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Mesure des quantités
Mesure des quantités
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 1 420 − 1
MESURE DES QUANTITÉS ________________________________________________________________________________________________________________
Le débit est la quantité de matière, solide, liquide ou gazeuse, 1.2.1 Correction des débits-volumes de gaz
qui s’écoule par unité de temps. mesurés par un organe déprimogène
Il s’exprime en unités de masse ou de volume par unité de
temps. Considérons la mesure d’un volume gazeux effectuée à partir
d’un débitmètre associé à un organe déprimogène (article Débit-
mètres à pression différentielle [R 2 220] dans le présent traité).
1.1.4 Débit-masse Avec ce type d’appareil, la formule de calcul du débit est de la
forme :
Le débit-masse est la quantité de matière exprimée, par exemple,
kε ∆p
en kilogrammes par seconde. Q v = ---------------------- (1)
ρ1
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_______________________________________________________________________________________________________________ MESURE DES QUANTITÉS
Pour appliquer ces formules aux différents cas, prenons les Dans cette formule :
symboles suivants : H est la teneur en humidité du gaz, par exemple 0,6 si l’humidité
ρ0 masse volumique du gaz à l’état de référence, 0 oC, relative est de 60 %.
1 013 mbar, sec (kg /m3) ;
t température réelle du gaz (oC) ;
Pb pression barométrique au moment de l’expérience (mbar) ; 1.2.3 Corrections des volumes de gaz à un état
pS pression statique relative réelle du gaz (mbar) ; de référence autre que 0 oC, 1 013 mbar, sec
pv pression de saturation de la vapeur d’eau à la température
t oC (mbar) ; Par convention, un volume de gaz ramené à 0 oC, 1 013 mbar,
τ masse volumique de la vapeur d’eau à la température t oC sec est considéré comme étant à l’état normal.
(kg/m3) ;
Z facteur de compressibilité du gaz, lequel dépend de la Pour certaines applications, l’état de référence peut être différent
nature du gaz, de la température et de sa pression (article de l’état normal.
Débitmètres à pression différentielle [R 2 220]). Par exemple :
■ Cas des gaz secs : pour ramener un gaz sec de l’état réel à l’état ■ 15 oC, 1 013 mbar, sec : pour connaître un volume de gaz à 15 oC,
de référence 0 oC, 1 013 mbar, sec, la formule (2) s’écrira : 1 013 mbar, sec (noté V15s ) il suffit, partant du volume ramené à 0 oC,
1 013 mbar, sec (noté V0s) de multiplier ce volume par le rapport des
kε ∆p 273 Pb + pS
températures thermodynamiques :
Q 0 = ------------------------------------------------------------------------------------- × --------------------- × -----------------------
273 Pb + p 1 273 + t 1 013
S
ρ 0 × ---------------------- × ----------------------- × ------ 273 + 15
V 15 s = V 0 s × -------------------------
273 + t 1 013 Z
273
Dans les cas où le facteur de compressibilité Z est égal à l’unité
soit V15s = V0s × 1,055
(article Débitmètre à pression différentielle [R 2 200] ), la formule
se simplifie et s’écrit : ■ 20oC, 1 013 mbar, saturé, humide : pour connaître un volume de
kε ∆p 273 Pb + pS gaz à 20 oC, 1 013 mbar, saturé, humide (noté V20H ) il suffit, partant
Q 0 = ---------------------- × ---------------------- × ----------------------- toujours du volume ramené à 0 oC, 1 013 mbar, sec (noté V0s ) de
ρ0 273 + t 1 013
multiplier ce volume par le rapport des températures et pressions
absolues en tenant compte de la pression de saturation ( pv ) de la
■ Cas des gaz saturés humides : la formule (2) s’écrit alors : vapeur d’eau à 20 oC, laquelle est égale à 23,37 mbar :
kε ∆p 273 + 20 1 013
Q 0 = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- V 20 H = V 0s × ------------------------- × ---------------------------------------
273 Pb + pS – p v 1 273 1 013 – 23,37
ρ 0 × ---------------------- × ----------------------------------- × ------ + τ
273 + t 1 013 Z V20 H = V0s × 1,098 6
273 Pb + pS – p v
× ---------------------- × ----------------------------------- Nota : on trouvera, dans le traité Constantes physico-chimiques, la tension de vapeur de
273 + t 1 013 l’eau et des solutions aqueuses depuis 0 oC jusque 101 oC.
■ Cas des gaz humides non saturés : la formule est la même que
pour les gaz saturés, mais on doit introduire ici les valeurs de la 1.2.4 Détermination de la masse
pression de saturation pv et de la masse volumique de la vapeur à partir du volume d’un gaz
d’eau τ correspondant à la teneur réelle en humidité.
Par exemple, si la teneur en humidité relative est de 60 %, on Pour déterminer la masse d’un gaz ou, plus exactement, la
multipliera pv et τ par 0,6. quantité en poids de ce gaz en un lieu donné, il suffit de multiplier
le volume par la masse volumique dans les mêmes conditions
d’état, en ce lieu donné.
1.2.2 Corrections des volumes de gaz mesurés
par compteur volumétrique,
compteur de vitesse ou gazomètre
1.3 Principes de mesure des quantités
■ Cas des gaz secs :
Pb + pS ■ Pour la mesure des quantités de substances divisibles, telles que
273 1
V0 = V × ---------------------- × ----------------------- × ----- solides, liquides en bouteilles, gaz comprimés en bonbonnes, etc.,
273 + t 1 013 Z on utilise préférentiellement des balances.
Dans cette formule : Si les unités de charge peuvent être considérées comme
V0 est le volume ramené à l’état de référence, 0 oC, identiques, il suffit, le plus souvent, d’un comptage automatique.
3
1 013 mbar, sec ( m N ) ; ■ Pour la mesure du débit instantané d’un gaz ou d’un liquide, les
V est le volume dans les conditions réelles (m3 ). appareils s’appellent débitmètres. Bien qu’adoptée par tous, cette
appellation n’est pas rigoureuse ; un débitmètre associé à un
■ Cas des gaz saturés humides : organe déprimogène n’est en fait qu’un pressiomètre différentiel
équipé ou non d’un extracteur de racine carrée.
273 Pb + pS – p v 1
V 0 = V × ---------------------- × ----------------------------------- × ------ ■ Pour la mesure d’un débit total, on emploie des compteurs, des
273 + t 1 013 Z
intégrateurs ou des totalisateurs.
■ Cas des gaz humides, non saturés : Le tableau 1 récapitule les principaux moyens dont on dispose
pour mesurer une quantité, avec renvoi aux articles intéressés du
273 Pb + pS – ( p v × H ) 1
V 0 = V × ---------------------- × --------------------------------------------------- × ------ présent traité.
273 + t 1 013 Z
(0)
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On notera que les différents appareils, indiqués dans la deuxième 2.1.1 Mesure du volume proprement dit
et la troisième colonne de ce tableau, peuvent avoir deux buts ; ils
se correspondent en diagonale : par exemple, un débitmètre (§ 4.1) On procède théoriquement par le calcul intégral et, pratique-
pourra être équipé d’un compteur qui intégrera (§ 3.2.1) les débits ment, par cubature au moins approximative.
instantanés par rapport au temps ; de même, un compteur (§ 3.1)
pourra être équipé d’un indicateur de débit instantané (§ 4.2). Pour les solides peu importants, qui ne sont définis ni
géométriquement ni analytiquement, on ne peut pratiquement
déterminer leur volume qu’en évaluant la perte de poids qu’ils
éprouvent quand on les plonge dans un liquide de masse
volumique connue.
2. Mesures statiques En effet, d’après le principe d’Archimède, si P est la perte de
des quantités poids éprouvée, ρ la masse volumique du liquide et V le volume du
solide, on écrira :
P
V = ------
Le tableau 2 récapitule les caractéristiques des différentes ρ
méthodes de mesures statiques des quantités. On peut opérer :
— par la mesure d’un volume ;
— par la mesure directe de la masse. 2.1.2 Mesure d’un niveau
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Parmi les appareils fondés sur ce principe, citons les jauges ou Certaines solutions donnent le niveau réel sous conditions ; c’est
piges, les appareils à flotteur, les niveaumètres à réflexion d’ondes ainsi qu’un indicateur à niveau visible suppose toujours un niveau
acoustiques, ultrasoniques ou électromagnétiques (rayons γ et visible et ne donne ce niveau de façon correcte que s’il y a identité
laser), les niveaumètres à variation de capacité, les indicateurs à de constitution et égalité de température avec le liquide du réservoir
niveau visible ou à cellule photoélectrique, etc. (exemple : niveau d’eau des ballons de chaudières thermiques).
Avec ces appareils, la détermination du volume suppose que, On retiendra enfin que la détermination de la masse, à partir
partant du niveau le plus bas dans le réservoir considéré (niveau d’une mesure directe du niveau, implique la connaissance de la
zéro ou réservoir vide), on connaît, pour toute variation assez masse volumique du liquide, supposée uniforme ou définie par sa
petite dH de ce niveau, donc d’une seule dimension, les deux valeur moyenne à la température considérée.
dimensions qui la complètent pour définir un volume (article En effet, si l’on désigne par :
Niveaux [R 2 010] dans le présent traité).
V le volume de liquide ;
Plus exactement, ceci suppose le passage facile de l’un à l’autre S la section du réservoir ;
par un tableau de correspondance niveau-volume. Ce tableau est h la hauteur de liquide ;
presque toujours établi au préalable et, comme les formes géomé- M la masse de liquide ;
triques simples et régulières sont rares, on le dresse par épalement, ρ1 la masse volumique du liquide ;
c’est-à-dire soit empiriquement par empotage ou dépotage, à l’aide
d’un liquide commode tel que l’eau, soit par le calcul à partir des on aura :
cotes réelles relevées sur place (article Mesurage statique du volume V = Sh
des liquides [R 1 440]). et :
Bien entendu, une détermination précise devrait tenir compte de M = Sh ρ1
la dilatation du réservoir avec la température, ainsi que de la
déformation en charge, ce qui n’est guère possible que par
épalement à l’eau. 2.1.2.1.2 Appareils de mesure indirecte
On remarquera que les solutions électriques font intervenir des Ils donnent le niveau fictif ou niveau équivalent en masse de
propriétés diverses du liquide (conductivité, permittivité, indice de liquide par unité de section dans le plan horizontal où s’effectue la
réflexion, etc.) dont les variations éventuelles sont des causes mesure.
d’erreurs. C’est le cas de toutes les mesures manométriques et des
systèmes à plongeur qui font intervenir la poussée d’Archimède,
variable avec le niveau.
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Enfin, pour les grands gazomètres, il est recommandé de faire En plus de l’influence de la température, il faudra tenir compte
des mesures en plusieurs points régulièrement espacés de la de celle du degré hygrométrique dans le cas des gaz humides.
périphérie et d’en prendre la moyenne. Enfin, il est des fluides, l’acétylène par exemple, dont le volume
initial ou restant dans une bouteille ne peut être déterminé à partir
d’une mesure de pression. Pour déterminer la quantité d’acétylène
2.1.3 Mesure d’une pression gazeux qu’a libérée une bouteille d’acétylène dissous pleine ou en
service, le seul procédé exact est le suivant : peser très précisé-
Nota : pour la mesure d’une pression, le lecteur pourra se reporter à l’article Pressions
usuelles dans les fluides [R 2 040] dans le présent traité.
ment le récipient avant et après utilisation ; établir par soustraction
la différence des poids et diviser le chiffre trouvé par la masse
La détermination d’un volume à partir d’une mesure de pression volumique de l’acétylène gazeux qui, à titre indicatif, est égale
s’applique aux gaz comprimés en réservoirs, bombes ou à 1,102 kg/m3 à la pression atmosphérique normale de 1 013 mbar
bouteilles. et pour une température ambiante de 17 oC (soit 290 K).
Considérons, à titre d’exemple, un réservoir d’une capacité en
eau de 1 m 3 dont la dilatation sous l’effet de la pression est
négligeable.
2.2 Mesure d’une masse
Remplissons ce réservoir d’air sec sous une pression
absolue P de 150 bar, la température étant maintenue constante La mesure de la masse de matières solides, liquides ou gazeuses
à 27 oC, soit 300 K. en récipients appropriés est de plus en plus utilisée. Outre qu’elle
Sachant que le coefficient de compressibilité Z de l’air pur et sec offre l’avantage d’une très bonne fiabilité, la précision de mesure
à ces valeurs est égal à 1,007 et que la masse volumique ρ0 de cet est généralement très supérieure à celle des mesures du volume
air à 0 o C, 1 013 mbar, sec est de 1,293 kg /m 3 ; la masse (articles Pesage [R 1 750] [R 1 730] dans le présent traité).
volumique ρ1 de l’air comprimé est égale à : Pendant longtemps, cette méthode de mesure n’a fait appel
273 P 1 qu’aux balances à plateaux suspendus ou posés sur un fléau, et à
ρ1 = ρ 0 × --------------------- × ------------------ × ------- des masses marquées.
273 + t 1,013 Z
À l’heure actuelle, elle met à profit des systèmes de pesage
soit : électroniques et à microprocesseurs, de plus en plus sophistiqués,
273 150 1 permettant la transmission à distance des indications et l’automa-
ρ1 = 1,293 × ------------------------- × ------------------ × ------------------ = 173 kg/m 3
273 + 27 1,013 1,007 tisation des processus.
Parmi les systèmes utilisés, citons les suivants.
Le volume en eau du réservoir étant de 1 m3, la masse d’air est
égale à : — Les balances à cadran, équipées d’un capteur optique ou
1 × 173 = 173 kg autre, permettent de traduire en impulsions électriques le déplace-
ment angulaire de l’aiguille indicatrice.
et le volume d’air, ramené en mètres cubes à 0 oC, 1 013 mbar, sec
est : — Les balances à méthode de zéro : un capteur sensible détecte
le déplacement du plateau et agit, comme cela se passe avec un
173 3
----------------- = 133,8 m N transmetteur à équilibre de forces, sur un dispositif de
1,293 contre-réaction qui crée un effort antagoniste jusqu’au retour du
Une autre façon de conduire le calcul serait d’utiliser la formule plateau à sa position initiale sous charge nulle.
déjà citée : La mesure de la force de contre-réaction permet de connaître le
273 P 1 poids appliqué sur la balance.
V 0 = V × ---------------------- × ------------------ × ------
273 + t 1,013 Z — Les balances à cordes vibrantes exploitent le fait que
l’allongement élastique d’une corde est proportionnel au carré de
ce qui donne pour l’exemple numérique ci-dessus : sa fréquence vibratoire ou encore le fait que les allongements
273 150 1 3
élastiques de deux cordes maintenues à l’unisson sont propor-
V 0 = 1 × --------------------------- × ------------------ × ----------------- = 133,8 m N tionnels et dans le rapport du carré des longueurs respectives.
273 + 27 1,013 1,007
— Les balances gyroscopiques sont constituées, pour
Dans la pratique courante, on détermine souvent le volume d’un l’essentiel, d’un gyroscope sur l’axe duquel la masse à mesurer
gaz emmagasiné dans une bonbonne par exemple, en multipliant exerce une force provoquant un mouvement de précession sur sa
le volume en litres de cette bonbonne (contenance en eau) par la suspension.
pression absolue du gaz exprimée en bars, sous une température
Un capteur de déplacement mesure ce mouvement qu’un
ambiante de 15 oC.
dispositif électronique transforme en unités de masse.
Le volume ainsi obtenu n’est pas rigoureux et toujours
— Les balances à jauges de contrainte : les jauges sont montées
au-dessous du volume réel. Il ne serait correct que dans le cas d’un
en pont de Wheatstone et fixées soit sur des lames de flexion, soit
gaz parfait à température constante pendant l’expérience. En effet,
de façon à peser l’ensemble « contenant-contenu » (pesons et
si la température varie, la pression varie également.
dynamomètres).
Pour l’oxygène par exemple, aux environs de 150 bar, la
La portée des balances est extrêmement variable selon le
pression d’une bouteille d’oxygène variera de 5 à 6 bar en plus ou
principe mis en jeu ; certaines balances mesurent des fractions de
en moins, si la température varie de 10 oC.
gramme, d’autres des centaines de kilogrammes.
Ce simple chiffre montre l’influence importante de cette même
Bien exploitées, leur sensibilité est très grande et leur erreur de
température. Il y a lieu de noter qu’elle peut être assimilée à celle
mesure très faible.
de l’ambiance lorsque la bouteille est laissée au repos, à l’ombre,
un temps suffisamment long. Par contre, elle aura, à cause de la
détente, une valeur trop faible, si l’on mesure la température du
gaz s’écoulant de la bouteille.
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Nota : on pourra consulter, dans ce traité, les articles Compteurs de volume de gaz
■ Les compteurs volumétriques, au contraire, présentent un débit
[R 1 443], Étalonnage et vérification des compteurs de volume de gaz [R 2 000] et Étalon- de fuite très faible par le jeu réduit au strict minimum qui existe
nage et vérification des compteurs de liquides [R 2 005]. entre les pièces fixes et l’organe mobile. Dans ce type de compteur,
lorsque l’organe mobile est bloqué, la perte de charge augmente
considérablement et, dans certains cas, peut devenir égale à la pres-
sion du réseau, le débit étant réduit presque à zéro.
Dans les compteurs volumétriques proprement dits, des garni-
tures d’étanchéité réduisent le jeu à une valeur presque nulle. (0)
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D’autres compteurs volumétriques n’ont pas de garnitures Pour la mesure des débits d’huiles ou d’hydrocarbures, l’erreur
d’étanchéité. Ils ont en conséquence une fuite un peu plus de mesure des compteurs volumétriques est de l’ordre de 0,5 à 1 %
importante et sont parfois appelés compteurs semi-volumétriques et peut descendre jusqu’à 0,2 % dans certains cas et pour une
(le type le plus courant de ces compteurs est le compteur à piston étendue de mesure plus réduite.
rotatif).
Les compteurs volumétriques à volant ont une très grande 3.1.1.1.2 Perte de charge
précision. Ces compteurs peuvent enregistrer les plus faibles Les compteurs volumétriques créent une perte de charge
débits et fonctionnent sous faible pression statique dans des relativement élevée.
conduites non remplies. Ils conviennent pour la mesure de certains
produits de condensation (eau condensée, essences, alcools, etc.) Les compteurs à piston rotatif pour eau, construits dans les
ou pour des applications particulières. Leur gamme de débit peut calibres de 10 mm à 150 mm, ont un débit caractéristique qui est
être grande, par exemple, 1 à 100 L/h pour les compteurs de petit défini pour une perte de charge égale à 1 bar que crée ce débit
calibre. caractéristique.
Les compteurs à pistons alternatifs sont normalement prévus Par exemple, le débit caractéristique d’un compteur de 15 mm est
pour la mesure des liquides dont la température est inférieure à de 3 m3/h ; le débit caractéristique d’un compteur de 100 mm est de
50 oC sous une pression maximale de service de 3 bar. Ils 75 m3/h. Pour des débits d’huile, les pertes de charge sont supérieures
conviennent particulièrement bien pour les hydrocarbures et les à ces valeurs.
liquides coûteux. Leur débit maximal est d’environ 40 m3/h. Leur
Les compteurs à turbine ont une perte de charge pratiquement
erreur de mesure est, dans certains cas, inférieure à 0,2 % des
identique à celle des compteurs volumétriques, tandis que les
débits mesurés (à partir de 10 % du débit maximal).
compteurs à hélice (type Woltman) admettent des débits plus
Certains compteurs à simple piston alternatif , construits en importants tout en créant des pertes de charge plus faibles.
différents calibres, permettent la mesure de tous les liquides dont
la pression statique et la température sont inférieures respective- Par exemple, un compteur Woltman de 100 mm a un débit caracté-
ment à 32 bar et 150 oC. Les débits mesurables vont de 0,4 à 90 m3/h ristique, sous 1 bar de perte de charge, de 400 m3/h. Ce débit, qui est
avec une erreur de mesure de ± 0,5 %. cinq fois plus élevé que le débit caractéristique des compteurs de
vitesse à turbine et des compteurs volumétriques, est théorique et ne
Les compteurs à roues ovales permettent la mesure de tous les peut être atteint sans compromettre la résistance du compteur. Il
liquides dont la température est comprise entre – 50 oC et + 160 oC faudra se limiter, en pratique, à une fraction (par exemple le quart) de
et la pression inférieure à 350 bar ; les débits mesurables vont cette valeur.
de 6 à 600 000 L /h.
La gamme des débits pouvant être mesurés est de 1 à 20, avec À débit égal, les compteurs Woltman créent une perte de charge
une erreur de mesure de ± 0,5 %. environ 25 fois plus faible que les compteurs de vitesse à turbine
et que les compteurs volumétriques. Ils sont construits dans les
calibres de 50 à 500 mm.
3.1.1.1.1 Précision
Il existe également des compteurs de vitesse à turbine verticale,
La précision du compteur volumétrique est un peu meilleure
possédant une sensibilité meilleure que les compteurs Woltman
dans le bas de l’échelle (faibles débits) que celle du compteur de
(dans le rapport de 2 à 3) et présentant une perte de charge encore
vitesse et la précision initiale de ce type de compteur se conserve
plus faible (environ la moitié). Ces compteurs, qui sont du type
mieux dans le temps. De plus, il a une meilleure sensibilité : pour
tangentiel, sont construits dans les calibres 50, 60, 80 et 100 mm.
un diamètre de passage donné, le débit de démarrage est plus
faible (tableau 4). Leur variante en petits compteurs (13 à 40 mm) existe et
présente, à perte de charge égale, une sensibilité meilleure que
En ce qui concerne la mesure des débits d’huile, il faut remarquer celle du compteur à jets multiples (dans le rapport de 2 à 3).
que la viscosité a une influence sensible sur le compteur de vitesse,
dans lequel les indications varient inversement avec la viscosité du Dans les cas où la perte de charge se traduit par une perte
fluide. Une variation dans le coefficient de viscosité entraîne donc d’énergie (par exemple pompes d’exhauste ou de refoulement), il
des variations dans la constante d’enregistrement. Ce fait est faut tenir compte de ce fait et choisir de préférence des compteurs
pratiquement inexistant dans le compteur volumétrique : au Woltman ou tangentiels.
contraire, une augmentation de la viscosité y produit une réduction
du débit de fuite, ce qui augmente la précision et l’étendue de mesure 3.1.1.1.3 Étendue de mesure
par suite de l’abaissement du débit de démarrage. (0) Pour des compteurs neufs, l’étendue de mesure atteint les
valeurs relatives suivantes :
— compteurs volumétriques : de 1 à 150 pour les petits calibres
Tableau 4 – Débits de démarrage (13 mm) ; jusqu’à 1 à 350 pour les gros calibres (150 mm) ;
des compteurs volumétriques et de vitesse — compteurs de vitesse à turbine : de 1 à 40 pour les petits
calibres (13 mm) ; jusqu’à 1 à 90 pour les gros calibres
Débit de démarrage (150 à 200 mm) ;
Diamètre
de passage Compteur Compteur — compteurs Woltman à hélice horizontale : de 1 à 20 pour les
du compteur volumétrique de vitesse petits calibres ; jusqu’à 1 à 40 pour les compteurs de gros calibres.
pour eau pour eau Il existe également des compteurs Woltman à hélice verticale dans
(mm) (litres/h) (litres/h) les calibres 50, 80, 100 mm, dont la perte de charge est un peu plus
importante que les compteurs Woltman à hélice horizontale, mais
12 3 15 dont l’étendue de mesure est plus grande en raison de l’abaissement
15 5 17 de la limite d’exactitude. Pour ces compteurs, l’étendue de mesure
20 7 22 est de 1 à 80 et même de 1 à 160. Ils concurrencent avantageusement
25 10 30 les compteurs à turbine dans les calibres 50, 80, 100 mm.
30 12 45
Outre leur perte de charge très faible, signalons que les compteurs
40 18 70 tangentiels présentent eux aussi une étendue de mesure plus grande
que les compteurs Woltman horizontaux, avec une perte de charge
deux fois plus faible.
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3.1.1.1.4 Nature des liquides mesurables Dans certaines tractations commerciales, le compteur à turbine
Les compteurs de vitesse à turbine et à hélice sont construits par exemple est autorisé sous réserve d’être doublé et, par un
principalement pour la mesure de l’eau ; moyennant des adaptations montage approprié, de permettre un fonctionnement série ou
de la nature des matériaux utilisés, ils peuvent servir à la mesure parallèle.
de liquides chimiques ou alimentaires et d’eaux de provenances ■ La seconde catégorie comprend les compteurs volumétriques,
diverses (notamment les eaux de mer et les eaux chaudes pour dont les principaux types sont :
chaudières).
— les compteurs volumétriques à aubes, type humide, appelés
Il en est de même des compteurs volumétriques ; ces derniers également compteurs de gaz à volant, qui possèdent des espaces
peuvent, de plus, être employés pour la mesure de liquides à forte mesureurs dans lesquels le flux de gaz met en mouvement les quatre
viscosité ou même à viscosité variable, ce qui est plus difficilement ou cinq aubes (suivant le type) qui sont fixées sur un même axe
réalisable avec les compteurs de vitesse. horizontal ; à chaque tour complet, un volume déterminé de gaz est
mis en mouvement ;
3.1.1.1.5 Montage — les compteurs volumétriques, type sec, à soufflets, comportant
Les compteurs de vitesse à turbine sont construits dans les généralement deux soufflets, quatre chambres de mesure à capacité
diamètres de 10 à 200 mm, les compteurs de vitesse à hélice limitée et deux tiroirs de distribution ;
Woltman dans les diamètres de 50 à 500 mm, et les compteurs volu- — les compteurs volumétriques à pistons rotatifs, dans lesquels
métriques dans les diamètres de 10 à 150 mm. le flux de gaz met en mouvement deux pistons dont les formes
s’épousent parfaitement (article Compteurs de volume de
La mise en place de ces différents compteurs demande certaines gaz [R 1 443]).
précautions.
Le tableau 5 reprend les caractéristiques principales de ces trois
Les compteurs à turbine et les compteurs volumétriques sont à types de compteurs volumétriques.
placer horizontalement, le cadran situé à la partie supérieure. Les
compteurs Woltman peuvent, indifféremment, être placés sur
conduite verticale ou horizontale. Les compteurs tangentiels 3.1.2 Pesage
doivent être placés horizontalement.
Les compteurs volumétriques ou les compteurs de vitesse à Nota : le lecteur se reportera à l’article Instruments de pesage à fonctionnement auto-
turbine sont peu sensibles aux particularités locales des conduites : matique [R 1 740], dans le présent traité.
des vannes, coudes, ou dispositifs particuliers sont sans action
notable sur ces appareils. Par contre, les compteurs Woltman et les 3.1.2.1 Doseuses pondérales
compteurs tangentiels de gros calibres, demandent que l’on place,
Ces appareils sont étudiés en détail dans l’article cité ci-dessus.
à l’amont et à l’aval du compteur, des parties droites de conduites
exemptes de tout dispositif perturbateur. Les bascules à pesées constantes proprement dites, sont
couramment utilisées pour l’empaquetage et l’ensachage automa-
Les compteurs volumétriques exigent un liquide non chargé ou
tiques, ainsi que pour la préparation de mélanges par synchronisa-
un filtre très efficace à mailles serrées.
tion électrique, avec plusieurs bascules fonctionnant en cadence
Les compteurs à turbine se contentent d’un filtre à mailles plus ou non.
larges et les compteurs Woltman, ainsi que les tangentiels, sont
Toutes sont utilisées soit pour l’alimentation d’une fabrication
seulement munis de grilles de protection à larges mailles.
(ex. : consommation de charbon d’une chaudière), soit pour la
mise au stock de produits finis.
3.1.1.1.6 Antigel
D’autres appareils, dits totalisateurs, mesurent la masse de
Les petits compteurs volumétriques et à turbine, jusqu’au calibre quantités importantes de matière par un ensemble de pesées
de 40 mm (compteur d’usage domestique), peuvent être munis successives de valeurs quelconques (mise en stock de charbon, par
d’une bague antigel se brisant sous l’effet d’une suppression due exemple).
à la gelée. Les mêmes compteurs avec totalisateurs noyés sont
protégés contre le gel par la rupture éventuelle du verre du
3.1.2.2 Pesage continu sur bande
compteur, qui est la pièce offrant, à dessein, la moindre résistance.
Un tronçon du brin chargé du transporteur est supporté, non par
3.1.1.1.7 Prix une charpente fixe, mais par le tablier de bascule. Le fléau peseur,
du type à peson d’inclinaison, est bloqué à intervalles de temps
Les prix des compteurs volumétriques de petits calibres atteignent
fixes avec une période qui coïncide avec le temps nécessaire pour
un niveau qui dépasse légèrement (20 à 30 %) celui des mêmes
que le tronçon à peser ait pris exactement la place du précédent.
compteurs de vitesse, mais la différence s’accentue pour les calibres
À ce même moment, un dispositif à palpeur vient repérer la
plus forts.
position du fléau et fait avancer un totalisateur.
La fréquence d’entretien et le prix des pièces de rechange sont
Le synchronisme nécessaire est obtenu en faisant commander
également plus importants dans le cas des compteurs
tout le mécanisme par le transporteur lui-même.
volumétriques.
Cette réalisation comporte des variantes, par exemple avec
intégration continue sans blocage ; on peut aussi peser en déduction
3.1.1.2 Gaz
le brin de retour dans le cas de produits adhérents, etc.
Comme pour les liquides, les compteurs de gaz peuvent se Ces instruments de pesage sont appelés officiellement en France
classer en deux catégories. totalisateurs continus sur bande. (0)
■ La première catégorie comprend les compteurs de vitesse, du
type à turbine ou à ailettes, qui présentent une excellente précision
et sont capables, sous un encombrement réduit, de mesurer
pratiquement tous les débits gazeux quelles que soient la pression
et la température.
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Qu’il s’agisse de liquides ou de gaz véhiculés en conduites fermées Le débitmètre qui mesure le débit instantané peut être muni d’un
sous pression, il est possible d’en déterminer indirectement la intégrateur automatique (électrique, électronique, à microproces-
quantité totale pendant un intervalle de temps donné, à partir seur).
d’appareils de mesure de débit instantané (§ 4), pour autant qu’ils Pour les gaz, les valeurs des paramètres variables seront mesu-
soient enregistreurs (planimétrage du graphique) ou munis d’un rées en continu et introduites dans un correcteur dont le signal de
intégrateur (tableau 6). sortie représentera le débit ramené à des conditions de référence.
Ceci est également vrai pour les liquides à l’air libre, grâce aux C’est ce signal corrigé qui entre dans l’intégrateur.
déversoirs qui équivalent aux ajutages pour conduites fermées Certains correcteurs, plus simples, ne prennent en compte
(§ 4.1.5). qu’une partie des paramètres (température et pression absolue,
Dans le cas de liquides véhiculés à ciel ouvert (canaux, rivières, par exemple), mais au détriment de la précision lorsque, dans le
etc.), la mesure pourra s’effectuer par accumulation ou par écoule- cas d’un gaz notamment, celui-ci n’est pas pur et à l’état sec.
ment à partir d’une capacité préalablement jaugée, en (0)
chronométrant soit le temps nécessaire au remplissage ou à la
vidange, soit le temps en fonction du niveau.
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Avantages et servitudes Offrent l’avantage de mesurer le Offrent l’avantage de mesurer le Servitude journalière.
débit total. débit total.
Corrections sur résultat Nécessaires si les paramètres sont Nécessaires si les paramètres sont Nécessaires si les paramètres sont
de mesure variables. variables. variables.
Erreur de mesure après ± 0,20 à ± 2 %. ± 2,5 %. ± 2 à 2,5 %
correction des paramètres
variables
Prix Rapidement croissant avec le débit. Prix élevé, mais constant, quel que Prix élevé, mais constant, quel que
soit le débit. soit le débit ; frais supplémentaires
de diagrammes.
Standardisation Impossible, sauf pour les petits Possible. Possible.
calibres.
Accessoires Aucun. Aucun. Réserve de disques ou rouleaux à
diagrammes.
Pièces de rechange Nécessaires. Pas nécessaires. Pas nécessaires.
Vérifications périodiques Peu fréquentes : en moyenne tous En moyenne 2 fois par an. En moyenne 2 fois par an.
les deux ans.
Influence des pulsations Erreurs limitées. Erreurs importantes. Erreurs importantes.
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■ Les débitmètres thermiques mettent en jeu l’équilibre thermique Les tourbillons prenant naissance sur l’obstacle produisent, de
entre une source de chaleur et la température du fluide en écoule- chaque côté de celui-ci, des oscillations de vitesse et de pression
ment. qu’un dispositif approprié détecte et transmet sous forme de
Ces appareils présentent l’avantage de ne comporter aucun fréquence à une électronique associée qui, après traitement,
élément mobile dans le fluide (article Débitmètres thermiques transforme les impulsions en unités de volume.
[R 2 270] dans le présent traité). Sous réserve d’un écoulement en régime turbulent, ces appareils
Ils opèrent soit à puissance calorifique constante, auquel cas le sont fidèles et leur erreur de mesure est de l’ordre de ± 0,5 %.
débit est proportionnel à l’échauffement résultant, soit à échauffe-
ment constant, auquel cas, et en sens inverse, c’est la puissance 4.1.4.4 Débitmètres piézoprécessifs
calorifique nécessaire qui donne une mesure de débit.
Ils sont utilisables pour les fluides gazeux.
Ces appareils donnent bien le débit-masse, du fait qu’ils font
Dans ces appareils, le gaz, après avoir été mis en régime
intervenir la capacité thermique.
tourbillonnaire, traverse une restriction en forme de venturi,
Utilisables pour les gaz et les liquides, leur erreur de mesure est ensuite il est redressé.
de l’ordre de ± 1 % de la valeur mesurée.
Dans la partie rétrécie du venturi, un capteur piézoélectrique
■ Les débitmètres massiques opérant par déduction effectuent une détecte des impulsions de fréquence fonction du débit.
mesure volumétrique classique et une mesure de masse volumique D’excellente fidélité, ces appareils peuvent atteindre une très
pour en déduire, par calcul analogique ou numérique, le grande précision, leur erreur de mesure pouvant être de l’ordre de
débit-masse. ± 0,2 %.
Dans ce dernier type d’appareil, la masse volumique est mesurée
directement par un appareil approprié ou est, elle-même, calculée 4.1.4.5 Anémomètres à fil chaud
à partir de divers paramètres tels que pression, température, etc.
La précision globale dépend ici de la précision propre des divers Les débitmètres, ou plus exactement les anémomètres à fil chaud
paramètres pris en considération. (article Anémomètres à fil ou film chaud [R 2 272] dans le présent
traité), mesurent la vitesse locale des gaz, suivent un principe
identique à celui des débitmètres thermiques (§ 4.1.3). Se prêtant
bien à la mesure des vitesses très faibles, ils permettent aussi de
4.1.4 Autres débitmètres suivre les variations rapides de vitesse et donc la mesure des débits
pulsatoires.
Parmi les débitmètres dont le fonctionnement est fondé sur
divers principes de physique, citons les appareils suivants.
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4.1.6 Solides suite, dans une veine fluide de l’ordre du décimètre carré ; la
section utile d’un tube de Pitot est beaucoup plus petite et souvent
Par principe, les instruments de pesage continu sur bande sont inférieure au centimètre carré.
de véritables débitmètres, bien qu’ils aient été essentiellement Comme dans la grande majorité des cas, les sections à contrôler
imaginés en vue d’une intégration. sont sensiblement plus grandes et même de beaucoup, on peut
Le fléau donne l’indication du débit instantané et cette indication tout juste prétendre mesurer, avec les anémomètres une vitesse
peut être transmise à distance électriquement avec une grande locale moyenne et, avec les moulinets une vitesse ponctuelle ou
précision. presque.
Il faut remarquer cependant que, si l’on veut en même temps Or, on sait que la vitesse dans une section d’écoulement donnée
l’intégration et si celle-ci est obtenue par blocage périodique du est très inégalement répartie et qu’elle décroît depuis un maximum
fléau, il en résulte des temps morts pouvant ne pas être au centre (au sens le plus large dans le cas d’une section très régu-
négligeables. lière) jusqu’à être nulle au contact des parois.
Bien souvent, la fréquence des irrégularités de débit rend un tel Par suite, la mesure d’un débit à partir de la vitesse ne peut
contrôle difficilement exploitable. résulter que de la décomposition de la surface totale en éléments
dans chacun desquels la vitesse puisse être considérée comme
Dans le cas d’un ruban régulier de matière, la vitesse d’avance, uniforme. Puis, d’une série de mesures de la vitesse dans chacun
ou bien l’épaisseur à vitesse constante, peuvent fournir le débit de ces éléments, on peut déduire le débit correspondant à chacun
cherché, mais, en raison d’une densité apparente qui peut être très d’eux.
variable, on atteint, au mieux, une approximation de l’ordre de
5 %. De telles mesures multiples impliquent une certaine durée et
supposent de ce fait, pendant le même temps, un régime assez
Soulignons l’existence de systèmes de pesage radiométrique sur constant, eu égard à la précision cherchée. Elles ne sont guère
bande. pratiquées que pour des contrôles isolés.
Dans ces systèmes, on utilise une source de rayons γ en forme Un contrôle continu avec enregistrement et régulation ne peut
de baguette, dont la nature, la longueur et la répartition de l’activité s’envisager (à moins d’une approximation grossière) que si l’on a
sont adaptées au type de la bande. La source est montée au-dessous identifié un point de la section où la vitesse ait justement la valeur
de la bande, dans un blindage occultable avec ouverture de sortie moyenne souhaitable, et si ce point ne se déplace que peu avec le
du rayonnement en forme de fente. Un détecteur à scintillations régime.
placé au-dessus de la bande mesure le rayonnement affaibli à travers
le produit à mesurer et fournit un taux d’impulsions fonction de la Avec les anémomètres et moulinets, on peut cependant tourner
charge et de la bande. la difficulté en adoptant une section utile égale à la section
considérée, l’étalonnage étant fait pour cette section. C’est ainsi
Présentant les inconvénients inhérents à toute source radioactive, que l’on a fait des compteurs de gaz ou d’air à ailettes, de calibres
ces systèmes de mesure ont une bonne stabilité et leur erreur de divers.
mesure, qui dépend du type de bande, se situe entre ± 0,5 et ± 2,5 %.
De même, les compteurs de liquides à hélice sont classiques
(appelés aussi compteurs Woltman, § 3.1.1.1) ; bien qu’il s’agisse
4.2 Méthodes indirectes de compteurs, on peut ensuite passer au débit instantané.
Il faut retenir aussi que le procédé est intéressant pour les
4.2.1 Mesure de fréquence sections d’écoulement très irrégulières (cours d’eau en particulier),
qui ne se prêtent pas aux méthodes de mesure directe ou qui se
Certains appareils permettent la mesure indirecte du débit heurtent à des obstacles divers (relèvement inadmissible du plan
instantané à partir d’un comptage (par cellule photoélectrique, par d’eau, prix élevé, etc.).
isotope radioactif ou par électromagnétisme) du nombre de tours
d’un compteur volumétrique, à turbine, à moulinet, à hélice, à 4.2.2.1 Anémomètres et moulinets
ailettes, etc.
Parmi les réalisations pratiques d’anémomètres (article Mesures
Dans ces types d’appareils, la mesure de la vitesse de rotation se
locales de vitesse dans un fluide [R 2 110]), citons :
ramène à la mesure d’une fréquence.
— l’anémomètre mécanique, à roue à ailettes, dont l’étendue de
Pour déterminer cette dernière, on utilise généralement des mesure va de 1 à 25 m/s avec une erreur de mesure de l’ordre de
fréquencemètres et chronomètres électroniques, ces deux types ±1%;
d’appareils fonctionnant en tachymètres (article Métrologie du — l’anémomètre magnétique dont l’étendue de mesure va de
temps et des fréquences [R 1 785] dans le présent traité). 3 à 50 m/s, avec une erreur de mesure de l’ordre de ± 1,5 % ;
Ces procédés de mesure présentent une précision variable — l’anémomètre électromagnétique dont les indications
suivant le type de construction, mais généralement très grande. peuvent être transmises à distance ; son étendue de mesure va de
0 à 50 m/s avec une erreur de mesure d’environ ± 1,5 % ;
— l’anémomètre à fil chaud, qui, par son organe de mesure de
4.2.2 Mesure de vitesse faibles dimensions et sa très haute sensibilité, est surtout utilisé
pour l’étude des écoulements gazeux dans des espaces très réduits
La mesure de vitesse permet une mesure de débit par intégra- (compresseurs centrifuges, aubages de turbine, etc.).
tion (article Détermination du débit des fluides par intégration du
champ des vitesses [R 2 210] dans le présent traité). 4.2.2.2 Sondes de mesure des vitesses ponctuelles
Les appareils de mesure classiques des vitesses de fluides Parmi les réalisations pratiques, citons :
reposent sur un principe de mesure, soit direct, avec les anémo-
— les tubes de Prandtl et de Darcy ;
mètres (pour les gaz) et les moulinets (pour les liquides), soit
— le disque de Rechnagel-Krell ;
indirect, par la pression dynamique, avec les tubes de Pitot et les
— le Pitot-Venturi ;
sondes de pression analogues (article Mesures locales de vitesse
— le microventuri ;
dans un fluide [R 2 110].
— la sonde à lame de sabre.
Les anémomètres et moulinets donnent la vitesse moyenne (si
elle n’est pas uniforme) dans une section d’écoulement et, par
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Principalement utilisées pour les fluides gazeux, ces sondes Précisons qu’il existe une seconde méthode (méthode d’Allen)
diverses ont malheureusement un double inconvénient. consistant encore à injecter, pendant un temps très court, une
Le premier inconvénient est de ne mesurer la vitesse qu’en un solution chimique en un point de tuyauterie, puis à détecter son
seul point de la section de la tuyauterie, alors que c’est la vitesse passage à une certaine distance du point d’injection, au moyen
moyenne de toute la section qu’il importe de déterminer. Pour d’une méthode de conductivité électrique ou autre et à mesurer le
juger de la précision d’une sonde, lorsque l’on veut passer au temps écoulé jusqu’à l’instant où la conductivité du fluide varie au
débit, il y aura donc lieu d’envisager chaque cas particulier, car point de détection.
c’est ici la répartition des filets fluides dans la tuyauterie et non
l’instrument de mesure qui est en cause. 4.2.3.1.2 Méthode utilisant des radioisotopes
Le second inconvénient résulte du fait que les pressions différen- Il est possible également de mesurer des débits par deux autres
tielles relevées dans la plupart des applications industrielles, où la méthodes utilisant des radioisotopes : méthode des deux pics et
vitesse des fluides est souvent inférieure à 20 m /s, ne dépassent méthode de dilution.
guère 300 Pa, ce qui oblige l’utilisateur à prévoir des appareils
indicateurs ou enregistreurs très sensibles et de grande précision. ■ Méthode de deux pics : c’est la méthode la plus simple a priori
puisqu’elle consiste à injecter dans un temps très court une petite
Signalons en remarque, que le disque de Krell, le Pitot-Venturi et quantité de traceur dont on détecte le passage devant deux
le microventuri présentent l’avantage d’amplifier la pression détecteurs, situés en aval du point d’injection et séparés par une
différentielle. distance .
Parmi les avantages de ces sondes, retenons qu’elles ne créent Si le traceur est bien représentatif de l’ensemble de l’écoulement
aucune perte de charge et que, du fait de leur maniabilité, la et si t est le temps qui s’écoule entre le passage de la vague devant
plupart d’entre elles peuvent être retirées à tout moment pour être l’un, puis l’autre des deux détecteurs, la section de la canalisation
examinées et nettoyées. intéressée étant S, le débit sera donné par l’expression :
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