Toutes les méthodes de mesure des niveaux peuvent être aspiré dans un intervalle de temps déterminé, et également pour
utilisées beaucoup plus simplement en tout ou rien, ce qui permet les mesures de débit quand les méthodes dynamiques, par
un contrôle du remplissage jusqu’à un niveau fixé en fonction de organes déprimogènes notamment, sont inutilisables du fait des
la quantité voulue. pulsations, par exemple.
C’est ainsi que les rayons γ sont utilisés parfois pour déceler Parmi les procédés utilisés pour mesurer les variations de niveau
entre autres un remplissage excessif des bouteilles de gaz liquéfiés d’un gazomètre, nous citerons :
(risques d’éclatement par échauffement). — celui consistant à mesurer le temps de propagation d’une
onde acoustique, ultrasonique ou électromagnétique (laser par
De même, la cellule photoélectrique peut être utilisée pour
exemple) entre un point fixe de la charpente et le dôme du
l’embouteillage automatique en flaconnage de verre, encore qu’il
gazomètre ;
soit plus simple généralement, pour des flacons tous de même
— celui s’apparentant à la mesure d’un niveau liquide par jauge
hauteur et de même forme, de recourir à un système de vases
ou pige (article Niveaux [R 2 010]), qui consiste à repérer directe-
communicants, par siphon, avec un bac d’alimentation à niveau
ment le déplacement d’un index solidaire de la partie mobile du
constant.
gazomètre, par rapport à un point fixe de la charpente ;
À ce propos, on soulignera l’intérêt très général, pour la précision — celui consistant à déduire le niveau à partir d’une mesure de
d’un remplissage par le volume, de fixer le niveau final dans un rétré- pression hydrostatique ; cette dernière est obtenue grâce à l’instal-
cissement, d’ailleurs toujours réalisé, dans le flaconnage en verre, lation d’un petit réservoir auxiliaire de liquide anti-gel, solidaire de
par le goulot. la partie mobile du gazomètre, et raccordé par un tuyau flexible au
Toutefois, pour certains liquides très coûteux, les parfums par capteur de pression fixé au niveau le plus bas du gazomètre.
exemple, la mesure du volume à partir du niveau peut ne pas être Quel que soit le procédé utilisé, la détermination de la quantité
suffisamment précise si le niveau n’a pas été préalablement fixé à de gaz nécessite des précautions spéciales, en ce qui concerne
partir d’un étalonnage volumétrique du contenu de chaque flacon. notamment :
En résumé, ce sont là autant de considérations à retenir pour le — la section horizontale, qui ne peut que se déduire d’un relevé
choix de la solution la mieux adaptée au problème à résoudre ; il sur place à partir du périmètre extérieur (à l’aide d’un câble aussi
faudrait y ajouter les performances propres à chacune des possibi- peu extensible que possible) et de l’épaisseur des tôles, ou de deux
lités présentées (article Niveaux [R 2 010]). relevés similaires, si les niveaux sont très différents ;
On soulignera seulement les deux faits importants suivants, — la variation de pression pendant la durée de l’essai (elle varie
valables quelle que soit la méthode de mesure. non seulement avec la levée, mais aussi avec le vent qui fait varier
le frottement sur les glissières) ;
— L’erreur sur le volume ou sur la masse est d’autant plus — la température, qui peut varier d’un point à l’autre, surtout du
grande que la dimension relative au niveau est plus faible par fait du rayonnement solaire ou du vent ; à ce point de vue, il est
rapport aux deux autres. recommandé de n’opérer que par temps calme et couvert (ou la
Un exemple typique, quoique particulier, est fourni par le contrôle du nuit) et d’effectuer une série de relevés sur la conduite de départ
chargement des bateaux par enfoncement aux échelles ; on mesure pendant la durée de la variation de niveau.
justement la plus petite des trois dimensions utiles. En règle générale, le mieux sera d’opérer au vidage plutôt qu’au
remplissage. Au vidage, en effet, après un temps d’attente assez
— Mis à part le cas où le terme de comparaison est le réservoir
long, on peut espérer une certaine homogénéisation de tempéra-
vide, le résultat cherché est obtenu par la différence de deux
ture et de composition. Au remplissage, par contre, les variations
niveaux, donc de deux mesurages, et les erreurs s’ajoutent.
de ces grandeurs risquent d’être plus difficiles à suivre, cependant
que les valeurs moyennes ainsi obtenues ne correspondront pas
2.1.2.2 Cas des solides en trémies alors à la dénivellation finale, du fait soit de la dissolution de
Si l’on peut parler à la rigueur du niveau d’un solide pulvérulent certains constituants dans l’eau des gazomètres humides, soit d’un
très fluide, une telle assimilation devient d’autant plus inexacte que équilibrage thermique.
l’on a affaire à un talus d’éboulement plus accentué. Il faut d’ailleurs opérer de même (sur la conduite d’arrivée ou de
La détermination du volume ou de la masse correspondante ne départ) pour d’autres essais que justifierait la connaissance de la
peut être que complétée par la densité apparente, ou liée à elle ; or, composition du gaz, de son humidité, etc...
celle-ci est souvent mal définie du fait de la granulométrie, de l’état Bien entendu, il faudra s’assurer que le niveau d’eau des gazo-
hygrométrique, de l’état de surface des grains ou du tassement, ou mètres humides ne varie pas pendant l’essai et penser à
encore de la présence de bulles d’air pour les solides très pulvé- l’étanchéité des pistons des gazomètres secs.
rulents.

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Enfin, pour les grands gazomètres, il est recommandé de faire En plus de l’influence de la température, il faudra tenir compte
des mesures en plusieurs points régulièrement espacés de la de celle du degré hygrométrique dans le cas des gaz humides.
périphérie et d’en prendre la moyenne. Enfin, il est des fluides, l’acétylène par exemple, dont le volume
initial ou restant dans une bouteille ne peut être déterminé à partir
d’une mesure de pression. Pour déterminer la quantité d’acétylène
2.1.3 Mesure d’une pression gazeux qu’a libérée une bouteille d’acétylène dissous pleine ou en
service, le seul procédé exact est le suivant : peser très précisé-
Nota : pour la mesure d’une pression, le lecteur pourra se reporter à l’article Pressions
usuelles dans les fluides [R 2 040] dans le présent traité.
ment le récipient avant et après utilisation ; établir par soustraction
la différence des poids et diviser le chiffre trouvé par la masse
La détermination d’un volume à partir d’une mesure de pression volumique de l’acétylène gazeux qui, à titre indicatif, est égale
s’applique aux gaz comprimés en réservoirs, bombes ou à 1,102 kg/m3 à la pression atmosphérique normale de 1 013 mbar
bouteilles. et pour une température ambiante de 17 oC (soit 290 K).
Considérons, à titre d’exemple, un réservoir d’une capacité en
eau de 1 m 3 dont la dilatation sous l’effet de la pression est
négligeable.
2.2 Mesure d’une masse
Remplissons ce réservoir d’air sec sous une pression
absolue P de 150 bar, la température étant maintenue constante La mesure de la masse de matières solides, liquides ou gazeuses
à 27 oC, soit 300 K. en récipients appropriés est de plus en plus utilisée. Outre qu’elle
Sachant que le coefficient de compressibilité Z de l’air pur et sec offre l’avantage d’une très bonne fiabilité, la précision de mesure
à ces valeurs est égal à 1,007 et que la masse volumique ρ0 de cet est généralement très supérieure à celle des mesures du volume
air à 0 o C, 1 013 mbar, sec est de 1,293 kg /m 3 ; la masse (articles Pesage [R 1 750] [R 1 730] dans le présent traité).
volumique ρ1 de l’air comprimé est égale à : Pendant longtemps, cette méthode de mesure n’a fait appel
273 P 1 qu’aux balances à plateaux suspendus ou posés sur un fléau, et à
ρ1 = ρ 0 × --------------------- × ------------------ × ------- des masses marquées.
273 + t 1,013 Z
À l’heure actuelle, elle met à profit des systèmes de pesage
soit : électroniques et à microprocesseurs, de plus en plus sophistiqués,
273 150 1 permettant la transmission à distance des indications et l’automa-
ρ1 = 1,293 × ------------------------- × ------------------ × ------------------ = 173 kg/m 3
273 + 27 1,013 1,007 tisation des processus.
Parmi les systèmes utilisés, citons les suivants.
Le volume en eau du réservoir étant de 1 m3, la masse d’air est
égale à : — Les balances à cadran, équipées d’un capteur optique ou
1 × 173 = 173 kg autre, permettent de traduire en impulsions électriques le déplace-
ment angulaire de l’aiguille indicatrice.
et le volume d’air, ramené en mètres cubes à 0 oC, 1 013 mbar, sec
est : — Les balances à méthode de zéro : un capteur sensible détecte
le déplacement du plateau et agit, comme cela se passe avec un
173 3
----------------- = 133,8 m N transmetteur à équilibre de forces, sur un dispositif de
1,293 contre-réaction qui crée un effort antagoniste jusqu’au retour du
Une autre façon de conduire le calcul serait d’utiliser la formule plateau à sa position initiale sous charge nulle.
déjà citée : La mesure de la force de contre-réaction permet de connaître le
273 P 1 poids appliqué sur la balance.
V 0 = V × ---------------------- × ------------------ × ------
273 + t 1,013 Z — Les balances à cordes vibrantes exploitent le fait que
l’allongement élastique d’une corde est proportionnel au carré de
ce qui donne pour l’exemple numérique ci-dessus : sa fréquence vibratoire ou encore le fait que les allongements
273 150 1 3
élastiques de deux cordes maintenues à l’unisson sont propor-
V 0 = 1 × --------------------------- × ------------------ × ----------------- = 133,8 m N tionnels et dans le rapport du carré des longueurs respectives.
273 + 27 1,013 1,007
— Les balances gyroscopiques sont constituées, pour
Dans la pratique courante, on détermine souvent le volume d’un l’essentiel, d’un gyroscope sur l’axe duquel la masse à mesurer
gaz emmagasiné dans une bonbonne par exemple, en multipliant exerce une force provoquant un mouvement de précession sur sa
le volume en litres de cette bonbonne (contenance en eau) par la suspension.
pression absolue du gaz exprimée en bars, sous une température
Un capteur de déplacement mesure ce mouvement qu’un
ambiante de 15 oC.
dispositif électronique transforme en unités de masse.
Le volume ainsi obtenu n’est pas rigoureux et toujours
— Les balances à jauges de contrainte : les jauges sont montées
au-dessous du volume réel. Il ne serait correct que dans le cas d’un
en pont de Wheatstone et fixées soit sur des lames de flexion, soit
gaz parfait à température constante pendant l’expérience. En effet,
de façon à peser l’ensemble « contenant-contenu » (pesons et
si la température varie, la pression varie également.
dynamomètres).
Pour l’oxygène par exemple, aux environs de 150 bar, la
La portée des balances est extrêmement variable selon le
pression d’une bouteille d’oxygène variera de 5 à 6 bar en plus ou
principe mis en jeu ; certaines balances mesurent des fractions de
en moins, si la température varie de 10 oC.
gramme, d’autres des centaines de kilogrammes.
Ce simple chiffre montre l’influence importante de cette même
Bien exploitées, leur sensibilité est très grande et leur erreur de
température. Il y a lieu de noter qu’elle peut être assimilée à celle
mesure très faible.
de l’ambiance lorsque la bouteille est laissée au repos, à l’ombre,
un temps suffisamment long. Par contre, elle aura, à cause de la
détente, une valeur trop faible, si l’on mesure la température du
gaz s’écoulant de la bouteille.

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3. Mesures dynamiques 3.1.1.1 Liquides


Les compteurs de liquides peuvent se classer en deux catégories
des quantités totales principales (tableau 3) :
— les compteurs de vitesses, tels que les compteurs à turbine, à
hélice, à ailettes, etc. ;
Les mesures dynamiques se divisent en deux groupes : — les compteurs volumétriques, tels que les compteurs à volant
— le premier fait appel aux méthodes directes à partir de volumétrique, à pistons alternatifs, à piston rotatif, à roues ovales,
compteurs volumétriques, compteurs de vitesse, doseurs et à disques oscillants, etc.
systèmes de pesage ;
— le second fait appel aux méthodes indirectes par accumula- ■ Les compteurs de vitesse sont caractérisés par l’action des filets
tion ou à partir d’un appareil de mesure du débit instantané, avec liquides sur une turbine ou une hélice. Au contraire des compteurs
intégration automatique ou planimétrage. volumétriques, il y a, dans ces compteurs, une fuite importante qui
a lieu dans l’espace mort, toujours présent à la périphérie de
l’organe moteur. Une partie des filets fluides est inactive et, si
3.1 Méthodes directes l’organe mobile est arrêté pour une cause quelconque, l’écoulement
continue en créant une perte de charge supérieure à la perte de
3.1.1 Compteurs pour liquides et gaz charge normale.

Nota : on pourra consulter, dans ce traité, les articles Compteurs de volume de gaz
■ Les compteurs volumétriques, au contraire, présentent un débit
[R 1 443], Étalonnage et vérification des compteurs de volume de gaz [R 2 000] et Étalon- de fuite très faible par le jeu réduit au strict minimum qui existe
nage et vérification des compteurs de liquides [R 2 005]. entre les pièces fixes et l’organe mobile. Dans ce type de compteur,
lorsque l’organe mobile est bloqué, la perte de charge augmente
considérablement et, dans certains cas, peut devenir égale à la pres-
sion du réseau, le débit étant réduit presque à zéro.
Dans les compteurs volumétriques proprement dits, des garni-
tures d’étanchéité réduisent le jeu à une valeur presque nulle. (0)

Tableau 3 – Mesure dynamique des quantités de liquides : compteurs de vitesse


et compteurs volumétriques
Compteurs de vitesse Compteurs volumétriques
Fonction première Mesure du débit total et parfois aussi, à l’aide d’un enregistreur, mesure du débit instantané.
Erreur de mesure ± 2 %. ± 0,2 à ± 2 %.
Sensibilité (tableau 4) Bonne. Supérieure.
Prix Croît avec le débit maximal à mesurer. Au moins 20 à 30 % plus élevé.
Accessoires 2 vannes de même diamètre que le compteur, plus 2 vannes de même diamètre que le compteur, plus
une vanne de by-pass. une vanne de by-pass.
Pièces de rechange Souhaitables lorsqu’il y a plusieurs compteurs du Plus importantes.
même type.
Diamètre tuyauterie Supérieur à 12 mm. Supérieur à 10 mm.
Longueur droite minimale Variable selon les constructeurs. Généralement Peu importante.
de la tuyauterie peu importante, sauf pour les compteurs Woltman
et tangentiels de gros calibres.
Débit minimal (tableau 4) Variable selon les constructeurs. Variable selon les constructeurs, peut aller jusqu’à
De l’ordre de 1/10 du débit maximal. 1/100 du débit maximal.
Étendue de mesure 1 à 40 (petits calibres). 1 à 150 (petits calibres).
1 à 90 (gros calibres). 1 à 350 (gros calibres).
Perte de charge permanente Moyenne. Importante.
Changement de gamme de mesure Impossible. Impossible.
Standardisation Facile pour les petits calibres. Facile pour les petits calibres.
Liquides chargés Filtration moins poussée. Filtration très soignée.
Gel Protection nécessaire si pas en service continu. Protection nécessaire si pas en service continu.
Corrosion Peu sensible, par emploi de matériaux appropriés. Peu sensible, par emploi de matériaux appropriés.
Pulsations Erreurs limitées. Erreurs limitées.
Fragilité Danger de destruction par coups de bélier ou sur- Danger de destruction par coups de bélier.
vitesse.
Corrections sur le résultat Nécessaires si paramètres variables (viscosité Corrections moins importantes.
de la mesure principalement).

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D’autres compteurs volumétriques n’ont pas de garnitures Pour la mesure des débits d’huiles ou d’hydrocarbures, l’erreur
d’étanchéité. Ils ont en conséquence une fuite un peu plus de mesure des compteurs volumétriques est de l’ordre de 0,5 à 1 %
importante et sont parfois appelés compteurs semi-volumétriques et peut descendre jusqu’à 0,2 % dans certains cas et pour une
(le type le plus courant de ces compteurs est le compteur à piston étendue de mesure plus réduite.
rotatif).
Les compteurs volumétriques à volant ont une très grande 3.1.1.1.2 Perte de charge
précision. Ces compteurs peuvent enregistrer les plus faibles Les compteurs volumétriques créent une perte de charge
débits et fonctionnent sous faible pression statique dans des relativement élevée.
conduites non remplies. Ils conviennent pour la mesure de certains
produits de condensation (eau condensée, essences, alcools, etc.) Les compteurs à piston rotatif pour eau, construits dans les
ou pour des applications particulières. Leur gamme de débit peut calibres de 10 mm à 150 mm, ont un débit caractéristique qui est
être grande, par exemple, 1 à 100 L/h pour les compteurs de petit défini pour une perte de charge égale à 1 bar que crée ce débit
calibre. caractéristique.
Les compteurs à pistons alternatifs sont normalement prévus Par exemple, le débit caractéristique d’un compteur de 15 mm est
pour la mesure des liquides dont la température est inférieure à de 3 m3/h ; le débit caractéristique d’un compteur de 100 mm est de
50 oC sous une pression maximale de service de 3 bar. Ils 75 m3/h. Pour des débits d’huile, les pertes de charge sont supérieures
conviennent particulièrement bien pour les hydrocarbures et les à ces valeurs.
liquides coûteux. Leur débit maximal est d’environ 40 m3/h. Leur
Les compteurs à turbine ont une perte de charge pratiquement
erreur de mesure est, dans certains cas, inférieure à 0,2 % des
identique à celle des compteurs volumétriques, tandis que les
débits mesurés (à partir de 10 % du débit maximal).
compteurs à hélice (type Woltman) admettent des débits plus
Certains compteurs à simple piston alternatif , construits en importants tout en créant des pertes de charge plus faibles.
différents calibres, permettent la mesure de tous les liquides dont
la pression statique et la température sont inférieures respective- Par exemple, un compteur Woltman de 100 mm a un débit caracté-
ment à 32 bar et 150 oC. Les débits mesurables vont de 0,4 à 90 m3/h ristique, sous 1 bar de perte de charge, de 400 m3/h. Ce débit, qui est
avec une erreur de mesure de ± 0,5 %. cinq fois plus élevé que le débit caractéristique des compteurs de
vitesse à turbine et des compteurs volumétriques, est théorique et ne
Les compteurs à roues ovales permettent la mesure de tous les peut être atteint sans compromettre la résistance du compteur. Il
liquides dont la température est comprise entre – 50 oC et + 160 oC faudra se limiter, en pratique, à une fraction (par exemple le quart) de
et la pression inférieure à 350 bar ; les débits mesurables vont cette valeur.
de 6 à 600 000 L /h.
La gamme des débits pouvant être mesurés est de 1 à 20, avec À débit égal, les compteurs Woltman créent une perte de charge
une erreur de mesure de ± 0,5 %. environ 25 fois plus faible que les compteurs de vitesse à turbine
et que les compteurs volumétriques. Ils sont construits dans les
calibres de 50 à 500 mm.
3.1.1.1.1 Précision
Il existe également des compteurs de vitesse à turbine verticale,
La précision du compteur volumétrique est un peu meilleure
possédant une sensibilité meilleure que les compteurs Woltman
dans le bas de l’échelle (faibles débits) que celle du compteur de
(dans le rapport de 2 à 3) et présentant une perte de charge encore
vitesse et la précision initiale de ce type de compteur se conserve
plus faible (environ la moitié). Ces compteurs, qui sont du type
mieux dans le temps. De plus, il a une meilleure sensibilité : pour
tangentiel, sont construits dans les calibres 50, 60, 80 et 100 mm.
un diamètre de passage donné, le débit de démarrage est plus
faible (tableau 4). Leur variante en petits compteurs (13 à 40 mm) existe et
présente, à perte de charge égale, une sensibilité meilleure que
En ce qui concerne la mesure des débits d’huile, il faut remarquer celle du compteur à jets multiples (dans le rapport de 2 à 3).
que la viscosité a une influence sensible sur le compteur de vitesse,
dans lequel les indications varient inversement avec la viscosité du Dans les cas où la perte de charge se traduit par une perte
fluide. Une variation dans le coefficient de viscosité entraîne donc d’énergie (par exemple pompes d’exhauste ou de refoulement), il
des variations dans la constante d’enregistrement. Ce fait est faut tenir compte de ce fait et choisir de préférence des compteurs
pratiquement inexistant dans le compteur volumétrique : au Woltman ou tangentiels.
contraire, une augmentation de la viscosité y produit une réduction
du débit de fuite, ce qui augmente la précision et l’étendue de mesure 3.1.1.1.3 Étendue de mesure
par suite de l’abaissement du débit de démarrage. (0) Pour des compteurs neufs, l’étendue de mesure atteint les
valeurs relatives suivantes :
— compteurs volumétriques : de 1 à 150 pour les petits calibres
Tableau 4 – Débits de démarrage (13 mm) ; jusqu’à 1 à 350 pour les gros calibres (150 mm) ;
des compteurs volumétriques et de vitesse — compteurs de vitesse à turbine : de 1 à 40 pour les petits
calibres (13 mm) ; jusqu’à 1 à 90 pour les gros calibres
Débit de démarrage (150 à 200 mm) ;
Diamètre
de passage Compteur Compteur — compteurs Woltman à hélice horizontale : de 1 à 20 pour les
du compteur volumétrique de vitesse petits calibres ; jusqu’à 1 à 40 pour les compteurs de gros calibres.
pour eau pour eau Il existe également des compteurs Woltman à hélice verticale dans
(mm) (litres/h) (litres/h) les calibres 50, 80, 100 mm, dont la perte de charge est un peu plus
importante que les compteurs Woltman à hélice horizontale, mais
12 3 15 dont l’étendue de mesure est plus grande en raison de l’abaissement
15 5 17 de la limite d’exactitude. Pour ces compteurs, l’étendue de mesure
20 7 22 est de 1 à 80 et même de 1 à 160. Ils concurrencent avantageusement
25 10 30 les compteurs à turbine dans les calibres 50, 80, 100 mm.
30 12 45
Outre leur perte de charge très faible, signalons que les compteurs
40 18 70 tangentiels présentent eux aussi une étendue de mesure plus grande
que les compteurs Woltman horizontaux, avec une perte de charge
deux fois plus faible.

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3.1.1.1.4 Nature des liquides mesurables Dans certaines tractations commerciales, le compteur à turbine
Les compteurs de vitesse à turbine et à hélice sont construits par exemple est autorisé sous réserve d’être doublé et, par un
principalement pour la mesure de l’eau ; moyennant des adaptations montage approprié, de permettre un fonctionnement série ou
de la nature des matériaux utilisés, ils peuvent servir à la mesure parallèle.
de liquides chimiques ou alimentaires et d’eaux de provenances ■ La seconde catégorie comprend les compteurs volumétriques,
diverses (notamment les eaux de mer et les eaux chaudes pour dont les principaux types sont :
chaudières).
— les compteurs volumétriques à aubes, type humide, appelés
Il en est de même des compteurs volumétriques ; ces derniers également compteurs de gaz à volant, qui possèdent des espaces
peuvent, de plus, être employés pour la mesure de liquides à forte mesureurs dans lesquels le flux de gaz met en mouvement les quatre
viscosité ou même à viscosité variable, ce qui est plus difficilement ou cinq aubes (suivant le type) qui sont fixées sur un même axe
réalisable avec les compteurs de vitesse. horizontal ; à chaque tour complet, un volume déterminé de gaz est
mis en mouvement ;
3.1.1.1.5 Montage — les compteurs volumétriques, type sec, à soufflets, comportant
Les compteurs de vitesse à turbine sont construits dans les généralement deux soufflets, quatre chambres de mesure à capacité
diamètres de 10 à 200 mm, les compteurs de vitesse à hélice limitée et deux tiroirs de distribution ;
Woltman dans les diamètres de 50 à 500 mm, et les compteurs volu- — les compteurs volumétriques à pistons rotatifs, dans lesquels
métriques dans les diamètres de 10 à 150 mm. le flux de gaz met en mouvement deux pistons dont les formes
s’épousent parfaitement (article Compteurs de volume de
La mise en place de ces différents compteurs demande certaines gaz [R 1 443]).
précautions.
Le tableau 5 reprend les caractéristiques principales de ces trois
Les compteurs à turbine et les compteurs volumétriques sont à types de compteurs volumétriques.
placer horizontalement, le cadran situé à la partie supérieure. Les
compteurs Woltman peuvent, indifféremment, être placés sur
conduite verticale ou horizontale. Les compteurs tangentiels 3.1.2 Pesage
doivent être placés horizontalement.
Les compteurs volumétriques ou les compteurs de vitesse à Nota : le lecteur se reportera à l’article Instruments de pesage à fonctionnement auto-
turbine sont peu sensibles aux particularités locales des conduites : matique [R 1 740], dans le présent traité.
des vannes, coudes, ou dispositifs particuliers sont sans action
notable sur ces appareils. Par contre, les compteurs Woltman et les 3.1.2.1 Doseuses pondérales
compteurs tangentiels de gros calibres, demandent que l’on place,
Ces appareils sont étudiés en détail dans l’article cité ci-dessus.
à l’amont et à l’aval du compteur, des parties droites de conduites
exemptes de tout dispositif perturbateur. Les bascules à pesées constantes proprement dites, sont
couramment utilisées pour l’empaquetage et l’ensachage automa-
Les compteurs volumétriques exigent un liquide non chargé ou
tiques, ainsi que pour la préparation de mélanges par synchronisa-
un filtre très efficace à mailles serrées.
tion électrique, avec plusieurs bascules fonctionnant en cadence
Les compteurs à turbine se contentent d’un filtre à mailles plus ou non.
larges et les compteurs Woltman, ainsi que les tangentiels, sont
Toutes sont utilisées soit pour l’alimentation d’une fabrication
seulement munis de grilles de protection à larges mailles.
(ex. : consommation de charbon d’une chaudière), soit pour la
mise au stock de produits finis.
3.1.1.1.6 Antigel
D’autres appareils, dits totalisateurs, mesurent la masse de
Les petits compteurs volumétriques et à turbine, jusqu’au calibre quantités importantes de matière par un ensemble de pesées
de 40 mm (compteur d’usage domestique), peuvent être munis successives de valeurs quelconques (mise en stock de charbon, par
d’une bague antigel se brisant sous l’effet d’une suppression due exemple).
à la gelée. Les mêmes compteurs avec totalisateurs noyés sont
protégés contre le gel par la rupture éventuelle du verre du
3.1.2.2 Pesage continu sur bande
compteur, qui est la pièce offrant, à dessein, la moindre résistance.
Un tronçon du brin chargé du transporteur est supporté, non par
3.1.1.1.7 Prix une charpente fixe, mais par le tablier de bascule. Le fléau peseur,
du type à peson d’inclinaison, est bloqué à intervalles de temps
Les prix des compteurs volumétriques de petits calibres atteignent
fixes avec une période qui coïncide avec le temps nécessaire pour
un niveau qui dépasse légèrement (20 à 30 %) celui des mêmes
que le tronçon à peser ait pris exactement la place du précédent.
compteurs de vitesse, mais la différence s’accentue pour les calibres
À ce même moment, un dispositif à palpeur vient repérer la
plus forts.
position du fléau et fait avancer un totalisateur.
La fréquence d’entretien et le prix des pièces de rechange sont
Le synchronisme nécessaire est obtenu en faisant commander
également plus importants dans le cas des compteurs
tout le mécanisme par le transporteur lui-même.
volumétriques.
Cette réalisation comporte des variantes, par exemple avec
intégration continue sans blocage ; on peut aussi peser en déduction
3.1.1.2 Gaz
le brin de retour dans le cas de produits adhérents, etc.
Comme pour les liquides, les compteurs de gaz peuvent se Ces instruments de pesage sont appelés officiellement en France
classer en deux catégories. totalisateurs continus sur bande. (0)
■ La première catégorie comprend les compteurs de vitesse, du
type à turbine ou à ailettes, qui présentent une excellente précision
et sont capables, sous un encombrement réduit, de mesurer
pratiquement tous les débits gazeux quelles que soient la pression
et la température.

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Tableau 5 – Les compteurs volumétriques pour fluides gazeux


Compteurs à aubes Compteurs à soufflets Compteurs à pistons rotatifs
Fonction première Mesure du débit total. Mesure du débit total. Mesure du débit total.
Erreur de mesure, après correc- ± 0,25 %. ± 0,5 à ± 1,5 %. ± 0,25 à ± 1 %.
tion des paramètres variables
Prix Faible. Faible. Croît rapidement avec le débit
maximal à mesurer.
Accessoires Aucun. Une seule vanne d’isolement. 2 vannes d’isolement, de même
diamètre que le compteur, plus
une vanne de by-pass.
Pièces de rechange 1 compteur de réserve, s’il y a 1 compteur de réserve, s’il y a Sauf cas de gros compteurs (prix
plusieurs compteurs de ce type plusieurs compteurs de ce type très élevé), un compteur de
en service. en service. réserve, s’il y a plusieurs
compteurs de ce type en service.
Diamètre tuyauterie Très faible ; pas de limite infé- Faible ; pas de limite inférieure. Variable.
rieure.
Longueur droite minimale Variable selon les constructions, mais généralement très faible.
de la tuyauterie
Débit minimal Très faible : environ 1/200 du débit Très faible : environ 1/200 1/100 du débit maximal.
maximal. du débit maximal.
3 3
Débit maximal Environ 300 litres/h. Environ 15 m N /h . Environ 30 000 m N /h .
Surcharge À éviter. À éviter. Possible jusqu’à 50 % environ.
Perte de charge permanente Environ 30 Pa. Environ 100 Pa. Environ 400 Pa.
au débit maximal
Pression statique maximale Dépend des constructions (envi- 0,1 à 0,6 bar. Environ 25 bar.
ron 0,1 bar).
Changement de gamme Impossible. Impossible. Impossible.
de mesure
Standardisation des matériels Possible. Possible. Difficile.
Gaz chargés Risque d’erreur sans filtration soignée (de l’ordre de 3 µm).
Gel Protection nécessaire si le liquide Protection pas nécessaire
de garde est de l’eau. (pas de liquide de garde).
Corrosion Peu sensible, par l’emploi de matériaux appropriés.
Pulsations Erreurs limitées.
Fragilité Danger de destruction par coup de bélier.
Corrections sur résultat Nécessaires si paramètres variables.
de mesure

3.2 Méthodes indirectes 3.2.1 Intégration automatique

Qu’il s’agisse de liquides ou de gaz véhiculés en conduites fermées Le débitmètre qui mesure le débit instantané peut être muni d’un
sous pression, il est possible d’en déterminer indirectement la intégrateur automatique (électrique, électronique, à microproces-
quantité totale pendant un intervalle de temps donné, à partir seur).
d’appareils de mesure de débit instantané (§ 4), pour autant qu’ils Pour les gaz, les valeurs des paramètres variables seront mesu-
soient enregistreurs (planimétrage du graphique) ou munis d’un rées en continu et introduites dans un correcteur dont le signal de
intégrateur (tableau 6). sortie représentera le débit ramené à des conditions de référence.
Ceci est également vrai pour les liquides à l’air libre, grâce aux C’est ce signal corrigé qui entre dans l’intégrateur.
déversoirs qui équivalent aux ajutages pour conduites fermées Certains correcteurs, plus simples, ne prennent en compte
(§ 4.1.5). qu’une partie des paramètres (température et pression absolue,
Dans le cas de liquides véhiculés à ciel ouvert (canaux, rivières, par exemple), mais au détriment de la précision lorsque, dans le
etc.), la mesure pourra s’effectuer par accumulation ou par écoule- cas d’un gaz notamment, celui-ci n’est pas pur et à l’état sec.
ment à partir d’une capacité préalablement jaugée, en (0)
chronométrant soit le temps nécessaire au remplissage ou à la
vidange, soit le temps en fonction du niveau.

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Tableau 6 – Méthodes directes et indirectes de mesures dynamiques sur quantités totales


Débitmètres
Compteurs volumétriques Débitmètres totalisateurs
à planimétrage de diagramme
(§ 3.1.1) (§ 3.2.1)
(§ 3.2.2)

Avantages et servitudes Offrent l’avantage de mesurer le Offrent l’avantage de mesurer le Servitude journalière.
débit total. débit total.
Corrections sur résultat Nécessaires si les paramètres sont Nécessaires si les paramètres sont Nécessaires si les paramètres sont
de mesure variables. variables. variables.
Erreur de mesure après ± 0,20 à ± 2 %. ± 2,5 %. ± 2 à 2,5 %
correction des paramètres
variables
Prix Rapidement croissant avec le débit. Prix élevé, mais constant, quel que Prix élevé, mais constant, quel que
soit le débit. soit le débit ; frais supplémentaires
de diagrammes.
Standardisation Impossible, sauf pour les petits Possible. Possible.
calibres.
Accessoires Aucun. Aucun. Réserve de disques ou rouleaux à
diagrammes.
Pièces de rechange Nécessaires. Pas nécessaires. Pas nécessaires.
Vérifications périodiques Peu fréquentes : en moyenne tous En moyenne 2 fois par an. En moyenne 2 fois par an.
les deux ans.
Influence des pulsations Erreurs limitées. Erreurs importantes. Erreurs importantes.

3.2.2 Planimétrage des diagrammes 4.1 Méthodes directes


En l’absence d’intégrateur automatique et pour autant que le 4.1.1 Débitmètres à organe déprimogène
débitmètre soit équipé d’un système d’enregistrement, on déduira
le débit total en procédant à un planimétrage de diagrammes. Applicable aux conduites dans lesquelles circule un fluide gazeux
Nous avons vu (§ 1.2.1) que, dans le cas d’un débitmètre associé ou liquide sous pression, la mesure du débit se déduit de la mesure
à un organe déprimogène par exemple, la formule du débit s’écrit : d’une chute de pression. Cette chute de pression est réalisée en
intercalant, dans la tuyauterie, un organe déprimogène présentant
kε ∆p une section de passage plus petite que la section de la conduite.
Q = ---------------------- C
ρ1 Les trois types d’organes déprimogènes normalisés sont (article
Débitmètres à pression différentielle [R 2 220]) :
Si donc on enregistre la pression différentielle créée par l’organe — le venturi, qui est un tube convergent, suivi d’une partie
déprimogène mais également toutes les autres variables, il sera cylindrique et d’un divergent ;
possible par planimétrage de tous ces diagrammes d’établir, point — la tuyère, qui est un tube profilé de manière à épouser le
par point, la courbe de débit réel et ensuite, de ramener ce débit mieux possible la veine fluide dans la contraction ;
aux conditions de référence. — le diaphragme ou orifice en mince paroi, qui consiste en une
mince plaque plane, percée en son centre d’un orifice circulaire.
Précisons qu’en dehors des tractations commerciales on emploie
parfois des diaphragmes non normalisés tels que diaphragme type
4. Mesures dynamiques bèche, excentré, à section carrée ou rectangulaire, etc...
d’un débit instantané L’organe déprimogène ne constitue pas, à lui seul, un appareil de
mesure du débit, il doit être associé à un manomètre différentiel
(tableau 7).
Nous examinerons successivement : Cette non-dépendance organe déprimogène-manomètre
différentiel offre l’avantage de permettre soit d’adapter un organe
■ les méthodes directes faisant appel : déprimogène à n’importe quel type de manomètre différentiel, soit
— aux débitmètres à organe déprimogène, à flotteur, massiques encore d’adapter facilement l’étendue de mesure.
et fondés sur divers principes physiques, pour la mesure des fluides On se reportera à l’article Pressions usuelles dans les fluides
véhiculés en conduites fermées ; [R 2 040], déjà cité, pour la description des différents types de
— aux dispositifs de mesure du débit des liquides véhiculés à manomètres différentiels commercialisés.
l’air libre ;
— aux dispositifs de pesage pour les solides ;
4.1.1.1 Avantages et inconvénients
■ les méthodes indirectes faisant appel à des instruments de
mesure de fréquence ou de vitesse. À l’exception des tubes en U, les différents types de manomètres
différentiels peuvent avoir comme fonction d’indiquer, d’enregistrer
ou d’intégrer un débit soit localement, soit à distance
(transmetteur-récepteur). (0)

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4.1.1.2 Erreurs de mesure


Tableau 7 – Manomètres différentiels
associés aux organes déprimogènes Nous avons souligné qu’une installation de mesure de débit par
organe déprimogène comprenait au moins deux appareils
Fonction première : débit instantané ou débit total de tous indépendants.
liquides, gaz ou vapeurs. En pratique, elle en comprend au minimum trois et souvent plus,
notamment lorsqu’un dispositif de calcul est prévu pour corriger
Erreur de mesure après correction des paramètres variables : ± 2 un plus ou moins grand nombre de paramètres variables.
à ± 2,5 % (erreur propre du manomètre différentiel ± 1 %).
Pour un tel ensemble de mesure, l’erreur moyenne la plus
Prix de l’appareil de mesure seul : constant quel que soit le débit probable se calcule à partir de la loi d’accumulation des erreurs, en
maximal. faisant intervenir l’erreur propre de chaque appareil constituant
Accessoires : nécessite deux petites vannes (∅ de passage 6 l’ensemble de mesure.
à 20 mm) + une petite vanne (∅ identique) de by-pass ; parfois
deux vannes supplémentaires de purge (liquides et vapeurs).
4.1.2 Débitmètres à flotteur
Pièces de rechange : pas nécessaires.
Diamètre de la tuyauterie (D ) : D  50 mm ; β 2  0,05 ; Le phénomène utilisé dans les débitmètres à flotteur est analogue
à celui qui se passe avec un organe déprimogène, avec la seule
β2 = rapport des sections ou rapport d’ouverture ;
différence que, dans ce dernier, la section rétrécie est fixe et la
β2 = d 2/D 2 (d = diamètre de l’orifice). pression différentielle variable tandis que, dans le débitmètre à
Longueur droite minimale de la tuyauterie : variable, au minimum flotteur, c’est la section qui varie et la pression différentielle qui est
10 D en amont et 4 D en aval. fixe.
Cette section, annulaire, est définie par un flotteur dont la
Débit minimal : 1/5 du débit maximal. position permet de repérer le débit.
Perte de charge permanente : varie suivant l’organe déprimogène Construits selon deux types, ils peuvent :
utilisé et est fonction du débit et du rapport d’ouverture β2. — être intercalés directement dans la conduite sans nécessiter
Changement d’échelle : très facile. de longueurs droites en amont et en aval, mais ce montage direct
n’est possible que sur conduite verticale ;
Standardisation : facile. — être montés en dérivation aux bornes d’un organe
déprimogène (cas des débits importants).
Fluides chargés :
a) erreur par défaut due à l’encrassement de l’organe L’erreur de mesure est généralement de l’ordre de ± 2 % pour les
déprimogène ; gaz et de ± 1 % pour les liquides, à condition de tenir compte,
b) obligation de prévoir des filtres ou un fluide tampon pour pro- comme pour les débitmètres à organe déprimogène, des divers
téger le débitmètre et les tuyauteries de liaison. paramètres variables (composition, température, pression, etc.).
Gel ou cristallisation : protection indispensable des tuyauteries de
liaison et du débitmètre (inconvénient des conduites sans débit). 4.1.3 Débitmètres massiques
Corrosion : sensible. Prévoir matériaux appropriés ou fluides
tampons. Ce type de débitmètre offre le grand avantage de donner direc-
tement le débit-masse, mais sa mise en œuvre est souvent délicate
Pulsations : erreurs importantes par excès. et exige que l’on s’entoure d’un maximum de précautions (article
Fragilité : peu fragiles dans la majorité des cas. Débitmètres massiques [R 2 300] dans le présent traité).
Parmi les réalisations commercialisées, citons les suivantes.
Corrections sur le résultat de la mesure : nécessaires si les
paramètres sont variables. ■ Les débitmètres à moment angulaire sont fondés sur le principe
suivant :
— une première roue à aubes est entraînée à vitesse constante
Ils peuvent également remplir plusieurs fonctions. Un même
par un petit moteur synchrone et un accouplement magnétique ;
appareil pourra être indicateur, enregistreur et intégrateur.
— elle est suivie d’une seconde roue dont les aubes, comme
Dans le cas d’un débitmètre enregistreur, il est nécessaire de celles de la première roue, sont parallèles à l’axe de rotation.
planimétrer le diagramme pour en déduire le débit total, d’où
Cette seconde roue, qui est indépendante de la première, est
servitude journalière, mais le diagramme offre l’avantage de
solidaire d’un dispositif de torsion qui l’empêche de tourner.
permettre le contrôle des variations de débit dans le temps, ce qui
n’est pas possible avec un compteur ou un totalisateur simple. Plus le débit augmente, plus le couple augmente sur l’axe de
torsion. Ce couple, proportionnel à la masse du fluide, est transmis
Dans le cas d’un débitmètre totalisateur, il suffit d’effectuer un
à un intégrateur gyroscopique par un accouplement magnétique et
relevé d’index chaque jour à heure fixe.
un système de leviers.
Le débit enregistré ou totalisé est erroné lorsqu’il se situe à une
Ces débitmètres sont utilisables pour les gaz et pour les
valeur inférieure à 15 %, parfois 20 %, du débit maximal.
liquides ; leur erreur de mesure est de l’ordre de ± 1 % de la valeur
Rappelons que c’est là un caractère commun à tous les mesurée.
débitmètres à organe déprimogène ; il faut éviter de les utiliser
au-dessous d’environ 15 % du débit maximal. ■ Les débitmètres à effet Coriolis sont utilisables pour les gaz et les
liquides ; leur erreur de mesure est de l’ordre de ± 0,2 % de la valeur
À 10 % par exemple, la pression différentielle n’est égale qu’au
mesurée.
centième de la pression différentielle que l’on obtient au débit
maximal. ■ Les débitmètres à pont de Wheatstone sont utilisables pour les
gaz, avec une erreur de mesure de l’ordre de ± 0,5 % de la valeur
mesurée.

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■ Les débitmètres thermiques mettent en jeu l’équilibre thermique Les tourbillons prenant naissance sur l’obstacle produisent, de
entre une source de chaleur et la température du fluide en écoule- chaque côté de celui-ci, des oscillations de vitesse et de pression
ment. qu’un dispositif approprié détecte et transmet sous forme de
Ces appareils présentent l’avantage de ne comporter aucun fréquence à une électronique associée qui, après traitement,
élément mobile dans le fluide (article Débitmètres thermiques transforme les impulsions en unités de volume.
[R 2 270] dans le présent traité). Sous réserve d’un écoulement en régime turbulent, ces appareils
Ils opèrent soit à puissance calorifique constante, auquel cas le sont fidèles et leur erreur de mesure est de l’ordre de ± 0,5 %.
débit est proportionnel à l’échauffement résultant, soit à échauffe-
ment constant, auquel cas, et en sens inverse, c’est la puissance 4.1.4.4 Débitmètres piézoprécessifs
calorifique nécessaire qui donne une mesure de débit.
Ils sont utilisables pour les fluides gazeux.
Ces appareils donnent bien le débit-masse, du fait qu’ils font
Dans ces appareils, le gaz, après avoir été mis en régime
intervenir la capacité thermique.
tourbillonnaire, traverse une restriction en forme de venturi,
Utilisables pour les gaz et les liquides, leur erreur de mesure est ensuite il est redressé.
de l’ordre de ± 1 % de la valeur mesurée.
Dans la partie rétrécie du venturi, un capteur piézoélectrique
■ Les débitmètres massiques opérant par déduction effectuent une détecte des impulsions de fréquence fonction du débit.
mesure volumétrique classique et une mesure de masse volumique D’excellente fidélité, ces appareils peuvent atteindre une très
pour en déduire, par calcul analogique ou numérique, le grande précision, leur erreur de mesure pouvant être de l’ordre de
débit-masse. ± 0,2 %.
Dans ce dernier type d’appareil, la masse volumique est mesurée
directement par un appareil approprié ou est, elle-même, calculée 4.1.4.5 Anémomètres à fil chaud
à partir de divers paramètres tels que pression, température, etc.
La précision globale dépend ici de la précision propre des divers Les débitmètres, ou plus exactement les anémomètres à fil chaud
paramètres pris en considération. (article Anémomètres à fil ou film chaud [R 2 272] dans le présent
traité), mesurent la vitesse locale des gaz, suivent un principe
identique à celui des débitmètres thermiques (§ 4.1.3). Se prêtant
bien à la mesure des vitesses très faibles, ils permettent aussi de
4.1.4 Autres débitmètres suivre les variations rapides de vitesse et donc la mesure des débits
pulsatoires.
Parmi les débitmètres dont le fonctionnement est fondé sur
divers principes de physique, citons les appareils suivants.

4.1.4.1 Débitmètres électromagnétiques


4.1.5 Liquides à l’air libre
Ils sont utilisables pour la mesure des débits liquides et Dans le cas des liquides circulant à l’air libre (canaux, rivières,
semi-liquides dont la conductivité est supérieure à 5 µS/cm. etc.), le procédé de mesure utilisé consiste à déterminer le débit, à
Fondés sur le principe fondamental de l’électromagnétisme, ces partir d’un déversoir de forme appropriée, par la mesure de la
appareils offrent l’avantage de pouvoir mesurer le débit des fluides variation de la charge de la lame fluide au-dessus de l’arête ou du
chargés de boues par exemple. Ne présentant aucun obstacle dans seuil du déversoir.
la conduite, leur perte de charge est nulle. Leur fidélité est excellente Parmi les dispositifs pratiques utilisés, citons (article Débits des
et leur erreur de mesure souvent inférieure à ± 1 %, à la condition liquides à l’air libre [R 2 310] dans le présent traité) :
que le liquide remplisse entièrement la section de mesure et que
— les déversoirs en mince paroi (rectangulaire, triangulaire,
la courbe de vitesse dans l’axe des électrodes soit représentative
trapézoïdal, etc.) ;
de la courbe de vitesse moyenne dans la conduite.
— le canal-venturi ;
— le seuil Neyrpic ;
4.1.4.2 Débitmètres ultrasoniques
— le Parshall flume ;
Ils sont utilisables pour les gaz et les liquides fondés sur les lois — etc.
de propagation des ondes acoustiques, ces appareils offrent La loi du débit Q d’un déversoir s’exprime par la formule
l’avantage de n’introduire aucune perte de charge dans la conduite, générale :
par l’absence de toute pièce dans celle-ci.
Q = kmS 2gh
Dans un axe donné de la section de la conduite, ils mesurent la
vitesse moyenne du fluide et donc le débit, à partir d’une mesure avec k coefficient dépendant de la forme du déversoir,
de différence de temps ∆ t de propagation entre une onde
m coefficient de contraction propre au déversoir,
impulsionnelle qui se propage dans le sens de l’écoulement et celui
d’une autre onde se propageant dans le sens contraire. S section de passage du liquide, c’est-à-dire section
mouillée du déversoir = h × (largeur du déversoir),
Sous les mêmes réserves que pour le débitmètre électro-
magnétique, ces appareils sont fidèles et précis. L’erreur de mesure h charge du liquide au-dessus de l’arête ou du seuil du
peut être inférieure à ± 1 %. déversoir.
Précisons qu’une variante au principe énoncé ci-dessus mesure Les déversoirs présentent l’avantage de pouvoir être réalisés en
la vitesse par effet Doppler sur des liquides chargés. matériaux divers (verre ou polychlorure de vinyle, par exemple),
permettant une adaptation facile au cas des liquides corrosifs et /ou
4.1.4.3 Débitmètres à effet Vortex chargés.
Ils sont utilisables pour les gaz, vapeurs et liquides. Fondés sur De plus en plus utilisés, notamment pour répondre aux lois et
la propriété que possède un écoulement de produire des tourbillons arrêtés relatifs à la pollution, ces appareils permettent la mesure de
autour d’un obstacle de forme appropriée placé au centre de la pratiquement tous les débits avec une erreur de mesure de l’ordre
conduite, ces appareils créent une certaine perte de charge mais de ± 2 % dans les meilleures conditions.
offrent l’avantage de ne présenter aucune pièce en mouvement à
l’intérieur de la conduite.

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4.1.6 Solides suite, dans une veine fluide de l’ordre du décimètre carré ; la
section utile d’un tube de Pitot est beaucoup plus petite et souvent
Par principe, les instruments de pesage continu sur bande sont inférieure au centimètre carré.
de véritables débitmètres, bien qu’ils aient été essentiellement Comme dans la grande majorité des cas, les sections à contrôler
imaginés en vue d’une intégration. sont sensiblement plus grandes et même de beaucoup, on peut
Le fléau donne l’indication du débit instantané et cette indication tout juste prétendre mesurer, avec les anémomètres une vitesse
peut être transmise à distance électriquement avec une grande locale moyenne et, avec les moulinets une vitesse ponctuelle ou
précision. presque.
Il faut remarquer cependant que, si l’on veut en même temps Or, on sait que la vitesse dans une section d’écoulement donnée
l’intégration et si celle-ci est obtenue par blocage périodique du est très inégalement répartie et qu’elle décroît depuis un maximum
fléau, il en résulte des temps morts pouvant ne pas être au centre (au sens le plus large dans le cas d’une section très régu-
négligeables. lière) jusqu’à être nulle au contact des parois.
Bien souvent, la fréquence des irrégularités de débit rend un tel Par suite, la mesure d’un débit à partir de la vitesse ne peut
contrôle difficilement exploitable. résulter que de la décomposition de la surface totale en éléments
dans chacun desquels la vitesse puisse être considérée comme
Dans le cas d’un ruban régulier de matière, la vitesse d’avance, uniforme. Puis, d’une série de mesures de la vitesse dans chacun
ou bien l’épaisseur à vitesse constante, peuvent fournir le débit de ces éléments, on peut déduire le débit correspondant à chacun
cherché, mais, en raison d’une densité apparente qui peut être très d’eux.
variable, on atteint, au mieux, une approximation de l’ordre de
5 %. De telles mesures multiples impliquent une certaine durée et
supposent de ce fait, pendant le même temps, un régime assez
Soulignons l’existence de systèmes de pesage radiométrique sur constant, eu égard à la précision cherchée. Elles ne sont guère
bande. pratiquées que pour des contrôles isolés.
Dans ces systèmes, on utilise une source de rayons γ en forme Un contrôle continu avec enregistrement et régulation ne peut
de baguette, dont la nature, la longueur et la répartition de l’activité s’envisager (à moins d’une approximation grossière) que si l’on a
sont adaptées au type de la bande. La source est montée au-dessous identifié un point de la section où la vitesse ait justement la valeur
de la bande, dans un blindage occultable avec ouverture de sortie moyenne souhaitable, et si ce point ne se déplace que peu avec le
du rayonnement en forme de fente. Un détecteur à scintillations régime.
placé au-dessus de la bande mesure le rayonnement affaibli à travers
le produit à mesurer et fournit un taux d’impulsions fonction de la Avec les anémomètres et moulinets, on peut cependant tourner
charge et de la bande. la difficulté en adoptant une section utile égale à la section
considérée, l’étalonnage étant fait pour cette section. C’est ainsi
Présentant les inconvénients inhérents à toute source radioactive, que l’on a fait des compteurs de gaz ou d’air à ailettes, de calibres
ces systèmes de mesure ont une bonne stabilité et leur erreur de divers.
mesure, qui dépend du type de bande, se situe entre ± 0,5 et ± 2,5 %.
De même, les compteurs de liquides à hélice sont classiques
(appelés aussi compteurs Woltman, § 3.1.1.1) ; bien qu’il s’agisse
4.2 Méthodes indirectes de compteurs, on peut ensuite passer au débit instantané.
Il faut retenir aussi que le procédé est intéressant pour les
4.2.1 Mesure de fréquence sections d’écoulement très irrégulières (cours d’eau en particulier),
qui ne se prêtent pas aux méthodes de mesure directe ou qui se
Certains appareils permettent la mesure indirecte du débit heurtent à des obstacles divers (relèvement inadmissible du plan
instantané à partir d’un comptage (par cellule photoélectrique, par d’eau, prix élevé, etc.).
isotope radioactif ou par électromagnétisme) du nombre de tours
d’un compteur volumétrique, à turbine, à moulinet, à hélice, à 4.2.2.1 Anémomètres et moulinets
ailettes, etc.
Parmi les réalisations pratiques d’anémomètres (article Mesures
Dans ces types d’appareils, la mesure de la vitesse de rotation se
locales de vitesse dans un fluide [R 2 110]), citons :
ramène à la mesure d’une fréquence.
— l’anémomètre mécanique, à roue à ailettes, dont l’étendue de
Pour déterminer cette dernière, on utilise généralement des mesure va de 1 à 25 m/s avec une erreur de mesure de l’ordre de
fréquencemètres et chronomètres électroniques, ces deux types ±1%;
d’appareils fonctionnant en tachymètres (article Métrologie du — l’anémomètre magnétique dont l’étendue de mesure va de
temps et des fréquences [R 1 785] dans le présent traité). 3 à 50 m/s, avec une erreur de mesure de l’ordre de ± 1,5 % ;
Ces procédés de mesure présentent une précision variable — l’anémomètre électromagnétique dont les indications
suivant le type de construction, mais généralement très grande. peuvent être transmises à distance ; son étendue de mesure va de
0 à 50 m/s avec une erreur de mesure d’environ ± 1,5 % ;
— l’anémomètre à fil chaud, qui, par son organe de mesure de
4.2.2 Mesure de vitesse faibles dimensions et sa très haute sensibilité, est surtout utilisé
pour l’étude des écoulements gazeux dans des espaces très réduits
La mesure de vitesse permet une mesure de débit par intégra- (compresseurs centrifuges, aubages de turbine, etc.).
tion (article Détermination du débit des fluides par intégration du
champ des vitesses [R 2 210] dans le présent traité). 4.2.2.2 Sondes de mesure des vitesses ponctuelles
Les appareils de mesure classiques des vitesses de fluides Parmi les réalisations pratiques, citons :
reposent sur un principe de mesure, soit direct, avec les anémo-
— les tubes de Prandtl et de Darcy ;
mètres (pour les gaz) et les moulinets (pour les liquides), soit
— le disque de Rechnagel-Krell ;
indirect, par la pression dynamique, avec les tubes de Pitot et les
— le Pitot-Venturi ;
sondes de pression analogues (article Mesures locales de vitesse
— le microventuri ;
dans un fluide [R 2 110].
— la sonde à lame de sabre.
Les anémomètres et moulinets donnent la vitesse moyenne (si
elle n’est pas uniforme) dans une section d’écoulement et, par

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Principalement utilisées pour les fluides gazeux, ces sondes Précisons qu’il existe une seconde méthode (méthode d’Allen)
diverses ont malheureusement un double inconvénient. consistant encore à injecter, pendant un temps très court, une
Le premier inconvénient est de ne mesurer la vitesse qu’en un solution chimique en un point de tuyauterie, puis à détecter son
seul point de la section de la tuyauterie, alors que c’est la vitesse passage à une certaine distance du point d’injection, au moyen
moyenne de toute la section qu’il importe de déterminer. Pour d’une méthode de conductivité électrique ou autre et à mesurer le
juger de la précision d’une sonde, lorsque l’on veut passer au temps écoulé jusqu’à l’instant où la conductivité du fluide varie au
débit, il y aura donc lieu d’envisager chaque cas particulier, car point de détection.
c’est ici la répartition des filets fluides dans la tuyauterie et non
l’instrument de mesure qui est en cause. 4.2.3.1.2 Méthode utilisant des radioisotopes
Le second inconvénient résulte du fait que les pressions différen- Il est possible également de mesurer des débits par deux autres
tielles relevées dans la plupart des applications industrielles, où la méthodes utilisant des radioisotopes : méthode des deux pics et
vitesse des fluides est souvent inférieure à 20 m /s, ne dépassent méthode de dilution.
guère 300 Pa, ce qui oblige l’utilisateur à prévoir des appareils
indicateurs ou enregistreurs très sensibles et de grande précision. ■ Méthode de deux pics : c’est la méthode la plus simple a priori
puisqu’elle consiste à injecter dans un temps très court une petite
Signalons en remarque, que le disque de Krell, le Pitot-Venturi et quantité de traceur dont on détecte le passage devant deux
le microventuri présentent l’avantage d’amplifier la pression détecteurs, situés en aval du point d’injection et séparés par une
différentielle. distance  .
Parmi les avantages de ces sondes, retenons qu’elles ne créent Si le traceur est bien représentatif de l’ensemble de l’écoulement
aucune perte de charge et que, du fait de leur maniabilité, la et si t est le temps qui s’écoule entre le passage de la vague devant
plupart d’entre elles peuvent être retirées à tout moment pour être l’un, puis l’autre des deux détecteurs, la section de la canalisation
examinées et nettoyées. intéressée étant S, le débit sera donné par l’expression :

4.2.2.3 Sondes de mesure des vitesses moyennes S


Q = ----------
t
Outre la possibilité d’installer sur une rampe fixe ou mobile
plusieurs anémomètres ou moulinets, citons l’existence des La représentativité du traceur s’exprime, dans le cas présent
sondes à trous multiples Burton et des sondes Annubar. d’un système eulérien (observateur enregistrant le déroulement du
phénomène en fonction du temps dans une section fixe) par la
Ces deux types de sondes présentent par rapport aux sondes condition dite de bon mélange dont nous verrons ci-après la
diverses citées précédemment (§ 4.2.2.2) les avantages suivants : signification.
— elles mesurent la vitesse moyenne du fluide, gaz, liquide ou
vapeur, dans l’axe de leur placement dans la conduite ; ■ Méthode de dilution : cette méthode est la plus utilisée actuelle-
— elles peuvent être introduites ou retirées aisément de la ment en hydrologie. Elle consiste à mesurer dans le cours d’eau le
conduite même sous pression ; taux de dilution d’un traceur injecté, en amont, à une concentration
— elles peuvent être réalisées pour tous diamètres de conduites connue. Cette mesure implique que la concentration mesurée soit
et pour résister à des pressions et des températures élevées ; représentative de la dilution moyenne, donc qu’elle concerne la
— elles peuvent, pour certains types, amplifier la pression totalité du lit d’un cours d’eau. Il en résulte une condition, dite de
différentielle ; bon mélange, qui est traduite par la relation :
— elles ne provoquent qu’une très faible perte de charge ;
— elles ne sont pratiquement pas affectées par des dépôts de
produits ou par une usure des orifices, ce qui présente un grand 0

c ( t ) dt = Cte
avantage par rapport aux diaphragmes qui, eux, sont très sensibles
aux encrassements ou à l’usure ; dans laquelle c est la concentration locale instantanée du traceur.
— elles sont fidèles et présentent une erreur de mesure qui peut Cela signifie que, dans chaque tube de courant, la même quantité de
être du même ordre de grandeur que celle d’un diaphragme neuf, traceur défile au cours de la mesure. Cette condition n’est vérifiée
notamment lorsqu’on a la possibilité de vérifier, par étalonnage sur que si la dilution est mesurée au-delà d’une certaine distance du
le site, le coefficient d’écoulement. point d’injection. Cette distance est dite longueur minimale de bon
mélange et varie avec les conditions opératoires : type d’injection,
4.2.3 Mesure par dilution nature de l’écoulement, profil de la rivière, etc.

4.2.3.1 Cas des liquides 4.2.3.2 Cas des gaz


La méthode chimique (§ 4.2.3.1), est également applicable pour
4.2.3.1.1 Méthode de dilution chimique la mesure de la vitesse et du débit d’un gaz véhiculé en conduite.
La méthode de dilution chimique (article Débit des liquides à l’air Parmi les avantages de cette méthode, nous retiendrons que :
libre [R 2 310]), est d’application relativement simple dans son
— le débit déterminé est un débit massique (ou normal) à la
principe. Elle ne peut toutefois être utilisée que dans le cas de canaux
condition que la mesure du débit de traceur soit elle-même
ou conduits d’une longueur suffisante pour obtenir un mélange
indépendante des conditions de pression ou de température de ce
homogène de la solution chimique que l’on injecte (solution saline)
gaz ; le faible débit de gaz traceur exigé dans la plupart des cas rend
avec le flux liquide dont on veut mesurer le débit.
cette condition généralement facile à remplir ;
On injecte, dans un point donné du canal ou de la conduite dont — dans le cas d’un gaz humide, si l’échantillon est séché avant
on veut mesurer le débit, une solution chimique de titre connu. l’analyse, le débit obtenu est le débit de gaz sec ;
Dans une section aval de ce canal ou de cette conduite, pour que — la validité de la mesure est indépendante des conditions géo-
la dilution de la solution injectée soit homogène, on prélève des métriques de la conduite, les accidents de parcours étant même
échantillons de liquide dont on mesure la concentration en favorables à l’homogénéisation ;
solution injectée. — la précision de la mesure, qui peut être très grande, n’est pas
affectée par les poussières et l’eau sous forme de gouttelettes ;
Lorsque toutes les précautions sont prises, on peut attendre de
— la méthode est applicable à la mesure des débits pulsatoires ;
cette méthode de mesure une précision très grande, l’erreur de
— en utilisant des traceurs bien choisis, avec une méthode
mesure pouvant être inférieure à ± 1 %.
d’analyse adaptée, on peut déterminer des débits de gaz très
chauds ;

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3 — la consommation de gaz traceurs est d’autant plus importante


— la gamme des débits mesurables s’étend de quelques m N /h
que le débit mesuré sera grand.
3
à plusieurs centaines de milliers de m N /h . En conclusion, cette méthode se justifie, plus spécialement dans
Les inconvénients de la méthode sont les suivants : les cas suivants :
— les conditions de l’expérimentation peuvent conduire à des — études ;
traceurs chers et un matériel sophistiqué ; — étalonnages d’organes déprimogènes non normalisés ou mal
— la consommation de gaz traceurs est d’autant plus importante placés ;
que le débit mesuré sera grand. — étalonnage des ventilateurs ;
— tracé de caractéristiques.
En conclusion, cette méthode se justifie, plus spécialement dans
les cas suivants :
— études ;
— étalonnages d’organes déprimogènes non normalisés ou mal 5.2 Choix d’une méthode de mesure
placés ;
— étalonnage des ventilateurs ;
— tracé de caractéristiques. Le choix d’une méthode de mesure de débit ou de quantité
implique de répondre au préalable à une série de questions dont
nous ne pouvons qu’évoquer les plus importantes.
— Quelle est la précision désirée ? S’agit-il de transactions
5. Tableaux comparatifs commerciales ou non ?
— Quelle est la fiabilité demandée (TMBF) ?
5.1 Remarques importantes — Quelles sont les contraintes à respecter ? :
• zone de température et de pression,
5.1.1 Valeurs numériques • corrosion,
• présence de corps étrangers (solides, gaz, etc.),
Aussi bien dans les tableaux que dans le texte de cet article qui • vibrations (pulsations),
traite de généralités, nous avons mentionné certaines valeurs • champs électriques parasites.
numériques. — Quelle est la nature de l’environnement ?
Ces valeurs sont données à titre indicatif et doivent être • sécurité (très important),
considérées comme des ordres de grandeur se rapportant aux • intempéries.
types les plus courants d’appareils. — Quelle doit être la gamme de mesure ?
Elles peuvent se trouver en défaut pour certains modèles étudiés — La mesure sera-t-elle locale (indicateur-enregistreur-
par les constructeurs en vue d’accroître leurs performances. totalisateur) ?
Pour plus de détails, le lecteur se référera aux articles spécialisés — La mesure sera-t-elle reportée en salle de contrôle (en
du présent volume. électronique, en pneumatique), à quelle distance ?
— La perte de charge permanente est-elle une condition
5.1.2 Précision de mesure importante à minimiser ?
— Faudra-t-il envisager la possibilité d’un changement
En instrumentation, lorsqu’on parle de précision, c’est la plupart d’échelle ?
du temps une notion vague, paradoxalement caractérisée par son — Les vérifications seront-elles fréquentes ?
imprécision. • pourra-t-on les faire en marche ?
Dans un article tel que celui-ci, qui ne peut entrer dans tous les • pourra-t-on by-passer le dispositif ?
détails, nous citons des pourcentages d’erreurs de mesure en — Les conditions de marche seront-elles plus ou moins stables
négligeant de préciser qu’il s’agit d’une erreur relative par rapport ou soumises à de fortes fluctuations (variations de composition, de
à la pleine échelle ou par rapport à la valeur lue, ni ce que recouvre température, de pression, etc.) ?
au sens des probabilités le chiffre avancé.
— Quel sera le coût approximatif de la maintenance et des
À titre d’exemple, dans la norme internationale ISO. 5168, la qualité pièces de rechange ?
d’une mesure de débit s’exprime par une erreur limite et un temps — Sera-t-il possible de standardiser un plus ou moins grand
moyen de bon fonctionnement (TMBF ou MTBF middle time before nombre de matériels ?
failure ).
— Quel devra être le niveau de formation du personnel ?
Supposons une erreur limite inférieure à ± 1 % pour un TMBF de — etc.
97 % ; cela signifiera que la mesure obtenue à 97 % de probabilité
de ne pas s’écarter de la valeur réelle supposée vraie d’une quantité Les tableaux 8 et 9 fournissent certains éléments de réponse à
supérieure en plus ou en moins de 1 % de la valeur mesurée. ces questions.
Les inconvénients de la méthode sont les suivants : Le lecteur comprendra aisément que la diversité des méthodes
et la très grande variété d’appareils de mesure existant sur le
— les conditions de l’expérimentation peuvent conduire à des
marché ne permettent pas l’élaboration de tableaux détaillés dans
traceurs chers et un matériel sophistiqué ;
un article traitant de généralités.

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C’est à lui qu’incombera l’élaboration de tels tableaux en se (0)


référant, pour ce faire, aux articles spécialisés et aux notices
techniques rédigées par les constructeurs.

Tableau 8 – Méthodes dynamiques directes de mesure de quantités


Compteurs Débitmètres Débitmètres
volumétriques à flotteur associés à un diaphragme
(§ 3.1.1) (§ 4.1.2) (§ 4.1.1)
Fonction première Totalisateur. Indicateur. Indicateur, enregistreur, totalisa-
teur.
Fluides mesurables Gaz et liquides. Gaz et liquides. Gaz, liquides, vapeurs.
Précision, après correction ± 0,25 à 1 % pour les gaz. ± 2 % pour les gaz. ± 2 à ± 2,5 % (erreur de l’ensemble
des paramètres variables ± 0,1 à ± 2 % pour les liquides. ± 1 % pour les liquides. diaphragme-débitmètre).
Prix Croît avec le débit maximal à mesu- C r o î t a v e c l e d é b i t m a x i m a l à C o n s t a n t p o u r l e d é b i t m è t r e ;
rer. mesurer. croissant avec le diamètre de la
conduite pour le diaphragme.
Accessoires 2 vannes de même diamètre que le 2 vannes de même diamètre que le 5 ou 7 vannes au total, mais de petit
compteur, et une vanne de by-pass. débitmètre et une vanne de by-pass diamètre (5 à 20 mm).
ou un tube d’attente.
Pièces de rechange Souhaitables lorsqu’il s’agit de Souhaitables : principalement tubes Pas nécessaires.
petits compteurs. en verre.
Diamètre D de la tuyauterie Supérieur à 10 mm. Variable à partir de quelques milli- 50 mm et plus.
mètres (sur conduites de gros
diamètres, montage en direct peu
recommandé).
Longueur droite minimale Peu importante. Faible mais obligation d’un tronçon Minimum 10 D en amont, 5 D en
de la tuyauterie vertical à l’endroit du débitmètre. aval.
Débit minimal Variable avec les constructions. Variable : généralement 1/10 du 1/5 du débit maximal.
débit maximal.
Perte de charge permanente Faible pour les gaz ; importante pour Faible, et constante pour un même Moyenne, varie en fonction de la
les liquides. appareil. pression différentielle mesurée.
Changement de gamme Impossible. Impossible sans changer le flotteur Très facile.
de mesure et réétalonnage.
Standardisation Facile pour petits calibres. Impossible. Possible.
Fluides chargés Filtration très soignée nécessaire. E r r e u r p e u i m p o r t a n t e , m a i s Erreur par défaut.
filtration souhaitée.
Gel Protection pas nécessaire du fait du Protection pas nécessaire du fait du Protection indispensable pour
passage direct, en service continu. passage direct, en service continu. liquides et vapeurs.
Protection indispensable pour les Protection indispensable pour les
liquides en cas de mise hors service. liquides en cas de mise hors service.
Corrosion Peu sensible, par emploi de matériaux appropriés.
Pulsations Erreurs limitées. Erreurs limitées. Très grosses erreurs.
Fragilité Danger de destruction par coups de Danger de destruction dans le cas Peu fragiles.
bélier. de tubes en verre.

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Tableau 9 – Mesures dynamiques d’un débit instantané.


Comparaison entre les mesures de vitesses et la méthode du débitmètre à diaphragme
Anémomètres Tubes de Pitot (1) Diaphragmes
(§ 4.2.2.1) (§ 4.2.2.2) (§ 4.1.1)
Fonction première Indicateur de vitesse locale. Mesure de vitesse locale. Mesure de vitesse moyenne.
Fluides mesurables Gaz. Gaz, liquides. Gaz, liquides, vapeurs.
Précision
a ) en section terminale a ) erreur par défaut, d’environ 5 %. a ) pas employé dans ce cas. a ) ± 2,5 %.
b) en conduite b ) ± 1 à ± 2 % ; varie avec la vitesse b) comparé au diaphragme, géné- b) ± 2 à ± 2,5 %.
et la longueur droite amont de la ralement erreur par excès comprise
tuyauterie. entre 3 et 7 %, suivant la vitesse et
la longueur droite amont de la
tuyauterie (2).
Prix Peu élevé, et identique, quelle que Peu élevé ; variable suivant le Plus élevé ; variable suivant le
soit la vitesse à mesurer. diamètre de la tuyauterie. diamètre de la tuyauterie et la
pression statique du fluide.
Accessoires Un chronomètre de précision. Un manomètre différentiel indica- U n m a n o m è t r e d i f f é r e n t i e l
teur, enregistreur ou intégrateur. indicateur, enregistreur ou intégra-
teur.
Pièces de rechange Pas nécessaires. Souhaitables. Pas nécessaires.
Diamètre D tuyauterie Minimum 120 mm. Variable, minimum 100 mm. 50 mm et plus.
Longueurs droites minimales 10 D en amont. 10 D en amont. 10 D en amont.
approximatives 5 D en aval. 5 D en aval. 5 D en aval.
Étendue de mesure 0,5 à 50 m /s environ. Variable. Variable.
Perte de charge permanente Très faible. Très faible. Moyenne, varie en fonction de la
pression différentielle mesurée.
Changement de gamme Impossible. Possible par modification de Possible par modification de
de mesure l’échelle du manomètre différentiel. l’échelle du manomètre différentiel.
Standardisation Possible. Possible ; parfois le diamètre de la Varie avec le diamètre de la
sonde varie avec le diamètre de la tuyauterie ; à noter que, dans plus
tuyauterie. de 95 % des cas, le diaphragme est
l’organe primaire utilisé.
Fluides chargés Erreurs par défaut. Risque d’obstruction de la sonde Risque d’encrassement, d’où erreur
sur certains types. par défaut.
Corrections sur le résultat Nécessaires si paramètres Nécessaires si paramètres Nécessaires si paramètres
de la mesure variables. variables. variables.
Réalisation Très difficile. Facile. Facile.
Installation en conduite Moins facile, plus encombrant Très facile. Facile.
qu’un tube de Pitot.
Remplacement Ne peut être modifié après réalisa- Ne peut être modifié après réalisa- Peut être modifié ou remplacé, frais
tion. tion. moyens.
Gel Protection des tuyauteries de Protection des tuyauteries de
liaison pour les liquides. liaison pour les liquides et vapeurs.
Corrosion Très sensible. Peu sensible, par l’emploi de maté- P e u s e n s i b l e , p a r l ’ e m p l o i d e
riaux appropriés. matériaux appropriés.
Vitesse mesurée En une faible portion de la section En un point de la section de la M o y e n n e d e l a s e c t i o n d e l a
de la conduite. conduite. conduite.
Pulsations Erreurs limitées. Erreurs importantes. Très grosses erreurs.
Fragile Fragile. Pas fragile. Pas fragile.
Position dans la conduite Rigoureuse : erreur importante si la Rigoureuse : erreur de mesure Rigoureuse : le centrage doit être
déviation est supérieure à 5o. de 1 % environ si la déviation est parfait.
supérieure à 10o.
(1) On donne également le nom de tube de Pitot aux instruments qui en dérivent. En réalité, ils portent les noms de tube de Darcy, tube de Prandtl, sonde à lame
de sabre, etc.
(2) Les sondes Burton et Annubar ont des performances supérieures à celles des tubes de Pitot.

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